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Droit Civil (Semestre 1)

PROPOS INTRODUCTIFS :

Aujourd'hui, les individus, les groupes familiaux ont des relations juridiques avec une
administration (publique) => c’est un rapport de droit public (privé + public).

2000 => code action sociale de la famille.

Droit privé + personnes/famille = Droit civil.

Droit de la famille inscrit dans le code civil (1804) => code napoléon.

Droit privé : Ensemble des règles régissant les rapports entre particuliers et les relations juridiques
entre l'Administration et les particuliers lorsqu'elles ne sont pas exorbitantes du droit commun.

Droit public : Ensemble des règles organisant l'État et ses démembrements, et régissant les rapports
entre la puissance publique et les particuliers.

_ Déclaration universelle des droits de l’homme 1748.


_ Convention européenne des droits de l’homme (adopte par le conseil de l’Europe) 1974.
_ Pacte des Nations Unis sur les droits civils et politiques 1966 (France 1980).
_ Convention des Nations unis relative aux droits de l’enfant 1990.
_ Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne 2000
 Ce sont des sources du droit des personnes et de la famille en plus du droit civil.

Évolution contemporaine des droits des personnes et de la famille :


_ 1804 : le droit donne une place plus grande à l’individu.
 1970 : droit de chacun à la vie privée
 1974 : majorité à partir de 18 ans
 1994 : renforce les principes relatifs au respect du corps humain
_ Affaiblissement de la famille.
 Mariage concurrencé par le PACS et le concubinage
 Jusqu’en 1970 : les époux au pouvoir dans la famille
 Différence sensible selon les filiales (légitime, naturelle…)

Titre I – LES PERSONNES PHYSIQUES

La personne est un être qui jouit de la personnalité juridique c'est-à-dire de l’aptitude à être titulaire
de droits et assujetti à des obligations.

Personnes => sujets de droits et d’obligations.

Tous les êtres vivants ne sont pas des personnes physiques, les animaux sont des objets de droit
(choses).
Jusqu’au XIXe siècle, certaines personnes n’étaient pas comprises dans les personnes physiques :
_ Les esclaves : noirs ; exclus jusqu’au décret de 1848.
_ Les personnes qui ont commis des infractions soumis à la mort civile
 1854 pour que toutes les personnes soient considérées comme des personnes physiques.

Tout être humain à la personnalité juridique a l’aptitude à tout faire. Certains êtres humains ont des
faiblesses => système juridique augmente les faiblesses : mineurs / majeurs incapables.
 Ne peuvent exercer totalement leurs prérogatives juridiques.
 Régime d’incapacité juridique.

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Sous-titre I – LA PERSONNALITÉ

Aptitude de tous à être titulaire de droits et assujettis à des obligations.


 Individualisme.
 Chacun a un environnement juridique différent / propre => l’état des personnes.
 Les droits de la personnalité.

Chapitre 1 – L’EXISTENCE DES PERSONNES PHYSIQUES

Question de l’enfant conçu.


Question sur la définition du vivant et du mort.
Question sur les prélèvements d’organes.

Incertitudes car la médecine fait sans cesse des progrès.


Les disparitions => incertitudes sur l’existence d’un individu (régime de l’absence, régime de la
disparition).

SECTION I – LES CRITERES DE L’EXISTENCE DE LA PERSONNALITE

A partir de quand et jusqu’à quand un être humain est-il doté de la personne juridique ?

§ 1 – LES CRITERES DE L’APPARITION DE LA PERSONNALITE

L’individu acquiert par principes et entièrement la personnalité juridique.


La personnalité juridique de l’enfant conçu existe mais elle est partielle, conditionnelle.

A – LA PERSONNALITE PARFAITE DE L’ENFANT NE, VIVANT ET VIABLE

Le moment où l’enfant devient une personnalité juridique est à la rupture du cordon ombilicale. La
naissance extériorise l’aptitude d’un être humain à la personnalité juridique (être humain à part
entière).
Le droit ajoute des conditions particulières :
_ Il faut qu’il soit né vivant.
_ Il faut qu’il soit né viable.
L’enfant mort né est réputé n’avoir jamais été une personne.
L’enfant né viable, doit être né avec l’aptitude à survivre (exclu les enfants nés vivants qui ne
peuvent survivre).

Tout enfant qui naît (vivant et viable) accède à la personnalité juridique.

B – LA PERSONNALITE IMPARFAITE DE L’ENFANT A NAITRE

Enfant né => personnalité parfaite.


Enfant conçu => personnalité imparfaite.
Enfant non conçu => personnalité encore plus imparfaite.

ENC : la prise en compte par le droit est rare mais cela arrive (art. L.132-8 al.3 du Code des
assurances).
 Il est possible pour des parents de conclure un contrat d’assurance sur la vie, il peut profité à
un ENC lors de la souscription au contrat.

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EC : réglementation qui s’appuie sur une donnée naturelle, objective


 Conséquence juridique => EC est réputé né chaque fois qu’il y va de son intérêt (depuis le
droit romain).
 Ce principe est d’origine coutumière (pas dans le code civil).
 Art. 311 al.2 ; art.725 ; art.906 => l’enfant conçu à des droits.

Malgré cela, l’enfant conçu n’acquiert pas une personnalité juridique parfaite que l’enfant né vivant
et viable, c’est une personnalité juridique limitée, imparfaite.
_ Le principe ne prend en compte que les droits et n’ont pas les obligations (n’est soumis à
aucune obligation).
_ Pour l’enfant conçu, le droit primordial ne lui est pas reconnu. (Droit à la vie : il connaît
des exceptions pour l’enfant conçu ; 1975 => loi Veil : droit pour les femmes d’interrompre
leur grossesse).

 La loi Veil a légalisé l’IVG (avant 12 semaines).


 2001 : la loi Aubry qui a réformé le projet de la contraception avortive (pilule du
lendemain).
 L’assemblée plénière de la Cour de Cassation a jugé le 29-06-2001 que la mort donné à un
fœtus ne pouvait tombé sous la qualification pénale d’homicide involontaire (après 12
semaines).
 D.2001.Chron. 2907.obs. J. Pradel.
 D.2001.Jur 2917.obs. Y. Mayaud.
 Cass.Crim., 4 mai 2004, RDF 10-2004 p.42.

§ 2 – LE CRITERE DE LA DISPARITION DE LA PERSONNALITE

A – LA DISPARITION DE LA PERSONNALITE AVEC LA MORT

Les progrès de la médecine, les incertitudes rendent difficiles la détermination précise de la mort de
l’individu.

Arrêt Millaud => 2 juin 1993 => le Conseil d’État a estimé que la seule mort cérébrale suffisait
pour constater le décès d’une personne même quand l’individu est maintenu en vie somatique.
Cet arrêt semble en contradiction avec les textes existants.

On a cherché à redéfinir ce qu’était la mort.


 Art. R.671-7-1 CSP qui définit réglementairement la mort.

3 critères cliniques simultanément :


_ Absence totale de conscience et d’activité motrice spontanée.
_ Absence de réflexe du tronc cérébral.
_ Absence totale de ventilation spontanée.

Une activité motrice artificielle est un obstacle au prélèvement d’organes.

B – LE PROLONGEMENT D’UNE PERSONNALITE APRES LA MORT

1°) LA PROTECTION DU CORPS DU DEFUNT

Le droit protège l’intégrité spirituelle et corporelle.


Protection du corps du défunt : à la mort, l’individu devient une chose et on parle de copropriété.

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 D.1997.Jur.377 Labbee

a) L’utilisation du corps du défunt

Réglementée par les lois bioéthiques, les atteintes à l’intégrité du corps du défunt dans des
circonstances précises :
_ Soucis scientifique ou thérapeutique.
_ Intérêt privé (affaire Yves Montand) => pour découvrir des liens de filiation.
 D.1998.Jur.122 Malaurie.
 Possibilité de faire une autopsie (on peut pas s’y opposer).
 Prélèvements post-mortem.

Dans l’affaire Montand, l’épouse avait donnée son accord pour l’exhumation. La loi du 16 août
2004 est revenue sur la jurisprudence d’Yves Montand. Celle loi interdit les analyses génétiques
post-mortem, à part si le concerné de son vivant a donné son accord pour une exhumation, s’il s’y
est opposé, l’exhumation ne peut être faite.
 Art.16-11 al.2.

b) Les funérailles

Elles sont rapidement organisées, un médecin examine le défunt et atteste qu’il n’y a pas de
problèmes médicolégaux. Les proches parents peuvent décider du lieu, du mode de sépulture, du
caractère civil et religieux.
Les funérailles doivent être conforme à la volonté du défunt, à défaut d’actes testamentaires, la
dernière parole du défunt est prise en compte.
Lorsque la volonté du défunt n’est pas connue, la responsabilité revient à la famille.

