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Membre du Trésor britannique, il en démissionne car désapprouve les closes imposées à l’Allemagne
dans le traité de Versailles et publie en 1919 «les conséquences économiques de la paix » où il dénonce
la croyance de l’ajustement automatique des prix et des quantités. Il ne croit donc pas à la théorie de la
main invisible de Smith et encore moins à sa formalisation mathématique donnée par Walras. Il montre
que l’inaction qu’elle implique entraîne le risque d’un écroulement du système capitaliste qui pourrait
déboucher sur le bolchevisme ou le fascisme. Pour Keynes, «le problème politique de l’humanité
consiste à combiner les choses : l’efficacité économique, la justice sociale et la liberté politique. »
En 1929, il est nommé membre de la commission Macmillan pour étudier la situation économique et
prône une intervention active de l’état dans l’économie.
La rupture
La première fissure avec l’orthodoxie concerne la méthode. Il lui est reproché de ne pas utiliser les
mathématiques alors que lui conseille davantage le «bon sens » et la connaissance approfondie des
processus réels et des institutions. Il reproche à la théorie classique de ne pas décrire la réalité. « Il se
peut que la théorie classique décrive la manière dont nous aimerions que notre économie se
comporta ». De plus, il considère l’économie comme une science morale c’est à dire qu’elle utilise
l’introspection et les jugements de valeur, ainsi les mathématiques ne peuvent pas avoir leur place au
sein de celle-ci.
La deuxième rupture concerne le rôle du temps. Il insère un temps historique, irréversible opposé au
temps logique des néoclassiques. Il situe son analyse dans le court terme ou il y a un passé mais aussi
un futur qui est inconnu. Le traitement de l’anticipation en contexte d’incertitude est un élément majeur
de la rupture de Keynes avec l’orthodoxie.
La troisième fissure en découle, qui est celle de la conception de la monnaie. Il abandonne la théorie
quantitative de la monnaie et déclare que la monnaie est un pont entre le passé et l’avenir, qu’elle est
intimement liée à l’incertitude et au chômage, ainsi une économie monétaire peut influer sur le volume
de l’emploi.
Keynes reproche aussi aux classiques de ne pas avoir d’explications sur ce qui détermine le niveau
global de l’emploi, de la production et du revenu. Selon lui, l’épargne est toujours égale à
l’investissement mais il s’agit d’une constatation ex-post. La décision d’investir est le principal
déterminant du niveau de la production, de l’emploi et du revenu et elle n’est absolument pas limitée
par une épargne préalable ; Elle découle des anticipations des entrepreneurs. De plus, l’investissement
même provoque une épargne qui lui est égale par les variations de la production.
2. La révolution keynésienne
Keynes et la révolution keynésienne
« La Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie » paru le 4 février 1936 propulse
Keynes au premier rang des économistes du vingtième siècle. La formule de «révolution keynésienne »
apparaît pour la première fois dans le titre de l’ouvrage de Lawrence Klein en 1947. Elle désigne un
moment de la grande transformation d’un système international qui avait triomphé au19éme siècle et
cette recherche par Keynes de «la troisième voie ».
De Vienne à Londres
C’est par Londres que l’école walraso-parétienne et l’école autrichienne pénétrèrent le monde anglo-
saxon. La première aboutira à la synthèse néoclassique et la deuxième, par le biais de Hayek constituera
un pôle de résistance important à l’interventionnisme et au keynésiannisme. Mais on peut tout de même
souligner certaines analogies entre la vision autrichienne et celle de Keynes : importance du temps et
de l’incertitude, méfiances envers les mathématiques. Il existe quand même de réelles différences entre
ces deux mouvements puisque l’école autrichienne prône un libéralisme radical où la planification est
impossible et selon Hayek, la société constitue un ordre spontané et la crise de 1929 est due à un
surinvestissement provoqué par une politique laxiste alors que pour Keynes elle est la cause de
l’effondrement de l’investissement ; Ainsi le premier préconise une baisse des salaires tandis que le
deuxième, sa hausse pour stimuler la consommation.
3. Le triomphe de l’interventionnisme
Les positions de Keynes après 1936
La publication de «la Théorie générale » suscite de vifs débats au cours desquels Keynes varie
l’interprétation à donner à son œuvre. Il s’oppose totalement à l’orthodoxie mais se porte caution de la
grille de lecture commune pour la théorie générale et la théorie classique effectuée par John Hick. Plus
tard il revient sur son acceptation de l’égalité entre le salaire réel et le produit marginal physique du
travail.
Il réaffirme, le rôle que doit avoir l’état dans l’économie par rapport à la parution de «la Route de la
servitude » de Hayek en 1944 où l’auteur dénonce le socialisme et la planification. Keynes se pose
alors comme défenseur de la planification économique et craint les dérives que peuvent avoir de telles
thèses, notamment aux USA.
