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1. Un fabriquant de faisceaux de câbles pour l’industrie automobile : « du JIT avec des soucis »
2. SC d’un fabriquant de radiateurs pour l’industrie de rechange : « le défi de la réactivité »
3. Un grand fabricant de composants électroniques de classe mondiale sous pression pour « faire évoluer» la
chaîne d’approvisionnement au Maroc
4. Un fabricant de composants électroniques de taille moyenne se positionne sur le créneau de co-traitance
5. Un grand donneur d’ordre en perte d’intérêt pour la région
6. SC d’un producteur / exportateur d’articles d’habillement en maille : gérer un « cash-on-cash » long et une
demande des clients en pleine évolution
7. Une entreprise s’organise pour offrir d’avantage de services à sa clientèle
8. Stratégies de positionnement d’une entreprise bien établie dans une industrie mature en quête de
renouvellement
9. Le cas d’un producteur / exportateur de tomates : la « vois express » vers la grande distribution
L’étude a pour objectifs particuliers : (i) d’identifier les contraintes liées au transport et à la
logistique, et d’en évaluer l’impact sur le développement économique et l’intégration
commerciale; (ii) de comprendre les facteurs essentiels de compétitivité en matière de
logistiques, particulièrement sur le marché de l’Union Européenne; (iii) d’identifier les
principaux goulots d’étranglements en termes d’infrastructures, logistiques, services,
finances, etc.; (iv) de proposer des mesures et des incitations que le gouvernement pourra
mettre en place pour provoquer des améliorations de la qualité des services; et (v) de
positionner le Maroc par rapport aux pays compétiteurs en terme de gestion de la chaîne
d’approvisionnement.
L’approche méthodologique est basée sur une revue documentaire approfondie des études
existantes sur la filière, validée et complétée par l’intervention sur le terrain au Maroc et en
Europe.
Basée sur des études existantes et une recherche Internet, la revue documentaire a fourni
les éléments d’information nécessaires pour valider le choix des secteurs retenus, réaliser
une analyse du commerce extérieur marocain et une évaluation des performances du Maroc
sur ses marchés cibles pour les groupes de produits sélectionnés et positionner le Maroc par
rapport à ses concurrents.
Les missions de terrain au Maroc ont permis de recueillir le point de vue des opérateurs. Des
études de cas dans chacun des secteurs ont été réalisées auprès des entreprises et des
opérateurs le long de la chaîne d’approvisionnement. Des fournisseurs de services
(douanes, transporteurs, etc.) ont également été approchés.
A travers les entretiens avec les personnes concernées du Ministère des transports, des
associations professionnelles et des entreprises des secteurs retenus, les missions de
terrain au Maroc ont permis d’identifier, pour chaque secteur, les caractéristiques de la
chaîne d’approvisionnement, les contraintes et barrières liées aux questions du transport, de
L’analyse a été réalisée du point de vue de la Supply Chain Management (SCM) ce qui
dépasse les seuls domaines de la logistique et du transport. Elle se penche également sur
les questions de relations entre les acteurs et la capacité des entreprises à s’intégrer
efficacement dans les SC. Le rapport définit les principales contraintes et freins au
fonctionnement des SC aussi bien celles communes à l’ensemble des secteurs que celles
concernant spécifiquement les secteurs étudiés. La dernière partie résume les impacts, les
goulots d’étranglement, l’état d’avancement des initiatives en cours au Maroc ainsi que les
actions qui pourraient être prises en compte par un éventuel programme d’appui de la
Banque Mondiale (BM).
Les rencontres de terrain et les entretiens réalisés au Maroc ont permis de faire un certain
nombre de constats sur le fonctionnement des SC, encourageants pour certains. D’autres
constats se traduisent en autant de défis à relever.
les SC dans les secteurs d’exportation concernés par l’étude sont relativement bien
organisés avec au moins quelques entreprises leaders performantes présentant des
liens forts d’intégration et d’interdépendance en amont et en aval de la chaîne.
les réformes initiées dans plusieurs domaines tels que la réorganisation des services
de la douane ou la réglementation régissant les transports sont effectives et ont un
impact visible et positif sur la fluidité et la performance des SC au Maroc.
vu cet environnement plus favorable, la voie est ouverte au secteur privé pour
développer la logistique au Maroc. Certaines sociétés de services se sont déjà
fermement engagées dans cette voie.
Par contre, un nombre important de défis reste encore à relever. Ceux-ci se situent à
plusieurs niveaux.
Au niveau macro, l’ensemble des réformes qui ont été initiées au cours des dernières
années doivent être poursuivies, approfondies et mises en application de manière effective.
La conjugaison de ces réformes avec la réalisation prévue de nouvelles infrastructures telles
que le nouveau port Tanger Med et celles liées au transport multimodal permettront au
Maroc de disposer d’un environnement propice à la compétitivité et au développement de
SC performantes. Le processus de « re-engeneering » de différents services d’Etat liés au
commerce doit être renforcé dans le cadre de partenariats public-privé.
le renforcement des capacités des entreprises à établir des liens avec d’autres acteurs tout
au long de leurs SC (« backward et foraward linkages»). Elles devront également montrer du
« sérieux » et une rigueur vis à vis le cadre réglementaire, afin de pouvoir exiger un
comportement réciproque de la part des instances administratives (ceci constitue une base
nécessaire pour l’établissement d’un climat de partenariat)
Enfin, au niveau méso (cluster), une réelle industrie de services logistiques modernes et
soumises à un véritable jeu de concurrence devra rapidement voir le jour au Maroc. Ce pool
de services permettra d’établir un lien fort et efficace entre les entreprises exportatrices et les
réseaux de distribution sur les marchés d’exportation. A ce niveau, une vraie dynamique de
SCM devra se développer en intégrant l’ensemble des acteurs y compris les entreprises et
leurs Organisations Professionnelles, les fournisseurs de services et les partenaires du
secteur public.
L’évolution de la structure concurrentielle au Maroc face aux changements sur ses principaux marchés
d’exportation : accélérer le rythme des transformations pour un arrimage durable avec les chaînes
d’approvisionnement modernes
NIVEAU MACRO NIVEAU MESO NIVEAU MICRO
MARCHÉ ACTUEL
Structure SCM
ENV. NECESSAIRE INDUSTRIE SERVICES ENTREPRISES BIENTOT Grande distribution
Approvisionnement vertical
Partenariat public/privé LOG. Focalisation services et VA
Externalisation vers TFSL
Facilitation et service EN COURS SCM ‘win-win’ Utilisation des outils basés sur ITC
Régulation Externalisation de fonctions ‘World Class’
Participation SCM active Partenariat amont / aval Avantage service
SCM et réseautage Connexion SC via ITC
MARCHÉ DEMAIN
Valeurs intangibles
Expérience plus que service
Technologies logistiques
‘intelligentes’
Les échanges commerciaux du Maroc montrent une évolution constante sur les 5 dernières
années à l’exception des exportations de l’année 2003 qui ont enregistré une baisse de 3 %
par rapport à 2002. Ce sont les minerais métalliques et métaux (-39%), les produits de la
mer (-24%), les lubrifiants (-21%), les parties et pièces détachées pour voitures (-16%), les
fils et tissus (-15%), la pâte à papier (-14%), les primeurs (-13%) et les conserves végétales
(-16%) qui sont à l’origine de cette baisse. Les articles d’habillement et les phosphates et
dérivés qui comptent à eux deux pour près de 50% des exportations ont stagné. En
revanche, les exportations ont augmenté pour les conserves animales (+15%), les fils et
câbles électriques et leurs faisceaux (+14%), les chaussures (+9%) et les agrumes (+4%).
Durant l’année 2003, les exportations ont totalisé un montant de 83 Milliards de Dhs (7,75
millions d’Euros) et les importations 135 milliards de Dhs (12,6 millions d’Euros1). Le taux de
couverture moyen durant la période 1999-2003 est de 65%.
Exportations 74 79 80 86 83
Déficit 32 44 44 44 52
Les exportations sont dominées par les articles d’habillement qui ont couvert 32% de la
valeur des exportations en 2003 pour une valeur globale de 26 milliards de Dhs dont 18
milliards d’articles confectionnés.
Durant la même année, le Maroc a exporté pour plus de 6 milliards de Dhs (7%) de
composants électroniques grâce notamment à l’exportation des transistors (5 milliards de
Dhs).
Les exportations de fruits et légumes ont dépassé 4,8 milliards de Dhs (6%) dont près de la
moitié en agrumes et plus de 0,9 milliard de Dhs en tomates.
1
Taux de change : 0,09343 (taux moyen pour l’année 2003)
En ce qui concerne les importations, les principaux produits ont été le pétrole, gaz et
hydrocarbures (13%), les véhicules et équipements industriels et agricoles (12 %), les
produits alimentaires (11%) et les fils et tissus (8%).
L’union Européenne (UE) est le principal partenaire du Maroc avec 75% des exportations et
59% des importations. 9% des importations du Maroc proviennent des pays arabes alors que
les exportations vers ces pays ne comptent que pour 3,33% des valeurs totales.
Les échanges du Maroc avec les zones économiques limitrophes (UMA et UEMOA) sont
très limités.
Valeur Valeur
Zone % valeur % valeur
(Millions Dhs) (Millions Dhs)
Principaux
Valeur Principaux fournisseurs Valeur
clients % %
Millions Dhs 2003 Millions Dhs
2003
L’analyse des exportations à destination des 3 premiers clients du Maroc montre que les
articles d’habillement restent le principal groupe de produits exportés sur ces pays. En 2003,
les articles d’habillement ont couvert 38% des valeurs totales des exportations vers la
France, 42% pour l’Espagne et 83% pour la Grande Bretagne.
Les exportations du Maroc vers la France ont aussi concerné les composants électroniques
21%, les fruits et légumes (7%), les fils et câbles électriques (6%), et les véhicules et
équipements industriels et agricoles (5%).
Sur l’Espagne, ce sont les produits de la mer (21%), et les fils et câbles électriques (9%) qui
constituent les autres produits importants exportés.
en % de la valeur totale
Année 2003 Valeur
des exportations à destination de :
(Million Grande
Groupe de produits Monde France Espagne
de Dhs) Bretagne
Articles d'habillement 26 870 32% 38% 42% 83%
Phosphates et dérivés (y compris engrais) 12 348 15% 3% 4% 3%
Composants électroniques 6 055 7% 21% -- --
Produits de la mer 5 757 7% 0% 21% 0,22%
Fruits et légumes 4 834 6% 7% 3% 5%
Fils et câbles électriques 3 833 5% 6% 9% 0,02%
Conserves de poisson 3 225 4% 2% 2% 2%
Véhicules et équipements industriels et agricoles 2 153 3% 5% 1% --
Cuir, chaussure, maroquinerie 2 021 2% 1% 1% 0,13%
Minerais métalliques et métaux 1 688 2% 1% 2% --
Conserves et jus de fruits et légumes 1 159 1% 2% 0,07% 1%
Fils et tissus 631 1% 0% 1% 0,16%
Autre produits 12 995 16% 14% 14% 5%
TOTAL 83 570 100% 100% 100% 100%
Sources : Ministère du Commerce Extérieur – Maroc
Les données plus détaillées sur les échanges avec l’UE se trouvent en Annexe.
Les secteurs sélectionnés représentent une part importante dans l’économie marocaine,
notamment le secteur du textile habillement, premier pourvoyeur d’emplois du secteur
industriel qui a réalisé près du tiers des exportations du pays en 2003.
Outre la part importante qu’ils jouent dans l’économie du pays, ces secteurs couvrent, de
part la particularité de chacun, l’ensemble des enjeux liés à la problématique d’intégration du
Maroc dans les chaînes d’approvisionnement mondiales ainsi que les différents facteurs liés
à la logistique et au transport terrestre, aérien et maritime.
Le secteur textile présente un intérêt évident pour l’étude en raison de la place stratégique
qu’il occupe dans l’économie nationale, de l’expérience cumulée depuis plus de 20 ans dans
l’approvisionnement des marchés européens et de la diversité de l’offre. C’est une activité en
pleine mutation qui offre un potentiel de développement malgré la crise actuelle qui se traduit
par une baisse des marges bénéficiaires. Confrontée à de sérieux défis dont en particulier la
concurrence des produits en provenance de l’Asie et la suppression des quotas, la survie du
secteur résidera en grande partie dans sa capacité à réagir et à se redéployer et dans les
gains de productivité à réaliser notamment le long de la chaîne d’approvisionnement. C’est
dans cette combinaison de facteurs, liés au fait qu’on est en présence d’une filière
conditionnée par la demande de son marché (consumer driven supply chains) et fortement
dépendante de ses avantages comparatifs et que c’est une industrie en pleine
transformation, que réside l’intérêt de ce secteur.
Les secteurs des composants automobiles et électroniques sont des secteurs relativement
nouveaux et leur positionnement à l’échelle mondiale passe nécessairement par des niches
de compétitivité (ex. les faisceaux et câbles) où le Maroc peut faire valoir des avantages
comparatifs. Par contre, un positionnement compétitif durable dans ces secteurs
technologiques à forte valeur ajoutée nécessitera le développement des aptitudes
d’innovation requises par les grands donneurs d’ordre qui interviennent directement dans
l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement. Ce secteur permet d’étudier des aspects
particuliers tels que les exigences du juste à temps et l’intégration avec les donneurs d’ordre
(producer driven supply chains).
La maîtrise de la chaîne logistique et le SCM constituent des préalables à une compétitivité durable. De fait, leur
renforcement au Maroc sera un élément déterminant dans l’amélioration de la compétitivité des entreprises et des
filières marocaines, condition incontournable à une intégration du pays aux chaînes d’approvisionnement
mondiales. La position actuelle du Maroc en matière de compétitivité peut être appréciée par l’indice de Porter
suivant trois critères (voir tableau ci-dessous). Ces critères permettent de situer le Maroc par rapport à ses
concurrents directs et à des pays dominants sur les marches cibles. La situation actuelle permet également de
discerner les nouveaux ou futurs concurrents potentiels du Maroc qui ne sont pas encore présents dans les
mêmes chaînes de d’approvisionnement mais qui y seront demain. Le positionnement du Maroc par rapport aux
autres pays du continent Africain est détaillé en annexe présentés dans le tableau situe le Maroc par rapport aux
autres pays du continent Africain.
Selon l’Indice de compétitivité de Porter, le Maroc se situerait au 46ème rang mondial sur 102 pays, bien avant la
Turquie (52ème), la Roumanie (56ème) et la Pologne (57ème). Il se positionne, en revanche, loin derrière la Tunisie,
son principal compétiteur qui, elle, occupe le 32ème rang, proche de pays tels que la Slovénie (31ème), le Portugal
(33ème), l’Italie (34ème), la République Tchèque (35ème), la Lituanie (36ème) et la Thaïlande (37ème).
aperçu du chaque secteur incluant sa structure, ses produits, ses entreprises, ses
marchés et son positionnement concurrentiel sur les marchés cibles ;
Concernant le dernier point sur les mesures de performances, il convient de préciser que
l’analyse se concentrera sur un nombre limité d’indicateurs tels que les coûts logistiques
(approvisionnement en intrants et export), les cycles de traitement de la commande ainsi que
le cycle cash-on-cash. Des éléments de benchmarking seront également réalisés. Ceci ne
constituera pas le tableau de bord exhaustif attendu et nécessaire au monitoring de la
performance des SC. Mais, en l’état actuel des choses, les entreprises marocaines utilisent
très peu d’indicateurs qui peuvent permettre de quantifier la performance au niveau de la
SC. Un des préalables à l’établissement d’un tableau de bord exhaustif est le développement
d’indicateurs au niveau des entreprises et de leurs organisations sectorielles. Ces
indicateurs devraient ensuite être suivis et mesurés par rapport aux meilleurs standards
(« best of class »). Cependant, il est important de noter que le processus d’établissement et
de suivi des indicateurs de performance de la SC au niveau sectoriel n’est pas simple et les
comparaisons sont souvent difficiles même dans le contexte des économies les plus
avancées.
Même si la terminologie Supply Chain est maintenant bien connue, il peut être utile de rappeler quelques
définitions des termes qui sont largement employés dans l’étude et de donner quelques exemples d’outils de
gestion de la chaîne logistique.
La chaîne logistique :
La chaîne logistique désigne l’ensemble des maillons relatifs à la logistique d’approvisionnement. C’est une
succession d’interventions industrielles et commerciales qui débute par l’approvisionnement en matière première
et se termine par la vente du produit. Elle implique l’entreprise, ses fournisseurs et ses sous-traitants.
La chaîne de valeur
La chaîne de valeur développée par E. Porter, est une approche qui examine le développement de l’avantage
compétitif. La chaîne consiste en une série d’activités qui créent ou construisent la valeur et culminent pour livrer
la valeur totale de l’organisation.
Le Benchmarking
Le benchmarking est le processus d’apprentissage qui permet d’identifier comment les entreprises connues pour
être « meilleures dans leur secteur » dans des aspects spécifiques de leurs opérations atteignent l’excellence
dans leurs performances.
Le Cross-docking
Le cross-docking (utilisation d’entrepôts de transit) est une démarche qui tend à réduire les stocks le long de la
chaîne d’approvisionnement. Il permet aux distributeurs de faire livrer sur leurs plates-formes des camions pleins
en provenance de leurs fournisseurs et peuvent ainsi transférer la marchandise aux surfaces commerciales par
des camions remplis de produits hétérogènes. Le cross-docking permet ainsi d’optimiser leurs
approvisionnements en réduisant le temps et le nombre de livraisons aux points de vente (plusieurs fournisseurs
par livraison), tout en préservant la disponibilité du produit en linéaire, en partant du besoin du consommateur.
Le Tracking / Tracing
Les notions de « tracking et tracing » sont liées à la traçabilité et désignent la capacité à localiser le produit en
tout point de la chaîne d’approvisionnement (tracking ou traçabilité descendante) et la capacité de retrouver
l’origine et les caractéristiques d’un produit en tout point de la chaîne d’approvisionnement (tracing ou traçabilité
ascendante).
L’approche filière
L’approche filière analyse l’organisation, à la fois sur un plan linéaire et complémentaire, du système économique
d’un produit ou d’un groupe de produits. Elle considère la succession d’actions menées par des acteurs pour
produire, transformer, vendre et consommer un produit agricole, industriel, artistique, informatique, etc. L’analyse
d’une filière fait l’étude exhaustive de tous les acteurs qui y interviennent, de leur environnement, des actions qui
sont menées et des mécanismes qui ont abouti à de telles actions. La vision « filière » évolue aujourd’hui vers
une logique SC où les relations hiérarchiques, les relations de pouvoir et de négociation, les relations win-lose, le
contournement des intermédiaires laissent la place à réseau fait d’interdépendances, à des relations de
collaboration marquées par la communication et la transparence, à des relations win-win, à des collaborateurs qui
doivent ajouter de la valeur.
Pour les besoins de l’analyse on pourra distinguer au Maroc, deux grands types de
SC oeuvrant à l’exportation: (a) la SC « faisceaux et câbles » (F&C) et (b) la SC « pièces
manufacturées diverses », principalement pour les réseaux de distribution de pièces de
rechange (constructeurs et importateurs / distributeurs).
La production des faisceaux de câble a connu une forte croissance depuis plusieurs années.
Selon les derniers chiffres du MCI, elle a connu une augmentation notable entre 1996 et
2002, passant de 620 millions de dirhams à 3,241 milliards. Sur la même période, les
exportations ont connu une nette évolution: de 610 millions de dirhams, elles ont atteint
3,154 milliards, soit une croissance annuelle moyenne d’environ 32%. De la même façon,
valeur ajoutée a connu une croissance de plus de 80%, s’établissant à 830 millions de
dirhams en 2002 contre 461 millions en 1999. Fortement consommateur de main d’œuvre, le
secteur emploie aujourd’hui plus de 10 000 personnes au Maroc.
L’industrie automobile est le premier client (mais pas le seul) des fabricants des faisceaux et
câbles. Les sociétés implantées au Maroc de la SC « faisceaux et câbles », sont pour la
plupart filiales de multinationales (les équipementiers tels que Yazaki, Volkswagen, Lear
Automative, Delphi, Cabind, Valeo), oeuvrant pour les manufacturiers automobiles (première
monte) qui sont les leaders des SC F&C. Les SC F&C sont caractérisées par les exigences
des livraisons JIT, la fiabilité des fournisseurs, leur flexibilité et réactivité et leur compétitivité
vis à vis du coût global. Les SC F&C font partie de la stratégie des manufacturiers
automobiles visant une intégration verticale de l’approvisionnement des pièces et
composants nécessaires pour la fabrication des automobiles (alliances verticales avec
fournisseurs tiers plutôt qu’intégration verticale de production). Afin de minimiser les risques,
cette stratégie repose également sur la contractualisation avec plusieurs fournisseurs de
localisations géographiques différentes. Le secteur est fortement concurrentiel non
seulement entre les grandes multinationales mais aussi à l’interne entre les différentes unités
de production avec de fortes pressions sur les marges (se situant à un niveau net voisin de
2%). La performance logistique des fournisseurs devient un critère déterminant pour les
donneurs d’ordre, notamment en ce qui concerne la répartition des commandes entre les
différentes sources d’approvisionnement. De plus en plus, les manufacturiers automobiles
externalisent une bonne partie de la gestion des fonctions logistiques (et notamment la
gestion des stocks) à des sociétés spécialisées (FTSL). Un des grands défis de la SC est la
capacité des fournisseurs à réagir par rapport à des cycles de commandes très courts où
l’horizon de planification prévisionnelle des composants requis se limite souvent à une
période d’une semaine (i.e. les manufacturiers automobiles peuvent planifier le nombre de
véhicules qui sera fabriqué sur une période plus longue mais pas la quantité de chaque
modèle nécessaire pour déterminer ultimement les commandes de différentes composants
tels que les F&C).
Depuis une dizaine d’années, plusieurs groupes multinationaux ont installé des usines de
fabrication de F&C au Maroc, dans le cadre de leur stratégie visant à continuer à fournir les
grands manufacturiers automobiles en Europe. Les principaux arguments concurrentiels du
Maroc pour ce secteur incluent : le coût de la main d’ouvre pour des produits peu
standardisés, la proximité des sites de production des manufacturiers auto Européens, la
disponibilité des cadres techniques qualifiés et une stabilité relative de l’environnement
d’investissement. Par contre, la capacité logistique, même si elle est relativement bien
« gérée », continue à poser des problèmes pour un secteur où le respect des délais de
livraison et la maîtrise des coûts sont des facteurs déterminants pour le maintien de
l’avantage concurrentiel.
Au niveau de l’organisation et des procédés de production, les sociétés dans le secteur F&C
sont relativement bien structurées, avec un bon niveau d’équipement, des pratiques
managériales modernes incluant les systèmes d’assurance qualité exigés par leur clients. La
problématique SCM est connue auprès des cadres clés avec une intégration fonctionnelle et
la mise en place d’outils de gestion intégrés tels que ERP, programmes de gestion des
stocks, etc.
Au niveau des liens avec les clients (forward linkages) les SC sont caractérisées par des
relations de collaboration avec un seul ou un nombre très restreint de clients, manufacturiers
automobiles. Les flux d’informations sont bien structurés entre les manufacturiers, les
fournisseurs de services logistiques et les producteurs F&C (via leurs bureaux d’achat /
ventes en Europe). Les entreprises ont un fonctionnement en mode make-to-order, avec des
cycles commande-livraison très restreints (souvent au maximum d’une semaine). Afin de
respecter les engagements auprès des clients et pallier aux possibles délais au niveau du
temps de transit entre le Maroc et le point de destination, les entreprises doivent maintenir
un stock minimum de produits finis avec les fournisseurs de services logistiques en Europe.
