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Agrégation de Physique
Université Blaise Pascal - Clermont-Ferrand
Courbes intensité-potentiel
Applications à l’électrolyse
janvier 2004
Table des matières
2 Réactions d’électrolyse 16
2.1 Quelques généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.2 Prévisions thermodynamiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.3 Utilisation des courbes intensité-potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.1 Mise en évidence des surtensions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.3.2 Choix des réactions effectives : électrolyse du chlorure stanneux . . . . . 20
2.4 Exemple : électrolyse du sulfate de zinc acidifié . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.1 Réactions aux électrodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.4.2 Utilisation des courbes intensité-potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.5 Applications industrielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5.1 L’électrolyse du chlorure de sodium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
2.5.2 La cémentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2
Introduction
3
Chapitre 1
a Ox + n e− b Red
Le sens ”→” est celui de la réduction (gain d’électrons), l’autre celui de l’oxydation (perte
d’électrons).
dq = n dξ NA .(−e) = −n F dξ
4
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 5
où F est la constante de Faraday1 . Puisqu’on considère la réaction de réduction, cette charge
traverse formellement l’interface électrode-solution dans ce sens, et
dq dξ
I= = −n F = −n F V
dt dt
où V désigne la vitesse globale de la réaction. Puisque
1 dn(Ox) 1 dn(Red)
Vred = − =
a dt red b dt red
et
1 dn(Ox) 1 dn(Red)
Vox = = −
a dt ox b dt ox
on obtient
dξ
V= = (Vox − Vred )
dt
Finalement, on obtient
I = +n F (Vox − Vred )
L’intensité traversant une électrode est proportionnelle à la vitesse des processus électrochimiques
qui s’y déroulent. En comptant positivement l’intensité rentrant dans la solution, on obtient
que
– I est positive si l’électrode est une anode (siège d’une oxydation)
– I est négative si l’électrode est une cathode (siège d’une réduction)
I = Iox + Ired
Les facteurs cinétiques d’une réaction électrochimique sont les mêmes que ceux d’une réaction
hétérogène ordinaire : concentration des espèces dissoutes ci , température T , nature de l’électrode,
aire S de l’interface électrode-solution et état de cette interface.
Cependant, un facteur supplémentaire intervient : le potentiel électrique de l’électrode (ou, plus
exactement, la différence de potentiel entre l’électrode et la solution). En modifiant ce potentiel,
1
1 F = 96500 C.
6 LC 40 - Courbes intensité-potentiel
on peut agir sur la vitesse des processus électrochimiques se déroulant sur l’électrode, et sur la
vitesse du transfert des électrons. Ainsi,
I = f (T, S, ci , V )
Remarque.
Vred et Vox sont des grandeurs extensives. Il est parfois plus commode de définir une vitesse
de réaction intensive, en l’occurrence une vitesse surfacique, obtenue en divisant la vitesse de
réaction par la surface S de l’interface où se déroule la réaction.
Les courbes j(V ) sont notamment utiles pour l’étude de phénomènes sur une seule électrode, en
s’affranchissant de son aire ; en revanche, l’étude des dispositifs réels (toujours à deux électrodes)
est faite à l’aide des courbes I(V ) permettant de traduire la conservation de la charge électrique.
L’électrode étudiée, appelée électrode de travail (E.T.), peut être en position de cathode ou
d’anode suivant la tension appliquée.
Une deuxième électrode, en métal inerte, appelée contre-électrode (C.E.), permet la circulation
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 7
du courant électrique. Nous ne nous intéresserons pas aux réaction qui s’y produisent.
Une dernière électrode, appelée électrode référence (E. réf.), est par exemple une électrode au
calomel saturé. Pour jouer son rôle de référence des potentiels, elle doit être traversée par une
intensité négligeable2 .
Un générateur G permet enfin d’imposer une différence de potentiel (VET − VCE ) continue et
stable entre l’électrode de travail et la contre-électrode.
