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Cholestérol et statines : comment le Magazine

de la santé a traité la polémique


Par Lanutrition.fr Publié le 14/03/2013 Mis à jour le 10/03/2017
Jérémy Anso est jeune doctorant. Passionné par les bienfaits et les méfaits de l'alimentation
moderne, il tient le blog dur-a-avaler.Pour LaNutrition.fr, il a suivi le traitement de la
polémique sur le cholestérol par Le magazine de la santé, l'émission présentée sur France 5
par Michel Cymes et Marina Carrère d'Encausse.
La polémique existe depuis plus de 5 ans : le cholestérol ne serait pas l’ennemi public n°1 de
nos artères, et les statines (médicaments anticholestérol) ne seraient pas non plus le remède
miracle.
Le Dr Michel de Lorgeril (MDL) y consacre une bonne partie de son temps avec l’écriture de
nombreux livres sur le sujet(Cholestérol, mensonges et propagande, Prévenir l'infarctus et
l'accident vasculaire cérébral et Dites à votre médecin que le cholestérol est innocent...).
Mais ce n’est réellement que depuis quelques mois que l’on voit cette polémique exploser
devant le grand public avec la parution du livre accusateur du Pr Philippe Even.
Son livre remet totalement en cause l’utilité des statines, ces médicaments qui font baisser le
mauvais cholestérol (LDL), dans la prévention des maladies coronariennes (infarctus du
myocarde [IM] et accident vasculaire cérébral [AVC]).
Le Magazine de la santé a joué un rôle de médiateur dans cette polémique en réalisant des
interviews de spécialistes qui participent au débat. Michel Cymes et Marina Carrère
d'Encausse ont d’abord interviewé l’épidémiologiste (retraité) Pierre Ducimetière qui a plaidé
pour les statines. Il les a intelligemment défendues tout en décrédibilisant au maximum
l’ouvrage du Pr Even.
La seconde interview, avec le Dr Michel de Lorgeril, était censée apporter une vision
alternative où les statines ne sont pas sans danger pour la santé et dont l’efficacité est
largement remise en cause. L’interview fut, contrairement à celle du Pr Ducimetière,
chaotique, jalonnée d’interruptions et de discours moralisateurs.
Pour le moment c’est 2 – 0 pour les satines, mais nos deux célèbres journalistes de France 5
sont, ce 28 février 2013, sur le point de nous refaire la finale de la coupe du Monde 98…
Zoom sur la dernière interview du Pr André Grimaldi, qui est diabétologue à l’Institut
hospitalo-universitaire cardio-métabolique de la Pitié-Salpêtrière (Paris).
Ce professeur vient de cosigner dans Le Nouvel Observateur, avant son passage sur le plateau
du Magazine de la Santé, un article-réponse avec 6 autres médecins, attaquant l’hypothèse du
Pr Even sur le cholestérol et les statines.
Pénalty pour les statines, Grimaldi tire et marque !
Voici les questions des deux animateurs de l'émission, et les réponses faites par le Pr
Grimaldi.
Question n°1. "La sécurité des patients est directement menacée parce qu’ils
seraient déjà nombreux à avoir arrêté leur traitement ?"
Pour cette première question, le Pr Grimaldi insiste sur le désarroi intense des patients qui
sont sous statines. Et pour cause, le Pr Even considère que les statines ont autant d’effet sur la
santé cardiovasculaire que de l’eau. L’image est forte.
La logique l’emporte par la suite, car le Pr Grimaldi nous rappelle qu’un malade qui a déjà eu
un évènement cardio-vasculaire (= un IM ou AVC) et qui arrête sa statine (on parle alors de
prévention secondaire) augmente « de manière importante les risques de récidive ou de mort
».
Le professeur embraye de nouveau sur M. Even, et nous parle de « 30 millions de coronariens
et de diabétiques à très haut risque dont on voit la mortalité diminuer de manière importante
grâce à ces traitements [les statines] ».
30 millions de coronariens ? Mais qu’est-ce qu’un coronarien ? Le terme existe, et correspond
à toutes les personnes qui ont une diminution du diamètre des artères qui irriguent le cœur
(coronariennes, donc.). Au jour d’aujourd’hui, nous sommes environs 66 millions de Français,
ce qui signifie que 45 % de la population serait à risque selon le Pr Grimaldi.