Le mode de funérailles dépend de la volonté du défunt.


 Cass.Civ.1ère, 15 juin 2005 ? RDF 2005.Commu.n°193. B. Beignier.

2°) LA PROTECTION DE L’ESPRIT DU DEFUNT

Elle est révélée par le pouvoir reconnu à la volonté des individus de leur vivant au-delà de leur
propre mort.
Le testament est un acte juridique qui prend en compte la volonté de l’individu au-delà de sa mort.
 Art. 171.
Il est possible, pour des motifs graves, de célébrer un mariage alors que l’un des deux futurs époux
est déjà décédé.

Cette protection se révèle parfois indépendamment de toute manifestation de l’intéressé. La loi


prévoit la protection du droit moral d’un auteur sur son œuvre (Code de la propriété intellectuelle).
Droit perpétuel qui se transmet de générations en générations.

La jurisprudence protège la dignité de l’être humain au nom du respect qui lui est du en vertu de
l’article 16 du code civil.

Affaire Jean GABIN => cass.crim.21 oct. 1980


Affaire Mitterrand => Cass.Crim, 20 octobre 1998
Affaire du préfet Hérignac => Cass.Civ.1ère, 20 décembre 2000, D.2001.Chron.872, Gridel.

SECTION II – LES INCERTITUDES SUR L’EXISTENCE DES PERSONNES PHYSIQUES

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On n’a pas de preuves que l’individu soit encore vivant ou déjà mort. Ces personnes sont
considérées par le droit comme des personnes absentes mais quand on sait qu’ils ont été exposés à
un péril de mort, on attribue à ces individus la qualité de personne disparue.

§ 1 – L’ABSENCE

Le statut de l’absence résulte d’une loi du 28 décembre 1977.


 Art. 112 et suivant du code civil.
 Art. 1092 et suivant du code de procédure civile.

Ce régime distingue 2 périodes :


_ La période dite de présomption d’absence : on va juridiquement faire comme s’il était
toujours en vie.
_ La période dite de la déclaration d’absence : on va présumer que l’individu est mort.

A – LA PRESOMPTION D’ABSENCE ET DE VIE

Cette période suppose une constatation judiciaire. Il faut donner une date certaine, un point du
départ à cette période.

Quels sont les enjeux ?

Un enjeu public  La société (le ministère public) va être informé de l’absence.


Un enjeu privé  Il faut bien gérer les biens de l’intéressé.
Quand il s’agit d’un SDF ce sont les services sociaux qui s’en occupent.

C’est le juge des tutelles qui officie près du tribunal d’instance. C’est le juge naturellement
compétent mais lorsqu’il s’agit de mariés c’est un juge plus spécialisé qui est chargé de l’affaire : le
juge d’affaires familiales.
Outre les partis intéressés (famille, associés, amis, les créanciers de la société, proches parents), le
ministère public peut saisir le juge pour constater l’absence.

Quelles sont les conditions de cette constatation de l’absence ?


1) L’intéressé ne doit plus avoir été vu à son domicile ou bien à sa/ses résidences.
2) Cet individu ne doit plu avoir donné de nouvelles.
Cette période est appelée à durer au moins 10ans. Pendant ces 10ans, l’absent est présumé vivant.
Ainsi on va prendre soin de ses intérêts en mettant en place des mesures de protection d’ordre
patrimonial :
_ L’absent continu à bénéficier de son aptitude à succéder (il reste un héritier alors qu’il
n’est pas là).
_ Si l’absent était marié, le mariage n’est pas dissout de droit. Il faudra que l’autre conjoint
intente une action de divorce sinon le statu de mariage est conservé.
_ Les biens de l’absent seront gérés par un administrateur nommé par le juge.

Cette situation de présomption d’absence va cesser :


_ Si l’absent revient, réapparaît, si il donne des nouvelles par courrier.
_ Si on a la preuve de son décès.
B – LA DECLARATION D’ABSENCE ET DE PRESOMPTION DE MORT

Jugement déclaratif d’absence : la mort et non plus la vie devient la présomption légale en vertu de
l’Art 128 al 1.

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Si l’individu est décédé, la déclaration d’absence revient au tribunal de grande instance, lui seul est
compétent, apte à le déclarer mort.
Quelles sont les conditions pour qu’il y ait déclaration d’absence ?
_ Si personne n’a été diligent de cette absence, le délai est porté à 20 ans : nécessité à la
diligence.

 1ère conséquence  l’absent est présumé mort (si il était marié  dissolution
du mariage).
 2nde conséquence  la succession de l’intéressé est désormais ouverte.

Si l’absent est de retour après la déclaration de décès :


_ Annulation du jugement déclaratif de décès.
_ Pour les biens : ils vont revenir au revenant si ils n’ont pas disparus.
_ Si l’absent revenant était marié et qu’il y a eu remariage, le nouveau mariage est nul car il
y a bigamie.

§ 2 – LA DISPARITION

Ce régime a quelque chose en commun avec celui de l’absence.


 Il s’agit de l’incertitude sur la vie d’un être humain.

Mais pour la disparition, on sait que l’intéressé a été exposé à un péril de mort. Mais on n’a pas la
preuve car il n’y a pas de cadavre.

Ce régime a été conçu durant les guerres successives en France (colonialisme). Des soldats
disparaissaient, les familles voulaient des réponses à ces disparitions  le régime de disparition a
été conçu pour répondre à ces disparitions.
Il va permettre d’établir rapidement le décès de la personne.

Art 88 ordonnance du 23 août 1958.

Qui peut introduire l’action ?


_ Le ministère public (au nom du droit public).
_ Amis, famille (au nom du droit privé).

Qui est concerné par ce régime ?


_ Sont concernés tous les français disparus en France ou à l’étranger. Outre les français, tous
les étrangers ou apatrides dès lors que la déclaration intervient sur territoire français, a
condition d’être domicilié en France.

Deux conditions pour le régime de la disparition :


_ 1ère condition  pas de cadavre
_ 2nde condition  la disparition est intervenue dans des circonstances de nature à mettre sa
vie en danger.

Il existe de nombreux textes législatifs et particuliers dans cette matière qui prennent en compte ces
évènements.
Exemple : pour les naufragés, pour les victimes d’accidents aériens, pour les victimes de
catastrophe minière etc.…

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Le décès sera présumé être intervenu au jour de la disparition ou quelques jours après si les
circonstances font que le mort ai pu survivre quelques jours.

Si il s’agit d’un majeur capable, le prélèvement d’organes est autorisé.


Si on ne précise pas de refus de prélèvement on présume que les gens sains majeurs capables
consentent à ce prélèvement.

Les proches parents sont toujours sollicités pour prendre connaissance de la volonté du défunt.

 Art 16-9 l-1232-1 et suivants du C.S.P (Code de Santé Publique).

La situation des mineurs et des majeurs sous tutelle nécessite l’autorisation du tuteur ou bien de
ceux qui exercent l’autorité parentale  autorisation écrite la plus rapide possible.

Chapitre 2 – L’ETAT DES PERSONNES PHYSIQUES

L’état de la personne c’est son caractère unique (homme, femme…)

SECTION I – LES ELEMENTS DE L’ETAT DES PERSONNES

Particularités prises en compte par la société.


Le droit s’est surtout attaché aux relations de l’individu avec l’état (nationalité) et avec sa famille
(principalement la filiation de l’individu)
La doctrine moderne est beaucoup plus large.

Aujourd’hui sont pris en compte :


_ L’âge.
_ Le sexe.
_ La religion.
_ La profession.
o Conception extensive de l’état des personnes.
Favorisation du jeu de la discrimination des individus car on les classe de plus en plus précisément.
La race n’est pas un critère pris en compte.

§ 1 – LES ELEMENTS D’ORDRE NATUREL

Tous les éléments naturels ne sont pas pris en compte (la race).
Ceux pris en compte sont :
_ Le sexe.
_ L’âge.
_ La santé.

A – LE SEXE

La différence de sexe produit des conséquences juridiques.

On peut constater un mouvement qui tend à réduire la différence entre les sexes.

Exemple : _ Certains états confèrent un service militaire aux filles.


_ Mariage homosexuel (débats autour car la question ne s’était jamais posée).

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1°) LA DIFFERENCE DE SEXE

a) La constatation de la différence de sexe

Art 16 du C.D  le sexe de l’enfant est déterminé au moment de la naissance par une constatation
visuelle au regard de la morphologie du bébé.
D’un coté les hommes et de l’autre les femmes.
Il n’y a pas de place en droit français pour une troisième catégorie.
Il peut y avoir des problèmes d’ordre morphologique.

Certains enfants ont à la fois des caractères féminins et masculins  individu hermaphrodite.
Dans ce cas là, on demande au médecin de faire prévaloir le sexe masculin ou bien féminin, c’est à
dire le sexe qui prédomine.

