FREDERIC COUPAN
JURY
Mr Jean-Louis MANSOT PU Président du Jury
Ă mon pĂšre,
« Mon maitre de patience et de persévérance »
Avant-propos
Remerciements
LâachĂšvement de ce travail menĂ© sur plusieurs annĂ©es procure une grande satisfaction.
Il est lâoccasion de se remĂ©morer les diffĂ©rentes embĂ»ches quâil a fallu surmonter mais surtout
les personnes qui mâont permis dâen arriver lĂ .
i-1
Avant-propos
lâIUT de Kourou : Madame Martine SĂ©bĂ©louĂ©, messieurs Ollivier Tamarin, Idris Sadli, Denis
Ramus pour les conseils scientifiques quâils mâont prodiguĂ©s ainsi que pour lâopportunitĂ© quâils
mâont offert dâenseigner Ă lâIUT durant plusieurs annĂ©es. Enfin Ă ceux qui m'ont apportĂ© une
aide matérielle précieuse : Robert Vanoukia, Technicien au laboratoire et Jean
Tho-Kau Technicien informatique.
Enfin, merci profondément à tous ceux que j'aime, sans qui certains moments m'auraient
semblĂ© bien plus difficiles : ma compagne, mes parents, mes frĂšres, ma sĆur et mon fils⊠toute
ma famille et tous mes amis.
i-2
Avant-propos
Remerciements ..âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ.i-1
Table des matiĂšres gĂ©nĂ©raleâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ...âŠâŠ...ii-1
Principales notations et conventions âŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ..iii-1
Chapitre 1 â INTRODUCTION : Domaines dâapplications et enjeux du stockage
Ă©lectrochimiqueâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠâŠ..1-1
1.1 Contexte : le défi des énergies renouvelables ......................................................................... 1-3
1.1.1 ProblĂ©matique des sources dâĂ©nergie intermittentes ........................................................... 1-3
1.2 Stockage électrochimique : Enjeux et solutions existantes ................................................... 1-8
1.2.1 Domaines dâapplication ...................................................................................................... 1-8
1.2.2. CritĂšres de choix de la technologie de stockage en fonction des applications ................. 1-13
1.3 Contexte et évolution du travail de thÚse ............................................................................. 1-17
1.3.1 Orientations de lâĂ©tude sur la batterie au plomb initiĂ©e au sein du GRER Guyane .......... 1-17
1.3.2 Plan de la thĂšse ................................................................................................................. 1-19
Bibliographie du chapitre 1 ......................................................................................................... 1-20
ii-1
Avant-propos
ii-2
Avant-propos
ii-3
Avant-propos
Thermodynamique chimique
Pression, Température absolue, Entropie, Volume : P, T, S, V
Energie calorifique, Energie mécanique, Energie électrique : Q, WM, WE
Energie interne, Energie de Gibbs : U, G = U + PV -TS
Potentiel chimique
Nombres de mĂŽles : total, n
composant « i » dans un mélange, ni
fraction molaire, ni/n
Concentration : ci = ni/V
Energie (de Gibbs) molaire pour un corps pur : g = G/n
Potentiel chimique : ïi = âG/âni
iii-1
Avant-propos
Réaction chimique
Réactifs en présence
Réactants : R1,⊠Rh, ⊠RH
Produits : P1,⊠Pk, ⊠PK
Coefficients stĆchiomĂ©triques
RĂ©actants : ïźRh
Produits : ïźPk
Energie de Gibbs « des rĂ©actants » : GR = ïh ïźRh ïRh
Energie de Gibbs « des produits » : GP = ïk ïźPk ïPk
Energie chimique de rĂ©action : ïG = GP â GR
Forme normalisĂ©e (Relation de Guldber et Waage) : ïG = ïG° + RT Log(QRrĂ©ac)
Activité des réactifs :
Réactants : aRh
Produits : aPk
Quotient rĂ©actionnel : QRrĂ©ac = ïh (aPh)ïźPh/ï ïk (aRk)ïźRk
Electrochimie
Tension électrostatique (de Galvani) : V
Charge de lâĂ©lectron : qe
Charge molaire de lâĂ©lectron (Faraday) : Qe = NAv qe
Potentiel chimique (molaire) de lâĂ©lectron dans le conducteur M : ïe
Potentiel dâextraction de lâĂ©lectron du mĂ©tal M : ïčM = ïe/Qe
Tension de Volta pour le mĂ©tal M : V = V- ïčM
Energie Ă©lectrostatique dâun ion « i » de charge qi : Wi = qi V
iii-2
Avant-propos
iii-3
Avant-propos
Diffusion
Concentration molaire des particules, activitĂ©, potentiel chimique : c, a, ï
Vitesse des particules, force sur les particules (molaire) : v, f
Force de diffusion : fD = - grad (ï) = - RT grad(Log(a))
Flux molaire de particules (par unitĂ© de surface) : ïŠï = c v
Flux molaire total de particules : ïï = S ïŠ
Loi empirique de Fick
Constante de diffusion : D,
Loi empirique de Fick : ïŠï = - D grad(c)
Loi empirique de vitesse - Relation dâEinstein
Coefficient de vitesse, loi empirique de vitesse : ïĄïŹï ï v=ïĄf
Vitesse de diffusion : vD = ïĄ fD = - ïĄRT grad(Log(a))
Flux de diffusion (par unitĂ© de surface) :ï ï ïŠï = c vD = - ïĄRT c grad(Log(a))
cas asymptotique a = C = c/cR:ï ï ïŠï = - ïĄRT c grad(Log(c)) = - ïĄRT grad(c)
PremiĂšre forme relation dâEinstein (Identification Ă la loi de Fick, cas asymptotique a = C)1 :
D = ïĄï RT
1
Plus gĂ©nĂ©ralement a = ï§C si ï§ constant : on a alors grad(Log(ï§C)) = grad(Log(C))
iii-4
Avant-propos
Cinétique chimique
Vitesse de la réaction chimique
Somme pondĂ©rĂ©e des Ă©nergies de rĂ©action (ïĄ+ïą =1) :
Gm = ïĄ GR + ïą GP
ParamĂštre dâArrhenius : GA = Gact - Gm
Energies dâactivation, RĂ©actifs GD = Gact - GR = GA - ïĄ ïG
Energies dâactivation, Produits GI = Gact â GP = GA + ïą ïG
iii-5
Chapitre 1 â Introduction
Chapitre 1 â
Pourquoi une thÚse sur la batterie au Plomb dans un laboratoire dédié aux énergies
renouvelables ? Câest la question Ă laquelle vise Ă rĂ©pondre cette introduction dans les
paragraphes suivants :
- Lâimportance cruciale du stockage pour les Ă©nergies renouvelables (1.1)
- Au sein des méthodes envisagées, le rÎle incontournable du stockage
électrochimique (stockage à moyen terme, petite et moyenne puissance) (1.2)
- Lâhistorique de lâĂ©tude de la batterie au Plomb au sein du GRER et la genĂšse de la
présente thÚse (1.3)
1-1
Chapitre 1 â Introduction
1-2
Chapitre 1 â Introduction
En particulier, lâun des problĂšmes important auquel on se trouve confrontĂ© est celui du
caractĂšre intermittent de la production, imposant un stockage massif. Ironie de lâhistoire, câest
en liaison avec des problÚmes de lissage de la production électrique des premiÚres centrales
Ă©lectriques de lâĂ©poque que lâaccumulateur PlantĂ© fit ses dĂ©buts en 1870 [1].
1-3
Chapitre 1 â Introduction
âą Enfin lâĂ©nergie gĂ©othermique qui permet de fabriquer de l'Ă©lectricitĂ© dans les centrales
géothermiques, grùce à l'eau trÚs chaude des nappes dans le sous-sol de la Terre.
LâĂ©nergie issue de ce type de centrales est la plus coĂ»teuse, correspondant Ă des
investissements lourds et à longue échéance. Le site de Bouillante en Guadeloupe est
le seul en France Ă produire de l'Ă©lectricitĂ© grĂące Ă la gĂ©othermie. LâĂ©nergie est
disponible en permanence. Elle nâest pĂ©nalisĂ©e ni par le caractĂšre intermittent
gĂ©nĂ©ralement associĂ© aux Ă©nergies renouvelables, ni par le risque dâĂ©puisement
associé aux énergies fossiles.
1-4
Chapitre 1 â Introduction
exploitant lâĂ©nergie cinĂ©tique des fleuves, abondants mais Ă faible dĂ©nivelĂ©), qui offre des
avantages comparables avec un moindre impact environnemental. Par contre, ces trois
solutions sont fortement marquées par le caractÚre intermittent de la ressource et le stockage
dâĂ©nergie est incontournable.
1.1.1.2 Nature de la demande, nature et échelle temporelle des besoins du réseau, types de
stockage
- La capacité de stockage
- La puissance maximale demandée
- La durée de stockage
- Le coût
Dans le cas gĂ©nĂ©ral dâune grosse centrale dâEnR couplĂ©e au rĂ©seau, il nâest pas rĂ©aliste
de demander au réseau seul ou au systÚme de stockage seul de faire face à une coupure brutale
(voisine de 100% de la production nominale), de lâĂ©nergie fournie. Le cahier des charges peut
ĂȘtre de fournir la puissance nominale pendant 10 Ă 15 minutes, le temps dâajuster la capacitĂ©
du réseau à la surcharge demandée.
Le tableau 1.2 prĂ©sente les principaux procĂ©dĂ©s utilisĂ©s pour stocker de lâĂ©nergie
électrique, avec les éléments relatifs aux aspects évoqués. Parmi ces techniques, on trouve le
stockage mĂ©canique (par volant dâinertie, lâhydraulique ou lâair comprimĂ©), le stockage
thermique sous forme de chaleur, le stockage électrique à travers les condensateurs
conventionnels, ou encore le stockage électrochimique à partir de batteries, de super-
condensateurs et de piles Ă combustibles1[4][5].
1
Pour la pile Ă combustible, on peut effectivement parler de stockage si on utilise lâhydrogĂšne produit par
Ă©lectrolyse pendant les pĂ©riodes dâexcĂšs de production.
1-5
Chapitre 1 â Introduction
Densité de puissance
Faible durée de
Mécanique 30 à 100 Quelques min 90 1000 à élevée
(Volant inertie) stockage - Coût
5000
Mise en Ćuvre
Thermique 5 Ă 50 Wh/L Quelques heures 90 Centaines Lourd Ă mettre en naturelle pour une
(Chaleur dâeuros Ćuvre sĂ©parĂ©ment unitĂ© de production
latente) thermique
Gros investissement.
60 à 80 70-150 Impact Faible coût pour un
Hydraulique 0.1 Ă 1 Wh/L Quelques mois (pompage) environnemental. stockage de masse
Risque
Rendement faible Technologie
Air comprimé 1 à 5 Wh/L Quelques jours < 50% 20 à 150 (conventionnel). traditionnelle. Faible
Sites spécifiques coût.
1-6
Chapitre 1 â Introduction
Nous avons joint en figure 1.2 un document plus récent concernant les puissances implantées
au niveau mondial. (STEP : Station Electrique de Pompage. CAES : Compressed Air Electric
Storage).
1-7
Chapitre 1 â Introduction
Pour une analyse plus détaillée récente de la problématique du stockage appliqué aux énergies
renouvelables, on peut citer lâouvrage [8].
En pratique, les performances de tel ou tel systÚme (en particulier en coût) et la part de
marchĂ© quâil est capable dâoccuper pour telle ou telle application sont deux aspects
Ă©troitement connectĂ©s, objet dâune Ăąpre concurrence et sujet Ă des renversements de
tendance : baisse des coûts liés à une fabrication de masse ou effort de recherche pour
rentabiliser un investissement menacĂ©. Câest pourquoi il nous est apparu important de faire
une prĂ©sentation de lâensemble des applications, et non pas seulement celles du domaine des
énergies renouvelables.
1.2.1.1 Le portable
1-8
Chapitre 1 â Introduction
Télécommunications
SystĂšmes dâalarmes
Plomb-acide
Balisages mobiles
Modélismes
Les accumulateurs portables sont souvent utilisĂ©s pour les systĂšmes dâalarmes, les balisages
mobiles, les modélismes, les télécommunications mais aussi pour des systÚmes compacts
comme les téléphones, les ordinateurs ou encore les caméscopes.
1.2.1.2 Le Transport
1-9
Chapitre 1 â Introduction
Batteries
SystÚme électrique
Moteur électrique
Différentiel
Les véhicules hybrides sont classés en trois catégories [12], par ordre de besoin
croissant en énergie électrique. Pour éviter des courants électriques trop élevés (donc de
grosses sections de conducteur et un coût élevé en cuivre), les tensions utilisées sont plus
élevées pour les applications à plus grande puissance (tableau 1.4).
Micro-hybrides 12 V
Medium-hybrides 144 V
1-10
Chapitre 1 â Introduction
Les premiers véhicules hybrides ont utilisé les batteries Cadmium Nickel, remplacées
par les batteries Ni-MĂ©tal Hydrure, puis les batteries Lithium-Ion, bien quâelles soient plus
coûteuses que la batterie au plomb-acide, trop lourde. Grùce à de nombreuses études et
amĂ©liorations technologiques, la batterie plomb-acide sâest cependant fait une place
significative par le biais du micro-hybride (en continuité avec les batteries de démarrage
classiques)[13].
1.2.1.3 Le Stationnaire
1-11
Chapitre 1 â Introduction
Modules PV Convertisseur
DC/AC Réseau électrique
= Bus AC
~ ~
Régulateur ~
Convertisseur
DC/AC =
Charges
Batteries
Selon le mĂȘme principe, une autre architecture peut ĂȘtre utilisĂ©e (en gĂ©nĂ©ral pour les petites
installations), composĂ©e dâun bus interne Ă courant continu avec conversion continu/continu
entre panneaux et batteries [19].
Nous avons vu que le premier rÎle de la batterie était de servir de tampon entre la production
et la demande face au caractÚre intermittent des énergies renouvelables. Pour le gestionnaire
du rĂ©seau, la disponibilitĂ© dâune rĂ©serve de stockage sâinscrit dâune maniĂšre bien plus
importante et générale. En effet, elle permet :
âą La gestion du prix et la gestion de la demande de lâĂ©lectricitĂ© : lors des pĂ©riodes
dâheures creuses lâĂ©nergie produite est stockĂ©e et est revendue durant les pĂ©riodes
dâheures pleines Ă un prix plus Ă©levĂ©.
âą LâĂ©crĂȘtage et le lissage de la consommation : le stockage offre la possibilitĂ© de
suppression des pics de consommation et dâavoir une puissance soutirĂ©e au rĂ©seau
constante.
âą La suretĂ© dâapprovisionnement : en cas de dĂ©faillance dâune des sources
dâapprovisionnement du rĂ©seau Ă©lectrique le systĂšme de stockage prend le relais.
A cet Ă©gard, compte tenu du coĂ»t dâinvestissement, il paraĂźt idĂ©alement souhaitable quâil
puisse y avoir mutualisation des moyens de stockage. Quâil y ait dâune part une contrainte
pour lâinstallateur dâun parc dâEnR de prĂ©voir une capacitĂ© minimale de stockage (en termes
de durĂ©e Ă©quivalente dâabsorption de la puissance du Parc). Que dâautre part le gestionnaire
du rĂ©seau garde en permanence une possibilitĂ© dâaccĂšs Ă ce tampon de stockage pour les
besoins courants de gestion dâĂ©nergie.
1-12
Chapitre 1 â Introduction
espace pour les batteries Lithium-ion. Mais les batteries au plomb modernes avec
recombinaison permettent de résoudre en grande partie le problÚme de puissance [20].
Notons cependant quâil existe des projets dâenvergure avec batterie li-ion, Ă caractĂšre
volontariste, visant Ă ouvrir un marchĂ© avec lâespoir Ă terme dâune baisse des coĂ»ts
liés à une production de masse [21]. Une évolution récente encore plus radicale de
tendance sera évoquée dans la discussion en fin du Chapitre 2, avec notamment,
parallÚlement au Lithium, le développement des batteries Sodium Soufre au Japon.
âą Toujours dans le domaine du stockage stationnaire de masse, il ne faut pas oublier les
systĂšmes Ă©lectrochimiques avec stockage « externe » de lâĂ©nergie chimique. Dans ces
systÚmes, les électrodes ne sont pas modifiées par la réaction électrochimique. Pour
les convertisseurs à « flux Redox », câest lâĂ©lectrolyte qui contient les composants
chimiques actifs, amenés entre les électrodes par circulation à partir de réservoirs
extérieurs. Pour la pile à combustible, les comburants sous forme gazeuse (H2 et O2
atmosphĂ©rique) sont de mĂȘmes amenĂ©s aux Ă©lectrodes Ă partir de rĂ©servoirs extĂ©rieurs.
Le fonctionnement reste théoriquement réversible [22], mais pour des raisons
dâoptimisation de performance, le fonctionnement inverse (production dâhydrogĂšne)
est en fait rĂ©alisĂ© dans une cellule spĂ©cifique dâĂ©lectrolyse. Il serait, dans le contexte
actuel, aberrant de produire de lâhydrogĂšne par Ă©lectrolyse en payant lâĂ©lectricitĂ© Ă
plein tarif au prix du marchĂ©. Par contre, sâagissant de valoriser des excĂ©dents de
production, le kWh est gratuit, le procĂ©dĂ© est non polluant, lâhydrogĂšne produit est pur
(pas de nécessité de filtrer pour éliminer en particulier le CO qui empoisonne les
catalyseurs). La complexitĂ© de mise en Ćuvre est minime, en comparaison par
exemple avec un systÚme de récupération par pompage hydraulique.
1-13
Chapitre 1 â Introduction
- Les piles à combustible, ou plus généralement les systÚmes dits à Flux Redox (plus
couramment « Redox Flow » selon la terminologie anglo-saxonne), qui fonctionnent
en simple convertisseurs électrochimiques réversibles, à partir de réserves externes
dâĂ©nergie chimique (rĂ©servoirs externes).
A lâintĂ©rieur de ces trois familles de convertisseurs Ă©lectrochimiques, il existe de
nombreux dispositifs disponibles. Nous nous limiterons à un petit nombre de « dispositifs
types » apparaissant comme les plus prometteurs, en particulier pour les applications aux
Energies Renouvelables (voir paragraphe 1.2.2.4 ci-dessous).
Les Ă©lĂ©ments de stockage peuvent ĂȘtre caractĂ©risĂ©s par les paramĂštres suivants, qui
apparaĂźtront dans les tableaux de comparaison [24][25], et qui permettent dâĂ©valuer au mieux
lâadĂ©quation des performances aux besoins tels quâĂ©noncĂ©s ci-dessus.
Capacité de stockage C, qui représente la quantité de charges électriques stockées.
Généralement, elle est exprimée en ampÚre-heure (Ah).2
2
Pour les batteries pour lesquelles la capacité est limitée en dynamique par les phénomÚnes de
diffusion (en particulier la batterie au plomb) on doit préciser le temps de décharge (en
heures) correspondant au régime de décharge utilisé (par exemple C10 pour une décharge en
10h)
1-14
Chapitre 1 â Introduction
Par exemple pour une application du type stationnaire, le coĂ»t dâinvestissement, la fiabilitĂ© ou
encore le rendement sont les critĂšres dominants alors que pour une application mobile ou
portable, on parlera surtout de taille, de volume et densitĂ© dâĂ©nergie ou de puissance (figure
1.6). Par ailleurs des contraintes telles lâimpact sur lâenvironnement, le recyclage, etc..,
influent aussi sur le choix de la technologie de stockage.
Stockage
Taille Prix
Applications Applications
Mobiles/portables Stationnaires
Parmi la multitude de technologies proposées, nous avons sélectionné au sein des grandes
familles introduites au paragraphe 1.2.2.1, un petit nombre dâexemples qui illustrent les
possibilités existants actuellement.
Famille des accumulateurs.
1-15
Chapitre 1 â Introduction
- Les supercondensateurs ont été développés en Europe dans un premier temps dans le
cadre de recherches militaires Ă partir des annĂ©es 80. Ce nâest que ces derniĂšres annĂ©es
que lâon assiste Ă une orientation civile.
Famille des piles à combustible (et dispositifs à « Flux Redox »). Avec une approche un peu
diffĂ©rente, la fin des annĂ©es 90 est marquĂ©e par la volontĂ© dâun grand nombre de scientifiques
et dâindustriels dâamĂ©liorer le fonctionnement de la pile Ă combustible (depuis sa dĂ©couverte
vers 1838). Dâune part, elle est considĂ©rĂ©e comme une solution prometteuse de production
dâĂ©nergie Ă©lectrique Ă partir du « combustible » hydrogĂšne (ou mĂ©thanol), Ă la fois propre et
efficace. Dâautre part elle apparaĂźt comme une forme de stockage indirect dâĂ©nergie, en
récupérant les excédents de production électrique photovoltaïque par électrolyse pour séparer
lâhydrogĂšne, en vue dâune utilisation ultĂ©rieure par la pile [26]. Nous avons retenu comme
exemple type :
Une présentation et une comparaison de ces « systÚmes types », illustrant les différentes
familles, sera lâobjet principal du chapitre suivant, en prĂ©cisant le positionnement par rapport
Ă lâaccumulateur au plomb.
1-16
Chapitre 1 â Introduction
1.3.1 Orientations de lâĂ©tude sur la batterie au plomb initiĂ©e au sein du GRER Guyane
Les premiers travaux ont Ă©tĂ© initiĂ©s dans le cadre dâune Ă©tude sur un systĂšme
PhotovoltaĂŻque Autonome en milieu isolĂ©. La partie batterie reprenait lâĂ©tat de lâart
correspondant au modÚle classique de cyclage à courant constant, avec une capacité fonction
du courant selon la loi de Peucker et les caractĂ©ristiques de tension fonction de « lâĂ©tat de
charge » de la batterie, en dĂ©charge et en charge. MalgrĂ© des essais empiriques dâadaptation,
ce modĂšle Ă©tait manifestement inadaptĂ© aux conditions dâutilisation comme Ă©lĂ©ment de
stockage pour le photovoltaĂŻque [27].
ParallÚlement, des essais étaient faits sur une modélisation par une capacité et une
impĂ©dance interne non linĂ©aires. Il est rapidement apparu quâil fallait utiliser une cascade de
circuits RC, et que la loi de Peucker devait ĂȘtre le rĂ©sultat du comportement dynamique dâun
tel rĂ©seau [28]. Dans ce mĂȘme ordre dâidĂ©es, il a Ă©tĂ© montrĂ© quâun comportement analogue Ă
la loi de Peucker Ă©tait obtenu avec une rĂ©ponse indicielle correspondant Ă lâimpĂ©dance interne
de Randle (réponse indicielle en t1/2)[29].
1.3.1.2 AcquĂ©rir une compĂ©tence dans un domaine clef pour lâavenir des EnR, au sein dâun
laboratoire orienté EEA
LâĂ©tude menĂ©e sur la centrale photovoltaĂŻque montrait que la batterie de stockage Ă©tait
lâĂ©lĂ©ment critique pour la fiabilitĂ© de lâensemble, dâoĂč lâidĂ©e de lancer un travail spĂ©cifique
sur le sujet.
ParallĂšlement, la prise de conscience du rĂŽle que devaient jouer les EnR dans la
production énergétique mondiale progressait, malgré son handicap rédhibitoire lié au
caractĂšre alĂ©atoire de la production. Ici encore, lâimportance du stockage, en particulier du
stockage électrochimique, était mise au premier plan.
Au-delĂ dâune application ponctuelle a ainsi germĂ© le projet plus ambitieux dâacquĂ©rir
au sein du GRER une compétence sur la modélisation de la conversion électrochimique
dâĂ©nergie, appliquĂ©e au stockage. Ce projet Ă©tait favorisĂ© par lâorigine EEA (sections 61 et 63)
des chercheurs du GRER Guyane, qui leur donnait des compétences en matiÚre de
- familiarité avec les circuits à constantes répartis (décrits par des Equations aux
Dérivées Partielles, tel les lignes) et leur approximation,
1-17
Chapitre 1 â Introduction
Lâutilisation des composants Ă©lectrochimiques sâest banalisĂ©e dans le domaine EEA. Leur
appropriation par les ingénieurs et scientifiques du domaine EEA, sur le modÚle de ce qui a
été réussi pour les composants à semi-conducteurs paraßt tout à fait réaliste : introduire une
modélisation des composants électrochimiques sous forme de sources commandées,
rĂ©sistances et capacitĂ©s analogues Ă celles utilisĂ©es pour les bibliothĂšques de composants Ă
semi-conducteur. Cette analogie peut ĂȘtre favorisĂ©e en cherchant systĂ©matiquement une
similitude dâapproche entre Ă©lectrochimie et physique des semi-conducteurs.
Projet initial ambitieux, dans le cadre dâun financement Etat rĂ©gion, auquel ont Ă©tĂ© associĂ©s
plusieurs chercheurs et stagiaires. Le but était de faire un suivi précis de la charge de la
batterie par identification dâun modĂšle interne (mi physique, mi empirique). Ce projet
comportait les aspects suivants :
1-18
Chapitre 1 â Introduction
1-19
Chapitre 1 â Introduction
Bibliographie du chapitre 1
1-20
Chapitre 1 â Introduction
[20] D. Berndt, « VRLA batteries, advances and limitations », J. Power Sources, vol. 154, no 2, p.
509â517, mars 2006.
[21] « PROJET ENRâSTOCK ». [En ligne]. Disponible sur: http://innov.quadran.org/projet-enr-
stock.html. [Consulté le: 08-oct-2016].
[22] O. Barbera, F. Mailland, S. Hovland, et G. Giacoppo, « Energy and provision management study:
A research activity on fuel cell design and breadboarding for lunar surface applications
supported by European Space Agency », Int. J. Hydrog. Energy, vol. 39, no 26, p. 14079â14096,
sept. 2014.
[23] « Technologie du stockage dâĂ©nergie ». [En ligne]. Disponible sur: /Sciences/Livre/technologie-
du-stockage-d-energie-9782746220546. [Consulté le: 08-oct-2016].
[24] R. Saisset, « Contribution Ă lâĂ©tude systĂ©mique de dispositifs Ă©nergĂ©tiques Ă composants
électrochimiques. Formalisme Bond Graph appliqué aux piles à combustible, accumulateurs
Lithium-Ion, Véhicule Solaire. », ThÚse de Doctorat, Institut National Polytechnique de
Toulouse, 2004.
[25] ADEME, « Piles et Accumulateurs », Données 2006.
[26] I. Sadli, « ModĂ©lisation par impĂ©dance dâune pile Ă combustible PEM pour lâutilisation en
électronique de puissance », ThÚse de Doctorat, Institut National Polytechnique de Lorraine,
2006.
[27] Isabelle Marie-Joseph, « Méthodologie de diagnostic appliquée à la maintenance préventive
dâunitĂ©s de production d"Ă©lectricitĂ© en sites isolĂ©s », ThĂšse de Doctorat, UniversitĂ© des Antilles-
Guyane, 2003.
[28] J. F. Manwell et J. G. McGowan, « Lead acid battery storage model for hybrid energy systems »,
Sol. Energy, vol. 50, no 5, p. 399â405, mai 1993.
[29] A. J. Bard et L. R. Faulkner, Electrochemical Methods: Fundamentals and Applications, 2 edition.
New York: Wiley, 2000.
[30] F. Coupan, A. Abbas, I. Sadli, I. M. Joseph, et H. Clergeot, « Structural Design of a Dynamic
Model of the Battery for State of Charge Estimation », 2011.
1-21
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Chapitre 2
Comme nous lâavons indiquĂ© en fin du chapitre prĂ©cĂ©dent, le parti pris est de fonder
lâanalyse non pas sur un catalogue de performances comparĂ©es, mais de mettre en relief les
potentialités des solutions sur la base du fonctionnement électrochimique interne. De ce fait une
bonne moitié du chapitre (paragraphe 2.1) constitue une introduction aux notions de base en
électrochimie indispensables à cette fin.
Les paragraphes suivants (2.2 Ă 2.4) introduisent, par familles, les systĂšmes type
retenus : fonctionnement, caractéristiques, évolutions possibles.
Le paragraphe 2.5 réalise un comparatif des différents systÚmes (2.5.1), avant de
conclure, notamment, sur la place qui peut rester Ă la technologie Plomb Acide (2.5.3). Dans
un domaine en cours de mutation radicale, on a rajouté une section (2.5.4), consacrée aux
évolutions et tendances récentes.
2-1
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-2
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-3
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Une cellule électrochimique est accessible, cÎté électrique, par deux électrodes chacune
en contact avec lâĂ©lectrolyte. Chaque ensemble Ă©lectrode/Ă©lectrolyte constitue une demi-cellule,
la cellule est ainsi lâassociation de deux demi-cellules, correspondant aux transitions
successives :
Ălectrode1/Ă©lectrolyte, Ă©lectrolyte/Ă©lectrode2.
Dans lâĂ©lectrode, la conduction est Ă©lectronique, dans lâĂ©lectrolyte, la conduction est
ionique. Comme on va le voir, pour la demi-cellule, le passage du courant dâun milieu Ă lâautre
est rendu possible par la progression Ă lâinterface entre les milieux dâune rĂ©action dâoxydation
ou de réduction, selon le sens du courant.
2-4
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
An+ + n e-ï A
i
ne
e-
Ane+
Electrode
Electrolyte
A
ï° On voit que la continuitĂ© du courant est assurĂ©e entre la conduction ionique par lâion
An- dans lâĂ©lectrolyte et la conduction Ă©lectronique par les n Ă©lectrons dans le mĂ©tal de
lâĂ©lectrode.
2-5
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
1
LâĂ©volution des rĂ©actions chimiques est considĂ©rĂ©e Ă tempĂ©rature et pression constante. On raisonne alors
sur lâĂ©nergie Ă©quivalente du systĂšme en Ă©quilibre avec son thermostat T et son pressostat P : câest lâenthalpie
libre ou « énergie de Gibbs » G du systÚme (voir annexe A.I.1)
2
Ceci correspond donc Ă Ginitia l- Gfinal = -ïGrĂ©action positif
2-6
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Mesure de
E ???
Connexion
Coté électrode
E
- +
- +
i - +
- + Double couche
- +
- +
« Connexion » - +
coté électrolyte - +
BarriĂšre de
potentiel E
2-7
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
On peut dĂšs lors mesurer, Ă la constante prĂšs EH, la tension de nâimporte quelle demi-
cellule selon le schéma de principe indiqué figure 2.3, par la relation :
E ESH = E - EH (2.5)
E ESH = E -
Pont
électrolytique
E H2 « idéal »
H E
Potentiel de
lâĂ©lectrolyte
H2SO4
Demi-cellule de Demi-cellule
référence (ESH) étudiée
3
On ne fera pas la distinction entre tension de Volta et tension de Galvani (en liaison avec le potentiel
dâextraction des Ă©lectrons du mĂ©tal) : voir Annexe A.IV.2.b
2-8
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Le « pont électrolytique idéal » assure la continuité électrique entre les électrolytes des
deux demi-cellules : on suppose idĂ©alement quâil rĂ©alise lâĂ©galitĂ© de leurs potentiels4.