– si cette tension est positive, le courant I entre dans la solution par E.T. qui est donc
l’anode siège de l’oxydation b Red → a Ox + n e− , et sort par C.E. jouant donc le rôle de
cathode
– si cette tension est négative, le courant entre dans la solution par C.E. et en sort par E.T.
qui devient la cathode siège de la réduction a Ox + n e− → b Red
Le courant est débité dans une résistance R et on mesure son intensité I au moyen d’un milli-
ampèremètre. Un millivoltmètre permet de mesurer la tension U entre E.T. et E.Réf. La solu-
tion électrolytique est maintenue homogène par agitation mécanique. La durée de l’expérience
est supposée suffisamment courte pour que la concentration de chaque espèce soit considérée
constante et égale à sa valeur initiale. La température du système est maintenue elle aussi
constante.
o 0, 06 aox
(V )I=0 = (U )I=0 + Eref = EOx/Red = EOx/Red + ln
n ared
Si (VET − VCE ) est non nulle, le courant I à travers E.T. est généralement non nul et le potentiel
V n’est plus égal au potentiel d’équilibre du couple Ox/Red.
Selon l’allure des courbes i-E obtenues, on peut distinguer deux types de systèmes.
a - Systèmes rapides
Dès que (V − EOx/Red ) est différent de 0, l’intensité I qui traverse E.T. est importante, positive
si cette d.d.p. est positive, négative sinon.
b - Systèmes lents
Les échanges électroniques du couple sur l’électrode sont lents. Quand (V −EOx/Red ) cesse d’être
nul, les échanges deviennent un peu plus rapides, mais le courant électrique reste indécelable ;
en augmentant |V − EOx/Red | on augmente la vitesse de ces échanges et on finit par obtenir
un courant mesurable. Il existe donc une plage de (V − EOx/Red ) pour laquelle l’intensité I qui
traverse E.T. reste quasi-nulle.
La pente de la courbe I = f (V ) au voisinage du point d’équilibre est quasi-nulle.
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 9
1.3.2 Surtensions
La quantité (V − EOx/Red ) est appelée surtension pour le système considéré : elle dépend
de l’intensité qui traverse l’électrode, et selon le signe de cette d.d.p., on distingue deux cas,
– si E.T. est une anode, elle est le siège de l’oxydation b Red → a Ox + n e− , la quantité
(V − EOx/Red ) est positive et appelée surtension anodique ηa .
– si E.T. est une cathode, siège de la réduction a Ox + n e− → b Red, la quantité (V −
EOx/Red ), négative, est appelée surtension cathodique ηc .
Pour obtenir une tension IM , il faut porter l’électrode au potentiel VM tel que
VM = EOx/Red + η(IM )
où η(IM ) est la surtension pour l’intensité IM . Par convention, la surtension anodique ηa est
positive alors que la surtension cathodique ηc est négative.
10 LC 40 - Courbes intensité-potentiel
La courbe précédente concerne le couple (F e3+ /F e2+ ) sur électrode de platine ; les concen-
trations sont de 10 mmol.L−1 et la solution est acidifiée par de l’acide sulfurique demi-molaire
afin d’assurer que les ions ferreux subsistent en solution.
Si le réactif considéré est le solvant, sa concentration est si élevée que le transfert de matière
ne devient jamais le processus limitant ; la courbe i-E ne présente pas de palier. Il en est de
même si le réactif est le matériau constituant l’électrode lors d’une oxydation.
12 LC 40 - Courbes intensité-potentiel
A gauche, une électrode de platine plonge dans une solution d’acide sulfurique molaire.
L’oxydation de l’eau ne fait pas apparaı̂tre de palier.
L’étude du couple (Ag + /Ag), à la concentration de 2, 5 mmol.L−1 sur une électrode d’argent
montre qu’un palier de diffusion apparaı̂t pour la réduction des ions Ag + , mais pas pour l’oxy-
dation du métal de l’électrode, puisque le transfert de matière n’intervient pas pour ce réactif.
Ia,2 = −Ic,1
si le premier couple (1) subit une réduction et le second (2) une oxydation.
La vitesse des échanges électroniques entre ces deux couples se visualise à partir des courbes
I = f (V ) grâce à la condition précédente traduisant le caractère conservatif de la charge.
Les courbes suivantes présentent les différents cas de figure lorsqu’on met en présence un oxy-
dant Ox1 et un réducteur Red2 . Ces courbes traduisent la situation instantanée du système ;
elles se modifient au fur et à mesure que le système évolue. E1 et E2 représentent les potentiels
rédox des deux couples dans l’état initial du système.