Cette situation vaut une fois pour toutes et cela jusqu’à la mort.
Mais il arrive que des enfants une fois adolescents et adultes contestent cette constatation.

b) La contestation de la constatation – le transsexualisme

RDF 2005.étude n°18 MAUGER VIELPEAU : le transsexualisme et le code civil.

Le transsexuel, c’est une personne qui a la conviction profonde d’appartenir à l’autre sexe : ce peut
être une femme qui est persuadée d’être un homme ou bien un homme persuadé d’être une femme.
Cette conviction conduit le transsexuel à tout mettre en œuvre pour que son anatomie et que son
mode de vie soient le plus possible conformes à ses certitudes.
Cela suppose en pratique des interventions chirurgicales sans retour en arrière, traitements
d’hormones.
Cela relève de la vie privée.

Les juges ont été confrontés à des demandes de transsexuels qui ont demandé des changements
quant à leur identité civile.
_ Le prénom.
_ Changement de la mention de leur sexe dans les documents officiels.
Certains magistrats ont autorisé le changement de prénom, d’autres non.

La cours de cassation a tranché cette décision par une série d’arrêts rendus le 21 mais 1990 :
Ainsi refus de tout changement de prénom sur les documents officiels.

Argument : elle s’est fondée sur une définition du sexe, d’ordre génétique (chromosomes XX, XY),
il n’y a pas de doute sur l’identité chromosomique des individus.

25 mars 1992  la cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour violation de
l’Art 8 de la convention qui garantit à chacun le droit au respect de la vie privée.

« Le transsexuel se trouvait quotidiennement placé dans une situation globale incompatible avec le
respect dû à sa vie privée ».
Cela afin d’éviter des drames psychologiques.

L’homme devenu femme ou inversement n’appartient plus à la catégorie de son sexe d’origine.
Dés lors que la situation est reconnue par la loi, le mariage peut être possible.

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Pour l’adoption, légalement il n’y a pas d’obstacles mais dans la procédure, il peut y avoir différents
problèmes.
Même dans les hôpitaux publics, les médecins peuvent refuser de réaliser l’opération de
changement de sexe.

2°) L’EGALITE DES SEXES

 Evelyne MICOU
 Dictionnaire de la culture juridique

Dans la civilisation judéo-chrétienne, l’égalité des sexes est une préoccupation originelle (Adam et
Eve).
Dans la mythologie grecque, la boite de Pandore.

Le principe d’égalité des sexes existe, il est prévu par le préambule de la constitution de 1946.
Mais ce principe est déjà sou jacent depuis la révolution française. Le code Napoléon n’a pas
modifié les règles de l’ancien droit, napoléon n’a pas permis d’assurer l’égalité en droit homme
femme.
En 1938, les femmes mariées ne sont plus considérées comme incapable.
A partir de 1938, la femme mariée est soumise à son époux et ce jusqu’à 1993 (conquête de l’égalité
civile).
Article 14 de la convention européenne des droits de l’homme qui condamne toutes discriminations
entre l’homme et la femme.
Aujourd'hui, l’inégalité entre homme et femme est une exception, les différences tiennent à la
maternité. La femme a quelques avantages en matière de maternité.

B – L’AGE

Comme le sexe, le droit français a aboli toutes les inégalités civiles fondées sur l’age.
La question de l’age emporte des conséquences juridiques malgré le principe d’égalité. Des règles
qui déterminent un age légal fixé par la loi, ces règles emportent des conséquences juridiques
différentes (si on a atteint ou pas l’age légal).
18 ans => age de la majorité civile.
=> Conséquence juridique : on est capable juridiquement à 18 ans sinon avant on était incapable.
Pour adopter un enfant, l’age légal est 28 ans.
L’age légal de 13 ans, et l’age où l’enfant peut se prononcer sur l’adoption.

C – LA SANTE

C’est un élément qui lui aussi détermine, emporte des conséquences juridiques.
Ex : les maladies mentales peuvent conduire à un régime d’incapacité d’exercice de ses droits.
Lorsqu’un individu ne peut pas exercer lui même les droits qui assurent sa protection, le droit
organise la désignation d’un tiers qui prend la qualité de tuteur pour assurer les droits de l’individu
malade.
Un incapable majeur qui passerait outre ce régime, verrait ses actes annulés, ils seront nuls sans
effet.

§ 2 – LES ELEMENTS D’ORDRE SOCIAL

Ils sont nombreux : par exemple la profession, sa condition sociale, sa situation de fortune.
Ces éléments qui sont d’ordre patrimonial, sont limités : le plus connu est la fiscalité.

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Les professions :

Les personnes qui relèvent des professions médicales sont prises en compte juridiquement.
Conséquences civiles : article 909 du code civil.
Ce texte instaure une incapacité spéciale en matière de libéralité au détriment des personnels
soignants. Ce que l’on veut éviter, c’est le risque qu’une personne gravement malade,
psychologiquement, cherche par des avantages patrimoniaux a éviter l’inévitable et qu’une
personne du médical profite de ça. Le personnel soignant n’a pas le droit de recevoir des fonds d’un
malade lors de son décès.
Le droit de consommation s’attache à la qualité professionnelle de l’individu pour instaurer des
règles protectrices pour les consommateurs.

La condition matrimoniale :

Produit des conséquences juridiques beaucoup plus sensible. Le statut d’époux définit un régime
très complet des droits et obligations personnelles, des obligations patrimoniales des époux.
Le PACS est l’union libre détermine des statuts bien moins élaborés. On parle pour le PACS de
statut matrimonial minimum.
La nature de l’affiliation a de moins en moins de conséquences juridiques. L’ordonnance du 4 juillet
2005 instaure par principe et de manière généralisée, l’égalité parfaite selon l’affiliation.

Ce sont des éléments très généraux, ils ne permettent pas d’individualiser les individus.

A – LE NOM LATO SENSU

Le nom entendu dans un sens large, c’est un ensemble de mots désignant une personne (physique)
se composant du nom de famille, du ou des prénoms, avec parfois l’injonction ou la substitution de
compléments et accessoires du nom de famille.

1°) LE NOM DE FAMILLE

a) L’attribution du nom de famille

α - L’attribution originaire du nom de famille

Chaque individu a un nom de famille. Le régime juridique du nom de famille a été réformé par une
loi du 4 mars 2002, cette loi a modifié le régime car elle a osé remettre en cause la proéminence du
nom du père, ce que l’on appelait le principe patronymique. Elle a été elle même retouchée par une
loi du 18 juin 2003, car cette ancienne loi était insuffisante. Cette réforme n’est applicable que
depuis le 1er janvier 2005.
La loi de 2002 est une loi intitulée « relative au nom de famille », la loi de 2003 s’intitule « à la
dévolution du nom de famille ». (Article 57 et 61-3).
Avant 2002, le terme qui était inscrit dans ces textes, était le terme de patronyme (du père),
autrement dit la loi du 4 mars 2002 a opéré une substitution de l’expression nom de famille au mot
patronyme. On a voulu instaurer l’égalité du patronyme et du matronyme.
Depuis 2005, le nom de l’enfant peut être celui de son père comme de sa mère.

Les raisons : _ Favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes (mères et pères).
_ L’appauvrissement du patrimoine anthroponymique français.
_ Les flux d’immigration : les étrangers qui acquièrent la nationalité française
s’approprient notre patrimoine anthroponymique.

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_ C’est de donner aux parents un nouvel espace de liberté, de conflits car jusqu’en
2002, le principe était impératif, fixé par la loi.

Les opposants à cette réforme ont fait valoir leurs arguments, que le nom de famille ce n’est pas un
élément purement privé de l’état des personnes, le nom de famille est un instrument de police civile.
Autre argument d’ordre psychologique : les hommes ont besoin d’être rassuré et le fait de
transmette le nom du père est psychologiquement un élément rassurant.

Aujourd'hui, enfin depuis 2005, c’est le principe du libre choix du nom de famille de l’enfant par
ses parents et inséré dans l’article 311-21. Les parents peuvent choisir de donner à leur enfant le
nom du père, les parents peuvent choisir de donner à l’enfant le nom de la mère, soit la possibilité
des parents de donner le double nom.
Il y a une limite : lorsqu’un des parents a un double nom, il ne peut lui donner qu’un seul nom.
Ces règles de dévolution créent une incertitude car la règle diffère selon la filiation.

Si il s’agit d’un enfant légitime, il portera le nom choisi par ses parents. Le choix du nom de famille
se fait par une déclaration conjointe des deux époux. Elle doit se faire par écrit et doit être datée et
signée par les deux époux. En outre elle comporte une déclaration sur l’honneur dans laquelle les
parents affirment qu’il s’agit de leur premier enfant commun. Il s’agit la de donner la certitude que
tous les enfants issus d’un même lit portent le même nom de famille.

