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CONSEIL D'ADMINISTRATION
1ent MM. Paul ARDOIN
Présidents· BONDON et BRUN
,rier DE BARACÉ
'Jl'es ADAM, BOUSSER, CAMBAU, CHARBON-
NEAU, CLARIOND, GRIMAUD, JEANDET,
MADRAS, MALKOW, MARÇAIS, MARCÉ,
MAUCHAUSSÉ, MILLERON, NOUVEr,
POMMERIE, RICHE, TRINTIGNAC.
COMITE DE REDACTION
rcteur en chef 1933-1939 MM. René HOFFHER
1939 Georges LUCAS
1945 Jacques MILLERON
étaire technique . SERRIÈRE-RENO.UX
tbres '" . BERTRAND, BLANC, BUSSON, COLLIN,
GANTIER, Mme GIBOIN, MM. GRANGES,
GENY, JANNIN, LE LUHANDRE, MIEGE,
VALETTE, VAUDREY.
esser les souseriptions .au Bulletin Economique et Social du Maroc à RABAT (Maroc)
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BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 9
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SOMMAIRE
PAGES
PAGES PAGES
•
2 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
PAGES PAGES
Index tuberculinique 6
Index tuberculinique (ville de Fès) 1 • • • • • • • • • • • • • • • • • 7
Index tuberculinique (écoles de Casablanca) '. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Répartition géographique de l'index tuberculinique moyen (Hors texte) 11
Casablanca en 1907 28
Ràbat-Salé. - Plan d'ensemble, d'aménagement et d'extension (Hors texte). 28
Comparaison de l'accroissement démographique urbain au Maroc et en France 30
Populations urbaines : 1917-1947 31
Casablanca-Fédala. - Etat actuel 32
Casablanca-Fédala. - Esquise d'ensemble (étude Ecochard) o............... 32
Cités d'habitat marocain en construction (Hors texte) 32
Carte de la conduite d'eau du Fouarat ,'...................... 37
Schéma de l'adduction d'eau du Fouarat au 1" janvier 1950 38
Cubes d'eau distribués annuellement par la conduite du Fouarat 42
Schéma de l'adduction d'eau du Fouarat en 1952 45
,J Les routes d'accès à l'Oukaïmeden (Hors texte) 50
Evolution moyenne des cours de la farine de poisson au Maroc o............ 64
Budget : Evolution des dépenses ordinaires 71
Vue panoramique de la raffinerie de Petitjean (Hors texte) o............... 84
Evolution du domaine minier 86
Croquis géologique, schématique du Haouz 90
Groupes de produits (Importations-Exportations) o •••••••••••••••••••••••••• • 113
Zones monétaires (Importations-Exportations) o.............................. 115
Poids (Importations-Exportations) 116
Valeur (Importations-Exportations) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 117
Indice des prix au Maroc 135
ORGANISATION ET DEROULEMENT
DE LA CAMPAGNE INTERNATIONALE DE VACCINATION
CONTRE LA TUBERCULOSE AU MAROC DE 1949 A 1951
En 1948, s'est constituée une œuvre d'en- des fournitures locales et toutes les faci-
tr'aide et de solidarité humaine groupant plu- lités nécessaires.
sieurs organisations décidées à conjuguer leurs
L'organisation mondiale de la santé éta-
efforts pour lutter contre la tuberculose dans les
blit les normes, donne une assistance et
pays ayant souffert de la guerre. Ces organismes,
des conseils techniques, et vérifie les
réunis sous le nonl d' « œuvre COlnnlune », résultats.
comprenaient : le fonds international de secours
à l'enfance, la croix rouge danoise, la croix rouge A la fin de l'année 1950, la « campagne
suédoise, l'aide norvégienne à l'Europe, le mi- internationale contre la tuberculose» avait réali-
nistère de la santé publique de chaque pays sé, plus ou moins complètement, la vaccination
assisté, l'O.M.S. (l). par le B.C.G. des enfants et des adolescents des
pays suivants : Autriche - Finlande - Grèce
Quelle arme l' « œuvre commune » allait-elle
- Hongrie -- Malte - Pologne - Tchécoslo-
employer pour lutter, efficacement et rapidement,
vaquie - Yougoslivie - Egypte - Liban -
contre la tuberculose à une échelle presque
Syrie -- Israël - Ceylan - les Indes et le
mondiale ? Il n'était pas possible de s'attaquer
Pakistan - Equateur et Mexique.
à tous les facteurs qui favorisent la tuberculose.
Dans de nombreux pays, la guerre provoqua la A cette date, 15 millions de personnes
destruction des hôpitaux et dispensaires spécia- Hvaient été ainsi vaccinées dans le monde.
lisés. Elle désorganisa les services de la santé En 1948, l' « œuvre commune » décida
publique et entraîna un manque de personnel d'étendre la « campagne internationale contre la
médical. On ne pouvait attendre le remplace- tuberculose » à l'Afrique du Nord, et proposa
ment et la réorganisation de tous ces moyens. de vacciner les enfants et les adolescents des
Mais il était possible d'aider à protéger les 'trois pays. Le Maroc donna son accord immédia-
enfants contre la tuberculose en leur donnant tement. Quelles raisons justifiaient cette inter-
une résistance spécifique à la maladie au moyen vention ?
de la vaccination par le B.C.G. L'expérience a
prouvé, en effet, que la vaccination par le B.C.G.
peut réduire des quatre cinquièmes les nouveaux APERÇU EPIDEMIOLOGIQUE
cas de tuberculose.
Malgré la difficulté de procéder à des inves-
L' « œuvre commune » décida d'entrepren- tigations précises, il est certain que la fréquence
dre une campagne d'immunisation massive par de l'infection tuberculeuse en milieu musulman
le B.C.G., intéressant tous les enfants et les ado- marocain est très élevée. Les renseignements
lescents dans les pays ravagés, ou très éprouvés que nous avons recueillis, au cours de la cam-
par la guerre. Cette campagne s'intitula : « cam- pagne du B.C.G., ont confirmé les observations
pagne internationale con.tre la tu?ercl~lose ». antérieures selon lesquelles les conditions socia-
L'etIort de chaque orgamsme se repartIt de la les déterminent la fréquence de l'infection plus
façon suivante : que les facteurs géographiques. Les facteurs les
Le F.LS.E. (2) procure la majeure partie plus importants sont la promiscuité de l'habitat,
des fournitures et de l'équipement. le rôle du contact massif et prolongé, le paupé- .
La croix rouge danoise, la croix rouge risme, les migrations humaines aboutissant à
suédoise et l'aide norvégienne à l'Europe l'afflux des populations rurales dans les villes
. prêtent des médecins et des infirmières, et à des échanges entre les villes infectées et
particulièrement qualifiés, et donnent des zones rurales indemnes.
certaines fournitures. Les graphiques joints à ce tex~e expriment
Le ministère de la santé publique de l'index tuberculinique (3) en fonction du sexe,
chaque pays où se fait la campagne, de l'âge et de l'origine ethnique.
otIre ses équipes médicales nationales,
nombrl' dl' SUj"tH rpOl:JHsant
au test tuberculinique
X 100
(1) Or~tlnlstltlon mondiale de la santé.
(2) J;'ou<ls intl'l'Illttioulll de secours à l'enfance.
(3) Index tubereulinlque =
nombre de sujets examln4\i
6 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
INDEX TUBERCULINIQUE
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80 80
70 1 70
1
1
.,'1 ,
,;, 1
60
; ....' ,,, " 60
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10104 ._._. Popi//alion ur6ame: "FU'
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- Population en milieu rural
Isole des cenfres urbains'
"EL KELAA OES M Gal/NA ..
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en contacts rréfuenls ovec
, les po/u/olions CI/oe/mes .-
Clrconscnpton de'SER-RECHIO"
AGE
lan 2 3 4 5 6 7, 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 25 30 35 40 45a"$
A titre d'exemple, voici quelques valeurs en œuvre des moyens très onéreux, dont l'effet
d'index chez les enfants marocains non scola- se révèlerait à longue échéance. Ces moyens
risés : devraient être précédés par une évolution
Centre urbain de Fès. i à 12 ans .. 83 % économique qui permettrait à la longue une
» 1 à 20 ans .. 97 % amélioration, des conditions de vie des masses
Milieu rural isolé et l'accroissement de l'équipement anti-tubercu-
(région de Ouarzazate). J à 12
ans .. 23 %
ans .. 54 % leux en moyèns de dépistage, d'isolement et de
» 1 à 20
cure. Mais c'est là, pour le Maroc, une solution
Milieu rural passager de patience, inconciliable avec la gravité de la
à 12 ans .. 40 %
(circonscription de Ber- à 20 ans .. 54 % situation qui exige une intervention rapide.
réchid) .
La vaccination par le B.C.G. s'offrait comme
Ils montrent combien la primo-infection est une solution d'urgence. La proposition faite au
précoce, surtout dans les villes où elle est souvent Maroc de coopérer à la campagne internationale
pathologique et sévère. D'après Gaud et Mage (4), contre la tuberculose par le B.C.G. venait fort
le chiffre des primo-infections pathologiques en à propos.
milieu marocain urbain atteindrait 10 %' Ces
primo-infections pathologiques entraînent èer-
tainement une mortalité élevée, quoique difficile PROGRAMME DE VACCINATION
à évaluer par suite du manque d'état-civil au A la suite de cette sollicitation, le Maroc
Maroc (5). ' ' proposa à l' « œuvre commune » l'exécution du
Pour freiner le développement de la tuber- programme suivant.
culose pulmonaire au Maroc, il faudrait mettre
La campagne de vaccination devait porter :
(4) Cf. Gaud et Mage. - Epidémiologie de la t~berculose'
1 0
Sur les populations du sud marocain,
pulmonaire au Maroc, dans le Maroc méd'ieal. octobre. 1948. dont les adultes constituent la main-
(5) Sur l'état-civil au Maroc, cf. bulletin économique et
social du Maroc, vol. XIV, nO 49, l'er trimestre 1951, p. 307. d'œuvre flottante marocaine qui vient
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 7
Au total, ce programme prévoyait l'examen (0) Yoir }P tt'xt.. de l'accord ci-ll[Jrè8 ,'Il llnnexe.
(7) Cf. à ('e sujet l'Hucle cie. cloctenr8 Rouf'! et Sureau,
de 2.800.000 individus en vue de la vaccination. (hm8 bullelin de l'hlslUul d'hygiène, t. X, no' 1-2, 19;\0.
... .,-.
INDEX TUBERCULINIQUE . ,.,.'"
.,.; '.,..... .,.'
.
... . .
90% Ville de Fès .
.".
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,.1
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BO 80
i ;....·.... i
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......
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60
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SO 50
.10 40
30 30
SUjets examinés
7722_ Population scolOlre masculme 20
4778 _ __ d_o__ dO_ rem/nine
10 104 _. _ __ d"--
non scololre mascJltne
10 12416 ...... __ do_ _ d_o__ Feminine 10
AGE
Ion 2 3 d 5 6 7 B 9 10 Il 12 13 14 15 16 17 18 19 20 25 30 35 40 450n5
8 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
àla tuberculine sont dits « positifs ». Ils sont vacCination, les fiches sont rassemblées pour être
renvoyés sans être vaccinés. Les sujets « néga- expédiées au centre d'exploitation statistique, à
tifs », ne réagissant pas à la tuberculine, sont l'institut d'hygiène à Rabat.
vaccinés par l'injection intradermique de 1/10 Afin de vérifier la technique des vaccina-
cc. de vaccin. tions et la qualité du vaccin, certains groupes
Tous les sujets testés reçoivent une fiche de sujets vaccinés sont contrôlés par l'applica-
individuelle lors de .la deuxième séance. SUI' tion de tests tuberculiniques. Ces contrôles sont
cette fiche sont portées toutes les indications exécutés 8 semaines après la vaccination, puis
nominatives afférentes à l'état-civil et à l'adresse de 6 mois en 6 mois. Le fait qu'un pourcentage
du sujet, sont également mentionnés tous les élevé de sujets vaccinés réagit à la tuberculine
renseignements se rapportant au test et à la est une indication du pouvoir immunisant du
vaccination du sujet. A la fin de la séance de vaccin et d'une bonne technique de vaccination.
INDEX TUBERCULINIQUE
Ecoles de Casablanca 90
60 8Q
70 70
o·,
.....
o
G·· •
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. 60
•
..
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o
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......,..co.·· 40
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SUJers examinés
20 7165 ••••• Européens 20
1 .. '
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0
9232 _Musu/mallS
3 877 /sraé/iles
: 10
1
AGE
50n56 7 ô 9 10 11 12 13 1415 16 17 18 19200MS
MAROC
AU 1:3000000
MER MÉDITERRANÉE
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o Bovdenib
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BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 11
2" Filles:
Il E (, [ 0 j'\ S Slljl" s SlljpLs
Dans les principales villes du Maroc, la pXal1lilll',S \'al'('iIl(~S
l'l'partition des sujets examinl's et vaccinl's est
la suivante : n(;fliO/l ri'Auwlil' .-
l).sÎnf'''; dl' s;ll'dine,.; .. , Z.R:19 1.116
ANNEXE
FONDS INTERNATIONAL DE SECOURS A L'ENFANCE
DE L'ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Considérant que, par sa résolution n" 57, adoptée des approvisionnements et services fournis en vertu du
le 11 novembre 1946, l'assemblée générale des Nations présent accord, y compris la l'émunération du personnel
Unies a créé le fonds international de secours à l'enfance représentant l'œuvre commune qui ne serait pas recruté
(désigné ci-après sous le nom de fonds) ; sur place.
Considérant que le fonds dispose maintenant de
ressources et s'attend à recevoir des crédits et des res- ARTICLE II
sources supplémentaires que le conseil d'administration
du fonds a décidé de réserver en partie aux enfants,
aux adolescents, aux femmes enceintes et aux mères P ARTICIPATION
qui nourrissent ; DU GOUVERNEMENT CHERIFIEN
Considérant que le Gouvernement danois a offert de A L'ŒUVRE COMMUNE
participer à une œuvre commune (joint enterprise),
sous les auspices du fonds, pour lutter contre la propa- A. - Le Gouvernement s'engage à veiller à ce que
gation de la tuberculose dans les pays. qU~ b'én.é~cient les opérations faites en accord avec l'œuvre commune
de l'assistance du fonds et que le conseIl d admlDlstra- soient effectuées d'une manière équitable et sans discri-
tion, le 12 mars 1948 a décidé de pa:r;ticiper à cette mination fondée sur la race, la religion, la nationalité
œuvre; ou les opinions politiques.
Considérant que le Gouvernement chérifien (désigné B. - Il est convenu que les dépenses de l'œuvre
ci-après sous le nom de Gouvernement) désire recevoir commune s'ajouteront et ne se substitueront pas aux
l'aide de l'œuvre commune afin de pouvoir utiliser le crédits budgétaires que le Gouvernement a prévus pour
vaccin B.C.G. dans la plus large mesure possible, en des activités analogues (10) . Suivant cet accord, seuls
faveur des enfants et adolescents qui se trouvent sur les vaccins fabriqués par l'institut Pasteur de Paris et
son territoire ; de Casablanca, et seules les techniques arrêtées en
Considérant que le fonds, agissant par l'intermé- accord avec l'œuvre commune, seront utilisés.
diaire de ses représentants, l'œuvre commune, y compris C. - Le Gouvernement convient que l'œuvre com-
les autres associées scandinaves et le Gouvernement ont mune pourra à sa volonté affecter aux approvisionne-
estimé que cette assistance était nécessaire au Maroc ; ments utilisés dans le cadre de son activité et aux
En conséquence, le Gouvernement, le fonds et l'œu- services fournis par elle, toutes marques distinctives
vre commune ont convenu de ce qui suit : qu'elle jugera nécessaires pour indiquer qu'ils sont
destinés à l'aide apportée aux enfants sous les auspices
du fonds.
ARTICLE PREMIER D. - Aucun bénéficiaire ne sera tenu de payer
directement ou indirectement pour l'aide qui lui aura
été apportée. '
'FOURNITURE D'APPROVISIONNEMENTS
E. - Le Gouvernement fournira à l'œuvre com-
ET DE SERVICES mune tous les documents, rapports et' renseignements
A. - Le fonds et l'œuvre commune agissant en relatifs à la mise en œuvre du programme, que l'œuvre
son nom et au nom des autres pays scandinaves associés, commune et le Gouvernement pourront estimer néces-
(désignés ci-après par l'expression «œuvre commune ») saires à l'accomplissement de leurs fonctions. A cet
fourniront les approvisionnements et les, services qui égard, le Gouvernement s'engage à aider, dans la plus
pourront être nécessaires po~r lutter contre la propa- , grande mesure possible, l'œuvre commune en assurant
gation de la tuberculose parmI les enfants et les adoles- un service d'information aussi large que possible.
cents qui se trouvent sur le territoire du Maroc. Sous F. - Afin de donner effet aux termes du présent
réserve des dispositions du § 1 de l'article II, les accord le Gouvernement et l'œuvre commune convieù-
services comporteront la rétribution, les frais de trans- nent qu'il sera nécessaire d'établir des rapports d'étroite
ports et de rapatriement d'une partie du personnel tech- ,collaboration. A cet égard, un délégué sera dés,igné par
nique destiné à la vaccination et que ces approvision- l'œuvre commune pour donner son accord aux plans
nements comprendront la tuberculine, le vaccin B,C.G., détaillés d'opérations, approuver les mesures adminis-
les instruments médicaux, les voitures automobiles, le tratives prises par la direction de la santé publique
matériel de campement et autres articles qui devront chargée de la direction et de l'exécution de la campagne
êtré importés pour soumettre à la réaction de la tuber- de vaccination. '
culine et pour vacciner, lorsque cela est possible, tous Le personnel recruté en France par "l'œuvre com-
les enfants de 18 ans au plus. La direction de la santé mune et lié à l'œuvre commune par un' contrat de
pul;>lique, en accord avec l'œuvre commune, as~urera travail personnel sera à tout moment soumis au contrôle
l'établissement et l'exécution de ce programme. du directeur de la santé publique et du délégué de
Les effectifs du personnel et les quantités d'appro- l'œuvre commune ou de leurs représentanh.
visionnements mis à la disposition du Gouvernement G. - Le Gouvernement s'engage à faciliter le
chérifien, seront fixés par Une annexe à la présente travail de l'œuvre commune sous tous les rapports, y
convention.
B. - L'œuvre commune n'introduira pas de deman- (10) J,es crédits alloués par le GouVerl1ellwnt chérifien pour
de et ne pourra faire valoir de droits pour le paiement la totalité <le la campagne se sont élevés à 80,000,000 de frs.
16 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
compris les déplacements et l'accueil des équipes agis- utiles pour que les approvisionnements et les services
sant au nom de l'œuvre commune. Le Gouvernement fournis par l'œuvre commune ne soient soumis à aucune.
s'engage à prendre toutes les mesures nécessaires en taxe ou redevance, à aucun péage ou droit, d'une
ce qui concerne les dro.its de transit et d'atterrissage manière qui serait de nature à réduire les ressources
des avions utilisés par l'œuvre commune dans le cadre de l'œuvre commune.
de ses activités. Les droits de douane afférents à l'importation du
H. - La contribution du Gouvernement chérifien matériel et des approvisionnements seront acquittés par
est donnée à l'œuvre commune par l'intermédiaire de la' direction de la santé publique.
la direction de la santé publique. Elle comporte le paie-
ment des traitements du personnel recruté sur place
ainsi que les frais de réception, de déchargement, d'en- ARTICLE IV
trepôt, de transport et de distribution des approvision-
nements utilisés aux fins poursuivies.
PRIVILEGES ET IMMUNITES
Elle comporte également les dépenses encourues,
relatives au logement et aux déplacements du personnel, Le Gouvernement accordera à l'œuvre commune et
aux transports fournis par l'œuvre commune aux termes à son personnel les privilèges prévus dans la convention
du présent article, à l'installation et à l'entretien des générale sur les privilèges et immunités, adoptés par
équipes qui seront établies aux points centraux, y com- l'assemblée générale des Nations Unies le 13 février
pris le personnel nécessaire de secrétariat ou autre 1946 et ratifiés par la loi n° .412 1947 (Grèce).
personnel, et les communications postales, télégraphi-
ques afférentes aux activités légitimement exercées par
ces agents. ARTICLE V
impuissants devant l'ampleur du fléau, deman- peine, et l'on se trouve pris de court à l'ardvée
dent impérati.vement à la collectivité de prendre de l'invasion suivante.
la lutte en charge et d'organiser la défense. Les grands pays parviennent, malgré tout, à
Et c'est ici que commencent les grandes limiter les dégâts, et à maintenir, au moins, une
difficultés, car, les invasions acridiennes sont organisation, le plus souvent squelettique, mais
discontinues dans l'espace et dans le temps. permanente, tandis que d'autres nations ne par-
Pendant les périodes d'accalmies, ou dans les viennent jamais à s'organiser rationnellement :
zones non envahies par les invasions, chacun se elles sont vouées périodiquement à la destruction
désintéresse totalement de la question, l'oublie de leurs récoltes et, parfois même, à la famine,
même le plus souvent et il devient très· difficile qui engendre la sous-alimentation et la maladie,
à une collectivité d'établir des règles et des et peut entraîner la mort des hommes les plus
organisations permanentes, n'étant plus aidée et pauvres et, souvent, celle d'un grand nombre
soutenue par l'ensemble des individus. d'animaux domestiques.
Cet aspect de la défense contre les saute- Il est inutile d'insister davantage. Les désor-
relles est très général, et même les Etats les plus dres sociaux et économiques que peuvent entraî-
évolués ont encore, de nos jours, beaucoup de ner les invasions d'acridiens sont évidents et
mal à organiser rationnellement la lutte anti- suffisamment graves, pour qu'il soit essayé, ici.
acridienne. On se bouscule, on improvise, plus de dégager quelques enseignements et remar-
ou moins, sitôt après qu'une invasion est décI an- ques, faits au cours de ces dernières années qui
chée ; mais la menace écartée ou naturellement ont été des années « à sauterelles », aU moment
disparue, les représentants de la population où le début d'un nouveau cycle d'invasion de
n'accordent plus les crédits nécessaires à la l'Afrique du Nord, par des essaims du criquet
recherche et à la préparation des campagnes pélerin, et par conséquent du Maroc, est pr{,vu
futures ; on li~encie le personnel formé à grand pour l'automne de 1952.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 19
mes migratrices), et davantage (formes séden- période d'invasion, sont groupées, si hien que
taires). L'adulte jeune est de coloration gris les criquets qui en éelosent se rassemblent (ins-
rosé lie de vin ; au fur et à mesure des chan- tinct grégaire), et se dl'placent en bandes. Les
gements hormonaux, qui déterminent la matu- bandes peuvent, elles-mèuICs, sc rencontTcr ct
ril(~ sexuelle, il passe successivement par les
former des colonnes. Cc sont ces colonnes de
larves qui anéantissent, souvent en quelques
couleurs rouge brique, terre de sienne, verdâtre
heures, des cultures enticres ; car la croissance
et, enfin, .i aune citron, peu de temps avant la des criquets est rapide ct chaque insecte con-
modo Les accouplements ont lieu au moment somme énormément de nourriture. Les dégüls
où les femelles ont pris la coloration terre de aux ,égétaux sont également commis par <les
sienne et où les mâles virent du brun au verdâ- sauterelles qui se nourrissent beaucoup au !\lO-
tre et au jaune. Les pontes, dans nos pays, en ment de la formation des œufs ct de la ponte.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 21
Voici pour la vie de l'insecte lui-même. Il n'a, en el1"et, pas encore été permis, comme
Pour ce qui est de la vie de l'espèce, il faut cela a été fait pour le criquet marocain en
savoir que le criquet pélerin, en période de non Afrique du Nord, ni de reconnaître les condi-
invasion, est un insecte assez rare dans la tions du passage des formes solitaires et séden-
nature ; il n'est rencontré, à l'état d'individus taires aux formes grégaires et migratrices, ni
isolés, qu'en certaines régions semi-désertique:; de loc:üiser les stations précises où peut s'ef-
des territoires bordant le sud de la Mer Rouge : fectuer cette transformation qui détermine le
en Arabie, probablement en Iran et au Belou- départ d'un cycle de pullulation et de migration
chistan, ct peut-être aussi dans les régions du criquet p<"lerin, donc d'invasion pour les
côtil'res du sud de la Mauritanie. Son évoluüon, pays voisins, puis lonLains. Cette diII<"rence dans
dans ces n;gions d'acd~s difficile - et parfois le mode de vie, solilaire ou grégaire, influence
hostiles - n'a pu encore être étudiée en détail. lellement l'espèce que les représentants des
ce qui, nous le -verrons, est extrêmement grave. formes non migratrices, solitaires, sont lllOrpho-
logiquement trl's <'doign<"s du type criquet grr- expérimentale, <fue les solitaires et les mighl-
gain' migrateur, il tel point, qu'il y a seulement leurs appartenaient !lien il une seule et même
une trentaine d'années, on considérait les quel- espl'ce.
ques rares individus eaptun;s en période d'ac:l1-
mie, comme appartenant il une espl'ce dill'érente C'est donc sous l'inl1uence de facteurs III a 1
de celle dans J:Hluelle on e1assait les criquets connus, mais parmi lesquels l'humidit<', semble
pélerins des p<"riodes d'invasion. Il a fallu la jouer un l'Clic pr<"pond<"rant, que les adultes
sagacité de savants spécialistes, dont le plus solitaires se groupent pour ('accouplement et la
c<"lèbre est le docteur Uvarov, directeur de ponte dans des r6gions, encore mal délimitées,
l' " Anti-Iocust researeh Center » de Londres, mais dont les plus i III Jlort:lIl tes sont situées
pour <"lablir indiscutablement, par la méthode surtout SUI' les territoires de certains pays arabes
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
de l'Asie sud, occidentale. Là, ils se multiplient le sait, atteignent et dépassent l'altitude de
en masse et forment rapidement des essaim~ 4.000 mètres.
d'individus du type migrateur grégaire qui par- Dès janvier et février, les vols de sauterelles
tent en vol vers le sud-ouest ou l'est-nord-est. gagnent les environs de Mogador, les plaines du
Ce sont ceux qui prennent la première direc- Tensift et du Tadla, puis s'étendent progressi-
tion qui nous intéressent, ici, ,car ils envahissent vement vers le nord et le nord-est, en échelon-
progressivement, en. s'y multipliant (nous, savons nant leurs pontes le long des trajets que suivent
que la fécondité est grande), les pays d'Afrique leurs migrations.
tropicale orientale, puis de l'Afrique tropicale D'autres essaims, généralement moins nom-
occidentale. De là, ils gagnent l'Afrique du Nord, breux, peuvent arriver au Maroc par le Tafilalet
en automne et en hiver. et la frontière orientale de l'Algérie, et envahir
C'est à partir de ce moment que s'établit le Maroc oriental. Le plus souvent, les rescapés
un rythme particulier de migrations et de géné- des destructions atteignent la chaîne du Rift'
rations annuelles entre l'Afri.que du Nord et vers la fin· de juin et au début de juillet.
l'Afrique tropicale. Au cours des années de forte invasion, cer-
Presque sans exceptions, dans cette partie tains essaims peuvent même traverser le détroit
occidentale de son aire d'expansion, l'espèce de Gibraltar et achever leur existence dans le
évolue en deux générations au cours d'une sud de la péninsule ibérique ; mais on n'a
année : une estivale èt une hivernale. jamais observé de pontes au nord du Détroit.
La génération estivale est engendrée par les Enfin, pour être assez complet, il convient
sauterelles provenant des criquets, nés, au cours de signaler qu'au début des périodes d'invasion
du printemps et au début de l'été, dans les zones par le criquet pélerin et au cours de la régres-
situées au nord du Sahara et qui ont échappé sion des invasions, on rencontre, sur le terrain,
aux destructions. En mai, juin et juillet, ces toute la . gamme des intermédiaires entre les
jeunes adultes se rassemblent et partent vers le sauterelles du type solitaire et celles du type
sud. Les renseignements recueillis jusqu'à pré- migrateur grégaire. On a même pu constater, au
sent semblent établir, bien que les observations Maroc, des arl"ivées directes d'essaims venant
demandent à être renouvelées et précisées, que d'Afrique orientale tropicale, sans relai en
ces sauterelles, nées en Afrique du Nord et qui Afrique occidentale.
quittent nos régions en juillet et ·en août, traver- La complexité de la biologie et du compor-
sent rapidement la zone désertique saharienne, tement fait que l'étude de cette espèce,' et
vont s'accoupler et pondre dans des stations l'organisation rationnelle de la lutte, dépassent
relativement humides du sud de la Mauritanie toujours le cadre national et posent des problè-
et de toute la région steppique ou de savanes mes d'ordre international.
du nord du Soudan et peut-être du Tchad.
. Ces pontes donnent naissance, en août et
septembre, à de jeunes criquets qui évoluent et III. .,--'- LA LUTTE ANTI-ACRIDIENNE
se transforment rapidement en adultes. Ceux-ci
se rassemblent et émigrent, en' sens inverse, vers Comment l'homme moderne a~t-il réagi
le nord. Ils reviennent par le Sahara dans les devant le péril' acridien ?
pays d:Afrique du Nord, où ils arrivent, par Il a commencé par aller au' plus pressé,
vagues successives, d'octobre à janvier et par- tout comme le primitif, c'est-à-dire qu'il est
fois jusqu'en mars, pour y donner naissance à intervenu, selon ses moyens, pour protéger ses
des criquets, qui, à leur tour, une fois adultes, pâturages, ses cultures et ses récoltes. Il a
repartiront vers le sud. d'abord travaillé seul, faisant du bruit, de la
Cette succession de générations et de migra- fumée pour essayer d'empêcher les voraces
essaims de se poser ; il a labouré les champs
tions, alternées dans l'espace, et le temps, se
de ponte pour' ,en extirper les œu(s et les
prolonge pendant tout le cycle d'invasion dont détruire ; il a essayé; avec sa famille et ses
la durée est comprise entre 6 et8 années consé- employés, d'empêcher les colonnes de criquets
cutives. de pénétrer sur ses - terres ; il a creusé des
Au Maroc, les principales voies d'invasion tranchées et y a enf'oui ou brùlé des masses de
se situent sur la basse vallée de l'oued Drâ. De larves ; il a tendu des barrages en toile cirée,
là, les essaims gagnent la vallée du Souss et le en plaques de métal lisse, pour détourner de ses
haut bassin du Drâ ; ils y séjournent quelques cultures les bandes affamées.
semaines avant de franchir le Grand Atlas, Le plus souvent, malgré un labeur écrasant
lorsque là température hivernale se radoucit ou et des efforts considérables, il a été submergé
que des vents chauds favorables les poussent par la masse et complètement débordé ; il s'est
vers les plaines du nord. En général, ce fran- rendu compte de son échec et de son impuis-
chissement de la haute chaîne se fait, le plus sance d'homme isolé. Il s'est alors tourné vers
souvent, par les trouées naturelles, maison a son gouvernement, qui, avait mesuré, à son tour,
vu assez fréquemment des essaims passer au- l'ampleur du désastre : destrùction des pâtura-
dessus des plus hauts sommets, qui, comme on ges, qui faisait périr une partie du cheptel et
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 23
s'elTondrer les cours ; diminution des récoltes, plus économique du personnel, des machines et
qui entrainait, outre la famine et ses conséquen- des ingrédients nécessaires.
ces sociales et politiques, une faible rentrée
Mais il reste encore beaucoup à faire. Les
des impôts et obligeait à effectuer des importa- entreprises nationales ne peuvent, à elles seules,
tions ruineuses pour la balance commerciale. venir à bout de la masse des études à poursui-
Les gouvernements, dont les territoires sont vre, tant du point de vue scientifique que du
périodiquement ravagés par les sauterelles, se point de vue technique, et de la réalisation.
sont rapidement rendu compte qu'ils devaient
aider les particuliers et, tout cOlilmeceux-ci, L'heure est venue où la nécessité, d'une
ils sont allés au plus pressé. Ils ont affecté, co[[abomtion internationale pour une protection
une fois l'invasion déclanchée,. qes crédits, du rationnelle et efficace des récoltes contre les
personnel et des moyens matériels à la lutte acridiens devient évidente. C'est avec la plus
anti-acridienne immédiate. Ils n'ont fait que grande. satisfaction, pour les spécialistes respon~
transposer sur un plan plus général, les erreurs sables, qu'au mois d'octobre dernier, au cours
commises par les particuliers. ' d'une réunion organisée à Rome par l' « orga-
nisation internationale pour le ravitaillement et
,Car, il faut le répéter, toute action de lutte l'agriculture» (F.A.O.), réunion où se trouvaient
entreprise au dernier moment, sans la connais- présents la plupart des spécialistes nationaux
sance parfaite des mœurs, du régime alimentaire, dans la recherche et la lutte contre le criquet
de la physiologie même de l'ennemi est empiri- pelerin, et malgré quelques petits tiraillements
que et fort coûteuse. inévitables, il a été décidé de mettre en commun
Toutefois, par ces moyens improvisés, la les connaissances acquises, et de concentrer les
plupart des pays ont pu, partiellement, limiter efforts sur les points les plus menacés par le
les dégâts, en dépensant des sommes énormes ; criquet pélerin, sans tenir compte des frontières
sommes, cependant, inférieures à la valeur des et des particularismes. C'est ainsi que l'aide
récoltes sauvegardées et qui auraient été détrui· substantielle de la F.A.O. se portera vers l'Ara-
tes sans cette intervention. bie et l'Iran, pays, actuellement, très atteints et
Hélas, une fois les invasions passées, tout d'où, logiquement, s'ils ne sont pas détruits très
retombait dans l'oubli ; on ne s'occupait plus rapidement, vont s'échapper vers l'ouest et le
des sauterelles, on oubliait presque leurs ravages, nord-est, des vols dévastateurs. Ces pays, écono-
et subitement tout était à recommencer quelques miquement faibles, et encore moins bien orga-
années plus tard, à l'arrivée de nouveaux nisés que d'autres pays plus évolués, recevront
essaims. de ces derniers une aide matérielle importante ;
des subsides en argent et des fournitures éven-
, Fort heureusemel?-t, quelques entomologistes tuelles seront, en partie, obtenues de la F.A.O.,
enthousiastes se spécialisèrent dans l'étude des sur avis d'un comité technique compétent.
espèces de sauterelles nuisibles et, à force de
réclamations, parvinrent - ô combien lente- e'est là un immense progrès et il faut
ment - à obtenir une aide officielle qui leur souhaiter que ces bonnes dispositions de coopé-
permit de travailler, de chercher et de commen- ration et d'entr'aide se fortifient pour que tout
cer à comprendre un peu le mécanisme des soit prêt lorsque se déclenchera ·le prochain
invasions de sautelles. cycle d'invasion, qui fera suite à celui qui est
amorcé, c'est-à-dire dans une quinzaine d'années.
Les gouvernements d'Angleterre, des Etats-
Unis, de France et de leurs pays associés, tous Il faut absolument activer les recherches et
victimes des sauterelles, commencèrent à s'in- posséder alors les moyens techniques qui per-
téresser à ces études, et, bientôt, des organismes mettront d'être informé des premiers rassem-
de recherches spécialisées furent créés. blements et des preplières multiplicatiory.s où
En. Grande-Bretagne, l' « Anti-locust re- quelles soient, de les atteindre aussitôt pour les
search Center » travaille, avec acharnement à détruire immédiatement, à n'importe quel prix,
l'étude des grands migrateurs depuis plusieurs puisque l'efficacité sera certaine. On détruira
décades et obtient de bons résultats. ainsi le fléau dans l'œuf et on économisera les
milliards et les milliards, jetés actuellement
En France, le comité d'étude de la biologie dans la lutte contre le criquet pélerin, sans
des acridiens, remplacé, depuis 1943, par l'office ordre véritable, dans toute la zone d'extension
national antiacridien, poursuit également d'inté- de l'espèce.
ressantes recherches en France même et dans
les territoires menacés de l'Union française. Mais nous n'en sommes pas encore là, et au
cours de ce cycle d'invasion, déclanehé en Orient
Les services spécialisés des Dominions bri-
tanniques ou des pays de l'Union française, depuis l'an dernier, il faudra encore, par néces-
contribuent également à ces recherches, en sité, se contenter d'une lutte symptomatique,
même temps qu'ils mettent progressivement au c'est-à-dire limitée à la destruction du plus
point, après étude, les méthodes de lutte, et grand nombre possible d'acridiens, dès leur
s'efforcent de rationnaliser la lutte par un emploi arrivée sur chaque territoire.
24 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
véhicules de types divers, dont des véhicules considérable ; mais si l'on considère que, grâce
tous terrains, et qui relève directement du direc- à l'organisation actuelle et aux méthodes em-
teur de l'agriculture par son chef du service de ployées, le pays n'a plus à supporter les catas-
la défense des végétaux. Cette équipe motorisée trophes enregistrées dans le passé, que,. seuls,
est spécialement chargée, en dehors de l'organi- quelques dégâts locaux aux cultures sont enre-
sation locale où le chef administratif est seul gistrés, qu'ils sont à présent très réduits et
responsable, d'assurer la destruction des 'vols n'affectent plus l'économie générale du pays, le
de sauterelles d'invasion sur l'ensemble du ter- lecteur de bonne foi devra reconnaître que les
ritoire. Elle est dirigée, sur le terrain, par un dépenses engagées pour cette lutte, constituent
spécialiste des questions acridiennes auquel il un bon placement.
est accordé la plus large initiative dans l'emploi Que représentent en efl'et cent millions de
tactique du personnel et du matériel de la francs actuels ? C'est la valeur à la production
mission. de 285.710 quintaux de blé dur, ou de 312.500
L'ensemble de cette organisation marocaine quintaux de blé tendre, ou de 5.000 quintaux
a fait ses preuves et les bons résultats acquis, d'oranges, ou de 6.666 bœufs moyens, ou de
surtout au cours de la dernière invasion, per- 40.000 moutons. Ceci représente à peu près, au
mettent de la juger convenable, les relations Maroc, le 1/17" de la production de blé dur de
entre les fonctionnaires d'autorité et les techni- 1950, ou le l/W de la production totale moyenne
ciens ayant toujours été excellentes. De plus, la de blé tendre, ou le 1/300" de 'la production
mise à la disposition du service de la défense d'agrumes de 1950, ou le 1/300" du cheptel
des végétaux d'un train automobile relativement bovin, ou le 1/260" du cheptel ovin de l'année
important, s'ajoutant à un matériel spécial con- 1950. Et 312.000 quintaux de blé tendre sont
sidérahle, entreposé dans de vastes hangars produits en moyenne (7 qx/ha.) par 44.570 ha.,
disséminés sur l'ensemble du territoire, a beau- surface traitée normalement en un mois et pro-
coup augmenté l'efficacité de cette organis:cüion tégée par les équipes motorisées chargées de la
de lutte. . . destruction des sauterelles au cours d'une inva-
Enfin, par des subventions importantes, sion moyenne (2).
versées à l'office national antiacridien, organis- Or, les statistiques qui se rapportent à la
me groupant tous les pays de l'Union française forte invasion de 1929-1930 et qui ont été
menacés par les acridiens, et chargé des recher- publiées dans une brochure officielle de la direc-
ches théoriques et pratiques sur la biologie des tion 'de l'agriculture au Maroc (3), montrent que
acridiens et la « rationalisation » de la lutte, par les dégâts suhis par les cultures se sont élevés
la part qu'ont apporté ses techniciens à ces nlors à cent millions de francs, soit, en adoptant
études théoriques et pratiques, le Maroc a contri- un coefficient théorique d'augmentation de 20
bué et contribue aux recherches antiacridiennes (ce qui est faible), à deux milliards de francs
sur le plan national et international. d'aujourd'hui. Les frais de lutte, engagés à cette
Mais pour assurer le fonctionnement de la époque, équivalent à une dépense de l'ordre de
recherche et espérer conduire une lutte efficace, cinquante huit millions de francs 1930, soit un
il faut, hien entendu, ici comme ailleurs, des peu plus d'un milliard de francs actuels, On
voit immédiatement que les progrès faits, depuis
crédits suffisants.
vingt ans, dans les recherches acridiennes et
On l'ahien compris dans ce pays, où ces l'amélioration du rendement des méthodes de
activités sont principalement fin:mcées par la destruction ont permis de réduire considérable-
perception d'un. supplément de trois centimes ment les frais de la lutte, et d'obtenir une effica-
additionnels au « tertib », l'impôt agricole. cité quasi totale dans la protection des récoltes.
Ainsi, chaque agriculteur, selon ses biens et Et ceci, je le répète, est dû principalement 'au
l'importance de ses récoltes, contribue-t-il à fait que, de nos jours, on attaque les vols avec
l'effort commun des recherches et de lutte contre succès dès leur arrivée dans les régions méridio-
les sauterelles tant redoutées, en versant une nales du pays, et que l'on détruit une forte pro-
contribution, proportionnelle à sa fortune, dans portion des sauterelles avant qu'elles n'aient
la caisse réservée aux opérations antiacridiennes. pondu. On évite ainsi d'avoir à anéantir, par la
A titre indicatif, le montant des crédits mis à la suite, de nomhreuses bandes de criquets, puis-
disposition de la direction de l'agriculture, pour qu'il en naît beaucoup moins qu'auparavant. Le
1952, est de l'ordre de 90 millions de francs, résultat en est une économie d'argent, la sauve-
somme jugée suffisante pour réduire une inva- garde des récoltes annuelles, perennes et du
sion moyenne de l'ordre de celle qui peut être hétail, auxquelles vient s'ajouter une économie,
attendue au cours de la campagne 1952-1953. non chifl'rée, de temps, de travail, {le perturba-
En cas de besoin urgent et d'insuffisance des
crédits affectés, si l'invasion est très grave, il
pourra être obtenu des crédits supplémentaires (:!) Cps chlffrp:< sont établis d'après les HtatistiQuPH publié""
. sur justification des besoins réels. (1anH 1<' lCJ'iquc de l'(I('()non/'Îc lna.roca'Ïne~ publication ùu Gouyer-
npmen t chérifien ; direction de l'ugriculture. du commerce et
Une somme de l'ordre d'une centaine de dps forêts. division du commerce et de la marine mllrcllllnde.
Imprimeries Iténnies - Casablanca. !ldit. 1951.
millions, consacrée annuellement à la destruc- FI) P. Regnier. - Les invasions d'acridiens au Maroc de
1027 à 10:-11. Dir~ction g-énérale de l'agriculture, du conuneree
tion des sauterelles et criquets, peut paraître et (].. la colonisntion. défense des cnltures - Rabat, Ina1.
26 BULLETIN ECO N 0 MIQUE ET S 0 CIAL D U MA Roe
tions dans l'emploi normal de la main-d'œuvre sables du Maroc ont rejeté, et rejettent encore,
agricole. l'emploi de certains produits extrêmement toxi-
Il convient d'ajouter que lorsque la recher-
1
ques dans la lutte contre les sauterelles, car
che des points de départ des invasions de c'est, ici, un devoir de protéger les pâturages
criquets pélerins aura été couronnée de succès, naturels, alors que dans certains territoires, oit
il suffira que tous les pays, normalement atteints l'on n'a pas à s'occuper de cette question, On
de nos jours par cet orthoptère,consentent à supprime sans hésitation à la fois les herbages
verser une contribution relativement modeste, et les sauterelles qui s'y trouvent. Le nombre
comparée aux dépenses actuelles, à un organis-· de têtes de bétail à l'hectare est en effet, dans
me international commun, spécialement chargé ces régions, extrêmement faible ; alors qu'il est
de la surveillance de ces points de départ ainsi au Maroc anormalement élevé (4). La destruc-
que de la destruction des premiers rassemble- tion des pâturages entraînerait immédiatement,
ments et des premières pullulations de saute- au Maroc, la famine pour le bétail et la dispa-
relles. rition d'une importante proportion du troupeau.
me, peut être un peu trop poussé en ce cas antiacridien, et s'intéresse à toutes les organi-
particulier, et le mépris du risque, sont-ils encore sations internationales qui tendent à améliorer
plus puissants que la crainte des acridiens. C'est les méthodes de lutte par la localisation des
regrettable, car si les cotisants étaient nombreux, points de départ des invasions. Seule, la décou-
les taux de remboursement seraient évidemment verte de ces « aires grégarigènes », qu'il faut
plus élevés, avec peut-être même une cotisation souhaiter prochaine, permettra de conduire une
inférieure à ce qu'elle est actuellement ; mais lutte rationnelle et économique, qui ne se prati-
c'est ici un problème individuel qui ne regarde quera plus alors sur notre territoire, mais dans
ni les entomologistes ni les services publics. les stations éloignées du Maroc, où le criquet
pélerin se multiplie et qu'il quitte en essaims
énormes pour envahir les pays voisins et parve-
nir jusqu'au nôtre.
En résumé, il convient de retenir que le
Maroc dispose actuellement d'une organisation Rabat, décembre 1951.
rationnelle et suffisante pour protéger, avec une
certaine efficacité, son agriculture contre les CH. RUNGS,
invasions d'acridiens. Inspecteur principal
Il participe activement aux recherches géné- de la défense des végétaux.
rales, scientifiques et techniques, sur le criquet Conseiller technique
pélerin et sur l'améliorati0\l des méthodes de auprès du conseil d'administration
lutte ; il est membre influent de l'office national de l'office national antiacridien.
28 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
vivait ainsi dans ün isolement presque mira- ,J"O (;O. '<Jo ..,....:;---
,~
culeux. ""
r~
~~
*
1** ',.
Vint la pacification et, avec elle, l'unité, la CASABLANCA - 1907
sécurité, l'ouverture du Maroc sur l'Europe. Echelle identique à celle des plans d'ensemble Casa-Fédaln
L'équipement du pays fut aussitôt entrepris
sous l'impulsion d'un chef aux vue hardies et
grâce au labeur d'une équipe ardente de pion- Casablanca avait déjà poussé, depuis 1907.
niers. On vit, en quelques années, les courants dans le plus grand désordre. Tenter de tracer
commerciaux du vieux Maroc radicalement ren- une ville logique au milieu des consttuctions,
versés ; toute l'activté 's'aimanta vers la côte, déjà éparpillées au hasard. et dans la fièvre
vers Casablanca (2), tandis qu'à l'intérieur du d'une spéculation effrénée, c'était une rude tâche.
pays, sol et sous-sol étaient progressivement mis Ces conditions défavorables de départ ont pesé
en valeur. lourdement sur l'élaboration du plan et ont
constitué, pour la métropole commerciale du
Rappelons. quelques unes des premières Maroc, une tare dont elle souffre encore.
étapes:
La réussite de Prost apparaît surtout à
aménagement du port de Casablanca Rabat, que Lyautey venait de choisir comme
- ouverture de r.outes ; capitale administrative.
- création de l'office des phosphates Le charme de cette ville vient de son tracé,
inauguration des chemins de fer, puis qui utilise, avec tant de mesure, toutes les
des lignes aériennes ; ressources naturelles et historiques des lieux.
mise en œuvre du plan d'électrification, Une des idées maitresses d'alors fut la sépa-
etc... ration des « médinas », ou villes 'marocaines,
L'ampleur et la hardiesse des conceptions et des nouvelles villes européennes. C'était une
qui présidèrent à cette transformation du terri- mesure de bon sens. Elle n'empruntait rien à
toire et auxquelles demeurent impérissablement un souci de ségrégation raciale : aucune con-
liées la pensée et la volonté de Lyautey, n'ont ception n'eût été plus éloignée de l'esiPrit de
plus à être mises en évidence. Tout a été dit, Lyautey. Puisqu'il s'agissait de voir grand, il
mais la leçon que donne l'échelle d'un tel ne convenait évidemment pas d'insérer quelques
. programme est valable plus que jamais au Maroc quartiers bâtards dans des médinas ceintes de
et doit toujours être méditée. remparts· X
A cette exigence primordiale s'ajoutaient
(1) N.D.L.R. - Rapport présenté par M. Ecochard, chef deux préoccupations. L'une était sociale : il eût
du service' de l'urbanisme au Maroc, au deuxlême congrès de
l'union internationale des architectes (septembre 1951).
Ce rapport, selon les indications qu'a bien voulu nous donner
été maladroit de compromettre, par les malen-
l\f. Ecochard, est un condensé de plusieurs articles et documents tendus mesquins de la vie quotidienne qui'
qui ont parus dans « l'architecture d'aujourd'hui ", no 35, seraient résultés de la cohabitation de deux
mai 19,51-
(2) cf. sur Fès, l'étude de M. G. Pallez. - « Les marchands populations aux mœurs si .différentes, la tâche
fassis ", dans bulletin économique et 80ciaZ du Maroc, vol. XIV.
no' 49 et 51, 1 er et ame trimestres 1951. • de longue haleine qu'il s'agissait d'entreprendre.
c-
C
(.<.~
RABAT-SALE. - Plon d'ensemble, d'aménagement et d'extension (en vert état actuel, en rouge praj
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 29
L'autre se situait sur le plan esthétique paysanat » qui doivent transformer à un rythme
les médinas d'alors, aérées par de nombreux rapide les méthodes insuffisamment productives ~
jardins, n'étaient pas encore atteintes de ce mal des Marocains, et surtout, grâce à la mise en
interne qu'a été, depuis, le surpeuplement, et œuvre, déjà commencée, d'un vaste programme
constituaient des ensembles séduisants qu'il d'irrigation qui porte sur environ 300.000 hecta-
paraissait souhaitable de maintenir dans leur res répartis entre le Maroc oriental (Triffa), le
intégrité. Tadla (Béni-Mellal) et la plaine atlantique (hin-
Outre Rabat et Casablanca, Prost devait terland de Safi et Mazagan). Maraîchage et
encore dresser les plans directeurs des villes plantations, œuvre presque exclusive de la colo-
nouvelles de Meknès, Fès, Marrakech, de Kénitra nisation française, exportent, en 1949, 50.000
devenu plus tard Port-Lyautey, ainsi que de tonnes de légumes frais, et 95.000 tonnes d'agru-
quelques autres villes de moindre importance, mes, contre 25.000 et 10.000, en 1938.
telles que Selrou, Taza, Settat, Ouezzane. Puis, Ainsi le Maroc tout entier, avec toutes ses
en 1923, il quittait le Maroc. richesses, s'intègre dans le circuit contemporain
Le service de l'urbanisme devient, dès lors, des échanges. Mais, dès maintenant, se posent
un organe administratif d'exécution, et il s'ap- aussi, par voie de conséquence, les problèmes
plique à poursuivre, avec un réel esprit de d'habitat, de circulation et d'équipement, dictés
continuité, la mise en œuvre des plans qui par cette économie, et conditionnés par un
venaient d'être élaborés. Toutefois, cette cons- mouvement démographique exceptionnel.
ciencieuse activité ne pouvait plus suffire à
l'ampleur des problèmes sociaux qui, peu à
L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE.
peu, se nouaient à la périphérie des villes nou-
velles (3). En effet, .grâce à la sécurité, à la prospérité,
Aussi, un programme d'envergure fut mis à l'action de nos services médicaux, la popula-
sur pied, qui commençait à produire ses premiers tion musulmane a doublé ou presque, en 25 ans ;
effets en 1937, lorsque sa réalisation fut arrêtée elle est passée d'environ 5 millions d'habitants
par la guerre. En 1946, tout était à reprendre, à plus de 8 millions en 1950.
mais loin de demeurer stationnaire, la situation Dans les premières années du Protectorat,
s'était singulièrement aggravée et, comme on le la population urbaine représentait environ 1/10·
verra plus tard, elle s'aggravait de jour en jour. de la population totale, proportion comparable
à celle de la France au début du XVIII'me siècle.
En 1947, la population urbaine (5) - en y
PROBLEMES NOUVEAUX englobant tous les éléments ethniques, c'est-à-
L'ESSOR ECONOMIQUE 1940-1950 dire musulmans, européens, israélites - s'élève
(à 1.890.000 pour une population totale de
C'est en effet que le développement écono- Y8.225.000. La proportion de la population urbai-
mique du Maroc, déjà mis en branle, pendant ne par rapport à la population totale est donc
la guerre même par les nécessités de l'autarcie, de 23 % (6). On peut estimer qu'en 1950, elle
prend, à partir de 1946, un essor vigoureux. a atteint 25 %' C'est à peu près le taux de la
L'effort se porte dans tous res sens à la France de 1850, au début de l'industrialisation.
fois : industrie, mines, pêche, agriculture. )l[ La masse des immigrants est musulmane
En 1949, l'économie marocaine utilise une :lt d'origine rurale (7). L'afflux des européens
force motrice plus que double de celle de 1938. est sans doute proportionnellement plus brutal.
On compt~ 2.000 européens, en 1910, au Maroc,
La production minière passe de l'indice 100, 270.000 en 1947 ; mais les gros effectifs sont
en 1938, à 220, en 1949. marocains : de 1921 à 1947, la population
Cette activité, loin d'être limitative, est sans marocaine urbaine passe de 490.000 à 1.620.000
doute le prélude à des exploitations plus impor- âmes.
tantes encore, tant au sud de l'Atlas que sur les Cet accroissement de population urbaine,
confins algéro-marocains, le long de l'axe Oujda- qui a fait parcourir au Maroc, en trente ans, un
Colomb-Béchar. chemin que la France avait lentement monté
La pêche, déjà organisée à Casablanca, en un siècle et demi, comporte trois caractères
s'équipe puissamment à Agadir et Safi. En 1938, essentiels qu'il convient de souligner :
le Maroc pêche 30.000 tonnes de poisson ; il en . 1 ° La nouvelle population marocaine, qui
pêche en 1949, 93.000 tonnes, dont 75.000 sont s'agglomère dans les grandes villes de la côte,
livrées à la conserve (4). provient principalement du sud, d'où les séche-
L'agriculture pousse, elle aussi, sa produc~
.tion grâce aux « secteurs de modernisation du
(:i) Sont comlltées comme populations urbaines, celles d,'s
]ocnlités de plus <Je ii.OOU habitants.
«(1) Cf. .Jacques Breil. - « Quelques aspects ùe la situation
(3) cf. Il ce sujet le court article de P. Couzinet. - « L'ur- ,lémo!<raphiqlw au Maroc », dans bulletin économique et 80cial
hanisme et l'aménagement des villes au Maroc », dans bulletin du jJ[œ.. oc, vol. IX, no 35, octobre 1947, p. 133.
économique et 8ocial, vol. VII, no 26, juillet 1945, p. 26. (7) Cf. A. A<Jam. - « La prolétarisation de l'habitat dans
(4) Cf. J.-V. Gorr)-. - « Le Maroc maritime », dans bulletin l'ancienne médina de Casablanca », dan's bulletin économique et
.économique et 80cial du Maroc, vol. XIV, no 51, 3 me trimestre 80cial du Maroc, vol. XII, nO 45 et vol. XIII, nO 40, l'r et 2'm.
19;}1, p. 519. trimestres 1950.
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30 BULLETIN ECO NOM 1 Q UE ET -SOCIAL DU MAROC
·FRANCE MAROC
1/4 CI)
111111111111 1950 Z
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1/10 o
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111111111111 1920
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1850
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URSAINE
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RURALE
1700
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PORT
RASA l LYAUTEy
SAL
IFEDA A ~,.
,~ FES 105.855 - 200.946
MAZAGAN~ MARRAKECH 99.4 15 - 238.237
/
~'~SET~ JI# CASABLANCA
- RABAT-SALE
82 500
58.000
-
-
551 .322
218.604
MEKNES 36765 - 159.801
S4FIÂ.
~MAZAGAN 21630 - 40.318
~I. - SAFI 20.240 - 50.845
_ MOGADOR 19085 - 28.620
OUJDA 18.150 - 88.658
OUEZZANE 16 000 - 23.000
. SEFROU 9070 - 17.500
TAZA 5000 - 28.457
BENI.MELLAL 5000 - 17.500
PORT·LYAUTEY 3 250 - 56.604
AGADIR 2.000 - 12.438
SETTAT 27:064
KHOURIBGA 26.000
_ FEDALA 15.813
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POPULATIONS URBAINES 1917 - 1947
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Haut. - AGADIR. - Une partie du secteur d'habitat de type Marocain du quartier industriel (Réalis
Milieu. - CASABLANCA. - Une partie du quartier d'habitat de type Marocain des Carrières Centrales (
Bas. - CASABLANCA. - Quartier d'habitat de type Marocain à Sidi Othman (Réalisation : Entreprise
,. . ,'.' ,
~ULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 33
b) Les secteurs d' habitat marocain. nicaUon, les espaces verts, les voies secondaires
Les villes nouvelles avaient été conçues très et les bâtiments publics, création d'une trame
largement par Prost ; elles étaient prêtes à sanitaire (voiries, eau, égouts). Sur cette trame'
recevoir aisément l'immigration européenne ou, sanitaire, installation soit de bâtiments en dur,
plus exactement, les constructions que les nou- aux frais des particuliers, soit même de cons-
veaux venus allaient y édifier ; à peine était-il tructions provisoires (nouallas ou baraques),
nécessaire de prévoir, ça et là, quelque quartier réalisées par les habitants.
·complémentaire, dans le seul but de, freiner la L'élément de hase de cette trame sanitaire
spéculation. est la cellule d'habitat minimum fixée, après
La situation était tout autre" à l'égard de enquête et divers essais, à 8 m. X 8 m., et
·ces masses marocaines qui, après avoir surpeUl- comportant deux pièces habitables, orientées
plé les médinas anciennes, viennent s'installer. obligatoirement au' sud et à l'est, un W.C., une
d'une manière précaire à la périphérie des villes cuisine, le tout autour d'une cour. Toutefois,
nouvelles Cl 0). toute combinaison, multiple de 8, peut être
adoptée pour avoir une habitation plus grande.
Il était donc nécessaire de concevoir le type
de cité et le type d'habitat qui pourraient con- La juxtaposition de ces cellules a été com-
venir à cette population, et correspondre à Un binée à la manière des alvéoles d'une ruche, afin
objectif réalisable financièrement. Dans cet effort d'utiliser le maximum de murs communs, et de
de recherche, le service de l'urbanisme a. pu diminuer les surfaces de voirie, tout en aug-
bénéficier de sérieuses études sociales déjà entre- mentant les espaces verts.
prises, et surtout de l'expérience, acquise dans Tout en sauvegardant, dans ces cellules et
ce milieu marocain, par les officiers et contrô- leur juxtaposition, la forme traditionneVe d'ha-
leurs civils, les médecins, les assistantes sociales, bitat sur une cour fermée, leur composition
les moniteurs de la jeunesse, dont le dévouement d'ensemble s'est appliquée à suivre les principes
est l'honneur de l'administration marocaine. dictés par la charte d'Athènes. Ainsi, les cités
Qu'on imagine bien ce fellah des plaines satellites sont étudiées pour 30 à 40.000 habi-
atlantiques, du Sous ou de l'Anti-Atlas. En tants au maximum, les unités de voisinage sont
venant à la ville, il a rompu avec la vie tribale de 7 à 9.000 habitants. Des zones vertes traver-
qui était le support même de sa vie personnelle. sent l'ensemble de ces unités de voisinage, et
Faisant un bond dans le temps bien plus encore permettent aux enfants de se rendre à l'école
que dans l'espace, il affronte désormais un sans traverser de voies à circulation mécanique.
monde nouveau. Après la vie collective, il connaît Les études de cette trame ont été faites sur
l'isolement moral dans .l'entassement et la' pro- la base d'un logement minimum, et, d'autre
miscuité (10). part, le respect des traditions,' lié à l'économie,
Rechercher la structure sociale optimum nous a conduits à ne prévoir qu'un habitat, en
de la cité ouvrière qu'il s'agit de réaliser immé- rez-de-chaussée. Toutefois, le large maillage des
diatement, ainsi que le type d'habitat qui sera grandes voies de circulation, et la disposition
la base de cette cité, - les deux notions sont des bâtiments publics permettront, lors de l'élé-
indissolublement liées - tel a été l'objet des vation progressive du standard de vie des habi-
préoccupations essentielles du service de l'urba- tants, de passer facilement à l'immeuble orienté,
nisme. II ne s'agissait pas de trouver une solu- puisqu'alors on ne sera pas tenu par la servitude
tion théoriquement séduisante, mais bien une de multiples voies existantes. Il faut aussi faire
solution financièrement réalisable : c'est pour- remarquer que la densité aétuelle de cette ruche,
quoi, en matière d'habitat, il a fallu, de toute qui est de 350 habitants à l'hectare, est la même
nécessité, se contraindre momentanément à que celle d'un quartier d'immeubles espacés dr:
« viser bas ». Du moins, dans la conception de 4 étages.
la cité elle-même, a-t-on, bien au contraire,
« visé haut ». c) Les centres ruraux.
Nos cités satellites ont été conçues sur les
principes de la charte d'Athènes et pour une Mais il ne suffit pas de créer les cités-·
vie sociale pleinement développée. Bien plus, satellites de demain. Le mouvement d'urbani-
dans le cadre donné, le type d'habitat devra se sation se fait 'partout sentir à travers le pays.
transformer et s'adapter à l'évolution du stan- Autour du souk, autrefois cité éphémère de
dard de vie qui ne manquera pas de s'élever toile, di'essée pour un jour en rase carùpagne,
très rapidement (11). Ceci nous dictait le pro- aux abords du bureau des affaires indigènes ou
gramme suivant qui a été appliqué à l'étude du contrôle civil, pàrfois même à côté de
des quartiers nouveaux. quelque cantine, voici que des embry6ns de
Sur l'infrastructure des quartiers futurs, bourgs ruraux se forment et grandissent. Là
où sont réservées les grandes voies de commu- encore, il convient de ne pas perdre de vue la
recherche d'un équilibre démographique. L'amé-
(10) Cf. A. Adam, op. cit. et Lami<ley, op. cit. nagement de ces bourgs, qui vont changer, en
(11) Cf. R. Manneville et J. Mathieu. - « Budgets de bien des endroits, le visage de la campasne
prolétaires musulmans vivant à Casablanca », dans bulletin
.économique et social du Maroc, vol. XII, n" 44, janvier 1950. marocaine, est conçu de manière à permettre
34 ,BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC.
aux populations rurales d'y trouver les ressour- missions régionales d'urbanisme » qui ont été
ces et commodités nécessaires et de les dégager créées spécialement à cette occasion.
ainsi de l'emprise des villes. 4" Dès que l'accord est obtenu sur cet avant_
D'autres sont à l'étude et, malheureusement, projet, le service de l'urbanisme met au point
il n'a pas été possible de faire face à tous les une série de plans partiels d'aménagement, à
besoins. Dans cette tâche, le service de l'urba- l'échelle du 2.000°, qui portent sur les différents
nisme est grandement soutenu et guidé pat les secteurs de la ville et qui, successivement, sont
contrôleurs civils et officiers d'affaires indigènes, mis à l'enquète auprès du public, comme il est
qui prennent à cœur l'avenir de ces aggloméra- réglementairement pr,évu. Au retour de l'enquè_
tions, dont ils ont la charge et dont ils pressen- te, et après nouvelle rectification s'il y fi lieu;
tent le rôle futur. ces projets sont soumis à la signature de
S. M. le Sultan ; ils prennent alors forme de
d) Problèmes de liaison; « dahirs » ; on sait que le dahir chérifien
correspond à la loi métropolitaine.
Est-il besoin d'ajouter que le développement
C'est ainsi, par exemple, que IJour Meknès,
industriel et agricole, l'accroissement de la popu-
où les travaux d'urbanisme ont pu progresser
lation et l'élévation de son standing, multiplient
méthodiquement, sept dahirs (lois) sont homo-
les échanges intérieurs, et par conséquent le logués, ou en cours d'homologation. De mê1ne,
trafic. On connaît le remarquable réseau routier
Agadir a fait l'objet de 10 plans distincts, donc
que le Maroc doit à la continuité de vue et de 10 dahirs. Tous ces documents, liés par
d'action ct à la valeur technique de la direction
l'idée générale de l'esquisse, seront ensuite ras-
des travaux publics. ~ais, aux abords des villes,
semblés en un plan unique, qui constituera le
des prqblèmes nouveaux de circul~tion et .de plan définitif de la ville.
connexion se posent qui ontamene le serVIce
d'urbanisme, en collaboration étroite avec les 5" A l'intérieur des plans d'aménagement,
travaux publics, à étudier d'importants projets le service de l'urbanisme procède à des études.
d'autoroutes (12). qui ont l'avantage, soit d'en mieux marquer
l'esprit, soit d'en faciliter la réalisation. Il s'agit.
notamment, des espaces verts et des terrains de
METHODES DE TRAVAIL sport (à ce jour, il a été· étudié, en liaison avec
le service de la jeunesse et des sports plus de
Quelles sont les méthodes de travail du 20 stades). Le. service met au point, avec les
service de l'urbanisme ? propiétaires, les projets de lotissements. Il est
Contrairement à ce qui se fait en France, fréquent en outre, que, pour seconder les mu-
tous les plans d'aménagement sont ici d.irecte- nicipalités, le service étudie les profils des voies.
ment et entièrement établis par le service. Ceci
a l'avantage de créer une unité de doctrine (
facilite grandement les réalisations. LEGISLATION
L'élaboratio~ d'un plan suit les phases L'urbanisme au Maroc ne serait certaine_
suivantes : ment pas ce qu'il est, si, dès l'origine, il n'avait
1" Chaque projet est précédé d'une étude été en possession d'un instrument législatif de
démographique, s()ciale et économique, plus ou premier ordre, le dahir du 16 avril 1914. Ce texte
moins approfondie selon les cas, dont l'objet est fut très en avance. sur son époque ; il était
de poser clairement, en chiffres, les problèmes nécessaire cependant de l'harmoniser avec les
à résoudre. tendances, aujourd'hui universellement admises,
de l'urbanisme,moderne et de renforcer certains.
2 ° Dès que cette étude est terminée, une de ses pouvoirs, comme la loi française de 1943
esquisse rapide est' dressée et, là où le fon~s lui en donnait l'exemple, ainsi que le « Town
'de plan est insuffisant, il est établi un levé
and Country Act» de 1947, et la plus récente
topographique au 2.000" des zones qui ont été
loi anglaise de 1948.
délimitées par l'esquisse.
Les modifications qu'apportera ce texte"
an L'esquisse est complétée et elle est pro- actuellement soumis à l'homologation, portent
posée à l'~xamen et à la discussion des pouvoirs
notamment sur :
publics, des administrations, des assemblées'
représentatives de l'opinion (généralement les 1" l'élargissement du champ d'application
commissions municipales et les chambres de de la législation d'urbanisme ;
commerce), dont l'intér~t pour les problèmes 2° la prise de mesures de sauvegarde à
d'urbanisme ne s'est jamais démenti. D'autres appliquer pendant l'étude d'un projet ;
fois, là où les plans débordent les limites d'une 3" la définition d'une gamme plus ~arge de
seule ville, c'est-à-dire à Casablanca et à Rabat- zones ou de servitudes permettant l'ap-
Salé, les projets ont été présentés à des « com-' plication des principes de l'urbanisme
et de l'hygiène modernes (ex. : libération
(1:!) Cf. : « Projet d'autaroute ù peage entre Casablanca
de la tyrannie des alignements).
et Rnbat », dans bulletin économique et social du llIal'oc, vol.
