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Mars 2019

entrepreneur
corner
La revue de Comoé Capital

DOSSIER

Investir dans le
secteur de la santé
en Côte d’Ivoire
ENTRETIEN

Sorho Ouagnimin Olivia Angola Kevin Sesse


DG d’eKIP DG de Max 15 Fashion DG de Monartisan.ci
P.8 P.11 P.23

TRIMESTRIEL

P1
SOMMAIRE
P.2
Sommaire

P.3
Editorial

P.4
Comoé Actus
ENTREPRENEUR CORNER

Est une publication de Comoé


Capital, Cocody II-Plateaux P.7
Vallons Sideci, villa 519 – Abidjan Tribune
– Côte d’Ivoire

Téléphone : +225 22 46 46 67
Courriel : info@comoecapital.com
Site web : www.comoecapital.com
P.8
Parcours d’une PME
Directeur de publication :
Issa Sidibé

Rédacteur en chef :
P.11
Franck Ouraga Au Féminin

Contributeurs :
Brigitte Abbé
Franck Ouraga P.13
Granh Daniel Djama Grand Angle
Issa Sidibé
Jessica Miessi
Richard Seshie

Infographie :
P.20
Lexique de l’entrepreneur
Roméo Kouamé

Conception et réalisation :
Blue Bag Africa P.22
Crédit photo : Boîte à outils
Nadi Jessica

Vous pouvez également retrouver


tous les articles du magazine sur le P.23
site internet : Startup Corner
www.entrepreneurcorner.org

P.25
News de nos Actionnaires

P2
Editorial
Par Nouss Bih
Responsable d’Investissement pour la
Cote d’Ivoire, Investisseurs & Partenaires

Mieux vivre sa santé en Côte d’Ivoire

L
’accès à des soins de santé de qualité demeure l’un des obstacles les plus importants
auxquels fait face la Côte d’Ivoire dans sa quête de développement. Des progrès
importants ont été réalisés ces dernières années. Le budget de l’État dédié aux dépenses
de santé entre 2012 et 2015 a crû de près de 50% en volume, porté par la forte croissance
qu’a connue le pays. Le taux de mortalité infantile a connu une amélioration, en passant de
41.7 à 34.6 décès pour 1000 naissances de 2005 à 2015. Malgré ces avancées, l’état de santé
des populations reste une préoccupation. L’espérance de vie est passée de 52,1 ans en 2006 à
seulement 53,5 ans en 2016, derrière les voisins maliens et burkinabés. De même, la Côte d’Ivoire
consacre uniquement 5,72 % en moyenne du budget général de l’État au secteur de la santé, ce qui reste encore
insuffisant face à l’ampleur des besoins.

Deux domaines doivent faire l’objet d’une attention particulière afin d’atteindre des objectifs ambitieux en
matière de santé publique. Il s’agit d’une part, de l’amélioration de l’accès des populations à des médicaments de
qualité, notamment à travers le soutien d’une production locale ; et d’autre part, du soutien à l’établissement ou
au renforcement d’infrastructures de santé apportant des soins essentiels ou non suffisamment couverts. Sur ces
deux plans, le secteur privé a un rôle important à jouer, dans sa capacité à mobiliser des financements pour des
projets qui présentent souvent des besoins capitalistiques importants.

En Côte d’Ivoire comme dans la sous-région, 90% des besoins en médicaments sont pourvus par des importations.
Pourtant, la dépendance aux importations comporte de nombreux inconvénients, entre autres leur coût élevé,
lié aux frais de transport; les longs délais de livraison des commandes internationales qui ont un impact négatif
sur la disponibilité, ainsi que les risques de contrefaçon. Par ailleurs, pour certains types de médicaments à faible
complexité de conception et de fabrication (tels que les génériques ou les médicaments sous forme liquide) ou
dont les coûts de transport et de stockage et de transport sont élevés, la production locale trouve tout son sens et
des capacités qui méritent d’être encouragées existent. C’est par exemple le cas de Pharmivoire Nouvelle, pionnière
dans la production de solutés de perfusion en Côte d’Ivoire. Grâce à l’atout de sa proximité et de la disponibilité
des stocks, elle répond au besoin des centres de santé d’avoir en permanence un médicament considéré comme
essentiel. Pharmivoire Nouvelle a bénéficié du financement et de l’accompagnement d’I&P ainsi que d’autres
bailleurs, pour l’augmentation de sa capacité de production devant lui permettre d’approvisionner le marché
ivoirien et celui des pays voisins.

L’établissement ou l’expansion de centres de santé privé est un autre domaine pour lequel l’amélioration de
l’accès au financement est un levier important pour une meilleure qualité de soins. La Côte d’Ivoire dispose
d’environ 2000 établissements de santé privés, dont un certain nombre propose des services en matière de santé
maternelle et infantile. La couverture médicale reste néanmoins insuffisante, et différentes spécialités encore
peu accessibles, tels que l’assistance médicale à la procréation et les soins néonataux. C’est le défi que relève au
quotidien la clinique Procrea. Spécialiste du traitement de la fertilité et de la procréation médicalement assistée,
elle s’est engagée dans un projet de nouvelle clinique dédiée à la santé de la mère et de l’enfant et se distinguant
par une prise en charge de qualité sur des types de prestation requérant une forte expertise. Procrea a récemment
été accompagnée sur ce projet d’expansion par I&P, qui confirme ainsi son engagement pour le soutien à des
entrepreneurs menant des projets à fort impact.

Cette édition d’Entrepreneur Corner cherche ainsi à mettre en lumière les besoins et défis du secteur de la santé
en Côte d’Ivoire, avec notamment une étude approfondie que nous rendons disponible.

En espérant qu’elle inspire des leviers d’action et des réflexions pour apporter de nouvelles pierres à l’édifice,
nous vous en souhaitons une excellente lecture.

P3
Entrepreneur Corner
Comoé Actus

« Entrepreneur Corner »,
deux éditions déjà et toujours le même succès

En plus de son magazine en version imprimée et digitale, « Entrepreneur Corner » est


aussi une rencontre trimestrielle d’échanges pour les entrepreneurs et les acteurs de
l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire afin de discuter des tendances entrepreneuriales et des
difficultés auxquelles ils font face.
Deux éditions ont déjà été organisées par la structure évènementielle Blue Bag Africa
avec les équipes de Comoé Capital. La première a eu lieu le vendredi 28 septembre 2018
articulée autour du thème « Réussir sa levée de fonds pour une PME en Côte d’Ivoire ». Et
la deuxième était organisée le 24 janvier 2019 autour du thème « Développer son efficacité
commerciale ».
Autour d’invités prestigieux et d’un public de qualité, les différents échanges ont permis de
se faire une idée nette de l’environnement de Comoé Capital.

Retour en images sur les temps forts de ces différentes rencontres

Première édition

Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Panel instructif modéré par Richard Seshie


(1er à gauche) et animé par Stefan Olsson Yaya Koné, directeur de Coliba a partagé
l’intervention de Stefan Olsson (au micro) a
(2è à partir de la gauche), Yaya Koné (au son expérience personnelle en matière de
captivé toute l’attention du panel
milieu), Nouss Bih (2è à partir de la droite) levée de fonds
et Jean François Guay (1er à droite)

Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Il y avait du beau monde pour la première Personne n’a voulu se faire raconter la Il ne fallait surtout pas arriver en retard à
édition de Entrepreneur Corner première édition de Entrepreneur Corner l’événement et oublier son bloc-notes

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Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Jean François Guay a partagé son Joseph Amissah, le président du


Nouss Bih est revenue sur les motivations expérience d’accompagnement de projets mouvement des PME (MPME) a aussi
d’Investisseurs et Partenaires quant à pour des entreprises et des institutionnels partagé son expérience et celle de certains
l’accompagnement des PME à travers le continent. Il avait l’écoute membres de son association sur la question
attentive de Nouss Bih également d’actualité

Deuxième édition

Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Jocelyne Tintori-N’Guessan et Akouba Jérémie Kouadio, président de