Art. 311-21 al.1 in fine.


Lorsque les parents ne font rien, la règle veut que l’enfant prenne le nom du père.
Si les parents ne font rien pour le premier enfant, les enfants suivants devront porter le même nom :
celui du père.
Pour un enfant naturel (couple non marié), si la filiation est établie simultanément à l’égard de ses 2
parents, le nom de cet enfant sera le nom choisi par ses 2 parents.
Si la filiation à l’égard des parents n’est pas effectuée simultanément (filiation postnatale pour l’un
des parents), l’enfant prend le nom de celui de ses parents dont la filiation a été effectuée (celui de
la mère).

β - Le changement de nom de famille

Le droit français impose le principe de l’immutabilité du nom, exprimé par l’article 1 er de la loi du 6
fructidor de l’an II : « Aucun citoyen ne pourra porter de nom ni de prénoms autres que ceux
exprimés dans son acte de naissance. Ceux qui les aurait quittés seront tenus de les reprendre ». Ce
principe n’est que le corollaire d’un principe bien plus important : le principe de l’indisponibilité de
l’état des personnes.

La procédure administrative de changement de nom, prévue par la loi du 11 germinal de l’an 11, a
été prévue par la loi du 08/01/1993, qui prévoit notamment que le ministère de la Justice peut
autoriser un changement de nom de famille si l’intéressé justifie d’un intérêt légitime à ce
changement de nom de famille (art.61).  Le Garde des Sceaux. Est constitutif d’un intérêt
légitime la consonance d’origine étrangère d’un nom de famille (souci d’intégration), situation d’un
nom de famille difficile à porter (consonance « drôle »), lorsque un membre d’une famille commis
un crime ignoble et qu’il connaît une forte médiatisation.
La procédure de francisation, concerne les étrangers qui acquièrent ou recouvrent la nationalité
française.
Les enfants naturels qui ne portent pas le nom de leur père peuvent faire une procédure de
changement de nom, soit par une substitution du nom de du père à celui de la mère (art. 10 du
décret du 29/10/04), ou bien alors depuis la réforme, par adjonction du nom du père à celui de la
mère (art.11 du décret du 29/10/04).

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En ce qui concerne l’adoption plénière, l’enfant prend le nom de l’adoptant. Lorsque il y a deux
adoptants, l’enfant prend le nom qui sera choisi par les parents comme le nom de famille. Si
l’adoption est le fait d’un seul des deux membres du couple, alors l’enfant peut recevoir le nom du
mari. Il faudra que toutefois le mari donne son accord pour que l’enfant porte son nom. En étant
adopté, l’enfant ne rompt pas les liens avec sa famille naturelle, mais il rentre dans la famille de
l’adoptant et gagne le nom de famille de son père adoptif. Il portera donc les deux noms.

Le changement du nom de famille en raison d’un usage prolongé d’un autre nom de famille 
mécanisme de la prescription acquisitive.
Il faut un usage prolongé et continu de ce nouveau nom, usage séculaire du nom (1 siècle).
Il faut que le changement de nom ne soit pas à l’origine de frauder la loi.

b) L’utilisation du nom de famille - son port

α - Le droit de porter son nom

Droit propre à chaque individu.


Le nom de famille participe de la dignité de l’individu. Quelquefois, le fait d’user de ce droit peut
être constitutif d’un acte de concurrence déloyale, en matière commerciale. Le droit d’user de son
nom de famille est un droit de la personnalité.

- Le nom est en principe immuable (art. 1er de la loi du 6 fructidor, an II).


- Droit imprescriptible. Le droit d’usage prolongé du nom ne fait pas perdre le droit de porter
ce nom de famille.
- Le nom de famille est indisponible. Arrêt du 15/03/1988. (droit extrapatrimonial). Lorsque
le nom de famille fait l’objet d’un usage commercial, sa nature juridique se transforme, il
devient un nom commercial, une enseigne ou une dénonciation sociale (voire une marque).
Un nom de famille utilisé à usage commercial pouvait être cédé : principe civil
d’indisponibilité duratif ne se retrouve pas en matière commerciale. La cour de Cassation
affirme que « le droit de se prévaloir de la possession loyale et prolongée d’un nom, par ses
ascendants proches, n’empêche pas un individu, s’il le préfère, de demander à reprendre le
nom de ses ancêtres, lequel ne se perd pas par le nom d’usage » (Cass. Civ. &ère, 15 mars
1988, D. 1988 Jur. 549, note MASSIM).

β – L’obligation de porter son nom

Le nom est aussi un instrument de police civile, d’identification. L’État, les tiers sont intéressés par
cette règle de n’user que de son nom de famille (art. 1er de la loi du 6 fructidor an II).
« Aucun citoyen ne pourra porter de nom autre que celui exprimé dans son acte de naissance ».
Le droit pénal sanctionne le manquement à cette obligation (délit pénal dans l’usage d’un faux, non
pour escroquerie).

c) La protection du nom de famille

 L’action civile en usurpation du nom. Action en contestation d’État, en vertu de laquelle le


porteur légitime d’un nom conteste à un tiers le droit de porter le même nom (art. 780 du
CPP).
 L’action en responsabilité civile permet au titulaire d’un nom de demander la réparation du
dommage que peut lui causer l’usage de son nom par des tiers. Peu importe que l’usage du
nom de quelqu’un par un tiers soit volontaire ou involontaire. Il faut ramener la preuve du
fait générateur de responsabilité, d’un dommage, et d’un lien de causalité entre le fait
générateur de responsabilité et le dommage.

12
Droit Civil (Semestre 1)

 Le titulaire d’un nom dispose d’une action en opposition contre l’attribution administrative
de son nom à un tiers.

2°) LE OU LES PRENOM(S)

Le prénom est un complément du nom de famille qui, étymologiquement, précède toujours le nom.
Le prénom est un élément d’identification sociale. Au sein du groupe familial, tout le monde porte
le même nom de famille. Seul le prénom distingue alors les différents membres du groupe familial.
Le prénom participe aussi à l’épanouissement personnel => être unique au sein du groupe familial.

a) L’attribution du prénom

α - L’attribution originaire du prénom

L’article 57 du code civil prévoit que le ou les prénoms de l’enfant soient choisis par les parents.
Pour ce qui est des enfants nés du père et de mère inconnue, l’attribution du prénom sera
administrative. Il sera choisi par l’officier d’État civil du lieu de naissance de l’enfant. La génitrice
peut choisir les prénoms de l’enfant né sous X.
3 prénoms sont choisis : le dernier fera office de nom de famille.

Lorsqu’un étranger demande l’acquisition de la nationalité française, et lorsqu’il ne donne par son
prénom d’origine, il peut choisir un nouveau prénom.
Cette liberté du choix des prénoms a été régulièrement renforcée en droit français.
Le 1er texte qui a réglementé le choix des prénoms est la loi du 11 germinal an 11.
Le choix des prénoms a été très étroitement encadré.
« Les prénoms doivent être choisis parmi les prénoms en usage dans les différents calendriers, ou
bien parmi les prénoms et les noms des personnages connus de l’histoire ancienne ».

Les tribunaux ont accepté le choix, par des parents d’origine étrangère, de prénoms d’origine
étrangère, ou par des parents défendant une identité régionale forte, de donner à leur enfant un
prénom d’origine régionale.

La cour de cassation saisie pour le cas de Marty, 10 juin 1981 : nouveaux principes pour le choix
des prénoms.
« L’exercice parental du choix des prénoms sous une réserve générale => pas contraire à l’intérêt de
l’enfant ».

Le 08/01/1993 : la loi introduit le principe de la jurisprudence : liberté du choix du prénom.


Art. 57-3 du code civil : le choix des parents ne doit pas aller à l’encontre de l’intérêt de l’enfant, ni
du droit des tiers à protéger leur nom de famille.

Depuis 1993, l’officier d’État civil est obligé d’écrire le prénom choisi par les parents sauf s’il juge
qu’il porte atteinte à l’intérêt de l’enfant.

β – Le changement de prénom

Loi du 6 fructidor an II.


Art. 1 : immutabilité du prénom, sauf pour le changement ou l’accessoire.

Changement du prénom opéré à titre principal :


- Substitution.

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Droit Civil (Semestre 1)

- Adjonction.
- Soustraction.
JAF art.60.

Si l’enfant est âgé de plus de treize ans, son consentement personnel est requis.

Conditions :
- Intérêt légitime (subjectivité).
- Ridicule en soi.
- Identité civile.

 Souci d’intégration sociale. Nationalité, religion, sexe, dignité des individus.