Leur préoccupation est davantage tournée sur le coût total logistique (contractualisation avec
des fournisseurs de services logistiques et de transport) plutôt que sur les tarifs de transport.
La portion du coût logistique dans la valeur des produits est considérée comme significative
compte tenu du fait que les entreprises marocaines doivent être compétitives par rapport à
des fournisseurs localisés en Europe Centrale.
Fournisseurs
Connecteurs,
Usine Eur. Est câbles, etc.
Fournisseurs Transport Entreprise Maroc : Transport routier Plate forme de Client final
Locaux: câble et local Assemblage Export Matériel / produits finis groupage et de Constructeur
gaines plastiques distribution automobile
Transitaire
Bureaux
Achats / vente
L’entreprise. La Société fait partie d’un groupe international avec une usine au Maroc et une
autre en Europe Centrale. Elle fournit les faisceaux pour l’industrie automobile de première
monte («producer driven SC») à un grand fabriquant automobile européen (l’entreprise
travaille en fait avec un seul client). La compagnie travaille dans les conditions du flux tendu
avec exigences de livraisons JIT. L’entreprise applique des méthodes de gestion et de
production modernes et détient plusieurs certifications incluant ISO 9001, 14001 et 16949.
Le processus d’intégration fonctionnelle est en cours de mise en application (avec un
éventuel système ERP qui sera mis en place prochainement). L’entreprise emploie près de
1500 employés et a une capacité de production de près de 10 000 faisceaux / jour.
L’entreprise opère dans un marché très concurrentiel avec plusieurs multinationales établies
au Maroc et dans d’autres pays, incluant la Tunisie, la Turquie, la Pologne et la Roumanie,
tous fournissant les grands constructeurs automobiles sur le marché européen. L’entreprise
s’inscrit dans la logique d’établissement des réseaux de fournisseurs et d’externalisation des
services logistiques par les manufacturiers automobiles. En plus de l’avantage comparatif lié
coût de la main d’œuvre (facteur important dans la production non standardisée des
faisceaux électriques), ses principaux avantages concurrentiels incluent : le respect des
exigences du client (cahier de charges) par l’application des procédés techniques et de
systèmes d’assurance-qualité stricts, la réactivité et la capacité de livraison JIT, l’accès
Traitement des commandes. Les commandes fermes sont passées une semaine à
l’avance et pour les commandes prévisionnelles, le délai est de 1 mois. L’entreprise fait des
prévisions pour 1 mois (sur la base des prévisions du client et pour un mois additionnel (ceci
est nécessaire face aux délais de livraison des fournisseurs de composants). L’entreprise
arrive à un bon taux de précision sur les prévisions des volumes (+ de 90%), mais moins bon
sur le mixe des produits, surtout en ce qui concerne les prévisions pour le deuxième mois.
Ceci est lié à la variabilité dans les prévisions fait par le manufacturier automobile
concernant les modèles qui entrent en production. Le transfert des commandes se fait via le
bureau de l’entreprise en Europe par voie électronique (mais pas de système EDI ou ERP).
Le cycle de commande – produit fini est d’une semaine.
Expédition / Transport. Les produits finis sont palettisés et expédiés par semi remorque
complet (1-2 par jour), jusqu’à la plateforme en Europe. Le chargement se fait directement à
l’usine. L’entreprise travaille avec une société de transit qui effectue les formalités
douanières. Les camions passent par le port de Casablanca sur Cadiz ou via Tanger –
Algesiras. Le voyage jusqu’en Italie se fait par la route. Le temps de transit bout en bout est
de 5 à 7 jours (pour les rotations arrivant en Espagne le week-end ou avec des arrêts
imprévus). Le passage Tanger – Algesiras peut prendre entre 1 et 3 jours (!). Le fournisseur
des services logistiques réceptionne les produits dans la plateforme logistique pour livraison
chez le fabriquant automobile. L’équivalent d’une semaine de produits finis est maintenu en
stock avancé au niveau de la plateforme logistique (frais couverts par le bureau européen).
Les produits sont livrés sur les chaînes de montage du fabriquant sur une base JIT (time slot
horaire).
Les goulots d’étranglement et les défis dans la gestion de la chaîne. Le principal défi
est lié à la combinaison du cycle de commande très court imposé par le client (une semaine)
et du cycle long pour les commandes auprès des fournisseurs (8-12 semaines). En raison du
passage par le client de commandes fermes seulement une semaine à l’avance, le cycle de
traitement de la commande est de 7 jours et comme le transit time est de 5-7 jours, cela
nécessite le maintien d’un stock des produits finis en Europe pour l’équivalent d’une semaine
des commandes. Le niveau des stocks des composants de fabrication est ainsi
nécessairement élevé (minimum de 35 jours comparés à un maximum d’une semaine de
stock pour une usine en Italie). Les arrêts de travail attribuables au manque de composants
de fabrication représentent 1% du temps du nombre d’heures travaillées. Finalement, l’écart
entre les prévisions et les commandes fermes (changement du mix-produits) nécessite des
expéditions par voie aérienne relativement fréquentes (en moyenne 1 tonne/jour) avec un
coût 7 fois supérieur au transport routier. Les envois par voie aérienne peuvent atteindre
jusqu’à 15% du coût du transport global. Pour l’entreprise, la gestion de l’approvisionnement
(backward linkages) et des stocks de matières premières posent un défi prioritaire. Dans le
souci d’optimiser la gestion des matières premières, l’entreprise a effectué des
investissements importants pour améliorer la configuration et de son système de gestion des
entrepôts. L’objectif que l’entreprise s’est donnée est de réduire les frais d’approche de 5%
du CA à 4 %, un objectif déjà partiellement atteint (économies de 0,5% en un an) par des
actions de planification et d’organisation du nouveau département de la gestion logistique.
Les goulots signalés par rapport à la gestion de la chaîne logistique se situent principalement
au niveau du système administratif qui est jugé lourd et inadapté pour les exigences du
système « just-in-time ». Même si le système de dédouanement des produits à l’arrivée a été
amélioré considérablement au cours des dernières années (marchandise admise conforme
avec des vérifications physiques douanières peu fréquentes), des problèmes pratiques
persistent surtout dans le cas d’une erreur commise ou d’une omission pour lesquelles les
rectifications nécessitent des efforts considérables. A titre d’exemple, une facture non
estampée par les douanes (une sur 30 du même lot réceptionné) entraîne un blocage du
Dans le cas des chaînes d’approvisionnement hautement compétitives avec des exigences
strictes sur le respect des dates de livraison toute entrave à la fluidité logistique aura un
impact direct qui se traduit par une redirection des commandes vers d’autres fournisseurs ou
d’autres unités de production même au sein du même groupe.
Le cycle « cash on cash » de l’entreprise est de 55 jours, ce qui ne semble pas de poser de
difficultés de trésorerie à l’entreprise. Les postes importantes dans les coûts logistiques
globaux hors transport incluent les coûts liés au stockage des matières premières
(connecteurs), notamment l’entreposage et le coût du capital pendant le stockage.
Co˛ts de mati¸res premi¸res et produits semi-finisŹ: 91 000 Valeur des produits finisŹ: 140 000
Co˛t total de la logistique importŹ: 4 462 Co˛t total de la logistique exportŹ: 4 903
% du co˛t logistique / la valeur importˇeŹ: 4,9% % du co˛t logistique / la valeur exportˇeŹ: 3,5%
SC PIECES AUTOMOBILES faisceaux et câbles : exemple d’une évaluation comparative des facteurs de performance
Les décisions d’investissement sont souvent liées aux stratégies de délocalisation des capacités de fabrication des groupes plutôt que
seulement à des facteurs liés à des postes de coûts spécifiques ou à des avantages comparatifs primaires. Le tableau suivant présente un
résumé de quelques indicateurs de performance qui doivent être considérés et donne des indications du positionnement de deux concurrents
directs du Maroc. D’une manière générale on pourra se rendre compte que le positionnement du Maroc et de la Tunisie est très similaire du
point de vue des donneurs d’ordre et que les décisions d’investissement ou de délocalisation se font sur la base du cas par cas. Toutefois, les
efforts de la Tunisie visent à mener une politique agressive de promotion des secteurs orientés vers les exportations (facilitation, avantages de
la législation et promotion) alors que le Maroc joue la carte de la proximité culturelle et des relations historiques de partenariat avec plusieurs
marchés en Europe. Le tableau montre également que les pays émergents de l’Europe centrale comme la Pologne sont attrayants avec une
structure des coûts (pour le moment) compétitives, un pool de main d’œuvre qualifiée, une proximité physique des grands marchés actuels et
potentiels et un potentiel de développement de grappes plus complexes basé sur un tissu industriel plus développé. Néanmoins, ces pays sont
« désavantagés » par la mouvance d’adhésion à l’UE (le cas de Pologne) qui devrait se traduire par une érosion de l’avantage au niveau de la
structure des coûts.
Mode de transport (inbound/outbound) Camion avec traversée maritime (+) Camion avec traversée maritime (+) Camion route (++)
Coût transport global (incluant les frais de 4.5% (+) 3.5% (+) 3.0% (++)
passage en % de la valeur des produits
(France / nord d’Italie)
Temps de transit 4-6 jours (+) 4 jours (+) 3-4 jours (++)
Disponibilité de fret / desserte Bonne gestion par les sociétés de Bonne gestion par les sociétés de Bonne gestion par les sociétés de
transport routier / desserte maritime transport routier / desserte maritime transport routier (+)
adéquate (+) adéquate (+)
Fluidité passage des frontières Fluide avec des délais des deux côtés de Bonne fluidité au niveau du port de Tunis Délais d’attente fréquents aux passage de
la frontière pour passage via Tanger (++) la frontière (+)
surtout le week-end (+)
Coût de production : main d’œuvre / Coût total de 0,8 Euro/heure avec une Le niveau de salaire légèrement inférieur Salaire minimum en Pologne environs
productivité semaine de 48 heures (++) qu’au Maroc, mais pour une semaine de 0,95 Euro / heure mais niveau de
40 heures avec niveau de productivité productivité légèrement supérieur (+)
comparable (+)
Coûts de facteurs Ne constitue pas une source d’avantage Ne constitue pas une source d’avantage Ne constitue pas une source d’avantage
concurrentiel (0) concurrentiel par rapport au Maroc (0) concurrentiel par rapport au Maroc (0)
Fluidité transactionnelle Bonne avec quelques entraves Mesures de facilitation en place pour les Changement du système au complet avec
administratives persistantes (douane, entreprises exportatrices (+) une harmonisation en cours de mise en
système bancaire, assurances, etc) (0) application (0)
Capacité d’arrimage (langage, Proximité culturelle et bonnes capacités Bonnes capacités d’arrimage y compris Bonnes capacités d’arrimage surtout avec
standards et procédures, culture d’arrimage particulièrement avec les avec les chaînes d’approvisionnement en la générations des jeunes, certains
d’affaires, etc.) chaînes d’approvisionnement en France, Europe du Nord (+) problèmes liés à la langue persistent (+)
Espagne, Italie) (+)
Performance de la grappe
Industries connexes (approvisionnement) Début d’intégration (industrie de câbles), Niveau comparable au Maroc (0) Potentiel industriel plus important surtout
mais demeure faible en général (0) à moyen terme (+)
Perception des prospects à moyen terme Poursuite d’amélioration de Perception similaire à celle concernant le Intégration avec EU et l’harmonisation
l’environnement d’affaires mais écart de Maroc (+) pratiques salariales devront éroder la
développement persistant qui devrait position favorable du point de vue de la
permettre un maintien d’avantage coût à structure des coûts de production (0)
moyen terme (+)
En 2003, le Maroc a exporté pour une valeur de 323 millions de Dhs en équipements
automobiles, essentiellement des pièces détachées pour voitures particulières.
Le marché de l’UE a importé en 2002 des équipements automobiles pour une valeur de 11,7
milliards d’Euros, dont 22 % en provenance du Japon, 17% des États-Unis, 16 % de la
République Tchèque, 10% de la Pologne, 8% de la Hongrie et 5% de la Turquie. Le Maroc a
fourni 0,28% du total importé et se place au 23ème rang des fournisseurs de l’UE.
Pour les fournisseurs de pièces et composantes de première monte, les exigences des
fabricants automobiles sont similaires à celles des F&C. Pour les SC de pièces de rechange,
l’aspect JIT est moins contraignant que pour les F&C. Par contre, une grande flexibilité et
Ainsi, ils doivent répondre à des cycles de commande de plus en plus courts passant d’un
mois ou plus à quelques voire une semaine et à une fragmentation de l’ordre de commande
passant du conteneur à la palette. Cette tendance oriente donc l’industrie vers l’utilisation du
camion caractérisé par sa flexibilité de groupage.
La modification des paramètres d’achat de la part des fournisseurs produit une série
d’impacts sur les performances des entreprises marocaines qui doivent apporter un
ajustement majeur au niveau de leurs procédés :
• le surcoût du groupage n’est pas répercuté sur le prix d’achat des donneurs d’ordre. Il
y a donc une perte directe de marge pour les fabricants marocains.
Les grands fournisseurs de pièces auto poursuivent eux aussi des stratégies
d’approvisionnement auprès des sources multiples, mettant en concurrence des
manufacturiers situés dans différentes zones géographiques. Pour rester compétitifs, les
fournisseurs doivent pouvoir non seulement rester performants au niveau des coûts, du
respect des cahiers des charges et des capacités logistiques mais doivent aussi démontrer
leur capacité à faire évoluer leur outil de production pour répondre aux évolutions constantes
de la demande (changements technologiques, matériaux utilisés, respect des normes
environnementales, etc.).
Force est de constater que le Maroc n’a pas de position stratégique au niveau des SC pour
les produits actuellement manufacturés pour les marchés d’exportation. Les principaux
arguments concurrentiels du Maroc pour ce secteur incluent le coût de la main d’œuvre, la
proximité (pour certains marchés européens), des acquis au niveau du savoir faire et un
niveau technique éprouvé (donc fiabilité et respect des cahiers de charge) mais surtout une
flexibilité et réactivité par rapport à des commandes de volumes limités.
Les liens entre les manufacturiers marocains et les fournisseurs de matières premières sont
caractérisés par :
pour plusieurs matériaux (ex. papier, tôle, etc.), les délais de livraison et les quantités
minimales requises pour de commandes résultent en un niveau de stocks
significatifs ;
l’utilisation du transport maritime en grande partie pour l’approvisionnement
(conteneurs) ;
l’obligation de règlement par crédit documentaire considérée comme source de
surcoût (utilisation de modes de paiement directs de plus en plus courante).
Au niveau de l’organisation et des procédés de production, les sociétés dans le secteur sont
de mieux en mieux structurées même si le niveau peut varier significativement entre les
entreprises et bien que les efforts aient été surtout consentis à l’amélioration des procédés
de production pour répondre aux exigences en termes de qualité et de respect des cahiers
de charges de la clientèle (certification ISO). Des investissements au niveau de l’équipement
pour améliorer la productivité et pour assurer le maximum de flexibilité production sont en
cours de réalisation pour certaines entreprises. Au niveau des technologies de production,
des différences significatives existent également, allant des technologies matures (voir
procédés à forte utilisation de main d’œuvre) jusqu’aux plus modernes avec des
équipements dernière génération. Il est aussi à noter une évolution au niveau des structures
organisationnelles et pratiques de gestion, mais ce processus n’est pas encore
généralement achevé, ce qui entraîne un faible niveau d’intégration fonctionnelle des
entreprises. La problématique SCM est généralement reconnue par des cadres clés, mais la
mise en pratique effective n’est pas encore à un stade très avancé. Enfin, la mise à niveau
des outils informatiques est en cours de réalisation.
Les relations entre les manufacturiers et leur partenaires commerciaux (clients / donneurs
d’ordre) varient selon les cas mais sont généralement caractérisées par une faible
intégration au niveau de la SC. Le cloisonnement et la faible visibilité de la SC dans son
ensemble pour les manufacturiers marocains se traduisent par une capacité limitée pour le
SCM. Aujourd’hui, les exportateurs marocains disposent de capacités limitées de
collaboration effective avec leurs réseaux de distribution en termes de partage
d’informations, de planification ou de coordination des opérations logistiques. Par
conséquent, leur capacité à offrir des services à valeur ajoutée au niveau de la SC de leurs
clients est limitée. Il s’agit en particulier des services logistiques mais aussi de la capacité
des entreprises marocaines à pouvoir offrir des sous-ensembles de produits déjà assemblés.
Les entreprises travaillent dans un système make-to-order, souvent avec une variabilité
importante en termes de volumes et de fréquences de commandes, ce qui se traduit par une
maîtrise difficile de la planification de production. Le prix étant un facteur souvent
déterminant dans plusieurs créneaux sur lesquels le Maroc est positionné aujourd’hui, le
transport est considéré comme « commodity » (plutôt qu’un service à valeur ajoutée). Ainsi,
on assiste à une utilisation importante du transport maritime (conteneur) et à une forte
focalisation sur la minimisation du coût du fret.
Fournisseurs
composants
ERP
L’entreprise. L’entreprise produit des radiateurs pour le marché de rechange avec des
clients en Europe et aux Etats Unis. L’entreprise travaille à 70 % à l’export 30% sur le
marché local. La technologie utilisée est le cuivre. Les produits sont vendus chez les
équipementiers (ex Valeo) et chez un réseau des distributeurs indépendants.
L’entreprise est sous une forte pression concurrentielle de la part des fabricants de
radiateurs en aluminium dans différents pays (ex Turquie, Chine). Dans le secteur de
rechange, d’un côté une forte pression est exercée par des fabricants à bas prix (mais avec
un niveau de qualité correspondent) mais aussi du fait que les produits de 1ère monte sont de
plus en plus fiables avec pour conséquence le rétrécissement du marché de rechange.
L’entreprise est tributaire des fluctuations des cours des matières premières sur les marchés
mondiaux (ex prix du cuivre + 50% en 2003) sans pouvoir répercuter ces coûts additionnels
à leurs clients en raison de la concurrence des fournisseurs de radiateurs en aluminium.
L’entreprise considère que le virage technologique est nécessaire pour sa survie et compte
nécessairement investir dans la technologie de fabrication de radiateurs en aluminium. La
technologie cuivre survivra seulement pour les poids lourds et les séries très limitées de
modèles anciens ou références spécifiques (ex voitures de collection). L’adoption de la
technologie aluminium permettra un retour dans le créneau de 1ère monte, possiblement chez
Renault pour le nouveau modèle de voiture qui sera fabriqué au Maroc. Cependant, le
fabriquant automobile a déjà annoncé à l’entreprise que, pour être référencé, le prix du
radiateur devra être compétitif avec celui des radiateurs départ usine en Roumanie (en non
pas Roumanie + coûts d’acheminement jusqu’au Maroc) et ceci en dépit du fait que
l’entreprise Marocaine importe la quasi-totalité de ses matières premières de production
avec des coûts logistiques plus élevés que la Roumanie.
Par contre la flexibilité et la réactivité du Maroc sont reconnues comme source d’avantage
concurrentiel significatif. Un grand donneur d’ordre européen s’approvisionnait
traditionnellement auprès d’un fabricant au Maroc. Depuis trois ans, il a réduit ses achats
marocains au profit de l’Inde car le Maroc n’a pas su s’ajuster aux nouvelles exigences du
marché qui demandent des produits à base d’aluminium plutôt qu’en cuivre-laiton tels que
produit au Maroc. Même si le produit Indien est significativement moins cher (en CIF : 30
euros/ Inde contre 42 euros / Maroc), le donneur d’ordre préférerait acheter au Maroc si le
produit était disponible car les délais en provenance de l’Inde sont trop importants pour les
cycles du marché. Il se retrouve souvent avec un bris d’inventaire qui lui est très coûteux.
Ainsi, le Maroc pourrait facilement livrer dans un cycle de moins de 30 jours alors que l’Inde
travaille à 60 jours. Cet acheteur européen pense même que si le Maroc travaillait
L’entreprise est en phase de finalisation de la mise en place d’un système ERP avec
l’objectif d’assurer la coordination de l'ensemble des activités, tant verticales (la production,
l'approvisionnement) qu’horizontales (comme le marketing, les forces de vente, la gestion
des ressources humaines, etc.) autour d'un même système d'information. Ce système
constitue un outil pour une meilleure visibilité et une intégration dans la chaîne
d’approvisionnement (SCM)
deux mois. Le traitement des commandes se fait aujourd’hui par EDI (le coût du système est
jugé significatif (coûts d’installation, frais d’utilisation, entretiens, formation, frais sur volume
des transactions, etc.). Les délais de livraison deviennent de plus en plus courts (souvent
moins de 21 jours), ce qui, avec les délais de traitement des commandes de fabrication et
des livraisons, oblige l’entreprise à produire sur une base prévisionnelle. Avec le système
ERP, l’objectif est d’atteindre un niveau de précision des prévisions de 80% (aujourd’hui ce
taux ne dépasse pas les 70%) ce qui permettrait de réduire significativement le niveau des
stocks des produits finis et une meilleure planification des achats. Aujourd’hui le cycle moyen
commande – livraison pour une commande type est de 4 semaines (pour des modèles déjà
référencés). Le taux de livraison à temps se situe à 87% avec un objectif fixé à 95%. Les
délais de règlement par les clients sont de 60 à 90 jours.
Expédition / Transport. Les produits finis sont palettisés et expédiés par conteneur, mais
aussi par camion et même par avion. Expédition en conteneur complet sur les Etats Unis
(coût d’un conteneur de 40 ‘ : 3275USD ou 4 USD / unité avec un transit time de 21 – 28
jours). Sur l’Europe les expéditions se font principalement par camion semi-remorque
complet ou en groupage. Le coût logistique transport par semi remorque complet représente
7% de la valeur de la marchandise, en groupage ce taux monte à 14% de la valeur. Le coût
global du transport représente 12 % de la valeur de la marchandise vendue à l’export (tous
modes d’expédition confondus). Les produits sont acheminés dans les entrepôts ou
plateformes désignés par les clients ensuite éclatés dans différents points de vente. Les
circuits de distribution peuvent varier selon le client et même parfois selon la plate-forme
désignée par le même client. Par exemple le circuit logistique pour une commande de Valeo
Madrid comprend 7 opérations logistiques avant le point de vente final chez les garagistes
alors que le circuit de Valeo Normandie s’effectue en seulement 2 opérations).
Les goulots d’étranglement et défis le long de la chaîne. Le premier point faible auquel
doit faire face l’entreprise concerne son positionnement vis à vis des fournisseurs de
matières premières (backward linkages). L’entreprise n’est pas favorisée par les principaux
fournisseurs en raison de volumes d’achats relativement faibles. Il est donc difficile pour
l’entreprise d’établir des relations de collaboration et de transparence avec ses principaux
fournisseurs. Souvent l’entreprise doit commander des volumes plus importants que ses
besoins réels pour s’assurer d’une livraison dans les délais stipulés. Cette incapacité
d’établir des liens efficaces avec ses fournisseurs a comme impact la tenue de stocks
importants de matières premières.
Les produits de l’entreprise sont référencés chez un grand distributeur comme Valeo avec
pour conséquence pour l’entreprise la réception de commandes de la France, de l’Espagne
ou des Etats Unis (en fait Valeo cède à l’entreprise des références qui sont trop petites pour
sa propre production et se concentre sur des séries plus longues). Les commandes sont
générées par les différents bureaux d’achats selon les besoins et transmises chez
l’entreprise par le système EDI. La tendance actuelle va vers une atomisation des
commandes avec des délais de livraison exigés par les clients de plus en plus courts.