Le journaliste-présentateur Jean-Paul
Angola (au premier plan) de même que l’Organisation des petites et moyennes
Adomon a modéré les différents
l’ensemble des invités étaient captivés entreprises de Côte d’Ivoire (OPMECI)
panels ce jour
par la présentation de Jérémie Kouadio a exposé sur les défis du secteur

Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Akouba Angola, directrice générale


de Max15 Fashion a partagé sa propre
Jocelyne Tintori-N’Guessan n’a pas
expérience quand Jocelyne Tintori-
Le public a répondu en grand nombre pour manqué de rappeler le rôle joué par Société
N’Guessan, directrice adjointe clientèle
cette autre édition de Entrepreneur Corner Générale pour le développement des PME
Société Générale Côte d’Ivoire est revenue
en Côte d’Ivoire
sur la contribution de la banque dans le
secteur des PME

Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital Crédit Photo: Comoé Capital

Les échanges se sont poursuivis après Le partage d’expériences est venu


Même en dehors du panel, Akouba
également du public lors de cette
Angola continuait à partager son les panels au grand bonheur des
deuxième édition de Entrepreneur
expérience aux plus curieux organisateurs Corner

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Entrepreneur Corner
Tribune
Par Dr Samuel Mathey,
Président de la Fondation Africaine pour
l’Entrepreneuriat et le Développement Economique.

Les 3 phoenix des entrepreneurs


Dans la mythologie grecque, le phœnix est un oiseau qui ne meurt jamais… à peine tué,
il renaît de ses cendres.

Le phœnix est devenu l’image de toutes choses qui perdurent MALGRÉ tout ce qu’on fait
pour s’en débarrasser.

Trois problèmes que j’ai rencontrés et que je continue de rencontrer à travers les pays du
monde que je visite et qui semblent renaître comme le phœnix après que dans ces pays, le
secteur privé pensait y avoir trouvé la solution et les avoir éliminés.
Ces trois problèmes auxquels sont confrontés les entrepreneurs potentiels, les nouveaux
entrepreneurs comme les expérimentés, les femmes entrepreneures comme les hommes,
les entreprises familiales comme les sociétés à responsabilité limitée ou les sociétés
individuelles sont :

Le premier phœnix est le financement. Trouver l’argent pour financer le démarrage de


son entreprise. Un parcours de combattant sous beaucoup de cieux : des plans d’affaires et
dossiers de projets à monter, des fiches de demande de financement à remplir, des attentes
interminables de comité de prêt… pour souvent se faire rejeter.

Loin de croire que seuls les nouveaux entrepreneurs font face à ce besoin, les entrepreneurs expérimentés peuvent
aussi faire face à une période difficile ou même une faillite qui les oblige à redémarrer avec la porte des institutions
financières qui leur est désormais fermée. Un phœnix qui peut renaître de plusieurs manières alors qu’on se croyait
à l’abri d’un besoin en financement.

Le deuxième phœnix est la fiscalité. L’impôt est le dénominateur commun qui lie les entrepreneurs de TOUS les
pays du monde. Des USA à la France en passant par le Mali, la Russie ou le Japon… Tous doivent faire face à
l’administration fiscale qui va EXIGER de récupérer TOUS vos documents financiers et prendre la part de l’Etat dans
ce que vous avez vendu.

Certains systèmes sont PRO-entrepreneurs où les règles sont simples, le taux que prend l’Etat est minimal (exemple
15%), pas de corruption, des recours existent, un système de compensation quand l’Etat vous doit également sur des
fournitures de services, les entreprises naissantes ou en difficulté sont épargnées ou ont une fiscalité plus flexible.
En Afrique, malheureusement la plupart des systèmes fiscaux sont ANTI-entrepreneurs et découragent beaucoup
d’entrepreneurs… taux d’imposition élevé (+30%), système non-transparent où les nouvelles taxes ne sont pas
toujours communiquées, corruption, système à double vitesse (certains paient, d’autres fraudent), les nouveaux
entrepreneurs, les entreprises en difficulté et les entreprises florissantes sont logées à la même enseigne.

Ce phœnix renaît à chaque nouveau gouvernement ou chaque fois que l’Etat se trouve dans une situation où il doit
mobiliser de l’argent pour financer du social ou des crises.

Le troisième phœnix est l’accès au contrat. Une entreprise qui naît, mais n’a aucun contrat ou marché FERMERA et
représentera une perte sûre pour cet entrepreneur.

L’accès au marché va au-delà de la compétence et de l’innovation, de la compétitivité et d’un système transparent de


passation de marché… Une économie ne peut prospérer avec deux monopoles entourées de pauvres, démunis au
chômage, entreprises ayant fermé et personnel sans pouvoir d’achat.

Il faut trouver un moyen pour que les contrats soient répartis équitablement entre les entreprises existantes TOUT
EN respectant le jeu de la concurrence.

Ce phœnix est à surveiller de près avec les commissions anti-monopoles, de libres concurrences, les quotas aux
entreprises de minorité, des programmes de discrimination positive dans l’octroi des marchés.

Ces trois phœnix sont à combattre et surveiller constamment si nos nations veulent devenir des nations
entrepreneuriales.

Des initiatives multiples sont en cours et sont à encourager pour lutter contre les 3 phœnix de l’entrepreneur.

P7
Entrepreneur Corner
Parcours d’une PME
Sorho Ouagnimin,
Directeur Général
d’eKIP

« Nous voulons que nos solutions


puissent impacter l’Afrique de demain. »
Sorho Ouagnimin a mûri eKIP alors qu’il était encore employé chez l’un des
opérateurs de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire. Après son départ de la boîte, il
n’hésite plus, il se lance. Et voici cinq années que son aventure entrepreneuriale
perdure. Pour lui, le meilleur reste à venir.

Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ? avec la télévision publique ivoirienne pour
monétiser ses contenus. Nous travaillons aussi
KIP services technologies (eKIP) existe avec plusieurs autres grandes entreprises.
depuis 2014. C’est une entreprise que j’ai L’an passé (2018), après avoir bénéficié d’une
créée après mon départ de chez un opérateur formation du programme SEED de Stanford,
de téléphonie. C’est un projet qui a été nous avons entamé une refonte en nous
longtemps nourri et après mon départ, c’est projetant sur l’avenir, en ayant un plan de
l’activité à laquelle je me suis donné. eKIP transformation sur les sept (7) prochaines
un intégrateur de solutions informatiques, années. Nous avons donc revu notre modèle,
technologiques et de télécommunications notre approche pour délivrer nos services.
qui œuvre aujourd’hui dans deux grands Aujourd’hui, notre modèle a changé. Bien sûr
domaines d’activités : les solutions mobiles que nous restons toujours dans les solutions
et les solutions d’infrastructures télécom qui tech et dans les solutions d’infrastructures,
sont elles-mêmes composées de deux sous- nous innovons désormais avec des services à
composantes chacune. plus grande valeur ajoutée.
Nos solutions mobiles incluent des services Loin de dormir sur nos lauriers, nous
à valeur ajoutée mobile et des services tech ambitionnons de nous étendre en Afrique de
managés. Concernant les infrastructures l’Ouest. Dans ce cadre, nous étions au Burkina
télécom, nous rendons disponibles des Faso au mois d’août dernier (2018) où nous
équipements de traçabilité via code barre avons eu de bons contacts. Aujourd’hui, nous
et QRCode et des équipements de sécurité y avons une représentation commerciale,
électronique. Nous comptons à ce jour plus comme en Guinée, au Togo ainsi qu’au
de 15 collaborateurs. Bénin. Nous avons des négociations avec le
Niger et le Tchad aussi.
De 2014 à aujourd’hui, que de chemins
parcourus même s’il reste encore tant à faire, Quelle est la future solution que vous comptez
avez-vous un bilan ? déployer sur le marché ?

