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Ali Filali
Directeur du recouvrement
Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés
Algérie
ISSA/AFR/RM/MADAGASCAR/06/1b
Le recouvrement des cotisations de sécurité
sociale en Afrique francophone
Rapport de l'Algérie
Ali Filali
Directeur du recouvrement
Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés
Algérie
Le régime de sécurité sociale revêt une importance toute particulière pour la société
algérienne, en ce qu’il constitue l’un des principaux instruments de la solidarité nationale. Le
système de sécurité sociale qui avait organisé, à l’origine, une solidarité professionnelle puis
une solidarité interprofessionnelle a connu une évolution remarquable en devenant un
véritable moyen de solidarité nationale. Confinée à l’origine à la protection des seuls
travailleurs contre le seul risque d’accidents du travail, le domaine d’intervention de la
sécurité sociale a connu une extension considérable tant au niveau des risques couverts
que des bénéficiaires. Aujourd’hui, le travailleur bénéficie, en effet, d’une protection contre la
maladie, la maternité, les maladies professionnelles, la vieillesse1, le chômage. La liste des
bénéficiaires, de plus en plus longue, ne se limite plus aux travailleurs et personnes
assimilées telles que les gens de maisons, les gardiens de parking ou les représentants de
commerce, mais comprend également les étudiants, les apprentis, les athlètes et plus
particulièrement les bénéficiaires du filet social.
Cette évolution du régime de sécurité sociale est restée, toutefois, sans conséquence sur la
nature même du système, qui rappelons-le, est basé sur un principe assurantiel. Autrement
dit, les différentes prestations servies aux bénéficiaires sont financées exclusivement par
des cotisations à la charge des employeurs ou des personnes considérées comme telles et
des travailleurs2. Le financement de la sécurité sociale est ainsi assuré par ses propres
ressources et non pas par le budget de l’Etat. Il s’ensuit que la survie du système dépend de
l’efficacité du recouvrement des cotisations. Or, les performances du recouvrement des
cotisations sont à leur tour tributaires des instruments juridiques (1) et organisationnels (2)3.
1
La retraite anticipée et l’assurance chômage ont été instituées par les décrets législatifs 94-10 et 94-11
du 26 mai 1994.
2
Il y a lieu de préciser, toutefois, que l’Etat prend en charge le complément différentiel, soit le montant qui
vient s’ajouter au montant de la pension de retraite, de sorte à garantir aux bénéficiaires un revenu minimum égal
à 75 pour cent du salaire national minimum garanti (SNMG).
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Il est vrai aussi que la situation économique, notamment l’emploi, a des conséquences sur le
recouvrement, mais s’agissant d’un phénomène commun à tous les pays, nous n’évoquerons pas ce problème.
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2
Aux termes des dispositions de la loi no 83-14, c’est l’assujetti qui doit prendre l’initiative de
se faire connaître et faire connaître ses salariés auprès des organismes de sécurité sociale.
Il lui appartient également de faire le décompte des cotisations dues, de les déclarer à la
Caisse et d’en acquitter le montant. Qui sont les assujettis?
Les assujettis
Aux termes de la loi no 83-14 susvisée, l’assujetti est la personne qui a en charge les
obligations en matière de sécurité sociale. Il s’agit essentiellement:
4
Ces lois ont été promulguées le 2 juillet 1983.
5
L’ensemble des textes législatifs et réglementaires peut être consulté sur le site http:// www.cnas.org.dz.
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Les obligations à la charge des assujettis vont de l’identification des assujettis et des
bénéficiaires à la déclaration des cotisations et leur règlement.
Aux termes de l’article 06 de la loi no 83-14: "Tout employeur est tenu d’adresser à
l’organisme de sécurité sociale territorialement compétent, une déclaration d’activité dans
les dix jours qui suivent le début d’exercice." La déclaration d’activité fait aussi office de
demande d’immatriculation auprès de l’organisme de sécurité sociale. Il y a lieu, toutefois,
de préciser que le délai de dix jours sus-indiqué ne court – à compter du début de l’activité –
que pour les assujettis au titre des non-salariés, et il ne le sera, pour l’employeur, qu’à
compter de la date d’embauche du premier salarié, car, jusqu’alors, il n’est pas assujetti à la
sécurité sociale des travailleurs salariés.