Changement de prénom à titre accessoire :


- Étrangers : nationalité française.
- Enfants adoptés : mieux intégrés, mieux se détacher  art. 357.

b) L’utilisation et la protection du prénom

Art. 57-2. « Tout prénom inscrit dans l’acte de naissance peut être choisi comme prénom usuel ».
Usage d’un faux nom ou prénom réprimé.

3°) AUTRES COMPLEMENTS ET ACCESSOIRES DU NOM

- Pseudonyme.
- Initiales. Ne constituent pas un complément du nom.
- Particule : partie intégrante du nom.
- Armoiries.

a) Le nom d’usage

Ne pas confondre le nom de famille et le nom d’usage.


Le nom de famille se transmet, pas le nom d’usage.

Plusieurs catégories de nom d’usage :


- Le nom du conjoint seul ou associé à votre nom de famille.
- le nom de celui des 2 parents qui ne nous ont pas transmis, en qualité de nom de famille, son
nom.

α – L’usage du nom du conjoint

Le nom d’usage peut être le nom du conjoint.


 Art. 300 du code civil.

Le port du nom d’usage du conjoint est un droit qui est conféré par le seul fait du mariage.
Dans l’hypothèse d’un conflit, le conjoint ne peut pas user du nom de l’autre de façon abusive.
Le droit se maintient malgré une séparation de corps prononcée. Ce droit se maintient aujourd'hui,
par principe, après la séparation des époux (divorce).
La séparation des époux pourra provoquer l’interdiction de porter le nom de son ancien conjoint.

L’hypothèse de dissolution du mariage par décès, en cas de décès de l’un des conjoints, le droit se
maintient.

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Droit Civil (Semestre 1)

Le port du nom du conjoint n’est jamais une obligation.


En pratique, on avait des situations où les femmes mariées continuaient à user de leur nom de jeune
fille, à des fins professionnelles.

β – L’usage du nom parental conjoint

Loi du 23 décembre 1985, relative à l’égalité des époux et des parents, qui a prévu que toute
personne peut ajouter à son nom (de famille), à titre d’usage, le nom de celui de ses parents qui ne
lui a pas transmis le sien.
Ce droit d’ajouter à son nom de famille, le nom de l’autre parent n’a aucune formalité, c'est-à-dire
qui est ouvert à toutes les personnes.
Le nom d’usage parental adjoint n’est pas transmissible.

b) Les titres de noblesse

Le 4 août 1789 : les privilèges sont abolis. Le titre de noblesse ne constitue plus un élément de l’état
des personnes.
On se rend comte cependant que certain citoyen français, continue d’user d’accessoires
honorifiques du nom.
Ils ne peuvent exiger que ces accessoires soient inscrits sur les actes officiels.
La chancellerie a organisé en son sein une commission spéciale qui a vocation à s’assurer que les
règles de l’Ancien Régime sont respectées (primogéniture et masculinité).

B – LE LIEU OU DEMEURE LA PERSONNE, LE DOMICILE OU LA RESIDENCE

Le code Napoléon avait envisagé le rattachement des personnes à un lieu à travers une notion
rigide : le domicile.
Notion assouplie avec la résidence.

1°) LE DOMICILE

 Art. 102 du code civil.


« Le domicile de tout français, quant à l’exercice de ces droits civils, est au lieu où il a son principal
établissement ».

a) La détermination du domicile

Il est au lieu où la personne a son principal établissement.


2 principes :
- La nécessité du domicile : tout français a un domicile.
- Principe de l’unité du domicile : chaque français ne peut avoir qu’un domicile.

α – Le domicile volontaire

Chaque individu est libre de choisir son domicile et libre d’en changer.
 Art. 108 du code civil prévoit que le mari et la femme peuvent avoir un domicile distinct.
La notion de domicile permet à chacun des individus de réaliser des actes juridiques avec des tiers.

Limites : la volonté des individus n’est efficace normalement que si elle se matérialise par le fait
d’une habitation réelle dans un autre lieu :
- Intention : ANIMUS.
- Matérialité d’un logement : CORPUS.

15
Droit Civil (Semestre 1)

CORPUS : lieu où l’on peut rentrer en relation avec l’intéressé.


ANIMUS : garantie pour l’intéressé car il peut avoir intérêt à contester le domicile que les tiers lui
donnent.

Notion de domicile très importante.

Par exception, la volonté (ANIMUS) suffit pour déterminer le domicile d’un individu.
Cette élection de domicile est souvent utilisée par les professionnels, les commerçants car en cas de
litige avec les fournisseurs.

β – Le domicile légal

 Le domicile d’origine : pour tout enfant, c’est le domicile de ses parents. S’ils changent de
domicile durant la minorité de l’enfant, il change aussi.
 Le domicile de dépendance : l’enfant mineur devenu majeur a, par un mécanisme de
présomption, pour domicile celui de ses parents au jour de sa majorité. Le majeur sous
tutelle, a pour domicile celui de son tuteur. Les employés de maisons logés par leurs
employeurs ont pour domicile la résidence de leurs employeurs.
 Le domicile de fonction : pour les personnes qui sont investies de fonctions publiques
irrévocables (juges et officiers ministériels). Pour eux, leur domicile se confond avec le lieu
où ils exercent leurs fonctions.
 Le domicile dit « d’attache » : les forains, les bateliers, les nomades, en général n’ont pas de
domicile fixe par définition, ils ont donc tous un domicile d’attache.

b) Les fonctions du domicile

Le domicile détermine l’exercice des droit citoyens : lieu où l’on s’exprime politiquement : droit
public.
Le domicile est essentiel en procédure (procédure gracieuse, procédure contentieuse) : droit privé.

La compétence territoriale des tribunaux est très souvent déterminée par le domicile de l’une des
parties en procès.

Quand on a des opérations de liquidation d’une succession, elles sont centralisées au domicile du
défunt.
Quand on est engagé dans une procédure avec un autre individu, tous les actes réalisés ont
l’obligation d’être portés à la connaissance de la partie adverse.

L’assignation en justice doit être faite en principe en personne.


En principe, une obligation doit être exécutée au domicile du débiteur. C’est au créancier d’aller
chercher son dû. Les créances sont quérables et non portables (art. 1247 al.3).

2°) LA RESIDENCE

Lieu où demeure effectivement la personne. Il faut qu’elle demeure en ce lieu de manière stable et
habituelle.
La résidence coïncide souvent avec le domicile. Il arrive qu’une personne ait plusieurs résidences,
une principale et d’autres secondaires.
Quand le domicile d’un individu est inconnu, on pourra utiliser sa résidence pour déterminer la
compétence territoriale des tribunaux, pour assigner l’intéressé en justice.

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Droit Civil (Semestre 1)

La résidence peut entrer en concurrence avec le domicile. Certains textes laissent aux intéressés le
choix quand à la prise en compte du domicile ou de la résidence.
 Art. 74.
En droit international privé, on donne à la résidence une fonction importante en cas de litige entre
les parents.

SECTION II – LES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

 Art. 34 à 101 du code civil.


Ils fixent les règles d’établissement et d’utilisation des actes de l’État civil.

§1 – L’ÉTABLISSEMENT DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

Le 1er est la naissance, le dernier le décès.

A – L’ÉTABLISSEMENT ORIGINAIRE DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

1°) LE FORMALISME DES ACTES DE L’ÉTAT CIVIL

Actes établis par les officiers de l’État civil :


- Maires des communes.
- Adjoints aux maires.

Les officiers d’État civil peuvent donner à des membres du conseil municipal ou a des
fonctionnaires municipaux cette qualité en leur déléguant leurs pouvoirs.
Agents diplomatiques, consulaires, commandants de bord : officiers d’État civil.

Sanctions pénales : lorsqu’un officier d’État civil établit un faux, il encourt jusqu’à 15 ans de prison
et 225 000 Euros d’amende.

Sanctions civiles : il engage sa responsabilité civile personnelle. Il encourt l’allocation de paiement


de dommages et intérêts au profit des victimes.

Ils encourent des sanctions disciplinaires : perte des mandats, suspensions, révocation.

L’officier d’État civil doit se borner à constater et relater dans l’acte la présence des parties (époux,
témoins), les propos des parties, leurs déclarations ainsi que celles des témoins.

Nature de l’acte : jour, mois, année, heure de l’acte, identité de celui qui dresse l’acte et sa
profession, identité des parties.
Mentions variables :
- Acte de naissance : jour et heure de la naissance, mention du sexe de l’enfant (art. 57).
- Acte de mariage : la déclaration des époux qu’il a été ou qu’il n’a pas été fait de contrat de
mariage (art.76).
- Acte de décès : jour et heure de la mort, lieu de décès.

Apparaissent en marge de ces actes des mentions, qui viennent apporter des précisions sur la vie des
intéressés (mention d’un divorce, d’une reprise de la vie commune, d’un changement de nom ou de
prénom…).
2°) LES SANCTIONS

Si l’acte d’État civil présente des défauts.

