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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Conservatoire de musique et de danse de la


Nouvelle-Calédonie

Exercices 2013 et suivants

Le présent document, qui a fait l’objet d’une contradiction avec les destinataires concernés,
a été délibéré par la chambre les 25 octobre et 22 novembre 2018

Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie


13 Boulevard Vauban – BP 2392 - 98846 Nouméa Cedex
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

AVANT-PROPOS

Le présent rapport d’observations définitives, une fois délibéré, est adressé aux
représentants légaux des collectivités ou organismes contrôlés afin qu’ils apportent, s’ils le
souhaitent, une réponse qui a vocation à l’accompagner lorsqu’il sera rendu public. C’est un
document confidentiel réservé aux seuls destinataires, qui conserve un caractère confidentiel
jusqu’à l’achèvement de la procédure contradictoire. Sa divulgation est donc interdite,
conformément à l’article L. 262-48 du code des juridictions financières.

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

TABLE DES MATIÈRES

SYNTHÈSE ............................................................................................................................... 4
RECOMMANDATIONS ........................................................................................................... 9
RAPPELS D’OBLIGATION JURIDIQUE ............................................................................. 10
INTRODUCTION .................................................................................................................... 11
1 LA GOUVERNANCE DU CONSERVATOIRE ............................................................... 13
1.1 La structure de l’établissement ..................................................................................... 13
1.1.1 Le siège ........................................................................................................................... 13
1.1.2 Les antennes.................................................................................................................... 13
1.1.3 Les départements musicaux spécifiques ......................................................................... 13
1.2 Le cadre des missions ................................................................................................... 14
1.2.1 Le cadre juridique ........................................................................................................... 14
1.2.2 La politique publique d’enseignement de la musique et de la danse en Nouvelle-
Calédonie ........................................................................................................................ 16
1.2.3 La définition des missions .............................................................................................. 17
1.2.4 Ensemble des missions mises en œuvre par l’établissement .......................................... 18
1.3.1 Un marché de gré à gré ................................................................................................... 20
1.3.2 L’autonomie de gestion de l’AFMI ................................................................................ 22
2 L’ACTIVITE DU CONSERVATOIRE .............................................................................. 24
2.1 Le pilotage .................................................................................................................... 24
2.1.1 Les instances de gouvernance ......................................................................................... 24
2.1.2 La structure exécutive ..................................................................................................... 25
2.2 Les moyens ................................................................................................................... 27
2.2.1 La gestion des ressources humaines ............................................................................... 27
2.2.2 Les moyens immobiliers et les équipements .................................................................. 32
2.3 Volume et performance des activités de l’établissement .............................................. 33
2.3.1 Le volume d’activité du conservatoire............................................................................ 33
2.3.2 La performance ............................................................................................................... 37
3 LA SITUATION FINANCIERE DU CONSERVATOIRE ................................................ 42
3.1 Le financement du conservatoire .................................................................................. 42
3.1.1 Les subventions reçues par l’établissement .................................................................... 42
3.1.2 La comptabilité analytique de l’établissement................................................................ 44
3.1.3 Le cadre budgétaire et comptable ................................................................................... 47
3.2 L’équilibre budgétaire ................................................................................................... 48
3.2.1 Les recettes et les dépenses de l’établissement ............................................................... 48
3.2.2 Les résultats et les perspectives ...................................................................................... 52
ANNEXES ............................................................................................................................... 57
REPONSE……………………………………………………………………………………………...71

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

SYNTHÈSE

Présentation de l’établissement

Le présent rapport porte sur le contrôle des comptes et de la gestion du conservatoire de


musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie depuis 2013.
Le conservatoire a été créé en 1981. C’était auparavant une association. En charge de
l’enseignement de la musique depuis l’origine, la dernière version de ses statuts lui a donné
également la mission de l’enseignement de la danse (délibération n° 80/CP du 23 février 2012
portant organisation et fonctionnement du conservatoire de musique et de danse de la
Nouvelle-Calédonie (CMD-NC)).
Le siège de l’établissement se situe à Nouméa. Ses moyens comprennent les bâtiments
administratifs et les salles de cours, un auditorium ainsi que des locaux sur un site distinct pour
l’enseignement de la danse. Il y a eu 888 élèves inscrits aux différents cours proposés par les
départements de musique et de danse du siège en 2017.
L’établissement comporte actuellement 10 antennes situées au Mont-Dore, à Dumbéa,
Païta, La Foa, Bourail, Koné, Koumac, Poindimié, Lifou et Ouvéa. La dernière antenne créée a
été celle de Poindimié en 2016. 629 élèves étaient inscrits dans les antennes en 2017. Le
conservatoire ne les gère pas. Il en a confié la gestion administrative et pédagogique à
l’association de formation des musiciens intervenants (AFMI) selon une convention de gestion.

Le conservatoire possède un département assurant la formation au certificat de musicien


intervenant territorial (CMIT) et un département en charge de la musique traditionnelle et des
chants polyphoniques océaniens (DMTCPO). Tous deux ont été confiés à l’AFMI, comme les
antennes. Les cours et les activités de ces départements se déroulent dans les locaux de l’AFMI
ou sur d’autres sites.

Le cadre des missions

A la suite des accords de Nouméa et de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999


relative à la Nouvelle-Calédonie, l’Etat a transféré la compétence sur la culture aux collectivités
calédoniennes et la Nouvelle Calédonie a cessé de relever du cadre métropolitain de
l’enseignement de la musique et de la danse. Plus aucune évolution intervenue depuis 1999 en
métropole ne s’applique à l’établissement. L’Etat demeure cependant présent en tant que
financeur (à hauteur de 30 MF CFP/an) et comme partenaire. Son référentiel pédagogique
demeure dominant dans la définition des prestations du conservatoire.

La Nouvelle-Calédonie et les provinces, en charge de la compétence culturelle, n’ont


pas défini de politique d’enseignement de la musique et de la danse.

Les statuts indiquent que les deux grands domaines d’activité de l’établissement sont
l’enseignement et la diffusion de la musique et de la danse, mais ils ne définissent pas le contenu
de ces missions. La tutelle n’a pas non plus défini les missions dans un document spécifique.

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Elles ont été décidées par l’établissement lui-même sous le contrôle du conseil d’administration.
La plupart ont été répertoriées dans le règlement intérieur dont la dernière version a été adoptée
par le conseil d’administration du 29 avril 2014.

L’établissement délivre les prestations suivantes :


- enseignement au siège de toutes les disciplines proposées en musiques classique, actuelles
et jazz et en danse ;
- enseignement dans les dix antennes communales des musiques actuelles ;
- formation au certificat de musicien intervenant territorial ;
- collecte et diffusion de la musique traditionnelle et des chants polyphoniques océaniens ;
- interventions en milieu scolaire et hospitalier ;
- diffusion de spectacles.

L’établissement a établi le 29 juin 2011 une convention avec le conservatoire


métropolitain du Val de Bièvre aux termes de laquelle ses élèves peuvent présenter, à Nouméa,
l’examen du diplôme d’études musicales (DEM) délivré par cet établissement. Le DEM est le
diplôme le plus élevé pouvant être délivré par un conservatoire en métropole. Classé au niveau
IV du répertoire national des certifications professionnelles, comme le baccalauréat, il permet
l’accès aux différents cursus professionnels ou d’enseignement supérieur. Le règlement des
études précité reproduit le schéma national d’orientation pédagogique de 2008, qui définit le
contenu pédagogique du cursus du DEM, afin que ses élèves puissent présenter cet examen.

La convention annuelle de gestion des antennes et des


départements avec l’AFMI

Le conservatoire a transféré à l’AFMI la gestion administrative et la réalisation des


prestations pédagogiques au sein des antennes, du CMIT et du DMTCPO (département des
musiques traditionnelles et des chants polyphoniques océaniens) par un marché annuel de
prestations négocié de gré à gré, considérant que l’AFMI est le seul prestataire pouvant
répondre au besoin de par sa spécificité.

L’objet du marché est génériquement indiqué comme la gestion des antennes et des
départements ce qui ne définit pas avec suffisamment de précision le besoin. La mention du
caractère « non exhaustif » du descriptif des missions accroit le flou du marché. Or, une
définition précise du besoin est la garantie de la bonne compréhension et de la bonne exécution
d’un marché. Elle permet notamment de procéder à une estimation fiable de son montant.

Le conservatoire confie à l’AFMI, au travers du marché, l’exercice de sa compétence


dans les antennes et dans les départements du CMIT et du DMTCPO. L’AFMI délivre dans les
antennes des prestations avec ses propres moyens et elle gère en toute autonomie leur
organisation et leur fonctionnement. La formule du marché public ne peut avoir l’objet qui lui
est confié dans le cas présent.

L’organisation actuelle apparaît inappropriée aux plans juridique, financier et


opérationnel et elle est source de dysfonctionnements.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Les observations du rapport relatives à l’activité de l’établissement et à sa situation


financière illustrent certains de ces dysfonctionnements.

Face à cette situation, la chambre recommande à l’établissement de définir en lien avec


sa tutelle et ses financeurs un modèle d’organisation et de financement pérenne.

L’activité de l’établissement

Le conseil d’administration, instance décisionnelle centrale selon l’article 14 des statuts,


a connu des difficultés de fonctionnement au cours de la période contrôlée. La chambre rappelle
au conservatoire le respect de l’ensemble des dispositions statutaires relatives au
fonctionnement et aux compétences du conseil d’administration.

Le conservatoire compte un directeur, trois directeurs adjoints et un chef de service


administratif et financier pour 54,5 postes. La chambre recommande d’étudier la réorganisation
de cet encadrement.

Elle recommande un renforcement des outils de pilotage et rappelle à l’établissement


l’obligation, prévue par l’article 19 des statuts, de définir un projet d’établissement.

Le conservatoire dispose d’un effectif de 54 agents. Il ne décompte pas ses ressources


en équivalent temps plein alors qu’il mobilise outre ses effectifs propres, de nombreux
intervenants et ceux de l’AFMI. La définition des responsabilités et le contenu des missions par
poste ainsi que le niveau de qualification étant insuffisamment suivis, la chambre recommande
un renforcement de la gestion des ressources humaines, en particulier dans le domaine de la
formation. Elle appelle le conservatoire au respect des règles d’attribution des heures
supplémentaires et recommande la mise en place d’un barème de rémunération des prestations
effectuées lors des concerts.

Le suivi de l’activité, la capacité de l’établissement à suivre et présenter le contenu des


prestations qu’il délivre sont insuffisants, aboutissant à un manque de vision de l’activité réelle.
Il n’est par exemple pas possible de déterminer le nombre d’heures total d’enseignement suivi
par les élèves par instrument. Le rapport annuel de l’établissement juxtapose les rapports par
départements et par antenne sans schéma global ni suivi statistique d’ensemble.

Les statistiques disponibles les plus significatives pour la période 2013-2018 sont un
recul de 10% du nombre d’élèves dans les antennes et au siège, la délivrance de 13 diplômes
d’études musicales (DEM), l’attribution de 19 certificats de musicien intervenant et la stabilité
des autres activités. L’établissement n’a pas mis en place de suivi qualitatif interne et de la
satisfaction de ses usagers.

La chambre formule trois recommandations tendant à ce que soient mis en place des
suivis de l’activité, de la qualité interne des prestations délivrées et de la satisfaction de ses
usagers et de ses partenaires.

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Le financement de l’établissement

Le conservatoire est financé par la subvention de fonctionnement que lui verse la


Nouvelle-Calédonie et par des subventions versées par les trois provinces, la ville de Nouméa,
six communes sur les dix comptant une antenne et l’Etat. Ces subventions financent pour partie
le fonctionnement du siège, pour partie le fonctionnement des antennes, du CMIT et du
DMTCPO.

Ces subventions sont attribuées en vue de dépenses et d’activités qui concernent des
secteurs gérés par l’AFMI. Or, elles sont conclues avec le conservatoire qui ne répercute pas
les spécifications des conventions dans le marché de gestion avec l’AFMI. Ces conventions
sont dès lors dépourvues de portée pratique.

La comptabilité analytique du conservatoire est nécessaire car les financeurs souhaitent


connaître les dépenses par antenne et par département. La comptabilité analytique produite par
le conservatoire calcule les dépenses effectuées dans les antennes et les départements en
comptabilisant les dépenses de l’AFMI et en leur ajoutant une quote-part des charges
administratives du siège. Cette hypothèse qui concerne environ 70 MF CFP de dépenses
réparties, n’est pas fondée, la quasi-totalité des coûts administratifs étant pris en charge par
l’AFMI dans le cadre du marché. La chambre recommande à l’établissement de déterminer
avec sa tutelle une comptabilité analytique corrigée, intégrant cette modification.

La situation financière

Le budget moyen de l’établissement pour la période 2013-2018 s’est élevé à


679 MF CFP en recettes réelles de fonctionnement et à 657 MF CFP en dépenses réelles de
fonctionnement.

Le conservatoire a enregistré une baisse de 20 % de ses recettes réelles de


fonctionnement de 2013 à 2018 (de 726 MF CFP à 577 MF CFP) principalement en raison du
retrait des provinces Nord et des Iles Loyauté dont les subventions sont passées de 241 MF CFP
en 2013 à 90 MF CFP en 2018. Les dépenses ont accompagné cette évolution mais avec retard
passant de 689 MF CFP en 2013 à 564 MF CFP en 2018, ce qui représente une diminution de
18,2 % sur la période.

La baisse des financements a entraîné une dégradation de la section de fonctionnement


qui a été déficitaire de 15 MF CFP en 2016 et de 7 MF CFP en 2017. Cette évolution a été
masquée par l’excédent de la section d’investissement, expliquant que le niveau du fonds de
roulement a augmenté de 106 MF CFP à 134 MF CFP de 2013 à 2017. La réduction de
53 MF CFP entre 2017 et le budget 2018 des subventions de la province Nord et des Iles
Loyauté accroit les difficultés de la section de fonctionnement. L’équilibre de celle-ci tel qu’il
ressort du budget 2018 appelle les remarques suivantes.

Le 20 mars 2018, le conseil d’administration a voté le budget tout en actant qu’il


manquait 29 MF CFP pour financer le marché avec l’AFMI. Afin d’équilibrer la section de
fonctionnement, le résultat de fonctionnement cumulé 2017, soit 34,3 MF CFP, a été repris en

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

recettes de la section de fonctionnement. Cet apport exceptionnel de recettes ne pourra plus se


reproduire, le résultat cumulé de fonctionnement étant réduit à zéro par cette opération.

Le montant inscrit pour le marché de gré à gré dans le budget 2018 de l’établissement
s’élevait à 177 MF CFP. L’AFMI estimait pour sa part que le montant minimum pour continuer
à gérer les dix antennes dans les conditions existantes était de 206 MF CFP. Le montant de
177 MF CFP aurait donc été insuffisant de 29 MF CFP. Le marché en cours (avenant n° 2 du
14 décembre 2017) prévoyait quant à lui un financement à hauteur de
128,7 MF CFP pour 2018.

Il a été mis fin à cette situation par un engagement du gouvernement à verser à


l’établissement les 29 MF CFP manquants puis par la signature d’un nouveau marché entre le
CMD et l’AFMI le 27 septembre 2018 d’un montant de 86 MF CFP.

Cet épisode illustre la nécessité, exprimée dans la recommandation n°1 de la chambre,


de définir un modèle opérationnel et financier pérenne, ce qui n’empêche pas le conservatoire
de rechercher, comme le lui ont demandé les financeurs, de nouvelles recettes et des économies.

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

RECOMMANDATIONS

la chambre recommande à l’établissement de définir en lien


avec sa tutelle et ses financeurs un modèle d’organisation et de financement pérenne. .......... 23
la chambre recommande au conservatoire d’étudier la
réorganisation de l’encadrement. ............................................................................................. 26
la chambre recommande au conservatoire de renforcer le suivi
de ses ressources humaines d’enseignement et notamment leur formation. ............................ 29
la chambre recommande au conservatoire d’adopter un
barème pour la rémunération des prestations artistiques. ........................................................ 32
la chambre recommande au conservatoire de mettre en place
un suivi de l’offre de formation produite en cours d’année, des autres activités, de la
fréquentation et des activités réalisées par les élèves, et d’établir des coûts d’activité. .......... 36
la chambre recommande au conservatoire de mettre en place
des indicateurs et des procédures de mesure de la qualité interne de ses prestations. ............. 38
la chambre recommande au conservatoire de mettre en place
des indicateurs et des procédures de mesure de la satisfaction des usagers et des partenaires
de l’établissement. .................................................................................................... 40
la chambre recommande au conservatoire de définir avec sa
tutelle une comptabilité analytique unique et de corriger les hypothèses actuelles de prise
en compte des dépenses d’administration. ............................................................................... 46

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

RAPPELS D’OBLIGATION JURIDIQUE

la chambre rappelle au conservatoire le respect de


l’ensemble des dispositions statutaires relatives au fonctionnement et aux compétences du
conseil d’administration. ................................................................................................. 25
la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit adopter son
projet d’établissement en application de l’article 19 de ses statuts. ......................................... 27
la chambre rappelle à l’établissement que les heures
supplémentaires attribuées aux enseignants doivent respecter strictement les dispositions
combinées de la délibération n° 142/CP du 26 mars 2004 et de la délibération n° 121/CP
du 12 septembre 2003. ................................................................................................. 31
la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit établir avec
la Nouvelle-Calédonie le cadre juridique fixant les modalités d’occupation des bâtiments
où se situe son siège. ................................................................................................. 32
la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit compléter
l’ensemble des annexes budgétaires. ............................................................................................
L’ordonnateur indique en réponse qu’il joindra l’état des immobilisations et du personnel
en annexe de chaque budget primitif et compte administratif. ................................................ 47
la chambre rappelle à l’établissement que sauf exception,
les dépenses doivent, préalablement à leur réalisation, faire l’objet d’un engagement
juridique et d’un engagement comptable. ................................................................................ 48

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

INTRODUCTION

Le présent rapport porte sur le contrôle des comptes et de la gestion du conservatoire de


musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie à compter de 2013.
Le conservatoire est un établissement public de la Nouvelle-Calédonie La chambre est
compétente pour cet établissement en application de l’article L.O. 262-2 du code des
juridictions financières fixant que la « chambre territoriale des comptes examine la gestion du
territoire, des provinces et de leurs établissements publics ».
L’ordonnateur évoque dans sa réponse les « institutions commanditaires » du contrôle.
La chambre précise qu’en application de l’article R. 262-3 du code des juridictions financières,
le président de la chambre territoriale des comptes (CTC) définit le programme annuel des
travaux de la chambre après consultation de celle-ci et avis du ministère public. En application
de l’article L. 262-6 du code des juridictions financières, un contrôle peut être effectué sur
demande motivée du haut-commissaire ou de l’exécutif d’une collectivité, ce qui n’est pas le
cas du présent contrôle. Le conservatoire de musique de la Nouvelle-Calédonie, dont le dernier
contrôle remonte à 1993, faisait partie des priorités de la programmation. Il a été inscrit au
programme 2017, puis au programme 2018 au titre des contrôles en cours.
La lettre notifiant l’ouverture du contrôle a été transmise le 27 octobre 2017 à
M. Jean-Pierre Cabée, ordonnateur de l’établissement depuis 2002. Il en a accusé réception le
7 novembre 2017. La présidente du conseil d’administration, Mme Rolande Trolue a été
informée du contrôle par une lettre du président de la chambre du 27 octobre 2017. L’entretien
de fin de contrôle a eu lieu le 25 juin 2018.
La chambre s’est réunie le 5 juillet afin d’arrêter les observations provisoires dont
l’intégralité ou des extraits ont été adressés le 13 juillet à l’ordonnateur et aux personnes
figurant dans le tableau suivant.

