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Optique ondulatoire :
interférences, interférométrie et polarisation
Table des matières
2 ONDES PROGRESSIVES 7
5 INTERFERENCES A N ONDES 37
6 ETUDE DE LA POLARISATION 45
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Cours pour le L2
• Quelques dates :
965-1039 : Alhazen, physicien arabe qui comprend le premier que l’œil n’émet pas des rayons
venant scruter les objets mais que ceux-ci, éclairés par des sources, sont à l’origine de rayons
rectilignes.
1609 : lunette astronomique de Galilée
Les premiers microscopes suivent les travaux de Kepler
1665 : découverte de la diffraction par Grimaldi
1672 : télescope de Newton
1673 : lois de Snell-Descartes et première théorie de l’arc-en-ciel.
1676 : mise en évidence de la vitesse de propagation de la lumière
1690 : vers la première théorie ondulatoire de la lumière Huygens
1802 : Explication de la diffraction par Fresnel
1849 : Expérience de fizeau pour mesurer la vitesse de la lumière
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Cours pour le L2
• La lumière visible fait partie d'une grande famille de phénomènes de même nature: les
ondes électromagnétiques.
• Variation d'un champ électrique associé à une variation d'un champ magnétique, dans
l’espace et dans le temps. Dans le cas d’une onde électromagnétique
monochromatique (d’une seule couleur), on peut alors représenter l’onde lumineuse
comme suit :
• L'œil est sensible aux radiations lumineuses dont la longueur d'onde est comprise entre
0.380 µm et 0.780 µm. Œil est un photodétecteur ayant une bande passante
particulière.
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• Plan du cours et TD
Rappel de l’optique géométrique pour la notion de rayon lumineux utile à notre cours
Optique Géométrique pour 2 TD
Optique ondulatoire : les interférences (la diffraction sera vue l’an prochain) 6 TD
Polarisation de la lumière : 2 TD
On peut les considérer comme la trajectoire de l’énergie lumineuse. Le problème est que
l’on ne peut pas isoler les rayons lumineux. Si on cherche à isoler un rayon d’un faisceau, on
est limité par la diffraction. ‘
Dans un milieu homogène, la lumière se propage en ligne droite.
• Milieu homogène :
Considérons un rayon lumineux AIJB, comportant plusieurs tronçons AI, IJ, JB dans des
milieux homogènes d’indice différents n1, n2, n3 séparés par des dioptres. Par définition le
chemin optique AB, noté (AB), l’expression (AB) = n1AI + n2IJ + n3JB
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• Milieu inhomogène
Dans le cas où le rayon lumineux allant de A à B se propage dans un milieu inhomogène
caractérisé en chaque point par son indice n(r), le chemin optique (AB) est défini par
G
()
l’intégrale curviligne : ( AB ) = ∫ n r dl
p
AB
où dl est l’élément d’arc le long de la courbe suivie par la rayon lumineux
• Interprétation :
Le chemin optique est donc une mesure en unité de longueur du temps mis par la lumière
pour de propager de A en B.
• Attention
Pour définir le chemin, il faut être dans un milieu tel que l’on puisse définir l’indice du
milieu en tout point quelque soit la direction de propagation de la lumière.
• Définition
Etant donnée une source lumineuse S, on appelle surface d’onde le lieu des points M tel
que le chemin optique (SM) soit constant, ce chemin optique étant compté le long des
différents rayons lumineux issus de S.
• Exemple 1 :
• Exemple 2 :
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Cours pour le L2
Soit une source S placée dans un milieu transparent homogène. Les rayons lumineux se
propagent en ligne droite. Un miroir est éclairé par cette source. Calculons les chemins
optiques et regardons les surfaces d’onde.
(SM1)= n [SI1+I1M1] or si on trace S’ le symétrique de S par rapport au miroir, soit l’image de
S par le miroir, on en déduit immédiatement
(SM1) = n [S’I1+I1M1] = (S’M1)
Il en est de même pour le chemin optique (SM2). On en déduit donc que les surfaces d’onde
après réflexion sur le miroir sont des sphères centrées sur S’, l’image de S.
• Enoncé :
Dans les exemples précédents, les rayons lumineux sont normaux aux surfaces d’onde. Ce
résultat est général et s’énonce ainsi : après un nombre quelconque de réflexions ou de
réfractions les rayons lumineux issus d’une source ponctuelle sont normaux aux
surfaces d’onde.
• Remarque :
o Ce résultat est fondé sur le principe de Fermat
o Le théorème de Malus permet de donner une définition plus précieuse des rayons
lumineux.
o Ce concept va bien sûr jouer un rôle fondamental dans l’étude de l’optique
ondulatoire de la lumière que nous allons aborder.
o C’est peut-être le lien le plus direct entre l’optique ondulatoire et l’optique
géométrique.
o Un point A’ est une image réelle d’un point A à travers un système optique (Σ) si le
chemin optique (AA’) est indépendant du rayon lumineux traversant (Σ).
• Exemple 1 :
• Exemple 2 :
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2 Ondes progressives
2.1 Propagation et équation d’ondes.
2.1.1 Qu’est ce qu’une onde ?
• Onde à la surface de l’eau
• Onde à 1 dimension
o Onde transverse qui se propage le long d’une corde
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• L’onde sonore qui se propage dans le cas ci-dessus selon une seule direction, ou
encore l’onde de propagation le long de la corde sont toutes des ondes solutions de
l’équation d’onde unidimensionnel de d’Alembert :
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ
=
∂x 2 c 2 ∂t 2
où c est la vitesse de propagation de l’onde.
• On peut vérifier l’homogénéité de cette équation.
• c dépend du milieu de propagation et du système étudié.
o Dans le cas de la corde c 2 = T avec T la tension de la corde et µ la masse
µ
linéique de la corde.
1
o Pour le son c 2 = avec µ la masse volumique moyenne de l’air et XS, le
µΧ s
coefficient de compressibilité isentropique.
1
o Dans le cas des ondes lumineuses dans le vide : c 2 = avec
ε 0 µ0
µ0 = 4π × 10−7 Hm−1 la perméabilité du vide
ε 0 = 8,854187816 ×10−12 F .m −1 la permittivité du vide
et la quantité transportée est un champ électromagnétique. On reviendra sur la
description de l’onde lumineuse à la fin du chapitre.
• Réversibilité de l’équation d’onde
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1 ∂ 2ψ
∇ 2ψ =
c 2 ∂t 2
• Cela établit que (ψ1+ψ2) est aussi solution. La signification concrète de ce principe est
que lorsque deux ondes séparées arrivent et se superposent à un même endroit de
l’espace, elles s’ajoutent ou se soustraient simplement l’une à l’autre sans que cela ne
détruise ou même ne dérange aucune d’entre elles. En tout point de la région de
superposition, la perturbation résultante est la somme algébrique des ondes
individuelles présentes à cet endroit. Une fois sortie de la région où les deux ondes
coexistent, chacune continue son chemin sans avoir été perturbée par la rencontre
précédente.
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2.2.1.1 Définitions
• Onde plane progressive dans la direction x : c’est un phénomène physique caractérisé
x
par une grandeur dont la variation dans le temps dépend de la quantité t ± où t
c
représente la variable de temps, x une variable d’espace et c la vitesse de propagation
de l’onde. La fonction qui représente cette grandeur est la fonction d’onde notée :
⎛ x⎞
ψ ⎜t ± ⎟
⎝ c⎠
• C’est probablement l’exemple le plus simple d’ondes à 3 dimensions. Elle existe à un
instant donné lorsque toutes les surfaces d’onde forment un groupe de plans parallèles
entre eux et perpendiculaires à la direction de propagation ici x.
• Ces perturbations sont étudiées pour plusieurs raisons, notamment parce qu’il est
facile de produire de la lumière sous forme d’onde plane au moyens de dispositifs
optiques.
• On va voir que ces ondes sont une solution générale de l’équation d’onde aux dérivées
partielles de d’Alembert.
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∂ 2ψ ∂ ⎛ ∂ψ ⎞ ⎛ ∂ ∂ ⎞ ⎛ ∂ψ ∂ψ ⎞ 2 ∂ 2ψ 2 ∂ ψ
2
2 ∂ ψ
2
= ⎜ =
⎟ ⎜ − c + c ⎟⎜ − c + c ⎟ = c + c − 2 c
∂t 2 ∂t ⎝ ∂t ⎠ ⎝ ∂u ∂v ⎠ ⎝ ∂u ∂v ⎠ ∂u 2 ∂v 2 ∂u∂v
• On reporte ces expressions dans l’équation d’onde de d’Alembert.