XIV, nn ,)0, :!,me trimestre 1!l51, p. 466. Si ce texte est un honnête instrument au
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU. MAROC 35
service des administrateurs qui ont la lourde rythme régulier du développement de l'indus-
responsabilité de la naissance et de la croissance trie, c'est-à-dire en plus d'un siècle, s'accélère,
des agglomérations du Maroc, il présente encore au contraire, avec une rapidité imprévisible
bien des lacunes, en particulier en ce qui con- dans les divers points du monde qui s'ouvrent
cerne les problèmes fonciers d'utilisation ration- depuis peu au machinisme : telles que certaines
nelle du sol. Malheureusement, l'opinion n'est régions de l'Inde, de la Chine, de l'Afrique du
pas encore mûre pour être convaincue du péril Sud et de l'Amérique du Sud. Là se posent de
que représenterait pour les cités, les désordres graves problèmes d'adaptation sociale et d'ha-
de la propriété immobilière. bitat.
* . C'est pourquoi dans ce domaine, la confron-
'** tation des idées et les diverses études ou réali-
Je viens de passer en revue les différen~s sations des autres pays, pour l'habitat du plus
problèmes qui se posent à l'urbanisme au MarQc grand nombre, peuvent avoir, pour chacun de
et les solutions que nous essayons d'appliquer. nous, une si grande importance. Je pense que
le congrès peut être un des instruments de cette
La plupart de ces problèmes sont issus de diffusion.
la concentration' nouvelle urbaine causée par
l'industrialisation. Ce fait n'est pas particulier Septembre 1951.
au Maroc ; il s'est déclenché dans le monde avec
plus ou moins de rapidité ou d'étendue ; les
MICIŒL ECOCHARD,
mêmes causes produisant toujours les mêmes
effets. .4 rchitecie diplômé par le Gouvernement.
Cette concentration urbaine, qui s'est effec- Chef du service de l'urbanisme
tuée en Europe et en Amérique du Nord, au et de l'architecture au Maroc.
36 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
L'adduction du Fouarat alimente en eau longueur de 7 lun., entre Ras el Aïn et Mechra
potable les villes et les centres situés sur le el Kettane. Six sections, de 25 à :W puits
littoral Atlantique du Maroc, de Port-Lyautey à chacune, établis sur les grés et sables de la Ma-
Casablanca: Elle a été mise en service en 1932 ; mora, communiquent entre eux par des drains,
elle est gérée, depuis cette date, par la régie et déversent, par un tuyau collecteur, les eaux
des exploitations industrielles du Protectorat captées dans une chambre de dl'part.
(R.EJ.P.).
La population globale de l'ensemble alimen-
t(~ s'élevait, alors, à 350.000 personnes environ,
et la fourniture journalière d'eau, à 8.000 m3,
soit, environ, 23 litres par jours et par habitant.
Cette fourniture était, à cette époque, largement
suffisante, puisque, même en été sec, aucun
système de coupure n'était pratiqué dans les
centres alimentés.
En 1950, pour une population globale de
1.00n.000 de personnes environ, l'adduction
fournissait 65.000 m3 d'eau par jour, soit 65
litres par j our et par habitant, au prix de restric-
tions extrêmement sévères. Cette insuffisance
était due surtout aux causes suivantes, classées
par ordre d'importance
industrialisation de la région Fédala-
Casablanca ;
arrosages abondants des jardins ;
augment;ltion du pourcentage de la po-
pulation européenne· ;
augmentation de la population marocai-
ne et de ses besoins. Cette chambre est l'origine de la cana lis:t_
tion maîtresse, qui, à cet endl'oit, est COll1l)()S~e
de tuyaux en ciment armé de SOO et noo mil! i-
I. - SCHEMA DE L'ADDUCTION mètres de diamètre. Lc cube j ourna 1ier fou l'ni
par ces captages est compris entre 5.GOO et s.nOO
On trouvera ci-joint le schéma de l'adduc- mètres cubes, et s'écoule dans la canalisalion
tion du Fouarat qui a alimenté les centres du par gravité.
littmal pendant une vingtaine d'années, ainsi
<lue l'extrait de carte qui donne son tracé. Cette 2" A ïn Khadra.
adduction est essentiellement constituée par huit
zones de production d'eau, alimentant une cana- Entre la chambre de départ de Mechra el
lisation maîtresse, de 140 kilomètres de long, Kettane et l'Aïn Khadra, une galerie de captage
distribuant l'eau aux centres situés dans le voi- de 6 kilomètres de longueur, établie sur les grés
sinage de son tracé. Un certain nombre d'usines à 10 mètres de profondeur moyenne, collecte les
de refoulement assure la mise en charge et le eaux de la vallée et les conduit à la bache de
mouvement de l'eau dans les conduites. pompage d'une usine de refoulement qui les
élève dans la conduite maîtresse. Les pompages
s'efi'ectuent, automatiquement, au moyen de
II. - ZONES DE PRODUCTION D'EAU deux groupes électropompes, de 200 litres secon_
Les zones de production d'eau, indiquées de de débit unitaire. Le cube d'eau journellcment
sur l'extrait de carte sont les suivantes. fourni est compris entre 6.000 et 8.000 ma. A
partir d'Aïn Khadra et jusqu'à la chambre du
1 0
111 cchra cl [(ettane. kilomètre 14 (jonction avec les eaux provenant
d'Aïn Sebaa), la conduite maîtresse est consti-
Les sources de l'Oued Fouarat, dans la tuée par des tuyaux en héton armé centrifugé
forêt de la Mumora, ont été captées sur une de 1.000 millimètres de diamètre intérieur.
SOC IAL DU MAR OC 37
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Aïn El Ar1"Ïs - Bassin dt' décantation A'ïn Sebou du Pouarat - UHine de refot11f'Il1Put
40 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
de Rabat. Tous les ouvrages étaient prévus pour IV. ~ QUALITE DES EAUX
permettre le doublement de la capacité de trans-
port, par la mise en place d'une seconde file de La qualité des eaux fournies par les six
tuyaux, identiques il ceux qui existaient. L'en- premiers groupes de captages est satisfaisante,
semble définitif devait donc être constitué par tant au point de vue minéralisation (90 IUmgr.
deux files de tuyaux de HOll m/m de diamètre. de chlorure au litre), que du point de vue bacté-
riologique. A ce dernier point de vue, ce sont
toujours des eaux profondes sauf pour la prise
en rivière de l'Oued Fouarat, qui n'est utilisée
qu'en appoint et avec toutes les précautions
nécessaires.
Les deux derniers groupes (barrage de l'oued
Mellah et sources l'Oued Mellah) fournissent
des eaux de moins bonne qualité. Si, du point
de vue bactériologique, une stérilisation sérieuse
suffit il les rendre parfaitement consomnwbles,
leur salure (entre 600 et 1.400 mmgr. pour les
eaux du harrage de l'Oued Mellah) oblige il
rl'aliser un mélange suffisamment adouci par les
eaux d'amont du réseau sud. En pratique, le
mélange est réalisé de façon que l'eau servie il
Casahl anea ne dépasse pas une teneur en chlo-
rure de 500 mmgr. au litre.
Le contrù!e bactériologique de l'ensemble de
l'adduction ct des captages est assurl~ par le
service de la santé et de l'hygiL'ne publique. La
stérilisation des eaux est effectuée à plusieurs
échelons, de façon à maintenir un léger POUVOil'
bactéricide permettant de lutter efficacement
L'usine du quartier de l'aviation de Rabat contre les souillures possibles du réseau. C'est
est i~quipée d'une double série de groupes élec- ainsi qu'une première j avelisation est pratiquée
tropompes horizontaux : il la chambre de Mechra el Ketfane, à la station
a) Deux groupes de 120 litres-seconde de de pompage d'Aïn Khadra, aux usines de refou-
débit unitaire, refoulent l'cau, aspirée lement d'Aïn Sebaa et de Sidi Taïbi. Une dellXiè-
dans le siphon, dans le réservoir de me stérilisation est exécutée il l'usine du quartier
Ri'boula de la ville de Rabat, par une de l'aviation de Rabat. Enfin, outre la stérilisa-
caI1alisation de 500 m/m de diaml'tre. tion effectuée à la station d'épuration des eaux
b) l'ne deuxil~I11e série de groupes (deux de du barrage de j'Oued Mellah, une nouvelle sü;ri-
2-1-0 litres-seconde, un groupe de 450 lisation est pratiquée à l'arrivée à Casablanca.
litres-seconde, et un groupe de 500 litres-
seconde) refou.lent l'eau, aspirée dans le V. ~ DIFFICULTES TECHNIQUES
siphon, dans le réservoir de la cote 90,50
du quartier de l'aviation. Le réseau de La canalisation llutîlresse fonctionnant en
refoulement est constitué par deux cana- conduite à réglage par l'amont, son exploitation
lisations couplées en parallèle, l'une en l'ose des problèmes très délicats d'harmonisation
bi·ton armé de 900 m/m de diamètre, et des pompages, d'une part avec. les quantit{.s
l'autre de fonte de 600 m/m de diamètre. d'eau circulant dans le réseau, d'autre part avec
La hauteur d'élévation des eaux est la demande des différentes villes. La plupart de
d'environ 45 mdres. La protection de ces villes ne possédant pas de réservoir de sto-
l'usine contre les suppressions dues aux ckage, l'appel d'eau, variable suivant l'heure de
coups de bélier, est assurée par un la journée, introduit des perturbations tri's
r('servoir d'expansion du côt(~ siphon et gênantes pour une exploitation rationnclle. Il
par deux cloehes à air comprimé du faut enfin noter que cette gène devient d'autant
ct>té du refoulement. plus aigüe que le réseau déhite un cuhe d'eau
Le réservoir de la cote 90,50 du quartier de plus voisin de son débit maximum.
l'aviallon, de 14.000 ml'tres eubes, assure la Suivant le cube d'eau fourni par le système,
mise en charge de l'eau dans le réseau sud. Ce le pourcentage de remplissage de la conduite
réseau est constitué par des tuyaux en béton maîtresse peut varier de :lO il 100 %' Or, le
arm{' de 1.200 m/m. de diamètre ; il est coupé volume total de la canalisation est de 167.000
de 12 brise-charges, dont l'avant dernier, avant ma ; les variations de remplissage peuvent done
Casablanca, sert de poste de j avélisation. Au porter sur un volume de 100.000 ma, représen-
passage, ce réseau alimente les centres de tant une fois et demie la capacité de production
'fémara, Skrirat, Bouznika, Fédala, Aïn Sehaa des captages. Ces quelques chiffres explüruent
et Casablanca. la lenteur avec laquelle certaines variations de
~ BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
CUBES D'EAU ,
DIS !lllBUES ANNUELLEMENT
PAR lA CONDUITE DU fOUARAT
24
.11 22
20
16
14
12
10
1933 36 39 44 47 1950.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 43
L'usine du quartier de l'aviation, pour être R.E.I.P. La mise en service des nouveaux ouvra-
en mesure de refouler toutes les eaux qui se ges ser~ échelonnée jusqu'à la fin de 1952.
présentent à l'ouvrage de tète du siphon de A l'heure actuelle (décembre 1951), la con-
l'oued Bou Regreg, doit être renforcée. Ce ren- duite d'adduction des eaux de Si-Ahmed-Thaleb,
forcement se traduira par la mise en place de la seconde conduite de refoulement d'Ain Sebaa
deux électropompes horizontaux de 500 litres- du Fouarat et la deuxième branche du siphon
seconde chacun, qui assureront, avec les deux sont en place. Trois ouvrages de captage sur six
groupes actuels de 450 et 500 litres-seconde, le sont terminés. En attendant que la ligne élec-
;efoulement des eaux au réservoir de la cote trique à haute tension qui doit les alimenter,
90,50. D'autre part, les deux groupes de 240 soit livrée, l'énergie nécessaire leur est fournie
litres-seconde, actuellement en service ·sur le par des groupes électrogènes à moteur Diésel.
réservoir de la cote 90,SO, passeront sur le service
Jusqu'à la prochaine mise en service de la
du réservoir de Rabat-Reboula. nouvelle usine d'Aïn Sebaa du Fouarat, l'ancien_
Moyennant un léger remaniement du départ ne usine assure le refoulement des eaux de toute
du réservoir de la cote 90,50, un débit permanent provenance.
de 800 litres-seconde (soit 68.000 m3 par jour) Compte tenu des délais demandés par les
pourra être envoyé sur Casablanca. fournisseurs de gros matériel pour l'usine du
Compte tenu des prélèvements des villes quartier de l'aviation de Rabat et pour l'usine
comprises entre Rabat et Casablanca, des 16.000 de relèvement, située entre la jonction de l'oued
m3 par jour fournis par le barrage. de l'Oned Mellah et Casablanca, les derniers aménage-
Mellah, et des 6 à 7.000 m3 par jour fournis ments entreront' en service fin 1952.
pàr les sources de la vallée de l'oued Mellah,
la section de canalisation de 1.200 rn/m. de VII. - CONCLUSION
diamètre, comprise entre l'ouvrage de jonction
avec la conduite provenant du barrage de l'oued La mise en service du Fouarat suscita, en
Mellah, sera insuffisante pour porter les eaux 1931-1933, quelques. critiques de l'opinion au
captées. . Maroc. Cette adduction était, en général, jugée
surabondante pour la satisfaction des besoins
Au lieu d'envisager le doublement de la
existants. Les responsables pensaient, au con-
conduite, il a été jugé plus économique d'assurer
traire, que l'adduction serait à peine suffisante
le transport par la conduite actuelle, en relevant
pendant quinze à vingt ans. Cette prévision a été
la ligne de charge, en un point choisi dans ce
.confirmée par les faits. Il reste à souhaiter le
but, par une station de pompage. Un relèvement
même sort au programme des 191.000 mètres
de 8 mètres suffit à assurer le passage des plus
cubes par jour prévu par l'administration pOur
forts débits prévus.
. les dix prochaines années.
Décembre 1951.
REALISATION DU PROJET.
ANDRÉ RATTE,
L'ensemble de ces travaux a été attaqué en Ingénieur E.C.P.
,eptembre 1950, le financement étant assuré par Chef des services techniques
ln emprunt à moyen terme, contracté par la de la R.E.I.P.
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L J1
46 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
des obst;)c1es habituels que rencontre toute entre- - le centre de ski et de tourisme hivernal,
prise nouvelle, par les conditions particulières
de la montagne : difficultés d'accès, brièveté de la station de sports d'hiver,
la période propice aux travaux, éloignement de la station nationale de sports d'hiver.
tout centre existant et de toute ressource locale.
Quelles sont, en l'année 1951, les facilités
La revue ski en montagnes de Fmnce (sai-
son 194ï-194R) donne une description complète ofi'ertes aux skieurs et aux touristes par notre
des soixante trois stations françaises de sports station marocaine ? Dans quelle catégorie pour-
d'hiver, et dasse celles-ci en quatre catégories, rait-elle être actuellement classé~ ? C'est ce que
compte-tenu de leur importance et de l'équipe- nous allons essayer de déterminer dans la
ment dont elles disposent : deuxil'Ille partie de cet exposé.
14 chambres, 20 places en dortoir ; confort maintenant, 'le titre de « station de sports d'hi-
correspondant à celui d'un hôtel de deuxième ver ». Notons qu'en France, les stations ont été
catégorie" greffées sur des villages existants, desservis par
Il existe d'autres possibilités de logement : des routes, et possèdant à l'origine leurs moyens.
propres : habitat, voirie, électricité, téléphone.
- Le refuge du club alpin français : 80· commerce local. Il n'existait ici rien de sembla,;.
.places en dortoir sur bas-flancs ; eau ble, et tout a dû être créé.
courante,' douches. chaudes, éclairage par
groupe électrogène ; cantine servant des
.boissons et des repas chauds. Il est III. - PERSPECTIVES D' AVENIR
ouvert par priorité aux membres du club
et, éventuellement, aux autres personnes. Mais l'Oukaïmeden en est seuleillent à la.
première phase de son développement. La mise-
Le chalet-refuge du service de la' jeu- au point d'un plan d'aménagement, la parution
nesse et des sports ; 45 couchettes en de textes officiels,ont donné aux autorités régio-
dortoir. 25 places sur bas-flancs; eau nales les moyens administratifs de favoriser son
courante, douches chaudes, chauffage essor. Celles-ci ont l'avantage de travailler sur
central, éclairage par groupe électrogè- un,e matière neuve, tout en pouvant s'inspirer
ne ; ce chalet fonctionne comme « centre largement de ce qui a été fait en Europe, où
marocain de ski et d'alpinisme », où les problèmes concernant l'aménagement des'
sont organisés des stages d'initiation, de stations de montagne ont donné lieu à des études
perfectionnement, de compétition scolai- approfondies. Les dépenses entraînées par la
res, etc... création de l'OukaÏmeden seront justifiées dans.
- Le chalet du ski-club des clubs (de la mesure où elles permettront d'aboutir à une
Casablanca), organisé dans les locaux de réalisation de qualité, propre, non seulement à
la station de départ du grand téleski ; satisfaire la clientèle locale. mais à provoquer..
8 chambres, 30 couchettes en dortoir ; l'admiration du visiteur étranger, venu en tou-
eau courante, douches chaudes, chauf- riste, et qui se double souvent d'un critique-
fage au mazo'ut, éc1airagepar groupe averti.
électrogène, bar-restaurant ; il est réser- Pour parvenir à ces fins, la condition ini-
vé aux membres du club et à leurs tiale est évidemment l'aménagement de la piste
invités. " d'acces, pourtant bien améliorée déjà en une
On compte enfin dix huit chalets d'habita- bonne route carrossable, ouverte en tout temps
tion privés, terminés ou en construction, et un à la cÏrc"!1lation. SanS doute, le choix du tracé
garage en cours d'établissement. de cette piste est-il encore discutable. Elle pré-
Nous ne mentionnerons que pour mémoire, sente l'inconvénient de traverser des zones
les importants bâtiments militaires du C.LM. accidentées et abruptes ; l'accès par Asni et la
(centre d'instruction de montagne) dont l'orga- maison forestière d'lfernane aurait, peut-être,
nisation n'entre pas dans le cadre de ,cette étude. été pl!Is facile. Par ailleurs, en laissant de côté
l'axe de pénétration naturel du massif du Touh_
kal par Asni; on a négligé certaines considéra._
6° Enseignement du ski.
tions d'ordre touristique et les possibilités d'ex_
Sur le plan de l'enseignement du ski, outre tension que cette solution réservait pour l'avenir.
les moniteurs du « centre marocain de ski et Telle qu'elle est, la piste actuelle a l'avantage
d'alpinisme », qui initient ou perfectionnent,' d'~n kilomètrage réduit, compte-ténu de la déni_
chaque saison, un grand nombre de stagiaires, vellation et de la distance' à franchir. Cette voie
une école du ski français est ouverte à la d'accès a déjà demandé de très gros efforts de
clientèle privée. Cette école fonctionne sous la la part de l'armée et des services civils ; elle
direction d'un moniteur breveté, assisté de deux exigera encore beaucoup de travail et de dépen_
aide-moniteurs ; l'enseignement technique est ses. Certes, il est très difficile et très coûteu-x
dispensé chaque jour sous la forme de. leçons d'amener une route à 2.600 m. d'altitude, el}
particulières et de cours collectifs. Les moni-:- pleine montagne ; c'est toutefois de la solution
teurs' concourrent à créer l'ambiance sportive de ce problème que dépend l'avenir de l'Oukaï_
que les fervents du. ski aiment retrouver dans meden.
une station, ils participent avéc les ski-clubs, à Le développement de l'équ;ipement hôtelie,..
l'organisation des diverses épreuves et compé- est aussi un des principaux éléments qui condi_
titions. tionne le succès d'une station ; l'importance de
*
'** celle-ci se mesure au nOplbre de lits dont elle
dispose. Nous avons déjà noté, de ce côté, une
Dans l'état actuel des cboses, l'Oukaïmeden lacune regrettable dans le cas de l'OukaÏme_
. ne pe"!1t encore être comparé aux stations fran- den ; il importe de la combler le plus tôt
çaises de moyenne importance. Néanmoins, avec possible, en favorisant et encourageant au maxi_
ses deux téleskis et ses moyens de logement mum .l'initiative privée dans les projets qu'elle
sommaires, ce centre surclasse un certain nom- a présentés. Les expériences, faites en France
bre de petites stations et mérite donc, dès et en Europe, nous apprennent que la formule
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 51
des hôtels à grande capacité s'est révélée mau- dont les toits sont dirigés sensiblement dans la
vaise dans les stations d'altitude. L'hôtel-type même direction.
·de montagne est un chalet d'importance moyen- Les hôtels et les villas de plaisance consti-
ne pouvant héberger une quarantaine de per- tuent la substance même d'une station de
so~nes en chambre de 1, 2, 3, 4 lits et en petits montagne. Par contre, on y conçoit mal la
dortoirs. Compte-tenu du coût de la construction prolifération des bâtiments administratifs. La
et des dépenses d'entretien plus élevées que réalisation de ceux qui sont indisp~nsables, doit
dans la plaine pour une utilisation moins être envisagée avec le souci de réduire la surface
continue, il faut s'efforcer de réduire Hl surface bâtie, en tenant compte de toutes les difficultés
couverte en maintenant : confort moderne, inhérentes à l'altitude, et du fait qu'il s'agit
chauffaae central, et un certain luxe ; toutes d'une station dont l'utilisation reste saisonnière.
'Choses ~ui sont demandées par la clientèle des Dans un· cas aussi particulier que celui de
sports d'hiver. On y p~rvi,e~t en étud}ant :lVec l'Oukaïmeden, on est forcé de rompre avec les
minutie l'agencement mteneur de 1 établIsse- conceptions et les habitudes de. la plaine, et de
ment et des pièces qui le composent. rechercher des formules nou'Velles, adaptées aux
Si l'OukaÏmeden est" en retard sur le plan conditions d'existence et à la raison d'être de
-de' l'hôtellerie, par contre, la construction de la station.
chàlets privés semble appelée à se développer Terminons cet exposé de quelques idées
rapidement. La vente aux enchères d~ lots de relatives au développement de l'OukaÏmeden,
terrains qui a eu lieu à Marrakech, le 15 avril en souhaitant que des essais de plantations
1950, a connu un grand. succès, et les 84 lots soient faits au plus tôt, car ces pentes, une fois
mis en vente ont été rapidement enlevés ; disparue leur, parure hivernale, apparaissent
comme nous l'avons vu, sur ces 84 propriétaires, dénudées, et l'implantation de quelques arbres
18 ont commencé ou terminé leurs maisons. et d'un peu de verdure agrémentera le paysage.
Nous n'entrerons' pas dans le détail des problè-
mes posés par la naissance de cette aggloméra-
tion et des solutions mises en œuvre pour les *
**
résoudre ; ces problèmes sont ceux de toute Nous avons essayé, dans les pages qui pré-
agglomération. Mais il ne faut pas perdre de cèdent, d'évoquer le travail accompli pour créer
vue que l'OukaÏmeden est ~n centre des~iné ~ une station de haute montagne 'en ce point de
recevoir uniquement des skIeurs, des estIvants l'Atlas, les résultats obtenus, les problèmes qui
ou des touristes, et que les considérations d'ordre subsistent pour parachever cette œuvre et la
esthétique doivent primer. Le caractère de la rendre digne d'un pays neuf connne le Maroc.
station sera fonction, en définitive, de la qualité
des habitations qui la composent. La nature Dans un article récent (2) M. G. Evin
même de ce centre, les dépenses engagées pour décrivait les efforts faits dans une autre région,
permettre son développement, sont autant de par la station d'lfrane, pour équiper' et rendre
raisons pour lesquelles aucune réalisation mé- facilement accessibles les terrains de ski du
diocre ne saurait être tolérée à l'Oukaïmed~n.· Michliffen. En même temps, l'installation d'un
Aussi doit-on déplorer certaines faute~ de gout. téléski au Bordj Doumergue contribuait à aug-
'Conuue la construction du « Panoranuque », et menter la valeur des champs de neige voisins
souhaiter qu'elles ne se reproduisent 'pl~s ?a.ns d'Azrou, desservis par une route excellente. Le
l'avenir sous peine de compromettre Irremed13- Maroc se voit donc actuellement doté de trois
blement la valeur de l'ensemble. stations de sports. d'hiver : l'Oukaïmeden, Ifrane-
Michliffen et Azrou-Bordj Doumergue. Grâce à
Tous les lots dont nous parlons ont' été leurs facilités d'accès, le Michliffen et le Bordj
placés sur le versant sud des crête,s du !izerag Doumergue sont régulièrement fréquentés par
(crêtes qui bordent le plateau de IOukauueden de nombreux skieurs venant surtout de Meknès,
. au sud), Inissant le plateau lui-même libre de de Fès et, un certain nombre, de Rabat et de
tout édifice. Le dit plateau, prairie rocailleuse Casablanca. Les débutants y trouvent des ter-
<lU marécageuse selon les endroits, sépare les'
rains faciles, propices à l'initiation, et les bons
pentes skiables de la bande de terrain réservée skieurs peuvent s'entraîner sur les pistes récem-
à lâ construction ; l'ensemble forme une sorte ment aménagées. L'Oukaïmeden, plus difficile
de cuvette, dont le plateau serait le fond. d'accès, est surtout fréquentée par les skieurs de
Par ailleurs, le plan d'urbanisme impose le Marrakech et de Casablanca, plus rarement de
'Style d'habitation avec toit à pente unique, la Rabat. C'est la· station sportive, convenant à
façade principale étant exposée au sud. Il résulte l'organisation des grandes épreuves, et prisée
de tout cela une certaine monotonie. Il serait par les bons skieurs, encore qu'elle offre' aussi
intéressant d'autoriser la construction sur le des pentes accueillantes aux débutants.
plateau de ,quelques beaux ch~let~ ~u ,type alpin, Ainsi, les trois stations, marocaines de sports
avec toit a double pente. Dissenuncs dans la d'hiver, loin de se concurrencer, se complètent,
prairie (en dehors des zones niar~cageuses), ~es
chalets viendraient combler un VIde en garms-
sant le fond de la cuvette, et contrasteraient (2) G. Evin. - Une nouvelle station de sports d'hiver. au
Maroc ; le Mlchlifl'en. dRn.. bulletin économique et 80cial du.
:avec les chalets du secteur actuellement délimité, Maroa, vol.' XIII, nO 47, ;JIOle trimestre 1950, p. 167.
::;2 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAnGe
en vue de satisfaire les désirs d'une clieJ1tL~lc, consister essentiellement ù perl'ec lion ner les
de jour en jour, plus nomhl'euse. stations exi.stantes, il n'est pas dénul' d'intérd
Il est frappanl de constater la vitalitl~ des de chercher il imaginer quel sera l'essor du
clubs et des individus qui s'adonnent au ski, tourisme dans ce pays d'ici quelqucs annl'es et
l'extension prise par ce sport ~IU Maroc, depuis la contribution que la montagne Illarocainc est
la fin de la guerre, et surlout depuis un an ou Cil mesure d'apporler il cet essor.
VERS UN CALCUL
DU REVENU NATIONAL DU MAROC
public comme dans le secteur privé, soit encore La distinction juridique' et politique entre
assuré, en majeure partie, par des transferts de marocains et non marocains est toutefois beau-
capitaux extérieurs plutôt que par prélèvement coup moins intéressante, du point de vue de
sur les disponibilités locales, il n'en demeure l'économiste, que la distinction technique entre
pas moins que,' pour asseoir sur des bases "revenus tirés de l'économie traditionnelle et
solides l'expansion économique du pays, les revenus tirés de l'économie moderne,
investissements réalisés doivent entraîner une En effet, la structure économique du Maroc
augmentation du revenu national du Maroc, contemporain est une structure hétérogène, les
suffisante pour que la rentabilité et l'amortisse- activités nouvelles qui se sont développées au
ment de ces capitaux extérieurs puissent être cours des quarante dernières années étant pres-
assurée, à l'avenir, sans déséquilibre de la balan- que toujours, tant par suite de l'évolution cons.'
ce des paiements en biens et services ,de con- tante des techniques mises en œuvre qu'en
sommation. raison de leur objet même, inassimilables aux
Mais l'évaluation du revenu national du activités anciennes, figées dans un tradition na-
M~roc exige que soient résolues, au préalable, lisme presque immuable.
quelques difficultés préliminaires qui sont, avant Cette double structure de l'économie maro-
tout, des difficultés de définition. Bien que caine est un phénomène d'autant plus important
celles-ci ne soient pas !,\péciales au Maroc, elles que la structure moderne se développe d'années
y revêtent Un caractère particulier en raison de en années, non seulement grâce au dynamisme
la structure hétérogène de l'économie du pays. des « résidents » européens, mais. aussi grâce
à la participation d'un nombre croissant de
marocains aux activités nouvelles.
II. -- POUR L'EVALUATION
Il semble donc parfaitement légitime de
DU REVENU NATIONAL DU MAROC comprendre dans le revenu national les revenus
de tous les « résidents » (marocains et non
1 COMMENT DEFINIR LA NATION MARO- marocains), à condition de faire la distinction
0
,"
BU L LET IN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
d'autant plus que les statistiques marocaines de Il s'agit là de bien autre chose que d'une
production ne fournissent que des renseigne- simple querelle de terminologie. La première
ments relatifs à la production globale, qu'elle définition, qui est la plus restrictive, conduit, en
soit commercialisée ou non. L'obligation de effet, à exclure du revenu national du Maroc
respecter l'égalité comptable entre « produit » non seulement les transferts des travailleur~"
et « revenu» impose donc, en tout état de cause, émigrés et le revenu net des actifs extérieurs
Une prise en considération des revenus ruraux (qui est, en fait, négatif), mais encore les dépen-
en nature. ses très importantes effectuées au Maroc par le
Pour procéder à une estimation correcte de Gouvernement français et imputées au budget
ces revenus, il serait théoriquement nécessaire métropolitain. Si l'on adopte la deuxième défini-
de multiplier, pour chaque denrée et dans tion, il conviendra d'inclure les transferts des
chaque région, le volume supposé de l'autocon- travailleurs émigrés et le revenu net des actifs
sommation rurale par un prix théorique à la extérieurs, mais non les dépenses du Gouverne-
production, établi en déduisant un coût moyen ment français, Enfin, si l'on considère que le
d'approche du prix moyen annuel sur le prin- revenu national du Maroc doit comprendre
cipal souk régional. Il convient de préciser que toutes les ressources obtenues par le pays, on
le choix de cette méthode conduit à exclure devra inclure tous les postes ci-dessus.
également du « produit national » le montant , Cette dernière définition est assurément la
global de tous ces frais d'approche fictifs. Les plus satisfaisante, d'une part, parce que la
calculs seront extrêmement complexes, on le localisation "hors du Protectorat de l'activité
conçoit sans peine, et n'aboutiront en définitive donnant naissance à un revenu (ou de la dette
qu'à des résultats fort imprécis. donnant naissance à une charge annuelle) impor-
Etant donné, d'autre part, que l'examen te peu du moment que le Maroc en supporte
des relevés des prix agricoles, effectués à une les conséquences ; et, d'autre part parce que
même date sur les principaux marchés régio- les sommes dépensées au Maroc par la France,
naux, ne fait plus apparaître que des écarts pour y assurer le maintien de l'ordre et dévelop-
relativement faibles depuis que des communi- per la prospérité générale, sont techniquement
cations faciles, sûres et peu coûteuses ont pu assimilables à un revenu.
être régulièrement établies d'une extrêmité à En effet, étant donné que l'effort demandé
l'autre du pays, on peut se demander si les dans ce but au contribuable français se renou-
minces avantages théoriques de la méthode qui velle chaque année, et peut-être considéré comme
vient d'être exposée ne sont pas largement sur- constituant le coût de la mission civilisatrice de
passés par ses inconvénients. la France dans le Protectorat et non connue
Dans ces conditions, le choix d'un seul prix une créance dont le recouvrement est escompté,
moyen {prix sur le marché) paraît, en définitive, il paraît justifié d'inclure les sommes ainsi trans-
au moins aussi justifié que l'établissement de férées dans le revenu national du Maroc qui
« prix fictifs au bled ».
comprendra donc toutes les ressources régulières
obténues par le pays, qu'elles résultent ou non
Indépendamment de cette difficulté, soule- de son activité propre.
vée par l'autoconsommation rurale, il en existe
Par contre, les ressources exceptionnelles,
une autre, due à l'existence au Maroc de nom·
breux services non rémunérés, en particulier les comme les prêts du fonds de modernisation et
services rendus par les femmes et les enfants d'équipement qui représentent une aide extraor-
dinaire en capital et non un revenu, doivent
au sein de chaque famille ou dans des ateliers
êtrc comprises, non dans le revenu national du
artisanaux (ramassage du bois, pilage de grain,
Maroc (4), mais dans la balance des capitaux
menus travaux artisanaux, occupations domesti-
extérieurs, de même que les transferts de capi-
ques). Là encore, les éléments permettant d'abou-
taux privés et la liquidation d'avoirs extérieurs.
tir à une estimation chiffrée sont tellement
imprécis que leur exclusion du « revenu natio- La définition adoptée ne permet évidem-
nal », qui sera ainsi obligatoirement quelque. ment pas de chiffrer de manière directe le revenu
peu sous-évalué, semble préférable au danger dispOTlible au Maroc, mais une analyse précise
d'accroître l'imprécision du résultat final. de la dépense nationale permettra de remédier
à cette lacUne, en chiffrant séparément les divi-
dendes payés hors du Maroc ainsi que les
dépenses considérables effectuées à l'extérieur
3" QUELS REVENUS CONVIENT-IL D'INCLU- (en particulier à l'occasion des congés en France)
RE D.4NS LE REVENU NATIONAL DU par des « résidents » du Maroc ou par leur
MAROC?
(4) Il l'st bil'n évidl'nt cl'lwllllant que les intérêts et les
Cette question est, en réalité, un développe- rl'lllboursemel\ts tlps jlrêts du fonds de modl'rnisution et tl"équi·
pellH'ut grèveront ultérieurement le revenu national.
ment des deux précédentes. Faut-il s'attacher à , Pur lIilleurs, lu conception, ci-dessus exposée, d'un l'l'n'nu
national COIlllH'punnt tonttlH [eH reS8U1l.rcC.9 ré!Ju,uèrC8 obfen1H'8
établir le montant global des ressources produi- l'al' Il' jlllrS, (liffèr.. , SIll' ce l)oint, de ceUl' Ildm;sl' pur certllins
tes au Maroc, des ressources produites par le l!lltf'Urjo.:,.•Tplln :\Iul'('zewHki ("Il particulier, [Jour qui tOllK les trans-
fprtH non eomIlwl"eiaux ('OllHtitllent de::; re8Hources obtf:>lluPH pnr
Maroc ou encore des ressources obtenues par le III nation, !"èlll~' s'ils ,n~ présentent llueun ctll'llctère de régularité
ou (lp- pérlo<1wlté (ct. « Le reVf'llU nutional », publication de
Jlaroc ? 1'1.8.1';"-\. - PlIris P.U.F" - 1!J47, p. 257), •
56 BULLETIN EC6NOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
en déduisant les impôts indirects et les sommes partie des dépenses du Maroc en biens de con-
nécessaires à l'amortissement et à l'entretien. sommation aurait été financée par des apports
Les achats à l'extérieur du groupe ou du sous- de capitaux extérieurs).
groupe devront être également défalqués ; le Bien d'autres problèmes, en particulier, en
produit net de la conserverie, par exemple, sera ce qui concerne le choix des données statistiques
ainsi obtenu après déduction des sommes repré- susceptibles d'être utilisées, doivent être encore
sentant la valeur du poisson, de l'huile et des résolus avant de pouvoir procéder aux calculs
boîtes utilisées par cette industrie, sommes qui définitifs. Ces difficultés sont d'ailleurs, princi-
seront comptabilisées dans les sous-groupes palement, des difficultés pratiques et non plus
respectifs ; le produit net des mines sera, de théoriques. Pour que les unes comme les autres
même, calculé d'après les prix Fob, après déduc- puissent être résolues de manière satisfaisante,
tion de l'équipement de remplacement, importé il serait utile de consulter des personnalités
au Maroc au cours de l'année écoulée, et des jouissant d'une autorité particulière dans le
achats à l'extérieur du groupe (frais d'approche, domaine du revenu national, par exemple M. le
énergie, etc... ). professeur François Perroux, chargé d'étudier
En ce qui concerne la dépense nationale cette question pour le compte du Gouvernement
(tableau III), la nécessité de rechercher un recou- français (7). Il serait également nécessaire qu'in-
pement valable des estimations effectuées pour terviennent de larges échanges de vues entre
le revenu et le produit, conduit à séparer, pour toutes les personnes, intéressées au Maroc par
chaque catégorie de dépenses individuelles (pos- la question, de manière à apporter un correctif
tes 31 à 40), les chiffres obtenus de sources aux solutions forcément incomplètes et person-
distinctes pour les marocains et les non maro- nelles qui viennent d'être exposées.
cains.
L'investissement national net pourra être *
'**
calculé en déduisant du total des investissements
publics et privés au Maroc, le montant global La théorie du revenu national est devenue
des apports extérieurs ; diminution des avoirs une branche à la fois si spécialisée et si com-
extérieurs détenus au Maroc (bons du trésor plexe de l'économie politique, qu'elle ne saurait
français par exemple) ; diminution du solde être utilisée à des fins pratiques en ignorant
positif du compte d'opération de la banque l'avis du spécialiste et en méconnaissant la vertu
d'Etat au trésor français ; prêts du fonds fran- du travail d'équipe.
cais de modernisation et d'équipement ; impor- Avril 1951.
tation nette de capitaux privés. En 1948-1949, E. C.
l'importance de ces quatre postes a été considé-
rable, et ferait, sans doute, apparaître, po~r
- (7) i:I).L.R. - On Hignal.. ra, à c'e snj.. t, le rapport J1rés..nté.
au nom (lu ('oIll"'{'il éeonomiqup, par l'II. Alfred Hallv;\" : « Btlltle
l'investissement national net, une valeur relatI- 1111 !"l'y"n\! national », flIIblié dans jo"r"al o/ficicl dc .la Rt'pll-
1J1iquc fl'ançah·w (HYis pt rallvort~ du conseIl éconoIlllque), no
vement faible, sinon négative (au cas où une 1~. :20 llé('pmbrf' l!I:;O~ p. :~:;:!.
TABLEAU J. - REVENU
Partiel Total
ECONOMIE TRADITIONNELLE :
1) Hevellus l'm'aux (production commercialisée) .
2) Autoconsommation rurale .
3) Revenus urbains .
.'1) Total des revenus de l'économie traditionnelle ,
ECONOMIE MODEUNE :
5) Salaires .
6) Traitements : .
7) Intérêts .
8) Dividendm, .
91 Profit individuels .
10) R(~y('IlUS IlOII dislribUl.:'s .
Il) Transf!'rts des travailleurs l'mi~l'és .
J 2) Hevenus nets des actifs extérieurs .
13) Total des reVŒms de l'économie moderne .
•1l!1'OlIlTES PUBLIQUES:
H) llevelHls lI!'s ('x}l[oiLat ions cJ'ElaL .
tG) Hevenus df'S domainf's .
1()) Impùt S indireds }JaY('s pal' (.Ie~ non J:ésidmltR .
17) Total des l'l'venus des autOl'1teR publiques .
Partiel Total
Partiel Total
D
R E CET TES
Importa tions
Recette s ordinai res
10) Biens d'équip eme
. o ••• ;
1) Export ation amorti
voyage urs de passage au Maroc '" . 11) Equipe ment nouve
2) Dépens es des touriste s et
. o •••
3) Envois de fonds des "travail leurs émigré s 12) Toutes autres opé
urs ' . '" .
4) Revenu s des avoirs extérie
Solde net des
Rerette s e.rtraor dinaire s 13) Frêt
. 14) Assuran ces
5) Prêts du fonds de modern isation et d'équip ement
le Gouver nement françai s 15) Transit
6) Dépens es effectué es au Maroc par
16) Commi ssions banc
Dotée d'un actif industriel de l'ordre d'un Cette industrie, qui s'est beaucoup dévelop-
milliard, l'industrie marocaine des sous-produits, pée depuis 1945, se trouve, après une période
qui groupe quarante cinq usines, traite le tiers de prospérité, placée devant les conditions entiè-
du volume de la pêche, fabrique 2 % des 'farines rement nouvelles, qui se sont manifestées cette
de poisson consommées dans le inonde, et a, année et influeront d'une façon décisive sur Son
ainsi, réalisé, en 1950, un chiffre d'affaires de orientation future à partir de la prochaine cam-
700 millions. pagne.
TABLEAU 1
Farines .....................
~ 8.780 256.835 13.069 459.453 3.308 136.183 40.000 1.300
Huiles ............................ 345 29.756 2.092 140.618 651 67.499 6.500 450
Total .......... 9.125 286.591 15.161 600.071 3.959 -1 203.682 46.500 1.750
Dans la mesure où elle saura résoudre les donc une base serIeuse per-!llettant d'édifier, au
problèmes qui se posent à elle, dans la mesure, Maroc, une concentration verticale extrêmement
aussi, où l'industrie des pêches saura prendre poussée, productrice de matières premières ali-
conscience de son rôle de régulateur de cette mentaires humaines et animales pouvant pallier
branche économique, celle-ci pourra conquérir toute disette.
une place enviable ou amorcer une période de Nayant pas atteint ce stade de développe..;
déclin. ment, cette industrie reste encore très vulnérable,
Néanmoins, ce tournant crucial pourra être en raison de ses imperfections multiples, que
abordé avec d'autant plus de confiance que cette nous passerons brièvement en revue.
industrie dispose de débouchés pratiquement
illimités, et que les seuls problèmes qu'elle a à ~ 0 Absence de diversification dans la production.
résoudre sont, de ce fait, des problèmes internes
S'~tant spontanément mise à la disposition
ou spécifiquement marocains.
de l'élevage, en une période où la reconstitution
Créée en 1943, à la conférence de ·Hot du cheptel était une préoccupation dominante
Spring, la F.A.O. n'a-t-elle pas établi, d'une des gouvernements, l'industrie des sous-produ1ts,
manière indiscutable, le rôle que peuvent remplir axée uniquement sur la fabrication des farines
les sous-produits de la pêche dans l'alimentation pour le bétail, s'est intégrée dans un secteur
des peuples, tout en soulignant la carence de économique particulièrement sensible à des
protéine dont souffre et souffrira de plus en plus influences cycliques, tour à tour favorables et
le monde, au fur et à mesure de l'accroissement défavorables.
de sa population ? Si la recherche de la perfection avait accom-'
Source la moins coûteuse de protéine, le pagné une telle spécialisation, la marge de sécu-
poisson, par la diversité de ses applications est rité se serait trouvée accrue.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 61
Il n'en a malheureusement rien été jusqu'à L'effort entrepris depuis 1949, et qui permet,
ees dernières années, et, à de rares exceptions aujourd'hui, de dépasser les normes imposées
près, la farine de poisson marocaine ne s'est par l'O. C.E. (tableaux II et III) n'est cependant
affirmée sur les marchés mondiaux que par la pas assez constant, pour que soit complètement
constance de son « honnête médiocrité ». levée l'hypothèque du préjugée défavorable.
TABLEAU II
METHODES
I. Extraction
Pressage
V
HUILES
!j t
CHIMIQ
Sauces - B
Wiking Ei
Blanc d'œuf sy
PRODUITS PHARMACEUTIQUES
III. Sélectives
Foies, 1
Glandes t V
LAITANCES HUILES (2)
Boutargue (caviar de mulet) Huile di' foie de thon
l Extraits hormonaux Huile de foie dE' maquPreau
Ersatz Acide nucléique Vitamines A et D
alimentaires Frankfurter (saucisses de thon). Paté de foie gras. Càtelettes de poisson. .Jus de
41
40
39
38
·37
36
35
33
3\
30
29
1
JUIN" JUillET AOUT SEPTEMB. ocTOBRE NOVEM8. o ECE. 1\1 B. JANVIER HVRI'ER
Pour tes anni\es 1fl49 et Ül50. le déml1rrage eh dents de sete est symptomatique d'un marché
encore jeune et spéculatif.
L.) creux de aoitt et septembre correspond à la période des ,'acances dans Ills affaires européennes
et au poids des stocks fRbriqués pendant trois mois au Maroc ; il peut être corrigé par l'influence
{}'événemen ts interna tionaux.
A var tir du 15 sevtembre. les stocks de la campagne hivernale de farine de harengs en Norvège.•
sont fortem,'nt résorbés et les cours tenJent à se stabiliser.
La seeondc purtie de l'année 1050 a naturellement été influencée par les événelll.ents ùe
Corée. La campagne de lD51 a débuté "ous cette influence. mais l'effondrement a été rapide en
raison de l'importance des stocks de sécurité constituéS fin 1950 dans certains pars .mropéens (nn
cours du ::me trimeRtre 1\)51, le cours monùial était seulement. de 68 frnnc C.A.F. le point de
protéine au quintal pour la qualité excellente).
La call1l'ltgne 1051 est en outre caractérisée par une pêche déficitaire et un tasspment (sans
doute définitif) des cour" de la farine de qualité moyenne. primées par celles que fabriquent le~
usines modernes marocaines.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 65
Le cours mondial s'établissant aux alen- que la charge, écrasante, d'être le seul débouché
. tours de 35.000 frs la tonne (4), il est aisé de de la presque totalité d'une flotte de pêche, sera
calculer que le producteur perd 8.000 frs à la partagé par celle des sous-produits.
tonne pendant toute la période où le poisson est C'est .par une collaboration intime des
maigre et la production d'huile pratiquement pêcheurs, des conserve urs et des industriels du
nulle (de mai à août à Safi, et d'avril à septembre poisson que s'affirmera cette réussite.
à Agadir). Il n'a plus, dès lors, de chances de
combler son déficit que si la pêche du poisson La création d'une flotte spéciale pour le
gras est fructueuse au cours des derniers mois sous-produit serait, en l'état actuel des choses,
de l'année. une solution dangereuse, car elle risquerait
parfois d'aboutir au gaspillage que constituerait
Ce problème de trésorerie, auquel doit faire
le ramassage d'un poisson, usinable en conser-
face la moyenne entreprise, devient encore plus
verie, pour les besoins du sous-produit, et ne
préoccupant, lorsqu'il se pose à la grosse indus-
permettrait pas, en outre, de doter des perfec-
trie ayant des frais fixes élevés et n'utilisant, en
tionnements nécessaires une flotte dépendante
moyenne, comme c'est le cas à Agadir, que
des moyens financiers d'une seule industrie.
12,50 % de son potentel (5).
Si la profession s'est maintenue jusqu'à ce A un tel système de deux flottes concur-
jour, c'est en raison de la tenue paradoxale des· rentes, il faudrait préférer celui d'une flotte
cours de l'huile de poisson, qui n'ont pas suivi unique et mixte.
l'effondrement de ceux des autres matières Chaque bateau doté de deux filets, pourrait
grasses, et en raison, .aussi, de l'habileté .des disposer de deux séries de cales, les plus petites
agents commerciaux qm ont pu placer la farme, réservées à la sardine usinable, les plus grandes
au-dessus du cours mondial, aux époques les destinées à recevoir le tout venant.
plus propices, ainsi que le montre le graphique Il n'y aurait plus, alors, de retours à vide,
ci-joint, en tirant précisément profit d'une pro- car l'équipage, qui n'aurait pas rencontré le
duction relativement faible, apte à venir combler banc de bonnes sardines, aurait sans doute
les « trous » au moment opportun. croisé celui d'anchois ou de maquereaux et si,
par chance, seule la sardine s'était montrée en
SOLUTIONS D'A VENIR. grande quantité, le jeu de la loi des grands
nombres permettrait, lors d'une prochaine sor-
Une industrie de cette importance ne peut tie, au fabricant de sous-produit de retrouver
eependant pas rester perpétuellement dans un son compte.
état d'équilibre aussi instable et ne devoir son Les moyens financiers· de deux industries
salut qu'aux irrégularités et inconséquences réunies, permettraient en outre des réalisations
d'un marché mondial fiévreux. techniques qui simplifieraient la tâche des
Qu'une stabilisation se produise dans les pêcheurs.
eours mondiaux et cette industrie serait préci-
Afin de permettre plusieurs sorties par jour,
pitée, dès la campagne prochaine, dans une crise
les quais seraient équipés de suceuses, tandis
encore plus grave que celle que traverse, depuis
que des moteurs marins puissants et· des amé-
eette année, la conserverie.
nagements confortables permettraient des rayons
Plus ou moins atteintes, mais également d'action de 100 miles.
menacées, l'industrie de la conserverie et celle
des sous-produits qui, sous la rubrique « pro- La réussite d'une telle œuvre ne peut être
duits de la pêche », viennent au second rang le seul fruit d'initiatives particulières, elle doit
des exportations marocaines, n'éviteront la catas- être recherchée dans le cadre d'un plan hardi
qui réponde, à l'échelon marocain, au vœu de
-trophe que dans la mesure où elles coordonne-
ront leurs efforts. la F.A.O. qui suggérait que « les organisations
de la pêche existantes soient développées et
La vision claire de telles réalités ne saurait coordonnées sur une échelle mondiale pour en-
.eependant faire taxer de défaitÏ!lll1e ceux qui glober tous les secteurs de l'industrie, depuis
les expriment. Il ne peut être question de cher- les pêcheurs jusqu'aux distributeurs ».
eher une solution malthusienne et de ne pas
continuer de développer la pêche à la sardine Il n'est donc pas trop tard pour que « la
au Maroc, pour les besoins de la conserverie. plus vieille activité de l'homme », qui n'a
Mais si la conserverie veut reprendre son essor, qu'exceptionnellement, dans le passé, retenu
. elle ne doit plus être la seule à faire vivre la l'attention des gouvernements, fasse maintenant
Dèche. l'objet de leur sollicitude et soit soutenue dans
les initiatives qu'elle ne manquera pas de pro-
Maintenant et augmentant son rang, elle
poser.
n'atteindra son plein épanouissement, que lors-
Décembre 1951.
(4) 3;-'.000 frs en octobre 1951 - 38.000 frs en novembre CLAUDE BREZILLON,
1951 - (buse ;;;; % prot~Ine). . . .
. . (;;) Pour lIne telle lI~me traItant le maquerellU. le prIX de Administrateur
revient d'nne tonne de farille "Ht de O:l.oqo frH, Hoi~ : .matière
première (7 tonnes) 42.000 + S.OOO (fraIS de fabrIcatIOn) + de la chambre syndicale marocaine
;;.000 (frais généraux) + 4.000 (amortissements) + 4.000 (ensu-
des sous-produits du poisson.
~bage et di vers).
66 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
EXTRAITS
DU DISCOURS PRONONCE PAR LE GENERAL ' D'ARMEE GUILLAUME,
COMMISSAIRE RESIDENT GENERAL DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE AU MAROC,
EN OUVRANT LA SESSION D'HIVER DU CONSEIL DU GOUVERNEMENT
EXTRAIT
DE L'EXPOSE DU DIRECTEUR DES FINANCES AU CONSEIL DU GOUVERNEMENT
(Session de'décembre 1951) (1)
toute proposition tendant à des retouches profondes, que ments et suppnme, l'an dernier, les 10 centimes affé-
soit dans le sen~ d'un allègement, ou que ce soit dans rents à la rémunération des chefs marocains. D'autres
le sens d'une aggravation. réformes sont à l'étude.
Mais sur un plan précis, l'action de la direction Le ·Gouvernement envisage, par ailleurs, de prendre
des finances peut s'exercer sans relâche : c'est celui certaines mesures au profit des salariés et d'augmenter
où se rencontrent le perfectionnement de la technique, à no-uveau, en 1952, l'abbatement à la base et les déduc-
en vue· d'un meilleur rendement, et les aménagements tions pour charges de famille applicables au prélève-
destinés à introduire plus de justice dans la répartition ment sur les traitements et salaires.
de la charge de l'impôt ou à corriger certaines consé- Enfin le seuil d'imposition au supplément à la
quences de l'évolution de la conjoncture. patente sera notablement relevé, mesure prise à l'inten-
tion des contribuables les plus modestes. Il sera procédé,
Aménagements fiscaux. d'autre part, à la révision, dans un sens ou dans l'autre,
des coefficients d'imposition applicables, à certaines
Il en est ainsi en ce qui concerne le tertib, où l'on catégories d'entreprises pour tenir plus exactement
a déjà réduit les taux applicables, aux faibles rende- compte de l'ordre de grandeur de leurs bénéfices.
1000
500
1939 1944 1945 1946 1947 1948 1949 1950 1951 1952
72 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC.
1° CONDITIONS NATURELLES
a} Températures (1)
(1) J,es renseignements ci-dessus concernent le l'er trimestre tIe la campagne agricole 1951-1952 qui a débuté le 1 er septembre
19;;1.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 73
b) Précipitations (1)
----_~_---
Normale 1951
--------- --------
Normale 1951 Normale
.. .-..--.---
1951
au 30 nov. 1951
-----~----·II
Normale 1.951
----
Tanger . 27 12 139 57 137 269 303 338
Souk-el-Arlw- du-Rharb 12 8' 79 31 106 209 197 248
Port-Lyautey . 15 13 80 14 119 152 214 179
Rabat-Aviation ..' . 11 11 65 30 104 107 180 148
i Casablanea-Aviation .. 6 13 51 26 81 91 138 130
Mazagan l'Adir . 7 10 47 24 63 106 117 140
Berrechid Averroës . 13 14 45 15 52 97 110 126
1
Settat . 8 3 60 18 66 148 134 1.69
Sidi-Bellnour . 4 o 45 18 53 81 102 99
Kasba-Tadla . 16 9 42 21 65 131 123 161
Safi . 4 1 55 2 52 118 111 121
Mogador . 3 10 30 8 46 117 7\J 135
Agadir-Aviation . 1 2 29 6 37 36 67 44
Taraudant . 4 7 35 2 32 86 71 95
Marrakech . 10 1 27 14 36 42 73 57
Meknès . 14 46 79 50 98 125 191 221
Fès-Aviation . 14 35 66 60 [l3 .114 173 209
Azrou . 35 22 101 48 126 193 262 263
Ifrane . 37 26 127 59 184 284 34R 369
Taza . 15 22 77 47 100 166 192 235
Oujda . 22 5 39 70 40 38 101 113
1 Berkane . 21 6 38 58 44 34 103 98
(1) Les renseignements ci-dessus concernent le l'e, trimestre de la campagne agricole 1951-1952 qui a débuté le 1"' septembre
lU.H.
les pluies favorables aux semailles ne sontl tombées qu'à à Tadla (44 le 3) et à Erfoud (49 le 10).
0 0
dans le sud de la Chaouïa, avec moins un à moins reçues a été faible et, le plus souvent, voisin du quart
deux degrés. des normales.
Pour les minima : dans le Sous, le Rif oriental et Des orages ont éclaté sur la plupart des régions
la Moyenne Moulouya, avec moins deux à moins trois au cours de trois périodes : du 7 au 12, du 21 au 24
degrés ; dans le Moyen-Atlas occidental et le Tadla, et le 30. Des chutes de grêle ont été signalées pendant
avec moins un à moins deux degrés. Ailleurs les tem- la première période orageuse dans le Moyen-Atlas,
pératures minima moyennes ont été légèrement infé- dans la plaine de -Guercif 'et à la lisière méridionale du
rieures aux normales. Rharb.
Des températures minima absolues, relativement Octobre. - Le mois a _été marqué par une faible
basses, ont été enregistrées au cours de la nuit du 24 pluviométrie. Dans les plaines et sur les plateaux du
au 25 (3° à Meknès, Fès et Oujda ; - 5° à Ifrane). Maroc occidental, les hauteurs de pluie recueillie ont
été, généralement inférieures à la moitié des hauteurs
Novembre. - Le- mois a été chaud ; partout les normales. Sur les massifs montagneux (Rif, Moyen
tempé1'atures moyennes ont été supérieures aux nor- Atlas, Hal,lt-Atlas), les précipitations mensuelles ont
males. été supérieures à la moitié des normales, mais toujours
. Les écarts ont atteint plus deux degrés dans le inférieures aux normales. -
Rharb, sur le versant septentrional du Moyen-Atlas Ce n'est qu'au Maroc oriental, à Midelt et sur une
central et dans la Moyenne Moulouya. Ailleurs, ils ont faible étendue du versant septentrional de l'Atlas de
été le plus souvent voisins de plus un degré. Marrakech, où les précipitations ont légèrement dépassé
Les temph'atures maxima moyennes ont eu une les normales. Au Maroc oriental, le total mensuel des
répartition irrégulière. Les écarts aux normales cor- pluies a représenté une fois et demie les normales.
respondantes ont -été légèrement' négatifs à Tanger, à Dans cette région, les quantités d'eau recueillie ont
Fès, sur le plateau de Khouribga et sur le v.ersant été, dans l'ensemble, voisines de soixante dix milli-
inéridional du Haut-Atlas occidental ; ils ont été posi-- mètres.
tifs dans les autres régions du Maroc. On a enregistré: Les manifestations orageuses ont été peu fréquen-
- plus deux degrés à Mogador, dans le Sous et tes ; la plupart d'entre elles se sont produites du 10
dans la Moyenne Moulouya ; au 13. De rares chutes de grêle ont été signalées au
plus un degré dans le Rif, dans la Chaouïa, sud d'Oujda et dans le Moyen-Atlas.,
dans le Haouz, au Maroc oriental et dans le Novembre. - Le mois a été très pluvieux, sauf
Grand Atlas. dans la région de Rabat, dans la Haute et Moyenne
Ailleurs les écarts ont été faibles. Moulouya, et au Maroc oriental, où le total des préci-
pitations a été voisin du trois-quart de la normale.
Les températures minima moyennes ont été par-
tout supérieures aux températures minima normales, On a recueilli :
sauf à Agadir, où elles leur ont été légèrement infé- - deux à trois fois les normales, dans l'intérieur
rieures. Les écarts ont atteint plus deux, et même, du Sous, dans les Doukkala, dans la région de
parfois, plus trois degrés, dans le Rharb, sur lé ver- Safi, celle de Mogador, dans le Moyen-Atlas,
sant nord du Moyen-Atlas central et dans le sud, du dans le Rif, dans le nord du Rharb, ,dans la
Sous. Dans les autres régions, les écarts n'ont pas Basse Moulouya et dans la zone de Tanger ;
dépassé plus un degré. - une à une fois et demie les normales, dans les
Le 5, -une violente tempête de poussdères s'est autres régions.
abattue sur les régions du nord du Maroc. En _certains point, les précipitations recueillies ont
atteint des hauteurs importantes :
III. - PRECIPITATIONS - 701 rn/m. au Djebel Outka
506m/m. au Zoumi ;
Septembre. - La pluviométrie du mois a été, dans - 375 m/m. à Ksiba ;
l'ensemble, assez irrégulière. Les hauteurs des préci- - 364 rn/m. à Ouiouane.
pitations mensuelles ont atteint :
deux à trois fois les hauteurs normales à Le 7, une chute de neige a été signalée sur les
Meknès, à Fès, dans les Zemmour, dans les Hauts Plateaux du Maroc oriental.
Doukkala et dans le Haut-Atlas de Marrakech ; A partir du 10, d'importantes averses de neige ont
- une à deux fois les normales dans le Sous, à été enregistrées sur les régions d'altitude supérieure
Mogador, dans la Chaouïa et dans - la région à 1.000 mètres.
de Taza. • Un épais manteau neigeux s'est maintenu sur les
Le Rharb, le Rif occidental et la Haute Moulouya hauts massifs jusqu'à la fin du mois. Les orages et les
n'ont reçu que les trois quarts des hauteurs de pluie chutes de grêle ont été très rares.
normale. Au Maroc oriental, le total des précipitations G. BIDAULT.'
2° SITUATION AGRICOLE
Chaouïa, les Doukkala et le Tadla. La tendance, chez à la culture de printemps sont relativement faibles en
certains producteurs, qui consiste à substituer partiel- comparaison de la campagne précédente.
lement, en certains secteurs, la culture du blé tendre
à celle du blé dur ou de l'orge, s'est affirmée, et il est .ARBORICULTURE FRUITIERE.
permis d'envisager une augmentation des emblavures
de blé tendre. La levée a été satisfaisante dans les semis Au début de la campagne d'agrumes, la récolte
précoces et l'orge commence à taller. était évaluée à 170.000 tonnes environ.
Les semis de légumineuses d'hiver étaient en cours Toutefois, une tempête de sable qui a sévi le 5
au mois de décembre. La levée des semis précoces de novembre, ainsi que les bourrasques consécutives ont
fèves s'effectue dans de bonnes conditions. provoqué des chutes de fruits souvent importantes.
Une certaine réduction des cultures de pois ronds Au 18 décembre, le tonnage exporté, depuis le
semble probable dans certaines régions, le Tadla par début de la campagne, atteignait 31.000 tonnes.
exemple. La récolte d'olives apparaît très satisfaisante. Les
vents violents de novembre ont entraîné de fortes
CULTURES INDUSTRIELLES. chutes de fruits, mais la plupart ont été ramassés
pour l'huilerie. La maturité laisse parfois à désirer,
Les semis de betteraves sucrières sont en cours en raison de l'abondance des fruits. Après une période
dans la région de Meknès où cette culture aurait d'inquiétude pendant laquelle les cours ont paru devoir
tendance à se développer cette année. s'effondrer, la tendance s'est raffermie. En fin de tri-
La cueillette du coton était pratiquement terminée mestre, les achats sur pied se traitaient aux environs
en novembre, dans le Tadla, avant les pluies. Elle s'est de 20 frs le kg.
poursuivie dans le Rharb, jusqu'en décembre, pour le
coton tardif, de qualité d'ailleurs médiocre. SITUATION ECONOMIQUE.
Sur les marchés, les cours des céréales sont soute-
VITICULTURE. nus avec une légère tendance à la hausse. Ceux du
La taille a commencé en novembre et a été pour- bétail ont été en hausse, dès le mois d'octobre, pour
les animaux de labour et une hausse générale est
suivie activement pendant le" mois de décembre, ainsi constatée depuis cette époque.
que le déchaussage.
Les terres destinées aux nouvelles plantations sont Les souks ont toujours été bien approvisionnés et
les transactions actives.
en cours de préparation.
La main-d'œuvre est généralement suffisante. Tou-
tefois, on signale quelque difficulté à en trouver dans
CULTURES MARAICHERES. la région de Meknès. Elle est assez rare dans les régions
La campagne d'exportation de tomates d'automne de Rabat et de Marrakech ainsi qu'en Chaouïa. Cette
a commencé en octobre ; elle était pratiquement ter- situation incite, en particulier, les agriculteurs maro-
minée à la fin de décembre. Les expéditions ont atteint cains à accentuer la modernisation de leurs exploita-
un total de 2.790 tonnes, dont 1952 sur l'Angleterre et tions par l'achat de matériel de motoculture.
816 sur la France. Les tonnages ont été peu importants L'élévation des frais de revient des cultures réduit
en raison des faibles superficies consacrées à cette l'aisance de la trésorerie de beaucoup d'agriculteurs ;
culture. aussi, les demandes de prêt sont-elles nombreusl;)s.
La récolte des pommes de terre de deuxième saison Dans l'ensemble, grâce aux pluies précoces, abon-
a débuté en no\;embre et s'est poursuivie dans les dantes et bien réparties, le début de la campagne est
régions intérieures du Maroc. Les superficies consacrées favorable et les agriculteurs sont optimistes.
On sait que l'avantage de ce genre de travaux, tation, la densité anophélienne des douars proches de
disséminés sur toute la surface du Maroc, tient non l'Oued el Hassar. Quant à l'index splénique des habita-
seulement à leur répercussion sur l'accroissement des tions riveraines, il atteignait 51,60 % en 1943. .
surfaces et des rendements, comme sur l'amélioration Le service du génie rural entreprit alors de redres-
du standing de vie et· des conditions d'hygiène, mais ser et de conforter le lit de l'oued sur 18 kms 500, au
encore à leur utilisation immédiate, par les gens en moyen de travaux simples, dont le coût s'est élevé
place, sans provoquer de mutation brutale ni de révo- jusqu'ici à 54 millions de francs, et dont les heureux
lution agraire. résultats ont été les suivants :
Notre examen nous a permis de retirer d'une foule 1" Suppression d'un dangereux foyer de paludisme.
d'exemples, quelques cas particulièrement typiques qu'il Les dernières enquêtes du service de santé ont
nous a paru intéressant de présenter dans cet exposé montré que l'index splénique avait ainsi décru :
succinct.
1943 51,6
1. - ASSAINISSEMENTS 1944 42,5
1945 28
AssainiBsement tie la vallée de l'Oued el Hassar près
de Casablanca. 1946 7,5
L'Oued el Hassar, il y a quelques années encore,
suivait un cours paresseux, en larges méandres entra- (1) HOllrep : Direetion de l'ugriculture. <1u commerc" "t des
fOl'pts. 8Pl'vicl' de la nliHe en valeur et du génie rural.
vés d'herbes, bordés de rives marécageuses, d'où étaient L('~ 1Tllvnnx l'éeputH du conspil <lu Gouvernenlf'ut, dUllH sn
exclus tout habitat et toute culture. Les Marocains ~1'::.;~iOH (l" di>'f'PlHbrt" IH:11, pour l'étude du l'rojl't dt' budgl~t lB;):!.
s'étaient réfugiés sur les hauteurs où régnait cependant llOUR on ('OlHlliitH ~) préxputpr il 1l0K lecteu1'8 l'iIlllmrtnnt problèlnf~
encore un paludisme intense. C'est ainsi que des enquê. d .. la l'f'utnbilitl' <1f'H travaux de petite et moyenIle h3'drlluliqll('
qllP Il' MarOt' a ,'ntn'IHis lt un r,ythnle accrt! Cf'~ dernièJ"PA anlléPl".
~s, faites en 1942 et 1943 par le service de santé, ont ~I·il,·l' ,,"X eréditH eroiHHunts conHl'ntis il. cpt eff"t au Maroc par
permis d'évaluer à une centaine d'anophèles par habi- Il' rondl'" fran(:ai~ ùe llloderlli~n.tion et d'équipeluent.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAHOC
Nul doute que les travaux d'amélioration, qui sont III. - IRRIGATION PERENNE
actuellement poursuivis, ne diminuent encore la valeur
de cet index. A. - Zone du Dir- (Tadla).
2" Snppr-ession d''Lme zone à, par-asites intestinaux. Si la région de Casablanca est pauvre en eau de
Les pacages pollués ont fait place à des plan- résurgence, par contre, au pied de l'Atlas Central, sur
tations fourragères, et, du même coup, les para- une longueur de près de 100 kms, la zone dénommée
sites intestinaux, tels que la douve du foie qui « Dir » f,e révèle comme un important chateau d'eau.
provoquait des ravages importants dans le C'est ainsi que des sources, comme l'Aïn Ass er -
cheptel ovin, ont complètement disparu. doum à Béni-Mellal, ont un débit qui dépasse parfois
3" Utilisation de l'ea~~ dans de meilleurcs conditions 1.800 litres-seconde, et que l'oued Drent, entièrement
d'hygiènc par la création d'abreuvoirs lavoirs utilisé pour les irrigations, donne de 1.200 à 1.400
cimentés, échelonnés tout le long de la rivière. litres-Eeconde. Mais on peut estimer qu'en l'état actuel
4" Récupémtion d'nn débit important. Près de 20 des choses, l'eau, véhiculée dans de vieilles séguias en
litres-seconde ont été récupérés jusqu'ici, et ont terre, n'est utilisée que pour 65 (/r) ; le l'este se perd
permis d'étendre les irrigations, tant dans le presque totalement, soit par l'infiltration rapide dans
Bectem> assaini que vers l'aval. les oueds sans aucun bénéfice pour la nappe phréatique,
soit par évaporation.