La constante EH est peu utilisĂ©e5, la tension EESH constituant lâĂ©chelle relative usuelle de mesure
des potentiels dâĂ©lectrode (comme lâĂ©chelle Celsius par rapport Ă lâĂ©chelle des gaz parfaits). Par
dĂ©finition mĂȘme, pour la cellule standard Ă hydrogĂšne, EESH = 0.
ïGk = 0
4
On sera amené à utiliser expérimentalement un pont électrolytique au Ch 4, ce qui amÚnera à préciser le
comportement rĂ©el dâun tel dispositif
5
Dans [[1], page 27], cette tension est évaluée à 4,4 Volts.
6
La valeur ï§[H+] = | H+| est lâactivitĂ© des ions, qui sera Ă©voquĂ©e au sujet de lâĂ©quation de Nernst ci-dessous.
Lâexpression correspondante du pH est : pH = - log10 (|H+|). Les activitĂ©s jouent un rĂŽle capital dans lâexpression
de lâĂ©nergie molaire des rĂ©actifs (potentiel chimique) : voir 2.1.2.1 et 2.1.2.2 ci-dessous.
2-9
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Exemple 1 : Equilibre entre gaz dissous dans lâĂ©lectrolyte et gaz en phase gazeuse
Reprenons la rĂ©action (2.1a) de rĂ©duction des ions H+. LâhydrogĂšne formĂ© apparaĂźt sous
forme de gaz adsorbĂ© Ă la surface de lâĂ©lectrode. Celui-ci est en Ă©quilibre avec lâhydrogĂšne
dissous dans lâĂ©lectrolyte, avec la relation dâĂ©quilibre correspondante entre concentrations :
2 Hads â H2dissous [Hads]2 =Kad [H2dissous] (2.7)
A lâĂ©quilibre, la concentration dâhydrogĂšne dissous est constante entre lâĂ©lectrode et lâinterface
avec lâatmosphĂšre. A cette interface, il y a Ă nouveau Ă©quilibre entre hydrogĂšne dissous et
hydrogÚne présent dans la phase gazeuse, concentration et pression partielle étant reliés par la
loi de Henry :
H2dissousâ H2gazeux PH =KH [H2dissous] (2.8)
Par un raccourci qui peut dérouter une personne non avertie, on traduit couramment la
rĂ©action associĂ©e Ă la cascade dâĂ©quilibres par la relation bilan Ă©quivalente, mettant en relation
les ions H+ au niveau de lâĂ©lectrode avec les molĂ©cules de gaz de lâatmosphĂšre :
2H+ + 2e- ï H2gazeux (2.9)
A lâĂ©quilibre, le potentiel de lâĂ©lectrode nâest effectivement fonction que de la pression
dâhydrogĂšne gazeux de lâatmosphĂšre. Mais dĂšs que lâĂ©quilibre est rompu par le passage dâun
courant, les étapes intermédiaires vont se manifester (ainsi que le rÎle crucial de la diffusion de
lâhydrogĂšne dissous de lâinterface atmosphĂ©rique Ă lâĂ©lectrode). Au paragraphe 2.1.3.2 nous
reviendrons en dĂ©tail sur ce cas, et celui de lâoxygĂšne, qui sont au cĆur du phĂ©nomĂšne
dâhydrolyse, omniprĂ©sent dans toutes les cellules Ă©lectrolytiques utilisant lâeau comme solvant,
et dans la pile Ă combustible H2/O2.
Rappelons que pour une rĂ©action chimique Ă lâĂ©quilibre (ici, les rĂ©actions (2.7) et (2.8)),
lâĂ©nergie de rĂ©action est nulle. Il en rĂ©sulte que le ïG de la relation bilan (et donc la tension
dâĂ©lectrode), sont inchangĂ©s par rapport Ă la rĂ©action Ă©lĂ©mentaire dâoxydo-rĂ©duction (sachant
que les concentrations pour les rĂ©actions intermĂ©diaires sâenchaĂźnent en conformitĂ© avec les
constantes dâĂ©quilibre respectives).
Exemple 2 : Electrode Ă HydrogĂšne en milieu basique.
En milieu basique, les ions H+ sont inexistants. La relation de rĂ©duction (2.9) peut ĂȘtre
combinĂ©e avec la relation dâĂ©quilibre de lâeau
2H20 ï 2H+ + 2OH- [H+] [0H-] = KH20 (2.10)
2-10
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-11
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
G = ïi niïi (2.17)
De façon « naĂŻve » une rĂ©action chimique telle que celle dĂ©crite par lâĂ©quation (2 .15)
sâinterprĂšte comme la transformation totale des rĂ©actants figurants au premier membre en
produits de réaction figurant au deuxiÚme membre, dans des quantités correspondant, en
nombres de moles, aux coefficients stĆchiomĂ©triques de lâĂ©quation. On convient dâindicer par
i = Rh les RĂ©actants du premier membre (avec les « coefficients stĆchiomĂ©triques » ïźRh), par i
= Pk les Produits de rĂ©action du deuxiĂšme membre (avec les coefficients stĆchiomĂ©triques ïźPk).
On peut alors établir le bilan énergétique suivant :
ci ï ai = ï§i (ci/cR) (2.21)
Il vient ainsi, en remplaçant dans (2.20) la concentration par lâactivitĂ© :
2-12
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Souvent on considÚre que dans la plage de concentration utilisée, la variation relative des
coefficients dâactivitĂ© est faible : dans la formule ci-dessus, on les intĂšgre dans une nouvelle
constante G° et lâon retrouve une relation approchĂ©e du type :
Par convention la réaction électrochimique est écrite dans le sens de la réduction ; soit n le
nombre dâĂ©lectrons Ă©changĂ©s, ïG lâĂ©nergie de rĂ©action, qui sera exprimĂ©e, compte tenu de
(2.18) et selon la forme (2.22) ci-dessus :
2-13
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
⹠En appliquant les rÚgles pratiques usuelles concernant les activités des composants (voir
relation (2.24)), on arrive à la forme approchée suivante, dans laquelle on fait
réapparaßtre les concentrations (concernant donc uniquement les composants dissous) :
On reprend la réaction générique introduite ci-dessus comme exemple, entre les espÚces en solution A,
B, AB2.
AB2 + n e- ï 2 B + An-
2-14
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ï° Pour des raisons dâhomogĂ©nĂ©itĂ©, les activitĂ©s doivent ĂȘtre des quantitĂ©s sans dimension.
La concentration normalisée est le rapport [A] = cA/cR La concentration de référence
cR est de 1mole/litre7
La pression normalisée est le rapport PB/P0 La pression de référence P0 est de 1 bar8
ï° Dans les conditions de rĂ©fĂ©rences pour les concentrations et les pressions, les activitĂ©s
sont égales à 1, donc E = E°.
7
On peut remarquer que la concentration normalisée est numériquement égale à la concentration exprimée
en mole par litre
8
Autrement dit, la pression normalisée est numériquement égale à la pression exprimée en bar
2-15
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
U0 ïŹïŻ ï H 2 ï ïŻïŒ
EH ïœ EH0 ï U 0 log10 ïš pH ï© ï log10 ï ïœ
2 ïŻïź ï H 2 ïsat ïŻïŸ
avec (2.34)
E ïœ 0V
0
H (tension de l ' ESH ); U 0 ïœ 59 mV
ï H 2 ïsat : concentration de saturation de l ' hydrogĂšne sous 1Bar
Cette forme est intéressante : elle correspond à une représentation trÚs utilisée en
coordonnĂ©es (tension, pH). Cette relation est donnĂ©e en figure 2.4, pour ï H 2 ï ïœ ï H 2 ïsat . Si la
tension dâĂ©lectrode est infĂ©rieure Ă eH, on est en courant sortant, donc en fonctionnement de
rĂ©duction, avec Ă©mission dâhydrogĂšne. Dans la situation inverse, il y a recombinaison.
ïŹP ïŒ
ï» ïœ
EO ïœ EO0 ï« U 0 log10 H ï« ï«
U0
4
log10 ï O 2 ïœ
ïź P0 ïŸ
avec (2.36)
ïO2 ï
ï» ïœ
log10 H ï« ïœ ï pH
PO 2
ïœ
P0 ïO2 ïsat
2-16
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Potentiel
(Volt)
Emission
O2
Equilibre O2
1,23
Equilibre H2
Métastable
0.4
Emission pH
H2 0
0 7 14
Domaine de
stabilité de
lâeau
-0.83
Métastable
U0 ïŹïŻ ïO ï ïŻïŒ
EO ïœ EO0 ï U 0 log10 ïš pH ï© ï« log10 ï 2 ïœ
4 ïŻïź ïO2 ïsat ïŻïŸ
avec (2.37)
EO ïœ 1.23 V ; U 0 ïœ 59 mV
ïO2 ïsat : concentration de saturation de l ' oxygĂšne sous 1Bar
Cette relation est reprĂ©sentĂ©e graphiquement, pour ïO2 ï ïœ ïO2 ïsat , en coordonnĂ©es Tension /pH
sur la mĂȘme figure 2.4 que pour lâhydrogĂšne. On vĂ©rifie facilement que cette fois il y a
dĂ©gagement dâOxygĂšne si la tension dâĂ©lectrode est supĂ©rieure Ă la tension dâĂ©quilibre eO, et
recombinaison dans le cas inverse.
2-17
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-18
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
i
ïC Emission
(avant gazage)
[O2]surface
Recombinaison
on
Courant limite en
recombinaison Ire L
0
C (0) = [O2]
i =Isat + iG
[O2]sat
Isat iG
i = iD
[O2]surface
Courant
0
- iR Isat i
2-19
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
9
En prĂ©sence des deux Ă©lectrodes, le transfert dâune Ă©lectrode Ă lâautre devient en gĂ©nĂ©ral prĂ©pondĂ©rant, mais
ceci sera traité à part dans la modélisation de la cellule : voir paragraphe 2.1.4.3.
2-20
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
âą Dans les zones dâĂ©mission E > EeqO2 (ou symĂ©triquement E < EeqH2) i â iG, conditionnĂ©
par la surtension dâoxygĂšne eO2 = E âEeqO2
De part et dâautre de la zone de stabilitĂ© existent des zones « mĂ©tastables », oĂč les forts
mĂ©canismes dâactivation font que le courant ne dĂ©colle que trĂšs lentement en fonction de la
« surtension » par rapport aux tensions dâĂ©quilibre. Cette caractĂ©ristique trĂšs non linĂ©aire
décrivant le lent décollage dans les zones métastables sera étudiée plus en détail et modélisée
(modĂšle de Butler Volmer, paragraphe 2.1.4.2 ci-dessous).
Pour limiter les rĂ©actions parasites dâhydrolyse, les tensions dâĂ©lectrodes de la batterie
en fonctionnement doivent rester dans le domaine de stabilité « au sens large » (incluant les
zones métastables).
Pour un électrolyte acide normal, on trouve ainsi la plage de stabilité stricte
[eH, eO] = [0, 1.23] Volt. On note que la différence eO - eH = 1.23V reste constante en fonction
du pH et constitue ainsi une limite thĂ©orique Ă la fem dâune cellule en prĂ©sence dâeau. Pour
avoir une tension plus Ă©levĂ©e de batterie, on a intĂ©rĂȘt Ă exploiter au maximum cette limite, voire
Ă lâĂ©largir un peu en empiĂ©tant sur la zone mĂ©tastable (ce qui est le cas pour les exemples de
batteries cités ci-dessous : Plomb, NiMH, pour lesquelles on atteint une tension voisine de 2V).
En fin de pĂ©riode de charge, conformĂ©ment Ă lâĂ©quation de Nernst, il va y avoir une
brusque augmentation de tension lorsque lâon arrive Ă lâĂ©puisement de la matiĂšre active pour
une demi-cellule donnĂ©e. Pour lâĂ©lectrode sur laquelle la matiĂšre active sâĂ©puise en premier, on
va ainsi entrer dans la zone de gazage intense : dĂ©gagement dâoxygĂšne si câest lâĂ©lectrode
positive, dĂ©gagement dâhydrogĂšne si câest lâĂ©lectrode nĂ©gative.
Le domaine de stabilitĂ© de lâeau illustre les limitations que peut apporter lâĂ©lectrolyte dans le
choix des tensions dâĂ©lectrode. Une autre contrainte est que les matĂ©riaux dâĂ©lectrode ne
rĂ©agissent pas avec le solvant (cas par exemple du lithium avec lâeau). La recherche de
composants performants (à la fois légers et trÚs électronégatifs comme le lithium ou le sodium)
conduit ainsi nĂ©cessairement Ă prospecter dâautres types dâĂ©lectrolytes.
Il y a Ă©lectrolyte Ă partir du moment oĂč lâon a dissociation en ions (et en lâabsence de conduction
Ă©lectronique). Les molĂ©cules du solvant doivent en principe ĂȘtre polaires, assurant une forte
constante diélectrique, qui permet une dissociation facile des molécules en ions.
Lâeau peut de plus jouer le rĂŽle de donneur ou accepteur dâions H+, assurant le caractĂšre acide
ou basique. Les autres solvants polaires assurent aussi le caractĂšre accepteur, mais seuls les
solvants dit « protiques » peuvent jouer aussi le rÎle de donneurs.
Un Ă©lectrolyte peut aussi ĂȘtre obtenu Ă partir dâun sel, sans solvant, par ionisation sous lâeffet
de la température, en particulier pour un sel fondu.
Sans entrer dans les détails, on peut trouver les cas suivants.
2-21
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Dans la sélection des « exemples types » qui sont comparés dans ce chapitre on avait
délibérément choisi de ne pas développer le cas des applications « haute température », qui
induisent des contraintes plus particuliÚrement pénalisantes pour les installations de petite et
moyenne taille, que lâon avait ciblĂ© en prioritĂ©. Dans la comparaison Ă la fin de ce chapitre,
dans le cadre des tendances récentes pour des installations de grande envergure, on citera
simplement, sans entrer dans les détails, des exemples importants de systÚmes à haute
température (en particulier les batteries au sodium et les piles à combustible à haute
température).
2-22
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
LâĂ©quation de Nernst ne prend en compte que la tension de repos (Ă courant nul) dâune
demi-cellule en prĂ©sence dâune rĂ©action unique Ă lâĂ©quilibre. Nous complĂ©tons en introduisant
la relation de Butler-Volmer traduisant lâĂ©volution de la tension en fonction du courant, Ă
concentrations donnĂ©es, qui traduits des phĂ©nomĂšnes dâinterface, dits de « transfert
Ă©lectronique ». Ceci permet dâintroduire pour une cellule Ă©lectrochimique le principe dâun
modÚle équivalent électrique en régime stationnaire (courant constant) sous forme de dipÎles
électriques, familier pour un public issu du génie électrique.
Au paragraphe suivant (2.1.5) nous évoquerons les variations de tension liées aux
variations de concentrations induites par la circulation du courant, et leur traduction également
sous forme de dipÎle équivalent.
Borne
électrode
E : tension de Nernst Ă courant nul (Galvani) i
R
u : surtension totale
u
ïdc : capacitĂ© de double couche
ïdc V
R : résistance ohmique totale E
Borne « électrolyte »
2-23
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Relation de Butler-Volmer
Le modÚle électrochimique sous-jacent est classique ([1], Annexe B). Nous nous
contentons ici de donner la relation courant tension correspondante, à concentrations données
des réactifs à la surface des électrodes. Les observations expérimentales sont en général en bon
accord avec cette loi de variation, moyennant un ajustement des paramĂštres.
Au sein du mĂ©canisme rĂ©actionnel de la relation globale dâoxydo-rĂ©duction considĂ©rĂ©e,
le modĂšle se rĂ©fĂšre Ă une relation Ă©lĂ©mentaire du type de lâĂ©quation (2.1), identifiĂ©e comme
Ă©tape critique (Ă©tape la plus lente, qui dĂ©termine la vitesse dâĂ©volution globale 10). Notons
quâavec la convention courant entrant, un courant positif est associĂ© au fonctionnement dans le
sens rĂ©duction de la rĂ©action, qui peut ĂȘtre notĂ©e (en laissant les charges des ions implicites) :
Aox + ne e ï Are (2.43)
La relation cinétique de Butler-Volmer, courant i en fonction de la surtension u, traduit
la compétition entre un courant réducteur qui croit exponentiellement et un courant oxydant
exponentiellement dĂ©croissant, qui sâĂ©quilibrent pour u = 0, sous la forme :
(1âđŒ)đđđ (đŒ)đđđ
đ = đŒ0 [exp ( đą) â exp (â đą)] (2.44)
đđ đđ
Soit :
đą đą
đ = đŒ0 [exp (đ ) â exp (â đ )] (2.45)
đđ đđ„
đđ
Avec : đđđ„ = đŒ đ đ
đ
đđ
đđđ = (1âđŒ)đđ
đ
10
En particulier, le nombre ne dâĂ©lectrons Ă©changĂ©s peut ĂȘtre diffĂ©rent de celui de la rĂ©action globale. Dans [1]
il est soulignĂ© que lâĂ©tape critique est la plus souvent mono-Ă©lectronique.
2-24
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
La relation est bien linéaire avec une pente Log(10)Ured, soit 2.3 Ured, en volt par décade.
Représentation dipolaire imagée
Pour un habitué du génie électrique, un dipÎle à caractéristique exponentielle évoque une diode
Ă semi-conducteur. On utilisera pour le dipĂŽle dâactivation de Buter-Volmer une reprĂ©sentation
graphique imagée sous forme de deux diodes antiparallÚles, indiquée figure 2.7.
Borne
re électrode
ox
ua
V
ïdcï
E
Borne « électrolyte »
2-25
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Réactions en présence
Pour chaque électrode, on retrouve la réaction principale et les deux réactions hydrogÚne et
oxygĂšne, donc en principe trois circuits en parallĂšle analogues Ă celui de la figure 2.8.
Dans les accumulateurs que nous prendrons en exemple (Plomb, NiCd ou NiMH), le
potentiel des électrodes se trouve dans les zones « métastables » du diagramme de stabilité de
lâeau. Dans les conditions normales de fonctionnement pour un Ă©tat de charge intermĂ©diaire, le
courant liĂ© aux phĂ©nomĂšnes dâhydrolyse reste trĂšs faible par rapport au courant nominal des
batteries. Pour un courant de batterie donnée, la tension est donc imposée par la réaction
principale, comme si les rĂ©actions secondaires nâexistaient pas. A concentrations donnĂ©es, pour
cette valeur imposĂ©e de tension dâĂ©lectrode, on dĂ©termine les tensions dâĂ©quilibre (tensions de
Nernst) et on en dĂ©duit les surtensions ; on peut alors calculer les courants grĂące Ă lâĂ©quation
du dipĂŽle.
SchĂ©ma Ă©quivalent modifiĂ© pour les rĂ©actions dâhydrolyse
En fait, une premiĂšre discussion sur le signe des surtensions permet de simplifier le
diagramme dipolaire, connaissant le signe des courants, oxydation ou réduction. On en déduit
Ă©galement sâil sâagit dâĂ©missions ou de recombinaison.
A lâĂ©lectrode positive, on se trouve ainsi en rĂ©gime dâĂ©mission pour lâoxygĂšne, en rĂ©gime de
recombinaison pour lâhydrogĂšne (correspondant tous deux au sens rĂ©duction, donc Ă un courant
entrant). Pour lâoxygĂšne, on ne garde donc que la « diode » correspondant Ă la branche Ă©mission
du diagramme de Butler Volmer (avec une concentration dâoxygĂšne dissous voisine de la valeur
de saturation). Pour lâhydrogĂšne, en situation de recombinaison, nous avons vu au paragraphe
2.1.3 quâil y a effondrement de la concentration du gaz dissous et que lâon est en rĂ©gime de
courant imposĂ© par la diffusion : dans lâimpĂ©dance de Butler Volmer, la diode « entrante »
correspondant Ă la recombinaison doit alors ĂȘtre remplacĂ© par une simple source de courant,
comme indiqué figure 2.8
Borne électrode Borne électrode
red positive positive
i O2
i O2
i H2
red u
V
EO2sat i H2
<V
EH2sat
<< V
2-26
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
+
-
hydrogĂšne oxygĂšne
R E E R
ï-
EH2 EO2 ï+
Ebat+ Eebat-
bat-
On verra au chapitre 3 (section 3.5) que le schĂ©ma dâhydrolyse doit ĂȘtre complĂ©tĂ© pour
tenir compte dâun autre mĂ©canisme important de recombinaison de lâoxygĂšne au niveau de
lâĂ©lectrode nĂ©gative, par rĂ©action directe avec lâhydrogĂšne Ă©mis. Pour une batterie ouverte, on
doit aussi tenir compte de la recombinaison de lâoxygĂšne atmosphĂ©rique.
Rappelons que pour la réaction principale, les tensions de Nernst Ebatt+ et Ebatt- sont
affectées par le courant, comme étudié au paragraphe suivant, faisant apparaßtre des surtensions
de diffusion.
2-27
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
LâĂ©quation de rĂ©action globale associĂ©e Ă chaque Ă©lectrode dĂ©termine les flux de rĂ©actifs
associĂ©s au passage du courant. Ces flux de rĂ©actifs occasionnent dâune part une variation de la
concentration moyenne de lâĂ©lectrolyte, dâautre part, lâapparition de gradients de
concentration : les deux vont concourir à la variation de concentration au niveau des électrodes,
donc Ă une variation de la tension de Nernst que lâon va sâefforcer dâintĂ©grer dans le modĂšle
électrochimique. Une analyse détaillée des principaux processus est présentée en Annexe, partie
B. Elle sera à la base du processus de modélisation original de la batterie au plomb développée
au chapitre 4. Dans ce paragraphe nous nous limiterons à une présentation de grands principes
directeurs.
âą Dans lâhypothĂšse limite dâun milieu homogĂšne (par agitation « idĂ©ale »), ces flux
dĂ©terminent lâĂ©volution des quantitĂ©s de rĂ©actifs restants, proportionnellement Ă la
quantité Q déchargée, donc les variations des concentrations et de la tension de Nernst
Ebatt correspondante. Dans cette hypothĂšse lâĂ©lĂ©ment de stockage peut ainsi ĂȘtre
caractérisé par sa caractéristique Q(Ebatt), interprétée, en termes de modÚle, comme une
capacité non linéaire.
2-28
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
On prendra comme exemple la batterie au Plomb, pour laquelle lâacide sulfurique en solution
est consommé pendant la réaction de décharge. Dans le bilan, on doit faire intervenir les
rĂ©actions aux deux Ă©lectrodes, en prenant le mĂȘme courant i pour les deux11. On utilisera en
anticipation les données qui seront établies au paragraphe 2.2.1.1 ci-dessous :
- La charge échangée pour les deux demi-réactions est de deux électrons-gramme (ne=2),
avec consommation dâune mole dâacide Ă chaque Ă©lectrode : globalement, il y donc une
mole dâacide consommĂ©e pour un Farad (Qe) dĂ©chargĂ©. Pour N moles dâacide, la charge
équivalente est
- Aux valeurs utiles du pH, une mole dâacide en solution est dissociĂ©e totalement en une
mole H+ et une mole HSO4- . En dĂ©signant par c la concentration dâacide, cR la
concentration de référence (1 mole par litre) les concentrations normalisées sont donc :
[H+] = [HSO4-] = c/cR (2.48)
- Dans ces conditions, on trouve que seule la tension positive dépend de la concentration,
lâĂ©quation de Nernst pour cette Ă©lectrode se rĂ©duit Ă (Ă©quation 2.76) :
Ebatt+ = E°+ + (RT/2Qe) Log((c/cR)4) (2.49)
Ebatt+ = E°+ + 2 U0 Log(c/cR) (2.50)
oĂč U0 = RT/Qe
On peut aussi rĂ©fĂ©rencer la tension par rapport Ă la tension Ă pleine charge EN, correspondant Ă
la concentration nominale Ă pleine charge cN :
Q = c QeV. (2.52)
11
Ce qui nâest pas vrai exactement en prĂ©sence dâhydrolyse, et compte tenu des courants dans les capacitĂ©s de
double couche en régime variable
2-29
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Si on dĂ©signe par q la quantitĂ© dĂ©chargĂ©e, q = - â«i dt, la charge restante est Q = QN-q, ce qui
permet dâinterprĂ©ter la relation (2.54) comme la caractĂ©ristique dâune capacitĂ© non linĂ©aire, qui
peut ĂȘtre caractĂ©risĂ©e par la fonction V(Q), ou plus couramment par la fonction rĂ©ciproque Q(V)
(qui gĂ©nĂ©ralise Q = ïïźV pour une capacitĂ© linĂ©aire ï).
QN
i Pente ïE
+Q Q(V) = QN exp((V-EN)/ 2U0)
V = Ebatt+
EN V
2-30
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Hors convection.
A chaque Ă©lectrode lâeffet des flux rĂ©sultants de lâavancement de la rĂ©action va dĂ©pendre de
lâĂ©tat du rĂ©actif : solide, molĂ©cules neutres en solution, ions en solution.
Pour les solides, il nây a pas de variation de concentration en fonction de la quantitĂ©
dĂ©chargĂ©e, mais lâactivitĂ© chute lorsque lâon approche de lâĂ©puisement du rĂ©actif : rĂ©duction de
la surface effective, ou variation des forces dâinsertion dans le cas de supports lacunaires.
Pour les molécules neutres en solution, le transport se fait exclusivement par diffusion,
sous lâeffet du gradient créé par la consommation au niveau de lâĂ©lectrode : on a Ă©voquĂ© ce
phĂ©nomĂšne dans le cas des rĂ©actions dâhydrolyse, pour lâoxygĂšne ou lâhydrogĂšne dissous.
Pour les ions en solution, ou les milieux chargés en général, il y a deux mécanismes de
transport concurrents : la migration sous lâeffet du champ Ă©lectrique et la diffusion.
12
Ou ïźD et n sont les coefficients stĆchiomĂ©triques respectifs pour lâion impliquĂ© dans la diffusion et pour les
Ă©lectrons dans la rĂ©action dâoxydorĂ©duction.
13
Pour ĂȘtre complet (voir annexe), le gradient de concentration peut Ă©galement faire apparaĂźtre une « tension
de diffusion » Vd au sein de lâĂ©lectrolyte. ï€VN apparaĂźt ainsi comme la surtension aux limites de lâinterface, alors
que la surtension totale pour la demi-Ă©lectrode est ï€E = ï€VN + Vd = ud + Vd. La tension Vd peut ĂȘtre associĂ©e aux
variations de potentiel chimique des ions en migration vers lâinterface, depuis la concentration moyenne c eq
jusquâĂ la valeur de concentration Ă lâinterface : on retrouve ainsi une proportionnalitĂ© de Vd, et donc de la
surtension totale, Ă ï€ïd.
2-31
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
correspondant Ă la concentration ceqd que lâon aurait dans les conditions dâagitation idĂ©ales
considérées au paragraphe 2.1.5.1 :
ï€ïd = ïd - ïeqd = RT Log(cd/cR) - RT Log(ceqd/cR), soit :
ï€ïd = RT Log(cd/ceqd) (2.59)
DâoĂč la contribution Ă la tension totale en fonction du coefficient stĆchiomĂ©trique ïźd (dâaprĂšs
(2.27)) :
ud = ï€VN = ïźdï ï€ïd/n Qe = (ïźd/n) RT/Qe Log(cd/ceqd) (2.60)
Dans le dĂ©tail, ces phĂ©nomĂšnes peuvent prendre des formes assez diffĂ©rentes dâun dispositif Ă
lâautre. Une analyse dĂ©taillĂ©e est prĂ©sentĂ©e, en annexe, pour un certain nombre de cas
représentatifs (exemples en lien avec la batterie au Plomb ; les résultats seront repris au chapitre
4, comme base de la modélisation).
RĂŽle de la convection
Dans les mécanismes de transport des réactifs, on ne doit pas oublier le rÎle important de la
convection :
- La convection forcée est le mécanisme principal de transport des réactifs dans les
dispositifs Ă rĂ©actifs externe, avec un entrainement dâensemble proportionnellement Ă
la vitesse moyenne imposĂ©e Ă lâĂ©lectrolyte. ParallĂšlement, un Ă©coulement assez rapide
de lâĂ©lectrolyte conduit à « lâagitation » du fluide par des mouvements de turbulence
aléatoires, phénomÚne évoqué ci-aprÚs.
2-32
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Une caractérisation possible de la relation finale entre le courant i est la tension Vd est donnée,
par linĂ©arisation locale, sous forme dâimpĂ©dance incrĂ©mentale en Laplace : câest lâimpĂ©dance
électrochimique incrémentale de diffusion, Zd = dVd/di. En raisonnant symboliquement en
Laplace :
2-33
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
La synthĂšse (2.66), permet dâexpliciter les valeurs des diffĂ©rents facteurs. Les fonctions de
transferts sont invariables, sauf en ce qui concerne la relation non linéaire entre Vd et cd : la
dĂ©rivation de la relation logarithmique introduit un facteur variable en cR/cd, dâoĂč en final une
impédance incrémentale qui varie de façon inversement proportionnelle à la valeur locale de la
concentration
i ïČï dz
di
V dV
ï§ï dz
dz
Figure 2.13 : Interprétation des équations de diffusion
par lâanalogie Ă©lectrique avec une ligne capacitive
2-34
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Cette analogie a lâintĂ©rĂȘt de mettre Ă disposition tout un arsenal de mĂ©thodes classiques dâĂ©tude
des lignes et des systÚmes linéaires. En particulier pour un public issu du génie électrique, elle
permet de ramener Ă des concepts familiers (exemple, impĂ©dance itĂ©rative en pâ œ pour la ligne)
des notions (impédance de Warburg) associées a priori à des spéculations peu accessibles
dâĂ©lectrochimie.
Le fait de travailler sur un systÚme linéaire introduit naturellement la dualité entre les méthodes
dâĂ©tude temporelles et harmoniques (ou Laplace). Pour la relation entre V et i, on nâest plus
restreint Ă une Ă©tude incrĂ©mentale petits signaux, comme pour lâapproche par les impĂ©dances
Ă©lectrochimiques. Lâanalogie avec la ligne capacitive ouvre la voie Ă des modĂšles approchĂ©s
efficaces sous forme dâĂ©lĂ©ments R,C discrets (voir application au ch 4 pour la batterie au
Plomb). Les conditions limite en bout de ligne se traduisent facilement en termes dâimpĂ©dance
terminale : souvent impédance nulle (concentration fixe) ou capacitive (en référence à la réserve
de réactant, sur le modÚle du 2.1.5.1) ou infinie (réserve externe nulle, par exemple pour les
batteries au plomb étanches).
En rĂ©gime harmonique (en variable ï·= 2ï°f), on peut souligner les aspects suivants, qui seront
évoqués au paragraphe suivant 2.1.5.4 : impédance itérative de la ligne (impédance de Warburg
ZW(p) =WB p-œ), longueur de pĂ©nĂ©tration dï·ïŹ pulsation ï·l pour atteindre une Ă©paisseur donnĂ©e
l, vitesse de propagation, temps de propagation sur une épaisseur donnée l. Pour une pseudo-
impédance terminale Zt donnée14 on peut introduire : le coefficient de réflexion terminal rt, le
coefficient de rĂ©flexion dâentrĂ©e re, en dĂ©duire la pseudo-impĂ©dance dâentrĂ©e de la ligne Z (dâoĂč
on peut dĂ©duire, en fonction de la concentration, la valeur locale de lâimpĂ©dance incrĂ©mentale
électrochimique par (2.68)).