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A l’exception, toutefois, des travailleurs ressortissants de pays ayant conclu une convention de sécurité
sociale avec l’Algérie, et qui peuvent, éventuellement, opter pour le maintien de leur affiliation à la caisse de leur
pays d’origine. La loi no 05-07, du 26 avril 2005, sur les hydrocarbures a prévu aussi des exceptions pour le
personnel étranger détaché en Algérie.
7
Décret 85-33, du 9 février 1985, fixant la liste des travailleurs assimilés à des salariés en matière de
sécurité sociale.
8
Décret 85-35, du 9 février 1985, relatif à la sécurité sociale des personnes exerçant une activité
professionnelle non salariée, modifié et complété par décret 96-434, du 30 novembre 1996.
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4
L’identification des assurés sociaux se fait à l’aide d’un identifiant national unique et définitif.
Cet identifiant national est composé de dix chiffres plus une clé de contrôle comme suit: les
deux premiers chiffres indiquent la date de naissance, les quatre chiffres suivants
représentent le numéro d’acte de naissance, et les quatre chiffres suivants représentent le
numéro séquentiel d’enregistrement de l’assuré dans le fichier. Il est prévu, par ailleurs, des
solutions particulières pour les personnes nées à l’étranger, et autres cas particuliers.
Le fichier des salariés ou assimilés comprend les informations relatives aux: nom, prénom,
sexe, date de naissance, filiation, situation familiale, situation professionnelle, nationalité,
identité de l’employeur, centre de paiement de domiciliation et identité bancaire, ainsi que
les renseignements des ayants droit et les ouvertures de droit en matière de prestations de
sécurité sociale.
c) Le décompte de la cotisation
Les cotisations de sécurité sociale peuvent être classées en trois catégories: la cotisation au
titre des travailleurs salariés, la cotisation au titre des personnes assimilées à des salariés et
la cotisation au titre du régime des non-salariés.
C’est à l’employeur de décompter le montant des cotisations de sécurité sociale à partir des
salaires versés à ses salariés.
L’assiette de cotisation pour les employeurs occupant des travailleurs salariés comprend:
"... l’ensemble des éléments du salaire ou du revenu proportionnel aux résultats du travail, à
l’exclusion des prestations à caractère familial, des indemnités représentatives de frais, des
primes et indemnités à caractère exceptionnel et des indemnités liées à des conditions
particulières de résidence et d’isolement9."
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Aussi, le législateur a retenu une démarche simple qui contourne ces difficultés éventuelles
en édictant, à l’alinéa 2 de l’article 1er de l’ordonnance 95-01, du 21 janvier 1995, fixant
l’assiette des cotisations de sécurité sociale, "un décret exécutif fixera la définition des
éléments du revenu exclus de l’assiette des cotisations de sécurité sociale". Une telle
disposition signifie qu’en règle générale, tous les éléments de la rémunération sont compris
dans l’assiette de cotisation, à l’exception de ceux exclus expressément par un texte
réglementaire.
Le taux de cotisation est fixé, actuellement, à 34,5 pour cent de l’assiette, dont 25,5 pour
cent10 à la charge de l’employeur et 9 pour cent à la charge du salarié. Ce taux de cotisation
est unique et uniforme pour tous les salariés quel que soit le secteur d’activité – public,
privé, économique, administration.
Le montant de la cotisation n’est pas limité, il n’y a pas de montant minimum ni de montant
maximum.
La loi a, certes, déterminé l’assiette de cotisation, d’une part, et le taux de cotisation, d’autre
part, mais cela ne diminue en rien l’engagement et la coopération de l’employeur. La
libéralisation des salaires, conjuguée au développement de nouvelles formes de travail
(emploi à temps partiel, travail à la tâche, travail à domicile, salarié à employeurs multiples,
etc.) et l’absence de mécanismes de détermination et de contrôle des salaires, notamment
dans les petites entreprises du secteur privé (absence de conventions collectives), sont
autant de facteurs qui favorisent la fraude dans la déclaration des salaires.