∂ 2ψ 1 ∂ 2ψ ∂ 2ψ
− = 4 =0
∂x 2 c 2 ∂t 2 ∂u∂v
• Cette équation s’écrit aussi bien :
∂ ⎛ ∂ψ ⎞
⎜ ⎟=0
∂u ⎝ ∂v ⎠
Ce qui montre que la fonction ∂ψ est indépendante de u. C’est donc une fonction
∂v
quelconque de v, ce qui s’écrit :
∂ψ
= h(v )
∂v
En intégrant cette équation à u fixé et en notant g(v) une primitive de h(v), il apparaît
une « constante d’intégration » c'est-à-dire une fonction quelconque de u :
ψ ( u , v ) = f (u ) + g (v)
Soit :
ψ ( x, t ) = f ( x − ct ) + g ( x + ct )
• Les fonctions f et g sont deux fonctions arbitraires.
• La solution générale de l’équation d’onde unidimensionnel de d’Alembert est la
somme de deux ondes planes progressives
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la forme ψ ( x, t ) = f ( x − ct ) représente la
propagation sans déformation d’un signal à la
vitesse c dans le sens des x croissants.
2.2.2.1 Définition
2.2.2.2 Propriétés
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L’onde plane est certes un cas très simple à décrire mais n’est pas physiquement
satisfaisant. En effet, l’onde plane (harmonique ou pas) peut se déplacer sans changer de
profil. Clairement, l’idée d’une perturbation ondulatoire dont le profil ne serait jamais
altéré laisse quelque part à désirer.
De plus l’onde plane s’étend dans tout l’espace. Dans chaque plan on a donc une
énergie infinie.
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2.2.3.2 Définition
Une onde est sphérique si la fonction d’onde peut être mise sous la forme ψ(r,t), dans
laquelle r =(x2+y2+z2)1/2 désigne la distance du point M considéré à une origine O où
se trouve la source de perturbation. A chaque instant, cet état est le même en tout point
de la sphère de centre O et de rayon r.
∂x 2 ∂y 2 ∂z 2 c 2 ∂t 2 c ∂t
sous la formeψ (r , t ) avec r =(x +y +z ) .
2 2 2 1/2
On en déduit que :
∂ψ ∂ψ ∂r 1 2x ∂ψ x ∂ψ
= = =
∂x ∂r ∂x 2 ( x + y + z ) ∂r r ∂r
2 2 2 1/ 2
De même :
∂ψ ∂ψ ∂r y ∂ψ
= =
∂y ∂r ∂y r ∂r
∂ψ ∂ψ ∂r z ∂ψ
= =
∂z ∂r ∂z r ∂r
On calcule les dérivées secondes :
∂ 2ψ ∂ ⎛ ∂ψ ⎞ x ∂ ⎛ x ∂ψ ⎞ x 2 ∂ 2ψ ⎛ x ∂x x 2 ∂ (1 r ) ⎞ ∂ψ x 2 ∂ 2ψ 1 ⎛ x 2 ⎞ ∂ψ
= ⎜ ⎟= ⎜ ⎟= +⎜ + ⎟ = + ⎜1 − ⎟
∂x 2 ∂x ⎝ ∂x ⎠ r ∂r ⎝ r ∂r ⎠ r 2 ∂r 2 ⎝ r 2 ∂r r ∂r ⎠ ∂r r 2 ∂r 2 r ⎝ r 2 ⎠ ∂r
∂ 2ψ y 2 ∂ 2ψ 1 ⎛ y 2 ⎞ ∂ψ
= + ⎜ 1 − ⎟ ;
∂y 2 r 2 ∂r 2 r ⎝ r 2 ⎠ ∂r
∂ 2ψ z 2 ∂ 2ψ 1 ⎛ z 2 ⎞ ∂ψ
= + ⎜1 − ⎟ .
∂z 2 r 2 ∂r 2 r ⎝ r 2 ⎠ ∂r
Le laplacien s’écrit alors :
∂ 2ψ 1 ⎛ x 2 y2 z 2 ⎞ ∂ψ ∂ 2ψ 2 ∂ψ
∇ ψ = 2 + ⎜1 − 2 + 1 − 2 + 1 − 2 ⎟
2
= 2 +
∂r r⎝ r r r ⎠ ∂r ∂r r ∂r
∂ 2ψ 2 ∂ψ 1 ∂ ( rψ )
2
or + =
∂r 2 r ∂r r ∂r 2
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Cours pour le L2
∂ 2 ( rψ ) 1 ∂ 2 ( rψ )
d’où = 2 .
∂r 2 c ∂t 2
D’après la résolution de l’équation d’onde unidimensionnel de d’Alembert, on en
déduit que :
f ( r − ct ) g ( r + ct )
ψ ( r, t ) = +
r r
2.2.3.4 Interprétation
• Le premier terme représente une onde sphérique progressive divergente alors que le
second terme représente une onde sphérique progressive convergente
A
ψ ( r, t ) = cos ( kr − ωt )
r
• Onde sphérique quasi-plane :
Lorsqu’un front d’onde sphérique se propage vers l’extérieur, son rayon augmente.
Assez loin de la source, le front d’onde ressemblera à une portion d’onde plane.
• Pour faciliter les calculs, on utilise la notation complexe qui est parfaitement adaptée
au formalisme mathématique des ondes.
• Soit une onde décrite par :
ψ ( M , t ) = A( M ) cos (ϕ ( M ) − ωt )
Où A(M) est l’amplitude
ϕ(M) la phase au point M,
ω la pulsation liée à période T, et à la longueur d’onde λ = cT = 2πc/ω.
La fonction φ(Μ,t) = ϕ(M) - ωt porte le nom de fonction de phase, ou phase
lorsqu’aucune confusion n’est à craindre avec ϕ(M).
On utilise très souvent la notation complexe pour représenter une telle vibration en
écrivant :
( ) ( )
ψ = ℜe ψ avec ψ ( M , t ) = A( M ) exp i (ϕ ( M ) − ωt )
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Cours pour le L2
Et
∂ψ ( x, t ) ∂ 2ψ ( x, t )
= −iωψ ( x, t ) et = −ω 2ψ ( x, t )
∂t ∂t 2
c ∂t c ∂t ε 0 µ0
• Il est important de remarquer que les grandeurs transportées sont des grandeurs
vectorielles. Cette notion est à l’origine de ce qu’on appelle la polarisation.
• Pour une onde lumineuse
JG G
progressive monochromatique (équivalent d’harmonique
JG
pour la lumière), B = k / ω ∧ E et donc k, E, B forment un trièdre direct.
• Dans le cas simple qui va nous intéresser jusqu’au chapitre sur la polarisation, on sera
dans le cadre d’une onde avec une polarisation rectiligne, c'est-à-dire que la direction
du champ E est fixe dans le temps.
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Cours pour le L2
• Dans le cas général, la lumière est une superposition d’ondes avec diverses
polarisations. Dans le cas de la superposition d’une trentaine d’ondes telle que la
précédente, voilà ce qu’on devrait dessiner pour rendre compte de la polarisation de
l’onde, c'est-à-dire l’évolution de l’extrémité du vecteur E, dans le temps et dans
l’espace.
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Cours pour le L2
• Plan du chapitre :
Modèle utilisé pour décrire les interférences
Notion d’éclairement
Etude de la figure d’interférences à 2 ondes.
• L’optique s’appuie de façon essentielle sur l’expérience et sur ce que l’œil voit. Or,
compte-tenu des fréquences élevées (1015 Hz), un détecteur d’ondes lumineuses ne peut
être sensible qu’à une moyenne temporelle. Cependant un détecteur linéaire qui serait
sensible à E ( M , t ) serait totalement inefficace car cette valeur moyenne est nulle. On
utilise donc en optique des détecteurs quadratiques, sensible à E 2 ( M , t ) .
• Bien-sûr, un photodétecteur a un temps de réponse et ne fait pas la moyenne dans le temps
entre moins l’infini et plus l’infini, mais pendant une durée τ. Pour avoir une échelle de
temps comparable, on définit l’éclairement comme étant l’énergie moyenne reçue par
unité d’aire et de temps. L’éclairement est proportionnel au carré de l’amplitude du champ
électrique. Pour nous, l’éclairement E(M) sera :
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Cours pour le L2
E ( M ) = 2 E 2 (M , t )
• Le facteur 2 arbitraire permet de simplifier l’expression de l’éclairement pour une onde
plane progressive monochromatique. En effet, avec :
E ( M , t ) = E ( M ) cos (ωt − φM ) ,
nous obtenons :
2E 2 (M ) T
E (M ) = ∫ cos 2 (ωt − φM )dt
T 0
2
2E (M ) T
E (M ) = = E 2 (M )
T 2
• Notation complexe :
A une onde lumineuse réelle de la forme E ( M , t ) = E ( M ) cos (ωt − φM ) , on associe une
onde complexe de la formeψ ( M , t ) = E ( M ) exp ( i (ωt − φM ) ) .