5" Récu.pération de surfaces cnltivables. En effet,
les 600 ha. de marécages, échelonnés le long de La reconnaissance systématique des sources du
l'oued, ont pu être rendus à. la culture. Il est « Dir » a été poursuivie ces dernières années et quel-
certain que la dépense faite est largement ques aménagements partiels ont été entrepris (séguia
couverte par cette récupération à proximité de Faghal, Taghat, Ayat, etc...).
Casablanca de 600 ha. de terres, irriguées par En se basant sur les travaux déjà entrepris, on
200 litres-seconde. Mais le bénéfice le plus net peut dire qu'avec une dépense annuelle de 135 millions
de cette opération est, sans aucun doute, dans de frs, on peut bétonner 75 kms de canaux, récupérer
la sauvegarde des populations et des troupeaux 350 à 400 litres-seconde, et irriguer une surface nouvelle
qu'elle a méthodiquement réalisée. de 1.000 à 1.200 ha., intéressant 1.000 à 1.200 familles
mises ainsi à l'abri de la famine, en admettant qu'U~
hectare de céréales irriguées donne environ 10 à 12 qx.,
II. - IRRIGATION qui correspondent à 2.500.000 calories, soit 6.800 calo-
PAR EPANDAGE D'EAU DE CRUE ries par jour, quantité suffisante pour entretenir une
famille marocaine composée du père, de la mère et de
Périmètre de Eotna el Djemaa, près d'El Aïoun. trois enfants.
Le couloir où se faufile la route, qui va d'Oujda à Au-delà même de cette simple considération vivriè-
El Aïoun, offre, à part quelques rares exception~, un re, il faut noter que la mise sous irrigation, dans ces
aspect désolé que, peu à peu, quelques tI'avaux d'epan- régions, d'un hectare de terre lui donne une valeur
dage des eaux de crue, provenant d'oueds descendant bien plus grande que les 100 ou 120.000 frs dépensés
des contreforts des Hauts Plateaux, permettront d'amé- et une productivité considérablement augmentée. '
nager en oliveraies productives.
Parmi les essais entrepris jusqu'ici par le service B. - Réseau d'irrigation de la plaine de Meknès.
du génie rural, en collaboration avec le paysanat, citons Cette région est, de par la richesse des terres qui
celui de Botna el Djemaa près d'El Aïoun. Il pleut, en la composent, une des plus importantes du Maroc et
général, sur ce périmètre moins de 200 m/m par an, son aménagement a déjà fait l'objet de nombreux tra-
et nulle récolte n'y est possible, sauf les rares années vaux d'irrigation.
où la pluviométrie atteint 400 m/m, encore que les
rendements des céréales ne dépassent guère alors 4 Toutefois, une part importante des eaux destinées
à 5 quintaux à l'hectare. à l'irrigation, sont perdues par infiltration dans des
Un petit barrage a été aménagé sur l'oued Botna
el Djemaa, qui permit de dériver sur 330 ha. les eaux
de crues qui, jusqu'ici, étaient emportées vers la mer
sans aucun profit pour personne.
Les travaux effectués ont coûté 7.500.000 frs pour
les réseaux d'irrigation, et 3.400.000 frs pour les indis-
pensables travaux d'aménagement du sol, soit une
dépense totale de 11 millions de frs, ou encore de
33.000 frs par ha. Une quarantaine d'hectares éta~t
déjà préparés au début de la dernière année agricole,
ils furent emblavés sur 4 ha. en blé dur, sur 10 ha. en
orge, enfin sur 26 ha. en avoine. Les rendements obtenu::;
ont été les suivants ;
15 quintaux à l'hectare pour le blé dur,
- 12 quintaux à l'hectare pour l'orge,
- 16 quintaux à l'hectare pour l'avoine ;
soit un produit global de près de 500 qx. de céréales,
là où il n'y avait absolument rien, ce qui correspond
à un revenu brut total de 1.500.000 frs, soit 38.000 frs
par ha.
La règle de base des services techniques qui est,
pour apprécier la rentabilité d'un projet, de rechercher
un alignement exact du rapport brut et du prix de
revient des améliorations foncières, a été ici stricte-
ment observée.
Pourtant l'essai tenté cette année n'a pas été
effectué dans les meilleures conditions possibles. En
effet, les aménagements de périmètres d'eau de crue,
d'un régime par nature capricieux, sont toujours très
délicats à réaliser, et leur exploitation rationnelle exige Azarar de Skoura,
de nombreux tatonnements. Aménagements du sol avec bourrelet" [Jour retenir IPs ('[lUX
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 77
terrains très perméables, pertes aggravées par des les ressources en eau existantes, des débits importants
parcours mal établis et tortueux. perdus pour l'irrigation des terres. Devant la situation
Enfin, l'alimentation en eau potable de la grande ainsi créée, il s'est révélé nécessaire de récupérer le
ville qu'est Meknès et de plusieurs villages agricoles maximum de débits par l'établissement de réseaux
de la région, a obligé l'administration à prélever, sur d'irrigation homogènes, rationnels et bétonnés.
Un exemple, choisi parmi les périmètres irrigués
par l'oued Djedida, démontre l'intérêt des travaux
exécutés. Il s'agit du périmètre de l'Ak1'ib N'Teroua.
Le réseau d'irrigation de ce périmètre, d'une super-
ficie de 2.000 ha. complantés en agrumes et cultivés en
maraîchage pour 3/4 par des européens, pour 114 par
des marocüins, a déjà été, en partie, bétonné pour une
dépense de 15 millions de frs, sur laquelle l'Etat a
versé une subvention de 50 'Iv. Un débit de 40 litres-
seconde a pu être récupéré et va permettre l'irrigation
de 80 ha. nouveaux en orangeraies, ce qui représente,
dans la région de Meknès, un accroissement du capital
foncier de : 300.000 X 80, soit 25.000.000 de francs
environ.
La participation de l'Etat est de 50 (/<, soit 7 mil-
lions 500.000 frs. Cette somme sera assez rapidement
récupérée par le revenu accru du « tertib », et par
toutes les ressources indirectes pouvant provenir d'une
production nouvelle. En nous en tenant au seul « ter-
tib », on peut admettre qu'il sera prélevé, pendant 8
ans, sur les seules cultures intercalaires, et ensuite sur
la récolte d'orangers. Basé SUI' une estimation du ving--
tième de la production, il doit être approximativement
de 5.000 frs par hectare pendant les huit premières
années, de 20.000 in, ensuite. La subvention de l'Etat,
affectée d'un taux d'intérêt de 3 (/<., sera ainsi couverte
au bout de N années, donné par l'égalité :
400.000 + (N-8) 1.600.000 = 7.500.000 X (1,03) N
ou 4 +(N-8) 16 = 75 + (1,03)N
soit N = 13. L'apport financier de l'Etat représente,
. en définitive, J'abandon de quinze ans d'un tertib qui
n'était, lui même, en grande partie que virtuel, si les le motorgrader et assurant les grosses réparations.
travaux n'étaient pas réalisés. Après 13 ans,' l'Etat a Cette subvention indirecte (amortissement et gros entre-
largement sa part d'un enrichissement auquel il a con- tien pris en charge par l'Etat) représente 25 'le de la
tribué. dépense. Le paysanat paie les mécaniciens de motor·
grader et du tracteur de labour, et assure les petites
rfparations. Le prix de revient de l'aménagement du
IV. - CONSERVATION DES SOLS sol en banquettes a été de 2.000 frs.
EN PERIMETRES IRRIGUES Le prix de revient de l'hectare défriché, aménagé,
labouré, mis, en un mot, en état de culture, varie M
Irrigation de l'Azazar de Skoura (S.M.P. (2) n° 12). 10.000 à 20.000 frs suivant l'état de la friche.
Le service du génie rural et le paysanat ont eu L'eau n'étant pas encore arrivée sur le secteur,
pour objectif, par la création du S.M.P. (2) 12 dans la l'année dernière, les 600 ha. ont été ensemencés en
vallée de l'oued Guigou (région de Fès), l'amélioration cultures à ,sec ; là où il n'y avait à peu près rien ou
des conditions de vie d'une population particulièrement de maigres récoltes à 2 ou 3 quintaux, avec des pailles
misérable, les Ait Seghouchène, pasteurs de chèvres de 0 m. 30, le S.M.P. a atteint, en terrains aménagés,
dans le Moyen-Atlas. un revenu de 10 à 12 quintaux de céréales avec des
Il a été décidé qu'un terrain relativement vaste, pailles de 1 m. à 1 m. 20 :
l'Azazar de Skoura, serait mis à la disposition de cette Revenu brut : 30.000 frs.
tribu et irrigué par le canal dérivé de l'oued Guigou.
L'irrigation doublera, au moins, ce revenu brut
Le périmètre dominé par ce canal sera de 7.000 annuel qui sera alors du même ordre que les dépenses
ha., dont 3.500 ha. irrigables. Actuellement la tête d'améliorations foncières.
morte (12 kms) est entièrement bétonnée et l'exécution
des canaux, principal et secondaire, est en cours. Dé-
pense totale 140.000.000 de frs, dont 80.000.000
engagés. Dépenses à l'hectare irrigué : 50.000 frs. V. - HYDRAULIQUE PASTORALE
Mais les terres de Skoura sont soumises à une ET FORAGES
forte érosion éolienne et pluviale. Il a donc fallu amé-
nager le sol suivant les techniques de conservation des Mise en va'eur des hauts plateaux du Maroc oriental:
sols sans perdre de vue les nécessités de l'irrigation.
Après tâtonnements, ce travail a été réalisé entière- Les hauts plateaux du Maroc oriental, qui ont une
ment à la machine (motorgrader et charrue lourde) superf'c.ie de 32.000 km2, c.omprennent, environ, 15 à
sur GOO ha. l'année dernière; le génie rural fournissant 20.000 km2 de pâturages qui permettraient de nourrir
un troupeau d'environ 900.000 têtes. Malheureusement,
le manque d'eau vient souvent réduire à peu de chose
l'exploitation de ce chepte1. C'est ainsi qu'en 1!J47, après
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 79
deux années de sécheresse, il a été réduit à 150.000 premier forage riche de la sene (65 litres-seconde).
têtes. Depuis, 3.000 mètres de forages, représentant une
Sans même parler de ce cas extrême, on peut dépense de 50 millions de francs, ont donné les résultats
admettre, à priori, que le troupeau qui entre 1934 et suivants:
1944. comprenait en moyenne 515.000 têtes de bétail 410 J.itres.-seconde artésiens (en 7 forages), per-
(ovin's pour 95 'Ir), atteindrait, s'il était bien abreuvé, mettant d'irriguer 100 ha. de plantes fourra-
900.000 têtes, ce qui représente une augmentation de gères dans le secteur de Berguent ;
400.000 têtes environ. 60 litres-seconde non artésiens sur les Hauts
D'autre part, l'amélioration des conditions de vie Plateaux (10 forages dont 7 productifs, soit
de ce cheptel en ferait passer le coefficient de produc- moins de 100.000 frs le litre par seconde).
tion de 0,25 à 0,32. Le rendement moyen annuel du Un réseau de points d'eau est en cours d'installa-
. troupeau qui était de 515 X 0,25 = 128.750 têtes, tion progressive. La création du centre de sauvegarde
deviendrait alors 900.000 X 0,32 = 288.000 têtes. La pour la production de fourrages et la fourniture de
production serait donc largement doublée. La valeur géniteurs sélectionnés est poursuivie par le paysanat
de ce croît supplémentaire dépasse le demi-milliard de sur les forages riches ; une partie de la rentabilité
francs. . du S.M.P., ainsi créé, étant basée sur l'exploitation
Telles sont les considérations économiques essen- d'une nappe alfatière, l'autre partie devant être assurée
tielles qui ont dicté la campagne de forages entreprise en particulier par les opérations d'embouche ,que lui
dans le Maroc oriental en 1948, avec la triple collabo- permettra d'entreprendre sa production fourragère (3).
ration du centre d'études hydrogéologiques, du bureau JUILLET-AOUT 1951.
de recherches et de participations .minières et du génie
rural pour l'exploitation des résultats obtenus. En 1948,
, (:~) ef. _.- <~ La Inisf': PH valeur des Hauts Plateaux du
sur un emplacement désigné par l'ingénieur du génie l\Inroe ori('ntal » 11auH bulletin h~mwJn'Ï,qttC et Boc'ial du JJlaro(',
rural de la région, jaillit, au nord de Berguent, le vol. XIII, 11 l' 47, ;;,me trÎlnestl'e 10:;0, p. 227.
L'EXPLOITATION DE L'ALFA AU
, MAROC (l)
Ils sont extrêmement rémunérateurs pour les pays compare à ceux des pâtes à papier, ainsi que le montre
producteurs et, jusqu'à maintenant, logiques si on les le tableau suivant :
Depuis le début de l'année 1950, la hausse des une mesure équivalente. En Tunisie, par contre, où
cours de l'alfa est donc légèrement inférieure à celle les nappes alfatières ne sont pas gérées par l'Etat
.des pâtes blanchies. le Gouvernement n'a eu que la ressource d'applique~
des taxes à l'exportation, dont le taux a été augmenté
récemment de 30 % ad valorem.
IV. - POSITION DE L'ADMINISTRATION
Cette mesure a fortement inquiété les Anglais qui,
Les nappes alfatières, en cours d'exploitation au de peul' de voir la hausse de l'alfa accrue dans les
Maroc, avaient été, pour la plupart, amodiées par voie mêmes proportions, viennent de décider le rétablisse-
.d'adjudication, en novembre 1949 et mai 1950, pour ment du contrôle des importations d'alfa à compter
une période prenant fin en mars 1953. du 8 novembre 1951, qui se traduira probablement par
Devant l'évolution des cours et l'instabilité des des interventions gouvernementales dans le sens d'une
monnaies, le service forestier avait pris soin de se fixation des prix à l'exportation.
"réserver la faculté de réviser, chaque année, le montant Les services économiques de France et d'Afrique
des redevances issues de l'adjudication. Les prix révisés, du Nord seront donc amenés à défendre les intérêts
applicables à la campagne suivante, devaient être cal- normaux de la production alfatière contre l'action d'un
culés en considération des cours à l'exportation et des organisme officiel britannique. .
irais d'exploitation et d'approche constatés durant la Il semble qu'ils disposent de moyens de défense
période de récolte précédente. d'un poids suffisant pour que l'avenir de la production
Les prix offerts par les adjudièataires· correspon- n'en soit pas assombri.
-daient pour les principaux lots, à une redevance fores-
tière ~oyenne de 4.600 frs par tonne d'alfa vert, et
permettaient une exploitation normalement rentable, *
**
pour un cours de l'alfa fob-Nemours de 13 f: environ.
En dehors des entrées de livres sterling considé-
L'augmentation considérable des cours, constatée'
rables qu'elle procure au Maroc, l'exploitation de l'alfa
au début de 1951, conduisit à procéder à la révision apporte à son budget des recettes élevées ; en 1950,
-des redevances. On parlait alors de 35 à 38.f. fob- elles ont dépassé 140 millions et, compte tenu du che-
Nemours, mais on n'avait aucune certitude du main- vauchement des campagnes sur deux exercices, elles
tien de ces prix dans l'avenir. L'administration s'en devraient approcher les 400 millions au titre de 1951.
tint donc à une solution prudente et réévalua ses rede- L'avenir devrait permettre de les developper encore.
vances sur la base d'un cours fob-Nemours de 25.f.
seulement.
. En résumé, une part de l'avantage considérable Rabat, le 9 janvier 1952,
-qui résultait pour les exploitants alfatiers de la hausse
de cours a, ainsi, pu être prélevée au profit de l'Etat GUY JOUNET.
-chérifien, propriétaire des nappes. L'Algérie a appliqué Ingénieur des eaux et forêts.
1
82 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
Grâce à des pluies d'automne précoces, SUiVies la barrière de protection instituée entre le Maroe
d'ondées généralement peu abondantes, mais bien répar~ oriental et la région de Fès, le trafic de bétail entre
ties, la délicate période de soudure, qui s'étend chaque Oujda et Casablanca a donc repris. Cependant les
année entre l'épuisement des derniers chaumes et la mesures interdisant l'entrée du bétail algérien au Maroe
renaissance de la végétation spontanée, a ét'é franchie restent en vigueur.
sans provoquer sur le bétail l'hécatombe par misère Par ailleurs, le résultat des campagnes de vaccina-
phisiologique, trop fréquente en cette saison. tions et de traitements préventifs s'est traduit par la
Les animaux de parcours, alimentés par une herbe rareté des malad~es épidémiques. Malheureusement, la
nouvelle, encore courte et trop riche en eau, ont bien rage, contre laquelle les mesures de police seraient
marqué une baisse d'état, mais sans que leur santé seules efficaces, reste trop fréquente. La peste aviaire
en soit affectée, et l'agnelage a débuté sous les meilleurs installée à l'état endémique, provoque des pertes moi~
auspices, les brebis allaitant leurs produits sans diffi- sévères qu'au moment de son apparition dans le pays.
culté. Le charbon bactéridien a été constaté dans 27
En haute montagne, cependant, le froid plus vif a foyers, causant la mort de 5 chevaux, 5 mulets 4i
quelque peu éprouvé les troupeaux de chèvres, tandis bovins, 17 ovins, 34· caprins 'et 4 porcs. 75.000 aniI~aux
qu'en plaine les labours prolongés ont entraîné un ont été vaccinés contre cette maladie.
certain surmenage des animaux de trait, amaigris et Le charbon symptômatique, toujours rare, a ét&
souvent blessés par le harnachement. signalé une seule fois, avec la perte de 4 bovins. Les
Avec la fin de l'été, les importations de géniteurs vaccinations ont porté sur 15.460 têtes.
ont été plus nombreuses, bien qu'entravées par la fré- La clavelée a connu une recrudescence saisonnière,
quence de la fièvre aphteuse dans les pays d'origine, avec 12 foyers, tous très circonscrits. 176.000 ovins ont
et les précautions sanitaires prises pour éviter l'intro- été c1avelisés.
duction de cette maladie au Maroc. Au cours de ce 23 cas de dourine ont encore été relevés.
trimestre, il a été débarqué à Casablanca : 5 baudets L'avortement épizootique a été diagnostiqué dan&
du Poitou, un tareau de race Schwyz, un taureau deux exploitations.
normand, 150 vaches hollandaises dont 28 suitées, 2
vaches montbéliardes, 2 vaches charolaises, 8 béliers Les ca~ de rage recensés ont porté sur 76 chien~
et 20 brebis de race mérinos précoce, 7 béliers et 35 3 chats, 10 bovins et un âne.
brebis de race Ile de France, 5 verrats et 3 truies de Avec la fin de l'été, les cas de piroplasmoses diver-
race Large White. . ses sé sont faits plus rares.
Sur le plan sanitaire local, l'extinction du foyer Dès la fin de la campagne de bains parasiticides,
de fièvre aphteuse, signalé à Oujda, a permis, de lever l'effort principal des équipes d'agents d'élevage s'_
reporté sur les traitements d'automne contre la stron-
gylose, par la phél'lothiazine, toujours très appréciée
(1) Hanree : Seniee <le J'élevage. par les éleveurs.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 83
Au total, l'action sanitaire se résume comme suit Le commerce extérieur d'animaux a, d'autre part,
9.050 consultations gratuites, avec 172 hospi- maintenu ses courants naturels, à un rythme un peu
talisations, ralenti.
5.190 castrations, 17.130 moutons ont été exportés sur l'Algérie et
393.321 vaccinations, la France, ainsi que 230 chevaux de boucherie.
1.360.000 traitements contre les parasites internes,
188.750 traitements contre les parasites externes. Le ravitaillement de Tanger a absorbé 1.921 bovins,
1.100 ovins et 467 porcs.
Sur le plan économique, les circonstances favora-
bles à l'élevage incitent les propriétaires à conserver Les produits dérivés du porc (salaisons, charcu-
leur bétail ou même à accroître leurs troupeaux. Il en terie et conserves), ainsi que les sous-produits de
résulte une demande plus forte que l'offre, ce qui l'élevage : boyaux, laines, poils et peaux, os et cornes
entraîne une hausse sur toutes les catégories d'ani- font toujours l'objet d'exportations suivies.
maux, et, par suite, aussi sur les produits dérivés, Il est à prévoir que, dès le printemps, l'élevage
comme la viande et le lait. marocain connaîtra un nouvel essor, le seul point noir
, Si les prix ont subi une hausse, d'ailleurs consta- pour l'avenir étant la surcharge des pâturages, présage
tée chaque année en cette saison, le ravitaillement de de disette dès qu'une période de sècheresse prolongée
la population a, du moins, été assuré sans difficulté. surviendra.
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1938 - moy. trim.. » » 4.350 60 » » 1.116 60 »
1946 - » 426 » 6.611 75 H4 » . 2.386 75 570
1947 - » 1192 295 7.390 75 1fJ2 89 2.735 75 684
1948 - » 564 104 7.855 75 225 57 3.361 75 789
1949 - » 581 33 8.115 75 2'16 118 3.5!'i5 7!'i 827
1950 - » 740 101 8.689 73 26!'i 208 3.246 73 1.005
1951 - » 861 58 ~).73!'i 74 291 124 3.37G 74 1.1 50
1950 - 2 trimestre
c
730 117 8.661 73 298 209 ;~.142 73 1.028
1950 - ::l"e trimestre 740 89 8.474 73 264 220 3.245 72 1.004
1950 - 4 trimegtre 767 105 9.002 71 256 205 3.077 71 1.023
1951 - 2 e trimestre 873 3 9.535 74 263 139 2.843 74 1.136
• 1951 - 3e trimestre 864 6 !l.397 72 298 99 3.130 71 1.162
1951 - Il" trimestre 867 58 9.735 74 338 124 3.376 74 1.205
P ROD U C T ION·
STOCKS 1
1950 - 3ee trimestre 768 254 1.022 1!J4 209 J9.8 !J43 70!J 234 1
1
c) Exportations de phosphates
tonnes
France ......... 36.402 191.74R 98.544 133.002 105.484 177.804 171.17G 144.607
Grande-Bretagne. 24.126 151.890 171.480 170.731 140.326 155.425 156.902 150.686
Italie .......... 102.285 49.281 95.253 57,R64 56.365 137.04!J 108.927 125.196
Pays-Bas /12.783 59.274 77.89R 83.39!l 88.608 75.067 13.726 88.322
Union Sud-Afric. 18.621 38.511 64.221 88.038 48.878 111.602 44.816 83.664
Danemark ...... 38.718 59.706 63.819 60.701 72.725 48.4!V! 51.469 75.227
Suède .......... - 32.172 53.535 64.513 67.021 65.341 77.147 62.875
Belgique ....... 16.347 /!ri.3\m 52.113 7f!.232 80.368 129.180 4\1.737 1 81.574
Espagne o 7.575
......... 40.392 51.030 70.869 35.685 62.056 35.530 104.161
Allemagne ....... 34.557 2\);7\)6 43.557 63.53/1 74.793 104.62/1 80.366 78.183
Pologne ........ 7.257 20.016 34.851 25.023 43.581 35.671 46.729 17.033
Portugal o9.822
•••••• 35.1187 29.331 40.232 37.067 45.18G 37.67!l 32.692
Autres pays ' " . 18.417 35.271 40.197 76J)35 83.758 106.725 139.805 57.640
._-
Total '" . 356.910 7R9.R43 8R4.829 1.00R.173 934.R57 1.254.224 1.014.004 1 1.101.860
10 MATERIEL, FORAGE, PROSPECTION, RAF- Les ventes, de leur côté, se sont élevées à
FINERIE. 7.189 tonnes d'essence
Pendant l'année 1951 (2), la société chérifienne des 7.543 » de pétrole lampa~t,
pétroles a maintenu le plein emploi de son parc de 25.936 » de gas oH,
matériel de forage, qui comprend : 30.638 » de fuel oi! (non compris le combus-
- 3 appareils puissants (4.000 m.) ; tible pour la raffinerie).
- 2 appareils moyens (2.000 m.) ;
- 3 appareils légers (1.500 m. et 1.000 m.). 3" FORAGES.
Un appareil léger sur camion (1.500 m.) a en effet
été mis en service à la fin de 1950 (3). Pendant toute l'année, ·les panneaux prodUctifs
Parallèlement, la prospection de surface était pour- antérieurement reconnus à l'Oued Beth, (principalement
suivie selon un rythme comparable à celui de 1950 (2) : « ~aton » et « Mellah ») ont été maintenus en exploi-
levés .de surface exécutés par son service géologique, tatlOn normale. « Baton » produit, en moyenne, 70 m3
reconnaissance géophysique (deux équipes sismiques, de brut par jour, par 10 secondes. « Mellah » produit
une équipe tllllurique, une équipe gravimétrique). 20 m3 par 16 secdndes.
Enfin, la raffinerie, mise en route en janvier 1950, Les sondes nécessaires à la détermination de l'ex-
a pu traiter la totalité de la production de pétrole ~e~sion ,du champ de « Sidi Fili » ont, par ailleurs,
brut, et a cédé, aux sociétés marocaines de distribution ete ·forees. Il donne actuellement une production de
de produits pétroliers, les produits finis, obtenus par 150 m3/jour.
ce traitement. L'événement notable, à ce sujet, est la déCouverte
au mois de mai 1951, entre les champs de « Baton;
2" PRODUCTION ET VENTE, et de « Sidi Fili », d'un nouveau champ, dit « Mers
el Kharez », dont la reconnaissance est en cOurs et
La pToduction, pour l'ensemble de l'année, s'élève qui fournit, dès maintenant, 70 m3 par jour. '
à 75.670 tonnes, soit une moyenne mensuelle de 6.300
tonnes, contre 39.320 tonnes (3.280 tonnes par mois) Les horizons gazéifères reconnus, tant dans la
pour 1950. .région de Port-Lyautey qu'à proximité immédiate de
Pendant cette nième période, la raffinerie a traité Petitjean, et dont le faible développement a déjà été
75.560 tonnes de pétrole brut, et a obtenu signalé, n'ont donné lieu qu'à une mise en exploitation
7.516 tonnes. d'essence, semi-industrielle du second, pour l'alimentation de la
7.867 » de pétrole lampant, raffinerie de Petitjean en combustible. Les essais sont
. 26.463 » de gas oïl, en cours et sont destinés à mettre au point et à faire
33.060 » de fuel oil. connaître les dispositifs permettant, le cas échéant, awe
consommateurs d'énergie d'utiliser du gaz méthane sous
(1) Hourc!' : So(;iété chérifil'nne <les pétroles. leurs chaudières.
(:!) l'opr' l'année précé<lente, cf. : « note sur l'activité de
la Kociété chérifi!'nlll' <lPK pétroles en 19(;0 », <lans bulletin éco- Tant pour' l'exécution des sondages d'exploitation
nomique et .';;Delal (lu .J.lJllI'OC. vol. XIV, nO 48, 4'me trimestre lH;:tO, que pour celle des sondages de reconnaissance générale
Pt: « Vl"oduetion t't fabrication <le la S'.C.P. », dUUH ibülem,
\"01 XIV. n° 4D. 1" trimestre 1!)(i1. de son domaine minier, la société chérifienne des pétro-
1::) Cet aPlmrpil a été mis, par III S.C.P., à la disposition les a réalisé, en 1951, un total de 95.380 mètres de
(1(' lu. ~ociété th- .recherches .et d'exvloitation des pétrolf'8 du
CaUH'I'Ollll, aY(~c If' pprHOllnp} llécP8Hail'e, pour effectuf'l' <1nnH Ct'
forages, soit une moyenne mensuelle de 7.948 mètres
territoire une 8érie <le fOl'age8 géologiques. contre 6.456 mètres pour 1950.
1
1
1
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1
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
1 Effectif
Stocks de
Produc tion marcha nde minera i ouvrier Nombre
1 inscrit Export a-
de jours
ANNEE ET TRIME STRE ouvrés
tions
Métal En f!Il de trimest re
Minera i contenu
1
1
•1
tonnes P L 0 M B tonnes
1
1D.890 » » » » »
1938 - moyclllH ' trimest rielle
» 12.G12 5.220 » 1.108 » »
194G - »
25.851 10.599 » 1.715 » 2ft.351
1947 - » »
» 51.123 21.30D. DG.145(1) 5.G07 7ri 29.D31
1948 - » 7ri 31.356
» » 52.968 2ft.534 79.G57 (1) 5.898
1!J40 - G6.2G8 (1) 't.2\)7 75 52.721
- » » M.444 28.80G
1950 3~J.()2 5 4(H32 (1) li.121 77 42.7%
1951 - » » 83.1117
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21' trimes! 1'1' ....... .. 74.013 33.358 70.295 13.m8 7ft 1~ .•JI,j
1950 - 4.0G4 iG 1ft.505
1950 - 3" t l'inwst l'C ..... , .. 58.200 25.837 G8.043
75 47.3D2
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1950 - ,1·
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1951 - lR.500
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1938 - moyenn e trimest rielle 50H » »
» » 31.311 15.G57 »
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76.020 34.209 07.R33 Cl) ~) 17 7G 71.7H7
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» 89.208 40.19!! 13.274 (l) 1.2Hl 7H !)(].5li7
1949 - »
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1950 - » »
» 133.1 OH G1.300 '10.775 (1) I.R33 76 1 :~R.'lO:i
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1950 020 7ri GO.O/lf)
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1951 - 21' tri mes! l'f~ ....... .. 1.480 177 1.183 8G2 75. 2.12G
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1
1\)51 - 2.02ft 221 1.2 <il 402 79
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88 B U L L E T 1N E C0 N 0 M 1Q uE E T S 0 C1AL D V M A R 0 C
tonnes
1938 - moyenne trimestrielle 1.452 1.383 66 801 4.812 »
1946 - » » 1.182 744 j t /1 645 1
JO.53D 3.759
1947 - » » 1.HJJ 804 201 678 9.3!l\) 2.157
191t.8 - » » 1.3U 768 27G 3.228 7.140 705
J!l49 - » » 2.988 1.398 303 -1.371 8.rJ17 1.620
1950 - » » 7.373 5.692 304 !l.829 t5.000 1. ft 58
1951 - » » D.50D !l.121 ~36 18.797 11.244 2.221
1950 - 2e trimestre ......... G.9!n 4.888 328 9.626 Dfl4 J.53G
1!l50 - 3e IrimestnJ ........ ". !l.l21 7.896 266 10.5G2 3.252 J.GSl
1950 - 4' trimestre ......... 12.335 8.GW 333 IO.!l30 42.G!lG 1.2;)7
1951 - 2e trimestre ......... G.e31 8.!l63 ,JA3 19.660 846 1.637
1951 - 3e trimestre ......... n.854 8.9G9 532 19.32ft 1.3G5 2.RG8
1951 - 1e trimestre ........ -. 12.(jJ(j 12.161 <157 22.736 ·\2.rJ!l3 2.!lO3
Indice
Production de phosphates
de la production minière
ANNEE ET TRIMESTRE --
' ..
PHOOUCTION
~ c.:.'
SUBSTANCE '-" 'l'niaI pour
Q
... - Ir 2" ,srm.
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< """c. 6 1!J51
Z Eur'
'l..
tonnes
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Po"'phate . 381.0Rl 1 443.101 365.115 365.121 36l.37R 3!11.1 75 2.317.0Gl 1 m
Anthracite . 27.323 32.000 25.610 . 35.000 M.:>I:> 28.'189 211.!J67 : Hi3
~linerai de \ \Irmg. chim. 21.948 29.032 1R.9~~ 1 34.521 25.29!J 30.424 160.205
manganèse l i\lrlI1g. ml"ta 1. 2.701 5.0R7 4.023 6.003 2.G90 23.470 ~ 00
Ult'.) \'
Frr manganèse . 12.3R9 1.857 1.380 1.740 17.3GG
48.350 49.70g 4R.!H3 56.347 4f~. 753 205.220 3
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\Iinerai de Zil'C . 3.150 2.762 _./,) 1 3.011 1.2;')1 21.130
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'\Iinrrai de ('ohalt . 342 f)2R .'3.)2 7'"JR (jOO G6G 3.2Hi r ?
')- ,'tG
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90 BU L L ET 1 N ECO NOM 1 QUE ET SOCIAL DU M ARO(
On parle beaucoup, depuis quelques mois, de la taient également des débris, arrachés à leurs rives ot
possibilité de trouver du charbon par sondages dans aux forêts qui les bordaient. Ainsi se formaient d'autrel
la région de Marrakech et l'importance que revêtirait bassins houillers : les bassins internes. Le seul conm
une telle découverte pour l'économie minière du Maroc en affleurement est le bassin de Christian, qu'a étudii
n'échappe à personne. le B.R.P.M. de 1941 à 1949. E. Fauvelet a donné une
Si les sondages en cours n'ont apporté encore aucun étude très détaillée du bassin et, des recherches entre-
résultat positif, il est cependant intéressant de pouvoir, prises (2); je rappellerai seulement que, nulle part,
dès à présent, faire une mise au point qui permette les travaux n'ont révélé de couches suffisamment impor.
de suivre plus aisément le développement des travaux tantes pour être exploitées.
c'est le but que se propose cette petite étude. A la fin du Westphalien, de nouveaux mouvements
se sont produits, modifiant l'allure des terrains et
amenant l'assèchement des bassins de Djérada et de
Christian. En Europe, à la même époque, venait de
Il faut tout d'abord se représenter le Maroc à la fin s'assécher le grand sillon houiller franco-westphalien.
de l'ère primaire, à l'époque où se déposaient, en Euro- A la faveur de ces mouvements, de nouvelles CUvet-
pe, le riche bassin houiller franco-westphalien, et, un tes internes se sont crées ; c'est l'époque où, dans le
peu plus tard, ceux de Sarre-Lorraine, puis du Massif Massif Central français, se formaient les bassins de
Central. Saint-Etienne, du Creusot, etc...
La mer, qui avait recouvert entièrement le Maroc C'est un de ces bassins, dits stéphaniens, que l'on
au Viséen supérieur s'était re.tirée vers l'est et, au recherche actuellement dans le Haouz, et les, sondages
Westphalien, le Maroc tout entier était émergé, la mer en cours ne sont que l'aboutissement d'une longue série
continuant probablement ,à occuper l'emplacement actuel de recherches.
de l'Algérie, laissant subsister quelques lagunes côtières, En effet, des affleurements sont connus sur les deux
dans lesquelles s'accumulaient les débris végétaux et venants de l'Atlas.
les alluvions arrachés par l'eau ou amenés par le vent.
C'est ainsi que se sont constitués les deux bassins houil- Sur le 'Versant sud, ce sont ceux de Tirkhou et des
lers de Djérada et de Colomb-Béchar-Kenadza. Ida ou Zal et Ida ou Ziki, à 50 kms au nord-est d'Aga-
dir étudiés par M. Clariond en 1932, et où les couches
Dans l'intérieur du Maroc, l'Atlas était déjà une reconnues se sont montrées inexploitables.
chaîne montagneuse importante dans laquelle des lacs
se formaient,. alimentés par des torrents qui transpor- Sur le versant nord, l'affleurement 'des Aït ZilIa'
à 45 kms au sud-est de Marrakech, signalé par L. Moret
(1) N.D.L.R. - Extrait du bulletin de liai80n du B.R.P.M.,
n" 1:!, septembre 1951. (2) Bulletin de liaison du B.R.P.M" u· :3, juin 1040.
dans ses « recherches géologiques dans l'Atlas de rent leur matériel sur le bord de la route Marrakech-
Marrakech »,fut étudié en détail pal' MM. Clariond Demnat, près du pont qui enjambe l'oued Tessaout.
et Leca ; mais cette bande étroite de terrains, reposant La série f1uvio-lacustre de grès, marnes et calcai-
sur des séries inférieures marines, ne renfermait que res fut traversée en rotary jusqu'à 405 mètres, puis
quelques lentilles de charbon sans valeur industrielle. les marnes rouges devinrent plus foncés, et Chazan,
Il faut ici se représenter comment se classaient, rentrant d'une prospection dans le sud, ramena à Rabat
dans ces lacs houillers, les éléments transportés par les une première carotte de sondage dans laquelle se
eaux des torrents et les vents ; sur les bords, se dépo- trouvaient des plantes (Walchia) dont l'existence est
saient les sédiments les plus lourds : les conglomérats, connue au Stéphanien. Les autres carottes ,examinées
puis les sables, qui ont donné des grès, et, plus loin, sur place enrichirent la collection de plantes, et même
les argiles, qui sont devenues les schistes, enfin, les une petite coquille (Anthracomya) fut trouvée.
débris végétaux, dont l'accumulation et la transforma- Les professeurs Corsin, Pruvost et Waterlot, de
tion à l'abri de l'air a produit la houille. Les dépôts l'université de Lille, spécialistes des fossiles du Houil-
charbonneux ne deviennent donc intéressants, en prin- ler, confirmèrent que l'on se trouvait à l'extrême sommet
cipe, qu'à une certaine distance du bord de la lagune. du Stéphanien.
L'effondrement périodique du fond de la lagune Pendant ce temps, le sondage se poursuivait en
amenait la superposition des alluvions aux débris végé- carottage continu, montrant une série monotone de
taux, ce qui se traduit, actuellement, dans les mines schistes argileux et de grès pourpres, à passées vertes,
par l'alternance des passées stériles et des veines de avec débris de plantes et grains charbonneux, terrains
houille. peu favorables au dépôt de la houille, puisque cette
La faible épaisseur des terrains reconnus à Aït teinte rouge est attribuée à un climat humide et chaud.
Zifla montre que ce phénomène d'effondrement y était A 700 m., le sondage fut arrêté, le premier objectif,
peu sensible, et fait penser que cette série n'est que montrer l'existence du Stéphanien sous la plaine du
le bord du bassin. On pouvait donc penser que la plaine Haouz, était atteint. Ce trou sera repris avec une
du Haouz, couverte d'alluvions et effondrée au pied de machine plus puissante.
l'Atlas, cache le reste du Bassin.
Deux autres sondages furent décidés, l'un au nord,
En 1949, W. Chazan et A. Pochitaloff eurent donc l'autre au sud, afin de donner les limites du Bassin et
pour mission de prospecter des affleurements primaires permettre une coupe nord-sud de la région.
indéterminés, signalés par J. Dresch en 1937, au sud-
ouest et au .sud de Marrakech entre Guemassa et Asni. Une reconnaissance sur le terrain de W. Chazan
permit de trouver un emplacement à 10 kms au nord.
Leurs recherches permirent de montrer que ces au bord d'une piste longée par une séguia, et où Bock
affleurements pouvaient être attribués au Dévonien et et son équipe ont créé autour de leur machine un petit
au Tournaisien, c'est-à-dire aux étages marins qui sont village de huttes de roseaux.
antérieurs au dépôt du houiller continental.
Ce sondage n" 2 (OT. 2) de l'Oued Tessaout n'a
Au . nord de Marrakech les Djebilet sont aussi traversé que 120 mètres environ de couverture, puis
formés de terrains primaires. il est entré dans les formations rouges. et vertes à
Tous ces terrains anciens, entourant au nord, à débris de plantes et de charbon que le sondage précé-
l'ouest et au sud la plaine couverte d'alluvions du dent n'avait recoupé qu'à plus de 400 m., montrant
Haouz, confirmaient bien l'idée d'un bassin effondré. un net relèvement de la cuvette stéphanienne sous la
Seul le sondeur pouvait dire si, sous ces alluvions, on plaine du Haouz.
trouverait len mêmes terrains stéphaniens et des séries Pendant ce temps l'étude des terrains, situés au
charbonneuses. sud, entre la piste forestière d'Asrif et l'Oued Tessaout,
. Le premier sondage de reconnaissance entrepris et signalés par E. Roch dans la « carte géologique'
fut celui de l'Ourika. L'emplacement retenu était provisoire des régions de Demnat et de Telouet »,
l'endroit où la piste de Dar Caïd Ouriki coupe l'Oued permettrait de retrouvér, en affleurement, les forma-
IssU. Ce sondage, ainsi que les deux suivants, fut tions rouges et vertes à plantes déjà reconnues dans
effectué avec un appareil Calyx W 3. En dehors du les sondages du nord. Un sondage, O. Tessaout 3, vient
chef-sondeur Bock et du mécanicien Freysz, tout le d'êfre implanté le long de la piste, dans l'un des afflel.l-
personnel n'a jamais compris que des chefs de poste rements et donnera le troisième élément de la coupe
et ouvriers marocains. Abdelkader, Abdallah et Moham- nord-sud projetée. Bridenne y a amené une Sullivan
med sont d'ailleurs des anciens du B.R.P.M. qui ont 200 autour de laquelle ne cessent de tourner, admiratif",
déjà effectué quelques « kilomètres verticaux » dans les habitants des douars voisins, qui se demandent,
la région d'Aoufous. très intrigués, ce que peuvent chercher les Européens
dans ce coin.
Dans ce trou, le Stéphanien ne fut pas rencontré ;
après 492 m. de conglomérats, marnes et grès rouges *
**
(provenant probablement de l'accumulation par l'eau
d'éléments dûs à l'érosion des reliefs plus éloignés)
venaient les grès, marnes et calcaires de l'Eocène marin Il J:este à attendre ce que révèleront les assises
en bancs bien horizontaux. inférieures du Stéphanien : quelle est l'épaisseur des
terrains l'ouges ? Trouvera-t-on des terrains noirs
A 614 m., le sondage fut arrêté, l'épaisseur de témoins d'un climat plus clément et favorable au dépôt
morts-terrains qu'il fallait encore probablement travèr- des veines de houille, comme M. Clariond en a reconnu,
sel' avant d'atteindre le Stéphanien, rendant impossible en affleurement, sur le bord sud de l'Atlas ? Les
la continuation du trou. On était sans doute tombé dans minces filets charbonneux, rencontrés aux Ait Ziffa,
le prolongement de la grande fosse des Haha, bien donneront-ils, en s'éloignant du bord de la lagune, des
connue à l'ouest, en bordure de l'Océan actuel, et il veines exploitables ?
fallait déplacer le sondage vers l'est.
Le géologue ne peut actuellement répondre à ces
C'est ainsi que fut décidé un nouveau trou, à 70 questions. C'est au sondeur, avec ses puissantes machi-
kms au nord-est, compte tenu de la double nécessité nes, de résoudre le problème.
de rester dans l'axe de la cuvette et d'avoir de l'eau
et l,lne route à proximité ; Bock et Freysz transportè- O. HORON.
92 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
prises entre un et deux millions de tonnes (9). La congrès géologique mondial qui doit se tenir à Alger
consommation du Maroc étant, grosso modo, de 400.000 en 1952. La section d'études des gîtes minéraux
tonnes pal' an, on voit que ces réserves sont loin d'être s'attache, plus particulièrement, à l'étude de détail des
à l'échelle mondiale, mais, toutefois, elles justifient des différents gisements, appa;1'tenant à des, particuliers ou
espoirs et permettent la poursuite et l'intensification non. Des résultats d'une grande importance ont été
des 'recherches ; er. outre, elles ont justifié l'installation, obtenus au cours de ces dernières années dans les
à Petitjean, d'une petite distillerie, mise en route au domaines du plomb, du manganèse et du tungstène.
début de l'année 1950, et dont la capacité a été portée, Enfin le centre des études hydrogéologiques est
grâce aux améliorations effectuées par la société chéri- spécalisé dans l'inventaire et la recherche des ressour-
fienne des pétroles à 85.000 tonnes par an, alors qu'elle ces en eau du pays ; il est un conseiller technique et
était prévue pour 40.000 tonnes. Un tel tonnage est scientifique des organismes tels que les travaux publics
encore loin de permettre au Maroc de vivre sur sa seule ou le génie rural, auxquels il donne ses avis et ses
production, mais constitue cependant un appoint non conseils. De nombreux problèmes d'irrigation et d'ali-
négligeable. mentation en eau ont été déjà réalisés; on peut citer,
Le minerai de fer est pratiquement exploité en en particulier, les forages artésiens des hauts plateaux,
grosse quantité par le seul gisement des Aït Amal', dans le Maroc oriental, qui ont donné des débits de
situé dans la région d'Oued-Zem et relié à la voie l'ordre de 100 à 130 litres-seconde, et qui permettront
ferrée de Casablanca par un embranchement particu- le développement de la houillère de Djérada.
lier. Le minerai, qui est relativement peu riche, assez
phosphoreux et très siliceux, ne se prête pas, pour
l'instant à un traitement sidérurgique pour lequel,
d'ailleur~, se poserait la question d'approvisionnement
en coke. La plus grosse production atteinte, qui était III. - INDUSTRIES (l0)
de 420.000 tonnes en 1939, a été dépassée, en 1951,
avec plus de 520.000 tonnes ; le programme de 1952 1" INDUSTRIE MECANIQUE.
prévoit 600.000 tonnes ; la totalité du minerai est
exporté en Angleterre et en Europe. L'usine de la S.C.I.F., à Aïn Sebaa (Casablanca),
Au point de vue, cobalt, le Maroc se classe dans les est capable de fournir et de réparer le matériel ferro-
deux ou trois premiers producteurs mondiaux avec les viaire. Elle occupe, actuellement, plus de 100 ouvriers,
mines de Bou Azzer et du Graara qui, en 1951, ont et sa capacité annuelle de production est de 600 wagons
produit plus de 6.000 tonnes de minerai, correspondant d'un poids global de 8.000 tonnes.
à la meilleure production d'avant 1940. 92 ateliers mécaniques sont en service, mais parmi
Les besoins de la France ne dépassant pas la eux, vingt-neuf seulement occupent plus de vingt
moitié de ce tonnage, l'autre moitié est exportée au ouvriers, cinq atteignent le chiffre de cent employés.
Canada et aux U.S.A. Les programmes pour 1952 Ces ateliers effectuent l'entretien et la répartition du
prévoient de porter la production à plus de 8.000 matériel industriel et de transport, ainsi que la fabri-
cation de certaines pièces détachées.
tonnes.
39 fonderies fournissent 1.100 tonnes par an d'acier
Les recherches de cuivre qui se poursuivent assez
activement, depuis plusieurs années, dans l'Atlas, l'Anti moulé, 6.000 tonnes de fonte et 700 tonnes de bronze-
Atlas et le Sarho, n'ont pas jusqu'ici donné de résultats aluminium et alliage divers. Onze seulement emploient
très encourageants ; les minéralisations rencontrées, plus de vingt ouvriers" trois plus de cent.
quoique très nombreuses, sont, en général, très disper- Les premières boulonneries tournent.
sées et ne permettent pas la mise en évidence de gise- Quatre chantiers navals effectuent les répartitions
ments importants. Toutefois, l'exploitabilité du gîte de et aménagements des navires de commerce et de pêche
Bou Skour, à proximité d'Ouarzazate, a été démontrée, et fabriquent des chalutiers jusqu'à 60 tonneaux. Ils
et on procède actuellement aux installations qui permet- occupent un effectif total de 1.200 ouvriers et permet-
tront une production annuelle de l'ordre de 7.000 tonnes tent d'assurer les réparations les plus urgentes des
de concentrés marchands en 1953. navires faisant escale au Maroc.
Les autres minerais, d'une importance économique Les quelques chiffres donnés dans ce secteur des
moindre pour le Maroc, ne so~t cependant, poi?t à industries mécaniques montrent à quel point ces indus-
négliger . parmi eux. on peut cIter en premIer heu : tries sont encore limitées dans leur expansion. Une
le sel do~t la production couvre à peu près les besoins dizaine d'entreprises seulement dépassent 100 ouvriers.
locau~ . l'antimoine, qui, en 3 ans, a plus que doublé Aucune n'est à l'échelle française.
sa proluetion ;, !amian~e, qui, contribue au fonction-
nement de l'usme d'amIante-cIment de Casablanca ; Un autre caractère de l'ensemble des entreprises
l'or, qui est exploité pour la, première f;>is à. l'é~at est la concentration dans la région de Casablanca. Sur
natif ; le béryl et le tungs~ene. dont 1 exploltatlOn cinquante entreprises, employant plus de vingt ouvriers,
récente permet quelques espOIrs. En outre, on peut une dizaine seulement sont en dehors de cette ville,
citer également l'étain. le mica, le graphite, la bary- dont trois à Fédala, et le reste à Rabat et Meknès,
tine, la fluorine, les al'yiles smectiques et le y/wssonl. C'est dire à quel point le développement industriel n'a
encore que peu dépassé l'hinterland du grand port
marocain.
***
2" INDUSTRIES INTERESSANT LES MATE-
II. - SERVICE GEOLOGIQUE RIAUX DE CONSTRUCTION.
Indépendamment du contrôle de la production et La production du ciment (11) est concentrée dans
des recherches minières, et des activités qui s'y rap- une seule usine à Casablanca, qui, après avoir débuté
portent, la di;'ection de la productio!?, in.dustri~lle et avec un seul four, possède, actuellement, trois fours.
des mines a, egalement, dans ses attrIbutIOns, lmven- Elle emploie 800 ouvriers et a produit, en 1950, 320.000
taire géologique, métallogénique ou hydrogéologique du tonnes de ciment, pour une consommation totale de
sous sol marocain. La section de la carte géologique 517.000 tonnes environ.
-cst tout spécialement orientée vers l'établissement des
cartes géologiques au 11500.000", 1/200.000·, 11100.000'
sur les fonds de reconnaissance ou réguliers existants (10) Non" eOlllIH'ÎS('H }ps int1l1~tries de tl'Hw;;fornul tion (11'8-
actuellement. Un grand nombre de coupures pourront, produits de l'ag-rÎcnltnrp. des forêts et des l,èches, Qui l'f'lèvpnt
<lN;; Il tlTihl1 tions de la directioll de l'agriculturp, du COmnH-'l'C,,,
vraisemblablement, être présentées à l'occasion du ('t (l(1S forêts.
(11) ef. R. l . .(~ Lnhanl1re. - Etude snI' le IH'obU'lne du ciment
ail :Maroe, danH luûletin écol1om-iquc ct social du Jllaroc, vol.
(9) cf, n. Naud"t, op, cU, XIII, nO 47, :lme trimestre 1950.
94 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 04
Dans un but de déconcentration de Casablanca, lées au Maroc, et évitera ainsi d'avoir recours a~
l'administration se préoccupe de faire monter un qua- importations étrangères.
trième four à ciment à Meknès. La mise en service Pour les gaz comprimés, l'usine de l' « air liquide
de ce four est prévue en 1953. En outre, une usine de fournit l'oxygène, l'acétylène et l'hydrogène nécessair
ciment est actuellement en construction à Agadir" aux besoins du Maroc.
d'une capacité de 50.000 tonnes environ.
En ce qui concerne les carreaux en ciment, qua- Une usine installée à Casablanca fabrique
rante-six usines fabriquent des matériaux en ciment !acide sulfurique, par le procédé des chambres
~lomb, et utilise sa p-roduction à la fabrication d
(agglomérés, hourdis, carreaux, buses). Quinze comp-
tent plus de vingt ouvriers, toutes à Casablanca. Une superphosphates. La pyrite nécessaire est entièreme
seule dépasse les cent ouvriers. Le développement de importée, à raison de 17.000 tonnes par an.
leur production est fonction de la production du ciment, L'installation d'usine de grillage de la blende, fa
et partiellement subordonné à la production de l'indus- nie par les gisements du Maroc oriental, est à l'étud
trie céramique. et l'on peut espérer que le problème de la mati' .
Pour les produits céramiques, le caractère restreint première, pour la fabrication de l'acide sulfuriqu
des exploitations apparaît à nouveau. Vingt usines, sera prochainement résolu. Ceci permettra d'obtenir
dont quatorze de plus de vingt ouvriers, et quatre de S04H2 nécessaire à l'alimentation des accumulatêu
plus de cent, se répartissent une production totale de d'automobiles, actuellement fabriqués dans trois atelie
100.000 tonnes de tuiles, briques et hourdis. Ici, toute- de Casablanca.
fois, les installations sont plus dispersées, chaque région Les sulfates de cuivre et de fer sont produits
possédant ses usines destinées à la satisfaction des quantité suffisante.
besoins locaux. L'installation, en cours, de cinq nou- L'approvisionnement des principaux autres pl'O"
velles usines permettra de couvrir les besoins du pays. duits produits chimiques divers se' fait par l'importa-
Le plâtre est fabriqué dans la région de Safi en tion soit de France, soit de l'Etranger. Cependant, un.
quantité suffisante et même disponible pour l'expor- importante usine de produits chimiques est actuel1eme!Û
tation. en construction à Port-Lyautey, et doit démarrer d
Les ateliers de constructions métalliques sont au les premiers mois de 1952. Elle fabriquerait en gran
nombre de cinquante-quatre, dont vingt emploient plus quantité des produits chimiques, tels que : sulfure
de vingt ouvriers, et cinq plus de cent. Concentrés sodium, sulfhydrate, silicate de soude, nécessaires a
dans la région de Casablanca,ils fabriquent les char- mines, et des engrais, ainsi que tous les sous-produi
pentes métalliques et effectuent des travaux de chau- Cette société envisage également l'installation, dans
dronnerie et de tôlerie. . courant de l'année 1952, d'un atelier de fabricati
d'acide sulfurique, à partir des blendes du Mar
Il faut noter que, sauf en ce qui concerne le ciment, oriental.
l'industrie des matériaux de construction conserve le
.caractère presque artisanal. Une usine de cartons et papiers s'est installée a
Maroc, également à Port·Lyautey ; son instal1ati
est actuellement terminée, et elle a commencé
3" INDUSTRIES CHIMIQUES. fabrications. Sa capacité' de production est très impol"!
Deux fabriques d'explosifs à Casablanca, employant tante, elle s'élève, pour l'année 1952, à 20.000 tonn~
cent· cinquante ouvriers, fabriquent des explosifs et des Cette production permettra l'approvisionneme~
mèches de mines, à partir de matières. premières impor- total du Maroc, et une exportation d'environ 50 % cW!
tées; La production couvre les besoins marocains, sauf la production, ce qui permettra une rentrée de devis_;
en ce qui concerne les mèches. Mais la situation est étrangères appréciable. ;, ~
rendue délicate du fait de l'absence complète de pro- Outre la principale usine de verrerie établie ~
duction d'amorces électriques et de détonateurs.. Casablanca, d'autres verreries et fabriques de céram~
Une usine de nitroglycérine est actuellement en que se sont créées depuis un an. Elles sont sans doutee'
voie d'achèvement, elle· permettra l'approvisionnement encore au stade artisanal, mais envisagent de se déve-~
en dynamite des usines d'explosifs, actuellement instal- lopper .rapidement.
b) Situation de l'électricité
HYDRAULIQUE THERMIQUE
---=-------~~-----.::c==-:=I============11
,\:\;'iKE ET l'lUMESTRE Stocks en fin de trimestre
Réserves
en fin de trimestre
Charbon Gasoil Fuel-oil
milliers milliers
t 0 n n e s
de m3 de kwh
1950 -
.)p
t "irnestre .. .. ·. ·. ·. 125.700 9.013 8.55G 2.380 1.528
1950 - ,3" t "inwstre .. ·. ·. ·. ·. 118,900 12.636 1fL039 2.300 1."'94
1950 - ~ l "inwstre
('
·. · . ·. · . 189.870 17."'90 ·'LRH5 3.180 3.0411
1951 - :2 trimestr!'
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·. ·. ·. ·. Z7fi.871 2\.G40 D.Hll 3.060 1.511
1951 - cl (t'imeslrp ·. · . ·. · . 121.Rr,2 ~l.712 ri.337 2.770 1.EM
1951 - '1 ~ trimestre ·. ·. · . · . 10G.3Dô 10.Gfi3 7.311 :3.f123 2.7n2
Bilan charbonnier
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1946 - moy. trim.. 37,8 1 13,2 18,G 3,0 - 22,2 6,9 tU 3,0
1947 - >J 49,2 36,G 2,4 D,3 - 31.,2 2?,f; G,ô J.g 1
1948 - >J 39,3 25,5 4,8 5,1 1,2 31,2 17.1 ~"
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1949 - )J 36,3 IG,R 7,5 3,3 5,7 11.7 17,1 10,;; 9,0
1950 - )J 30.5 - fi,G ,1 , ;) 12,4 1(l,G 5,2 19,3 3,0
1951 - » 31,7 lR,5 - 6,8 - !ill,1 7,0 18,G 2.3
1950 - ,2 e trimestre 2(i.·1 - - fi,3 12.8 31,1 - 1 fi.5 /1,6
1950 - 3 e trimestre ?n.2 - 11,G 4,1 "',fi 2D 4 l - 17,7 2,0
1950 - .le 1r'jmcstre 21,G - - 3,fi r:
I,,)
~
fi5,5 G,I 20,2 1,Ij
1951 - 2e trimestre 30,0 17,2 - 3,G - 56,3 7.8 17,n 1,6
1951 - 3" trimestre 37,0 21,1 - n,t - 51,4 7,7 12.G 1.5
1951 - trimeslre 22,5 10,2 - 7,:1 -- GO,7 7,8 ?G,8 3,0
"'"
96 BULLETIN ECONOM~QUE ET SOCIAL DU MAROC
j:-:NNU
ET TRIMESTRE
Centrales
électriques
Chemins
de fer
Cimenteries Sucreries O.C. P. Divers Total
1 milliers de tonnes
I~H7 - » 13,5 15,~l 10,5 3,\l R,1 27.3 79.2
194H - » 17,4 D,U 10,2 4,2 6,6 35,1 83,4
1
1!li\) - » lD,5 9,6 1 H.7 5,J 6,6 32,1 84,9
19fiO - » 20,0 6,7 13,/1 5,3 G,6 30,2 82,2
1 HJ5J - » 20,R 6,11 15,2 3,8 5,1 30,5 81,8
If/50 - 2 e trim... 22,4 5,6 15,5 6,2 6,8 32,;) R9,0
1 1!J50 - 3" trinl. .. 21,0 6,1 12.0 4,7 6,3 28,R 78,9
19;>0 - 4" trim... 21,7 6,2 12,9 4,8 7.5 30,0 83>1
1951 - 2" Idm... 15,6 5,7 14,2 4,5 5.1 30,7 75,8
1!J51 - 3" trinl. .. 2(;,2 5,6 15,5 /1,5 3,7 30,0 R5,5
i lD51 - 4" tdm... 23,2 7,3 15,7 2.1 4,9 28,2 81,4
Carburants
1 ESSENCE GASOIL
1
pour automobiles PETROLE FUEL LOURD
ANNEE
' .. -
ET TRIMESTRE Récep- Récep- Récep- Récep-
Sorties Sorties
tions "sorties tions 1 tions 1 tians 1 Sorties
Construction
FERS
C l M E N T S BOIS laminés
1
ou forgés
ANNEE ET TRIMESTRE , -
Disponi-
1-
Productiou Importa- Importations
tian bilités
totales
1
t 0 n n e s
1938
1946 -
-
moyenne trimestrielle ..........
» » ..........
39.249
43.7B4.
11.751
4B8
51.000
44.292
»
»
4.536
6.900
1947 - » » o ••••••••• 54.714 12.501 67.2Hi » »
1B48 - » » o ••••••••• 65.559 28.836 94.395 » 16.584
194!l -
» » .......... 66.522 52.0/.7 118.569 31.260 20.637
HJ50
1951 -
-
»
»
»
»
..........
o •••••••••
80.35\)
94.031
51.639
84.349
131.997
178.380
30.56/1
39.863
28.480
33.730
JBGO - 2'" trimestre ................... 87.935 42.316 130.251 32.86J 16.215
1050 - 3" trimestre o •••••••••••••••••• 76.834 51.126 127.960 2!l.418 10.5.12
1!J50 - 4" trimestre .................... 83.105 65.069 148.174 30.079 36.475
UJ51 - 2P trimestre ............ " ...... 93.674 92.713 186.387 3n.817 4U174
10G1 - 3" trimestre ................... B7.830 103.295 201.125 1 52.14. 7 31.681
i 1951 - 4" trimestre o •••••••••••••••••• !l3.542 1 R8.913 1 182.455 1 41.8{jH 1 32.679
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 97
ET THIMESTRE
(1) Non ('ompriR lp:-; lllllllieilltl1ités de : AZellll110Ul', Ifrane, Ouezzane, Salé, Sefron, Spttat, 'l'uzll.
(2) 'rotaI mai pt juin.
(:J) Dt' janyjpl" II :lyrjl. lt'~ ('OllxtTIJ('t iOll~ ll~ar()eainPH sont réparties lhtllR IpH di"(~rH('s eah~goripH.
VALEUR
ANNEE ET TilDJESTRE
(1) Non compris Ips llltlllicipalitéR df' : AzemnlOlll', Ifrane, Ouezzane, Salé, Sefrou, Settat, 'ralim.
(:!, rro ton l mn i ('t jU';ll.
O~) DI' jUIlYi4'r il lln"i1, If'R ('on~trHetions Inul'ocaiufls sont répartie8 daIl~ It'R diven«\:'j eatégol'ie~.
Donner aux populations l'habitude de circuler, lentement; mais ce n'est qu'en 1913 que la construction
apporter dans leurs conditions de vie des changements fut grandement entreprise, et, comme vous le savez,
matériels, élargir leur horizon, c'est justement là le c'est à la suite du massacre de quelques-uns des
but de l'action des travaux publics. ouvriers qui travaillaient au port, que la France vint
Il faut donc que je vous tienne au courant de exercer son action au Maroc.
l'action de ce service, et c'est ce que maintenant je Pour ce qui concerne le réseau routier, sa cons-
vais faire. truction ne débuta qu'en 1915. A la fin de cette année
Il est bon, au préalable, de faire un rapide retour 1915, 300 kilomètres de routes environ étaient cons-
sur le passé. Chacun d'entre vous connaît l'historique truits.
de ce pays ; je n'insisterai donc pas longuement. Vers la même époque, la voie de 0 m. 60 fut égale-
. Mais il me paraît nécessaire de rappeler que le ment entreprise ; mais les chemins de fer à voie
normale n'ont commencé à circuler qu'en 1923. Et le
port de Casablanca n'a été mis en construction qu'en
premier kilowatt a été distribué par l'énergie électrique
1913 ; en 1906, en fait, des travaux commencèrent
du Maroc en 1924.
On peut donc dire que le Maroc moderne date de
(1) N.D.T,.R. - Extrait de J'exposé fait pur !II. Girard, vingt-cinq ans : c'était hier.
directeur d"s tra,aux publies au Muro", il la « R"lllltine péÙa-
gogique » (PilqlH's l!)~O). et publié <1ans le nO 21:1 (1'" et :!"'" La croissance, au cours de ces vingt-cinq années,
trimestri's lll.il) du Dultetin tie l'ensdgne",ent. a été considérable, malgré des années de guerre et des
Nous renH'reionH yh'enH~nt l'auteur d'uvoir bien voulu nous années d'après-guerre où les services n',ont pas disposé
autorisi'r ,\ présenter cette synthèse à nos lecteurs en acceptant
.<Je mettre à jour )"s chiffres donnés en Hl5û dans cet exposé. de tous leurs moyens d'action.
98 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
Que voit-on aujourd'hui ? Pour un pays offrant n'es~ pa~ prévu de l'augmenter beaucoup au cours de&-
une surface de 415.000 km2, dont seulement la moitié annees a venir. Le grand quadrillage qu'il trace sur
environ est habitée, on dispose de 40.000 kms de voies la surface du pays sera simplement terminé et amé-
automobilables, soit 1 'km. de route pour 10 km2. La lioré.
puissance de l'énergie installée est de 1 kw. pour 80 En plus de ces 10.000 kms de toutes principalei-
habitants ; bientôt elle sera de 1 kw. pour 20 habi· le Maroc dispose de 35.000 kms de voies, dites tertiai-
tants ; Casablanca est le quatrième port de France. res, que j'appelerai, pour reprendre une terminolog*
Tous ces chiffres sont tels que bien des' nations française, des voies vicinales. Ces 35.000 kms, dit
que l'on place au premier rang des pays civilisés pour- chemins sont terrassés et automobilables, à peu près-
raient s'énorgueillir de résultats semblables. Ces chif- en toutes saisons ; ils ne sont pas empierrés ni gou-
fres sont très supérieurs à ceux qu'on pourrait citer dronnés sur toute leur longueur. C'est principalement·
à propos de pays tels que l'Egypte, l'Irak, la Yougos- sur eux que l'activité des services devra se porter a11
lavie et même l'Italie. Je n'en finirais pas si je voulais cours des années qui viennent, car, dans Ce pays à
démontrer l'excellent rang de classement du Maroc économie rurale, il est bien évident que les voies vici-
par rapport aux autres nations. nales offrent un intérêt tout particulier.
La France a donc apporté ici un degré de civili- Il est frappant de constater que, partout où la-
sation considérable, et il ne faut jamais oublier que voirie tertiaire se développe, la mise en culture des:
cet outillage magnifique, dont nous pouvons, à juste terrains se développe également et que l'agriculture Bit 1
titre, nous énorgueillir a, en fait, été payé par la modernise ; les camions, les tracteurs, les véhicules.
France, avec son épargne. qui ravitaillent les fermes en essence, ayant le moyeD
Ce n'est pas, en effet, avec les ressources propres de se rendre dans les coins les plus éloignés du bled,.
du pays, ressources qui sont encore faibles, et qui, al' c'est le modernisme qui gagne du terrain, en même
moment où la France prit son avenir en charge, étaient temps que les routes s'ouvrent.
encore plus faibles, que l'on a pu réaliser les ouvrages Nous poursuivrons donc, au cours des années qui
que je viens d'énumérer. C'est à l'aide d'emprunts viennent, la mise en état de ces 35.000 kms de routes
émis dans la Métropole, souscrits par les Français, tertiaires et 'le développement de ce réseau, qui cons-
que l'outillage a été construit. Et, comme la valeur de titue les petites mailles à l'intérieur des grande&-
l'argent a, depuis, subi une telle baisse, les valeurs mailles générales constituées par les routes primaire&-
sont descendues dans des proportions tellement grandes. et secondaires.
que l'on peut dire que c'est un cadeau que les épar-
gnants français ont fait là au Maroc. CHEMINS DE FER.
Mais il est inutile d'insister. Une voix bien plus
autorisée que la mienne a dit dans un discours récent : Les chemins de fer avaient commencé à circuler
au Maroc en 1924 ; ils sont donc très récents et dotés
« Le dossier de la France au Maroc n'a pas à de tous les perfectionnements modernes.
être plaidé ~.
1.700 kms (2) de voies normales (1 m. 44), équi~
L'effort fait par les cerveaux et les capitaux fran-
de rails lourds, permettent de relier, entre elles et aUX
çais dans ce pays, secondés, il faut le reconnaître bien principaux ports, les grandes villes du Maroc. 720 klIls
haut, par le travail de ses habitants marocains ne se
de ces voies sont électrifiées (3).
ralentit pas et se poursuit en s'amplifiant. En 1951,
sur 67 milliards 350 millions, total des budgets de Sur ce réseau circulent quatre-vingts locomotives
l'Etat marocain, 19 milliards 600 millions, soit 30 % à vapeur et quarante-sept (4) locomotives électriques.
de ce total, sont affectés aux services des travaux D'autre part, quinze locomotives Diesel électriques
publics, tant pour les travaux neufs que pour les de 1.500 CV., et de six de 660 CV. sont déjà en service;
travaux d'entretien qu'ils exécutent ; et sur 29 mil· et une commande d'importance analogue est en cours
liards de travaux neufs, 17 milliards soit 59 %, sont de livraison.
affectés aux travaux neufs dépendant de cette direction.