Actuellement l’entreprise peut répondre à des commandes d’une seule palette (18 unités),
mais avec des coûts logistiques de plus en plus importants pour des expéditions en
groupage. Cette situation oblige l’entreprise à miser sur sa capacité de prévision et à
considérer la tenue de stocks avancés en Europe chez un fournisseur de services
logistiques désigné (cette option est en cours de l’étude).
Le cycle « cash on cash » de l’entreprise est de 150 jours, ce qui pose de difficultés de
trésorerie à l’entreprise. Les postes importantes dans les coûts logistiques globaux hors
transport incluent les coûts liés au stockage des matières et les frais administratifs de
traitement des commandes.
Co˛ts de mati¸res premi¸res et produits semi-finisŹ: 23 500 Valeur des produits finisŹ: 50 000
Co˛t total de la logistique importŹ: 4 076 Co˛t total de la logistique exportŹ: 5 835
% du co˛t logistique / la valeur importˇeŹ: 17,3% % du co˛t logistique / la valeur exportˇeŹ: 11,7%
Les statistiques d’Eurostat montrent que le Maroc a exporté pour une valeur de 64 millions
d’Euros vers l’UE en transistors durant l’année 2002, soit 8% des valeurs totales importées.
Le Maroc est le quatrième fournisseur de l’UE pour ce produit, après les États Unis (24%), la
Malaisie (17%) et le Japon (16%).
Le secteur des composants électroniques est une grappe émergente au Maroc. La grappe
consiste en quelques grandes entreprises qui ont implanté des unités de production au
Maroc dans leur stratégie de développement et d’intégration des réseaux de production
internationale. Il y a également quelques entreprises de moyenne taille qui se sont
développées sur la base des opportunités de sous-traitance et de co-traitance dans des
marchés de niches de plus en plus diversifiés et principalement pour le compte des
donneurs d’ordre en Europe.
Dans les deux cas l’avantage comparatif basé sur le coût de la main d’œuvre relativement
faible est cité comme un des facteurs du développement de la grappe, mais il n’est pas jugé
déterminant pour le choix du Maroc comme fournisseur des chaînes d’approvisionnement
des composantes électroniques.
Ainsi le développement des avantages compétitifs basés sur la capacité des entreprises au
Maroc de fournir une gamme des services de co-traitance à un coût global comparable avec
les autres pays concurrents est un élément critique pour le développement du secteur. Pour
le moment, les capacités de ces entreprises marocaines sont limitées par la faiblesse
relative des liens en amont de la chaîne tant au niveau de leur capacité d’approvisionnement
en matières premières et en matériel nécessaire pour la production qu’au niveau des
services connexes (du secteur privé et public) nécessaires pour le fonctionnement fluide de
la chaîne.
Malgré son dynamisme, l’industrie des composants électroniques au Maroc reste une grappe
fragile qui pourra se faire rapidement dépasser par d’autres pays émergeants qui disposent
d’un tissu industriel plus fourni, une fois que ces pays auront réglé leurs disfonctionnements
organisationnels, comme c’est le cas pour plusieurs pays en Europe centrale.
Ceci est le cas d’une grande entreprise qui opère à l’échelle mondiale dans un secteur de
pointe où la chaîne d’approvisionnement est extrêmement exigeante et nécessite des
performances de « classe mondiale » à tous les niveaux des opérations. Elle est un cas
intéressant pour évaluer les goulots d’étranglement « systémiques » liés à l’environnement
dans lequel l’entreprise évolue, car de par sa taille, son organisation, son importance
stratégique, l’entreprise opère dans ce qui se rapproche le plus au Maroc aujourd’hui à un
véritable « fast track ». En quelque sorte, l’entreprise teste et fait évoluer continuellement les
limites de l’environnement des affaires au Maroc pour que les opérations et les flux
logistiques restent compétitifs.
L’entreprise fait partie d’un grand groupe manufacturier d’une gamme diversifiée de semi-
conducteurs, destinés aux marchés mondiaux des appareils électroniques, informatiques et
commerciaux (du grille-pain à l’automobile). Son chiffre d’affaire annuel de 4,2 milliards de
dollars américains avec la réparation par secteur suivante: communication 32% ; produits
consommateurs : 20% ; informatique : 16% ; automobile : 15% ; industriel : 17%.
Son réseau de production est aussi diversifié afin de minimiser les risques liés à une région.
Ainsi, même si l’Asie demeure la principale zone de production, l’entreprise est diversifiée en
Amérique et en Europe (dont le Maroc).
L’opération marocaine s’inscrit dans un circuit de production qui pivote autour d’une
plateforme logistique établie à Genève. Les approvisionnements sont gérés au niveau d’un
réseau interne à l’entreprise. La presque totalité des matériaux sont importés par le biais de
ce réseau. Ainsi, les matériaux semi-finis sont importés quotidiennement de Genève par
camion. Les puces sont importées d’Asie par avion et les matières premières (grilles, résines
et emballages) sont importées d’Asie par bateau. Les produits finis sont ensuite réexpédiés
soit par navette vers Genève ou par avion vers les autres points d’intégration commerciale
du groupe, en Asie, en Europe ou en Amérique. Les exportations quotidiennes sont de 10
tonnes (ou environ de 350 tonnes par mois). L’essentiel de la production est expédié par
voie aérienne.
Disponibilité de fret aérien limitée. Cette situation qui limitait énormément les
possibilités en approvisionnement comme en exportation, s’est grandement
améliorée avec la venue de transporteurs aériens du Moyen-Orient (vols passagers).
Le coût de fret aérien sur Singapore (via Dubaï) qui est de 1,20 Euro le kilo est jugé
compétitif.
Surcoût de production par rapport à l’Asie. Si le Maroc fait partie d’une stratégie de
diversification de la base productive, son éloignement des principaux centres de
production (Asie) implique un surcoût de l’ordre de 3% sur les achats et de 5% de la
valeur des productions par rapport à l’Asie. Ce surcoût est principalement attribuable
aux coûts logistiques additionnels d’importation et d’exportation (certains frais comme
ceux de l’ODEP sont décriés pour les sociétés ayant un nombre élevé d’importations
et d’expéditions). La commission de change (2/1000) est aussi un facteur qui
contribue au surcoût. Elle représente près de 1,5 millions d’euros sur le chiffre
d’affaires annuel de l’entreprise.
investissement « risqué » pour un seul client (même s’il est très important et en
mesure d’assurer un chiffre d’affaires conséquent) dans le pays!
Plateforme Fournisseurs
Achats / indépendants
groupage
La société existe au Maroc depuis 1997 et s’est implanté dans le cadre d’une stratégie de
délocalisation de la production par une société française. L’entreprise œuvre dans le
domaine de sous-traitance et de co-traitance et de composants électroniques. Les principaux
produits incluent les cordons informatiques, les faisceaux électriques, les composante*s pour
l’industrie automobile, les cartes CMS, etc. L’entreprise réalise un chiffre d’affaires de 25
millions d’Euros et emploie 200 personnes. Elle travaille à 100% à l’exportation et
principalement sur la France et avec une quinzaine de clients dans différents secteurs
(automobile, informatique, industrie ferroviaire, matériel électrique, etc.). L’entreprise
démarre les contrats avec des clients sur la base de la sous-traitance et passe
graduellement vers une plus grande participation au niveau de l’approvisionnement en
matières premières et composants, c’est à dire vers la co-traitance. Les trois phases
habituelles sont : (1) achats de la matière en « panier garni », habituellement fournie par le
donneur d’ordre (l’entreprise vend le temps de travail comme une prestation de service), (2)
achats de matière chez des fournisseurs homologués par le donneur d’ordre, (3) achats
directs chez des fournisseurs indépendants, avec approbation des spécifications sur la base
du cahier de charges du client (vente d’un produit fini). La matière première représente
environ 60% du total avec une valeur ajoutée de 30% en moyenne. L’apport de la main
d’œuvre dans la valeur finale du produit est relativement important se situant entre 10 et
20%. Le cycle de commandes varie selon les produits mais en général l’entreprise
fonctionne sur la base d’un plan prévisionnel de production de trois mois avec des
commandes fermes d’un mois.
L’ensemble des matières premières et des composants achetés auprès des fournisseurs
européens est acheminé au Maroc via la plateforme logistique de la société en France. Le
matériel est transporté par camion, habituellement en groupage 2 à 3 fois par semaine. Le
temps de transit est de trois jours (à l’import et à l’export). Les expéditions se font également
en groupage par camion et sont livrées directement chez le client.
Dans une année l’entreprise traite en moyenne 500 dossiers import / export avec un coût de
traitement de commandes estimé à 500 – 600 Euros par dossier. Le coût de transport par
camion est calculé sur une base de 150 Euros par palette soit 120 Euro / m3 à l’export et 140
Euro/ m3 à l’import. Les dépenses de l’entreprise sur le transport se situent autour de 350
000 Euros ce qui se représente 1,5% de la valeur des produits exportés. Les frais de
passage et de transit représentent 0,5%. Le cycle « cash-on-cash » de l’entreprise varie
entre 30 et 60 jours selon les ententes avec les différents clients et fournisseurs.
En ce qui concerne les importations, l’entreprise a fait une observation sur la détérioration
dans la réactivité des services de douane depuis deux ans avec comme indicateur le temps
de traitement d’un dossier qui est passé de 2 heures, il y deux ans, à 48 heures aujourd’hui.
Les retards s’expliquent par le fait que les services de douane sur place à l’époque et qui
étaient jugés très efficaces (a Mohamedia) ne sont plus disponibles. Tous les dossiers
doivent désormais être traités par les services de Casablanca où la charge de travail est plus
lourde et où le dispositif est jugé moins efficace. Ces retards de traitement à l’arrivée des
produits causent occasionnellement des ruptures de stocks de matières premières et
compromettent la capacité de l’entreprise à respecter les délais de livraison imposés par ses
clients. Finalement les surcoûts liés aux tarifs douaniers imposés sur les achats de toute une
série des consommables nécessaires à la production, à l’emballage et à l’expédition sont
considérés comme un facteur nuisible à la compétitivité de l’entreprise.
C’est une Industrie en pleine mutation, forte d’une vingtaine d’années d’expérience dans le
domaine de la confection des vêtements à l’export. Les opérateurs marocains ont développé
un savoir-faire et une bonne connaissance des marchés ainsi que des normes européennes
et sont avantagés par la proximité des marchés européens. Les récentes réformes des
procédures douanières ont été bénéfiques pour le secteur. Le Maroc est perçu comme un
pays de sous-traitance et se trouve en position de dépendance vis-à-vis des donneurs
d’ordre avec une faible latitude sur les prix. En conséquence, les efforts des entreprises sont
concentrés sur la production et leur approche marketing généralement peu structurée. Le
niveau d’éducation de la main d’œuvre est faible et la formation en entreprise est peu
développée. Le taux d’encadrement et la productivité sont faibles.
exhaustive mais ses chiffres sont utilisés par la DREE dans leur fiche synthétique. Selon la
DREE, la valeur des exportations comprend la valeur des intrants importés en admission
temporaire sans paiement incorporé dans les produits exportés.
ETATS-UNIS Autres
2% 7%
ITALIE
3%
FRANCE
ALLEMAGNE 39%
7%
GRANDE-
ESPAGNE
BRETAGNE
23%
19%
En 2003, le Maroc a exporté pour une valeur de 26,87 milliards de Dhs (2,51 Milliards
d’Euros) 2 selon les statistiques du Ministère du Commerce Extérieur du Maroc dont 96% à
destination de l’UE. En 2002, ce marché a importé pour une valeur de près de 51 milliards
d’Euros en produits de l’habillement. Le Maroc est le 7ème fournisseur de l’UE, après la Chine
(18 %), la Turquie (14%), la Roumanie (7 %), la Tunisie (5%), l’Inde (5%) et le Bengladesh
(5%).
Dans le cadre de l’étude, on distinguera trois types de SC travaillant sur les marchés
d’exportation :
Les deux premières SC se partagent en grande partie les mêmes réseaux de distribution et
souvent les mêmes donneurs d’ordre européens. La différence se situe surtout au niveau
des pratiques d’approvisionnement en matières premières (profondeur de la SC au niveau
des « backward linkages »). La SC des tissus de décoration et d’ameublement a une
structure différente surtout en ce qui concerne les réseaux de distribution sur les marchés.
Les trois SC sont caractérisées par le leadership des acheteurs au niveau de la SC (« buyer
driven SC ») et par l’évolution rapide de la situation sur les principaux marchés, notamment
en Europe. Ceci est particulièrement visible pour les secteurs de la confection où le
démantèlement des régimes des quotas bouleverse déjà la configuration de l’industrie avec
une bonne partie des marchés perdus au profit des pays asiatiques et l’émergence de
nouveaux joueurs venus notamment de l’Europe de l’Est.
2
Taux de change = 0,09343 - Valeur moyenne de 2003
Dans le modèle de sous-traitance classique (sous forme de « perfectionnement passif »), les
entreprises n’ont quasiment pas de liens avec les fournisseurs de matières premières. Ce
sont les donneurs d’ordre qui assurent l’approvisionnement du tissu et souvent des
accessoires pour des modèles spécifiés d’avance (y compris le choix des colories). Ce
système au fonctionnement « efficace » offre un minimum de risques pour la confection
marocaine, un minimum d’engagement financier (même le transport est payé par le donneur
d’ordre) mais la valeur ajoutée se limite à la vente du coût minute pour la confection. Cette
structure de SC prédomine encore pour un grand nombre d’entreprises.
dans le cas de certaines commandes. Ces problèmes sont liés à plusieurs facteurs sans
ordre prioritaire :
Un entreposage tampon sous douane permettrait d’assurer une commande import unique,
les stocks étant libérés progressivement au besoin pour un coût de transport local minime.
Le surcoût d’entreposage et le coût de transport local étant minimes par rapport au coût des
importations fragmentées par avion, il y aurait donc une réduction importante des frais
logistiques globaux à l’importation.
Des études portant sur 4 filières du secteur textile/habillement ont été réalisées par l’AMITH et ont concerné la
maille, les jeans et sportswear, la chaîne et trame, les tissus maison. Leur objectif était d’analyser les atouts en
terme de compétitivité et les avantages comparatifs de chaque filière par rapport aux concurrents internationaux,
d’identifier les segments de marché sur lesquels ces filières devront se positionner et de fournir à l’AMITH les
éléments d’information nécessaires pour identifier des projets d’investissement, élaborer des stratégies pour la
promotion de ces filières et identifier les actions nécessaires à implanter au niveau des entreprises. Il ressort des
conclusions de l’étude que le secteur doit être en mesure de réagir très rapidement pour garantir sa survie et que
malgré les faiblesses constatées, le secteur devrait être en mesure de retrouver une place attractive une fois ces
faiblesses surmontées.
Le Maroc est présent (sans avoir une position importante) sur les différents marchés
européens (principalement la France, la Grande Bretagne et l’Espagne) dans les créneaux
des vêtements chaîne et trame (pantalons, chemises, jupes, chemisiers, etc.), les produits
de la maille, le jean et le sportswear. Plus récemment des sociétés marocaines tentent une
percée sur les marchés européens dans le domaine des textiles de maison (tissus
d’ameublement et le linge de maison). En ce qui concerne les vêtements, les donneurs
d’ordre incluent les centrales d’achat pour la grande distribution et la grande distribution
spécialisée (articles d’habillement), les distributeurs par correspondance, ainsi que des
producteurs/distributeurs de marques.
Au cours des dernières années, les volumes d’achats européens se sont massivement
déplacés du Maroc vers les pays de l’Est. La capacité logistique et la structure de coût ne
sont pas en cause dans ce changement. Au contraire, plusieurs nouvelles sources
d’approvisionnement comme la Roumanie ou la Turquie ont dû se mettre à niveau sur le
plan logistique pour pouvoir être compétitives (douanes, réglementations). Les principales
motivations de ce changement étaient plutôt liées au fait d’un coût produit initialement plus
bas et à une meilleure structure de l’industrie. Ainsi, l’industrie turque a intégré tout l’amont
du secteur productif et s’approvisionne localement pour toutes ses matières premières. Du
point de vue des connexions logistiques, par rapport aux origines de l’Europe de l’Est et de
la Turquie, le Maroc est avantagé sur les marchés de l’Espagne, du Portugal, et de la
France, il est par contre désavantagé sur les marchés de l’Allemagne et de l’Europe du
Nord, et il se compare sur les marchés de l’Italie, du Royaume-Uni et du Benelux. Le temps
de transit normal de Casablanca au Nord de la France, varie de 3 à 7 jours (la majorité des
transporteurs ont des navettes régulières plusieurs fois par semaine).
Aujourd’hui on observe un faible niveau d’intégration entre les entreprises marocaines et les
acteurs en aval de la SC (donneurs d’ordre directs et les distributeurs). Les relations sont
caractérisées généralement par une passivité des entreprises marocaines par rapport à leur
clients actuels et potentiels. Les entreprises « attendent les commandes » sans pouvoir
influencer ou même suivre les stratégies d’approvisionnement de leurs clients. Ceci résulte
en des relations peu stables ou durables dans les SC avec une rotation importante entre les
clients et les sous-traitants marocains.
Souvent, le flux d’information qui remonte la SC est limité aux données nécessaires pour la
réalisation d’une commande et éventuellement des changements pour des réassorts. En
effet, très peu de feed-back des réseaux de distribution, des points de vente et ultimement
des consommateurs remonte jusqu’aux exportateurs marocains. Le SC actuelles ont un
niveau très faible de déploiement des outils basés sur des technologies de communication
modernes (IT).
Par contre, en même temps, les donneurs d’ordre affichent une volonté d’externalisation de
différentes fonctions vers l’amont (« up-stream ») de la chaîne. Ainsi, en plus des prix
compétitifs et du respect des cahiers de charges, les clients demandent toujours plus de
réactivité (compression au maximum du « time to market ») et réorientent leurs SC vers des
fournisseurs qui pourront fournir une gamme de services à valeur ajoutée. Le processus
d’externalisation concerne d’abord les fournisseurs des services logistiques tiers (liés au
transport) qui assument des nouvelles fonctions par rapport aux distributeurs sur les
marchés européens (incluant l’utilisation des plateformes logistiques, l’assortiment et
livraisons directes aux différents centres de distribution, la gestion des stocks, le packaging,
le tracking en temps réel, etc.). Il touche aussi les zones de production (ex groupage,
contrôle de qualité avant embarquement, etc.). Idéalement, de nouvelles fonctions devront
être également assurées par les producteurs/exportateurs (sourcing des tissus et des
accessoires, emballage spécifique, étiquetage, codage, etc.). En plus, la capacité de
confirmer le respect de normes sociales au travail devient un facteur incontournable pour la
crédibilité des entreprises face à des consommateurs de plus en plus avertis. C’est
seulement sur ces nouvelles bases et une capacité confirmée pour la SCM que les relations
pourront évoluer vers plus de stabilité, plus de durabilité et plus de rentabilité.
Dans cette mouvance, certains donneurs d’ordre (y compris un des plus importants qui est
Décathlon) ont établi leurs propres plates-formes d’interface et de gestion logistique sur le
terrain au Maroc. Néanmoins, ce type de structures, même si elles sont nécessaires, sont
considérées par les donneurs d’ordre comme un coût plutôt que comme une source de
profits. Leur viabilité à long terme sera alors tributaire du développement de nouvelles
activités y compris la distribution sur le marché national au Maroc.
Parallèlement, il existe aujourd’hui des entreprises marocaines qui souhaitent répondre à ces
nouveaux défis en créant de véritables plateformes multi-fonctionnelles orientées vers le
travail en réseau, la gestion logistique et la création de valeur ajoutée. Par contre, un des
éléments critiques sera leur capacité créative à proposer des modèles « branchés » sur les
tendances des marchés les plus exigeants. Seulement à partir de ce moment là que le
Maroc pourra véritablement tailler sa place dans les SC globales d’aujourd’hui et de demain.
Ultimement le « branding » est la clé du succès durable. Pourtant, pour le moment, peu de
pays émergents ont réussi le passage à la création et à la gestion de nouvelles marques.
Ce grand donneur d’ordre sur le marché Européen (centrale d’achat pour une grande chaîne
de supermarchés) est un client traditionnel du Maroc et pour d’autres pays du Maghreb
(Tunisie et Egypte). Récemment il a changé sa politique d’achats en se concentrant sur des
produits « standardisés » avec des séries plus longues qui peuvent supporter des cycles de
livraison plus longs. Avec cette nouvelle politique, les fournisseurs marocains (mais aussi
tunisiens) se trouvent aujourd’hui en position délicate, incapables de proposer des prix qui
pourraient concurrencer les fournisseurs asiatiques (en raison des coûts de la main
d’œuvre).
En dehors de ce dilemme qui risque de fortement diminuer les activités du groupe au Maroc,
les activités du donneur d’ordres dans le secteur permettent également de mettre en
évidence quelques exemples de difficultés que rencontrent les fournisseurs marocains dans
la gestion de la chaîne logistique.
Au niveau du système douanier, malgré des progrès, les exportateurs continuent à être
confrontés à des problèmes. A titre d’exemple, au moment de la livraison des matières
premières (tissus et accessoires) au confectionneur marocain en admission temporaire,
suivant la procédure, le système douanier enregistre pour tout le lot la date d’achat du plus
ancien item figurant sur la liste. Par exemple, si dans le lot se trouvent des zips qui ont été
achetés il y a 20 mois, toute la livraison devra être apurée en 4 mois même si le reste de la
matière première a été acheté à une date ultérieure.
Un autre obstacle cité par le donneur d’ordres concerne la procédure d’accès à la ‘caution
morale’ pour la douane (donc un engagement sans une caution bancaire, considéré comme
une avancée majeure et réelle pour les industriels marocains). Les sociétés nouvellement
établies qui ne peuvent pas accéder à ce mécanisme pendant au moins 6 mois d’opération,
peu importe leur références. Pendant cette période une caution bancaire « plein tarif » doit
être émise par l’entreprise pour couvrir la valeur de la douane.
Distribution
Fournisseurs Centres de
Teinturiers marché local Fils synth. et Distribution
(en recul) accessoires GSS
Commande ferme type 3000 - 5000 pièces, tête de série, étude de besoin,
préparation des fiches, pré-série,
Production à partir du fil (écru) en stock: teinture 1-2 semaines, tricotage 1 semaine,
teinture/lavage 1 semaine, coupe, confection et emballage max 2 semaines.
Cycle de production 6-7 semaines (fils teints), 4-5 semaines (fils unis)
Règlement clients 60-90 jours après réception (virements simples ou LC nouveau
clients)
Co˛ts de mati¸res premi¸res et produits semi-finisŹ: 23 375 Valeur des produits finisŹ: 42 500
Co˛t total de la logistique importŹ: 2 127 Co˛t total de la logistique exportŹ: 1 506
% du co˛t logistique / la valeur importˇeŹ: 9,1% % du co˛t logistique / la valeur exportˇe: 3,5%
Etude de cas 7. Une entreprise s’organise pour offrir d’avantage de services à sa clientèle
Fournisseur
Tissus Centres de
partenaire Distribution
GSS
L’entreprise propose ses propres modèles et des services de co-traitance. Ultimement, elle
cherche à proposer et à gérer une gamme de vêtements pour le compte de ses clients
(notion du « category management »). Aujourd’hui les propres modèles de l’entreprise
représentent 30% de son chiffre d’affaires (10 millions d’Euros) et l’objectif est d’atteindre les
50% dans les deux prochaines saisons.