( )
On a l’égalité : E ( M , t ) = ℜe ψ ( M , t ) et on remarque que :
ψ ( M , t )ψ ∗ ( M , t ) = E 2 ( M ) = E ( M )
⎛ S1M ⎞
E1 ( M , t ) = E1 cos ⎜ ω1t − φS1 − 2π ⎟ = E1 cos (ω1t − φ1M )
⎝ λ01 ⎠
⎛ S2 M ⎞
E2 ( M , t ) = E2 cos ⎜ ω2t − φS2 − 2π ⎟ = E2 cos (ω2t − φ2 M )
⎝ λ02 ⎠
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Cours pour le L2
• La valeur moyenne de cos ( Ωt − φ ) est nulle sauf pour Ω = 0. Le premier terme est donc
toujours nul, et le second n’est non nul que si les pulsations des deux ondes sont égales.
Ainsi 2 ondes qui interfèrent ont nécessairement la même longueur d’onde.
• On en déduit qu’en fonction des éclairements :
E ( M ) = E 1 + E 2 + 2 E 1 E 2 cos (φM )
Avec le déphasage φΜ définit par :
2π
φM = φ2 M − φ1M = φS − φS +
2 1
λ0
(( S M ) − ( S M )) .
2 1
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Cours pour le L2
• Pour interpréter qualitativement ce fait, il faut affiner le modèle des sources ponctuelles
monochromatiques. Une fonction sinusoïdale du temps n’a évidemment aucune existence
réelle, du fait de son extension temporelle infinie : une onde réelle a nécessairement un
début et une fin. Les sources lumineuses apparemment monochromatiques n’émettent pas
continument, mais sous la forme de trains d’onde. A l’intérieur de chaque train d’ondes,
l’onde est correctement représentée par une onde monochromatique, mais la phase à
l’origine φS varie aléatoirement d’un train d’onde au suivant. La durée moyenne d’un train
d’onde, ou la durée moyenne entre 2 trains d’ondes, durées que nous supposerons égales
valent typiquement τ = 10-11 s, pour une lampe spectrale classique. τ est donc grande
devant la période T = 10-14 s, des ondes lumineuses, mais petite par rapport au temps de
réponse τD des détecteurs, durée elle-même faible devant le temps d’intégration θ, durée
sur laquelle s’effectue la moyenne E 2 ( M , t ) qui définit l’éclairement.
• Le calcul de l’éclairement tel que nous l’avons effectué au paragraphe précédent est
valable tant que les valeurs moyennes sont calculées à l’échelle des trains d’ondes, durée
pendant laquelle φS1 et φS2 sont constantes. Alors l’éclairement définie avec une moyenne
temporelle d’indice τ, s’écrit :
⎛ 2πδ M ⎞
2 E 2 ( M ) E 1 + E 2 + 2 E 1 E 2 cos ⎜ φS2 − φS1 + ⎟
τ
⎝ λ0 ⎠
Pour accéder à l’éclairement il faut poursuivre l’opération de moyenne temporelle sur la
durée θ >>τ.
⎛ 2πδ M ⎞
E ( M ) = 2 E 2 ( M ) τ = E 1 + E 2 + 2 E 1 E 2 cos ⎜ φS2 − φS1 + ⎟
θ
⎝ λ0 ⎠ θ
A l’échelle de θ, le déphasage pour deux sources distinctes varient aléatoirement dans
l’intervalle [0,2π] lorsqu’on change de train d’onde. Donc :
⎛ 2πδ M ⎞
cos ⎜ φS2 − φS1 + ⎟ =0
⎝ λ0 ⎠ θ
Il y a décorrélation des deux ondes. Ainsi nous venons d’interpréter l’incohérence de deux
sources ponctuelles distinctes.
• Pour obtenir des interférences, il faut que les ondes qui se superposent soient issues d’une
même source ponctuelle monochromatique. Pour observer des interférences, il faudra
utiliser des dispositifs d’interférences qui opèrent une division de l’onde.
21
Cours pour le L2
M
Considérons, comme précédemment deux
sources ponctuelles S1 et S2,
monochromatiques de pulsations
S1
respectives ω. Supposons de plus que ces
deux sources soient 2 sources secondaires
issues de la même source primaire. C'est-
S2 à-dire que l’on soit dans une situation où
l’on peut observer des interférences au
point M.
Soient E1(M,t), l’onde issue de S1 au point M et E2(M,t), l’onde issue de S2 au point M :
E1 ( M , t ) = E1 cos (ωt − φ1M )
E2 ( M , t ) = E2 cos (ωt − φ2 M )
On leur associe respectivement les ondes complexes ψ 1 ( M , t ) et ψ 2 ( M , t ) telles que :
ψ 1 ( M , t ) = E1 exp ( i (ωt − φ1M ) )
ψ 2 ( M , t ) = E2 exp ( i (ωt − φ2 M ) )
Alors l’onde résultante de la superposition des deux ondes en M s’écrit :
ψ ( M , t ) = ψ 1 ( M , t ) +ψ 2 ( M , t ) = E1 exp ( i (ωt − φ1M ) ) + E2 exp ( i (ωt − φ2 M ) )
Et on calcule l’éclairement par :
E ( M ) = ψ ( M , t )ψ ∗ ( M , t )
On obtient :
( )( )
E ( M ) = ψ 1 ( M , t ) + ψ 2 ( M , t ) ψ 1∗ ( M , t ) + ψ 2∗ ( M , t )
E ( M ) = ( E exp ( i (ωt − φ ) ) + E exp ( i (ωt − φ ) ) ) ( E exp ( −i (ωt − φ ) ) + E exp ( −i (ωt − φ ) ) )
1 1M 2 2M 1 1M 2 2M
E ( M ) = ( E E + E E + E E ( exp ( i (φ − φ ) ) + exp ( i (φ − φ ) ) ) )
1 1 2 2 1 2 2M 1M 1M 2M
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Cours pour le L2
⎛ ⎛ 2π r2 2π r1 ⎞ ⎞
E ( M ) = 2E + 2E cos (φ2 M − φ1M ) = 2E ⎜⎜1 + cos ⎜ − ⎟ ⎟ , ou encore
⎝ ⎝ λ0 λ0 ⎠ ⎟⎠
E ( M ) = 2E (1 + cos ( k ( r2 − r1 ) ) )
• Conséquences immédiates :
o Lorsque k(r2-r1)=π [2π], cos ( k (r2 - r1 ) ) = −1 et donc E ( M ) = 0 .
On retrouve le fait que « lumière + lumière = obscurité ».
On dit que les 2 ondes interfèrent destructivement.
o Lorsque k(r2-r1)=0 [2π], cos ( k (r2 - r1 ) ) = +1 et donc E ( M ) = 4E .
On observe donc également des zones de surintensité.
o La variation de l’amplitude ne dépend que de la distance (r2-r1). On en déduit
que les zones d’égale intensité sont des hyperboloïdes de foyers S1 et S2.
• On va étudier deux cas limites : l’un dans un plan parallèle à la droite des sources, l’autre
dans un plan perpendiculaire à la droite des sources.
• Dans un plan P, parallèle à S1S2, les franges sont des sections d’hyperboloïdes qui sont
pratiquement des droites si r1 est voisin de r2 et que r1 S1S 2 .
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Cours pour le L2
1/ 2
1/ 2 ⎡ ( x − a / 2 )2 + y 2 ⎤
S1M = ⎡( x − a / 2 ) + y 2 + D 2 ⎤
2
= D ⎢1 + ⎥
⎣ ⎦ ⎢⎣ D2 ⎥⎦
1/ 2
1/ 2⎡ ( x + a / 2 )2 + y 2 ⎤
S 2 M = ⎡( x + a / 2 ) + y + D ⎤ = D ⎢1 +
2 2 2
⎣ ⎦ ⎥
⎢⎣ D2 ⎥⎦
Soit en tenant compte des ordres de grandeurs indiqués :
⎡ ( x − a / 2 )2 + y 2 ⎤ ( x − a / 2) + y2
2
S1M = D ⎢1 + ⎥ = D+
⎢⎣ 2D2 ⎥⎦ 2D
⎡ ( x + a / 2 )2 + y 2 ⎤ ( x + a / 2) + y2
2
S 2 M = D ⎢1 + ⎥ = D+
⎣⎢ 2D2 ⎦⎥ 2D
Et donc :
( x + a / 2) − ( x − a / 2)
2 2
ax
δ 21 = =
2D D
Dans le plan (P), l’éclairement est donnée par :
⎛ ⎛ kax ⎞ ⎞ ⎛ 2 ⎛ kax ⎞ ⎞ 2 ⎛ kax ⎞
E ( M ) = 2E ⎜1 + cos ⎜ ⎟ ⎟ = 2E ⎜ 1 + 2 cos ⎜ 2 D ⎟ − 1⎟ = 4E cos ⎜ 2 D ⎟
⎝ ⎝ D ⎠⎠ ⎝ ⎝ ⎠ ⎠ ⎝ ⎠
• La différence de chemin optique ne dépend que de x à ce degré d’approximation. On
obtient donc des franges d’interférences rectilignes, parallèles à (Oy), c'est-à-dire
perpendiculaire à S1S2.