L'effectif des voitures et fourgons de trains cie
Ainsi, loin de se ralèntir, notre effort va en s'accé- voyageurs est de 310 unités (dont 41 % à boggies) ;
lérant et il me faut maintenant vous montrer où passent celui des wagons de marchandises est d'environ 5.651t
les sommes considérables qui sont affectées aux tra- unités.
vaux publics et où passeront' les sommes qui, je
l'espère, nous seront allouées au cours des exercices Les chemins de fer du Maroc présentent cette par-
à venir. ticularité, tout à fait étonnante parmi les chemins de
fer mondiaux, que leur budget d'exploitation est en
équilibre. C'est ici le lieu de rappeler que les chemins
VOIES RDUTIERES. de fer d'Algérie auront fait, en 1949, à peu près 3
milliards de déficit; et que la S.N.C.F. a, de son côté,
Le Maroc dispose maintenant de 10.000 kms de un déficit de 95 milliards. Et cependant, les tarifs des
voies principales ou secondaires, empierrées et bitumées chemins de fer marocains sont particulièrement 'bas.
à peu près sur toute leur long~eur. On peut dire, en gros, qu'ils sont, dans les diverses
Rappelons qu'en 1914, il n'existait que 50 kms 'de catégories de marchandises ou dans le prix des billets
mauvaises routes ; qu'en 1915, 300 kms de routes de voyageurs, la moitié des tarifs métropolitains et à
étaient déjà construits; et qu'en 1945, le réseau s'éten- peu près les deux-tiers des tarifs algériens.
dait sur 9.000 kms. L'excellence du coefficient d'exploitation des che-
C'est sur la voirie routière qu'a porté, en grande mins de fer se comprend lorsque l'on remarque que
partie, le premier effort des services. Et ceci est fort nos lignes de chemins de fer desservent surtout des
compréhensible, car c'est bien là, la première des choses régions à trafic pondéreux et que nous n'avons pas
à faire pour appeler un pays à la vie moderne ; il construit, comme en France, de nombreuses petites
faut permettre, avant tout, la circulation des bien's, lignes qui n'ont qu'un très faible trafic et qui chargent
des personnes et des idées. lourdement le bilan d'exploitation de la S.N.C.F.
Ces 10.000 kms de routes sont en très bon état et Nous ne comptons pas développer grandement le
permettent la circulation d'un bout à l'autre du Maroc réseau des chemins de fer.
et les relations entre les principales villes dans des Poursuivant la politique qui l'a guidé dès le début,
conditions satisfaisantes.
Sur ces 10.000 kms de routes circulent plus de (2) 1.750 km.enyiron après l'achèvenH'nt du tronçon Guen'
dix mille véhicules poids lourds et de vingt-cinq mille fouda-Dj~rada pr~vu pour le d~but d~ 1n;;Z. et constituant le-
voitures de tourisme. Z,ne réseau ùes chemins' ùe fer du Maroc oriental (Ç.M.O.).
(il) L'électriflcation a lieu en courant continu de a.ooo volts.
Le réseau routier général étant en bon état, il (4) Dont 14 il grande pulssRnce.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 99
le Maroc ne construira, dans Tavenir, que des lignes En dehors de Casablanca, existe un certain nom-
'1'eliant aux ports, ou à des points de lignes existantes, bre d'autres ports ; mais le Maroc n'est pas tombé
des centres offrant les possibilités d'un trafic très dans l'erreur où bien d'autres pays sont tombés autre-
important. C'est par application de ce principe, par fois ; et il n'a pas dispersé ses efforts sur un nombre
a:emple, qu'on est en train de construire en ce moment de ports trop important, politique qui conduit à n'équi-
llne ligne de 45 kins qui reliera la mine de charbon per correctement aucun d'entre eux.
de Djérada à la gare existante de Guenfouda. De même, Seuls, Safi et Port-Lyautey ont été traités comme
1ltl étudie une ligne susceptible d'amener vers un point des ports tout à fait notables. Agadir le sera aussi
dllréseau existant, ou vers un port de la côte, les bientôt.
lninerais qui se trouvent derrière l'Atlas, dans la
région de Ouarzazate. La construction de cette dernière Safi, deuxième port du Maroc, a un trafic de
ligne n'est d'ailleurs pas décidée. 1.125.000 tonnes par an, constitué, pour environ 1 mil-
lion de tonnes, par l'exportation des, phosphates de
En dehors de ces deux lignes nouvelles, les seuls Louis-Gentil. Les travaux nécessaires à son doublement
travauX effectués par les chemins de fer sont ceux sont adjugés et commencent. Depuis 1950, des quais
nécessités par l'augmentation du trafic sur le réseau nouveaux ont d'ailleurs été mis à la disposition des
existant. Ces travaux comportent principalement : le navires de commerce, et, dans le courant de l'année
doublement des voies dans la région de Casablanca ; prochaine, la longueur des quais' affectés aux bateaux
l'aménagement d'une grande gare de triage près du de pêche sera multipliée environ par deux. .
port . le renforcement de l'équipement en matériel, en
partidulier, comme je l'ai déjà dit, l'achat de locomo- Quant à Port-Lyautey, son trafic, tombé très bas
tives diesel électriques ; l'achat d'un parc de wagons à la suite de la guerre, est remonté à 310.000 tonnes
gros porteurs pour ~e transport des :phosphates (la en 1950, et on compte qu'il atteindra près de 400.000
production de ceUX-Cl augmentant co?tmuell.ement) ; tonnes en 1951.
enfin l'équipement des wagons en frem contmu ; cet Des travaux neufs proprement dits ne sont pas
équipement permettant de grandes économies en per- prévus dans ce port, qui èst largement équipé et peut
sonnel. faire face à un trafic double.
Seules les conditions d'accès limitent actuellement
PORTS MARITIMES. le développement du trafic.
Donner au Maroc des fenêtres sur la mer était Pour les améliorer et approfondir le chenal du
également une des besognes essentielles qu'il fallait Sebou, l'administration a fait construire une puissante
accomplir pour appeler ce pays à la vie moderne. C'est drague suceuse dont le coût dépasse 300 millions. Cette
drague est au travail depuis le milieu de l'année 1951.
pourquoi les premiers efforts ont commencé par la cons-
truction du port de Casablanca. Le port ne sera d'ailleurs jamais un port pour
Casablanca est aujourd'hui le quatrième port de transatlantique ; les conditions naturelles s'y opposent.
France. Son trafic était nul en 1913. Il était de L'avenir qui lui est réservé est celui que peut
2.500.000 tonnes de marchandises dès 1938, de 4 mil- espérer un port servant des cargos d'un tonnage
lions de tonnes en 1946, de 5.600.000 tonnes en 1949, moyen. de 4 à 5.000 tonnes ; cet avenir est déjà très
et de 6.000.000 de tonnes en 1950 ; il atteindra vrai- large.
semblablement 7.100.000 ta'nnes en 1951. Enfin, Agadir, quatrième port du Maroc, a vu
C'est dire avec quelle rapidité croit le trafic de depuis quelques années son trafic se développer nota-
'Cet ouvrage essentiel du pays. blement : de 41.000 tonnes en 1943, il est passé à
87.000 tonnes en 1950 et atteindra 105.000 tonnes en
Les principaux postes de trafic de Casablanca 1951. La pêche y est également en accroissement (6.700
lIont les suivants : tonnes en 1945, 31.000 tonnes en 1950).
3.030.000 tonnes de phosphates, La décision a été prise de quadrupler ce port de
1.670.000 tonnes de produits divers, pêche et de le doter de deux à trois postes à quai pour
530.000 tonnes de minerais, cargos du genre Liberty-Ship. Les travaux ont com-
390.000 tonnes de combustibles liquides, mencé fin 1950, et on peut penser que le port, ainsi
équipé, pourra faire face, pendant de longues années,
260.000 tonnes de grains, au trafic qui pourrait éventuellement s'y présenter.
120.000 to~nes de charbons.
Pour les autres ports, rien n'est prévu, sauf des
On sait le magnifique équipement de ce port. aménagements de détail sur lesquels il est inutile d'in-
3.710 mètres de quais, offrant. toutes les ~rofon sister. Il faut signaler toutefois une innovation en ce
1ieurs, soixante grues, un ponton-mature s?scept~ble de qui concerne le port de Fédala, spécialisé dans le trafic
porter 150 tonnes, un dock flottant, de petIte pUIssance pétrolier : deux « sea-lines » viennent d'y être lancés
d'ailleurs, etc... en font l'un des instruments économi- et permettront le déchargement direct, en rade, des
ques essentiels du monde. grands pétroliers modernes.
Et cependant, dès à présent, ce port est bien trop Il est inutile également de s'appesantir longuement
petit. pour signaler que les côtes et les ports du Maroc sont
Son doublement est prévu. La grande jetée doit largement équipés en balises, signaux lumineux, phares,
être prolongée vers le large sur une très .grande. lon- radiophares ; un radar de surveillance vient même
gueur ; les travau?, sont e~ co.?rs depUIS plusIeurs d'être installé à l'entrée du port de Casablanca.
années et ils attemdront blent~t l~ur, terme. Une
nouvelle jetée transversale sera etabhe a haute:ur ds~ AVIATION.
« Roches-Noires », délimitant un nouveau ba~sm, qUI
sera aussi grand que le port actuellement eXIstant. Nouvelle venue dans les moyens de transport, mais
A l'intérieur du port actuel, et ultérieurement à déjà progressant avec une rapidité étonnante, l'aviation
l'intérieur du nouveau bassin qui s~ra délimité, com;ne n'a pas laissé le Maroc indifférent.
je viens de dire, de nouveaux quaIS seront constrUIts. Huit grands aérodromes peuvent recevoir, dans ce
'Chaque années, 150 à 200 mètres de quais s'ajoutent pays, les grands courriers aériens.
à ceux déjà existants. Dix aérodromes moyens permettent une sorte de
En outre, une grande forme de radoub va être cabotage aérien à l'intérieur du pays, pour desservir
,construite ; les travaux préparatoires en sont achevés. les principales villes ; et cent trente petits aérodromes
Là encore, il est inutile de signaler que les tarifs ~,ont répartis sur la surface du Maroc, permettant
pratiqués pour le débarquement des marchandises dans l'accès des avions légers ou des avions sanitaires sur
le port de Casablanca sont parmi les plus faibles du les terrains voisins de tous les postes même les plus
:monde. éloignés du bled.
100 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O~
1
pas à l'échel1e des dépenses qu'il faudrait faire pour - Sidi-Séimane : 10.000 ha. par le barrage ~
réaliser un équipement aéronautique complet. Ces Beth (227 millions de mètres cubes).
dépenses sont en effet énormes.
- Beni-Amir : 17.500 ha. par le barrage dei
On compte, aux Etats-Unis, qu'il ne faut pas moins Zidania. J
d'une vingtaine de millions -de dollars, soit 6 milliards - N' Fis : 5.000 ha. par le barrage de LalÎ
de francs, pour réaliser un aéroport correct. Takerkoust (50 millions de mètres cubes), pl~
A titre de comparaison, les services chérifiens 7.000 hjl. améliorés. !
disposent en 1951, de 160 millions de francs pour tous - Petits travaux : 5.000 ha.
les aérodromes du Maroc, c'est-à-dire pour 148 terrains.
Malgré celà, la nécessité du développement de ce genre C'est donc au total, près de 45.000 ha. qui ont éta
d'équipement économique, n'est pas perdue de vue. mis en valeur à l'aide de trois barrages, dont deuJ
importants et un tout petit.
C'est ainsi que la construction d'un grand aéroport
près de Casablanca est projetée ; les études sont en
cours et l'achat des terrains entrepris. 2 Travaux en cours :
0
Par ailleurs de nombreuses aérogares viennent - Sidi-Slimane : 22.000 ha. (extension du réseal,
d'être achevées à Rabat, Rabat-Salé, Oujda, etc... et existant).
de nombreux terrains civils sont en cours d'aménage- - Béni-Amir : 26.000 ha. (extension du réseaifi
ment pour les avions de transports aériens à Fès, à existant).
Meknès, à Taza. - N'Fis : 2.0.000 ha. (extension du réseau exis~
tant).
HYDRAULIQUE. - Beni-Moussa : 90.000 ha. par le barrage ~
Bin-el-Ouidane et Aït-Ouarda.
C'est sur les dépenses d'hydraulique et d'électri- - Trilla : 30.000 ha. par le barrage de Mechrli
cité que, depuis quatre années, nous avons surtout axé
nos moyens de travail. Il ne faut pas perdre de vue, Homadi.
en effet que ce pays est un pays essentiellement rural, - Abda-Doukkala : 80.000 ha. par le barrage
et que, , par conséquent, tout ce qUI. permett ra d'.8:ug- d'lm-Fout.
menter le rendement de l'agriculture ou de fertlhser - Petits travaux : 20.000 ha.
les terres aura, sur le niveau de vie de ses habitants, Soit, au total : 288.000 hectares.
une influence essentielle.
On voit donc que la surface, dont l'irrigation 1
Les travaux d'hydraulique sont d'ailleurs liés à été entreprise et se poursuit actuellement, représentt
ceux destinés à produire l'électricité. Les barrages à peu près sept fois celle qui est déjà irriguée.
servent, simultanément, à produire de la force motrice
et à mettre en réserve l'eau qu'il sera nécessaire de Les barrages en construction, ou qui viennent
rép.andre sur les champs au moment où on en aura d'être achevés, sont au nombre de quatre, c'est-à-dire'
besoin. qu'en une seule fois on fait plus qu'il n'a été fait au
cours des 25 années précédentes.
Rappelons-nous que un litre-seconde d'eau, répandu
sur les terres, permet de nourrir de une à trois famil- . En outre, des études ont été entreprises et sont
les ; et rappelons-nous que un kw. installé permet en voie d'achèvement et qui intéressent les périmètres
également de faire vivre une famille de travailleurs, suivants.
d'où l'importance des travaux d'hydraulique (liés à
ceux d'électricité) en raison de l'accroissement de la 3 Travaux étudiés :
0
population.
- Oued Massa : 20.000 ha. (région d'Agadir).
D'un inventaire qui a été fait, il y a quelques
années, et qui a porté sur toute la surface du Maroc, - M'dez : 30.000 ha. (région du Sebou à Fès).
il résulte que si l'on mettait en réserve le débit de El Kelaa : 20.000 ha. (par l'oued el Abid).
toutes les rivières, de toutes les sources, et si on lâchait Haouz : 30.000 ha. (par le barrage de la Tes-
ce débit d'une façon continue, on pourrait disposer de saout).
285 m3 à la seconde. Abda Doukkala : 40.000 ha. (extension au
Réfléchissons un instant, et voyons combien ce départ d'lm-Fout).
chiffre est faible. Songeons aux énormes débits du - Melaina-Mjarra : pour mémoire.
Saint-Laurent, de l'Orénoque, voire du Nil, et consta- - Melloulou : 1.000 ha. (région de Guercif).
tons comme nos ressources sont faibles. Notre avenir
hydraulique est donc fatalement limité. - Petits travaux : 10.000 ha.
Quoi qu'il en soit, le débit continu dont nous pour- Soit au total : 150.000 hectares.
rions disposer pourrait donc être de 285 m3 à la seconde. Ainsi, 328.000 ha. irrigués ou en voie d'irrigation ;
On a calculé que, par infiltration, un débit d'environ 150.000 ha. dont l'irrigation est prévue et étudiée, voilà
60 m3 à la seconde. sera toujours perdu et irrécupéra- donc l'énorme programme dont la réalisation est en
ble ; le maximum que l'on puisse espérer est donc de cours.
récupérer quelque chose de l'ordre de 225 mS à la Encore faut-il ajouter à cet ensemble, les trava_
seconde. Sur ces 225 m3 à la seconde, les barrages et de drainage qui ont été entrepris dans la plaine du
aménagements hydrauliques, déjà réalisés, utilisent Rharb, car, paradoxalement, si certaines régions du
43 m3 à la seconde. Maroc manquent d'eau, le Rharb au contraire, à cer-
Je vous montrerai dans un instant que nos travaux tains moments, a trop d'eau.
iu L LET 1 N ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 101
Avant de terminer, quelques chiffres encore per- Le mètre linéaire des jetées extérieures du pori
mettront de mesurer la grandeur des sommes qui de Casablanca revient environ à plus de 2 millions el
doivent être investies pour réaliser un tel équipement le mètre de quai de Casablanca coûte, aujourd'hui;
économique. Ces chiffres sont, en général, ignorés, ou environ 5 millions.
perdus de vue, par ceux qui veulent juger notre action.
Un kilomètre de tunnel coûte 100 millions, lorsqu'il
Il faut savoir qu'un kilomètre de route coûte un n'y a ~mcune difficulté pour le faire. La moindre pista
minimum de 4 millions, lorsqu'il s'agit de faire une
route de première importance, et de 1 million lorsqu'il d'avion coûte 50 millions ; un hectare irrigué revient
s'agit de faire uniquement un petit chemin. Une grande à 73.000 frs, et 1 kwa. installé, à 90.000 frs au moins.
route, comme cellè de Casablanca à Rabat, coûte envi- Ces chiffres, qui sont valables aujourd'hui et qui.
ron 6 millions au kilomètre. demain, seront peut être dépassés, montrent qu'elle est
Un kilomètre de chemin de fer coûte, lorsqu'il est l'importance des sommes qu'il faut réunir pour exécuter
établi en pays facile, 25 millions environ, et lorsqu'il le programme dont j'ai tracé les grandes lignes. .
est établi en pays montagneux, 50 millions.
Peche maritime
-- -
.,
CONSOMME FRAIS Q)
...
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'al w if] <0
ANNEE ET TRIMESTRE gXPÉDIÉ § ro Total
dans les ~ ~
if]
-'
Q)
centres ro .w :::J 8
au :::0 80
de pêche 1 hors du
Maroc Maroc. .~
0 ~
tonnes
1
\ 1946 - moyenne trimestrielle ......... 1.890 591 9 10.167 » 60 12.717
1947 - » » ........ 2.451 831 168 9.153 fI.568 63 12.666
19lt8 - )~ » ........ 2.214- 969 165 10.557 9.652 1)!! 13.959
1949 - » » ....... 3.351 831 144 18.861 17.383 '5!! 23.241
1 1950 - » » ....... 2.575 778 197 27.1f18 25.321 59 30.796
1950 - 2 e trimestre ................. 2.902 805 746 29.534 25.663 60 34.047
1950 - 3e trimestre o ................. 1.709 609 S 42.188 40.026 60 14.566
1950 - 4e trimestre o ................ 2.530 792 17 32.541 31.261 60 35.940
1951 - 2 e trimestre ................. 2.284 800 990 25.054 20.167 60 29.188
1951 - 3 e trimestre o .... ••• ........... 2.656 808 141 22.362 16.726 60 26.027
1051 - 4e trimestre o .................
ACTIVITE DES HUILERIES COOPERATIVES MAROCAIN
at
Tonna ge des olives traitée s (0) et huiles obtenu es (H) en tonnes par campa gne et par coopér
SO PRODUCTI'ON ARTISANALE
Tapis estampillés
Rapp~lons que le programme de modernisation spécialistes, avec un outillage et des· méthodes dli
technique de l'artisanat, arrêté en décembre 1948, travail modernes.
prévoyait la création échelonnée sur quatre ans, d'ate- Parallèlement est encouragé le groupement des
liers-pilotes intéressant les principales industries arti- artisans en coopératives, qui utilisent, moyennant loyer,
sanales : industries textiles (tapis et tissages ras) - les installations des ateliers-pilotes pour les travauJ
industries du cuir (tanneriè, maroquinerie, cordonne- à façon et qui permettent, en outre, d'une part, l'acha1
rie) - industries du bois (ébénisterie, marqueterie) en gros des matières premières et leur rétrocessiOJli
au meilleur prix, aux artisans coopérateurs, d'autre
- industries de la poterie céramique. part, la vente de produits dont la qualité a été contrôlée.
Ces ateliers visent à permettre à l'élite des arti- Voici le tableau des ateliers-pilotes et coopératives
Lans de se familiariser, sous la direction de techniciens en fonctionnement à la date du 1er novembre 1951
Onze ateliers-pilotes sont donc actuellement en fonc- à Rabat est en cours de construction ; enfin l'atelier-
tionnement ; les ateliers-pilotes de tannerie à Rabat et pilote de poterie et céramique à Meknès, à l'étu~
à Meknès, l'atelier-pilote de maroquinerie à Marrakech, :sera construit, comme prévu, en 1952. . '.
sont en voie d'achèvement ; l'atelier-pilote de tissage En outre, il faut signaler le développement, en
dehors de ce programme, des ateliers fonctionnant délà.
(1) N.D.L.R. - Source: Direction de l'intérieur - Service avant 1948, sous le contrôle ou avec l'aide du sel'Vlell
,les métiers et arts marocains - cf. également à ce sujet : . des métiers et arts marocains (ateliers de tissage de
« Modernisation de l'artisanat marocain », dans bulletin écono-
miqltC et 80cial du Maroc, vol. XIV; nO 48, 4'me trimestre 1950, tapis à Fès, Meknès, Azrou - coopératives de tissage
Il. 9ll. de tapis de Chichaoua, Ouarzazate et Tazenakht).
BULLETIN ECONOMIQUE E T. SOC 1 A L D U MAR 0 C 105
Si, dans la majeure partie de ces ateliers-pilotes, cas, devra-t-il s'adapter au goût du jour et sans doute
les résultats techniques sont satisfaisants, il convient évoluer rapidement vers sa transformation.
de' reconnaître, en ce qui concerne l'industrie artisanale A l'époque où la machine l'emporte, quelquefois
du tissage, que le problème est beaucoup moins tech- à notre corps défendant, il n'est pas possible de
nique que commercial, car l'écoulement de la production, l'ignorer.
en dépit de réels progrès enregistrés dans le domaine Il faut en prendre son parti et envisager, à plus
teChnique, pose des problèmes très difficiles à résoudre, ou moins brève échéance, l'industrialisation de la
en raison notamment de la forte concurrence des tissus majeure partie de la production, qui était jusqu'à
industriels tant importés que fabriqués au Maroc. présent réservée à l'artisan.
Il faut noter aussi l'évolution des goûts et du Les efforts du service des métiers et arts maro-
Costume des Marocains, principalement dans les centres ca:ins sont dirigés dans ce sens ; loin de faire obstacle
urbains, qui tend à créer et à accroître le chômage à l'industrialisation inévitable, et d'ailleurs souhaitable
dans les métiers concernant le costume (tisserands et dans de nombreux secteurs, la modernisation technique
de l'artisanat doit marquer entre les deux formes
babouchiers, par exemple). d'économie (artisanat et industrie) l'indispensable tran-
Aussi bien l'artisanat, dans un certain nombre de sition.
B. Echanges intérieurs
Inscriptions au registre du commerce
,-
1
C 0 M'M E R ç A N T S SOCIETES
ANNEE ET TRIMESTRE 1 1
---
Etran· 1 Maro- 1 Total Fran- Et.ran- Maro- Total
Français 1 gers gères caines
~~ çaises 1
1 1 1
Inscri ts cn fin d'année (1)
1938 - au 31 décembre .. , . 10.045 4.426 3.285 17.756 740 183 1.641 2.564 1
1946 - » ....... 17.147 7.594 10.389 35.130 864 245 3.782 4.891
1947 .- » ....... 19.1.13 ' 8.192 12.651 39.!J56 1 889 253 4.900 6.042
1948 - » ........ 20.480 8.623 14.615 43.718 S99 261 6.386 7.546
1949 - » ........ 21.656 8.991 16.057 46.704 913 283 7.755 8.951
1950 - » ........ 22.812 9.368 17.251 49.431 1 934 295 8.696 9.925
Inscript.ions nouvelles
1938 _ moyenne trimestri elle » » » 450 » » » 42
1948 - » » » » »' 1.206 » » » 399
» » 465 135 426 1.026 9 6 384 399
1949
1950
-
- » » 438 155 306 908 6 4 273 283 ,
1951 - » » 474 137 400 1.011 7 4 357 368
1{)50 _ 2 e
trimest.re ........ 332 134 253 719 6 3 325 334
1950 - 3e trimest.re ........ 4H 123 307 844 10 3 207 220
1950 - 4e t.rimestre ........ 457 172 307 936 6 4 251 261
1951
_ 2e trimestre ........ 552 138 453 1.143 10 5 379 394
1951 _ 3e trimest.re ........ 386 1 j!! 366 8M 2 6 32!J 337
1951 _ 4e t.rimestre ........ 470 150 329 U49 G 1 308 316 1
lM M E UBL ES
FONDS
de commerce Bi ens urbains
ANNEE ET TRIMESTRE et suburbains Bien ruraux Ensemble
--
Nombre Valeur Nombre Valeur Nombre Valeur Nombre Valeur
Faillites, hypothèques
-
1
Ouvertures de Hypothèques Mainlevées
ANNEE ET TRIMESTRE Protêts -
\
1
, faillites liq. judo Nombre Valeur Nombre Valeur
millions millions
de frs de frs
1938 - moyenne trimestrielle ....... 9 3 » 397 24,8 612 31,7
1947 - » » . ..........
~ 3 - 580 514 263,3 519 92,7
1948 - » » ........... 8 2 838 538 413,1 500 123,8
1949 - » » .............. 9 2 1.419 661 679,1 575 175,3
1950 - » ) .............. 19 7 2.377 701 912,0 616 278,0
1951 -
_ 2e
» » ........... 23 5 2.627 727. 1.249,9 587 442,5
1950 trimestre ....................... 16 11 2.308 741 937,7 599 282,3
1950 - 3e trimestre ..................... 17 3 2.567 632 970,5 475 265,0
1950 - 4e trimestre ......................... 29 14 2.577 732 862,2 457 312,9
1951 _ 2e trimestre ....................... 29 2 2.654 773 1.372,4 579 505,2
1951 _ 3e trimestre ...................... 19 4 2.718 (H2 1.088,6
_ 4e 528 411,8
1 1951 trimestre .......................... 17 4 2.482 704 1.280,4 620 4268
TABLEAU II
EVOLUTION DES INSCRIPTIONS ANNUELLES D'HYPOTHEQUES. DEPUIS 1947
, Si Ùl croissance, en valeur, que ces chiffres révèlent Elle apparaît mieux encore à l'examen comparatif
"" difficilement appréciable en raison des fluctuations des résultats trimestriels au cours de ces cinq dernières
nétaires, la progressi.on. cons.tante du nombre des
..JI
;Plo.'.
années.
~othèques est assez slgmficatlVe.
TABLEAU III
N 0 M B H E V AL E U R (millions de fl'anes)
Années
l'e' trim. 2""e trilll. 3'me triln. 4,me trim. fer trim. 2 me trim. 3 me trim. filme lrim.
-----
1947 ..... ·i93 54R 513 500 236,7 252,2 270,6 203,5
1948 ..... 527 602 454 570 351,1 408,2 365,8 527,2
1949 ..... 693 612 621 718 562,4 665,2 705,1 783,5
1950 ..... 73fl 7-'11 632 732 877,4 037,7 970,4 862,1
1951 ..... 817 773 612 70 fl 1.258,2 1.372,4 1.088,5 L280,-'I
. Alors que le nombre d'hypothèques consenties au L'augmentation enregistrée en 1951 est un signe
COurs de l'année 1951 accuse, comme on l'a noté, un évident de l'effort entrepris et poursuivi en matière
lllouvement décroissant, arrêté en fin d'année, on cons- de logement.
tate que, depuis 1947, il-n'a cessé de progresser, d'année
en année, pour atteindre, au premier trimestre 1951, b) Ayj-iculture :
un chiffre encore jamais égalé. Les prêts consentis 'en faveur de l'agriculture revê.
On ne peut sans doute s'attarder, par ailleurs, sur tent une importance plus grande que ceux destinés à
l'êvolutjon de la valeur moyenne trimestrielle d'une la construçtion, et portent, cette année, sur 847 hypo-
hypothèque, en raison des fluctuations monétaires inter- thèques représentant 1.654 millions de frs.
venues depuis 1947 ; sa progression cependant, telle
Ils marquent, cependant, par rapport à l'année
qu'elle apparaît au tableau ci-après, mérite d'être consi-
dérée car elle est influencée, dans une certaine mesure, dernière, un léger recul en ce qui concerne le nombre
(847 au lieu de 910), et une augmentation sensible des
par c'elle du nombre d'inscriptions. -
valeurs (1.654 millions contre 1.076,4 millions de frs
-C'est au quatrième trimestre de 1951 qu'elle atteint en 1950).
son niveau le plus élevé. La valeur moyenne d'une hypothèque de cette caté-
gorie est donc passée de 1,;1 million de frs, en 1950, à
1,9 millions de frs, en 1951. Sous réserve de la part
TABLEAU IV imputable aux fluctuations monétaires, on est en droit
de penser que l'importance réelle des prêts consentis
EVOLUTION DE LA VALEUR dans ce domaine a ainsi augmenté.
. MOYENNE TRIMESTRIELLE
D'UNE HYPOTHEQUE DEPUIS 1947 II. - MAINLEVEES
(En millions de francs) 1" CONSIDERATIONS GE,NERALES.
a) Au cours de l'année 1951.
Années l'er lrim. 2'me trim. 3,me·trim. 41D1e trim.
On enregistre pour le nombre et la valeur des
mainlevées un mouvement identique à celui constaté
pour l'évolution des hypothèques.
1947 ., . 0,4 0,4 0,;) 0,5
1948 ., . 0,6 0,6 0,8 0,9 Le nombre des mainlevées, en effet, après avoir
diminué jusqu'au 3 me trimstre, reprend sa progression
1949 ., . 0,8
1,1
1
1,2
1,1 1
au 4"'" trimestre, tandis que le mouvement des valeurs
1950' .,. 1,5 1,1
1951 .' . 1,5 1,7 1,7 1,8 est moins uniforme, puisqu'il progresse jusqu'au 2 me
trimestre, qu'il décroît ensuite, pour reprendre sa pro-
gression au 4 me trimestre, retrouvant alors le chiffre
2° EXAMEN PARTICULIER DE CERTAINES du début de l'année.
CATEGORIES D'HYPOTHEQUES.
Parmi les hypothèques souscrites, deux catégories
méritent une attention particulière : celles. garantissant TABLEAU V
des ouvertures de crédit ou des prêts destinés à la cons-
truction d'immeubles urbains, et celles garantissant des MAINLEVEES INSCRITES
ouvertures de crédit ou des prêts consentis à des AU COURS DE L'ANNEE 1951 (par trimestre)
agriculteurs.
a) Construction : VALEUR
Sur 2.906 hypothèques inscrites en 1951 et repré- 'l'HlME8TRES NOMBHE (millions
sentant 4.999,5 millions de frs, 640 concernent des prêts de francs)
:destinés à la construction d'immeubles urbains.
Leur montant s'élève à un total de 1.455,8 millions fer .. ....................
de frs. 621 426,2
1
2 nlt• ....................
". 579 505,1
L'année précedente, 468 hypothèques de cette natu- 3'me ...................... 528 -'111,7
re seulement, sur un total de 2.844, avaient été inscrites 41mc ...................... G37 426,7
pour une valeur de 927,6 millions de frs. 1 1
108 BULLETIN E CON 0 M IQ U E ET S 0 CI A L DU MAR ot
Cependant le commentaire de l'évolution des main-" . à l'occasion de leurs échéances, ou d'une diminution dei
levées appelle certaines remarques préalab:es. échéances à cette époque.
Si les hypothèques sont le reflet des mouvements , D'autre part, les remboursements effectués, le son~
du crédit avec garantie immobilière, puisqu'elles révè- généralement, par fraction et périodiquement ; mais la
lent le nombre et la valeur des prêts consentis dans ce mainlevée de l'inscription hypothécaire n'est prise qut
domaine du crédit, les mainlevées des inscriptions hypo- lorsque la libération du débiteur est totale. .
thécaires ne peuvent indiquer, par contre, ni la situa- Ainsi, la statistique des mainlevées exprime bi...
tion financière des emprunteurs, ni les mouvements des l'importance des libérations réalisées, mais ne révèle
remboursements effectués. pas le mouvement des remboursements effectifs.
Indépendamment du fait que les mainlevées n'ex-
priment pas toujours des remboursements de dette Dans l'appréciation de l'importance de ces libéra-
puisqu'aussi bien une renonciation du créancier peut tions, et notamment dans leur comparaison avec lell
entraîner une mainlevée de sa part, le nombre et la hypothèques, il convient, par ailleurs, de tenir compte
valeur des remboursements effectués ne peuvent pas de l'antériorité des hypothèques auxquelles les main-
être considérés comme résultant d'une amélioration de levées de réfèrent.
la situation financière du débiteur, puisqu'ils sont la Commè ces statistiques n'indiquent pas, pour les
conséquence de l'exécution d'une échéance prévue dan~ mainlevées, la date de .référence des hypothèques cor-
l'acte de prêt. respondantes, on est réduit à comparer, pour une même
Les remboursements anticipés des échéances peu- . année, des remboursements à des prêts consentis à des
vent sans doute avoir une influence sur la statistique époques différentes.
des mainlevées, puisqu'ils provoquent une augmentation Compte tenu de ces considérations, l'examen dU
imprévue du nombre et de la valeur des, mainlevées (2), tableau V montre qu'au cours de l'année 1951 le noJllo'
mais il faut bien reconnaître que ces remboursements bre de libérations enregistrées a diminué constamment,
anticipés constituent l'exception. sauf au dernier trimestre.
Quoi qu'il en soit, la statistique des mainlevées, Le mouvement des valeurs, qui n'a pas suivi la
telle qu'elle est établie, ne permet pas de discerner, même courbe, laisse supposer <lue l'importance des prêt&
lorsqu'elle accuse une augmentation en nombre ou en remboursés n'a pas été le même au cours des quatre
valeur, s'il s'agit de remboursements prématurés ou trimestres.
tout simplement d'une augmentation des échéances à
l'époque considérée. . La valeur moyenne d'une mainlevée pour chacun
des trimestres considérés ressort" en effet, à 0,6, 0,8,
Elle ne permet pas plus de savoir, lorsqu'elle accuse 0,7 et 0,6 millions de frs.
une diminution, s'il s'agit de défaillance d'emprunteurs
Les remboursements effectués paraissent donc avoir
trait au petit et moyen crédit.
(2) Le remboursement anticipé est d'aUleurs contraire 11
l'.. sprit \Il{'"ll' (lu prêt hypothécaire, qui doit normalement per-
IIll'ttre au prl'Wur de placer ses capitaux pour une llério<le b)' far rapport aux années antérieures.
r..lllti\"eml'nt 10nl;l1e·; et, si la règlementatlon marocaine est
moins sé"èr., que celle de France il. ce sujet, il est de coutume Tandis que le nombre des I1lainlevées est variab1&
"epeudant de pré"olr, dans les actes de prêt, des clauses de d'une année à l'autre depuis 1947, la progression de
style pénalisant le débiteur qui, en se libérant prématurément, leur valeur est constante, ainsi qu'il ressort dû tableau
risque d'empêcher le capital!><te de remployer ses fonds dans
de bonnes conditions. VI ci-après
TABLEAU VI
EVOLUTION DES INSCRIPTIONS ANNUELLES DE' MAINLEVEES DEPUIS 1947
TABLEAU VII
EVOLUTION DES INSCRIPTIONS TRIMESTRIELLES DE MAINLEVEES EN 1950 ET 1951
19 5 0 1 9 5 1
Valeur Valeur
1 Nombre (millions Nombre (millions
de francs) de francs)
for trimestre • • °.° • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • 731 251,8 621 426,2
2'mo » ................................... 599' 282,2 579 505,1
3'mo » ••••••••••••••••••••• 'O'O .... 'O'O'O.'O ••• 475 265,0 528 411,7
1 4 1lne
» 'O ..................................... 457 312,9 637 426,7
"BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 109
'2° EXAMEN PARTICULIER DE CERTAINES CA- sauf pour l'année 1942 qui accuse une augmentation en
TEGORIES DE MAINLEVEES. pleine période de diminution.
Il paraît possible d'interpréter ces mouvements, en
L'effort général en faveur de la construction d'im- imputant à la crise économique, qui sévissait à cette
meubles urbains est encore trop récent pour que le époque, la chute du crédit hypothécaire enregistrée de
-eontrôle des mainlevées concernant les prêts hypothé- 1932 à 1937 ; la reprise constatée en 1938-1939, semble
eaires consentis à cet effet, puisse présenter quelque être due au .désir· des capitalistes de placer leur agent
'intérêt. dans le seul secteur présentant une sécurité suffisante
Il n'en est pas de même en ce qui concerne l'agri- à cette époque ; la chute enregistrée de 1940 à 1944 est
-culture au titre de laquelle 683 mainlevées ont été normale en raison de la guerre et de la mobilisation ;
-demandées cette année, pour une valeur de 420 millions, l'anomalie constatée dans les valeurs en 1942 paraît
œntre 570 mainlevées l'année dernière, pour une valeur provenir de la nécessité où s'est alors trouvé le Maroc
1le 295 millions. de vivre sur lui-même après. la séparation de la métro-
pole, et de développer toutes ses activités au moyen
du crédit notamment ; enfin la croissance constante de
III. - EVOLUTION DU CREDIT 1945 à nos jours est certainement liée au développe-
HYPOTHECAIR~ DEPUIS 1932 ment économique actuel du pays.
En dépit de cet essor très net du crédit hypothé-
pour permettre de mieux saisir la nature de l'évo- caire et de l'économie marocaine, on peut s'étonner de
lution des hypothèques et des mainlevées, on s'est constater que le nombre de prêts consentis en 1951 est
attaché dans l'étude sommaire qui précède, à limiter cependant inférieur à celui enregistré en 1934 et au
la com~araison des résultats de l'année 1951 à ceux des cours des années antérieures.
-quatre années antérieures. Peut être en faut-il chercher la cause dans la dimi-
Il n'est pas cependant sans intérêt d'avoir un bref tion, et même l'àrrêt, par rapport à 1932 de la coloni-
aperçu sur cette évolution depuis 1932. sation européenne, et aussi dans le fait que l'instabilité
Le tableau ci-dessous donne les résultats annuels internationale et monétaire n'est pas aujourd'hui de
-enregistrés depuis cette date jusqu'en 1951. nature à favoriser l'épanouissement d'une activité basée
essentiellement sur la confiance et la sécurité. Il faut
encore noter que le développement économique actuel
TABLEAU VIII du Maroc est dû à un apport de capitaux extérieurs
beaucoup plus qu'au crédit.
Il n'en reste pas moins que l'évolution du crédit
HYPOTHEQUES ET MAINLEVEES hypothécaire, depuis 1945, reflète une situation saine.
INSCRITES DE 1932 A 1951 En ce qui concerne l'évolution des mainlevées, on
ne peut manquer de remarquer la régularité du mou-
vement que dessine leur nombre (ce qui caractérise une
NOMBRE VALEUn situation saine de la part des débiteurs), et une aUg"-
(millions de francs) mentation de ce nombre en période de crise ou de
Années guerre (ce qui est normal, les échéances étant plus
brèves à ces époques).
Hypo- Main- Hypo- Main-
thèques levées thèques levées *
--- **.
1932 5.620 2.471 441 154 Pour l'année 1951 plus particulièrement, l'examen
1933 4.399 2.660 341 157 de l'évolution des hypothèques et des mainlevées, permet
3.459 2.3Pl 244 134 de penser que le crédit hypothécaire marocain a conti-
1934 nué sa marche ascendante.
1935 2.717 2.180 123 102
1936 2.666 1.947 111 90 Ce développement est incontestablement influencé
·1937 1.552 2.027 78 96 par l'essor de ce pays.
1938 1.589 2.H8 99 127 Il repose essentiellement sur l'importance et sur
1939 Lï89 2.206 125 132 la sécurité de la garantie immobilière du créancier. La
1940 1.576 3.039 116 231 valeur nominale des immeubles augmentant avec les
1941 1.474 3.897 111 360 dépréciations monétaires, le gâge acquiert, de ce fait,
1942 1.162 3.3iR 130 360 une solidité plus grande.
1943 737 2.G8'; 105 229
1944 535 2.518 92 207 Mais la dépréciation monétaire, qui a entraîné un
1945 915 2.037 144 197 renforcement de la garantie hypothécaire, a également
, 1946 1.454 1.998 460 263 des conséquences défavorables pour le crédit en général,
1947 2.054 2.07G 1.053 371 et notamment pour le crédit à moyen ou long termé,
, 1948 2.153 2.001 1.053 495 particulièrement courant en matière d'hypothèques, ce
qui expliquerait les fluctuations constatées dans les sta-
, 1949 2.644 2.298 2.716- 7!H
1950 2.844 2.262 3.648 1.1 j 2 tistiques précédentes, les capitalistes hésitant à consen-
1951 2.906 2.365 5.000 1.770 tir, en période de dépréciation monétaire, des prêts qui
leur seront remboursés en une monnaie à pouvoir
d'achat amoindri.
. En ce qui concerne les hypothèques, on constate Ces fluctuations et ces hésitations n'ont cependant
que leur nombre a accusé une diminution constante pas arrêté l'évolution du crédit hypothécaire ellregistré
jusqu'en 1937, pour progresser au cours de 1938 et 1939, depuis 1945 et surtout depuis 1947, et, d'autre part,
·et décroître à nouveau de 1940 à 1944 ; 1945 marquant l'importance des remboursement effectués au regard d"
le point de départ d'une nouvelle progJ;ession qui ne la valeur des prêts consentis, révèle le maintien d'un
;.S'est pas interrom:Que depuis. climat de confiance.
Le mouvement des valeurs est d'ailleurs identiques, G. G.
110 BUL LET IN 1
ECO NOM IQU E ET SOC IAL DU MAR Oè
57 135 932
1951 - 2 e• trimest re 193 407
1951 - 3e trimest re 128 303
45 781 - - 52 106 1.082
23 100 2 3 38 84
1951 - 4e trimest re 159 301 316
38 210 - - 49 110 401
ENS EMB LE
1949 - moy. trim.. 334 1.502 159 3.365 4 11 52 182 4.674
1950 - » 285 1.644 142 3.156
1951 - 4 28 63 348 4.424
» 357 1.719 136 3.246 4 45 65 226 4.696
1950 - 2" trimest re 324 3.027 170 3.140
1950 _ 3e trimest re 4 46 69 706 5.415
1
222 899 125 2.9[3 4 11
1950 _ 4" trimest re 274 1.242 55 194 3.607
126 4.360 8 55 75 361 5.186
1951 _ 2e trimest re 397 1.542 149 3.926 5 32
1951 - 3e trimest re 277 1.495 64 214 5.222
102 2.657 3 13 50 161
1951 - 4e trimest re 335 2.131 165 4.081
3.978
2 8 70 338 5.866
c. E c ha n 9 e s e x t ér i e urs
1° LE COMMERCE EXTERIEUR
Le commerce extérieur d'Afrique du Nord
1951 - 3 e trimest re ....... ....... ...... 275 635 1.801 1.251 1.965
,1 630 201
1 1951 - .le trimest re ....... ....... ...... 708 1.316 852 1.611
1
624 1.753
1
million s de francs .
1938 - moyenn e trimest rielle ....... .... 1.249
1949 769 546 1.410 338 378
- » » 32.411 10.592 25.831)
1950 - » »
o •••••••••
22.182 6.849 11 13.379
....... ... 37.949 12.803 1 28.808 27.23G 9.382 16.494
j 950 -_ 2e trimest re
3 e trimest re
o ••••••••••••••••••
35.42G 14.117 26.672 24.6G2 8.924 15.057
H)50 • • • • • • • • • • • • • • • • 0,.' 31.039 10.905 28.889 25.940 10.471l 14.546
1950 - 4 trimest re
1
'
....... ....... ..... 48.451 15.351l 31.142 35.707 8.351 20.242
EI51 - 2" trimest ro 48.19'1 18.833 43.538
o ••••••••••••••••••
33.614 11.945
1951 - 3' trimest re ....... ....... ..... 48.31l3 12.99G 48.424 24.277 6.301
25.928
20.540
1951 - 4 e trimest ro ....... ....... ..... 41.31l2 23.703
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC III
.. • De même que les résultats du gme trimestre (1) ques points seulement le chiffre auquel elles étaient
~saient l'aggravation saisonnière des échanges com- alors parvenues.
'!lrerciaux au cours de la période estivale, ceux du Ainsi se confirme l'évolution, déjà signalée" des
taatrième e.nregis~rent, le redressement habituel aux échanges extérieurs marocains que traduit bien la cou-
derniers mOlS de 1 annee.
vertu7'e en valeur des importations par les exportations.
Cependant, si les importations conservent, en dépit Dès le deuxième trimestre de cette année, en effet,
de leur diminution par rapport à celles enregistrées un recul sensible avait pu être observé (60' % contre
au cours des deux trimestres précédents, un niveau 65 % pour le l'r trimestre) alors que les deux premiers
SUpérieur à celui de 1950, les exportations ne marquent trimestres de 1950 s'étaient établis à un niveau cons-
pas une haucse très importante et dépassent de quel- tant ; puis le creux de l'été a été plus marqué que
--------
1.1 0
(1) Cf. Bulle/in ('co/lomiqllc
01, .s-me triulPstrp. p. t.il0.
a 8oci"l du Mal'f)c, "01. XIV,
l'an dernier (maximum antérieur plus haut, niveau
inférieur plus bas) ; enfin, la reprise terminale est
moins nette qu'en 1950.
TABLEAU 1
-_._-~----~---~---
~.~---~--
--
--~._-_.-
Le tableau II ci-après met d'autre part en évidence chandises importées et exportées, leur rapport
les principales caractéristiques de ce quatrième et traduisant cependant une nouvelle amélioration
dernier trimestre : du taux de l'échange.
1 ° recul des importations, particulièrement net Il s'ensuit une contraction très sensible du déficit
pour les arrivages de l'étranger qui passe de 27,9 milliards au sm. trimestre à 17,7 mil-
liards pour les, trois derniers mois de l'année.
2° reprise des exportations, surtout marquée vers Le solde du compte d'opérations qui avait fléchi de
la zone franc ; près de 6'milliards de francs au sm. trimestre ne s'est
3° maintien de la disparité des prix entre les mar- abaissé que de 3,9 milliards au cours du dernier.
TABLEAU II
- - d'échange
~
1
P E R 10 D E IMPORTATIONS 1 RX!'UJlTATlO;,\['; (le)
,-------------_.,,----- Importation 1 Exportation -
--------- ----- --"-"---'--~---
100 en 194!J
l Etranger
1
100 en 1!H9
1
1950 - e
3 trimestre 11() 120 115 1'63 102 05 0,02
1950 - 4e trimestre lH 108 135 213 104 112 1,08
1951 - 3 e trimestre 157 ID4 117 130 119 131 1,10
1951, - 4 e trimestre 132 143
1
131 1H 121 135 1,12
112 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU
En ce qui concerne les pays d'échanges, les faits - ensuite, la reprise de nos expéditions vexa
marquants sont : l'Allemagne Occidentale (2 milliards de franCS
contre 1,2 en moyenne pour les trois premierll
- d'abord, et surtout, le fléchissement de nos trimestres), nos achats en ce pays ayant, d'autrt
envois vers le Royaume-Uni (d'une moyenne de part, poursuivi leur progression (989 et 579 mil-
3,5 milliards de francs pour les 9 premiers mois, lions pour les mêmes périodes).
ils tombent à 1.671 millions de francs au cours
des 3 derniers) ; R. B.
L'année 1951 est d'abord caractérisée par un déve- premlere année où le trafic atteignait une ample1lJ
loppement important des échanges extérieurs. Le poids égale à celle d'avant-guerre, et avoisine le triple deS
total des marchandises échangées durant cette année maxima enregistrés précédemment (en 1929, à la veiIlt
s'est accru de 18 % par rapport à l'an passé. Il repré- de la grande crise mondiale, puis en .1939).
sente maintenant plus du double de celui de 1946,
TABLEAU 1
EVOLUTION GENERALE DU COMMERCE EXTERIEUR
(Résultats provisoires pour l'année 1951)
1 p nID s VALEU fi
,
ANNEES
Impor- Expor- Pro- Impor- ExpM-
tations tations Total gression tations tations .\ Total
1 1 1
milliers de tonnes % millions de franc'·s
1929 (J"rmax.) 1.021 2.319 3.340 » 2.548 1.233 3.781
1939 (2' max.) 846 3.144 3.990 » 2.256 1.778 4.034
1942 (minimum) 392 952 1.344 » 3.049 2.065 5.114
1946 .......... 1.192 2.981 4.173 » 17.529 10.395 27.924
1947 .......... 1.418 4.163 5.581 34 33.383 18.323 51.706
1918 ........... 1.640 4.449 6.089 9 74.801 37.232 Il2.123
1940 .......... 1.732 5.392 7.124 17 103.321 53.515 156.836
1950 .......... 1.836 5.08S 7.824 10 115.233 66.403 l81.636
1951 .......... 2.334 6.923 9.257 18 150.680 87.159 24G.839
L'évolution progressive qui se manifeste avec régu- Cette amplification des importations est normale
larité depuis la fin des hostilités s'est donc poursuivie ; pour un pays dOnt l'expansion démographique, l'éléva-
mais en même temps, de nouveaux phénomènes sont tion du niveau de vie et le développement économique
apparus qui confèrent à l'année 1951 une physionomie ne cessent de s'affirmer. Peut-être son ampleur tient-elle
assez particulière. aussi, en partie, aux tendances inflationnistes qui sévis-
D'une part, les importations ont augmenté dans sent dans le monde depuis la guerre de Corée, et égale-
de plus fortes proportions que les exp()rtations ; d'autre ment, ,sans doute, aux achats faits sur place pour la
part, le déficit avec l'étranger s'est sensiblement accru. construction des' bases aériennes et par le personnel
affecté à ces travaux.
1. - IMPORTATIONS
La progression des importations, constante jus- 1° Produits (1).
qu'ici, a été marquée, cette année, par un bond très Ce sont, en effet, les matières premières et demi-
important. produits (spécialement ceux destinés à l'industrie) qui
L'indice du volume révèle un accroissement d'en- accusent la plus forte progression, soit 37 0/0. Parmi
semble de 24 0/0, contre 7 % seulement l'an passé, eux, citons le ciment, qui passe de 244. à 444.000 t0n-
celui-ci ayant surtout affecté nos achats à l'étranger. nes (2), les fers et aciers, les bois, les fils et câbles-
électriques, dont l'accroissement des arrivages procèd$
TABLEAU II des mêmes causes. Pour les lubrifiants, leur utilisation
plus intense correspond à la mécanisation de l'économi&
INDICE DU VOLUME DES IMPORTATIONS marocaine et à l'augmentation de son parc automobile.
(Base 100 .en 1949) Viennent ensuite, à égalité (+ 26 0/0), les bieM
, d'équipement et les biens de conso1nmation autres qu'ali-
i mentaires. .,
ImporLa- DONT
1 Dans les premiers, la plus grosse part (+ 18 0/0)'
Années tion~ est prise par l'équipement industriel (chaudières, ma-
1
totales
Franee Etranger
! -
(1) Cf. Ci-après. tableau VIII : Importations et eAporta-
tions par groupements d'utilisation, et tableau X : PrincipaUX
1
produits Importés au cours des années 1\J50 et 1951.
194.0 ..... 100 100 tOO 1 . (2) Les progrès de la construction ont été, cette année~
très nets. J:,a superficie des autorisations de bâtir a dépassé de
1950 ..... 107 t09 t07 (iO % celle de 1-950 ; l'édification des puissants barrages, actuel-·
lement en cours, ainsi que des bases aériennes, a dO pal' ailleurtl;
1951 .... . 131 126 147 1 absorber une certaine fraction de ces importants apports.
GROUPES .DE PRODUI
~EXPORTATIONt>
1 > Energle_Matre5premn?5_Equlpt - Denrées olres-Autr-es pr
••• 0
114 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR Ol
Maroc. C'est ce qui explique la quasi-fixité du total de à cet égard l'Espagne, la Finlande, la Pologne ~
nos ventes à l'ensemble des pays participants (8), l'Egypte. Le Japon, par contre, qui nous avait achetl
malgré les progrès sensibles des expéditions vers l'Italie en 1950 pour 250 millions de marchandises, disparall
(plus que doublées par rapport à 1950) les Pays-Bas, cette année.
la Suède et, quoique dans une moindre mesure, vers Mais c'est la zone francs, nous l'avons dit,. qUI'
l'Union Belgo-Luxembourgeoise. e.nregistré la 'pro~ression la plus spectaculaire (15 ~.
La zone dollar a évolué favorablement, puisque le lIards de bom, SOIt 50 0/0). La France en absorbe Il,
chiffre de nos ventes y a doublé (2.721 millions contre le reste se trouve réparti surtout entre l'A.O.F;
1.396 millions) sous l'influence des importantes expé- l'Algérie.
ditions de produits miniers (manganèse et plomb), de
liège et de sardines effectuées aux Etats-Unis. (8) Lf>s exportations totales sur ces pll~'S (nutres que œil
ùe la zone franc et de la zone sterling) se sont en effet élevêelo
La zone sterling accuse un accroissement de 3 mil- en valeur, à 20.277 millions de francs contre 19.388 milliolll
liards, imputable' au Royaume-Uni, dont le fléchisse- {'n 1950. Par contre, les importations en provenllllce de ces Pal'
ment n'a commencé à se manifester qu'au cours des sont passées de 10.664.000.000 de frs à 20.289.000.000 en 19liL
permettllnt Ilinsi à ces échanges d'atteindre un « éqnilibre qua'
derniers mois de l'année (9), mathématiquf> », comme J'expose justement la note de docu......
La position des « divers » s'est également amé- tation de la division du commerce et de la marine marchaD4I
(n 0 88, 1 er février 1952).
liorée dans l'ensemble. On note un gain de. plus de (\1) Cf. Slllll'Il :' LI' commerce f>xtérieur au cours du qnatrlf-
1 milliard de francs (4,7 contre 3,5), Citons, notamment, me trimestre 1951.
POIDS
3:
-0 2000 2000
0
Al
-l
>
::!
0
Z
IJ> 1000 '000
1000 1000
2000 2000
l'Tl
x
~
a
:0
-1
l>
-l 3000 3000
(5
z
(J)
4000 4000
5000 5000
0000 6000
7000 7000
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 117
VALEUR
IBO Milliards de francs 180
170 17 0
16 0 '60
150 150
140 140
130 130
120 120
LEGENDE
110 110
Colonne noire 100 100
FRANCE
YO 90 VI
Z
o
Colonne hachurée 80 80 1-
<l:
t--
ITRANGER 70 70 0:
o
Cl.
~
60 60
Colonne blanche
TOT A L 50 50
40 40
30 30
20
ID tO
10 tO
20 20
30 30
V\
40 40 Z
0
50 50 1-
15-
0:
60 60 0
0-
X
UJ
70 70
80 80
90 90
100 100
118 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR oC
TABLEAU IV TABLEAU VI
<:!loctlO
1951 0< 0< ÇQ ;>0<0..0-
118 128
o ••••••• ••• •• • •
l S
...... R
~ ;:lS
0._
U
~
al
INDICES OFF/CIELS DES PRIX DE GROS Sur ces 24 milliards, et comme l'évolution des indi-
(Base 100 en 1939) ces du volume le laissait prévoir, la plus grosse part
(soit un peu pus de 14 milliards) correspond au déficit
sur l'étranger qui absorbe pourtant une part moindre
Produits Produits' que la France de nos échanges globaux (12).
ANNBES importés locaux
Si le déficit avec la zone dollar ne s'est pas sensi-
blement aggravé (13), et si le solde créditeur avec la
1949 o •••••••••••••• 2.444 1.984 zone sterling (14) est demeuré à peu près stationnaire.
1950 ............... 2.614 2.0g6 on constate une très nette modification de la balance
1951 ............... 3.088 2.555 avec les autres pays étrangers. '
Variation 1951-1950 + 18,1 % + 22,5 % D'une part, en effet, un équilibre à peu près parfait
s'est établi pour les échanges avec les pays participants
à l'O.E.C.E., substituant ainsi un léger déficit (- 12
b) Ces variations de prix, dont le résultat a été millions), au solde très largement positif de l'an der-
de valoriser plus fortement les exportations que les nier (+ 8,7 milliards) ; d'autre part, pour les pays
importations, ont influencé favorablement la balance rangés sous la rubrique « divers », le solde négatif
commerciale du Maroc en freinant l'aggravation engen- a doublé, passant de - 3,7 milliards en 1950, à - 7:1-
drée par les variations en volume. L'accroissement du milliards en 1951.
déficit de la balance commerciale aurait donc été encore Enfin, avec la zone franc, où la France métropo-
plus important si le renchérissement des produits avait litaine occupe toujours une place prépondérante,. le
été également marqué aux importations et aux expor- déficit total s'est accru d'environ 10 milliards de francs.
tations, et, s,urtout, si cette hausse des prix, avait été, encore que le pourcentage des achats dans cette zone
comme en 1950, plus forte aux importations qu'aux représente (avec 102,2 milliards de francs d'importa-
exportations (11). tions contre 78,5 milliards en 1050) 64 'Ïo des impor-
tations totales du Maroc contre 68,1 % en 1950, et que
3° Balance. les exportations sur cette zone (45 milliards contre 30,8
milliards en 1950) aient atteint en 1951 un pourcentage
Quoiqu'il en soit, le déficit s'établit provisoirement supérieur à c,elui de l'année précédente (51,7 % contre
pour cette année à 72 milliards et demi. S'il ne faut 46,5 %) (15).
certes pas s'hypnotiser sur le chiffre absolu de ce déficit,
beaucoup plus apparent que réel, en raison notamment
de la sous-estimation' des exportations, il traduit cepen-
dant un accroissement de près de 24 milliards de frs
(23.691 millions) sur celui de l'année dernière, qui, lui, (12) !)!).;;5:1 millions de francs contre 147.28G millions.
a toutes chances de correspondre approximativement à (1::) Le déficit ,n-ec cptte zone est lmss/! de Hi milliards en
1950 il 17 milliards en 1U;;1. Si lcs importations ont augmenté
la réalité. de :1.4 milliards par rllvport il 19i"iO. les exportations se sont
D'autre part, malgré l'évolution, déjà signalée, des en effet, accnl"S de l,:; milliard. La part de. la zone dollar danS
le total des importations marocaines a cévendant diminué, pas-
prix, la couverture des importations par les exporta- sant de 14,il % à 12,4 %,. tandis que celle des ventes s'est
tions recule de 58, en 1950, à 55 %, cette année, pour élevée dé 2,1 % il 3,1 % (cf. Note de documcnta.tion de Jj
division du commerce et ùe la marine Dlurchnnde, nO 88 du 1 er
atteindre un niveau identique à celui de 1947, supérieur f/!vrier 1!H'i2).
à celui des années 1948 et 1949. (14) Ce solde créditenr s'est l/!gèrement élevé passant de 8.8
milliards, en 1950, à f) milliards, en 1H.'1 en raison surtout de
son augment.ation av~(~ le Royaume-Uni.
La part de la zone sterling, dans l"..nspmble des Importa·
tions, se situe, en 1951, à :-\,a 0/0, contre 2,1 0/0, ~n 10;;0 (repJ+
sentant ;;,:1 milliards de francs, l'n 1H.'1, :lU lieu de 2,4 t'n
(HI) Cf. Ci-après la note sur l'évolution des prix au Maroc, 1950) ; par contre, en dépit d'une hausse, en vall'ur absolue,
infra, *D. - Les prix. .
(11) Eln contre-partie, on peut également penser que si les
des exportations (14,3 milliards contre 11,2 en 10;;0), leur pour-
centage ne rellrésent.. que 1(;,4 % de l"ensembl.. ,l..s ventes dd
vrix des produits export/!s avaient été plus bas, le volnme de Maroc en l!J.ïl, au lil'n de 17 % en 19riO, marquant ainsi leS
nos expéditions aurait été plus important, encore convient-il (lifficultés croissantes pour vendre sur le marché britanniqult
<l'ajouter que cette hausse des prix des produits exportés est (cf. ibidem).
ùûe pincipalement aux prix des produits, miniers. (15) Cf. ibidem.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 119
TABLEAU VII
1 9 5 0 1 \) 5 1
ZONE MONETAIRE
Importa- Exporta- Importa- Exporta-
lions lions Balanee tions tions Balance
Une telle situation ne peut que restreindre le de cette année 1952 où l'on se trouve loin de cetll
niveau général des échanges, et l'on peut craindre que « universalisation des relations économiques» que nolli
le Maroc ne puisse échapper aux fâcheuses répercus- considérions, dans un précédent exposé (20), « si dés\
sions de cet état de choses qui risque de s'étendre, rable par le gage de paix qu'elle représente ». :
d'autres pays se trouvant conduits à suivre une poli-
tique identique à celle des trois premiers. R. BLANC.
C'est dire, d'une part, l'importance de l'effort que
le Maroc devra désormais consentir pour maintenir le
rythme de son commerce extérieur, et, d'autre part, (20) n. Blanc. - Le commerce extérieur du Maroc lin couJi
les difficultés en face desquelles il est placé au début du l or semestre 1051, art. cit. 1
TABI:.EAU VIII
VALEUR 1'1l0l'OHTIONS
(milli(~rs de francs) (Pou rnmtage)
GllOUPEMENT
1950 1951 1950 1 1951
--
\ - -------.
IMPORTATIONS
Energie 6.264.672 8.152.261 5,4 5,1
Matih'es premih'es et demi-pro'duits
- POUl' J'industrie:
EXPOIlTA T l 0 N S
Enel'(]'ie . 685.291 1.136.164 J,O 1,3
Matièl'cs premièrcs et dcmi-profiuits
1
- Pour l'industrie
D'origine industrielle . 25.540.955 34.262.848 33.9 39,3
D'origine agricole . 5.849.935 8.098.000 8,8 9,3
Pour l'agriculture
D'origine industrielle . 56.136 347.828 0,1 0,7
D'origine agricole . 2.325.167 12.741 3,5 3,9,
Moyens d'équipement d'origine industrielle
- Pour l'industrie ,. 136.747 571.962 0,2 0,4
- Pour l'agriculture , , . 22.140 3.397.289 f; E
Produits de consommation
- Durables . 532.601 933.707 0,8 1,1
- Non durables
Pour l'alimentation humaine . 33.579.812 37.145.495 50,ü 42,6
Autres . 673.833 1.252.533 1,1 1,4
Total .. 66.402.617 87.158.567 100 100
B U L LET l NEC 0 NOM l QUE E T SOC l A L D U MAR 0 C 12[
TABLEAU IX
BALANCE COMMERCIALE PAR PAYS - 1950 ET 1951
242 - 368
Uruguay .......................... 3 209 94 92 + 94 - 117
Autres ................................ 398 235 594 211 + 196 - 24
-
Total gt"llél'al .......... 115.233 159.680 66.403 87.159 -48.830 -72.521
122 B U L LET 1 NEC 0 NOM 1 QUE E T SOC 1 A L D U MAR 0 C
TABLEAU X
PRINCIPAUX PRODUITS IMPORTES AU COURS DES ANNEES 1950 ET 1951
P 0 IDS VALEUR
(en t.onnes) (en millions de francs)
PRODUITS
1950 1951 1950 1951
TABLEAU XI
PRINCIPAUX PRODUITS EXPORTES AU COURS DES ANNEES 1950 ET 1951
POIDS VALEUR
(en tonnes) (en millions de francs)
PHODUITS
1950 1951 j950 1951
1 M P 0 R T A. T ION
décembre 1n:)
(1) Source: Supplém ent (série « études» nO 2~) au bulletin mensuel Ile sfnfisfiql le Il'011 fl'e-Mel" (n° <le
française en 19;)0 (S.C.S. et LN.S.E.R .). dans le
des trois pays et la baisse sérieusp de Icurs échanges ions
On notera l'évolutio n parallèle du commerc e extérieur la progr('5;~iOll régulière des importat ions et des eXllOrtat
r(>pri~e des échanges du :Maroc, à partir de cette date, pt
la Tunisie, il est alors sensiblem ent le mème.
de celili de 1n:~S, tandis que, l'our l'Algérie et pour les im
du Nord française (124 o/c par rapport il Hl38 I)our
La progr"Hs ion <le l'ensemb le des échanges de l'Afrique 3~,3 % des importat ions totalf'H dt'" l'A
frifIlle du Nord, coutr€' un' P
rt:>Ilwnt <1tlt' au l'laroe seul, qui réalisp, en l!l:,)O, f"nviron rang dans
de ~O % PIl In:~8. Or, l'Afriquf' du Nord p~t an premif"l' ((,:1 % des qu
totales de l'ensf>lub le nord-afri cain contre un peu nloins quantités et ;,() % (les "aleurs) que les importat ions
tant en ce qui concerne les exportati oIls (8" '70 des franc ».
clans l'ensemb le du commerc e extérif'ur <le la zone « caknlé sp
du « YOIUlne » du COmnH':TC l? extérieur - des trois rmys,
D'après la DIême sou1'cp, le tablf'uu ci-après de l'indice dans les f'xpo1'tat ions sur les pays étrangf'r~, ~(tllrces tIr ~lf'\'is
par aillpurs. n~ttement l'importa nce de la part dn l\Iaroc
DE L·A.F.N.
IKDTCE DU YOLU:\Œ DU C<DDIE RCE EXTERI EUR
(Base 100 en 1(49)
IMPOR TATIO KS 1
PAYS
TOTAL FR
FRANCE ETRANG ER
110 lOf)
Al~érie " . lOG lOS
114 !l1
rfunhde . lOS
Ion lOT
::\1aro<.: .•.•.... ....••.. •
124 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O~
. Le tableau ci-après résume, en valeur absolue et en valeur relative (% des exportations totales d'A.O.F.),
la position du Maroc parmi les clients de l'A.O.F. :
Parmi les principaux produits importés d'A.O.F. total des exportations marocaines. En 1950, elles tota-
811 Maroc, ce sont les arachides, dont les achats étaient lisent 2.720 millions, soit 4,10 'Ïo du total de ces
pratiquement nuls avant guerre, qui ont marqué une exportations.
très sensible augmentation ainsi qu'il apparaît à la Dans le même temps, le tonnage exporté vers
lecture du tableau ci-après : l'A.O.F. passe de 16.288 à 39.757 tonnes.
En appliquant, aux valeurs 1939, le coefficient·
IMPORTATIONS D'ARACHIDE AU MAROC (1) utilisé dans l'étude des importations, il apparaît que
les exportations ont augmenté de 4,27 fois en valeur
absolue.
L'augmentation, en tonnage, n'est que de 2,44 fois,
ce qui montre que le Maroc fournit maintenant à
l'A.O.F. des produits plus coûteux.
Années L'évolution des exportations du Maroc vers l'A.O.
F., au cours des onze dernières années ressort des
chiffres suivants: .