Le chiffre est pour le moins très fort, plutôt alarmiste, mais est-il vrai ? Autant vous dire qu’il
est impossible de retrouver un tel chiffre sur le net. Il n’existe qu’un seul site qui nous parle
de 3 millions de français coronariens (dont les sources ne sont pas consultables).
Le Pr. Grimaldi aurait donc surestimé la population de «coronariens» de 1000 % (ou 10 fois
plus).
Pour terminer, le Pr Grimaldi nous parlait de «diabétique à très haut risque», mais ce terme
est également exagéré. Le mot « très » est de trop et accentue ici la gravité de la maladie. Pour
être complet, voici la définition d’un diabète à haut risque :
- Diabète avec antécédents cardiovasculaires
- Diabète sans antécédent cardiovasculaire avec :
soit une atteinte rénale, une albuminurie > 300 mg/24h ou DFG < 60 ml/mn
soit évoluant depuis plus de 10 ans et au moins 2 FRV additionnels
DFG = Débit de Filtration Glomérulaire
FRV = Facteur de Risque Vasculaire
Fausse question n°2. "Vous êtes diabétologue, alors dans votre spécialité c’est une
prescription qui est importante…"
Le Pr Grimaldi nous apprend que les diabétiques peuvent cumuler des facteurs de risques
(avec notamment de l’albumine dans les urines) et que 2 diabétiques sur 3 seraient
hypertendus. Le professeur Grimaldi livre les premiers chiffres qui attestent de l’efficacité des
traitements médicamenteux par statines, et nous aurions la preuve que l’on peut « réduire de
50 % la mortalité en traitant ».
Le diabétologue poursuit son exposé en citant une « grande étude d’une équipe de
Copenhague » centrée sur 160 diabétiques [1]. Pour le Pr, ce petit échantillon signifie que les
résultats sont « très puissants ». Ces propos n’engagent que lui, car en statistiques, plus
l’échantillon est petit et plus la puissance de l’analyse statistique est faible. Il en résulte une
forte détérioration de la qualité des tests statistiques, mais également de leurs analyses et
interprétations.
Mais soit. Le professeur nous dit que pendant « 13 années il suffit de soigner 5 patients pour
diminuer une mort toutes causes confondues ». Si je comprends bien les termes du professeur,
il faut soigner 5 diabétiques, 365 jours par an durant 13 ans, pour éviter la mort d’une
personne (cela représente près de 50 000 comprimés et une diminution de 20 % du risque de
mort). Mais de quoi parle-t-on ? Des risques de mourir d’une maladie cardio-vasculaire ? De
diabète ou de statine ?
Si l’on regarde en détail l’étude citée par le professeur, la réalité des chiffres est autrement
différente. L’étude en elle-même ne teste pas l’effet des statines sur la santé cardio-vasculaire
mais l’effet de deux thérapies différentes, l’une dite « conventionnelle », et l’autre dite «
intensive », les deux faisant appel à des antihypertenseurs, des hypoglycémiants, des
médicaments bloquant le système rénine-angiotensine, des statines et même de l'aspirine.
Deux groupes de 80 diabétiques ont donc été formés pour suivre l’une ou l’autre des
thérapies. Dans le groupe "intensif", 85 % des diabétiques prenaient une statine alors que dans
l’autre groupe, 22 % des patients en prenaient une. Nous avons là un premier biais, car il n’y a
en fait que 68 diabétiques qui prennent des statines sous thérapie intensive, et 63 qui n’en
prennent pas sous thérapie conventionnelle. On compare donc réellement 131 diabétiques au
lieu des 160 annoncés au départ, et aucun groupe témoin n’existe vraiment.