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 13
Or, l’expérience n’est pas concluante : aucun dégagement gazeux n’est visible à la surface
du métal ; cette situation subsiste encore après un chauffage du mélange réactionnel : le blocage
cinétique est donc très important.
Si, en revanche, on touche le morceau de plomb immergé dans l’acide avec un fil de platine,
on observe un dégagement de dihydrogène sur le platine, tandis que la surface du plomb change
d’apparence.
Ces expériences montrent que le blocage cinétique de l’attaque du plomb par les ions H3 O+
provient de la surtension cathodique du couple (H3 O+ /H2 O) sur une surface de plomb. Cette
surtension, qui dépend du métal sur lequel s’effectue le dégagement gazeux, est négligeable sur
le platine, ce qui permet l’attaque du métal plomb.
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 15
Zn + 2 H3 O+ → Zn2+ + H2 (g) + 2 H2 O
soit de l’ordre de 1025 à 298 K, le dégagement de dihydrogène observé est très variable ; abondant
avec un métal impur, il devient très faible avec du zinc pur et pratiquement nul avec du zinc
amalgamé3 .
3
Un amalgame est un alliage de mercure.
Chapitre 2
Réactions d’électrolyse
Le passage du courant dans le circuit est assuré par le déplacement des ions dans la solution
et par celui des électrons dans les électrodes et les fils extérieurs. Aux interface électrode-
solution se produisent des changements de porteurs de charge qui correspondent à des échanges
d’électrons entre les ions et les électrodes, c’est-à-dire à des réactions électrochimiques localisées
à la surface des électrodes.
Sous l’influence du générateur, qui impose le sens du courant en servant de ”pompe à électrons”,
16
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 17
– une oxydation a lieu à l’anode (borne +), qui collecte de électrons arrachés aux espèces
qui viennent à son contact
– une réduction a lieu à l’anode (borne -), qui au contraire fournit des électrons aux espèces
qui viennent à son contact
La neutralité électrique de la solution n’est maintenue à tout moment que si les quantités
d’électrons échangées à l’anode et à la cathode sont égales.
Il existe une tension seuil Uo au-dessous de laquelle n’a pour ainsi dire pas lieu.
Lorsque l’électrolyse se déroule, UAC est pratiquement une fonction affine de l’intensité I.
L’électrolyse est une réaction non naturelle car elle ne satisfait pas au critère d’évolution
spontanée d’un système chimique
A dξ > 0
En effet, l’électrolyseur constitue un système électrochimique complexe et l’inégalité qui régit
son évolution, à température T et pression P constantes, n’est pas dG 6 0.
En effet, pour un système fermé subissant une évolution monobare (Pext = cte) et mo-
notherme (Text = cte) entre deux états d’équilibre mécanique et thermodynamique, les deux
premiers principes de la thermodynamique donnent
U2 − U1 = W1→2 + Q1→2
Q1→2
S2 − S1 >
Text
18 LC 40 - Courbes intensité-potentiel
soit
p ∗
Text .(S2 − S1 ) > U2 − U1 − (W1→2 + W1→2 )
| {z }
W (1→2)
p
Sachant que le travail volumique des forces de pression s’écrit W1→2 = −Pext (V2 − V1 ),
∗
W1→2 > U2 − U1 − Pext (V2 − V1 ) − Text (S2 − S1 )
c’est-à-dire
∗
G2 − G1 6 W1→2
Au cours de l’évolution monobare et monotherme d’un système fermé entre deux états d’équilibre
thermodynamique et mécanique, la variation d’enthalpie libre est inférieure (ou égale si la trans-
formation est réversible) au travail non volumique échangé avec l’extérieur.
dG 6 δW ∗
Ce travail représente ici le travail électrocinétique qu’échange le système électrochimique avec
l’extérieur.