14
Concentration fixe : court-circuit Zt = 0. RĂ©serve finie dâĂ©lectrolyte : capacitĂ© Zt = 1/jCw. RĂ©serve nulle : circuit
ouvert Zt = â.
2-35
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
lâanalyse est limitĂ©e cotĂ© basses frĂ©quences et nâatteint pas en gĂ©nĂ©ral la pulsation limite
ï·l oĂč lâonde commencerait Ă atteindre lâĂ©paisseur totale l de lâĂ©lectrolyte : la pseudo-
impĂ©dance reste celle de la ligne infinie, lâimpĂ©dance de Warburg Z = ZW = Wd/(jï·)œ.
De façon abrĂ©gĂ©e on posera Zd = W/(jï·)œ.
- En relation avec la surtension dâactivation, la rĂ©sistance incrĂ©mentale Ra est obtenue en
dérivant la relation 2.45, au voisinage du courant moyen i. Du fait de la forte non-
linĂ©aritĂ©, liĂ©e Ă la trĂšs faible valeur de I0, sauf le cas particulier i â I0 â 0, une des deux
exponentielles est nĂ©gligeable par rapport Ă lâautre ; en raisonnant par exemple pour i
positif, on obtient sans difficulté :
i = I0 exp(u/U0) di/du = 1/Ra = i/U0
Ra = U0/|i| U0 : Ure ou Uox selon le signe de i (2.72)
Remarquons quâen prĂ©sence du courant i, le temps de stationnaritĂ© est limitĂ© du fait de
la variation correspondante dâĂ©tat de charge au cours du temps.
Electrode Ra = U0/|i|
r r
Zd = (ïźd/n) cR/c Z
Ligne infinie Z = ZW
ua Zd = W/(jï·)œ
Ra
Rel = RR (cR/c)
ud(i) Interface
R = Rel + r
ïdcï
Zd = ïï
Eeq Bd/pœ
Rel Rel
Electrolyte
uc(i)
2-36
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
On peut utilement situer le diagramme (voir figure 2.15) par rapport Ă celui pour W = 0 (demi-
cercle en pointillĂ©, effet de la capacitĂ© de double couche seule) et celui pour ï infini (droite Ă
45° en trait mixte, correspondant Ă lâimpĂ©dance de diffusion en p-œ seule). Le paramĂštre
dĂ©terminant est la valeur de Zd comparĂ© Ă Ra pour le pulsation ïa telle que
Raïï ïa = 1 (correspondant au sommet du demi-cercle en pointillĂ© pour lâimpĂ©dance liĂ©e Ă la
double couche):
Si K<<1 Zd reste petit par rapport à Ra dans une assez large gamme de fréquence en dessous
de ï· = ïa et le diagramme de frĂ©quence reste voisin du demi-cercle pointillĂ©. Pour ï· << ïa,
lâimpĂ©dance Zd augmente par rapport Ă Ra, mais diminue par rapport Ă la branche ï de la
capacitĂ© (qui varie en ï·-1 au lieu de ï·-œ). Le courant dĂ©rivĂ© par la capacitĂ© devient nĂ©gligeable
et le diagramme se confond avec la droite en traits mixtes.
Si K nâest plus trĂšs petit, Le terme de diffusion devient prĂ©pondĂ©rant. Les effets de la diffusion
et de la capacité de double couche se mélangent. En fréquences décroissantes, on garde une
tangente au dĂ©part Ă âï°/2 associĂ©e Ă la capacitĂ©, une asymptote Ă 45° associĂ©e Ă la diffusion ;
on trouve que lâorigine de lâasymptote sur lâaxe rĂ©el se dĂ©cale de â K2 Ra.
15
La tension de concentration est rarement évoquée dans les modÚles classiques de la demi-cellule, la
philosophie Ă©tant de sâen affranchir par lâutilisation dâune sonde de mesure placĂ©e au plus prĂšs de lâĂ©lectrode.
Sa valeur est discutée en détail Annexe B III 4. Elle joue un rÎle central dans le modÚle de la batterie au plomb
dĂ©veloppĂ© au chapitre 4. Un autre point important habituellement passĂ© sous silence concerne lâinfluence du
courant de la capacité de double couche sur la tension de diffusion, qui sera également traité au chapitre 4.
2-37
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-38
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
En sâappuyant sur les notions rappelĂ©es au paragraphe prĂ©cĂ©dent, nous revenons sur la
présentation de systÚmes types de stockage électrochimique listés au paragraphe 1.1.2.
âą A lâĂ©lectrode positive, le plomb PbIV+ du dioxyde plomb est rĂ©duit Ă lâĂ©tat PbII+
dans le sulfate de plomb :
- + -
PbO 2 +HSO 4 +3H +2e ïŸïŸ ïź PbSO 4 +2H 2O
dech
(2.75)
V0
2
ï» ïœ 3
log ï©ï« HSO4ï ïčï» ï©ï« H ï« ïčï» ïœ 2V0 .log(cS ) ïœ ï2V0 . pH
(2.78)
La relation de Nernst pourra ainsi sâexprimer soit en fonction de la concentration en acide (que
lâon peut convertir en densitĂ© de lâĂ©lectrolyte) soit en fonction du pH. En fonction du pH, on
obtient :
V ïŹ a ïŒ
ebat ï« ïœ 1.73 ï 0.118. pH ï« 0 log ï Pb 02 ïœ (2.79)
2 ïź aPbSO 4ï« ïŸ
2-39
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
A lâĂ©lectrode nĂ©gative, lors de la dĂ©charge, le plomb Pb est oxydĂ© en PbII+, Ă©galement sous
forme de sulfate de plomb16.
ï« - dech - ï
PbSO4 + H +2e ïŹïŸïŸïŸ Pb+HSO4 E ïœ ï0, 23 (2.80)
ïŹïŻ ï© H ï« ïč ïŒïŻ V ïŹa ïŒ
ebat ï ïœ E ï« log ï ï« ï»ï ïœ ï« 0 log ï PbSO 4ï ïœ
ï V0
2 ïŻïź ï©ï« HSO4 ïčï» ïŻïŸ 2 ïź aPb ïŸ (2.81)
avec E ï ïœ ï0.23 V (V0 ïœ 59mV )
Les remarques relatives aux relations entre concentrations et lâĂ©quation (2.77) sâappliquent. On
remarque quâil y a compensation et que la tension de lâĂ©lectrode nĂ©gative se retrouve
indépendante de la concentration ou du pH :
V0 ïŹa ïŒ
ebat ï ïœ ï0.23 ï« log ï PbSO 4ï ïœ (2.82)
2 ïź aPb ïŸ
PbO2 ï« 2 H 2 SO4 ï« Pb ïŸïŸ
ïź 2 PbSO4 ï« 2 H 2O
ï
charge échangée : 2e (2.83)
V ïŹ a .a ïŒ
ebat ïœ ebat ï« ï ebat ï ïœ 1, 96V ï 0.118 pH ï« ï« 0 log ï Pb 02 Pb
ïœ
2 ïź PbSO 4ï« PbSO 4ï ïŸ
a . a
ï° Compte tenu de la lenteur quâauraient des processus de diffusion solide, les rĂ©actions
entre solides ci-dessus sont essentiellement superficielles, suivant un mécanisme de
dissolution/recristallisation dâune espĂšce Ă lâautre (voir chapitre 3, paragraphe 3.2.1).
Elles ne peuvent atteindre un volume notable de matiĂšre que grĂące Ă une structure
spongieuse complexe des électrodes, typique des phénomÚnes de corrosion, avec une
hiĂ©rarchie de pores sâĂ©tendant du millimĂštre Ă lâĂ©chelle de la maille du cristal [6].
ï° Comme illustrĂ© figure 2.14, lors de la dĂ©charge, les ions HSO4- consommĂ©s aux deux
Ă©lectrodes crĂ©ent un double flux Ă partir de lâĂ©lectrolyte. Ces ions, peu mobiles par
rapport aux ions H+, sont quasiment insensibles au champ électrique et sont mis en
16
Par rĂ©fĂ©rence aux conventions utilisĂ©es dans la prĂ©sentation de la loi de Nernst, on Ă©crit lâĂ©tat oxydĂ© au
premier membre : la rĂ©duction apparaĂźt comme « rĂ©action directe », lâoxydation comme « rĂ©action inverse »
2-40
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ï° Dâautre part, le fait que H2SO4 soit un rĂ©actant oblige Ă prĂ©voir une quantitĂ© suffisante
dâacide pour assurer la capacitĂ© de la batterie, ce qui impose notamment une valeur
minimale pour lâintervalle entre plaques (entraĂźnant une valeur relativement importante
de la résistance ohmique). Pour avoir une capacité massique et une conductivité
importante de lâĂ©lectrolyte, on est conduit Ă utiliser des concentrations importantes Ă
pleine charge (5 Ă 6 moles par litres). A ces concentrations on est trĂšs loin des
hypothÚses électrochimiques « idéales » et le bénéfice cherché est rapidement limité par
la chute de lâactivitĂ©, alors que lâon a des consĂ©quences nĂ©fastes sur la corrosion de
lâĂ©lectrode positive. Dâautre part, comme on va le voir ci-dessous, lâaugmentation de la
concentration est limitĂ©e par le fait quâelle fait sortir de la zone de stabilitĂ© de lâeau : les
phĂ©nomĂšnes dâhydrolyse prennent une importance prohibitive.
- i +
i
MA : MatiĂšre Active
H2SO4 : ionisé H+/HSO4-
H2O e-
e- H+
H2SO4 H2SO4
Grille
« Réserve » +
Grille dâacide
(Pb)
â MA poreuse â MA poreuse +
(Pb) (Pbï PbSO4) (PbO2ï PbSO4)
2-41
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ï° Si on compare sur un diagramme potentiel/pH les tensions ebat+ et e bat- des Ă©lectrodes
aux limites de stabilitĂ© de lâeau (figure 2. 18 ci-dessous) on constate que la batterie se
situe dans le domaine mĂ©tastable : Il y a en permanence production dâhydrogĂšne et
oxygĂšne, Ă un rythme trĂšs lent (sauf quand on atteint la pleine charge : on entre en
rĂ©gime de « gazage » fort). Ce phĂ©nomĂšne dâhydrolyse est la principale cause
dâautodĂ©charge des batteries, mais peut ĂȘtre rĂ©duit Ă des valeurs trĂšs faibles en veillant
Ă la composition de la matiĂšre active. Il est mesurĂ© par le « temps dâautodĂ©charge », qui
peut atteindre plusieurs mois. Dans les batteries classiques, lâautodĂ©charge, plus le
gazage en fin de charge entraĂźnent une consommation dâeau, rendant obligatoire une
maintenance rĂ©guliĂšre des batteries. Cet inconvĂ©nient peut ĂȘtre Ă©vitĂ© en favorisant la
recombinaison (voir ci-dessous, batteries à électrolyte immobilisé).
Potentiel Volt
2
ebat
+
1.5
Epuisement
Epuisement
PbSO4+
PbO2
1
Charge Décharge
0.5 Epuisement
Epuisement
PbSO4-
Pb
0
ebat-
pH
-0.5
-1 -0.5 0 0.5 1 1.5 2
Figure 2.18 : Diagramme potentiel pH pour la batterie au Plomb : tensions ebat+ et ebat- comparées au
domaine de stabilitĂ© de lâeau (en bleu)
2-42
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
La figure 2.19 correspond au choix fait le plus souvent (en particulier pour les batteries
étanches, voir 2.2.1.5 ci-dessous), correspondant à un excÚs de matiÚre active sur les
plaques par rapport Ă la quantitĂ© dâacide, de telle sorte quâĂ Ă©puisement de lâacide, il
reste un excĂ©dent de Plomb et PbO2 non transformĂ©s en PbSO4, conformĂ©ment Ă
lâanalyse ci-dessous.
1 0
% utilisation acide
0 -1
100 %
1
PbSO4+ aPbO
2
aPbSO
4+
PbO2
0
1
aPb
PbSO4-
aPbSO
4- Pb
2-43
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Dans la suite des nombreuses recherches pour améliorer les performances et la fiabilité
des batteries au plomb, un tournant dĂ©cisif a Ă©tĂ© lâintroduction vers les annĂ©es 1990 des batteries
à électrolyte immobilisé (électrolyte gélifié ou imprégné dans un support poreux hydrophile).
On constate quâun assĂšchement partiel (typiquement, passage de 100% Ă 95% dâhumiditĂ©) du
support permet la crĂ©ation dâune phase gazeuse qui multiplie de plusieurs ordres de grandeur la
vitesse de diffusion des gaz dâhydrolyse entre plaques et ainsi leur efficacitĂ© de recombinaison.
Conjointement Ă lâutilisation de plomb assez pur pour contrĂŽler les rĂ©actions dâhydrolyse, ceci
permet dâĂ©liminer pratiquement ou de supprimer totalement (batteries Ă©tanches) la
consommation dâeau et la maintenance.
La souplesse dâutilisation qui en rĂ©sulte ouvre tout un champ nouveau dâapplications.
Elle permet de pallier Ă un tendon dâAchille qui Ă©tait la vitesse de recharge, limitĂ©e par un
gazage précoce à fort courant de recharge pour les batteries au plomb classiques. Elle fait aussi
disparaĂźtre de façon quasi-totale les problĂšmes de stratification de lâĂ©lectrolyte. Par contre
lâexpĂ©rience rĂ©vĂšle une moindre robustesse en cas de surcharge et de nouvelles causes
spécifiques de défaillance (voir discussion plus détaillée au Chapitre 3).
Avantages
- Robustesse
- Faible coût, production de masse, recyclage facile
- Autodécharge trÚs lente
- Existe en versions avec recombinaison, sans entretien (dont version étanche)
- Nombreuses variantes technologiques permettant lâadaptation Ă tous les usages
- La tension au repos fournit un bon indicateur de lâĂ©tat de charge
Inconvénients
- Energie massique relativement faible (densité du Plomb)
- Puissance massique relativement faible, surtout en charge (limitation par le
mécanisme de diffusion des ions, la forte distance inter-plaques, et par le gazage ;
ce handicap est réduit avec les batteries à recombinaison)
- Le volume dâĂ©lectrolyte limite la capacitĂ© (lâacide sulfurique est consommĂ© pendant
la charge ; ceci impose une distance minimale inter-plaques)
- Fragilité de la structure poreuse des plaques (sulfatation irréversible, désagrégation
et corrosion de la plaque positive)
- Stratification de lâĂ©lectrolyte (gradient vertical de concentration créé par convection
de lâacide lors de la charge ou la dĂ©charge17), qui entraine une sulfatation irrĂ©versible
du bas des plaques et des variations difficiles à modéliser de la concentration utile.
Ce problÚme est pratiquement supprimé pour les batteries à électrolyte immobilisé.
17
Voir paragraphe 1.4
2-44
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Lors de la décharge, les réactions aux deux électrodes sont les suivantes.
- déch arg e -
NiOOH + H 2O + e ïŸïŸïŸïŸïŸïź Ni(OH) 2 + OH (2.84)
- -
M + H 2O + e ïŹïŸïŸïŸïŸïŸ MH + OH (2.86)
décharge
2-45
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ïŹa ïŒ
ïš ï©
ebat ï ïœ E ï ï V0 log ï©ï«OH ï ïčï» ï« V0 log ï M ïœ
ïź aMH ïŸ (2.87)
E ï ïœ ï0.83 V
En combinant les relations (2.84) et (2.85) dans le sens décharge, on obtient la réaction
globale :
déch arg e
NiOOH + MH ïŸïŸïŸïŸïŸïź Ni(OH)2 + M
(2.88)
LâĂ©quation de Nernst sâĂ©crit :
ïŠ ïŹïŻ a ïŒïŻ ïŹ a ïŒï¶
ebat ïœ ebat ï« ï ebat ï ïœ E ï« V0 ï§ log ï NiOOH ïœ ï log ï M ïœ ï·
ï§ ïź aMH ïŸ ï·ïž
ïš ïźïŻ aNiïšOH 2 ï© ïŸïŻ
E ïœ E ï« ï E ï ïœ 1.35 V (2.89)
La tension de Nernst globale est constante, hors effet de lâactivitĂ© des phases solides qui
sera discutée ultérieurement.
2-46
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
- i +
MA :
e- OH- e- MatiĂšre Active
H2O
Collecteur +
(Ni)
Collecteur â
(Ni) MA poreuse â MA poreuse +
u
(MH ï M) (NiOOH ï Ni(OH)2)
ï° On a portĂ© en figure 2.21 les tensions ebat+ et ebat- dans le diagramme potentiel pH,
comparĂ©es au domaine de stabilitĂ© de lâeau. On utilise la relation dâĂ©quilibre de lâeau,
log([H+]) + log([OH-]) = 14, dâoĂč log([OH-])= pH - 14. La caractĂ©ristique pour
lâĂ©lectrode nĂ©gative se confond avec celle de lâĂ©lectrode Ă hydrogĂšne. Pour lâĂ©lectrode
positive, on obtient une caractĂ©ristique parallĂšle Ă celle de lâĂ©lectrode Ă OxygĂšne, dans
le domaine métastable, avec une surtension constante de 0,12 Volt. Cette tension est
nettement inférieure aux valeurs observées pour la batterie au Plomb. Par contre la
cinĂ©tique de la rĂ©action de lâoxygĂšne pour le Nickel est beaucoup plus rapide que pour
le Plomb, conduisant en final Ă un temps dâautodĂ©charge plus court. Pour avoir une
bonne conductivitĂ© de lâĂ©lectrolyte, une concentration Ă©levĂ©e de KOH (voisine de 6
moles par litre [5]) est utilisĂ©e, avec addition dâune faible proportion de LiOH qui
permet de ralentir la cinĂ©tique de lâĂ©mission dâoxygĂšne. Contrairement Ă la batterie au
plomb, les concentrations de lâĂ©lectrolyte restent constantes au cours de la dĂ©charge. On
a représenté sur le diagramme le point de fonctionnement pour la concentration [OH-]
= 6, soit pH =14+log(6) = 14,8. On a indiqué par des flÚches en pointillé le sens
dâĂ©volution liĂ© Ă lâĂ©puisement de matiĂšre active en fin de charge (« C ») ou fin de
dĂ©charge (« D »), qui seront exploitĂ©s dans la discussion de lâalinĂ©a suivant.
2-47
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Potentiel Volt
0.6
ebat+
C
0.4
D
0.2
En bleu : zone
-0.2
de stabilité de
lâeau
-0.4
-0.6
ebat- -0.8
D
-1 C
13 13.5 14 14.5 15 15.5 16
[OH-]=6
ï° La figure 2.22 dĂ©crit la façon dont sont gĂ©rĂ©es les fins de charge et dĂ©charge pour les
deux Ă©lectrodes, avec une surcapacitĂ© systĂ©matique de lâĂ©lectrode nĂ©gative.
Il en rĂ©sulte que, lors de la recharge, câest lâĂ©puisement de lâhydroxyde de Nickel qui
marque la fin de charge, avec la chute de lâactivitĂ© aNi II, qui entraine une remontĂ©e du
potentiel de lâĂ©lectrode positive dâoĂč une sortie du domaine mĂ©tastable avec production
dâoxygĂšne. Le choix dâun Ă©lectrolyte immobilisĂ© dans un support hydrophile
partiellement assĂ©chĂ© favorise la diffusion de lâoxygĂšne vers lâĂ©lectrode nĂ©gative, oĂč il
se recombine sans dégagement gazeux.
En dĂ©charge, câest lâĂ©puisement de NiOOH qui marque la fin de dĂ©charge, avec une
chute de lâactivitĂ© aNi III et une chute de potentiel de lâĂ©lectrode positive, qui entre dans
la zone de stabilitĂ© de lâeau.
2-48
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
nS/nSM
1
aNi III
Ni(OH)2
aNi II
1
M
.
MH
2-49
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Avantages
- Bonnes performances en énergie et puissance18 spécifique
- Longue durée de vie
- Robustes et sures, pas de maintenance
- Coût inférieur au lithium ion
- Possibilités de recyclage et impact environnemental acceptables (pas de cadmium)
Inconvénients
- Performances en énergie et puissance spécifiques inférieurs au lithium ion
- Performances médiocres en autodécharge
- Léger « effet de mémoire » sur la capacité19
Dans lâaccumulateur lithium ion, le passage du courant se fait par un simple Ă©change
dâions lithium Li+ entre les Ă©lectrodes. Celles-ci sont en fait des composĂ©s dâinsertion non
stĆchiomĂ©triques pour les ions lithium : de la forme LiyMO2 (0<y<1) Ă lâĂ©lectrode positive,
avec une forte Ă©nergie dâinsertion (avec M = Co, Ni ou Mn), de la forme Li xC (0<x<1) Ă
lâĂ©lectrode nĂ©gative, avec une trĂšs faible Ă©nergie dâinsertion. Cette structure de lâĂ©lectrode
négative au carbone a été en général préférée à la structure lithium-métal (utilisée dans les piles
non rechargeables) pour des raisons de cyclabilitĂ© et de fiabilitĂ©s : avec lâĂ©lectrode mĂ©tallique,
lors de la recharge, la reconstruction du lithium métallique se fait de façon anarchique20
constituant une cause de défaillance de la batterie.
18
En particulier en charge, point important pour la rĂ©cupĂ©ration dâĂ©nergie en traction Ă©lectrique
19
Diminution (réversible) de capacité en cas de cyclage partiel
20
La structure de lâĂ©lectrode lithium est potentiellement plus intĂ©ressante pour la densitĂ© volumique dâĂ©nergie
et la tension de batterie. Des travaux, toujours actifs, ont permis de contourner les difficultés et de rendre cette
option concurrentielle. On peut citer lâutilisation dâĂ©lectrolyte polymĂšres sous forme de minces couches servant
également de séparateur : les problÚmes de sécurités sont améliorés, avec un handicap lié à la mauvaise
conductivitĂ© du polymĂšre. Une autre solution est lâutilisation dâĂ©lectrolyte inorganique Ă base de SO2, meilleur
conducteur, mais avec des problÚmes potentiels de dégagement toxique.
2-50
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
de lâaccumulateur est exactement compensĂ© par le passage dâun Ă©lectron dans le circuit externe,
créant ainsi un courant électrique [7].
Compte tenu de la nature de lâĂ©lectrolyte lâĂ©lectrode Ă hydrogĂšne nâest pas utilisable.
Les potentiels de demi-cellule seront indiqués par rapport à une électrode au lithium
métallique en équilibre avec ses ions, sous concentration normale, utilisée comme référence :
Li+ + e-ï Li (2.90)
MO2 ï« Li ï« ï« eï ïŸïŸïŸïŸ
déch arg e
ïź LiMO2 (2.91)
ïš ï©
ebat ï« ïœ E ï« ï« V0 log ï©ï« Li ï« ïčï» ï V0 log ïš axMO ï©
(2.92)
E ï« : de 3.7 Ă 4 V selon mĂ©tal
axMO : activitĂ© du composĂ© LixMO2 en fonction de la fraction x dâoccupation des sites.
C ï« Li ï« ï« e ï ïŹïŸïŸïŸ
déch arg e
ïŸ LiC (2.93)
ïš ï©
ebat ï ïœ E ï ï« V0 log ï©ï« Li ï« ïčï» ï V0 log ïš a(1ï x )C ï©
(2.94)
ï
E : 0.1V (graphite) Ă 0.5V (coke)
a(1-x)C : activitĂ© du composĂ© Li(1-x)C en fonction de la fraction 1-x dâoccupation des sites.
déch arg e
MO2 ï« LiC ïŸïŸïŸïŸïŸïź Li x MO2 +Li1-x C (2.95)
2-51
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
- i +
MI :
e- Li+ e-
MatĂ©riau dâInsertion
Collecteur +
(Al)
Collecteur â
MI lacunaire â MI lacunaire +
(Cu)
(Li1-xC) (LixMO2)
ï° Comme dans le cas de la batterie NiMH, lâĂ©lectrolyte ne sert quâau transfert des ions
(ici les ions Li+), sans ĂȘtre modifiĂ© chimiquement
ï° Les ions lithium passent dâune structure poreuse dâinsertion Ă une autre. La cyclabilitĂ©
et la longue durĂ©e de vie sont liĂ©es au fait que la structure elle-mĂȘme nâest pas modifiĂ©e
dâun cycle Ă lâautre
ï° Il est important de noter que le lithium est trĂšs rĂ©actif avec lâeau et que sa tempĂ©rature
de fonctionnement tourne autour de la température ambiante. Une surcharge peut
entraĂźner un emballement thermique et conduire Ă la destruction de lâaccumulateur.
DâoĂč lâimportance de faire un suivi strict de son Ă©tat de charge.
2-52
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Le lithium bĂ©nĂ©ficie dâune capacitĂ© spĂ©cifique de lâordre de 380Ah.kg-1 nettement plus Ă©levĂ©
que celle du plomb (30Ah.kg-1). La technologie lithium-ion est apparue vers les années 80. La
mise en Ćuvre de lâaccumulateur Li-ion qui a largement supplantĂ© la technologie lithium-mĂ©tal
a suscité de nombreuses années de recherches concernant le remplacement du lithium
mĂ©tallique par un matĂ©riau dâinsertion Ă base de carbone.
Les travaux actuels peuvent viser à optimiser les électrodes et électrolytes de cette
technologie. Pour ce qui est des Ă©lectrodes, les axes Ă privilĂ©gier concernent lâaugmentation de
la capacité, la sécurité des matériaux. Ceci implique le développement de nouvelles familles de
matĂ©riaux pour lâĂ©lectrode positive. En revanche, pour lâĂ©lectrode nĂ©gative, les recherches
devraient sâorienter certainement vers un remplacement du graphite par des nano-composites
ou nano-alliages. Pour lâĂ©lectrolyte liquide, il est nĂ©cessaire dâaccomplir des progrĂšs afin
dâĂ©tendre la plage de tempĂ©rature dâutilisation, de rĂ©duire lâinflammabilitĂ© et amĂ©liorer les
propriĂ©tĂ©s de mouillage du sĂ©parateur et des Ă©lectrodes. Quant Ă lâĂ©lectrolyte solide, une
amĂ©lioration de ses performances doit ĂȘtre faite.
Avantages
- Meilleurs performances actuelles (accumulateurs commerciaux) en énergie et
puissance spécifiques
- Longue durée de vie, pas de maintenance
- Bonnes performances en autodécharge
Inconvénients
- Coût élevé (en forte diminution avec les volumes de production)
- Circuit de protection obligatoire
- SĂ©curitĂ© de fonctionnement (risque dâemballement thermique en cas de surcharge,
de dommage mĂ©canique, âŠ)
2-53
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Dans le condensateur usuel on retrouve bien les couches positive et négative à la surface
des conducteurs, de part et dâautre de lâisolant, mais leur Ă©paisseur est supposĂ©e nĂ©gligeable (on
parle de charge « surfacique », la densité volumique de charge est « infinie »).
Dans ces conditions, les différences de potentiel supportées par les deux couches
chargĂ©es sont elle-mĂȘme nĂ©gligeables : la tension V est celle supportĂ©e entiĂšrement par
lâĂ©paisseur e dâisolant. En dĂ©signant par QS= Q/S la charge par unitĂ© de surface, le calcul
conduit Ă une relation linĂ©aire V = (QS/ï„) e. Le profil de charge et du potentiel V(x) est indiquĂ©
figure 2.24.
On en dĂ©duit lâexpression habituelle de la capacitĂ©, C = Q/V = ï„ï S/e, qui tendrait vers
lâinfini si e est nul.
Isolant
Epaisseur e
Conducteur 1 Conducteur 2
Charges
« Superficielles »
- +
V(x)
x
2-54
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
En réalité si la distance inter-électrode devient trÚs faible, voire nulle, on doit donc
revenir sur la simplification dâune Ă©paisseur nĂ©gligeable des couches chargĂ©es (introduction
dâune limite Ă la densitĂ© de charge).
Les propriĂ©tĂ©s capacitives de la double couche dâinterface entre conducteur Ă©lectronique
solide et conducteur ionique liquide ont été mises en évidence par le physicien Hermann Von
Helmholtz en 1853 [8]. Il proposait également un modÚle simplifié pour le calcul de la capacité,
dit de la couche compacte : son hypothĂšse est que les charges sâempilent les unes contre les
autres avec une densitĂ© maximale, soit ïČ+ pour les charges positives, ïČ- pour les nĂ©gatives. En
fonction de la densité de charge par unité de surface Qs le calcul conduit cette fois à une
variation parabolique de la tension dans les zones chargées (intégration de la relation de Poisson
d2V/dx2 = - ïČïŻï„ï : voir figure 2.25). On obtient ainsi une relation non linĂ©aire entre charge et
potentiel, V = (1/2ïČï„) QS2 : on parle de « capacitĂ© non-linĂ©aire », caractĂ©risĂ©e par sa relation Q
fonction de V. Pour une telle « capacité non linéaire », on introduit notamment la capacité
dynamique C = dQ/qV, qui ne sera plus dans ce cas une constante, mais une fonction de la
tension de polarisation. Pour le modĂšle de Helmoltz,
ïČï„
Q ïœ S 2 ïČï„V , d'oĂč CïœS (2.97)
2V
- +
Conducteur 1 Conducteur 2
- +
- +
- +
d2V/dx2= -ïČïŻï„
V(x) x
2-55
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ModÚle de Gouy et Chappman, prenant en compte une charge diffuse, avec intégration
des équations de Gauss Poisson pour le champ électromagnétique. Ce modÚle donne de
meilleurs résultats pour les tensions faibles (Il évite notamment la divergence de la capacité
incrémentale à tension nulle). Par contre dans le modÚle, la densité de charge tendrait vers
lâinfini Ă tension Ă©levĂ©e et on doit rĂ©introduire lâhypothĂšse de Helmoltz dâune densitĂ© maximale
correspondant Ă un empilement compact.
2-56
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
+ - + -
+
+
+ - + -
-
-
+ - + -
+ - + + -
+ - -
+ -
+ - + -
+
+
+ - - + -
-
Electrode Positive Ions Electrolyte Electrode Negative
2-57
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Le point fort des super-capacités est de pouvoir délivrer une puissance importante, mais
pour une durĂ©e courte, typiquement dâun quart dâheure Ă moins dâune seconde. Ceci constitue
un domaine dâapplication assez restreint. Par contre, une voie prometteuse consiste en
lâexploitation de la complĂ©mentaritĂ© entre accumulateurs (bonnes performances Ă©nergĂ©tiques)
et super-capacités (bonnes performances en puissance)
21
Rappelons quâun condensateur Ă©lectrolytique fonctionne sur le principe des capacitĂ©s usuelles. Dâune part on
peut atteindre de faibles valeurs de lâĂ©paisseur e du diĂ©lectrique, constituĂ© par un dĂ©pĂŽt Ă©lectrolytique dâoxyde
isolant entre Ă©lectrode et Ă©lectrolyte. Dâautre part, comme pour le super condensateur, on peut augmenter la surface
en utilisant comme électrode un matériau poreux de grande surface spécifique.