Au bout de 8 ans environ, on fait le bilan des décès enregistrés, et l’on remarque qu’il n’y a
aucune différence au niveau des maladies cardio-vasculaires. Il y a eu 7 morts par maladies
cardio-vasculaires dans les deux groupes, avec ou sans statine. Mais d’où sortent alors les
chiffres de M. Grimaldi ? En fait, au bout des 8 années d’intervention, les patients encore
vivants ont été suivis 6 années de plus pour continuer à enregistrer les causes de décès. Au
cours de ces 6 années, le nombre de patients qui prend une statine dans les groupes "intensif"
et "conventionnel" est identique (84 et 82 %). Alors qu’il n’y a plus aucune différence entre
les groupes au niveau de la prise de statine, c’est au cours de cette période que l’on attribue
les effets bénéfiques des statines sur la santé cardio-vasculaire du groupe « intensif » qui
prenait auparavant plus de statine.
Pour comprendre cette manipulation de chiffres citée par le Pr Grimaldi, les auteurs de l’étude
ont cumulé les 8 années d’essai clinique (réellement valable scientifiquement), qui ne
montrent aucun effet des statines, avec les 6 années de suivi médical qui enregistrent des
morts impossibles à corréler avec les statines. Sur l'ensemble des 13,3 années, il y a 20% de
décès en moins dans le groupe dit "intensif".
Il est à noter que l’un des auteurs de cette étude a été consultant et enseignant pour les
sociétés Merck, Bristol-Myers Squibb (BMS), Pfizer, Novartis et Sanofi. Cet auteur a
également reçu des fonds de la part de BMS, Novartis et Merck, et il dispose de prise d’intérêt
boursière avec la société Merck. Ces 6 sociétés sont toutes impliquées dans les ventes de
statines.
Question n°3. "Vos études intéressent-elles le professeur Even ?"
Le Pr Even « manipulerait les chiffres des études scientifiques ». Pour illustrer son propos, le
Pr Grimaldi nous dit implicitement que le Pr. Even annonce 120 000 infarctus par an alors
qu’ils seraient 80 000. Malheureusement, la plupart des sites d’informations, dont celui de la
Haute autorité de santé, nous parle plutôt de 100 000 jusqu’à 120 000 infarctus annuels.
Fausse question n°4. "Il dit que la mortalité, que la mortalité, heu, heu, heumm, n’a
pas enfin, que la mortalité, que la mortalité n’a pas diminué tel qu’elle aurait dû
diminuer alors qu’en fait on sait très bien que la prise en charge est de plus en plus,
de plus en plus précoce, donc il mélange en fait différentes choses."
Ce n’est pas une véritable question, et Marina va même dans le sens de l’interviewé en
attaquant les propos du Pr Even ou du moins en tentant de le discréditer. Le Pr Grimaldi
répond malgré tout, et nous explique que le Pr Even ne prend pas en compte l’âge moyen de
la population qui augmente, ou qui vieillit. L’obésité augmente également, avec 5 % de
diabétiques en plus par an. En dépit du fait que de plus en plus de personnes sont malades, on
observerait une diminution du nombre des infarctus, selon le Pr Grimaldi.
Le professeur profite de cette question pour parler de l’observance, qui correspond à la fidélité
à la prescription du médecin ou au traitement qu’il donne au patient. Au bout de 10 ans
l’observance chuterait de 50 %, ce qui signifie qu’une personne sur deux ne prendrait plus son
traitement. Le professeur le répète par 2 fois en moins d’une minute : « continuez de prendre
vos comprimés [de statines] » et « prenez vos statines ! » pour marquer le coup.
Question n°5. "Que fait le Conseil de l’Ordre des médecins quand un médecin, que
ce soit Even ou quelqu’un d’autre, s’exprime et met, si j’entends bien vos propos,
en danger la santé publique ?" (volontairement raccourcie)
L’interview atteint à ce moment-là son paroxysme, l’invité et les journalistes en appelant à
demi-mots à une sanction à l’encontre du Pr Even (et peut-être du Dr de Lorgeril) de la part
de l’Ordre des médecins. Il s’agit là d’un cas assez singulier pour une émission d'information.
Le Pr Grimaldi passe rapidement en revue les critiques adressées aux statines :
- Pas du tout efficace ou autant que de « l’eau »
- Peuvent altérer les fonctions cérébrales
- Peuvent rendre impuissant
Il ajoute également que le Pr Even pense que les médecins qui prescrivent des statines sont
« soit vendus à l’industrie, soit incompétents ». Pour conclure sa réponse, le Pr Grimaldi parle
de la tribune du Nouvel Observateur, qui vise à réhabiliter les statines, signée par 7 personnes
dont un professeur qui a « passé sa vie sur l’athérosclérose », ce qui n’est pas le cas du Pr
Philipe Even.