Les créneaux visés par l’entreprise sont principalement le sportswear de moyenne gamme
(avec le pantalon comme produit phare pour le moment). L’entreprise compte une vingtaine
de clients sur les marchés en France, en Italie, en Espagne et en Portugal. Les réseaux de
distribution incluent les distributeurs de marque, les chaînes de grande distribution
spécialisée, les compagnies de vente par correspondance et des centrales d’achat. La taille
des commandes se situe en moyenne entre 1000 et 10 000 pièces, mais peut atteindre 30 à
50 000 pièces. L’entreprise travaille sur deux collections par année avec deux séries de
réassortiment entre les saisons.
Dans sa stratégie, l’entreprise a misé sur l’établissement de liens forts en amont de la chaîne
(backward linkages) au niveau de l’approvisionnement en tissus, un facteur de compétitivité
jugé essentiel pour développer une offre correspondant aux exigences de la clientèle visée.
En effet, l’entreprise est partiellement intégrée verticalement avec une participation dans son
capital d’un important fournisseur européen de tissus. Ce dernier fournit entre 50 et 60% des
besoins de l’entreprise en tissu, 20% provient de 5 autres fournisseurs européens et pour le
reste de fournisseurs en Asie (par exemple de Lagos). Le partenariat avec le fournisseur de
tissu apporte à l’entreprise marocaine une flexibilité, une réactivité accrue et une fluidité
d’approvisionnement. Par contre l’entreprise est consciente qu’avec le démantèlement
graduel du régime tarifaire, à moyen terme la proportion de tissus achetés en Asie devra
augmenter si le Maroc veut rester compétitif.
Pour ses approvisionnements en tissu l’entreprise travaille en C&F ou en DDU transporté par
camion avec les fournisseurs européens et en conteneur avec les asiatiques. Les
accessoires sont achetés auprès de fournisseurs locaux. Les expéditions de produits finis se
font par camion mais aussi par conteneur maritime si le volume le justifie et si la contrainte
de date de livraison ne rentre pas en compte.
L’entreprise évalue son coût d’approche à environ 5% de la valeur des produits finis (avec
une structure de coûts répartie comme suit : 50% pour le coût de tissu, 5% pour les
fournitures, 25% pour la façon et 20 % de marge brute).
Le niveau des stocks de tissus est de 30 à 45 jours en moyenne en raison des délais plus
longs pour l’approvisionnement de certains tissus d’Asie et des tissus « techniques »
d’Europe. Pour les tissus en provenance de son partenaire stratégique, l’entreprise doit
compter trois semaines. Les délais de paiement aux fournisseurs varient entre 60 à 90 jours
pour la plupart mais sont de 120 jours pour le partenaire.
Sur une Superficie Agricole Utile (SAU) de 8,7 Millions d’hectares, la filière fruits et légumes
au Maroc occupe 700 000 ha dont 460 000 ha de plantations fruitières et 240 000 ha de
cultures maraîchères, soit 5,3 % et 2,8 % de la SAU, respectivement.
La production globale moyenne de la filière est de 7 millions tonnes dont 3 millions de tonnes
de fruits et 4 millions de tonnes de légumes. Les agrumes et les primeurs constituent les
3.4.1 Agrumes
La production annuelle moyenne d’agrumes est de 1,3 millions de tonnes sur une superficie
de 75 000 ha. En moyenne 550 000 T sont exportées soit 42 % de la production. Le reste est
soit écoulé sur le marché local, soit destiné à la transformation (de 5 à 10%). La
consommation nationale moyenne est estimée à 680 000 tonnes.
La culture des agrumes est la principale source de revenus pour 10 000 familles de
producteurs. Elle génère 21 millions de journées de travail et rapporte de 2,5 à 3 Milliards de
Dhs /an en devise.
Le Maroc produit les variétés Maroc-Late (38%), Clémentine (24%), et Navel (21%) cultivées
dans les régions de Souss-Massa, Gharb, Moulouya, Tadla, Haouz et Loukkos.
Tableau 10. Superficies (en milliers d’ha) et production (en milliers de tonnes) d’agrumes
Années 1992-93 1993-94 1994-95 1995-96 1996-97 1997-98 1998-99 1999-00 2000-01
Superficies 74,3 74,7 74,8 74,5 74,6 75,0 75,7 76,0 73,1
Production 1.230,0 1.324,0 999,6 1.400,0 1.194,0 1.591,0 1.303,0 1.400,0
Source : Ministère de l’Agriculture et du Développement rural – Division de la vulgarisation agricole.
http://membres.lycos.fr/bamouh/
Soixante et une stations assurent le conditionnement de 880 000 tonnes d’agrumes par an
en moyenne. La capacité totale de conditionnement installée est de 1 200 000 tonnes.
L’industrie de transformation est dominée par la société FRIMAT, principal opérateur ayant
une capacité de traitement installée de 300 000 tonnes et qui traite en moyenne 70 000
tonnes par an.
Les exportations d’agrumes marocaines sont en constante baisse depuis 1999, avec une
légère augmentation en 2003. Durant cette même année, le Maroc a exporté 430 000 tonnes
3
Selon les statistiques du Ministère du Commerce Extérieur du Maroc
En 2002, l’Union Européenne, principal marché des produits marocains, a importé pour une
valeur de 870 millions d’Euros (1 600 000 tonnes) d’agrumes dont 11% en provenance du
Maroc. Les produits concurrents proviennent essentiellement de l’Afrique du Sud (27%), de
l’Argentine (15%), d’Israël (11%), de la Turquie (8%), et des États Unis (6%).
Les deux principaux pays exportateurs concurrents du Maroc sur le marché de l’UE (Afrique
du Sud et Argentine) sont surtout présents durant la période allant d’Avril à Novembre et
réalisent l’essentiel de leurs ventes en dehors de la période où le Maroc est présent sur le
marché.
Figure 5
Source : EUROSTAT
Source Eurostat
L’Espagne, principal fournisseur de l’UE, a exporté en 2003 un total de plus de 3,2 millions
de tonnes dont 79% à destination des pays de l’UE. L’Espagne concurrence le Maroc sur
ses principales destinations à savoir la Russie, les Pays-Bas, la Grande Bretagne, et la
France.
Figures 7 et 8. Les oranges / Code HS : 08051010 – 08051030 – 08051050 – 08051080 – 08052030 – 08052070 –
08052090 Oranges (variétés diverses)
Pays d’origine hors Europe Saisonnalité des approvisionnements hors Europe
(2003, 947 714 tonnes, parts de marchés en%) du marché européen (2003, en tonnes)
Autres Afr. du Sud 200 000
199 746 (21%) 317 125 (33%) Afr. du Sud
180 000
Maroc
160 000 Argentine
Bresil 140 000 Uruguay
51 411 (5%) 120 000 Turquie
Bresil
100 000
Autres
Turquie 80 000
55 616 (6%)
60 000
40 000
Uruguay Maroc 20 000
72 632 (8%) 169 982 (18%) 0
Argentine
Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec
81 202 (9%)
Source Eurostat
Figure 9
20 000
15 000
10 000
5 000
Maroc
92 685 (72%) 0
Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec
300 000
250 000
250 000
200 000
200 000
100 000
100 000
50 000
50 000 0
ys i
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ne
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m
Fr
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m
an
le
Fi
au
Pa
xe
Al
Lu
Jan Fev Mar Avr Mai Jun Jul Aou Sep Oct Nov Dec
R
50 000
900 000 851 055
Pologne
Etats-Unis 750 000
40 000
Canada
600 000
30 000
450 000
20 000
300 000
Au Maroc, ce sont essentiellement les grandes structures intégrées qui ont su s’adapter pour
répondre aux cahiers de charge des supermarchés en modernisant leurs outils de production
(irrigation, fertilisation, entretien des vergers, protection phytosanitaire et introduction de
nouvelles variétés). Par contre, la productivité des petits vergers (2 à 5 ha) stagne voire
diminue avec un faible taux de renouvellement et des techniques de production de base.
Ceci se traduit par des rendements se situant autour de 10 tonnes / ha par rapport aux 40 à
60 tonnes / ha pour les vergers industriels dont le niveau de rentabilité est acceptable.
Pourtant, les petits producteurs continuent aujourd’hui à fournir plus de 50 % de la
production au Maroc. Ils rencontrent des problèmes similaires à ceux de beaucoup d’autres
petits producteurs dans d’autres pays, notamment en ce qui concerne l’accès limité aux
ressources financières et techniques ainsi la difficulté à établir des relations harmonieuses
avec les exportateurs (pratiques d’achat des fruits, préfinancement de campagne,
encadrement et commercialisation).
La démarche de l’Espagne peut servir de bon exemple en ce sens qu’elle a permis à son
industrie de s’imposer sur la plupart des marchés d’exportation en intégrant aussi un nombre
très important de petits producteurs dans une chaîne d’approvisionnement performante.
Les grandes entreprises exportatrices d’agrumes marocaines sont aujourd’hui assez bien
structurées pour être compétitives sur les marchés d’exportation. Tant au niveau de leurs
outils de production (vergers intégrés et certification EUREPGAP) qu’au niveau post-récolte
(stations de conditionnement). Ceci dit, l’usage par les entreprises marocaines des nouvelles
technologies disponibles et de procédés au niveau de la récolte, du conditionnement, du
transport et de la conservation est relativement limité si on le compare aux autres origines
comme l’Espagne, l’Afrique du Sud ou l’Argentine.
Dans le cas des produits périssables la chaîne de froid a une importance capitale. En ce qui
concerne les agrumes, elle joue un double rôle : (1) de préservation de la qualité entre le
temps de la récolte et la commercialisation, (2) de conservation longue durée (4-8 semaines)
avec comme objectif de réguler les quantités commercialisées pendant une période
spécifique de la campagne. Dans le cas du Maroc, la première fonction du froid concerne
principalement les petits fruits (clémentines) qui nécessitent une conservation en froid sans
interruption en raison de leur fragilité. Pour les oranges, compte tenu de la proximité du
Finalement un autre défi qui devra être relevé par l’industrie marocaine des agrumes
concerne la rationalisation de la chaîne de froid pour éviter toutes les ruptures pendant les
transferts, les changements de modes de transport, les chargements et les déchargements
des produits. Aujourd’hui, seul le transport par camion frigorifique permet véritablement
d’assurer une chaîne de froid ininterrompue étant entendu que les produits ont été pré-
réfrigérés au niveau de la station. Les conteneurs réfrigérés sont souvent empotés dans des
zones portuaires non climatisés et les produits acheminés dans des camions sans froid.
détaillée de la structure des coûts et une comparaison des itinéraires de transport se trouve
dans la partie relative à l’analyse de la logistique du transport (section 4 du rapport).
Tableau 123. Modes d’accès logistiques des différents marchés d’exportation des agrumes du Maroc
Marché de destination Bateau reefer Conteneur réfrigéré Camion réfrigéré
France (Perpignan) √√ Via Port Vendres Pas de desserte rapide √√ via Tanger ou Casa
France (Rungis) √ Dieppe (4-5 jours) √ Dieppe le Havre √ via Perpignan
Grande Bretagne / Irlande √ Portsmouth (5-6 jours) √√ Mearsk, P&O, etc, Peu car considéré trop
Felixstove coûteux
Pays Bas √ Rotterdam, Anvers √√√ Rotterdam, Maersk, Peu car considéré trop
réguliers (5 jours) P&O, etc (6-7 jours) coûteux
Scandinavie (Suède et √√ Isenbourg (9-10 jours)
Finlande)
Suisse √√ direct ou via Perpignan
Italie √√ Gène, Livorne mais lent √√ selon saison (5 jours)
10-15 jours
Russie √√√ via Lituanie et St
Peterborough
Canada √√ via Halifax ou √√ via Halifax, multimodal
Bridgeport surtout début rail Montréal et Toronto,
de campagne Maersk
Etats Unis √ Bridgeport √ New York Maersk
Moyen Orient (Arabie √ Affrètements spot √ Maersk
Saudite)
Afrique de l’Ouest √ Maersk
(Sénégal)
La commercialisation sur les différents marchés se fait directement par les groupes
exportateurs en ce qui concerne le transport camion. Deux structures de commercialisation
(marketing boards), la MFB et la FFB, fournissent des services logistiques pour le fret
maritime et commercialisent les produits de leurs membres sur certains marchés desservis.
Le Maroc Fruit Board (MFB) est une société anonyme (SA) avec 8 membres actionnaires
représentant environ 70% des exportations des agrumes. Quant au Fresh Fruit Morocco
(FFM), il regroupe trois structures exportatrices et compte pour 25% des exportations. Ces
structures jouent un rôle clé dans le positionnement du Maroc dans les chaînes
d’approvisionnement des agrumes, tant en raison de leurs rôles dans la gestion de la
fonction logistique que celle d’arrimage à des réseaux de commercialisation dans les pays
cibles. MFB offre aussi des services complémentaires d’inspection des produits à l’arrivée et
de la promotion de l’origine sous le label « Morocco ». La présence de ces deux structures
pour une industrie des agrumes de taille moyenne (comparé à des origines comme
l’Espagne ou l’Afrique du Sud) est jugée par certains comme une source d’inefficacité et
d’atomisation de l’offre. En réalité (la situation n’est pas unique au Maroc), cette présence
reflète une structure concurrentielle du secteur et un regroupement des entreprises selon
des intérêts commerciaux et stratégiques.
A titre d’exemple, le MFB s’occupe de la fonction logistique maritime pour le compte de ses
membres (planification des capacités, réservation des conteneurs, affrètement des navires,
etc.) et de la commercialisation sur les marchés de l’Europe de l’Est (Lituanie et Russie),
l’Amérique du Nord, la Scandinavie et le Moyen Orient. Selon les marchés, les produits sont
vendus FOB Maroc, CIF port de destination ou en consignation avec le fret payé au départ
du Maroc. MFB opère à partir des trois principaux ports impliqués dans les exportations des
agrumes : Casablanca, Agadir et Nador. Les principales préoccupations de l’organisation
liées à la chaîne logistique d’exportation concernent les insuffisances au niveau des
infrastructures frigorifiques et de manutention spécialisées (incluant les dispositifs de
sécurité et les scanners) au port de Casablanca et d’Agadir ainsi que le sous équipement du
port de Nador (matériel de manutention, branchement pour conteneurs frigorifiques, etc.).
Plusieurs projets sont en cours ou en préparation pour pallier à certaines de ces déficiences.
Il s’agit de projets de mise à niveau des quais à Casablanca et à Agadir, d’installations
frigorifiques de stockage (localisation ?) et du projet d’installation de scanners dans les
principaux ports. Un système de traçabilité palette (utilisant la technologie du code bar) est
en cours d’élaboration et devrait être opérationnel en 2005. Une desserte insuffisante par les
navires portes conteneurs a été également cité comme entrave pour l’évacuation des
produits à partir d’Agadir. Du point de vue de transporteurs maritimes, une capacité
insuffisante de programmation par les exportateurs serait à la base de cette situation.
La capacité des groupes d’exportateurs à affréter les navires reefer conventionnels sur une
base contractuelle est limitée par les capacités prévisionnelles et la réactivité de ses
membres appelés à charger entre 1500 et 2500 palettes sur chaque bateau. Cette capacité
a diminué au cours des dernières années. Pendant les périodes de forte production les deux
structures de commercialisation font également appel à des affrètements « spot » avec des
navires venus spécialement pour charger les agrumes du Maroc. Comme c’est le cas dans
les affrètements « spot » des avions cargo, dans ce type d’opération bateau « tout et son
contraire » peut arriver (pas ou beaucoup de problèmes). En général, le navire reefer est
considéré comme plus performant que le conteneur frigorifique dans sa capacité de
refroidissement des produits mais présente des inconvénients en termes de bris des produits
en raison des manipulations supplémentaires des palettes et des risques de dommages sur
une quantité des produits importante par exemple en cas de panne du système de
refroidissement (une cale de 300- 500 palettes vs un conteneur de 22 palettes)
Récemment un nouveau joueur est arrivé au Maroc sur la scène des exportations en utilisant
le mode de navire reefer. Il s’agit d’une importante maison d’importation hollandaise qui
apparemment a signé des contrats avec des producteurs d’agrumes pour un programme de
plus de 50 000 tonnes de produits avec un système d’achat des fruits sur l’arbre. Le
transport devra être assuré par une ligne maritime (la compagnie SEATRADE) qui fera une
escale régulière entre Nador et Rotterdam. Ceci constitue un programme ambitieux mais
jugé comme risqué par plusieurs car, en achetant les fruits sur l’arbre, la société fait le pari
de pouvoir sécuriser un volume important de production. Seulement en ayant les volumes
escomptés que l’entreprise pourra respecter le contrat d’affrètement sur des navires rapides
capables de concurrencer une logistique camion d’Espagne sur l’Europe du Nord. Résultats
à suivre…
Ceci nous conduit à examiner le positionnement concurrentiel du Maroc sur les différents
marchés d’exportation. Il se dégage de l’analyse qu’en raison de ses capacités limitées de
programmation et de volumes disponibles limités (surtout pour un mix de produits en forte
demande, notamment les petits fruits) il est plus difficile aux exportateurs marocains de
répondre aux cahiers des charges imposés par les programmes des grandes chaînes des
supermarchés surtout en France, en Italie et en Allemagne. Sur ces marchés, comparé au
Maroc, les fournisseurs espagnols disposent d’atouts considérables en termes de
disponibilité importante de volumes, d’assortiment plus complet des produits, de capacité de
régulation des approvisionnements (grâce à une grande capacité de stockage frigorifique) et
de supériorité de réactivité (quasiment du just-in-time en camion dans les centrales d’achat).
Sur des marchés plus éloignés en Europe et les marchés dit « traditionnels » (avec des
relations bien établies, des niches spécifiques desservies et une notoriété acquise par les
fruits « made in Morocco ») comme la Russie, le Canada ou le Moyen-Orient, le Maroc
semble pouvoir mieux se défendre contre l’offensive espagnole. La question est « pour
combien de temps encore ? » si l’offre marocaine n’évolue pas pour mieux s’adapter à la
demande (en termes de volume, d’assortiment, de réactivité et de flexibilité) des chaînes
d’approvisionnement de plus en plus exigeantes et sophistiquées y compris sur ces derniers
marchés.
Un défi additionnel auquel devra faire face, le secteur vient d’une concurrence croissante du
marché local en forte croissance pour les agrumes frais de bonne qualité. Ce marché
demeure moins exigeant que le marché export et est souvent relativement rémunérateur
(compte tenu des risques associés aux exportations) ce qui fait que les producteurs
considèrent sérieusement les deux options et souvent choisissent le local. La chaîne
d’approvisionnement du marché local en agrumes frais n’a pas été examinée dans le cadre
du présent rapport mais une analyse approfondie mériterait d’être effectuée pour mieux
cerner la dynamique et l’interconnexion du secteur dans son ensemble.
Encadré 5. Aperçu de la Supply Chain des clémentines du Maroc sur le marché russe
Le Maroc est un fournisseur bien établi avec un label marocain apprécié pour ses produits de premier choix au
meilleur prix. En fait, qu’en le Maroc est présent sur le marché, même l’Espagne a des difficultés à le pénétrer.
Les clémentines sans pépin du Maroc sont considérées comme les meilleures du monde. Les exportateurs
marocains entretiennent de bonnes et stables relations de partenariats avec les importateurs russes, à l’exception
de la saison 1999/2000 où des difficultés de paiement leurs ont occasionné de lourdes pertes. Même si les
relations avec le marché russe remontent à l’époque de l’Union Soviétique, Le Maroc travaille avec un nombre
limité d’importateurs (3-4 gros importateurs). Parmi les gros importateurs certains sont des compagnies
récemment privatisées. Les principaux pôles de distribution sont Saint-Pétersbourg et Moscou d’où est assurer
l’approvisionnement de toute la Russie. Les produits sur le marché de l’Europe de l’Est sont commercialisés par
MFB
Volumes. Les exportations totales d’agrumes vers la Russie ont avoiné les 130 000 à 160 000 tonnes au cours
des 4 dernières années. Parmi celles-ci, les petits fruits (clémentines) représentent 40 000 à 50 tonnes suivant la
disponibilité de fruit au Maroc, soit 40% du volume total de production de clémentines export (140 000 tonnes
exportées en 2003). La Russie est la première destination pour les clémentines du Maroc. Le Maroc est le plus
important fournisseur de clémentines sur le marché russe
Période d’exportation. Concentrée sur une période de 4 mois : octobre (20%), novembre (30%), décembre
(40%) et janvier (10%)
Concurrence pendant la période d’exportation du Maroc. La Turquie, Chypre et, dans une moindre mesure,
la Grèce exportant via la Mer Noire (port de Novorossiysk) désavantagés par le réseau de distribution intérieure
par camion à travers la Russie. L’Espagne par la mer via Saint-Pétersbourg. L’avantage logistique de l’Espagne
pour les autres régions de l’Europe est moins significatif pour le marché russe, conférant un avantage compétitif
aux produits marocains
Avantage concurrentiel. Forte reconnaissance du label liée à la bonne qualité du produit. Coûts compétitifs pour
la logistique de transport maritime. Liens forts avec les principaux importateurs et bonne appréhension du marché
(bonne connaissance et compréhension des affaires du contexte local).
Transport et points d’entrée. Navires reefer conventionnels affrétés à 90% par les clients russes. Capacité
moyenne des navires de 1500 à 2000 tonnes. Le coût du transport maritime par palette peut varier de 100 /120
/160 US$. Le coût de transit départ Maroc est de 60 Dh la palette. Principal point d’entrée : port de Saint-
Pétersbourg sur la mer Baltique. Les produits sont acheminés à l’intérieur du pays en camions frigorifiques et en
wagons de train Le transit time Agadir - Saint-Pétersbourg : 8 à 10 jours en fonction des périodes et des
conditions climatiques.
Prix et modalités de paiement. Négociation des volumes et des prix avant chaque saison basés sur la taille et
exprimés en FOB. Réajustements possibles pendant la période d’exportation dépendant de la disponibilité des
produits, des conditions du marché et de la qualité à l’arrivée (présence d’agents qualité à la réception au port en
Russie). Tous les paiements sont effectués par la MFB
Niveaux de prix sensiblement pareil à ceux de l’Europe de l’Ouest. En moyenne de 6 à 9 US$ pour une caisse
de 10 kg (prix FOB Maroc). Garanties financières fournies par les importateurs (crédit documentaire), paiement à
90 jours maximum
Etude de cas 8. Stratégies de positionnement d’une entreprise bien établie dans une
industrie mature en quête de renouvellement
AGENT
MFB
FFM
EXPORTATEUR IMPORTATEUR
TRANSITAIRE
DETAILLANT
STATION STOCKAGE PORT
PRODUCTEUR
T DE
COND.
EN FROID T
PORT
D’EMBARQ.
LIGNE
MARITIME
DE
DEBARQEMENT.
T ENTREPOT/
DISTRIBUTEUR T C
GRANDE
DOUANES DOUANES DISTRIB.
EACCE PHYTO
FOURNISSEURS FOURNISSEURS
INTRANTS INTRANTS PHYTO
L’entreprise constitue un des leaders parmi les principaux groupes d’exportation au Maroc.
C’est une grande entreprise familiale établie depuis 50 ans et impliquée dans la production
et l’exportation de fruits et légumes frais. Les principaux produits export incluent les
agrumes, les tomates, la pomme de terre, les primeurs (haricots verts) et les fleurs. La
société gère une production sur près de 2 000 ha avec 10 stations de conditionnement.