Notification des observations provisoires de la chambre

Document Destinataire Réponse

ROP Jean-Pierre CABEE, directeur du CMD Oui


ROP Rolande TROLUE, présidente du conseil d’administration du CMD Non
ROP Philippe MICHEL, président de l’assemblée de la province Sud Oui
ROP Paul NEAOUTYINE, président de l’assemblée de la province Nord Non
ROP Neko HNEPEUNE, président de l’assemblée de la province des Iles Loyauté Non
ROP Philippe GERMAIN, président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie Oui
ROP Thierry LATASTE, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Oui
Extrait Grégory LOUZIER, président de l’AFMI Oui
Source : CTC

Parmi les destinataires, cinq ont transmis une réponse à la chambre territoriale des
comptes : l’ordonnateur, le haut-commissaire, le président du gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie, le président de la province Sud et l’AFMI (association de formation des
musiciens intervenants).

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

La chambre a délibéré sur ces réponses le 25 octobre 2018 et a décidé d’auditionner le


directeur de l’établissement sur plusieurs points. Cette audition s’est tenue le
5 novembre. Le délibéré fixant le rapport d’observations définitives a eu lieu le
22 novembre 2018.
Sur un plan général, le président du gouvernement mentionne dans sa réponse que le
gouvernement prend acte des observations du rapport qui « appellent des mesures correctives ».
Il précise que le rapport « soulève, en effet, un certain nombre de situations et de pratiques
créant des dysfonctionnements depuis plusieurs années et dont la prise en compte semble
prioritaire en vue d'une restructuration de l'établissement. ».
L’ordonnateur indique en conclusion de sa réponse que le « présent rapport est un audit
sur le fonctionnement du CMDNC. Avec la mise en œuvre et l'application des
recommandations et des obligations légales, il sera très utile pour établir un projet
d'établissement capable de faire évoluer le conservatoire de la Nouvelle-Calédonie et de lui
donner un nouvel élan. ».
Le président de la province Sud indique en réponse partager les préoccupations de la
chambre « au regard de la gestion de cet établissement public qui au-delà de ses financements
devient problématique. ».
Le présent rapport présente la gouvernance du conservatoire (partie 1) puis analyse son
activité (partie 2) et sa situation financière (partie 3).

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

1 LA GOUVERNANCE DU CONSERVATOIRE

1.1 La structure de l’établissement

1.1.1 Le siège

Issu d’une association de musiciens, l’établissement a été créé en 1981 sous le nom
d’Ecole Territoriale de Musique. Par les statuts fixés par la délibération du congrès
n° 106 du 24 août 2005, il est devenu le conservatoire de musique de la Nouvelle-Calédonie.
L’article 1er de la dernière version des statuts, adoptée par la délibération n° 80/CP du
23 février 2012, définit l’établissement comme « le conservatoire de musique et de danse de la
Nouvelle-Calédonie (CMD-NC) […] établissement public administratif dont la compétence
s’étend à l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie ».
Le siège de l’établissement à Nouméa possède des salles de cours, un auditorium ainsi
que des locaux pour l’enseignement de la danse. Il reçoit environ 900 élèves. Les statistiques
d’activité sont indiquées en partie 2.3.

1.1.2 Les antennes

La déconcentration de l’enseignement de la musique par le conservatoire a commencé


dans les années 1990 par l’envoi d’enseignants de l’établissement dans les communes hors de
Nouméa.
Elle s’est poursuivie par la création d’antennes permanentes du conservatoire dans
certaines communes.
L’établissement a ouvert ainsi 10 antennes au Mont-Dore, à Dumbéa, Païta, La Foa,
Bourail, Koné, Koumac, Poindimié, Lifou et Ouvéa. La dernière antenne créée a été celle de
Poindimié en 2016.
L’établissement n’intervient pas directement dans ces antennes. Il en a confié la gestion
à l’association de formation des musiciens intervenants (AFMI) selon une convention de
gestion analysée à la partie 1.3 ci-après.
629 élèves étaient inscrits dans les antennes en 2017.

1.1.3 Les départements musicaux spécifiques

L’établissement possède un département assurant la formation au certificat de musicien


intervenant territorial (CMIT) et un département en charge de la musique traditionnelle et des
chants polyphoniques océaniens (DMTCPO).
Ces deux départements ont été créés au début des années 2000. Leur gestion a été
confiée à l’AFMI par la convention relative à la gestion des antennes.

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RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Les cours et les activités de ces départements, présentés en partie 2.3, ne sont pas situés
au siège de l’établissement. Ils se déroulent désormais dans les locaux de l’AFMI ou sur
d’autres sites.

1.2 Le cadre des missions

1.2.1 Le cadre juridique

• Le cadre juridique métropolitain n’est plus applicable


A la suite des accords de Nouméa et de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999
relative à la Nouvelle-Calédonie, l’Etat a transféré la compétence sur la culture aux collectivités
calédoniennes et la Nouvelle Calédonie a cessé de relever du cadre juridique métropolitain
relatif à l’enseignement artistique spécialisé.
Ainsi, si le conservatoire avait été classé en 1983 par le ministère de la culture
« Ecole nationale de musique », le décret n° 2012-1248 du 12 octobre 2006 relatif au
classement des conservatoires ne s’est pas appliqué à l’établissement. En conséquence,
le CMD ne peut plus se prévaloir de ce classement et la mention « établissement classé et
contrôlé par l’Etat » figurant dans le règlement intérieur de l’établissement, sur son site internet
(rubrique « Les enseignements ») ou sur son papier à en-tête (utilisé notamment pour les
comptes rendus des conseils d’administration) doit être supprimée.
Plus aucune évolution intervenue en métropole depuis 1999 ne lui est applicable.

• Le partenariat avec le conservatoire du Val de Bièvre permet au conservatoire de


continuer à délivrer des diplômes reconnus
Le CMD a établi le 29 juin 2011 une convention avec le conservatoire à rayonnement
départemental du Val de Bièvre. Cette convention prévoit qu’à l’issue de leur parcours de
formation, les élèves du CMD puissent se présenter à l’examen du diplôme d’études musicales
(DEM)1.
Le jury est présidé par un représentant du conservatoire du Val de Bièvre et se tient à
Nouméa. Il valide une pratique musicale spécifique (instrumentale ou vocale) ainsi que des
modules complémentaires, notamment en pratique collective et en formation musicale, évalués
également en contrôle continu ou sur dossier. Depuis la signature de la convention, trois
sessions d’examen ont été organisées par le conservatoire, en 2012, en 2014 et en 2018.
Le conservatoire a créé un secteur danse en 2012 afin de se rapprocher du format
pédagogique requis en métropole pour un conservatoire préparant au DEM, soit l’enseignement
d’au moins deux spécialités parmi la musique, la danse et le théâtre.

1
Le diplôme d’études musicales (DEM) est le diplôme le plus élevé pouvant être délivré par un
conservatoire métropolitain. Classé au niveau IV du répertoire national des certifications professionnelles, comme
le baccalauréat, il permet l’accès à l’enseignement supérieur.

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CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

L’établissement a également modifié en 2014 le règlement de ses études, afin de le


rendre conforme au schéma national d’orientation pédagogique de l’enseignement initial de la
musique de 2008. Ce document, établi par le ministère de la culture et de la communication,
constitue une référence en matière d’objectifs et d’organisation des cycles pédagogiques pour
l’ensemble des enseignants et directeurs d’établissements d’enseignement public de la musique.
Les différents diplômes et cursus supérieurs proposés en métropole ainsi que les
concours et les postes d’enseignant en musique et en danse accessibles au sein de la fonction
publique d’Etat et de la fonction publique territoriale sont des débouchés professionnels
possibles pour les élèves du conservatoire : concours d’animateurs ou d’enseignant de la
fonction publique, cycles universitaires, accès aux établissements publics nationaux de Lyon et
de Paris.
« L’arrimage » avec la métropole issu de cette convention avec le conservatoire du
Val de Bièvre, constitue un facteur d’attractivité du conservatoire en termes de débouchés
professionnels.

• Le rôle de l’Etat
Le conservatoire a été soutenu par l’Etat dans le cadre des accords de Matignon dans les
années 1990, puis dans le cadre de l’accord particulier sur le développement culturel du
22 janvier 2002.
Conformément à l’accord de Nouméa et à l’article 215 de la loi organique, un accord
particulier entre l’État la Nouvelle-Calédonie sur le développement culturel a été signé le
22 janvier 2002. Le texte indique que l’Etat soutiendra le développement de l’action du
conservatoire dans les provinces.
L’article 5-1 de cet accord dispose que l’Etat continuera de financer l’école territoriale
de musique et notamment la création d’un département sur les musiques traditionnelles et le
renforcement de la diffusion de l’enseignement musical dans les provinces. De fait, au travers
des subventions versées, l’Etat a financé en partie ces deux axes de développement du
conservatoire.
L’Etat a par ailleurs fait bénéficier le conservatoire d’audits du ministère de la Culture
réalisés par des inspecteurs de la direction générale de la création artistique. Une mission
d’inspection a été réalisée en juin 2010 avec pour objectif principal de vérifier la conformité de
l’enseignement dispensé par le CMD avec les textes en vigueur en métropole. Une nouvelle
mission d’inspection a eu lieu en septembre 2017, à la demande de la Nouvelle-Calédonie à la
suite des difficultés de financement du conservatoire, afin d’accompagner l’établissement dans
une réorganisation de son fonctionnement.
L’Etat demeure ainsi présent en tant que partenaire financier et administratif et participe
à l’orientation des missions de l’établissement. Son référentiel pédagogique demeure dominant
dans la définition des prestations du conservatoire.

15
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

1.2.2 La politique publique d’enseignement de la musique et de la danse en


Nouvelle-Calédonie

• Les collectivités compétentes

o La Nouvelle-Calédonie
Selon l’article 22-29° de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999, la
Nouvelle-Calédonie est compétente pour « les infrastructures et manifestations sportives et
culturelles intéressant la Nouvelle-Calédonie ». Cet article a été interprété comme concernant
notamment les établissements publics administratifs à vocation culturelle, dont le conservatoire
de musique et de danse.
D’autres articles de la loi organique attribuent une partie de la compétence en matière
d’enseignement de la musique et de la danse à la Nouvelle-Calédonie. La collectivité est ainsi
compétente pour ce qui relève de l’organisation de ces enseignements dans le cadre scolaire du
primaire (article 22-28° de la loi organique) et du secondaire depuis le transfert de cette
compétence en 2012 (article 21-III-2° de la loi organique). C’est également le cas de la
formation professionnelle et de l’attribution des diplômes professionnels d’enseignement de la
musique et de la danse, conformément à l’article 22-2° de la loi organique.

o Les provinces
La loi organique n’attribuant pas la compétence en matière culturelle à une collectivité
en particulier, les provinces sont compétentes de manière générale en application de son
article 20 pour l’enseignement de la musique et de la danse à l’échelle de leur territoire. Le
préambule de l’accord particulier entre l’Etat et la Nouvelle-Calédonie sur le développement
culturel de la Nouvelle-Calédonie signé le 22 janvier 2002 précise ainsi que « la compétence
de la Nouvelle-Calédonie en matière culturelle […] s’exerce sous réserve de la compétence
générale des provinces dans cette matière ». Cet accord a été signé en présence des présidents
des assemblées des trois provinces.
En outre, en application de l’article 22-28° de la loi organique, les provinces sont
compétentes pour l’organisation d’activités complémentaires d’enseignement de musique et/ou
de danse dans l’enseignement primaire en fonction des réalités culturelles ou artistiques propres
à la province.

o Les communes
En application de l’article L. 121-25 du code des communes de la Nouvelle-Calédonie,
les communes sont compétentes pour toutes questions relevant des « affaires de la commune ».
C’est le cas des conservatoires ou écoles de musique qui sont à l’échelon communal un service
public de proximité bénéficiant en premier lieu à la population résidente de la commune.
Bien que leurs résidents utilisent le conservatoire et ses antennes, les communes de la
Nouvelle-Calédonie ne les financent qu’à la marge, à la différence de la métropole où le
financement des conservatoires est assuré par les communes, sans préjudice des aides versées
par le département et la région.

16
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

• Absence de définition d’une politique d’enseignement de la musique et de la danse au


niveau territorial ou des provinces
Aucun texte n’a été pris par la Nouvelle-Calédonie ou les provinces pour définir
l’enseignement de la musique et de la danse. Le contenu de cet enseignement, la définition des
compétences des différentes collectivités et le rôle qu’elles doivent exercer, le financement de
cette politique publique, ses objectifs, ses certifications restent à définir.
Aucune disposition juridique n'est prévue en cas de création d’un établissement
d’enseignement de la musique ou de la danse par une collectivité ou pour une structure privée.
Il n’y a aucune obligation déclarative lors de la création d’une école privée de musique ou de
danse et aucun diplôme spécifique n’est exigé pour gérer une telle école.
Les textes métropolitains qui régissent la politique publique de l’enseignement de la
musique et de la danse sont présentés en annexe n°1. Ils ne s’appliquent pas en
Nouvelle-Calédonie. Cependant, ils sont la référence du règlement intérieur définissant le
contenu des missions d’enseignement.

1.2.3 La définition des missions

• Une définition statutaire des missions insuffisante


Les différentes versions des statuts échelonnées dans le temps depuis 1981 se sont
toujours limitées à une définition générale des missions sans en préciser le contenu.
L’article 2 de la délibération n° 80/CP du 23 février 2012 portant organisation et
fonctionnement du conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie, définit ainsi
les missions pédagogiques et artistiques de l’établissement :
« 1° dispenser l’enseignement de la musique et de la danse en liaison avec les différentes
collectivités publiques et leurs établissements publics ;
2° apporter un soutien aux activités pédagogiques de l’établissement, notamment par
l’organisation et la présentation de spectacles musicaux ou chorégraphiques ;
3° collaborer avec les collectivités publiques organisatrices de spectacles culturels. Ces
missions artistiques peuvent être réalisées en relation avec les collectivités, établissements et
services publics ».

• Les conventions d’objectifs et de moyens conclues avec la Nouvelle-Calédonie


L’article 2 des statuts du CMD indique qu’une convention d’objectifs et de moyens
destinée à préciser les conditions d’exercice des missions de l’établissement doit être conclue
avec la Nouvelle-Calédonie.
La première convention a été mise en place en 2013 et se limitait à quatre pages avec
des objectifs ne concernant que les procédures budgétaires. A partir de 2015, ces conventions
sont plus détaillées et comportent des objectifs opérationnels en matière d’enseignement
artistique sans que cela couvre l’ensemble des activités du conservatoire.

17
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

A titre d’exemple, la convention d’objectifs et de moyens de 2016 listait deux objectifs


relatifs à la valorisation des pratiques d’enseignement musical :
- « Organiser deux concerts de musiques actuelles réalisés par les élèves du
conservatoire dans deux lieux distincts (un privé et un public/institutionnel) ;
- Favoriser une évolution des pratiques collectives de la musique et en transmettre
les résultats au regard des pratiques individuelles ».
Le président de la Nouvelle-Calédonie précise en réponse que la nouvelle convention
d’objectifs et de moyens 2018-20202 fixe les « axes stratégiques du développement culturel et
des offres d’enseignement. ».

• Une faible participation au conseil d’administration de l’établissement


La direction de la culture, de la condition féminine et de la citoyenneté, direction de
tutelle de l’établissement, n’intervient que très peu. Elle n’était présente qu’à 10 des 20 conseils
d’administration ayant eu lieu de 2013 à 2017 et lors des conseils où elle était représentée,
quatre se sont déroulés sans intervention de sa part.

1.2.4 Ensemble des missions mises en œuvre par l’établissement

La plupart des missions ont été répertoriées dans le règlement intérieur3 de


l’établissement dont la dernière version a été adoptée par le conseil d’administration du
29 avril 2014.
• Cours de musique (classique, musiques actuelles, jazz) et danse (classique, modern jazz
et contemporaine) sanctionnés par des diplômes au siège de l’établissement à Nouméa
L’enseignement propose une vingtaine de disciplines en musique classique, jazz et
musiques actuelles.
L’organisation des études est calquée sur le schéma pédagogique métropolitain
actuellement en vigueur. Les études comprennent quatre cycles d’enseignement de la
musique : l’attestation d’études musicales, le brevet d’études musicales, le certificat d’études
musicales et le diplôme d’études musicales (DEM).
Comme indiqué plus haut, l’établissement a conclu une convention avec le
conservatoire du Val de Bièvre aux termes de laquelle cet établissement fait passer l’examen
du DEM aux élèves du conservatoire à Nouméa.
Le cursus de l’enseignement de la danse est organisé d’une manière similaire à celui de
la musique, avec quatre cycles, dont le dernier est orienté vers l’obtention du diplôme d’études
chorégraphiques (DEC). Trois disciplines sont enseignées à Nouméa, les danses classique,
contemporaine et jazz.

2
Convention d’objectifs et de moyens n° 04-3120/2018-2019 signée le 28 juin 2018. Son contenu est
présenté à l’annexe n° 5.
3
Les deuxième et troisième parties du règlement intérieur sont consacrées aux règlements des études
musicales et chorégraphiques.

18
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

• Cours de musiques actuelles dans les antennes du conservatoire hors de Nouméa


Pour s’inscrire au sein d’une antenne, les élèves payent leur cotisation directement au
siège du conservatoire. Il n’y a pas de régie sur place à l’exception de la régie de l’antenne de
Poindimié.
Le fonctionnement pédagogique des antennes n’est pas précisé par le règlement intérieur
qui fixe que « l'ensemble des dispositions du présent règlement peut être adapté dans les
antennes en décentralisation ».
L’administration et l’enseignement au sein des antennes sont intégralement pris en
charge par l’AFMI dans le cadre du marché.
Les antennes ne dispensent pas de cours individuels ; les cours sont semi-collectifs, à
deux à trois élèves. Elles ne délivrent pas de diplôme. Les élèves souhaitant participer aux
examens doivent s’inscrire à leur initiative aux sessions d’examens organisées au conservatoire
à Nouméa. L’offre d’enseignement musical dans les antennes consiste dans des cours de
musiques actuelles. Il n’y pas de cours de musique classique.
Dans le détail, les disciplines proposées varient selon les lieux, l’enseignement de la
guitare et du clavier/piano étant cependant le plus répandu. Jusqu’en 2017, l’antenne de Koné
proposait des cours de danse mais l’activité a cessé en 2018. Des cours de danse sont également
proposés par l’antenne de Païta depuis 2018.