• Dans un plan (Q), perpendiculaire à la droite des sources, les franges sont des sections
circulaires d’hyperboloïdes. Pour trouver l’expression de l’intensité au point M dans ce
plan, calculons r1 et r2 en fonction de la variable ρ.
• Dans les conditions d’observation, on aura D ρ et D a
1/ 2
1/ 2 ⎡ ρ2 ⎤
r1 = ⎡( D − a / 2 ) + ρ ⎤ = ( D − a / 2 ) ⎢1 +
2 2
⎣ ⎦ 2⎥
⎣⎢ ( D − a / 2 ) ⎦⎥
1/ 2
1/ 2 ⎡ ρ2 ⎤
r2 = ⎡( D + a / 2 ) + ρ 2 ⎤ = ( D + a / 2 ) ⎢1 +
2
⎣ ⎦ 2⎥
⎢⎣ ( D + a / 2 ) ⎥⎦
En tenant compte des ordres de grandeur :
ρ2
r1 = D − a / 2 +
2 ( D − a / 2)
ρ2
r2 = D + a / 2 +
2 ( D + a / 2)
On en déduit que :
ρ2 ρ2 2ρ 2 ( a / 2 + a / 2)
r2 − r1 = a + − =a−
2 ( D + a / 2) 2 ( D − a / 2) 4 ( D2 − a2 / 4)
En simplifiant le dénominateur :
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Cours pour le L2
⎛ ρ2 ⎞
r2 − r1 = a ⎜ 1 − 2 ⎟
⎝ 2D ⎠
Il en résulte que :
⎛ ⎛ ⎛ ρ2 ⎞⎞⎞
E ( M ) = 2E ⎜1 + cos ⎜ ka ⎜1 − ⎟⎟⎟
⎜ ⎝ 2 D 2 ⎠ ⎠ ⎟⎠
⎝ ⎝
• La différence de marche ne dépend que de la distance à la droite (S1S2). Les franges
d’interférences sont donc des anneaux.
25
Cours pour le L2
• Pour obtenir deux ondes à partir d’une même source, on fait appel à l’un des deux types
de dispositifs schématisés sur les figures suivantes.
• Dans le premier cas, on isole spatialement deux parties d’une onde venant d’une même
source (S) que l’on fait ensuite se rencontrer pour interférer. C’est la division du front
d’onde utilisée en particulier dans le montage des trous d’Young.
• Dans le second cas, une onde issue de (S) est séparée en deux par une lame semi-
réfléchissante (L). L’onde réfléchie et l’onde transmise peuvent alors interférer. On parle
de division d’amplitude. C’est ce mécanisme qui est mis en jeu dans les interférences des
lames minces (responsables en particulier de la coloration des bulles de savon).
• C’est le dispositif le plus simple pour obtenir des interférences. Son importance a été
grande car il a permis, pour la première fois, d’évaluer des longueurs d’onde lumineuses.
• Une source (S) de très petite dimension (source ponctuelle) éclaire un écran opaque (E1)
percé de deux trous dont les dimensions sont également faibles.
• D’après les lois de l’optique géométrique, on devrait obtenir sur (E), les traces en M1 et
M2 des deux rayons SS1 et SS2 ; en fait, la diffraction intervient du fait des faibles
dimensions par rapport à la longueur d’onde de S1 et S2 et l’on obtient des faisceaux qui se
recouvrent et qui peuvent interférer. C’est dans la zone commune aux deux faisceaux que
l’on peut observer des interférences. Si les dimensions des trous S1 et S2 sont
suffisamment petites, elles constituent des sources sphériques de lumière
monochromatique.
26
Cours pour le L2
• De plus, (S1) et (S2) sont par construction deux sources cohérentes dont les rayons
interfèrent en M.
• On se retrouve exactement dans le cadre de l’observation transversale de deux ondes
monochromatiques cohérentes. On observe donc sur l’écran des franges d’interférences
avec :
⎛ kax ⎞
E ( M ) = 4E cos 2 ⎜ ⎟
⎝ 2D ⎠
• Fentes d’Young :
La figure d’interférences ainsi obtenue est souvent peu lumineuse. C’est pourquoi, on
profite du fait que les franges soient rectilignes pour remplacer les trous (S1) et (S2) ainsi
que (S) par des fentes parallèles à (Oy). Les phénomènes d’interférences provenant des
différents points de la source (S) se juxtaposent sans se brouiller et l’on obtient des
phénomènes plus lumineux.
• Conservation de l’énergie :
La conservation de l’énergie est respectée. Si on intègre l’intensité lumineuse selon la
direction (Ox) perpendiculaire aux franges, on retrouve bien la somme des intensités
provenant de S1 et S2. En d’autres termes, les interférences ne modifient pas l’éclairement
moyen mais seulement la répartition de l’éclairement.
• Ordre de grandeur :
Pour D=2 m, a = 1 mm, et λ0 = 0,5 µm on a un interfrange de 1 mm. Cela se mesure très
facilement avec un viseur. C’est ainsi que Thomas Young (1773-1829) a pu mesurer pour
la première fois des longueurs d’onde de radiation lumineuse.
27
Cours pour le L2
• Si la source placée en S est une source de lumière blanche (i.e. une source contenant les
différentes radiations du spectre visible), on obtient dans le plan de l’écran une
superposition des phénomènes correspondant aux différentes longueurs d’onde. Rappelons
que des radiations de longueurs d’onde différentes ne peuvent interférer entre elles.
L’interfrange dépendant de la longueur d’onde λ, on obtient des phénomènes colorés
(franges irisées). De façon plus précise, on observe au centre de la figure – pour lequel
δ=0 – une frange brillante centrale pour toutes les longueurs d’onde. Cette frange a un
caractère achromatique. Elle est bordée de franges sombres bien nettes. Quand on
s’éloigne du centre, les phénomènes correspondant aux différentes longueurs d’onde se
décalent de plus en plus. Les bords des franges se colorent, puis les phénomènes
parviennent à se brouiller lorsque les franges brillantes de certaines longueurs d’onde
occupent la même place que les franges sombres d’autres longueurs d’onde. On obtient
alors du blanc d’ordre supérieur, on obtient un spectre présentant des raies sombres : c’est
un spectre cannelé d’où sont absentes les raies pour lesquelles la fente du spectroscope
occupe la position d’une frange obscure.
Si on intercale des filtres pour voir ce qui se passe en lumière monochromatique, on peut
observer les figures suivantes.
• Miroirs de Fresnel
o Il s’agit de deux miroirs plans formant un dièdre d’angle α, très petit. La source
(S)
o Construction : Le champ d’interférences est défini par l’intersection des rayons
S1C et S2C avec l’écran d’observation.
o Calcul :
Une partie des rayons lumineux issus de S se réfléchit sur le miroir M1 en semblant
provenir de la source image S1 et une partie des rayons lumineux se réfléchit sur le miroir
28
Cours pour le L2
M2 en semblant provenir de la source image S2. L’ensemble est plongé dans l’air
d’indice n ≈ 1 . Donc :
δ 21 = ( SM )2 − ( SM )1 = SI 2 + I 2 M − SI1 − I1M
Les sources images étant symétriques de S, par rapport aux miroirs on a
SI 2 = S2 I 2 et SI1 = S1 I1 de telle sorte que :
δ 21 = S2 M − S1M
Tout se passe donc comme si les ondes qui interfèrent en M avaient été émises par les
sources images S1 et S2, répliques d’une même source S et S1S2 ≈ 2α R avec R = SC .
• Biprisme de Fresnel
• Bilentilles de Billet
• Miroir de Lloyd
Avant de voir les dispositifs avec division d’amplitude, nous allons préciser la notion de
cohérence.