Nous avons débuté en 2014 dans le domaine Notre prochaine solution est une plateforme
des infrastructures et progressivement, comprise de services digitaux qui voudrait
les volets mobile et tech ont été intégrés. accompagner les commerçants à monétiser
Aujourd’hui, principalement, nous leurs biens et produits. Avec des outils
travaillons avec les entreprises et les propres à nous, cette plateforme qui s’adresse
opérateurs. Nous offrons des services à valeur en priorité aux petits commerçants devrait
ajoutée en lien étroit avec des opérateurs de leur permettre d’écouler leurs produits. Nous
téléphonie en Côte d’Ivoire. Nous travaillons voulons apporter ce plus.

P8
Vous vous rappelez de votre pire journée ? Comment vous voyez-vous dans cinq années ?

(Soupirs) la pire journée, c’est peut-être L’ambition, c’est de conquérir l’Afrique


le problème de financement. Soit, nous pour pouvoir proposer nos solutions. Nous
sommes sur un gros marché et pas forcément ambitionnons de proposer nos solutions
de financement pour le conquérir ou encore pour digitaliser les entreprises de telle sorte
savoir qu’on est sur le bon bout et qu’on n’a à accroître la productivité des entreprises,
pas les moyens financiers pour le poursuivre, à apporter un plus aux africains quel que
attaquer le marché comme on le souhaiterait. soit le secteur. In fine, nous voulons que
C’est quelque chose d’assez difficile, mais en nos solutions puissent impacter l’Afrique
tant qu’entrepreneur, on doit aussi procéder de demain. Et pour cela, nous voulons nous
par étapes en revoyant nos objectifs face à la étendre à toute l’Afrique quel que soit le
réalité. De sorte qu’on puisse faire de petits secteur. Nous voulons apporter un plus grâce
pas, savoir dans quelle situation nous sommes à nos technologies.
et savoir contourner les problèmes quand ils
se présentent et procéder autrement. C’est Quel est le conseil que vous pourriez donner à
vraiment difficile lorsqu’on voit certaines vos pairs entrepreneurs ?
opportunités qu’on ne peut saisir vraiment.
Ce sont des situations auxquelles nous les Je pense que l’avenir de l’Afrique passe par
dirigeants de PME devons faire face parce l’entrepreneuriat parce que les entrepreneurs
qu’on ne nous fait pas forcément confiance. aident à trouver des solutions aux problèmes
des africains. A côté de l’Etat qui doit faciliter,
nous sommes ceux-là qui devons aller au
fond des difficultés que rencontrent nos
«Il ne faut pas rester concitoyens pour apporter des solutions

timoré face aux majeures. Je pense qu’il devrait y avoir plus


d’entrepreneurs africains. Je suis d’avis que
difficultés, il faut ce n’est pas aisé, nous sommes face à des
difficultés et c’est justement pour que nous y
trouver les voies et trouvions des solutions. Revoir constamment
nos modèles d’affaires de telle sorte à les
moyens pour pouvoir rendre plus attrayants, rendre nos services
aux consommateurs beaucoup plus efficaces
contourner ces de sorte que cela apporte de la valeur ajoutée
réelle aux consommateurs.
difficultés qui se posent
à nous.»

P9
Entrepreneur Corner
Au Féminin
Olivia Angola,
Fondatrice de la
chaîne de magasins
« Max 15 Fashion »

« Nous ambitionnons
d’habiller toute la famille »
Olivia Angola est la fondatrice de la chaîne de magasins de vêtements « Max 15 Fashion ». En
une année, elle aura réussi l’implantation de trois boutiques dont la dernière au sein du centre
commercial COSMOS dans la grande commune de Yopougon. Née de son expérience personnelle
au niveau du choix des vêtements, « Max 15 Fashion » est promis à un bel avenir selon sa
fondatrice...

Pouvez-vous nous décrire l’idée du concept « Max 15 sont super chères et importées. C’est en pensant à cette
Fashion » ? frange de la population que le concept a été créé pour
avoir des tenues de qualité acceptable, tendances et surtout
Max 15 Fashion représente une chaîne qui vend des accessibles.
vêtements pour toute la famille. Que ce soit les femmes,
les hommes et les enfants à maximum 15 000 FCFA. C’est
le concept de prix qui fait notre particularité car aucun
«Pour les femmes fortes, les tenues
article n’excède 15 000 FCFA. Vous avez donc des articles sont super chères et importées.
dont le prix est inférieur ou égal à 15 000 FCFA.
Max 15, c’est aussi la vente en ligne. C’est ce qui nous a C’est en pensant à cette frange de
lancé. Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux, la population que le concept a été
ce qui fait notre force et a permis de créer cette expansion
rapide que nous connaissons. Nous faisons également créé pour avoir des tenues de qualité
beaucoup de livraisons. Nous avons des livreurs qui acceptable, tendances et surtout
effectuent des courses dans toute la ville d’Abidjan à coût
réduit, 1000 FCFA partout à Abidjan et aussi à l’intérieur accessibles.»
du pays.
Et le concept est parti d’une expérience personnelle…
Comment vous vient l’idée de ce concept ?
Moi-même, je me considère comme une femme « plus size
J’ai pensé à ce concept dans l’optique de satisfaire une », c’est-à-dire une femme forte car je fais déjà la taille 42.
certaine couche de la population. Parce qu’aujourd’hui, Par exemple, c’est compliqué de s’habiller ici. Je ne vivais
c’est compliqué pour les femmes qui sont fortes de trouver pas ici. À l’étranger, dans toutes les boutiques, vous avez un
des vêtements. J’ai vraiment axé ce que nous avons dans rayon dédié. Avant ce n’était pas le cas. Ils ont commencé
nos magasins sur les grandes tailles, vers les femmes fortes, à donner plus de valeur aux femmes fortes. Dans tous les
c’est-à-dire celles qui font au-dessus de la taille 44. C’est magasins, vous allez trouver un rayon spécial « plus size »
compliqué pour elles de s’habiller ici en Côte d’Ivoire pour les tailles fortes. Ce qui n’est pas le cas ici. Quand vous
surtout à moindre coût. Pour les femmes fortes, les tenues allez dans les magasins, vous allez trouver la plupart du

P 10
temps des tailles fines; elles arrivent facilement à s’habiller. Mais ce n’est pas le cas des femmes fortes.
Soit elles sont cataloguées dans une certaine gamme de vêtements notamment les gros boubous
mais pas forcément les habits qu’elles ont envie de porter or elles peuvent s’habiller chic et sexy.
A mon retour à Abidjan, j’ai vu que j’étais obligée de commander des affaires à l’étranger (…) je me
suis dit qu’il y a des femmes comme moi qui ont le même problème que moi. Il fallait donc trouver
une solution à ce besoin. Comme on dit pour faire un business, il faut pouvoir satisfaire un besoin.
Je me suis donc attelée à trouver à satisfaire ce besoin.

Pouvez-vous nous retracer les débuts du concept « Max 15 Fashion » ?

J’avais une marque de vente de boubous « Fashion Empire » avec laquelle j’ai commencé. Et elle
existe toujours d’ailleurs. J’importais des tenues orientales de Dubaï ce qui m’a permis d’avoir du
succès. Grâce à « Fashion Empire », j’ai eu une bonne base de données déjà. Ensuite je me suis dit
avec les boubous, c’est très ciblée. Après les boubous, il faut que les gens s’habillent. Les boubous,
c’est pour les fêtes, les cérémonies. Mais pour le reste du temps, qu’est-ce que je pouvais proposer. Je
me suis dit qu’il fallait développer un autre concept et que je joue sur le rapport qualité-prix.

Qu’est-ce que vous retenez de votre première année d’activité ?

Des challenges mais aussi une expansion à laquelle je ne m’attendais pas du tout. En une année,
nous avons ouvert trois boutiques, ce à quoi je ne m’attendais pas. C’est vrai que dans mes prévisions,
je pensais à une chaîne de magasins, des boutiques qui seront dans tous les quartiers d’Abidjan et
même à l’intérieur du pays et pourquoi pas des pays limitrophes. Mais je m’étais dit une boutique
dans la première année, une deuxième dans la deuxième année mais c’est allé vite. Quatre mois
après notre première ouverture à Cocody Angré 7è tranche, nous avons ouvert une autre boutique
à la 9è tranche et récemment nous avons ouvert dans le nouveau centre commercial de Yopougon.
Au niveau des challenges, ils sont communs aux PME, je pourrais parler du financement. Vous
avez un projet, mais pas les fonds qui suivent notamment en cas d’agrandissement ou autres. Nous
sommes livrés à nous-mêmes en quelque sorte.