• La formation au certificat de musicien intervenant territorial


Lorsque le réseau des antennes a été créé à partir des années 2000, il est apparu qu’il
fallait recruter d’autres enseignants et que l’offre locale d’enseignants n’était pas suffisante.
L’association de formation des musiciens intervenants (AFMI) a été créée en 2001, avec
le soutien de la province Nord, notamment dans l’objectif de répondre à ce besoin de formation.
Le conservatoire et l’AFMI ont élaboré en 2002, un parcours conduisant au certificat de
musicien intervenant territorial (CMIT). Aucune condition de diplôme n’est exigée pour s’y
inscrire. Il se déroule en trois ans, précédés par une année de préparation. Il se conclut par un
examen devant un jury composé de membres du conservatoire et de l’AFMI. Ce dispositif a
permis de former la plupart des musiciens salariés de l’AFMI.

• La musique traditionnelle et les chants polyphoniques océaniens


Le département des musiques traditionnelles et des chants polyphoniques océaniens
(DMTCPO) est chargé de la collecte du patrimoine musical kanak et de sa retransmission par
des interventions en milieu scolaire et divers ateliers organisés sur l’ensemble de la
Nouvelle-Calédonie.

• Les interventions en milieu scolaire


Les enseignants du conservatoire peuvent intervenir en milieu scolaire soit pour
enseigner au sein des classes à horaires aménagés musique (CHAM) soit pour accompagner les
projets pédagogiques musicaux validés par la direction de l’enseignement de la
Nouvelle-Calédonie.

19
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Parmi les prestations du DMTCPO, le PACKO - projet de pratiques artistiques et


culturelles kanak et océaniennes à l’école - constitue une intervention en milieu scolaire par
l’immersion d’une classe dans la culture kanak pendant une semaine.
• La diffusion
Des auditions sont régulièrement organisées pour permettre aux élèves du conservatoire
de se produire en public. Elles se déroulent soit dans l’auditorium de l’établissement soit dans
des lieux ouverts au public à Nouméa. Les antennes organisent également de nombreuses
auditions.
En partenariat avec la province Sud, le conservatoire organise également plusieurs fois
par an des concerts dits « éducatifs » et destinés à un public d’élèves des établissements
scolaires de la province. Ces concerts sont essentiellement réalisés par les enseignants de
l’établissement.
Jusqu’en 2017, le CMD proposait également chaque année deux saisons de concerts
payants : « Ile de Lumière », programme faisant intervenir des enseignants du conservatoire et
des artistes locaux à partir de projets proposés par les enseignants de l’établissement et
« Prestige », programme d’artistes de renommée nationale ou internationale. En 2018 seule la
saison « Ile de Lumière » a été maintenue, la saison « Prestige » ayant été supprimée dans
l’objectif de réduire les dépenses de l’établissement.
Pour la période sous contrôle, les délibérations 2012-22 du 8 novembre 2012 et
2016-23 du 27 octobre 2016 ont autorisé le directeur à signer tous contrats relatifs à
l’organisation des saisons musicales et chorégraphiques du conservatoire.

• Les interventions en milieu hospitalier


Certains enseignants du conservatoire réalisent des interventions musicales à but
thérapeutique auprès de services accueillant des enfants hospitalisés au CHT et au CHS en
partenariat avec les équipes de soin.
Le département de musiques traditionnelles du conservatoire a également participé à un
projet de création musicale à but thérapeutique.
L’ordonnateur précise dans sa réponse que ce sont des activités sociales et pédagogiques
spécifiques qui entrent pleinement dans les missions de l’établissement. La chambre rappelle
que ces activités ne sont pas mentionnées par le règlement intérieur.

1.3 La convention annuelle de gestion conclue entre l’AFMI et le


conservatoire

1.3.1 Un marché de gré à gré

Initialement, les antennes du conservatoire ont été gérées dans le cadre de conventions
entre l’AFMI, le conservatoire et les provinces.
Face au nombre croissant d’actions gérées par l’AFMI, le conservatoire décida en 2010
de conclure un marché global.

20
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Se fondant sur le fait qu’il n’existe pas d’autre structure susceptible de conclure ce
marché, le conservatoire a appliqué l’article 35-2° de la délibération n° 136/CP du 1er mars 1967
modifiée portant réglementation des marchés publics permettant de passer le marché de gré à
gré sans appel d’offre. Conformément à l’article 34 de la délibération n° 136/CP du
1er mars 1967 modifiée, à chaque renouvellement du marché un avis d’information relatif à la
passation de ce marché de gré à gré a été passé dans un journal d’annonces légales afin
d’informer l’ensemble des soumissionnaires potentiels.
Le modèle a été fixé par le marché de gré à gré n° 4520/2010/637/CMNC du
20 décembre 2010 « pour la gestion des antennes décentralisées du conservatoire de musique
et de danse de la Nouvelle-Calédonie, de l’accompagnement et l’intendance des étudiants de la
filière diplômante CMIT et du département des musiques traditionnelles du conservatoire ». Le
marché est annuel et renouvelable deux fois par avenant. Il peut être modifié par avenant en
cours d’année. Les marchés successifs et leurs avenants sont retracés dans le tableau ci-après.

Marchés de gré à gré de 2013 à 2018 et montants versés à l’AFMI


Montant du Montant versé
Exercice Références du marché et des avenants marché de gré à à l’AFMI (en
gré (en F CFP) F CFP)
Avenant n° 3 du 17 décembre 2012 au marché de gré à gré
237 780 000
n° 4520/2010/637/CMNC du 20 décembre 2010
Avenant n° 4 du 7 juin 2013 au marché de gré à gré
2013 242 880 000 247 880 000
n° 4520/2010/637/CMNC du 20 décembre 2010
Avenant n° 5 du 6 novembre 2013 au marché de gré à gré
247 880 000
n° 4520/2010/637/CMNC du 20 décembre 2010
Marché n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013 206 728 717
Avenant n° 1 du 5 mai 2014 au marché
215 728 717
2014 n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013 226 628 717
Avenant n° 2 du 11 septembre 2014 au marché
226 628 717
n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013
Avenant n° 3 du 23 décembre 2014 au marché
219 367 036
n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013
2015 226 380 000
Avenant n° 4 du 28 avril 2015 au marché
226 380 000
n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013
Avenant n° 5 du 16 décembre 2015 au marché
215 403 973
n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013
2016 225 849 937
Avenant n° 6 du 2 juin 2016 au marché
225 849 937
n° 4520/2013/521/CMDNC du 20 décembre 2013
Marché n° 4520/2016/532/CMDNC du 22 décembre 2016 186 599 937
Avenant n° 1 au marché n du 22 décembre 2016 Clôture
2017 Marché n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017 128 299 968 222 004 562
Avenant n° 2 du 14 décembre 2017 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 2 du 14 décembre 2017 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 3 du 21 mars 2018 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 4 du 11 juillet 2018 au marché
2018 128 704 593 206 000 000
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 5 du 27 septembre 2018 au marché Clôture du
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017 marché
Marché n° 4520/2018/294/CMDNC du 27 septembre 2018
86 000 000
corrigé le 3 octobre 2018
Source : CTC

21
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

L’objet du marché est défini à l’article 1 comme « la mise en œuvre d’un enseignement
musical et chorégraphique » dans les différentes antennes du conservatoire. Ce besoin est
décliné, « de façon non exhaustive, en trois missions principales :
- gestion administrative, comptable et pédagogique des antennes ;
- prise en charge de la formation CMIT ;
- gestion du département des musiques traditionnelles et des chants polyphoniques
océaniens. ».

Le seul élément chiffré est indiqué à l’article 3 comme la formation de 400 à 550 élèves
par an dans le marché de 2010, de 500 à 700 élèves par an et d’un minimum de 30 interventions
en classes de primaire dans le marché de 2013 et de 600 à 800 élèves par an et d’un minimum
de 8 interventions en écoles primaires dans le marché de 2016.
Les spécifications du marché ne définissent pas avec suffisamment de précision les
caractéristiques de la prestation de services attendue. La mention du caractère non exhaustif du
descriptif des missions accroit le flou du marché. Or, une définition précise du besoin est la
garantie de la bonne compréhension et de la bonne exécution d’un marché. Elle permet
notamment de procéder à une estimation fiable de son montant.
Dans une note du 14 septembre 2017, la direction des achats, du patrimoine et des
moyens de la Nouvelle-Calédonie a relevé pareillement que le besoin n’étant pas suffisamment
défini, les principes de la commande publique – modalités précises d’exécution du marché,
paiement au service fait notamment – trouvaient difficilement à s’appliquer.

1.3.2 L’autonomie de gestion de l’AFMI

Le conservatoire confie à l’AFMI, au travers du marché, l’exercice de sa compétence


dans les antennes et dans les départements du CMIT et du DMTCPO. L’AFMI délivre dans les
antennes des prestations, avec ses propres moyens et elle gère en toute autonomie leur
organisation et leur fonctionnement.

L’ordonnateur indique en réponse que le conservatoire reste « maître de la pédagogie


délivrée » et l’AFMI précise qu’elle « travaille en concertation » avec le conservatoire.

La chambre souligne cependant que les dispositions du marché ne fixent pas les
prestations ; que l’article 3 du marché précise que la rémunération versée au prestataire est
forfaitaire et que l’article 4 prévoit que le paiement est effectué à 90 % en milieu d’année « sur
présentation d’un bilan intermédiaire administratif, pédagogique et financier (analytique) »
mais que ce bilan n’est pas défini.

La formule du marché public ne peut avoir l’objet qui lui est confié dans le cas présent.

L’organisation actuelle apparaît inappropriée aux plans juridique, financier et du


contrôle opérationnel. Les observations qui suivent relatives à l’activité de l’établissement et à
sa situation financière illustrent ces dysfonctionnements.

22
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

la chambre recommande à l’établissement de définir en


lien avec sa tutelle et ses financeurs un modèle d’organisation et de financement
pérenne.

L’AFMI propose dans sa réponse de distinguer le budget du siège de celui des antennes
ce qui rendrait le format du réseau plus flexible.
La province Sud indique dans sa réponse que la détermination d’un « modèle
d’organisation et de financement durable » demeure la principale question à résoudre, jointe à
celle de la forme juridique du partenariat avec l’AFMI.
Le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie indique en réponse que « des
instances de pilotage et une commission technique ont été mis en place […] réunissant les
différents financeurs de l’établissement afin d’accompagner l’établissement dans la rédaction
d’un avant-projet de restructuration. ».
Il précise que « des assises de la culture seront prochainement programmées par la
Nouvelle-Calédonie avec l'objectif de prioriser et de décliner des dispositifs pérennes tout en
les dotant d'une organisation plus efficiente. ».
La chambre prend bonne note de ces orientations et invite l’ensemble des acteurs à
finaliser leurs travaux.

23
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

2 L’ACTIVITE DU CONSERVATOIRE

2.1 Le pilotage

2.1.1 Les instances de gouvernance

• Le conseil d’administration
A plusieurs reprises au cours de la période sous contrôle, des administrateurs se sont
plaints des informations transmises par la direction du conservatoire, en termes de délai de
communication et de contenus.
Selon les statuts de l’établissement, la convocation et les documents liés à l’ordre du
jour doivent parvenir aux membres du conseil d’administration dans un délai de quinze jours
francs avant la date de la réunion. Cette obligation n’a pas été respectée à plusieurs reprises.
Lors du conseil d’administration du 4 juin 2013, un administrateur a signalé avoir reçu
le bilan moral et financier de 2012, à l’ordre du jour du conseil, seulement la veille de la réunion.
Le 15 mars 2015, un administrateur a fait remarquer que la présentation des documents en
séance du conseil d’administration ne permettait pas de les étudier et d’en débattre avec
l’exécutif. Le 15 juillet 2015, le directeur de la culture de la province Sud a demandé que les
documents relatifs aux conseils d’administration soient transmis dans le délai réglementaire des
15 jours.
Le 15 septembre 2016, le conservatoire a soumis à la validation de son conseil
d’administration une délibération autorisant l’envoi d’un agent en formation. Or il s’est avéré
que la formation avait déjà commencé et que l’agent était déjà en métropole. Le conseil
d’administration refusa de valider a posteriori la formation et rejeta la délibération. L’agent
parti en formation en métropole, avec l’accord de la direction du conservatoire, dut alors se
mettre en congé sans solde pour convenance personnelle afin de ne pas être en situation
d’absence irrégulière. Sa situation fut finalement régularisée lors du conseil d’administration
suivant, le 28 octobre 2016.
Les administrateurs se sont également plaints du manque d’informations à leur
disposition. Le 23 avril 2015, un administrateur demanda à disposer d’une note de synthèse
avec les projets de délibération, indiquant notamment leurs enjeux et leurs coûts. Le
10 décembre 2015, un autre administrateur demanda qu’une synthèse des informations soit
fournie avec les projets de délibération avant le conseil d’administration. Deux administrateurs
demandèrent à disposer d’informations quantitatives et financières sur les activités du
conservatoire afin de discuter des orientations de l’établissement à trois reprises, les 2 juin,
15 septembre et 28 octobre 2016.
L’article 14 des statuts du conservatoire fixe que le conseil d’administration délibère sur
« la création d’antenne et annexe de l’établissement ». Cependant, la création d’antenne n’est
pas décidée formellement par une délibération du conseil d’administration mais implicitement
approuvée par le vote du budget. Aucune délibération du conseil d’administration n’a ainsi acté
la création de l’antenne de Poindimié ouverte en 2016.

24
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

• Le conseil pédagogique
L’impact du conseil pédagogique sur les décisions relatives au conservatoire a été réduit.
En 2015, contrairement aux dispositions du règlement intérieur selon lesquelles le conseil doit
se réunir au moins trois fois par an, il ne s’est réuni que deux fois. Il n’y a plus de comptes
rendus des réunions depuis 2015 et les comptes rendus des années précédentes sont succincts.

• L’association des élèves et parents d’élèves


L’association est représentée au conseil d’administration mais s’y exprime rarement.

la chambre rappelle au conservatoire le respect de l’ensemble


des dispositions statutaires relatives au fonctionnement et aux compétences du conseil
d’administration.

2.1.2 La structure exécutive

• La direction et l’encadrement
Conformément à l’article 17 de la délibération n° 80/CP du 23 février 2012, le
conservatoire est placé sous l’autorité d’un directeur nommé par le gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie. Jean-Pierre Cabée est directeur du conservatoire depuis le
16 septembre 2002. Il a été confirmé dans ses fonctions par l’arrêté n° 2018-583/GNC du
13 mars 2018 le nommant directeur du CMD à compter du 1er avril 2018 pour une durée de
trois ans.
Le directeur est l’ordonnateur de l’établissement. Ses fonctions sont définies à
l’article 19 des statuts du conservatoire. Le conseil d’administration peut lui déléguer certaines
attributions listées à l’article 14 des statuts.
Les statuts de 2005 avaient créé la possibilité pour le directeur d’être assisté par un
directeur adjoint. Il s’agissait alors d’accompagner la création des antennes du conservatoire en
créant un directeur adjoint en charge de la décentralisation.
Les statuts de 2012 ont étendu cette possibilité à plusieurs directeurs adjoints. Trois
postes de directeurs adjoints ont ainsi été créés :
- un directeur adjoint artistique, en charge principalement de la gestion des emplois du temps
des enseignants et de la diffusion ;
- un directeur adjoint chargé de l’enseignement musical en province Nord ;
- un directeur adjoint en charge de la gestion administrative et financière du CMD.
Le nombre de directeurs adjoints est élevé au regard de l’effectif global de
l’établissement. En effet sur 54,5 postes, le conservatoire compte un directeur, trois directeurs
adjoints et un chef de service administratif et financier.
Le coût de cet encadrement n’est pas négligeable, chaque directeur adjoint bénéficiant
d’une indemnité de sujétion de 68 points d’indice nouveau majoré, soit 65 391 F CFP mensuels.
L’indemnité de sujétion des trois directeurs adjoints s’élève ainsi annuellement à 2,4 MF CFP.

25
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

La création du poste de directeur adjoint en province Nord est incohérente avec la


gestion des antennes du conservatoire par l’AFMI. En effet, le marché de gré à gré signé entre
le conservatoire et l’association confie l’intégralité de la gestion des antennes à cette dernière,
dont les antennes de la province Nord. Ces structures se trouvent placées sous deux autorités,
celles de l’AFMI et celle du directeur adjoint.
Le directeur adjoint administratif et financier et le chef du service administratif et
financier sont en charge du même service et la fusion de leurs fonctions pourrait être étudiée.
La ventilation des missions du directeur adjoint artistique entre les responsables de département
et un agent dédié à la diffusion pourrait être également étudiée.
En réponse, le haut-commissaire précise qu’aucun conservatoire en métropole ne
compte trois directeurs adjoints, sauf certains établissements régionaux.

la chambre recommande au conservatoire d’étudier la


réorganisation de l’encadrement.

• Les outils de pilotage


Il n’existe pas d’instance de pilotage formalisée au sein du conservatoire. Le seul organe
rassemblant la direction et les responsables de département est le conseil pédagogique mais
comme cela a été présenté précédemment, il ne se réunit pas régulièrement.
De même, les échanges entre le conservatoire et l’AFMI ne suivent aucune procédure
formalisée.
Il n’y a pas de plan pédagogique par département. La pratique relevée dans un
département – formation musicale - de définir le programme de chaque cycle est isolée.
Le CMD fixe un programme d’auditions pour l’ensemble des départements. Les
enseignants peuvent soumettre des projets supplémentaires pour d’autres auditions et/ou
concerts.
Le projet d’établissement est mentionné dans les statuts de l’établissement en
application de la délibération n° 157 des 11 août et 22 septembre 2016 portant modification de
dispositions statutaires d’établissements publics de la Nouvelle-Calédonie. Selon
l’article 19 des statuts, c’est un document définissant « sous forme d’objectifs et de programmes
d’action en cohérence avec la convention d’objectifs et de moyens, les modalités particulières
de mise en œuvre des orientations et de la politique de l’établissement ».
Ce projet n’a pour le moment pas été adopté.
Dans sa réponse, le président de la Nouvelle-Calédonie indique que « la concrétisation
du projet d'établissement ainsi qu'une profonde actualisation du règlement intérieur et des autres
socles de fonctionnement interne constituent des objectifs explicités à la direction du
conservatoire. ».
L’ordonnateur indique en réponse que le « conservatoire ne dispose toujours pas
d'orientation claire sur la politique culturelle de la Nouvelle-Calédonie et son impact sur l'action
du Conservatoire. En ce sens, de nouvelles réunions d'un groupe de travail sont en cours sur
2018 pour définir l’orientation politique pour le Conservatoire, qui permettront de finaliser le
projet d'établissement prévu aux statuts. ».

26
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit adopter son


projet d’établissement en application de l’article 19 de ses statuts.