29
Cours pour le L2
Lorsque l’on obtient des interférences sur l’écran, on définit le contraste ou le facteur de
visibilité V du phénomène par :
E −Em
V= M
EM +Em
EM et Em désignent respectivement l’éclairement maximal et minimal.
• Lorsque les franges sont parfaitement sombre, c'est-à-dire que Em= 0, alors V=1. Ceci
correspond à des conditions optimales d’observation des interférences. On atteint rarement
un tel contraste pour deux raisons principales :
o D’une part, la source (S) d’où sont issus les rayons interférant en M, n’est jamais
rigoureusement ponctuelle. C’est pourquoi, au point M, peuvent se superposer des
phénomènes d’interférence provenant de plusieurs points sources, ce qui brouille
les franges. Plus la source (S) est petite, plus la cohérence spatiale de l’onde
émise est grande.
o D’autre part, la source (S), ne peut être rigoureusement monochromatique. Elle
correspond en général à un intervalle de fréquences ou de longueur d’onde.
Comme dans le cas de la lumière blanche, chaque fréquence donne un système de
franges et ces différents systèmes se superposent et se brouillent. Plus l’intervalle
de fréquence est petit, plus la cohérence temporelle de (S), est grande.
• Examinons le dispositif suivant. Les deux trous (ou fentes) (S1) et (S2) sont éclairés par
une source (S) de largeur b, symétrique par rapport à l’axe du système. Les différents
points sources sont incohérents, de sorte que les éclairements s’ajoutent dans le plan de
l’écran.
30
Cours pour le L2
• Isolons par la pensée, une bande de la source comprise entre les abscisses X et X+dX. De
cette bande au point M, la différence de marche se calcule comme dans le cas des trous
d’Young.
δ = aX / A + ax / D
Et l’éclairement correspondant – que nous supposerons proportionnel à la largeur de la
bande – est :
d E = A (1 + cos ( 2πδ / λ ) ) dX avec A une constante de proportionnalité.
En réalisant l’intégration, on peut mettre le résultat sous la forme :
⎧ ⎛ sin u ⎞ ⎛ 2π ax ⎞ ⎫ π ab
E = E 0 ⎨1 + ⎜ ⎟ cos ⎜ ⎟ ⎬ avec u = et E 0 = Ab
⎩ ⎝ u ⎠ ⎝ λ ⎠⎭ λA
⎛ 2π ax ⎞
• Dans cette expression, on retrouve le terme cos ⎜ ⎟ qui caractérise les interférences
⎝ λ ⎠
⎛ sin u ⎞
dans le cas des trous d’Young. Si u → 0 , alors ⎜ ⎟ → 1 et on retrouve bien
⎝ u ⎠
l’expression dans le cadre d’une source ponctuelle.
• Regardons maintenant le critère de visibilité :
E M = E 0 (1 + ( sin u ) / u ) et E m = E 0 (1 − ( sin u ) / u )
D’où finalement, le facteur de visibilité est :
E − E m sin u π ab
V= M = avec u = .
EM +Em u λA
• L’évolution de ce facteur avec la largeur de la fente est représentée ci-dessous.
Partons d’une faible valeur de b, le contraste est alors maximum et proche de 1. Puis il
diminue jusqu’à 0 et enfin s’inverse. Cela signifie que les franges brillantes sont
remplacées par les franges sombres. Cependant, cette figure est difficile à observer car le
contraste est alors assez faible.
31
Cours pour le L2
• Soit une raie de largueur spectrale comprise entre [ν1,ν2], alors la durée de cohérence ou
encore la durée du train d’onde τ s’écrit : τ ∝ 1/ (ν 2 −ν 1 ) .
• Pour observer des interférences, il faut que la durée de décalage entre l’onde empruntant
le trajet 1, et l’onde empruntant le trajet 2 soit inférieure à cette durée. Sinon, ce sont des
trains d’onde différents qui se superposent à chaque instant en M, et on est revenu au
problème de deux sources incohérentes.
• C’est pourquoi, on définit la longueur de cohérence L=cτ, qui représente la différence de
marche maximale que l’on peut atteindre avant que la figure d’interférence ne se brouille.
• Cette longueur de cohérence dépend du mécanisme d’émission de la source. Voici
quelques exemples :
∆ν L
Raie D du sodium (bec Bunsen) 10 GHz 3 cm
Raie verte du mercure (lampe spectrale) 1 GHz 30 cm
Raie 557 nm du Krypton 83 (lampe étalon à 181°C) 600 MHz 50 cm
Laser monomode 1 MHz 300 m
Laser He-Ne monomode (stabilisé sur une raie de I2) 100 kHz 3 km
Les systèmes interférentiels par division d’amplitude ont une grande importance pratique.
L’exemple le plus simple est celui des lames minces, mais le plus célèbre car le plus
performant est l’interféromètre de Michelson, du nom de son inventeur américain A.
Michelson.
• Les miroirs (M1) et (M2) sont orientables grâce à des vis permettant des réglages très fins.
Le miroir (M2) est monté sur un chariot permettant de le déplacer parallèlement à lui-
même. La position du chariot peut être repérée de façon très précise par un dispositif à
32
Cours pour le L2
tambour muni d’un vernier. C’est le déplacement de ce miroir qui permet, en général,
d’effectuer des mesures avec ce dispositif.
•
Sur la deuxième figure, on a introduit S’ l’image de S par la séparatrice (Sp), ainsi que P’
et (M’2) respectivement les images de P et (M2) par la séparatrice. Il est évident que :
S ' I = SI ; S ' K = SK et P ' N = PN .
On en déduit que : ( SIJA ) = ( S ' IJK ) et ( SKPNA ) = ( S ' KP ' NA ) .
Autrement dit, pour le calcul des chemins optiques on peut remplacer le schéma de la
figure de gauche par celui de la figure de droite où l’on remplace S par son image S’ et le
miroir (M2) par son image (M’2), ces images étant définies par rapport à la séparatrice (Sp).
• Le Michelson est donc équivalent à une lame d’air :
o si (M1) et (M2) sont parfaitement orthogonaux, le Michelson est équivalent à une
lame d’air à face parallèle.
o si (M1) et (M2) ne sont pas parfaitement orthogonaux, le Michelson est équivalent à
un coin d’air.
• Dans le schéma équivalent, le premier rayon est réfléchi par (M1) en semblant provenir de
l’image S’1 de S’à travers le miroir-plan (M1) ; le second rayon est réfléchi sur (M’2) en
semblant provenir de l’image S’2 de S à travers le miroir plan équivalent. Comme dans le
dispositif des miroirs de Fresnel :
δ 21 ( M ) = ( SM )2 − ( SM )1 = SI 2 + I 2 M − SI1 − I1M
33
Cours pour le L2
δ 21 ( M ) = S 2 I 2 + I 2 M − S1 I1 − I1M = S2 M − S1M
• Tout se passe donc comme si les ondes qui interfèrent
en M avaient été émises par les sources images S’1 et
S’2, répliques d’une même source S’ et la distance
S’1S’2=2e.
• Ce sont des interférences délocalisées, c'est-à-dire que
l’on peut observer dans tout l’espace.
34
Cours pour le L2
dépendent que de l’inclinaison i des rayons lumineux. Ces franges sont donc des cercles
centrés sur la normale des miroirs.
Nous supposons dans ce paragraphe que le miroir (M1) et l’image (M’2) du miroir (M2) par
rapport à la séparatrice font entre eux un petit angle α. On dit alors que l’interféromètre est
utilisé en coin d’air.
35
Cours pour le L2
• On suppose que les franges sont localisées sur le miroir (M’2), et que les rayons arrivent
sur (M’2) sous incidence normale.
36
Cours pour le L2
5 Interférences à N ondes
Introduction
On appelle interférence d’ondes multiples, l’interférence d’un grand nombre d’ondes
cohérentes. Nous nous proposons d’étudier deux cas distincts, celui des réseaux et celui de
l’interféromètre de Fabry-Pérot.
Le principe du réseau fut découvert par D. Rittenhouse en 1785, mais sa découverte n’attira
aucune attention. Ce sont T. Young en 1801 et J. Fraunhofer en 1819 qui construisirent les
premiers réseaux et qui mirent en évidence l’intérêt des réseaux
• Un réseau est un arrangement matériel régulier qui impose à une onde plane incidente, une
variation périodique de son amplitude ou de sa phase ou les deux à la fois. Ainsi, la
caractéristique fondamental d’un réseau est sa période a que l’on donne le plus souvent
sous la forme du nombre de traits par millimètre.