22
Aux bornes dâune batterie qui garderait une tension constante, la supercapacitĂ© garderait son Ă©nergie
inchangée. La variation importante de tension pour une batterie au plomb en fonction du courant provient de la
valeur Ă©levĂ©e de sa tension dâactivation et de la sensibilitĂ© du potentiel de lâĂ©lectrode positive Ă la concentration
de lâĂ©lectrolyte (et donc Ă lâĂ©tat de charge)
2-58
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Avantages
- Excellentes performances en puissance instantanée (charge ou décharge)
- Nombre de cycles trÚs élevé
- Pas de maintenance
Inconvénients
- Faible énergie spécifique
- Forte variation de tension en fonction de lâĂ©tat de charge
- Mise en série délicate
- ContrÎle de tension et de température nécessaires
2-59
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Réservoir de I
Réactants
Puissance
Réserve Convertisseur Electrique
dâEnergie V
chimique Electrochimique
Produits de
Réaction
ï° Les performances en autonomie Ă©nergĂ©tique sont liĂ©es aux caractĂ©ristiques des rĂ©actants
(énergie spécifique) et aux contraintes de stockage.
Dans ces dispositifs, les rĂ©actifs sont entrainĂ©s par un flux continu de lâĂ©lectrolyte entre
les Ă©lectrodes. Le plus souvent les rĂ©actifs ne sont pas les mĂȘmes pour les deux demi-cellules :
il y a une double circulation, avec séparation par une membrane entre les deux demi-cellules
(Figure 2.28 a)).
2-60
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
On peut citer parmi les plus utilisés : la batterie au vanadium et la batterie Zinc Bromure.
Pour la batterie au vanadium par exemple, les Ă©lectrodes sont en graphite. LâĂ©lectrode positive
baigne dans un mĂ©lange dâions VO++ et V02+. La dĂ©charge correspond Ă la rĂ©action
LâĂ©lectrode nĂ©gative baigne dans un mĂ©lange dâions V+++ et V++. La dĂ©charge correspond Ă la
réaction
Conjointement, la continuitĂ© Ă©lectrique est assurĂ©e par le passage dâun ion H+ Ă travers la
membrane polymÚre semi-perméable.
Une prĂ©sentation gĂ©nĂ©rale avec dâautres exemples peut ĂȘtre trouvĂ©e dans [13]. On peut
faire les remarques suivantes sur cette catégorie de dispositifs.
Réserve Réserve
Electrolyte Electrolyte
CÎté - CÎté +
2-61
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Réserve Réserve
- +/- +/- +/- + Electrolyte
Electrolyte
CÎté - CÎté +
Lâavantage gĂ©nĂ©ralement avancĂ© pour les installations Ă flux Redox est un coĂ»t escomptĂ©
inférieur aux batteries ou aux piles à combustible.
2-62
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Demeurée longtemps une curiosité scientifique, la « pile à combustible » H2/O2 a été finalement
commercialisée vers les années 1950 pour des applications essentiellement spatiales et sous-
marines. Depuis les années 90, un grand nombre de scientifiques y travaillent afin de permettre
une utilisation meilleure et plus efficace de cette technologie car elle est considérée comme une
solution trĂšs prometteuse. En effet, lâĂ©nergie Ă©lectrique issue de la conversion chimique de
lâhydrogĂšne se distingue par son Ă©nergie massique trois fois plus importante que celle de
lâessence. Il en est de mĂȘme pour le potentiel thermique issu de cette conversion qui peut ĂȘtre
valorisé.
Par comparaisons aux dispositifs Redox Flow, lâĂ©lectrolyte ne circule pas : les rĂ©actants
sont amenĂ©s (si possible Ă lâĂ©tat pur) dans la cellule Ă©lectrochimique et dissous directement dans
lâĂ©lectrolyte au plus prĂšs des Ă©lectrodes. Un schĂ©ma de principe est indiquĂ© ci-dessous figure
2.29 pour une pile H2/O2 en Ă©lectrolyte acide, lâeau Ă©tant rejetĂ©e sous forme liquide.
- + Membrane séparatrice
V
Electrodes
(+ catalyseurs)
H2 e- O2
H+ H2O
Membrane semi-perméable
H2O
Saturation en H2 et O2 dissous
par barbotage
2-63
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ï° La dissolution Ă saturation des gaz H2 et O2 se fait a priori par barbotage des gaz. Leur
diffusion est un paramĂštre critique qui limite le courant maximum de la cellule. On verra
ci-dessous la structure ingénieuse utilisée en pratique pour amener les gaz au plus prÚs
de la surface active des électrodes (mais qui fait perdre la réversibilité de
fonctionnement).
ï° Dans le schĂ©ma de principe ci-dessus, lâeau formĂ©e par la rĂ©action est supposĂ©e Ă©liminĂ©e
Ă tempĂ©rature ambiante sous forme liquide, par lâintermĂ©diaire dâune membrane semi-
perméable. Plus couramment, elle est éliminée sous forme vapeur, entraßnée par un
courant oxygÚne/azote (air) en excÚs. La température est alors plus élevée (90 à 150°C)
pour assurer une pression de vapeur suffisante. Une telle température améliore
également les cinétiques de réaction.
Un gros handicap de ces piles est dâutiliser des rĂ©actifs gazeux (libres, ou dissous dans
lâĂ©lectrolyte). De façon quelque peu fallacieuse, on donne comme argument positif lâĂ©nergie
massique, de 33 KWh/Kg pour lâhydrogĂšne (12 KWh/Kg pour lâessence), en omettant le fait
que 1Kg dâhydrogĂšne Ă pression atmosphĂ©rique occupe 11m3, soit une Ă©nergie de 2,8 Wh par
litre contre 9500 Wh/l pour lâessence !
Cette faible concentration Ă lâĂ©tat gazeux (0.05 mole par litre) se traduit par une faible
concentration du gaz dissous (0.02 mole par litre pour lâhydrogĂšne, contre 5 moles par litre
typiquement pour les réactants des autres systÚmes électrochimiques), ce qui est trÚs
défavorable pour les cinétiques de réaction et de diffusion des gaz dissous. Pour y remédier, on
peut recourir aux moyens suivants.
ï° Lâabsorption dâhydrogĂšne peut se faire Ă©galement dans un milieu liquide (par exemple
lâacide formique [18]). General Electric annonce des Ă©tudes sur un concept de pile Ă
2-64
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Pour les applications à petite et moyenne puissance, ce sont les piles à basse température,
plus souples Ă mettre en Ćuvre, qui sont utilisĂ©es. On prĂ©fĂšre la pile en milieu acide, oĂč le rejet
dâeau se fait cĂŽtĂ© oxygĂšne sous forme vapeur. LâoxygĂšne est amenĂ© sous forme dâair
atmosphĂ©rique, en large excĂšs, qui permet lâentraĂźnement de la vapeur dâeau.
2-65
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
ï° La principale originalitĂ© rĂ©side dans le fait que lâhydrogĂšne et lâoxygĂšne sont amenĂ©s
sous forme gazeuse au contact de la face externe des électrodes : la dissolution se fait
directement à ce niveau, en réduisant au minimum la longueur de diffusion des gaz
dissous.
ï° LâĂ©lectrolyte est intĂ©gralement retenu dans une structure poreuse fortement hydrophile,
réduite à la membrane séparatrice sur laquelle sont plaquées les deux électrodes
poreuses (avec le catalyseur).
Fibres conductrices
hydrophobes
H2 Poreux O2 (air)
Hydrophile
e- e- H+ e-
- +
i O2 i
H2
H2O H
vapeur
Electrode - Electrode +
Air + eau
Catalyseur
Membrane polymĂšre
séparatrice/électrolyte
2-66
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-67
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Puissance massique 60 Ă 200 5 Ă 1000 6 Ă 2000 100 Ă 10000 100 Ă 800 500 Ă
[W Kg-1] 2000
Rendement 65 Ă 85 85 Ă 95 85 Ă 95 80 Ă 100 55 Ă 66 20 Ă 35
énergétique [%]
notamment, est largement tributaire des moyens de stockage utilisables (haute pression,
cryogénique, absorption/adsorption). Hormis ce cas particulier, un net avantage apparaßt pour
le lithium-ion, talonnĂ© par le NiMH. Le tableau peut ĂȘtre complĂ©tĂ© par le diagramme Ă©nergie
puissance de la figure 2.31 qui illustre le compromis entre poids et performances, pour les
batteries uniquement.
2-69
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Parmi les systÚmes électrochimiques cités, on retrouve cette fois le bon positionnement des
batteries au plomb du point de vue du coût. On retrouve aussi les excellentes performances des
super-capacitĂ©s en termes de puissance. Ce diagramme attire lâattention sur lâintĂ©rĂȘt potentiel
des systĂšmes Ă Flux Redox, que nous avons citĂ©s sans dĂ©velopper (peu dâexemples actuels de
réalisation pratique).
Concernant les exemples dâapplication, la technologie plomb-acide avec sa fiabilitĂ© Ă©prouvĂ©e
et un coĂ»t faible reste la plus utilisĂ©e dans de nombreux domaines dâapplications, comme le
montrent les chiffres de lâannĂ©e 2006 avec 191 343 tonnes de batterie au plomb vendues contre
4 tonnes de Li-ion pour le secteur de lâautomobile [23]. Le dĂ©veloppement des Ă©nergies
renouvelables Ă grandes Ă©chelle avec les batteries au plomb est aussi aujourdâhui
économiquement envisageable [24]. Le projet Micro Injecteur Connecté au Réseau pour
Optimiser par le Stockage, la Courbe de Production Electrique (Microscope) avec 30 MW est
prĂ©vu en Martinique et reprĂ©sente 10% de la capacitĂ© de production installĂ©e sur lâile.
Un autre projet nommĂ© Quali-Val EnR qui consiste Ă mieux valoriser lâĂ©lectricitĂ© produite Ă
partir de modules photovoltaĂŻques en passant par lâintĂ©gration et lâoptimisation du stockage est
aussi développé.
2-70
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Enfin au Japon, un projet Ă lâĂ©chelle rĂ©elle avec 553 maisons dâun quartier Ă©quipĂ©es de PV et
de batteries au plomb teste la compatibilité des onduleurs entre eux et leur impact sur le réseau
et la gestion de lâĂźlotage.
Notons cependant que la situation du marché est en évolution rapide, concernant par exemple
les batteries Lithium-ion, comme illustré figure 2.33. Une analyse plus complÚte des évolutions
récentes est faite ci-dessous au paragraphe 2.5.4.2.
Objectivement, le bilan comparé des performances purement techniques des différents types
de batteries paraßt clairement en défaveur de la batterie au Plomb en particulier vis-à -vis de la
batterie Lithium. Si lâon se penche, conformĂ©ment Ă la philosophie affichĂ©e pour ce chapitre,
sur les justifications technologiques de ces différences, on trouverait volontiers des arguments
dans le mĂȘme sens, qui mĂ©ritent un examen plus approfondi point par point.
ï° La masse atomique du Plomb est la source incontournable des mauvaises performances
en densitĂ© massique dâĂ©nergie et de puissance, avec au contraire un avantage quasi
automatique pour le Lithium.
2-71
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
tensions voisines de 4 V (le solvant nâest pas Ă lâabri dâune dĂ©gradation Ă pleine charge,
au prix du risque dâĂ©manations toxiques ou dâexplosion en cas dâaccident).
ï° Tous les dispositifs ont comme point commun lâutilisation dâune structure poreuse des
Ă©lectrodes, permettant dâaugmenter fortement la surface active dâinterface. La stabilitĂ©
de cette structure lors des cycles de charge et de décharge est un élément essentiel de
longévité. Pour les batteries NiMH ou Lithium-ion (et les super-capacités), cette
structure est invariante dans le processus, les ions venant sâinsĂ©rer ou se dĂ©s-insĂ©rer sans
la modifier. Pour la batterie au plomb on a, Ă chaque cycle, un processus complexe de
dissolution/recristallisation : ce nâest que par la maĂźtrise acquise par des annĂ©es
dâexpĂ©rience et les essais de multiples additifs (voir Ch3) que des performances
satisfaisantes en cyclabilitĂ© ont pu ĂȘtre obtenues. Notons prĂ©cisĂ©ment que le
renoncement provisoire23 Ă lâanode lithium mĂ©tal (qui permet dâatteindre avec les piles
Lithium des densitĂ©s dâĂ©nergies bien supĂ©rieures) Ă©tait liĂ© Ă une reconstruction
anarchique de la surface du mĂ©tal de lâanode lors de la charge.
ï° Une spĂ©cificitĂ© de lâaccumulateur au Plomb est que lâĂ©lectrolyte participe aux rĂ©actions
aux deux électrodes et se trouve ainsi consommé lors de la décharge : pour les deux
autres types dâaccumulateurs citĂ©s (et les super-capacitĂ©s), il ne sert que dâintermĂ©diaire
pour le transport des ions. Dans ces derniers cas, lâespace inter-Ă©lectrode est rĂ©duit au
minimum (quelques dixiĂšmes de millimĂštre) ; les ions transitent par conduction et la
rĂ©sistance correspondante est rĂ©duite au minimum. Pour lâaccumulateur au Plomb, il
faut un volume dâĂ©lectrolyte compatible avec la capacitĂ© surfacique des plaques,
conduisant à un espace inter-électrode de 8 à 10 mm et à une résistance ohmique accrue.
Dâautre par les ions HSO4- transitent par diffusion (voir Ch3 et Ch4) ce qui induit une
rĂ©ponse impulsionnelle trĂšs lente, responsable dâune forte perte de capacitĂ© utile en
fonction du courant.
Notons que la famille Redox-Flow souffre de ce mĂȘme type de limitation : il faut un
espace inter-Ă©lectrode suffisant pour assurer la circulation de lâĂ©lectrolyte qui vĂ©hicule
le « combustible » électrochimique. La pile à combustible à membrane échangeuse de
proton Ă©chappe Ă cette fatalitĂ© grĂące Ă sa structure originale dâapport des gaz Ă travers
les Ă©lectrodes poreuses, permettant ici Ă nouveau de rĂ©duire lâespace inter-Ă©lectrode Ă la
membrane électrolyte polymÚre de quelques dixiÚmes de millimÚtres. On obtient ainsi
une faible résistance ohmique et une forte puissance massique.
ï° Comme on lâa rappelĂ© ci-dessus, la batterie au Plomb empiĂšte largement dans son
fonctionnement sur les zones mĂ©tastables de lâĂ©quilibre de lâeau. Ceci entraine une
sensibilitĂ© au phĂ©nomĂšne dâhydrolyse, en particulier pendant la charge et surtout en fin
de charge. Ce phĂ©nomĂšne est aggravĂ© par lâimpĂ©dance de diffusion citĂ©e plus haut et
conduit Ă une forte limitation de la vitesse de charge. Les problĂšmes dâhydrolyse sont
fortement réduits dans la structure à électrolyte immobilisé et partiellement asséché.
Cette structure favorise la diffusion des gaz dâhydrolyse et leur recombinaison sur
lâautre Ă©lectrode. Les avantages et inconvĂ©nients seront discutĂ©s au Ch3.
23
Voir discussion concernant sur ce point au paragraphe 2.2.3.1
2-72
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
conséquences néfastes, en particulier une sulfatation plus forte du bas des plaques.
Notons cependant que le phĂ©nomĂšne est pratiquement supprimĂ© dans les batteries Ă
électrolyte immobilisé
Concernant lâaspect environnemental, il suffit de bien assimiler que le Plomb est certes
dangereux, mais au mĂȘme titre que de nombreuses autres substances chimiques. Lâostracisme
dont il a brusquement fait lâobjet a au moins eu lâavantage dâĂ©viter quâil soit jetĂ© de façon
anarchique dans la nature : le Plomb est lâune des filiĂšres qui marche le mieux en matiĂšre de
recyclage.
Du cĂŽtĂ© des professionnels avisĂ©s, la batterie au plomb bĂ©nĂ©ficie dâune image de robustesse et
de fiabilitĂ© hĂ©ritĂ©e dâannĂ©es de bons et loyaux services. Le point fort dans ce domaine est celui
des batteries de dĂ©marrage de voiture, avec lâexpĂ©rience dâutilisation sans mĂ©nagement dans
des conditions parfois extrĂȘmes.
Un autre point fort est celui des batteries stationnaires, oĂč le poids joue un rĂŽle relativement
secondaire. Un bon exemple est celui des batteries de secours ou de maintien, pour lequel des
durĂ©es de vie dâune vingtaine dâannĂ©es est monnaie courante [25]. Lâautre exemple, autour
duquel est centré ce travail, est celui des batteries relais pour les énergies renouvelables. Les
batteries au Plomb ont longtemps été utilisées de façon quasi-exclusive dans les installations
photovoltaĂŻque en site isolĂ©, avec un bilan plus quâhonorable. Le cahier des charges pour le
lissage de production des installations connectées au réseau est quelque peu différent, mais la
batterie au plomb reste trÚs bien positionnée.
Outre la démonstration par une longue expérience de la robustesse, le principal atout de la
batterie au Plomb, qui ressort des bilans comparatifs de la fin de chapitre (tableau 2.1 et figure
2.32), est le coût trÚs compétitif.
Pour les systÚmes de stockage électrochimiques, les deux gros enjeux des années à venir sont
la voiture électrique et le stockage relais pour les énergies renouvelables. Pour les deux, la
question du coĂ»t est dĂ©terminante et fera lâobjet dâĂąpres batailles compte tenu de lâimportance
énorme des marchés concernés. La technologie lithium, plus récente, développe une politique
agressive pour gagner des parts et bĂ©nĂ©ficier de lâeffet dâĂ©chelle de la production. Lâimage de
« ressource rare » qui lui Ă©tait associĂ©e a volĂ© en Ă©clats suite Ă la dĂ©couverte dâimportants
gisements en Amérique du Sud : les quantités de Lithium et de Plomb sur le globe sont en fait
équivalentes. Les possibilités de recyclage se révÚlent également comparables. De ce fait, le
coût des batteries lithium a été divisé par deux en dix ans [26]
ï° Le marchĂ© des voitures Ă©lectriques paraĂźt acquis aux batteries lithium (ou technologie
concurrente) pour des raisons de poids, par rapport Ă la batterie plomb, mĂȘme sâil reste
des progrÚs importants à faire (en coût et poids, donc autonomie à poids donné)
ï° Pour le marchĂ© du stockage stationnaire en lien avec les Ă©nergies renouvelables, les
tenants de la batterie lithium mĂšnent une politique trĂšs volontariste pour essayer de
2-73
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-74
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
Bibliographie du chapitre 2
2-75
Chapitre 2 â Positionnement de lâaccumulateur au plomb
2-76
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-1
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-2
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Au-delà du principe de base inchangé depuis Planté, la batterie au plomb reste un champ
de recherche et dâinnovation technologique aussi actif et porteur que celui des nombreux
couples Ă©lectrochimiques concurrents qui ont pu ĂȘtre testĂ©s. La meilleure maĂźtrise des processus
internes et des procĂ©dĂ©s de fabrication a permis dâamĂ©liorer la longĂ©vitĂ©, la souplesse
dâutilisation et les performances. Un atout dĂ©cisif restant souvent le faible coĂ»t, la variĂ©tĂ© des
choix technologiques possibles permet dâadapter lâaccumulateur au plomb pour ĂȘtre
concurrentiel une large gamme dâapplications possibles.
La cellule de base dâune batterie plomb-acide classique est composĂ©e dâune alternance
de deux types électrodes (positive et négative), poreuses, connectées respectivement en
parallÚle sur deux,séparées par un électrolyte liquide. Elle est ainsi composée par les éléments
suivants :
Bac / couvercle
Connecteurs/terminaux
Grille
Séparateur
3-3
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
⹠Plaques, positives et négatives : les plaques des deux types ont une structure poreuse
permettant dâaugmenter la surface de contact avec lâĂ©lectrolyte. Elles sont faites
chacune Ă partir dâune grille support recouverte de matiĂšre active. La grille doit
assurer la rigidité en rajoutant le minimum de poids et de volume par rapport à la
matiĂšre active.
âą Bac et couvercle : les plaques, les sĂ©parateurs et lâĂ©lectrolyte sont placĂ©s dans un
bac qui est fermĂ© par un couvercle. Le bac et le couvercle sont conçus de façon Ă
prĂ©venir toute fuite dâacide (mise en place dâun dispositif pour Ă©vacuer le gaz). Dans
la plupart des cas, cette cellule est fabriquée en matiÚre plastique. Le polypropylÚne
est couramment utilisé grùce à ses caractéristiques mécaniques et non conductrices.
âą Connecteurs et terminaux : les deux connecteurs assurent la liaison entre les plaques
respectivement positives et négatives qui constituent la batterie. Le matériau choisi
est généralement du plomb ou un alliage cuivre-plomb, qui permet de limiter la
chute de tension grùce à sa faible résistivité électrique. Les terminaux sont les bornes
positive ou négative utilisées pour connecter la batterie à la charge. Entre le
couvercle et les terminaux, il y a un joint dâĂ©tanchĂ©itĂ© pour Ă©viter la fuite
dâĂ©lectrolyte.
3-4
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
critique dans la batterie. Pour leur assurer un fonctionnement optimal, on utilise en général une
configuration avec n plaques positives et n+1 plaques négatives : ce sont donc des deux cÎtés
des faces nĂ©gatives qui sont en extrĂ©mitĂ©. Dans la mesure oĂč elles sont moins actives, ces faces
extrĂȘmes peuvent ĂȘtre moins chargĂ©es en matiĂšre active [2]
Notons que dans une modélisation précise du fonctionnement, on doit prendre en
compte de façon spĂ©cifique les plaques extrĂȘmes et les Ă©changes dâĂ©lectrolyte (diffusion et
convection) entre lâespace inter-Ă©lectrodes et le volume restant (Ă©lectrolyte « dĂ©portĂ© » : voir
chapitre 4).
Mode de fabrication
Le mode de fabrication de la matiÚre active des plaques est commun aux deux polarités :
câest lâĂ©tape finale de « formation » Ă©lectrolytique qui va diffĂ©rencier plaques positives et
plaques nĂ©gatives. Ce protocole trĂšs sophistiquĂ© capitalise des annĂ©es dâexpĂ©rimentation et de
recherche. Il permet dâobtenir des Ă©lectrodes ayant Ă la foi la lĂ©gĂšretĂ© et une bonne tenue
mécanique. Elles sont le plus possible réduites à la matiÚre active, mise sous une forme poreuse
avec une grande surface spécifique.
âą Les grilles sont garnies dâune pĂąte, mĂ©lange de plomb mĂ©tallique et dâoxydes de
plomb convenablement broyĂ©s, dâeau et de lâacide sulfurique selon des proportions
données [3], ainsi que des fibres de polypropylÚne destinées à renforcer la structure
finale.
grille. Les plaques, au terme de cette opération ne sont pas différenciées. La matiÚre
supportée par la grille est alors composée approximativement de 85% de PbO, 10%
de PbSO4 et de 5% de Pb.
3-6
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
positives et négatives. On obtient pour chaque face une capacité de 0.125 Ah/cm2. On peut
faire le lien entre cette densité surfacique et la densité de courant pour un régime de décharge
donné. On prendra comme exemple la décharge à I1 (courant de décharge qui épuiserait la
charge Ă pleine capacitĂ© en une heure), rĂ©gime typique dâune dĂ©charge rapide pour la batterie
au plomb. Dans ces conditions, la matiÚre active serait déchargée en une heure avec une densité
de courant elle-mĂȘme Ă©gale Ă 0.125 A/cm2. En rĂ©alitĂ© dans cet exemple, la capacitĂ© est fixĂ©e Ă
40 Ah par la quantitĂ© dâĂ©lectrolyte prĂ©sent entre les plaques. Le taux dâutilisation de la matiĂšre
active est seulement dâenviron 50%. Un taux comparable est citĂ© dans [5], permettant de garder
une conductivité suffisante de la matiÚre active pour la batterie déchargée.
Variantes
Technologiques
Electrolyte libre
Plaques Positives Tenue mécanique
Plaques Planes
VRLA AGM Classiques
VRLA GEL Plaques Planes
En Métal Déployé
Plaques Spirales
3-7
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-8
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Dans les batteries traditionnelles, lâĂ©lectrolyte est liquide et peut circuler entre les
plaques. Aux environs des annĂ©es 90, les batteries Ă Ă©lectrolyte immobilisĂ© ont commencĂ© Ă
ĂȘtre introduites et Ă se dĂ©velopper trĂšs rapidement du fait dâun certain nombre dâavantages
pratiques. Outre les intĂ©rĂȘts Ă©vidents dâune batterie Ă©tanche, pouvant Ă©ventuellement
fonctionner dans toutes les positions, nous avons résumé sous forme de tableau les différences
de comportement sous un certain nombre dâaspects, qui seront briĂšvement explicitĂ© ci-dessous.
La plupart seront repris au paragraphe 3.2, qui fait le point des directions actuelles de recherche
visant à améliorer les performances.
3-9
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-10
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Le gros inconvĂ©nient de la stratification est que lâon obtient une rĂ©action de sulfatation
plus rapide dans les zones Ă forte concentration, donc vers le bas des plaques, ce qui constitue
une cause de défaillance importante.
De façon assez Ă©vidente le problĂšme de stratification, créé par les courants dâĂ©lectrolyte
enrichi ou appauvri en acide lors des opérations de charge ou décharge, disparaßt pour les
batteries Ă Ă©lectrolyte immobilisĂ© : disparition totale pour lâĂ©lectrolyte gĂ©lifiĂ©, quasi-totale pour
la structure AGM (voir discussion plus détaillée en 3.1.2.5).
3-11
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Les plaques positives et négatives sont séparées par des cloisons dont le premier rÎle est
de fixer la distance inter-électrodes et de contribuer au maintien mécanique des plaques, tout
en préservant la libre circulation des ions par leur structure poreuse.
Comme on lâa dĂ©jĂ indiquĂ©, la distance inter-Ă©lectrode fixe, pour une concentration
donnĂ©e en acide, le volume dâacide et donc la capacitĂ© de lâĂ©lectrolyte par unitĂ© de surface. On
peut reprendre des valeurs typiques données dans [4] pour une batterie de démarrage ouverte,
qui figurent dans le tableau 3.1. Avec une Ă©paisseur de plaque de lâordre de 1.6mm, on atteint
une densitĂ© dâĂ©nergie de la matiĂšre active de lâordre de 0.125 Ah/cm2. Avec une capacitĂ©
volumique de lâĂ©lectrolyte1 de 0.134Ah/cm3, il faudrait donc une distance d = 0.125/0.134 =
0.93 cm entre plaques pour assurer la capacité équivalente en électrolyte.
En réalité, comme souligné dans la thÚse citée, on ne peut pas transformer intégralement
la matiĂšre active en PbSO4, isolant : il faut conserver suffisamment de matiĂšre conductrice pour
assurer la continuitĂ© Ă©lectrique de la phase solide. Dâautre part une distance de 1 cm conduirait
Ă une chute ohmique trop importante et Ă de mauvaises performances dynamiques du fait des
temps de diffusion. Dans notre exemple, avec le choix dâune distance inter Ă©lectrodes de 0.5
cm, la capacitĂ© se trouve limitĂ©e Ă 40 Ah par lâĂ©lectrolyte. La matiĂšre active est ainsi limitĂ©e au
départ à 50% de sa capacité. Le travail effectué dans la thÚse citée, avec de gros moyens (test
de longue durée et essais destructifs sur batteries), permet de voir comment cette réserve initiale
de capacité permet une évolution sur la durée de vie de la batterie sans perte notable de
performance, malgré une sulfatation irréversible progressive des plaques.
Outre ce paramĂštre dâespacement des plaques, nous allons voir sĂ©parĂ©ment pour les
batteries ouvertes et les batteries étanches quelques éléments directeurs dans la conception des
séparateurs.
Outre la fonction de maintien des plaques, le séparateur doit préserver les possibilités de
convection (en prioritĂ© verticale) de lâĂ©lectrolyte ou des bulles de gaz. On peut utiliser un rĂ©seau
assez lùche de fibres, ou une structure poreuse grossiÚre, ou un matériau microporeux rainuré
verticalement. Parmi les séparateurs rainurés, on peut citer les séparateurs microporeux rainurés
dits « universels » et les séparateurs microporeux rainurés avec fermeture [9], qui peuvent
limiter lâĂ©tablissement de stratification de lâĂ©lectrolyte. Les rainures verticales favorisent la
convection verticale par gazage.
1
Le décharge de deux Faradays (2x96500 Coulomb, soit2x 96500/3600= 53.6 Ah) correspond à la
consommation de deux moles de H2SO4 (une sur chaque Ă©lectrode), soit 400 cm3 dâĂ©lectrolyte Ă 5 moles par
litre, ce qui correspond bien Ă 0.134 Ah/cm3
3-12
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Rainures
Fermeture
a) b)
Parmi les profils proposĂ©s pour sâadapter Ă des besoins spĂ©cifiques, on peut citer des rainures
en spirale, ou diagonales [9].
a) b) c)
Dans la deuxiĂšme catĂ©gorie, lâĂ©lectrolyte est maintenu prisonnier dans un matelas dense
de fibres de verre, qui doit avoir des propriĂ©tĂ©s fortement hydrophiles. Ici aussi, câest
lâassĂšchement du support (Ă environ 95% dâhumiditĂ©) qui permet lâapparition dâune phase
gazeuse. Le dispositif garde une faible tendance Ă la stratification de concentration en acide. Il
possĂšde un autre type de stratification verticale, le taux dâhumiditĂ© tendant Ă augmenter vers le
bas des plaques, entraßnant une dégradation du fonctionnement [10]. Pour remédier à ces effets
résiduels de stratification, des essais ont été faits avec une disposition horizontale des plaques
(disposition en « pancake » [2]).
3-13
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Un certain nombre de composants sont ajoutés aux matériaux de base pour améliorer
les performances. On peut distinguer :
- Les alliages utilisés pour améliorer les qualités électriques et mécaniques des grilles
(mais qui agissent aussi sur les rĂ©actions de corrosion et dâhydrolyse)
- Les additifs, prĂ©sents Ă lâĂ©tat dâimpuretĂ©s ou ajoutĂ©s en petites quantitĂ©s, qui ont une
forte influence sur les rĂ©actions parasites dâhydrolyse ou de corrosion
- Les matériaux expandeurs ajoutés à la matiÚre active pour améliorer les qualités
électriques et mécaniques du matériau poreux et son comportement lors des cyclages
successifs.
Les alliages
Dans la batterie, la grille permet à la fois de maintenir mécaniquement la matiÚre active
et de collecter les Ă©lectrons. En raison du milieu acide oĂč elle se trouve, la grille doit prĂ©senter
une bonne tenue Ă la corrosion qui est lâune des causes les plus frĂ©quentes susceptible de limiter
la durée de vie de la batterie, une bonne conductivité électrique et une importante surtension de
dĂ©gagement dâhydrogĂšne et dâoxygĂšne afin de limiter la consommation de lâĂ©lectrolyte. Le
mĂ©tal le plus rĂ©sistant aux conditions corrosives de lâĂ©lectrolyte est le plomb pur mais il prĂ©sente
des lacunes du point de vue de tenue mĂ©canique car il est trĂšs mou. Afin dâamĂ©liorer sa rigiditĂ©
et sa rĂ©sistance Ă la corrosion, le plomb est utilisĂ© sous forme dâalliages dans la composition de
la grille [11][12][13]. On peut retenir quatre classes principales dâalliages : plomb-antimoine,
plomb-antimoine-calcium, plomb-calcium-étain et récemment le plomb-carbone.