Hélas pour le Pr Grimaldi, il n’est pas non plus un spécialiste du cholestérol, des athéromes et
encore moins des statines. C'est un spécialiste du diabète.
Question n°6. "L’histoire du cholestérol et des plaques d’athérome c’était la farce ?
Le mauvais et le bon cholestérol…" (Interrompu par le Pr Grimaldi)
Le Pr. Grimaldi dégaine la théorie du complot pour répondre aux journalistes et semer le
doute dans l’esprit de tous les auditeurs. Grossièrement, il nous dit que les scientifiques, les
médecins et les industriels nous mentent depuis des années à propos du cholestérol.
Comme le Pr Ducimetière, le Pr Grimaldi confirme la présence de « nombreux cristaux de
cholestérol dans les plaques », celles qui bouchent les artères (les athéromes ou
athéroscléroses). Il y aurait donc une relation directe entre le taux de LDL circulant et le
risque de développer un athérome. Mais comment se forme un athérome ? La réponse, très
sérieuse, nous vient directement de l’INSERM :
L’athérome va s’initier dans nos artères par des lésions initiales de la paroi interne de l’artère
(l’intima) qui contient des dépôts lipidiques, portant à juste titre le nom de « stries lipidiques
». D’autres lésions apparaissent par la suite, qui sont caractéristiques d’un athérome ;
l’endothélium se remplit de fibres, de cellules inflammatoires, de débris cellulaires, et de
lipides, ce qui forme un noyau jaune-gris.
L’étape suivante consiste à l’infiltration de monocytes (des cellules sanguines) dans l’espace
interne de la paroi. Ces monocytes se différencient en macrophages (des médiateurs du
système anti-inflammatoire) ce qui fragilise progressivement la plaque d’athérome à cause de
la réaction inflammatoire chronique locale.
Finalement, l’athérome peut se calcifier, se fissurer et agréger des plaquettes sanguines aux
fibres collagènes et aux lipides déjà présents. Cela peut entraîner la formation d’un caillot et
le blocage de l’artère. Nul besoin de comprendre tous les termes pour se rendre compte que le
cholestérol n’est pas le composant n°1 d’une plaque d’athérome.
Le Pr Grimaldi poursuit son exposé en citant le Pr Even : « les gens qui font un infarctus
n’ont pas un cholestérol élevé. » le Pr Grimaldi utilise une superbe parade avec les
diabétiques qui n’ont pas un taux de cholestérol élevé mais présentent des « parois malades »
à cause du « diabète, de l’hypertension, de l’âge et du tabac. » Et donc un fort risque de
développer une maladie cardio-vasculaire.
Le Pr Grimaldi nous explique le processus de formation d’un athérome chez les diabétiques,
avec le LDL cholestérol qui s’accumule, s’oxyde et forme des plaques dans les artères. Notre
diabétologue connait bien son sujet et justifie la prise des statines afin de baisser le cholestérol
même si celui-ci est normal.
Justement, le Pr Grimaldi énonce ensuite des valeurs pour le LDL qui semblent extrêmement
confuses :
« Par contre si vous n’avez rien, ne prenez un médicament que si avez un taux très élevé de
cholestérol au-dessus de la normale. On dit 1, 9 g pour une normale d’1,6 du mauvais
cholestérol. »
J’ai beaucoup de mal à comprendre les chiffres annoncés par le professeur, et même avec des
résultats d’analyses médicales sous les yeux. D’après mon document officiel, le mauvais
cholestérol ne doit pas dépasser 1,6 g/l de sang si vous avez 2 facteurs de risques associés. Le
taux « normal » de LDL ne doit pas excéder 2,2 g/l de sang au lieu des 1,6 annoncés par le
professeur !
Manifestement, le professeur manque de rigueur et dramatise une nouvelle fois la situation en
confondant des valeurs de référence normales avec celles associées à deux facteurs de risques
supplémentaires.
Question n°7. "Vous avez des conflits d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique ?"