Les cotisations dues font l’objet de déclarations mensuelles ou trimestrielles, selon l’effectif
occupé, confirmées par une déclaration annuelle des salaires et des salariés.
L’assiette de cotisation au titre des personnes assimilées à des salariés, appelées aussi
catégories particulières, est constituée par:
• le salaire national minimum garanti (SNMG) pour les personnes qui ne perçoivent
pas de revenus;
• le montant de la pension ou de la rente pour les titulaires de pensions ou de rentes.
Le taux de cotisation est fonction des risques couverts; le taux varie entre 0,05 et 16 pour
cent du SNMG12.
Les titulaires de pensions dont le montant est inférieur au SNMG ne sont pas assujettis à la
cotisation de sécurité sociale.
10
0,5 pour cent de la cotisation est prélevé sur le Fonds des oeuvres sociales.
11
Décret 85-34 du 9 février 1985 fixant les cotisations de sécurité sociale pour des catégories
particulières d’assurés sociaux.
12
Voir site http://www.cnas.org.dz pour tout détail.
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L’assiette de cotisation pour les assujettis non salariés est, elle aussi, liée au revenu: il s’agit
du revenu annuel global soumis à l'impôt. L’appel de cotisations se fait sur la base des
déclarations de revenus faites au fisc.
La cotisation ne peut être inférieure à 15 pour cent du montant du SNMG annuel et est
plafonnée à 8 fois le montant annuel du SNMG.
Les employeurs assujettis aussi bien à un paiement mensuel que trimestriel ont un délai
d’un mois à compter de l’échéance pour s’acquitter des sommes dues sous peine de
sanctions.
Les cotisations dues au titre du régime des non-salariés sont exigibles annuellement à
compter du 1er mars de chaque année.
Le délai de paiement des cotisations est de deux mois, sous peine de sanctions.
Néanmoins, les assujettis immatriculés au-delà du 1er octobre ne sont pas assujettis au
paiement de la cotisation pour l’exercice considéré.
Faut-il rappeler, tout d’abord, que les sanctions n’ont de signification que dans la mesure où
elles sont dissuasives, obligeant l’assujetti à exécuter ses obligations dans les délais requis.
La nature des sanctions est déterminée en fonction de l’importance de l’obligation,
notamment ses conséquences sur l’ordre que l’on veut préserver.
En règle générale, les sanctions prévues en matière de sécurité sociale sont des sanctions
administratives pécuniaires. Ces sanctions prononcées par l’organisme de sécurité sociale
sont constituées de pénalités et de majorations de retard. La pénalité, dont le montant est
forfaitaire, sanctionne l’infraction constatée, alors que la majoration est destinée à
sanctionner le retard accusé dans l’exécution de l’obligation. Le montant de la majoration est
égal au taux de la majoration assis sur le montant de la pénalité, multiplié par le nombre de
mois de retard. Contrairement aux pénalités, les majorations continuent à courir jusqu’à
exécution de l’obligation en cause.
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dégrèvement – qui est du reste suspensif de l’exécution13 – devant une commission dite de
recours préalable qui statue en premier et dernier ressort14. Ces pénalités et majorations qui
ne sont pas dues en cas de force majeure peuvent faire l’objet d’un dégrèvement total pour
ce qui a trait à la seule quote-part patronale. Autrement dit, les pénalités et majorations liées
à la quote-part ouvrière ne peuvent faire l’objet d’un quelconque dégrèvement.
Aux termes de la loi no 04-17 de novembre 2004 modifiant et complétant la loi no 83-14, tout
manquement aux obligations de sécurité sociale dans les douze mois suivant la constatation
d’une première infraction est considéré comme un cas de récidive, et permet à l’organisme
de sécurité sociale de porter les sanctions prévues au double.
Par ailleurs, à titre exceptionnel, la loi prévoit, parfois, des sanctions pénales prononcées
dans le cadre des dispositions du droit commun. Il s’agit spécialement des cas ci-après:
• le défaut de déclaration des salariés, sanctionné par une amende et une peine de
prison allant de 2 à 6 mois de prison. Celle-ci est portée à 24 mois en cas de
récidive.