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Droit Civil (Semestre 1)

a) La rectification

Acte juridique important, puisqu’elle suppose un jugement. Peuvent demander rectification tout
intéressé, ou la société au travers du Procureur de la République ;
Le juge compétent est le président du TGI.
La rectification s’impose à tous.

Procédure de rectification administrative (art.99), limitée à la rectification administrative des erreurs


et des omissions purement matérielles des actes de l’État civil.

b) L’annulation

Si on annule un acte d’État civil : conséquence grave pour l’intéressé. Il n’a plus de moyens de
prouver l’État de sa personne.
Pour procéder à cela, l’irrégularité de l’acte doit être extrêmement grave : faux établi par l’officier
d’État civil, établissement d’actes par quelqu’un sans compétence d’officier d’État civil : acte nul,
sans effet.

B - LA SUPPLÉANCE DES ACTES DE L’ETAT CIVIL

L’impossibilité d’établir l’acte originaire (ex : hypothèse d’une disparition d’une personne, on
procède à la déclaration de l’absence, ne se substitue pas à la déclaration de décès, il faudra attendre
que cette présomption d’absence disparaisse, pour que l’acte déclaratif de décès puisse intervenir).

L’acte original est établi, mais hypothèse dans lequel l’acte original ne peut pas être produit car la
présentation de cet acte est rendue impossible par un événement.
 Impossibilité de produire l’acte lorsque la loi interdit la production de l’acte (ex : l’adoption
plénière d’un enfant, il faut qu’on interdise l’acte de naissance initial).
 Impossibilité matérielle de produire un acte, quand l’acte original a été établi à l’étranger,
dans certains pays les actes ne sont pas dressés.
 L’acte n’a pas été établi ou a été détruit (garanties : le demandeur apporte la preuve qu’il lui
est impossible de présenter l’acte qu’il demande, si le juge admet l’hypothèse, la preuve des
éléments de l’État civil pourra être apportée par l’intéressé ou par tout moyen : témoignages,
serment de l’intéressé ; c'est le juge qui exerce son pouvoir souverain).

§2 – L’UTILISATION DES ACTES DE L’ETAT CIVIL

A – LA PUBLICITÉ DES ACTES DE L’ETAT CIVIL

Les actes de l’État civil contiennent des renseignements personnels, privés. Et car ils sont privés, la
consultation des registres de l’État civil n’est pas libre (principe de la protection de la vie privée).
Régime relatif aux copies des actes de l’État civil : la délivrance d’une copie de l’extrait de l’État
civil est réglementée. Sauf pour les actes de décès qui sont librement accessibles.
Les actes de naissance et de mariage, la délivrance des copies est limitée à quelques personnes
(l’intéressé, ses ayants droits : enfants, les auteurs de l’intéressé : les parents, le conjoint ; puis le
procureur de la République, les greffiers en chef des tribunaux de grande instance, et quelques
administrations publiques : les impôts).

Les extraits : ne contiennent que quelques éléments contenus dans l’acte original, délivrance
réglementée (un extrait d’acte de naissance peut contenir une mention de l’affiliation de l’enfant
intéressé).

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Droit Civil (Semestre 1)

L’administration française a inventé des actes qui peuvent faire l’objet de délivrances (fiches),
aujourd'hui le livret de famille permet aux individus de communiquer des renseignements de nature
privée à des tiers.

B – LA FORCE PROBANTE DES ACTES DE L’ETAT CIVIL

Les actes de l’État civil, leur copie, leur extrait mais aussi le livret de famille, sont des doc. Établis
par un officier public (officier État civil), les informations sont des informations garanties par
l’administration, donc la force probante de l’on donne a ses actes est la même que l’on donne aux
actes authentiques.
Cela signifie que si un individu veut contester l’information contenue dans l’État Civil, il ne pourra
le faire que par procédure judiciaire, procédure d’inscription de faux, quand elle aboutit l’officier
public qui a établi l’acte, voit sa responsabilité pénale engagée.
 Condamnation pénale de l’officier public qui a établit l’acte.

Chapitre 3 - LES DROITS DES PERSONNES PHYSIQUES

Tout individu est titulaire de droits (subjectifs), qui ne peuvent pas être détachés de l’individu.

SECTION I - L’UNITÉ DE RÉGIME DES DROITS DE LA PERSONNALITÉ

On peut les définir comme les droits inhérents à la personne humaine, qui appartiennent à toutes
personnes physiques pour la protection de ses intérêts primordiaux (droit à la vie, santé). Ces droits
constituent une des catégories des droits dits subjectifs, et ces droits ont des caractères propres, et
quand ils sont violés, l’atteinte portée à ses droits est sanctionnée.

§ 1 - LES CARACTÈRES DES DROITS DE LA PERSONNALITÉ

Les droits de la personnalité ont un caractère extra patrimonial. Ils sont considérés comme hors du
patrimoine économique.
Les droits de la personnalité ne sont pas dans le commerce juridique, ils ne peuvent pas faire l’objet
de conventions, de contrats. Art 1128 du code civil.
Ces droits font quand même l’objet quelque chose de conventions, des fois on les évalue en argent.
Patrimonialisation des droits de la personnalité : ils tendent à devenir des droits patrimoniaux.
Les caractères sont les mêmes, ces droits sont indisponibles, imprescriptibles, intransmissibles.

 Indisponibilité des droits de la personnalité

Ces droits ne peuvent faire l’objet d’aucun acte de disposition c'est à dire d’une opération juridique
grave, qui entame ou qui engage les prérogatives attachées à la personnalité. Renonciation à un
droit de la personnalité, ou bien session d’un droit de la personnalité.

Limites :
 D’origine légale : le législateur français a autorisé des atteintes à ce principe pour des
raisons de santé publique, de sécurité publique. L’organisation par l’État français des dons
d’organes, il organise l’atteinte à l’indisponibilité du corps humain, pour une fin précise : la
santé publique.
 Conventionnelle, acceptée par la jurisprudence, par les tribunaux alors qu’ils ne sont pas
acceptés par la loi, les tribunaux acceptent que le respect d’un droit de la personnalité puisse
faire l’objet d’une renonciation temporaire rétribuée par convention. L’usage commercial de
la voix, de l’image, d’éléments de la vie privée des individus.

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Droit Civil (Semestre 1)

Exemple : usage commercial de l’image des individus sur Internet, on demande aux salariés de
signer un document dans lequel ils renoncent à leur droit relatif à la protection de leur image car
l’employeur veut installer une caméra dans l’entreprise. Exploitation de l’image du salarié.

 Les droits de la personnalité sont imprescriptibles

Les droits de la personnalité ne se perdent pas par l’écoulement du temps, ni en principe du seul fait
de l’inaction prolongée de la victime.

 Les droits de la personnalité sont intransmissibles

La majorité des droits de la personne disparaît avec le décès du titulaire de ces droits. Certains
droits de la personnalité sont maintenus après le décès de leur titulaire. Exemple : le respect de
l’intégrité physique même après le décès de l’individu, le droit moral de l’auteur au respect de son
œuvre.
Exception : affaire Erignac.

§ 2 - LES SANCTIONS DES DROITS DE LA PERSONNALITÉ

Lorsqu’une atteinte est portée à un droit de la personnalité, on peut sanctionner cette atteinte
civilement. Lorsque des conditions supplémentaires sont remplies, l’atteinte aux droits de la
personnalité peut être sanctionnable civilement et pénalement.

A – LES SANCTIONS CIVILES

 Art. 1382 et suivants : mécanismes de la responsabilité civile. S’appliquent dans n’importe quel
cas, moins soumis à l’exigence de la réunion de plusieurs conditions :
- Fait générateur de responsabilité (faute).
- Dommage (préjudice).
- Lien de causalité entre faute et dommage.
Les juges ont décidé de créer un régime autonome de responsabilité civile pour l’atteinte portée aux
droits de la personnalité.
Arrêt du 05/11/1996, 1ère Civ. Cass. : « La seule constatation de l’atteinte à la vie privée ouvre droit
à réparation » (D. 1997.Jur.403, obs. LAULOM).

Il s’agira pour la victime d’obtenir l’allocation de dommages et intérêts.

 Textes particuliers visant à sanctionner l’atteinte à un droit de la personnalité.

Loi du 29/07/1881(liberté de la presse) + loi du 29/07/1982 (communication audio-visuelle) :


 Prévoit pour la victime un droit de réponse dans le média qui a port atteinte. Possibilité pour un
juge d’ordonner la publication d’un jugement de condamnation.

Art.9 al.2 du code civil : permet au magistrat, en matière d’atteinte à la vie privée, de prescrire un
certain nombre de sanctions énumérées par le texte.
Sanctions curatives ou préventives.