Un keynésiannisme hydraulique
Parallèlement, s’est développé un keynésiannisme simplifié et vidé de dimensions essentielles de la
pensée de Keynes telles que le temps, l’incertitude... Les travaux de Samuelson ou encore de Phillips,
celui-ci concevant les flux macro-économiques et les niveaux des prix comme un système de
tuyauteries et de réservoirs, illustrent bien cette révolution que l’on qualifie toujours de keynésienne et
qui porte donc à confusion.
L’équilibre général
C’est l’économiste français, Léon Walras qui propose, en 1874, le premier la théorie de l’équilibre
général. Elle part de l’hypothèse que la société est composée d’agents rationnels et cette hypothèse
représente le fondement de la théorie néoclassique. Le terme d’équilibre général renvoie au fait que
l’offre et la demande pour chaque bien dépendent du prix de ce bien mais aussi de tous les autres prix.
Différents auteurs cherchent à prouver son existence tels que Wald, Von Neumann, Kakutami ou
Nash, suivant différentes méthodes. Arrow et Debreu (1954) et McKenzie la démontrent à partir d’un
nombre restreint d’hypothèses relatives à la rationalité des consommateurs et au comportement des
firmes et en faisant appel à la théorie de la convexité. Arrow et Debreu montrent que si chaque
individu détient au départ une certaine quantité de chaque bien disponible alors un équilibre
concurrentiel existera.
Toutefois, ni la stabilité, ni l’unicité de cet équilibre ne sont démontrées, mais, ainsi, la main invisible
acquiert une preuve mathématique puisqu’ils avaient au préalable établit l’équivalence entre l’équilibre
général et l’optimum de Paréto. Les économistes qui se méfient des mathématiques dans l’économie
critiquent fortement ces modèles de part l’irréalisme des hypothèses et les auteurs, eux-mêmes,
soulignent l’aspect trop contraignant des hypothèses et l’irréalisme des modèles par la non-prise en
compte de la monnaie et de l’incertitude.
Autour de l’institutionnalisme
Myrdal, qui s’est de plus en plus éloigné de l’économie conventionnelle, pense qu’on ne doit pas
couper l’économie des dimensions sociales, culturelles ou politiques.
François Perroux construit un modèle centré sur l’effet de domination puis a plaidé pour une
« économie humaine » où l’homme serait reconnu comme finalité (1961).
Galbraith, lui, analysa le rôle de la grande entreprise dans le système industriel en cernant des
phénomènes cruciaux qu’il baptisa de « contre-pouvoirs » ou de « technostructure ».
D’autres auteurs, tels que Veblen; Clark, Mitchell ou Gruchy se rapprochent du courant
institutionnaliste par leur approche holiste c’est à dire refusant de couper l’économie de son
environnement sociale. On peut trouver des liens de l’institutionnalisme avec l’économie
comportementale, l’école historique allemande ou encore l’école autrichienne moderne.
Du côté du marxisme
Un autre mouvement hétérodoxe se développe qui est appelé aux Etats-Unis l’économie radicale ou
économie politique radicale et qui englobe suivant les auteurs différents mouvances dont le marxisme
fait parti mais il reste un monde à part entière.
Dans l’univers anglo-saxon, la pensée économique marxiste est dominée par trois auteurs : Paul Baran,
Maurice Dobb et Paul Sweezy, et dans celui francophone par Charles Bettelheim, Henri Denis et
Ernest Mandel. Après la guerre les thèses de Von Mises sur l’impossibilité du marxisme semblent
invalidées et avec sa planification centralisée, l’URSS apparaît comme une grande puissance, de plus le
socialisme fait des progrès décisifs en Chine et dans le Tiers-Monde. Depuis Lénine et surtout Staline
le marxisme devient orthodoxe avec , pour illustration la rédaction d’un manuel d’économie politique
ordonné par Staline et publié en 1954 qui affirme les deux dogmes : la supériorité du socialisme et
l’effondrement du capitalisme. Cependant, des difficultés liées à la planification même et au système
étatique provoquent des successions de propositions de réformes.
7. Résurgences du libéralisme
Le libéralisme classique est loin d’avoir disparu et il s’est même développé. Avec le ralentissement de
la croissance, les difficultés du Tiers-Monde et des pays de l’Est, on observe sa résurgence. De plus la
coexistence de taux d’inflation et de taux de chômage remet en cause les politiques keynésiennes.
8. De nouvelles macro-économie
La remise en question du keynésiannisme passe par la critique de l’insuffisance des fondements micro-
économiques et par celle des modèles macro-économiques keynésiens. C’est en fait de la macro-
économie Friedmannienne et keynésienne que l’on se sépare pour reconstruire l’analyse économique
sur la base d’un postulat de rationalité étendu à l’acquisition de l’information et aux anticipations.