EXPORTATIONS AU MAROC
1938 4.047 5
1939 4.231 2
1940 162 42 25,fJ3
1941 4.022 4.022 100
1942 1.719 1.715 !J9,77
1943 5.386 5.385 100 Année"
1944 24.049 24.04fJ IOO
1945 12.030 12.009 \l(l,75
1946 14.857 14.856 100
1947 13.086 13.086 100
1948 7.629 6.4.56 84,62
1949 11.776 10.509 8fJ,24 Hl30 1.777.874 30.984 1,74
1950 14.825 H.n6 fJfJ,33 J940 2.020.680 57.H98 2,86
1941 2.538.698 98.830 3,89
(1) Outi'P 1", IU'llchide, (qui l'ppréspntent, en lHiiO, l'l'ès (je 1042 2.064.637 113.131 5,117
100 % Iles importations total"s marocaines <le ce pro(luit, et Hl43 1.509.074 IfJ2.529 12,75
86 3 % en va!pur clp l'ensemble dl's fournitures dl' l'A.O.F. an
MÀroc) 5.06:! tonnes (11' grainl'" oléaginenses <li\'erses, valant 1fJ44 2.665.365 68.774 2,58
194 miilions dl' fmuc". H....WO tonne" d'!lnill's (l'aTachillps brntes 1045 3.901.755 124.327 3,18
(valeur : 1 milliard 100 millions de francs) <'t ,!) millions (le 1946 10.3fJ4.844 208.33fJ
francs d'autres hnU"s "égétllles brntes, ont été importées. en 2,00
1950 d'A. O.!". par 1" :\1aroe. A elles seules, ll's imllortations Hl47 J8.322.756 339.416 J,85
d'oléiglneux ou d" !l'urs "olls,/,roduits représentent 4U"ii % d" J948 37.231.812 1.336.535 3,58
l'ensemble des importations <l'A.O.l". au Maroc. jfJ4fJ 53.5J 5.576 1.720.730 3,21
1 IfJ50 66..i02.6J 7 2.720.639 4,JO
II. -' EVOLUTION DES EXPORTATIONS.
Les exportations du Maroc vers l'A.O.F. reprt5 La position du Maroc parmi les fournisseurs de
:sentàient, en 1939, 31 millions de francs, et 1,7 % du l'A.O.F. apparaît à la lecture du tableau ci-après
1 fJ 3 8 1 9 4 8 1 \) 4 \) 1 9 5 0
1
PROVENANCES
Valeur % Valeur % Val"ur % Valeur %
--- --- ._-- --
Tout-es provenances ......... '" 3.254,6 100 38.682,G 100 68.959,4 100 84.340 100
France et Union françai"e (Afrique
du Nord ('omprise .......... 2.22G,2 68,4 28.468,6 71,7 53.605 77,7 64.708 76,7
Afrique du NOI'Cl (Maroc compris) 128 3,9 2.780,8 7 3.77 Il 5,5 5.211 6,2
1
Maroc ......................... 28,8 O,fJ 1.336,5 3,11 1.720,7 2,5 2.720,6 3,2 1
1
126 BULLET'IN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O~
Parmi les principaux produits fournis par le - Les conserves de poissons, principalement lei
Maroc à l'A.O.F. certains méritent, par l'importance conserves de sardines, et, dans une bien moin
des mouvements commerciaux qu'ils provoquent, d'être dre proportion, les conserves de thon.
particulièrement signalés. Les envois de 1938 n'atteignaient que 132 tonne!
Ce sont notamment : (dont 124 pour les sardines et 8 pour le thon). El
- Les sucres (en pains, SCIes, cristallisés, etc...), 1948, ils passent à 653 tonnes (630 pour les sardines
dont le Maroc est devenu le principal fournis- 23 pour le thon), en 1949, à 548 tonnes (533 pour lei
seur pour l'A.O.F. sardines, 15 pour le thon) et, en 1950, à 1.720 tonne1l
chiffre le plus élevé jusqu'ici enregistré (1.696 tonnlll
En 1938, le Maroc a ainsi fourni à l'A.O.F. 10.278 pour les sardines et 24 pour le thon). .
tonnes de sucres représentant 49 % du tonnage des
sucres importés par ce pays. Les légumes frais, qui font l'objet d'exporta
tions régulières vers l'A.O.F. En 1950, lei
Les conditions économiques créées par la guerre, envois ont atteint 2.716 tonnes pour 77 milliOJ!l
ont considérablement troublé ce courant commercial de francs. Il s'agit principalement d'oigno~
qui n'a pratiquement repris qu'en 1947 avec 6.068 de pommes de terre, de tomates et de choux'
tonnes représentant 21,4 % des importations de sucres fleurs.
en A.O.F.
- Les agritmes, qui s'inscrivent, en 1950, pour 3~
En 1948, avec 17.238 tonnes, le Maroc a fourni à millions de francs ; chiffre sensiblement égal
l'A.O.F. 88,4 % de ses besoins. En 1950, les sucres' à celui de l'année précédente. Les oranges de
livrés par le Maroc, représentent près de la moitié consommation représentent la plus grosse part.
(48 %) des achats de l'A.O.F. avec 999 tonnes, puis les mjlndarines (125 tol1'
nes), les clémentines (72 tonnes), les citrons
EXPORTATIONS DE SUCRES VERS L'A.O.F. (62 tonnes).
Parmi les produits alimentaires exportés sur
en
C) w . 0 l'A.O.F. figurent également, pour des sommes impor-
3~~
0,"", •
__w §g;w~
.- >:: ~OU;-
0
'""'
~
Cl
00
~
tantes, les gruaux et flocons de maïs (147 millions) ,les
œufs en coquilles (26 millions), les légumes en conB6f'"
;:S-'
-''''oc)
;j .<;:4 - ~.@ ~< ~ >:: ves, les jus d'agrumes, les vins, les vermouth.
Années .-300< :::
.....;J
HO 00- ~
<:.;,.;~ ... - ;j Cl
0
c'""' wO
"0 .... Enfin une gamme très variée de produits de Z'i1t-
'""'
00)= 0
....... ;j
0,"0 CJ ~
O..~~~~
1-'.8"O<lJ
-'
.... 0 dus trie ou de l'artisanat figure dans les exportationS.
§ ~ ;;.. ~p., Signalons particulièrement les chaussures, les tissus, les
0.,
vêtements à l'usage de la population autochtone et les
1 sous-vêtements
1
1938 ........ 21.002 10.278 49
1939 ........ 16.722 8.419 50,4
1
III. - EVOLUTION DE LA BALANCE COMMER-
19/10 ........ 12.971 4.044 31,2 CIALE.
1!H1 .......... 6.877 2.050 29,8 , Jusqu'en 1941, la balance des échanges avec
1942 ......... 8.422 181 2,15 l'A.O.F. a présenté un solde en faveur du Maroc.
1943 ..... 9.013 - - Depuis 1942, cette situation s'est renversée, et la hala»:'
Hl 44 .. o ..... 3.228 - - ce se solde en faveur de l'A.O.F. Toutefois, l'année
1915 ....... . 5.6U9 73 1,28 1950 marque un net redressement.
1!J4G ...... 3.225 51 1,58
1!147 ....... 28.364 6.068 21,4 En 1944, les exportations vers l'A.O.F. ne cOll-
1948 ..... 19.501 17.238 88,4 vraient que 13,12 % des importations en provenance
19!19 ...... 26.911 12.G95 47,2 de ce pays. De'puis, cette couverture s'est nettem~1i
1950 ...... 36.733 17.666 '48,1 améliorée et les échanges de l'année 1950 se sont éqtl1-
tibrés. '
::::::::: :,
1948 2.088.776 1.336.535 - 752.241 63,98
194!J 2.723.127 1.720.730 -1.002.397 63,18
1950 ............ 2.793.855 2.720.639 - 73.216 97,38
Les causes de cette évolution apparaissent assez permet à ce 'territoire de fournir au Maroc les arachi--
nettement. L'équipement industriel du Maroc, en même des, le cacao, le café, etc... nécessaires à ses industries
temps que sa position géographique, lui permettent de et à sa consommation intérieure. Il résulte de cette
reprendre progressivement une place importante parmi situation une augmentation 'des échanges entre les deut
les fournisseurs de l'A.O.F., place que les circonstances pays et une tendance à l'équilibre de leur balance
économiques nées de la guerre lui avaient fait perdre. commerciale.
D'autre part, le développement agricole de l'A.O.F.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 127
L'acte d'Algésiras est souvent cité et peu connu. d'étudier, sans se reférer au texte laconique de l'acte
L'étude du texte officiel explique cette contradiction d~Algésiras. .
apparente. La référence au texte d'Algésiras ne serait néces-
En effet, le contenu de l'acte général de la confé- saire que pour savoir dans quelle mesure il serait
1eDce d'Algésiras peut être rapidement analysé en possible, juridiquement et diplomatiquement, de revenir
reproduisant sa table des matières. sur le principe ainsi énoncé, en admettant qUe cette
modification soit estimée opportune.
c ChapitTe pTemier : Le principe de la liberté économique sans aucune
c Déclaration relative à l'organisation de la police. inégalité a été intégralement maintenu en matière
douanière. 'toute importation, de quelque pays qu'il
e Chapitre Il : s'agisse, est frappée d'un droit de douane uniforme.
c Règlement organisant la surveillance et la ré- La généralisation du principe du « draw-back »
e pression de la contrebande des armes. légitimement réclamé par les industriels, et qui permet~
c ChapitTe III : trait d'importer en franchise des matières premières
ou des marchandises qui, travaillées au Maroc sont
.c ·Acte de concession d'une Banque d'Etat. destinées à la réexportation, ne met pas en ca~se le
principe général, puisque cette mesure s'appliquerait
c Chapitre IV : à tous les pays et à toutes les marchandises. Sa mise
« Déclaration concernant un meilleur rendement en application ne soulève qu'un problème budgétaire,
c des impôts et la création de nouveaux revenus. les rentrées fiscales risquant d'être, au moins apparem-
ment, diminuées.
c Chapitre V :
« Règlement sur les douanes de l'Empire et la *
**
«répression de la fraude et de la contrebande.
Mais, certains producteurs marocains, ou certains
c Chapitre VI : gouvernements, se sont élevés contre le principe même
c Déclaration relative aux services publics et aux de cette liberté économique sans aucune inégalité, en
« travaux. demandant l'établissement de tarifs préférentiels soit
pour favoriser un mouvement commercial avec un' pays
c Chapitre VII : déterminé, soit pour protéger certaines activités maro.
c Dispositions générales. caines. Si l'on croit que la destinée du Maroc est de
s'inscrire, de plus en plus étroitement, dans les limites
c Protocole additionnel ». d'une. Union françai~e autarcique, une telle conception
Cette énumération suffit à montrer que la confé- est defendable ; malS elle va alors, non seulement à
l'I!11ce a réglé, essentiellement, des questions d'ordre l'encontre de l'acte d'Algésiras, mais encore à l'encon-
pratique qui avaient trait à une situation de fait exis tre de l'esprit du Protectorat. La vocation du Maroc
tant en 1906. Tels sont les passages relatifs à l'orga- est, en effèt, sans doute, de trouver son autonomie
nisation de la police,' la contrebande. des armes, J politique, mais encore de l'inscrire dans le cadre d'ac-
répression de la fraude et de la contrebande. Les autres cords internationaux. Si l' « Eurafrique » apparaît,
articles concernent des questions d'ordre technique, encore aujourd'hui, comme une utopie, cette conception
telles que la création de la banque d'Etat du Maroc, demeure conforme à un idéal stable.
le réaménagement des impôts et le règlement de cer- Sur le plan marocain, par ailleurs, il n'est pas
tains problèmes relatifs aux services publics. normal qu'une activité soit favorisée si elle doit tenir
Mais lorsque l'acte d'Algésiras est cité dans les sa rentabilité d'une protection frontalière. Si la majo-
milieux officiels ou privés, il est généralement fait rité des pays procèdent de telle sorte pour des raisons
allusion au pri.ncipe de la liberté économique, affirmé de combat, il est incontestable que cette politique
par la conférence d'Algésiras. Or, celui-ci fait l'objet s'appuie sur une erreur économique qui rend difficile
d'une simple déclaration, affirmée dans le préambule, tout élargissement, de frontières et comporte une cause
et dont le texte exact n'a que quelques lignes permanente de conflits. S'il s'agit de défendre une
indust'rie jeu.ne, qui pourra ultérieurement s'aligner
• c ...S'inspirant de l'intérêt qui s'attache à ce que avec la concurrence internationale, il est nécessaire,
« J'ordre, la paix et la prospérité règnent au Maroc, mais suffisant, de l'aider par des moyens intérieurs
c et ayant reconnu que ce but précieux ne saurait (dégrèvements fiscaux et attribution de crédits) ; mais
c être atteint que moyennant l'introduction de réfor- le principe doit demeurer que seules les industries, ou
c mes basées sur le triple principe de la souveraineté activités, normalement rentables, doivent être favori-
c èie Sa Majesté le Sultan, de l'intégrité de ses Etats sées au Maroc, comme dans n'importe quel autre pays.
c et de la liberté économique sans aucune inégalité, S'il s'agit même de défense nationale, il appartient aux
c ont résolu, sur l'invitation qui leur a été adressée services du budget de prendre leur respomabilité, sans
c par Sa Majesté Chérifienne, de réunir une conféren- faire supporter à l'ensemble du pays les conséquences
c ce à Algésiras pour arriver à une entente sur d'une économie artificielle.
c lesdites réformes, ainsi que pour examiner les
c moyens de se procurer les ressources nécessaires à
« Jeur application... ». *
**
Aussi, du point de vue qui nous intéresse, con-
VÏent-il simplement de se demander si le principe Le principe de la liberté économique au Maroc
essentiel de la « liberté économique sans aucune sans aucune inégalité est donc maintenu en matière
inégalité '> doit être maintenu au Maroc, ce qui pose douanière, mais contredit par les règlements de l'office
une question de doctrine qu'il est parfaitement poss,ible marocain des changes. En effet, l'insuffisance des
devises a obligé le Gouvernement chérifien à s'en faire
le répartiteur officiel, et, par conséquent, à établir,
d'une part, une distinction entre différents pays,
(1) N.D.L.R. - Il nous a lmru intéressant de présenter ,) (clients ou fournisseurs du Maroc) ; et, d'autre part,
nos lecteurs cette étude faite par la section marocaiue, constituée à l'intérieur même d'un courant d'échanges existant
~n avril H148. du centre des jeunes patrons (e.J.p.) qui, on le
1lllit, fut fondé en ]j'rance en 19H8. entre le Maroc et un pays déterminé, à discréminer
128 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O(
les opérations permises en fonction de leur utilité Il n'est pas niable, cependant, qu'une telle formull
présumée sur le plan de l'économie marocaine. ne serait souhaitable que dans la mesure où on envi
Le contrôle des changes n'a pas découlé d'une con- sagerait, à plus ou moins longue échéance, de donne!
ception théorique opposée à celle de l'acte d'Algésiras, l'autonomie au franc marocain. Le développement actuel
mais a été imposé par les faits ; on peut d'ailleurs du Maroc et les investissements qui ont été constati
dire qu'il n'a pas fait obstacle « à la liberté écono- ces dernières années rendent possible l'examen d'un"
mique sans aucune inégalité », en ce sens que, dans système. L'absence de gage de la monnaie ne peut ptl
la mesure où les devises existent, les' échanges sont être considérée comme un obstacle déterminant lorSCll!!
possibles avec n'importe quel pays. Sans doute, l'inclu- l'on connaît la situation des pays européens. Il s'agir'"
sion du Maroc dans la zone « franc » soumet-elle là d'une question de technique financière, qui pourrai
ce pays à un contrôle monétaire étroit, et l'inclut dans impliquer, éventuellement l'intervention d'un organiSDl!
un système d'accords commerciaux qui, par définition tel que la banque internationale. .'
même, implique une discrimination. Mais le fait que II ne faut pas méconnaître, non plus, que l'ap~
la France a été, et demeurera encore, un fournisseur financier et monétaire français, qui cesseràit sans doulli
de devises pour le Maroc, l'autorise, dans une certaine de s'exercer avec l'ampleur actuelle, pourrait être, ~
mesure, à lui imposer ses vues dans ce domaine. moins partiellement, compensé par un afflux de caP'
La question se poserait en principe de savoir s'il taux étrangers, qui .craignent moins aujourd'hui 411
serait souhaitable, ou non, de supprimer le contrôle prendre le risque « Maroc » que de prendre le risqlll
des changes. La question se pose de même pour tous « franc ».
les pays à monnaie faible. On peut admettre, en doctri- Cette question, d'ailleurs, est trop liée aujourd'll'
ne, que si la loi de l'offre et de' la demande jouait à celle du Protectorat français au Maroc pour qu'.
librement en matière de devises, comme dans toute puisse en être dissociée autrement que théoriquemeJl&
autre matière commerciale, l'afflux des demandes (im- et il s'agit là d'une question qui déborde le sens ..
portations vers le Maroc), comparé à l'insuffisance des cette courte étude.
offres (exportations à, partir du Maroc), établirait La tendance qu'il convient, simplement, d'en déP
naturellement la valeur du franc marocain à un niveau gel' est. la suivante : étant admis que l'autonomie dl
tel que, seuls, matériels et marchandises, réellement fran marocain est, théoriquement, réalisable et souhai-
indispensables au Maroc et introuvables dans, des pays table, mais étant, d'autre part, reconnu qu'une teJ)I
importateurs de produits marocains tels que la France, solution est, encore aujourd'hui, inopportune et dif6.
pourraient être achetés. cile à appliquer, le principe de la liberté des changti
Une telle suppression du contrôle marocain des doit demeurer comme un but à atteindre. Dans i:el
changes, qui serait dans l'esprit de l'acte d'Algésiras, esprit, il ne s'agit pas seulement d'attendre de laMétrl'
paraîtrait donc, théoriquement, possible et, pour cer- pole un retour hypothétique à la liberté, pour toll"
tains même, souhaitable. Il ne faut pas méconnaître la zone « franc », mais de rechercher, si la France
cependant la situation de fait qui existe aujourd'hui maintient le contrôle des changes, une solution pTt'
et la nécessité de ne pas passer brusquement d'Ur prement marocaine, permettant de devancer ce retodl'
régime d'économie contrôlée à un régime d'économie à la liberté.
libre. En conclusion, l'acte d'Algésiras paraît avoir gard'
*
** toute son actualité. Le principe de base, qui en constit1l'
l'essentiel, demeure un gage du développement écoDO'
Si, vraiment, un effort devait être fait dans le mique du Maroc. II ne s'agit donc nullement d'CllI
sens d'une véritable libération des changes, comportant, limiter la portée, mais au contraire de l'étendre,
pour corollaire, une autonomie du franc marocain, des si une telle politique paraît impliquer, à' échéance
m.
solutions transitoires devraient être recherchées. Il immédiate, le sacrifice de certains intérêts. La Franet.
n'est pas exclu, en doctrine, de donner au franc maro- en effet, y trouvera largement son compte si elle voulait
cain une valeur différente du franc métropolitain, sanG bien envisager à long terme ses propres intérêts comJlll
que ceci implique une modification de l'étalon commun ceux de ses protégés.
(exemple du franc C.F.A.). CASABLANCA 195J
B U L LET 1 NEC 0 NOM 1 QUE ET- SOC 1 A 1.. D U MAR 0 C 129
D 0 N T
ANNEE -.
1951 - 4 ....
» 118 IV! 131 107 Hi8 lM
1951 .................. 96 159 127 1 99 IDO i Hi9
l M P 0 R T A T l 0 N S
1950 - 2e trimestre .. .
, 105 05 '111 100 D8 lot
1950 - 3" » .. , . 106 104 115 100 \J2 102
1950 - 4e » .... 112 102 118 106 96 104
1950 ..................... 108 102 11G 103 !l7 104
1951 - 2ee trilllpsl rI' ' " . J30 120 lEl 113 HO 115
1951 - 3 » "" . J 3G 137 J tri 118 108 119
1951 - 4' » . '''' 125 J 2!l 12!) 117 1J2 121
1951 .................... J 29 12G 120 115 109 118
E X P 0 fi T A '1' 1 0 N S
_. .-
Produits Au/rps
ANNEE ET TRIMESTRE desLiIH'S à produits Autres
l'alimpn- cl'ori~inp produits Total
talion a~rieole
-
1950 - 2 trimestre .......................... 98 110
e
113 110 1
Espagnols 132 147 432 475 580 381 218 324 284
Italiens ........... ' .
o •• • •• ••• "
L'office marocain du tourisme a participé au cours sement de 31 hôtels de tourisme, et de 855 chambres.
du 4 me trimestre 1951 au 2'me salon du tourisme et de Ce chiffre est d'ailleurs déjà dépassé aujourd'hui.
l'industrie hôtelière qui s'est tenu à Paris., au Palais
des expositions, du 31 octobre au 19 novembre 1951. *
**
Le pavillon du Maroc, dû à l'architecte Scob, a
été l'objet d'un accueil flatteur de la part du public. La saison touristiquè s'annonçait au surplus à cette
Constitué par une longue cimaise, ornée des plus belles date comme excellente. Une recrudescence d'intérJ
photographies de l'office marocain du tourisme, il était de la part des agences de voyages, tant françaiSflll
illustré, notamment, par une grande carte du Maroc, qu'étrangères, a pu être constatée, en effet, par l'ae-
Œuvre de J. T. Delaye, d'une collection de 70 statuettes croissement des demandes de matériel de publicité.
représentant les principaux costumes du folklore maro- affiches, notices, dépliants.
cain, et d'une maquette, très réussie, de la Kelaades
Mgouna, œuvre de François Delaye. La clientèle suisse et belge, en particulier, seDl-
blent devoir donner cette année un contingent acerl
Le pavillon a reçu les visites de MM. Laniel, d touristes. On peut s'attendre également, à l'occasioll
ministre d'Etat, Pinay, ministre des travaux publics, du congrès eucharistique de Barcelone, à une amoret
des transports et du tourisme, Ribeyre, ministre de la auprès des pays d'Amérique latine, qui doivent fournir,
santé, Duchet, ministre des P.T.T. et Ingrand, commis- pour les années futures, une clientèle intéressante.
saire général au tourisme et président de l'union Les touristes scandinaves, qui sont attirés chaque
internationale des organismes officiels de tourisme.
hiver par le Maroc, paraissent devoir être 'aUssi eIl
De nombreux directeurs d'agences de voyages ont progression.
repris contact, à cette occasion, avec l'office marocain Du côté britannique, deux éléments jouent en sens
du tourisme. inverse. L'annonce par le Gouvernement conservateur,
* de la réduction de 100 à 50 livres, de la somme aut&-
** risée à la sortié est en effet, de nature à restreindre
le mouvemènt touristique britannique. Le Maroc eJI
Profitant de cette manifestation touristique, qui souffrira davantage encore que la France, du fait dt
coïncidait avec le début de la grande saison du touris- l'éloignement qui ne permet pas de courts séjours. par
me marocain, M. Landry, délégué de l'office marocain contre, la vague de xénophobie égyptienne peut détour-
du tourisme à Paris, a réuni, le 21 novembre, autour ner vers le Maroc la clientèle anglaise traditionnelle
d'un thé à la menthe et de p.âtisseries marocaines, une. de ce pays. Mais, pour rétablir l'équilibre, un etfott
trentaine de directeurs des grandes. agences de voyages accru de propagande devra être entrepris outre
parisiennes et des grandes compagnies de transports. Manche.
Après leur avoir présenté les dernières réalisations Quant à la clientèle touristique d'Amérique du
de l'office, en matière de publiCité et documentation, il Nord, elle doit suivre sa courbe ascendante. Le&
a dressé un tableau de l'amélioration de la capacité premières diffusions de documents aux Etats-Unis et
hôtelière du Maroc depuis deux ans, et des nouveaux les circuits réalisés au Maroc par les chefs d'agences
progrès qu'on peut encore espérer dans un délai d'un de voyages de ce pays ne manqueront pas de porùt
an. leurs fruits.
La comparaison des éditions 1949 et 1951 du guide
des hôtels de tourisme montre, en effet, un accrois- (1) Source Office marocain du tourisme.
-BULLETI;'l ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 13l
D. Les p r 1 x
1 0
PRIX MOYENS DE GROS A CASABLANCA
Relevés effectués par le service du commerce à Casablanca et le service central des statistiq_ues
1939 1 9 5 0 1 9 5 1
Indice
PIlODUITS Unité 3e trim. 14e trim. 3e trim. 1 4e trim. 4e trim.
Prix
unitaire 1951
moyen Prix moyen
100
francs en 1939
Céréales el produits ('é1'éaliers
Blé dur, prix à la production ... quintal J38 2.658 i 2.672 3.200 3.604 2.612
Blé tendre, prix de lmse à la prod. » 144 2.300 2.300 3.240 3.240 2.250
Orge Chaou~a . » 81 1.558 1.702 1.942 2.138 2.640
Maïs Chaomu . » H8 1.983 2.308 2.342 2.467 2.517
Avoine Chaouïa . » 88 1.783 1.875 2.592 2.708 3.077
Semoule type «Pastier» (nu mi-
noterie) . ) » 4.341 4.308 5.040 5.523 »
Farine boulangerie (nu minoterie) » ) 3.fiOn 3.500 4.800 5J133 »
Viandes
Bœuf vivant . ) :3!lR 9.000 1 J .000 11.667 12.167 3.057
Mouton vivant . ) 367 1J .333 12.000 12.250 12.917 3.520
Porc vivant . )) (j59 1 O.HJ 7 13.000 18.667 20.4/7 3.09R
Veau de lait vivmJ! . » )
17.Hi7 1ROOO . 21.000 21.167 )
Beurre d'imnoltation (l'Il motte) . quintal 2.000 52.(jH5 4H.539 '17.772 48.083 2.404
MargariDfi d'importation fraJl~'aise » 780 25.500 28.667 30.500 31.500 4.038
Œufs non trit:'s, non miI'l's le 100 35 647 1.033 825 1.083 3.094
Vins du pays (moy. blanc, rosé,
rouge) . hl. 202 '1.2·22 4.222 /1.239 4.393 2.175
Sel Lac Zima, moyen, rendu Casa tonne 295 3.800 3.H33 4.284 4.284 1.452
Sucre (moyenne, pain nu de 2 kgs
et sucre ,,,cié) . quintal 366 10.084 10.690 12.150 11.683 3.192
Café vert, colonies françaises » ) 32.320 42.167 42.916 45.500 )
Thé vert Clnm-Mpp. Chillp, 1 re quaI. » 2.650 88.750 87.500 HR.750 106.667 4.025
Tourteaux r!'ara(']lide en ])oudre,
deshuilés (nu) . ) 104 2.247 2.433 2.839 3.162 3.040
Fenugrec ' , , . ) 120 3.017 3.133 2.4 50 2.5G7 2.139
Cumin . ) 675 19.333 24.167 18.733 17.567 2.603
Amandes dotH'pS . ) 1.685 2U67 ,
1 20.033 27.7riO 30.167 j 1.790
Nota. - Les prix Indiqués sont les moyennes des prix pratiqués au 5 de chaque molR.
132 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAl\Ot
francs 100
Combustibles en 1!131
Anthracite Djérada 50-80 - quai
Casablanca . tonne 425 8.912 8.912 11.319 H.904 2.801
Houille importée . » » 6.903(1) 6.988(1) 6.977(2) :L251(2) »
Chal'lJOn de bois . quintal 55 1.067 1.217 1.642 1.717 3.122,
Pétrole . hl. 165 Ui10 1.746 1.904 1.951 1.182
Essence . » 174 1.932 2.054 2.212 2.259 1.298
Gas-oi! . » 80 1.540 1.624 1.828 1.872 2.340
Minerais cl métau.I:
Phosph. natm. à 75 % (Khouribga)
emploi Maroc rendu Casablanca tonne 128 1.121 1.255,7 1.296 1.290 1.013
1 Minerai .de manganèse Bou-Arfa
30 .% F.O.B. Casablanca . » 255 4.410 4.410 5.700 5.!:nO 2.341
Plomb en lingots . quintal 350 13.700 16.867 20.755 22.451 6.415
Te:r:t'iles el cuirs
Laine en suint du pays . » 625 25.917 36.250 27.500 29.333 4.693
Cin vI)gétal . tonne 570 21.500 23.333 25.333 25.000 4.386
. CoLonnade « MflI'zailla » (calicot
hlanehi,180 cm. de large) '" mètre 132 135,7 137 134 4.467
Tapis Habat, qualité sup(![·ieure .. rn2 4.000 4.3G7 [d02 . G.250 1.250
Cuir de bœuf, salé vert . quintal 1û.750 13.500 13.833 1!L208 3.274
Cuir do veau salé vert . » ,10.917 16.333 18.R33 18.000 »
Peau de mouton, SCI' écru . » 31.238 38.067 34.000 38.GG7 4.710
Produ'its chimiques
Superphosphates (nu) , . quintal ::iô,5 520 5Z0 620 020 1.699 .
Kourifos 31,8 % d'II<'. nhosph. ins.
(logé). Prix Maroc -rendu Casa tonne » 2.694 2.694 2.731 2.73!1 »
Acide sulfurique 60" baumé (nu) quintal 65 780 780 9'i5 1.070 1.646
Soude caustique (logé) . » » 3.650 3.675 4.788 5.508 »
SuIf. de eui vre 98 % fabr: loc. (nu) » , 365 5.684 7.G18 14.233 17.47G 4;788
Carbonate de soudfl (logé) . » H8 2.200 2.233 2.663 2.934 2.486
(2al'l.mre de ~alcium (logé) . » 225 3.957 3.790 4.450 4.704 2.091
(,T'tunes de lm . » 210 7.350 6.550 6.517 7.167 3.413
Huile de lin, départ usine (nu) .. » 670 24.800 20.000 18.300 17.848 2.664
Sa von ml)nage. 72 %, fallrie. locale » 310 10.317 11.167 13.900 12.933 4.172
Bougies paraffine, fabric. locale . » 457 12.200 13.250 16.500 16.917 3.702
Cire d'abeille . » 1.310 2.900 31.000 39.000
Papiers ct bois
Alfa papeterie, brut, non trié ... tonne 292 11.760 12.413 34.300 37.240 1.275
Papier d'emballage simili Kraft,
importation française . quintal 300 6.500 10.067 2L167 20.500 6.833
Lii'ge mâle 2e qualitl), F.O.B. Casa tonne 776 14.333 16.000 2~).000 33.333 4.295
e
Madriers indigo {',èdl'e, 3 qualité,
wagon départ Meknès . m3 560 6.600 6.600 8.167 9.500 1.696 ,
Matériau;r, dc construction
Ciment 20/25 (nu) pris usine tonne 218 5.977 5.977 7.803 8.768 4.022 '
P\~tl'e, fabrication locale (logé) .. » 275 4.067 3.633 ·L500 4.900 1.782
Bnques 6 trous 8 X 14 X 28 . le 1.000 200 6.132 5.100 5.850 (U50 3.225
Fel' à béton, barre 30 rn/m . quintal 225 3.472 3.550 4.791 5.380 2.391
Nota. - Les prix indiqués sont les moyennes des prix pratiqués au 5 de chaque mois.
(1) Houille dl' ln Rhur « criblé ».
(2) Houill.. d' Amérique « criblé B grilS 'P.
.B U L LET l NEC 0 NOM l QUE E T SOC l A L D U MAR 0 C 133
1939 1 9 5 0 1 9 5 1
1
--- .
- .. Indice
3" trim. [ 4" trim. 3" trim. 4 trim.
P R 0 D Ul T S . Unité
6
francs 100
en 1939
Pain ordinaire (au poids) (1) .... kg. 2,30 33,50 33,50 45(1) 47 2.043
Farine de blé (chez le boulanger) » 3,00 38 38 60 63 2.100
Semoule type «Pastier» (vrae) .. » 2,75 57,10 55 62 67 2.436 1
Pâtes aHm. (fabric. locale, en llaq.
250 gr. moy. luxe et l'" quaL) » 7,00 113 111 126 137 1.957
Vùznde première qualité:
.
poitrine ............. 12,00 168
Bœuf· .... ~
» 150 180 200 1.667
.........
rumsteak » 27,00 363 380 430 460 1.704
Veau
\ poitrine .......... » 15,00 310 322 370 380 2.533
'''( quasi avec OH ..... » 27,00 515 500 530 575 2.130
poitrine .......... » 9,50 165 222 242(2) 267 2.811
Mouton .. ~
gigot ............. » 16,00 240 345 39Q(2) 428 2.675
échine ............. . 14,50
..... . ~ » 245 280 320 360 2.483
Porc
fi let avec os ........ » 18,50 305 330 390 430 2.324
Lard, petit salé ................ » 17,00 180 225 367 403 2.371
Saucisse fraîche ............... » 17,00 334 370 445 505 2.971
Sole (grosseur moyenne) ........ » 16,50 463 456 594 571 3.4GI
Merlan (grosseur moyenne) ..... » 3,25 135 126 157 147 4.523
Sardine fraîche ................ » 1,50 30 30 54 -l7 3.133
Sardine à l'huile d'arachide ...... boîte 2,00 37 40 51 50 2.500
Poulet (plumé) ................ kg. 13,00 1!)6 213 267 256 1.96D
Lapin (dépouillé et vidé) ...... » 13,00 1!l0 203 240 243 1.86D
Œufs (tout venant) ................ douzaine 5,50 HO 135 118 150 2.727
Lait frais hygiénisé (en· bidon) .. litre 2,50 44
. 44 47 4\J 1.960
Lait frais pasteurisé (en bouteille) » 2,70 57 57 64 67 2.481
Lait concentré sucré NeHllé ." . 1).400 gr. 4,25 75 75 86 86 2.024
Beurre frais d'import- (en motte) kg. 27,00 592 577 561 55\:! 2.070
Crème de gruyère .............. 1). 170 gr. 2,70 98 101 100 107 3.963
Margarine d'importation française kg. 8,75 277 313 347 360 4.114
Huile d'arachide (logé) ......... litre 5,50 216 215 281 280 5.091
Huile d'olive non ralI. «indigène»
(non logé) .................. » 8,00 188 202 262 227 2.838
Olives noires (eau et sel) ....... kg. 7,00 100 103 119 119 1.700
Nota. - Les prix indiqués sont les moyennes des prix des divers mois.
(1) Le pain consommé par la majeure partie de la population européenne est Il vré actuellement en flOte de 700 gr. -
pain non pesé, pris magasin - à 35 frs (kg. : ·;;0 frs).
(2) Broutard.
134 BULLETIN ECONOMIQUE ET 'SOCIAL DU M À R O.~
Prix moyens de vente au détail à Casablanca (suite)
1939 1 9 5 0 1 9 5 1
Indice
PflODUITS Unité Prix 3" trim. 1 4· trim. 3" trim. 1 4" trim. 4· trirn.
unitaire 1951
moyen Pr ix m a yen
100
francs en. 19~
Sucre scié en boîte . , kg. 3,65 109 114 130 125 3.425~
Sucre en pain nu de 2 kgs . » 4,00 105 110 125 123 3.075"
Café tonéfié (conditionné) . » 16,00 490(1) 610 640(1) 690 4.313
Thé vert qualité supérieure (logé] » 28,00 759 735 762 755 2.696
Chocolat à croq. ordo (fabric. lac.) » 15,50 405 446 457 482 3.110
Sel ordinaire, demi-fin . » 0,40 10 10 10,80 12 3.000'
Vin rouge ordinaire 11 (logé) " 0
litre 2,20 46 46 47 G3 2.409
Pétrolp . » 1,75 17,56 19,05 21 22,5 1.286
Alcool à brûler (base 91") . » 3,70 47,15 55,05 66 l:\O 2.162
Ess(mce de tourisme . » 1,55 20,52 21,70 23,40 24 1.548
Charhon de bois . » 0,60 14,50 15 21 22 3.667
Bougies paraffine (fabric. locale). kg. 4,90 151 147 170 183 3.735.
El(~etricité (éclairage) : kwh 1,77 11,95 11,95 19,05 19,05 1.076
Eau " . m3 1,75 19,72 19,72 28,50 28,5 1.629
Savon 72 % (fabrication locale) .. kg. 3,25 125 133 J67 167 5.138,
Cigarett.es «Favorit.es» . p. de 20 1,75 30 33 35 36 2.057
Transports:
\ Chemin de fer, 3 e cl. voy.-Km. 0,24 2,15 2,15 2,40 2,4 1.000
Voyageurs (
, Autocar, 2· classe (3) » 0,15 1,371 1,414 1,79 1,79 U93
Marchan- \ Chemin de fer (4) .. L-km. 0,42 5,5 5,50 7,00 7,00 1.667
dises 1 Camion (5) . » 0,45 5,68 5,68 7,51 7,51 1.669
(1) Robusta.
(2) TM vert qualité courante.
(3) Car de 2,me catégorie sur route de plaIne, parcours supérieur à 110 km.
(4) Petite vitesse, plus de 50 kg., denrées périssables, sans taxes ni frais accessoires.
(5) Sans taxes, ni frais accessoires.
1 9 5 0 1 9 5 1
P R 0 D U l T S
Oct. Nov. -1 Déc. Oct. Nov. Déc.
1 1 1
francs au kilogramme
Légumes
Pommes de terre .................... 25 ·26 26 28 35 28
Carottes ........................... . 30 23 21 54 36 27
Navets ............................ " 31 23 22 49 39 27
Tomates ........................... . 27 30 39 44 40 36
Courgett.es ........................... 39 40 62 33 53 55
i Aubergines ................................... 24 25 26 25 34 36
Artichauts ........... , .............. 293 147 120 162 147 100
Petits pois .......... , ..... , ........ 121 86 47 126 122 94
Haricots verts o ............................... 107 72 114 103 104 120
Haricots à égrener, blancs o .............. 119 . 83 58 124 82 71
Choux-fleurs .................................... 91 71 32' 108 80 41
Choux-blancs ............................. 56 42 31 43 50 30
Poireaux ........................................... 21 22 20 61 64 51
Oignons séchés .................................. 21 25 31 19 22 31
Aulx .................................................... 131 141 143 146 159 161
Poivrons ............................... a.a ............. 32 55 75 39 G7 77
Fruits :
Bananes importées .............................. 158 130 130 110 110 110
Oranges Navel ...................... 49 37 27 73 42 27
Oranges autres ............•......... ' 40 » » » » »
Clémentines ........................ 58 39 48 99 62 64
Mandarines ....................................... » . 44 39 » » 43
Citrons ................................. 53 41 34 81 56 44
Melons ............................. 59 55 » 77 » ~
Poires d'importation ................ 160 161 167 204 203 182
Pommes d'importation ............... 124 128 134 151 152 155
Prunes ................................ 82 » » 70 » »
Raisins Muscat ....................... 94 » » 78 » »
Baisins autres ............ ........... 60 92 » 63 65 69
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 135
140
Indice général
Prix de gros - 140
._./.
100 100
,\.. J J .A-~J. A .....J o J
,'-'------~--v/"--------- v
1950 1951
;1/.--'
140 produtfs locaux
.1\ ).~' .
Produils mdvsfrie/s
" i~
.~".\....
,
. 1
l ,... ~-
130
"'-\.J A J 0
"'y~---_~A
J A J
y,- o J . . .-J ----v--
A J 0 "'.-J. A . Y. J,. 0 J
achats stratégiques) qui ont entrainé, à partir de mentation aurait atteint, pour la période allant ~
mars-avril 1951, un repli général des cours, suivi d'une juin 1950 à décembre 1951, 41 % pour les pr~'X
stabilisation au cours du deuxième semestre. gros et 31 % pour les prix de détail. Certes, la
Cependant, si la cause initiale de hausse a, de ce position des deux indices est très différente (mati
fait, disparu, l'ambiance générale demeure inflation- premières alimentaires et industrielles pour les. p .••
niste, d'autant que la plupart des gouvernements occi- de gros, prépondérance de produits de consomma"
dentaux ont dû consentir des augmentation SI de salaires alimentaires pour les prix de détail) et les com .
et entreprendre la réalisation de programmes d'arme- so.ns entre leurs éVOI.utions respectives ne. saur~' ....
ment, générateurs de nouveaux revenus non compensés être que très prudentes ; cependant les hausses en .
par un accroissement équivalent des biens disponibles. trées par les secteurs « alimentation » des deux in:
occupent les mêmes positions (+ 43 % pour les
de gros, + 29 % pour ceux de détail). La progr .
II. - LES INDICES DE PRIX AU MAROC. a donc' été, jusqu'à présent, plus ample au stade ~
gros qu'au stade du détail. L'évolution des prix aatj
1 Ensemble.
0 deux stades est sensiblement parallèle depuis la fil!
de l'année 1950, les courbes représentatives présen~..
Au Maroc, si l'on se réfère aux indices de prix le simple décalage que les prix de détail ont rapidem-.
calculés par le service central des statistiques, l'aug- enregistré dès le début (1). '"J
11
PRIX DE GROS
(Indices...:... Base 100 en 1939)
Juin 1950 ... 2.051 2.068 1.911 2.891 2.011 1.890 2.197 1.906 2.5~:
Décemb. 1951 2.889 2.948 2.821 3.010 2.752 2.667 2.882 2.785 3.230,
1 Variation %. + 41 + ·i3 + 48 + 25 :+ 37 -+ 41 -+ 31 + 46 + 28 -,'
. '
Produits alimentaires Produits industriels ,
A
DATE
Céréales Viandes Autres Combus- Minerais Textile:; Produits Papier
produits tibles pro mét. cuirs chim. bois Constr
1 Juin 1950 ... 1.801 2.189 2.448 1.372 1.138 3.423 2.174 2.389 2.126
Décemb. 1951 2.641 3.401 3.213 1.826 1.647 3.959 3.129 6.145 3.015
Il
1
Variation %. -+ 47 -+ 55 -+ 31 + 33 + 45 -+ 16 '+ 44 !+ 157 '+ 41
3° Produits alimentaires - Produits industriels. mois de décembre, des écarts considérables s'observent
En ce qui concerne le dyptique : produits alimen- d'un produit à l'autre : le savon se trouve à 5.138
taires - produits industriels, les variations ont été alors que l'électricité (éclairage) n'est qu'à 1.076. Même
aeDsiblement parallèles, les courbes représentatives se à l'intérieur des produits alimentaires les différences
eénpent deux fois au cours de la période sous revue, sont importantes : l'huile d'arachide e~t à 5.091 et le
'et se retrouvent, à son terme, pratiquement dans les bœuf plat de côtes à 1.667. Les transports sont.' d'une
mêmes positions respectives qu'au début, ce qui ne manière générale, à des niveaux relativement bas :
signifie d'ailleurs pas forcément que les prix des pro- le voyageur~kilomètre se trouve à l'indice 1.000 en
'liuits· alimentaires et industriels se trouvent maintenant chemin de fer 3m • classe, et à l'indice 1.193 en autocar
lne
Fe catégorie (2 classe).
~·au même niveau, mais simplement que leur rapport,
tel qu'il existait à la veille de la guerre de Corée,
s'est à peu près conservé. CONCLUSION.
4° Catégories de produits. Telles sont les grandes lignes du mouvement de
Cependant, si l'on considère les groupes formés hausse qui a affecté le Maroc au cours de ces derniers
mois.
" par des produits de même nature, les variations sont
loin d'avoir revêtu la même ampleur : réduites pour Ce mouvement est-il appelé à se poursuivre? S'il
les cuirs et textiles (+ 16 0/0), elles sont au contraire n'est pas possible d'établir un pronostic en un tel
considérables pour les papiers-bois (+ 157 0/0). La dom~i~e, plusieurs points cependant peuvent être mis
. dispersion. des indices correspondant aux différents en. eVIdez;ce., En premier lieu, la situation actuelle
groupes s'est accentuée : le coefficient de variation presente a. n en pas douter de nombreux facteurs d'ins-
(éeart-type/moyenne) de leur série est passé de 0,29 tabili~é (dist?rs~on des prix, éca~t entre prix de gros
à 0,39, soit une augmentation de 34 %. En somme, et prIX de detaIt..). En second heu, la tendance infla.
dans la mesure où la situation « pré-coréenne » tionniste dans le monde risque de s'affirmer au fur
'-'llOuvait être considérée comme normale, la situation et à mesure que se déve~opperont les dépenses d'ar-
.œuelle serait plus troublée, une distorsion des prix mement engagées par les différents gouvernements
étant (beaucoup plus que la hausse elle-même) carac- occidentaux. Enfin, l'expérience de ces dernières années
téristique des périodes de perturbations. De fait, cer- montre que le Maroc s'est révélé jusqu'à présent
tains- produits se trouvent à un indice particulièrement particulièrement sensible aux facteurs de hausse pou-
"élevé, alors que, pour d'autres, l'augmentation est vant exister à un moment donné.
largement inférieure à la moyenne d'ensemble. Les . D:un autre côté, le palier enregistré par les pro-
.Plusbauts niveaux se rencontrent dans le groupe des dUIts Importés depuis juillet dernier, la nécessité pour
~. papiers-bois », où l'alfa culmine à 12.753 (sur la le Maroc de pratiquer une politique de bas prix
baSe 100 en 1939) et le papier d'emballage à 6.667. peuvent exercer, dans un avenir plus ou moins bref
Nous trouvons ensuite le plomb à 6.441, puis le sulfate une influence stabilisatrice. '
de cuivre à 5.086 et la laine à 5.040. A l'autre extrê-
'mité se situent les phosphates à 1.013, le pétrole à Quoiqu'il en soit, les facteurs extérieurs - qu'ils
1200 et l'essence à 1.315. A l'intérieur d'un même viennent de France ou de l'étranger - demeurent
~upe, les différences sont parfois considérables: ainsi, déterminants ; le mouvement récent l'a encore souli-
'clans, les « papiers-bois », si l'alfa dépasse l'indice gné. Mais il a également montré avec quelle diversité
12.000, les madriers de cèdre se trouvent encore à réagissent les différents pays touchés par le même
·'l'indice 1.786 ; dans les « matériaux de construction », phénomène : c'est en France et dans les pays qui lui
le ciment, à 4.244, voisine avec le plâtre à 1.782. sont rattachés économiquement, que la hausse a été
jusqu'à présent la plus marquée.
5° ,/?rïœ de détail.
La même constatation se dégage de l'examen des R. B.
prix de détail. Si l'indice d'ensemble atteint 2.694 au
138 B U L LET 1 NEC 0 NOM 1 QUE E T , SOC 1 A L D U MAR 0 G
.lalsons
.
E. Transports et
Transports maritimes : Mouvement des ports
0) rJl 0) rJl
:O~ DONT --"
.Q ....
DONT
1
ANNEE ET, TRIMESTRE
S 0
0) 0-
S
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0 1
en en
e
~,'=l
c3 Casa-
blanca Safi
Port-
Lyaut. Fédala
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r.',1"O
\ Casa-
blanca Safi I Lyaut.
Port- Fédala
Transports routiers
Transports sous contrôle du bureau central des transports
milliers
nombre nombre de tonnes milliers
1948 - moyenne trimestreielle ......... ) » 39.522 36!) 92.235
1949 - » » .............. » ) 33.5li0 279 69.498
1!)50 - ) » .............. ) » 32.024 262 46.480
1951 - » » ............. 868 29.005 33.4V1 298,0 53.011
1!)50 - 2· trimestre .................................. » » 29.828 240,3 44.419
W50 - 3" ) .................................. » » 33.555 283,5 43.662
1950 - 4" » .................................. ) » 34.84G 2!)3,O 51.697 ,
H151 - 2· trimestre .................................. 901 31.210 34.363 2R5,O 48.692 ,
1951 - 3" )) .................................. 929 31.930 33.905 342,7 51.478
1951 - -i. ) .................................. 929 31.930 33.971 322,2 54.538
(1) Cars de 1'. et 2 m • catégorie. Les nombres publiés antérieurement n'avaient trait qu'à la 2"'0 catégorie.
(2) En fin de période.
-BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 139
milliers
millions de francs millions milliers de tonnes
:- 1946
1947 -
-
moyemw trimestrielle
» »
93,6
128,7
186,6
292,5
280,2
421,2
»
»
172,5
177,9
245,1
247,5
57,3
67,2
1.176
1.356
; 1948 - » » 200,7 539,7 740,4 » 178,2 26\J,1 75,0 1.554
159,(j
1949 -»
»
.»
»
235,2
240,2
731,4
841,6
966,1
1.050,5
»
» 143,5
292,8
304,2
78,3
77,0
1.608
1.751
1950 -
1950 - 2 c trimestre
c
........ 206,8 878,9 1.090,1 918,4 149,3 303,4 77,2 1.772
1950 - 3 c trimestre ........ 241,1 845,5 1.093,7 937,4 173,2 289,6 75,6 1.700
1950 - 4 trimestre ........ 209,7 941,9 1.156,2 » 146,3 343,D 84,[; 2.002
1951 -2 c
trimestre o •••••••
........
231,0 1.080,4 1.315,5 1.111,9 157,2 356,5 93,6 2.187
1951 - 34 c
trimestre 311,3 1.149,3 1.466,7 1.213,4 192,7 366,4 88,4 2.178
1951 - c
trimestre o ••••••• 1
Nota. - Augmentation générale des tarifs à partir des 4-3-48, 2-12-48, 19-6-50 et 1 eo ·6-51.
(1) Jusqu'en 1949 inclus, les chifl'res ci-dessus englobaient la totalité du trafic de la Cie du Tanger-Fès ; à partir de janvier
1950 il n'est plus tenu compte que du trafic intérieur à la zone fl'an<;uise du Maroc.
(2) Y compris les bagages et les divers.
Céréales ................................... 64 36 36 22
Sucres ........................................ 15 13 5 4
Vins ............................................ 3 1 3 3
ùombustibles solides .............. 137 174 31 34
Combustible;.; liquidps ............ 35 33 18 19
Chaux et ciments .................... 8n n5 22 24
Minerais .................................... 274 277 5 2
Amendements et engrais ... 49 43 8 15
Phosphates ................................ 1.216 1.163 » »
".
Autres ........................................ 313 493 no 93
Tot a 1 ........... 2.195 2.328 218 216
Nota. - L'addition des chiffres correspondant aux différen ts rêKen IlX ne lwul être faite eUe conduirait à des multiples
comptes.
140 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR oC
Transports aériens
Activité de l'aviation française et étrangère sur le's principaux aérodromes
du Maroc (Aviation civile) (1.)
Lonnes
1 1946 - moyenne trimestrielle 930 930 4.944 5.874 » » » »
1947 - » » 1.449 1.437 7.443 7.527 369,3 (3) 404,4 (3) » »
1
1948 - » » 1.419 1.422 13.713 14.010 » » » »
i 1949 - » » 1.401 1.404 16.353 17.379 725,1 510,0 529,5 67,2
1950 - » » 1.584 1.582 17.675 19.404 462,7 608,1 572,0 65,5,
1051 - » » 1.647 1.648 22.109 23.329 544,7 599,2 654,4 92,9
1950 - 2e trimestre ........ 1.623 1.625 15.431 23.241 533,3 614,0 551,1 62,6
J950 - 3" trimestre ........ 1.812 1.806 25.327 ,'25.157 355,6 262,6 740,1 59,4
1950 - 4" trimestre ........ 1.541 1.537 18.301 15.820 522,1 732,5 618,6 74,4
1951 - ;)" trimestre ........
w 1.555 1.548 18.854 24;758 599,4 673,7 626,4 87,3
1951 - 3" trimestre ........ 1.986 1.991 30.808 31.165 530,1 353,0 847,8 84,7
1951 _ 4' trimesLre ........ 1.745 1.757 22.495 21.068 556,1 760,8 677,7 108,7
(1) Aérodromes contrôlés par la direction de l'aéronautique civile : Agadir, Casablanca-Cazes, Rabat-Salé, ainsi qUe
1 0 Oujda les Angads, de juillet à octobre lU48 et depuis avril 1949 - 2 0 Marrakech, depuis novembre 1949.
(~) 'rransit exclu.
(H) Ensemble du fret: marchandises, bagages, poste et journaux.
(4) A partir de Ilovembre 1949, les journaux sont compris dans les marchandises.
transits nombreux qui s'effectuent par Alger, sur les cours de la même année 1950, 104.821 passagers avaient
lignes Paris-Brazzaville d'Air-France par exemple, ou emprunté la voie maritime.
lI1lr les lignes France-A.O.F. et A.E.F. des compagnies Marseille vient encore en tête pour le nombre des
llrivées. ~assagers débarqués ou embarqués sur la relation
Au départ de Paris, Air-France met en service, France-Tunisie: 21.759, pour 13.056 à Paris. Au cours
en-été 11 appareils de jour sur Alger, et 6 de nuit. de la même période, l'ensemble des passagers maritimes,
Les se'rvices de jour sont directs, les services de nuit soit 104.821, ont été débarqués ou embarqués à Mar-
e&ealent à Marignane. seille.
Au départ de Marseille, on compte 21 services
hebdomadaires sur Alger, c'est-à-dire 3 par jour, dont
2 effeetués en « Languedoc » de 2 me classe. Au départ Les lignes intérieures de l'Afrique du Nord se
de Lyon la relation est quotidienne. On compte, en réduisent à une transversale Tunis-Alger-Oran-Casa-
Gltre 5' services hebdomadaires Nice-Alger via la blanca, desservie par Air France en D.CA. 2 fois par
Cors~ 7 services au départ de Toulouse, et 2 au départ semaine, transversale doublée par les lignes de Tunis
de B~rdéaux. . Air, entre Tunis et Alger, et par Air Atlas entre
Alger, Oran et Casablanca. Air Atlas, enfin, dessert
D'autres sociétés desservent la capitale 'algérienne, les villes suivantes : Oujda, Fès, Meknès, Rabat,
notamment air transport, avec 1 appareil quotidien Marrakech, Agadir.
Paris-Marseille-Alger, et 1 quotidien Marseille-Alger
et retour. Cette Eociété met en ligne, en plus., 1 Cler-
mont-Ferrand-Alger, et 2 Lyon-Alger par semaine ; II. - EXAMEN CRITIQUE
de même' au départ de Paris, deux avions supplémen-
taires ci~culent pendant la période de pointe. II est maintenant possible, une fois l'inventaire des
moyens mis en œuvre accompli, d'examiner les amélio-
De plus, la ligne Marseille-Alger est desservie 2 rations que l'on pourrait souhaiter, tant dans la
fois et même 3 fois, par jour, en période de pointe, desserte de l'Afrique du Nord au départ de la Métro-
par' la société Air Algérie, qui effectue son plus gros pole, que dans l'organisation du réseau intérieur.
trafic sur cette artère.
La relation France-Oran est desservie de la façon 1 0
Les lignes.
suivante : Le trafic moyen-courrier, qu'il importe de distin-
_ 'Air France : guer du trafic long-courrier, est purement nord-africain.
3 services hebdomadaires de nuit Paris-Oran Les lignes moyen-courrier qui desservent l'Afrique
2 services Paris-Marseille-Oran du Nord sont en provenance de deux centres princi-
3 Toulouse-Oran ; paux : Paris et Marseille. Il s'y ajoute, comme points
de départ : Bordeaux, Toulouse, Nice et Nantes, et,.
2 Lyon-Oran; pendant la pleine saison,. les villes de Perpignan,
et 4 services hebdomadaires en correspondance Mar- Clermont-Ferrand et Mulhouse.
seille-Oran. Ce réseau, dont la trame est constituée principa-
_ Air Transport : 2 Marseille-Oran. lement par les lignes régulières d'Air France, doublées,
Sur Constantine, Air-France a ouvert, en 1951, la sur la plupart des relations, par les services des com-
ligne Marseille-Constantine, 3 fois par semaine, ligne pagnies privées, fait l'objet d'une fréquentation intense
qui n'était desservie auparavant que par les compagnies de la part des passagers : en 1950, en effet, 350.000
Privées, dont Air Algérie, Alpes Provence et Air passagers ont été transportés sur les lignes d'Afrique
Transport. du Nord dans les deux sens, soit 50 % des passagers
Sur Bône, on compte 2 services en provenance de transportés par la voie maritime.
Paris et Marseille, et 2 services en provenance de L'aéroport de Marignane enregistre un trafic nord-
M:arseille. africain de 131.807 passagers, venant en tête de tous
les aérodromes français sur ces relations, puisque Paris
Il faut aussi mentionner que toutes ces villes sont n'a vu débarquer ou embarquer sur l'Afrique du Nord
desrervies très fréquemment par l'ensemble des com- que 104.640 passagers. Loin derrière lui, Lyon, Toulouse
pagnies privées qui s'intéressent à l'Afrique du Nord et Bordeaux, avec respectivement 29.236, 23.304 et
dans le trafic « à la demande ». 23.262 passagers.
En 1950, 208.600 passagers ont emprunté la voie Toutefois, quelques remarques peuvent être faites
aérienne et 505.900 la voie maritime ; le nombre total sur le nombre des villes desservies, tant au départ de
de passagers transportés par air et en progression la Métropole qu'au départ de l'Afrique du Nord. Nous
sur les années antérieures (8.600 passagers de plus avons vu que les lignes, au départ de la Métropole, ont
qu'en 1949). leur origine, soit à Paris, soit dans certaines villes
Marseille-Marignane vient en tête du trafic « pas- dont le nombre ne dépasse pas 8 au maximum. Il
sagers » sur l'Algérie, avec 96.929, dépassant large- .~e?nble qn'i.· faudrait s'applique?', dans les années à
ment l'aéroport de Paris (54.837). Nous rappellerons venù", à desservir en Mét1'opole un plus grand nombre
que le port de Marseille a lui-même effectué le trafic de centres urbains, dont les liens commerciaux et indus-
" passagers » maritime le plus important sur cette triels avec l'Afrique du Nord sont réels.
relation au cours de cette même année (408.803). II serait hors de propos de réclamer pourtant l'ou-
verture de lignes directes dont le rendement premier
3° La Tunisie. serait à coup sûr, médiocre. Mais il serait souhaitable
Tunis est reliée à Paris par 5 services directs qu'une prolongation des services existants intervienne,
hebdomadaires Paris-Tunis, 3 services Paris-Marseille- par exemple, une fois par semaine, après escale sur
Tunis auxquels s'ajoutent 7 Marseille-Tunis (dont 1 un aéroport déjà desservi, tel celui de Marignane,
par Tunis Air) et 1 service tri-hebdomadaire Lyon- centre d'éclatement sur l'Afrique du Nord.
Tunis. En outre, il faut mentionner la liaison Nice- Sans doute, nos amis nord-africains voudront-ils
Corse-Tunis, assurée par les D.C.3. de Tunis Air, 6 s'associer à ce mouvement car, ce système aurait
fois Ilar semaine au départ de Nice. l'avantage de leur offrir de nouvelles possibilités.
La part de la société Alpes Provence est aussi Un deuxième avantage, tout aussi intéressant, en
importante sur Marseille-Tunis. résulterait. Il résiderait dans le fait qu'une première
La relation France-Tunisie, plus faible que les amorce de réseau aérien intérieur de la Métropole
deux précédentes, accuse, toutefois, une fréquentation serait ainsi réalisée.
plus forte que dans les années _antérieures : 47.300 De plus, les utilisateurs du transport aérien sou-
passagers aériens en 1950, contre 42.200 en 1949. Au haitent, et ils en ont déjà émis le vœu l'an dernier
142 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROI
au cours de notre xxvrne conférence, que les program- « D.C.3. », 11 .« JU.52 ». Les compagnies pri~
mes d'exploitation de lignes soient connus suffisam- possédaient 98 avions, parmi lesquels 63 « D.C.g )'
ment longtemps avant l'ouverture des services et qu'il 10 « D.CA. ».
y soit donné tout.e la publicité nécessaire. _ Depuis l'année dernière, nous avons constaté chtI
De plus, il faut que les programmes, une fois Air France des améliorations dans la desserte dei
arrêtés, ne fassent plus l'objet de changements pen- lignes, notamment par la mise en service de « collll
dant toute une saison donnée, que ce soit chez Air tellation », sur les long-courriers et de « D.CA. » Sl!
France ou chez les sociétés privées, dont le trafic a les moyen-courriers. "
perdu le caractère « à la demande » pour devenir, Néanmoins, Air France se préocèupe de rééq'ui~
en fait, régulier. Ces exigences sont aussi bien valables ses lignes, et elle a passé commande aux Etats-U1I~
pour le transport de passagers, dont nous nous sommes pour l'achat de 10 Lockeed « superconstellation :t é~
presque uniquement préoccupés, que pour le transport 1.049 C. Cet appareil a un fuselage considérable~
de fret. allongé par rapport au précédent. Son poids maxim1l1ll
En ce qui concerne le transport des marchandises, est de 52 tonnes 600 au décollage, au lieu de 45 to~
en effet, l'obtention de programmes et d'horaires de la dans le « constellation» 749, actuellement enseJ!'
part des compagnies est tout aussi nécessaire. Les De même, Air France s'intéresse aux essais du
expéditeurs d'Afrique du Nord, qui travaillent notam- 2.010 « armagnac », appareil qui sort actuellement • .
ment dans les denrées alimentaires périssables, ont série à l'usine de la S.N.C.A.S.E. à Toulouse. dl
besoin de connaître, suffisamment à l'avance, les pos- appareil, d'un poids total de 75 tonnes, est équipé.
sibilités que leur donnera l'avion, avant d'orienter leur 4 moteurs de 3.500 CV., et permettra d'emporter 81
choix sur un mode de transport donné. De même, il passagers et un équipage de 12 hommes.
leur faut connaître les tarifs de la compagnie avant Sur les lignes moyen-courrier d'Afrique du Nod
de commencer tout travail. Or, dans tous ces domaines Air France mettra en service, l'année prochaine,.
les conditions adéquates ne sont pas toujours remplies. « breguet deux ponts », quadrimoteur de 9.600 C1
Fait bien plus grave : les expéditeurs de fret se et d'un poids total de 48 tonnes, qui, sur la Méditet'
plaignent, la plupart du temps, du manque de régularité ranée, emmenera 100 passagers ou 13 tonnes de f1'8!
des services « fret» de toutes les. compagnies. Nous à 350 kmh. La commande porte sur 12 appareï)s
vivons encore sous le régime du transport mixte, et, D'autre part, la compagnie nationale s'est intéress61
malgré toute la publicité, sur le fret aérien, effectué à l'appareil anglais Vickers « viscount ». Cet avillll
par les compagnies en période de creux « passagers », est équipé de 4 turbo-propulseurs de 1.540 CV. chac1Jl,
rien de positif n'a été encore fait pour aider véritable- Il peut emmener 40 à 53 passagers et 4 h0m.m8l!
ment les chargeurs. d'équipages à une vitesse de croisière de 500 ~
Il est évidemment très tentant, pour les transpor- Douze unités ont été commandées. Les livraisons s&lll
teurs, d'acheminer un appareil complet en « passa- prévues pour le printemps 1954.
gers » plutôt qu'en marchandises, étant donné que le Les autres transporteurs aériens se sont tolIl!
passager « paie» plus que le fret. Néanmoins, si l'on préoccupés eux aussi, de renouveler leur flotte dans lei
veut développer au maximum les échanges, développer années à venir.
les· transports des marchandises par la voie aérienne,
il ne faut plus considérer le « fret » comme le parent
............ - ~ .
pauvre du transport, et lui donner la place qu'il mérite La société Air Maroc, depuis 1950, s'équipe avêt
en créant de véritables « lignes fret », voie dans des « curtiss commando », appareil bi-moteur d'~
laquelle les compagnies étrangères nous ont déjà pré- puissance totale de 5.000 CV., lui permettant de tra_
cédés. porter 40 passagers entre Paris-Bordeaux et Ca*
La compagnie Air France, qui a lancé, il y a deux blanca, à la vitesse de 370 kmh. Un S.O. 30P. es.t.
ans, entre Paris et Alger un avion-cargo chaque nuit, en ce moment, en essai d'exploitation, et. la compagnie
a, peu à peu, changé la nature du service, et, en songe à en acquérir d'autres.
période de pointe, l'appareil reçoit plus de passagers Quant à Air Algérie, qui, traditionnellement, exploi-
que de fret au départ de Paris. A son escale à Mari- te des D.C.3. sur l'Afrique du Nord, elle fait du traflr.
gnane, en ce moment, il est difficile d'y charger quoi à l'heure -actuelle, avec l'appareil français S.O. gOP'
que ce soit à destination d'Alger. De plus, il existe, « Bretagné ».
sur certaines relations, un encombrement permanent
en ce qui concerne le fret, notamment sur Marseille- Enfin, Air Transport a cédé son parc de « . Brilfo
Oran. Ces exemples militent pour la création de services toI » et n'en conserve qu'un, ainsi que 4 D.C. 3. Cepe1l'
« fret » réguliers, qu'appellent de leur vœu tous les dant, cette compagnie a loué 3 Fiat « Monterosa)
utilisateurs de l'avion. pour ses services Paris-Marseille-Alger. Cet appareil
tri-moteur, de construction italienne, a un poids total
Ce n'est qu'en réorganisant les lignes de ce~te de 18 tonnes et une puissance de 3.700 CV. II ~t
manière que l'on donnera au réseau moyen-courrier transporter sur la Méditerranée une trentaine de
qui est celui de l'Afrique du Nord toutes les qualités passagers. à 320 kmh.
qui lui manquent encore et que réclament les utilisa-
teurs sur le plan des passagers et des marchandises. Nous avons vue que, pour la première fois depuis
5 ans, des appareils de transport français commencent
à entrer en service sur les lignes et que deg, sm-
d'appareils plus importants vont bientôt sortir. Ce fait
2" Le matériel (2). est· capital, car il s'agit de combler un retard de prèS
Nous avons indiqué, au cours de l'étude des lignes, de 10 ans, dû principalement à la guerre pe1,lClant
quels étaient les avions actuellement mis en service laquelle nos usines n'ont pas pu se perfectionner comIllG
sur l'Union française. Ces appareih; effectuent un très les usines étrangères.
gros travail, et certains doivent maintenant être o ••••••••• •••••••••••••••••••••••••••••••••••• '0'"
remplacés. Le problème du renouvellement de la flotte
préoccupe, en effet, toutes les compagnies qui sont obli-
gées de se mettre à l'unisson des autres transporteurs III. - LES PROBLEMES TECHNIQUES
étrangers. ET COMMERCIAUX
A la fin de l'année 1950, la flotte d'Air France
comptait 122 appareils, se répartissant ainsi 19 Nous examinerons maintenant les principaux plO'
« constellation », 28 « D.C.4. », 31 « languedoc », 33 blèmes qui, dans l'ordre technique et dans l'ordre co...
mercial, conditionnent étroitement la vie même d1I
transport aérien.
(:!) N.n.L.R. - Nous n'avons ici surtout retenu, ou rapport
(11' NI. .TuequPH BÛlIrdilIon. Que les renseignements concernant Les problèmes qui retiendront plus particulière"
(lil'.. d"lUcnt l'Afrique dn Nord, et plus particulièrement le Maroc. ment notre attention concernent d'abord les aérodromes.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 143
'P1Jis la navigation aérienne, enfin l'exploitation du transiter 38.497 ; trafic auquel s'ajoutent 3.487 tonnes
lransport aérien proprement dit. de marchandises, chargées ou déchargées, et 880 tonnes
en transit. .
1" Les aérodromes. Sur le plan des constructions commerciales, l'aéro-
.................................................. . drome, de Tunis-El-Aouina est mieux partagé, puisque
Le plan d'équipement national aéronautique pré- une aérogare tOl,lt à fait moderne permet de traiter
'VOit la construction et l'aménagement, dans tout~ convenablement les passagers. Le trafic de cet aérodro-
'POnion ftançaise, d'aérodromes répartis en différentes me, pour l'anné dernière, était, pour les passagers, de
, dasses. 69.034 « local », et 27.710 en transit ; et, pour les
marchandises, 1.993 tonnes au « local» et 1.158 tonnes
, Depuis quelques années, l'effort principal du secré- en transit. .