2.2 Les moyens

2.2.1 La gestion des ressources humaines

• Le statut des enseignants de la musique


Un statut spécifique pour les enseignants de la musique a été créé par la délibération
n° 121/CP du 12 septembre 2003 portant création du statut particulier du cadre de
l’enseignement musical de Nouvelle-Calédonie. Trois corps ont été créés : les professeurs
d’enseignement musical, de catégorie A, les assistants spécialisés et les assistants
d’enseignement musical, de catégories B+ et B. La délibération précise les modalités de
recrutement dans chacun de ces corps.
Il n’existe pas de statut spécifique pour les trois enseignants de la danse qui sont recrutés
sous contrat. Le conservatoire souhaite que leur soit étendue la délibération
n° 121/CP du 12 septembre 2003. Un courrier a été adressé en août 2012 au membre du
gouvernement en charge de la citoyenneté, de la culture et de la condition féminine. Le
conservatoire a renouvelé cette demande en 2015 auprès du président du gouvernement de la
Nouvelle-Calédonie.
Il a d’abord été répondu que le statut des enseignants de la danse serait revu à l’occasion
des travaux de modernisation et d’harmonisation de l’ensemble des statuts particuliers de la
fonction publique. En 2017, les échanges de courriels entre le conservatoire, le gouvernement
de la Nouvelle-Calédonie et la DRHFPNC montrent que le gouvernement considère désormais
que la délibération n° 121/CP du 12 septembre 2003 peut être modifiée sans attendre les travaux
de réforme des statuts particuliers. Cette extension n’a pas encore été mise en œuvre.

• Les effectifs
o Le suivi des ressources humaines
Les effectifs du conservatoire ont peu évolué pendant la période sous contrôle passant
de 53,5 à 54,5 postes.

Evolution des effectifs du CMD de 2013 à 2017


2013 2014 2015 2016 2017
Nombre de postes administratifs 12 13 13 13 13
Nombre de postes d’enseignants de musique 38,5 38,5 38,5 38,5 38,5
Nombre de postes d’enseignants de danse 3 3 3 3 3
Nombre total de postes budgétaires 53,5 54,5 54,5 54,5 54,5
Source : CTC

27
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Le suivi des effectifs par le conservatoire ne retrace que le nombre de postes budgétaires.
L’établissement ne dispose pas de données relatives aux équivalents temps plein travaillés. Le
suivi ne rend pas compte non plus des nombreux prestataires intervenant régulièrement pour le
CMD, soit en remplacement d’enseignants absents soit pour des besoins ponctuels. Ces
prestataires bénéficient depuis 2017 de contrats de vacation et perçoivent un salaire sur lequel
le conservatoire verse des cotisations patronales à la CAFAT. Leur rémunération est désormais
incluse dans la masse salariale.
L’organigramme du conservatoire est confus. Certains agents apparaissent à plusieurs
endroits. Cela complique le décompte des agents et ne permet pas de connaître le département
principal d’affectation des enseignants. L’organigramme rend mal compte des liens
hiérarchiques au sein de l’établissement, les mêmes agents pouvant être sous la hiérarchie de
deux directeurs adjoints différents. Par ailleurs, les agents du conservatoire travaillant au
DMTCPO et dans les antennes de Koné et Koumac figurent dans l’organigramme sous la
hiérarchie du directeur adjoint en charge de la province Nord. Or dans les faits, ces services
sont gérés par l’AFMI dans le cadre du marché de gré à gré.
De nombreuses différences peuvent être relevées concernant la dénomination des postes
entre les différents documents relatifs aux ressources humaines (organigrammes, rapports
d’activité, délibérations du conseil d’administration relatives aux effectifs) ce qui complique le
suivi des postes. A titre d’exemple, le même agent est dénommé « agent d’accueil » dans la
délibération n° 4520/2013/03/CA. CMDNC du 4 juin 2013 relative à la modification des
effectifs 2013 du conservatoire, « secrétaire scolaire –régisseur de caisse » dans
l’organigramme et « régisseur recettes » dans les fichiers de paie. La répartition des postes par
catégorie affichée dans les délibérations relatives aux effectifs votées par le conseil
d’administration comporte des différences avec les tableaux détaillés annexés à ces
délibérations.
Dans sa réponse, l’ordonnateur précise qu’il découle des missions de l’établissement
que certains agents puissent dépendre de plusieurs départements dans l’organigramme et que
les agents du conservatoire affectés au DMTCPO et dans les antennes sont sous l’autorité du
conservatoire.
La chambre souligne cependant que ces agents travaillent dans des services (antennes
et départements) qui sont, aux termes du marché entre le conservatoire et l’AFMI, dirigés par
l’AFMI.
Dans sa réponse, l’AFMI fait état des « problèmes de gouvernance » découlant de la
présence d’agents du conservatoire en province Nord alors qu’aux termes du marché avec le
conservatoire, elle est responsable de la gestion pédagogique et administrative des antennes et
du DMTCPO où ces agents travaillent.

o La qualification des enseignants


Le rapport réalisé par un inspecteur du ministère de la culture et de la communication
en 2010 soulignait la faible qualification des enseignants du conservatoire. Il était notamment

28
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

indiqué que moins d’un tiers des enseignants étaient titulaires d’un diplôme d’enseignement4,
validant à la fois des compétences artistiques et des compétences en matière de pédagogie.
Le rapport de l’inspection du ministère de la culture et de la communication réalisé en
2017 constate que le niveau de qualification des enseignants est très en dessous de celui attendu
pour l’équivalent d’un conservatoire à rayonnement départemental (CRD). En effet, d’après
l’arrêté du 15 décembre 2006 fixant les critères du classement des établissements
d’enseignement public de la musique, de la danse et de l’art dramatique, les CRD doivent
disposer dans chaque discipline enseignée en musique et en danse d’au moins un enseignant
titulaire du certificat d’aptitude.
S’agissant des antennes, ce rapport indique que la qualification des enseignants y est
très inégale et généralement inférieure à celle des enseignants exerçant au conservatoire à
Nouméa.
L’élaboration d’un plan de formation et de qualification des ressources enseignantes
serait souhaitable.
En réponse, l’ordonnateur indique que le niveau des enseignants a progressé depuis
2010. Il y a aujourd’hui 20 enseignants diplômés sur 41,5 enseignants soit 48% de l’effectif.
Il précise qu’il ne serait pas possible de doter chaque département du conservatoire d’au
moins un titulaire du certificat d’aptitude (diplôme plus élevé que le diplôme d’Etat) pour des
raisons budgétaires.
Il souligne que le conservatoire a organisé plusieurs actions de formation pour ses
enseignants tels que les concours de la fonction publique locale, les parcours de formation au
DUMI et le diplôme d’études musicales.
Dans sa réponse le président de la province Sud estime que l'accent doit être mis sur la
formation initiale et continue des professeurs du siège du conservatoire et de ceux intervenant
dans les antennes décentralisées afin de répondre aux exigences qu'impose le « label »
conservatoire et pour offrir aux administrés un enseignement de qualité.

la chambre recommande au conservatoire de renforcer le


suivi de ses ressources humaines d’enseignement et notamment leur formation.

• Le régime indemnitaire
Le conservatoire dispose d’un régime indemnitaire particulier fixé par la délibération
n° 124/CP du 26 mars 2004. Ce texte prévoit notamment deux primes spécifiques et cumulables
pour les enseignants du conservatoire :
- une indemnité de suivi et d’orientation définie à l’article 3 de la délibération précitée
comme « liée à l’exercice effectif des fonctions enseignantes, en particulier au suivi
individuel et à l’évaluation des élèves, comprenant notamment la notation et l’appréciation
de leur travail et la participation aux conseils de classe ». Le montant mensuel de cette
indemnité s’élève à 1/12e de la valeur de 18 points d’indice nouveau majoré, soit

4
DUMI (diplôme universitaire de musicien intervenant), DE (diplôme d’Etat) ou CA (certificat
d’aptitude).

29
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

17 309 F CFP. L’ensemble des enseignants titulaires du conservatoire peut bénéficier de


cette prime ;
- une indemnité pour les responsables de département et les coordonnateurs artistiques et
pédagogiques définie à l’article 4 de la délibération précitée. Conformément au règlement
intérieur, les responsables de département sont élus pour deux ans par les enseignants de
chaque département. Les coordonnateurs artistiques et pédagogiques sont désignés chaque
année par le directeur. Le montant mensuel de cette prime s’élève à 1/12e de la valeur de
19 points d’indice nouveau majoré, soit 18 271 F CFP. Onze enseignants bénéficient de
cette prime en 2018.

• Une utilisation des heures supplémentaires qui doit être revue


L’article 6 de la délibération n° 142/CP du 26 mars 2004 relative au régime indemnitaire
du conservatoire de musique de Nouvelle-Calédonie prévoit l’indemnisation des heures
supplémentaires des fonctionnaires du cadre de l’enseignement musical « dont les services
hebdomadaires excèdent les maximas de services réglementaires ».
Tous les enseignants du cadre de l’enseignement musical peuvent bénéficier du
paiement de leurs heures supplémentaires, contrairement aux agents du cadre d‘administration
générale de la Nouvelle-Calédonie.
L’article 6 de la délibération n° 142/CP du 26 mars 2004 fait référence aux services
réglementaires hebdomadaires pour déterminer les heures supplémentaires. La base de calcul
des heures supplémentaires est la durée hebdomadaire de service fixée dans la délibération
n° 121/CP du 12 septembre 2003 portant création du statut particulier du cadre de
l’enseignement musical de Nouvelle-Calédonie, soit seize heures d’enseignement pour les
professeurs d’enseignement musical et 20 heures pour les assistants et les assistants spécialisés
d’enseignement musical. Seules des heures d’enseignement peuvent être considérées comme
des heures supplémentaires.
Les activités des enseignants autres que le temps de cours hebdomadaire imparti telles
que présentées à l’article 2 du règlement intérieur (préparation de cours, suivi pédagogique,
recherche pédagogique, entretien instrumental technique, etc.) ne peuvent donc donner lieu au
paiement d’heures supplémentaires. Les échanges avec les agents du conservatoire ont
confirmé que les heures supplémentaires ne concernent que les heures d’enseignement.
L’étude des états des heures supplémentaires effectuées depuis 2013 appelle plusieurs
observations. Jusqu’à fin 2016, ces états ne sont pas signés par l’agent ayant effectué les heures
supplémentaires mais par le seul directeur. A partir de 2017, ils sont signés à la fois par les
agents et par le directeur. Le motif du recours aux heures supplémentaires n’est jamais
mentionné.
Par ailleurs, au vu des dates et horaires auxquels ont été effectuées certaines heures
supplémentaires, on peut douter qu’elles concernent des heures d’enseignement. Ainsi en 2013,
cinq enseignants ont bénéficié du paiement de six à onze heures supplémentaires le dimanche
6 octobre entre 7h30 et 18h30, deux jours avant les représentations du spectacle « Pas sur la
bouche » de la saison Ile de Lumière 2013.
En 2018 un agent a bénéficié de 37 heures supplémentaires mensuelles en mars, avril et
mai 2018, occasionnant une rémunération supplémentaire de 97 855 F CFP en mars et
98 373 F CFP en avril et mai. Cet agent n’avait jamais effectué d’heures supplémentaires

30
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

auparavant. Ces heures supplémentaires interviennent après le refus du conseil d’administration


du 8 décembre 2017 de valider une délibération relative à la signature d’un avenant au contrat
de cet agent prévoyant une augmentation de son salaire équivalente au montant mensuel des
heures supplémentaires effectuées depuis mars 2018.
Le conservatoire a justifié auprès de la chambre les heures supplémentaires de cet agent
en indiquant que sa fiche de poste avait été modifiée avec des attributions supplémentaires
relatives à la coordination du secteur danse et qu’en attendant une modification de sa
rémunération par le conseil d’administration, l’établissement était « contraint de lui donner des
heures supplémentaires pour gérer ces nouvelles attributions ».
La CTC a demandé au conservatoire de lui apporter les éléments de justification de ces
attributions.
L’ordonnateur indique en réponse qu’il n’y a pas de procédure fixée pour l’octroi
d’heures supplémentaires et que la pratique est de les attribuer « pour nécessité de service » ce
qui recouvre de nombreux cas de figure. L’agent ayant bénéficié d’heures supplémentaires
durant trois mois dans l’attente de la mise en place de son nouveau contrat de travail ou les
heures attribuées pour la préparation du spectacle « Pas sur la bouche » sont des exemples de
ce mode d’attribution.
La chambre en prend note et rappelle que l’octroi des heures supplémentaires
– qui est une exception aux règles du cadre d’administration générale – doit demeurer limité à
des heures d’enseignement5. Les autres activités des enseignants ne peuvent être prises en
compte.
Le président du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie précise en réponse que « la
rationalisation et l’encadrement des heures supplémentaires compteront parmi les objectifs
d’évaluation de la gestion » fixés à l’établissement « dès 2019 ».

la chambre rappelle à l’établissement que les heures


supplémentaires attribuées aux enseignants doivent respecter strictement les dispositions
combinées de la délibération n° 142/CP du 26 mars 2004 et de la délibération
n° 121/CP du 12 septembre 2003.

• Des cachets artistiques non cadrés


Les enseignants participant aux concerts éducatifs et aux concerts de la saison Ile de
Lumière bénéficient de cachets artistiques pour leurs prestations, prévus par deux textes :
- la délibération n° 4520/2011/06/CA.CMNC du 28 avril 2011 relative aux montants alloués
aux prestataires des concerts éducatifs ;

5
La délibération 142/CP du 26 mars 2004 indique : « Les fonctionnaires du cadre de l’enseignement
musical dont les services hebdomadaires excédent les maximas de services réglementaires reçoivent, par heure
supplémentaire, des indemnités horaires non soumises à retenue pour pension ». Ces services hebdomadaires des
enseignants sont définis par la délibération n°121/CP du 12 septembre 2003 portant création du statut particulier
du cadre de l’enseignement musical de Nouvelle-Calédonie comme des heures d’enseignement : « La durée
hebdomadaire de service des professeurs est fixée à seize heures d’enseignement » (article 6).

31
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

- la délibération n° 4520/2012/22/CA.CMNC du 8 novembre 2012 remplacée par la


délibération n° 4520/2016/23/CA.CMDNC du 27 octobre 2016 autorisant le directeur du
conservatoire à signer les conventions et contrats relatifs à l’organisation des saisons
musicales et chorégraphiques.
Conformément à ces deux textes, le montant des cachets alloués aux prestataires de ces
concerts est déterminé par le seul directeur. La délibération n° 4520/2011/06/CA.CMNC
précise que « pour un concert éducatif complet, chaque intervenant sera rémunéré sur une base
de trois services, étendue ou diminuée selon l’importance du travail, laissé à la discrétion du
directeur », la rémunération d’un service étant de 10 000 F CFP.
Les délibérations n° 4520/2012/22/CA.CMNC et n° 4520/2016/23/CA.CMDNC
indiquent que le directeur « est autorisé à signer tous contrats ou conventions relatives à
l’organisation des saisons musicales et chorégraphiques notamment les contrats d’engagement
d’artiste et leurs accompagnants ».
Aucun barème n’est cependant prévu pour ces cachets qui s’étendent de 10 000 F CFP
à 300 000 F CFP pour les enseignants du conservatoire pendant la période sous contrôle.

la chambre recommande au conservatoire d’adopter un


barème pour la rémunération des prestations artistiques.

2.2.2 Les moyens immobiliers et les équipements

Le conservatoire n’est pas propriétaire du terrain ni des bâtiments, avenue des Frères
Carcopino, où sont situés les locaux du secteur musique ainsi que les services administratifs.
L’ensemble immobilier appartient à la Nouvelle-Calédonie qui l’a mis à disposition de
l’établissement.
Le CMD ne dispose d’aucun document relatif à cette mise à disposition. Le terrain et le
bâtiment figurent dans l’actif du conservatoire avec une date d’acquisition au
31 décembre 1998, soit à l’issue des travaux de rénovation du bâtiment et de construction de
l’auditorium. L’ensemble des dépenses d’entretien des locaux sont à la charge du conservatoire
qui paie également les assurances relatives aux bâtiments. Les travaux d’extension relatifs à la
construction d’une nouvelle aile en 2012 ont été financés par le conservatoire.
Les locaux du secteur de la danse, situés au Faubourg Blanchot, appartiennent au
conservatoire qui les a acquis en 2011.
Le suivi de son patrimoine par l’établissement n’appelle pas de remarque particulière.
L’inventaire des immobilisations réalisé sous IMMONET est cohérent avec l’état des
immobilisations annexé au compte administratif 2016 et avec l’état de l’actif du compte de
gestion 2015.

la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit établir avec


la Nouvelle-Calédonie le cadre juridique fixant les modalités d’occupation des bâtiments
où se situe son siège.

32
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

2.3 Volume et performance des activités de l’établissement

2.3.1 Le volume d’activité du conservatoire

• Un manque de vision de l’activité réelle


D’après l’article 19 des statuts du conservatoire, le directeur rend compte annuellement
de l’activité de l’établissement dans un rapport soumis à l’approbation du conseil
d’administration. Le conservatoire réalise en effet chaque année un bilan moral et financier sur
les actions menées.
Ce rapport est cependant difficilement exploitable car il est constitué d’une juxtaposition
des bilans de chaque département et de chaque antenne, sans harmonisation des présentations,
sans tableau de synthèse ni comparaison avec les résultats des exercices précédents. A titre
d’exemple, le bilan 2016 comporte 111 pages.
Concernant les antennes et les activités gérées par l’AFMI, le conservatoire reprend dans
son rapport d’activité l’intégralité du bilan envoyé par l’association. Les activités financées
dans le cadre du marché de gré à gré n’y sont pas distinguées de celles relevant d’autres
financements. A titre d’exemple, le bilan de l’antenne de Koumac figurant dans le bilan moral
et financier du conservatoire présente des activités de théâtre.
Il n’y a pas de tableau de synthèse des effectifs d’élèves du conservatoire. Certains
départements ne présentent pas de synthèse à leur niveau. Il faut additionner les effectifs de
chaque classe pour connaitre l’effectif total. Le nombre d’élèves dans les antennes présenté
dans le bilan moral et financier est différent des chiffres du secrétaire scolaire chargé
d’encaisser les cotisations des élèves. En effet, sont comptabilisés dans les bilans des antennes
la totalité des élèves, y compris ceux inscrits seulement pour une très courte durée et n’ayant
pas versé de cotisations.
Si le nombre total d’élèves a pu être reconstitué pour la période sous contrôle à partir
des données du secrétaire scolaire, il n’a en revanche pas été possible de déterminer le nombre
d’élèves de chaque discipline enseignée.
Le nombre d’heures d’enseignement programmées chaque année n’a pas pu être
déterminé. Ce résultat ne peut pas être calculé à partir du bilan moral et financier du fait de
l’hétérogénéité des présentations et les nombreuses différences entre les documents de synthèse
dont dispose le conservatoire ne permettent pas de donner des résultats fiables.
Le nombre d’heures d’enseignement réellement effectuées sur le site de Nouméa n’est
pas connu dans la mesure où les services administratifs ne disposent pas du relevé de l’ensemble
des cours. Certaines antennes présentent en revanche des données relatives aux heures
d’enseignement prévues et réellement effectuées.
Le rapport d’activité ne permet pas non plus de comptabiliser le nombre d’interventions
en milieu scolaire réalisées et le nombre d’élèves impactés. En effet, plusieurs départements et
antennes mentionnent des interventions en milieu scolaire en dehors du département consacré
à cette activité sans que soit précisé si ces interventions se cumulent. Faute de synthèse dans le
bilan de l’AFMI, il est par ailleurs impossible de déterminer le nombre d’interventions en milieu
scolaire réalisées par l’association.