Comment voyez-vous votre concept dans cinq années ?

Plus de points de vente. Etre présent un peu partout. Développer d’autres concepts autour du max
15. Développer et améliorer nos services. Il ne faut pas seulement penser au profit, mais améliorer
nos services. Pourquoi ne pas avoir une usine de production ?

P 11
Entrepreneur Corner
Le Club Africain des Entrepreneurs est né sous l’impulsion du groupe
Investisseurs & Partenaires afin de favoriser les échanges de bonnes
pratiques, d’expérience et d’opportunités d’affaires entre les entrepreneurs
accompagnés par I&P depuis 2002.
Il rassemble d’ores et déjà une soixantaine d’entreprises et a vocation à
s’ouvrir plus largement à moyen terme aux TPE et PME du continent. Le
Club propose aux entreprises membres des services à forte valeur ajoutée,
regroupés autour de quatre piliers fondamentaux :

FORMATION PLAIDOYER

VIE DE BUSINESS
RÉSEAU DEVELOPMENT

Rejoignez nous via www.clubentrepreneurs.africa



Grand Angle

Investir dans le secteur


de la santé en Côte d’Ivoire
Par Brigitte Abbé, Granh Daniel Djama, Jessica Miessi

Introduction
La Côte d’Ivoire dispose d’un nombre suffisant de qualité du plateau technique. Ainsi, le gouvernement à
praticiens dans la santé (selon les recommandations de travers le Plan National de Développement (PND) 2016-
l’OMS). Toutefois, avec des dépenses de santé représentant 2020 compte investir massivement dans le secteur de la
5,72% du produit intérieur brut (PIB 2014, selon l’OMS), santé en vue d’améliorer la qualité du plateau technique,
la Côte d’Ivoire est l’un des pays d’Afrique dépensant le l’accès aux soins et réduire la mortalité infantile. En tant
moins dans le secteur de la santé. De plus, l’espérance qu’acteurs majeurs du développement, les banques et les
de vie assez faible (53 années en 2015) et le fort taux de fonds d’investissement ne sont pas en reste.
mortalité infantile dû au paludisme amènent à se poser
des questions sur l’efficacité du dispositif actuel de santé. Comoé Capital, en tant que fonds d’impact, a vocation
Enfin, le constat général est assez décevant en ce qui à participer à cet élan. De ce fait, nous envisageons
concerne le niveau des infrastructures sanitaires du pays. nos premiers investissements dans le secteur courant
2019. Nous avons aussi voulu, à travers cette étude
Cette situation a poussé plusieurs acteurs privés et les apporter les informations qui faciliteraient des décisions
pouvoirs publics à réaliser des investissements en vue d’investissement pour les différents acteurs du secteur.
d’améliorer à la fois la capacité d’accueil mais aussi la

P 13
Entrepreneur Corner
I. Contexte sanitaire ivoirien
• Démographie : Estimée à 23 millions d’habitants, la
Moins de 15 ans %
population ivoirienne est jeune et urbaine.
RGP 1975 44,7
RGPH 1988 46,8
Structure par grands groupes d’âges
RGPH 1998 43,0
Grands groupes d’âges Effectifs RGPH 2014 %

0-14 ans 9.412.391 41,5

15-64 ans 12.692.981 56,0

65 ans et + 562.012 2,5 Population


ND 3.947
encore très
jeune
Taux de dépendance 78,6

• Analphabétisme : en 2017, le taux d’analphabétisation Côte d’Ivoire s’établit à 46,3% (seuil de pauvreté fixé à
était de 43,8% (selon le ministère de l’éducation nationale). 737 FCFA par jour) et 70% des emplois sont considérés
Même si cette évolution va en s’améliorant, son niveau comme vulnérables avec un poids de l’informel compris
reste assez élevé et les habitudes des populations sont entre 85 et 90%.
impactées par des croyances (excision) ou des tabous
alimentaires, entraînant une prolifération de certaines • Accès aux infrastructures vitales : seuls 60,5% de la
maladies telles que le VIH ou le diabète. population à accès à l’eau courante et 61,9% à l’électricité
(source : INS, 2014).
• Pouvoir d’achat des populations : selon l’Institut
National de la Statistique (INS), le taux de pauvreté en

• Profil épidémiologique

Causes de décès

Maladies infectieuses et parasitaires

18% Néonatalité et maternité


29%
3% Infections respiratoires

9% Blessures

Maladies cardiovasculaires
11% 19% Carences nutritionnelles
12%
Autres causes

• Focus sur la mortalité maternelle et infantile : la de 5 ans demeure encore très élevée en Côte d’Ivoire et
mortalité maternelle était de 645 pour 100 000 naissances se situe à 108 pour 1000 naissances vivantes en 2012. La
en 2015 selon le ministère de la santé. Quant à la vaccination demeure une des initiatives importantes de
mortalité néonatale, elle était estimée à 38 décès pour lutte contre la mortalité infantile. La couverture vaccinale
1000 naissances en 2012. La morbidité chez les enfants de des enfants de 0 à 11 mois pour la 3ème dose du vaccin
moins de 5 ans est dominée par la malnutrition (43% des pentavalent est très élevée et varie de 79 % à 107 % dans
cas), les infections respiratoires aigües (IRA), le paludisme les régions sanitaires.
et les anémies. La mortalité chez les enfants de moins

P 14
II. Chiffres clés du secteur de la santé en
Côte d’Ivoire

1 Sage-femme
1 médecin pour pour 995 femmes
6 652 lits ouverts en
5 303 habitants en âge de procréer
2016 (0,3 à 0,4 lit pour
(norme OMS à 10 000 (norme OMS à 3 000
1000 habitants)
habitants) femmes en âge de
procréer)

1 infirmier pour
3 lits sur 4 ouverts le Moins de 5% de la 1 932 habitants
sont au public population est assurée (norme OMS à 5 000
habitants)

III. Déterminants du marché


De notre analyse, il ressort que les principaux déterminants La qualité du plateau technique
pour le développement d’un réseau de cliniques privées Ce point est important à la fois pour attirer les meilleurs
sont : médecins mais aussi les patients. En effet, la mauvaise
qualité générale des plateaux techniques en Côte d’Ivoire
L’évolution démographique et sociologique permet aux établissements ayant de bonnes infrastructures
L’évolution démographique (taux de natalité à 2,6%) est d’accroître leur fréquentation. L’exemple le plus flagrant
un facteur important impactant l’activité des cliniques est celui de la Polyclinique Farah à Abidjan.
privées Médecine Chirugie Obstétrique (MCO). De
plus, l’urbanisation croissante et la baisse progressive de Les prix proposés par les cliniques impactent leur niveau
l’analphabétisme devraient impacter ce secteur. Toutefois, de fréquentation
la population ivoirienne étant jeune (97,5% de la Le pouvoir d’achat des populations étant faible, le prix
population a moins de 65 ans) le profil épidémiologique est un facteur important impactant la fréquentation des
est différent et la capacité des cliniques MCO à traiter les centres de santé. Aussi, le faible taux de couverture des
maladies les plus fréquentes (paludisme notamment) est assurances renforce cet état de fait.
un déterminant important.
La concurrence du secteur public et la gratuité des soins
Le taux de couverture des assurances s’améliore, impactant (public, ONG, organismes internationaux, organismes
le secteur confessionnels) impactent l’activité des cliniques MCO
Moins de 5% de la population ivoirienne est couverte par La faiblesse du dispositif de santé entraîne une implication
l’assurance. Ce facteur, joint au faible pouvoir d’achat des forte de tiers comme les ONG ou les organismes
populations et aussi à l’analphabétisme, entraînent un internationaux afin de faciliter l’accès des populations aux
taux de fréquentation assez faible des cliniques. Toutefois, centres de santé. De plus, l’Etat ivoirien a instauré il y a
le développement de l’assurance maladie universelle quelques années, la gratuité des soins. Cette gratuité n’est
(AMU) et de la micro-assurance devraient favoriser pas réelle aujourd’hui mais pourrait à terme impacter
l’augmentation du taux de fréquentation des cliniques. l’activité des cliniques MCO privées.