L’électrolyse est une transformation endoénergétique, qui ne se produit que grâce à l’énergie
fournie par le générateur. La puissance électrocinétique consommée par l’électrolyseur se com-
pose de deux termes, l’un correspondant à la puissance que nécessite la transformation chimique
(E.I), l’autre à une puissance thermique dissipée au cours de la transformation (rI 2 )
– le potentiel VA doit être supérieur au potentiel d’équilibre du couple dont le réducteur est
oxydé à l’anode
– le potentiel VC doit être inférieur au potentiel d’équilibre du couple dont l’oxydant est
réduit à la cathode
Même dans une solution aqueuse ne contenant qu’un seul type de cation et un seul type d’anion,
plusieurs réactions électrochimiques sont envisageables sur chacune des électrodes.
– à l’anode, trois réactions d’oxydation : celle des anions de la solution, celle des molécules
d’eau et celle du matériau constituant l’électrode
– à la cathode, deux réactions de réduction peuvent se dérouler : celle des cations de la
solution et celle des molécules d’eau
Quand UAC croı̂t à partir de zéro, l’électrolyse commence quand la valeur UAC est suffisante
pour que se produisent simultanément
– l’oxydation la plus facile à l’anode : VA doit être supérieur au potentiel d’équilibre dont
le réducteur est le plus facile à oxyder, ie. du couple de plus bas potentiel rédox
– la réduction la plus facile à la cathode : VC doit être inférieur au potentiel d’équilibre
du couple dont l’oxydant est le plus facile à réduire, ie. du couple de plus haut potentiel
rédox
Ces prévisions, basées sur des considérations purement thermodynamiques, peuvent être in-
firmées par l’expérience si les vitesses des réactions concurrentes sont très différentes. C’est
souvent le cas lorsque des dégagements gazeux interviennent aux électrodes. On observe alors
des surtensions qui augmentent la tension à appliquer aux électrodes pour observer l’électrolyse.
L’existence de ces surtensions explique ainsi que les prévisions thermodynamiques soient parfois
prises en défaut.
ηo,a et ηo,c désignant les surtensions nécessaires pour que commence l’électrolyse ; elles sont
d’autant plus importantes que les couples considérés sont lents sur les électrodes employées.
Lors de l’électrolyse, quelle que soit la d.d.p. UAC appliquée entre les électrodes, l’intensité
traversant les deux électrodes est la même en valeur absolue, soit en valeur algébrique, avec
Ia > 0 et Ic < 0
Ia = −Ic
La relation précédente permet la détermination graphique de la d.d.p. UAC à appliquer pour
obtenir un courant d’intensité I = Ia .
En réalité, on détermine ainsi non pas la tension d’électrolyse UAC mais la partie chimique,
c’est-à-dire thermodynamique (E2 − E1 ) et cinétique (ηa − ηc ), de cette tension. En effet, la
colonne de solution entre les électrodes présente une résistance R, si bien qu’une tension R.I
s’ajoute à la valeur lue sur le diagramme.
Considérons une solution de chlorure d’étain (II). Cette solution contient des molécules
d’eau, des ions hydronium H3 O+ , des ions étain (II) Sn2+ , et des ions chlorure Cl− . Ces quatre
espèces appartiennent à quatre couples rédox.
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 21
Les concentrations sont ici de l’ordre de 0, 1 mol.L−1 pour Sn2+ , 1 mol.L−1 pour H3 O+ et
1, 2 mol.L−1 pour Cl− .
Deux oxydations peuvent alors avoir lieu : celle des ions chlorure en dichlore, et celle des
molécules d’eau en dioxygène.
D’une point de vue thermodynamique, l’oxydation la plus facile à réaliser est celle des molécules
d’eau en dioxygène.
Deux réductions peuvent avoir lieu à la cathode, celle des ions hydronium en dihydrogène
et celle des ions Sn2+ en étain métallique.
3 H3 O+ + 2 e− → H2 + 2 H2 O E ' +0, 00 V
Sn2+ + 2 e− → Sn E ' −0, 17 V
Du seul point de vue thermodynamique, la réduction la plus facile à réaliser est celle des ions
hydronium en dihydrogène.
Remarquons enfin que si l’on augmente encore UAC , on observe à la cathode la réduction
simultanée des ions hydronium et étain (II), et à l’anode l’oxydation simultanée de l’eau et des
ions chlorure.
Deux oxydations peuvent avoir lieu à l’anode, celle des ions hydrogénosulfate HSO4− en ions
peroxodisulfate S2 O82− et celle des molécules d’eau.