33
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Les statistiques qui suivent ont été reconstituées par la chambre et permettent d’évaluer
l’activité délivrée.

• Les élèves

Evolution du nombre d’élèves inscrits au conservatoire à Nouméa

2013 2014 2015 2016 2017 2017/2013


Nombre d’élèves du secteur musique 776 768 727 752 684 -12%
Nombre d’élèves du secteur danse 253 267 282 216 240 -5%
-dont élèves inscrits en musique et en danse* 39 39 45 32 36 -8%
Total** 990 996 964 936 888 -10%
Source : CTC à partir des données du secrétaire scolaire
* Les élèves inscrits à la fois en musique et en danse ne sont comptés qu’une seule fois.
**Y compris les élèves inscrits dans deux structures (Nouméa et Dumbéa ou Nouméa et Païta) lorsque le cours
d’instrument principal a lieu au conservatoire à Nouméa.

La diminution du nombre d’inscrits a été de 10 % au siège et dans le réseau des antennes


durant la période sous contrôle. Elle a été progressive et continue depuis 2014 à Nouméa. Elle
s’est produite en fin de période dans les antennes, et notamment entre 2016 et 2017.

Evolution du nombre d’élèves inscrits dans les antennes du conservatoire

Antennes 2013 2014 2015 2016 2017 2017/2013


Dumbéa* 44 61 57 85 75 70%
La Foa 48 47 38 32 19 -60%
Mont-Dore 69 77 76 76 75 9%
Païta* 45 45 42 49 38 -16%
Koné 213 216 194 163 166 -22%
Koumac 124 124 122 125 115 -7%
Poindimié 0 0 0 60 54 -
Lifou 88 70 76 68 47 -47%
Ouvéa 0 0 0 0 0 -
Total 702 701 667 704 629 -10%
Source : CTC à partir des données du secrétaire scolaire et les rapports d’activité de l’AFMI pour les données du
Mont-Dore
* Y compris les élèves inscrits dans deux structures (Nouméa et Dumbéa ou Nouméa et Païta) lorsque le cours
d’instrument principal a lieu dans l’antenne.

• Le certificat de musicien intervenant territorial (CMIT)


Le programme a été mis en place en partenariat avec le centre de formation des
musiciens intervenants de Poitiers (CFMI). Ce partenariat permet à certains titulaires du CMIT
de poursuivre leur formation au CFMI de Poitiers et d’obtenir un diplôme universitaire de
musicien intervenant (DUMI). Les lauréats de ce diplôme de niveau licence peuvent ensuite
être titularisés sur titre au sein de la fonction publique calédonienne.

34
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Le nombre d’étudiants de la formation au CMIT est en diminution depuis 2013 car du


fait de ses difficultés financières, le conservatoire a progressivement réduit la formation. A
partir de 2016, il n’y a plus eu de recrutement de nouveaux étudiants et la classe préparatoire a
été supprimée. En 2018, il ne reste ainsi plus que des étudiants de troisième année et la
formation devrait logiquement prendre fin en 2019.

Nombre d’élèves de la formation CMIT depuis 2013

2018 au
2013 2014 2015 2016 2017
22/06
Etudiants originaires de province Sud 7 4 1 2 2 1
Etudiants originaires de province Nord 13 10 14 10 9 5
Etudiants originaires de la province des Iles 9 4 8 2 2 0
Total 29 18 23 14 13 6
Source : CTC

• Le département des musiques traditionnelles et des chants polyphoniques océaniens


Le département tient un décompte des ateliers, qui se déroulent en situation, dans un
milieu déterminé autour d’une ou plusieurs pratiques, et des parcours « PACKO » (parcours
artistiques culturels kanak et océaniens) qui s’adressent aux scolaires. Il mesure l’impact des
activités par le nombre d’acteurs et de participants pour chaque activité.
Certains projets musicaux issus de ces ateliers d’animations culturelles font ensuite
l’objet d’une diffusion sur scène ou audiovisuelle. Cet aspect n’est pas mesuré.

Principales actions du DMTCPO

2013 2014 2015 2016 2017


Ateliers d’animation culturelle 2 4 3 6 4
Province Projets PACKO 0 0 1 1 1
Sud Personnes ressources ayant pris part aux activités 10 20 10 30 30
Personnes touchées par les actions du DMTCPO 120 240 300 360 300
Ateliers d’animation culturelle 13 19 12 12 8
Province Projets PACKO 0 4 7 7 7
Nord Personnes ressources ayant pris part aux activités 75 115 95 95 105
Personnes touchées par les actions du DMTCPO 780 1 380 1 140 4 620 915
Ateliers d’animation culturelle 0 2 1 1 1
Province Projets PACKO 0 1 2 2 2
des Iles Personnes ressources ayant pris part aux activités 15 10 20 20 20
Personnes touchées par les actions du DMTCPO 0 300 600 300 440
Ateliers d’animation culturelle 15 25 16 19 13
Projets PACKO 0 5 10 10 10
TOTAL
Personnes ressources ayant pris part aux activités 100 145 125 145 155
Personnes touchées par les actions du DMTCPO 900 1 920 2 040 5 280 1 655
Source : CTC d’après les données du DMTCPO

35
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

• La diffusion
Le développement des saisons Ile de Lumière et Prestige s’est fait à l’initiative de la
direction de l’établissement. Les résultats montrent une fréquentation stable et relativement
soutenue.

Données relatives aux spectacles des saisons Ile de Lumière et Prestige

2013 2014 2015 2016 2017


Nbre de spectacles 5 3 6 3 4
Nbre de représentations 11 6 14 6 11
Nbre total de places 1 595 594 2 564 1 073 2 464
Saison
Ile de Nbre moyen de place par
145 99 183 179 224
Lumière représentation
Montant total des entrées (en F CFP) 3 127 350 1 191 200 3 322 042 2 266 250 4 967 200
Montant moyen des entrées par
284 305 198 533 237 289 377 708 451 564
représentation (en F CFP)
Nbre de spectacles 5 5 5 3 4
Nbre de représentations 11 10 10 6 9
Nbre total de places 3 042 2 626 2 499 1 588 1 987
Saison Nbre moyen de place par
Prestige représentation 277 263 250 265 221

Montant total des entrées (en F CFP) 9 491 100 9 024 500 8 757 650 5 648 790 7 266 160
Montant moyen des entrées par
862 827 902 450 875 765 941 465 807 351
représentation (en F CFP)
Source : CTC d’après les données du secrétaire scolaire

• Les classes à horaires aménagés


Des CHAM existent dans deux écoles primaires et deux collèges à Nouméa et à Koné.
Il est en théorie possible de créer des classes à horaires aménagés danse ou CHAD. Aucune n’a
été créée en Nouvelle-Calédonie.

• L’absence de mesure des autres activités


Il n’a pas été possible de reconstituer le volume des interventions scolaires.

la chambre recommande au conservatoire de mettre en


place un suivi de l’offre de formation produite en cours d’année, des autres activités,
de la fréquentation et des activités réalisées par les élèves, et d’établir des coûts
d’activité.

L’ordonnateur indique en réponse que le total d’heures d’enseignement suivies par élève
et par instrument s’obtient en multipliant la durée hebdomadaire (fixée par le règlement
intérieur) par le nombre de semaines de cours soit 33.
La chambre précise que sa recommandation tend à ce que, notamment par rapport à ces
durées prévisionnelles, la durée effective par élève puisse être suivie.

36
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Le président du gouvernement précise que « l'amélioration de la gouvernance constitue


un engagement formalisé par des indicateurs notés et évalués en fin d'année dans le cadre de la
convention d'objectifs et de moyens (COM) 2018-2020. ».

2.3.2 La performance

• La performance interne

o L’enseignement de la musique
Concernant les musiques classiques, l’enseignement comprend l’apprentissage
individuel d’un instrument de musique ou du chant (une demi-heure de cours individuel
hebdomadaire), une heure de cours de formation musicale (anciennement solfège) ainsi que
deux heures de cours de pratiques collectives où les élèves s’exercent au sein d’un ensemble.
L’organisation de l’enseignement des musiques actuelles est différente : l’apprentissage
d’un instrument de musique et de la formation musicale se fait au travers des cours de pratique
collective.
Le volume pédagogique de chaque enseignement est déterminé par le directeur mais est
relativement stable d’une année sur l’autre. Seuls les départements de formation musicale et
des musiques actuelles amplifiées disposent d’un programme pédagogique écrit.
L’enseignement est organisé par département. Chaque responsable de département est
élu pour deux ans par les enseignants du département. Le responsable de département participe
aux conseils pédagogiques et coordonne l’action du département. Il n’est pas le responsable
hiérarchique des autres enseignants.
Les cours de pratique collective commencent un mois après les cours de pratique
instrumentale. Le bon fonctionnement des heures de pratique collective dépend de la formation
des professeurs dans ce domaine et de l’assiduité des élèves.
Le rapport de 2017 élaboré par le ministère de la culture indique que l’enseignement de
la musique dans les antennes n’est pas du même niveau que celui du CMD. Il n’y a pas
d’indicateur pour en juger.

o L’enseignement de la danse
Le secteur de la danse est plus récent que celui de la musique. L’enseignement dispensé
est moins complet que celui dispensé dans les conservatoires comparables en métropole. Les
élèves ne bénéficient pas, par exemple, d’enseignement de la formation musicale, obligatoire
dans un conservatoire classé par le ministère de la culture.
Aucune convention n’a été signée avec un conservatoire métropolitain pour garantir la
reconnaissance des diplômes qui pourraient être délivrés.

37
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

o Les musiques traditionnelles


Pour l’enseignement et la transmission du savoir sur ces musiques et chants
traditionnels, le DMTCPO a élaboré :
- les ateliers d’animations culturelles (AAC) : ces ateliers permettent la diffusion de la
culture traditionnelle kanak grâce à la réunion de personnes reconnues comme dépositaires
d’un savoir traditionnel avec des pédagogues et des artistes permettant l’enseignement de
ces savoirs. Ces projets mêlent la collecte d’éléments relatifs aux musiques traditionnelles
à l’enseignement de ces éléments. Les AAC se déroulent à la fois auprès de publics
scolaires et non scolaires (tribus, festivals, etc.) ;
- les parcours artistiques culturels kanak et océaniens (PACKO) : ils correspondent à
l’immersion d’une classe d’un établissement scolaire dans des ateliers de culture kanak
pendant une semaine.

o La diffusion
L’organisation des concerts éducatifs est conçue comme une prestation du conservatoire
proposée à la province Sud. Leur nombre et leur prix forfaitaire sont fixés annuellement par une
convention entre la province Sud et l’établissement. Le conseil d’administration ne délibère pas
sur cette activité qui n’est pas évaluée.
Le rapport de l’inspecteur du ministère de la Culture de 2017 a observé le « caractère
« monocolore » de l’assistance » du concert de la saison Prestige auquel il a assisté. La
présidente du conseil d’administration a rappelé lors du conseil du 14 novembre 2017 qu’elle
souhaitait une diversification du public de ces concerts.
Il n’y a pas d’information sur les modalités de diffusion mises en œuvre par l’AFMI
pour les élèves des antennes.

o Indicateurs de qualité
Les observations descriptives ci-dessus donnent un aperçu des modalités de réalisation
des différentes prestations d’enseignement mais ne portent pas sur leur qualité interne en
l’absence de critères définis par l’établissement.
L’établissement doit définir des indicateurs décrivant la qualité interne des prestations
qu’il délivre.

la chambre recommande au conservatoire de mettre en


place des indicateurs et des procédures de mesure de la qualité interne de ses
prestations.

L’ordonnateur indique en réponse disposer d’indicateurs au travers du nombre de


diplômes, de la fréquentation du public, du nombre d’élèves et des retours provenant de
l’association des parents d’élèves.
La chambre prend note de ces réponses. Elle précise que les indicateurs évoqués par
l’ordonnateur mesurent la satisfaction des usagers et l’impact de l’établissement et non la
qualité interne des prestations.

38
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Il incombe à l’établissement de définir ses critères de qualité interne qui peuvent porter
sur de nombreux aspects. A titre d’exemple, les indicateurs suivants peuvent être suivis : le
pourcentage d’élèves accédant à la pratique collective à partir de la troisième année, l’évolution
de la diversité des disciplines enseignées et des pratiques d’ensemble, le taux de participation
aux pratiques collectives, le présentéisme des professeurs et des élèves.

• La performance externe

o La diminution du nombre d’élèves


La diminution du nombre d’élèves de 10 % entre 2013 et 2017 est un indice négatif de
la performance externe de l’établissement alors que la population croît de 2 % par an.
L’ordonnateur considère en réponse que le nombre d’élèves avancés a augmenté, ces
élèves suivant un nombre d’heures de cours plus élevé et que « l’indice de performance du
conservatoire » est ainsi en augmentation.
La chambre souligne que la diminution globale du nombre d’élèves de 10 % au cours
de la période sous contrôle ne doit pas être sous-estimée même si des évolutions positives se
sont produites par ailleurs, telle l’augmentation du nombre d’élèves avancés.

o Le faible nombre de diplômes


Pendant la période sous contrôle, de 2013 à 2018, le CMD a accueilli à deux reprises,
en 2014 et en 2018 lors de la session de rattrapage des examens de 2017, un membre du jury
en provenance du réseau des conservatoires du Val de Bièvre pour l’attribution de DEM à des
élèves de l’établissement.
Le nombre de DEM délivrés dans ce cadre a été de 2 en 2014 et de 11 en 2018.
Sur les 11 DEM délivrés en 2018, 8 lauréats sont issus de la formation au DEM
« musiques actuelles » de l’AFMI et 3 DEM ont été délivrés dans le cadre des enseignements
dispensés au siège.

Nombre de diplômes délivrés par le CMD

2013 2014 2015 2016 2018*


Cycle II BEM 16 16 22 32 -
CEM (ou DFE - diplôme de
Cycle III 12 12 9 9 5
fin d'études - avant 2014)
Médailles de bronze 1 1 1 - -
Cycle Médailles d’argent 3 1 - - -
spécialisé
supérieur Médailles d’or - 2 1 1 -
DEM Val de Bièvre - 2 - - 11
Source : CTC d’après les rapports d’activités du CMD
* Les examens de 2017 ont été reportés en 2018 du fait de la grève des agents du CMD fin 2017.

39
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Aucun diplôme d’études chorégraphiques (DEC, équivalent du DEM pour le secteur


danse) n’a jusqu’à présent été délivré par le conservatoire.
L’ordonnateur indique dans sa réponse qu’en faisant masse de l’ensemble des diplômes
délivrés (de premier, deuxième et troisième cycles) et en tenant compte de l’accent mis sur les
musiques actuelles et la formation du CMIT, le conservatoire a une « capacité de formation
diplômante en dessous des moyennes métropolitaines, mais réelle. ».

o La réussite et les risques d’effacement du CMIT


Depuis la mise en place de la formation professionnelle du conservatoire en 2002,
70 personnes ont obtenu le CMIT et 14 le DUMI au CFMI de Poitiers. Le tableau ci-dessous
détaille ces résultats pour la période sous contrôle.

Nombre d’étudiants ayant obtenu le CMIT et le DUMI depuis 2013

2013 2014 2015 2016 2017 Total


Nombre de CMIT obtenus 1 2 9 2 5 19
-dont étudiants originaires de province Sud - - 2 - 1 3
-dont étudiants originaires de province Nord - - 4 2 3 9
-dont étudiants originaires de la province des Iles 1 2 3 - 1 7
Nombre de DUMIS obtenus 1 1 - - - 2
Source : CTC d’après les données de l’AFMI

Sur les 70 diplômés du CMIT en 2018, 38 travaillent en tant qu’enseignant de musique


au sein du conservatoire ou dans les antennes, 5 sont en formation au CFMI de Poitiers pour
obtenir le DUMI et 4 sont dans d’autres formations en métropole. Selon l’AFMI, les 21 autres
diplômés sont pour la plupart employés dans d’autres structures.
Afin de ne pas perdre les bénéfices de cette formation, le conservatoire a travaillé à un
partenariat entre lui-même (DMTCPO) et l’université de la Nouvelle-Calédonie pour mettre en
place un diplôme universitaire d’intervenant-médiateur artistique et culturel. Ce projet pourrait
prendre la suite du CMIT.

o Absence de mesure de la satisfaction des usagers


L’établissement n’a pas mis en place une mesure de la satisfaction de ses usagers. Une
telle évaluation est une pratique de bonne gestion de manière générale et en particulier dans les
établissements de formation.

la chambre recommande au conservatoire de mettre en


place des indicateurs et des procédures de mesure de la satisfaction des usagers et des
partenaires de l’établissement.

L’ordonnateur indique en réponse que la fréquentation (le nombre d’élèves), les


interventions de la représentante de l’association des parents d’élèves au conseil
d’administration et l’affluence aux concerts sont des indicateurs suffisants de satisfaction.

40
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

La chambre note cette réponse et précise que des indicateurs de satisfaction plus ciblés
sur les éléments d’appréciation des utilisateurs permettraient de compléter utilement les
indicateurs cités.

41
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

3 LA SITUATION FINANCIERE DU CONSERVATOIRE

L’établissement est financé par des subventions reçues de sa tutelle et de ses partenaires
(3.1).
Parallèlement, le conservatoire doit faire face, depuis 2015, à une diminution
progressive de ses recettes (3.2).

3.1 Le financement du conservatoire

3.1.1 Les subventions reçues par l’établissement

Le conservatoire est financé par la subvention de fonctionnement que lui verse la


Nouvelle-Calédonie et par des subventions versées par les trois provinces, la ville de Nouméa,
six communes sur les dix comptant une antenne et l’Etat. Ces subventions financent pour partie
le fonctionnement du siège, pour partie le fonctionnement des antennes, du CMIT et du
DMTCPO.
En 2017, à titre d’exemple, sur un total de recettes de 664 MF CFP de recettes
budgétaires, le conservatoire a reçu 250 MF CFP de subventions qui se sont ajoutés aux
298 MF CFP de la subvention de fonctionnement versée par la Nouvelle-Calédonie.