Les alliages Ă base dâantimoine et calcium sont connus pour donner au plomb une tenue
mĂ©canique suffisante pour permettre les manipulations en fabrication de lâaccumulateur mais
aussi pour les opĂ©rations de transport et dâinstallation.
Lâantimoine a Ă©tĂ© longtemps utilisĂ© de façon systĂ©matique Ă des taux Ă©levĂ©s ; outre la
tenue mĂ©canique, son gros intĂ©rĂȘt est de protĂ©ger efficacement la grille positive de la corrosion.
Son usage a dĂ» ĂȘtre fortement rĂ©duit du fait de sa toxicitĂ©, mais surtout du fait quâil accĂ©lĂšre
trĂšs fortement la rĂ©action dâĂ©mission dâhydrogĂšne. Les anciennes batteries Ă©taient de ce fait
pénalisées par une autodécharge rapide, associée à une sulfatation des plaques négatives.
Aujourdâhui, lorsquâil est employĂ©, câest en faible proportion (« low antimony batteries »)
permettant dâobtenir des taux dâautodĂ©charge acceptables pour les batteries ouvertes en gardant
ses avantages concernant la protection de la grille positive. Le dĂ©gagement dâhydrogĂšne reste
cependant incompatible avec les batteries Ă©tanches. Le bĂ©nĂ©fice dâune structure di-symĂ©trique
avec antimoine cĂŽtĂ© positif et calcium cĂŽtĂ© nĂ©gatif nâest que provisoire, car la corrosion des
collecteurs positifs, autorise Ă la longue la migration de lâantimoine jusquâĂ lâinterface
rĂ©actionnelle des Ă©lectrodes nĂ©gatives et lâactivation de lâĂ©mission dâhydrogĂšne.
Lâalliage avec le calcium apparaĂźt ainsi incontournable pour les batteries Ă©tanches.
Cependant, Ă cĂŽtĂ© des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques satisfaisantes, lors du processus dâoxydation, il se
crĂ©e par corrosion une couche de passivation(oxydes de plomb, en majoritĂ© PbO) Ă lâinterface
collecteur/matiÚre active positive dégradant significativement les propriétés de la batterie [14].
DâaprĂšs les travaux [13], [15], le rajout dâĂ©tain permet dâamĂ©liorer les caractĂ©ristique physico-
3-14
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Les additifs
Notons que dâautres Ă©lĂ©ments appelĂ©s additifs peuvent ĂȘtre ainsi ajoutĂ©s Ă ces alliages
selon la nécessité [43]. Ajoutés en général en petite quantité, ils ciblent plus les propriétés
Ă©lectrochimiques : corrosion et Ă©mission de gaz dâhydrolyse. Ils ont en un fait un effet couplĂ©
avec les composants de lâalliage proprement dit. Lâapproche est diffĂ©rente selon le type de
batterie.
Pour les batteries ouvertes classiques, lâusage courant est de garder un faible taux
dâantimoine qui fait que les Ă©missions de gaz ne peuvent descendre Ă une valeur trĂšs faible. Il
nây a pas de ce fait dâexigence de raffinage sĂ©vĂšre du plomb. Il peut y avoir des effets croisĂ©s
entre additifs et composants de lâalliage. DâaprĂšs [4] on peut faire un bilan qualitatif des effets
dâadditifs les plus courants (tableau 3.3). On peut trouver dans [7] des exemples type de
composition standard de matiĂšre active pour batteries ouvertes.
Diminue le dégagement Augmente le dégagement
Emission oxygĂšne
Etain Argent, Arsenic
(Ălectrode positive)
Emission hydrogĂšne
Etain, Bismuth Antimoine, Arsenic, Nickel
(Ălectrode nĂ©gative)
Pour les batteries Ă©tanches, les exigences en matiĂšre dâĂ©mission de gaz sont trĂšs
strictes : lâantimoine est proscrit et on utilise pour les grilles lâalliage au calcium (ou du plomb
pur). Dâune façon qualitative gĂ©nĂ©rale, la prĂ©sence dâimpuretĂ©s provoque une augmentation
dâĂ©mission par rapport au plomb pur. Certains composants sont de vĂ©ritables « poisons »
(antimoine) alors que dâautres ont un effet acceptable (comme le calcium). Il y a aussi des effets
croisĂ©s bĂ©nĂ©fiques : certains additifs utilisĂ©s seuls nâont pas dâeffet notable, mais ont
indirectement une action en rĂ©duisant lâeffet des Ă©lĂ©ments nĂ©fastes. Une analyse dĂ©taillĂ©e est
dâautant plus nĂ©cessaire que lâassĂšchement de lâĂ©lectrolyte liĂ© Ă lâhydrolyse apparait comme la
premiÚre cause spécifique de défaillance des batteries étanches.
On peut citer comme référence une étude approfondie [7], qui analyse les effets croisés
de 17 Ă©lĂ©ments importants de façon Ă dĂ©terminer les pourcentages maximaux dâĂ©lĂ©ments
nuisibles compatibles avec un cahier des charges assurant une durée de vie acceptable pour les
batteries étanches. Cette base de données est rendue encore plus nécessaire que la part
importante du recyclage amÚne à travailler avec des alliages de départ trÚs variés. Parmi les
éléments « nuisibles » on retrouve Ni, Sb, As, Ag mais aussi Co, Cr, Fe, Mn, Se, Te. Parmi les
éléments « favorables », on retrouve Sn, Bi mais aussi Ge, Sn, Cd.
Les expandeurs
3-15
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
En fonction de lâapplication visĂ©e, la gĂ©omĂ©trie des plaques peut ĂȘtre diffĂ©rente. Par
exemple, pour les plaques positives, trois possibilités sont utilisées classiquement :
3-16
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Languette
Matériau actif
Séparateur microporeux
Semelle
⹠Les plaques « Planté » : les plaques plantées entiÚrement en plomb sont striées afin
dâaugmenter la surface dâĂ©change avec lâĂ©lectrolyte. La matiĂšre active est obtenue
en surface de la plaque. Ce type de plaque présente un coût relativement élevé avec
une faible Ă©nergie massique, dâoĂč leur rare utilisation.
⹠Les plaques planes : les plaques planes sont constituées par une grille en alliage de
plomb qui assure la tenue mécanique de la plaque et la collecte du courant sur
laquelle est déposée la matiÚre active. Ce type de grille de moindre épaisseur que la
plaque tubulaire permet dâaccroĂźtre le nombre de plaques pour une mĂȘme capacitĂ©
mais la surface dâĂ©change est augmentĂ©e et la rĂ©sistance interne diminuĂ©e.
Contrairement aux plaques tubulaires, la structure métallographique du plomb est
moins fine et est obtenue par coulée.
Languette
Matériau actif
Séparateur microporeux
Semelle
âą Les plaques tubulaires : les plaques tubulaires se composent dâune sĂ©rie de tubes.
Chaque tube comporte axialement une tige en alliage de plomb, dite « épinée ». Les
Ă©pines sont enfilĂ©es dans une gaine tubulaire textile qui reçoit, dans lâespace libre
entre lâĂ©pine et la gaine, la matiĂšre active. Ce type de plaque privilĂ©gie la durĂ©e de
vie en raison de la structure métallographique trÚs fine du plomb qui est injecté sous
pression.
3-17
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Languette
Epine de plomb
Matériau actif
Séparateur microporeux
Semelle
Support
Séparateur microporeux
Matériau actif
Support
3-18
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Batteries ouvertes
Lâassociation des technologies des diffĂ©rents constituants donne une grande souplesse
permettant dâobtenir le meilleur compromis entre les critĂšres de qualitĂ© pour chaque application
de la batterie au Pb-Acide [6].
Les batteries ouvertes (Tableau 3.4) avec les plaques planes ou Plantées sont utilisées
pour les applications de démarrage automobile. Leurs avantages sont basés sur la
disponibilitédes matériaux et leur faible prix. Mais, elles sont aussi utilisées pour les
applications stationnaires et de traction. Dans ces deux derniers cas, ces types de batteries sont
limités en durée de vie et elles sont le siÚge des phénomÚnes de corrosion. La technologie plaque
tubulaire offre une bonne durĂ©e de vie en maintien de charge et permet dâaccĂ©der Ă une dĂ©charge
profonde.
Elle est donc utilisée pour les applications stationnaires, notamment pour le stockage
des Ă©nergies solaires. Leurs principaux inconvĂ©nients sont les phĂ©nomĂšnes dâautodĂ©charge et
de stratification.
3-19
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
bonne durée de vie est trÚs utilisée pour les applications de transport. On les retrouve notamment
dans les véhicules hybrides, mais leur coût reste aussi élevé.
Batteries VRLA
Plaques Positives Planes
Plaques négatives planes Plomb-Calcium-
Séparateur :Mat fibres verre Etain
VRLA-GEL
Plaques Positives Tubulaires
Plomb-Calcium-
Plaques négatives planes
Carbone
Séparateur tout type
3-20
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-21
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Une bonne prĂ©sentation est faite dans [5]. Les auteurs citĂ©s sâentendent pour distinguer
microstructure, échelle à laquelle se déroulent la réaction électrochimique et macrostructure,
dĂ©terminante pour les mĂ©canismes de conduction : ionique dans lâĂ©lectrolyte, Ă©lectronique dans
la phase solide. La transition dâĂ©chelle se situe dans une fourchette assez floue entre 0.1 et 1
micron. Le mĂ©canisme de dissolution / cristallisation associĂ© Ă la rĂ©action joue Ă lâĂ©chelle
microscopique, sans modification importante de la macrostructure. Il aide cependant à résorber
les contraintes liĂ©es par exemple Ă lâexpansion des zones de corrosion des grilles. ParallĂšlement,
une batterie partiellement déchargée est soumise également à un lent mécanisme purement
chimique de dissolution/cristallisation de PbSO4. Contrairement au processus électrochimique
qui régénÚre une structure microporeuse, le processus chimique conduit à un « lissage » du
matériau qui diminue la surface spécifique et augmente à la longue le risque de sulfatation
irrĂ©versible par la crĂ©ation dâilots compacts isolants.
Notons que les ions sulfates ne peuvent pas pénétrer dans les pores les plus fins. Il y a
localement diminution de concentration et diminution du pH, conduisant Ă la formation dâautres
variĂ©tĂ©s dâoxyde dans lâĂ©lectrode positive. Ceci intervient dans les mĂ©canismes de
transformation de la matiĂšre active (Ă©tape de formation dâhydroxyde de plomb) et de corrosion
de la grille (formation Ă©ventuelle dâune couche de PbO).
GRILLE
Point de
lâinterface
Continuité électrique
au sein de la Continuité électrique ELECTROLYTE
matiĂšre active au sein de LIBRE
lâĂ©lectrolyte
Figure 3.10 : ContinuitĂ© Ă©lectrique au sein dâune Ă©lectrode poreuse Ă
partir dâun point dâinterface
3-22
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
GRILLE
Point de
lâinterface
ELECTROLYTE
Pour une batterie chargĂ©e, on a une bonne conduction de la phase solide : câest au niveau
de lâĂ©lectrolyte que les chutes de tension rĂ©sistives seront prĂ©dominantes. On voit
immédiatement que le courant de décharge sera plus important vers la surface des plaques
(rĂ©sistance de lâĂ©lectrolyte plus faible). Cet effet sera accentuĂ© en fonction du courant et de la
consommation des ions sulfate, qui va occasionner une augmentation de la résistivité de
lâĂ©lectrolyte quand on sâĂ©loigne de la surface. Par contre, quand la sulfatation devient
importante, la résistivité électronique de la phase solide en surface va augmenter et le maximum
dâactivitĂ© va progresser vers lâintĂ©rieur.
Lors de la recharge, la dĂ©-sulfatation donne un apport immĂ©diat dâions qui va assurer
une bonne conductivitĂ© de lâĂ©lectrolyte. Câest la rĂ©sistivitĂ© de la phase solide qui va jouer un
rÎle prédominant sur la répartition du courant : la dé-sulfatation aura tendance à progresser de
lâintĂ©rieur vers lâextĂ©rieur.
3-23
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-24
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
la batterie par une recharge complÚte. Comme discuté par exemple dans [Dill], cette notion de
« charge complÚte » est toute théorique et va se trouver limitée en pratique par deux processus
concomitants.
- Aux deux Ă©lectrodes, le courant dâhydrolyse est fonction croissante de la tension,
elle-mĂȘme fonction croissante dâune part de la concentration, mais surtout de la
surtension dâactivation
- DĂšs que lâon approche Ă environ 20% de la pleine charge, la diminution de la
quantité de PbSO4 et de la surface active correspondante (voir modÚle empirique
dĂ©veloppĂ© en 4.1.4.3) entraine une divergence rapide de la surtension dâactivation.
Pour la batterie en fin de charge, il y a partage du courant total entre courant de charge
proprement dit et courant dâhydrolyse : du fait des effets conjoints des deux processus citĂ©s,
plus on sâapproche de la pleine charge, plus le partage va Ă©voluer vers un bĂ©nĂ©fice exclusif Ă
lâhydrolyse. Des tests effectuĂ©s par [Dill] sur des batteries en dĂ©but de vie semblent montrer
quâon nâapproche pas Ă moins de 10% de la charge totale thĂ©orique.
CĂŽtĂ© dĂ©charge, la dĂ©charge complĂšte thĂ©orique correspondrait Ă lâĂ©puisement de
lâĂ©lectrolyte (concentration nulle). Pour garder notamment une valeur raisonnable de la
conductivité, on ne peut guÚre descendre en dessous de 10% de la concentration maximale (une
valeur accidentelle trop basse peut entraĂźner une concentration Ă©levĂ©e dâions Pb++ avec risque
ultérieur de cristallisation de plomb dans les séparateurs). Dans ces conditions, on constate
[Dill] sur une batterie « jeune » un taux dâutilisation de la matiĂšre active qui ne dĂ©passe pas
50%. Ceci permet un « glissement » du taux dâutilisation quand la batterie vieillit, avec
apparition de sulfatation « dure » (25% résiduel à pleine charge) et conservation apparente de
la capacitĂ© (entre 25% de dĂ©part et 75% Ă lâĂ©tat dĂ©chargĂ©).
Mécanisme de réaction
Comme on lâa dĂ©jĂ indiquĂ©, lors de la dĂ©charge, lâoxydation du plomb se fait en deux
Ă©tapes. La rĂ©action dâoxydation proprement dite est une dissolution du plomb mĂ©tallique avec
ionisation en ion Pb++ :
Pb ï Pb++ + 2e- (3.1)
En prĂ©sence dâions22 SO4--, le plomb ionisĂ© se recristallise immĂ©diatement en PbSO4.
La réaction étant trÚs rapide on a en fait équilibre entre les formes cristallisée et dissoute du
sulfate de plomb, avec un trÚs faible produit de solubilité :
Pb++ + SO4-- â PbSO4 (3.2)
A la décharge on a donc dissolution des cristaux de plomb poreux et recristallisation de
PbSO4 soit par croissance des cristaux existants, soit Ă partir de nouveaux germes Ă la surface
du Plomb. Lors de la charge, câest le processus inverse avec dissolution de PbSO 4 et
2
A forte concentration dâacide on sait quâen rĂ©alitĂ© les ions sulfite HSO4 â ne sont que partiellement dissociĂ©s
selon la relation HSO4- âSO4 2- + H+
3-25
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Electrolyte
Pb2+
e-
Interface
« mécanique »
Cristal Pb Cristal PbSO4
Sans ĂȘtre spĂ©cifique pour ce type de batterie, les dĂ©faillances par sulfatation irrĂ©versible de la
plaque nĂ©gative ont particuliĂšrement retenu lâattention pour les batteries VRLA, du fait que lâon
nâa plus la possibilitĂ© dâĂ©galisation de sulfatation par gazage. Une perte de capacitĂ© de la plaque
nĂ©gative entraine quâelle va se trouver chargĂ©e au maximum avant la plaque positive, dâoĂč
Ă©mission dâhydrogĂšne, pour lequel le processus de recombinaison est inefficace, dâoĂč
assĂšchement de lâĂ©lectrolyte.
Parmi les travaux visant Ă rĂ©soudre ce problĂšme, on peut citer lâaddition de BaSO4, qui semble
constituer un semis de germes diffus pour une cristallisation de PbSO4 préservant la porosité
[17]. Une autre voie est lâaddition de carbone, sous forme de micro-granules de noir de carbone,
dont le rĂŽle principal serait de prĂ©server la conductivitĂ© en prĂ©sence dâun fort taux de sulfatation
3-26
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
[18]. Il est recommandé également de faire la recharge à fort courant, ou mieux, sous forme
dâimpulsions Ă forte intensitĂ©.
Remarque : Equilibrage éventuel des capacités de double couche
La prĂ©sence des capacitĂ©s de double couche peut ĂȘtre un Ă©lĂ©ment important dans les
performances de la batterie, en particulier en cas de cyclage rapide entre charge et décharge :
du fait de lâhystĂ©rĂ©sis liĂ©e Ă lâimpĂ©dance dâactivation de Butler-Volmer, une bonne partie du
micro-cyclage peut ĂȘtre supportĂ© par la super-capacitĂ© de double couche, sans solliciter la
matiĂšre active. Cette influence favorable est limitĂ©e par le fait que la capacitance de lâĂ©lectrode
nĂ©gative est beaucoup plus faible (environ dix fois) que celle de lâĂ©lectrode positive : lâĂ©lectrode
positive est protégée mais la matiÚre active négative subit à peu prÚs intégralement la contrainte
du cyclage.
Lâultra batterie [19] peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂ©ponse Ă ce dĂ©faut : lâĂ©lectrode nĂ©gative
est divisĂ©e en deux parties, dont lâune, en carbone poreux a simplement le rĂŽle dâune super
capacitĂ© en parallĂšle avec lâĂ©lectrode nĂ©gative.
Une alternative permettant une meilleure rĂ©partition du courant serait de modifier lâĂ©lectrode
nĂ©gative non par addition dâun petit pourcentage de carbone, mais en lâutilisant comme
constituant principal, privilégiant ainsi la fonction super-capacité, dimensionnée pour obtenir
une capacitance voisine de celle de lâĂ©lectrode positive, et en ajoutant la quantitĂ© suffisante de
Plomb pour atteindre la capacité nominale (Ah) de la batterie.
Les Ă©lectrodes positives ont pu ĂȘtre identifiĂ©es comme lâĂ©lĂ©ment fragile des batteries
[5]. Contrairement Ă lâĂ©lectrode nĂ©gative qui a tendance Ă se compacter, la porositĂ© de la matiĂšre
active positive a tendance à augmenter, au point de perdre sa cohésion mécanique et électrique.
Les points délicats sur lesquels se focalisent les recherches sont les phénomÚnes de
désagrégation de la matiÚre active et les problÚmes de corrosion de la grille (voir paragraphe
3.2.1.4).Les mécanismes électrochimiques sont plus complexes par la présence, à cÎté de la
rĂ©action dâoxydorĂ©duction, de plusieurs Ă©tapes intermĂ©diaires. De ce fait les composĂ©s formĂ©s
transitoirement (en particulier polymÚres hydratés ou colloïdes) sont présents en quantité
apprĂ©ciable et influent notablement sur les propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques et mĂ©caniques. Dâautre part,
les mĂ©canismes proposĂ©s sont diffĂ©rents lors de lâoxydation (charge) ou la rĂ©duction (dĂ©charge).
Les auteurs [20] considÚrent enfin que la diffusion des ions lourds (SO4--, HSO4-) est bloquée
au niveau des structures microporeuses les plus fines, et y trouvent notamment la justification
dâune alcalinisation de lâĂ©lectrolyte.
Mécanismes de réaction
3-27
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Il se forme ainsi en surface du cristal une couche de « gel » formé par ce polymÚre
hydratĂ©. Les chaĂźnes polymĂšres laissent circuler lâeau et ont une double conductivitĂ© ionique
(ions H+) et Ă©lectronique. Câest Ă lâinterface entre gel et Ă©lectrolyte que se produisent les
rĂ©actions dâoxydo-rĂ©duction, qui vont aboutir Ă la formation dâions Pb++. Comme Ă lâĂ©lectrode
nĂ©gative, les ions Pb++ en solution sont fournis par lâĂ©quilibre de dissolution des cristaux de
PbSO4 :
Pb++ + SO4-- â PbSO4 (3.4)
Le schĂ©ma imagĂ© de la rĂ©action est donnĂ© figure 3.13. Comme on lâa indiquĂ©, le
mĂ©canisme dâoxydo-rĂ©duction proposĂ© est diffĂ©rent pour la charge et la dĂ©charge, comme nous
allons le détailler.
e-
Interface
Cristal PbO2 « mécanique » Cristal PbSO4
Les électrons sont amenés par le dioxyde de plomb et les chaßnes polymÚres du gel. Les ions
H+ viennent de lâĂ©lectrolyte. En principe, lâhydroxyde solide Pb(OH)2 se dissous rapidement
en ions Pb++ selon la réaction :
Pb(OH)2 + 2H+ï Pb++ +2H2O (3.6)
Les ions Pb++ recristallisent en PbSO4 en prĂ©sence de lâacide sulfurique (rĂ©action (3.4) ci-
dessus).
3-28
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Mécanisme de charge
Lâoxydation se fait par transformation des ions Pb++ issus de la dissolution de PbSO4
en ions Pb4+. La réaction se fait à la surface du gel PbO(OH)2 qui draine les électrons produits :
Pb++ ï Pb4+ + 2 e- (3.7)
Les ions Pb vont sâhydrater pour sâintĂ©grer au gel, avec transitoirement la formation
4+
Conclusion
On a résumé dans le diagramme ci-dessous les étapes proposées pour la charge et la
dĂ©charge Ă lâĂ©lectrode positive.
Décharge Charge
3-29
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-30
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-31
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
massif Ă lâĂ©tat poreux « expansĂ© ». Le phĂ©nomĂšne Ă©tant trĂšs lent (voir nĂ©gligeable Ă lâĂ©lectrode
négative), il suffit de prévoir, sur la durée de vie de la batterie, un surdimensionnement initial
des grilles, et les dispositions en vue de lâaugmentation de volume des Ă©lectrodes. Une
réalisation exemplaire est celle de batteries de maintien de la compagnie General Electric,
planifiĂ©es sur une durĂ©e test initiale de 20 ans Ă partir dâun modĂšle de croissance de la matiĂšre
active, reprogrammées au bout de cette durée pour une durée de vie escomptée de 60 ans [2].
Corrosion Ă lâinterface grille / Ă©lectrode positive
LâĂ©volution globale se fait sur quatre couches superposĂ©es :
1) Grille en plomb,
2) Zone transitoire de corrosion formĂ©e dâun mĂ©lange dâoxydes de plomb bivalent PbII+,
3) Ălectrode en PbO2,
4) MatiÚre active poreuse (proportion variable PbO2, PbSO4 selon état de charge)
Cette évolution est représentée de façon qualitative figure 3.16 par la position des interfaces
(axe horizontal) en fonction du temps (axe vertical).
Distance Ă la grille
Attaque Expansion de
de la la MatiĂšre
grille Active
1 : Grille
1 2 : Zone de corrosion
3 : Electrode PbO2
2
4 : MatiĂšre active
3
Temps 4
Pb PbII+ PbO2
ï ï ï
PbII+ PbO2 MA
Les zones 1, 2, 3, prĂ©sentent une forte conductivitĂ© Ă©lectronique : elles sont au mĂȘme potentiel
électrique. Les électrodes étant ainsi « court-circuitées », les (importantes) différences entre
potentiels Ă©lectrochimiques se reportent sur lâĂ©lectrolyte infiltrĂ© dans les zones microporeuses
2 et 3. Elles sont en fort dĂ©sĂ©quilibre, dâoĂč Ă©volution des rĂ©actions et apparition de courants, Ă
3-32
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
la fois sous forme de boucle locale, mais aussi éventuellement3 sous forme de courant externe
entre la grille et lâĂ©lectrolyte libre, correspondant aux apports extĂ©rieurs dâions et dâĂ©lectrons
nĂ©cessaires Ă lâavancement. La forte rĂ©sistance des micro-canaux oĂč circulent les ions explique
la trÚs faible vitesse de ces réactions. Etant donnée la dimension de ces micro-canaux, les seules
circulations possibles sont celle de lâeau, des ions H+ (et des Ă©lectrons). En particulier, les ions
sulfate sont bloqués : comme oxydes bivalents de Plomb dans la zone 2 on ne trouve en principe
pas de PbSO4 (sauf rĂ©sidus de la pĂąte initiale), mais Ă©ventuellement lâhydroxyde Pb(OH)2 [5],
PbO, Pb3O4, 3BS (sulfate tribasique : 3PbO, PbSO4, H2O), 4BS (sulfate tétrabasique : 4PbO,
PbSO4).
Depuis des années, des études sont menées pour mesurer et comprendre les concepts du
processus de corrosion. Il en rĂ©sulte que selon le potentiel appliquĂ© Ă lâĂ©lectrode, les alliages
des grilles (cf. 3.1.2.3) et la qualité de la matiÚre active [5], la structure de la couche de corrosion
et sa vitesse de développement peuvent varier notablement. Les paramÚtres pratiques sensibles
sont :
âą La vitesse globale de la rĂ©action qui va conditionner lâĂ©paisseur restante de plomb
sur la grille au bout dâun temps donnĂ© et le risque de dĂ©faillance par rupture.
Lâaugmentation de volume risque Ă©galement de crĂ©er des contraintes au sein de la
matiÚre active et favoriser sa désagrégation
âą La composition de la couche dâinterface PbII+ et sa teneur en oxydes isolants ou
pulvérulents (en particulier PbO) qui induit un risque de défaillance lié à une
résistance de contact trop élevée ou une désagrégation de la grille.
Un dĂ©bat important concerne lâutilisation dâAntimoine, avec son remplacement Ă©ventuel
par un mĂ©lange calcium/Ă©tain. MalgrĂ© son influence nĂ©faste sur lâĂ©mission dâhydrogĂšne Ă
lâĂ©lectrode nĂ©gative, lâantimoine garde des partisans inconditionnels pour lâaspect corrosion,
dans la mesure oĂč il offre une protection inĂ©galĂ©e contre la formation dâune couche de corrosion
en PbO . Cet aspect est analysĂ© par exemple dans [24], ainsi que lâinfluence du courant de
charge dans la structure de cette couche.
Une caractĂ©ristique frĂ©quemment Ă©voquĂ©e et faisant lâobjet de nombreux travaux est la
variation du « courant de corrosion » en fonction de la tension de batterie. En fait, on ne peut
accĂ©der quâindirectement Ă ce courant, soit en essayant de le sĂ©parer des courants dâhydrolyse,
soit en le dĂ©duisant de bilan de rĂ©action et de conversion Faradique Ă partir dâanalyses
chimiques de la zone dâinterface. Les rĂ©sultats sont dĂ©licats Ă interprĂ©ter et les Ă©valuations
correspondantes imprĂ©cises, dâautant plus que lâĂ©volution prend un caractĂšre non stationnaire
dans la zone de surcharge. Une bonne revue bibliographique est faite dans [4]. Les auteurs
sâaccordent sur une variation globalement croissante, avec une allure exponentielle dans la zone
de surcharge, avec cependant un pic local au voisinage de la tension correspondant Ă la pleine
charge, suivi dâun minimum local pour une surtension dâune cinquantaine de millivolts [4]. Ces
considérations sont particuliÚrement critiques pour les batteries de secours, qui restent en
permanence au voisinage de la pleine charge.
3
LâidĂ©e que la corrosion doit se manifester nĂ©cessairement et exclusivement par un tel courant externe de
corrosion parait injustifiée, indépendamment des difficultés pour mettre en évidence un tel courant [4].
3-33
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
RÎle déterminant dans le choix de la concentration à pleine charge. Ces réactions sont dites
« secondaires » dans la mesure oĂč, en fonctionnement normal, elles ne reprĂ©sentent quâune
faible fraction du courant total de la batterie. Les courants dâhydrolyse augmentent avec la
concentration de lâĂ©lectrolyte, donc avec le niveau de charge et la tension de repos de la batterie.
Pour la mĂȘme raison ils sont plus Ă©levĂ©s pendant la charge (Ă cause de la surtension). Nous
avons insistĂ© au paragraphe prĂ©cĂ©dent sur lâimportance de charges complĂštes de la batterie,
avec surcharge, pendant lesquels on est automatiquement confronté, et en général limité en
performance, par le gazage. De fait, ce sont eux qui limitent la concentration admissible Ă pleine
charge (et donc la capacitĂ© volumique de lâĂ©lectrolyte).
ElĂ©ment central dans le dĂ©bat entre batterie Ă©tanche et batterie ouverte. Câest lâexistence de
mĂ©canismes de diffusion accĂ©lĂ©rĂ©s avec lâĂ©lectrolyte immobilisĂ© qui autorise le fonctionnement
Ă©tanche et amĂ©liore les performances en recharge. Ces mĂ©canismes se trouvent en mĂȘme temps
Ă lâorigine de nouvelles causes de dĂ©faillance possible :
âą AssĂšchement du support de lâĂ©lectrolyte suite Ă des gazages accidentels
âą Ăchauffement, voir emballement thermique du fait de la dissipation thermique associĂ©e
Ă la recombinaison
âą ImpossibilitĂ© dâĂ©galisation de sulfatation par gazage (hors Ă©chappement occasionnel de
la soupape)
Les problÚmes spécifiques associés aux batteries étanches ont remis en cause les modÚles de
fonctionnement et suscitĂ© un regain dâactivitĂ© pour affiner la comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes.
Dans les paragraphes suivants, on est ainsi conduit à faire une mise à jour sur les mécanismes
rĂ©actionnels associĂ©s aux rĂ©actions globales dâhydrolyse et leur couplage Ă©ventuel avec la
réaction principale de sulfatation.
- Au paragraphe 3.2.2.2, on fait un rappel sur le détail des mécanismes réactionnels
« normaux » habituellement admis.
- Au paragraphe 3.2.2.3, lâaccent a Ă©tĂ© mis sur le couplage mis assez rĂ©cemment en
Ă©vidence [25] entre Ă©mission dâhydrogĂšne et recombinaison dâoxygĂšne au niveau de
lâĂ©lectrode nĂ©gative. On verra au chapitre 4 comment ce mĂ©canisme sâintĂšgre dans
le modĂšle global dâhydrolyse (Ceci permettra notamment dâexpliquer pourquoi câest
le « cycle de lâoxygĂšne » qui joue le rĂŽle central, les auteurs admettant en gĂ©nĂ©ral
sans justification convaincante que la recombinaison de lâhydrogĂšne est
négligeable).
- Au paragraphe 3.2.2.4 nous citons quelques travaux récents portant sur le couplage
entre hydrolyse et réaction principale.