• Le défaut de versement de la quote-part ouvrière est considéré, parfois, comme une
rétention indue, sanctionnée pénalement par une amende, voire même une peine
d’emprisonnement, pouvant atteindre les deux mois en cas de récidive.
• L’épuisement des voies de recouvrement forcé expose le débiteur qui ne s’est pas
acquitté des sommes dont il est redevable – au tire des cotisations principales et au
titre des pénalités et des majorations de retard – à une peine d’amende.
Les textes en vigueur ont consacré une séparation franche entre le droit aux prestations de
sécurité sociale et les différentes obligations liées au recouvrement des cotisations. Cette
séparation se manifeste à travers les deux points suivants.
En premier lieu, le bénéficiaire des prestations n’assume aucune obligation pour tout ce qui
a trait au recouvrement des cotisations de sécurité sociale. La loi ne connaît, en cette
matière, que l’employeur comme précisé ci-dessus.
En second lieu, la loi no 83-11, du 2 juillet 1983, relative aux assurances sociales, consacre,
aux termes de son article 85, l’inopposabilité des exceptions tirées de l’inexécution des
obligations de l’employeur au bénéficiaire des prestations. Autrement dit, l’organisme de
sécurité sociale ne peut refuser aux bénéficiaires les prestations auxquelles ils ouvrent droit
au motif que l’employeur n’a pas accompli les obligations à sa charge, notamment la
déclaration et le versement des cotisations de sécurité sociale. Cette autonomie entre la
cotisation et la prestation pourrait favoriser la non-déclaration du salarié et la sous-
13
A l’exception, toutefois, des cas de non-déclaration d’activité ou de non-affiliation des salariés.
14
Recours amiable qui s’apparente au recours gracieux. La commission est, toutefois, composée de
représentants des salariés et des représentants des employeurs et de l’administration, la désignation des
membres se fait par arrêté du ministre du Travail, sur proposition des organisations syndicales et patronales. Ces
commissions siègent au niveau des circonscriptions géographiques locales. Il est prévu, par ailleurs, une
Commission nationale de recours préalable composée d’administrateurs, qui siège au niveau de la Direction
générale de la Caisse et qui connaît des appels contre les décisions des Commissions de recours locales.
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Le recouvrement forcé
La procédure de rôle est une procédure très simple qui consiste en l’établissement d’un état
de créance signé et certifié par le Directeur de la Caisse, puis rendue exécutoire par le Wali,
représentant de l’Etat au niveau local. Le recours à l’autorité administrative en la personne
du Wali s’explique par le fait que les Caisses de sécurité sociale, y compris celles chargées
du recouvrement des cotisations, ne jouissent pas de prérogatives de puissance publique et
qu’elles ne peuvent donc pas émettre de titre exécutoire.
L’état de cotisations rendu exécutoire est remis à l’administration fiscale qui en assurera le
recouvrement selon les procédures de recouvrement en matière d’impôts.
La procédure de la contrainte procède de la même idée que celle de l’état de rôle, sauf que
l’état de cotisations est rendu exécutoire par le juge et exécuté selon les procédures de droit
commun prévues pour l’exécution des décisions de justice. Il y a lieu de signaler, toutefois,
que la contrainte rendue exécutoire peut faire l’objet d’un recours gracieux puis
juridictionnel, de surcroît suspensif. Le caractère suspensif du recours est, en fait, une
remise en cause de la procédure dérogatoire prévue pour l’obtention du titre exécutoire.
Les organismes de sécurité sociale ont, par ailleurs, la possibilité de procéder à des
oppositions sur les comptes bancaires de leurs débiteurs, par simple lettre recommandée,
sans autorisation préalable de l’autorité judiciaire. Ce sont là de simples mesures
conservatoires destinées à garantir le recouvrement des sommes qui leur sont dues et qui
devront donc faire l’objet, le cas échéant, d’actions en validation devant le tribunal
compétent. Ainsi, le seul privilège dont bénéficient les Caisses de sécurité sociale est la
dispense de l’autorisation du juge pour pratiquer la mesure de l’opposition.