Subventions versées en 2017 au conservatoire


EN MF CFP Montants
Subvention de la Nouvelle-Calédonie 298,0
Subventions de la province Nord 118,0
Subventions de la province Sud 50,1
Subventions de la province des Iles 24,8
Subvention de l’Etat 29,2
Subventions communales 27,9
-dont Nouméa 9,5
-dont Bourail 2,0
-dont Dumbéa 2,8
-dont La Foa 0,5
-dont Mont-Dore 6,6
-dont Païta 5,5
-dont Koumac 1,0
Total des subventions 547,9
Total des recettes 664,2
Source : CTC

42
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Les subventions versées par les collectivités doivent financer des activités et des
dépenses spécifiées par les conventions de subventionnement conclues avec l’établissement par
ses financeurs (l’Etat, les provinces, les communes de Nouméa, Dumbéa, Païta et du
Mont-Dore).
L’ordonnateur indique en réponse que le fléchage opéré par les conventions de
subventions provinciales illustre la volonté des provinces d’identifier les actions qu’elles
financent. Il précise cependant que réglementairement, c’est l’ordonnateur qui décide de
l’utilisation des subventions dans le cadre de son budget.
L’encadré ci-après et l’annexe n°3 présentent le contenu ces objectifs.

Objectifs des collectivités finançant le conservatoire

Seule la province Nord évoque l’enseignement de la danse tandis que les interventions
en milieu scolaire ne sont mentionnées que par la province Sud dans une convention particulière
et par la ville du Mont-Dore.

Les activités de diffusion sont évoquées de diverses manières par les collectivités :
mention de deux concerts de musiques actuelles par les élèves du conservatoire dans la
convention avec la Nouvelle-Calédonie, mention de la promotion de toutes les formes de
spectacles vivants liés à la musicalité dans la convention avec la province Nord, mention d’une
saison internationale Prestige et de cinq concerts éducatifs dans les conventions avec la
province Sud, mention des saisons Prestige et Ile de Lumière dans la convention avec Nouméa.

La formation au CMIT est mentionnée dans les conventions des trois provinces.

Le département des musiques traditionnelles et des chants polyphoniques océaniens


(DMTCPO) n’est évoqué que par les provinces Nord et Sud.

Concernant l’enseignement de la danse, au sein du réseau des antennes, seule celle de


Koné proposait des cours jusqu’à fin 2017 mais ils ont été arrêtés depuis le début de l’année
2018 du fait des restrictions budgétaires. En revanche, des cours de danse sont proposés à
l’antenne de Païta depuis début 2018 alors que la province Sud avait annoncé lors de la création
du secteur danse qu’elle ne participerait pas à son financement.

Ces conventions ont pour objet des dépenses et des activités gérées par l’AFMI
(antennes, CMIT et DMTCPO) mais sont conclues avec le conservatoire. Or les spécifications
des conventions ne sont pas reproduites dans le marché avec l’AFMI. Les conventions sont
donc dépourvues de portée dans la pratique.
En dernier lieu les subventions sont négociées chaque année et leur montant est, à part
celui versé par l’Etat, instable dans le temps. En l’absence d’engagements pluriannuels des
financeurs, l’établissement est dépendant chaque année du montant auquel chaque subvention
sera reconduite. La forte diminution en 2018 des subventions de la province Nord et de la
province des Iles et ses conséquences (cf. 3.2.2) illustre les risques du dispositif.

43
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

3.1.2 La comptabilité analytique de l’établissement

Chaque financeur souhaite connaître les dépenses réalisées par l’antenne ou le


département bénéficiant de sa subvention. Pour répondre à cette demande, l’établissement
produit une comptabilité analytique dont l’objet est d’identifier les dépenses effectives en
répartissant les coûts sur les antennes et les départements.

L’information des financeurs sur le coût des antennes

La connaissance du coût des différentes activités du CMD est une demande récurrente
des collectivités finançant l’établissement. Les conventions d’objectifs et de moyens signées
annuellement avec la Nouvelle-Calédonie prévoient ainsi la transmission des comptes
analytiques du CMD par centre de coûts. Il est également inscrit dans les conventions
d’objectifs et de moyens signées avec la province Sud que le conservatoire doit dresser un bilan
analytique de chaque antenne.

Les administrateurs de l’établissement ont souvent demandé la transmission des coûts


analytiques par antenne lors des conseils d’administration. Lors du conseil d’administration du
13 mars 2015, la province des Iles a indiqué vouloir conditionner le versement de sa dotation à
la transmission de données sur le coût de la formation des musiciens intervenants. Au cours du
conseil d’administration du 24 juillet 2015, la province Sud a demandé la mise en place d’une
comptabilité analytique par antenne. De nouveau en 2016, lors des conseils d’administration du
15 septembre et du 28 octobre, plusieurs membres du conseil d’administration ont demandé la
transmission d’informations relatives au coût des activités du CMD.

L’ordonnateur indique en réponse qu’il transmet sa comptabilité analytique à la


province Sud depuis 2012, année de mise en place de celle-ci.

La chambre prend note de cette réponse et souligne cependant qu’au cours de la période
sous contrôle, les demandes récurrentes des représentants des collectivités pour la transmission
du coût analytique des antennes montrent que ce qui leur a été transmis ne leur a pas apporté
d’informations suffisantes.

Cette comptabilité analytique a été revue dans le cadre de l’instruction car parmi ses
hypothèses, la répartition d’une partie des dépenses d’administration générale du conservatoire
sur les antennes, le DMTCPO et le CMIT n’est pas fondée.
En effet, le marché de gré à gré signé avec l’AFMI lui confie l’intégralité de la gestion
des antennes, du CMIT (sauf examens) et du département des musiques traditionnelles. Les
dépenses d’administration générale des antennes sont prises en charge par l’AFMI dans le cadre
du marché. Les frais de siège du conservatoire ne concernent que les départements de Nouméa.
Dans l’estimation revue par la chambre, seule une partie des salaires du secrétaire
scolaire chargé d’encaisser les cotisations provenant des antennes et du gestionnaire des
ressources humaines chargé des dossiers des enseignants du conservatoire mis à disposition des

44
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

antennes a été basculée sur les antennes. Les hypothèses utilisées dans cette version revue sont
précisées en annexe n° 4.
Cette correction conduit à réintégrer dans les coûts du siège environ 70 MF CFP de
dépenses, alors que ces charges étaient ventilées analytiquement sur les antennes.

Montant des dépenses d’administration générale ventilées sur les antennes

En MF CFP 2015 2016 2017


Dépenses d’administration générale du CMD 71,3 74,7 66,9
Source : CTC à partir des données du CMD

L’ordonnateur indique en réponse que les coûts de fonctionnement du siège du


conservatoire sont à répartir analytiquement sur le réseau des antennes : « l'établissement ayant
une vocation territoriale, il a été considéré que l'ensemble de son réseau (même s'il était géré
par l’AFMI) était en lien avec les frais généraux liés à son activité. ». Ce faisant, il conteste la
répartition analytique de la chambre.
La chambre note cette réponse et souligne que les choix de répartition en comptabilité
analytique doivent être justifiés par une analyse des coûts réels.
Les ventilations proposées par la chambre visent à être les plus proches possible de la
réalité des coûts ce qui ramène en 2017 de 66,9 MF CFP à 3,94 MF CFP les dépenses de
fonctionnement du siège ventilées sur le réseau (cf. tableau de synthèse ci-après et annexe n° 6
pour le tableau développé).

Répartition analytique des dépenses du siège du conservatoire en 2017

Dépenses de fonctionnement et des salaires des personnels administratifs (F CFP)


Montant total Ventilation du CMD Ventilation proposée par la CTC
Siège Siège
69 712 493 126 470 835
Antennes-DMTCPO-CMIT Antennes-DMTCPO-CMIT
140 278 985
66 869 696 3 941 340
Diffusion
Diffusion 9 040 304
3 696 796 Intervention en milieu scolaire
826 506
Source : CTC

45
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

La comptabilité analytique du conservatoire

Le conservatoire dispose d’une comptabilité analytique ventilant ses coûts entre trois
actions : « enseignement », « diffusion », et « administration ». Chaque mandat est inscrit dans
un tableau Excel et complété par un de ces codes analytiques. Les dépenses d’enseignement
correspondent aux charges payées directement par le CMD pour les cours de musique et de
danse de Nouméa et pour les antennes. Les dépenses de diffusion sont celles liées aux
concerts : concerts éducatifs, concerts des saisons Ile de Lumière et Prestige. Les dépenses
d’administration comprennent les salaires du personnel administratif, le montant du marché de
gré à gré avec l’AFMI et les frais d’administration générale.

En fin d’exercice, la direction du CMD procède à une répartition de ses coûts entre les
antennes et les additionne aux données envoyées par l’AFMI pour établir le coût global des
antennes et des départements confiés en gestion à l’AFMI. Le salaire de chaque enseignant est
réparti en fonction du nombre d’heures de cours hebdomadaires données dans chaque lieu. Les
dépenses d’administration générale et les salaires du personnel administratif sont également
répartis entre le conservatoire à Nouméa, les antennes, le DMTCPO et le CMIT, au prorata des
heures d’enseignement.

Par ailleurs, l’existence d’une deuxième comptabilité analytique du CMD peut être
mentionnée. Il s’agit d’une comptabilité analytique sous SURFI, le logiciel de gestion
budgétaire de la Nouvelle-Calédonie et de ses établissements publics, qui ventile les dépenses
du conservatoire entre les antennes et les événements. Cette comptabilité analytique a été mise
en place à la demande de la DBAF.

Actuellement, l’existence de deux systèmes de comptabilité analytique conduit les


agents à renseigner un deuxième code analytique pour chaque mandat. Il serait plus efficient
d’utiliser un seul dispositif intégré dans le logiciel SURFI.

En réponse, l’ordonnateur indique qu’Excel plutôt que Surfi serait le support le plus
opérant pour une comptabilité analytique unique.

Le président du gouvernement précise en réponse qu’un rapprochement sera étudié entre


la comptabilité analytique interne (Excel) et celle du système d’information de l’établissement
(Surfi).

la chambre recommande au conservatoire de définir avec


sa tutelle une comptabilité analytique unique et de corriger les hypothèses actuelles de
prise en compte des dépenses d’administration.

46
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

3.1.3 Le cadre budgétaire et comptable

• Des maquettes budgétaires incomplètes


Conformément à l’arrêté du 22 avril 2011 relatif à l'expérimentation par la collectivité
de Nouvelle-Calédonie, les provinces et leurs établissements publics administratifs de
l'instruction budgétaire et comptable M. 52 applicable aux départements et à leurs
établissements publics administratifs, le CMD applique l’instruction comptable M. 52 depuis
l’exercice 2013.

La maquette des budgets primitifs a été fixée par l’arrêté du 12 décembre 2011 et celle
des comptes administratifs par l’arrêté du 10 avril 2013. Les documents budgétaires établis par
le CMD de 2013 à 2017 sont incomplets en ce qui concerne les annexes obligatoires prévues
par les textes précités. En effet, en dehors du compte administratif de 2016, les budgets primitifs
et les comptes administratifs ne comportent pas d’annexe concernant l’état du personnel et l’état
des immobilisations.

la chambre rappelle à l’établissement qu’il doit compléter


l’ensemble des annexes budgétaires.

L’ordonnateur indique en réponse qu’il joindra l’état des immobilisations et du personnel


en annexe de chaque budget primitif et compte administratif.

• Des conventions signées rétroactivement


Plusieurs conventions signées pendant la période sous contrôle concernent des
prestations effectuées antérieurement :
- la convention n°4520/2015/356/CMDNC a été signée avec l’AFMI le 1er septembre 2015
concernant le suivi et l’organisation des déplacements nécessaires à la supervision des
antennes de la province Nord. Or la facture transmise par l’AFMI pour le paiement des
prestations réalisées et la liste des déplacements transmise comme pièce justificative au
mandat relatif à la convention mentionnent des déplacements du 1er mars au
30 novembre 2015. L’analyse de ce mandat révèlera par ailleurs qu’il s’agissait en réalité
de la location d’une voiture pour le directeur adjoint du conservatoire en province Nord ;
- le contrat de prestation de service n° 193/16 relatif à la billetterie internet E-ticket NC a
été signé le 2 juin 2016 avec la société OUIZ SARL alors que l’article 17 de ce contrat
évoque la mise à disposition de matériel technique du 22 au 25 mars 2016 ;
- la convention relative à la mise en place d’une formation qualifiante du cycle spécialisé en
cursus jazz/musiques actuelles a été signée avec l’AFMI le 9 novembre 2016 alors que
l’article 4 de la convention indique que l’action de formation aura lieu du 11 mars 2016 au
2 décembre 2016.

La tenue d’une comptabilité des engagements juridiques et comptables est une


obligation de l’ordonnateur. Passer des conventions couvrant rétroactivement des opérations
est contraire à cette obligation et aboutit à engager les crédits de l’établissement sans que ceci
puisse faire l’objet d’un enregistrement en comptabilité budgétaire.

47
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

la chambre rappelle à l’établissement que sauf exception, les


dépenses doivent, préalablement à leur réalisation, faire l’objet d’un engagement
juridique et d’un engagement comptable.

3.2 L’équilibre budgétaire

3.2.1 Les recettes et les dépenses de l’établissement

• Les recettes de fonctionnement


Entre 2013 et les prévisions du budget 2018, les recettes réelles (679 MF CFP en
moyenne) ont affiché une baisse de 20,5 %.
Les dotations et participations (580 MF CFP en moyenne soit 85,4% des recettes) sont
passées d’un total de 640 MF CFP en 2013 à 571 MF CFP en 2016 puis 548 MF CFP en 2017
et 455 MF CFP en 2018.
La dotation de la Nouvelle-Calédonie a diminué chaque année jusqu’en 2016, a
augmenté en 2017 puis baissé en 2018. Elle représente le financement majoritaire avec une
moyenne de 275 MF CFP, soit 40,5 % du total des recettes.
Les provinces Nord et des Iles Loyauté ont, au début de la période sous-revue, apporté
un soutien financier conséquent à l’établissement. La province Nord a ainsi été le deuxième
financeur du conservatoire jusqu’à fin 2017. En 2013 et 2014, la dotation de la province des
Iles a été supérieure à celle de la province Sud. Ces deux provinces ne souhaitent cependant
plus financer le conservatoire de musique et de danse. La dotation réunie des deux provinces
en 2018 a ainsi diminué de 63 % par rapport à celle de 2013.
Les subventions de l’Etat, versées par l’intermédiaire de la mission aux affaires
culturelles, ainsi que celles des communes ont été stables sur la période et représentent 10 %
du total des subventions6.

6
L’augmentation de la subvention de Païta en 2016 correspond à l’émission de deux titres de 5,5 MF CFP
dont l’un a été annulé par le mandat n° 902. La subvention réelle de la commune de Païta en 2016 s’élève à
5,5 MF CFP, à l’identique des autres exercices.

48
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Recettes réelles de fonctionnement du conservatoire de 2013 à 2018


Evolution
budget
En MF CFP 2013 2014 2015 2016 2017 2017/2013 Moyenne % total
2018
en %
Dotations des collectivités 639,7 634,0 625,3 571,0 547,9 455,9 -28,7% 579,7 85,4%
-dont Nouvelle-Calédonie 295,2 281,8 278,6 229,6 298,0 263,0 -10,9% 274,7 40,5%
-dont province Nord 182,9 191,5 192,9 192,2 118,0 58,5 -68,0% 156,2 23,0%
-dont province Sud 44,1 44,2 56,3 49,0 50,1 47,0 6,7% 48,5 7,1%
-dont province Iles 58,1 56,4 43,2 36,8 24,8 31,0 -46,6% 41,8 6,2%
Total provinces 285,0 292,1 292,4 278,1 192,9 136,5 -52,1% 246,5 36,3%
-dont Etat 31,1 31,9 26,9 29,0 29,2 28,8 -7,4% 29,5 4,3%
-dont Bourail 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 0,0% 2,0 0,3%
-dont Dumbéa 2,0 2,8 2,8 2,8 2,8 2,8 40,0% 2,7 0,4%
-dont La Foa 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,0% 0,5 0,1%
-dont Mont-Dore 7,6 6,6 6,6 6,6 6,6 6,6 -13,2% 6,8 1,0%
-dont Nouméa 9,0 9,0 9,0 9,5 9,5 9,3 3,1% 9,2 1,4%
-dont Païta 5,5 5,5 5,5 11,0 5,5 5,5 0,0% 6,4 0,9%
-dont Koné 0,8 0,8 1,0 0,0 0,0 - 0,4 0,1%
-dont Koumac 1,0 1,0 0,0 2,0 1,0 1,0 0,0% 1,0 0,1%
Total communes 28,4 28,2 27,4 34,4 27,9 27,7 -2,6% 29,0 4,3%
Ressources propres 78,3 79,5 82,0 100,6 96,3 86,5 10,5% 87,3 12,9%
-dont cotisations usagers (frais d'inscription) nd nd 57,3 79,8 75,5 79,0 - 73,0 10,7%
-dont ventes de tickets de concert nd nd 14,0 7,9 12,2 3,0 - 9,3 1,4%
-dont mécénat 4,0 8,1 4,5 1,5 3,8 0,0 - 2,5 0,4%
-dont prestations diverses nd nd 6,1 11,4 4,8 4,5 - 6,7 1,0%
Recettes exceptionnelles 7,7 8,5 0,9 0,7 20,0 34,3 343,0% 14,0 2,1%
TOTAL 725,6 721,9 708,1 672,3 664,2 576,7 -20,5% 679,0 100,0%
Source : CTC

Les ressources propres et exceptionnelles (15,0 % des recettes en moyenne)


comprennent les redevances versées par les usagers (10,7 % des recettes de fonctionnement en
moyenne) et différents produits divers et exceptionnels7.
Les cotisations payées par les élèves, dont le montant s’élève à 75,4 MF CFP en 2017
sont la principale ressource propre. La hausse des ressources propres entre 2015 et 2016
s’explique par l’augmentation du montant des cotisations (arrêté n° 2015-3059/GNC du
30 décembre 2015 fixant les tarifs des cotisations des élèves du conservatoire). La cotisation
annuelle d’un élève est passée ainsi de 74 100 F CFP à 111 450 F CFP pour l’enseignement
d’un instrument de musique à Nouméa, de 47 350 F CFP à 71 050 F CFP pour l’enseignement
d’un instrument de musique dans les antennes hors Nouméa et de 47 700 F CFP à
71 850 F CFP pour l’enseignement de la danse.
En intégrant les recettes d’ordre, l’évolution du total des recettes a été la suivante.

7
Les autres recettes propres comprennent les ventes de places de concert (12,2 MF CFP en 2017), le
mécénat (3,8 MF CFP en 2017), les recettes d’activités annexes telles que la location des instruments de musique
et les versements des établissements en contrepartie des interventions en milieu scolaire et hospitalier et différentes
opérations exceptionnelles. Le montant de 20 MF CFP des recettes exceptionnelles en 2017 s’explique par
l’annulation des indemnités de sujétion de certains agents versées à compter de 2012 soit une recette de
12,1 MF CFP et par la reprise d’une provision de 6,8 MF CFP.