· t.àriat général à l'aviation civile et commerciale a porté
~ .l'aménagement de l'aérodrome de Paris-Orly. On
- . en effet, que cet aérodrome a été retenu pour En dehors de ces grands aérodromes « impé-
· Jeprésenter, en France, la classe A, et recevoir les riaux », qui doivent assurer l'éclatement des services
'9Pareils des lignes intercontinentales. Un gros effort sur les fédérations de territoires, d'autres aérodromes
;liQ8ncier a été fait, et à l'heure actuelle, malgré un de première importance doivent être aménagés. Il
: l'lltard important, 3 pistes sont en service, ce qui permet s'agit, par exemple, des grands aérodromes d'escale tels
· Ace terrain d'effectuer dans le mois le plus favorable, Niamey au Niger, tels aussi ceux qui desservent les
tèlcelui de juillet 1951, un trafic de 63.536 passagers, capitales de territoires comme Bamako, Abibjan, etc...
et de 1.198 tonnes de fret. Depuis l'année dernière, certains de ces aérodromes ont
Mais, à côté de ce grand aérodrome d'importance été reconnus aptes à la réception des appareils quadri-
ÏJlternationale, il faut pouvoir organiser et développer, moteurs et nous avons vu que des lignes, d'abord
"tant en Métropole que dans les territoire d'Outre-mer, équipées en D.CA., puis maintenant en « Constella-
1IDe infrastructure des plus modernes. Pour l'instant, tion », ont été établies entre Paris, Bamako, Abibjan
il llemble qu'il faille se contenter d'aménager les aéro- et Conakry. De plus, il faut se préoccuper de donner
lIOrts qui effectuent un trafic vraiment intéressant, et à des terrains, qui assurent un trafic fret de première
de remettre à plus tard la construction d'aérodromes importance, toutes les possibilités nécessaires, princi-
lIOn justifiés par les besoins aériens d'une région donnée. palement par l'aménagement de pistes en dur.
En Métropole, 9 aérodromes au total effectuent un Enfin, cet inventaire ne serait pas complet si nous
trafic annuel de plus de 2.000.000 passagers. Ce sont, ne mettions pas l'accent sur la nécessité de construire
_ l'ordre décroissant, l'aéroport de Paris (Orly le des aérodromes, ou des bandes d'envol, dans la plupart
Bourget) qui, en 1950, a réalisé un trafic de 900.000 des centres de production, ou de communication à
Passagers. En 2 me lieu, vient Marseille-Marignane : l'intérieur même des territoires. Ces aérodromes per-
,251.518 ; puis Nice-le-Var : 218.271 ; Bordeaux- mettraient l'atterrissage et l'envol des appareils d'ap-
Jlérignac : 77.324 ; Lyon-Bron : 58.601 ; Ajaccio- port, bi-moteurs ou même monomoteurs, dont nous
Campo dell'Oro : 51.992 ; Toulouse-Blagnac : 38.384 ; avons signalé la nécessité ; l'infrastructure à réaliser
i!t Bastia-Poretta : 22.372. serait d'un coût peu élevé et, en tout état de cause,
à la charge du territoire, selon les principes définis
Nous attirerons l'attention des pouvoirs publics . par le plan général d'équipement.
lIIlr l'urgence qu'il y a à affecter des crédits à la cons-
ttuetion de nouvelles pistes bétonnées et d'aérogares Ce problème se pose d'une façon aigüe dans tous
defu;iitives sur les aérodromes importants, qui n'en sont les territoires d'Outre-Mer, plus encore que dans la
Pas eomplètement pourvus. C'est ainsi que la construc- Métropole. Outre-Mer, nous l'avons dit, les transports
tion d'aérogares s'impose à Bordeaux, à Toulouse, à de surface sont, ou inexistants, ou peu pratiques par
Marseille et à Nice ; que le doublement de la piste leur lenteur et les ruptures de charge auxquelles sont
lI'envol,. par une piste parallèle, à Marseille-Marignane contraints les utilisateurs. L'avion est le moyen de
1!lIt indispensable. . transport le plus apte à réduire les distances, et
l'infrastructure aérienne est la moins chère de toutes
Dans les territoires d'Outre-mer, les besoins sont à établir, bien moins chère que ne l'est la voie ferrée
sensiblement différents car il faut, sur certains aéro- ou la route, dans la construction desquelles on est obligé
dromes recevoir les appareils long-courrier et créer
de véritables centres d'éclatement ; d'autre part, il de
recourir à l'établissement de maints ouvrages d'art.
·faut aménager, à i'intérieur de éhaque territoire, un Aussi, les lignes aériennes ne pourront se dévelop-
'lombre considérable d'aérodromes pour aboutir à un per que lorsqu'une multitude de dessertes secondaires
Véritable développement économique du pays considéré, auront été installées pour permettre l'acheminement
par la rapidité des échanges. direct et rapide des passagers et des marchandises
En ce qui concerne les grands aérodromes des sur les grands centres vitaux de l'économie de ces
territoires d'Outre-Mer, dont, nous nous préoccupons, territoires.
noUl3 pouvons relever les noms de Casablanca, Alger,
Tunis, Dakar, Brazzaville, Douala, .Tananarive.
Déjà, l'année dernière, au cours de notre XXV"H' 2° La navigation aérienne.
~érence des chambres de commerce de la Méditer- Les aérodromes une fois construits, il faut, de nos
l"anée . et de l'Afrique française, nous avons émis le jours, assurer entre eux, sur tout le parcours que suit
.' Vœnque les aé;odromes dits .« impériaux » fassent l'avion, des liaisons les plus complètes par le moyen
, l'objet d'u,n amenagement rapIde. Or, pour l'instant, des aides à la navigation aérienne.
PeU de réalisations ont été accomplies depuis l'année L'avion est suivi durant tout son vol par les
ilernière. stations installées à terre qui le dirigent, lui donnent
, Nous associerons nos vœux à ceux de nos collègues les relèvements, etc... Nous n'entrerons pas dans la
il'Algérie pour qu'une nouvelle piste soit construite à description de ces questions purement techniques, qui
l'aéroport d'Alger-Maison Blanche, et qu'une aérogare ne sont pas de notre ressort.
lIIoderne soit enfin édifiée, aérogare justifiée par le Toutefois, nous mettrons l'accent sur le fait que
trafic croissant de la capitale algérienne, qui atteint, nous manquons encore, sur ce point, d'une infrastruc-
en 1950, 191.544 passagers en trafic local, et 48.795 ture vraiment développée par rapport aux pays étran-
passagers en trafic transit ; sur ce terrain, le tonnage gers, tels les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne. Les
"total des 'marchandises, reçues ou expédiées, se monte installations d'atterrissage sans visibilité les plus mo-
à 9.440 tonnes, le tonnage en transit' à 1.787 tonnes. dernes ont été installées à Orly, aérodrome de classe A,
, De même, la construction' d'une aérogare définitive recevant les avions intercontinentaux. Mais il manque
-est indispensable sur l'aérodrome de Casablanca-Cazes, encore des facilités sur nombre d'aérodromes, et, prin-
qui a traité en 1950 : 130.203 passagers, et en a vu cipalement, sur ceux des territoires d'Outre-Mer.
144 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU M A RO~
Pour assurer une meilleure sécurité aenenne, il Air France, compagnie nationale, ~ évidemmesl
est nécessaire de donner à nos routes aériennes qui un statut priviligié que lui confère sa position il
traversent l'Union française des équipements radio qui société nationale. Elle a créé des filiales, comme iM
manquent encore sur certains points. Nous émettrons Atlas au Maroc, et Tunis Air en Tunisie. Elle pa;rtiei8
le vœu que les pouvoirs publics s'attachent à consacrer pour moitié, avec les chargeurs réunies, au capital f
une notable partie des crédits affectés au budget de l'U.A.T. De plus, elle poursuit un effort de décen~
l'aviation civile, à l'équipement propre à la navigation lisation, par la constitution de sociétés qui assurent"
aérienne. Nous avons déjà vu que, chaque année, des l'intérieur même du Territoire, le transport purem '-J
sommes importl;mtes, sont consacrées à l'exploitation local : les transports aériens du Pacifique Sud ..,
même des aérodromes, par le fait de l'exploitation en Océanie (T.R.A.P.A.S.), Air-Viet N am en IndochiDlll
régie, c'est-à-dire par l'Etat lui-même. Plus l'Etat se Air-A.O.F. et Air-A.E.F en Afrique Noire. -.
déchargera d'une partie de ses dépenses, en assurant, Mais l'événement capital de l'année a été la ~
par la concession, une meilleure rentabilité des aéro- de participation importante des compagnies mari~
ports, plus il pourra consacrer ces crédits à la mise au sein des compagnies aériennes : les chargeurs réUl1ll
en place de ces aid~s à la navigation. participent au capital de l'U.A.T., la compagnie .~
raIe transatlantique, d'Air Transport, la compagnie-.
3" L'exploitation, du transport aérien. navigation mixte, d'Alpes Provence Méditerranée, et-Ill
Nous insisterons maintenant sur les problèmes compagnie Paquet, d'Air Maroc.
commerciaux que pose l'exploitation même de ce mode Sans doute, ces diverses participations ont-elJll
de transport. influé notablement sur les projets que l'on a: eu.
Jeune de cinq ans à peine, le transport aérien a réorganiser l'aviation marchande. Nous estimons ~
dû s'organiser rapidement. Le législateur s'est préoc- cette interpénétration, loin d'être inopérante, est,.a8
cupé de doter la compagnie nationale d'un statut légal contraire, éminemment souhaitable, car élIe aboutitt
par un texte en date du 16 juin 1948. Toutefois, l'orga- peut-être enfin à une véritable coordination entre leII
nisation du transport aérien n'a pas été achevée pour deux modes de transport.
autant car les sociétés privées continuent leur activité, On parle beaucoup, en France, de la coordinatio'
sous licence purement révocable délivrée par le minis- indispensable dans les transports intérieurs, nota1ll'
tère. De plus, la co-existance de ces deux catégories ment entre le rail et la route. Dans la desserte deIl
de transporteurs n'a pas manqué de soulever de délicats territoires d'Outre-Mer, la coordination entre l'avi-
problèmes dans la répartition des trafics. et le navire est tout aussi indispensable.
Aussi, la solution a-t-elle été cherchée au cours L'esprit de concurrence doit subsister cependaa*'
des années 1947-1948, dans une loi portant statut de car seul il permet de développer les affaires de tranr
l'aviation marchande. port, de les moderniser et d'offrir, de mois en mOÎ8t
Nous avons déjà eu l'occasion d'exposer 'au cours des avantages supplémentaires aux utilisateurs; l'~
cours des précédentes conférences des chambres de prit de 'concurrence et l'idée de progrès vont de' paU'-
commerce, l'essentiel de l'économie de ce texte, et nous Nous insisterons, en terminant notre exposé, slIf
nous sommes attachés à démontrer que le projet en quelques problèmes purement pratiques cette fois, don'
question ne présentait pas les caractères de souplesse la solution donnera aux utilisateurs de l'avion de nO\l"
nécessaires à la nature même du transport aérien. De velles facilités. .
plus, ce texte constituait une grave menace pour les
compagnies privées qui, dès la libération, avaient 4 0Simplification des formalités administratives_
assuré d'intéressants trafics et dont les droits n'étaient
pas assez reconnus. Les avantages de -rapidité et de souplesse du tra.
Avec les lenteurs de la vie politique, ce texte ne port aérien sont fortement diminués par l'obligati_
fut pas discuté lors de la dernière législature, et l'on dans laquelle se trouve le passager de se soume~
à une suite fastidieuse de formalités. Le problème fJf.
a même eu l'impression, au cours de ces deux dernières
années, que l'intérêt qu'il présentait tout d'abord s'était général ; il s'applique aussi bien à la desserte de
territoires d'Outre-Mer qu'aux relationsétia~
n"
peu à peu dissipé. Aussi, a-t-on assisté, sur le plan
purement officieux et privé, à la constitution d'un C'est la raison pour laquelle nous nous permettrons if.
accord réunissant la plupart des transporteurs aériens. insister.
Cet accord de coopération entre transporteurs Si l'on veut que l'avion remplisse pleinement SOl'
aériens de l'Union française (A.T.A.F.) a été signé, but, qui est d'amener, dans les plus brefs délais, deS
au mois de janvier 1950, par Air France et la plupart passagers ou des marchandises d'un point à un autre
des compagnies françaises. Cet accord prévoyait l'har- de l'Union française, de laisser le passager à sa desti-
monisation des tarifs et des programmes sur toutes' les nation et de mettre la marchandise à la consommatioJl.
liaisons entre la France et les territoires d'Outre-Mer. il faut simplifier au maximum toutes les formalitÎ'
qui encombrent l'acte de transport, et réduire les délaiJ.
Mais il faut bien reconnaître que, seule, la bonne
volonté des transporteurs peut lui donner tout son Sur'le plan international, on s'est' attaché, d...,
effet. Or, ceux-ci sont tentés, la plupart du temps, de des organismes, tels l'organisation de l'aviation ci~
reprendre une liberté qui leur est chère. On a déjà internationale ou l'àssociation du transport aérien inter-
assisté à des dénonciations de l'accord par certaines national, à créer des comités chargés d'étudier ce.q-
compagnies ; on assiste, en outre à des manquements l'on appelle « la facilitation du transport aérien ». or,
aux décisions de l'accord. Il y a là, en effet, une grave il faut bien le reconnaître, les résultats acquis sont
menace pour le transport aérien français qui risque peu nombreux. Aussi, nous pensons que c'est aux utili-
de se trouver, encore une fois, inorganisé, et de perdre sateurs de l'avion de mettre l'accent sur les obstacleS
ainsi, dans une concurrence stérile, des avantages' qui se dressent devant le passager ou devant 1'exP4-
précédemment acquis sur le plan purement commercial. dit!!ur.
Enfin, en deux ans, on a assisté à une réduction Sur le problème qui nous préoccupe, c'est-à-dire
du nombre des èompagnies françaises qui desservent la desserte de l'Union française, nous remarqueroDS
que la douane est une première entrave au libre dé,..
l'Union française. Des affaires se sont regroupées, des loppement du transport. Nous comprenons parfaitemellt
participations ont été prises. A l'heure actuelle, on peut que' l'intervention de la douane soit nécessaire lorSAu'il
dire valablement que les services avec nos territoires s'agit de transports effectués entre les territoires, c'est
d'Outre-Mer, et principalement l'Afrique du Nord, sont bien le cas pour l'Union française, où le cours de la
assurés par Air France, Tunis Air, Air Atlas, Air monnaie diffère. Mais nous voudrions que les formalitéf
Transport, T.A.L, U.A.T., Air Maroc, Air Algérie, douanières soient simplifiées au maximum. De plus, sut
Alpes Provence et Aigle Azur. les lignes moyen-courrier entre la France et l'AfriqUi
La plupart de ces compagnies font partie de du Nord, on devrait s'attacher à ne faire passer qu'lUIt
l'accord de coopération. visite de douane ou même à la supprimer tout-à-fait.
tÙLLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 145
Il en est de même des formalités administratives lu.i. On arriverait ainsi à gagner une demi-heure sur
8Glrquelles sont astreints les passagers : contrôle des le parcours de ville à ville, de Marseille à Alger.
J!8IIs,eports, contrôle sanitaire, autorisation d'embarque-
,)lient etc... Au cours d'un voyage entrepris par notre
De même, nous mettrons l'accent sur la nécessité
~bre de commerce, au début de l'année, en Afrique qu'il y a à éviter à certains passagers des lignes inté-
Olre française, il a pu être constaté, à chaque escale, rieures des attentes, qui sont seules justifiées pour les
".is
.1Ie transport de mettre tout en œuvre pour réduire les
terminaux. Bien entendu, les parcours de ville
.' aérodrome ne leur sont pas imputables, mais, sur
destination finale du passager considéré.
Enfin, les utilisateurs souhaitent une meilleure con-
naissance des programmes aériens à chaque change-
<ètaines relations,' il faudrait éviter aux passagers.
ment, connaissance qui devrait leur être assurée par
Îlr passage obligat~ire dans l'aérogare de .départ et voie de presse d'une façon détaillée et non pas par le
,4'àrrivée, amener dIrectement l'autocar, depUIS l'agenc.e
jeu d'une publicité établie dans un esprit de pure
!jD8qu'à l'avion, et opérer de même à l'arrivée. La concurrence.
Cléation des services de 2'"P classe milite en faveur
de la suppression de la formalité de l'enregistrement Ce n'est que par la réduction de ces formalités, et
des bagages. Sur les lignes petit et moyen courrier, il cet assouplissement indispensable à donner au trans-
taudrait que le passager puisse embarquer lui-même port aérien, qu'on pourra le considérer comme un mode
avec sa valise, comme dans un train, la placer dans de transport vraiment pratique, propre à développer au
1m flet au-dessus de sa tête, et la conserver par devers maximum les relations dans notre Union française.
.-:::
~
oC/)~
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~~
~omllre de c.olis MA ND A T S
~ =: û} Paquets postaux
ANNEE 1 bD~ postaux
~~(j]
Nombre Montant
ET TRIMESTRE .~ '~'~ 1
-:::0
ém~1
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.... ~c::
expédiés reçus lexPédiés reçus payés émis payés
o~'-
u "-'
1
tonnes milliers millions de frs
1938 - moy. trim.. » 13.500 60.50! » » 207 267 9ü3 894
1947 - » D7.8 lRMO 48.3G3 :!27.HJO 174.300 375 387 8.838 8.6;)2
1948 -
1949 -
»
»
111,0
105,6
19.485
J 3.122
5R.R36
61.779
J 57.500
» i 19B.DOO
»
429
/lri9
417
'123
1(i,OriO
20.97G
15.6ri 1
20.GHi
1950 - » 117,6 15.916 68.451 75.!)()(j 200.5GO 1!)9 13!) 23.518 23.1 67
1951 - » L36,7 16.844 1 7!l.1 D1 B2.004 233.253 1 438 4J!t 32.405 31.634
i 14!l
1950 - 2 e trimestre 112,5 13.101 63.802 G8.413 ISG.I00 485 22.74!J 22.276
1950 - 3e trimestre 10S,9 Il.mlO 63.224 57.755 158.3G2 476 Hl 25.624 24.723
1950- oie trimestre 134,8 16.199 81.994 !J6.281 260.508 1 408 3!J2 2G.138 2ri.014
1951 - 2e trimestre ! 31.7 14.442 81.G80 73.001 679 413 1lli 30.0H) 30.170
231.
173.733 1
1951 - 3" trimestre 124,3 13.848 69.227 G6.66G 425 307 35.183 33.505
1951
(l)
-4 e trimestre 1G9,7 22.056 95.533 107.153
Trafic intérieur marocain. courrier à destination ou uu <Iéllurt du Maroc et transIt.
284.492 4G7 432 36.731 3G.252 1
T E L E G R A M ME S Abonnés Communic.ations·
au téléphone téléphoniques
en fin de mois
ANNEE ET THIMESTRE Privés
1 . ~.ffieiels
re\~us dont
1
1938 - moyenne trimestrielle 165,0 2?2,O 1 J,4 !U) 1G,G (1) » 3.J38 1.002 !
1947·- » » 205,8 339,0 » » 2G,5 (1) 21,5 G.282 2.778 !
1951 - e » » 2li7,O 267,2 3,4 7,1 :i!J,2 (1) 34,4 S.704 3.f)1,;i'{
1950 -2 trimflstre ........ 231,3 301,3 3,3 5,6 3::l.5 29,1 7.4!)() 3.484
1950 - 3" trimestre ........ 2'13,1 275.8 3,1 6,5 3>1,1 20..7 (j.OH 3.073
1950 - 4· trimestl'e ........ 2.52,3 272,2 4,4 8,1 3i,!J 30.4 7.520 3.275
1951 -2· trimestre
3· trimestre ........
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1951 -
1951 - 4· trimestre ........
256,1
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3,0
3,8
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(1) Au 31 décembre.
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194R - » 4.92f:i 3.612 621 9.159 53.Mü 25.927 G.7()(; R6.273
1949 - » 3.741 3.834 558 8.133 ')4.02 1, 36.Sri3 7.8G8 108.745
1950 - » 2.195 3.111 494 6.100 7 11.004 49.29S 0.H41 133.143 !
1951 - » 3.073 3.863 680 7.615 82.113 59.'141 Il.G()2 153.156
1950 - 2" lrim.. 2.230 3.624 468 6~322 69.694 4!J.rmo 8.%9 122.743 1
1
1950 - 3" [rim.. 2.204 3.443 ·'128 6.07 71.891' 17.ri33 9.3:·~7 l28.818 1
1950 - t'J: (~ trim. . 2.106 1.76f) 15 1! 4.325 74.004 4\l.298 D.84l 133.143
1951 - 2(' trim .. 2.78 11 4.1131 719 7.934 80.583 57.5G2 1J.2GO 149.405
1951 - :3" t,· i Ill. . 3.177 4.714 846 8.737 83.7M 62.30() 12.()7G 15R.142
1
1951 - ti" Irirn.. 2.ri36 2.47ï 45f> 5.168 R6.302 CH.7ï7 1
1 [2.ri3 t 163.610
(1) Compte tenu des suppressions.
d) Opérations des chèques postaux
. "..
OPERATIONS de CREDIT OPERATIONS de DEBIT ETAT des COMPTES
de des
-;--I--D;~~t-
Tolal 1virement
Dont alal virement
eom]Jtes comptes
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1
TalaI 1Dont 1 Total 1Donl 1 eomptes (1)
Nombre Montant
! versem. versem.
millions millions
i millions de frs milliers
de frs de frs
11 rJ3R - moy. trim.. 21.n99 » 36 » 19.248 30 31-12-38 88,9 203
I!H6 - » 24.648 2.760 210 36 1rJ.'l43 195 31-12-46 152,6 1.673
1
1047 - » 25.785 2.760 249 33 17.913 222 31-12-47 157,7 1.816
19ti8 - » 28.290 3.135 402 54 17.037 276 31-12-48 164,9 2.357
1949 » 31.725 3.552 588 96 16.437 378 31-12-49 173,4 3.265
11950 - » 35.450 3.988 819 91 18.162 520 31-12-50 180,0 4.557
1951 - » 30.505 2.751 840 101 20.109 861 31 -12-51 182,6 4.943
11950 - 2' trimestre 38.013 3.29G 861 89 19.156 511 30- 6-50 177,9 4,023
1950 - 3' trimestre 32.150 2.553 806 85 19.733 566 30- D-riO 179,2 4.265
lD50 - 4(' lrimestre 31.191 2.572 798 87 18.348 601 31-12-50 180,0 4.557
1DGJ - 2' lrimestre 29.577 2.3G9 785 83 21.716 852 30- ()-5J 180,4 4.677
19G t - 3" trimestrol 28.829 2.767 827 103 18.837 1.109 ao- D-ril 181,5 4.740
11951 - /1" trimestre 2IJ.GG6 2.933 892 115 i 20.621 814 31-J2-51 182,6 4.943
Il) y compris les intérêts capitalisés.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 147
Avant l'établissement du Protectorat, les services qui était de 147.000 fin 1944, est aujourd'hui de 181.800,
. PlI8taux . et téléphoniques n'existaient au Maroc qu'à et l'avoir des déposants de 4 milliards 500 millions.
'état embryonnaire. On comptait une quarantaine de Enfin, le montant des mandats émis et payés s'élève
_eaux étrangers, français, espagnols, anglais et mensuellement à 21 milliards, et les caisses. de l'office
allemands. assurent le payement à plus de 35.000 titulaires de
. Il existait cependant un service postal chérifien, pensions, pour un montant mensuel de 373 millions.
tréé en 1892 par le Sultan Moulay Hassan. En 1911, Alors qu'il n'existait pas de liaisons avec l'extérieur
iolls le règne du Sultan Moulay Abdel Aziz, ce service jusqu'en 1915, il existe aujourd'hui pour les besoins
. fut réorganisé par un Français, M. Biarnay, déjà du télégraphe, le câble sous-marin Casablanca-Brest
directeur des télégraphes chérifiens. la voie terrestre Rabat-Oujda-Oran et la voie radi~
Après la signature du traité du 30 mars 1912, télégraphique Rabat-Paris avec application du système
ft moment où fut créé l'office chérifien des P.T.T., il Baudot-Verdan permettant un trafic sûr et très impor-
'eXistait une quarantaine d'établissements, pour la tant. 2.130.000 télégrammes ont été reçus ou expédiés
. plupart de faible importance, desservis par 199 unités. en 1950 par les bureaux de l'office .
Le réseau électrique comportait 627 kms de fils télé- Pour le téléphone, 2.000 kms de circuits interur-
Il'aphiques. bains existaient en 1915, 115.000 sont en service actuel-
Aujourd'hui l'office, administration autonome, gère lement. Le nombre des abonnés est passé de 370 à 38.500
373 établissements divers et occupe 5.000 fonctionnaires. pendant la même période. Malgré le développement
, Le service des télécommunications exploite 27.000 kms rapide des services téléphoniques, il y a encore beaucoup
de liaisons télégraphiques et 115.000 kms de circuits à faire puisqu'il reste environ 17.000 demandes d'abon-
. téléphoniques interurbains. nement en instance à ce jour, dont 9.696 pour Casa-
blanca et 2.243 pour Rabat.
Le chiffre des recettes, pour 1952, est prévu pour
3 milliards 352 millions. Toutes les semaines, un nouvel En 1930, le Maroc a établi sa première liaison
établissement secondaire est ouvert, tandis que le nom- radio téléphonique Maroc-France. Elle compte actuel-
lire des lignes de courrier et celui des tournées de lement six voies. Le développement du trafic est passé
distribution est en perpétuel accroissement. Les avions de 8.845 minutes, taxées en 1932, à 415.671 en 1950.
d'Air-France transportent mensuellement 40.000 kgs de Le premier émetteur de ?'adiodiffusion marocain
éOUrrier tandis qu'à l'intérieur du Maroc, « Air- a été mis en service en février 1928 (2).
AtJas »' en transporte 1.000 kgs. L'office a expédié ou -,Il avait au 31 décembre 1945. '" 54.007 auditeurs
reçu, pendant l'année 1950, 312.308 colis postaux.
- Il en comptait au 31 octobre 1951 159.400 »
Le service des chèques postaux qui, à la fin de
l'année 1946, tenait 32.000 comptes courants, en détient Sa puissance, qui était en 1945, de 15 kw est
aujourd'hui 41.500. L'avoir des titulaires de comptes aujourd'hui de 44 kw. et en fin 152 seront en service :
atteint 11 milliards. - 2 postes de 120 kw.,
Le nombre des déposants à la caisse d'épa1'gne, - avec 1 poste de kw. de secours à Sebaa-Aïoun,
- et 1 poste de 20 kw. à Rabat.
F. Finances
Moyens de paiement
DEPOTS
DATE
" c. 'l'. r(;'OI>.
Banques Cl l(\(Jues ," Caisse
postaux g';llél'ale d'épar.
millions de fnmes
1938 31 décembre ................ 638 831 12G » 203 » -!.O28 ,
1946 31 décembre ............... 14.88.7 24.1 fiS 3.136 2.802 1.(iO" 18.0f14 15.2gi
1947 - 31 décembre ............... HU 07 31.2G5 3.7Gl 4,259 1.756 21.8% 15.0 Ji)
1948 - 31 décom!lre ............... 24.151 Mi.\)\l0 6.187 2.818 2.1(\" 33."C,2 16.021
1949 - 31 décembre ............... 26.721 I;\l.888 7.818 !d)31 2.01(\ 22.5,1'1 10.5(jO
1950 - 30 juin ............. .......
, 27.165 G4.353 7.Ç}!l'! L(i1R 3.oH 2/t.G2!) 6.3(17
1950 - .30 seplemlJre .....................
décernlll'e ...............
:.'8.628 f>3.0fl3 8.030 G.R72 3.R83 2H.G'.'!l G.28<i
1950 - 31 2D.926 G7.0'.'0 !).08(j (j.f,!l:l 1.0(jG 2".403 U7G
l 1951 - 30 juin .................... 31.357 i~.()G8 10.,'J07 10.;j·'l7 '1.1% 28.830 6.06G
1951 - 30 septembre ............... ~l!l.222 IOG.!liO 10.102 11 .\ 00 'Ll RI 2R.'?Ii:l 30G
1951 - 31 décem!Jre ............... 10.816 11.080 ~).G28 3.0G8 23.!l87 -3.5i3
148 BULLETIN ECONOMIQUE ET, SO-CIAL DU MA RO'
Le montant des dépenses autorisées, si l'on y com- les subventions et primes. à l'agriculture, telle&
prend le produit de l'avance attendue du fonds français que celles destinées à vulgariser l'emploi de&
de modernisation et d'équipement et celui d'emprunts semences sélectionnées (dont le crédit est plUS
spéciaux pour l'aménagement et l'extension des ports que doublé) ;
de Casablanca et d'Agadir, s'élève à 78 milliards et les dotations affectées à l'octroi de bourses d'en-
demi, contre 67 milliards au budget définitif de 1951 (2). seignement, à l'achat de fournituresscolairfi>
Le total indiqué comprend : et au fonctionnement des cantines, dont le total
- d'une part, les dépenses ordinaires (fonction- est majoré de près de 200 millions.
nement et dette publique), qui sont portées de Si l'augmentation globale des dépenses ordinaire&
38 milliards 9 en 1951 à 47 milliardsl 1 en s'avère importante, quoique pleinement justifiée, /1
1952 ; budget d'équipement, par contre, ne marque pas dt
d'autre part, les dépenses d'équipement qui, de progrès sensible par rapport à 1951, si l'on tient comptt
28 milliards 1, passent à 31 milliards 4. du coefficient de hausse des prix qui affecte la coJl&'
L'accroissement, on le voit, est particulièrement truction et l'outillage. En fait, le rythme d'exéèutioa
sensible en matière de dépenses ordinaires. Ces dépen- des travaux ne souffrira pas de ralentissement, gr~
ses n'en ont pas moins été examinées avec le même à un plus large recours aux crédits d'engagement.
souci d'économie que les années précédentes, mais leur Il convient d'ailleurs d'observer qu'un effort tou~
augmentation était pratiquement inéluctable en raison particulier a été fait en faveur des dépenses d'intéf'il
des ham;ses de prix enregistrées depuis un an. Au social, qui augmentent de plus de 26 %, alors q~
surplus, il n'est pas inutile de rappeler que les progrès l'accroissement moyen de l'ensemble des dépenses d'éq1ll"
effectués en matière d'équipement économique et social pement ne ressort qu'à 11,5 0/0. Les crédits consacrés;'
se traduisent fatalement par une augmentation des l'hydraulique agricole, aux chemins tertiaires et sUl"
dépenses de l'Etat, aussi bien en ce qui concerne la tout à l'habitat sont très fortement majorés. Ils passent
dette publique que les frais de fonctionnement des de 850 millions à 1 milliard et demi pour l'habita!
services. Enfin, il y a lieu ,de souligner que bon nombre marocain, tandis que la compagnie immobilière francO'
de dépenses qui figurent au budget général représen- , marocaine pourra, par ailleurs, affecter à la construt-
tent des interventions de l'Etat dans le domaine écono- tion de logements près de 2 milliards et demi de ·francs-
mique et social, et que l'augmentation des crédits qui Quant a l'instruction publique et à la santé, elles béné-
leur sont affectés ne peut être que favorablement ficieront, outre leurs dotations sensiblement accrues, de
accueillie. Tel est le cas, notamment, en ce qui con- substantiels crédits d'engagement, qui leur permettront
cerne: de réaliser plus et plus vite qu'en 1951.
- les crédits d'assistance, dont 'le montant est
majoré de plus de 300 millions ; La couverture de l'ensemble des dépenses d'équi·
pement sera réalisée, pour près de moitié, par des res-
- l'aide au paysanat marocain, qui augmente de sources normales du budget (impôts, fonds de réserve,
85 millions ; , caisse spéciale des travaux publics).
(1) N.D.hR. - FJxtmit du rapport du général d'armée Un tel résultat, qui doit être considéré comme trèS'
Guilla\lln(~, eOnl1l11i-iKRil'e réshl{,Ilt général de la République fran·
<;nise nt! Maroe, :1 S. ~I. le Sultan (bulletin officiel, nO 2046 du encourageant, si l'on tient co'mpte de l'importance de
11 janvier lH:-,:!). l'effort d'équipement que s'impose le Maroc, a pu êtTt
POUl' l'exf'l'dee 10;:;1 d. bltllcNn économ"qllc ct Bocial dll obtenu grâce à un léger relèvement du prix des ciga-
Jlfa,J'o(", vol. XIV, 11° 48, 41Ul tritne~trf~ 19;")0, p. l:~a.
l'
(:n N.D.I,.R - Y compris le {( rectificatif» en cours d'exer- rettes et· au rajustement de certains tarifs postaux et
ej(~('. l'Ppl'oduit Ü'UIN bHlleUn éco,ltomiquc et social du "}fnroc, "Vol. téléphoniques.
XIV. HO ;'1, aime triInestre lH.')!, V. 04:;.
LI' hul1g.. t définitif llOlll' l()"O s'était élevé :1 56.68:l.4::0.000 Telles sont les principales caractéristiques du
francs. budget de 1952.
EQUILIBRE
,
1
1,. PARTIE 21me PARTIE am. PARTIE
Heeettes
Budget et dépenses
Budget ordinaire extraordinai l'e avec affectation
spéciale
Itccettes ................................. 53.153.000.000 13.462.300.0QO 5.253.250.000
- '.
(1) lA bu<lg"t pour l'ex"rcice 1951 (non compris le « rectificatif }) de juillet 1951) était le suivant
E'œl'cicc Exercic
Dl~SIGl\ATI()N DES DEPENSES
1939 1 J918
A. - YALECH !\(HI1NALE
r. nel/e }'lIliliqul' . 320 2.307
II. - J)ppenses dc fOl1l'fiol1l1cmenf :
J'ersonnrl . 50G 10.SG9
:\IaU'riel . 247 4.612
Gros travaux d'entretien . 76 1.643
--
Total de,,, dépenses de fonctionnement . 829 16.824
----
Total de,,, dépenses ordinaires . 1.1 Ml 19.13 t
III. - Dp]iI'l1ses (réqui}Jeml~11t ............................•......... 59 11.297
--
TOTAL GÉ!\l~HAL du budget 1:208 30.428
Indice de correction par rapport à la moyenne des prix de gros et de
détail de J039 . » 18,535
(1) Sonrœ : Extrait 'ln l'apport général Rnr If' pro.if't de bullgf't ponr l'f'x"reicf' ln:;:!. préRPnté par Si Allmell S
(:!) Y ('omllri~ If~ eOllllltp « hor~ hlld,g'rt » ('ol1crrnant lp fonfls fle modprni~ation pt (l"l"qlli]H'lliPUt. mail" non cOlllpl'i
BALANCE DES COMPTES POUR LES DIX PREMIERS
OPERATIONS· COURANTES OP
Recettes Dépenses
A. - Opérations privées A. -
1. Opérations' commerciales : 1. Soldes des m
et investis
a) Exportationij et importations . 71.393 130.174 (sauf socié
b) Fret et assurances . 550
2. Emprunts des
c) Frais d'escale . 2.550
2. Revenus et services 450 4.800 B. -
1
L Opérations ch
B. - Opérations publiques
a) Souscriptio
1. Opérations chérifiennes à l'extérieur iJ) Mouvement
a) Service des emprunts .' . 800 trésor fran
b) Autres opérations . 1.600 mé
Il ' 2. Opérations
mentation
2. Opérations métropolitaines au Maroc . 20.200 1.300
3. Opérations afférentes à la construction de Tota
bases aériennes , , 4.700 Report des op
Total des opérations courantes .. , 99.843 138.674 Règlement diff
Solde des opérations courantes . 38.831 Diminution d
Règlement différé des opérations COlllllltllles. -5.000
. 1----------
33.831
(1) Source Annexe à l'exposé du directcur des fiuances au conseil du Gou"ernement (décembre H)~I).
BU L LET 1 NEC 0 NOM 1 QUE E T SOC 1 A L D V MAR 0 C 151
Crédit
(1) y compris les opérations effectuées par la banque d'Etat llu Maroe l'Il tant qu'établissement privé.
(2) Y compris les comptes courants créditeurs.
A C 'l' l F PASSIF
millions de francs
, ....... 1.242 LI 7;) 4.U12 2.86G
1948 - 31 déc('nlln'(~ 3.439 t.5i3
1949 - 31 décembre ....... 7.OD 1 7.014 7.44·i 3..i!12 1.418 1.429
c) Valeurs mobilières
Indice des cours des valeurs à revenu variable cotées à Casablanca
Base 100 fin décembre 1938 (61 actions)
-
1 9 5 0 1 9 5 1
1948 1949
G RO U PES
29 déc. 28 déc. 28 juin 27 sept. 27 d{~('. 27 juin 26 sept. 26 déc.
1
Eau - Electricité ........ ()'!!) 3:m 320 3'!G 332 3ti9 431 ft 1:3
Industries exLracLives ..... R47 G62 -i!) 1 52G 4Gi 483 740 665
Industries alimeIllaire~ .. 7.7 !)G Ui<l :3.927 4.812 U'!'I 4.751 5.GI0 5.26G
Industries diverses ....... 3.740 2·.031 LB 12 2.mHi 1.7:11) 1.9J!) 2.08'" 2.03(;
Commerce ............... 3J8 250 1\11 IH\) ')')0
-~) - 2iG 2GG 247
Transports ............... 5,Ci\17 3.9G4 3.780 lLiOO :3.1:,:2 1.105 4.045 4.300
Sociétés de portefellilll' ... 4.%5 3.505 3.J 5G 3.581 3.124 3.GOR 4.724 4.739
Indice général ............ 4.058 2.672 2.401 2.758 2.ld5 2.644 3.230 3.1H
152 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU
NOTE SUR LES RELATIONS ENTRE LA BANQUE D'ETAT ET LE TRESOR FRANÇAIS (l}
échanges entre Nations. L'expérience montre, en effet, à l'éventualité d'une trop grande élévation de la dette
que lorsqu'il Y a déséquilibre de la balance des échanges du Maroc envers la France. C'est qu'en effet à l'époque
entre deux pays, le change varie en faveur de celui où ce texte a été promulgué, le compte d'opérations
des deux pays dont les exportations sont prédominantes. étant constamment débiteur, en raison du déficit de la
Lorsque l'or circulait librement, la Nation trop défavo- balance commerciale marocaine qui n'était pas com-
risée par le change avait intérêt à faire un envoi d'or pensé par des dépenses métropolitaines au Maroc et
POur régler ses dettes, la limite à partir de laquelle on par l'apport des capitaux venus de France. La pro-
'recourait au paiement or, pour éviter un change trop gressivité des intérêts dûs par la banque d'Etat sur
défavorable, porte le nom de « gold point ». le solde créditeur du trésor français incite la banque
Mais, depuis que le billet de banque a cours forcé, à resserrer son crédit à l'égard des importateurs.
le problème du maintien de la parité des monnaies s'est Jusqu'en 1939, la situation demeurera la même, les
IlOInpliqué. Dans le cas particulier des échanges entre nécessités de l'équipement du pays et les besoins de sa
la France et le Maroc, a suppression du change ne consommation maintenant une balance commerciale
POuvait résulter que de l'intervention d'un intermé- défavorable. Mais, dès le début de la dernière guerre,
diaire jouant le rôle de régulateur des offres dévolues la situation s'est complètement renversée. Le trésor
'an compte courant d'opérations. Pour en comprendre français, qui était créditeur de 1.022 millions au 31
.le mécanisme il est indispensable de connaître le rôle décembre 1938 ,et de 369 millions au 31 décembre 1939,
de la trésorerie générale du Protectorat qui, par le est devenu débiteur de 1.417 millions à la fin de l'année
jeu d'un compte courant ouvert à la banque d'Etat du 1940, et de 2.717 millions à la fin de l'année 1941. Les
Maroc verse à cet établissement le solde de ses recettes dépenses du Gouvernement français au Maroc, et no-
IUT se's dépenses, ou prélève les sommes qui lui sont tamment les dépenses militaires, se développaient lar-
nécessaires pour effectuer ses paiements. Or, c'est par gement, alors que la balance commerciale marocaine
le canal de la trésorerie générale que s'effectuent la tendait à s'équilibrer par suite du ravitaillement de la
plupart de8 mouvements de fonds entre le Maroc d'une Métropole par le Maroc. La convention, en raison d,es
part la Métropole, l'Algérie et l'Empire français. d'au- nécessités du ravitaillement de la Métropole, ne donnait
tre part et vice-versa ; ces mouvements de fonds s'opè- à la banque d'Etat aucun moyen d'enrayer cet endet-
rent en presque totalité, par l'intermédiaire de l'office tement progressif du trésor français. Aussi, dans la
chérifien des P.T.T., dont les opérations sont retracées pratique les dépenses de la France au Maroc ont-elles
dans les écritures de la trésorerie générale. Or, les eu pour contre-partie une augmentation parallèle de
mouvements de fonds postaux servent, pour la olus la circulation monétaire.
large part, à compenser la différence entre les deux Lorsqu'intervint la rupture des communications
postes de la balance commerciale, importations et expor- entre la France et l'Afrique du Nord, en novembre
tations. Enfiri, la trésorerie générale retire de la banque 1942, le fonctionnement du compte d'opérations fut
d'Etat les fonds servant à payer les dépenses métropo- interrompu, mais une convention nouvelle, en date du
litaines qui sont fort importantes (dépenses militaires, 25 janvier 1943, intervint entre le trésor d'Afrique
pensions, intérêts d'emprunts, etc..., etc...). français et la banque d'Etat du Maroc. Le compte du
trésor français, qui présentait un solde débiteur de
'*
'** 4.655 millions, fut mis en sommeil, et un compte analo-
gue dit « compte d'opérations B » fut ouvert par le
Examinons maintenant, compte tenu de ces remar- trésor d'Afrique à la b;mque d'Etat. Un article de la
ques, comment va jouer le compte d'opérations. nouvelle convention rétablissait le « compte provi-
Dans la pratique, en cas d'achat de marchandises sionnel », supprimé en 1928, par suite de la converti-
françaises, le commerçant habitant le Maroc paiera en bilité en or du franc français. La convention devait
billets marocains le montant de sa dette envers son prendre fin dès la reprise des relations normales avec
fournisseur français ; le plus souvent le règlement se la France. Cette convention; renouvelable par tacite
fera par le moyen d'un mandat-poste, délivré par reconduction tous les six mois, a réglé les relations
l'office chérifien des P.T.T., dont le montant sera entre le trésor d'Afrique, le trésor chérifien et la ban-
encaissé par le trésor français. que d'Etat, jusqu'au 1 er janvier 1946. Pendant cette
En France, le mandat sera payé pour son montant période, le solde débiteur du « compte d'opérations » a
en billets français, dont le trésor de la Métropole aura accéléré sa progression comme il apparaît ci-après:
fait l'avance, la conversion entre les deux monnaies se
trouve donc réalisée sans que se pose la question de
change. Au Maroc, le trésor français dispose ainsi de
billets marocains provenant du paiement d'une créance
française, ces billets sont versés à la banque d'Etat qui
les mettra en circulation après en avoir inscrit le mon- DAT.r;s Totaux
tant au crédit du trésor français au compte d'opérations,
c'est sur ce crédit que seront payées' les dépenses de
la France au Maroc, dépenses militaires, pensions des
Dléttopl)litains, etc...
Le règlement des créances marocaines, payables en
l"rance, se traduisent par des opérations inverses qui 1 ri Ilovembre 1942 . 4.59H 4.508
procureront de l'argent français dont le montant sera 1'e' janvier 1 D43 . 4.626 32G 4.951
porté aU débit du compte du trésor français. Il y aura 1'"' janvier 1944. 4.685 1.49() 6.181
donc compènsation entre les créances françaises et 1'" janvier 1945: /1.750 4.830 9.570
marocaines lorsque les totaux respectifs seront rigou-
reusement égaux, mais, dans la pratique, se révèlera On constate qu'au cours de ces deux années le
. un solde favor,able ou défavorable à l'un des deux pays. volume des soldes débiteurs des trésors français et
d'Afrique du Nord ont doublé de volume ; il en est
Afin d'éviter qu'interviennent le jeu du change au de même de la circulation monétaire qui a suivi sensi-
détriment du pays favorisé, le solde débiteur n'est blement le même rythme.
exigible que dans la monnaie de ce pays. Le jeu du
compte d'opérations réalise donc une compensation des Circulation cn billets 1
dettes et des créances réciproques du Maroc et de la DATES lllH['lH'aiIls et algériens
Métropole, le solde de ces opérations se réglant, non (en milliom)
par des versements en espèces, mais par des écritures.
Cependant, le texte de la convention initiale con- j 5 novembre 1\1<12 .. '" . G.333
tient des mesures destinées à éviter un endettement ter janvier 1!143 . .. .. 5.3:34
exagéré d'un des deux pays par rapport à l'autre ; l'cr jauvier 1944 .. '" . R.212
on remarque que ces mesures visent surtout à parer J'" Janvier 1945, .... 10.512
154 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU M A ROC
La plupart des législatio~s fiscales font aux que soit leur forme, civile ou commerciale,. de person-
. sociétés une place particulière et souvent d'honneur. nes ou de capitaux, et même les, simples participations.
Le Maroc n'a pas échappé à cette règle. L'acte constitutif donne ouverture à un droit
En raison de la faveur dont jouit, en ce pays, d'apport qui est, depuis le dahir du 18 avril 1947, de
cette forme d'activité, il a paru intéressant de rappeler 1,50 0/0. Il est perçu sur l'ensemble des mises des
succinctement quels sont les traits essentiels du régime associés (apports en espèces·, en nature, en industrie,
fiscal marocain concernant les sociétés. etc...).
En outre, il est perçu, à raison des biens corporels
A. - DROITS PERÇUS apportés, une surtaxe, instituée par le dahir du 9 juin
1948, et· dont la quotité est fixée comme suit :
AU MOMENT DE LA FORMATION 0
1 Pour les immeubles de toute nature et droits
1 Enregistrement.
0
immobiliers, 2 % de la valeur de l'ensemble des apports
Les actes constitutifs de sociétés, ainsi que ceux jusqu'à 2 millions" et 3,5 % sur la valeur qui excède
qui modifient ou annulent le pacte social, sont obliga- 2 millions;
toirement assujettis à la formalité de l'enregistrement 2° Pour les fonds de commerce et de clientèle à
dans un délai, qui est de un mois pour lesl actes sous l'exclusion des marchandises neuves, 1,50 % jusqu'à
seings privés comme pour les actes notariés. 2 millions, et 3 % sur la valeur qui excède 2 millions.
Cette obligation concerne toutes les sociétés quelle Pour l'application des taux progressifs. les divers
apports réalisés dans un laps' de temps égal ou infé-
rieur à une période de un an, sont réunis, mais en
(1) Extrait du no 43, 3 m e trimestre 1951, du bulletin de considérant distinctement, d'une part, les immeubles.
statistique et de documentation linanlJières. et, d'autre part, les fonds de commerce.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 155
. Les apports effectués à titre onéreux donnent lieu lution, il est attribué ou cédé à un associé à titre de
à la perception des droits de vente afférents à la partage, de licitation, ou à tout autre titre, des biens
nature des biens qui en font l'objet (2). dépendant du fonds social et provenant d'un apport
effectué par les autres associés, le droit de mutation
2° Timbre. est exigible, sans qu'il soit tenu compte de la part
virile de l'associé dans la société, et d'après la valeur
Les actes constitutifs de société sont assujettis, au vénale des biens cédés ou attribués, non plus au jour
timbre de dimension, c'est-à-dire qu'ils doivent être de l'apport (comme en France, selon la théorie de la
établis soit sur du papier de la débite soit sur du mutation conditionnelle), mais au jour de la cession
papier libre, préalablement revêtu de vignettes fiscales ou de l'attribution et selon le tarif alors en vigueur.
correspondant à la dimension employée, et oblitérées
par les parties. • . Il existe, d'autre part, des dispositions spéciales
aux fusions et reconstitutions.
Il existe, d'autre part, un droit spécial qui frappe
les actions et les obligations au tarif de 1 % pour les Le dahir du 9 juin 1948, précité, complété par
actions des sociétés dont la durée n'excède pas 10 ans, celui du 30 octobre de la même année, confirme, ou
et de 2 %, pour les actions des sociétés à plus longue remet en vigueur les dispositions des dahirs des 7
durée ainsi que pour les obligations (quelle que soit janvier et 17 juin 1936, relatifs, le premier aux sociétés
la durée de la société). qui, dans les trois années de la réduction de leur capital
social, reconstituent celui-ci au moyen de nouveaux
Ce droit de timbre est perçu au comptant ; il est apports, le deuxième aux sociétés qui réalisent une
exigible au moment de la création matérielle des titres, concentration d'entreprise par voie de fusion ou d'ab-
lesA.uels doivent être revêtus soit d'Un timbre humide sorption.
apposé à l'atelier de Rabat, soit d'une mention de
référence à la recette. Dans un cas comme dans l'autre, le droit d'apport
de 1,5 %, comme les surtaxes instituées par le dahir
3° Taxe· notariale. du 9 'juin 1948, sont réduits de moitié.
La taxe notariale, exigible à l'occasion de la récep- D'autre part, la société absorbante ou nouvelle est
tion par les notaires d'un acte constitutif de société, dispensée du droit de mutation afférent au passif pris
est de 1 % sur les premiers 500.000 frs, de 0,5 % sur en charge lors de la fusion.
les 500.000 frs suivants, et de 0,2 % sur le surplus
du capital. 2° Impôts directs.
La même taxe est également perçue en cas d'aug- Au cours de son fonctionnem~nt, une société n'a
mentation q,e capital - sur le montant de l'augmen- pas à acquitter d'impôt qui lui soit particulier.
tation - et de fusion de sociétés s'il y a création de Si son objet est une exploitation agricole, elle
société nouvelle. S'il y a transformation de société, devra le tertib.
sans augmentation de capital, le 1/2 tarif est applicable
(Dahir du 14 mars, 1950. Annexe II. Art. 57 § 6). Si son activité est de la nature de celles prévues
sur les tableaux relatifs à la patente, elle devra l'im-
pôt des patentes et, le cas échéant, le supplément à
B. - FONCTIONNEMENT l'impôt des patentes.
Les particularités suivantes sont cependant à
1° Enregistrement. noter:
A l'occasion de leur fonctionnement, les sociétés . a) En vertu de l'article 11 du dahir du 9 octobre
marocaines n'ont à acquitter ni la taxe de transmis- 1920, tel qu'il a été modifié par le dahir du 23
sion, ni l'impôt sur le revenu. août 1943, les droits de patente sont majorés
Les cessions d'actions qui s'opèrent par la voie de 25 % pour les sociétés par actions ou à
commerciale ont lieu librement ; seules les actions ou resp0!Lsabilité limitée, ainsi que pour toute
parts sociales, qui ne sont pas transmissibles selon les autre société qui comprendrait une société par
formes commerciales, donnent ouverture à un droit de actions ou une société à responsabilité limitée.
cession qui est de 1,50 %. b) Depuis le dahir du 16 juin 1950, le supplément
Toutefois, et tout comme en France, si les actions à l'impôt des patentes, dont sont redevables, les
ou parts ont été attribuées à l'apporteur en représen- sociétés, est calculé au taux plein de 15 % sur
tation 'd'apports en nature et si la cession :;t lieu dans la totalité du bénéfice sans que le tarif dégr~ssif
les deux ans de la constitution de la société, elle est afférent à la première tranche de 500.000 fr~
considérée, au point de vue fiscal, comme portant sur de bénéfice, soit appliqué.
les objets mis en société, et les droits exigibles sont Cette disposition ne fait d'ailleurs pas
ceux afférents à la nature des biens apportés. obstacle· au droit qu'ont les personnes compo-
Le dahir du 9 juin 1948 a encore institué une sant les sociétés en nom collectif et les com·
notion nouvelle en matière d'enregistrement, en stipu- mandités de demander à être imposées sur la
lant que, lorsque, au cours d'Une société 'ou à sa disso- part de bénéfice leur revenant d'après leurs
droits sociaux. (Cf. art. 11 du dahir du 12 avril
1941, modifié par le dahir du 14 février 1946).
(2) Il est rappelé que le" tarif" en vigueur, pour les muta- c) Les sociétés, par définition, ne peuvent être
tiOftB, sont les suivants : assujetties à la taxe de compensation familiale.
A _ Immeuble8 - Droit principal : 8 %'
Surtaxe applicable il la partie du ["ix ou de la valeur qui
Mais les dividendes et profits divers distri-
dépasse 1.000.000 dans les conditions suivante" : bués aux associés, qui en sont passibles, doivent
de 1 li. 2 millions 2 % de 4 li. 5 millions fi % être déclarés pour l'assiette de la taxe complé-
de 2 li. 3 millions 3 % • <le ri li. 10 millions 6 % mentaire de 5 %.
de 3 li. 4 millions 4 % après 10 millions 8 %
B - Fond8 de commerce - Taux général : ri %' d) Souvent une société n'est pas composée que de
Taux spécial aux fonds d'IIMel, de meublés, de restanrants. personnes physiques. Du moment où on l'impose
de débits de boissons et de cinématographes : 7,;) %' distinctement, en tant que personne morale du
Dans les denx cas, la même surtaxe que celle prévue ci-dessus
pour les Immeubles, est applicable il la partie des prix on des droit privé, et abstraction faite de ses membres
valeurs' qui dépasse 1 million. un même revenu peut-être imposé plusieurs foi~
En outre, les mnhltions de débits d .. boissons sUPllOrtpnt dès lors qu'il transite à travers plusieurs êtres
un droit supplémentaire d .. transmission d.. ri %, passibl.. lni moraux.
même des majorations progressives <le 2 il 8 %, Il partir d'un
million prévues cl-dessus. Des dispositions spéciales sont quelquefois néces-
C - Marchandises ncu,;es. 1 % Haux et ce.•8ions. 1 %
A.utres meubles 3,5 % PaB de porte ... 10 % saires pour supprimer ou pallier les inconvénients de
Créance8 1 % ces impositions multiples.
156 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 0 C
!Jar l'intermédiaire de la France, le Maroc a abordé par l'émission d'emprunt à long terme puis de bons
la phase actuelle de son effort d'investissement, concré- d'équipement à moyen terme. '
tisée par l'établissement du « programme d'équipement
Qlong terme 1949-1952 ». Dans le cadre de ce plan, Contribution du fonds de modernisation et d'équipement.
_ programmes annuels de travaux neufs sont fixés,
deptÏis 1950, par une commission des investissements, . A partir ?e 1949, le Maroc a de nouveau reçu une
:qui· arrête une hiérarchie des dépenses et coordonne aide substantielle de la France et, par son intermé-
lès entreprises des diverses administrations (2). diaire, des Etats-Unis. En 1949, 1950 et 1951 les
dépenses d'équipement sont couvertes à concur;ence
11llportance des investissements publics. d'environ 50 %, par des avances du f~nds français de
mod~rnisation et d'équipement, lui-même alimenté pour
Le chiffre moyen annuel des investissements, de partie par la contre-valeur de l'aide Marshall. C'est
1945 à 1950, traduit l'importance de l'effort poursuivi dire que, sans cette aide extérieure, le Maroc eût été
~uis la libération : il dépasse 14 milliards et demi dans l'impossibilité de mener à bien, dans, ~n délai
~ francs 1950. En 1950 les crédits ouverts, pour les raisonnable, le vaste programme de modernisation dans
4épenses de travaux neufs se sont élevés à plus de lequel il s'est engagé.
27.300 millions, atteignant presque le montant des
dépenses ordinaires. Aide aux T.O.M.
Encore ces chiffres ne tiennent-ils compte que des Enfin, en 1951, le Maroc bénéficie en outre d'une
dépenses effectuées sur le budget de l'Etat, mais le aide supplémentaire des Etats-Unis : une so~me de
,Programme d'investissement déborde le secteur public l'ordre de 8 millions de dollars a été accordée par
et s'étend aux collectivités locales et au secteur semi- l'E.C.A. sur un fonds spécial d'aide aux territoires
PUblic (offices, sociétés d'économie mixte et grandes d'outre-mer pour être affecté au financement d'un cer-
80ciétés concessionnaires). . tain nombre de grands travaux susceptibles d'augmenter
Faute de statistiques, il est difficile d'apprécier le le potentiel économique du Maroc.
l!tOntant des investissements réalisés dans ces secteurs
GePuis l'établissement du Protectorat. Ce qu'on peut
affirmer, c'est qu'au cours des dernières années, ils 3" NATURE DES INVESTISSEMENTS REALISES.
ont été également considérables : la moitié environ des
ilépenses d'équipement du secteur public. Les dépenses d'investissement sont habituellement
classées en trois grandes catégories : équipement écono-
mique, équipement social et équipement administratif
2° MOYENS DE FINANCEMENT. Il convient de souligner le caractère subtil et souvent
arbitraire d'une telle classification. Il est bien évident
Quels moyens de financement ont été employés pour par exemple, que certaines dépenses dites économiques'
eouvrir. ces dépenses d'équipement, dont' nous venons telles que celles consacrées à la petite hydraulique, ont
de voir l'ampleur ? une répercussion sociale immédiate ; en sens inverse
les résultats économiques de l'action du paysanat o~
Ponds d'emprunt. de la formation professionnelle, par eiXemple ne peuvent
Il était naturellement impossible de demander à être négligés. '
l'impôt des ressources en rapport avec l'importance des Cette réserve faite, il n'est pas sans intérêt d'exa-
besOins à satisfaire. En fait, de 1914 à 1938, la plus miner, dans le cadre de la classification ci-dessus, quelle
grosse part des dépenses d'équipement public a été a été l'utilisation des sommes considérable investies par
COuverte par des fonds d'emprunt. Ces emprunts ont l'Etat chérifien.
«é placés sur le marché métropolitain, ainsi que ceux
~s par les grandes sociétés concessionnaires avec la L'équipement éconpmique.
tarantie de l'Etat chérifieh.
Les dépenses d'équipement économiques viennent
Pinancement local. de loin au premier rang. Une telle constatation ne doit
pas surprendre. Il est évident, en effet, que la mise
Cependant, le développement des ressources du en valeur du Maroc, aussi bien que son progrès social
pays a peu à peu, permis de faire supporter au budget n'ont pu se poursuivre qu'à une double condition : l~
~dinaire une part des dépenses d'investissement. Le mise sur pied d'une armature administrative indispen-
fonds de réserve, alimenté par les excédents budgétai- sable et la création d'un équipement de base ouvrant le
l'es et la caisse spéciale des travaux publics, instituée p~ys à la vie économique moderne (ports, routes, che-
en ~ertu de l'acte d'Algésiras et alimentée par une taxe mms de fer, production d'énergie, postes et télégraphes,
4e 2,5 % ad valorem sur les importations, ont, par etc...) et permettant d'améliorer le niveau de vie d'une
ailleurs constitué une source permanente et non négli- population s'accroissant de plus en plus rapidement.
geable 'de moyens de financement pour l'équipement
<lu pays. ' L'exécution de ces tâches, qui s'imposaient en
premier lieu, au Gouvernement du Protectorat, se' tra-
Au total, pendant cette période, on peut dire que duit dans les chiffres ; de 1916 à 1938, les dépenses
le Maroc s'est équipé à concurrence de 25 % par ses d'investissement d'ordre économique ont représenté les
propres ressources et à concurrence de 75 % grâce trois quarts des dépenses totales.
aux capitaux français.
Avec la guerre, la situation a changé. Les dévalua- Les travaux d'infrastructure.
tions successives de la monnaie, la hausse des prix et,
à la libération, la reprise massive des importations, ont Les programmes de grands travaux établis' depuis
provoqué un accroissement considérable, d'une part des la guerre marquent une orientation nouvelle. Certes les
excédents budgétaires, d'autre part des rentrées de la besoins restent considérables en matière d'infrastru'etu-
~isse spéciale. Par ailleurs, devant l'abondance des re en raisofl mêm~' de la rapidité de l'essor économique
capitaux sans emploi sur le marché marocain et la du Maroc et du developpement de son industrialisation.
diftieulté de recourir au marché français, sollicité par Il suffit de citer l'exemple du port de Casablanca dont
les émissions publiques et privées métropolitaines, le les installations ne suffisent pas à faire face à l'adcrois-
Gouvernement s'est trouvé porté à s'adresser aux sous- ~eme~t du tr,atic, ou c~lui de la production d'énergie
mpteurs .locaux. Ainsi le Maroc a-t-il été en mésure, electrlque, qUI ne COUVrIra les besoins qu'après l'achè-
pendant cette période, de financer lui-même ses inves- vement des grands barrages en cours de construction.
tissements, à la fois sur ses ressources budgétaires et Cependant, la part faite à l'équipement de base se
réduit peu. à I,leu. La mise en valeur agricole du pays,
la modermsatlOn du paysanat, l'habitat marocain, les
(2) N.D.L.R. - cf. dans le même bulletin l'éhlll.. de 1\1. écoles et les hôpitaux prennent une place croissante
Poniatowski. - « Le plnn tle modernisation et d'équipement dn
liaroc ».' dans les programmes.
158 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU
te. investissements dans leur re:at'ion avec la balance ments d'ordre social ont pour répercussion immédiate
.commerciale. un accroissement important des dépenses de fonction-
Un aspect important du problème est celui de
nement, ce qui menace de réduire corrélativement la
part des ressources ordinaires qui peuvent être con-
~tation des investissements en vue de l'améliora- sacrées à l'équipement.
... de la balance commeniale. C'est notamment en
~on de cet objectif qu'a été établi le pJ;ogramme Par ailleurs, la masse totale des investissements
t'équipement 1949-1952. Les investissements prévus est considérable paj' rapport au revenu national, et
tDiVent avoir pour effet, à la fois d'augmenter le volume son financement est assuré, en grande partie, sans ponc-
~Ia valeur des exportations, et de réduire la valeur tion sur la masse monétaire. Dans la mesure où ces
,.-~importations, grâce au développement de la pro- investissements n'entraîneraient pas un accroissement
filetion des biens de consommation, à la création et simultané du volume de la production il y aurait un
il la modernisation des industries de transformation, j'isque d'inflation.
~ Fexploitation plus poussée des richesses du sous-sol.
!_ balance commerciale enregistre déjà les effets de *
**
'f4t effort d'équipement, traduisant ainsi un des aspects
t.
,
l'essor économique du Maroc. Ces considérations doivent inciter l'Etat à orienter
ses efforts vers les objectifs essentiels, en laissant à
~erCU88ions financières des investissements. l'initiative privée un champ aussi large que possible ;
d'autre part, à dégager des ressources provenant de
? En revanche, les investissements posent certains l'épargne locale.
)toblèmes du fait de la double pression qu'ils exercent C'est à ces conditions que le Gouvernement du
.., les dépenses m·dinaires de l'Etat et sur la monnaie. Protectorat pourra poursuivre, sans imposer au pays
1 Le financement de l'équipement public étant essen- des charges financières trop lourdes, le vaste effort
lIenement assuré par l'emprunt, la charge de la dette d'équipement dont le but est, en définitive, le relèvement
1 tendance à s'alourdir. D'autre part. les investisse- général du niveau d'existence de la population.
l'ELABORATION ET APPROBATION DU PLAN Gouvernement, et, enfin, approuvé par le conseil lui-
MAROCAIN DE MODERNISATION ET D'E- même, après modification, s'il y a lieu.
QUIPEMENT. c) Approbation.
al Php,se administrative. Ce budget est enfin soumis, par le Résident général,
Le plan marocain de modernisation et d'équipement à S. M. le Sultan.
_ élaboré et se trouve suivi dans son exécution par le
iureau du plan de la division du commerce et par le
2" OBJECTIFS DU PLAN DE MODERNISATION
Ielvice du budget.
ET D'EQUIPEMENT DU MAROC.
Le plan sert de cadre général à l'établissement des
~ts annuels d'équipement par la direction des Les objectifs poursuivis par le plan de modernisa-
~nces. tion et d'équipement du Maroc sont très proches des
Chaque année, au mois de juin, les différentes buts fixés à la politique d'investissement des autres
~inistrations du Protectorat adressent au service du territoires d'Afrique du Nord et d'Outre-Mer.
~et et au bureau du plan leur projet de dépenses II convient de souligner qu'aucune priorité absolue
d'équipement pour l'exercice suivant. 1 n'est donnée à un objectif ou à un secteur plutôt qu'à
Ces projets sont étudiés par la direction des finan- un autre, et que l'on tend à réaliser simultanément,
~ qui après discussion avec les administrations, et dans la mesure du possible, un plan d'ensemble de
lYis d~ bureau du plan, établit un projet de budget l'équipement dont les lignes générales sont les sui-
~équipetllent.
vantes :
Ce projet est alors examiné. p~r la s~us-co~m.is 1 ° Mise en valeur des 'resSOurces agricoles et minières
lion économique et la sous-commISSIOn SOCIale reumes
~s la présidence du secrétaire général du Protectorat,
et développement industriel par : .
ll&Iisté du directeur des finances et composées des a) le développement des ressources énergétiques
4irecteurs intéressés et des délégués du Grand vizir. indispensables aux activités industrielles,
Une commission générale arrête les lignes défini. b) l'extension des moyens de transport,
tivee du projet. c) la poursuite des travaux de prospection.
ee dernier est ensuite soumis en France au com-
llIissariatau plan et au ministère des finances puis 2" Elévation du niveau social de la population paj' :
examiné'par le groupe de travail n° 5 « investissements a) une scolarisation plus intensive,
Ilans les territoires d'Outre-Mer » de la commission des
b) l'ouverture d'établissements d'enseignement tech-
investissements. nique secondaire et supérieur,
b) Etude par le conseil du Gouvernement. c) l'amélioration des conditions d'hygiène et de
l'équipement sanitaire,
La phase administrative de l'étude du projet étant
8ehevée le projet de budget d'équipement est remis, d) l'amélioration des conditions de travail,
avec le' projet de budget de fonctionnement, aux com- e) de possibilités nouvelles d'emplois.
lbissions du budget des deux collèges du conseil du Au fur et à mesure de la mise en place de l'infras-
tructure économique, une part de plus en plus large
(1) N.D.L.R - Extraits Ile «Les aspects financiers àu sera accordée aux investissements de caractère social.
fonds de modernisation et d'équiJH'ment », par M. PoniatowskI, Le général Juin, peu de jours avant; son départ, a
Publié dans bulletin des statisti'llte8 et de documentation finan-
~re8, nO 43, :~me trimestre In51. d'ailleurs tenu à souligner, dans un discours prononcé
160 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MA ROtJ
à Fès, l'orientation plus marquée donnée en ce sens au 4° L'amélioration de la balance commerciale par:
budget d'équipement. a) des mesures favorisant les exportations ': éqUÎ'
Une telle politique ne devient toutefois possible pement en moyens de stoclmge, de conditionlit
que parce que l'essentiel de l'infrastructure économique ment, de transformation, frigorifiques, extens~
est réalisé. des aménagements portuaires, amélioration dlI
moyens de transport et d'évacuation, -,
Cette orientation nouvelle,- donnée prématurément, b) des investissements favorisant l'établissell1~
eut mis la charrue avant les bœufs, le savoir avant le d'une industrie locale permettant de satisfai~
pain, ce qui semble de tous temps avoir été le mj:lilleur les besoins de la consommation intérieure. -
moyen de n'obtenir ni l'un ni l'autre. La part prise par le fonds de modernisation ~
d'équipement dans le financement des investissell1en'
publics marocains est mise en évidence par les de~
3" L'accroisscment des Tessources alimentaires par
tableaux ci-dessous qui retracent, d'une part, l'ensell1b1:
a) l'extension des surfaces cultivées et leur amé- des dépenses publiques des exercices 1949, 1950 et 195~
nagement, et de l'autre, celles parmi ces dépenses, qui sqp.t iUlP"
tées sur les crédits du fonds de modernisation ;
b) l'amélioration des méthode& de cultures. d'équipement.