L’entreprise produit dans les différentes zones du pays incluant Agadir, Marrakech,
Casablanca/Rabat et Sidi Slimane (vers le Nord du pays).
L’entreprise exporte entre 50 000 et 60 000 tonnes d’agrumes du novembre jusqu’au juin.
Les principaux produits incluent la clémentine (près de 25% des exportations) qui débute la
saison, suivi de l’orange navel, de la sanguine et de la Maroc Late (Valencia) qui termine la
saison. Les produits sont conditionnés pour l’exportation dans deux stations appartenant au
groupe, l’une située à Casablanca, l’autre à Agadir. Entre les deux stations, la société
dispose d’une capacité de stockage en chambre froide de 2 500 tonnes d’agrumes.
Plus de 50% de la production provient des propres vergers de l’entreprise. Pour le reste,
cette dernière travaille avec des producteurs indépendants (petits, moyens et gros) sur la
base des contrats. Le système utilisé est celui de la vente en consignation (aujourd’hui à
90%) qui se traduit par un apport des produits par les producteurs et du service de
conditionnement et de commercialisation par le groupe via les stations de conditionnement).
Près de la moitié des agrumes exportés provient de vergers certifiés EurepGap. Ainsi la
majorité des superficies propres de l’entreprise sont certifiées et un programme de
préparation pour la certification des producteurs associés est un cours.
L’unité de commercialisation et d’expédition pour les agrumes est la palette. Elle est
consolidée en lots d’expédition qui peuvent être un conteneur frigorifique de 40 pieds (20-22
tonnes), un camion semi-remorque (24-28 tonnes) et un nombre déterminé de palettes
(d’environ une tonne chacune) pour des expéditions par bateau reefer conventionnel.
L’entreprise utilise les différents modes de transport en fonction des circuits de
commercialisation de ses clients, en fonction de disponibilités des produits pour exporter et
en fonction des paramètres stratégiques qui permettent d’optimiser sa performance et ses
coûts d’approche par rapport aux conditions sur les marchés.
3.4.2 Primeurs
La culture des primeurs occupe une place significative dans le secteur des fruits et légumes,
couvrant une superficie cultivée de 20 000 ha, et produisant en moyenne 900 000 tonnes de
fruits et légumes, soit 13% de la production totale de fruits et légumes. La production de
primeurs concerne essentiellement les tomates (env. 500 000 tonnes), la pomme de terre
(entre 120 000 et 200 000 tonnes), ainsi que d’autres légumes divers (courgettes, haricot
vert, poivron, etc.) et la fraise. Le secteur des primeurs compte près de 8 000 producteurs et
génère environ 12 millions de journées de travail.
En moyenne 40% environ de la production des primeurs est exportée chaque année. Durant
la campagne 2002-2003, les exportations des produits maraîchers ont totalisé 400 000
tonnes et ont couvert environ 3 % des valeurs des exportations totales du Maroc pour
l’année 2003.
4
Source : EACCE
Durant la même campagne, les principaux produits exportés ont été les tomates (46%), les
haricots verts (14%), les pommes de terre (10%), les melons (7%), les courgettes (6%), les
fraises (5%) et les poivrons (5 %).
La principale destination des primeurs marocains est l’Union Européenne qui a absorbé plus
de 90 % des exportations totales du Maroc en produits maraîchers en 2002/2003. Ce sont
surtout la France (72%) et l’Espagne (10%) qui constituent les principaux clients.
4
Etablissement Autonome de contrôle et de Coordination des Exportations http://www.eacce.org.ma/default.asp
Source : EACCE
En 2002, l’Union Européenne a importé 1 924 000 tonnes de tomates, 597 000 tonnes de
melons, 244 000 tonnes de haricots verts, 338 000 tonnes de fraises, et 204 000 tonnes de
courgettes. La part du Maroc dans ces importations se situe entre 5 et 18% selon les
produits.
Le principal concurrent du Maroc sur ces produits est l’Espagne dont la part dans les
importations de l’UE varie entre 11% et 71 % selon les produits.
Figures 19 à 24. Situation de l’approvisionnement des marchés européens en tomate / Code HS : 07020000 –
Tomates, à l’état frais ou réfrigéré.
Taille du marché (2003): 196 951 tonnes Valeur du marché CIF UE (2003): 219 millions euros
Pays d’origine Destination
Egypte Gaza et Afr. du
861 ; 0% Jericho Sud Belgique Italie Allemagne
623 ; 0% 379 ; 0% 3 245 ; 2% 847 ; 0% 274 ; 0%
Tunisie
1 867 ; Autres Royaume
1% 1 318 ; Uni Autres
1% 4 076 ; 2% pays de
Sénégal l'UE
3 548 ; Espagne
357 ; 0%
2% 7 200 ; 4%
Israël Pays-Bas
13 549 ; Maroc
7 587 ; 4%
7% 174 806 ; France
89% 173 365 ;
88%
35 000
Autres 200 000
30 000
Afr. du Sud
Gaza et Jericho
25 000
Egypte 150 000
20 000 Tunisie
Sénégal
15 000 100 000
Israël
Maroc
10 000
50 000
5 000
- -
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19
19
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20
20
20
Ja
800 000
120000
700 000
100000
600 000
300 000
40000
200 000
20000
100 000
0
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20
20
20
20
Fé
Ja
Pour les besoins de l’analyse on distinguera deux sous secteurs des produits maraîchers,
notamment la SC de la tomate fraîche et celle des autres produits en mettant toutefois
l’accent sur le haricot vert.
La tomate demeure le produit phare au Maroc. Des grandes groupes d’exportateurs bien
structurés (les mêmes qui travaillent sur les agrumes) opèrent dans la tomate avec des
investissements importants au niveau des périmètres de production et des capacités de
conditionnement. Aujourd’hui 100% de la production de la tomate est réalisé sous serres en
raison la présence forte de la mouche blanche, vecteur de transmission de virus végétaux,
dans les principales zones de production. Contrairement à la tomate, la structure de
production pour les cultures qui ne sont pas régies par des quotas d’importation sur les
marchés européens (haricots verts, melons, courgettes, fraises, etc.) est beaucoup plus
atomisée. On y trouve des entreprises de différentes tailles, incluant des structures agro-
industrielles avec des superficies de production de plusieurs centaines d’hectares mais aussi
des PME marocaines et des investisseurs étrangers (principalement espagnols et français)
ainsi que de petits producteurs avec 1 à 5 hectares de serres. Il convient de souligner que
ces petits producteurs sont obligés d’investir des sommes importantes au niveau des
installations de production dont le coût varie entre 250 et 300 000 Dhs par hectare. Le
secteur maraîcher est aujourd’hui le moteur de l’agriculture marocaine avec des progrès
significatifs et des volumes progressant pratiquement tous les ans. A titre d’exemple le
haricot vert est passé de 45 000 tonnes exportées en 2002 à 65 000 tonnes en 2003.
Concernant la tomate, la situation est plus complexe avec des limitations imposées par les
quotas d’entrée sur les marchés européens. Pour contourner cette limitation, les producteurs
marocains s’orientent vers des produits à plus haute valeur ajoutée comme la tomate
grappe, la cerise, la cerise en grappe, la tomate cocktail, etc.
Les produits maraîchers marocains sont aujourd’hui jugés compétitifs sur le marché
Européen. La production de la tomate est compétitive 12 mois sur 12 malgré même face à la
tomate espagnole (ce qui n’est pas généralement le cas des agrumes). Ils ont pleinement
tiré profit des avantages comparatifs du Maroc tels que les conditions climatiques favorables,
Les producteurs doivent toutefois faire face à différentes contraintes. Les plus importants
facteurs limitant sont d’ordre « naturel » avec des contraintes liées à la pression sur la
ressource en eau (de plus en plus rare dans certaines zones et notamment dans la région de
Souss), et à l’accès à la ressource foncière. Les producteurs doivent aussi faire face à de
fortes pressions parasitaires en raison de la surexploitation de certaines zones et du
développement de forme de résistance aux produits phytosanitaires par certains insectes
(par exemple, la mouche blanche). Enfin, des conditions climatiques moins favorables
pendant au moins deux mois en hiver imposent une production protégée pendant les mois
de décembre à février.
De plus, les producteurs considèrent que la compétitivité de leurs produits est également
limitée par des facteurs liés au fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement en ce qui
concerne l’approvisionnement en intrants et en matériel agricole. En effet, les producteurs
peuvent en partie seulement se fournir en intrants sur une base compétitive auprès de
fournisseurs étrangers ou établis au Maroc aux prix du marché mondial et avec des
possibilités d’importation en admission temporaire. C’est le cas notamment pour les
emballages avec la possibilité d’importer de l’Espagne ou de s’approvisionner auprès de
fournisseurs locaux « devenus » compétitifs et offrant un bon niveau de services en termes
de délais de livraison, de règlement et de réactivité. Le coût des emballages achetés auprès
des fournisseurs établis au Maroc est aujourd’hui exactement équivalent à celui des
emballages importés d’Espagne rendus Maroc (incluant le coût du transport).
La situation est plus complexe en ce qui concerne les produits phytosanitaires où le système
d’homologation de molécules attribue de facto des exclusivités à des distributeurs sur le
marché marocain. Selon les opérateurs, cette situation impose un surcoût sur une gamme
de produits phytosanitaires essentiels pour les cultures maraîchères. Ce surcoût serait de
l’ordre de 30% comparé à l’Espagne (une étude de benchmarking plus précise se justifierait
afin d’éclaircir la situation). Cependant, comparé à certaines autres origines, le système
fonctionnel d’homologation et de réglementation du marché des produits phytosanitaires mis
en place au Maroc est plutôt un facteur positif surtout au moment où les questions de résidus
sont devenues une préoccupation déterminante pour accéder à la plupart des marchés.
La situation concernant l’approvisionnement est aussi jugée complexe et dépassée pour une
gamme de matériaux fabriqués localement mais présentant un grand potentiel concurrentiel
au niveau international. La protection tarifaire dont bénéficient ces matériaux est jugée
pénalisante pour le développement du secteur. C’est le cas par exemple du plastique pour le
paillage ou du fil de fer pour le tuteurage, tous deux considérés de qualité inférieure mais
vendus à des prix supérieurs comparé aux matériaux disponibles ailleurs.
Dans le cas des produits maraîchers, il n’y a aujourd’hui pratiquement pas de barrières
d’entrée dans le secteur et pratiquement n’importe qui peut démarrer une production et la
commercialiser à l’exportation. Les représentants de la profession estiment qu’aujourd’hui
environ 35% des exportations maraîchères (hors tomate) sont réalisées par des entreprises
(marocaines et étrangères) qui ne travaillent pas en respectant des normes jugées
acceptables. Ces comportements purement opportunistes et spéculatifs ont un effet
déstabilisateur sur les marchés. Cette situation, encore une fois, n’est pas unique et
spécifique au contexte marocain. Elle est la conséquence de la pleine croissance d’une
industrie qui offre de réelles opportunités à saisir et de véritables arguments concurrentiels à
faire valoir. Des solutions miracles n’existent pas. L’assainissement de la filière viendra avec
l’émergence d’une interprofession forte et surtout sera imposée par les participants en aval
des chaînes d’approvisionnement et ultimement par les consommateurs.
Vu sous cet angle, seulement quelques entreprises leaders au Maroc ont aujourd’hui
véritablement réussi un arrimage aux réseaux les plus exigeants. Elles sont sur la voie de
l’application des notions de la « supply chain management » (SCM), incluant la gestion de
gamme (« category management »), la réactivité en flux « tiré », la performance
prévisionnelle, le service après vente, la culture d’innovation, et la mise en place d’une vraie
stratégie de marque (« brand management »). Pour ces entreprises, la fluidité logistique
entre le Maroc et ses marchés d’exportation reste encore perfectible.
Pour les autres produits maraîchers comme les haricots verts, les melons et les fraises,
quoique les liens avec les participants en amont de la chaîne de distribution ne soient pas
régis par le système de quotas, la grande majorité des produits empruntent la voie de la
plateforme de Perpignan pour une consolidation des lots, l’assortiment et l’éclatement sur
d’autres marchés, principalement en France et sur le reste de l’Europe.
Le corridor Maroc - Perpignan peut être considéré comme un fast-track pour le marché
Européen avec des connexions bien rodées par camion frigorifique et une gamme de
services logistiques au niveau de la plateforme. Par exemple, pour les primeurs, les
procédures de dédouanement se font à l’arrivée sur place (ce qui n’est pas le cas des
agrumes ou des pêches qui doivent passer une inspection phytosanitaire à l’entrée sur le
territoire de l’UE).
Le passage maritime, plus particulièrement le passage via le port de Tanger, peut être
considéré comme le goulot d’étranglement qui continue à poser aujourd’hui des difficultés
aux exportateurs marocains. Les inspections fréquentes (par fois affectant plus que 10% des
expéditions) nécessitant le déchargement des produits en plein air (avec des conséquences
graves pour des produits extrêmement fragiles comme la fraise), les embouteillages et les
retards de deux côtés de la frontière sont des soucis avec lesquels les exportateurs doivent
composer en permanence. La question du trafic de drogue et des clandestins par des
camionneurs malveillants (ou des réseaux criminels qui s’en chargent) est une
préoccupation constante. Récemment, une décision de la douane d’obliger les exportateurs
de se porter garant de toute la « marchandise » transportée par les camions a provoqué des
protestations très fortes de la profession qui n’est pas en mesure de garantir la traçabilité du
contenu des camions pendant le trajet.
Malgré ces obstacles, la chaîne logistique entre le Maroc et le marché français (via
Perpignan) est considérée comme une source d’avantages concurrentiels par rapport aux
origines plus éloignées et obligées d’avoir recours au transport maritime (plus long) ou au
transport avion (beaucoup plus coûteux). Par contre, par rapport à son concurrent direct
qu’est l’Espagne, le Maroc doit, pour pouvoir convaincre, avoir d’autres arguments que celui
lié à la logistique de transport (quand même deux à trois fois plus cher). Pour le moment,
avec la combinaison de bonnes performances et d’une structure avantageuse des coûts de
production, le secteur a de bonnes perspectives.
Etude de cas 9. Le cas d’un producteur / exportateur de tomates : la « vois express » vers la
grande distribution
Distribution Distributeurs
marché local régionaux
Plantes greffées
L’entreprise.
L’entreprise est intégrée verticalement de la production jusqu’à la distribution sur les
marchés d’exportation. La production est réalisée à 100% sous serres, avec 20 fermes de
production couvrant une superficie totale de plus de 350 ha dans la zone d’Agadir. Les
principales cultures incluent les tomates (30 000 T sur 230 ha, principalement la tomate
ronde mais aussi la tomate beef, grappe et cerise), les courgettes (45 ha), les haricots verts
(25 ha de haricot vert fin et extra fin) et les concombres (10 ha). Au total, l’entreprise exploite
également 35 ha de production certifiée biologique (une gamme de produits incluant les
haricots verts, les courgettes, les poivrons, etc.). L’ensemble des périmètres de production
est certifié EurepGAP. L’entreprise dispose de 3 stations de conditionnement modernes
certifiées ISO, HACCP et BRC (en cours). Toute la production (sauf les écarts de tri) est
destinée à l’exportation avec la répartition des marchés suivante : 50 % France, 25% reste
EU et 25% Europe de l’Est. La société a sa propre plateforme de distribution et de
vente/marketing à Perpignan. Elle est positionnée haut de gamme avec une maximisation de
ses avantages concurrentiels basés sur :
La production est acheminée aux stations de conditionnement par des transporteurs routiers
locaux (petits camions bâchés) en caisses en plastique. Le trajet relativement court entre les
zones de production et les stations de conditionnement (rayon de 25 km) justifie l’utilisation
d’opérateurs indépendants (camionneurs). L’ensemble des opérations de conditionnement
est effectué par lot clairement identifié. Un système complet de traçabilité est assuré à partir
de chaque parcelle de production jusqu’au carton individuel expédié.
Expédition / Transport
Pendant la campagne, l’entreprise peut expédier le contenu de 6 à 10 camions semi-
remorques par jour. L’ensemble des produits expédiés est pré réfrigéré pendant de 24
heures. Le maintien d’une chaîne de froid ininterrompu constitue un des éléments clé du
système d’assurance qualité et de traçabilité de l’entreprise.
Le tronçon le moins maîtrisé sur toute la chaîne logistique de l’entreprise demeure le trajet
Maroc - Perpignan. La société cite cette partie de sa chaîne comme le seul « trou noir » avec
de sérieuses difficultés pour maintenir un niveau acceptable de « tracking » pendant le trajet.
Des arrêts imprévus (donc des retards) sur le trajet affectent en moyenne 10% des
expéditions et sont dus pour moitié à des difficultés liées au passage au niveau de port de
Tanger. Pour l’entreprise, les contrôles physiques qui nécessitent un déchargement du
camion posent un réel problème de traçabilité et de maintien de la chaîne de froid. Afin de
minimiser les risques d’être tenu pour responsable en cas d’éventuelles activités
« criminelles » pendant le trajet, l’entreprise prend des mesures très strictes de sécurité y
compris l’enregistrement vidéo de toutes les opérations de chargement de camions au
niveau de la station. En raison des « aléas » liés au transport routier, l’entreprise considère
sérieusement de repenser la faisabilité d’utilisation du transport maritime (conteneur) pour
les exportations de primeurs. L’amélioration de la chaîne logistique conteneur et l’utilisation
des techniques de conservation en atmosphère modifiée pourraient rendre cette option
attrayante.
L’activité commerciale au Maroc compte 600 000 points de ventes, emploie 1,2 millions de
salariés et représente 12,9% du PIB. L’importance et la taille des points de ventes sont très
variables, allant de la petite épicerie de quelques m2 aux hypermarchés de plusieurs milliers
de m2.
Le secteur devra gagner en importance dans les années à venir, suite aux accords de libre
échange avec l’Union Européenne et à la possibilité, offerte par l’État, aux investisseurs
étrangers de signer des conventions d’investissement, les exonérant des droits d’importation
et de la TVA sur l’équipement et le matériel nécessaire au projet ainsi qu’à la baisse du seuil
d’investissement minimum nécessaire pour conclure ces conventions. Ces dispositions ont
encouragé certaines grandes enseignes de la distribution européenne à s’installer dans le
pays telles que Auchan qui a pris une participation de 49 % dans le capital de Cofarma et le
Holding Ynna qui a conclu un partenariat avec Casino.
Cofarma est une filiale de l’ONA (Omnimium Nord Africain) qui a introduit le concept
d’hypermarchés au Maroc. Marjane (hyper) et Acima (super marchés) sont ses enseignes
commerciales. Elle a ouvert le premier hypermarché à Rabat en 1991. Le groupe possède 8
hypermarchés à Casablanca, Rabat, Marrakech, Tanger et Fès. En Janvier 2001, le groupe
a signé une convention avec le deuxième groupe français de distribution, Auchan portant sur
un montant de 1,7 milliards de dirhams. En 2005, il est prévu que l’enseigne Marjane
représente un réseau de 15 hypermarchés et emploie 3 600 personnes.
Le Holding Ynna, deuxième groupe privé au Maroc, a ouvert son premier hypermarché sous
l’enseigne « Aswak Essalam Geant » à Kénitra pour un investissement de 200 millions de
dirhams sur une superficie de 45 000 m2 suite à un partenariat avec le spécialiste de la
grande distribution française, Casino qui devrait aboutir à l’implantation de réseau
d’hypermarchés Géant à travers le Royaume. Ce réseau compte à ce jour 2 hypermarchés à
Rabat de 3 500 m2 et un à Marrakech de 2 800 m2.
Distribution, Commerce et
Acima Casablanca 597 250 000 554 Supermarché
négoce
Distribution de produits
Distribution, Commerce et
Avendis S.A. Casablanca 374 450 000 459 d’entretien, hygiène et
négoce
cosmétique
Matériel et produits
Distribution, Commerce et
Komaroc s.a. Casablanca 228 495 000 60 photographiques, importateur
négoce
distributeur agréé Meditel
Dans les secteurs fortement orientés vers les exportations, la fonction de gestion de la
chaîne logistique au Maroc ne représente actuellement qu’une partie limitée des chaînes
globales qui sont définies, structurées et menées par les donneurs d’ordres sur les marchés
mondiaux. Le défi de la gestion de la chaîne logistique pour la grande distribution (et pour la
distribution tout court) sur le territoire national au Maroc implique tout un ensemble de
paramètres à prendre en compte, de problèmes à résoudre et d’opportunités à saisir. Les
gains à réaliser par l’amélioration de la logistique et la mise en application des principes de
la « supply chain management » sont considérables et auront des retombées pour
l’ensemble des secteurs économiques au Maroc.
La situation sur le marché intérieur est toute autre mais pas tellement différente de ce qui
existait dans la distribution en Europe il y a de cela 25 à 30 ans. Il existe évidemment des
différences de niveau de développement économique, le Maroc étant un pays émergent,
mais en ce qui concerne le marché intérieur il y a des similitudes et des expériences à tirer
de la situation des pays développés au début du bouleversement du paradigme logistique
par la grande distribution. Même si elle ne joue qu’un rôle relativement limité pour le moment
au Maroc, c’est quand même la grande distribution qui est aujourd’hui le moteur du
processus de modernisation du secteur. Le processus qui a démarré aura des répercussions
profondes sur l’ensemble des acteurs impliqués dans la chaîne de production et de la
distribution au Maroc.
La part des produits de consommation qui provient des importations est croissante mais se
limite à certaines catégories à plus haute valeur et est relativement modeste en termes de
volume tel que les appareils électroménagers, les systèmes audio-visuels, le matériel
informatique, le matériel de bricolage, et certains articles de beauté et d’alimentation.
Traditionnellement, pour ces produits la grande distribution s’approvisionnait auprès de
fournisseurs en Europe qui assuraient des fonctions logistiques pour le compte de leurs
clients au Maroc (sourcing, groupage, préparation des lots, expédition, etc.). Aujourd’hui, la
tendance porte vers le sourcing direct et une plus grande responsabilité logistique de la part
de la grande distribution marocaine. On constate même l’établissement de plateformes de
distribution en gros au Maroc de fabricants tels que Samsumg ou LG. Dans le cas de ce
dernier, le fabriquant Coréen de matériel électroménager vient d’établir une importante
plateforme logistique de distribution à Casablanca (près de 40 000 m2 dont 10 000 m2 de
magasins couverts). Ce projet est réalisé en collaboration avec la compagnie MAERSK
Logistique qui assurera la gestion de tous les aspects logistiques pour le compte de
l’entreprise (transport, gestion des stocks, livraisons sur le territoire du Maroc jusqu’aux
points de vente, etc.).