La compétence des médecins et les recommandations des La croissance du secteur sera portée par le dynamisme
praticiens économique et l’attractivité du pays.
La compétence des médecins dans un centre de santé Le développement économique et l’émergence d’une
donné a un impact immédiat sur la fréquentation de ce classe moyenne vont impacter le secteur de la santé.
centre. En effet, le nombre assez faible de praticiens fait Ainsi, le secteur sera tiré par la nouvelle classe émergente
que la réputation des meilleurs est sue des patients. De mais aussi par le tourisme médical du fait de la visibilité
plus, plusieurs praticiens, notamment du secteur public internationale du pays à la suite de bonnes performances
orientent les patients vers des cliniques partenaires si la macroéconomiques.
prestation ne peut pas être réalisée dans leur centre.

P 15
Entrepreneur Corner
IV. Secteur des cliniques MCO
(Médecine, Chirurgie, Obstétrique)
Offre : Le secteur privé prestataire de soins est constitué de
2036 structures à but lucratif et non lucratif. Il faut noter
que selon un recensement effectué par le ministère de la
santé en 2016, 70% des centres de santé en Côte d’Ivoire
étaient illégaux (407 établissements sanitaires privés
en règle sur 1.254 et 263 centres de soins infirmiers sur
591 sont légaux). Il existe une association des cliniques
privées dénommée Association des Cliniques Privées
de Côte-d’Ivoire (ACPCI) qui compte 70 membres. Les
cliniques les plus importantes (en termes de capacité ou
qualité du plateau technique) restent la PISAM (126 lits),
Polyclinique Farah (110 lits) ou le Groupe Novamed dans
lequel a investi le fonds Amethis.

Demande : Nous avons eu du mal à estimer la demande


réelle pour l’offre des cliniques MCO. Toutefois, le nombre
de lits pour 10.000 habitants en Côte d’Ivoire étant assez
faible (3 à 4 lits) comparativement à des pays comme le
Ghana (9 lits). Il existe donc une demande potentiellement
importante en termes de lits pour des MCO à créer. Il faut
aussi noter que selon les chiffres du ministère de la santé,
en 2017, 68 % de la population ivoirienne vit à moins de 5
km d’un centre de santé, contre 44 % en 2012.

Fournisseurs : Les fournisseurs sont de tout ordre


notamment les entreprises de gestion des déchets (qui
doivent être agréés par le CIAPOL), les fournisseurs de
fluides médicaux (Air Liquide, SOA CI, Med All etc.), les
entreprises d’entretien, de restauration, d’informatique
etc. Les fournisseurs les plus importants restent les
Crédits photo : Créateur : SEBASTIEN RIEUSSEC
Crédits :AFP : Droits d’auteur :AFP or licensors fournisseurs d’équipements comme Intermedic,
Medequip, Tym Medical, Polymed etc.).

V. Secteur pharmaceutique
L’enquête menée par l’OMS/HAI en 2013 et 2014 par la
DPML et le PNDAP a révélé que la disponibilité moyenne
de tous les médicaments était de 31,6 %. Ce taux de
disponibilité baisse dans les villes reculées de l’intérieur
du pays en moyenne à 20%. Cette chute s’explique par des
raisons logistiques et le fait que la population ivoirienne
est concentrée à Abidjan (25% de la population nationale).

Le poids de la contrefaçon présente des risques


sanitaires importants
Des travaux de recherche menés par l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS), publiés en 2017 notent
qu’un médicament sur 10 en circulation dans les pays à
revenu faible ou intermédiaire est, selon les estimations,
soit de qualité inférieure, soit falsifié. Ces médicaments
engendrent 100 000 de morts par année. Le taux de
médicament contrefait en circulation en Côte d’Ivoire se
situe entre 30% et 40 % et génère 30 milliards de FCFA de
perte pour l’état Ivoirien.

En 2014 le secteur pharmaceutique privé occupait une


place prépondérante dans le système de santé et couvrait
entre 80 et 90% de l’offre en médicaments. Ce secteur
pharmaceutique privé comprend essentiellement :
• 9 unités de production de médicaments, dont 4 en activité pixabay.com
produisant moins de 10% % du marché pharmaceutique

P 16
national. Le solde étant importé. (33% du marché), Lic pharma (18%), Pharmivoire
• 5 grossistes-répartiteurs (UBIPHARM, COPHARMED, Nouvelle (12%), Laboratoire Pharmaceutique de Côte
DPCI, TEDIS PHARMA CI, CODIPHARM) qui importent d’Ivoire (26%). Ainsi que la présence de deux nouvelles
plus de 90 % de leurs produits ; industries : Pharma5 et SAIPH qui sont en processus
• 1100 officines privées de pharmacie ; d’installation. En Côte d’Ivoire, cinq (5) grossistes
assurent la distribution du médicament, garantissant
La production locale de médicaments ne couvre que une accessibilité géographique de façon régulière sur
10% des besoins toute l’étendue du territoire national. Les grossistes-
Les médicaments fabriqués en Côte d’Ivoire sont répartiteurs sont des établissements qui assurent le lien
distribués sur un marché qui s’étend à l’ensemble des pays entre les laboratoires fabricants et les officines privées
de l’UEMOA et à certains pays dans la zone CEMAC où les de pharmacie ou les structures sanitaires. 90 % des
réseaux de distribution francophones sont implantés. La médicaments commercialisés dans le pays sont importés
Côte d’Ivoire représente donc le marché le plus important de l’étranger notamment de la France et les autres 10 %
des pays de l’Afrique de l’Ouest francophone. Le système sont fabriqués localement. Il s’agit pour le secteur public
d’approvisionnement de médicaments au sein du pays de la Pharmacie de la Santé Publique (PSP), et pour le
implique deux acteurs à savoir les producteurs et les secteur privé de : COPHARMED, DPCI, TEDIS PHARMA
distributeurs auxquels s’ajoute la Nouvelle PSP. La Côte CI, CODIPHARM, UBIPHARM.
d’Ivoire dispose de cinq unités de production active en
2018. A savoir, Olea qui détient 35% du marché, Cipharm