Crl\dits Cr6dils
191!D 1950
f<~quipcmcnt (:connrniqHc
Travaux puillie;; :
noul<~" '.' . 1.550 1.391 1.~3!"i 4.176
Ports . 1.513 1.560 1.\l08 4.990
C.F.M . 1.829 J.9H 1.020 5.390
Aviation t'Îvile . 350 100 165 615
Hydraulique . 3.383 5.088 1. 01 G 13.386
Eleetl'iciU' . 2.770 4.003 5.000 13.033
Gros rnatt\riel . 95 or;,) 175 335
Bâtilnen! s . 213 H8 1!"il 512
Total {m1'au:!: publics . 11.703 B.905 15.82~) 42.437
Agrïeultlll'(1 et commerce . 1.293 2.1 ()() 1 .!l~Jl 5.333
l<:aux cl Forêts . 133 298 !{52.,1 883,4
PosLl~", iélégrapiJ('s 8t téléphones . 1.451 2.000 2.110 5.561
So('i{M's {'('onomie mixt.e . 622 50(j 388 1.516
Production industrielle . 43 3\) 1:>0 202
Tmvaux déquip. ôconom. intéressant. la défense
du Marol' . 100 100 200 400
illt{'riPllI' (piSt8S, marchés) . 30 18 42 90
Total ('qllipcrnent économique ...•.. 15.375 19.975 21.072,!1 56.422,4
Equiperncnt social:
Illstl'UctiOll publique . 2.062 2.51 [) :{.Ooo 7.580
Etablissements enseignement. professionnel . 148 2GO 202 610
Sunté puhlique . 1.200 1.650 1.700 4.550
J eunes:-;c et sporl:-; . 19Hi 300 30n 797,5
Habilat . 600 1.000 1.136 2.736
Tr'avail et qupstions s()ciales . 15 25 23 63
Puy"annl . 300 350 3G5 1.005
A l'Li sallal . 33 50 :30 113
Div(1['s 35 13,5 IIg 166,5
-----
Total. (:quipc/II.cnt social . 4.590,:> li.! H3,5 (U~()'l 17.618
R qni 1'1' II/l'nt administratif . 1.152,8 1.2G1.2 1.185.8 3.599,8
IM/JI'nses inth'essanf (outes lcs catégories d'équi-
perl/l'nt . 17 32 29 78
- - - _.._-
TOTAL GI~NI~IJAL ..•.•••.••....•..•.• 21.135,3 27A.31,7 2\1.1 GI.2 77.718,2
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC . 161
?ROGRAMME D'EQUIPEMENT
Secteur' ]i/llilil' :
Paysanal . 300 300 355 955
B.R.P.M . C""
)-''-' 506 380 1.508
Travaux Jlublies :
Ports . 720 594 165 1.779
.) r-'')r:-'
Hydraul.iq.un . _.I_t) 1.907 -1.275 11.907
EleelJ'll'lif' . 2.700 ,1.167 1.290 10.457
Elcetri fka!.i()ll rura le . 70 12G 110 306
HouLcs d'fi:f;iI . 570 299 350 1.219
_ Chemins teJ'fiail'cs .. 160 250 HO
_ Pistes miTiÏl\J'I''; . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ui 30 15
_ Chemins cil' l'l'J' . • . . . • , .••.• , .• , . . . . . . . • . " •. 1.710 1.797 1.520 5.027
_ Aviation "ivill' " , ......• 150 50 11G 315
Gros maU'l'il'l l't l'l''gil'S . 30 30
_ Habitat marol'Hill . 300 300
Tolal tl'H\HUX Jlublies RRSO 11.520 11.155 31.825
Agril'ult UI'I', l'Omml'J·'·!' et lIl<1l'i 111' m<l]'('jlHTHlp .. 2:'>0 1.374 t.27G 2.869
Crédit 1'i"Spry(' . R 8
Sect ion spôeiale . 250 200 450
Secteur' sc II/ i-pl/biil' 011 jJl'il·(1 :
_ Electri('iUj . 1.000 1.000
_ -CharbOllnagrs . 300 300
- Silos · · .. · · . 25 25
Tolo/ (Jé/1(l m l . 10.250 13.700 11,(1\lO 38.910
Le fonds de modernisation a donc contribué pour versés au compte spécial hors budget ainsi que l'état
48 % en 1949, 50 % en 1950 et 51,2 % en 1951 au d'avancement des travaux.
financement des dépenses d'équipement public du Maroc. c) les fonds avancés sur les ressources du fonds
Le fonds de modernisation et d'équipement maro- de modernisation et d'équipement français sont
eain étant alimenté par une avance remboursable por- remboursés par le trésor chérifien au moyen de
tant intérêt, sont seules inscrites les dépenses financières produits d,'emprunt à long terme.
rentables c'est-à-dire productrices de revenus, que ces
dépenses' revêtent un aspect économique ou un aspect b) Taux d'intér'êt et durée du prêt.
SOCial. En attendant l'émission de ces emprunts, le trésor
chérifien assure l'amortissement des avances par le
versement d'annuités calculées sur la base d'une durée
3' CONDITIONS D'OCTROI DES AVANCES DU du prêt de vingt cinq ans et d'un taux d'intérêt de
F.M.E. FRANÇAIS. 1,5 %'
Ces annuités sont inscrites au budget du Maroc et
a) Conventions. sont représentées par un titre émis par le Protectorat.
Les avances consenties au Maroc par la France
SUr les crédits du F.M.E. font l'objet, annuellement, c) Critiques formulées à l'encontre de ces conditions.
d'une convention entre le ministre des finances et des Certaines critiques ont été formulées à l'encontre
,tfaires économiques et le directeur des finances du des conditions des avances du fonds de modernisation
Maroc. et d'équipement au Maroc.
Les trois conventions concernant les avances con- II a en particulier été souligné que le paiement d'un
senties au titre des exercices 1949, 1950 et 1951 sont intérêt et le remboursement des avances ne se justi-
identiques dans leurs termes et dans les conditions fiaient pas, étant donné que le F.M.E. métropolitain
fixées : était alimenté par un don ,des Etats-Unis, à la France.
a) les avances consenties sur les ressources du
fonds de modernisation et d'équipement pour la d) Remarq'ues sur' ies avantages qu'elles présentent
réalisation d'investissements de caractère éco- pour le Maroc.
nomique au Maroc sont employées à la couver- Eclairées sous leur véritable jour, les conditions
ture de dépenses imputées sur le compte hors dans lesquelles s'effectuent les avances du F.M.E. n'ont
budget « fonds de modernisation et d'équipe- cependant rien d'anormal, elles apparaissent, au con-
ment du Maroc » ; traire, comme étant particulièrement intéressante pour
b) des comptes rendus semestriels sont adressés le Protectorat.
par le trésor chérifien aux autorités responsa- En effet:
bles de la gestion du fonds de modernisation et a) Le taux d'intérêt de ces avances est extraordi-
d'équipement. nairement bas et la durée d'amortissement très
Ces comptes-rendus retracent l'utilisation des fonds longue.
162 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MA RO~
Il est certain que de telles conditions d'em- pement ne pouvait être demandé au Maroc seuL '
prunt n'auraient pu être trouvées auprès d'au- sauf à réduire, considérablement et pour uIll
cun autre pays ou organisme international. période indéterminée, le niveau de vie de IJ
Outre les difficultés tenant à l'étroitesse ou population par des prélèvements massifs sur III
à la méfiance des marchés financiers étrangers. revenus annuels.
et aux problèmes de change, de transfert, de Cette' méthode, qui sacrifiait systématiqU
garantie, etc.,., auxquelles se heurte l'émission ment la consommation à la création d'un capital
d'un emprunt public à long terme, le taux moyen de production, offrait des inconvénients huma'
d'un tel prêt aurait sans aucun doute dépassé politiques et économiques <;lui ne permettai
7 %, non compris les frais d'émission. pas de la prendre en considération.
L'amortissement en 25 ans des avances con- Le Maroc devait donc recourir à l'emprunt. M'
senties par le fonds de modernisation n'impo- son propre marché financier était, et demeurera 10
sera pas une charge trop lourde au budget temps encore, restreint.
chérifien, dont le volume de recettes se sera Les émissions de bons d'équipement n'ont
précisément accru du fait même des investis- dépassé:
sements réalisés, le remboursement étant, par
ailleurs, facilité par l'émission d'emprunts à En 1948 ,.. 2.?60
long terme lancée à cet effet. En 1949 ,............ 2.300
b) Le fonds de modernisation et d'équipement est En 1950 , ,... 4.070
alimenté, d'une part, grâce à la contre-valeur En 1951 , .. ,' , .. ,... 3.200
de l'aide Marshall, mais d'autre part, au moyen Les fonds complémentaires devaient donc être
d'emprunts, d'avances du trésor ou de ressour- cherchés sur d'autres places financières, et il seJD
ces fiscales métropolitaines, dont il est normal qu'aucun emprunt n'aurait pu être contracté à
de voir le produit rétribué et amorti par le conditions plus avantageuses que celles prévues
Maroc. titre de l'aide française.
Ces ressources diverses, autres que la con-
tre-valeur, ont représenté les pourcentages sui-
vants dans les recettes du F.M.E. : 4" CONSIDERATIONS GENERALES ET D'AV&-
1948 32 0/0 NIR.
1949 9,4 0/0
Le fonds de modernisation et d'équipement donJII
1950 ,..... 52 0/0 au Maroc une opportunité exceptionnelle d'établir US
c) La contre-valeur de l'aide Marshall représente rythme accéléré, une économie moderne qui lui perJDe~.
elle-même un effort de l'économie française. tront de financer, dans un avenir qui n'est plus trèf
En effet, cette contre-valeur provient des éloigné, une part importante de son équipement, car"
sommes recouvrées par l'intermédiaire du crédit exception faite des emprunts destinés à l'équipement deS
national (2) sur les importateurs, métropolitains de pays très neufs ou à des travaux de reconstructiOllt
ou les bénéficiaires de services réglés en dollars seul l'autofinancement, sur un plan national avec cf
dans le cadre des importations du plan Marshall. qu'il suppose de prudence, de bonne gestion et d'auda~
réfléchie, permet à un pays d'asseoir sur des basel
d) La contre-valeur de l'aide Marshall peut, en saines et durables son économie.
effet, être dans une certaine mesure, considérée
comme un don à la France ; mais ce don était Pour une part non négligeable, le Maroc devra
destiné à contribuer au rétablissement de l'éco- donc, dans l'avenir, trouver en lui-même ses proprel!
nomie française, sévèrement atteinte par les ressources, et, par une fiscalité équitablement assisesllf
destructions de la seconde guerre mondiale, et une base élargie, lui fournir la possibilité de faire f&et
la Métropole n'était nullement tenue d'accorder à ses besoins d'équipement essentiels.
au Protectorat des crédits aussi élevés que ceux C'est pourquoi une sage proportion devra être COD'
qu'elle a mis à sa disposition. servée longtemps encore entre ce qu'il est convenu
e) Il était difficile à celui-ci, faute de crédit pro- d'appeler l'équipement économique et l'équiperrte1t1
pre, de se procurer ailleurs des ressources social, car c'est sur une large et saine infras,tructure
importantes. Or, le Maroc est un pays jeune économique que naissent et se perpétuent les civilisa-
qui doit faire face à des besoins d'équipement tions matérielles et spirituelles.
très importants et d'autant plus élevés que la Ainsi que le notait, très récemment encore, en par-
guerre avait interrompu, de manière sensible, lant de l'A.a.F., le sénateur Durand-Reville « l'Afrique
son effort d'investissement. doit aussi s'aider elle-même et elle ne saurait le faire
Un rapide examen de la situation démon- qu'en produisant. Je suis plus certain que jamais aU
trait toutefois que le financement de cet équi- cours de mon « pélerinage aux sources » de cette
année, que chaque litre de pétrole jailli est une brique
pour un dispensaire, que chaque nouvelle tonne d'ara-
chide produite est une tôle pour la toiture d'une écol~
, .f:!) N.n,L.R; - , Hur le crédit national, cf. ~( XXX. - Le
clédlt uatlOu.al, eta~llssellleut de crédit Il moyen et loug terme ». que chaque quintal nouveau de café exporté ajoute aU
dauH rcvuc cconom1,quc) nO G, septembre ID51, [J. ()G7 -074. quai du port qui l'exporte ».
'ULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 163
NO] 150
1950 - » » 7:jR 2.GNO If 'iDI 15R
- 21' trilllPst CP ·. ·. KOI 2.31G ~,)
Mouvements migratoires
Passages de voyageurs (1) aux frontières du Maroc
1949 1950 1 9 5 0 1 9 5 1
Voie --- -
NATIONALITE -- - - - , -
empruntée moyenne moyenne 2(>
trim. Il'i III. 3" trinl. 4" tl'iIn. 3" trial. 4e trilJl·
Irim. 1 1 1
E N T R E E S
,Terre ..... 1 40.938 47.616 49.G97 69.120 ,J\l.GU7 7U.1H~ 53.597
l'nANçAIs ·....... tM.Br ...... 8.717 9.008 10.140 13.21j7 JO. 110 13.DO:.' 11.196
AlI' ....... 18.732 20.947 22.171 34.lilH 22.171 37. JI{; 22.782
---- 1
Total · . 68.387 77.ml 82.008 117.066 82.00R 130.200 87.575
. 'l'erro ..... 4.438 5.726 G.9G7 7.277 5.DG7 lU H5 7.733
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TalaI ·. 52.69[i 46.314 43.598 55.6H2 43.Gm-: !i3.70G 49.869
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El'\SE1\1BLE ........ MI'!' ...... 10.GG2 10.647 12.207 14.68R 12.207 1lU52 13.356
Air ....... 21.64.1 23.971 25.279 38.341 25.270 IIG.GOO ,29.428
TalaI ·. 1 12R.415 132.539 134.671 183.121 134.671 212.03!; 151.875
S 0 R T 1 E S
. Terre ..... 3R.985 44.847 38.794 64.077 3R.7\H 79.507 1 44.552
FHAl\ÇAIS · ....... ~ nI.cl' : ..... 6.243 6.432 3.683 10.038 3.ljHil 12,020 3.627
(Ail' ....... H.868 15.235 11.978 20.{\[i 1 11.\)78 21.948 12.149
---
Total ·. 60.096 66.514 54.4G5 94.766 G!L,ir.[) , 1J6.565 60.328
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IAir ....... I7.485 17.710 H.447 23.330 Jil.4 ," 7 29.993 17.736
Tolal · . 83.919 97.421 H1.390 13U?1 81 .:ltlO
-- --
1(,3.G83 99.602
Le service central des statistiques du Maroc a périmètres d'irrigation posait des problèmes analogues
Publié les premiers résultats du recensement général dans le secteur rural.
4e la population effectué en avril 1951 (1).
Dès l'antiquité. les souverains ont éprouvé la néces- LE RECENSEMENT DE LA POPULATION NON
lité de dénombrer leurs sujets, souci inspiré d'ailleurs,
i cette époque, par des fins militaires ou financières ; MAROCAINE - AVRIL 1.951.
llIais il faut attendre le XIX m,· siècle pour voir l'orga- C'est dans ces conditions qu'il fut décidé d'effec-
ihisation de véritables recensements opérés à jour fixe, tuer un recensement en 1951. L'opération fut d'ailleurs
ilimultanément sur tout le territoire d'un Etat. scindée en deux, la population non marocaine seule
, Au Maroc, des recensements avaient été effectués fut visée en avril 1951, le recensement de la population
,en 1921, 1926, 1931 et 1936 en liaison avec la Métropole. marocaine étant reporté à l'année 1952.
1J\U lendemain de la deuxième guerre mondiale et des
Comment se présentait la situation de la popula-
:bouleversements démographiques qui en résultèrent (vic- tion non marocaine à la veille du recensement ?
itîmes civiles et militaires, migrations, pertes de nais-'
",nce) tous les pays jugèrent indispensable de faire Situation de la popu.:ation non marocaine à la veille
lin nouvel inventaire de leur population ; c'est ainsi
que la France fit un recensement en mars 1946, suivie
du recensement.
avec un léger décalage par les trois territoires d'Afri- Depuis l'instauration du Protectorat, la population
qUe du Nord : la Tunisie en octobre 1946, le Maroc en non marocaine n'a cessé de s'accroître, à un rythme
Illars 1947 et l'Algérie en octobre 1948. rapide, sous le double effet d'un excédent de naissan~es
Mais les problèmes de documentation statistique. sur les décès et d'une immigration continue, ce deuxiè-
COmme ceux de bien d'autres domaines, dépassent doré- me facteur constituant d'ailleurs l'élément prépondé-
llavant le cadre des souverainetés nationales, et la con- rant.
ception d'un recensement mondial qui permettrait, ~ Population non marocaine
lin jour donné, de connaître la population globale et
ses principales caractéristiques, commence à se faire 1
1 ~)2G ID31 1!)3(\ 1!).\ 7
jour. C'est, en particulier, inspiré par ce souci que le
COnseil économique et social des Nations Unies a invité 1 '---
les.Etats membres à effectuer un recensement aux envi- R:l.(i()() 1:3G.OOO (\:!..'l 00 2Gf!.700
Ions des années 1950. Hl l11ullicipnlilô". j
Autres localilt'·s .. 2UOO 37. GO() 1(1.~300 G5.30a
La France qui, ainsi que nous l'avons signalé, avait 1
opéré en 1946, n'a pas cru devoir s'imposer la lourde
eharge financière qu'aurait constitué le renouvellement Total Mar(lC .... J 01.7()() 17:!.GOO 20:!.GOO 13:!G.OOOI
de l'opération. 1
• Au contraire, le Maroc avait de multiples raisons On voit, à la lecture des chiffres du tableau Cl-
de procéder à un nouvel inventaire': il n'y avait pas dessus, que la guerre et ses conséquences n'ont fait
eu, en 1947, de recensement à proprement parler ; le qu'amplifier le développement de cette population ; de
décompte de la population non marocaine avait, en nombreux Français, conduits au Maroc par les hasards
. ell'et pu être réalisé (sans mettre en œuvre le procédé des événements, s'y sont fixés, la paix revenue. Ce
das~ique d'enquête à domicile) grâce à une exploitation phénomène, joint à un arrêt presque total des cons-
du fichier mécanographique permanent qui ayait été tructions neuves, de 1940 à 1946, ne pouvait qu'engen-
COnstitué pendant la guerre ; quant au décompte de la drer une crise aigüe du logement, crise qui, en ce début
Population marocaine il avait été obtenu à l'aide d'états de 1952, n'est pas encore entièrement résorbée.
lIUmériques dressés par chaque autorité administrative
locale procédé qui présente, en particulier, le grave De 1947 à 1951, en raison du boom de l'économie
incon~énient de ne fournir d'autre moyen de contrôle marocaine (démarrage de la construction, ouverture de
à l'échelon central, que l'examen critique des variations nouveaux établissements industriels, scolaires hospita-
anormales avec le recensement précédent ; or, tous les liers, appel à l'extérieur, et notamment en Fl~ance, des
intérêts étant convergents en cette période de ration- techniciens et spécialistes introuvables sur place), le
nement alimentaire, les états avaient fait l'objet dc courant d'immigration ne pouvait que se maintenir
lIlultiples majorations sinon s'amplifier, et l'examen des statistiques de~
« passages aux frontières » confirme cette opinion.
En dehors de ce caractère imparfait du recense- C'est donc en toute logique, que le service central
lllent de 1947, un certain nombre de problème urgents des statistiques pouvait écrire (2)
rendaient pressant le besoin d'une documentation démo-
graphique pécise : le développement industriel et « ... La population non marocaine du Maroc s'éle-
1lrbain du Maroc avait connu, depuis cette époque une vait en mars 1947, date du dernier recensement à
brusque recrudescence se manifestant sous div~rses 325.000 habitants dont 59.000 étrangers. Au cours des
formes : naissances d'établissements nouveaux, dévelop- quatre années qui se sont écoulées depuis, cette popu-
Pement des quartiers industriels, crise de logement lation n'a cessé de s'accroître sous le double effet d'un
Surpeuplement des médinas, extension des bidonvilles ; excédent des naissances sur les décès et d'une arrivée
outre ces problèmes urbains, la préparation des grands régulière de nouveauX immigrants ; au début de 1950
on pouvait l'évaluer à 400.000... ».
(1) Conjonct//rc ,'cfI//fI//lilJ"e mlll'Ocflinc. Aoùt 19;'1. (2) Conjoncture (conol/liqu(' n""·,,c,,;>!('. Ann(,p 1\);,0.
«( Ce mouvement d'expansion ajoutait-on alors, la grande cité casablancaise. Les commentaires olfi
s'est poursuivi au cours de l'année 1950, et, au début ciels (3), accompagnant les tableaux généraux publiés
de l'année 1951, l'effectif global doit être voisin de n'ont pu s'empêcher d'exprimer une certaine inquiétu~
450.000 ... ». quant à la validité des chiffres obtenus :
« ... Leur comparaison avec les statistiques en prG
Les Tésultats du Tecensement - Examen - cTitiques. venance d'autres sources, met en évidence un certait
Aussi n'est-ce pas sans surprise qu'ont été accueillis nombre d'incompatibilités :
les premiers résultats du recensement d'avril 1951 :
363.000 non marocains, dont 135.000 seulement pour (:q Cunj'meture (!('OJwmiqlle IIwro('o'Ï1w. AOIH 1951.
Aecroissement
1947-1951
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civil
milliers
J947 o •••••••••••••• 9,0 3,2 5,8 » » 11,0 16,H »
1948 ............... 9,8 3,3 6,5 259,0 247,0 12,0 1B,G »
J 949 ............... 9,B 3,2 6,6 303,0 269,0 34,0 40,7 »
J950 ............... 10,3 3,1 7,2 345,0 30J ,0 H,O Gl,J »
Total ...... 38,9 12,8 26,1 » » 101.0 127,J 38,0
L'exactitude de l'enregistrement à l'Etat civil il est vraisemblable que l'erreur majeure doit être ill1'
n'étant pas en cause, le tableau ci-dessus oblige ainsi putée au recensement de 1951. Outre la connaissanel
à admettre: précise de personnes ayant échappé au recensement
- soit que le recensement de 1947 a surestimé la qu'il est facile d'avoir, deux considérations vienneJI
population ; à l'appui de cette hypothèse :
- soit que les statistiques des « passages des - la croissance des effectifs scolaires de 1946 i
voyageurs aux frontières » sont défectueuses 1950, incompréhensible sans une progressioll
ou, plus précisément, que les passages sont corrélative de la population ;
mieux comptabilisés à l'entrée qu'à la sortie - la faible augmentation de la population dei
°
EFFECTIFS SCOLAIRES
POPULATION (1) (2)
1
1
DATE Maroc Municipa- Autres Date Maroc
lités localités
1 1
milliers d'habitants mi lIiers d'élèves
l'or janvier 1947 .................... 325 270 55 10-11-46 51,3
1951 ....................
15 avril
Variation ..........................
363
+ 12% 1
289
+7% 1 +
74
3G %
J 0-11-50
Variation i +41%
72,4
Personnellement, il nous est assez difficile d'admet- Recensement d'avril 1947 . 325.000
26.100
----
tre ce chiffre de 363.000 ; aux anomalies officiellement Excédent de naissances .
présentées par la conjoncture marocaine, et que nous Excédent d'immigration . 11.900
venons de citer, nous ajouterons les deux remarques
suivantes : Recensement de mars 1951 363.000
1" La décomposition de l'accroissement brut 1947- Ce chiffre de 11.900, imposé par l'exactitude coIllP'
1951, entre accroissement naturel et excédent d'immi- table de la balance ci-dessus, paraît manifestement
gration, conduit au tableau suivant : trop faible.
8ULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 167
2° Les 11.000 naissances enregistrées à l'Etat civil qu'un certain nombre de Françaises se rendent encore
l!JJ 1951 impliqueraient un taux de natalité de 300 pour dans la Métropole au moment de l'accouchement.
10.000 habitants, très supérieur aux taux observés dans Quoi qu'il en soit, on trouvera ci-après le tableau
les pays d'un niveau de vie occidental, et que l'on d'ensemble donnant la répartition de la population
Pourrait difficilement expliquer, même en tenant compte recensée en avril 1951, avec les chiffres correspondants
de l'existence, parmi la population dite « non maro- pour 1947.
~ine », d'environ 40.000 musulmans, d'autant plus
NON MAROCAINS
VAItIATIONS
de 11)47 à 1951
REGIONS LOCALiTES Hl51 (1) 1947 (2)
absolue relative %
------
Agadie . 5.875 3.478 + 2.30Î + 68,9
'Agadir . Autn's localités . 2.779 UJ60 + S1!! + 41,8
Total . 8.lj5,1 5."138 + 3.21 li + 59,1
Casahlanca . 135.173 120.762 + 14.41 1 + 11,9
Azemn1l)ur . 142 138 + 1.42Cifi + 57,8
+
2,9
F('dala . 3.804 2.468 + 87
Casablanca .... }Iazagan . 2.662 2.575 + 241 ++ 36,H
3,4
Settat . 896 G55 + 6.463
Aut l'CS localités . 20.()52 j 3.5R9 + + 47,6
1'0 t al . 162.Rln 140.1R7 + 22.632 + 16,1
l''''(~s . 14.n48 15.n38 990 - 6,2
Sefrou . 700 495 + 20G + 41,4
Fès ........... rl~(tza . 4.016 4.R57 841 -17,3
Aulre" localités . 5.699 5.358 + 341 + 6,4
'1'0 1 nI . 25.363 26.648 1.285 4,8
Marrakech . j 2.605 12.782 177 1,4
Mogador' . 1.249 1.278 2\) 2,3
Marrakech ..... Safi . 3.701 2.93G + 765 + 26,1
Aul rI''' loealités . 5.80S 3.359 + 2.441) + 72,9
ToLal .. 23.363 20.355 + 3.008 + 14,8
MekJ}(~s . 2J.587 23.6J !l 2.032 - 8,6
Ifrane . 845 54R + 21)7 + 54,2
Meknès Autres localités . 9.G83 7.346 + 2.337 + 31,8
Total .. 32.115 3 Ud 3 + 602 + 1,9
. 1 Oujda . 27.380 26.489 + 8111 + 34,4
3,4
Oujda. Autres loealilés . 15.576 11.587 -+. 3.98\! +
1'0 ta 1 . 42.95G 38.076 + 4.880 + 12,8
HallUt . !t1.500 3D.78ri + 1.7lri + Il,3
(hH'ZJ\aJW . 8!H 932 38 - 4,1
Rabat .
Poet-Lyautey . 8.801 7.789 + 1.012 + 13,0
SaIC' . 2,.247 2.176 + 71 + 3,3
Auln's localité" . J4.40G 12.0\)8 + 2.307 + 19,1
'1' () t a t ...••....• 67.847 G2.780 + G.007
-----_._~~-
+ 8,1
1
"1
1
lVIulli('ipalit,;s . 2R9.IIG 269.700 + 1n.HG + 7 ')
,~
Les autres caractéristiques de la population non ma- Importance des « immigrés », quoique la pr
rocaine : portion des « nés au Maroc » aille en a111
L'état d'avancement des travaux de dépouillement mentant.
ne permet pas, encore à l'heure actuelle, l'étude de la Des notes ultérieures tiendront nos lecteurs ,
structure interne de cette population. Rappelons-en courant des enseignements que fourniront les publio
brièvement les principales caractéristiques, mises en tions officielles à venir.
lumière par les recensements précédents :
Place tenue par les colonies étrangères, mais PIERRE BERTRAND,
dont l'importance relative va en diminuant. Administrateur
« Jeunesse » de la population, c'est-à-dire pro- de l'institut national de i a statistiql
portion plus faible de vieillards que dans la et des études économiques.
population métropolitaine.
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Co-
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= 1.147 élèves, parmi lesquels figuraient 63
jeunes filles musulmanes.
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TABLEAU III
1\1 ail!. 1
Années P.C.H. 1\!. P. C.. S.P.C.N. g{~llrr.
KT.L. Géologil' Totaux i
1
-- ----- 1
1
1940-41 (1) 20 12 tG 17 (i5
....
1
1941-42 31 fi 11 2H 75 1
1942-43 .... 2H 10 4. IG 58 ,
1
1946-47 .... 14 ;) [) R 22 84
1947-48 .... 53 Il 7 17 2~ 108 1
1'1949-50
948-49 o
....
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8
11
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2rl
13
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5
6
109
156 1
Les résultats des examens, préparés par les étudiants de ce « centre », ont été les suivants, au coUf
de ces mêmes années :
:1
Années P.C.B. M.P.C. S.P.C.N. Math. Géologie E.T.L.
génér'.
j941 17 a (i
-------J
2
1\142 ·. 17 :2 3 (j
1\Vi3 .. j() 3 1 G
j944 2\J ,] :l 14
j945 " . 23 2 '2 Ij
j946 · . · . "'350 5 -1 D
1947 · . 2 2 -
1948 H 5 5 13 ., li) dont R diplômes, 2 certificats.
19"'9 ·. 33 6 5 \) .) Il dont 8 diplômes, 3 certificats.
1950 62 2 13 G .~ 10 dont 7 diplômes (1 ayant é
délivré à un musulman algér.
3 certificats.
1951 · . · . 52 ;j 11 9 fi JJ dont 3 di plômes, 6 cprli tleats \
J\(m certi tîé~).
5" Enseignement technique (6). convenablement leur vie et de s'intégrer dans l'arJll
ture économique du Maroc moderne.
Une place à part semble devoir être ici faite à
l'enseignement technique. Du point de vue psychologique et humain enJi
il est indispensable que tous les jeunes gens intelligeJ
Le service de l'enseignement technique a été créé, et instruits ne soient pas exclusivement dirigés ve
il y a quelques années seulement, en 1945. Nécessaire les professions dites libérales. L'encombrement s'y III
dans tous les pays, à notre époque de développement nifeste déjà et il est à craindre que, mal aiguillés, i
industriel croissant, cet enseignement s'imposait au ne trouvent une grande amertume à constater que leu
Maroc, d'une manière toute particulière, pour bien des efforts n'ont point été récompensés. On peut affil'Dll
raisons. au contraire, que le nombre des places dans l'enc~
POU?' des raisons économiques d'abord, parce que ment économique du pays est, présentement, illimi
le Maroc, qui s'éveille brusquement à la vie moderne et que toutes sortes de possibilités sont offertes da
et dont les besoins se multiplient, se doit de moderni- ce domaine aux jeunes gens qui en ont la volonté
ser son agriculture et de développer son industrie. Or, le désir.
aucun progrès ne sera réalisé dans ce domaine, si, Un effort important a été accompli au M~
parallèlement à l'équipement matériel du pays, on ne depuis la création du service de l'enseignement tee
se préoccupe pas de son équipement humain, c'est-à- nique. Il se traduit, d'abord, dans le domaine des con:
dire de la formation d'une main-d'œuvre intelligente tructions, puisqu'au 1'" janvier 1951, plus de 1
et exercée. atelier, S ou salles d'enseignement ménager avaient ~.
Du ]Joint de 'Vue social également, il importe de réalisés. Tous ces ateliers ont été pourvus d'un équ.
donner aux jeunes marocains les moyens de gagner pement simple mais moderne, et fonctionnent dans
bonnes conditions. Le tableau IV ci-dessous donne um
idée du nombre toujours croissant de machines-outi~
installées dans les établissements d'enseignement techi
(fi) Cf. :) ('(~ ~mj('t : Paul Guérin. - L'enseig-nement teeh- nique, et montre, d'une façon saisissante, que, là auSS~
nique au :Maroc, dans buUeUn économiq'ue et social du Jlnr()(',
"01. XII. IlO 4:1, octobre 194!-I, et « l'école in<1ustriplle (}p Ca~m
les écoles du Maroc n'ont rien à envier à celles de Il
hlanca », dans ibidc'm, vol. XIV, nO ül, a'me trimeHtre 11);")1. Métropole.
i
TABLEAU IV
-
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1
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1 J
1
Mach ines-ouli ls dr mécanique générale "j 74 409 ",99 ;j(j8 654
1
Machines-outils, atelier de menuiserie. 100 HR Ui? 184
1
T 0 LaI ............. 274
12R
537
1
647 730 838
,1
Enfin, dans le même temps, un effort considérable Les résultats sont attestés par l'accroissement
a été entrepris pour le recrutement et la formation effectifs que l'on peut résumer dans le tableau suivant:
d'un personnel de qualité. De la section normale des
maîtres de travaux manuels, créée à l'école industrielle
de Casablanca (7), sortent maintenant, chaque année, (T) N,D.L.R. - :"1Ir ''l't étab)iHH~m,,"t ef III/lit/in économifO'
d'excellents techniciens pour nos écoles professionnelles. ct sodal dit 11Laroc J yol. XIV, nO :il, ;~'mt! trimf'Htre IH:)1. p. t)..l.{·
l3ULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 171
TABLEAU V
(1) y eompris }PH l-WctiOllS llrofei'\~ionnclles des êcoh'H (lp tillpj'iPH lUllKlllmanPH.
(:2) Soit :S.;~()l pOlll' Il' l'i'r tlpgré (dont :UIRn fillN~L (·t ::.711 «lont 1.282 tine~) ponr 1<> 2 lnH' degré.
Ainsi en cinq ans, le nombre global des élèves qui beaucoup d'empressement. Le succès, des cours profes-
reçoivent 'un enseignement technique, a plus que quin- sionnels, organisés dans ces écoles à l'usage des jeunes
tuplé, passant de 2.300 environ en 1946 à plus de filles ou des jeunes femmes ayant dépassé l'âge scolai-
12.000 en 1951, dont plus de 5.000 marocains musul- re, indique par ailleurs, la préoccupation des milieux
mans, soit près de la moitié de l'effectif total. musulmans de faire donner aux jeunes filles des notions
d'hygiène, de puériculture, d'organisation ménagère
Il convient d'ajouter à ces chiffres celui des jeunes dont on apprécie l'intérêt et l'opportunité. Des centres
gens qui fréquentent les cours professionnels du soir, ménagers ont été ouverts, au l" octobre 1951, à l'école
soit 1.542, ce qui porte le total à 13.554. du boulevard Joffre et à l'école de l'avenue de Suez
Les résultats des examens fournissent également à Cal>ablanca. Cinq nouveaux centres sont prévus en
une indication sur le développement de l'enseignement 1952 dans les villes suivantes : Casablanca, Fès,. Mek-
technique, ainsi que le montre le tableau VI ci-après : nès, Oujda et Setta.
La direction de l'instruction publique fait porter En ce qui concerne le placement des élèves,le
actuellement son effort dans un certain nombre de secrétariat d'Q1'ientation professionnel:e s'occupe spé-
domaines particuliers. cialement de cette question en accord avec l'inspection
La formation des motoristes et mécaniciens du travail et les organisations patronales. Un comité
agricoles requiert toute son attention. Il appa- de liaison « enseignemcnt technique -:- industrie ».a
raît, en effet, que le Maroc moderne a moins été créé dans ce but. Un modèle de fiche a été mis au
besoin d'agriculteurs, à proprement parler, que point qui permettra de suivre l'élève, après sa sortie
de mécaniciens capables de conduire correcte- de l'école professionnelle. A titre d'exemple, en 1951,
ment d'entretenir et de réparer le matériel à Casablanca, 54 élèves marocains musulmans sont
agric~le. C'est dans cet esprit qu'ont été ouver- sortis des deux écoles professionnelles musulmanes de
tes au l" octobre 1951, les écoles musulmanes cette ville : 17 étaient pourvus du certificat d'aptitude
de 'Boulhaut et d'Aïn Sebaa. Celles de Fès-Saïs professionnelle, 18 du certificat d'apprentissage; 4 n'ont
et de Fquih-ben-Salah commenceront à fonc- pas fait appel au placement par l'orientation profes-
tionner dans le courant de l'année scolaire 1951- sionnelle. Un élève est comptable, un élève est facteur.
1952. Des sections de motoristes ont également 48 élèves, soit la quasi totalité, travaillent dans la
été ouvertes : spécialité qui leur a été enseignée.
au collège des Orangers de Rabat,
à l'école musulmane de la Ferme Blanche de
Casablanca, C. - BATIMEN'FS ET PERSONNEL
à l'école européenne « Jules Ferry » de Casa-
blanca. Pour répondre à cet accroissement général des
_ La fomation des électriciens, qui sont très effectifs scolaires et pouvoir accueillir dans les établis-
demandés à l'heure présente, a nécessité la sements scolaires de tout ordre le nombre, chaque année
création d'un certain nombre de nouvelles sec- grandissant, des élèves, il a fallu, d'une part, cons-
tions qui se sont ouvertes au r' octobre : truire et équiper des classes, d'autre part, recruter
au collège des Orangers de Rabat, les maîtres chargés d'y enseigner. C'est ainsi qu'à la
date du 15 novembre 1951, la direction de l'instruction
à l'école musulmane de la rue de Poitiers de publique administrait un ensemble de plus de 8.500
Rabat, (exactement 8.665) fonctionnaires et agents, dont près
à l'école professionnelle musulmane de Tanger, de 2.600 marocains. Pour la seule rentrée scolaire
à l'école professionnelle musulmane de Marra- d'octobre 1951, près de 600 professeurs, professeurs
kech. techniques, instituteurs, maîtres de travaux manuels,
Les besoins sont très grands également dans les mouderrès, etc... ont été recrutés.
métiers du bâtiment. Sur le modèle de l'école du bâti- De même, le relevé des constructions qui ont été
ment de Rabat, qui a donné toute satisfaction, ont été soit achevées, soit mises en chantier ou à l'étude, au
ouvertes, en octobre 1951, la section d'Ouezzane et cours de la seule année 1951, fait ressortir un total
l'école du bâtiment d'Oujda. L'école du bâtiment de de plus de 1.220 classes, 60 ateliers, 30 internats ou
Casablanca verra le jour en 1952. parties d'internat, et près de 700 logements destinés
Un effort s'impose également, semble-t-il, en ce au personnel enseignant. Et l'on doit rappeler ici,
qui concerne la formation ménagèrc dcs icuncs filles qu'entre 1945 et 1950, près de 2.600 classes, 101 ateliers,
musulmancs. Les cours ménagers, qui fonctionnent dans 1.285 logements, 45 internats ou fractions d'internat
les écoles de fillettes musulmanes, sont suivis avec avaient déjà été mis en sf'rvice.
TABLEAU VI
l'HESENTES
A
EXAMENS
Fran~\ais Musulm. Israél. 1 Etr. Total Fnlll
1)IFFEIŒNCE
10 nov. 10 !lOV.
SEnV[CE D'ENSEIGNEMENT ---------"-- - - - - - i l
195t 1~lfJn
en en
l'II i [j'j'('.~ JlOlll'('('llfagl'
(1) Sonr".. J)irl'l'tiou dl' J'iu~tructiou publique, Résultats tlélinitifs arrêtés an 21 décembrc ln51.
IH B U L LET 1 NEC 0 NOM 1 QUE E T SOC 1 A L D U MAR 0 C
1
FRAN ÇAI S 1\1 AllO CA [N S
1 A A Etrau-
1
geJ's Total
Non de statu! Enscm- EnSCIll-
1
, niusulm. musulm. \)Ie Musulm. ISl'aél. bic
1
----- ---
Primaire eUI'Op('clI .. 36.622 2.103 38.725 2.236 2.366 4.60.2 8.HO 51.467
1
1
Fra llco-israélitf' .....
Total ..........
36
36.65R 21H
8
----
44
38.769
. 16
2.252
2.797
5.163
._--
2.81 :1
7.4Ui
6G
8.205
2.922
54.389
Atliaml' isra(.j. univer. 187 3 190 19 25.362 2G.381 26D 25.840
_.. _------,-
----
- - _ . _ ~
--~-
---~ - --',
Total y(Inér'al
1D51 ............... 50.305 7.347 m.652 137.170 32.967 170.137 10.070 237.859
11)50 ............... ldi.g53 6.314 G3.267 117.523 31.362 1/18.88G 9.577 211.729
---
Diil"ér. en chiffres :+ 3.352 +1.033 :+4.385 +19.647 +1.605 + 2L2G2 +493 +26.130
Différ. en pourcentage +7,14 :+ IG,36 :+8,23 :+16,72 +G,12 + 14,27 :+5,15 +12,34
--- ----------
--
. Enseignt. technique :
-
----
- - - ---- - ------ '.
l'er degré ........... 916 370 1.286 5.056 1.713 6.769 24.G 8.301
2 m • degré ........... 2.632 54 2.686 228 308 536 /189 3.711
----
Total ............ 3.548 424 72 5.28 11 2.021 7.305 735 12.012
1951
e
3 trimestre al iOO 8 8
1951 4" trirnesl,'p '16 138 8 16
1951 - 2," Il'iJlle~tT(' 201 1.7Gfi 13 lfi 'd 3':> 1 :!1 0.2J 3 15 1.1.31
1951 - 3" tri lllPst rp 40 R47 16 18 37 50 103 0.070 ,17 1.850
1951 - ft tl'ilnest l'P 26R 1.555 :13 IR 1n~3 7R 0.207 2 32D
P
123
f:tliljtlnet ivi ln
TU/H'l'culose Opll181mie jI11I'u!I'llln pI fnfpt'! itln
ANNEE ET THiMESTnE jlUhllônairc 1,,\ P 1'('
gr,mu]pusp uplll<ilmi f' dl''' PUPI'pl'l'all'
ouverte non veau-nés
(1) Les ('1IIftres (le lit colonne de gauche représentent les dfeetifs (les malades européens. Ceux de la colonne de droite. les
-effectifs ùes malades marocains.
1/6 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR OC
Le service de la jeunesse et des sports a cherché Pernambouc, musée archéologique de Madrid, institul
en 1951 à donner une grande extension à sa section supérieur de commerce d'Anvers et bien d'autres for-
chargée des voyages et de l'accueil des jeunes. mations de jeunes gens et jeunes filles de différente!
En effet, après les années de guerre, les jeunes associations culturelles. Bien entendu, la partie propre-
de chaque pays ont tendance à franchir les frontières, ment technique de chaque visite ne saurait s'accomplir
d'autant plus nombreux que les routes leur sont sans l'important concours de chaque direction intéres-
davantage ouvertes et les transports moins onéreux. sée : instruction publique, agriculture, etc...
Un effort d'organisation est devenu nécessaire pour A tous ces jeunes fut proposée une découverte do
ordonner toute cette circulation de jeunes et pour trou- Maroc, appropriée à leurs désirs et à leurs moyens. A
ver les moyens d'accueil indispensables. plusieurs reprises, de jeunes marocains, qui ne colt'
naissent pas suffisamment leur pays, ont désiré parti-
1 0 SITUATION DU MAROC. ciper à ces randonnées, et cette tendance doit être
largement encouragée dès l'année prochaine.
Le Maroc, bien entendu, ne peut rester à l'écart
de ces courants, mais sa position, relativement excentri-
que, l'oblige à adapter aux besoins d'expansion des '3" VOYAGES DE JEUNES A L'EXTERIEUR EN
jeunes, des moyens particuliers de relations avec le 1951.
continent, et à tirer le meilleur parti de sa situation
géographique pour attirer de jeunes touristes. En sens inverse, et par le moyen de l'associatioa
C'est pourquoi le service de la jeunesse et des « jeunesse et voyages Maroc », des ]Jassages vers la
sports essaie chaque année de perfectionner ses métho- France ont été organisés sous forme de convois groU-
des et d'augmenter ses moyens vers un double objectif : pés et encadrés jusqu'à Marseille et Paris. Cette année.
faire sortir les jeunes de ce pays de façon profitable, 975 jeunes ont été dirigés de la sorte vers leurs vacan· 1
et y accueillir ceux qui viennent à la découverte du ces métropolitaines, en huit convois aller et huit convois!
Maroc. On imagine bien qu'à l'occasion de ce courant retour (425 jeunes en 1950). 1
à double sens le hasard établira de nombreuses corré- Cette formule résout de nombreux problèmes de
lations et fera naître les échanges les plus fructueux. vacances familiales, les jeunes étant rapatriés à la:
Cependant, il est certain que les jeunes du Maroc, s'ils date choisie par leurs parents. En outre, elle stimule 1
se rencontrent pour désirer tous également voyager, vigoureusement toutes les associations. de jeunesse, q]Ji!
n'ont pas tous les mêmes besoins. De même, leur expé- souvent ont le désir de faire voyager leurs adhérents.
rience est inégale et, pour être .valables, les efforts mais ne peuvent, seules, résoudre des problèmes d'org&.
doivent être attentifs à ces différences. nisation, ni engager de trop lourdes démarches. « Jeu-
nesse et voyages » se met à la disposition de tous les
2° ACCUEIL DES JEUNES AU MAROC EN 1951. groupements pour les inclure dans ses passages et les
aider dans la complexe préparation de leurs séjours
Un premier effort a porté, depuis quelques années, lointains.
sur l'amélioration au Maroc des conditions d'accueil Si les « passages » constituent une tâche importa....
(centres dans les villes et la montagne, régulation des te, ils n'ont en effet souvent de sens qu'à la conditiOJl
groupes de passage, visites organisées, prêt de matériel, d'être complétés par des séjours entièrement organisés-
formation de jeunes guides, etc...). Le but proposé est De nombreuses réalisations ont permis en 1951 de pro-
de développer un tourisme jeune, bon marché, mis à curer, à près de 400 jeunes, des vacances intéressantes-
la disposition des groupes les plus divers. En particulier, dans le cas des jeunes marocains, géné-
En 1951, le service de la jeunesse et des sports 'ralement non encadrés et ne dis.posant pas de corres-
aura ainsi reçu et piloté au Maroc, conjointement avec pondant à l'extérieur, le service a amplifié son effort
certains autres services chérifiens, 1.023 jeunes touris- par le truchement de « jeunesse et voyages » pour leur
tes français et étrangers, contre 643 en 1950 et 384 permettre de' découvrir la Métropole et certains PaYS
en 1949. L'évolution et nette et ressort du tableau d'Europe assez proches (Espagne, Autriche, etc".).
ci-après : Malgré les difficultés financières, le succès de ces voya-
ges groupés, à caractère mi-culturel, mi-touristique, 11f
fait que s'affirmer.
1\H9 1flGO 1\:151 On en aura une idée en consultant les tableauJ
---- ---- ci-après donnant la comparaison entre les trois der-
nières années. Le chiffre des jeunes marocains l'essor!
Noël ............. 12 - 47 du total et montre la progression obtenue.
Pâques .......... 130 180 456
Vacances d'dé .... 242 462 410
Voyages d'études .. - - 110 I. - PASSAGES VERS LA FRANCE
ET L'EXTERIEUR
Total .... 384 613 1.023
Parmi ces groupes de visiteurs, citons spécialement ANNF,ES Cllill'l"f' Jpunes
les promotions de grandes écoles : école de Grignon, lotal marocains
N ormaIe supérieure de Sèvres, école nationale agrono-
mique, institut des. études politiques, agronomique de
1940 65
1950 175
(1) Sour"l' S~rdl'('!le lu jeune""l' et !ll'S sports. 1951 ~n5
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 177
1951
- CircuiLEspagne (jeunes gens de HaLaI.) ; . 3G
- .JamLOJ'(>(\ scout d'Autriche (mixt.e) . 120
Cmllp dl' llloi SSOIl en G l'ande-Bretagne . 30
- Circuit. (l'Autrir!Je (jeunes gens de Habat. et Casablanca) ét.é 1951 .. : . 35
220
On peut également comparer l'importance des dé- ment à ce développement quantitatif des voyages de
penses cor'respondantes : de trois millions de francs jeunes. Le service entend s'y attacher par deux moyens
en 1949 le total des sommes dépensées s'élève au chiffre principaux.
de 6.300.000 francs en 1950, et dépasse 15.000.000 de Le' premier consiste à former des cadres suscepti~
francs en 1951. bles de prendre la direction de groupes itinérants, et
De nombreux organismes ont compris l'intérêt à donner à ceux existant l'information la plus large sur
qu'ils avaient à encourager une organisation telle que les possibilités qui s'ouvrent. Un vaste effort de docu-
4: jeunesse et voyage.s » ; d'abor~, certa~nes ~oll~ct~:,it~s mentation s'impose donc, mais il vise surtout à la for-
ou organismes d'assIstance,. touJours. ~ISp?S,es a s ~n~e mation directe, le plus souvent au contact de la nature.
resser à la jeunesse marocame (mumcIpahtes, entr aIde Le deuxième moyen consiste à associer de plus en
franco-marocaine), ensuite, de nombreuses sociétés pri- plus les jeunes usagers à la gestion de leurs loi.~irs.
vées qui ont cherché à favoriser les cong-és payés. Il Aussi cherche-t-on à encourager leurs initiatives. D'a-
est apparu qu'un regro~pement des moyens, joints .~ bord le cadre, qui li. pu être préparé grâce à l'associa-
ceux du service de la Jeunesse et des sports seraJt tion « jeunesse et voyages », peut servir à confronter
probablement, dans certains cas, très souhaitable. des projets et ouvrir des perspectives toujours plus
L'apport du service. demeure du reste' princ.ipaIe- hardies.
ment technique : la sectlOn des voyages du serVIce se En outre, et un peu partout, s'ouvrent des clubs
prête à l'étude des projets de toutes sortes de collecti- où la jeunesse vient se détendre et se former. Les
vités pourvu qui'l s'agisse de jeunes. voyages constituent non pas l'unique, mais l'un des
pôles d'attraction les plus certains de ces clubs, à cause
3° PERSPECTIVES. de leurs prolongements (avant la réalisation, il faut six
mois de préparation, après il y a les souvenirs, les
En guise de conclusion, et sans vouloir engager photos, les projets, etc...).
l'avenir, on peut indiquer quelques perspectives qui
semblent s'ouvrir dès cette année. Novembre 1951.
Un effort de qualité doit être entrepris parallèle-
170 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O '1
Les résultats des examens, préparés par les étudiants de ce « centre », ont été les suivants, au
de ces mêmes années :
Co ~
19/1i..... 17 ? 3 6
1912 ..... 17 2 3 6
1943 ..... IG 3 1 (j
1944 ..... 29 1 3 Il
1945 ..... :23 2 '2 1)
1946 ..... 40 5 il 9
1947 ..... 3;') 2 2 -
1948 .... ~ 44 ri ri 13 10 dont 8 diplômes, 2 eerti ficats.
1949 ..... 33 6 5 \) 3 Il dont 8 diplômes, 3 certificats.
Hl5ü ..... 62 2 13 Ci ~- 10 dont 7 diplômes (1 ayant étt'
délivré à un musulman algér.),
3 certificats.
1951 ..... 52 5 11 \) fi 11 dont 3 di plômes, fi ('('rti ficats (2
non rerli fi(·s).
5" Enseignement technique (6). convenablement leur vie et de s'intégrer dans l'arma·!
ture économique du Maroc moderne.
Une place à part semble devoir être ici faite à
l'enseignement technique. Du point de vue psychologique et humain enful,
il est indispensable que tous les jeunes gens intelligent!
Le service de l'enseignement technique a été créé, et instruits ne soient pas exclusivement dirigés ver!
il y a quelques années seulement, en 1945. Nécessaire les professions dites libérales. L'encombrement s'y ma'
dans tous les pays, à notre époque de développement nifeste déjà et il est à craindre que, mal aiguillés, il;
industriel croissant, cet enseignement s'imposait au ne trouvent une grande amertume à constater qUe leur.
Maroc, d'une manière toute particulière, pour bien des efforts n'ont point été récompensés. On peut affirmer.
raisons. au contraire, que le nombre des places dans l'encadre-
Pour des raisons économiques d'abord, parce que ment économique du pays est, présentement, illimité.
le Maroc, qui s'éveille brusquement à la vie moderne et que toutes sortes de possibilités sont offertes daDl
et dont les besoins se multiplient, se doit de moderni- ce domaine aux jeunes gens qui en ont la volonté et
ser son agriculture et de développer son industrie. Or, le désir.
aucun progrès ne sera réalisé dans ce domaine, si, Un effort important a été accompli au Maroc-
parallèlement à l'équipement matériel du pays, on ne depuis la création du service de l'enseignement tech-
se préoccupe pas de son équipement humain, c'est-à- nique. Il se traduit, d'abord, dans le domaine des cons·
dire de la formation d'une main-d'œuvre intelligente tructions, puisqu'au 1 cr janvier 1951, plus de 1(W
et exercée. ateliers ou salles d'enseignement ménager avaient éti
Du point de vue social également, il importe de réalisés. Tous ces ateliers ont été pourvus d'Un équi'
donner aux jeunes marocains les moyens de gagner pement simple mais moderne, et fonctionnent dans de
bonnes conditions. Le tableau IV ci-dessous donne unf
idée du nombre toujours croissant de machines-outil;
installées dans les établissements d'enseignement tech-
(n) cr. à ce Nnjp! : Pan! Gnérin. - Ilcnseil':nement tech- nique, et montre, d'une façon saisissante, que, là aussi.
nique :.tu ~Ial'oc, dans bullet'in éCO'fLolwiquc ct soeial du ilIa,l'ne. les écoles du Maroc n'ont rien à envier à celles de 1.
yo1. XII, nO 4:{, oetobre IH49, et « l'école industrielle df' Casa-
hlanca », (lans ifJi,dcJIL, yol. XIV, nO 51, Ume trimestre 10;11. Métropole.
TABLEAU IV
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Mach ines-outi Is, atelier de menuiserie. 100 J28 1
148 W2 184
1
1'0 t a 1 ............. 274 537 6-17 730 838
Enfin, dans le même temps, un effort considérable Les résultats sont attestés par l'accroissement des
a été entrepris pour le recrutement et la formation effectifs que l'on peut résumer dans le tableau suivant:
d'un personnel de qualité. De la section normale des
maîtres de travaux manuels, créée à l'école industrielle
de Casablanca (7), sortent maintenant, chaque année, (7) N.D.L.R. - Rur "pt étabIiN~t'IIlPl1t cf blllll'lin économiq.t
d'excellents techniciens pour nos écoles professionnelles. ct 8()cial du 11fat"oc, vol. XIV, nO ;)1, :{'lUe trimf'Htrc 19;:)1, p, 6-.1'1.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 171
TABLEAU V
(1) y compris lt'H HPctions profes~.;ionnelles des éCOlt'H dt-' fil1etteH mUt'itllmuIH:":$.
(2) Soit : K:;(ll pour le 1"" <1<'gré (dont ::.n8G fill"H). l't ::.711 (<1ont 1.282 filh'H) ]Jour le 2"np a"gré.
Ainsi en cinq ans, le nombre global des élèves qui beaucoup d'empressement. Le succès. des cours profes-
reçoivent 'un enseignement technique, a plus que quin- sionnels, organisés dans ces écoles à l'usage des jeunes
tuplé, passant de 2.300 environ en 1946 à plus de filles ou des jeunes femmes ayant dépassé l'âge scolai-
12.000 en HJ51, dont plus de 5.000 marocains musul- re, indique par ailleurs, .la préoccupation des milieux
mans, soit près de la moitié de l'effectif total. musulmans de faire donner aux jeunes filles des notions
Il convient d'ajouter à ces chiffres celui des jeunes d'hygiène, de puériculture, d'organisation ménagère
gens qui fréquentent les cours professionnels du soir, dont on apprécie l'intérêt et l'opportunité. Des centres
soit 1.542, ce qui porte le total à 13.554. ménagers ont été ouverts, au t" octobre 1951, à l'école
du boulevard Joffre et à l'école de l'avenue de Suez
Les résultats des examens fournissent également à Casablanca. Cinq nouveaux centres sont prévus en
une indication sur le développement de l'enseignement 1952 dans les villes suivantes : Casablanca, Fès,. Mek-
technique, ainsi que le montre le tableau VI ci-après : nès, Oujda et Setta.
La direction de l'instruction publique fait porter En ce qui concerne le placement des élèves, le
actuellement son effort dans un certain nombre de secréta?-iat d'01'ientation professionnel:e s'occupe spé-
domaines particuliers. cialement de cette question en accord avec l'inspection
La formation des motoristes et mécamc1ens du travail et les organisations patronales. Un comité
agricoles requiert toute son attention. Il appa- de liaison « enseignement technique ,- industrie » a
raît, en effet, que le Maroc moderne a moins été créé dans ce but. Un modèle de fiche a été mis au
besoin d'agriculteurs, à proprement parler, que point qui permettra de suivre l'élève, après sa sortie
de mécaniciens capables de conduire correcte- de l'école professionnelle. A titre d'exemple, en 1951,
ment d'entretenir et de réparer le matériel à Casablanca, 54 élèves marocains musulmans sont
agric~le. C'est dans cet esprit qu'ont été ouver- sortis des deux écoles professionnelles musulmanes de
tes au 1"' octobre 1951, les écoles musulmanes cette ville : 17 étaient pourvus du certificat d'aptitude
de 'Boulhaut et d'Aïn Sebaa. Celles de Fès-Saïs professionnelle, 18 du certificat d'apprentissage ; 4 n'ont
et de Fquih-ben-Salah commenceront à fonc- pas fait appel au placement par l'orientation profes-
tionner dans le courant de l'année scolaire 1951- sionnelle. Un élève est comptable, un élève est facteur.
1952. Des sections de motoristes ont également 48 élèves, soit la quasi totalité, travaillent dans la
été ouvertes : spécialité qui leur a été enseignée.
au collège des Orangers de Rabat,
à l'école musulmane de la Ferme Blanche de
Casablanca, C. - BATIMEN'FS ET PERSONNEL
à l'école européenne « Jules Ferry» de Casa-
blanca. Pour répondre à cet accroissement général des
La fomation des électriciens, qui sont très effectifs scolaires et pouvoir accueillir dans les établis-
demandés à l'heure présente, a nécessité la sements scolaires de tout ordre le nombre, chaque année
création d'un certain nombre de nouvelles sec- grandissant, des élèves, il a fallu, d'une part, cons-
tions qui se sont ouvertes au 1'" octobre truire et équiper des classes, d'autre part, recruter
au collège des Orangers de Rabat, les maîtres chargés d'y enseigner. C'est ainsi qu'à la
à l'école musulmane de la rue de Poitiers de date du 15 novembre 1951, la direction de l'instruction
publique administrait un ensemble de plus de 8.500
Rabat, (exactement 8.665) fonctionnaires· et agents, dont près
à l'école professionnelle musulmane de Tanger, de 2.600 marocains. Pour la seule rentrée scolaire
à l'école professionnelle musulmane de Marra- d'octobre 1951, près de 600 professeurs, profes"leurs
kech. techniques, instituteurs, maîtres de travaux manuels,
Les besoins sont très grands également dans les mouderrès, etc... ont été recrutés.
métiers du bâtiment. Sur le modèle de l'école du bâti- De même, le relevé des constructions qui ont été
ment de Rabat, qui a donné toute satisfaction, ont été soit achevées, soit mises en chantier ou à l'étude, au
ouvertes, en octobre 1951, la section d'Ouezzane et cours de la seule année 1951, fait ressortir un total
l'école du bâtiment d'Oujda. L'école du bâtiment de de plus de 1.220 classes, 60 ateliers, 30 internats ou
Casablanca verra le jour en 1952. parties d'internat, et près de 700 logements destinés
Un effort s'impose également, semble-t-il, en ce au personnel enseignant. Et l'on doit rappeler ici,
qui concerne la formation ménagère des jeunes filles qu'entre 1945 et 1950, près de 2.600 classes, 101 ateliers,
musulmanes. Les cours ménagers, qui fonctionnent dans 1.285 logements, 45 internats ou fractions d'internat
les écoles de fillettes musulmanes, sont suivis avec avaient déjà été mis en Sf'rvice.
ISO BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR O(
Dahir du 23 avril 1951 portant modification de l'annexe ainsi que le montant de l'avance par quintal donnée
1 du dahir du 14 mars 1950 réglementant les en gage (B.a. du 11 mai 1951).
perceptions et frais de justice en matière civile, Dahir du 16 avril 1951 complétant le dahir du 13 mai
administrative et criminelle et notariale (B.O. du 1937 portant création de caisses régionales d'épar-
pr juin 1951). gne et de crédit indigènes et de la caisse centrale
Décret n" 46.162 du 7 février 1949 modifiant le décret de crédit et de prévoyance indigènes (B.a. du 25
du 26 juillet 1947 portant règlement d'administra- mai 1951).
tion publique sur les frais de justice en matière
criminelle de police correctionnelle et de simple
police (B.O. du rr juin 1951). V. - QUESTIONS SOCIALES
Arrêté viziriel du 12 mai 1951 fixant pour l'année 1951
le nombre de décimes additionnels aux impôts A. - ORGANISATION ET PROTECTION DU TRAVAIL
directs à percevoir au profit des budgets des villes
municipales et des zones de banlieue (B.O. du 8 Arrêté résidentiel du 30 mars 1951 modifiant l'arrêté
juin 1951). résidentiel du 15 juillet 1947 déterminant les moda-
Arrêté du directeur des finances du 31 mai 1951 fixant lités d'application du dahir du 22 avril 1942 portant
les taux moyens de remboursement applicables création d'une caisse d'aide sociale (B.a. du 6 avril
pendant l'année 1951, aux huiles et emballages 1951) .
utilisés pour la fabrication ou le conditionnement Arrêté résidentiel du 31 mars 11951 abrogeant l'arrêté
en zone française de l'Empire chérifien des conser- résidentiel du 8 décembre 1943 relatif à l'allocation
VeS de poissons, de viandes, de légumes et certaines aux femmes en couches (B.a. du 6 avril 1951).
préparations à base de fruits (B.O. du 15 juin Arrêté du directeur du travail et des questions sociales
1951) . du 16 avril 1951 déterminant la liste des tribus ou
Arrêté du directeur des finances du re r juin 1951 fi"Xant des circonscriptions administratives de la zone
le taux moyen de remboursement applicables au frontalière algéro-marocaine pour l'application de
cours de l'année 1951 aux matières premières utili- l'article 6 du dahir du 8 novembre 1949 portant
sées ,par la fabrication, en zone française de l'Em- réglementation de l'émigration des travailleurs
pire chérifien, des cageots à fruits et à primeurs marocains (B.O. du 11 mai 1951).
exportés (B.O. du 15 juin 1·951). Arrêté du directeur du travail et des questiol).s sociales
Arrêté viziriel du 21 mai 1951 modifiant l'arrêté viziriel du 17 avril 1951 déterminant la liste des tribus
du 28 juillet 1950 fixant pour la période du 1 er et fractions de tribus de la zone frontalière fran-
juillet 1950 au 30 juin 1951 le contingent des pro- çaise situées en bordure de la zone espagnole pour
duits d'origine algérienne admissibles en franchise l'application des articles 7 et 8 du dahir du 8
des droits de douane de la taxe spéciale à l'impor- novembre 1949 portant réglementation de l'émigra-
tation par la frontière algéro-marocaine (B.O. du tion des travailleurs marocains (B. O. du 11 mai
15 juin 1951). 1951) .
Arrêté viziriel du 26 mai 1951 fixant pour l'année Arrêté du directeur du travail et des questions sociales
1951 le périmètre d'application de la taxe urbaine du 18 avril 1951 déterminant les modèles dE! permis
dans les villes et les centres ainsi que la valeur de voyage d'autorisation de sortie temporaire et de
locative à escompter de la taxe (B.O. du 22 juin cartes sanitaires prévus par le dahir du 8 novembre
1951) . 10949 portant réglementation de l'émigration des
Arrêté viziriel du 11 juin 1951 portant création d'un travailleurs marocains (B.a. du 11 mai 1951).
timbreposte (B.O. du 22 juin 1951). Dahir du 16 avril 1951 modifiant le dahir du 24 mars
1931 relatif à l'extension aux exploitations fores-
Arrêté viziriel du 22 mai 1951 fixant le tarif et le mode tières des disposjtionsdu dahir du 25 juin 1927
de liquidation des remises dures aux notaires fran-
sur les accidents du travail (B.a. du 25 mai 1951).
çais (B.O. du 29 juin 11951).
Décision du directeur du travail et des questions socia-
les du 7 mai 1951 modifiant la décision directoriale
D. - EMPRUNT du 23 septembre 1949 déterminant le taux de la
majoration à accorder aux victimes d'accidents du
Dahir du 16 avril 1951 autorisant le Gouvernement travail atteintes d'une incapacité totale les obli-
chérifien à émettre u~ emprunt à long terme de 4 geant, pour effectuer les actes ordinaires de la vie,
milliards et demi de francs (B.O. du 27 avril 1951). à avoir recours à l'assistance d'une tierce personne
Arrêté du directeur des finances du 16 avril 1951 fixant (B.a. du 1 er juin 1951).
les modalités de l'emprunt à long terme autorisé Arrêté résidentiel du 26 mai 1951 modifiant l'arrêté
par le dahir du 16 avril 1951 (B.O. du 27 avril résidentiel du 2 mars 1948 relatif à la détermina-
1951) . tion des rentes des victimes d'accidents du travail
Dahir du 23 avril 1951 autorisant les villes de Casa- oy de leurs ayants-droit (B.O. du 8 juin 1951).
blanca, Fès, Marrakech, Mazagan, Meknès et Rabat Arrêté viziriel du 9 mai 1951 relatif à la détermi-
à contracter des emprunts à moyen et à long terme nation du salaire moyen des ouvriers et employés
auprès du crédit foncier de France (B.a. du 1' r forestiers, pour l'application du dahir du 24 mars
juin 1951). 1931 concernant l'extension de la législation des
accidents du travail aux exploitations forestières
E. - CRÉDITS
(B.O. du 8 juin 1·951).
Décision du directeur du travail et des questions socia-
Dahir du 20 mars 1951 réglementant le nantissement les du 18 mai 1951 portant décisignation pour
de certains produits et matières (B.a. du 6 avril l'année 1951 des représentants des médecins, des
1951). pharmaciens et des assureurs au sein de la com-
Arrêté du directeur des finances du 28 mars 1'951 mission du contrôle et d'arbitrage en matière d'acci-
modifiant l'arrêté directorial du 14 juin 1950 fixant dents du travail (B.O. du 15 juin 1951).
pour certains produits de la récolte 1950, le pour-
centage garanti par l'Etat sur les avances consen- B. - SALAIRES
ties à l'union des docks-silos coopératifs agricoles
du Maroc et aux coopératives indigènes agricoles (Pour mémoire)
182 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 0 (
(l)
H. Chroniques
(1) N.D.L.R. - Nous nons excnsons anprès <le nos lecteurs Dahir du 28 mars 1951 portant attribution d'une partit
<le n'a ,·oir pu publier en telnps voulu la chronique sur « l'ncti'fJitfl du produit de la vente des coupes de bois dans leS
rllI Maroc (/"ns !'onlrc de /" législation et de la n1glcmenta-
fion, ». N<?lls atti~ons leur attention sur la publicati<,n simul- forêts d'arganiers aux collectivités marocaines
tanée dPK 2,me et :Jme trimestres de 1951 dans le présent nUlnéro usagères (B.O. du 27 avril 1951).
tandis que le 4 me trimestre de 1!l51 et le l'e, trimestre <le ID;;:!
fi~llr(-'ront
an prochain nUluéro du bulletin : no G:~. Arrêté viziriel du 9 avril 1951 déclarant d'utilité publi-
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 179
que la création d'un périmètre de reboisement et 1951 fixant les conditions de vente des ciments
de restauration sur les pentes du Jbel Trhat (région soumis à la répartition (B. O. du tee juin 1951).
de Fès) (B.D. du 27 avril 1951). Arrêté viziriel du 5 mai 1951 relatif à l'admission
Arrêté du directeur de l'intérieur et de l'inspecteur temporaire des peaux brutes (B.a. du 8 juin 1951).
général des eaux et forêts, chef de la division des Arrêté viziriel du 9 mai 1951 fixant les conditions à
eaux et forêts du 14 mars 1951 modifiant le classe- remplir pour les peaux, laines, crins, os, cornes,
ment des tribus à l'égard de l'application des règle- onglons, présentés à la visite sanitaire vétérinaire
ments spéciaux en territoire militaire (B.D. du 11 à l'exportation (B.D. du 8 juin 1951).
mai 1951).