B – LES SANCTIONS PENALES

L’atteinte portée à un droit de la personnalité peut être constitutive en plus d’une infraction pénale.

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Droit Civil (Semestre 1)

Le code pénal contient un chapitre entier spécifiquement consacré aux atteintes aux droits de la
personnalité.
Art. 226-1 et suivants.
De nombreuses atteintes à la personnalité juridique font l’objet d’une réglementation pénale
particulière.

- Atteinte à la vie privée : interdiction de l’écoute, enregistrement et transmission de paroles


privées ou de l’image d’une personne se trouvant dans un lieu privé. Interdiction de la
violation du domicile (art.226-1 et 226-4).
- Atteinte à la représentation de la personne : interdit les montages réalisés avec les paroles et
les images d’une personne sans son consentement (art. 226-8).
- Dénonciation calomnieuse sanctionnée par l’article 226-10.
- Violation du secret professionnel : art. 226-13.
- Violation du secret des correspondances : art. 226-15.

Atteintes aux droits de la personnalité régies par d’autres chapitres du code pénal : atteintes à la vie,
atteintes à l’intégrité physique de l’individu, atteintes à l’intégrité psychique, atteintes à la liberté
des individus…

SECTION II – LA DIVERSITE DES DROITS DE LA PERSONNALITE

Lien entre les différentes atteintes : dignité des individus.


Consécration pour le conseil constitutionnel à propos des lois bioéthiques.
Décision du 27/07/1994 : D.1995. Jur. 237, note Mathieu ; D.1995. Somm.299, Obs. Favoreu.

Conseil d’État : décision du 27/10/1995, affirme que le droit à la dignité est une composante de
l’ordre public (D.1996, Jur.177).

Le principe a été inscrit dans l’art.16 du code civil.

§ 1 – LE DROIT A L’INTEGRITE CORPORELLE

L’atteinte la plus grave qui puisse être portée à l’intégrité corporelle d’un individu est l’atteinte à la
vie.

A – LE DROIT A LA VIE

Droit le plus fondamental.

1°) LE PRINCIPE

La vie est le support de la personnalité juridique. Dans l’échelle des droits de l’Homme, le droit à la
vie est la valeur suprême.

Art.2, §1 de la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, cette
convention du 4 novembre 1950, mais également l’article 3 de la déclaration universelle des droits
de l’homme, fixent le principe de la protection de la vie.
En droit interne, les textes et les principes sont anciens :
- Le principe de l’inviolabilité du corps humain (Noli me tangere). Droit subjectif contenu
dans l’article 16-1 al.2. Les articles 382 et suivant du code civil.

2°) LES LIMITES DU DROIT À LA VIE

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Droit Civil (Semestre 1)

Il y a deux façons de contester le droit à la vie :


- C'est lorsque on conteste à une personne son droit de ne pas être tué. Le droit organise des
limites au droit de ne pas être tué.
- C'est lorsque l’individu lui même réclame le droit de mourir.

a) Le droit de ne pas être tué est contesté

Ce droit devient absolu pour l’être humain qui accède à la pleine personnalité juridique (après la
naissance).

Pour l’embryon conçu in vitro, le droit à la vie est inexistant. Il l’est par la volonté du conseil
constitutionnel car après les lois bioéthiques, il a admis que l’embryon conçu in vitro sous soustrait
au principe de l’article 5 du code civil (le principe selon lequel le respect est du à tout être humain
dès le commencement de la vie). Si le couple qui doit recevoir ses embryons, ne les reçoit pas, il
peut décider de demander leur destruction, s’il ne fait rien, les autorités après 5 cinq peuvent
procéder à leur destruction. Possibilité d’expérimentation d’ordre médical.

Pour l’embryon conçu in vivo, depuis la loi Veil du 17 janvier 1975, cet embryon ne dispose que
d’un droit à la vie suspensif. D’abord la grossesse peut être interrompue si la mère se trouve dans un
état de détresse, l’interruption de grossesse est autorisée jusqu’à la 12e semaine de grossesse. 
IVG.
Au delà de cette douzième de grossesse, l’interruption de grossesse peut être pratiquée, à toute
époque de grossesse, soit en cas de péril grave pour la mère, soit une forte probabilité que l’enfant à
naître soit atteint d’une affection d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment
du diagnostic.  Interruption thérapeutique de grossesse.

Pour l’enfant né vivant et viable, acquiert une parfaite personnalité juridique, par conséquent, les
atteintes à la vie deviennent marginales. En droit interne (français), il y a l’hypothèse de la légitime
défense individuelle de soi ou d’autrui, qui peut justifier l’homicide involontaire ;
Art.122-5 du code pénal.
En droit européen, « absolue nécessité du recours à la force » peut conduire à porter atteinte à la vie
d’autrui. Les hypothèses concernent des rapports de droit privé mais également du droit public, des
situations d’arrestation, les hypothèses de répression d’une émeute, d’une insurrection, évasion d’un
individu.

b) Le droit de mourir est demandé

La loi du 22 avril 2005, « loi relative au droit des malades et à la fin de vie », cette loi vient
autoriser le droit de mourir dans la dignité. Elle ajoute qu’il faut bannir l’acharnement
thérapeutique.

Le droit de mourir dès le commencement de la vie : le droit de l’enfant à ne pas naître. Au départ,
c'est la question posée par les proches parents, la question de l’indemnisation pécuniaire demandée
par les parents au médecin d’obtenir la réparation pécuniaire du fait d’avoir à assumer un enfant
handicapé en raison d’une faute médicale des médecins.
Les juridictions française ont donné des réponses très différentes les unes des autres : certaines
autorisant l’indemnisation, d’autres non. La cour de cassation s’était déclarée en 1996 favorable à
l’indemnisation en raison d’une faute médicale (cass.civ.1ère du 26 mars 1996). Affaire Perruche. Le
conseil d’État a refusé cette indemnisation dans une décision du 14 février 1997, CHR de Nice
contre Quarrez (Dalloz 1999, sommaire 60). Dans la même affaire, la cour de cassation a renvoyé
l’affaire devant une seconde cour d’appel et celle ci (cour d’appel de renvoi) dans un arrêt du 5

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Droit Civil (Semestre 1)

février 1999, refuse d’octroyer une indemnisation à l’enfant Perruche né handicapé. C'est
l’assemblée plénière qui est compétente. Arrêt du 17 novembre 2000, la cour de cassation estime le
droit à l’indemnité pour un enfant né handicapé suite à une faute médicale. « Dès lors que des fautes
médicales ont empêché la mère d’exercer son choix d’interrompre la grossesse afin d’éviter la
naissance d’un enfant atteint d’un handicap, l’enfant peut demander la réparation du préjudice
résultant de ce handicap et causée par les fautes retenues ».
Loi du 4 mars 2002 => loi n° 2002303. Loi relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé. Art. 1384 du code civil.
Art. L114-5 du code de l’action sociale et des familles, ce texte dispose que « nul ne peut se
prévaloir d’un préjudice du seul fait de sa naissance ».

Le droit de l’enfant à ne pas naître n’est pas reconnu par notre droit.

Le droit à la mort au crépuscule de la vie : l’euthanasie

On définit l’euthanasie comme l’acte d’une personne mettant délibérément fin à la vie d’un
moribond.
Si l’euthanasie a toujours été pratiquée par les autorités médicales, elle est également fortement
condamnée car cet acte fait l’objet de sanctions pénales extrêmement lourde.
Dans l’hypothèse d’une euthanasie active, la qualification pénale de cet acte est la qualification
d’homicide volontaire. Et dans l’hypothèse d’une euthanasie dite passive, la qualification est celle
de non-assistance à personne en danger.

Art. 221-1 et 221-3 du code pénal : qui réprime respectivement le meurtre et l’assassinat.
Euthanasie dite passive : art.226-3 du code pénal.
 Sanctions pénales pour euthanasie active ou passive.
Pays Bas : législation relative à l’euthanasie.
France : 2000 : Comité national d’éthique saisi : envisage non pas l’autorisation mais l’exception
d’euthanasie, il ne s’agit pas d’écarter les sanctions pénales mais de permettre au juge d’apprécier
une exception à l’euthanasie. Exception de légitime défense.

Malgré cet avis, le gouvernement français est resté prudent en refusant de légiférer pour des raisons
sensibles : car à l’époque l’affaire d’une infirmière qui a mis fait à la vie de personne avec et sans
leur consentement. Dans certains cas, elle avait aidé les mourrant, mais d’autres fois a outre passé
l’avis des malades. La décision d’euthanasier un individu ne peut pas être confiée à une seule
personne. Le fait de donner la mort à quelqu’un qui le demande ou le demanderai a des
conséquences pécuniaires. La question de l’euthanasie peut toucher les vieux, les personnes
accidentées qui voudraient mourir.
 Question du coût, de leur prise en charge. Coût élevé.
Loi du 22 avril 2005 qui pour la 1ère fois qui des choses qui sont pratiquées, bannir l’acharnement
thérapeutiques et permettre aux individus de mourir dans la dignité.