VI. Secteur de l’imagerie médicale

pinteresst.eu

Nombre de scanners et IRM en 2013


(pour 1 million d’habitants)
0,08
Ghana 0,16
0,16
Kenya 0,25
0,14
Sénégal 0,35

0,06
Burkina Faso 0,65

Côte d’Ivoire 0,15


0,69

Togo 0,15
0,73

Maroc 0,36
1,21

Indice IRM Indice Scanner

P 17
Entrepreneur Corner
Même si la demande en imagerie médicale est difficilement filiale du conglomérat américain GE, leader dans le
quantifiable, elle reste corrélée au développement du pays domaine des procédés et diagnostics par imagerie.
et aux politiques publiques : L’entreprise a racheté le français CGR en 1987, et ainsi a
• L’offre de scanners : Environ 30 structures disposent d’un mis la main sur la médecine nucléaire et l’IRM. CareTech
scanner. L’indice Scanner de la Côte d’Ivoire est de 0,69 et NSIA Technologies gèrent la carte de General Electric
scanner pour 1 million d’habitants (2013), stable depuis Healthcare. NSIA Technologies gérait jusqu’à présent la
quelques années. Ce ratio est supérieur à celui de pays carte General Electric mais la relation tend à s’arrêter au
comparables ((Cameroun, Ghana, Sénégal) mais reste de profit de Caretech.
loin en deçà de celui des pays comme la Tunisie (8,9 en • Siemens Healthcare : entreprise allemande présente
2013) et le Maroc (1,21 en 2013). dans le domaine de l’imagerie médicale, du diagnostic
• L’offre d’IRM : 6 centres disposent d’IRM (CIMA, CMIDA, de laboratoire, des systèmes d’information hospitaliers et
IRIMA, GMP, La Rosette, NOVACARE). L’indice IRM de la des solutions auditives. ELSMED gère la carte de Siemens
Côte d’Ivoire est de 0,15 IRM pour 1 million d’habitants Healthcare en Côte d’Ivoire.
(2013). Bien qu’étant plus élevé par rapport à celui de • Philips Medical Systems : entreprise hollandaise a
pays comparables (Cameroun, Ghana), il reste cependant fait l’acquisition d’ATL, une société spécialisée dans les
de loin en deçà de celui des pays comme la Tunisie (2 en ultrasons. INTERMEDIC gère la carte de Philips en Côte
2013) ou la France (10,13 en 2013). d’Ivoire.
• Acerde Entreprise française, spécialisée dans les
Au niveau mondial, le secteur de l’imagerie médicale est composants pour les équipements médicaux.
dominé par des multinationales telles que : • Sony Medical : filiale d’une multinationale japonaise
• Canon : qui a racheté le pôle médical du japonais Toshiba. spécialisée dans l’électronique grand public, diversification
Solumedci gère la carte de Canon en Côte d’Ivoire. dans l’imagerie médicale.
• General Electric Healthcare: une entreprise américaine,

Structures des charges Centre d’Imagerie

Hausse Baisse Total

100%
100%
90%
80%
70%
60%
-41%
50%
40%
30%
20%
-7%
10%
-48%
-7%
0%
Consommables Salaires Dot amo. Résultat Net

On constate que la charge la plus importante reste la charge du personnel puis les consommables. Les consommables
sont composés des produits d’injection pour le contraste des sondes, des électrodes ou des protections anti radiations. Les
centres d’imagerie médicale ont besoin d’un personnel nombreux et qualifié. Les secrétaires médicaux sont essentiels
pour assurer la bonne planification et donc du taux d’occupation des machines. Les médecins radiologues pour la
plupart du temps sont des professions libérales et donc ne sont pas pris en comptes dans le compte de résultat.

P 18
VII. Autres activités du secteur de la santé

La médecine traditionnelle vers les autres continents (Europe, Amérique, Asie) et est
Le ministère de la santé a travaillé à l’intégration de basée en Côte d’Ivoire. MEDICIS Assistance a notamment
la médecine traditionnelle dans le dispositif médical établi des partenariats avec des compagnies d’ambulances
du pays. Ce secteur compte plus de 8500 Praticiens de aériennes telles que IAS ou Maxair.
Médecine Traditionnelle (PMT) regroupés par spécialité
(21). Cependant, 1445 ont été reconnus par le ministère
de la santé et l’OMS en 2013. Plusieurs activités de
VIII. Investir dans le secteur de la santé
recherche et développement ont été réalisées et ont en Côte d’Ivoire
abouti à titre d’exemple à l’obtention d’autorisations
de commercialisation délivrées pour les Médicaments
Traditionnels Améliorés (MTA) (Dartran®, Dimitana®
et Baume ALAFIA®). En outre, on note l’ouverture en
septembre 2014 d’une unité de médecine traditionnelle
au CHU de Treichville dans le cadre d’un projet pilote.

L’évacuation médicale
Le secteur des évacuations médicales est assez peu
développé en Côte d’Ivoire. Un acteur public (le SAMU)
et un acteur privé international (MEDICIS) dominent ce Pour un acteur du capital-investissement ou une banque,
marché en Côte d’Ivoire. plusieurs axes peuvent être envisagés pour investir dans
Selon les chiffres des professionnels du secteur, chaque une clinique MCO, un centre d’imagerie médicale, un
année les évacuations sanitaires de la région vers l’Europe, laboratoire ou tout autre sous-secteur de la santé. On peut
le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord coûtent 50 milliards citer entre autres :
F CFA. • Le renforcement du plateau technique : La croissance du
pouvoir d’achat de la population entraîne la croissance
• Le SAMU (Service d’Aide Médicale d’Urgence), créé en des évacuations sanitaires à l’étranger du fait de la qualité
1976, est un établissement Public National, composé de : assez pauvre du plateau technique. Les cliniques les plus
importantes de la Côte d’Ivoire telles que la PISAM
• un Centre de réception et de régulation des appels. réalisent des investissements pour combler ce déficit.
• un Service Mobile d’Urgence et de Réanimation • L’augmentation de la capacité d’accueil : la capacité
(service des ambulances). d’accueil des centres de santé est en dessous de la demande
• un Centre de traitement des Grands Brûlés qui assure réelle et des investissements permettant d’accroître cette
la prise en charge thérapeutique des brûlés. capacité d’accueil en phase avec le profil démographique
• un Centre d’Hémodialyse pour patients souffrant de chaque ville, peut être un investissement intéressant.
d’insuffisance rénale chronique. • La mise à niveau des infrastructures : les constructions
• et une antenne régionale à Yamoussoukro. de plusieurs cliniques ne respectent pas les normes en
vigueur dans le secteur. Des investissements pour les
Sa mission est de : mettre à niveau peuvent être envisagés.
• planifier, organiser et de développer des secours • Le développement de l’offre locale : la faible production
d’urgence sur l’étendue du territoire national. Tout ceci locale de médicaments (7%) et d’équipements médicaux
se fait en coordination avec les services existants que rendent intéressants des investissements dans la
sont le Groupement des Sapeurs-Pompiers Militaires production de médicaments et d’équipements.
(G.S.P.M), le Groupement Aérien de Transport et Le renforcement des fournisseurs au niveau de :
de Liaison (GATL) et plus généralement toutes les • La technologie & le système d’information : Les cliniques
formations relevant des Forces Armées Nationales de MCO en Côte d’Ivoire souffrent pour la plupart de
Côte d’Ivoire et le cas échéant, des autorités de Police. l’absence de système d’information permettant de piloter
• assurer le ramassage, le transport et l’évacuation leur activité. Elles utilisent la plupart du temps un logiciel
sur les formations hospitalières des accidentés de la comptable uniquement. De plus, certains systèmes simples
route, des victimes des sinistres et calamités, et d’une (utilisation de tablettes, gestion de l’historique client, etc.)
manière générale de toutes les personnes dont l’état permettent d’améliorer l’expérience client.
de détresse nécessite des soins et interventions urgents • Les activités de nettoyage ou de lingerie : Celles-ci ne
indispensables à leur survie. sont pas à niveau. Le nettoyage biomédical doit répondre
Source : (SAMU-CI) à certaines règles et celles-ci ne sont pas respectées dans
la majorité des établissements sanitaires, car le nettoyage
• MEDICIS Health Services (international-assistance- reste géré par l’informel.
group.com) : Fondé en 2007, MEDECIS Assistance est • Les déchets médicaux : la sensibilité de ces déchets
une société internationale d’assistance médicale basée en nécessite un certain savoir-faire et des équipements
Afrique de l’Ouest. Elle a pour mission le rapatriement/ adaptés (type d’incinérateurs) pour les prestataires. Cette
l’évacuation sanitaire dans toute la région ouest africaine activité est gérée essentiellement par le secteur public ou
l’informel.

P 19
Entrepreneur Corner
Le lexique de l’entrepreneur

Sébastien Morokro Laureen Kouassi Olsson


PDG de Petro Ivoire Directrice d’investissement
chez AMETHIS

Management Buy Out «MBO»


le cas Petro Ivoire / Amethis
Pour la première de notre nouvelle rubrique, nous nous penchons
sur un thème qui a fait sensation au mois de décembre 2018. Le
Management Buy Out d’Amethis Finance au capital de Petro Ivoire.
Que signifie ce terme technique propre aux fonds d’investissement
? Qu’est-ce que cela implique pour les sociétés concernées ? Les
acteurs de Petro Ivoire et d’Amethis se prononcent sur cette première
opération dans l’espace UEMOA.