Comme c’est la coutume au Magazine de la santé, les interviewés sont systématiquement
questionnés à propos de leurs potentiels conflits d’intérêt. Le Pr Grimaldi n’a pas encore
commencé à répondre que l’on peut voir Michel Cymes esquisser un sourire. L’interview a
été bonne, et le pénalty est définitivement marqué.
M. Grimaldi répond négativement à la question. Il a des relations avec l’industrie
pharmaceutique du diabète, et pas « spécifiquement » sur le cholestérol.
Ok, il y a bien un doute. Mais notre professeur de diabétologie conclut qu’il a pris le soin,
avec les 6 autres auteurs de la tribune du Nouvel Observateur de déclarer tous leurs conflits
d’intérêt.
On peut donc lire cette déclaration à la fin de l’article du Nouvel Observateur :
« Au cours des cinq dernières années, Eric Bruckert, Nicolas Danchin, Jean Ferrières et
Gabriel Steg ont travaillé avec la plupart des industriels du médicament qui fabriquent des
statines. André Grimaldi a travaillé avec les industriels intervenant dans le diabète. Alain
Tedgui et Joël Ménard ne déclarent aucun lien d'intérêt dans le domaine des statines. »
Le Pr. Grimaldi a cosigné cet article, il l’a donc APPROUVE et ce, malgré les conflits
d’intérêts qui touchent 4 auteurs sur 7, et qui invitent les lecteurs à faire preuve d’une extrême
prudence.
Vous noterez donc que lors de son interview, le Pr Grimaldi s’est bien gardé de mentionner
les conflits d’intérêts de ses collègues. Il était donc la personne idéale pour signer
officiellement cette tribune et en même temps venir la défendre sur le plateau du Magazine de
la santé.
Mais le Pr Grimaldi est-il réellement inattaquable sur cette question des conflits d'intérêt ? Pas
si sûr. Une piste existe sur le net qui atteste d’un lien avec les industriels qui fabriquent les
statines. Dans un article d’octobre 2012 paru sur le site Theheart.org, dont la direction revient
au Dr Gabriel Steg (l’un des cosignataires de l’article) et dont l’on notera la présence de
Nicolas Danchin dans le comité scientifique (également un co-auteur de la tribune), le Pr.
Grimaldi était interviewé par l’équipe de Theheart.org ) à propos du 1er livre des professeurs
Even et Debré (Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux).
A la fin de l’article, on peut lire la déclaration de conflits d’intérêt de M. Grimaldi, qui
confesse avoir « un service entièrement informatisé par un don du laboratoire Sanofi
Aventis. » Pour mémoire, un document officiel de l’Afssaps (nouvellement l’ANSES) nous
rappelle que Sanofi Aventis commercialise deux statines, la simvastatine (lodales) et la
pravastatine (vasten).
Au niveau de la Haute Autorité de Santé (HAS), 3 déclarations publiques d’intérêt du Pr
Grimaldi sont disponibles pour les années 2005, 2006 et 2007. Certes, les conflits d’intérêt ne
sont pas directement en relation avec les statines, mais avec les industriels qui les fabriquent.
Bien que les déclarations du professeur soient peu lisibles, on peut y trouver des
collaborations avec les sociétés Sanofi Aventis, Astra Zeneca, Bayer, Eli Lilly ou encore
Merck pour des conférences, des formations, des études scientifiques et des activités de
consultant.
Pour terminer cette partie d’enquête, même Joël Ménard et Alain Tedgui, pourtant désignés
comme neutres, possèdent des liens avec l’industrie du médicament qui fabrique des statines.
Dans un article publié en 2011 [2], on apprend que M. Ménard était consultant chez Novartis.
Cette étude a par ailleurs été financée par Pfizer, un géant des statines. M. Tedgui est quant à
lui qualifié de « consultant » auprès de Sanofi – Aventis et BMS dans une étude parue en
2005 [3], deux sociétés pharmaceutiques qui commercialisent des statines.
Au final, les 7 auteurs de la tribune du Nouvel Observateur présentent tous des liens plus ou
moins forts, et plus ou moins avoués, avec l’industrie pharmaceutique qui commercialise les
très lucratives statines.

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