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Jürgen SPANUTH
Le secret de l’Atlantide
Traduit de l’Allemand par François Ponthier
Couverture : J. R.
Édition : L’esprit Viking © , 2019
Achevé d'imprimer en février 2019
Dépôt légal : Février 2019
ISBN : 978-2-9559781-4-6
EAN : 9782955978146
Publications précédentes :
éditions Grabert-Verlag, "Die Atlanter", 1976.
éditions Copernic, Paris, 1977.
éditions Héligoland, Pont-Authou, 2011.
« Avec les pyramides, ce qui est génial c’est qu’on peut croire ce
qu’on veut »
« Solon, Solon, vous autres Grecs êtes toujours des enfants : vieux
un Grec ne peut l’être. »
Solon répondit : « Que veux-tu dire par là ? »
« Jeunes, vous l’êtes tous par l’âme car vous n’avez en elle aucune
vieille opinion transmise depuis l’antiquité de bouche à oreille ni
aucun savoir blanchi par le temps.
Voici pourquoi : Il y a eu souvent et il y aura encore souvent des
destructions d’hommes causées de diverses manières, les plus
grandes par le feu et par l’eau, et d’autres moindres par mille
autres choses. Par exemple, ce qu’on raconte aussi chez vous : Un
jour Phaéton, fils du Soleil, attela le char de son père mais comme
il n’était pas capable de conduire en suivant la route de son père,
il mit le feu à tout ce qui se trouvait à la surface de la terre et périt
lui-même foudroyé. Ce récit n’est pas qu’un mythe : la vérité la
voici. Les corps qui, dans le ciel, accomplissent une révolution
autour de la terre sont soumis à une variation, qui se reproduit à
de longs intervalles; ce qui se trouve à la surface de la terre est
alors détruit par un excès de feu. A ces moments-là, tous les êtres
humains qui sont établis sur des montagnes et en des lieux élevés
ou secs périssent en plus grand nombre que ceux qui habitent au
bord des fleuves ou près de la mer. Nous, c’est le Nil, notre
sauveur en d’autres circonstances qui, en cette situation difficile
aussi, nous sauve par sa crue. Quand, en revanche, les dieux, pour
purifier la terre, provoquent un déluge, ce sont les habitants des
montagnes qui sont épargnés, bouviers et pâtres, tandis que ceux
qui, chez vous, habitent dans des cités sont entraînés vers la mer
Oleg de Normandie
Image approximative du monde vers 1200 av. J.-C. Le « grand cercle d'eau »
coule autour de la terre, laquelle est divisée en « neuf arcs ». Le neuvième arc
se trouve « à l'extrémité de la terre dans l'extrême Nord ». Là où se trouvait,
selon les Grecs, la « colonne du ciel ». Et où doit être recherchée l'île des
Atlantes, c'est-à-dire l'île de la « colonne d'Atlas ».
Donc, lorsqu'il est dit dans le récit de l'Atlantide que les Atlantes
venaient de la « mer atlantique » et que leurs rois y « régnaient sur
de nombreuses îles et territoires du continent », ces données sont
identiques à celles des textes de Médinet Habou, lesquels disent:
« Ils viennent des îles et des pays du continent au bord de la mer
L’île Royale
S'il est certain maintenant que les peuples de la mer du Nord, alias
les Atlantes, viennent de l'Europe du Nord, la situation de leur île
Royale est facile à déterminer.
Dans les textes de Médinet Habou il n'est pas question de la
situation de l'île Royale de ces peuples. Ces coordonnées auraient
pu éventuellement se trouver dans les papyrus perdus ou dans les
L’île sainte
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Idun ou Yduva, déesse de l'immortalité dans la mythologie Scandinave.
Dans une ancienne carte qui a dû être dressée avant 1634, car
on y voit encore dans toute sa taille l’île de Strand détruite en
1634, on trouve, entre l’Eiderstedt et Héligoland, l’inscription
suivante: Universa haec regio Frisica Septentrionalis olim fuit
terra... in tôt partes dirupta (toute cette région de la Frise du Nord
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Les Halligen sont de petits, voire de minuscules îlots situés au large de la Frise du
Nord, entre les plus grandes îles de Fbhr etAmrum et la presqu’île de l'Eiderstedt. Il en
existe dix actuellement: Langeness, Hooge, Grode-Apelland, Nordstrandischmoor,
Habel, Norderoog, Süderoog, Südfall, Oland et la Hamburger Hallig. A l’exception de
Langeness, Oland et Nordstrandischmoor, qui sont reliés au continent par des digues
artificielles, les Halligen sont complètement isolés les uns des autres. Ils comprennent
pour la plupart un ou plusieurs tertres surmontés chacun d’une maison. Il n’est pas
rare que ces îlots soient entièrement recouverts par les eaux; seuls émergent alors les
tertres avec leurs maisons! Mais pour rien au monde, malgré le caractère précaire de
l’habitat, les habitants des Halligen n'émigreraient sur le « continent » (la plupart des
maisons sont d’ailleurs pourvues d’un émetteur-récepteur de radio et peuvent être
ravitaillées, en cas de nécessité, par hélicoptères). En Frise du Nord, les Halligen sont
à la fois célèbres et réputés pour leur beauté, et pour les traditions populaires qui y
sont restées très vivantes. Sur les Halligen, cf. Theodor Moller, Die Weit der Halligen
(Karl Wachholtz, Neumünster, 1931), et Frido Becker, Daheim auf Inseln Halligen
(Christian Wolff, Flensburg, 1974).