49
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Evolution des recettes de fonctionnement entre 2013 et 2018


En MF CFP 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Recettes réelles de fonctionnement 725 647 574 721 945 122 708 127 731 672 283 672 664 246 845 576 678 826

Recettes d'ordre 5 033 373 5 033 373 15 013 610 13 471 506 12 372 744 12 325 244
Recettes totales de fonctionnement 730 680 947 726 978 495 723 141 341 685 755 178 676 619 589 589 004 070
Source : CTC

• Les dépenses de fonctionnement


Les dépenses réelles de fonctionnement (657 MF CFP en moyenne) ont diminué de
689 MF CFP en 2013 à 564 MF CFP en 2018, ce qui représente une diminution de 18,2 % sur
la période.
Les charges à caractère général représentaient un peu plus de la moitié des dépenses en
début de période mais ont diminué de manière sensible jusqu’en 2017 pour ne représenter plus
que 42 % des dépenses réelles de fonctionnement. Le principal poste est constitué par le marché
de gré à gré avec l’AFMI.
Les charges de personnel représentent plus de la moitié des dépenses de fonctionnement
et ont augmenté de 5,7 % sur la période de contrôle. Cette évolution s’explique principalement
par le glissement vieillissement technicité (GVT). En effet, à l’exception de la création d’un
poste de catégorie B en 2014, l’effectif du conservatoire est resté stable avec 54,5 postes
budgétaires. Le montant des charges de personnel a varié entre un minimum à 332 MF CFP en
2013 et un maximum à 362 MF CFP en 2016.
Le montant des charges exceptionnelles de 2017 s’explique par le remboursement de la
reprise des indemnités de sujétion de certains agents pour un montant de 12,1 MF CFP et par
l’annulation de titres émis en doublon sur des exercices antérieurs pour un montant de
7,9 MF CFP8.

8
Mandat 2017/1413 de 6 177 192 F CFP au bénéfice de la province des Iles et mandat 2017/1497 de
1 200 000 F CFP au bénéfice de la province Nord.

50
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Dépenses réelles de fonctionnement du conservatoire de 2013 à 2018


Budget Evolution
En MF CFP 2013 2014 2015 2016 2017 Moyenne % total
2018 2018/2013
Charges à caractère général 353,5 326,1 324,3 300,9 278,2 215,1 -39,1% 300,1 45,7%
-dont marché de gré à gré avec l’AFMI 248,7 226,6 226,4 225,8 222,0 177,0 -28,8% 221,4 33,7%
-dont prestataires 4,5 5,4 5,2 4,6 2,9 0,9 -80,1% 3,9 0,6%
-dont honoraires artistiques 18,1 13,2 14,8 7,9 10,6 3,6 -80,2% 11,4 1,7%
-dont publicité, publications, relations
11,0 10,7 10,4 5,8 4,6 4,0 -63,9% 7,8 1,2%
publiques
-dont transport et hébergement de
13,6 18,8 17,3 5,9 8,0 1,8 -86,7% 10,9 1,7%
personnels extérieurs
-dont transport du personnel et frais de
15,8 11,0 8,5 7,6 3,5 3,9 -75,3% 8,4 1,3%
mission

-dont autres charges à caractère général 41,8 40,4 41,7 43,2 26,6 23,9 -42,7% 36,3 5,5%

Charges de personnel 331,9 337,9 352,8 361,6 351,0 348,4 5,0% 347,7 52,9%
-dont rémunération principale 229,1 232,1 240,3 241,3 234,4 235,9 3,0% 235,8 35,9%
-dont indemnités et primes 22,9 22,5 23,9 24,2 24,7 24,1 5,1% 23,8 3,6%
-dont personnel rémunéré à la vacation 0,0 0,0 0,0 0,0 4,0 1,0 - 0,8 0,1%
-dont charges de sécurité sociale et
77,6 81,0 85,5 93,2 84,4 83,9 8,1% 84,4 12,8%
prévoyance
-dont autres charges de personnel 2,2 2,3 3,2 2,8 3,5 3,5 58,5% 2,9 0,4%
Autres charges de gestion courante 0,9 3,6 0,8 1,9 1,5 0,6 -34,7% 1,5 0,2%
Charges exceptionnelles 3,1 4,9 0,2 8,2 20,0 0,0 - 6,1 0,9%
Dotations aux provisions 0,0 0,0 6,8 0,0 4,2 0,0 - 1,8 0,3%
TOTAL 689,4 672,5 684,8 672,6 654,9 564,1 -18,2% 657,2 100,0%
Source : CTC

En ajoutant les dépenses d’ordre qui sont des charges d’amortissement ou la contrepartie
de cessions, l’évolution du total des dépenses a été la suivante.

Evolution des dépenses de fonctionnement entre 2013 et 2018

En MF CFP 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Dépenses réelles de fonctionnement 689 422 630 672 496 320 684 847 897 672 586 092 654 913 037 564 116 276
Dépenses d'ordre 17 164 750 25 674 172 35 988 200 28 236 167 28 710 158 24 887 794
Dépenses totales de fonctionnement 706 587 380 698 170 492 720 836 097 700 822 259 683 623 195 589 004 070
Source : CTC

• Les dépenses d’investissement


Les dépenses d’investissement n’ont représenté en moyenne que 3 % des dépenses
totales de 2013 à 2017.
Hors les dépenses d’ordre, qui concernent les subventions d’équipement transférées au
compte de résultat, il s’agit d’acquisitions immobilières dont le matériel d’enseignement
constitue près de 50 %. La seule dépense notable a été l’acquisition d’un piano de concert
Steinway en 2014 pour un montant de 13,2 MF CFP.

51
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

3.2.2 Les résultats et les perspectives

• Un résultat de fonctionnement cumulé en diminution en raison du déficit courant depuis


2016
La diminution des dépenses de fonctionnement n’a pas permis de compenser la
diminution des recettes sur la même période et le résultat de la section de fonctionnement,
quasiment nul en 2015, est déficitaire depuis 2016. Le résultat cumulé de la section de
fonctionnement a diminué de 39 % depuis fin 2015.
En 2016, faute d’équilibre de la section de fonctionnement, l’établissement n’a pas pu
inscrire les dotations d’amortissement dans les charges de fonctionnement de son budget
primitif, alors que l’inscription de ces dépenses dans le budget est obligatoire. Les dotations
aux amortissements ont été inscrites au budget supplémentaire.

Evolution du résultat de la section de fonctionnement entre 2013 et 2017

Evolution
En F CFP 2013 2014 2015 2016 2017 2017/2013
en %
Recettes de
730 680 947 726 978 495 723 141 341 685 755 178 676 619 589 -7,4%
fonctionnement
Dépenses de
706 587 380 698 170 492 720 836 097 700 822 259 683 623 195 -3,3%
fonctionnement
Résultat de
24 093 567 28 808 003 2 305 244 -15 067 081 -7 003 606 -
l’exercice
Résultat cumulé
de la section de 25 251 266 54 059 269 56 364 513 41 297 432 34 293 826 35,8%
fonctionnement
Source : CTC d’après les comptes de gestion

• Un solde d’investissement cumulé important qui ne se résorbe pas compte tenu de la


faiblesse des dépenses
A l’exception de 2014 où les dépenses ont excédé les recettes d’investissement du fait
de l’achat du piano de concert, le solde d’investissement courant a été positif sur l’ensemble de
la période de contrôle.
L’établissement est doté de ses moyens immobiliers, équipements et matériels et n’a
donc que peu d’investissement à réaliser.
Cependant, la section est financée automatiquement par les écritures d’amortissement
qui se traduisent par une dépense de la section de fonctionnement et une recette dans la section
d’investissement. Ces écritures d’ordre ont ainsi abouti à transférer chaque année à la section
d’investissement entre 20 MF CFP et 30 MF CFP dont l’établissement n’a pas usage car comme
indiqué ci-dessus, ses besoins sont peu importants.
Le solde structurel de la section d’investissement est donc positif, hormis en 2014.

52
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Evolution du solde de la section d’investissement de 2013 à 2017

Evolution
En F CFP 2013 2014 2015 2016 2017
en %
Recettes
22 240 092 25 674 172 35 988 200 30 736 167 28 710 158 29,1%
d’investissement
Dépenses
19 364 524 31 076 652 29 135 407 24 706 596 17 512 955 -9,6%
d’investissement
Solde de l’exercice 2 875 568 -5 402 480 6 852 793 6 029 571 11 197 203 ns
Solde cumulé de la
section 81 129 975 75 727 495 82 580 288 88 609 859 99 807 062 23,0%
d’investissement
Source : CTC d’après les comptes de gestion

Le solde d’investissement cumulé, soit le stock de recettes d’investissement restant


disponibles, est passé de 81 MF CFP à 100 MF CFP fin 2017.

• La situation globale au cours de la période sous-revue


Le niveau du fonds de roulement a augmenté de 2013 à 2017 en raison de l’évolution
du solde d’investissement cumulé. Il s’établit à 134 MF CFP fin 2017. Alors même que la
section de fonctionnement est de plus en plus tendue, la situation globale apparait plus favorable
du fait de l’excédent décrit ci-dessus de la section d’investissement.

Evolution du fonds de roulement de 2013 à 2017

En F CFP 2013 2014 2015 2016 2017

Fond de roulement au 31 décembre 106 381 241 129 786 764 138 944 801 129 907 291 134 100 888
Trésorerie 45 688 600 76 596 607 125 239 851 40 271 540 54 516 061
Source : CTC d’après les comptes de gestion

• Les réflexions en cours pour adapter le format de l’établissement


Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a demandé en avril 2017 au directeur de
l’établissement de réfléchir à une réorganisation permettant de réaliser des économies de
manière pérenne.
Ce projet a été présenté par le directeur et consiste à reprendre la gestion des entités
confiées jusque-là à l’AFMI et à réaliser ainsi des économies en supprimant les coûts
administratifs liés à la gestion de l’association. Il supposerait le départ d’une partie des salariés
de l’AFMI en charge des services support de l’association.
Le projet a été présenté au conseil d’administration. Il n’a pas été retenu par le
gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Lors de la séance du 16 mai 2017, le conseil d’administration du CMD a débattu des
difficultés financières de l’établissement et a demandé la création d’une commission technique
chargée de proposer un projet de restructuration. Cette commission technique, composée des
membres du conseil d’administration, d’un représentant de l’AFMI et de deux représentants du

53
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

conservatoire dont un du DMTCPO, s’est réunie à deux reprises en 2017 mais n’a jusqu’à
présent fait aucune proposition.
Dans un courrier du 5 juillet 2017, le président du gouvernement a demandé au
conservatoire de définir deux propositions budgétaires pour 2018, l’une avec la reprise en
interne des missions gérées par l’AFMI et l’autre avec le maintien du marché de l’AFMI. Les
deux propositions doivent permettre la réalisation d’économies significatives. Le courrier du
président de la Nouvelle-Calédonie n’a pas donné de précision supplémentaire quant aux
missions de l’établissement et au montant des économies à réaliser. Un courrier du
14 septembre 2017 a été transmis par l’ordonnateur en réponse à cette demande.
Parallèlement, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a demandé au ministère de la
Culture une mission de conseil et d’expertise sur les activités du conservatoire. Un inspecteur
de la direction générale de la création artistique a ainsi été présent en Nouvelle-Calédonie en
juillet 2017 pour lancer la réflexion sur l’évolution de l’établissement dans un contexte de
restriction budgétaire. Le rapport d’inspection suggère quatre évolutions possibles :
- le statu quo ;
- la reprise par le conservatoire des activités confiées à l’AFMI ;
- l’autonomisation et la gestion au niveau local de chaque antenne et du DMTCPO, le
conservatoire de Nouméa étant en soutien pour l’ensemble du réseau ;
- une redéfinition complète de l’enseignement de la musique et de la danse en
Nouvelle-Calédonie.

• Le budget 2017 : un maintien du format budgétaire


En 2017, la Nouvelle-Calédonie a indiqué vouloir réduire le budget de l’établissement.
La province Nord a annoncé une baisse de sa subvention tandis que la province des Iles a
annoncé la création d’un établissement public culturel provincial chargé de l’enseignement de
la musique aux Iles Loyauté.
Il n’y a cependant eu ni discussion ni accord entre les différentes collectivités financeurs
de l’établissement sur ce que devrait être la participation de chacune et sur ce que devrait être
le budget total de l’établissement.
Le budget 2017 a finalement été maintenu globalement, en légère baisse par rapport à
2016.

• Le budget 2018 : une situation incohérente


Fin 2017, au vu des annonces de dotation pour 2018 et notamment d’une subvention se
limitant à 44 MF CFP pour la province Nord, les personnels du conservatoire et de l’AFMI se
sont mis en grève et les examens de fin d’année ont été reportés pour protester contre
d’éventuelles suppressions de poste résultant de la baisse des dotations de l’établissement.
Le mouvement de grève a pris fin à la suite de l’annonce des différentes collectivités
qu’elles maintiendraient leur dotation pour 2018 au niveau de 2017 en attendant qu’une
réflexion sur le projet de restructuration de l’établissement aboutisse.
Le marché avec l’AFMI a été renouvelé en 2018 pour un montant de 128,7 MF CFP
dans les conditions suivantes.

54
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

Le marché du 21 juillet 2017 entre l’établissement et le conservatoire

Le marché n° 4520/2016/532/CMDNC du 22 décembre 2016 conclu pour la période


2017-2019, n’englobait pas la gestion de l’antenne de Poindimié et prévoyait une diminution
des dépenses (226 MF CFP en 2016, 187 MF CFP en 2017).

Ce marché a été résilié en cours d’année à la suite de l’annonce du versement d’une


subvention supplémentaire de la Nouvelle-Calédonie au conservatoire pour le financement des
antennes de Poindimié et Lifou. Le montant de la subvention supplémentaire étant supérieur à
15 % du marché initial, il était nécessaire de renouveler le marché.

Le montant du marché signé le 21 juillet 2017 (montant corrigé par l’avenant du


14 décembre) a été fixé à 128,7 MF CFP pour compléter le montant versé à l’AFMI dans le
cadre du premier marché mis en œuvre en 2017, celui de décembre 2016 clôturé en cours
d’année. L’exécution des deux marchés a permis de verser à l’AFMI 222 MF CFP en 2017.

Le marché conclu le 21 juillet 2017 a été renouvelé pour 2018 (avenant n°2 du
14 décembre 2017) pour le même montant qu’en 2017 soit 128,7 MF CFP. Il a été clôturé en
cours d’année (avenant n°5 du 27 septembre 2018) et complété par un nouveau marché d’un
montant de 86 MF CFP (marché n° 4520/2018/294/CMDNC du 27 septembre 2018).

Marchés de gré à gré conservatoire/AFMI en 2017 et en 2018

Montant du Montant versé


Exercice Références du marché et des avenants marché de gré à à l’AFMI
gré (en F CFP) (en F CFP)
Marché n° 4520/2016/532/CMDNC du 22 décembre 2016 186 599 937
Avenant n° 1 au marché n° 4520/2016/532/CMDNC du Clôture du
22 décembre 2016 marché
2017 222 004 562
Marché n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017 128 299 968
Avenant n° 1 du 14 décembre 2017 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 2 du 14 décembre 2017 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 3 du 21 mars 2018 au marché
128 704 593
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 4 du 11 juillet 2018 au marché
2018 128 704 593 206 000 000
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017
Avenant n° 5 du 27 septembre 2018 au marché Clôture du
n° 4520/2017/265/CMDNC du 21 juillet 2017 marché
Marché n° 4520/2018/294/CMDNC du 27 septembre 2018
86 000 000
corrigé le 3 octobre 2018

Le 20 mars 2018, le conseil d’administration a voté le budget 2018 conformément au


tableau ci-après. Afin d’équilibrer la section de fonctionnement, le résultat de fonctionnement
cumulé 2017, soit 34,3 MF CFP, a été repris en recettes de la section de fonctionnement. Cet
apport exceptionnel de recettes ne pourra plus se reproduire, le résultat cumulé de
fonctionnement étant réduit à zéro par cette opération.

55
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Il a été acté dans le procès-verbal de cette séance que ce budget ne couvrait pas le
fonctionnement annuel à hauteur de 29 MF CFP.

Synthèse de la section de fonctionnement budget unique 2018 du conservatoire

Ecart / Ecart /
Prévision de recettes (en MF CFP) Prévision de dépenses en MF CFP
CA 2017 CA 2017
Dotation des collectivités 455,9 -16,8% Charges à caractère général 215,1 -22,7%
-dont Nouvelle-Calédonie 263,0 -11,8% -dont marché AFMI 177,0 -20,3%
-dont Province Nord 58,5 -50,4% -dont prestataires 0,9 -68,7%
-dont Province Sud 47,0 -6,3% -dont honoraires artistiques 3,6 -66,3%
-dont province Iles 31,0 +25,3% -dont communication 4,0 -14,2%
-dont Etat 28,8 -1,4% -dont transport/hébergement 1,8 -77,4%
-dont commune Bourail 2,0 - de personnels extérieurs
-dont commune Dumbéa 2,8 - -dont transport/frais de mission 3,9 +12,3%
-dont commune La Foa 0,5 - du personnel
-dont commune Mont-Dore 6,6 - -dont autres 23,9 -10,1%
-dont commune Nouméa 9,3 -2,4% Charges de personnel 348,4 -0,7%
-dont commune Païta 5,5 - -dont rémunération principale 235,9 +0,6%
-dont commune Koumac 1,0 - -dont indemnités et primes 24,1 -2,5%
Ressources propres 86,5 -10,2% -dont vacataires 1,0 -74,8%
-dont cotisations 79,0 +4,7% -dont charges sociales 83,9 -0,6%
-dont ventes tickets 3,0 -75,5% -dont autres 3,5 1,2%
-dont mécénat 0,0 -100% Autres charges de gestion 0,6 -59,2%
-dont prestations diverses 4,5 -60,4% courante
Report 2017 34,3 Dépenses d’ordre 24,9 -13,3%
Recettes d’ordre 12,3 -0,4%
TOTAL 589,0 -12,9% TOTAL 589,0 -13,8%
Source : CTC d’après le budget unique du CMD

Le montant inscrit pour le marché de gré à gré dans le budget 2018 de l’établissement
s’élève à 177 MF CFP. L’AFMI estime pour sa part que le montant minimum pour continuer à
gérer les dix antennes dans les conditions existantes est de 206 MF CFP. Le montant de
177 MF CFP aurait donc été insuffisant de 29 MF CFP. Le marché prévoit quant à lui un
financement à hauteur de 128,7 MF CFP pour 2018.
Il a été mis fin à cette situation par un engagement du gouvernement à verser à
l’établissement les 29 MF CFP manquants et par la signature du marché complémentaire de
86 MF CFP mentionné plus haut (marché n° 4520/2018/294/CMDNC du 27 septembre 2018
corrigé le 3 octobre 2018). Cela ne doit pas empêcher le conservatoire de rechercher, comme
lui ont demandé les financeurs, de nouvelles recettes et des économies.