Il est, également, prévu un prélèvement d’office des sommes dues aux Caisses de sécurité
sociale sur les prêts consentis par les banques et institutions financières aux particuliers.
Enfin, les Caisses de sécurité sociale bénéficient, au titre de la créance de cotisations, d’un
privilège qui intervient après les salaires et le fisc.
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Les opérations de contrôle sont effectuées par des agents de contrôle régis par le droit
commun du travail, notamment la convention collective. Ils sont agréés par le ministre
chargé de la Sécurité sociale et prêtent serment devant le tribunal avant leur entrée en
fonction. Le candidat à l’agrément doit répondre à des conditions d’âge, de compétence et
de probité.
Les constatations de l’agent de contrôle font l’objet d’un rapport notifié à l’intéressé qui
pourra user, le cas échéant, de voies de recours. Faut-il souligner, à cet égard, que les
agents de contrôle, quoique soumis aux formalités de l’agrément et de l’assermentation,
n’ont pas la qualité d’officiers publics et, qu’en conséquence, les constatations qu’ils ont été
amenés à faire peuvent être remises en cause par les employeurs contrôlés en apportant la
preuve contraire par tout moyen.
Les opérations de contrôle peuvent être effectuées en tout temps et lieu de travail pour
toutes les périodes d’assujettissement dans la limite de la prescription fixée à quatre ans.
• la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), pour
ce qui est des cotisations des travailleurs salariés et des personnes assimilées;
• la Caisse nationale de sécurité sociale des non-salariés (CASNOS) pour ce qui des
cotisations des assujettis relevant du régime des non-salariés.
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Il y a, toutefois, lieu de noter que les pouvoirs publics viennent de se prononcer pour la mise
en place d’une caisse autonome qui sera chargée du recouvrement des cotisations des
assujettis du régime des travailleurs salariés et assimilés. Cette caisse aura le même statut
que celui des autres Caisses de sécurité sociale.
Il est vrai aussi que ces organismes sont des établissements publics sous la tutelle du
ministère chargé de la Sécurité sociale, or, ils ne sont pas habilités à émettre des titres
exécutoires. Ils ne sont pas soumis non plus au code des marchés publics, les salariés qu’ils
occupent sont régis par le droit du travail, et leur comptabilité est tenue en la forme
commerciale.
La spécificité du statut des Caisses de sécurité sociale tient à des considérations juridiques,
mais aussi à des considérations pratiques. Faut-il rappeler, à cet effet, que le droit algérien a
retenu un critère unique, soit un critère organique quant à la distinction des personnes
soumises au droit public et celles relevant du droit privé. Aux termes de l’article 7 du Code
de procédure civile, les seules personnes morales de droit public sont l’Etat, la Wilaya, la
Commune et les établissements publics à caractère administratif (EPA). Or, les Caisses de
sécurité sociale sont des établissements publics à gestion spécifique et non des EPA. Les
difficultés d’ordre pratique s’expliquent pas les contraintes liées aux règles de la comptabilité
publique.
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Enfin, il y a lieu de noter, qu’à l’exception des procédures du contentieux, l’ensemble des
opérations de recouvrement est automatisé: immatriculation des assujettis, appel de
cotisations, les facturations, les encaissements, les avis de relances, de poursuites, les
avertissements, la tenue des comptes individuels, la comptabilité, la ventilation des comptes
par risques (retraite, chômage, etc.). La disponibilité, à tout moment, d’informations fiables
est nécessaire pour une action diligente et efficace des services du recouvrement à
l’encontre des assujettis défaillants, et c’est pourquoi, depuis la mise en œuvre en 1990 de
la chaîne informatique de recouvrement, toutes les opérations, mouvements, mises à jour ou
autres sont effectuées en temps réel en mode transactionnel.
Tels sont les principaux éléments relatifs au recouvrement des cotisations de sécurité
sociale. Des détails relatifs aux différentes questions (réglementation, taux de cotisation,
assiette, effectifs, etc.) sont disponibles sur le site http://www.cnas.org.dz.
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