Schéma actuel
Centrale d’achat
Commandes Commandes
Consolidation
fournisseur magasin
Fourn. 1 Acima 1
Fourn. 2 Acima 2
Fourn. x Acima x
Schéma futur
Fourn. 1 Acima 1
Plateforme de
Fourn. 2 Livraison consolidation et Livraison Acima 2
palettes de distribution adaptées
« cross docking »
Fourn. x Acima x
Ce passage peut être aussi perçue comme une opportunité pour des fournisseurs de plus
petite taille qui pourront accéder au réseau ACIMA en passant par le système centralisé de
livraisons. Dans le passé cela aurait été beaucoup plus coûteux car aurait nécessité des
livraisons atomisées pour chaque point de vente. Par contre, le nouveau système constituera
une opportunité seulement pour des fournisseurs qui pourront s’adapter aux nouvelles
exigences de la chaîne logistique du groupe, y compris des livraisons de marchandises
palettisées et non plus en vrac. Ceci implique des changements radicaux sur toute la ligne
logistique en partant des usines de production jusqu’au transport en passant par les zones
Il faut se rappeler, pourtant qu’une externalisation des services logistique n’apporte pas la
garantie d’une solution définitive au fonctionnement de la chaîne globale. En fait cette
externalisation pourra pleinement contribuer à la rationalisation de la chaîne logistique de
l’entreprise seulement si elle fait partie d’un processus de mise à niveau des différents
acteurs impliqués en amont et en aval de la chaîne. Ces fournisseurs de biens (producteurs)
mais aussi de services comme le transport devront se doter de matériel adapté (la partie
« hardware », incluant des entrepôts, du matériel de manutention, des camions adaptés, du
matériel de palettisation, etc.) mais surtout d’un niveau d’organisation et de compétences
nécessaires (la partie « software » incluant les protocoles de gestion, des manuels
d’opération, des systèmes de gestion de flotte, des formations du personnel, etc.).
Pour le moment, pour répondre aux nouvelles exigences logistiques les entreprises ont
tendance à mettre des ressources additionnelles (plus de camions, plus de magasiniers, plus
de manutentionnaires) et suivent donc le principe « work harder ». Pourtant elles devront
inévitablement se tourner vers une rationalisation et une optimisation des opérations basée
sur le principe « work smarter ».
standards de l’industrie au Maroc et ailleurs pour pouvoir ainsi aller dans une direction en se
fixant des objectifs clairs à réaliser.
Enfin, cette démarche pourra bien s’arrimer bien et compléter les initiatives des
professionnels de la logistique qui sont déjà en train de réaliser des projets d’envergure (tel
que GEODIS pour compte de UNILEVER, EXCEL pour COFARMA/ACIMA, MAERSK pour
LG et sûrement d’autres) et tous ceux qui viendront après pour changer définitivement la
physionomie de la logistique et de la distribution au Maroc.
Ainsi, la logistique utilise le camion afin d’assurer le transport local au Maroc des biens et
marchandises, le semi-remorque, le conteneur maritime ou l’avion pour les transits
internationaux, et le camion, le train ou le bateau pour le transport local dans les pays
destinataires. Elle implique aussi des plateformes de conditionnement et d’entreposage tant
au Maroc qu’à l’étranger (par exemple à Perpignan) qui permettent de greffer à la fonction de
transport, une gamme de services à valeur ajoutée, tels que le groupage, l’étiquetage, le
dédouanement, le cross docking, et le traitement de commandes par palette ou à l’unité.
Si les moyens de transport utilisés dépendent en partie de la dynamique d’une industrie, ils
s’orientent de plus en plus en fonction des Supply Chains spécifiques (par réseau/client
donné). Ainsi, des secteurs comme celui du textile / vêtement qui est aujourd’hui conditionné
par la fragmentation des commandes, l’ajout de valeur ajoutée au point d’expédition
(étiquetage, montage sur cintre, etc.), et l’approvisionnement en flux tendus, ou celui des
primeurs qui travaille à l’intérieur d’un très court cycle de commercialisation dû à la durée de
vie des produits, s’orientent naturellement vers le transport terrestre (remorque) qui offre à la
fois rapidité et flexibilité. Par contre, pour ces même secteurs, on dénotera des tendances
distinctes, par exemple : les champignons et les herbes fines, des produits de haute valeur
et de faible poids et volume, utilisent principalement le fret aérien afin de maximiser la
fraîcheur; Carrefour privilégie le transport maritime pour ses approvisionnement en textile
mode car il focalise principalement sur des items standards ayant des cycles fermement pré-
établis et pour lesquels le facteur prix est primordial.
Tableau 15. Principaux moyens utilisés par les secteurs industriels orientés vers les marchés
d’exportation concernés par l’étude
Secteur Transport Plateforme
Textile 1 2 9 9
Légumes (primeurs) 1 2 9
Fruits (agrumes) 2 1 9
Pièces électroniques 2 1 9
Composantes automobiles 1 2 3 9
Les pays du Maghreb et notamment le Maroc profite de l’avantage distinct sur les autres
pays hors européens, à l’exception de la Turquie, de pouvoir expédier ses produits par la
route. Aujourd’hui, l’essentiel des exportations des secteurs du textile, des composants
automobiles et des légumes frais est expédié via cette voie. Le secteur du textile l’utilise
essentiellement dans le but de réduire les inventaires et le cycle d’approvisionnement et de
répondre aux exigences des marchés en ce qui concerne la réactivité, la flexibilité et la
fiabilité des livraisons. Le secteur des produits frais, l’utilise pour maximiser la courte durée
de vie des produits et pour sa flexibilité au niveau de la mise en marché (éclatement des
conditionnements et des points de distribution). L’industrie des pièces automobiles s’oriente
aussi de plus en plus vers la solution camion. Si par le passé, les donneurs d’ordres
importaient essentiellement par conteneurs maritimes afin de minimiser les coûts de
transport, ils optent maintenant pour l’utilisation du camion qui permet le groupage et ainsi
réduire le niveau unitaire des commandes, d’un conteneur (22 palettes) à une palette.
Ce moyen de distribution permet une logistique rapide, très flexible et relativement peu
coûteuse (surtout en semi remorque complet). Un temps de réponse rapide à une
commande est aujourd’hui un des éléments les plus critiques dans la décision d’achat des
donneurs d’ordres. Ce facteur est motivé par deux faits principaux :
les distributeurs sont confrontés à une mise en marché très flexible, demandant des
ajustements constants. Cette flexibilité n’est possible que part une rapidité
d’approvisionnement (on parle souvent de quelques jours) et un niveau unitaire de
commande plus bas d’un colis ou d’une palette (possible par camion grâce au
groupage alors que le conteneur oblige un nombre de plusieurs palettes)
finaux. La mise en place de plates-formes logistique au Maroc et dans les marchés ciblés
(principalement en France) permet de maximiser cette flexibilité.
Le transport routier international (vers l’Europe) est assuré par près d’une dizaine de
transporteurs reconnus, presque essentiellement des filiales de sociétés européennes
(incluant SCAC, M&M, Geodis, LDI, Gravleau, Timar, Gefco). Le secteur est aujourd’hui
libéralisé et il s’exerce une véritable concurrence entre les sociétés ce qui permet d’éliminer
la surenchère au niveau du taux de fret offert aux expéditeurs.
Les remorques types ont une charge utile de 25 TM et une longueur utile de 12,50 m ; une
largeur utile de 2,43 m ; et une hauteur utile : 2,65 m (soit 85 m3). Tous les transporteurs
possèdent leurs propres remorques mais utilisent les tracteurs d’entités tierces. Ils
contractent des sociétés de traction qui fournissent les tracteurs et les chauffeurs. Les
chauffeurs marocains pour la plupart n’étant pas en mesure d’exercer en Europe, les
transporteurs contractent généralement des tracteurs et chauffeurs marocains pour le
transport au Maroc, et des tracteurs et chauffeurs espagnols pour la partie en Europe.
Si le Maroc peut atteindre l’Europe par voie terrestre, il demeure qu’il a un passage maritime
obligé pour traverser la méditerrané. Cette brisure dans la route terrestre, apporte une
particularité à la liaison routière Maroc-Europe comparativement aux autres origines
continentales. Normalement, une remorque est prise en charge par un tracteur de son points
d’origine à son point de destination. Dans le cas du Maroc, le passage maritime apporte
quelques variantes :
Trajet continu : même tracteur et même chauffeur (espagnols), Roll on / Roll off
(RoRo) ;
Trajet continu : même tracteur (espagnol) mais deux chauffeurs (marocain au Maroc
et européen en Europe), RoRo ;
Trajet segmenté : un tracteur et un chauffeur au Maroc (marocains), un second
tracteur et un second chauffeur en Europe (espagnols).
La majorité des transporteurs (hors produits périssables) disent utiliser la troisième option
car :
les chauffeurs et tracteurs marocains n’ont pas les qualifications et les autorisations
nécessaires pour exercer en Europe ;
l’utilisation de chauffeurs différents, de part et d’autre de la Méditerranée, accroît le
niveau de sécurité contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue.
Origine Destination
Europe Europe
Accrochage Décrochage
Tracteur européen
La segmentation obligée du lien terrestre avec l’Europe force donc l’analyse séparée des
différentes sections :
Transport au Maroc
Traversée et services aux ports
Transport en Europe
Transport au Maroc
La traction locale au Maroc représente la principale faiblesse de la chaîne, car la qualité des
chauffeurs et de leurs véhicules, est généralement sous les standards de l’industrie
européenne. La structure informelle du secteur fait aussi une forte pression sur les prix. Ce
phénomène, a priori positif, empêche par contre le développement d’entreprises mieux
structurées. Les phénomènes de contrebande de drogue et d’immigration clandestine sont
aussi des facteurs importants limitant le développement du secteur. Cette combinaison
d’éléments obligent les transporteurs à travailler avec un nombre limités d’opérateurs.
Aujourd’hui, l’essentiel des flux routiers passent par les ferries entre le Maroc et l’Espagne :
Tanger-Algeciras, ou Casablanca-Cadix. Certaines traversées se font aussi directement sur
la France (Marseille), et de nouvelles initiatives sont en train de se développer, notamment
Tanger-Port Vendres (sud de la France).
Marseille
Port Vendres
Cadix
Algéciras
Tanger
Casablanca
Tanger – Algéciras. Les traversées entre Tanger et Algéciras sont les plus fréquentes et les
plus utilisées. Elles sont assurées par deux groupes de compagnies (pools) :
Casablanca-Cadix. Les traversées entre Casablanca et Cadix sont assurées par la Comanav
et par l’IMTC. Au total, 5 navires assurent cette liaison chaque semaine.
Marseille est desservie par la Comanav, l’IMTC et la Delmas (filière de Bolloré). Deux
navires par semaine assurent cette liaison.
le coût de la traversée demeure relativement élevé. Ce coût s’explique par le fait que
le transport ferry demeure sous le contrôle d’un groupe limité d’opérateurs (un pool
de deux groupes). Même si le pool a été scindé en deux groupes, l’effet de la
concurrence demeure faible.
l’absorption dans le coût export du coût d’entrée. Ayant trois plus de volume à la
sortie Maroc qu’à l’entrée, le coût de traversée Maroc-Espagne doit faire les frais de
Transport en Europe
Pour certains produits, le train est aussi utilisé en complément du transport routier. Ainsi, les
fruits et légumes sont parfois amenés par camion du Maroc jusqu’à Perpignan, puis
expédiés par train sur Rungis (Paris).
Livraison
Pick-up Groupage Éclatement
consolidée
Exportateur a
• Points de vente
Plateforme Entrepôt
• Grossites
Exportateur b Client x
Maroc • Entrepôts locaux
Exportateur c
Des plateformes logistiques sont aussi utilisées sur les marchés de destination. Par
exemple, pour les fruits et légumes, Perpignan est un ‘hub’ important pour l’Europe et la
majorité des exportations marocaines sur la France y sont canalisées. On y trouve
d’importantes plateformes logistiques qui servent essentiellement de relais dans la logistique
export. On dénote deux formes d’utilisation de ces plateformes :
Figure 28. Schéma logistique utilisant une plateforme dans les marchés d’exportation
• Points de vente
Plateforme
Exportateur b • Grossites
Europe • Entrepôts locaux
Exportateur c
Les temps de transit du Maroc vers l’Europe varient en fonction du niveau de performance
des différents segments du trajet : transport terrestre au Maroc, traitement au port
d’embarquement, traversée, traitement au port de débarquement, et transport terrestre en
Europe.
Transport terrestre au Maroc. Le Maroc dispose d'un réseau routier de 59 474 Km dont 50 %
bitumés. Il se construit présentement plusieurs nouveaux axes autoroutiers entre les
principaux centres urbains du pays. Ces nouvelles infrastructures sont un facteur important
d’amélioration compétitive du transport terrestre en permettant notamment des temps de
transit plus rapides. Ainsi, l’Axe Casa-Tanger est un outil important de cet avancement. Le
développement éventuel d’une voie autoroutière entre Agadir et Casa sera un second
facteur stratégique.
Actuellement, le trajet type se calcule en temps heures plutôt qu’en kilomètres. Ainsi, la
vitesse moyenne de parcours est d’environ 65-75 Km à l’heure. La majorité des trajets sont
effectués en continu par un seul chauffeur. Lorsque les axes autoroutiers seront tous
fonctionnels entre les principaux points du pays, une logique kilométrée pourra être
appliquée. Le temps de parcours moyen devrait alors être amélioré de 20 à 30 %, dans des
conditions sécuritaires de conduite.
Tableau 16. Distances et durées de parcours entre les principaux centres urbains
Trajet Distance en Km Durée en heures
Agadir – Tanger 904 12-15
Agadir – Casa 500 7-9
Marrakech – Casa 230 3
Casa – Tanger 371 5-6
Marrakech – Tanger 601 8
Fès – Tanger 327 5
Mekhnès – Tanger 267 4
Fès – Casa 291 4
Traitement aux ports et traversée. Le temps de passage dans les ports marocains s’est
grandement amélioré avec la réforme douanière. Si la fluidité se fait relativement bien, il faut
souligner deux problèmes qui semblent miner le bon fonctionnement général :
Le traitement au ports européens est très fluides mais peut aussi engendrer des situations
de retard important, notamment en liaison avec la congestion et les traitements spécifiques
(documentaires, phyto, etc.).
Compte tenu, de la haute fréquence des navires, et de la très courte distance de la traversée
(15 Km entre Tanger et Algéciras), on calcule, en moyenne, un temps de traversée, incluant
les traitements aux deux ports, d’une journée (12 heures). Le temps de traversée le plus long
est entre Casa et Marseille, soit 2 jours.
Transport terrestre en Europe. Le temps de transit en sol européen dépend bien entendu du
point de débarquement et du point de destination. Tous les principaux points d’arrivée
(Algéciras, Cadiz, Marseille), sont reliés par voies autoroutières aux principales villes de
destination. Afin d’éliminer le temps morts occasionnés par les pauses, repos et repas des
chauffeurs pour les longues distances, les sociétés espagnoles mettent souvent deux
chauffeurs par tracteur pour assurer une continuité.
Mais les temps de transit réels sont fonction de données qui varient selon les transporteurs
et les données clients, par exemple les heures d’ouverture des entrepôts. Voici un exemple
type d’un horaire de livraison complet de la préparation de la commande à la mise à
disponibilité des produits (tomates), entre Agadir et Perpignan, et Agadir et Paris (Rungis)
via un ferry entre Tanger et Algéciras.
Figure 29. Comparaison des temps de transit totaux utilisés par l’industrie, incluant les périodes tampons
et de repos, pour différentes origines à destination de Paris
Valence Paris
2 j.
= 2 j.
Bercane Algéciras Perpignan Paris
1 j. 1 j. 1 j. = 3 j.
Tunis Marseille Paris
2 j. 1 j.
= 3 j.
Casa Algéciras Perpignan Paris
1,5 j. 1 j. 1 j. = 3,5 j.
Ankara Paris
3,5 j. = 3,5 j. (1)
Agadir Algéciras Perpignan Paris
2 j. 1 j. 1 j. = 4 j.
(1) Le temps de transit de 3,5 jours en provenance d’Ankara (Turquie) présente une situation particulière. Les exportateurs
turcs utilisent des tracteurs et chauffeurs roumains dont la fiabilité demeure très aléatoire. S’ils accomplissent le trajet en une
courte durée de 3,5 jours en utilisant deux chauffeurs en relais, ils peuvent très retarder la livraison de quelques jours parce
qu’ils font des « arrêts imprévus » en Allemagne ou autre. L’immigration clandestine est aussi un grave problème affectant le
transport en provenant de la Turquie et des pays de l’Est.
Le poids relatif de chacun de ces postes variera en fonction des différents paramètres de
l’expédition :
Les coûts de service au port marocain varient entre les ports et se composent des
différentes rubriques :
Ainsi, certaines entreprises se voient offrir des réductions par rapport aux tarifs officiels. Il se
peut que les transporteurs utilisent cette réduction pour gonfler leur marge en facturant le
tarif officiel au client, particulièrement lors des expéditions par groupage.
Le coût moyen des frais marocains varie donc entre 200 et 400 euros. Ces coûts
variables sont plus élevés que pour les ports européens où ils sont fixes, mais moins
chers ou se compare aux coûts des ports africains :
¾ Espagne : 120 €
¾ Marseille : 183 €
¾ Gênes : 155 €
¾ Rotterdam : 148 €
¾ Abidjan : 350 €
Le coût de la traversée généralement payé, est un coût pondéré incluant le coût aller-
retour car les remorques reviennent en grande partie à vide. Le coût des traversées à
vide (ou partiellement à vide) est alors répercuté sur le coût des traversées exports.
Le retour à plein vers le Maroc ne représente que 30% du volume exporté. Le
Les coûts de service et de transit au port européen sont de 120 € à Algéciras, 150 €
à Cadix et 183 € à Marseille. Ils incluent les notamment le coût de la traction du pont
au quai. Ces frais sont fixes contrairement aux frais marocains.
Plusieurs coûts totaux ont été récoltés auprès de différents intervenants (exportateurs,
transporteurs et importateurs) en relation avec différentes origines et destinations.
Remorque réfrigérée
Nous pouvons aussi comparer le prix du transport routier avec le prix des conteneurs
maritimes. Pour ce faire nous utiliserons deux points de comparaison, le transport réfrigéré
de clémentines entre Casa et Rotterdam, et le transport à sec de vêtements montés sur
cintre entre Casa et Londres.
Clémentines
Pour les produits frais, le différentiel de coût entre la remorque et le conteneur maritime est
d’en moyenne 30 %. Le conteneur maritime doit donc être avantagé pour les
commercialisations éloignées comportant moins de valeur ajoutée directe et où le facteur
prix peut être plus prépondérant. Par contre, la rapidité, la fiabilité et la rapidité du camion
permet d’exploiter au mieux les marchés rapprochés. L’écart de 30% demeure un poids
relatif faible par rapport à la valeur totale des produits commercialisés.
L’écart est encore plus significatif pour les produits de vêtement. Ce phénomène s’explique
par la nature même du commerce : il y a très peu d’exploitation du conteneur maritime pour
le textile sur les marchés de l’Europe de l’Ouest. Des tarifs très bas sont ainsi offerts afin de
stimuler la demande. Mais l’utilisation du conteneur maritime (surtout le 40’) force le
stockage, ce qui va à l’encontre de la tendance d’approvisionnement en flux tendus
préconisée par la majorité des distributeurs. Bien entendu, les segments prix tels
qu’exploités par Carrefour, privilégieront l’utilisation du conteneur maritime. Par contre, ce
segment de marché s’est pratiquement totalement déplacé vers la Turquie ou l’Asie (Chine,
Inde, Thaïlande, Bengladesh), où le différentiel au niveau du prix produits est largement
avantageux par rapport au Maroc. L’écart de prix du coût de transport Asie-Europe et
Maroc-Europe est marginal par rapport à l’écart du prix produit.
Un des points nébuleux de l’étude fut la comparaison des factures de transport émises par
les différents transporteurs. Le nombre de rubriques de coût, la variation dans la
nomenclature utilisée et le manque de standardisation dans l’imputation des coûts rendent
impossible l’analyse comparative entre les différents transporteurs. La validation auprès des
exportateurs-clients des transporteurs a permis de constater qu’il y avait une
incompréhension assez généralisée des la structure des coûts facturés par les transporteurs.
A titre d’exemple, voici quelques données tirées des factures de transport d’exportations de
produits finis en groupage de Casablanca vers Paris via camion. Elles sont issues des
dossiers d’une même entreprise.
Exemple 1 Exemple 2
Description (poids : 370) (poids : 686)
(valeur : 2 982) (valeur : 4 984)
Honoraires et frais douanes Espagne 140.00 140.00
Droit de régit T.I.D. 4.88 4.88
Transport 179.25 250.95
Surcharge combustible maritime 4.00 4.00
Total TTC 328.13 399.83
Ratio transport / valeur 11 % 8%
En comparaison, les exemples suivants sont tirés des factures de transport d’importations de
tissus de Paris vers Mekhnès via camion. Elles sont issues des dossiers de la même
entreprise que pour les exemples à l’exportation.
Exemple 1 Exemple 2
Description
(poids : 11 000) (poids : 4 391)
Aconage 1 430 650
Transit et douane 25 25
Assurance 50 50
Forfait (transport, Stevedor, dossier) 1 485 1 025
Timbre (non taxable) 20 20
Péage 935 425
TVA 20% 785 435
Taxe régionale 2% 78 43
Total TTC 4 808 2 673
Exemple 1 Exemple 2
Description
(poids : 1 276) (poids : 4 391)
Pesage 150
Fret péage port (non taxable) 2 673
R.D. informatique (non taxable) 432 200
Transport 625 500
Formalité (honoraires) 600 600
Timbre (non taxable) 50 50
TVA 20% 245 310
Total TTC 2 052 4 783
Dans plusieurs cas, nous avons relevé des postes identiques qui étaient une fois taxable
chez un transporteur et pas chez l’autre. Certains transporteurs détaillent les coûts en une
multitude de rubrique alors que d’autres consolident sous une rubrique « forfait ».
Voici la liste des différents postes de facturation que nous avons relevés à travers les
factures de plusieurs transporteurs :
Pesage X
Fret péage au port X
Péage X
Désarrimage – péage - c/bon X
Dépotage, manipulation et rechargement X
Aconage X
Aconage ODEP export X
Frais ODEP – TIR X
Forfait X
Assigné 1990 euro X
Frais fixes X
Transport camion X X
Surcharge combustible maritime X X
Surcharge combustible route X
Livraison à Paris X
Magasinage X X
Magasinage, tri et paletisation X
Timbre X
Frais d’assurances X
Si nous analysons le coût des différents segments dans la composition totale du coût de
transport terrestre entre Agadir et Perpignan via Tanger-Algéciras, nous obtenons :
Ainsi, le coût kilométrique Maroc–Europe (1,6 €) est le double du coût kilométrique Europe
(0,8 €). La traversée représente un peu plus de 27% du coût total (en affectant la part de
marge) pour moins de 1% de la portion kilométrique du trajet. Le coût réel de la portion
marocaine est légèrement supérieur au coût européen dû au déficit de transport retour sur la
partie marocaine. Les transporteurs européens font du transfert nord Europe vers le sud de
l’Espagne, ce qui permet d’amortir le coût moyen du tronçon européen.
Si l’on prend le coût des portions Maroc et traversée (le coût d’accès au sol européen, donc
un surcoût par rapport à une origine européenne), nous pouvons déterminer que le Maroc a
un déficit initial d’environ 2 165 €. En prenant un coût moyen kilométrique de 0,9 € pour le
transport en Europe, nous pouvons déduire que toute origine située en deçà de 2 400 Km
d’un point de destination, devrait pouvoir offrir un meilleur prix de transport que le Maroc.
Lorsque que l’on trace cette zone compétitive, il est facile de constater que le Maroc peut
difficilement concurrencer, au niveau du prix de transport, la majorité de origines
européennes au niveau du coût du transport terrestre, à l’exception des destinations de
l’ouest (Paris, Bruxelles, Amsterdam, Londres, etc.) par rapport à la Turquie. Ce surcoût soit
donc être compensé par une offre de prix produit plus bas.