3-34
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Equation de recombinaison
Lâintroduction de ce processus de recombinaison directe est importante et va modifier de façon
significative le schéma dipolaire introduit au paragraphe 2.1.4.3. Les réactions correspondantes
sont exposées par [27]
A lâĂ©lectrode nĂ©gative, lâhydrogĂšne monoatomique formĂ© Ă lâĂ©tape intermĂ©diaire (3.9a) de
rĂ©duction des ions H+ et lâeau oxygĂ©nĂ©e H2O2 formĂ©e Ă lâĂ©tape intermĂ©diaire (3.12) de rĂ©duction
de lâoxygĂšne sont trĂšs rĂ©actifs et vont rĂ©agir directement selon la rĂ©action (purement chimique)
đ»2 đ2 + 2đ» â â 2đ»2 đ (3.14)
On considĂšrera que cette rĂ©action est totale, jusquâĂ Ă©puisement de lâun des rĂ©actants.
4
Pour mémoire la réaction (3.9b) est en concurrence avec la réaction :
đ» + + đ»â + đ â â đ»2đđđ đ đđąđ
3-35
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Le bilan des flux gazeux (nombre de molécules par seconde) peut se déduire du diagramme de
la figure 3.17. Le bilan des courants sera discutĂ© de mĂȘme au sous paragraphe suivant.
CÎté HydrogÚne :
âą On dĂ©signe par ïŠH le flux de couples de radicaux 2H* produit par la rĂ©action 3.9a. Il
correspond au flux potentiel de dihydrogÚne H2 qui serait émis si la totalité était
transformée selon la réaction 3.9b.
âą En rĂ©alitĂ© la part ï€ïŠï des couples 2H* est prĂ©levĂ© par la rĂ©action de recombinaison (3.14).
Il ne reste que le flux
ïŠâH = ïŠH - ï€ïŠ<ïŠH (3.15)
O2
2H* H2O2
ïŠH ïŠOR
(3.14)
2H* H2O2 H2O2
2H* 2H*+H2O2
ï€ïŠ ï€ïŠ
H2O
ïŠâH ïŠâOR
H2 2 H2O
ïŠâH
3-36
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
CÎté OxygÚne :
âą On dĂ©signe par ïŠOR le flux total dâOxygĂšne diffusant vers lâĂ©lectrode nĂ©gative5 qui est
transformé par la relation 3.12 en un flux égal de molécules H2O2.
⹠Une partie des molécules est transformé par la réaction 3.14. En accord avec cette
relation, le flux de molĂ©cules H2O2 ainsi dĂ©tournĂ© est exactement Ă©gal au flux ï€ïŠï de
couples 2xH*. Il reste donc un flux dâeau oxygĂ©nĂ©e :
ï° Notons que ce courant est diminuĂ© par rapport au courant iROx que lâon aurait si la
totalitĂ© de lâoxygĂšne Ă©tait recombinĂ©e selon le processus normal, enchaĂźnant les
relations (3.12) et (3.13), avec un rendement faradique global de 4Qe par mole de
dioxygĂšne :
5
Depuis lâĂ©lectrode positive ou depuis lâatmosphĂšre.
6
Flux qui serait calculĂ© Ă partir de la relation standard de cinĂ©tique dâĂ©mission.
3-37
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Courant dâhydrolyse total pour lâĂ©lectrode nĂ©gative. En combinant les relations (3.19) et
(3.21), on obtient le courant total Ihyd- :
Ì
ihyd- = iEHy + iROx soit : (3.25)
ihyd- = 2QeïŠH + 4QeïŠOR - 2Qeï€ïŠ (3.26)
En fonction des courants, (3.25) peut sâĂ©crire dâaprĂšs (3.24):
ihyd- = iEHy + iROx - ï€i (3.27)
oĂč la relation (3.18) peut ĂȘtre transposĂ©e en courant, en multipliant par 2Qe (en Ă©tant attentif Ă
la différence des rendements faradiques pour O2 et H2) :
ï€iï ï = min(iROx/2,ï iEHy) (3.28)
On peut introduire, parallĂšlement Ă iEHy, le courant iâEHy, qui serait associĂ© au flux ïŠâH dans la
premiĂšre relation (3.9a) du processus dâĂ©mission de lâhydrogĂšne :
iâEHy = 2QeïŠâH ou encore :
iâEHy = iEHy - ï€i (3.30)
La relation (3.29) peut ainsi ĂȘtre transposĂ©e sous forme courants :
ihyd- = iâEHy + iROx (3.31)
Cette relation prĂȘte Ă une interprĂ©tation Ă©vidente dans le cadre des processus normaux
dâĂ©mission et recombinaison Ă lâĂ©lectrode nĂ©gative :
3-38
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Nous avons soulignĂ© la fragilitĂ© particuliĂšre de la matiĂšre active, dâoĂč lâintĂ©rĂȘt pour
lâincidence des phĂ©nomĂšnes dâhydrolyse sur son comportement. Nous nous contentons ci-
dessous de citer un certain nombre de voies de recherche qui nous ont paru intéressantes.
âą Lorsque lâon est en surcharge, le courant de la batterie est vĂ©hiculĂ© uniquement par le
courant dâhydrolyse, avec dĂ©gagement sous forme de bulles. Un gazage trop intense
peut contribuer à la désagrégation de la matiÚre active positive [24].
âą Dans [8], parallĂšlement Ă la prĂ©sence du gel PbO(OH)2, il est montrĂ© quâen surcharge
prolongĂ©e, ce composĂ© agissant comme catalyseur de lâĂ©mission dâoxygĂšne. Il cite ce
phĂ©nomĂšne comme contribuant au risque dâemballement thermique dans les batteries
étanches. Il peut aussi jouer un rÎle important dans la corrosion.
âą Au contraire, toujours lors de la recharge, lâoxydation de Pb++ en dioxyde de Plomb peut
entrer en concurrence avec la formation dâoxygĂšne, en consommant les radicaux OH*
produit dans lâĂ©tape dâoxydation de lâeau, selon le mĂ©canisme dĂ©crit ci-dessous [28] :
Réactions normales
Oxydation de PbSO4
(1) PbSO4<-> Pb++ + SO4- - (3.32)
(2) Pb++ + 2H2O ï PbO2 + 4H+ + 2e-
Oxydation de lâeau
(I) H2O ï OH* + H+ + e- (3.33)
(II) OH* ï O* + H+ + e-
(III) 2O* ï O2
âą Dâune façon gĂ©nĂ©rale, la diffusion des gaz dissous Ă lâintĂ©rieur de la matiĂšre active est
un phĂ©nomĂšne complexe. A partir du moment oĂč la concentration atteint la valeur de
saturation, la présence de bulles accélÚre le processus de diffusion par création
progressive dâune phase gazeuse continue, mais dĂ©grade les propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques.
3-39
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
La diffusion est le mĂ©canisme fondamental de transport dans lâĂ©lectrolyte, mais avec des
constantes de temps trÚs longues, proportionnelles au carré de la distance (voir annexe B III.2). Pour la
diffusion entre électrodes (d > 1cm) on a déjà des échelles de temps de plusieurs heures pour la diffusion
parallÚlement aux électrodes (d > 20cm) on aurait des durées dépassant la semaine. Nous évoquons dans
ce paragraphe deux modes de transports plus rapides, qui concernent essentiellement les batteries Ă
électrolyte libre, auxquels nous avons donné une importance particuliÚre et originale dans cette thÚse.
Au paragraphe 3.2.3.2 nous parlons de la convection naturelle, sous ses deux manifestations principales
qui sont la stratification de lâĂ©lectrolyte et le gazage.
Au paragraphe 3.2.3.3 nous parlons de la convection forcée. Nous insisterons sur cet aspect que nous
avons voulu promouvoir dans cette thÚse, de façon trÚs argumentée en liaison avec le modÚle développé
au chapitre 4, comme moyen dâamĂ©liorer notablement les performances de la batterie (au-delĂ de
lâavantage Ă©vident dâĂ©viter la stratification).
7
Echelle de lâheure au lieu de la semaine, comme Ă©voquĂ© pour la diffusion
8
Pour mĂ©moire, lors de la charge, il y a libĂ©ration dâacide sulfurique aux deux Ă©lectrodes, qui va diffuser Ă partir
dâune surconcentration Ă la surface des Ă©lectrodes. La forte augmentation de densitĂ© qui en rĂ©sulte va crĂ©er une
poussĂ©e dâArchimĂšde et donc un courant de convection vers le bas Ă la surface des deux Ă©lectrodes. Ce courant
entraĂźne vers le bas la couche superficielle dâĂ©lectrolyte, elle-mĂȘme sur-concentrĂ©e en acide. Compte tenu des
paramĂštres physiques du milieu, ce quâon observe est un Ă©coulement quasi-laminaire de lâacide concentrĂ© le
long des plaques. Plus lourd, il glisse au fond sous forme dâune couche dense. Au cours de la charge, câest de
lâacide de plus en plus concentrĂ© qui sâĂ©coule, constituant Ă partir du bas des « strates » successives dâacide, en
repoussant les précédentes moins denses vers le haut. Lors de la décharge, effet inverse : baisse de concentration
au niveau des plaques. LâĂ©lectrolyte Ă ce niveau est plus lĂ©ger : crĂ©ation dâun flux laminaire dâĂ©lectrolyte Ă faible
concentration, qui va sâaccumuler en haut de la batterie. Les deux phĂ©nomĂšnes concourent Ă la stratification :
électrolyte concentré au fond, électrolyte dilué en surface.
3-40
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-41
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-42
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
cent ; de ce fait ce sont les capacités de double couche qui deviendront la limite pratique aux
performances dynamiques (permettant dâĂ©chapper Ă la « malĂ©diction » de la loi de Peucker).
LâĂ©tude expĂ©rimentale du chapitre 4 permettra de valider lâamĂ©lioration obtenue avec
notre dispositif. Sachant que la mise en circulation de lâĂ©lectrolyte peut ĂȘtre faite par une pompe
centrifuge de façon fiable à un coût dérisoire, nous préconisons la généralisation de ce
dispositif au niveau de lâexploitation commerciale pour amĂ©liorer les performances de
batteries à électrolyte libre utilisées en stockage stationnaire.
I
i(n) i(n+1)
e(n) ï€i e(n+1)
zd zd
autant de cellules élémentaires en parallÚle, comportant chacune sa fem, son impédance interne
et le courant de décharge correspondant. Si la concentration est plus forte, la fem de cellule est
plus élevée et le courant élémentaire de décharge plus important (et inversement si la
concentration est inférieure à la moyenne), comme représenté de façon imagée figure 3.18. La
figure correspondrait au cas de la batterie en décharge, avec une « fem » des cellules supérieures
Ă la tension commune de la batterie. La figure est reprĂ©sentative du cas oĂč les plaques seraient
reliĂ©es Ă une rĂ©serve dâĂ©lectrolyte, avec apport dâĂ©lectrolyte concentrĂ© du cĂŽtĂ© gauche. Dans
cette configuration on aurait, de gauche à droite : Une concentration décroissante ; les tensions
de Nernst décroissantes ; les courants des cellules décroissants.
La figure 3.19 indique, corrĂ©lativement les flux dâĂ©lectrolyte et les variations des
concentrations et de sulfatation (PbSO4) associées à ces boucles de courant.
Courant superficiel
i(n) i(n+1)
sulfatation désulfatation
MatiĂšre
active +
H2SO4 ï€i ï€i H2SO4
MatiĂšre
active - sulfatation désulfatation
- Dâune part il entraine une profondeur de cyclage plus importante du bord des
plaques lors des Ă©changes avec les rĂ©serves dâacide en dehors de lâespace inter-
électrode,
- Dâautre part il entraĂźne une sulfatation systĂ©matique du bas des plaques (en
particulier les plaques positives) en liaison avec le phénomÚne de stratification. Ce
phĂ©nomĂšne, cumulatif, ne peut ĂȘtre corrigĂ© que par des charges complĂštes (avec
surcharge) suffisamment fréquentes.
3-44
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Le cyclage dâune batterie est dĂ©crite par une dĂ©charge suivie dâune recharge. Les courbes
caractéristiques de charge et de décharge sont présentées sur la figure 3.20. Elles représentent
la tension en fonction du temps, car la tension de lâaccumulateur varie gĂ©nĂ©ralement avec la
capacité au cours du temps.
Lors du cyclage, deux zones peuvent ĂȘtre atteintes. Il sâagit de la zone de sous charge et
de la zone de surcharge. La surcharge est obtenue lorsque la tension aux bornes de la batterie
dĂ©passe un certain seuil dâenviron 2.35V. La dĂ©charge profonde peut ĂȘtre grossiĂšrement
caractérisée par une tension batterie faible, proche ou inférieure au seuil de limitation de la
dĂ©charge dâenviron 1.6 V.
3-45
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Zone de surcharge
a) b)
Durant la décharge profonde, des cristaux de sulfate de plomb se forment sur les
Ă©lectrodes positives et nĂ©gatives [32]. En effet, il y a crĂ©ation dâune faible couche dâions sulfates
qui sont dissous en partie en fin de dĂ©charge et pendant la phase de recharge. Si lâĂ©tat de charge
bas est maintenu, les ions ne peuvent plus ĂȘtre dissous et les cristaux formĂ©s augmentent, crĂ©ant
un isolement progressif de la matiĂšre active des plaques de moins en moins en contact avec
lâĂ©lectrolyte. On parle alors de sulfatation irrĂ©versible [30]. Des Ă©tudes expĂ©rimentales [20] ont
dĂ©montrĂ© lâimportance de la taille des cristaux de sulfate sur la performance Ă©lectrique de la
batterie. Par conséquent, une réduction de la capacité effective et une augmentation de la
résistance interne de la batterie sont mises en évidence. Un deuxiÚme phénomÚne peut
intervenir en cas de dĂ©charge profonde, il sâagit de lâinversion de polaritĂ©. Il apparaĂźt le plus
souvent sur les Ă©lĂ©ments les plus faibles dâune association sĂ©rie dâaccumulateurs de 2 V. La
polaritĂ© est inversĂ©e le plus souvent sur la plaque nĂ©gative oĂč se forme une concentration plus
importante de matiĂšre active. La tension de lâĂ©lĂ©ment chute brutalement et se stabilise Ă un
premier palier situé entre 0.5 V et 1 V. Si la décharge est maintenue, la tension devient alors
négative.
3-46
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Lors dâun cyclage brutal de la batterie, le volume de matiĂšre active subit des
transformations dont lâimportance est proportionnelle Ă la profondeur du cyclage et Ă
lâamplitude des courants intervenant dans le processus. Ces brusques variations entraĂźnent une
dislocation de la matiĂšre active qui sâaccumule en bas des plaques, on parle alors de chute de
matiÚre active ou shedding. Cette chute a pour conséquence une diminution de la capacité utile
de la batterie ou un court-circuit dans les cas les plus défavorables.
Dans le projet Qualibat [33], des procĂ©dures dâessais ont Ă©tĂ© mises au point et ont rendu
possible la prĂ©diction de la durĂ©e de vie dâune batterie dans une application oĂč un seul paramĂštre
pouvait intervenir. Cette approche connaĂźt ces limites car on a bien vu quâun certain nombre de
paramÚtres liés à la dégradation pouvaient se manifester dans la batterie. Pour parvenir à une
prédiction crédible de la durée de vie, il est nécessaire de prendre en compte correctement tous
les effets du vieillissement et de leurs interactions. Pour cela, il est important de comprendre la
liaison entre les conditions dâexploitation, les causes du vieillissement et les paramĂštres
influençant le vieillissement de la batterie.
Il est clair que la difficulté des tests en laboratoire et les interactions des effets de
vieillissement impliquent que lâĂ©laboration dâun modĂšle de vieillissement passe par de
nombreuses simplifications, en ignorant les effets mineurs agissant sur la batterie comme la
perte dâeau, le shedding et lâautodĂ©charge.
3-47
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Dans [34][35], des paramĂštres associĂ©s Ă la batterie sont utilisĂ©s pour gĂ©nĂ©raliser lâĂ©tude
du vieillissement en vue dâĂȘtre appliquĂ©s pour tout type de batteries Ă savoir : la tension, le
courant, la tempĂ©rature et lâĂ©tat de charge. En fonction de ses paramĂštres, diffĂ©rentes mĂ©thodes
sont proposĂ©es afin dâĂ©tablir un modĂšle qui prĂ©dit la durĂ©e de vie de la batterie.
Afin de modéliser ces conditions locales, différentes techniques sont utilisées. Parmi
elles, on peut citer premiÚrement, la technique dite du premier principe électrochimique : Elle
intÚgre de nombreux facteurs dont la cinétique et les propriétés de transport de masse, les
3-48
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Une deuxiÚme technique utilisée, est celle de la modélisation par circuit équivalent.
Chaque élément de la batterie qui contribue au transport des porteurs de charge ou à la chute de
tension est représenté par un élément qui constitue un circuit électrique par exemple des sources
de tension ou de courant, des résistances, des condensateurs ou des inductances. Le processus
de vieillissement dans ce cas est défini par tout changement de valeur des composants du circuit
équivalent [39].
Lâinterpolation et lâextrapolation des rĂ©sultats dâessais et des donnĂ©es issues des tests
sur le terrain peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour mesurer la durĂ©e de vie des batteries. Lâun des premiers
modĂšles construits sur ces principes a Ă©tĂ© Ă©tabli par Shepherd [40] mais nâa pas connu de succĂšs
car il nâa pas Ă©tĂ© complĂštement validĂ© expĂ©rimentalement. Cette technique qui relĂšve de
donnĂ©es empiriques semble ne pas permettre un aboutissement dâun modĂšle fiable.
Enfin, une autre méthode : Réseaux de Neurones Artificiels. Cette méthode, basée sur
lâapprentissage, consiste Ă dĂ©couvrir les relations existant entre les conditions de
fonctionnement et les causes de vieillissement, appelées « les entrées », et le processus de
vieillissement et la performance de la batterie, appelées « les sorties » [41]. Pour la prédiction
de la durĂ©e de vie, cette mĂ©thode nâest utilisĂ©e que lorsquâil sâagit dâune part de prĂ©diction Ă
court terme et dâautre part lorsquâil existe des donnĂ©es suffisantes pour former et vĂ©rifier les
Réseaux Neurones Artificiels.
3-49
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Cette mĂ©thode est basĂ©e sur lâhypothĂšse suivante Ă savoir que la quantitĂ© dâĂ©nergie
dĂ©bitĂ©e dĂ©pend de la durĂ©e de vie et les conditions dâutilisation de la batterie. Il est supposĂ©
quâĂ des conditions standard, une batterie peut dĂ©biter une quantitĂ© dâĂ©nergie jusqu'Ă ce que sa
durĂ©e de vie soit atteinte. Lors dâune application, les Ă©carts obtenus par rapport au rĂ©sultat dans
des conditions standard permettent dâĂ©valuer la durĂ©e de vie de la batterie par rapport Ă des
facteurs de pondĂ©ration propres Ă lâapplication. Par exemple, Drouilhet et Johnson [42] ont
utilisé cette approche en choisissant comme facteur de pondération la profondeur de décharge
et la quantitĂ© dâĂ©nergie dĂ©bitĂ©e en faisant des essais Ă fort courant pendant une certaine durĂ©e.
Pour sĂ©lectionner un type de batterie pour un systĂšme dâĂ©nergie renouvelable oĂč la batterie
devrait ĂȘtre exploitĂ©e Ă des courants assez Ă©levĂ©s pendant une certaine durĂ©e. Un autre exemple
dâutilisation de cette mĂ©thode a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans [43] pour une application Ă un systĂšme
photovoltaĂŻque avec la tempĂ©rature, la tension et lâĂ©tat de charge comme facteurs de
pondĂ©ration. Actuellement, des Ă©tudes sont en cours afin dâincorporer des facteurs de
pondĂ©ration comme la concentration de lâĂ©lectrolyte, la densitĂ© de courant et la tension en fin
de charge.
Néanmoins, ces deux courbes ainsi que toutes celles de Wöhler sont qualifiées de
courbes à une dimension car un seul paramÚtre est utilisé comme événement ou cause de
vieillissement, laissant les autres Ă des conditions de fonctionnement constantes. Dans le cas de
la batterie, pour des applications réelles, les études sur une dimension ne permettent pas une
description correcte des processus de dégradation de la batterie. Des hypothÚses sont faites pour
améliorer cette méthode, et en utilisant des équations mathématiques complexes afin de prendre
en considĂ©ration un certains nombres dâĂ©vĂšnements.
La vĂ©rification dâun modĂšle qui prĂ©dit la durĂ©e de vie dâune batterie est trĂšs difficile et
demande beaucoup de temps [45]. Cette vérification ne devient possible que si la batterie est
bien caractĂ©risĂ©e lorsquâelle est neuve. C'est-Ă -dire lorsque les donnĂ©es comme la tension, le
courant et la température de fonctionnement sont disponibles. Les techniques utilisées pour
vérifier et valider ces trois catégories de modÚle différent considérablement (Tableau 3.7).
Actuellement, le modÚle axé sur les événements est utilisé pour prédire la durée de vie
dâun systĂšme mais il est confrontĂ© Ă des conditions dâexploitation qui ne sont pas maĂźtrisĂ©es
totalement. Par conséquent, il nécessite une classification des évÚnements qui interviennent tout
au long dâune durĂ©e de vie. Dans le cas de la batterie, des mesures ne sont disponibles que pour
certains évÚnements. Pour les autres, il est possible de les déterminer en laboratoire, mais ces
études sont trÚs coûteuses et durent trÚs longtemps. En collectant toutes ces informations, cette
mĂ©thode peut prĂ©dire la durĂ©e de vie de la batterie et peut ĂȘtre appliquĂ©e pour dâautres types de
batteries.
3-51
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Moyenne
Moyenne pondĂ©rĂ©e DonnĂ©es issues de Optimisation des Moyenne Dâautres effets de
tests et dâexpertises conditions Moyenne vieillissements doivent
dâexploitation ĂȘtre Ă©tudiĂ©s
3-52
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Nous avons essayé dans ce chapitre de donner un aperçu de la variété des solutions
technologiques permettant dâoptimiser les batteries en vue du domaine dâapplication visĂ©. Cet
éventail a été élargi avec la mise sur le marché des batteries étanches à recombinaison
accĂ©lĂ©rĂ©e : gain en souplesse dâutilisation et en densitĂ© de puissance, en particulier pour une
plus grande vitesse de charge.
Nous avons listé un certain nombre de voies ouvertes à des recherches pouvant amener des
progrÚs sur des aspects de fonctionnement non parfaitement élucidés, aspects auxquels on sera
amenĂ©s Ă©ventuellement Ă sâintĂ©resser dans lâĂ©tude expĂ©rimentale du chapitre 4.
âą PrĂ©sentation dâun mĂ©canisme peu explorĂ© de recombinaison directe hydrogĂšne
oxygÚne. En parallÚle nous avons présenté une analyse synthétique des phénomÚnes
dâhydrolyse directement applicable Ă des modĂšles de simulation.
âą Lâanalyse dĂ©taillĂ©e de la diffusion des porteurs HSO4- et les consĂ©quences sur les
caractéristiques électrochimiques de la batterie (y compris en fort signal)
âą Lâimportance et la mauvaise connaissance du mode dâĂ©volution de la phase gel
PbO(OH)2 Ă lâĂ©lectrode positive. Notre intuition est que la capacitĂ© dite de double
couche de lâĂ©lectrode positive pourrait ĂȘtre associĂ©e Ă une charge stockĂ©e dans cette
phase.
âą Nous argumentons lâutilisation systĂ©matique de circulation interne dâĂ©lectrolyte dans
les batteries à électrolyte libre stationnaires pour améliorer significativement les
performances en puissance.
3-53
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
Bibliographie du chapitre 3
[1] Gabriel Plassat, « Tomes 1. Les technologies des moteurs de véhicules lourds et leurs
carburants », in Chapitre 9. Les véhicules hybrides, ADEME Edition 2012
[2] T. B. Reddy et D. Linden, Handbook of Batteries, 4th Ed. 2011.
[3] L. A. Yolshina, V. B. Malkov, et A. N. Yolshin, « The influence of formation conditions
on the electrochemical behavior of lead oxide in sulfuric acid solution », J. Power Sources,
vol. 191, no 1, p. 36â41, 2009.
[4] Guillaume DILLENSEGER, « Caractérisation de nouveau modes de maintien en charge
pour batteries stationnaires de secours », ThÚse de Doctorat, Université Montpellier II,
2004.
[5] F. Storck, « Effet de la compression et de lâajout dâadditifs sur lâamĂ©lioration des
performances dâun accumulateur au plomb », ThĂšse de Doctorat, UniversitĂ© Pierre et
Maric curie, 2008.
[6] IEA Task 3, www.task3.pvps.iea.org, « Evaluation of energy storage devices in SAPV ».
.
[7] L. T. Lam, H. Ceylan, N. P. Haigh, T. Lwin, et D. A. J. Rand, « Influence of residual
elements in lead on oxygen- and hydrogen-gassing rates of lead-acid batteries », J. Power
Sources, vol. 195, no 14, p. 4494â4512, juill. 2010.
[8] D. Pavlov, B. Monahov, A. Kirchev, et D. Valkovska, « Thermal runaway in VRLABâ
Phenomena, reaction mechanisms and monitoring », J. Power Sources, vol. 158, no 1, p.
689â704, juill. 2006.
[9] J. K. Whear, « Separator profile selection for optimal battery performance », J. Power
Sources, vol. 177, no 1, p. 226â230, fĂ©vrier 2008.
[10] E. M. L. Valeriote, A. Heim, et M. S. Ho, « Variables affecting the deep-cycling
characteristics of expanded-grid lead/acid battery plates », J. Power Sources, vol. 33, no
1, p. 187â212, juill. 1991.
[11] P. T. Moseley, « High rate partial-state-of-charge operation of VRLA batteries », J. Power
Sources, vol. 127, no 1â2, p. 27â32, mars 2004.
[12] D. Pletcher, H. Zhou, G. Kear, C. T. J. Low, F. C. Walsh, et R. G. A. Wills, « A novel
flow battery-A lead-acid battery based on an electrolyte with soluble lead(II). Part VI.
Studies of the lead dioxide positive electrode », J. Power Sources, vol. 180, no 1, p.
630â634, 2008.
[13] H. Wang et al., « Study on the microstructure and electrochemical properties of lead-
calcium-tin-aluminum alloys », J. Power Sources, vol. 191, no 1, p. 111â118, 2009.
[14] H. Li et al., « Study on the microstructure and electrochemical properties of leadâcalciumâ
tinâaluminum alloys », J. Power Sources, vol. 191, no 1, p. 111â118, juin 2009.
[15] N. Bui, P. Mattesco, P. Simon, et N. PébÚre, « Fundamental research on the role of
alloying tin as a means to eliminate the passivation phenomena in lead/acid batteries. », J.
Power Sources, vol. 73, no 1, p. 30â35, mai 1998.
[16] D. P. Boden, « Comparison of methods for adding expander to lead-acid battery platesâ
advantages and disadvantages », J. Power Sources, vol. 133, no 1, p. 47â51, mai 2004.
[17] Z. Takehara, « Dissolution and precipitation reactions of lead sulfate in positive and
negative electrodes in lead acid battery », J. Power Sources, vol. 85, no 1, p. 29â37, janv.
2000.
[18] A. Kirchev, A. Delaille, M. Perrin, E. Lemaire, et F. Mattera, « Studies of the pulse charge
of lead-acid batteries for PV applications: Part II. Impedance of the positive plate
revisited », J. Power Sources, vol. 170, no 2, p. 495â512, juill. 2007.
3-54
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-55
Chapitre 3 â Accumulateur au plomb
3-56
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-1
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-2
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-3
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Le dispositif étudié est une batterie plomb-acide de type tubulaire à plaques planes de 500 Ah.
Câest une batterie ouverte avec une importante rĂ©serve dâĂ©lectrolyte, apprĂ©ciĂ©e pour sa
robustesse et sa longĂ©vitĂ© dans des conditions dâutilisation souvent difficile (maintenance
aléatoire), à un coût trÚs avantageux.
Disposition et dimensions des plaques
Lâaccumulateur est formĂ© dâun empilement de plaques positives et nĂ©gatives : 6 positives, 7
négatives (plaques négatives aux deux extrémités de la pile) :
Il y a ainsi 12 espaces inter-plaques.
LâĂ©paisseur des plaques est de 2mm, lâespace inter-Ă©lectrodes de :
l = 6 mm.
Les dimensions des plaques sont : haut =30cm larg.=18cm soit une surface s = 540cm2. La
surface totale dâĂ©change est ainsi (pour 12 espaces inter-Ă©lectrodes) :
S = 12.s = 6480cm2
Le volume inter-électrode est donc (longueurs en dm) :
V = 7.5 litres.
1
Notons que pour le seul volume inter-électrodes Vl, on obtient 460 Ah
4-4
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
âą avec les donnĂ©es du constructeur, on trouve que la capacitĂ© totale de lâĂ©lectrolyte est
largement excĂ©dentaire. Ceci est cohĂ©rent avec le fait que, sans agitation, lâĂ©lectrolyte
« déporté » hors des plaques est difficile à mobiliser (grande constante de temps, en
accord avec la loi de Peucker : la capacité nominale est définie pour une durée de
cycle de 10h). La limite de capacité en décharge lente est alors fixée par les plaques2.
⹠Sur la batterie testée la concentration est plus faible (éventuellement pour limiter
lâhydrolyse dans la perspective dâutilisation Ă tempĂ©rature plus Ă©levĂ©e). La capacitĂ©
nominale de 500Ah correspondrait Ă une dĂ©charge de lâĂ©lectrolyte Ă 80%, qui ne
pourrait ĂȘtre obtenue en 10h sans agitation.
4.1.1.2 Alimentation commandable numériquement
CaractĂ©ristiques de lâalimentation
Câest un gĂ©nĂ©rateur de courant/tension continu de la marque LAMBDA la sĂ©rie Gen8-90
pouvant dĂ©livrer jusquâĂ 90 A sous 8 volts.
La source est flottante, avec une masse électrique séparée pour la commande. Elle peut
fonctionner en mode tension ou en mode courant.
Lâutilisation est possible avec un signal de forme arbitraire, moyennant une interface
convenable de programmation: voir 4.1.1.3.
Remarque : artifice pratique pour la mesure en décharge.
Lâalimentation utilisĂ©e ne fonctionne que dans le premier quadrant (courant et tension
positifs), ce qui convient pour les mesures en charge, par connexion directe sur la batterie.
Pour les essais Ă courant imposĂ© en dĂ©charge, on croise les connexions de lâalimentation pour
autoriser un courant nĂ©gatif, mais lâalimentation devant nĂ©cessairement dĂ©biter sur une
tension nĂ©gative, on doit recourir Ă un dispositif adâhoc. Ceci est obtenu en branchant en sĂ©rie
avec la batterie de +2 volts une « contre-tension » de -4 volts, conduisant à une tension vue
par lâalimentation de lâordre de -2 volts3.
2
En dĂ©charge lente, avec agitation, on a effectivement observĂ© une inversion de polaritĂ© Ă lâĂ©lectrode nĂ©gative,
correspondant Ă lâĂ©puisement de la matiĂšre active.