P 20
E
n juillet 2013, Petro Ivoire ouvrait au travers d’une prise de participation
son capital à hauteur de 39% à minoritaire au capital, sur une période
Amethis Finance. Fleuron de limitée. Arrivée à terme, nous avons
l’économie ivoirienne, Petro Ivoire obligation de retirer les fonds engagés.
est l’un des trois grands distributeurs de
produits pétroliers et gaziers en Côte Ce retrait peut se faire de plusieurs manières :
d’Ivoire. En 2013, son fondateur, Mathieu une revente à des investisseurs, à un acteur
Kadio-Morokro avait l’ambition de renforcer du secteur ou aux dirigeants/employés de
ses positions nationales et concrétiser sa l’entreprise. Dans ce dernier schéma, nous
stratégie d’expansion. Pour Amethis Finance, parlons de MBO.
il s’agissait de traduire son engagement
d’investissement durable au profit du En français, le rachat avec effet de levier
développement de l’Afrique via une aide par le management est un mécanisme par
financière et technique. lequel des banques et investisseurs extérieurs
financent l’équipe de management en place
La collaboration a été entière et a permis une dans le but qu’elle acquière la société.
excellente performance lors de la cession des
parts d’Amethis Finance en décembre 2018.
Une cession qui signe la première opération M. Kadio-Moroko, expliquez-nous en
de MBO (Management Buy Out) réalisée en quoi une telle opération peut-elle être
zone UEMOA. bénéfique ?

Laureen Kouassi-Olsson, Directrice D’abord l’accompagnement et le partage


d’investissement chez Amethis Finance et d’expérience dus au processus de capital
Sébastien Kadio-Morokro, PDG de Petro investissement permettent de renforcer
Ivoire reviennent sur cet épisode et nous l’entreprise dans l’atteinte de ses objectifs.
expliquent le mécanisme et ses implications : Cependant, il est tout aussi important de
garder le contrôle de son entreprise : ce qui
Mme Kouassi-Olsson, pouvez-vous nous est rendu possible par une telle opération.
en dire plus sur ce mécanisme ?

Les acteurs de capital investissement ont


vocation à accompagner des entreprises

Situation avant le MBO Dans l’intervalle Situation après le MBO

Banques
15% et/ou
Investisseurs
15% 15%
30%
Prêt Remboursement
du Prêt
40%
15% 70%
Créateur de
l’entreprise

Amethis
Personnes Physiques Personnes physiaues
Créateur de l’entreprise Rachat de Retour de Créateur de l’entreprise Autres fonds
Autres fonds d’investissement part part d’investissement

Amethis

P 21
Entrepreneur Corner
La boîte à outils

Canva rend le design


à la portée de tous
La boîte à outils de l’entrepreneur est une rubrique qui présente
des solutions qui facilitent la vie de tous les jours pour les
entrepreneurs. Un produit ou un service à forte utilité est
ainsi détaillé pour vous. Pour ce premier numéro, nous nous
intéressons à l’outil de création graphique en ligne : Canva.

Le design est l’ambassadeur silencieux de l’image sont TOUS personnalisables à souhait ! Et c’est là où
de marque d’une entreprise Canva devient un outil magique. On sélectionne le
design qui nous plaît, on y ajoute une petite touche
En tant qu’entrepreneurs, nous avons bien souvent personnelle, et c’est prêt ! Rien de plus.
de nombreuses idées qui nous trottent dans la tête
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prestataires externes - c’est bien ! Et si vous disposiez pixabay.com pour trouver l’image parfaite.
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complet: il permet de faire des visuels, des posters, des payant de $12.95 (environ 7 500 FCFA).
présentations, etc. comme un pro.

Canva est facile à prendre en main

Pour les entrepreneurs qui n’apprécient pas toujours le


fait de télécharger un logiciel, il suffit d’une inscription
en 3 clics sur www.canva.com pour se lancer.
Canva privilégie le « drag & drop » (faire glisser et
déposer des éléments à l’aide de la souris). Les designs
sont quant à eux sauvegardés automatiquement dans
le cloud. On peut donc y accéder via n’importe quel
appareil et n’importe quand, afin de les télécharger ou
de les modifier.
Canva facilite ainsi le travail collaboratif en
permettant ainsi à des amis ou collaborateurs de voir
et commenter vos visuels avant de les rendre publics.

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aider à trouver l’inspiration

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de 50.000 designs professionnels. Ces 50.000 designs

P 22
Startup Corner

Kevin Sesse,
Fondateur de
monartisan.ci :
« Nous grandissons
tout doucement et
bien.»

Monartisan.ci est né en 2017 et est une plateforme de mise en relation entre artisans et particuliers et/ou
entreprises. Après une année d’exploitation, la start-up est dorénavant rentable et change de modèle pour plus
de revenus. Quels sont les ingrédients du succès ? Entretien avec Kevin Sesse, le fondateur.

Pouvez-vous nous présenter votre start-up ? bâtiment, les services tels que la plomberie, la menuiserie,
Monartisan est une plateforme en ligne qui a pour la peinture…
vision de pouvoir réinventer l’économie informelle
en la rendant plus structurée, plus prospère grâce au
digital. Nous essayons d’apporter plus de revenus, plus de Comment vous vient l’idée de création de votre start-up ?
visibilité aux artisans qui sont issus du secteur informel en
les référant et en permettant l’accès à leurs services grâce à Cela vient déjà d’une expérience professionnelle. J’ai été
une plateforme web et une application mobile. bercé dès l’enfance dans un milieu où il y avait ces corps
L’artisanat est un grand secteur et nous avons donc voulu de métier. Le fait est qu’aussi ces personnes avaient de la
rester sur ce qui est services parce que c’est dans ce créneau compétence mais peinaient à vivre décemment, à générer
que nous avons identifié de la valeur et aussi en tant des revenus pour scolariser leurs enfants. Ensuite en
qu’entreprise qui veut générer des revenus. Nous couvrons changeant d’environnement, je me suis rendu compte que
donc une vingtaine de corps de métier que ce soit dans le des personnes de leur côté également peinaient à trouver

P 23
Entrepreneur Corner
de bons prestataires pour leurs services à domicile. Même pourquoi pas s’attaquer à d’autres villes de l’intérieur du
en cas de recommandation, il était difficile de savoir les pays comme San-Pédro, Yamoussoukro et Bouaké…
compétences de celui qu’il fallait solliciter. L’idée m’est
donc venue de connecter cette demande non satisfaite face
aux artisans que je connaissais.
«Dans les six prochains
Comment se porte monartisan aujourd’hui alors ?
mois, nous voulons
On peut dire grosso modo que monartisan se porte
bien. Nous avons commencé sur un axe grand public/ couvrir toute la ville
particuliers et aujourd’hui, nous avons développé un
portefeuille B2B où nous travaillons également sur de d’Abidjan et pourquoi
grands projets. Sans dévoiler de chiffres, je peux dire
qu’aujourd’hui la start-up est rentable. Et notre vision pas s’attaquer à d’autres
est d’être petit, mais de générer le plus de revenus. Il y
a des modèles dans le e-commerce qui misent sur plus villes de l’intérieur
de logistique et de communication, mais nous voulons
rester petits et grandir tout doucement. Aujourd’hui, du pays comme San-
sur tout ce qui constitue des gros projets « entreprises »,
nous sommes à 60 % de chiffre d’affaires et pour ce qui Pédro, Yamoussoukro et
est des particuliers, nous sommes autour de 40%. Nous
avons aussi développé un axe de partenariat qui nous Bouaké…»
permet d’avoir des revenus avec des quincailleries, des
distributeurs et des industriels également.
Quelle est donc l’ambition de votre start-up dans les
Et qu’en est-il au niveau des requêtes sur la plateforme, cinq prochaines années ?
vous pouvez avancer des chiffres ?
Même en étant réaliste, notre ambition est d’être le leader
Au cours de l’année 2018, nous avons eu 280 clients dans la mise en relation artisans-clients dans toute la zone
particuliers, pour les commandes validées et traitées. Au francophone que ce soit de la Guinée au Sénégal où nous
niveau des entreprises, nous nous sommes concentrés sur avons déjà quelques partenariats et comptons y aller avec
six gros marchés. Nous avons notamment travaillé pour le d’autres entrepreneurs en joint-venture sur ce marché
VITIB et d’autres entreprises… d’ici à la fin de l’année 2019.