3 H2 O → 2 H3 O+ + 2 e− + (1/2) O2 E o = +1, 23 V
− 2− + −
2 HSO4 + 2 H2 O → S2 O8 + 2 H3 O + 2 e E o ' 2, 08 V
Du seul point de vue thermodynamique, l’oxydation la plus facile à réaliser est celle de l’eau
en dioxygène.
Trois réductions peuvent avoir lieu à la cathode, celle des ions hydronium en dihydrogène,
celle des ions zinc en métal zinc et celle des ions hydrogénosulfate en dioxyde de soufre selon
2 H3 O+ + 2 e− → H2 + 2 H2 O E o ' +0, 00 V
−
HSO4 + 3 H3 O+ + 2e− → SO2 + 5 H2 O E o = +0, 17 V
Zn2+ + 2 e− → Zn E o ' −0, 76 V
Du seul point de vue thermodynamique, la réduction la plus facile à réaliser est celle des ions
hydrogénosulfate HSO4− en dioxyde de soufre SO2 .
Du seul point de vue thermodynamique, les réactions les plus faciles à réaliser sont donc
à l’anode : 3 H2 O → 2 H3 O+ + 2 e− + (1/2) O2
à la cathode : HSO4− + 3 H3 O+ + 2 e− → SO2 + 5 H2 O
A l’anode, bien que le couple (O2 /H2 O) soit toujours lent, la surtension anodique ne suffit
pas à compenser l’écart entre les potentiels des couples (O2 /H2 O) et (S2 O82− /HSO4− ).
A la cathode, aucune surtension à vide n’entrave la réduction des ions zinc (II) qui commence
dès que Vc devient inférieur à -0,76 V. Le dégagement de dihydrogène H2 est très lent sur une
surface de zinc ou de plomb.
Si on utilise une densité de courant plus forte, il apparaı̂t à chaque électrode une réaction
parasite
à l’anode 2 HSO4− + 2 H2 O → S2 O82− + 2 H3 O+ + 2 e−
à la cathode 2 H3 O+ + 2 e− → H2 + 2 H2 O
Ces réactions permettent notamment d’expliquer pourquoi la masse de zinc réellement obtenue
est inférieure à la valeur qu’on pourrait calculer connaissant l’intensité I (maintenue constante)
et le temps ∆t de l’électrolyse. Le rendement faradique (rappot de l’intensité d’obtention du
métal à l’intensité totale) est généralement de l’ordre de 90 %.
Le matériau constituant l’anode, le graphite, est tel qu’à sa surface l’oxydation de l’eau est
lente alors que celle des chlorure est rapide, la courbe i-E d’oxydation de l’eau étant déplacée
vers les potentiels positifs. Bien que la réaction soit thermodynamique moins favorable, on
observe essentiellement l’oxydation des chlorures, et donc le dégagement de dichlore.
La réaction cathodique dépend de la nature de la cathode : la réduction de l’eau, assez rapide
sur le platine, s’effectue à vitesse moyenne sur des métaux tels que le fer et est très lente sur le
mercure.
Le pH de la solution de NaCl utilisée est de l’ordre de 8 ; par ailleurs,
E o (Cl2 /Cl− ) = 1, 36 V
E o (H + /H2 ) = 0, 00 V
26 LC 40 - Courbes intensité-potentiel
E o (N a+ /N a) = −2, 70 V
Cathode de fer
Sur cette cathode, on observe la réaction
H2 O + e− → (1/2) H2 + OH −
mais l’échauffement du métal doit être pris en compte via une tension ohmique : on en déduit
qu’en fait
Umin = EA − EC + R.I = EN ernst + (ηa − ηc ) + R.I
L’utilisation d’un diaphragme permet en fait de former deux comportement et d’éviter la for-
mation d’eau de Javel (ClO− ,NaCl) par combinaison des ions chlorure et hydroxyde
Cathode de mercure
Sur cette cathode, la réaction observée est
N a+ e− → N a
N a → N a+ + e−
H2 O + e− → HO− + (1/2) H2
Cette décomposition est lente, parce que le système rédox (H2 O/H2 ) est très lent sur le mer-
cure. Elle peut être effectuée plus rapidement si on plonge dans cet amalgame une fil de platine
ou de carbone : le système (H2 O/H2 ) y est beaucoup plus rapide (sa surtension diminue).