Les renseignements écrits les plus anciens que nous possédions sur
la royauté chez les Germains, sont les textes de l’historien romain
Tacite (vers 55-120 après J.-C.).
Dans sa Germanie, il rapporte : « Les rois, chez les Germains,
n’ont pas un pouvoir illimité et arbitraire. Leur domination repose
plus sur l’exemple qu’ils donnent que sur le pouvoir dont ils dis-
posent » (chap. 7). Nous apprenons fréquemment qu’à une époque
plus récente, les rois germains étaient responsables devant un
tribunal, le Thing. Dans la Heimskringla, le juriste Thorngnyr dit
au roi Olaf, fils d’Erik: « Si tu t’opposes à notre volonté, nous te
tuerons car nous ne souffrirons aucune rupture de la paix et
aucune illégalité. Nos ancêtres ont toujours agi ainsi. Ils ont noyé
cinq rois dans une seule et même source sur le jugement du Thing
de Mora ».
Les rois germains n’étaient donc pas des dieux rois ni des
monarques absolus. Ils ne jouissaient d’aucun honneur divin et ils
étaient soumis à la loi. Ils devaient se rendre régulièrement dans
l’île alternativement tous les cinq et six ans pour répondre de leurs
actes devant un Thing.
Nous n’avons, sur la royauté germanique, aucun renseignement
de l’époque antérieure à la Germanie de Tacite. Mais il semble que
cette position du roi chez les Germains remonte à l’âge du bronze.
Dans le récit de l’Atlantide, il est dit, à ce sujet: « Leur domination
sur la communauté, qui leur était soumise était réglée par les com-
Cette question n’a été résolue que tout récemment. Vers 1200 av.
J.-C., les peuples de la mer du Nord occupèrent la côte occidentale
de la Syrie et de la Palestine.
Ils trouvèrent là un territoire que les catastrophes naturelles de la
deuxième moitié du XIIIe siècle avaient complètement ravagé et
dépeuplé. Ils fondèrent alors des royaumes au Liban, celui des
Sakars et, sur le littoral palestinien, celui des Philistins.
Le papyrus Wen Amun du début du XIe siècle av. J.-C. parle de ces
royaumes, de même que différents textes de l’Ancien Testament.
Vers le Xe ou XIe siècle, arriva du continent un peuple qui se fai-
sait appeler « chananéen ». Ces Chananéens se mêlèrent aux peu-
ples de la mer du Nord, donc aux Sakars du Liban et, de ce croise-
ment, naquirent les Phéniciens (voir plus haut).
Il est alors vraisemblable que les Chananéens qui, jusqu’alors,
n'avaient pas d’écriture, aient appris des peuples de la mer du
Nord, non seulement la construction navale et la navigation en
haute mer, mais peut-être aussi l’écriture runique. On pourrait
expliquer ainsi les analogies frappantes entre les écritures phéni-_
ciennes, grecques, italiennes et les signes, runiques nordiques.
Les peuples de la mer du Nord et, dans ce cas précis, les Sakars
de la région libanaise ont-ils possédé une écriture? Le papyrus
Wen Amun ne connaît que les Sakars, leurs princes et leurs navires
au Liban, et ne sait encore rien des Phéniciens ou des Chananéens
dans ce pays. Il y est dit que le roi des Sakars fait apporter les
« journaux » de son père et de son grand-père dans lesquels sont
inscrites les quantités de bois de cèdre vendues par ces derniers à
l’Égypte. En d’autres termes, au XIIe siècle av. J.-C., le père et le
grand-père du prince des Sakars connaissaient l’écriture et la
comptabilité. Nous ne savons toutefois pas de quelle écriture ils se
servaient.
L’écriture hittite, comme l’écriture linéaire B des Mycéniens, avait
disparu dans les cataclysmes du XIIIe siècle av. J.-C.
