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Pour corriger les idées reçues et les chiffres « farfelus » :

L’effectif de la fonction publique en Tunisie est élevé, mais ce n’est pas aussi catastrophique qu’on le dit.
Tout d’abord, il faut distinguer la « fonction publique » du « secteur public » qui comprend, en plus de la fonction publique, les EPNAs
(Etablissements Publics à caractère Non Administratifs, comme, par exemple: ATFP, ANETI, ANPE, ATCT, CREDIF, INS, ONFP, INM, APII, etc
....), et les Entreprises publiques dont les agents ne sont pas des fonctionnaires mais sont régis par des statuts particuliers. Nous parlerons dans
ce qui suit, uniquement de la fonction publique, seule concernée par la grève du 22 novembre.
• L’effectif actuel de la fonction publique est de 638 000 fonctionnaires. Il était de 490 000 en 2010, soit une augmentation NETTE de 148 000
fonctionnaires en 8 ans, donc une cadence nette annuelle de 18 500 fonctionnaires supplémentaires (ce qui correspond au double de la cadence
annuelle d’avant la révolution).
Ces créations (nettes) dans la fonction publique entre 2011 et 2018 représentent 67% des créations nettes globales, tous secteurs publics et
privés confondus (contre 15% seulement pour le quinquennat [2006 :2010]).
L’effectif actuel des fonctionnaires est ventilé comme suit : 38,4% pour les secteurs éducation-enseignement supérieur-jeunesse, 26,7% pour les
militaires et les forces de l’ordre, 12,6% pour la santé, 5,4% pour les collectivités locales (municipalités), 4,3% pour l’agriculture, etc …
Le nombre de fonctionnaires a augmenté de 30,2% entre 2010 et 2018. Ce qui correspond, compte tenu des départs (retraite, décès, …) à 259
000 recrutements (bruts), dont 97 000 (38%) ont eu lieu au cours des années 2012 et 2013, mais aussi 49 000 (19%) en 2011.
Faisons une comparaison avec la situation dans d’autres pays.
• Prenons d’abord le critère : « nombre de fonctionnaires rapporté à la population active occupée (c’est-à-dire, l’ensemble des travailleurs) :
Cela donne : 18% pour la Tunisie, autrement dit : (moins d') 1 travailleur sur 5 exerce dans la fonction publique. C’est à peu près la même
proportion qu’au Canada (18%), au RU (18%), en Algérie (20%) ou en France (21%). Mais, la plupart des autres pays se situent à des niveaux
bien moindres, sans pour autant être sous-administrés : Allemagne 11%, Espagne 13%, EU 14%, Italie 14%, Israël 16%, Autriche 16%, Suisse
10%, Japon 7%, Corée du Sud 7% et Maroc 9% (toutefois, ce chiffre est « biaisé » puisqu’au Maroc, on ne comptabilise pas les militaires, les
gendarmes et les agents des EPA parmi les fonctionnaires). Moyenne OCDE : 15,5%. Seuls les pays du nord de l’Europe se démarquent par une
proportion plus élevée que celle de la Tunisie ; Norvège 30%, Suède 26% et Finlande 23%.

• Maintenant, voyons ce que l’on obtient si l’on rapporte l’effectif de la fonction publique à la population totale :
On compte en Tunisie 1 fonctionnaire pour 18 habitants. Seuls le Japon (1 pour 37), le Maroc (1 pour 38, cf. remarque au paragraphe précédent)
et la Corée du Sud (1 pour 59) font mieux. La Tunisie est au même niveau que l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse ou l’Italie. Mais notre taux (poids
des fonctionnaires dans la population totale) est meilleur que d’autres pays tels que : l’Australie (1 pour 12), le Canada (1 pour 10), les EU (1 pour
14), le RU (1 pour 11), la France (1 pour 12), et bien sûr les pays du nord de l’Europe (entre 1 pour 7 et 1 pour 10).
CONCLUSION : On constate ainsi que l’effectif de la fonction publique en Tunisie est élevé, mais ce n’est pas aussi catastrophique qu’on le dit.
Le problème n’est donc pas un problème d’effectif.
[A. H., le 22-11-2018]

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