2.5.2 La cémentation
En hydrométallurgie, la réduction d’un cation métallique par un métal est appelée cémentation.
Il s’agit de l’un des plus anciens procédés électrochimiques mis en jeu en métallurgie. Elle est
utilisée pour la récupération des métaux précieux, pour celle du cuivre, dans les solutions de
lessivage des minerais pauvres, ou pour la purification des solutions avant l’électrolyse.
Considérons par exemple l’action d’une solution de nitrate d’argent sur le métal cuivre. A
298 K, les potentiels standards des couples concernés sont
Cu + 2 Ag + → Cu2+ + 2 Ag
metalM [M 2+ ] (mol.L−1 ) E o (M 2+ /M ) (V )
Mn 0, 09 −1, 17
Zn 2, 3 −0, 76
Cd 0, 005 −0, 40
−4
Co 10 −0, 29
Ni 10−4 −0, 25
Cu 0, 008 +0, 34
L’élimination de la plupart d’entre eux est effectuée par cémentation, c’est-à-dire par réduction
à l’aide d’un excès important de poudre de zinc. L’emploi de zinc permet d’éviter l’introduction
d’ions étrangers. Les ions M n2+ et Zn2+ , non réduits, resteront en solution, mais les autres
subiront la réduction
Zn + M 2+ → Zn2+ + M
Les ions Cu2+ et Cd2+ sont très facilement réduits ; la réaction est plus délicate pour N i2+ et
Co2+ , qui demandent la présence d’activateurs et d’une température de 75 à 95o C.
L’aspect cinétique de ces phénomènes est facilement interprété au vu des courbes intensité-
potentiel des différents couples1 .
1
La courbe relative à la réduction des ions N i2+ est semblable à celle relative à la réductiond es ions Co2+ .
LC 40 - Courbes intensité-potentiel 29
Nécessité de la cémentation
Electrolyse industrielle
L’électrode se déroule entre une cathode d’aluminium et une anode de plomb suivant la
réaction
1
ZnSO4 + H2 O → Zn + H2 SO4 + O2
2
La couche d’alumine qui se forme sur les cathodes évite une adhérence trop grande du zinc sur
le support, ce qui permet de décoller relativement facilement le dépôt de zinc.
Les cellules sont constituées de batteries d’anodes et de cathodes, jusqu’à 86 cathodes de su-
perficie 1, 6 m2 . Le dépôt se produit sur les deux faces. L’intensité par cellule varie de 50.000
à 115.000 ampères et la production par cellule de 1,25 à 3 tonnes par jour. La durée du dépôt
avant extraction des cathodes est de 48 heures 2 .
Le milieu est une solution acide de sulfate de zinc dont la composition est proche de 150 à
190 g.L−1 d’acide sulfurique et de 50 à 70 g.L−1 de zinc sous forme de ZnSO4 . La température
étant maintenue entre 30 et 40o C.
Les réactions élémentaires sont
– à la cathode (réduction)
Zn2+ + 2e− = Zn E o = −0, 76 V
sans oublier 2H + + 2e− → H2
– à l’anode (oxydation)
2H2 O → O2 + 4H + + 4e− E o = +1, 23 V
La tension d’électrolyse minimum est U = 2, 022 V . Les surtensions, nécessaires pour obtenir
la densité de courant recherchée de 400 A.m−2 , sont de 750 mV pour la réaction anodique et
de 110 mV pour la réaction cathodique Zn2+ /Zn. La chute de tension due à la résistance du
bain électrolytique, pour une distance inter-électrode de 30 mm et une densité de courant de
400 A.m−2 , est voisine de 240 mV. La tension totale à appliquer est donc de 3,2 V.
Le rendement du courant cathodique est de l’ordre de 90 %, par suite du dégagement de
dihydrogène qui se produit simutanément au dépôt de zinc. La consommation d’énergie par
tonne de zinc produite est de l’ordre de 2.950 à 3.500 kWh.
2
Cette opération est appelée le pelage ou encore stripping
Conclusion
31