Au Maroc, l’usage du conteneur maritime est principalement exploité en relation avec les
origines et les destinations éloignées, ou pour les transactions où le prix est un facteur plus
déterminant que le temps de transit et pour lesquels les quantités sont importantes.
Les conteneurs types utilisés sont les standards de l’industrie, soient les 20 ‘ ou 40’,
standards ou réfrigérés. Au contraire de la remorque, bien que certains transporteurs offre le
groupage (LCL – Less than Container Load), ce dernier n’est pratiquement pas utilisé pour le
conteneur maritime, si bien que la majorité des importations et exportations utilisant le
transport maritime se font en plein volume (FCL – Full Container Load). Pour certains
produits frais, comme les agrumes, les exportateurs marocains utilisent aussi l’affrètement
de navires réfrigérés qui sont chargés directement à la palette. Ce type de moyen est jugé
efficace de point de vue de la qualité et du coût n’est peut être utilisé qu’à condition des
engagements fermes des exportateurs sur des volumes importants. Il n’est aussi utilisé donc
que par un nombre limité de grands exportateurs ayant les capacités suffisantes pour remplir
une charge complète. Ainsi, les petits producteurs n’utilisent que le conteneur réfrigéré.
Comme pour le transport terrestre, la gamme des services de logistiques maritimes (ou en
combinaison intermodale) est disponible et offerte par un groupe de transporteur dont le
leader est la société Maersk (65% du volume conteneurisé). Les transporteurs maritimes
assurent généralement l’ensemble des fonctions; de l’envoi du conteneur vide au point de
chargement, le ramassage et le transport au port d’embarquement, les procédures
douanières et de transitaire, le transport maritime, le dédouanement et le transit au port
d’arrivée, et le transport terrestre au point de livraison.
Si la majorité des ports marocains sont habilités à exploiter le conteneur, les principaux ports
actifs sont Casablanca, Tanger, Agadir et Nador. Au port de Casa, le trafic conteneurisé
représente 12% du volume total (les remorques 3%). Une nouvelle zone multimodale,
incluant des facilités portuaires conteneurisées est actuellement en développement dans la
région de Tanger (Tanger-Med). Les principaux ports de destination pour les exportations
sont : Le Havre, Rotterdam, New-York et Halifax.
Les temps de transit varient aussi en fonction du type de conteneur et des lignes maritimes
utilisées. Ainsi, pour les conteneurs réfrigérés à destination de l’Europe, dont le transport est
majoritairement détenu par Maersk, il y a un transit par le port espagnol d’Algéciras (le hub
principal de Maersk dans le sud de l’Europe). Ce transit implique souvent de délais; outre les
opérations de transfert, les conteneurs peuvent êtres égarés et leur embarquement sur la
ligne définitive de destination prend un temps souvent aléatoire (trop de congestion). Ce
risque affecte énormément le potentiel commercial des exportateurs marocains. Les
importateurs européens utilisant le conteneurs maritimes (notamment sur Rotterdam), ont
confié qu’ils achetaient moins du Maroc ou préféraient l’utilisation du transport routier, afin de
s’assurer de ne pas se retrouver en déficit d’inventaire pour des livraisons promises aux
clients finaux. Cette situation devrait cependant changer avec la mise en opération du port
de Tanger-Med qui pourrait être opéré par Maersk.
AÀ ces temps, il faut donc ajouter les sorties de ports et le transfert terrestre à destination. Il
faut aussi ajouter les aléas et retard aux ports. Ainsi, les donneurs d’ordres européens
compte sur de temps de transit réels relativement différents de ceux qui sont annoncés par
les transporteurs, soit :
En comparaison, une remorque de Casa à Rotterdam prend 4-5 jours, soit le temps
équivalent au meilleur temps de transit maritimes annoncé. De plus, la remorque ira, pour le
même temps, directement au point destination.
Les ports marocains sont sous la responsabilité de l’Office d’Exploitation Des Ports (ODEP),
un organisme public qui a la responsabilité des opérations et des investissements liés aux
infrastructures portuaires. L’ODEP a une obligation de mutualisation entre les différents ports
du pays, ce qui pénalise un peu les coûts des ports les plus fréquentés comme Casa et
Tanger.
L’étude réalisée par PWC Consulting, souligne bien la problématique de cette situation, et
dénote la perte de compétitivité conséquente.
Au cours des différentes rencontres avec les exportateurs marocains, il est ressorti
clairement que ces derniers n’ont pas toujours la pleine connaissance des activités
spécifiques effectuées au port. Les factures des transporteurs, font en effet état de plusieurs
variances dans les rubriques de coûts liées aux activités portuaires. Ainsi, la rubrique la plus
fréquente est « Frais ODEP » ou « Frais d’acconage ». Les frais des Stevedores sous la
rubrique THC sont mois facilement repérables directement. On voit parfois d’autres frais
reportés directement comme le pesage ou le péage. Il en résulte que la perception des frais
portuaire, pour les exportateurs, n’est attribuable qu’à l’ODEP. D’une manière générale, les
services rendus aujourd’hui (et les tarifs pratiqués) au niveau de la manutention du fret
conteneurisé et celui en cale ne semble pas évoquer des protestations majeurs. La situation
se complique dans le cas du transport routier (RoRo) où des taxes perçues par l’ODEP ne
semblent pas avoir une justification dans des services rendus effectivement, mais sont plutôt
justifiés (par les autorités) par la nécessite d’amortir des investissements en infrastructure
d’accès aux navires.
A l’opposé, lors des entretiens avec les transporteurs, plusieurs questionnaient les pratiques
des Stevedores qui ne semble pas en adéquation avec le service réellement rendu. Dans ce
cas aussi, l’étude de la Compétitivité du Port de Casablanca présente une description et une
analyse détaillée de la situation (pool trop important de dockers à charge, situation
oligopolistique malgré l’apparence de concurrence, paiement en surplus de la main d’œuvre,
etc.).
D’autres facteurs influencent la fluidité des transferts (qui ont aussi un impact indirect sur le
coût logistique). Plusieurs facteurs sont à mentionner :
La structure de prix du transport se compose d’une série de postes standard qui incluent :
Ces prix sont considérés comme compétitifs sur le plan international. De plus, ils peuvent
êtres plus bas en cas d’utilisation de petites sociétés de transport marocaines. Par
contre, dans ce cas, les risques augmenteront (pertes, retards, bris de marchandise).
• Les frais marocains. À l’instar du transport routier, les frais marocains se composent
de plusieurs coûts distincts :
¾ Aconage : frais chargé par l’ODEP pour la manipulation à quai (pesage, grutage)
et l’utilisation des infrastructures portuaires (quai, pesage, grutage, etc.). Si ces
frais font l’objet de tarifs officiels publiés, une politique de ristournes (rabais
volume) est appliquée ramenant les tarifs pratiqués à environ 50-60% des taux
officiels.
¾ Stevedores : frais chargés par les organisations de dockers pour la manipulation
sur navire (arrimage et désarrimage des conteneurs). Ces frais sont fixes mais
une politique de ristourne est aussi appliquée.
¾ Transit : les frais liés au dédouanement et transit.
¾ Timbre : autorisation documentaire (taxe).
¾ Taxe régionale : pourcentage facturé sur tous les services, à l’instar de la TVA.
Cette taxe est de 4% à Tanger et 2% à Casablanca.
¾ Terminal Handling Charge : normalement ces frais représentent la combinaison
des frais ODEP et Stevedores. Certains transporteurs ajoutent des frais
supplémentaires liés à une présence au port (surveillance interne) ou autres
services afférents.
Ainsi, comme dans le cas du transport routier, les transporteurs ont des réductions
importantes par rapport aux tarifs officiels. Il est à noter que l’ODEP a une obligation de
mutualisation entre les différents ports du pays, ce qui pénalise un peu les coûts des
ports très fréquentés comme Casablanca et Tanger.
Le coût moyen des frais marocains varie donc entre 330 et 420 euros. Ces coûts
variables sont significativement plus élevés que pour les ports européens où ils sont
fixes, mais moins chers ou comparables aux coûts des ports africains. Même en
comptabilisant le meilleur scénario de coût qui inclut une réduction de 40% des tarifs
ODEP et Stevedores, nous obtenons des coûts variant entre 200 et 280 euros, ce qui
demeure supérieur aux coûts européens:
Ces coûts pour le transport maritime sont aussi légèrement supérieurs à ceux
appliqués pour le transport routier :
A ces frais, il faut parfois ajouter des frais de magasinage (entreposage prolongé au
port). Tous les conteneurs peuvent séjourner au port sans frais durant 6 jours, après
quoi des frais de magasinage sont applicables (à noter que le séjour moyen des
marchandises au port a diminué significativement depuis l’application de réformes
douanières) :
Une surcharge sur le fuel est appliquée pour le transport maritime en ajout au coût de
transport (la BAF – Bunker Ajustement Factor). La BAF est fixée en fonction du
tonnage ou d’unité conteneur. Elle peut fluctuer trimestriellement en ajustement avec
les variations do prix du pétrole.
• Les frais aux ports de débarquement sont généralement des taux fixes contrairement
aux frais marocains. Le service est aussi normalement assuré par une seule
entreprise (pas de scission comme ODEP et Stevedores). Les entreprises présentes
sont généralement privées et une libre concurrence s’y exerce. Voici un
échantillonnage des frais de quelques ports :
¾ Algéciras : 120 €
¾ Cadix : 150 €
¾ Marseille : 183 €
¾ Gênes : 155 €
¾ Rotterdam : 148 €
¾ Abidjan : 350 €
Par le biais de la compilation des différents coûts et l’obtention auprès des transporteurs et
exportateurs des coûts appliqués lors des expéditions, l’on peut tracer quelques exemples
de coûts totaux pour le Maroc que l’on comparer aux coûts de d’autres origines.
En comparaison, les prix d’utilisation d’un vaisseau réfrigéré (palette en cale) sont
légèrement plus bas de 10 - 15% en moyenne. Par exemple, pour un transit entre Casa et
New York, le prix par palette est de 140 € par conteneur contre 125 € par cale.
Encadré 6. Problématiques spécifiques liées aux conteneurs et navires réfrigérés pour la logistique
d’exportation des produits périssables.
Pour les destinations rapprochées, l’utilisation du conteneur réfrigéré est limitée par le cycle de
traitement total qu’il implique, long comparativement au camion. Si les remorques sont envoyées,
quelques heures après la commande, directement aux zones de production pour être chargées, le
schéma est plus compliqué pour les conteneurs maritimes, car :
- les transporteurs internationaux tel que Maersk ne garde pas d’inventaire de conteneurs vides au
Maroc (les stocks sont généralement à Algésiras);
- les producteurs commandent les conteneurs à la dernière minute en fonction des aléas climatiques
(ils ne peuvent récolter lorsqu’il pleut).
Ainsi, en réponse à la commande d’un producteur, le transporteur transfère les conteneurs demandés de
leur zone de stockage vers la zone de production (entre 3 et 5 jours). Il s’en suit alors le chargement,
puis l’expédition (5-7 jours sur les ports de l’Europe (ex. Rotterdam). Au total, le délai est de près de 2
semaines. Les camions au départ d’Agadir font le cycle en 1 semaine, et les exportateurs de fruits
espagnols, par camion, en 2-3 jours.
Ainsi pour une logistique maritime viable, les opérateurs doivent s’organiser davantage et avoir une
capacité de programmation bien développée. Ceci s’avère relativement difficile à mettre en pratique pour
la plupart des opérateurs.
Le navire réfrigéré souffre aussi du même problème. Comme il n’existe pas d’entreposage réfrigéré
adéquat aux ports, les navires doivent être chargés par apport de camion. Compte tenu des aléas de
récolte et des difficultés de programmation et d’organisation, ceci peut prendre plusieurs jours. En
ajoutant le temps de voyage maritime, on se retrouve encore avec un cycle logistique relativement long
vers les ports européens. De plus, compte tenu de l’évolution de la structure de la filière d’exportation
des agrumes avec une présence des deux regroupements d’exportateurs (MFB et FFF) et de la
diminution de la production disponible pour l’exportation (le mix de produits demandés sur les marchés),
il est effectivement de plus en plus difficile pour le Maroc de réaliser des programmes importants de
bateau reefer (nécessitant un volume de 1500 – 2000 palettes par rotation). Les navires conventionnels
continuent à dominer les exportations vers la Russie et quelques bateaux sont également affrétés sur le
Canada au début de la saison des clémentines.
Compte tenu de la situation géographique du Maroc par rapport à ses principaux marchés,
du mix de produits d’exportation et de la logistique « camion » relativement bien développée,
le fret aérien est utilisé de manière limitée par les opérateurs. Néanmoins, l’avion demeure
un outil stratégique dans les chaînes d’approvisionnement de plusieurs secteurs. Dans la
plupart des cas, le transport aérien est utilisé comme solution de « secours » lors de
défaillance de la chaîne logistique plutôt que comme outil au service d’une stratégie de
supply chain management (SCM). Dans ce sens, il est plutôt considéré comme une source
de surcoût par les entreprises implantées au Maroc.
Le fret aérien joue un rôle clé pour les liens en amont de la chaîne (backward linkages) et
permet de satisfaire les besoins urgents d’approvisionnement des entreprises en certaines
matières premières, en pièces d’équipement, outillages, composants, échantillons,
accessoires, etc. Pour les expéditions de produits finis, le fret aérien est surtout utilisé en
dernier recours par des exportateurs tenus de livrer leurs produits sous peine de pénalités de
retard ou autres sanctions de la part de leurs clients. Ceci est souvent le cas pour les
fabricants de composants automobiles, principalement faisceaux et câbles, tenus par des
contraintes JIT), les confectionneurs de vêtements et les producteurs des composants
électroniques. En ce qui concerne ces derniers, le secteur des composants électroniques
est parmi le seul qui intègre de manière effective l’avion comme partie intégrante de sa
chaîne logistique. Ceci est le cas de la plus grande société exportatrice de composants
électroniques du Maroc (ST Microélectronique) qui aujourd’hui est le plus grand chargeur du
fret aérien avec plus de 10 tonnes de produits expédiés chaque jour. Cette stratégie est liée
au fait que la majeure partie de ses produits est destinée à des marchés éloignés en Asie et
entrent dans des systèmes de production JIT et que la valeur de la marchandise supporte le
coût de fret aérien.
Le fret aérien est peu utilisé au Maroc pour les produits périssables majoritairement expédiés
par camion. L’avion est utilisé seulement pour certains produits hautement périssables
comme les fines herbes et les champignons ou, sur une base ponctuelle et pendant des
périodes de courte durée, pour profiter des fenêtres d’opportunités créées par des conditions
de marché particulières (situation de pénurie) garantissant des retours qui permettent
d’absorber le coût de fret plus élevé.
Au niveau de l’offre de fret aérien pour le transport des marchandises (import et export), la
situation est plutôt favorable au Maroc avec des capacités cargo offertes par la RAM et Air
France ainsi qu’une capacité relativement importante de fret sur les vols réguliers d’autres
compagnies (Lufthansa, SN Brussels, etc.). Cette offre concerne les destinations en Europe
mais aussi vers l’Asie via le Moyen-Orient. Les prix au kilo de fret sur les différentes
destinations sont considérés compétitifs (par exemple, taux de fret de 1,20 Euro sur
Singapore via Gulf Air). Par contre, comme partout ailleurs, la compétitivité du secteur des
transports aériens dans un pays donné est aussi (et même surtout) déterminée par les
services connexes et notamment par les opérations au sol.
Plusieurs études sur le secteur du transport aérien ont été effectuées depuis les quatre
dernières années y compris une étude concernant la problématique liée aux services au sol.
Cette dernière a permis d’ouvrir la voie vers la libéralisation du « handling » au Maroc, une
réforme essentielle mais dont la mise en application se fait attendre (normalement l’entrée
en service d’un deuxième opérateur sur les principaux aéroports était prévue pour la fin
2004).
Les autres obstacles auxquels doit aujourd’hui faire face le secteur peuvent être
pratiquement tous regroupés sous une seule et même bannière. Il s’agit de l’absence de
garanties de transparence et d’équité dans le jeu de la concurrence liée à une position
toujours très dominante du transporteur national par rapport aux autres intervenants privés
du secteur. Spécifiquement, en ce qui concerne le fret, la doléance souvent exprimée par les
opérateurs du secteur porte sur le système de ventes et les pratiques commerciales de la
RAM qui sont perçus comme déloyaux face aux autres transporteurs et consolidateurs
(freight forwarders). Lié également à cette problématique, l’opérationnalisation du système
CASS (Cargo Accounts Settlement System) de l’IATA ne semble pas être en mesure de
remplir correctement toutes ses fonctions habituelles au Maroc et ne bénéficie donc que
d’une adhérence partielle de la part des transporteurs aériens.
Même si une évaluation approfondie du secteur du fret aérien ne fait pas partie de la
présente étude, il est certain que, dans le futur, le secteur pourra accroître son rôle dans le
fonctionnement des chaînes logistiques du Maroc. Cet accroissement se fera à condition que
les reformes visant la libéralisation du secteur soient pleinement appliqués ce qui permettra
d’ouvrir la voie à la concurrence et de développer des services logistiques hautement
performants. Pour que cela puisse arriver, un « level playing field » pour tous les acteurs est
une condition nécessaire.
Cette section résume les différentes contraintes et freins ainsi que les défis et opportunités
liés au fonctionnement des SC au Maroc. Il s’agit de facteurs hors transport déjà analysés
dans la section précédente. L’impact de ces contraintes n’est pas le même pour tous les
secteurs concernés ni pour toutes les entreprises. Il varie suivant leur stade de
développement, leur capacité de s’intégrer dans la SC, leur taille, leur capacité financière,
leur disponibilité en ressources humaines, etc.
Les contraintes identifiées sont de différentes natures. On peut distinguer celles qui affectent
la performance globale des SC, celles ayant un impact sur les liens des entreprises avec les
fournisseurs (« backward linkages »), avec les clients (« forward linkages ») et finalement
celles affectent la performance des entreprises dans leurs fonctions internes. Quelle que soit
leur nature, ces contraintes ont des impacts négatifs sur la capacité des entreprises
marocaines à répondre aux exigences des SC en termes de fiabilité, de flexibilité, de
réactivité, de qualité, d’efficacité (au niveau des coûts) et de valeur ajoutée. Elles affectent
en effet l’avantage concurrentiel des exportateurs marocains.
procédures et mettre en place des mécanismes efficaces pour rectifier ces erreurs souvent
mineures. Il s’agit d’un passage à un autre stade de performance de l’administration
douanière, celui qui vise la facilitation du commerce. L’atteinte de ce stade permettrait au
Maroc de se joindre au rang de performance de «classe mondiale», ce qui, aujourd’hui,
devient une obligation pour faire partie des SC les plus performantes. Comme dans d’autres
pays (ex le Canada), les Douanes marocaines devront adopter une approche de travail en
réseau (SC) orientée vers les services rendus à la clientèle tout en gardant ses fonctions de
protection contre les fraudes et de respect des obligations fiscales (recettes de l’Etat). Pour
leur part, les opérateurs voulant bénéficier d’un tel partenariat et d’une qualité de services
devront faire preuve d’un professionnalisme sans faille avec un engagement moral envers le
respect des règles et obligations.
Ces sociétés sont prêtes à investir et capables de le faire dans des infrastructures
logistiques spécialisées (plateformes logistiques, entrepôts modernes, etc.), ce qui laisse la
place pour le développement de partenariats public-privé efficaces (investisseurs étrangers
et marocains).
L’obligation de travailler sous régimes de certificats d’origine pour les tissus dans l’industrie
de confection destinée à l’Union Européenne limite également le choix de fournisseurs pour
les entreprises marocaines (ce problème va disparaître graduellement).
Le crédit documentaire est de moins en moins utilisé par des exportateurs établis en raison
des niveaux de cautions requises par les banques, des frais substantiels et des retards
possibles au niveau du transfert des documents pour la marchandise importée d’Europe
(temps de transit court). Le crédit documentaire continue à être utilisé avec certains
fournisseurs habituellement dans des pays asiatiques (notamment l’Inde). Le passage à des
formes de paiements plus directs (ex. transferts swift) est un signe d’intégration des
entreprises marocaines dans les SC de leurs fournisseurs et clients.
5.3 Contraintes et freins sur les liens en aval de la SC («SC forward links»)
Il s’agit des limites de la capacité des entreprises marocaines à répondre efficacement aux
besoins des consommateurs (cost effectivness) tout en proposant des services à valeur
ajoutée. Ces contraintes ont un impact sur l’accès à des réseaux de distribution spécifiques
(channel linkage capacity) et sur la capacité à bâtir des relations transparentes et basés sur
un partenariat avec des clients (relations «win-win»).
Les fournisseurs de produits dans les SC modernes se rapprochent (link) de plus en plus
des consommateurs finaux pour obtenir des informations et un feed-back stratégique. Au
Maroc, aujourd’hui encore, beaucoup de compagnies reçoivent principalement un feed-back
de leurs partenaires (clients) immédiats dans la SC (un feed-back partiel compte tenu de la
multitude de fournisseurs travaillant souvent avec les mêmes donneurs d’ordre). Par
conséquent les entreprises marocaines disposent d’une capacité limitée à répondre
efficacement aux fluctuations de la demande et à l’évolution des préférences des
consommateurs (capacité de forcasting, innovation, co-traitance, design).
Aujourd’hui au Maroc, une partie importante des contraintes et des défis est liée aux
entreprises elles-mêmes. Elle dépend de leur niveau de développement, du niveau de leurs
cadres et du degré de préoccupation de leurs dirigeants pour la logistique et la
problématique de SCM. La capacité des entreprises marocaines à s’insérer pleinement et de
manière profitable dans les SC modernes sur les marchés en Europe ne dépend pas
seulement de l’existence d’un environnement propice à la compétitivité. Elle dépend aussi de
la vitesse avec laquelle les entreprises vont évoluer. C’est un défi que celles-ci doivent
relever elles-mêmes mais elles devront pour cela bénéficier d’un accompagnement adapté.
Importance des différentes contraintes, des freins et des défis pour chaque secteur d’activité
Textiles/ Composants Grande
Contraintes / freins SC Agrumes Primeurs Composants auto
habillement électroniques distribution
Contraintes et limitations sur la performance des
SC (overall)
Contractualisation des relations avec
° ° °°° °°° °°°
l’administration des douanes
Organisation et niveau de performance des
°°° °°° °° °° °°
services portuaires
Présence limitée des fournisseurs tiers des
° ° °° ° °° °°°
services logistiques
Utilisation limitée de l’EDI °° °° °°° °°° °°
Déploiement des outils IT sur toute la chaîne °° °° °°° °°° °°° °
Vide institutionnel concernant la logistique et
°°° °°° °°° °°° °° °°°
SCM
Contraintes et limitations sur les liens en amont
de la SC P«SC backward links»)
Accès aux intrants et matières premières °° °° °° °° °°
Capacité limitée de contractualisation avec des
° ° °°° °°° °° °°°
fournisseurs
Contractualisation avec des producteurs des
°° °°
fruits et légumes
Gestion des régimes d’importation des matières
° ° °°° ° °
premières
Fluidité des transactions financières (règlement
° ° °° °° °°
aux fournisseurs)
Contraintes et limitations sur les liens en aval de
la SC («SC forward links»)
Normes imposés par les consommateurs (dans
°°° °°° °° °° ° °°
les « consumer driven SC »)
6. Conclusions et recommandations
Dans le contexte actuel de globalisation, les acteurs en amont sur les principaux marchés
des pays consommateurs (les grands fabricants, les distributeurs et les consommateurs)
sont à l’origine d’une reconfiguration des chaînes d’approvisionnement qui a des implications
significatives pour les fournisseurs marocains. Les clients requièrent aujourd’hui plus que la
qualité à un prix compétitif. Ils recherchent et exigent de leurs fournisseurs des performances
de plus en plus élevées en termes de réactivité, de prévisibilité de livraison, de fiabilité
transactionnelle et de flexibilité. Ceci se traduit par des exigences nouvelles, notamment en
ce qui concerne la livraisons JIT, la réduction des quantités commandées, l’augmentation
des fréquences des livraisons, des délais de plus en plus courts pour le traitement de
commandes, la fourniture d’un assortiment de produits de plus en plus variés, des
renouvellements de gamme fréquents, etc. En résumé les clients exigent de leurs
partenaires une capacité d’innovation et des services à valeur ajoutée.