3
La contre-tension est obtenue par quatre batteries identiques à la batterie étudiée, branchées en
série/parallÚle : branchement série par deux pour atteindre 4 volts, branchement parallÚle par paire de 2
batteries pour tenir un essai de décharge complÚte sans variation excessive de tension. Les contre-batteries
sont en charge pendant lâessai et doivent donc ĂȘtre prĂ©alablement dĂ©chargĂ©es.
4-5
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Connexion
« décharge »
-
- 4V
I
Connexion
« charge » + +
+ I
Vb
S
- -
-S Ib
Cet interfaçage est assurĂ© par une carte dâacquisition National Instrument nouvelle gĂ©nĂ©ration
de la série M, NI-PCI-6289, enfichable dans le PC. On lui a associé :
⹠Au point de vue matériel, un circuit externe pré-cablé avec prises BNC standard pour
les entrées et sorties analogiques et switchs de configurations, avec une « masse
interface » commune (reliĂ©e au PC). Les entrĂ©es peuvent ĂȘtre configurĂ©es par les
switchs en di-symétrique (reliée à la masse interface) ou en flottant.
⹠Une interface logicielle Labview implanté sur le PC, qui donne accÚs à la
configuration de la frĂ©quence dâĂ©chantillonnage, au gain du prĂ©amplificateur, au
volume de stockage des données et à la pré-configuration du filtre passe bas anti-
repliement destiné à filtrer le bruit électrique avant échantillonnage.
4-6
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
La plus-part des mesures concerne les évolutions à long terme des signaux, la fréquence
dâĂ©chantillonnage Ă©tant fixĂ©e Ă un Hertz pour limiter le volume des enregistrements (avec un
filtre anti-repliement aux environs de 0.5 Hz). La carte interface autorise des fréquences
dâĂ©chantillonnage supĂ©rieures Ă 10Khz.
La plus part des mesures a été faite à partir de variations par échelon : charge à courant
constant avec périodes de repos, variation de courant en escalier. La souplesse de
programmation offre nombre dâautres possibilitĂ©s, dont on donne quelques exemples. Etude
dâimpĂ©dance multifrĂ©quence, en exploitant le fondamental et les harmoniques dâun courant en
créneau (figure 4.2). Utilisation de brefs retours à zéro du courant pour mesurer la résistance
(variations instantanées correspondantes de la tension (figure 4.3). Variation lente en dent de
scie pour explorer la surtension dâactivation (figure 4.4).
I(A)
0
T(s)
I(A) 2s
0
100s T(s)
4-7
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
I(A)
0
T(s)
Pompe (8l/h)
Electrolyte
Plaques
Bac
polypropylĂšne
4-8
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Tous les essais avec agitation sont faits au débit maximal, qui correspond au
renouvellement de lâĂ©lectrolyte (V = 8 litres) en 1h. Le volume inter-Ă©lectrodes (4 litres) est
balayĂ© en œ heure, correspondant Ă la hauteur h=30cm des plaque, soit une vitesse de
déplacement de 1mm/s.
Débit de la pompe (en vitesse maximale) : 8l/heure
Temps de renouvellement complet de lâĂ©lectrolyte : T = 1 heure
Vitesse de circulation entre les plaques : 1mm/s
Pont électrolytique
Ibat
ïVp
+ +
Vbat
Ibat
- -
ïVm
Batterie de
référence
4-9
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
On dĂ©signe par Vm et Vp les tensions dâĂ©lectrode par rapport Ă lâĂ©lectrolyte pour la batterie
étudiée, par VmR et VpR les tensions correspondantes pour la batterie de référence. Les
tensions de lâĂ©lectrolyte Ă©tant fixĂ©es au mĂȘme niveau par le pont supposĂ© idĂ©al, de façon
quelque peu simpliste, les tensions ïVm et ïVp observĂ©e entre les bornes homologues des
deux batteries sont :
ïVp = Vp â VpR
Les tensions VmR et VpR Ă©tant constantes le montage permet bien dâaccĂ©der sĂ©parĂ©ment aux
variations des tensions internes dâĂ©lectrode Vm et Vp.
Ce sont les électrodes de la batterie de référence, associées au pont électrolytique, qui jouent
le rĂŽle dâĂ©lectrodes de rĂ©fĂ©rence (une Ă©lectrode diffĂ©rente pour chacune des bornes plus et
moins). Câest le point de la batterie Ă©tudiĂ©e oĂč plonge lâextrĂ©mitĂ© du pont qui constitue le
point de mesure, commun aux deux sondes.
Le problĂšme est quâen prĂ©sence de courant, et donc dâun gradient de concentration, le
« potentiel de lâĂ©lectrolyte » nâest pas constant dans la batterie : du fait des chutes ohmiques
(pour une part quasi-négligeable) mais surtout de la tension de diffusion, correspondant
grossiĂšrement au potentiel chimique des ions H+ (converti en Ă©lectronvolts). Câest ce
problÚme qui est discuté ci-dessous au paragraphe 4.1.2.1, en relation avec les options pour la
réalisation du pont électrolytique : nous avons choisi finalement un pont non « idéal »,
constituĂ© tout simplement dâacide sulfurique, dont le comportement est mieux maitrisable.
Test sur le pont. Lâaugmentation de rĂ©sistance du pont se traduit par lâapparition de tensions
de plus en plus bruitĂ©es et erratiques. Pour tester le pont on y fait circuler un courant dâune
dizaine de microampÚre en connectant à la borne négative de la batterie de référence une
rĂ©sistance de 1Mï reliĂ©e Ă une tension dâune dizaine de volts et lâon observe la variation
correspondante de tension entre bornes homologues des deux batteries. En état normal, la
rĂ©sistance du pont doit ĂȘtre infĂ©rieure au kilo-ohm, soit une variation infĂ©rieure Ă 10mV.
4.1.1.5 Schéma global du montage expérimental
4-10
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
⹠Deux entrées flottantes pour la mesure des tensions différentielle plus et moins, en
plaçant les connexions haute impédance du coté de la batterie de référence
« flottante »
Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e sur la qualitĂ© des connexions, qui ont tendance Ă
sâoxyder sous lâeffet de lâacide.
La carte dispose de sorties binaires programmables, qui peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour des
commandes de relais (commande pompe, connexion alim fixe, âŠ).
-
4V PC
+ Interface logiciel
+ Labview/MATLAB
+
- s - Carte acquisition
Coaxial tension +
Nappe
de liaison
Alimentation
commandée
Ibat
+
Batterie + Batterie testée
Commandes
binaires (relais)
référence commande
- s -
Carte interface
Masse entrée/sorties
Masse
interface
expérience
Coaxial courant
Coaxial tension -
4-11
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Dans cette relation, ïłH et ïłS dĂ©signent les conductivitĂ©s relatives, sĂ©parĂ©ment, aux deux types
de porteurs. Les concentrations et les charges Ă©tant les mĂȘmes, elles sont dans le rapport des
mobilités, beaucoup plus grande pour les porteurs H, pour lesquels le mode de transfert est
plus efficace4.
Dans la relation (4.4), le deuxiĂšme terme traduit les chutes ohmiques. Le premier correspond
Ă un « champ Ă©lectrostatique de diffusion » au sein de lâĂ©lectrolyte soit EÌ :
Remarquons que kD serait Ă©gal Ă 1 dans lâhypothĂšse simplificatrice ïłH >> ïłS. La forme de la
relation permet dâexprimer simplement la diffĂ©rence de potentiel entre deux points A et B de
lâĂ©lectrolyte par circulation du champ EÌ :
đ”
VA â VB = â«đŽ EÌ đđ = - kD V0 (Log(cA/cB)) (4.6)
4
On utilisera volontiers dans ce chapitre lâapproximation simplificatrice ïłH >> ïłS, qui se rĂ©vĂšle exagĂ©rĂ©ment
optimiste : lâanalyse des expĂ©riences du 4.1.4.1 conduirait Ă ïłH/ïłS â 5.
4-12
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Par rĂ©fĂ©rence Ă (4.6), la tension de diffusion dâun point M « par rapport Ă lâĂ©lectrolyte » sera
défini par :
vDM = VM â Veq = - kD V0 (Log(cM/ceq)) (4.8)
En particulier, au niveau des Ă©lectrodes, en repĂ©rant lâĂ©lectrode positive par lâindice p,
lâĂ©lectrode nĂ©gative par lâindice n :
vDp = - kD V0 (Log(cp/ceq)), vDn = - kD V0 (Log(cn/ceq)) (4.9)
Tension de pont (option pont H2SO4) et tension de diffusion par rapport à la référence
Dans lâoption retenue finalement oĂč le pont est rĂ©alisĂ© avec lâacide sulfurique comme
Ă©lectrolyte, les relations (4.4) et (4.5) sâappliquent Ă©galement pour le pont (sachant par ailleurs
que dans le pont le courant est nul). On désignera par Vpont la tension de diffusion qui
correspondrait aux différences de concentration entre les deux électrolytes au repos :
Vpont = Veq â VR = - kD V0 (Log(ceq/cR)) (4.10)
Comme il y a continuitĂ© de lâĂ©lectrolyte, on peut transposer la relation (4.8) pour exprimer la
tension de diffusion entre un point M inter-électrode et la batterie de référence :
vDRM = VM â VR = - kD V0 (Log(cM/cR)) (4.11)
On peut décomposer cette relation sous la forme :
vDRM = - kD V0 (Log(cM/ceq)) - kD V0 (Log(ceq/cR)) (4.12)
Soit, compte tenu de (4.8) et (4.10) :
vDRM = vDM + Vpont (4.13)
Soulignons que cette relation sâapplique indĂ©pendamment du point de lâespace inter-
Ă©lectrode oĂč est reliĂ©e lâextrĂ©mitĂ© du pont.
Tensions dâĂ©lectrode Ă lâĂ©quilibre et surtensions de diffusion (Nernst)
ParallĂšlement aux tensions de diffusion dans lâĂ©lectrolyte, les tensions dâĂ©lectrode (tension de
Galvani) au niveau des interfaces sont données par les relations de Nernst en fonction des
concentrations c1 et c2 des porteurs majoritaires au niveau des deux Ă©lectrodes. Lâintroduction
de la concentration dâĂ©quilibre ceq, Ă Ă©tat de charge donnĂ©, permet dâen dĂ©duire la notion de
tension dâĂ©quilibre des Ă©lectrodes et de donner une dĂ©finition prĂ©cise Ă la surtension de
diffusion en présence de courant et donc de gradients de concentration.
Pour les résultats basiques concernant les relations de Nernst aux deux électrodes, on
peut se référer au chapitre 2, paragraphe 2.2.1.
A lâĂ©lectrode nĂ©gative, la tension est constante, Ă©gale Ă En° indĂ©pendamment de la
concentration c2 :
En = En° + V0/2 Log([H+])/[HSO4-]) = En° (4.14)
A lâĂ©lectrode positive, en fonction de la concentration cp :
Ep(cp) = Ep° + V0/2 Log([HSO4-][H+]3) = Ep° + 2V0 Log(cp/cR) (4.15)
On peut dĂ©composer en tension dâĂ©quilibre et surtension de diffusion :
4-13
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-14
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
a) conventions
initiales
4-15
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Schéma global hors hydrolyse correspondant ( voir aussi Annexe figure A.20 )
On a indiqué en pointillés la batterie de référence et les tensions différentielles
effectivement mesurées, Vm1 et Vm2.
Vm1
ib
+
CONVENTIONS DE NOTATIONS
R1 Ep, En = E1 : tensions de Nernst
(équations (4.14) et (4.16))
Injection
diffusion
Vdp vDp
ELECTROLYTE
Vpont
Vdn vDm
REMARQUES SUR LA DIFFUSION
Vm2
-
Figure 4. 9 : ModÚle fonctionnel du montage : réactions principales
Tous les paramÚtres physiques pour passer du schéma fonctionnel aux simulations seront
introduits aux paragraphes 4.1.3 (données disponibles et calculs) et 4.1.4 (expériences
complémentaires). Le modÚle de simulation complet est présenté au paragraphe 4.2.
4-16
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
iR1
uEOx
Vï1 ïdc1 iEOx
iRHy
iR2
4-17
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-18
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Ry = cR/c RyR
4-19
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Définition des résistance et capacité globales de diffusion (cas des porteurs majoritaires)
Pour avoir une représentation plus concrÚte des paramÚtres de la ligne équivalente, le choix a
Ă©tĂ© fait de raisonner non pas sur les paramĂštres linĂ©iques, mais sur les valeurs Rl et ïl
résultantes (en pseudo-impédances) de la résistance et la capacité pour la distance totale l
inter-électrode.
La relation (4.24) permet de vérifier la cohérence avec le calcul général (Annexe B III.4.d, ou
chapitre 2, 2.1.5.3) et lâexpression (A261) de ï§.
Plus prosaïquement, on peut simplement appliquer la relation (4.22) avec les données du
4.1.1.1, Vl = 3.9 l pour c = cR = 1 mole/litre, Qe = 96500 coulomb, V0 = 29 e-3 volt
DâaprĂšs la relation (A254) de lâannexe, on peut introduire pour le processus de diffusion une
conductivité équivalente :
Rl = 5.9410-4ïï ï ï ï ï ï ï ïšïŽïźïČïčï©
4-20
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Par rapport au rĂ©sultat simplifiĂ© ïłH >> ïłS, conduisant Ă lâinjection symĂ©trique (i/2, i/2), le
terme correctif de 2kc = 1/3 est loin dâĂȘtre nĂ©gligeable.
On verra dans la modĂ©lisation au paragraphe 4.2.1 quâil est intĂ©ressant de sĂ©parer lâinjection
en mode symĂ©trique et mode antisymĂ©trique, dâoĂč, Ă partir de (4.31), la dĂ©composition pour la
réaction principale :
4-21
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Remarque. Notons que dans lâapproximation ïłH >> ïłS, le coefficient kc tendrait vers zĂ©ro.
Dans la situation rĂ©elle on voit que lâeffet est simplement fortement rĂ©duit par rapport Ă la
rĂ©action principale. Dâautre part, en mode antisymĂ©trique, on verra que lâimpĂ©dance de
diffusion est plus faible. Outre le fait que le courant dâhydrolyse est en gĂ©nĂ©ral faible devant
le courant total, on pourra ainsi en gĂ©nĂ©ral considĂ©rer que la part du courant dâhydrolyse
dans la diffusion des majoritaires est négligeable.
SO4- - + H+ â HSO4-
Le courant total iï reliĂ© Ă la variation dQSS/dt des ions SO4- - stockĂ©s se partage donc en deux
courants Ă©gaux iH et iS dâions H+ et HSO4-.
iï = ï dV/dt = iH + iS avec : iH = iS = iï/2 (4.34)
4-22
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
+ HSO4- Iï1
+
SO4- - V1 ï1
+
+ ----
QS << QSS â QSS1
+
+ QSS Electrolyte
Electrode +
+
+ - â- -Q-SS2
+ V2 ï2
+ SO4- - + H+ + â HSO4-
Iï2
+
Double couche
Pour la capacité, non seulement les coefficients de transfert sont élevés (1/2), mais au moment
des commutations, la capacité draine la totalité du courant de la batterie. La prise en compte
de lâeffet de ces capacitĂ©s sur la diffusion est donc importante, en particulier en prĂ©sence de
variation rapide des signaux.
5
En cas de diminution rapide de la charge |QSS|, les ions SO4- - vont en fait se trouver injectés massivement
dans lâĂ©lectrolyte et interfĂ©rer notamment dans le processus de transfert des ions Pb ++ Ă©voquĂ© en annexe
B.III.5. On peut y voir une explication de la méthode de « charge par impulsion », par un mécanisme de
« pompage » en deux temps des ions Pb++, permettant de remédier à la limitation en courant lors de la charge
de la batterie. Dans un premier temps lâafflux dâions SO4- - provoque une dĂ©plĂ©tion en ion Pb ++ qui crĂ©e un effet
dâaspiration avec cristallisation dâune couche transitoire PbSO4 proche de lâinterface ; dans un deuxiĂšme temps
les ions Pb++ sont libérés par dissolution de la couche transitoire.
4-23
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Le courant total de batterie, qui est aussi le courant dans lâĂ©lectrolyte sâexprime :
ib = iR + iï + ihyd (4.37)
Ceci va permettre dâexprimer le courant de diffusion total, en fonction de iÌb et iï dâune part,
ihyd dâautre part. On obtient :
- La dĂ©pendance vis-Ă -vis de iÌb est la mĂȘme que lâon avait par rapport au courant de
réaction iR
- Si on raisonne hors hydrolyse (ihyd négligeable, ce qui couvre une bonne partie du
fonctionnement, en particulier en dĂ©charge) iÌb â ib est une grandeur dâentrĂ©e
directement disponible, alors que iR = ib - iïï ï nĂ©cessitait la connaissance de iï.
- Lâeffet transitoire additionnel liĂ© aux courants des capacitĂ©s de double couche se
rĂ©sume au seul terme dâinjection - iïï± Ă lâĂ©lectrode positive, effet facile Ă cerner et Ă
Ă©valuer (on envisagera une mĂ©thode approchĂ©e simple dâĂ©valuation prĂ©alable de iïï±).
4-24
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-25
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Fonctions de transfert.
Compte tenu des conditions aux limites, les équations de diffusion, linéaires, permettront
notamment de calculer (pour lâhydrogĂšne et lâoxygĂšne) les fonctions de transfert :
âą De IE(t) Ă IR(t) soit en Laplace ïĄ(p) = IR(p)/ IE(p)
âą De IE(t) Ă VE(t) soit en Laplace ZE(p) = VE(p)/ IE(p)
Pour lâoxygĂšne, il vient ainsi : ROx = V0 /(4 Qe DOx cR) (l /S) (4.46)
Pour lâhydrogĂšne, de mĂȘme : RHy = V0/(2 Qe DHy cR) (l /S)
Capacités
Concernant les capacitĂ©s, pour lâoxygĂšne, sous la concentration c, la charge serait :
QOx = 4Qe c (Sl) (4.48)
Mais elle sâexprime aussi par dĂ©finition de la capacitĂ© :
QOx = ïOx V = ïOx V0 c/cR (4.49)
Pour lâoxgĂšne il vient ainsi : ïOx = 4Qe cR S l / V0 (4.50)
Pour lâhydrogĂšne, de mĂȘme : ïH = 2Qe cR S l / V0
4-26
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Compte tenu des valeurs des résistances, les constantes de temps de diffusion associées sont :
TOx = ROx ïOx = 18000s (5h) (4.52)
TH = RH ïH = 7200 s (2h)
Limites de gazage
Courants critiques de saturation
Câest la valeur du courant pour laquelle, en rĂ©gime stationnaire, la concentration cotĂ©
émission atteindrait la valeur de saturation csat. On obtient immédiatement la valeur du flux
correspondant en utilisant (4.44) :
ï = SD csat/l (4.53)
La transposition en courant se fait selon les relations (4.40), i = q ï. On en tire :
IsatOx = 4 Qe S DOx csatOx/l (4.54)
IsatHy = 2 Qe S DHy csatHy/l
Numériquement (voir tableau 4.1), avec : S = 6450cm2, l = 0.6 cm, V0 = 30 10-3 V,
Qe = 96500 C, cR = 10-3 mole/cm3, on obtient :
IsatOx = 0.11 A (4.55)
IsatHy = 0.08 A
4-27
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ROx/2 ROx/2
RHy/2 RHy/2
RatmOx
IEOx(t) VEOx(t) IROx(t)
IEHy(t) VEHy(t) RatmHy IRHy(t)
VsurfOx
a) HydogÚne b) Oxygéne
4-28
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Sur le courant total Ă©mis IE, la plus grande partie, ïĄ IE est recombinĂ©e. Seule la
diffĂ©rence, (1-ï ïĄ) IE diffuse vers lâatmosphĂšre. Dans lâautre sens, seul lâoxygĂšne donne lieu Ă
une recombinaison, Ă lâĂ©lectrode nĂ©gative, soit IOx.
NumĂ©riquement, pour la batterie Ă©tudiĂ©e, on obtient (ïšOx = 0.2 ; ïĄ = 0.9 ; IsatOx = 0.11 A,
dâaprĂšs (4.55)) :
Sulfatation Ă©lectrode nĂ©gative : (1-ï ïĄ) iEHy + IOx IOx = (1-ï ïĄ) (2 ïšOx isatOx)
4-29
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Gazage
Diffusion
Figure 4.14 : Schéma bloc des relations diffusion/recombinaison/gazage :
cas de lâOxygĂšne
4-30
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Remarquons de plus que : iEHy - min(iROx/2,ï iEHy) = max(0, iEHy â iROx/2), dâoĂč :
iâEHy = max(0, iEHy â iROx/2) (4.68)
En intégrant cette relation, on arrive au schéma bloc complet de la figure 4.15.
oxygĂšne
iROx
IgOx
1/2
iEHy -
Suite schéma bloc
iâEHy iRHy
max(0, di) normal hydrogĂšne
+ di
IgHy
iâEHy = max(0, iEHy â iROx/2)
4-31
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Diffusion accélérée
(phase gazeuse)
VE ï€h
l
Emission Recombinaison
Le systĂšme favorise la diffusion des gaz dâune plaque Ă lâautre, le principal bĂ©nĂ©fice
Ă©tant que la concentration de saturation au niveau de lâĂ©lectrode Ă©mettrice ne sera atteinte que
pour un « courant critique » bien supĂ©rieur. En contrepartie, les Ă©changes avec lâatmosphĂšre
seront également a priori fortement facilités et il faut prévoir des dispositifs spécifiques pour
les limiter, la solution extrĂȘme Ă©tant la batterie totalement Ă©tanche.
Concernant le dispositif de communication avec lâatmosphĂšre, comme indiquĂ© ci-
dessus, la diffusivitĂ© Ă©quivalente de lâair est environ 4 105 fois celle de lâeau. Si lâextĂ©rieur
des plaques Ă©tait en communication directe avec lâatmosphĂšre, Ratm serait trĂšs faible, avec un
rendement de recombinaison trĂšs infĂ©rieur Ă 1, mais un flux de recombinaison pour lâoxygĂšne
trĂšs Ă©levĂ© (sachant que pour lâoxygĂšne Ca = 0.2 Csat), qui entrainerait une forte sulfatation de
lâĂ©lectrode nĂ©gative. On peut envisager les options suivantes :
⹠Echange par diffusion, par un conduit assez long et étroit pour assurer une résistance
Ratm suffisante
⹠Batterie totalement étanche (Ratm infini), irréaliste compte tenu des risques de
surpression importante
⹠Batterie semi-étanche, avec des échanges contrÎlés par le différentiel de pression
totale avec lâatmosphĂšre : valve de sĂ©curitĂ© ou « micro-fuite », ou les deux Ă la fois.
iE
iE
R/Kd R/Kd
VE VE
ratm << R ratm << R
R/Kd R/Kd
Vsurf Vsurf ïext
iRï ïœï ïĄâiE + ïa iRï
4-33
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-34
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Comme on va le voir, ce sont ces courants qui vont servir de nouveaux paramĂštres pour
caractĂ©riser lâĂ©mission. On introduit les surtensions relatives, par rapport Ă cet Ă©tat de
référence :
uOx = uEOx â ufOx uHy = uEHy â ufHy (4.77)
Il est bon de se rĂ©fĂ©rer Ă lâexpression (4.70) des surtensions. Si on reste en surcharge avec
gazage, les gaz restent Ă saturation et les tensions dâhydrolyse ne varient pas. On obtient le
résultat important suivant.
En surcharge : uOx = Vï1 - Vï1f (4.78)
uHy = Vï2 - Vï2f
Les surtensions relatives en surcharge sont ainsi accessibles expérimentalement par des
Ă©lectrodes de mesure qui relĂšvent les potentiels dâĂ©lectrode.
En combinant les relations de départ (4.69) et les relations (4.76), on obtient une expression
des courants dâĂ©mission en surcharge, en fonction des surtensions relatives :
Avantage de ces Ă©quations : comme on lâa soulignĂ© Ă travers les relations (4.78), les
surtensions relatives en surcharge sont directement accessibles expérimentalement, sans
passer par le calcul des tensions de Nernst (représentation « imagée » : ces tensions
différentielles correspondraient directement aux tensions différentielles de notre dispositif
expérimental, si la batterie de référence était remplacée par une batterie à pleine charge6).
Pour le courant, on nâa accĂšs quâau courant total de batterie. On verra au sous paragraphe
suivant comment les rĂ©sultats expĂ©rimentaux peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©s (en tenant compte
notamment de la di-symétrie de comportement entre OxygÚne et HydrogÚne) pour remonter
aux courants dâĂ©mission.
Etude en surcharge - Conditions idéalisées de surcharge ou gazage
On se propose dâintroduire (et de discuter sommairement) un certain nombre de mĂ©thodes
et dâhypothĂšses (implicites ou explicites) utilisĂ©es couramment [1][9] pour interprĂ©ter les
données expérimentales :
- Représentation tension/courant en coordonnées semi-log (de type Tafel [10])
- Raisonnement Ă tensions de Nernst constantes (valeurs Ă saturation)
- ModÚle simplifié de transition charge/surcharge
- ModÚle asymétrique de diffusion (oxygÚne seul)
- ModÚle de gazage « idéal »
Ces principes sont à la base des expérimentations et des données numériques collectées
dans la littérature qui seront résumées au sous paragraphe suivant, tableaux 4.2 et 4.3.
Ils seront repris également dans nos propres essais au paragraphe 4.1.4.3, avec une
discussion éventuelle des hypothÚses.
6
Les deux batteries Ă©tant Ă pleine charge Vpont = 0 ; Ă courants principal nul, V1 âVï1, V2 âVï2. ReprĂ©sentation
« imagĂ©e » dans la mesure oĂč, en pratique, la batterie Ă pleine charge nâest pas Ă lâĂ©quilibre, Ă cause de
courants dâhydrolyse importants sous cette tension.
4-35
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
âą on assimile les diodes Ă des diodes idĂ©ales, dâimpĂ©dance nulle Ă lâĂ©tat passant. Au
voisinage de la pleine charge, le seuil de conduction correspond Ă la tension de Nernst
de la batterie à pleine charge, donc à la tension de référence.
âą Pour reprĂ©senter la charge complĂšte dâune Ă©lectrode, on suppose que le courant pour la
diode « charge » sâannule (correspondant au passage Ă zĂ©ro de lâactivitĂ© de PbSO4),
alors que la diode décharge garde une caractéristique de diode idéale.
Caractéristique Caractéristique
iEOx émission iEOx émission
(log)
Basculement
Branche Branche charge ï surcharge
Basculement
Charge Charge
charge ï surcharge
JOx
uOx uOx
Branche
Décharge
4-36
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Ce modĂšle idĂ©alisĂ© a lâavantage de constituer une base de travail simple. On sera amenĂ© Ă le
discuter lors de lâĂ©tude expĂ©rimentale du 4.1.4.2. Pour la rĂ©action principale cette fois,
lâinterprĂ©tation des rĂ©sultats nous amĂšnera Ă introduire un modĂšle JS(x) de variation du
courant de transfert en fonction de lâĂ©tat de charge x de la batterie, qui tends vers zĂ©ro quand
lâĂ©tat de charge tend vers 1 (pleine charge). La consĂ©quence est que lâimpĂ©dance liĂ©e Ă la
rĂ©action principale tend bien vers lâinfini Ă pleine charge, mais de façon progressive,
contrairement Ă lâhypothĂšse simplifiĂ©e dâun basculement abrupt. Ce point remet en cause le
principe mĂȘme de la notion de pleine charge. Nous garderons les hypothĂšses simplifiĂ©es en
premiÚre analyse, quitte à interpréter au cas par cas les écarts observés en pratique.
Introduction de coordonnées semi-log symétriques [8] : échelles courant séparées
La reprĂ©sentation introduite en figure 4.18-b correspond Ă lâapproximation classique de Tafel
pour la caractĂ©ristique de Butler Volmer (en lâoccurrence, branche « Ă©mission » pour
lâoxygĂšne) : Ă©chelle linĂ©aire pour la surtension, logarithmique pour le courant. Pour la batterie
au plomb, lâusage est de combiner les reprĂ©sentations de Tafel, avec un axe commun pour les
courants et les axes tensions symétrique pour éviter la superposition des courbes : surtension
oxygÚne vers la droite, surtension hydrogÚne vers la gauche comme indiqué figure 4.19.
Courants
(échelles log)
iEOx
iEHy
Caractéristique
émission OxygÚne
JOx
Caractéristique
émission HydrogÚne
JHy
uHy uOx
uHy uOx
4-37
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Exemple (figure 4.20) : lâĂ©lectrode positive atteint la pleine charge, mais lâĂ©lectrode nĂ©gative
nâest pas totalement chargĂ©e (il reste un peu de PbSO4). Dans notre reprĂ©sentation, la branche
charge de lâĂ©lectrode nĂ©gative reste collĂ©e Ă lâaxe u = 0. Le courant de batterie continue Ă
charger lâĂ©lectrode nĂ©gative, le courant sur lâĂ©lectrode positive Ă©tant assurĂ© par la rĂ©action
dâĂ©mission dâoxygĂšne. Cette situation se manifeste par une forte surtension uOx sur lâĂ©lectrode
positive, la surtension uHy restant voisine de zéro.
Ce cas est important car il donne la possibilité de corriger une différence de sulfatation entre
les plaques, en évitant un effet cumulatif qui peut conduire à une dégradation des
performances, voir une défaillance de la batterie. Compte tenu de la recombinaison, le courant
de surcharge doit nĂ©cessairement ĂȘtre supĂ©rieur au courant de saturation pour que lâĂ©galisation
soit effective.
Un temps dâĂ©galisation plus ou moins long sera Ă peu prĂšs systĂ©matiquement nĂ©cessaire avant
de commencer les expériences en surcharge.
courants
(échelle log)
iEOx
Poursuite de la charge,
électrode négative
Pleine Charge,
électrode positive
JOx
JHy
uHy uOx
uOx
4-38
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Comme nous lâavons indiquĂ© en introduction, lâanalyse des rĂ©sultats se fait sur la base
dâapproximations permettant dâinterprĂ©ter, au moins de façon asymptotique, les rĂ©sultats par
référence à la figure 4.19. Nous allons reprendre point par point ces approximations.
⹠ModÚle de gazage idéal. Nous avons déjà évoqué cette hypothÚse au paragraphe
4.1.3.5 : Ă partir du moment oĂč la concentration critique est atteinte, le courant de
recombinaison reste constant et égal à Isat.
⹠ModÚle de diffusion asymétrique. Concernant la diffusion, la constatation
expérimentale est que tout se passe comme si le cycle
Ă©mission/diffusion/recombinaison ne fonctionnait que pour lâoxygĂšne : on parle de
« cycle de lâoxygĂšne » sans argument convaincant pour expliquer lâabsence du cycle
de lâhydrogĂšne correspondant. Lâanalyse que nous avons faite au chapitre 3
(paragraphe 3.2.2.3) du processus de recombinaison directe O2/H2 paraĂźt donner une
explication Ă ce phĂ©nomĂšne mystĂ©rieux de « disparition de lâhydrogĂšne », au moins
dans les conditions des expĂ©rimentations usuelles. A lâĂ©lectrode nĂ©gative, en prĂ©sence
du courant de recombinaison total dâoxygĂšne iROx, le courant iEHy Ă©mis en accord avec
les équations de Butler Volmer est amputé de la part :
ï€i = min (iEHy, iROx/2)
On retrouve bien une disparition totale de lâhydrogĂšne si iROx > 2 iEHy, ce qui sera
usuellement le cas7 tant que le courant de recombinaison nâest pas plafonnĂ© Ă IsatOx
(gazage idéal).