• En particulier, on s’intéressera ici à un réseau constitué de N fentes identiques et
parallèles. Chaque fente constituant une source secondaire cohérente avec les autres
fentes, on peut faire interférer les rayons issus des N fentes.
37
Cours pour le L2
• Pour le faisceau incident comme pour le faisceau diffracté, les surfaces d’onde sont des
plans perpendiculaires à la direction des rayons. Calculons la différence de marche entre 2
rayons consécutifs :
δ = IK − JH = a ( sin θ − sin i )
• Soit N le nombre total de fentes du réseau, c'est-à-dire le nombre total de raies gravés sur
le réseau. Soit :
ϕ = 2πδ / λ avec δ = a ( sin θ − sin i )
le déphasage à l’infini entre les ondes diffractées par deux fentes successives.
• Désignons par s1 = A exp ( −iωt ) , l’onde émise par la 1ère fente. Alors, l’onde émise par la
fente p est :
s p = A exp ( −iωt + i ( p − 1) ϕ )
On applique le principe de superposition des champs, alors la vibration totale s s’écrit :
N N N N −1
s = ∑ s p = ∑ A exp ( −iωt + i ( p − 1) ϕ ) = A exp ( −iωt ) ∑ ( exp ( iϕ ) ) = A exp ( −iωt ) ∑ ( exp ( iϕ ) )
p −1 p
p =1 p =1 p =1 p =0
38
Cours pour le L2
• On remarque que cette fonction est périodique. Cela apparaît comme non physique. Cela
est dû qu’au niveau des fentes, nous avons négligé l’effet de la diffraction. En effet, en
raison de la diffraction, l’amplitude dépend normalement de la direction θ. On verra
l’effet de ce terme au prochain paragraphe.
• Pour sin (ϕ / 2 ) = 0 , c'est-à-dire ϕ = 2kπ avec k entier, l’expression de l’éclairement E (ϕ )
est indéterminée au premier abord. Etant donnée la périodicité de E (ϕ ) , on peut lever
cette indétermination en examinant le comportement de E (ϕ ) au voisinage de ϕ = 0 .
Près de ϕ = 0 , sin ( Nϕ / 2 ) ≈ Nϕ / 2 et sin (ϕ / 2 ) ≈ ϕ / 2 alors :
E (ϕ ) → N 2 A2
• Par ailleurs, pour Nϕ / 2 =pπ avec p entier différent de 0 et non multiple de N, E (ϕ ) = 0 .
• La figure ci-dessous représente les variations de E (ϕ ) pour une valeur de N très faible.
Ici, on a choisi N=6.
• Entre deux maxima principaux, on obtient N-1 minima nuls. Entre 2 minima nuls, on
obtient des maxima secondaires dont la largeur est deux fois plus faible que celles des
maxima principaux.
• Quand N est grand, ces maxima secondaires sont pratiquement invisibles et seuls sont
observés les maxima principaux correspondant à :
39
Cours pour le L2
• L’un des intérêts des réseaux est leur caractère dispersif de la lumière et donc de pouvoir
séparer des longueurs d’onde. On caractérise cet attrait par le pouvoir de résolution.
• Nous admettons que l’on peut distinguer deux raies, si le maximum d’intensité lumineuse
pour λ + ∆λ correspond au premier minimum pour λ, dans le même spectre d’ordre k.
• Pour la longueur d’onde λ, le déphasage ϕ entre deux fentes successives est donné par :
ϕ = ( 2π a/λ )( sin θ − sin i )
Pour le spectre d’ordre k : ϕ = 2kπ et le maximum d’intensité pour λ correspond à :
sin θ = sin i + k λ / a
Le premier minimum correspond à : δϕ = 2π / N où N est le nombre de fentes du réseau
qui sont éclairées. Cela correspond à un changement de direction de θ en θ + dθ tel que :
2π / N = ( 2π a / λ ) cos θ dθ
Or quand on passe pour un k donné, de λ à λ + ∆λ , le déplacement du maximum est tel
que :
sin (θ + ∆θ ) = sin i + k ( λ + ∆λ ) / a
40
Cours pour le L2
Soit :
cos θ dθ = k ∆λ / a
Pour séparer deux raies, il faut que le dernier élargissement soit supérieur au premier,
c'est-à-dire que :
k ∆λ / a ≥ λ / Na .
A la limite de cette inégalité on a :
λ
= kN
∆λ
• Cette valeur limite qui est un nombre sans dimension est appelé pouvoir de résolution. Il
ne dépend que du nombre total de traits éclairés par le réseau. On remarque que pour
augmenter le pouvoir de résolution, on va travailler avec des ordres de plus en plus
élevées. On va donc chercher à construire des réseaux de manière à concentrer la lumière
sur ces ordres élevés en utilisant par exemple des réseaux en échelette.
Il est constitué de deux miroirs semi-réfléchissants parallèles. Les miroirs seront supposés
transmettre une fraction t de la l’amplitude incidente et réfléchir une fraction r. Pour
simplifier la discussion, on supposera que r et t ne dépendent pas de l’angle d’incidence.
L’un des miroirs est éclairé par une onde plane, le plus souvent en incidence normale.
41
Cours pour le L2
Elle s’exprime sous la forme d’une suite géométrique de raison : r 2 exp ( 2iπδ / λ ) . D’où :
1
s = A0t 2 exp ( −iωt )
1 − ( r exp ( 2iπδ / λ ) )
2
2
1 1
E = ss∗ = A0 2t 4 = A0 2t 4
1 − ( r exp ( 2iπδ / λ ) ) 1 + r − r exp ( 2iπδ / λ ) − r 2 exp ( −2iπδ / λ )
2 4 2
4R
En utilisant le fait que r2+t2=1, et en posant R = r 2 et M = , alors :
(1 − R )
2
A0 2
E =
1 + M sin 2 (πδ / λ )
Enfin, posons ϕ = 2πδ / λ , alors :
A0 2
E =
1 + M sin 2 (ϕ / 2 )
Cette fonction est appelée fonction d’Airy. C’est une fonction paire, périodique, qui est
constituée d’une multitude de pics. Voyons quelques-unes de ces propriétés. Elle ne
dépend que de l’inclinaison des rayons lumineux, on obtient donc des anneaux d’égale
inclinaison.
42
Cours pour le L2
4 2 (1 − R )
( ∆ϕ1/ 2 / 4 )
2
= 1/ M soit : ∆ϕ1/ 2 =
1/ 2
=
M R1/ 2
• On constate que la finesse des pics augmente lorsque le coefficient de réflexion augmente.
43
Cours pour le L2
d'onde très proches est clairement visible avec le Fabry-Pérot (anneaux dédoublés) mais
pas avec le Michelson.
44
Cours pour le L2
6 Etude de la polarisation
On va s’intéresser au cours de ce chapitre à l’étude de la polarisation. Si les détecteurs
sont sensibles à l’énergie, c'est-à-dire à une grandeur proportionnelle à la moyenne du carré
du champ E, la prise en compte des phénomènes de polarisation est indispensable dans le cas
de matériaux dits anisotropes. Les propriétés optiques de ces matériaux dépendent en effet de
la direction du champ E, c'est-à-dire de la polarisation de la lumière.
Un phénomène aussi courant que la réflexion de la lumière sur une vitre ou sur une
surface d’eau fait appel à la polarisation : le facteur de réflexion dépend en effet de
l’orientation du champ E.
C’est le lieu géométrique décrit, lorsque le temps croît, par l’extrémité du vecteur E(r,t)
en un point fixe de l’espace pour un observateur voyant l’onde venir vers lui.
Les sources naturelles sont constituées d’un ensemble de points émetteurs qui émettent
des ondes de polarisation statistiquement distribuées aléatoirement dans toutes les directions
les unes par rapport aux autres.
Avec un laser ou avec un polariseur placé auprès d’une source, la polarisation de l’onde
lumineuse peut être parfaitement définie.
45
Cours pour le L2
En point donné de ce plan, l’extrémité du vecteur E(r,t) décrit une courbe comprise
dans un rectangle de côtés 2E0y et 2E0z, courbe que nous allons maintenant préciser.
Envisageons différents cas :
• Si ϕ2 − ϕ1 = 0 alors E y / Ez = E0 y / E0 z , autrement dit, le champ E garde une direction
fixe ; on dit que l’onde électromagnétique présente une polarisation rectiligne, la
direction de polarisation étant celle du vecteur E.