Pour se positionner favorablement dans ce nouveau contexte, le Maroc doit être en mesure
de répondre à ces exigences de performance avec une structure de coûts qui lui permettra
de rester compétitif face aux origines concurrentes. Les enquêtes menées sur le terrain
démontrent que, dans l’ensemble des secteurs étudiés, les entreprises ont entamé un
processus d’adaptation aux nouvelles exigences imposées par les chaînes
d’approvisionnement. Parmi les avancées notables, on a pu observer que la plupart des
entreprises ont accès et utilisent des réseaux logistiques de transport performants pour
expédier leurs produits sur les marchés d’exportation en Europe. En effet, sur ce plan des
progrès significatifs ont pu être réalisés depuis quelques années tant au niveau du cadre
réglementaire qu’au niveau de l’offre des opérateurs du secteur de transport. Aujourd’hui, les
réseaux de transport offrent des connexions relativement fiables, flexibles et rapides
(utilisation du groupage, transport par camion et par avion, service conteneur « porte-à-
porte »). Cependant, cette capacité d’accès rapide aux marchés se traduit par des coûts
d’approche relativement importants ayant un impact direct sur les marges bénéficiaires des
entreprises marocaines.
Dans cette optique, les initiatives visant l’amélioration des chaînes logistiques au Maroc,
devront être concentrées sur deux éléments clés : la création de conditions favorables au
développement d’une gamme complète de services logistiques modernes, mais également
et surtout le développement des compétences (skills) des cadres marocains permettant aux
entreprises d’accéder à de nouvelles sources de matières premières, de mieux gérer leur
stocks, de rationaliser l’ensemble des flux et de développer des interconnexions en amont et
en aval de la chaîne. Ce sont ces capacités qui permettront aux entrepreneurs marocains de
se servir de la logistique comme arme concurrentielle, de générer de la valeur, de réduire les
coûts et ainsi de consolider leurs avantages compétitifs.
Résumé des principales contraintes de la SC et des champs d’intervention potentiels (cadre d’un programme BM)
Contractualisation des relations avec Fiabilité et réactivité des Système perfectible Ouverture des autorités au BM: appui à l’extension du EDI et à
l’administration des douanes entreprises. (simplification, EDI et approche dialogue avec le secteur privé. l’informatisation complète.
Ressources mobilisées pour gérer service). Projet d’extension du système Appui à des programmes de « re-
les relations avec l’administration Système de diffusion et de EDI. engineering » des services
(impact sur les profits) partage d’information. administratifs des douanes.
Renforcement des capacités des
entreprises (contrepartie nécessaire
du secteur privé)
Niveau priorité : 33
Organisation et niveau de Coûts logistiques Equipements et infrastructures. Installation scanners dans 3 BM: appui au projet EDI élargi
performance des services portuaires Qualité des produits (périssables) Organisation et niveau de ports (prochainement). Niveau priorité : 333
Fiabilité et réactivité (retards et concurrence dans les services. Réforme ODEP. Infrastructures : support projets
variabilité du temps de transit) Base de tarification et de taxation Projet nouveau port Tanger ports secs (scope of the study ?…à
(à vérifier). Med vérifier) via mesures incitatives
Etablissement ports secs
(avancement ?).
Présence limitée des fournisseurs Coûts logistiques Niveau de compétences (sociétés Cadres réglementaires en BM: composante appui au cadre
tiers des services logistiques Réactivité, flexibilité, fiabilité, nationales). progression constante incitatif pour les investissements en
capacité d’externalisation Perception des entreprises (facilitation) infrastructures spécialisés
servicesvaleur ajoutée marocaines (reconnaissance de Plusieurs projets du secteur (entrepôts modernes, plate formes
la VA des services). privé en cours de réalisation logistiques, etc.)
(firmes multi nationales) Niveau priorité : 33
Utilisation limitée de l’EDI Coûts liés aux erreurs et à la Limitations techniques du Voir avancement programme BM: composante support hardware
gestion du circuit documentaire système actuel. d’extension services EDI (voir et software, promotion de passage
(encore paperbased) Capacités financières et étude en cours) vers les systèmes basés sur le WEB
Réactivité du système techniques des différents acteurs Niveau priorité : 333
nécessaires pour la généralisation
du système.
Déploiement des outils IT sur toute la Faible niveau d’intégration SC Capacité de choisir les outils les Présence accrue des BM: composante appui à l’adoption
chaîne Accès réseaux de distribution mieux adaptés (visibilité au fournisseurs des solutions IT au des outils les mieux adaptés :
Europe niveau de la SC – choix de Maroc : logistique, e- formation, financement des projets
systèmes qui permettront une commerce, T&T, ERP, WMS pilotes, veille technologique
véritable intégration) (systèmes IT ouverts),
Financement pour les projets IT accompagnement des entreprises.
au niveau des entreprises Niveau priorité : 333
Faible niveau de recherche Niveau d’intégration et visibilité Vide institutionnel et manque de Intérêt croissant pour le BM: composante appui à la création
appliquée et des initiatives sur la SC faibles. coordination sur le sujet entre les domaine logistique et SCM d’un outil (structure
logistique et SCM Accès à certains réseaux de entreprises, leurs organisations (séminaires, événements, etc.) interprofessionnelle, task-force,
distribution limité sectorielles et les autorités de forum, conseil, cellule
tutelle multidisciplinaire, ou autre.) de
promotion de l’excellence dans le
domaine de logistique et de SCM
Niveau priorité : 333
Difficultés liées à la gestion des Coûts liés à la gestion AT et des Complexité du système et Implication forte de la part des BM: appui aux réformes du cadre
régimes d’importation des matières litiges avec la douane contraintes réglementaires organisations professionnelles réglementaire et mesures
premières (surtout secteur textiles) d’accompagnement pour la mise à
niveau des pratiques des
entreprises (voir capacité de
contractualisation avec douane).
Cadre de mise en place des
entrepôts sous-douane.
Niveau priorité : 33
Fluidité des transactions financières Coûts logistiques, accès, Lourdeurs administratives (liées A vérifier de reformes qui sont BM: appui à la simplification des
(règlement aux fournisseurs) réactivité au contrôle de change), niveau de prévues dans ce domaine… procédures et à l’amélioration du
transparence dans la SC (afin de flux d’information dans la SC
justifier certaines transactions) incluant EDI (dématérialisation des
documents), renforcement des
capacités
Niveau priorité : 333
Préservation de l’intégrité du produit Perte de valeur (rentabilité), Infrastructures (chaîne de froid, Initiatives privées (installations BM: appui au cadre incitatif pour les
dans la SC qualité des produits, accès zones de manutention chambres froides stations), investissements en infrastructures
spécialisées, équipement), améliorations niveau ports spécialisées (chaîne de froid privée
connaissances techniques (scanners, etc.) ou schémas d’opération de services
(contrôles), financement spécialisés)
Niveau priorité : 33
Contraintes et limitations liées aux procédés et à la structure interne des entreprises
Niveau d’excellence fonctionnelle Rentabilité des opérations, niveau Niveau de connaissances lié Initiatives privées et soutien des BM: renforcement des capacités et
atteint par les entreprises de compétitivité fonctions de la logistique et du bailleurs de fonds programmes de formation pratiques
SCM (particulièrement EU) au niveau des entreprises
(ressources à tous les niveaux
administratifs et opérationnels)
Niveau priorité : 33
Niveau d’intégration fonctionnelle Capacité limitée SCM, coûts Capacités managériales, Initiatives privées et soutien des BM: renforcement des capacités,
des entreprises logistiques, réactivité dans la SC, disponibilité ressources bailleurs de fonds assistance technique et mesures
niveau de compétitivité financières (particulièrement EU) d’incitation pour la mise en place
des outils/systèmes d’intégration (ex
ERP et autres IT)
Niveau priorité : 333
Niveau de mise en application des Niveau d’intégration et de visibilité Faible niveau d’engagement Limité au niveau des initiatives BM: appui aux initiatives pilotes
initiatives visant le SCM SC, coûts logistiques, accès, spécifique SCM au niveau spécifiques SCM niveau sectoriel,
niveau de compétitivité sectoriel benchmarking, développement des
références « best case » (voir aussi
création d’une structure de
renforcement du SCM)
Niveau priorité : 333
Disponibilité des ressources Capacité limitée de diagnostic des Niveau de connaissances Demande croissante pour des BM: capacity building, AT
techniques spécialisées besoins et des solutions pour opérationnelles pour la logistique services spécialisés spécialisée, support pour le
SCM et SCM. développement des toolkits et
Financement pour services guides pratiques (trainer’s material).
spécialisés. Mécanisme de co-financement pour
des interventions d’assistance
technique spécialisée
Niveau priorité : 33
ANNEXES
___________________________________________________________________
DELASSUS
Agrumes et primeurs Producteur et groupe d’exportation.
PRIM’ATLAS
Agrumes et primeurs Producteur et groupe d’exportation.
PRIAGRUS
Agrumes et primeurs Producteur et groupe d’exportation.
COOPAG PRIMEURS
Primeurs Coopérative de production et d’exportation
♦ Groupe G.P.A
♦ Groupe DELASSUS
9, Rue Khalid Ben Oualid Aïn Sebaâ – Casablanca
Tél : 212 22 35 39 06 - Fax : 212 22 35 33 98
Internet : www.delassus.com
BENNANI SMIRES Mohamed
BENNANI SMIRES Kacem
CHARRAT Fatiha
♦ Groupe ROSAFLOR
♦ Groupe ARMONA
♦ Groupe MARAISSA
♦ Groupe GEDA
Casablanca
Président : BENHARBIT Khalil
Directeur général adjoint : TOUIHER Noureddine
Agadir
Délégué : ABDELKEBIR EL FILALI
Délégué adjoint : ABDERRAHIM MANDOUR
Annexe 4 - Les entreprises du secteur textile/habillement ayant un effectif supérieur à 500 personnes
STMICROELECTRONICS CASA BOUSKOURA 91 882 91 882 158 407 91 882 751 437
Total 621 399 580 941 74 521 341 811 1 928 419
TOTAL en Dhs 5 214 636 050 5 093 307 572 4 360 427 095 5 526 189 622 5 745 244 196 100%
Dont
PRODUIT Total
Maroc
Dont
PRODUIT Total
Maroc
85422950:CIRCUITS INTEGRES MONOLITHIQUES, ANALOGIQUES OU … 295 843,00 6 573,89
85422960:CIRCUITS INTEGRES MONOLITHIQUES, ANALOGIQUES, UTILISES COMME… 344 938,46 41,97
85422970:CIRCUITS INTEGRES MONOLITHIQUES, ANALOGIQUES OU ANALOGIQUES… 183 942,88 -
85422990:CIRCUITS INTEGRES MONOLITHIQUES, ANALOGIQUES (A L EXCL. DES … 2 204 411,77 544,38
85426000:CIRCUITS INTEGRES HYBRIDES 1 094 681,94 14 440,29
85427000:MICRO-ASSEMBLAGES ELECTRONIQUES FORMES DE COMPOSANTS … 277 482,13 40,77
85429000:PARTIES DE CIRCUITS INTEGRES ET DE MICRO-ASSEMBLAGES … 204 191,87 45,20
PRODUIT Total
PRODUIT Total
19 - Préparations à base de céréales ou de lait (patisseries) 16 772,60
PRODUIT Total
PRODUIT Total
Divers 19 149,93
Les échanges commerciaux avec l’UE montrent une évolution moyenne de 4,1% sur les 5
dernières années, avec de légers replis pour les années 2001 et 2003.
La baisse en 2003 concerne notamment les produits énergétiques (-64%), les minerais
métalliques et métaux (-49%), les fils et tissus (-36%), les engrais (-17%), les phosphates (-
12%), les crustacés mollusques et coquillages (-11%), les fruits et légumes (-2,1) et en
particulier les tomates (-11%), les fruits (-7,5) et les pommes de terre (-9,2) alors que les
agrumes et les légumes ont augmenté de 1,6% et 6,9% respectivement. Des augmentations
ont été réalisées également pour les véhicules et équipements industriels et agricoles
(58,2%), les conserves de poissons (17%), les fils et câbles électriques (14,1%), les
chaussures (9,7%), les composants électroniques (transistors) (3,9%), l’acide phosphorique
(16,5%) et le poisson (9,6%).
64 000
62 000
60 000
58 000
56 000 Valeur (Millions Dh)
54 000
52 000
50 000
48 000
1999 2000 2001 2002 2003
En 2002, les exportations du Maroc à destination de l’Union Européenne ont été de 6,265
milliards d’Euro selon les statistiques d’EUROSTAT alors que celles du Ministère du
Commerce Extérieure font état de 63,251 milliards de Dhs, soit 6,114 Milliards d’Euro au
taux de change de 0,09667 (moyenne 2002).
L’analyse des échanges du Maroc avec l’Union Européenne se fera sur la base des
statistiques de EUROSTAT pour l’année 2002.
Les exportations :
A l’instar de ce qui a été observé pour le commerce global du Maroc, les articles
d’habillement constituent le principal groupe de produits exportés sur l’UE avec un poids de
41,84% du total exporté vers l’UE pour l’année 2002.
Les produits alimentaires ont couvert 20,97% des exportations grâce notamment aux
produits de la mer (7,23%), aux légumes (5,00%) et aux fruits (3,99%). Les conserves de
fruits et légumes constituent 4,23% des exportations totales.
Dans la catégorie des machines, appareils et matériel électriques (10,80%), les exportations
ont concerné les fils et câbles électriques ( 6,21%), les diodes et transistors (1,77%) ainsi
que les cartes, circuits intégrés et micro assemblages électroniques (0,78%).
EUROSTAT
Principales exportations Maroc vers l'UE - 2002
Million Tonnes %
Eur. valeur
dont : VÊTEMENTS ET ACCESSOIRES DE VÊTEMENTS AUTRES QUE BONNETERIE 1 842 90 307 29,40%
HARICOTS VIGNA SPP., PHASEOLUS SPP. A L ETAT FRAIS OU REFRIGERE 53 45 173 0,85%
Les importations :
EUROSTAT
Importation du Maroc à partir de l'UE - 2002
Million Tonnes % valeur
Eur.
dont : MATÉRIEL AGRICOLE (voir tracteur à usage agricole plus bas) 4 0,06%
En 2002, le Maroc a importé pour une valeur de 820 millions d’euros en produits de
consommation en provenance de l’Union Européenne dont 28% à partir de la France, 21%
de l’Espagne, 11% de l’Allemagne, 12% de la Suède, 6% de l’Italie et 6% de la Finlande :
Total en
PRODUIT 1000 Euros %
Divers 19 149,93 2%
Importations de l’UE
en provenance du reste du monde en 2002
Secteur de l’habillement
Pays %
Chine 17,85%
Turquie 13,77%
Roumanie 6,71%
Tunisie 5,40%
Inde 5,13%
Bangladesh 5,11%
Maroc 4,80%
Hong Kong 4,15%
Pologne 3,67%
Indonésie 2,73%
Pakistan 2,48%
Autres 28,20%
Total 100%
Source : Eurostat
Selon les statistiques européennes pour 2002, le Maroc a exporté des articles d’habillement
à destination de l’UE pour une valeur de plus de 2,6 milliards d’Euros, détaillés comme suit :
Valeur en
ARTICLE
1000 Euros
VETEMENTS ET ACCESSOIRES DU VETEMENT, EN BONNETERIE 739 444
Manteaux & anoraks pour hommes (61011010 à 61019090) 1 432
Manteaux & anoraks pour femme (61021010 à 61029090) 3 578
Costumes, complets & ensembles de bonneterie pour hommes (61031100 à 61032900) 514
Vestons pour hommes (61033100 à 61033900) 1 956
Pantalons et salopettes pour homme (61034110 à 61034999) 8 852
Costumes, tailleurs & ensembles de bonneterie pour femme (61041100 à 61042900) 7 066
Vestes pour femme (61043100 à 61043900) 4 969
Robes et jupes pour femme (61044100 à 61045900) 16 731
Pantalons et salopettes pour femme (61046110 à 61046999) 20 042
Chemise et chemisette pour homme (61051000 à 61059090) 22 130
Chemise et chemisette pour femme (61061000 à 61069090) 20 227
Slips pour homme (61071100 à 61071900) 39 790
Chemise de nuit, pyjamas et peignoirs pour homme (61072100 à 61079900) 5 898
Combinaisons, robes et jupons pour femme (61081100 à 61081990) 5 660
Slips pour femme (61082100 à 61082900) 42 476
Chemise de nuit, pyjamas et peignoirs pour femme (61083110 à 61089990) 13 271
T-Shirts et maillots de corps (61091000 à 61099090) 238 318
Divers chandails et pull pour homme ou femme (61101110 à 61109090) 200 878
Vêtements pour bébé (61111010 à 61119000) 34 441
Vêtements de sport (61121100 à 61122000) 11 716
Maillot, slip de bain pour homme (61123110 à 61123990) 1 490
Maillot, slip de bain pour femme (61124110 à 61124990) 4 891
Vêtements spéciaux pour professionnels (61130010 à 61149000) 8 819
Bas collants et bas culotte (61151100 à 61159900) 21 978
Gants & mitaines (61161010 à 61169900) 1 352
Châles, cravates et divers accessoires (61171000 à 61179000) 971
Valeur en
ARTICLE
1000 Euros
Chemise pour homme (62051000 à 62059090) 113 084
Chemise et blouse pour femme (62061000 à 62069090) 159 154
Slip et caleçons pour homme (62071100 à 62071900) 3 401
Chemise de nuit, peignoirs et pyjama pour homme (62072100 à 62079900) 3 126
Combinaisons de robes unisexe (62081100 à 62081990) 2 929
Chemise de nuit, peignoirs et pyjama pour femme (62082100 à 62089119) 8 845
Chemise de jour, gilet et slip pour femme (62089190 à 62089900) 11 936
Vêtements pour bébé (62091000 à 62099000) 32 381
Divers vêtements pour homme et femme (62101010 à 62105000) 13 748
Maillots de bain pour homme et femme (62111100 à 62111200) 9 191
Vêtements de travail et de sport pour homme (62112000 à 62113900) 62 311
Vêtements de travail et de sport pour femme (62114100 à 62114900) 38 578
Soutiens-gorge et bustiers (62121000 à 62129000) 103 551
Mouchoirs, châles, cravates (62131000 à 62159000) 10 597
Divers accessoires (62160000 à 62179000) 8 800
Divers extraits
1
Le tarif douanier se calcule à partir d’un prix de référence fixé arbitrairement : il est de 80 DH dans le cas d’une chemise).
Handicap du secteur :
(Source : Stratégies nouvelles pour le textile – habillement au Maroc. MINEFI-DREE)
- révision (en cours) de la fiscalité locale (taxe urbaine, taxe d’édilité et patente) dans le
sens d’une simplification et
- harmonisation des taux et des assiettes imposables.
Organisation de la filière :
Facteurs de compétitivité :
Source : Le Textile habillement dans les pays méditerranéens et d’Europe Centrale
Les enjeux du secteur textile-habillement en Méditerranéenne
Avantage salarial
Facilité d’accès au marché
Proximité
Tissus industriel : Possibilité d’intégration et de coopération
Les entreprises (taille, niveau de technologie, qualification du personnel)
Rôle de l’État
Le marché (Taux de pénétration des importations sur le marché local)
Avantage salarial
Plusieurs pays présentent les mêmes avantages en matière de coûts salariaux (Pays
PECO notamment)
Avantage qui s’érode avec l’amélioration du niveau de vie
Salaire de la
Salaire ouvrier
maîtrise
Pays Méditerranéens Euros par mois
Peco
Asie
Bangladesh 45 55
Chine 100 150
Thailande 90 150
Indonésie 100
Philippines 75
Maurice 200
Inde 60 90
Source : Le Textile Habillement dans les pays méditerranéens et l’Europe Centrale
– Mission Economique Française
Proximité
Pour les produits de mode, la proximité géographique est un atout majeur pour le Maroc qui
est capable de répondre dans des délais très limités aux commandes de réassort des
circuits de distribution. Ce n’est pas toujours le cas pour les produits moyen de gamme qui
supportent le surcoût du transport aérien. Le circuit court peut alors s’organiser à distance.
Sur le plan général, le Maroc se situe au rang mondial 61 sur 102 pays et au 8ème rang
africain sur 25 pays considérés.
Score général
Pays Rang mondial
(moyenne sur 7)
1 Botswana 36 4,56
2 Tunisie 38 4,49
3 Afrique du Sud 42 4,34
4 Maurice 46 4,12
5 Namibie 52 3,99
6 Gambie 55 3,93
7 Egypte 58 3,84
8 Maroc 61 3,77
9 Tanzanie 69 3,49
10 Ghana 71 3,46
11 Algérie 74 3,39
12 Malawi 76 3,36
13 Sénégal 79 3,34
14 Ouganda 80 3,25
15 Kenya 83 3,21
16 Nigeria 87 3,10
17 Zambia 88 3,10
18 Cameroun 91 9,98
19 Ethiopie 92 3,92
20 Mozambique 93 2,91
21 Madagascar 96 2,85
22 Zimbabwe 97 2,84
23 Mali 99 2,79
24 Angola 100 2,60
25 Tchad 101 2,31
Source : J.A. / L’intelligent . Hors série N°6. L’état de l’Afrique. 2004
Pour ce critère le Maroc se situe en 4ème position sur le plan africain et en 43ème position sur
le plan mondial.
Environnement macroéconomique
Le Maroc est classé 12ème sur le plan africain et 68ème sur le plan mondial pour ce critère.
Gari Gereffi and Olga Memedovic, « The Global Apparel Value Chain : What prospects for
upgrading by Developing Countries », , UNIDO, 2003
D. Muller-Jentch, « transport policies for the Euro-Mediterranean Free trade areas », World
Bank technical paper #527, August 2002
Nabli et al, « Making TradeWork for Jobs : international evidence and Lessons for MENA »,
World Bank Research paper
John Raven, “Trade and Transport Facilitation: a toolkit for audit, analysis, and remedial
action”, , World Bank discussion paper No 427, December 2001
Mazakazu Someya, Harzem Shunnar, T.G. Srinvasan “Textile and clothing exports in MENA,
past performance, prospects and policy issues in post MFA context.”, MENA paper August
2002.
« Programme d’ajustement structurel du secteur des transports au Maroc. Sous secteur des
transports terrestres », Commission Européenne, Rapport final, Août 2002.
“Trade, investment and development in the Middle East and North Africa - engaging with the
world”, World Bank Paper # 26 761, August 2003.
« Les formalités douanières et le contrôle des marchandises aux frontières : Leur incidence
sur la fluidité du transport en Méditerranée », REG-MED, Interventions et rapports du
premier atelier du 7 au 8 Juillet 2003.
Liens web