âą Raisonnement Ă tensions de Nernst constantes (valeurs Ă saturation). Les droites de
Tafel correspondants aux caractĂ©ristiques dâĂ©mission sont tracĂ©es pour la batterie Ă
pleine charge (c = cf) et les gaz dâhydrolyse Ă saturation (cHy =csatHy, cOx =csatOx), ce
qui entraine en pratique une distorsion dans les zones avant gazage (mais ne perturbe
pas les asymptotes Ă fort courant).
7
Pour les qualitĂ©s de plomb usuelles, lâĂ©mission dâOxygĂšne est nettement supĂ©rieure Ă lâĂ©mission dâhydrogĂšne.
La seule exception notable concerne lâutilisation, de plus en plus rare, dâantimoine (utilisĂ©e pour Ă©viter la
corrosion) qui augmente fortement lâĂ©mission dâHydrogĂšne, y compris dans les alliages dit « low antimony ».
4-39
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Remarques :
Ce résultat est traduit en diagramme asymptotique figure 4.21. On supposera de toute façon
que IsatOx > JOx, ce qui correspond au fait quâil nây a pas de gazage pour la batterie dans son
Ă©tat de rĂ©fĂ©rence. On doit distinguer deux cas selon que IsatOx est supĂ©rieur ou infĂ©rieur Ă
JH/(1-ïĄ), comme indiquĂ© sur la figure en a) et b) :
Recombinaison
ib ib H2
(échelle log) (échelle log)
IsatOx IsatOx
Emission Emission
OxygĂšne OxygĂšne
Emission
HydrogĂšne (JHy+ IOx )(1-ïĄ) CaractĂ©ristique
émission HydrogÚne
JOx
JOx
uHy uOx uHy uOx
JHy JHy
a) Cas (JHy+ IOx )(1-ïĄ) < IsatOx b) (JHy+ IOx )(1-ïĄ) < IsatOx
Dans leurs analyses, les auteurs [9] se placent dâemblĂ©e dans le cas b).
4-40
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-41
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
UOx mV UHy mV
(Tafel/2.3) 43.5 60 Lang
8
Cette normalisation est trĂšs largement adoptĂ©e, plutĂŽt quâune normalisation par la surface des Ă©lectrodes,
donnée moins directement disponible
4-42
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
PARAMETRES DE DIFFUSION
4-43
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Du fait des effets croisés de plusieurs phénomÚnes (activation, diffusion, hydrolyse), une
identification « directe » simple et prĂ©cise des paramĂštres nâest pas possible. Lâobjectif initial
limitĂ© est dâobtenir des valeurs approchĂ©es rĂ©alistes pour bĂątir un modĂšle gĂ©nĂ©ral, qui pourra
ĂȘtre affinĂ© par des corrections ultĂ©rieures ou une optimisation globale.
4-44
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Vm1
Volts
Temps
(heures)
Vm2
Volts
Temps
(heures)
4-45
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Les tensions diffĂ©rentielles de rĂ©fĂ©rence entre bornes peuvent alors sâexprimer en fonction de
la charge Q(t) par :
4-46
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Tensions différentielles
Volts Vm1eq
Q(t)
Ampére.heures
Vm2eq
Notons que lâon trouve un gros Ă©cart (facteur ïšï âï ïČ) avec la valeur thĂ©orique de V0. Câest
cette valeur expérimentale qui sera utilisée dans les modÚles de tension pour la suite, au
lieu de (4.203) :
4-47
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
- En charge, on utilisera lâenregistrement dĂ©jĂ citĂ© (figures 4.22 et 4.23) avec des
commutations entre 0 et 10A : lâidentification est faite par le modĂšle dynamique de
charge et décharge des capacités de double couche via le dipÎle de Butler-Volmer.
- Sur les mĂȘmes enregistrements, lâĂ©tude de la variation de la surtension Ă courant
donnĂ© au cours de la charge permettra par ailleurs dâintroduire un modĂšle empirique
important pour la variation du courant de transfert dans le modĂšle de Butler-Volmer en
fonction de lâĂ©tat de charge. Ce modĂšle sera affinĂ© ultĂ©rieurement et joue un rĂŽle
crucial dans lâanalyse de la fin de charge.
- En décharge on utilisera un essai avec créneaux de courant à plusieurs niveaux, plus
simple pour une identification sommaire rapide des paramĂštres tension du modĂšle de
Butler-Volmer.
MĂ©thode dynamique par lâĂ©tude des commutations (sur essai en charge)
On a simplement programmĂ© (par une mĂ©thode dâEuler amĂ©liorĂ©e) les Ă©quations
différentielles de charge et décharge des capacités de double couche par le dipÎle de Butler
Volmer pour un crĂ©neau de courant dâamplitude Ib:
I(t)
i(t)
i(t) = J0(exp(u(t)/UC) - exp(-u(t)/UD))
ïï u(t)
ï du/dt = Ib(t) â i(t)
En pratique, il reste Ă ajuster les paramĂštres ï et UC pour faire coĂŻncider au mieux le signal
expérimental et le signal calculé u(t). Sachant que les surtensions résiduelles ohmiques et de
diffusion nâont pas Ă©tĂ© totalement Ă©liminĂ©es, lâidentification ne peut ĂȘtre que grossiĂšre.
Lâobjectif est dâobtenir des ordres de grandeurs initiaux rĂ©alistes pour le volet « activation »
dâun modĂšle global.
4-48
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ï p = 1 e5
UCp =10 e-3
ï m = 1 e4
UCm = 10 e-3
4-49
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ï p = 1 e5
UCp = 10 e-3
valeur du courant J0. Ceci appelle lâattention sur la variation importante que lâon peut
observer pour cette tension au cours du processus de charge. Ceci est Ă lâorigine de la forme
du modĂšle empirique proposĂ© ci-dessous, fonction de lâĂ©tat de charge.
Pour lâidentification grossiĂšre de ce modĂšle, on se contente ici de lâestimation « brute » de
lâĂ©tat de charge comme au paragraphe 4.2.2.1 Ă partir de lâintĂ©grale q(t) du courant total (sans
dĂ©duction du courant dâhydrolyse). On travail sur le mĂȘme essai de charge (figures 4.22, 4.23)
que ci-dessus, la charge totale de lâĂ©lectrolyte Ă un instant donnĂ© Ă©tant estimĂ©e par :
Q(t) = Q(0) + â«ib(tâ) dtâ Q(0) =100 (4.97)
A partir des enregistrements figure 4.22 et 4.23 des tensions, on retranche les tensions de
références tirées du modÚle (4.94) et on en déduit les surtensions (surtensions stabilisées Ulim
pour un courant de 10 ampÚres, qui seront notées U_10) . Celle-ci ont été représentées en
fonctions de la charge brute de la batterie, figures 4.29 et 4.30
La pleine charge, marquée par la montée des signaux repérée par le trait pointillé vertical est
estimée à partir des enregistrements à :
Qf = 570 Ah dâoĂč lâĂ©tat de charge (4.98)302)
x(t) = Q(t)/Qf
Volts
Q(t)
AmpĂšre.heures
4-51
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Volts
Q(t)
AmpĂšre.heures
La comparaison entre surtension fonction de lâĂ©tat de charge x et modĂšle est prĂ©sentĂ©e figures
4.31 et 4.32.
Remarque : On peut préciser le lien évoqué au début avec un modÚle pour le courant J0 de
Butler Volmer. En régime stabilisé (courant nul dans la capacité) on aurait pour chaque
électrode une relation de la forme:
ib =J0 (exp(U_10/UC) - exp(-U_10/UD))
Si le rapport des exponentielles est suffisant, on peut simplifier en :
si U_10/UC + U_10/UD >> 1 Ib â J0 exp(U_10/UC)
DâoĂč pour Ib = 10 A :
J0(x) â 10 exp(U_10(x)/UC)
Les deux équations (4.99) équivalent donc bien ainsi à un modÚle de variation J0(x) du
courant de Butler Vollmer en fonction de lâĂ©tat de charge.
4-52
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
U_10p
Volts
(Etat de charge)
U_10m
Volts
(Etat de charge)
4-53
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ParamĂštres dâĂ©mission
Rappelons quâaprĂšs remise en forme du modĂšle dâĂ©mission par rĂ©fĂ©rence Ă la pleine charge,
les courants prennent la forme :
IEOx = JOx exp(uOx/UOx)
IEHy = JHy exp(uHy/UHy)
Dans ces relations, uOx et uHy désignent les « surtensions relatives » définies par rapport aux
tensions de pleine charge, comme discuté au paragraphe 4.1.3.5.
Pour UOx et UH, on prendra les valeurs typiques utilisĂ©es dans les Ă©tudes dâhydrolyse.
Les courants sont les courants en début de surcharge, donc pour c = cf, à surtension
nulle. Les valeurs sont obtenues expérimentalement : valeurs mesurées directement ou
obtenues par extrapolation.
Valeurs expérimentales :
UOx = 30 10-3
UH = 45 10-3
IOx = 2 10-2 A
IH = 0.2 A
IsatOx = 15 A ïą IO2 = 8 A
4-54
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
70 mV/décade
100 mV/décade
4-55
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-56
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4.2 Modélisation
R = ïČ l et C =ï ï§ l (4.100)
La ligne ïČ, ï§ peut ĂȘtre approximĂ©e par une cascade de cellules ïR=ïČïx, ïR=ï§ïx identiques,
lâapproximation Ă©tant dâautant meilleure que ïx est petit, Ă©quivalent Ă un maillage de plus en
plus fin dans un programme de calcul par éléments finis. Pour une ligne de longueur l, le
nombre de cellule nĂ©cessaire est N = l/ïR. La frĂ©quence de coupure haute liĂ©e Ă cette
approximation peut ĂȘtre caractĂ©risĂ©e par ï·c = (ïR ïC)-1, soit ï·c = N2/RC. Autrement dit, pour
obtenir ï·c donnĂ© le nombre de cellules nĂ©cessaire est
NL = (RCï·c)1/2 (4.101)
En termes de compromis entre précision et nombre de cellule, une solution optimale (au sens
de lâondulation de lâerreur pour une Ă©chelle logarithmique en frĂ©quence) est obtenue en
utilisant des cellules non par identiques, mais en progression géométrique :
Rn=kn r Cn=kn c n= 0, ⊠, N-1 (4.102)
Lâamplitude de lâerreur est dâautant plus faible que k est voisin de 1 (un bon compromis
pratique est obtenu avec k=3, qui sera utilisé pour nos simulations).
On doit satisfaire la condition
ï Rn = R ï Cn = C (4.103)
Soit :
ï·c = (rc)-1 (4.105)
En combinant avec (4.104) on obtient :
N = Log[(k-1)(RCï·c)1/2]/Log(k) (4.106)
Comparée à (4.101) cette relation fait apparaßtre une variation logarithmique du nombre de
cellules. Lâavantage apparait clairement sur un exemple, correspondant aux ordres de
grandeurs valables pour la diffusion des ions HSO4- . Les mesures sont faites au pas de 1s,
correspondant Ă une pulsation maximale utile ï·c â 1. La valeur de la constante de temps RC
est de lâordre de 1 heure (3600s) :
4-57
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Les figurent mettent clairement en Ă©vidence la coupure haute Ă ï·c. Ici, on utilise des cellules
en L (rĂ©sistance en premier) : en haute frĂ©quence (ï· > ï·c) on trouve une impĂ©dance Ă©gale Ă r
(pente nulle). Avec des cellules en ï (capacitĂ© en premier), en haute frĂ©quence on ne voit plus
que la capacitĂ© c, ce qui conduirait Ă une pente -1 pour ï· > ï·c.
4-58
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-59
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
R, ïï R, ïï
I1(t) I2(t)
Electrode Electrode
moins plus
ID(z,t), V (z,t)
z
z=0 z=l
4-60
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Les pseudo-tensions correspondants Vs et Vas peuvent donc ĂȘtre calculĂ©e par deux schĂ©ma
simplifiés différents, comme indique figure 4.37 a et b, permettant de reconstituer les pseudo-
tensions V1 et V2 :
V1 = Vs + Vas V2 = Vs - Vas (4.109)
Rexï
R, ïï R, ïï
Is(t) Vs(t) Ias(t) Vas(t
ïexï )
Dans ces schémas les tronçons de ligne correspondent à la diffusion sur la distance l/2, moitié
de la distance inter-électrodes.
⹠Approximation des tronçons de lignes par cascade de cellules R, C
Pour les simulations, le tronçon de ligne est approximé par cellules RC selon le principe du
paragraphe 4.1.2.1. Les ordres de grandeur étant ceux traités en exemple, on choisi
lâapproximation par N=4 cellules en progression gĂ©omĂ©trique de raison k=3.
Pour le mode symétrique, par exemple on obtient le schéma équivalent de la figure 4.38. Pour
N=4, on vérifie facilement que :
rï 3 rï 27 rï Rexï
rï 3 rï 27 rï œ Rexï
I(t) V(t) c 3 cï 27 cï ïï
2ïexï
4-62
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Modification de la ligne
La longueur étant divisée par 10, on ne garde que les deux premiÚres résistances, soit 4r au
lieu de 40 r pour la ligne initiale, les résistances suivantes étant annulée par la convection
(figure 4.40-a). Les capacités sont inchangées, mais les trois derniÚres se retrouvent ainsi
regroupées en parallÚle, conduisant à un modÚle approché à deux capacités (figure 4.40-b).
rï 3 rï 0ï 0ï rï 3 rï
I(t) c 3 cï 9 cï 27 cï I(t) c 39 cï
On suppose que lâĂ©lectrolyte circulant dâune partie Ă lâautre est Ă la concentration moyenne du
rĂ©servoir dâorigine, comme indiquĂ© figure 4.41.
D
c2
Electrolyte Electrolyte
C1 C2
inter-électrodes extérieur
c1
4-63
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Compte tenu de la symétrie des équations, il suffit de faire la différence pour obtenir
lâĂ©quation dâĂ©volution de c1-c2:
d(n1-n2)/dt = V/2 d(c1-c2)/dt = -D(c1-c2) (4.117)
Rex
ïï V1 V2 ïexï ïœï ïï
Cette relation permet dâavoir une estimation rĂ©aliste dâune valeur pour Rex traduisant
lâefficacitĂ© du processus dâhomogĂ©nĂ©isation de la concentration par circulation, en
complément au modÚle de la figure 4.40-b pour la ligne.
4-64
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Sous lâaspect diffusion, hors Ă©changes avec lâatmosphĂšre, il y a diffusion depuis lâĂ©lectrode
Ă©mettrice, avec un courant dâĂ©mission IE donnĂ©. A lâĂ©lectrode rĂ©ceptrice, la recombinaison
impose une concentration, donc une pseudo-tension équivalente, nulle.
La modélisation se fait donc à la base par une ligne dont la longueur correspond à la distance
inter-Ă©lectrode l, avec un courant imposĂ© IE Ă lâentrĂ©e et son extrĂ©mitĂ© en court-circuit,
comme indiqué figure 4.43.
Figure 4.43: ModÚle de diffusion inter-électrodes des gaz (hors échanges avec
lâatmosphĂšre)
Les grandeurs utiles Ă calculer sont le courant de sortie, qui constitue le courant de
recombinaison IR, et la pseudo-tension dâentrĂ©e VE, qui va dĂ©terminer les conditions de
gazage.
- Les Ă©changes avec lâatmosphĂšre seront introduits de façon empirique, directement sur
le circuit Ă©quivalent R, C simplifiĂ©, par une rĂ©sistance dâĂ©change, comme indiquĂ© ci-
dessous.
- On modĂ©lisera Ă©galement le gazage, par un Ă©crĂȘtage de la pseudo-tension VE dâentrĂ©e.
- On introduira également en simulation le mécanisme de recombinaison direct entre
hydrogĂšne et oxygĂšne Ă lâĂ©lectrode nĂ©gative discutĂ© au chapitre 3, qui joue un rĂŽle
important pour les faibles valeurs de courant (avant gazage pour lâoxygĂšne).
4-65
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
RH/2 RH/2
4-66
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Le modĂšle diffusion/Ă©change correspondant pour lâoxygĂšne est indiquĂ© figure 4.46, complĂ©tĂ©
par un dispositif dâĂ©crĂȘtage, qui correspond au gazage lorsque VOx(t) atteint le seuil critique
VOxc. On a indiquĂ© Ă©galement la contribution du courant de recombinaison de lâoxygĂšne
atmosphérique IOx.
Sur la figure 4.47 on a complĂ©tĂ© la figure 4.45 avec le dispositif dâĂ©crĂȘtage pour le gazage de
lâHydrogĂšne. On a modĂ©lisĂ© Ă©galement le processus de recombinaison direct de lâoxygĂšne
avec lâhydrogĂšne, tel quâanalysĂ© au chapitre 3 : ce courant se retranche au courant dâĂ©mission
et explique la « disparition » de lâhydrogĂšne observĂ© pour des valeurs faibles Ă modĂ©rĂ©es des
courants dâhydrolyse.
RH/10
IEH(t) VH(t)
- œ (IROx+ IOx) ïH/10
VHc
4-67
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
On utilisera les schémas équivalents correspondants, avec agitation, indiqués figure 4.48 pour
lâhydrogĂšne, figure 4.49 pour lâoxygĂšne.
RH/20 RH/20
IEH(t) VH(t)
- œ (IROx+ IOx) ïH RH/2 IRH
VHc
ROx/20 ROx/20
4-68
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ï ï ï ï de/dt
Vt)
Vt)
-e(t) Vt) iC(t)
e(t)
iC(t)
e(t) e(t)
Si lâon se rĂ©fĂšre au schĂ©ma de la figure 4.9, on trouve une application aux deux Ă©lectrodes.
- A lâĂ©lectrode nĂ©gative, la tension E0n Ă©tant constante peut ĂȘtre sortie sans correction.
- A lâĂ©lectrode positive, on se dĂ©barrasserait de mĂȘme de la tension constante E0P. Une
simplification plus radicale est obtenue en sortant la tension Eeq1(t). Cette tension varie
relativement lentement. La discussion sur la correction de courant est facile dans ce
cas car ïdc dEeq/dt sâexprime proportionnellement au courant de batterie sous la forme9
k ib. On trouve que k varie de 0.5% Ă pleine charge Ă 5% Ă un dixiĂšme de la charge :
la correction sera en général inutile.
9
En bref, Eeq1 = 2ïšV0 Log (Veq(t)/V0) dâoĂč dEeq1/dt = 2ïšïšV0/Veq) dVeq/dt. Or Veq est reliĂ© Ă la charge totale de
lâĂ©lectrolyte Q = â«ibdt par Veq = Q/ï0, ï0 Ă©tant la capacitĂ© totale de lâĂ©lectrolyte, dâoĂč dVeq/dt = ib/ï0. On obtient
finalement ïdcdEeq1/dt = 2ïšï ïšV0/Veq)ï ïšïdc/ï ï0) ib = k ib. NumĂ©riquement 2ïšï = 4, V0/Veq = cR/ceq varie entre 3 et 1/3,
ï0ïŻïdc â 300 donc k varie de 0.5% Ă pleine charge Ă 5% Ă un dixiĂšme de la charge.
4-69
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Electrode négative
Le schéma modifié de la cellule activation/hydrolyse est indiqué ci-dessous.
Pour la réaction principale, on a sorti la source de la boucle, sans modification des courants.
Notons que la tension de la cellule se rĂ©duit Ă la surtension dâactivation u2 = ua2.
ib
uEHy iEHy
u2 EHy IROx
ïdc2
iï2 E°n
E°n
4-70
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Electrode positive
Le schéma modifié de la cellule activation/hydrolyse est indiqué ci-dessous.
Pour la rĂ©action principale, la surtension de diffusion, qui prĂ©sente des transitoires rapides, nâa
pas Ă©tĂ© sortit de la cellule dâactivation. ConformĂ©ment Ă la discussion ci-dessus, les variations
de Eeq1 sont assez lentes pour quâon puisse nĂ©gliger le courant de correction (indiquĂ© en
pointillés).
La tension de la cellule se réduit à la surtension totale, u2 = ua1 + ud1.
ib
jEOx
ua1 uOx
u1 ïdc1 CdE1/dt EOx IRHy
ud1
Eeq1
iC1
E1eq
Pour la partie hydrolyse, le décalage de tension est compensé en introduisant une source Eeq1
en opposition (tensions en opposition en bleu sur le schéma). On obtient :
uOx = u1 â EOx + Eeq1 (4.131)
ConformĂ©ment au schĂ©ma de la figure 4.9, la caractĂ©ristique dâĂ©mission et la tension de
Nernst pour lâoxygĂšne sont donnĂ©es par (voir par exemple relations (4.69) et (4.72)):
iEOx = JBOx exp(uEOx/UOx)
EOx = E°Ox+ V0 Log(c/cR) + V0/4 Log(c EOx/ c satOx) (4.132)
4-71
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Les relations (4.136) et (4.137) permettent de simplifier lâexpression (4.135) de uOx. Toutes
réductions faites, il reste :
uOx = u1 + V0 Log(ceq/cf) - V0 Log(c/ceq) - V0/4 Log(cEOx/csatOx)
uOx = u1 + EE1 (4.138)
EE1 = V0 Log(ceq/cf) - V0 Log(c/ceq) - V0/4 Log(cEOx/csatOx)
Lâeffet du terme correctif (EEOx ou EEHy) trouve une interprĂ©tation en termes dâimpĂ©dance
sĂ©rie. On raisonnera sur lâexemple de lâoxygĂšne. En Laplace, on dĂ©signe par ZOx(p)
lâimpĂ©dance dâentrĂ©e en Laplace de ligne de diffusion. La pseudo-tension dâentrĂ©e est donnĂ©e
par :
VEOx(p) = ZOx(p) IEOx (p) (4.141)
Par cette relation, la source de pseudo-tension EEOx sâexprime ains comme une filtrĂ©e non
linĂ©aire du courant IEOx qui la traverse : elle pourra ĂȘtre dĂ©crite comme une impĂ©dance non-
linéaire généralisée.
Interprétation en stationnaire. ZOx(p) se réduit à la résistance de diffusion ROx. La relation
entre EEOx et IEOx se réduit à une simple relation non-linéaire instantanée :
EEOx = V0/4 Log(iEOx/IsatOx) ou
iEOx = IsatOx exp(4 EEOx/V0) (4.142)
On retrouve simplement la caractĂ©ristique dâune diode : en stationnaire (et hors saturation), la
tension EEOx sâinterprĂšte comme la chute de tension aux bornes dâune diode placĂ©e en sĂ©rie
avec la diode dâĂ©mission.
10
Calcul fondĂ© sur lâutilisation des lois de Butler Volmer (4.69) avec des courants de transfert JBox et JBHy
supposés indépendants des concentrations.
4-72
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
11
Compte tenu des ordres de grandeur, on a négligé la perturbation de Q (et donc de la concentration
moyenne ceq) liée à la charge stockée dans les capacités. Par contre les transitoires liés aux courants de
charge/dĂ©charge des capacitĂ©s de double couche sont pris en compte dans les courants dâinjection I 1 et I2.
4-73
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Vm1 ib +
R1
iEOx
ua1 uEOx
V1 iRHy
ïdc1 u1
ud1 EE1
Ep0 I1 E1eq
iR1
Ry
Injection et diffusion
des majoritaires
vDp
ELECTROLYTE Diffusion
Vpont des gaz
vDm
Vm1
Ry Vm1
I2 En0
En0 uEHy
ua2 iROx
u2
ïdc2
EE2
R2
Vm2
-
Figure 4. 52 : ModÚle électrochimique global modifié
4-74
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Pour le processus rĂ©el de diffusion « mixte », lâanalyse exacte des courants dâinjection
I1 et I2, Ă partir des trois courants iR, iï, ihydr a Ă©tĂ© menĂ©e au paragraphe 4.1.3.2. Les
résultats peuvent été mis sous forme plus synthétique en raisonnant sur le courant total
hors hydrolyse iÌb = ib -ihydr. DâaprĂšs (4.39) les courants injectĂ©s aux deux Ă©lectrodes
sont :
Dans lâhypothĂšse des porteurs HSO4- lents (ïłH >> ïłS) kc serait nul : on retrouve
lâhypothĂšse dâinjection symĂ©trique (iÌb/2, iÌb/2). Remarquons que dans le cas gĂ©nĂ©ral, le
bilan global dQ/dt = I1 + I2 = iÌb demeure prĂ©servĂ©.
Dans les simulations, le terme liĂ© Ă lâhydrolyse sera nĂ©gligĂ©
Les courants I1 et I2 servent dâentrĂ©es pour les circuits Ă©quivalents de diffusion, qui
permettent de calculer les pseudo-tensions et donc les concentrations correspondantes
cp et cm. Le calcul est fait par algorithmes temporels, Ă partir de la reprĂ©sentation dâĂ©tat
décrivant les circuits R, C. Symboliquement, on peut écrire les relations
correspondantes en formalisme de Laplace, en tirant profit de la décomposition de
lâinjection en modes symĂ©trique et antisymĂ©trique introduite en 4.1.3.2 illustrĂ©e en
figure 4.37. On dĂ©signe par Zs lâimpĂ©dance pour le mode symĂ©trique (ligne l/2 avec
terminaison RC), par Za lâimpĂ©dance pour le mode antisymĂ©trique (ligne l/2 avec
terminaison en court-circuit). La décomposition du courant se fait sous la forme :
Is = ib/2 âiï/2 Is = kc ib âiï/2
On en dĂ©duirait sans difficultĂ© lâexpression des pseudo-tensions :
V1 = Vp = (Zs + 2kc Za) ib/2 + (Zs+Za) iï/2
V2 = Vn = (Zs - 2kc Za) ib/2 + (Zs-Za) iï/2
4-75
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4-76
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
ENeq = ïšV0 Log (ceq/cR)
uu1 = ïšV0 Log (cp/ceq)
uu2 = ïšV0 Log (cn/ceq)
+
ib Vm1eq = E1eq + Vpont = (2-kD) ENeq
Vm2eq = - Vpont = kD ENeq
EEeq = ENeqï ïï ïšV0 Log (cf/cR)
Ry + R 1 EEOx = ïšV0/4 Log(VEOx/VsatOx)
EEHy = ïšV0/2 Log(VEHy/VsatHy)
ud1 -kDuu1
- uu1 EEeq
2uu1
ïdc1 iRHy
ua1 EEOx
Vm1 u1 iR1
iï1 ihydr1
uEOx iEOx
EEeq
uu2
ua2
EEHy iROx
iR2 ihydr2
u2 iï2 uEHy
ïdc2 iEHy
Vm2
iROx
kDuu2
Ry + R 2
ib
-
4-77
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
Approximation de type 1
M1.1 : Calcul sĂ©quentiel de lâinjection des majoritaires, connaissant [I1(t), I2(t)] tirĂ©s de
lâĂ©tape prĂ©cĂ©dente, selon le modĂšle du paragraphe 4.2.1.2.
On peut en tirer lâĂ©volution du profil de concentration
On obtient les pseudo-tensions Vp(t) et Vn(t) (ou les concentrations correspondantes).
M1.2 : Calcul séquentiels des tensions u1 et u2 des cellules activation/double couche hors
hydrolyse du modĂšle de la figure 4.53 :
- Pour lâĂ©lectrode nĂ©gative, en fonction du courant total ib(t)
- Pour lâĂ©lectrode positive en fonction de ib(t) et ud1(t) = 2uu1(t)
M1.3 : Calcul de toutes les tensions du modÚle de la figure 4.53. On peut en déduire de façon
immédiate toutes les tensions de la batterie.
Approximation de type 2
4-78
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
M2.1 : Identique Ă M1.1 : calcul test utilisĂ© pour essai de prĂ©dĂ©termination approchĂ©e de iï1.
On relĂšve la valeur de iï1 pour ces conditions dâessai (injection a partir de ib seul)
M2.2 : calcul conjoint interactif de la diffusion et des cellules dâactivation. Le calcul exact de
iï1 est fait rĂ©cursivement dans la phase activation/double couche pour ĂȘtre utilisĂ© dans la
phase diffusion.
Mâ2.2 : Comparaison du courant iï1 approchĂ© calculĂ© dans la phase M2.1 et du courant exact
calculé en M22.
Approximation de type 3
Approximation de type 4
M4.3 : On calcule les prĂ©-surtensions uÌEOx, uÌEHy comme pour M3.3 mais on fait un calcul
rĂ©cursif conjoint Ă©mission diffusion. Par exemple pour lâĂ©lectrode positive :
- Phase diffusion, calcul de VEOx
- Phase Ă©mission, calcul de EEOx = ïšV0/4 Log(VEOx/VsatOx) et uEOx = uÌEOx - EEOx et
iEOx = JBOx exp(uEOx/UOx)
Pour des raisons de temps, cette partie nâa pas fait lâobjet de simulations.
4-79
Chapitre 4 â ModĂ©lisation et ExpĂ©rimentation
4.3 Simulations
Les simulations sont faites en rĂ©ponse Ă un crĂ©neau de courant dâamplitude Ib, en
charge ou en dĂ©charge, Ă partir dâune batterie au repos. Dans lâhypothĂšse des porteurs HSO4-
lents (ïłS << ïłH), les courants dâinjection I1(t) et I1(t) sont essentiellement Ă©gaux Ă Ib/2 sauf
pour ce qui est du terme transitoire iï1(t) = ïdc1 du1/dt.
Dans le paragraphe 4.3.1, hors hydrolyse, on fait la simplification supplémentaire de
nĂ©gliger ce terme correctif en iï1. Lâavantage est dâĂ©tudier, sous cette approximation, les
phĂ©nomĂšnes de diffusion indĂ©pendamment des phĂ©nomĂšnes dâactivation, dans la mesure oĂč
les courants dâinjection ne dĂ©pendent alors que du courant total de batterie (Module de
simulation M1.2). Les aspects envisagés sont les suivants :
- Evolution du profil de concentration, avec Ă©tablissement dâun profil quasi-stationnaire
- Evolution comparée des pseudo-tensions et tensions de diffusion, avec illustration de
lâeffet de lâintroduction de la non linĂ©aritĂ©
- Evolution de la surtension (avec stabilisation dans lâĂ©tat quasistationnaire).
Comparaison Ă la chute ohmique.
On met en évidence : le fait que la que la chute de tension due à la diffusion est trÚs
supĂ©rieure Ă la chute ohmique, et le bĂ©nĂ©fice considĂ©rable de lâagitation.
Au paragraphe 4.3.2, on introduit lâĂ©tude des phĂ©nomĂšnes dâactivation. LâĂ©tude est directe
pour lâĂ©lectrode nĂ©gative, par contre pour lâĂ©lectrode positiv