Les gigantesques cercles de pierres levées que l'on trouve sur les
côtes et dans les îles en Europe du Nord et de l'Ouest, aux îles
Canaries et en Afrique du Nord, font partie de l'héritage
mégalithique.
Ces cercles de pierres qui se présentent souvent en plusieurs
anneaux concentriques ou sous une forme de spirale ont été
appelés Trojaburg ou Walburg et, de l'avis unanime des
archéologues, représentent de très anciens sanctuaires du soleil.
En ce qui concerne ces labyrinthes (Trojaburgen) des légendes
racontent souvent qu’une jeune fille y est gardée captive. À
l’origine de ces légendes, il y a un ancien mythe solaire. On pense
que la jeune fille incarne le soleil. Les cercles concentriques et,
dans une époque plus récente, spiralés, représentent le parcours
couvert par le soleil. Lequel, sous les traits d’une jeune fille
enfermée dans ces cercles ou ces spirales, est contraint de
conserver sa course bénéfique.
Le nom de Trojaburg (en anglais Troytown, en suédois Trojeborg
et Trelleborg) remonte au vocable draja (vieil-allemand), thruaian
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Méton astronome athénien du Ve siècle av. J.-C. Il imagina le cycle «
métonien » (ou métonique ») qui comprend 235 lunaisons. Le cycle métonien
fut adopté en Grèce, en 432 av. J.-C.
La tradition la plus ancienne veut que, sur les côtes du pays des
Hyperboréens, s’étende une mer de boue. L’île sacrée Elektris, que
d’autres auteurs grecs nomment Helixoia se trouvait dans
l’embouchure de l’Eridanos. Pline dit expressément: « Le
neuvième cercle (circulus) passe à travers la Bretagne et le pays
des Hyperboréens. Là le jour le plus long dure dix-sept heures »
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Avec celui de Stonehenge, en Grande-Bretagne, le site de l’Externstein (ou
des Externsteine) constitue l'un des plus imposants et des plus célèbres
sanctuaires de l'ancienne religion nordico-germanique. Cet ensemble de
rochers de plus de 30 m de hauteur est situé dans la Teutoburger Wald, près
de l’actuelle ville de Detmold et des sources de la Lippe, à proximité du lieu
historique où les légions de Varus furent anéanties par les tribus germaniques
fédérées par Herrmann (Arminius) le Chérusque, en l'an IX de notre ère.
L’endroit semble avoir été fréquenté depuis la préhistoire, époque à laquelle
il servait déjà d’observatoire astronomique; on y prévoyait notamment le
mouvement des astres, les éclipses de lune et les dates de solstices. C’est là
que se dressait l’irminsul, l'« arbre de vie » ou « arbre du monde » des
anciens Saxons, gigantesque représentation sacrée qui fut abattue au cours
de la campagne menée par Charlemagne contre les Saxons, dans le cadre
d’une évangélisation accompagnée de massacres (Verden). Les rochers les
plus importants ont été travaillés par la main de l’homme et comprennent une
grotte sacrée, un sarcophage de pierre, un escalier primitif, un observatoire,
des gravures rupestres, etc. Plusieurs milliers de touristes visitent chaque
année l’Externstein, au sujet de la nature et de l'antiquité duquel des
polémiques violentes, depuis le début du siècle, n’ont cessé d’opposer les
chercheurs. Parmi la centaine de livres et d'essais qui ont été consacrés à ce
site, le plus récent et le plus informé et celui de Freerk Hamkens, Der
Extemsteirz Seine Geschichte und seine Bedeutung (Grabert, Tübingen,
1971 ; trad. fr. à paraître).
On peut supposer que le char solaire avec le dieu du soleil tiré par
ses chevaux dans le ciel pendant le jour est représenté ici. Le grand
poisson ou dauphin était, dans les temps les plus anciens, le guide
La Statue de Poséidon
Le culte de la hache
Animaux africains (?) relevés sur des peintures rupestres de l’âge du bronze
(Bohusmn). a) girafes (?); b) girafe sur un navire (?); c-d) autruches (?); e) panthère;
f) (?) ; g) chameau (?); h) chameau sur un navire (?); i) éléphants (?).
Ils [les Atlantes] racontent qu’Uranus fut le premier roi qui ait
régné chez eux et qui ait rassemblé, sous la protection d’une ville
fortifiée, les hommes habitant des maisons dispersées. Il aurait
déshabitué ceux qui lui étaient soumis de la vie sans loi et sembla-
ble à celle des animaux, en découvrant l’utilisation et la
préparation des fruits des champs. Il aurait réussi à régner sur la
plus grande partie des terres habitées et surtout sur les pays du
Nord et de l’Ouest. Il aurait observé soigneusement les astres et
prédit beaucoup de choses qui seraient arrivées dans le ciel. C’est
ainsi qu’il aurait enseigné aux peuples à observer le déroulement
de l’année d’après les mouvements du soleil et celui des mois
d’après ceux de la lune, ainsi que les différentes saisons. La foule
ignorante de l’ordre éternel des astres et pleine d’étonnement
devant les prédictions réalisées, aurait cru que quiconque
enseignait de telles choses devait être d’essence divine. Après qu’il
eut quitté le monde des hommes, elle lui aurait voué un culte
immortel pour ses bienfaits et pour sa science des astres »
(Bibliothèque historique, 56- 61).