Affaire PRETTY vs Royaume Uni : a donné lieu à une décision de la CEDH : 29 avril 2002.
Il s’agissait d’une femme qui avait été victime d’un accident et s'est retrouvé handicapée lourde,
elle demandait qu’on la tue. Elle avait pour but d’obtenir des autorités britanniques que son mari ne
soit pas puni s’il la tue. Réaction : impossibilité de protéger son mari. Devant la CEDH, au nom du
droit de mourir dans la dignité, l’Etat devrait l’aider. Mais la CEDH a refusé de condamner le
Royaume Uni dans des termes précis : estime que l’Etat britannique ne pouvait pas prendre
l’engagement de ne pas poursuivre alors que la loi pénale devait continuer. Mais la cour a ajouté
que les sanctions qui seraient proposées à l’encontre de son mari devraient être proportionnées,
adaptées aux circonstances.
La CEDH a refusé de condamner le Royaume Uni en raison de sa législation.

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Droit Civil (Semestre 1)

Le droit à la vie s’appuie sur une idée que toute personne est digne de protection, et a le droit de
vivre. Mais la question du droit subjectif à la mort se fonde sur le même élément du droit à la
dignité de mourir.

B – LE DROIT À LA SANTÉ

1°) LE PRINCIPE

Aspect positif : droit de chacun de recevoir des soins qui permettront de le protéger ou de le
restaurer dans sa santé (alinéa 11 du préambule de la constitution du 27 octobre 1946 : « La nation
garantit à tous plein de choses… notamment le droit à la protection de la santé ». cela a des
conséquences très pratiques :
- Le licenciement en matière du droit du travail ne peut pas intervenir pour des raisons de santé de
l’individu sauf s’il y a une impossibilité physique de travailler constater par la médecine du travail.
- Un étranger vivant sur le territoire nation ne peut être expulsé s’il a besoin de soins, il faut d’abord
répondre à cette exigence de soins avant de pouvoir l’expulser.

Aspect négatif : le droit à la santé s’analyse comme le droit de chacun à ne point subir d’atteintes
affectant son intégrité physique ou psychique. En droit français il y a deux façons : soit de lui
interdire de porter lui même atteinte à sa santé, soit de le protéger contre autrui.
2 principes :
- Contre nous-même : principe de l’indisponibilité du corps humain.
- Contre autrui : principe de l’inviolabilité du corps humain.

a) Le principe d’inviolabilité du corps humain

« Ne me touchez pas ».
 Principe exprimé par l’article 16-1 al. 2 du code civil (loi bioéthique de 1994).
Qui trouve son fondement dans les mécanismes de la responsabilité civile.

But de protéger un individu contre les atteintes que des tiers pourraient porter à son intégrité.

En matière d’expulsion (loyer non payé), cette expulsion ne peut pas aboutir concrètement à une
atteinte par corps, on ne peut pas leur mettre physique dehors. L’huissier vient et vide totalement les
locaux.
 Contrainte d’autre psychologique en matière civile.

b) Le principe d’indisponibilité du corps humain

Signifie que la personne ne peut pas librement disposé de son corps.

2 observations :
C’est un principe juridique, il peut en fait réalisé ce qu’il veut sur son corps (c'est le fait).
Ce principe peut paraître en contradiction avec l’IVG.

Le but de cette interdiction est de protéger les individus contre eux-mêmes car l’octroi de cette
liberté de manière générale pourrait se retourner contre les intéressés dans des situations de détresse
de ces personnes.
Art. 1128 du code civil.

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Droit Civil (Semestre 1)

« La convention par laquelle une femme s’engage, fusse à titre gratuit, à concevoir et à porter un
enfant pour l’abandonner à sa naissance, contrevient tant au principe d’ordre public de
l’indisponibilité du corps humain qu’à celui de l’indisponibilité de l’état des personnes ».

Art.16-7 du code civil : « toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour le compte
d’autrui est nulle ».
Art.16-1.al.3 : « le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit
patrimonial ».

2°) LES LIMITES DU DROIT A LA SANTE

a) Les limites subies

Au nom d’intérêts généraux, collectifs, on puisse porter atteinte à la santé d’un individu.

Limite en matière civile : une limite a été posé récemment par la cour de cassation par un arrêt
rendu par sa 1ère chambre civile du 28 mars 2000 : « l’expertise biologique du sang est de droit en
matière de filiation sauf s’il existe un motif légitime de ne pas y procéder ».
Le risque que peut faire courir une telle action pour les ménages et même pour les liens de filiation
qui avaient été envisagé comme des évidences par certains individus.
Choix de la vérité biologique.

Limite en matière pénale : les atteintes au principe d’inviolabilité du corps humain se multiplient.
Ex : la légitime défense.
En matière de procédure pénale : la contrainte corporelle est autorisée.
Ex : les infractions, les crimes, les délits, les accidents de la circulation, ces infractions pénales
autorisent le recours à des analyses biologiques (alcoolémie).
Loi du 15 novembre 2001 sur la sécurité quotidienne a crée un fichier national d’empreintes
génétiques. Réformé par une loi sur la sécurité intérieure du 18 mars 2003 qui autorise la
conservation des empreintes génétiques des personnes condamnées contre lesquelles existent des
indices graves ou concordant d’infractions (sexuelles…).

En matière administrative, l’exigence qu’un petit enfant est subi son examen du BCG avant que
l’enfant rentre à l’école.

b) Les limites consenties

2 notions : soit on cherche à se protéger soi même en acceptant que notre propre corps soit victime
par exemple d’interventions chirurgicales, soit au profit d’un tiers (don d’organes).

α – Le souci d’améliorer sa santé, de sauver sa propre vie

Art.16-3 du code civil pose le principe de la validité du contrat médical. Le contrat médical porte
atteinte à l’intégrité du corps de l’intéressé. Le contrat médical est un contrat et donc le
consentement de l’intéressé est requis dans des conditions fixées par le législateur par la loi du 4
mars 2002, elle prévoit que le consentement du patient doit être donné après informations sur les
risques de l’intervention. Le législateur a définit que le consentement de l’intéressé n’est pas requis
en cas d’urgence, en cas de nécessité absolue.

β – La préoccupation de la santé ou de la vie d’autrui

C'est le législateur qui organise, réglemente les situations.

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Droit Civil (Semestre 1)

Les prélèvements d’éléments du corps ou de produits fournis par le corps humain


L.1211-1 et suivant du CSP  Article 16 et suivant du code civil.

3 règles : _ Le consentement de l’intéressé.


_ La gratuité de ces dons (art.16-1.al.3. du code civil).
_ L’anonymat.

Le prélèvement d’organes sur des individus vivants : il faut que le donneur soit majeur capable, qui
soit informé des risques, il faut que le receveur justifie d’un intérêt thérapeutique direct.

Les prélèvements d’organes sur des personnes décédées : le prélèvement doit être effectué à des fins
thérapeutiques ou scientifiques. Le consentement de l’intéressé n’est pas requis.

Pour les prélèvements de tissus, de cellules et de produits autres que le sang et les gamètes, une fin
thérapeutique ou scientifique et le consentement de l’intéressé seulement s’il s’agit d’un majeur
capable.

En vue d’une assistance à la procréation, le donneur doit être issu d’un couple ayant déjà procréé.
Le consentement est ici renforcé car il faut le consentement de 4 personnes : du couple dont est issu
le don et le couple qui reçoit le don.

Les contrats à titre onéreux sont autorisés quand les substances sont renouvelables, notamment le
lait maternel (contrat de nourrice), le contrat de cobaye permet à un individu de se prêter à des
expérimentations sur le corps moyennant rémunération, le contrat de travail.

§ 2 – LE DROIT A L’INTEGRITE INTELLECTUELLE

Elle est souvent atteinte car on porte atteinte à la vie privée d’un individu. Mais quelque fois les
moteurs de cette atteinte à la vie privée constitue des atteintes à l’intégrité intellectuelle sans faire
atteinte à la vie privée.

A – LE DROIT AU RESPECT DE SA VIE PRIVEE

Ce droit fut énoncé pour la 1ère fois par l’article 8 de la CEDH avant d’être reconnu en droit interne
par le législateur. Il a reconnu ce droit qu’à partir de la loi du 17 juillet 1970 qui a inscrit dans le
droit civil un principe fixé par l’article 9 alinéa 1 « chacun a droit au respect de sa vie privée ».

1°) LES BENEFICIAIRES DU RESPECT A LA VIE PRIVEE

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