En redéfinissant les axes, on peut toujours alors se mettre dans la situation où la polarisation
est selon un des axes cartésiens et l’évolution du de l’onde électromagnétique plane
progressive et monochromatique est décrite par :
⎧⎪ Ex = 0 ⎧⎪ Ex = 0
⎪⎪ ⎪
⎪⎨ E = E cos (ωt − kx − ϕ ) ou ⎪⎪⎨ E = E exp i (ωt − kx − ϕ )
⎪⎪ y 0y
⎪⎪ y 0y
⎪⎪⎩ Ez = 0 ⎪⎪⎩ Ez = 0
46
Cours pour le L2
E0 z E0 y
C’est une équation qui représente une ellipse dans le cas où ϕ = ϕ2 − ϕ1 n’est pas un
multiple de π. L’extrémité de E décrit donc une ellipse dans le plan x = 0. On dit que
l’onde présente une polarisation elliptique.
Suivant la valeur de ϕ, cette ellipse est décrite dans un sens ou dans l’autre. Plaçons-
nous dans le plan x=0 et reprenons l’expression du champ et observons l’évolution de
la position du champ électrique lorsque l’onde vient vers nous :
⎧⎪ E = 0
⎪⎪ x
⎪ E = E cos (ωt )
⎨ y
⎪⎪ 0y
⎪⎪ Ez = E0 z cos (ωt − ϕ )
⎩
E
Pour ϕ=0, la polarisation est rectiligne Ez = 0 z E y , (courbe de type z=ay)
E0 y
47
Cours pour le L2
Pour ϕ = π / 2 , la polarisation est elliptique gauche et les axes Oy et Oz sont les axes
de l’ellipse. En effet :
à t=0 à t → 0 et t > 0
⎧
⎪ Ex = 0 ⎧
⎪ Ex = 0
⎪
⎪ et ⎪
⎪
⎪
⎨ E y = E0 y ⎪ ⎨ E y < E0 y
⎪
⎪ ⎪
⎪
⎪
⎪
⎩ E z = 0 ⎪
⎩ Ez > 0
⎪
48
Cours pour le L2
Remarque :
• Pour obtenir le sens de rotation sur l’ellipse, le plus simple consiste à remarquer que
⎛ dE ⎞
Ey est maximale pour t=0 et que ⎜⎜ z ⎟⎟⎟ = E0 z ω sin ϕ . Le sens de rotation dépend
⎜⎝ dt ⎠
t =0
donc de sin ϕ.
• Dans le cas particulier où E0y=E0z et ϕ = π / 2 ou ϕ = 3π / 2 , la polarisation de l’onde
est dite circulaire.
49
Cours pour le L2
Ce que nous venons de dire sur la polarisation d’une onde électromagnétique s’applique en
particulier à un faisceau parallèle.
La notion de lumière totalement polarisée s’oppose à la notion de la lumière naturelle ou
lumière naturelle non polarisée.
La lumière totalement polarisée correspond à l’un des états de polarisation décrits
précédemment, c'est-à-dire à l’un des états de polarisation possibles pour une onde plane
monochromatique.
La lumière naturelle peut être décrite comme résultat de la superposition de deux ondes
polarisées rectilignement dans les deux directions perpendiculaires entre elles, ces deux ondes
ayant même amplitude, mais n’ayant entre elles aucune relation de phase fixe : ϕ varie
aléatoirement au cours du temps.
50
Cours pour le L2
D’autres polariseurs utilisent les propriétés d’anisotropie de certains cristaux : ils ne sont
pratiquement employés qu’en laboratoire.
D est un diaphragme percé d’un trou placé au foyer F d’une lentille convergente, ce qui
permet d’obtenir un faisceau parallèle.
Si l’on place un écran E à droite du montage et si l’on fait tourner le polariseur dans son
plan, on constate que l’éclairement de l’écran reste constant : on dit souvent que la lumière
naturelle présente la symétrie de révolution.
lampe
spectrale V Voltmètre
cellule
fente lentille filtre polariseur analyseur photoélectrique
(P1) et (P2) sont deux polariseurs dont les directions font entre elles l’angle α. (P1) est
destiné à produire une lumière polarisée rectilignement (c’est le montage de la figure
précédente). Le polariseur (P2) est destiné à « analyser » la lumière ainsi produite ; c’est
pourquoi on donne à (P2) le nom d’analyseur.
Si le champ E ayant traversé (P1) a pour amplitude E1, la champ traversant (P2) est, à
un facteur près, la projection de E1 sur la direction de polarisation de l’analyseur ; son
amplitude est donc :
E2 = tE1 cos α
L’intensité qui sort de l’analyseur est proportionnelle à la moyenne quadratique du
champ électrique, elle est donc de la forme :
I 2 = t 2 I1 cos 2 α
Où le facteur t est compris entre 0 et 1, correspond au facteur de transmission de
l’analyseur pour la composante qu’il laisse passer. En désignant par I0 la valeur de I2 pour
α=0, on obtient :
51
Cours pour le L2
I 2 = I 0 cos 2 α
Ce résultat important constitue la loi de Malus.
Notons que I 2 = 0 pour α = π / 2 ou 3π / 2 . L’extinction se produit lorsque polariseur
et analyseur sont « croisés ».
On appelle ainsi une lame mince, à faces parallèles, taillées dans un cristal ayant des
propriétés anisotropes, et agissant sur l’état de polarisation d’une onde plane
électromagnétique, appartenant en général au domaine lumineux, envoyé sous incidence
normale.
De façon plus précise, ces lames sont taillées dans un cristal uniaxe, c'est-à-dire un
cristal ayant du point de vu des propriétés optiques la symétrie de révolution autour d’un axe
appelé axe optique.
Pour comprendre l’action de cette lame, il suffit de savoir que si l’onde est polarisée
rectilignement sous incidence normale, et que si l’onde est polarisée rectilignement suivant
Oy, (c'est-à-dire perpendiculairement à l’axe optique), la lame possède un indice n0 ; si l’onde
est polarisée rectilignement selon Oz (c'est-à-dire parallèlement à l’axe optique), la lame
possède l’indice extraordinaire ne.
n0 est appelé indice ordinaire, ne est appelé indice extraordinaire.
La différence entre n0 et ne correspond pour deux ondes de même fréquence (de même
longueur d’onde) polarisées respectivement selon Oy et suivant Oz à un déphasage φ
caractéristique de la lame pour une longueur d’onde λ0 déterminée et donnée par :
2π
ϕ= δ avec δ = (ne − n0 ) e
λ0
Où e est l’épaisseur de la lame.
λ π
Si δ = 0 ⇔ ϕ = , la lame est dite quart d’onde ou lame λ/4.
4 2
λ
Si δ = 0 ⇔ ϕ = π , la lame est dite demi-onde ou lame λ/2.
2
52
Cours pour le L2
Une onde plane incidente polarisée rectilignement arrive sous incidence normale sur
une lame. La direction de polarisation fait un angle α avec Oy. En sortie, on a en général une
onde polarisée elliptiquement. Voyons pourquoi.
Avant la lame :
⎧⎪ E = 0
⎪⎪ x
⎪
⎨ E y = Ei cos α cos (ωt − kx )
⎪⎪
⎪⎪ Ez = Ei sin α cos (ωt − kx )
⎩
On place la lame en x = 0. Alors à l’entrée de la lame :
⎧⎪ E = 0
⎪⎪ x
⎪ E = E cos α cos (ωt )
⎨ y
⎪⎪ i
⎪
⎩ Ez = −Ei sin α cos (ωt − kx)
⎪
On obtient le résultat suivant :
Après traversée d’une lame demi-onde, la polarisation émergente est rectiligne,
et sa direction de polarisation est symétrique par rapport aux lignes neutres de
la lame de celle de la vibration incidente.
o ϕ = π / 2 (lame λ/4) :
53
Cours pour le L2
⎧
⎪ Ex = 0
⎪
⎪
⎪ E = E cos α cos (ωt − kx )
⎨ y
⎪
⎪
i
⎪
⎩ Ez = Ei sin α sin (ωt − kx )
⎪
On obtient à partir d’une onde incidente rectiligne, une lumière polarisée
elliptiquement, les axes de l’ellipse correspondant aux lignes neutres de la
lame.
On note que pour α = π / 4 , la lumière transmise est polarisée circulairement.
On va voir dans ce paragraphe, d’une part, comment on peut partir de la lumière naturelle et
polarisée une onde de manière rectiligne puis de manière elliptique ou encore circulaire.
Ensuite on verra comment analyser la polarisation caractériser la polarisation d’une source de
lumière inconnue.
lampe
spectrale V Voltmètre
cellule
fente lentille filtre polariseur analyseur photoélectrique
Pour analyser cette polarisation rectiligne, il suffit d’un analyseur et d’une cellule
photoélectrique. Si l’onde est polarisée rectilignement, lorsque l’axe de l’analyseur sera
perpendiculaire à la direction de polarisation, il y aura extinction. Lorsque l’axe de l’analyseur
sera parallèle à la direction de polarisation, l’énergie transmise par l’analyseur sera maximale.