Quels sont les challenges que vous rencontrez au cours Vous avez été lauréat du prix de l’entrepreneur
de votre développement africain BMCE, pouvez-vous nous en dire plus et aussi
que vous inspire ces récompenses dont notamment le
Le principal challenge, c’est de pouvoir grandir. Nous prix ivoirien d’excellence 2018
sommes allés doucement. Parce que ce n’était pas facile.
Pour des corps de métier où il faut se déplacer parfois C’est la quatrième édition et j’ai été le premier ivoirien à
jusqu’au domicile des clients, il a fallu baliser plusieurs arriver jusqu’en finale sur les quatre éditions et être revenu
choses. Actuellement, nous sommes en pleine refonte de avec un prix, ce n’était pas évident. Nous étions trente
notre technologie. Nous faisons sortir ce mois-ci (janvier finalistes et il y avait une vingtaine d’anglophones, et nous
2019) une application avec l’opérateur MTN sans oublier la les francophones étions un peu défavorisés. Mais l’idée
refonte de notre site web qui sera disponible dans le même était de défendre les couleurs nationales. Et c’est l’un des
temps. Pour ce qui est de la technologie, tout est validé. prix qui permette réellement de pouvoir déployer l’idée
Le challenge aujourd’hui, c’est de pouvoir communiquer pour laquelle vous avez la subvention (50,000 $), cela a
parce que nous avons changé de modèle. Nous étions sur été vraiment une superbe nouvelle parce que nous avons
un modèle de mise en relation aujourd’hui, nous avons travaillé dessus pendant deux années. Il y a eu aussi le prix
concrétisé plusieurs services avec des prix fixes. Nous national d’excellence cette année. Ce sont deux prix qui
ne faisons plus la mise en relation, mais nous achetons nous motivent à aller de l’avant. Il y a une reconnaissance
dorénavant les services aux artisans et les revendons au plan national et aussi international. Mais cela met aussi
aux clients. Avec le changement de modèle, le challenge la pression. Parce que nous avons de l’appui aussi, et il va
aujourd’hui est de lancer véritablement ce modèle parce falloir prouver que nous méritions ces appuis. Il y a donc
que cela nous permet d’aller plus rapidement. Le modèle beaucoup de pression mais aussi beaucoup d’ambition
de mise en relation nous permettait d’aller dans les coins derrière ces prix.
et recoins. Le modèle de mise en valeur des services nous
permet d’aller plus rapidement. Dans les six prochains
mois, nous voulons couvrir toute la ville d’Abidjan et

P 24
Entrepreneur Corner
Nos Actionnaires

Société Générale Côte d’Ivoire s’allie avec


Etudesk pour lancer le challenge
#JEDECROCHELEJOBSG

Etudesk SAS est une entreprise spécialisée dans la conception de technologies destinées à l’éducation. Sa plateforme de
cours en ligne www.etudesk.com a été choisie par la Société Générale de Côte d’Ivoire (SGCI) pour porter le challenge
#JEDECROCHELEJOBSG pour recruter un expert formation.

Devenez expert formation

Les candidats sont invités à remplir un dossier de candidature sur https://www.etudesk.com/jedecrochelejobSG. Quatre
finalistes seront sélectionnés par un jury Société Générale Afrique de l’Ouest et Etudesk puis seront contactés pour
participer à un workshop à Abidjan. Le grand gagnant qui pourra être présent à Abidjan et financer son voyage, sera
désigné lors du workshop organisé par la Société Générale Afrique de l’Ouest le 3 mai 2019 et intègrera le processus de
recrutement de la Société Générale après un entretien avec le DRH Afrique de l’Ouest, pour tenter de décrocher le job
d’expert formation basé à la direction régionale à Abidjan. En cas d’ex-aequo, un tirage au sort sera effectué par la Société
Générale Afrique de l’Ouest et Etudesk.

P 25
Entrepreneur Corner
I&P et le Gouvernement Princier de Monaco signent
un accord pour créer le premier fonds d’impact dédié
à l’éducation en Afrique
Investisseurs & Partenaires (I&P) et le Gouvernement Princier ont signé à la mi-janvier à Monaco un accord de
partenariat afin de créer le premier fonds d’impact consacré à l’éducation en Afrique. Lancé à l’horizon 2020, il aura
pour objectif de répondre aux enjeux d’accès, d’équité, de qualité et d’adéquation de l’éducation en Afrique.

pour résoudre ces problèmes, et de fait le secteur privé est


de plus en plus perçu comme un acteur complémentaire
dans le secteur de l’éducation » explique Jean-Michel
Severino, Président d’Investisseurs & Partenaires. Les
initiatives privées restent à ce jour limitées et très peu
de fonds ont été investis dans l’éducation, notamment
dans le domaine de l’investissement d’impact. À travers
la création d’un fonds d’impact dédié à l’éducation,
I&P et le Gouvernement Princier ont pour objectifs
de promouvoir une éducation accessible, équitable et
de qualité en Afrique. Alors que 50 % de la population
africaine a moins de 20 ans, et que 450 millions de
jeunes arriveront sur le marché de l’emploi d’ici à 2050,
le fonds visera également à promouvoir l’employabilité
de la jeunesse africaine en renforçant l’adéquation entre
M. Gilles Tonelli, Conseiller-Ministre des Relations les formations universitaires et professionnelles d’une
Extérieures et de la Coopération et M. Jean-Michel part, et les besoins des employeurs locaux et de la société
Severino, Président d’Investisseurs & Partenaires. d’autre part.
© Direction de la Communication/Mikael Alesi Le fonds permettra de financer et d’accompagner des
institutions éducatives privées, ou des entreprises de
l’écosystème éducatif produisant des biens, des services
et technologies essentiels à la résolution de ces enjeux.
Le premier fonds d’impact dédié à l’éducation sur le Plusieurs hypothèses d’investissement sont aujourd’hui
continent africain testées concernant les secteurs et critères d’investissement,
le périmètre géographique et les instruments financiers
La scolarisation des populations les plus vulnérables et la qui seront mobilisés. Une étude de faisabilité est en
formation des jeunes représentent des enjeux cruciaux cours de réalisation afin de déterminer les opportunités
pour le continent africain. Malgré des progrès indéniables et les freins liés à la création d’un véhicule d’impact
réalisés ces dix dernières années, les systèmes éducatifs dédié à l’éducation dans le contexte africain. Conduite
sont confrontés à un certain nombre de défis communs, par la FERDI (Fondation pour les études et recherches
tels qu’améliorer l’accès à l’enseignement, en particulier sur le développement international), l’étude permettra
pour les filles et les populations rurales, en garantir sa de mieux comprendre les défis africains en matière
qualité, et assurer une adéquation entre les formations d’éducation et d’identifier des bonnes pratiques en
dispensées et les besoins des marchés locaux du travail. éducation pouvant être développées et élargies par le
« Les gouvernements africains disposent de moyens limités secteur privé. Plus d’informations sur www.ietp.com

L’équipe d’I&P et de Monaco dédiée au projet, en compagnie des membres du Conseil Stratégique
© Direction de la Communication/Mikael Alesi

P 26
BLUE BAG est une firme spécialisée en
ingénierie entrepreneuriale basée à Abidjan et
dédiée à l’Afrique.

Levée de Subventions
pour Startups

Accompagnement
d’Initiatives Entrepreneuriales

Evènementiel

www.bluebagafrica.com
P 27
Une nouvelle solution
de financement pour
les entrepreneurs

www.comoecapital.com

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