Uranus désigné ici comme l’ancêtre originel des Atlantes, avait
selon la mythologie grecque, engendré avec Gaia, Poséidon
(Hésiode, Théogonie, 137) qui était le père d’Atlas (Critias, 114a-
b).
C’est un phénomène extrêmement fréquent dans l’histoire des
religions, que des familles entières de dieux soient des hypostases
qui présentent les mêmes particularités et qui, sous des noms dif-
férents, ne sont qu’une seule et même divinité.
Au fond, il s’agit du même mythe: l’ancêtre originel des Atlantes
s’appelle Uranus, Poséidon ou Atlas, il a fondé pour les Atlantes
une ville fortifiée, il a été un savant et un professeur d’astronomie
et les Atlantes « ont régné sur les pays de l’ouest et du nord » (vus
depuis la Sicile).
Vanes et Ases
Mycènes : enceinte fortifiée édifiée dans le dernier tiers du XIIIe siècle av. J.-
C. contre les envahisseurs nordiques.
Sépultures de Carnac.
La chute de Phaéton
Le feu du ciel
C’est également Damascus qui raconte que les Huns morts dans la
bataille auraient continué à combattre dans le ciel et « rempli le
ciel du fracas de leurs armes ». Les aurores boréales qui,
apparemment, accompagnent régulièrement les apparitions de
comètes, ont souvent fait croire que, dans le ciel, se déroulait un
Séismes
Éruptions volcaniques
L’obscurité
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Seebâr: ours de mer (N.d.T).
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Ce nom ne peut être traduit en français par « falaise » (N.d. T.).
La dégradation du climat
Routes de migration des Atlantes. Les points indiquent les lieux où furent
trouvées des épées germaniques à poignée en forme de langue. Les différentes
routes de migration sont indiquées par des flèches. Les zones hachurées sont
celles où se trouvent les constructions mégalithiques.
L’attaque de l’Égypte
Fin de citation
Navire des peuples de la mer du Nord renversé par les Égyptiens (Médinet
Habou) (« Earlier Historical Records of Ramsès III », The University of
Chicago Press).
Localisation d’Asgard
Pytheas de Marseille
Nous avons déjà vu plus haut que l’île de Basileia qui était autre-
fois protégée par le massif rocheux d’Héligoland fut submergée
par la catastrophe du XIIIe siècle. Elle réapparut ensuite, dévastée
et déchiquetée, lors du « retrait de la mer du Nord à l’âge du fer ».
C’est un phénomène fréquent sur les côtes de la mer du Nord.
Des îles sont englouties et réapparaissent après le retrait des
hautes eaux.
Nous avons également vu plus haut que Marcellus a rapporté ce
qui suit sur la réapparition des îles : « Cette île de l’Atlantide
aurait été submergée et détruite par la mer. Là où elle se trouvait
autrefois, il y a maintenant sept petites et trois grandes îles dont la
plus importante est également consacrée à Poséidon ».
Le retrait de la mer du Nord à l’âge du fer fit baisser le niveau des
eaux d’environ 3 m. Il importe peu, en ce qui nous concerne, qu’il
Vers Basileia
La Crête et Santorin
Jürgen Spanuth
-Sur la carte à droite, voici quelques méridiens verts (en rouge pour
plus de clarté) en partant de la gauche :
0° : Stonehenge
3° : Dieppe
6° : Alésia (Guillon, voir travaux de Bernard Fèvre et Sylvain Tristan)
9° ...
10° : Atlantis, Idun, Avalon, Basileia, Abalus, Asgard…
11° et 12°….
-Sur les cartes pages suivantes : Lorsque l’on superpose les cartes
des anciennes terres désormais submergées avec celle des
méridiens verts, le résultat est d’une pureté sans pareil. Le centre
de l’île Basileia se trouve coupé par le 11ème méridien vert à partir
de Stonehenge (donc à 10° mégalithiques à l’Est). Le temple de
Poséidon (Fosite / Njörd) se trouvant au centre de l’île, cela
signifie que la colonne d’Atlas, la colonne du ciel, l’Irmnisul, bref
le symbole de l’arbre cosmique se trouvait en plein sur ce
méridien.
Jean-Sylvain Bailly
Oleg de Normandie