Arrêté du secrétaire général du Protectorat du 31 mai
1951 relatif à l'exportation des laines (B.a. du 8
F. - PRODUITS DIVERS juin 1951).
(Pour mémoire) Arrêté du secrétaire général du Protectorat du l'er juin
1951 modifiant l'arrêté du 16 avril 10951 portant
fixation du prix d~ certains produits de charcuterie
III. - COMMERCE ET INDUSTRIE industrielle (B.a. du 8 juin 1951).
Arrêté du directeur des travaux publics du 4 juin 1951
portant relèvement des tarifs de vente de l'énergie
A. - GÉNÉRALITÉS
électrique produite par la société « énergie élec-
Arrêté du directeur de l'agriculture, du commerce et trique du Maroc » (B.D. du 8 juin 1951).
des forêts du 29 mars 1<951 modifiant l'arrêté du Arrêté du directeur des travaux publics du 4 juin 1951
29 juillet 1950 relatif à la sortie des marchandises portant relèvement des tarifs de la distribution
hors de la zone française de l'Empire chérifien d'énergie électrique dans les villes et centres desser-
(B.D. du 6 avril 1951). vis par les gérances d'Etat (B.D. du 8 juin 1951).
Arrêté du directeur de l'agriculture, du eommerce et Arrêté du directeur des travaux publics du 4 juin 1951
des forêts du 29 mars 1951 modifiant l'arrêté du 13 fixant les tarifs de la distribution d'énergie électri-
mai 1950 relatif à la sortie des marchandises hors ques dans les centres desservis par la R. E. I. P.
de la zone française de l'Empire chérifien (B.D. du (B.D. du 8 juin 1951).
6 avril 1951). Arrêté du directeur des travaux publics du 4 juin 1951
Arrêté du secrétaire général du Protectorat du 3 avril fixant les nouveaux tarifs de vente de l'eau potable
1951 modifiant l'arrêté du secrétaire général du aux municipalités desservies par le système Foua-
Protectorat du 12 août 1950 fixant le prix maxi- rat-Oued Mellah (B.O. du 8 juin 1951).
mum du sucre de vente réglementée (B.a. du 13 Arrêté du directeur des travaux publics du 4 juin Hi51
avril 1951). fixant le tarif de vente de l'eau potable dans les
Arrêté du directeur des finances du 5 avril 1<951 modi- centres où la distribution est assurée par la R.E.I.P.
fiant les contingents de marchandises admissibles, (B.D. du 8 juin 1951).
dans la' région du sud, au bénéfice du régime prévu Arrêté viziriel du 21 mai 1951 réglementant le commer-
par le dahir du 10 décembre 1934 (B. O. du 13 ce du café, de la chicorée et du thé (B.D. du 15
avril 1951). juin 1951).
Arrêté du secrétaire général du Protectorat du 16 Arrêté viziriel du 22 mai 1951 réglementant l'importa-
avril 1951 portant fixation du prix de certains tion en zone française de l'Empire chérifien des
produits de charcuterie industrielle (B.D. du 20 plantes ou parties de plantes appartenant à la sous-
avril 1951). famille des aurantioïdées (famille des rutacées)
Arrêté du directeur de l'agriculture, du commerce et (B.D. du 15 juin 1951).
des forêts du 13 janvier 1951 relatif au contrôle
techniqU(~ à l'exportation des céréales, des légumi- B. - PÊCHE ET CHASSE
neuses et des graines diverses (B.D. du 20 avril
1951). Arrêté de l'inspecteur général des eaux et forêts, chef
Arrêté viziriel du 10 avril 1951 complétant l'arrêté de la division des eaux et forêts du 4 avril 1951
viziriel du 5 décembre 1938 relatif à l'admission concernant la pêche de l'alose (B.a. du 13 avril
temporaire des métaux (B. O. du 27 avril 1951). 1951).
Arrêté du directeur de l'agriculture, du commerce et C. - TRANSPORTS
des forêts du 18 avril 1951 modifiant l'arrêté direc-
torial du 29 juillet 10950 relatif à la sortie des Arrêté du directeur des travaux publics du 11 avril
marchandises hors de la zone française de l'Empire 1951 relatif à la normalisation des organes de
chérifien (B.a. du 18 mai 1951). vidange des camions-citernes wagons citernes (B.a.
du 27 avril 1951). .
Arrêté du directeur de l'agriculture, du commerce et
des forêts du 18 avril 1951 modifiant l'arrêté direc- Arrêté viziriel du 25 avril 1951 modifiant l'arrêté vizi-
torial du 13 mai 1950 relatif à la sortie des mar- riel du 20 février 1937 relatif au fonctionnement du
chandises hors de la zone française de l'Empire service de pilotage de Casablanca (B.a. du 11 mai
chérifien (B.a. du 18 mai 1951). 1951) .
Arrêté viziriel du 23 avril 1951 modifiant l'arrêté vizi-
Arrêté du directeur de l'Agriculture, du commerce et riel du 4 décembre 1934 police de la circulation et
des forêts du 4 mai 1951 abrogeant l'arrêté direc- du roulage (B.D. du 25 mai 1951).
torial du 17 février 1950 réglementant les envois
postaux (B.a. du 18 mai 1951). Arrêté viziriel du 24 avril 1951 modifiant les droits
prévus en matière de police de la circulation et du
Arrêté du directeur de l'agriculture, du commerce et roulage et de transports par véhicules automobiles
des forêts du 4 mai 1951 modifiant et complétant sur route (B.a. du 25 mai 1951).
l'arrêté du 13 mai 1950 relatif à la sortie des
marchandises hors de la zone française de l'Empire Arrêté viziriel du 8 mai 1951 complétant l'arrêté viziriel
chérifien (B.a. du 18 mai 1951). du 4 décembre 1934 sur la police de la circulation
et du roulage (B.a. du I H juin 1951).
Dahir. du 16 avril 1,951 relatif à l'admission temporaire
du matériel destiné à la réalisation des grands Arrêté du secrétaire général du Protectorat du 31 mai
travaux d'intérêt public (B. O. du 25 mai 1951). 1951 fixant les tarifs maxima pour les transports
de . voyageurs par autocars et les transports de
Arrêté du secrétaire général du Protectorat du 31 mai messageries (B.D. du 1 er juin 1951).
186 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC
Rabat, institut des hautes études marocaines, collec- gr. in-8°, 328 p., 13 pl., 2 cartes h.t. - Notes et
tion des centres d'études juridiques, t. XXXII, 1952, mémoires n" 82.
pet. in-4", 335 p. Thabault (R.) - L'effort d'enseignement au Maroc.
Publications de l'institut des hautes études maro- Conférence donnée par M., directeur de l'instruction
caines et de la section historique du Maroc (cata- publique au Maroc, le 19 février 1951, au siège du
logue) - s.l.n.d., in-S", 15 p. comité central de la France d'Outre-Mer à Paris
Rabat - Maroc. Texte de François Bonjean - - Rabat, école du Livre, 1951, in-8", 32 p., 13 phot.,
Rabat, office marocain du touris,me, s.d. (1951), pet. 2 graph.
in-S", 2 p. n. ch. 12 phot. - Vajda (Georges) - Un recueil de textes historiques
Rapport annuel de la division des mines et de la judéo-marocains - Paris, Larose, 1951, collection
géologie pour l'année 1950 - Confidentiel, Rabat, Hespéris, institut des hautes études marocaines, n"
Protectorat de la République française au Maroc, XII, in-4 n, 108 p.
direction de la production industrielle et des mines, Venet (Maurice) - Recherches biologiques et thé-
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déplié, graphiques. Rabat, Protectorat de la République française au
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Un dahir du 6 juillet 1951 (1), en modifiant le « Les djemaa, institutions traditionnelles et cou-
dahir du 21 novembre 1916 qui aV,ait créé les Djemaa tumières des pays arabes, ont toujours existé au Maroc.
administratives de tribu, vient de réaliser une impor- Elles constituaient de petites assemblées dont la base
tante réforme dans l'organisation interne du Maroc et territoriale était la tribu ou la fraction. de tribu, et
marque une étape essentielle pour son évolution écono- participaient à la gestion des biens collectifs. Elles
mique et sociale. auront désormais une existance légale et leur réseau
L'exposé des motifs qui précède ce texte est signi- s'étendra, progressivement, à tout le territoire maro-
ficatif à cet égard : cain. Pour commencer, trente à cinquante djemaa-
4: Afin de pomouvoir l'accès progressif des popu-
pilotes seront constituées par arrêté viziriel (3). Leur
rôle sera d'établir un budget, de prendre ainsi des res-
lations de Notre Empire à la gestion des affaires publi- ponsabilités financières, et de délibCrer sur les ques-
ques, il a paru possible, compte tenu de l'évolution tions d'ordre économique et social. Gomment seront-elles
économique et sociale du pays, d'apporter au régime, élues? Comme l'énorme majorité des gens du bled sont
institué par Notre dahir du 21 novembre 1916 créant illettrés, on n'instituera pas encore un système électif
des djemaa administratives de tribus et les textes qui
l'ont complété et modifié, certaines modifications qui par bulletin de vote.
donneront aux membres de ces conseils des pouvoirs Les membres de cette sorte de conseil municipal
plus étendus. seront désignés par eux-mêmes, à main levée, ou par
« C'est ainsi, d'une part, que Notre Grand Vizir cooptation. Les djemaa seront conseillées" du moins au
sera habilité à créer des djemaa administratives, non début, par les contrôleurs. Par cette formule, tout
seulement dans le cadre de la tribu ou de la fraction, danger pour les finances publiques est écarté car, s'il
mais dans celui de tout autre groupement traditionnel y a des erreurs, elles seront facilement réparables.
existant, ou qu'il apparaîtra nécessaire de créer dans « Cette réforme, ajoute le bulletin d'informa-
l'intérêt du développement économique de Notre Empire. tion (4), marque, en milieu rural, la volonté d'amener
e D'autre part, les membres des djemaa, au lieu progressivement le Maroc à s'administrer 'lui-même.
d'être désignés par les autorités administratives, seront Les djemaa constitueront, en effet, des cellules adminis-
désormais élus par les ressortissants de leur groupe- tratives ou les marocains acquerront l'esprit public et
ment. la notion de l'Etat. Plus tard, il s'en dégagera graduel-
e Enfin, les djemaa, dont le rôle était jusqu'ù lement des élites ou pourront se recruter, par voie
présent purement consultatif, délibèreront sur les inté- d'élection, des hommes capables d'assurer des charges
rêts économiques et sociaux du groupement qu'elles plus imposantes à l'échelon régional, puis à l'échelon
représentent, et pourr.ont, le cas échéant, en établir et national ».
gérer le budget ».
Nous extrayons, à ce sujet, les lignes suivantes
empruntées au bul ctin d'information du Maroc (2). (::) Sept nrrêtéK viziriels, IJubliés au bulleUn offic'iel du 2:{
noypmbrf' l!l~l, ont créé cinquante tljemua dans les régions
(1) Bulletin offif'icl, nO ~O::!l ,lu ::!O .inlll"t 1fl;'1. pag" 11[;0, d'AgHtlir. Oujf1n, :Mnrrnkech, )Iekn{~H, Fès, Casablanca, Rabat.
(2) N° lei, \'01. IV, pa,!:" 1, Pli aate cln ~O :injJ[pt 1!l;'1. (4) N° 7, '"01. V, 20 tlécembre 1!l~1.
Tanger de par son exiguité et en raison de la faible précédentes (2) , un déséquilibre fondamental entre
importance ou de l'absence de toute production propre, les importations et les exportations (importations
agricole, artisanale, minière et par conséquent indus- 10.701.092.000 francs - exportations : 1.770.637.000
trielle, est une zone essentiellement consommatrice. francs, soit une balance commerciale défavorable à
Tanger de 8.930.455.000 francs pour les onze premiers
mois de l'année 1951).
I. - ANALYSE DU COMMERCE EXTERIEUR
Les statistiques du commerce extérieur pour les (2) Cf. « Note d'informations économiqups sur 'l'unger »,
~nze premiers mois de l'année 1951, confirment en effet l1anH l}ulletin économiq1tc ct ,'HJC-ial dtt .lIaroe} vol. XII, nO 45,
cette constatation et font ressortir, comme les années ll'!' trinIt'Htre 10;)0, vol. XIII, no 47, 31me trimestre InriO, .~t.
PiPITf' Gillp et Philippe NOIlPI - « La situation actuelle et les
I)OH~ibilité8 de franger », dans ibidem, vol. XIV, no 41, ':J'me tri~
(1) D'après la « dép~chc marQcaine » llUblié" il 'ran!:er. lllPstre 1!);,;1.
190 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 0 C
Ainsi qu'on peut le constater à la lecture du II convient de signaler enfin, sans qu'il soit possible
tableau comparatif ci-dessous, il se manifeste une de donner à cet égard des chiffres précis, l'existence
certaine constance, une stabilité relative dans le mou- d'exportations invisibles représentées par les achats
vement du commerce extérieur de la zone de Tanger effectués, au cours de leur voyage, par les touristes
au cours de ces trois dernières années : qui fréquentent Tanger. Ce mouvement, qui porte éga'
lement sur les produits de luxe, est une des causes du
développement des magasins dans la zone de Tanger
EVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR la prospérité du commerce de détail étant en effet
DE TANGER étroitement liée à l'essor du tourisme dans ce territoire.
(En milliers de francs)
II. - ACTIVITES ECONOMIQUES
10MJ 10GO 1951 1 Sur le plan des activités économiques, il faut
1
vue, en effet, que la création et l'établissement d'acti- rait pas de tro?ver le véritabe équilibre, qu'il recher-
vités industrielles sont nécessairement le résultat de che, entre ses depenses actuelles et ses revenus propres.
circonstances, d'éléments précis, qui excluent tout empi-
risme, et dQnt Tanger ne peut pas donner le témoi- . Mais il serait nécessaire pour cela que Tanger
gnage. s'orIente vers une économie plus stable.
Les activités industrielles nécessitent des investis- ~'il y a effectivement peu d'impôts, les frais de
sements importants de capitaux, dont le revenu ne serVices s0!1t, par contre, très lourdement ressentis par
peut être que très limité, et qui comportent, par consé- la populatIOn, et, dans certains cas (coût des loyers
quent, un amortissement à long terme pour un profit trop élevés, marges commerciales scandaleuses), com-
peu élevé. La vocation d'un pays à une industrialisa- pensent les avantages dûs à l'absence de fiscalité.
-tion, même rudimentaire, nécessite l'emploi d'une main- D'autre part, l'attaque permanente dont les mon-
d'œuvre importante et qualifiée ainsi que l'existence sur naies officielles sont l'objet de la part des monnaies
place, d'une part, de matières premières, et d'autre tierces, par l'usage abusif que l'on fait de ces dernières
part, de débouchés pour. les produits finis. Tanger ne dans les transactions locales, crée une atmosphère
s'appuie sur aucun de ces éléments, mais offre seule- d'instabilité, particulièrement dangereuse pour les con-
ment quelques avantages apparents et indiscutablement ditions de vie des résidants tangérois et des plus préju-
-de caractère précaire. diciables pour l'activité commerciale elle-même.
Aussi bien l'incertitude des conditions économiques C'est à n'en pas douter dans la sagesse d'une
locales, du fait des. fluctuations des cours de change gestion administTative adroite des activités locales et
donne à toute activité dans cette zone un caractèr; des possibilités de cette zone, que l'on doit trouver, à
epéeulatif, dont peuvent s'accomoder les opérations à l'exclusion de toute orientation d'ordre spéculatif, le
terme, mais non des activités industrielles qui doivent secret du développement de Tanger. II est trop facile,
s'appuyer sur une économie stable et sur des prix de en effet, de considérer l'industrialisation de Tanger
services (transport, eau, électricité) relevant des cours comme une panacée et l'on devrait se rendre compte
mondiaux. que tout développement irrationnel dans ce domaine
Il ne paraît pas possible, d'autre part, de tabler pourrait avoir des conséquences graves sur les activités
sur la modicité des salaires et l'absence de charges locales existantes, telles que les opérations d'arbitrag-e,
sociales comme sur un élément favorable à une indus- la gestion des portefeuilles et capitaux étrangers, les
trialisation naissante, alors que l'essor d'une telle acti- opérations commerciales ou financières extérieures mul-
vité, a, nécessairement, pour conséquence de créer une tilatérales, qui occupent de nombreuses personnes, et
population ouvrière qui ne manquera pas de revendi- dont le profit qu'elles en tirent - constitue un élément
quer la fixation de salaires équitables et l'adoption, en assez considérable de la balance des comptes.
sa faveur, d'une législation sociale, pleinement justifiée
par les risques inhérents à sa fonction. A brève échéance IV. - RELATIONS AVEC LES ZONES VOISINES
ainsi disparaîtraient les éléments qui paraissent pré-
sentement favorables et qui constituent l'essentiel L'opinion publique s'est émue des restrictions ap-
actuellement des avantages locaux. portées par les territoires chérifiens voisins aux échan-
ges commerciaux interzonaux. Il apparaît souhaitable
que cette question, à laquelle est attaché le principe
III. - AVANTAGES ET DIFFICULTES d'unité chérifienne, soit examinée avec objectivité par
les zones voisines. Une partie de la produc:tion tangé-
DE LA SITUATION DE TANGER roise devrait, en effet, pouvoir trouver un débouché à
l'intérieur de l'empire chérifien, le montant de telles
.La situation juridique de la zone, son statut de exportations venant utilement amenuiser le déficit de
liberté économ!que ~t son régime de non fiscalité, qui la balance commerciale de cette zone.
'Sont, semble-t-l1, umques au monde à l'heure actuelle,
constituent la véritable richesse de ce territoire. C'est Si par suite des conditions économiques issues de
-il ces deux avantages, auxquels il convient, cependant la guerre, les territoires voisins ont dû se protéger de
d'ajouter un incontestable attrait climatique, que Tan~ notre zone, qui jouissait d'un régime de liberté dans
ger doit, d'une part, le mouvement d'investissement de les transactions internationales, et se sont trouvés
capitaux que l'on a enregistré ces dernières années et dans l'obligation de préserver la tenue de leurs mon-
d'autre part, le développement de sa poplllation e~ro~ naies, qui ont cours officiel à Tanger et alimentent la
péenne. circulation, il n'en demeure pas moins qu'aujourd'hui
cette situation est en voie de changement et qu'il serait
Ce dernier élément constitue précisément un des souhaitable, en conséquence, de revenir à une réglemen-
plus sûrs garants de l'avenir de Tanger, et devrait tation des échanges plus conforme aux justes aspira~
~tre mis à profit pour favoriser l'accroissement de cette tions de ce territoire dans le cadre chérifien.
population résidentielle qui, dépensant localement le
produit de ses revenus extérieurs, pourrait plus large- Il y a lieu d'espérer que 1952 sera l'année de la
ment concourir à la prospérité des activités commer- reprise de relations normales, mais, pour cela, peut-
ciales, et, par conséquent, de l'ensemble de la popula- être serait-il de bonne politique que la zone de Tanger
tion tangéroise. donnât des gages quant au respect des dispositions
statutaires en matière de défense des monnaies locales.
Le développement du tOllrisme venant s'ajouter à
'CE! mouvement, on peut penser que Tanger ne manque- Tanger, 8 janvier 1951.
192 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 0 (
ment d'Alger, CADO dans le département d'Oran, que J'administration propose, dans le budget modificatif
couvrent à peu près les besoins qui sont, pourtant, en de l'exercice, de relever de 4 à 5 milliards le plafonds
constant accroissement. Les briques ont atteint 79.000 des prêts garantis par l'Algérie pour l'aide aux parti-
tonnes, contre 74.000 pendant le deuxième trimestre, culiers désireux d'acquérir un logement.
et 64.000 tonnes pendant le premier. Les chaux, les
platres les tuyaux et plaques en amiante-ciment mar- IV. - LA BALANCE COMMERCIALE
quent également, l'essor de l'industrie. Plusieurs usines, Pendant les neuf premiers mois de l'année 1951,
qui l:année dernière, connaissaient des difficultés, ont l'Algérie a importé pour 141 milliards de francs de
red~essé leur situation et la conjoncture s'est, pour marchandises et elle n'en a exporté que pour 90 mil-
elles favorablement renversée ; la fabrication des liards, soit un déficit de 51 milliards, alors que, pour
papi~rs des verres, des métaux se développe malgré la période correspondante de l'année précédente, le
l'augm~ntation incessante des coûts de production. déficit n'était que de 24 milliards. Il est vrai que cet
L'activité commerciale profite de cet accroissement écart entre la valeur des achats et des ventes porte,
dans les productions qui fournit un aliment aux écHan- exclusivement, sur les échanges. avec la Métropole qui
ges. Si dans certaines branches on observe un ralen- se sont traduits par les chiffres suivants : importation
tissement dû à l'insuffisance du pouvoir d'achat, on 982.000 tonnes, d'une valeur de 107 milliards ; expor-
peut dire' que, dans l'ensemble, le volume des affaires tation 1.660.000 tonnes pour une valeur de 57,4 mil-
a suivi l'augmentation des prix. Une preuve en est liards. A l'égard de l'étranger, on constate 23 milliards
indirectement donnée par les plus values qui atteignent, de francs de vente pour 22 milliards d'achats.
cette année, 6,3 milliards dont 4,3 milliards. pour l~ II n'en demeure pas moins que ces mouvements de
taxe sur le chiffre d'affaire. Tout le monde salt, aUSSI, marchandises obligent l'Algérie à une sortie de numé-
que dès qu'un local commercial est libre, des acheteurs raire qui alourdit sa balance des comptes. Or celle-ci
éventuels se pressent pour l'acquérir ; c'est un signe est fortement influencée, par ailleurs, et cela de plus
de santé du négoce. en plus, par l'exode annuel des Algériens vers la
Métropole pendant les mois d'été. Au cours de la
III. - LE CREDIT dernière période estivale, 250.000 Algériens ont traver-
Mais la vie des entreprises est aujourd'hui dominée sé la Méditerranée et ont dépensé en France des som-
par un élément capital, celui du renouvellement des mes que l'on peut évaluer à une trentaine de milliards,
stocks dans un climat de hausse, qui fait que les prix accroissant d'autant la dette de l'Algérie à l'égard du
de remplacement dépassent souvent les prix de vente trésor français. Pour compenser ces sorties de numé-
antérieurement pratiqués. Il est certain qu'une hausse raire dont un fléchissement n'est pas à prévoir, il fau-
continue des prix place· les négociants devant ce drait' que de nombreux touristes viennent séjourner
dilemne : ou bien revaloriser leurs marchandises en en Algérie. Les efforts déployés par l'üFALAC (2)
stock ce que la loi leur interdit et auss-Ï, bien souvent, pour un équipement hôtelier de I:Algérie et pour la
leur ~lientèle au pouvoir d'achat réduit, ou bien, rache- propagande ~ans la ,Métrop?le et dans. les pays ét~an
tant plus cher qu'ils vendent, voir leur stock s'amenui- gers visent a obtemr ce resultat. MalS, en tout etat
ser sans cesse. de c~use, la compensation ne pourra êtr~ que partiel-
En raison de l'étroisse de leur trésorerie, les corn. lement réalisée dans ce secteur du tOUrIsme.
merçants sont nature~lement portés à ,se. tou~ner ~ers Le Trésor algérien connaît, lui aussi, des difficul-
leur banquier pour lU! demander les credIts necessalres tés et le crédit public est touché par la pénurie de
aux achats de marchandises. Mais la généralisation de capitaux. La dernière émission, d,e bons d'équipe!llent
cette pratique conduit à une extension exagérée ?es n'a pas rencontré l'accueil espere, et les 4 mllhards
crédits qui alarme, à juste titre, les pouvpirs. pubhcs, et demi sur lesquels on avait compté pour le budget
et ceux-ci, aujourd'hui maîtres de .la. monnaIe et du extraordinaire seront selon une déclaration récente
crédit décrètent des mesures restrIctIves. La banque du directeur général des finances, péniblement réunis
de Fr'ance a relevé récemment son taux d'escompte, à d'ici lé 1'" avril 1952. On peut y voir une confirmation
deux reprises ; elle a, d'autre part, et cette mesure de l'étroitesse des trésoreries privées et du manque de
est la plus efficace, mais aussi la plus grave pour le disponibilités général.
commerce, limité le ~otal des effets que les ban,ques Au cours des derniers mois la situation monétaire
nationales peuvent fmre esco~p~er chez elle. La rep~r de l'Algérie a marqué, par ailleurs, des si!fnes d'aggra-
cussion immédiate de cette deClslOn est une contractlOn vation en raison notamment, d'un exode Important de
des crédits au commerCe et à l'industrie. capitaux. Ceci ~st particulièrement inquiétant. -;\lors
. En Algérie, tes disponibilités monétaires n'ont que que l'Algérie aurait le plus grand besom de capItaux
très modérément progressé au cours des neuf premiers pour irriguer une économie en plein es~or! l'ép!!rgne
mois de l'année, mais les crédits bancaire~ ont aug- fuit le pays pour se diriger dans des terrlt01res ou e!le
manté dans une proporti0!l be~u.coup plus lmpo.rt~n>te, sera mieux rémunérée ou moins lourdement imposee.
ce qui a motivé ,uJ?-e premiere st;rle ~e mesures, h.mItees Pour obtenir des capitaux qu'ils restent en Algérie, il
toutefois JUSqU'ICI, a une maJorabon des tarIfs de a fallu leur offrir un taux de rémunération plus élevé.
transfert des capitaux sur la France ou s,ur le Maro~, c'est-à-dire augmenter les taux de l'argent à court
et à un relèvement du taux de l'escompte. Il sermt terme et de l'escompte. L'Algérie, soulignait récem-
souhaitable que l"on puisse s'en tenir là. ment le directeur général des finances, n'a jamais été
On remarque, par ailleurs, un développement, s~n un pôle particulièrement attractif pour les capitaux
sible du crédit à la consommation. L'acheteur algenen en quête d'emploi ; jusqu'ici il n'en venait pas beau-
adopte le système, très en faveur en Amérique, qui coup . il a fallu cet été prendre des mesures pour
éviter' qu'ils ne s'en aillent.
permet d'obtenir la jouissance immédiate de J'objet
désiré moyennant un faible versement au comptant et V. - CONCLUSION
le règiement du complément par !:fne s~ri: de mel}sua-
lités. Cette pratique, devenant a~Jourd ~Ul fort repan- En conclusion, on peut continuer, toutefois, nous
due dans le commerce de détail, 11 en resulte une nou- semble-t-il à considérer la situation économique de
velle source de difficultés de trésorerie pour le ven- l'Algérie ~omme saine, malgré les éléments de dhséqui-
deur. Entre commerçants, les demandes de délais de libre financier et monétaire qui existent aujourd'hui
paiement se multipIie~t égal~ment,.e~, très ~o~~ent, le dans l'Union française comme dans le monde entier.
délai de crédit consenb consbtue 1element declslf pour Mais il paraît indéniable, aussi, que l'on s'achemine
la réalisation d'une affaire. vers des temps plus difficiles qui ne pourront .ê~n;
II convient, cependant, de faire une place à part franchis que par un accroissement de la productIVIte
aux m"édits à, la construction privée, dont la rapide devant permettre, notamment, un abaissement du prix
de revient.
montée traduit une heureuse activité des entrepreneurs
de travaux. Au 30 septembre dernier ces crédits attei- ROGER MAUGER,
gnaient 3 milliards, contre 1 milliard à la fin de J'année Docteur en droit.
1950. Le mouvement semble devoir se poursuivre puis- (:!) Office algérien /j'action économique et touristique.
19~ BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR Q(
Cette statistique montre que sur les 4.733 millions de francs investis, 3.971 millions ont été consacrés à
l'industrie, soit 84 % du montant total des investissements.
(1) N.D.L.R. - IoJxtrait d'une note de M. V. Nacash. parue, "OnK ce titre, dans bulletin économi'lulJ ct R()(';al ri,. 1" 'l'Ilwisil-
no GD, décembre 19G1.
Les importations de la Métropole en provenance de sardines marocaines, les bois du Gabon et du Came-
de la France d'Outre-Mer, qui représentaient 27 % en roun, ont conquis une place enviable sur le marehf
1938, on atteint 26 % en 1949, 26 % en 1950 et 22 % britannique.
pour le premier trimestre 1951. L'intégration progressive de la France d'Outre-Mer
Quant aux exportations de la Métropole, alors à la suite de la Métropole, dans une union européeD1lt
qu'elles étaient dirigées à destination de la France et, plus tard, dans un concert plus vaste de Nations·
d'Outre-Mer à raison de 38 % en 1938, les pourcenta- peut donc lui être largement profitable.
ges ont été de 41,8 % en 1949, 36 % en 1950, 33 % Encore faut-il que cette évolution n'ait pas pour
pour le premier trimestre 1951. contre-partie une altération des liens commerciauJ
Il y a d'ailleurs lieu de noter que l'ensemble de unissant toutes les parties de l'Union française, la soJi.
l'Union française a certainement profité du développe- dité de ces liens garantissant· aux producteurs, coIDJDt
ment du commerce extérieur résultant de la création aux consommateurs, tous les avantages d'une économit
d'un marché européen. Si les pourcentages en faveur abritée contre les remous de la conjoncture interD8"
du commerce de l'Union française ont quelque peu tionale.
fléchi au cours des derniers mois par rapport à l'avant- Or, il semble bien que la réalisation de l'Europe
guerre, ils s'appliquent à un volume d'échanges en ait été considérée par les producteurs de certains p~
progression sérieuse. Ainsi, de 1949 à 1950, les impor- continentaux comme susceptible d'ouvrir largement à
tations métropolitaines se sont ac:crues de 16,7 % tan- leurs industries nationales les écluses commerciales dt
dis que les exportations s'accroissaient de 57 0/0. la France extra-métropolitaine. Ces espérances ont pli
Signalons en particulier que les agrumes d'Afrique naître parce que nos négociateurs dans les conférence'
du Nord, les bananes d'Afrique Noire se sont vu ouvrir internationales ont le plus souvent omis de préciser
d'intéressants débouchés en Allemagne ; 1eR conserves dans quelle mesure les engagements pris par la France
visaient ses territoires extérieurs.
Il n'est pas inutile de rappeler que, si des mesuJ9
(1) Extmits du ralJPort du conseil d'administration de la
société financière lJour la France et les pays d'ontre-mer (S.O.I". douanières appliquées à la Métropole peuvent être auto-
1<'.0.) il l'assemblée générale ordinaire du 4 juillet 111G1. matiquement étendues aux départements d'outre-mer, il
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 195
l1'e~ est pas de même pour les autres pays de la France Cet effort d'équipement dont la charge, nous le
d'Outre-Mer. Dans les territoires d'outre-mer propre- répétons, retombe presque entièrement sur la France
ment dits, ce sont les assemblées locales qui ont l'ini- - la contribution des territoires (Afrique du Nord
tiative en matière de tarifs, et, dans les Etats protégés exceptée) ne jouant qu'un rôle accessoire - a servi
ou associés, ce sont les gouvernements eux.mêmes qui principalement li développer l'outillage public : exten-
ont la souveraineté en eette matière. sion des ressources énergétiques et du réseau d'irriga-
Or, le mémorandum du 30 septembre 1949 du Gou- tion en Afrique du Nord, amélioration de l'équipement
\1ernement français relatif à la libération des échanges portuaire, des voies ferrées et des routes dans les
lIe faisait pas mention de la France d'Outre-Mer. Celle- autres territoires.
ci ne s'en trouvait pas moins touchée par la concur- Parallèlement, l'effort privé de nos compatriotes
~ence, qu'elle rencontrait dans la Métropole pour ses n'est pas resté en retard. Notamment le développement
exportations, des produits qui pouvaient désormais y de l'agrumiculture et de l'industrie de la conserve en
~ntrer sans contingentement. Afrique du Nord, la modernisation et l'extension des
Plus récemment, l'article 79 du traité du 18 avril usines de traitement des bois ou végétaux en Afrique,
1951 relatif au « plan Schuman », a stipulé « que la constitution d'une flotte privée d'aviation marchan-
ehaq~e partie contractante s'engage à étendre aux de, sont, en ce qui concerne les activités les plus
autres Etats membres les mesures de préférence dont récentes, un témoignage réconfortant de la vitalité de
elle bénéficie pour le charbon et l'acier dans les ter- l'esprit créateur français.
ritoires non européens soumis à sa juridiction ». Encore Il s'agit, en effet, dans la plupart des cas, d'entre-
que le champ d'application de cet engagement soit prises de très vaste envergure, à échelle européenne
difficile à délimiter, il apparaît que la France sera et même mondiale, dont les représentants les plus qua-
pratiquement la seule à en subir les effet, et l'on peut liiis de la profession en France ont pris l'initiative
se demander ce que les autres parties contractantes et qui contribueront à donner à certains des terri-
offriront en contrepartie. toires d'Outre-Mer la physionomie de véritables Etats
En ce qui concerne l' « organisation européenne modernes.
de l'agriculture », dont notre pays a également pris
l'initiative, la note du 16 avril 1951, qui résume notre *
**
position, ne fait nulle part allusion aux territoires Le tableau que nous venons de brosser de l'essor
extramétropolitains. contemporain de la production française dans les pays
Bien qu'il s'agisse de la réglementation de mar- d'Outre-Mer, comporte trop de perspectives brillantse
chés expressément désignés, comme ceux du vin ou du pour qu'il soit nécessaire de cacher les ombres qui en
sucre qui intéressent tout particulièrement la France estompent les contours sans en ternir l'éclat : manque
d'Outre-Mer, il est impossible de déterminer si, dans de coordination dans l'établissement des plans d'équi-
l'esprit de nos négociateurs, celle-ci fait partie du pement des territoires (aucun plan d'ensemble n'ayant
champ d'application des accords envisagés. . été prévu à l'échelle de l'Union française), suréquipe-
Dans un autre ordre d'idées, les suggestions, actuel- ment dans certains compartiments (industrie de la
lement soumises au conseil de l'Europe, sur la proposi- conserve, du traitement des matières grasses, de la
tion de la France, pour l'établissement d'un pool euro- sucrerie), déjà apparent avant la raréfaction des
péen des transporteurs aériens suscitent les mêmes matières premières, consécutives à l'établissement d'un
inquiétudes. Bien que notre pays désire, en effet, dis- programme de réarmement.
traire de ces accords J'espace aérien de J'Union fran- Mais ce qu'il faut surtout déplorer, c'est que la
çaise qui est réservé au trafic national, les Etats politique économique du Gouvernement dans les terri-
étra~gers ont insisté, au contraire, pour qu'on leur en toires d'Outre-Mer ait été, le plus souvent, hésitante
Ouvre l'accès. ou discontinue, chacun des départements ministériels
Si satisfaction leur était accordée, l'avenir de cherchant à faire prévaloir dans chaque cas litigieux
l'aviation marchande française, qui promet d'être bril- sa solution particulière sans arbitrage d'une autorité
lant, en raison précisément du trafic privilégié que lui supérieure.
offre l'Union française, se trouverait dangereusement Certaines décisions hâtives concernant le choix de~
compromis. parités de change, l'octroi' de licences d'importation, ou
*
**
la fixation des prix, ont ainsi provoqué des remous
dans l'opinion des milieux d'Outre-Mer, qui auraient
Bref, pour l'intégration de la France d'Outre-Mer pu être évités avec une meilleure structure économique
dans une Union européenne, entre une attitude isola- du Gouvernement de l'Union française. Notamment, la
tionniste inspirée de l'exemple britannique et l'accep- détermination arbitraire, il y a six mois, du prix des
tation du détachement, comme autant de planètes arachides du Sénégal à l'importation, à un cours infé-
indépendantes, de toutes les parcelles de l'Union fran- rieur au cours mondial - mesure qui dût être ensuite
çaise, il y a une position intermédiaire à présenter et rapportée - est un exemple de ces interventions
à défendre. malheureuses de la puissance publique ayant quelque
La solidarité qui doit unir en effet, pour le com- peine à se dégager de l'influence métropolitaine.
mun avantage de toutes les parties en cause, les dif- Il faut reconnaître. que, dans son imprécision, dans
férents éléments constituant l'Union française comporte, son dessein ambitieux de réaliser une synthèse entre
de la part de la Métropole, il n'est pas inutile de le la politique d'assimilation et d'association, la consti-
rappeler, d'importants sacrifices financiers. Cet aspect tution rendait à nos gouvernants la tâche difficile. Il
des relations entre la France et les territoires d'Outre- eût 'été peut-être possible cependant d'en tirer un meil-
Mer est d'une importance capitale quoiqu'il soit trop leur usage, sans en modifier l'esprit, en précisant, dans
souvent laissé dans l'ombre. des décrets d'application, la volonté du législateur.
Au titre de l'exercice 1951, les subventions budgé- Notamment, l'introduction de la notion de citoyenneté
taires ou avances du fonds de modernisation et de la de l'Union française, qui était riche de possibilités est
caisse centrale de la France d'Outre-Mer porteront, restée vide de substance, parce qu'on n'a pas pris soin
pOur l'ensemble de la France d'Outre-Mer, sur un de définir ce que cette citoyenneté impliquait en droits
montant de 137 milliards. Un effort aussi massif crée comme en devoirs.
incontestablement des droits à celui qui le supporte et Conformément aux engagements solennels que nous
des devoirs à celui qui en bénéficie. Il serait, au surplus, avons pris, notre souveraineté est appelée à se relâcher
anormal que les achats de matériel permis par ces progressivement sur les territoires extérieurs à la
allocations servent à alimenter des circuits commer- Métropole. Il est impossible d'admettre que cette évo-
ciaux étrangers, si ceux-ci n'apportent pas, en contre- lution ait pour conséquence de donner aux ressortis-
partie, une contribution effective à la prospérité de sants de l'Union française, aussi bien entreprises que
l'Union française. . particuliers, le statut d'étrangers, alors que nos com-
196 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU M A RO~
patriotes ont travaillé dans le passé sur des terres plan économique, aux différentes institutions
authentiquement françaises, que leur labeur à préci- assemblée de l'Union française, conseil écoD~
sément fécondées. mique, assemblées locales ;
*
'** - mettre en place le « haut conseil de l'UniOi
française », pièce maîtresse de l'organisJl1l
Déterminer pour l'ensemble des territoires de suivant la volonté du constituant.
l'Union française (si divers quant à la race, la Telles sont les tâches auxquelles doit s'attaque
situation démographique, le climat et l'évolution par priorité a nouvelle législature, si elle entend cOlI
politique), les éléments d'un dénominateur com- jurer les menaces qui se sont élevées de tous les point
mun pour l'action économique à entreprendre ; de l'horizon contre la pérennité de la présence fr8JI
- revoir la composition et le rôle assigné, sur le çaise dans les pays d'Outre-Mer.
Le tableau ci-après établit un parallèle entre le commerce extérieur de la Métropole et celui de ses pos~
sions d'outre-mer :
Indice Indice
Importation totale Exportation tol,~ le de l'importation d(' l'exportation
(en millions de fr8) (en millions de frl') totale totale
Années - - - - ~ - _ . ~ -
1 2 3 4 5 6 7 FI 9
1
i
1
1928 ........ 53.643 16.388 52.104 13.418 100,0 100,0 100,0 100,0
1929 ......... 58.221 18.423 50.139 12.890 108,5 112,4 96,2 96,1
1930 ........
1931 ........
52.51/i
42.206
17.089
13.999
42.835
30.436
11.698
8.767
97.9
78,7
104,3
85,4
8 9 ')
58,4
-,- 87,2
65,3
1932 ........ 29.808 11.571 19.705 8.564 55,5 70,6 37,8 63,8
1933 ........ 28.431 10.797 18.474 8.292 53,0 65,9 35,5 61,8
1934 ., ...... 23.097 9.624 17.850 7.230 43.1 58,7 34,3 53,9
1935 ........ 20.974 8.723 15.496 7.662 39,1 53,2 30,3 57,1
1936 ........ 25.414 9.334 15.492 9.683 47,li 57,0 30,3 72~
1937 ........ 42.391 13.489 23.939 13.514 79,0 82,3 ·i5,\J 100,7
lHSg ........ 46.064 !6.233 30.590 16.050 85,H 9!),! 58,7 119,6
tD39 · . ....~ ~ 43.785 14.939 31.590 15.426 81,6 91,2 60,6 115,0
·
lH47 ...... ~ 397.132 161.529 223.318 108.133 740,3 985,7 /128,6 805,9
H)48 ·....
.. ~ 672.676 338.815 434.047 227.883 1.254,0 2.067,5 833,0 1.698,3
1Hf!H ........ 921.794 508.208 782.022 313.365 1.718,/1 3.101,1 1.500,9 2.335,4
J!l50 ........ 1.072.731 594.980 1.072.640 388.597(2) 2.000,5 3.630,6 2.058,7 2.896,t
(1) Ensemble des importations ou exportations concernant chaque '1'.0.1\1., en provenance ou Il destination tant de la FraBl'
Métropolitaine que de l'Etranger et des autres '1'.0.1\1.
(:!) Chiffres estimés en ce qui concerne la Guyane fran~aise, snr la base des résultats des (llx premiers mois de l'ann~:
Au cours de la période considérée, les échanges l'exportation, les pourcentages correspondants furell1
extérieurs des territoires d'Outre-Mer se sont dévelop- 53,9 % en 1934 pour les territoires français d'outre-met.
pés davantage que c.eux de la métropole. En 1928-1929, et 30,3 % en 1935-1936 pour la métropole. Le tabIeaG
l'importation totale des territoires d'outre-mer repré- ci-dessous montre que la situation, relativement fa"lll'
sente 30 % de celle de la .métropole ; en 1948, 50 % ; rable, des territoires français d'outre-mer au cours cJ&l
en 1949, 55 % ; et, en 1950, 55,5 %. A l'exportation, années de crise résulte, dans une certaine mesure, dV
les pourcentages correspondants sont 16 %, 52 0/0, développement pris à l'époque par leUr commerce avel
40 % et 36 %' D'autre part, on observe que le com- la métropole.
merce extérieur des territoires français d'outre-mer n'a Parmi les différentes possessions françaises d'outre'
pas souffert autant que la métropole de la crise écono- mer, l'Afrique du Nord est celle qui possède le co.-
mique des années 30. Sur la base 1928 : 100; la dépres- merce extérieur le plus actif. En 1928, elle réalisail
sion maximum de l'importation fut atteinte en 1935, 53 % de leur importation totale et 50 % de leur expot:
tant pour les territoires français d'outre-mer que pour tation. En 1949, elle réalisa 53 % de l'importation-
la métropole. Mais en 1935, l'importation des terri- 54 % de l'exportation des T.O.M. De 1928 à 194f.
toires français d'outre-mer représentait encore 53,2 0/0 l'Afrique Tropicale est passée de 12 % à 20 % dt
de 1928 ; celle de la métropole seulement 39,1 %. A l'ensemble des T.a.M. pour l'importation, et de 11 ,
à 31 % pour l'exportation. Par contre, le pourcentol'
(1) N.D.L.R. - Extrait de la revuc d'étudcs économiqucs indochinois a rétrogradé de 15 % à 13 % à l'impoi"
fra,neo-allcmantlcs, jailet-août-septembre 1951. tation, et de 22 % à 6 % à l'exportation.
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 197
1 Importaf.ion de la Importation
Franee métropolitaine Exportation 1 Exportation. de la des T.O.M.
en provRnanee de des T.O.M. 1 Franee métropolitaine en provenance
Années ses T.O.M. vers la métropole vers ses T.O.M. de la métropole
1
! ~~
~ ~
;:--1
~---
Le.> territoires français d'outre-mer eurent, dans en Algérie, avec 144.800 frs, et maximum au Came-
l'ensemble, un commerce extérieur fortement passif au roun, avec 5.403.200 frs (2) contre 25.360 frs en France
COurs de toute la période considérée. Leur balance- Métropolitaine.
marchandises fut déficitaire vis-à-vis de la métropole,
sauf en 1936, 1937 et 1939, et pour toutes années, à
l'égard de l'étranger. Depuis la firi des hostilités, l'excé- PLACE OCCUPEE PAR LA METROPOLE FRAN-
dent des importations en provenance de la Fra'nce
Métropolitaine, sur les exportations, qui lui sont desti- ÇAISE DANS LES ECHANGES EXTERIEURS
nées ne cesse de s'accentuer, passant de 16 % en 1947, DE SES TERRITOIRES, D'OUTRE-MER.
à 25 % en 1948, et 41 % en 1949. Les échanges de marchandises entre la métropole
L'ensemble des échanges extérieurs ne fut passif, et ses possessions d'outre-mer, qui constituent de 13 %
chaque année sans exception, que pour certains terri- il. 28 % des importations de la France, représentent,
toires d'outre-mer : Tunisie, Maroc, Guyane, et l'ex- d'autre part, 50 % à 72 % .de l'exportation des terri-
mandat de Syrie. Depuis 1949, il n'y a plus, à la. seule toires français d'outre-mer. De même, si les possessions
exception de Saint-Pierre et Miquelon, aucun territoire d'outre-mer reçoivent de 18 % à 42 % de l'exportation
français d'outre-mer dont l'importation n'excède l'ex- 'française, ces livraisons constituent une part beaucoup
portation. plus considérable, atteignant 57 % à 69 %, de leur
L'intensité des- échanges- extérieurs des différents importation. Pour toute la période considérée, le com-
territoires français d'outre-mer, évaluée par tête d'habi- merce extérieur des T.O.M. apparaît donc orienté à
tant se traduit, bien entendu, par des chiffres très concurrence de plus de 50 % vers la France. A Partir
différents, selon que l'on tient compte de la population de 1932, cette proportion dépasse 60 %'
totale, ou seulement de la population~ « européenne ». La part de la France dans 'les échanges extérieu'rs
Le premier mode de calcul (population totale) fait de ses différents territoires d'outre-mer est très varia-
apparaître des chiffres par tête,en général inférieurs ble. L'Algérie,' Madagascar et aussi, surtout à l'expor-
à ceux de la métropole. C'est le cas de l'Algérie, de la tation, les possessions françaises d'Amérique possèdent
Tunisie, du Maroc, de l'A.O.F. et de l'A.E.F., du un système d'échanges étroitement lié à la métropole ;
Cameroun et du Togo, de Madagascar et de l'Indochine, la côte des Somalis, les établissements français des
tandis que les taux réalisés dans l'Ile de la Réunion, Indes, Saint-Pierre et Miquelon et, avant la guerre,
dans les possessions françaises d'Amérique et d'Océa- la Syrie sont beaucoup moins orientés vers la France.
nie et sur la côte française des Somalis sont nettement Le renforcement des liens commerciaux avec la métro-
supérieurs à ceux enregistrés en France. pole au cours des années d'après-guerre est parti-
culièrement prononcé pour l'Afrique Occidentale et
Justifiée dans une certaine mesure par le fait que l'Afrique Equatoriale françaises, et l'exportation fran-
la population « européenne » joue, dans la plupart des çaise vers· l'Indochine. Dans aucun territoire d'outre-mer
cas, un rôle dominant, sinon exclusif,., dans les échan- n'apparaît d'orientation ou de tendance commerciales
ges extérieurs, la seconde méthode (population euro- autonomes vis-à-vis de la métropole. Toutefois, les
~nne) de calcul aboutit à des chiffres bien plus élevés pourcentages de cette dernière dans l'exportation des
que ceuX de la métropole : 6 à 7 fois plus élevés en trois territoires d'Afrique du Nord sont demeurés,
Algérie, 8 à 14 fois au Maroc, 50 fois en Indochine et depuis 1947, inférieurs à ceux d'avant-guerre. Il en est
en A.O.F., 100 fois dans les possessions françaises du
Pacifique et sur la côte française des Somalis, et
jusqu'à, 200 fois au Cameroun. Abstraction faite' des (t) C~s yaleurs n'posent SUI' les résultats du dernier l'l'l'en-
possessions françaises d'Amérique, dont les statistiques ~s ..ment démogl'ltphique, d'après lequel la population européenne
ne font pas la différénce entre « indigène » et « euro- du Canll'roun aurait été, en 194tl, de 3.891 indiyidus. Depuis
e~tte époque, el' p~l1plement aurait fortement progressé et atteint
péen> la quote-part importée par tête européenne 12.000 Il la fin 'de lUiHJ. Pour J'année 1!)'30, le taux d'importation
paraît :avoir été, au cours de l'année 1950, minimum par têi"p 8prait (lonc PD réalité de 1,76 millions de francs.
198 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR OC
de même pour les possessions françaises d'Amérique Par comparaison, tous les autres pays étrangers
que la guerre a faites entrer davantage dans la zone sont d'importance secondaire. Il n'y a que les Etats du
d'influence économique du continent américain. Benelux et leurs colonies qui jouent encore un rôle
Les échanges de marchandises entre les différents appréciable, notamment dans les échanges extérieurs
territoires français d'outre-mer sont relativement peu avec les territoires français d'Afrique Tropicale. Grâce
développés. Ce n'est cependant pas le cas en ce qui à leur voisinage, certains pays de l'Amérique latine
concerne la Réunion, ni les exportations de Madacasgar revêtent de l'importance pour l'approvisionnement des
et les possessions françaises d'Amérique. Dans la possessions françaises d'Amérique, sans toutefois en
mesure où l'Afrique du Nord et l'Afrique Tropicale être clients. Les .importations de Madagascar, en pro'
échangent des marchandises avec les autres territoires venance du Levant, se composent, en majeure partie,
français d'outre-mer, ces échanges concernent surtout de pétrole. La côte française des Somalis est liée, du
les territoires immédiatement voisins. Madagascar ap- point de vue commercial, avec l'Ethiopie, sa voisine.
provisionne notamment la Réunion et l'Afrique du L'Océanie entretient et, surtout, l'Indochine entretenait
Nord ; elle est cliente des territoires précédents et de avant la guerre actuelle, des échanges actifs avec les
l'Indochine. L'Indochine entretient des échanges actifs pays d'Extrême-Orient.
avec Madagascar, la Réunion, l'Afrique du Nord, l'Afri- Le commerce des territoires français d'outre-mer
que Occidentale et l'Afrique Equatoriale françaises. La avec l'Allemagne est encore peu développé, surtout en
Réunion est surtout liée avec Madagascar et l'Afrique ce qui concerne leurs importations. Cependant, la
du Nord, et les possessions françaises d'Amérique, valeur des exportations de l'Algérie, de la Tunisie et
avec l'Afrique du Nord. du Maroc à destination de la République fédérale s'est
relevée de 4,4 à 15,1 milliards de francs, de 1949 à
1950, soit de 2,6 % à 6,9 de leur exportation totale, et
ECHANGES COMMERCIAUX ENTRE LES TER- de 8,9 % à 19,7 % de leur exportation vers l'étranger.
RITOIRES FRANÇAIS D'OUTRE -MER ET En 1950, le Cameroun a livré à l'Allemagne Occidentale
pour près de 2 milliards de francs, soit dix fois plUS
L'ETRANGER. que l'année précédente.
Les insuffisances et les lacunes de la ventilation
des échanges-marchandises des différents territoires
d'outre-mer, par pays d'origine ou de destination, ne PRINCIPAUX PRODUITS IMPORTES ET EXPOR-
permettent pas d'aboutir, à ce sujet, à une classifica- TES PAR LE TERRITOIRES FRANÇAIS
tion uniforme. Toutefois, pour l'Algérie, la Tunisie, le D'OUTRE-MER.
Maroc, l'Afrique Occidentale et l'Indochine, qui réali-
sent, en moyenne, 80 % des entrées et sorties de mar- Les répartitions disponibles de l'importation, par
chandises considérées, une ventilation presque complète catégories de marchandises, sont très variables, non
a pu être réalisée entre les principaux partenaires seulement pour les différents territoires français d'ou-
commerciaux (3). tre-mer mais encore pour chacun d'eux selon les années.
En ce qui concerne les pays étrangers, d'origine Une classification absolument uniforme n'a pu être réa-
et de destination, on peut observer, presque sans excep- lisée. Toutefois, certaines observations s'appliquent à
tion ce qui suit. Les partenaires commerciaux les plus l'ensemble, ou, du moins, à la plupart des territoires.
imp~rtants sont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Les produits demi-finis. et finis des industries du fer
le Commonwealth, et les Etats de Benelux avec leurs et des lJlétaux, et les machines figurent au premier plan
colonies. Depuis la guerre, la part des Etats-Unis a de l'importation. Dans certains territoires, ce sont les
augmenté en général, tant à l'importation qu'à l'expor- textiles, en particulier les tissus de coton, qui leur
tation, puis rétrogradé à partir de 1948. La Grandec disputent la première place.
Bretagne et le Commonwealth participent à l'importa-
tion dans une plus forte mesure qu'à l'exportation des Partout, les produits pétroliers et les véhicules
T.O.M. La part des pays anglo-saxons (Etats-Unis, automobiles arrivent en tête ; de même, le ciment et
Grande-Bretagne, et Commonwealth), dans l'ensemble la chaux. Le charbon figure parmi les principales
des échanges-marchandises entre les territoires fran- importations de l'Afrique du Nord, de l'Afrique Tro-
çais d'outre-mer et l'étranger, est mise en lumière par picale de Madagascar, de la côte française des Somalis.
les pourcentages suivants : de la Nouvelle-Calédonie et des possesions françaises
d'Océanie. L'Algérie, la Martinique et la Guadeloupe
achètent des engrais. Le bois, et les produits en bois.
Part ParL jouent un rôle notable dans l'importation du Maroc.
dans l'importation dans l'exporLation de la Tunisie, de l'Algérie, de la Réunion et de l'Afrique
des T.O.M. des T.O.M. Occidentale. L'Algérie, la Tunisie et le Maroc procè-
Années
dent à des achats importants de denrées alimentaires
totale enl'étranger
provo de
totale à dest. de
l'étranger
et de stimulants : graisses, huiles, sucre, produits
laitiers, café et thé, et, en quantités très variables.
1
, --- --- céréales. Le sucre, le tabac, le vin et les spiritueUll
1 2 3 4 5 figurent en tête des importations de tous les territoires
français d'outre-mer, qui n'en sont pas, eux-mêmes.
--- --- exportateurs. Madagascar, la Guyane, la Réunion,
1938 10,8 31,9 9,2 35.7 l'Afrique Occidentale française, l'Afrique Equatoriale
1947 24,3 71,5 10,2 62,7 française et l'Océanie importent du riz. Il apparaît que,
1948 16,2 57,8 9,4 41,6 dans la plupart des territoires français d'outre-mer,
, 1949 13,5 57,8 49,7 une part considéra.ble des biens de consommation est
11,7
importée, du moins pour les besoins de la population
En tenant compte des échanges-marchandises entre européenne.
les pays anglo-saxons et la métropole française il La classification de l'exportation des territoires
apparaît que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le' français d'outre-mer par catégories de marchandises
Commonwealth britannique participèrent, au cours des est plus simple, la liste des produits (bien que diffé-
années 1946-1950, à l'exportation de l'Union française rente par régions) étant beaucoup plus réduite. En
à concurrenc,e d'un bon quart (27 %). Ils participèrent, règle générale, l'exportation des T.O.M. se compose
d'autre part, aux importations de' l'Union française d'un petit nombre de matières premières ou denrées
pour un bon tiers (35 %) en 1938, pour près de 3/5 0
alimentaires et stimulants, à l'exclusion de presque
(59 0/0) en 1947, et près de la moitié (48 %) en 1948- tous produits finis industriels. Pour .les posse.ssions
1949. français d'Amérique, 3 à 4 produits représentent 80
à 90 % de l'exportation : rhum, sucre et bananes pour
(~l) Années 1938 et 1947 à 1950 seulement. Guadeloupe ; pour la Martinique s'y ajoutent les con-
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC 199
serves de fruits ; l'exportation essentielle de la Guyane l'exportation de Madagascar consiste en café, conser-
est l'or ; celle de Saint-Pierre et Miquelon, la morue. ves de viande, cuir brut, clous de girofle et vanille.
L'Afrique Tropicale fournit des fruits oléagineux, du De tous les territoires français d'outre-mer, l'Indochine
café du cacao, des bois exotiques, des bananes et du est le seul fournisseur important de caoutchouc et de
coto~. L'Algérie, le Maroc et la Tunisie exportent des riz. A côté des produits miniers, les principaux pro-
Illinerais de fer ; le Maroc et la Tunisie, des minerais duits exportés par les territoires d'Afrique du Nord
de plomb ; le Maroc, des minerais, de manganèse et sont les fruits coloniaux, les céréales et les produits
de cobalt ; la Nouvelles-Calédonie, des minerais de minotiers, le vin et les fibres végétales. Il y a lieu de
chrome et de nickel ; l'Afrique Equatoriale, de l'or. signaler, en outre, pour le Maroc, les œufs, les con-
En 1950, les phosphates bruts tiennent, en valeur, le serves de poisson et les semences de lin ; pour l'Algé-
premier rang de l'exportation au Maroc, le second en rie, le liège, les pommes de terre ; pour la Tunisie,
Océanie, le troisième en Tunisie. Plus de 50 % de l'huile d'olives.
Durant l'année fiscale qui s'est terminée le 30 juin et noix de coco, huile d'abrasin, tabac en feuilles, toma-
1951 les Etats-Unis avaient importé pour 5.135.584.000 tes, café, fèves de cacao, épices et caoutchouc. Pour le
dona'rs de produits agricoles, et en avaient exporté bétail, le coton, les ananas, le houblon, les noix du
pour 3.409.245.000 dollars. Brésil, les pommes de terre et ,les bananes, les impor-
Il résulte de ces chiffres que les importations ont, tations ont diminué.
en valeur, augmenté de 62 "/0 par rapport à l'année Par ordre décroissant d'importance, les principaux
fiscale précédente, et, en volume, de 12 % seulement. produits agricoles, exportés· par les Etats-Unis, ont été
Pour les exportations, le volume est resté sensiblement le coton, le blé et la farine, et le tabac en feuilles ;
le même, leur valeur augmentant de 14 %. ils ont représenté, en valeur, plus de 50 % des expor-
Les principaux produits importés ont été : tations. Le volume des exportations a augmenté pour
_ le café - en provenance, principalement, du les produits suivants, pendant l'année fiscale qui vient
Brésil et de la Colombie ; de se terminer : beurre, fromage, œufs en poudre,
porc, suif, pamplemousses, oranges, poires, fruits et
le caoutchouc - acheté en Asie sud-orientale ; jus de fruits en conserves, orge, malt, sorgho, blé,
la laine - achetée en Australie et en Nouvelle graines et huile de soja, semences, pois et haricots secs,
Zélande; légumes en conserves. Par contre, on a enregistré une
_ le sucre - en provenance, principalement, de diminution pour de nombreux produits fermiers, dont
Cuba. le lait sous différentes formes, les bœufs et les veaux,
En volume, les importations ont augmenté pour les le lard, le coton, les pommes, le riz et les pommes de
produits suivants : fromages, peaux et cuirs, bœufs terre.
en conserve, jute, olives, malt, amandes, noix d'acajou Les principaux pays importateurs de produits
agricoles américains ont été l'Allemagne, la Belgique.
(1) Extrait <lu bulletin !l'information écono,niqltcs <l('.~ lI.S.A.,
le Canada, Cuba, la France, la Grande-Bretagne, la
no 156, 28 Doyembre Hl::;1. Hollande, l'Inde, l'Italie et le' Japon.
184 BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAR 0 (
Arrêté viziriel du 30 juin 1951 modifiant l'arrêté vizi- spécial pour l'exercice 1950 et approbation du
riel du 18 février 1938 portant règlement général budget additionnel de l'exercice 1951 de la région
sur l'exploitation des mines autres que les mines de Rabat (B.a. du 21 septembre 1951).
de combustibles (B.a. du 27 juillet 1951). Dahir du 18 août 1951 portant règlement du budgel
spécial pour l'exercice 1950 et approbation du
budget additionnel de l'exercice de la région d'Ouj·
IV. - QUESTIONS FINANCIERES da (B.a. du 21 septembre 1951).
Dahir du 25 août 1951 portant règlement du budgel
A. - GÉNÉRALITÉS spécial de l'exercice 1950 et approbation du budget
additionnel de l'exercice 1951 de la région de Casa·
Dahir du 30 juin 10951 complétant le dahir du 31 blanca (B.a. du 21 septembre 1(51).
décembre 1950 fixant le programme d'emploi des
crédits à ouvrir au compte hors budget « fonds de Dahir du 10 septembre 1951 portant prélèvement d'une
modernisation et d'équipement » (B.a. du 27 juil- somme de 150 millions de francs sur le fonds de
let 1951). réserve, au titre de l'exercice 1951 (B.a. du 28
Arrêté résidentiel du 21 juillet 1951 étendant au war- septembre 1951).
rantage des produits de la récolte 1951 les dispo-
sitions du dahir du 7 juillet 1942 (B.a. du 30 août C. - IMPÔTS ET TAXES
1951) .
Dahir du 30 juillet 1951 compiétant le dahir du 16 Arrêté résidentiel du 29 juin 1951 portant relèvemenl
décembre 1!l18 sur les douanes (B.a. du 17 août de la taxe intérieure de consommation sur les vins
1951) . de liqueur, mistelles, apéritifs, eaux de vie et spi-
ritueux (B.a. du 6 juillet 1951).
Arrêté viziriel du 6 août 1951 réglementant l'emploi
des fonds provenant des prélèvements sur le pari Arrêté du directeur des finances du 31 mai 1951 modi-
mutuel des courses de lévriers (B. O. du 24 août fiant l'arrêté directorial du 30 mars 1951 fixant les
1951). modalités d'application de la taxe. sur les transac-
tions (B.a. du 6 juillet 1\)51).
Arrêté du directeur des finances du 14 août 1951 modi-
fiant l'arrêté du 3 décembre 1941 relatif aux Arrêté du directeur des travaux publics du 2 juillet
cautionnements et aux réserves exigibles des socié- 1951 modifiant l'arrêté du 2·9 novembre 1949 fixanl
tés d'a!'jsurances, de réassurances et de capitalisa- les taxes appliquées dans le port d'Agadir (B.O.
tion (B.a. du 31 août 1951). du 13 juillet 1951).
Arrêté du driecteur des finances du 28 août 10951 modi- Arrêté viziriel du 4 juillet 1951 portant modification
fiant l'arrêté du l'er décembre 1941 relatif à l'agré- des taxes des colis postaux du service intérieur
ment des entreprises d'assurances, de réassurances marocain dans les relations entre le Maroc d'une
et de capitalisations (B.a. du 14 septembre 1951). part la France et l'Algérie, la Tunisie, le territoire
de la Sarre et les départements et territoires fran-
Arrêté du directeur des finances du 28 août 1951 çais d'outre-mer d'autre part (B.a. du 27 juillel
modifiant l'arrêté du 5 décembre 1941 relatif à la 1951) .
comptabilité des entreprises d'assurances, de réas-
surances et de capitalisation (B.a. du 14 septembre Arrêté du directeur des finances du 21 juin 1951 fbcanl
1951). les taux moyens de remboursement applicables du
28 avril au 31décembre 1951 aux ouvrages en fibro-
Dahir du 20 août 1951 portant modification de l'article ciment destinés à l'exportation (B.a. du 27 juillel
4 du dahir du 31 décembre 1914 sur la vente et 1951) .
le nantissement des fonds de commerce (B.a. du 21
septembre 1951). Arrêté du directeur des finances du 21 juin 1951 fixant
les taux moyens de remboursement applicables
Arrêté du directeur des finances du 10 septembre 1951 pendant l'année 1951 à certains articles de menui-
relatif aux majorations des rentes viagères servies serie et de ferronnerie d'art destinés à l'exportation
par la compagnie d'assurances (B.a. du 28 septem- (B.a. du 27 juillet 1951).
bre 1951).
Arrêté du directeur des finances du 23 août 1951 fixanl
Dahir du 7 août 1951 relatif au regroupement des les taux moyens de remboursement applicables du
actions de certaines sociétés de capitaux (B.a. du 28 avril au 31 décembre 1·951 aux profilés et aUX
28 septembre 1951). tôles utilisées pour la fabrication du mobilier
Arrêté viziriel du 10 septembre 1951 relatif à l'applica- métallique, aux tôles et aux émaux utilisés dans
tion du dahir du 2 décembre 1950 portant revision la fabrication des articles de ménage, d'hygiène el
de certaines r.entes viagères (B.a. du 28 septembre d'économie domestique et professionnelle en tôle de
1951) . fer et d'acier émaillés destinés à l'exportation (B.O.
du 7 septembre 1951).
B. - BUDGET Dahir du 21 août 1951 portant fixation des tarifs du
tertib pour l'année 1951 (B. O. du 14 septembre
Dahir du 12 juin 1951 modifiant le budget général de 1951) .
l'Etat pour l'exercice 1951 (B.a. du 6 juillet 10951). Arrêté du directeur des finances du l'cr août 1951 modi-
Dahir du 13 juin 1951 portant approbation du budget fiant l'arrêté du 31 mai 1951 fixant les taux moyenS
spécial de la région de Rabat (B.a. du 3 août 1951). de remboursement applicables pendant l'année 1951
aux huiles et aux emballages utilisés pour la fabri-
Dahir du 31 juillet 1951 portant règlement du bugdet cation ou le conditionnement en zone française de
spécial de l'exercice 1950 et approbation du budget l'Empire chérifien des conserves de poissons, de
additionnel de l'exercice 1951 de la région de Mek- viandes, de légumes et de certaines préparations à
nès (B.a. du 24 août 1951). base de fruits (B.a. du 14 septembre 1951).
Dahir du 31 juillet 1951 portant rÈo:glement du budget Dahir du 21 août 1951 modifiant le dahir du 11 octobre
spécial pour l'exercice 1950 et approbation du 1937 instituant une surtaxe sur les animaux abat-
budget additionnel de l'exercice 1951 de la région tus dans les villes municipales en vue de créer des
de Fès (zone civile) (B.a. du 14 septembre 1951). ressources nécessaires à la prophylaxie de la tuber-
Dahir du 31 juillet 1·951 portant approbation du budget culose bovine (B.a. du 21 septembre 1951).
spécial de' la région de Meknès (B.a. du 14 septem- Dahir du 1 ee septembre 1<951 modifiant le dahir du 1
bre 1951). août 1936 déterminant les conditions de remise des
Dahir du 18 août 1951 portant règlement du budget dossiers de concours de travaux aux personnes
BULLETIN ECONOMIQUE ET SOCIAL DU MAROC l85
intéressées et fixant le montant des droits à perce- Arrêté viziriel du 5 septembre 1951 fixant pour l'année
voir à cet effet (B.D. du 21 septembre 1951). 1951 le régime des ristournes d'intérêts aux exploi-
Arrêté viziriel du 1"" septembre 1951 modifiant l'arrêté tants agricoles ayant contracté des prêts à long
viziriel du 23 novembre 1918 relatif aux crédits des terme auprès de la caisse de prêts immobiliers
droits sur les marchandises déclarées en douane du Maroc (B.D. du 28 septembre 1951).
(B.D. du 21 septembre 1951).
V. - QUESTIONS SOCIALES
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