En allant un petit peu plus loin, on constate que la courbe devra suivre la loi de Malus, c'est-à-
dire que I 2 = I 0 cos 2 α où α représente l’angle pris par rapport à l’axe de l’analyseur qui
donne la transmission maximale.
Lampe blanche
avec condenseur
Après le premier polariseur, on place une lame quart d’onde dont les lignes neutres font un
angle non-nul avec l’axe du polariseur. A la sortie de la lame, on a une polarisation elliptique.
En déplaçant, l’analyseur, on observe deux maxima d’intensité lumineuse décalés de π. La
direction de l’analyseur nous donne la direction d’une des lignes neutres de la lame. On
observe également deux minima dans la direction perpendiculaire, la deuxième ligne neutre
de la lame.
Lampe blanche
avec condenseur
Si les lignes neutres sont à 45° par rapport à l’axe du polariseur, alors les deux axes de
l’ellipse sont de taille identique et on obtient une polarisation circulaire.
Pour une lumière totalement polarisée ou naturelle, on peut adopter la démarche suivante pour
l’analyse de la polarisation de la lumière :
Indépendante orientation
de A quelconque et on
fait tourner Passe par un minimum nul Circulaire
l’analyseur
que l’on fait tourner dans plan.
Passe par un
rectiligne
minimum nul
55
Cours pour le L2
Dans cette représentation proposée par le physicien R. Jones en 1941, on caractérise l’onde
polarisée par une matrice colonne dont les lignes sont proportionnelles des deux champs
perpendiculaires Ey et Ez tels que : A1 et A2exp(iφ)
D’autre part on normalise ces matrices de telle sorte que la somme des carrés des modules des
lignes soit égale à 1. Ainsi les matrices colonnes :
⎡1 ⎤
⎢ ⎥ onde polarisée rectilignement selon Oy
⎢⎣ 0⎥⎦
⎡ 0⎤
⎢ ⎥ onde polarisée rectilignement selon Oz
⎢⎣1 ⎥⎦
1 ⎡1⎤
⎢ ⎥ onde polarisée rectilignement incliné de π /4 par rapport à Oy
2 ⎢⎣1⎥⎦
1 ⎡ 2⎤
⎢ ⎥ onde elliptique gauche avec E y = 2 Ez et un déphasage de π /2
5 ⎢⎣i ⎥⎦
1 ⎡1 ⎤
⎢ ⎥ onde circulaire droite E y =Ez avec un déphasage de -π /2
2 ⎢⎣−i ⎥⎦
Soit une onde décrite dans le formalisme de Jones par une matrice du type :
1 ⎡ A1 ⎤
⎢ ⎥
2 2 ⎢ A exp (iϕ )⎥
A1 + A2 ⎣ 2 ⎦
Soit un polariseur dont la direction de polarisation fait un angle θ par rapport à Oy. Alors
l’action du polariseur s’écrit comme celui d’une matrice, la matrice :
⎛ cos 2 θ sin θ cos θ ⎞⎟
M p ∝ ⎜⎜⎜ ⎟⎟
⎝⎜sin θ cos θ sin 2 θ ⎠⎟
L’onde résultante après le polariseur, dans le formalisme de Jones s’écrit :
⎛ cos 2 θ sin θ cos θ ⎞⎟ 1 ⎡ A1 ⎤ 1 ⎡ cos 2 θ A1 + sin θ cos θ A2 exp (iϕ )⎤
⎜⎜ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎜⎜⎝sin θ cos θ ⎟⎟⎟ 2 ⎢ A exp (iϕ )⎥
=
2 ⎢ ⎥
A1 + A2 ⎢⎣sin θ cos θ A1 + sin θ A2 exp (iϕ ) ⎥⎦
2
sin θ ⎠ A1 + A2 ⎣ 2
2
⎦
2 2
56
Cours pour le L2
⎡1 ⎤
⎢ ⎥ onde polarisée rectilignement selon Oy
⎢⎣ 0⎥⎦
⎛1 0⎞⎟
M p ∝ ⎜⎜ ⎟ polariseur selon Oy
⎜⎝0 0⎠⎟⎟
⎡1 ⎤
⎢ ⎥ l'onde résultante est polarisée rectilignement selon Oy
⎢⎣ 0⎥⎦
⎡1 ⎤
⎢ ⎥ onde polarisée rectilignement selon Oy
⎢⎣ 0⎥⎦
1 ⎛1 1⎞⎟
M p ∝ ⎜⎜ ⎟ polariseur d'axe π /4 par rapport à Oy
2 ⎜⎝1 1⎠⎟⎟
1 ⎡1⎤
⎢ ⎥ l'onde résultante est polarisée avec un angle π /4 par rapport à Oy
2 ⎢⎣1⎥⎦
On peut montrer, que dans le formalisme matricielle, l’action d’une lame retardatrice inclinée
2π
d’un angle θ et engendrant un retard ϕ = (ne − n0 ) e s’écrit :
λ0
57
Cours pour le L2
⎡ 2 i ϕ2 −i
ϕ
ϕ ⎤
⎢ cos θ e + sin θ e 2i cos θ sin θ sin
2 2
ϕ ⎥
−i 2 ⎥
M (θ ) = e 2 ⎢
ϕ ϕ
⎢ ϕ −i i ⎥
⎢⎣ 2i cos θ sin θ sin 2 cos 2 θ e + sin 2 θ e 2 ⎥
2
⎦
Voyons quelques exemples :
• Pour une lame d’onde ϕ = 2π ,
⎡ − cos 2 θ − sin 2 θ 0 ⎤ ⎡1 0 ⎤
M (θ ) = − ⎢ ⎥ =⎢ ⎥
⎣ 0 − cos 2
θ − sin 2
θ ⎦ ⎣0 1 ⎦
On retrouve bien le fait qu’une lame d’onde n’a aucun effet.
• Pour une lame d’demi-onde ϕ = π ,
⎡ −i cos 2 θ + i sin 2 θ 2i sin θ cos θ ⎤ ⎡cos 2θ sin 2θ ⎤
M (θ ) = i ⎢ ⎥=⎢ ⎥
⎣ 2i sin θ cos θ −i sin 2 θ + i cos 2 θ ⎦ ⎣ sin 2θ − cos 2θ ⎦
Cette matrice est à coefficients réels. Si on part d’une polarisation rectiligne, on restera
avec une polarisation rectiligne. C’est donc conforme à ce que l’on a vu.
π
• Pour une lame d’demi-onde ϕ = ,
2
π π
⎡ 2 i4 −i ⎤
− i ⎢ cos θ e + sin θ e 4 i 2 sin θ cos θ
π 2
M (θ ) = e ⎢ 4 ⎥
π π ⎥
−i i
⎢⎣ i 2 sin θ cos θ cos 2 θ e 4 + sin 2 θ e 4 ⎥⎦
π
o Voyons le cas où θ = 0 et la polarisation de l’onde incidente est inclinée de
4
par rapport à Oy, alors :
⎡1 0 ⎤ 1 ⎡1⎤
M ( 0) = ⎢ ⎥ et l’onde incidente E s’écrit ⎢ ⎥ . On en déduit l’onde
⎣ 0 −i ⎦ 2 ⎢⎣1⎥⎦
résultante :
⎡1 0 ⎤ 1 ⎡1⎤ 1 ⎡1 ⎤
⎢ 0 −i ⎥ ⎢ ⎥= ⎢ ⎥ , c'est-à-dire une onde circulaire droite avec un
⎣ ⎦ 2 ⎣1⎦ 2 ⎣ −i ⎦
déphasage de –π/2.
o Ajoutons la même lame quart d’onde. On a alors pour onde résultante :
⎡1 0 ⎤ 1 ⎡1 ⎤ 1 ⎡1 ⎤
⎢ 0 −i ⎥ ⎢ ⎥= ⎢ ⎥ . On a donc en sortie de lame une onde polarisée
⎣ ⎦ 2 ⎣ −i ⎦ 2 ⎣ −1⎦
rectilignement avec un angle –π/4 par rapport à Oy. C’est exactement comme si
on avait mis une lame demi-onde dont une ligne neutre était selon Oy.
L’optique matricielle est très utile lorsque l’on a affaire à des systèmes avec un très grand
nombre de lames. Cela est notamment très efficace pour pouvoir faire les calculs sur
ordinateur.
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