56
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

ANNEXES

Annexe n° 1. La politique de l’enseignement de la musique et


de la danse en métropole ............................................................................ 58
Annexe n° 2. Cursus et diplômes relatifs à l’enseignement de lamusique ....................... 61
Annexe n° 3. Objectifs liés aux missions du conservatoire dans
les conventions signées en 2016 avec les provinces et les communes....... 63
Annexe n° 4. Hypothèses retenues pour la comptabilité analytique
de la chambre ............................................................................................. 65
Annexe n° 5. Convention d’objectifs et de moyens DBAF/CMD 2018-2020 ................. 66
Annexe n° 6. Ventilation analytique des frais de siège du conservatoire ........................ 67

57
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

Annexe n° 1.
La politique de l’enseignement de la musique et de la danse en métropole

La politique de l’enseignement de la musique et de la danse en métropole s’est structurée


avec la création du ministère de la culture par André Malraux en 1959, sous l’impulsion du
directeur de la musique du ministère, Marcel Landowski (1966-1975). Elle a été formalisée par
le « Plan de dix ans en faveur de l’enseignement musical », dit « Plan Landowski », du
22 juillet 1969.

Le cadre juridique actuel de cette politique a été codifié dans le code de l’éducation dont
l’article L. 216-2 définit les objectifs et le rôle des collectivités et de l’Etat.

Le premier objectif est d’assurer l’accès de la population à l’enseignement de la musique


et de la danse.

Le second objectif est la formation de professionnels, enseignants et/ou artistes.


L’article L. 216-2 précise que « l’Etat finance et organise en outre les deux conservatoires
nationaux de Paris et de Lyon, supervise les filières et les diplômes de musicologie des
universités et organise les concours du CAPES et de l’agrégation d’éducation musicale ».

En dehors de la tutelle sur les grands établissements nationaux de Paris et de Lyon –


créé en 1980 – qui couronnent le réseau des conservatoires locaux, le troisième rôle de l’Etat
est de superviser les établissements d’enseignement.

L’article L. 216-2 du code de l’éducation fixe que l’Etat « a un rôle de contrôle et de


supervision : classement des établissements, qualification du personnel enseignant, évaluation
des établissements, organisation des examens et délivrance du diplôme national d’orientation
professionnelle d’enseignement de la musique et de la danse et définition d’un schéma national
d’orientation pédagogique ».

Jusqu’en 2006, les écoles de musique étaient classées en écoles municipales agréées
(EMA), écoles nationales de musique (ENM) et conservatoires nationaux de région (CNR).

Depuis 2006, les établissements ont été classés en conservatoire de rayonnement


communal ou intercommunal pour les EMA, conservatoire de rayonnement départemental pour
les ENM et conservatoire de rayonnement régional pour les CNR.

Sauf pour les établissements départementaux ou régionaux existant à sa date de parution,


la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales a confié la
création et la gestion des établissements aux communes ou à leurs groupements. Les
départements et les régions sont chargés de financer et de structurer à leur échelle par des
schémas territoriaux le réseau des établissements communaux de leur ressort.

La filière culturelle de la fonction publique territoriale comporte trois corps


d’enseignement artistique : assistant territorial d’enseignement artistique, assistant territorial
d’enseignement artistique de deuxième classe et professeur territorial d’enseignement

58
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

artistique. Au sein de la fonction publique d’Etat, les enseignants de musique du second degré
de l’Education nationale interviennent également dans ce domaine.

Réglementation de l’enseignement de la musique et de la danse en métropole

Principes relatifs aux actions d’éducation et de formation mettant en œuvre la politique de


l’enseignement de la musique et de la danse
Enseignements
Articles L. 312-5 à L. 312-7 du code de l’éducation
artistiques au sein de
Obligation de dispenser une éducation artistique dans les écoles élémentaires et au
l’enseignement
collège (enseignement de la musique et des arts plastiques).
scolaire
Article L. 216-2 du code de l’éducation
Extrait : « Les établissements d'enseignement public de la musique, de la danse et de
l'art dramatique dispensent un enseignement initial, sanctionné par des certificats
d'études, qui assure l'éveil, l'initiation, puis l'acquisition des savoirs fondamentaux
Formations
nécessaires à une pratique artistique autonome, à vocation professionnelle ou amateur.
dispensées dans les
Ils participent également à l'éducation artistique des enfants d'âge scolaire. Ils peuvent
établissements
proposer un enseignement préparant à l'entrée dans les établissements d'enseignement
d’enseignement
supérieur de la création artistique dans le domaine du spectacle vivant. Ils peuvent
artistique spécialisé
délivrer un diplôme national. Leur mission est également la formation des amateurs et
le développement de leur pratique ; à ce titre, ces établissements peuvent apporter, avec
leurs enseignants, leur concours aux actions conduites en matière d'éducation artistique
et culturelle. […] »
Articles L. 335-5 et L. 335-6 du code de l’éducation
Dispositions relatives aux titres et diplômes des formations professionnelles.
Enseignement Articles L. 361-1 à L. 361-6 et R. 361-1 à R. 361-2 du code de l’éducation
professionnel Dispositions générales relatives aux formations dispensées dans les établissements
dispensé dans les d’enseignement artistique.
établissements Articles L. 362-1 à L. 362-5 du code de l’éducation
d’enseignement Dispositions relatives à l’enseignement de la danse
artistique spécialisé Articles R. 361-7 à R. 361-12 du code de l’éducation
Dispositions relatives au cycle d’enseignement professionnel initial des établissements
d’enseignement artistique.
Responsabilités des collectivités territoriales en matière d’enseignement artistique spécialisé
Article L. 216-2 du code de l’éducation (modifié par l’article 101 de la loi n° 2004-809
du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales)
Alinéas 2 et 3 : « L'Etat et les collectivités territoriales garantissent une véritable égalité
d'accès aux enseignements artistiques, à l'apprentissage des arts et de la culture. Cette
politique s'exprime notamment par le financement de l'enseignement artistique
Principes
spécialisé au travers des établissements d'enseignement public de la musique, de la
danse et de l'art dramatique. Ces derniers sont ouverts à toutes et tous et sont des lieux
essentiels pour l'initiation, l'éducation et le perfectionnement artistique et culturel.
Ces établissements relèvent de l'initiative et de la responsabilité des collectivités
territoriales dans les conditions définies au présent article ».
Article L. 216-2 du code de l’éducation, alinéa 4
Communes Les communes et les groupements de communes ont le monopole de l’organisation et
du financement de ces établissements sauf les établissements qui étaient gérés par

59
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

d’autres collectivités à la date de publication de la loi du 13 août 2004 relative aux


libertés et responsabilités locales.
Article L. 216-2 du code de l’éducation, alinéa 5
Les départements ont la charge d’établir, avant le 31 décembre 2006, les schémas
départementaux de développement des enseignements artistiques dans les domaines de
Départements
la musique, la danse, et l’art dramatique. Ces schémas définissent l’organisation du
réseau des enseignements artistiques et les modalités de participation financière des
départements.
Article L. 216-2 du code de l’éducation, alinéas 6 et 7
Les régions organisent et financent les cycles d’enseignement professionnel initial
Régions (CEPI) et peuvent adopter un schéma régional de développement des enseignements
artistiques en prenant en compte les principes d’organisation définis dans les schémas
départementaux.
Article L. 216-2 du code de l’éducation, alinéa 8
L’Etat a un rôle de contrôle et de supervision : classement des établissements,
qualification du personnel enseignant, évaluation des établissements, organisation des
examens et délivrance du diplôme national d’orientation professionnelle
Etat d’enseignement de la musique et de la danse et définition d’un schéma national
d’orientation pédagogique.
L’Etat finance et organise en outre les deux conservatoires nationaux de Paris et de
Lyon, supervise les filières et les diplômes de musicologie des universités et organise
les concours du CAPES et de l’agrégation d’éducation musicale.
Règles d’organisation des établissements d’enseignement de la musique et de la danse métropolitains
Principes et
Articles R. 461-1 à R. 461-7 du code de l’éducation
modalités applicables
Procédure de classement des établissements d’enseignement public artistique spécialisé
à tout établissement
Arrêté du ministère de la culture et de la communication du 15 décembre 2006 fixant
public
les critères du classement des établissements d’enseignement public de la musique, de
d’enseignement
la danse et de l’art dramatique fixe les critères de ce classement
artistique spécialisé
Règles spécifiques
aux établissements Articles R. 461-8 à R. 461-17 du code de l’éducation
d’enseignement Procédure de reconnaissance des établissement d’enseignement privé par l’Etat.
privés
Règles spécifiques Articles L. 462-1 à L. 462-6 et R. 462-1 à R.462-9 du code de l’éducation
aux établissements Dispositions relatives aux conditions d’exploitation d’une salle de danse à des fins
d’enseignement de la d’enseignement
danse
Source : CTC

60
CONSERVATOIRE DE MUSIQUE ET DE DANSE DE LA NOUVELLE-CALEDONIE
Annexe n° 2.
Cursus et diplômes relatifs à l’enseignement de la musique
Cursus et diplômes relatifs à l’enseignement de la musique

Musicien intervenant Education artistique et


Enseignement artistique spécialisé (tutelle du ministère de la Culture et de culturelle
(tutelle du ministère de la Culture et de la Communication) la Communication et du ministère de (tutelle du ministère de
l’Education nationale) l’Education nationale)
DEM / DNOP
CMIT
(diplôme d’études musicales / diplôme national d’orientation professionnelle)
(certificat de musicien intervenant
Conservatoires à rayonnement départemental et régional
territorial)
Conservatoire de la Nouvelle-Calédonie

Niveau
Baccalauréat
DE DUMI
(diplôme d’Etat de professeur de musique) (diplôme universitaire de musicien
Pôles supérieurs d’enseignement artistique et centres de intervenant)
Licence de musique et
formation des enseignants de musique et de danse (CEFEDEM) Centre de formation des musiciens
musicologie
intervenants (CFMI)
Universités

Enseignement
supérieur
Niveau premier cycle ou moins
CA
(certificat d’aptitude aux
fonctions de professeur de Master MEEF
musique et aux fonctions de (métiers de l’enseignement, de
directeur) l’éducation)
Conservatoires nationaux Universités
supérieurs de musique et de
danse de Paris et de Lyon

Enseignement
supérieur
Niveau second cycle
Métropole : assistant territorial
Métropole : professeur Métropole : assistant territorial Concours d’enseignant du
Métropole : assistant territorial d’enseignement artistique de 2e
territorial d’enseignement d’enseignement artistique de 2e classe second degré de l’Education
d’enseignement artistique (cat. B) classe (cat. B+)
artistique (cat. A) (cat. B+) nationale : CAPES et agrégation
Nouvelle-Calédonie : assistant Nouvelle-Calédonie : assistant
Nouvelle-Calédonie : professeur Nouvelle-Calédonie : assistant spécialisé d’éducation musicale et de chant
d’enseignement musical (cat. B) spécialisé d’enseignement
d’enseignement musical (cat. A) d’enseignement musical (cat. B+) choral (cat. A et A+)
musical (cat. B+)

Concours
accessibles
Métropole : intervention en milieu scolaire
Nouvelle-Calédonie : enseignement Enseignement de la musique
Enseignement dans les conservatoires
artistique spécialisé (CMD et antennes), dans les collèges et lycées
intervention en milieu scolaire

Débouchés
61
CMD

Annexe n° 3.
Objectifs liés aux missions du conservatoire dans les conventions signées en
2016 avec les provinces et les communes
Objectifs liés aux missions du conservatoire dans les conventions signées en 2016 avec
les provinces et les communes
Conventions Mentions relatives aux missions du CMD
Quatre domaines prioritaires :
-l’enseignement de la musique et de la danse dans les annexes de Koné, Koumac
et Poindimié ;
-le département des musiques traditionnelles et chants polyphoniques océaniens ;
-la formation de personnels aptes à pratiquer un enseignement musical.
Sur l’enseignement de la musique :
« -encourager toute forme d’expression sonore ;
-proposer une approche pédagogique musicale adaptée aux spécificités de la
Convention pluriannuelle
province Nord ;
d’objectifs et de moyens
-promouvoir et accompagner toutes les formes de spectacles vivants liés à la
avec la province Nord du
musicalité ;
9 juin 2015
-diversifier les pratiques en encourageant les pratiques vocales et instrumentales
acoustiques ou amplifiées ;
-proposer une approche pédagogique musicale liée à l’oralité et aux musiques
kanak ».
Sur l’enseignement de la danse :
« -promouvoir la pratique en amateur ;
-encourager les différentes pratiques du mouvement dansé ;
-mettre en place des outils d’évaluation. »
La convention ne fixe pas d’objectifs au CMD mais liste les actions
subventionnées par la province avec leur montant :
Convention d’objectifs et -la saison internationale Prestige ;
de moyens du 8 mars -la formation des étudiants du CMIT ;
2016 avec la province -le fonctionnement du département des musiques traditionnelles et chants
Sud polyphoniques océaniens ;
-le fonctionnement des antennes de Bourail, Dumbéa, La Foa, Mont-Dore et Païta
-le fonctionnement du CMD
« Le conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie s’engage à
Convention relative aux fournir à la direction de la culture :
concerts éducatifs et -un programme annuel de cinq concerts éducatifs d’une durée d’environ 45
interventions musicales minutes ;
du 22 mars 2016 avec la -de répondre aux demandes formulées par les écoles primaires qui souhaitent
province Sud bénéficier d’un intervenant musical ; la base étant de 9 projets de 10 heures, soit
90 heures d’interventions en milieu scolaire à l’année. » (art. 1)
Convention du 7 avril
2016 précisant les
« Le conservatoire de musique et de danse de la Nouvelle-Calédonie s’engage à :
modalités de la
-assurer le fonctionnement de l’antenne d’Ouvéa et de Lifou ;
participation financière
-assurer le fonctionnement du poste de M. Charles TAUA. » (art. 2)
de la province des Iles au
fonctionnement du CMD
Convention du 25 mai
2016 relative à
l’organisation et au
financement de la « L’objectif de cette formation est de permettre aux stagiaires l’obtention du
formation des étudiants certificat de musicien intervenant territorial ». (art. 2)
au CMIT par la province
des Iles

63
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES

Conventions Mentions relatives aux missions du CMD


« Le conservatoire a pour missions :
-de s’affirmer comme une structure de promotion de la musique, de référence
pour la commune, dans les domaines de la musique classique et des musiques
actuelles, notamment à travers la mise en place de cours d’enseignements
musicaux dispensés sur la commune ;
Convention relative à la -d’organiser la diffusion d’auditions et de concerts en privilégiant la création
mise en place d’un musicale classique et contemporaine ;
partenariat de la ville de -de participer à une action de développement culturel favorisant de nouveaux
Païta avec le CMD pour comportements à l’égard de la création musicale et une meilleure insertion sociale
l’année 2016 de celle-ci. » (préambule)
« D’une manière générale les actions du conservatoire devront s’adresser, dans
leur globalité, à un public très large en termes d’âge, de niveau social et d’origine
culturelle. […] le conservatoire s’engage dans la mise en place de cours
d’enseignements musicaux […] notamment de la batterie, du piano, de la guitare,
de la basse électrique et de la formation musicale […] » (art. 7)
« Le CMDNC s’engage à :
-assurer le contrôle pédagogique des cours instrumentaux et vocaux installés par
l’AFMI, notamment dans le cadre des études diplômantes débouchant sur un
certificat de musicien intervenant territorial ;
-s’assurer que tous les élèves inscrits en cours particuliers sur la commune du
Mont-Dore aient accès aux épreuves et examens du CMDNC dans le cadre de
Convention de
leur cursus de formation, sans facturation supplémentaire ;
partenariat entre la ville
-à dispenser l’enseignement instrumental du premier, deuxième et troisième
du Mont-Dore et le CMD
cycle, ainsi que la formation musicale tous cycles confondus, dans le cadre de sa
du 29 février 2016
mission de promotion de la musique ;
-proposer des concerts de sa saison au centre culturel de la ville du Mont-Dore
[…] ;
-assurer les interventions dans les établissements scolaires dans le cadre du
dispositif musique à l’école et dans la limite des crédits budgétaires alloués à cette
opération ». (art. 2)
« Le conservatoire a pour missions :
-de s’affirmer comme une structure de promotion de la musique, de référence
pour la commune, dans les domaines de la musique classique et des musiques
actuelles, notamment à travers la mise en place de cours d’enseignements
musicaux dispensés sur la commune par des professeurs qualifiés ;
-d’organiser la diffusion d’auditions et de concerts en privilégiant la création
musicale classique et contemporaine ;
Convention partenariale
-de participer à une action de développement culturel favorisant de nouveaux
entre la ville de Dumbéa
comportements à l’égard de la création musicale et une meilleure insertion sociale
et le CMD année 2016
de celle-ci. » (préambule)
« D’une manière générale les actions du conservatoire s’adressent, dans leur
globalité, à un public très large en termes d’âge, de niveau social et d’origine
culturelle, et habitant sur la comme une de Dumbéa, prioritairement.
[…] Le conservatoire s’engage à mettre en place des cours de piano, de guitare,
de trompette, de batterie, de chant jazz et musiques actuelles, et des ateliers de
musiques actuelles ». (art. 6)
« Dans le cadre de la mise en œuvre des activités musicales en faveur des groupes
des maisons de quartier de Nouméa, le CMD assure un accompagnement de deux
groupes utilisateurs des maisons de musique pour un minimum de 120 heures
Convention de
[…].
partenariat entre la ville
Le CMD s’engage également à poursuivre l’organisation des saisons artistiques
de Nouméa et le CMD
Ile de Lumière et Prestige en 2016.
relative au partenariat
Le CMD s’engage à assurer les actions d’enseignement musical auprès des élèves
2016
nouméens.
Le CMD s’engage à assurer les actions d’enseignement en danse auprès des
élèves nouméens ». (art. 4)
Source : CTC à partir des conventions du CMD

64
CMD

Annexe n° 4.
Hypothèses retenues pour la comptabilité analytique de la chambre
Les dépenses d’administration générale de la structure de Nouméa ont été réparties entre
le secteur musique de Nouméa, le secteur danse, la diffusion et les dépenses d’administration du
conservatoire.

Seules les dépenses d’administration générale correspondant aux salaires du secrétaire


scolaire, chargé de gérer les cotisations de l’ensemble des élèves, et à l’agent gestionnaire des
ressources humaines, ont été réparties à la fois sur le conservatoire de Nouméa et les antennes, au
prorata du nombre d’élèves dans chaque structure pour le premier et au prorata du nombre d’agents
du conservatoire présents dans les antennes pour le deuxième.

Les secteurs musique et danse de Nouméa comprennent les dépenses liées à


l’enseignement, dont principalement les salaires des enseignants, mais également toutes les
dépenses de support dont celles liées aux locaux, tels que l’agent de gardiennage pour le secteur
musique, la secrétaire de la section danse pour le secteur danse, les dépenses d’entretien, etc.

Les dépenses d’administration du conservatoire à Nouméa comprennent l’ensemble des


dépenses de support non spécifiques au secteur musique ou au secteur danse. Cela intègre
notamment les salaires du directeur, du directeur adjoint administratif et financier, du chef du
service administratif et financier, de la secrétaire de direction et de la comptable et une partie du
salaire du régisseur (60 %, les 40 % restant étant compris dans les dépenses relatives à la diffusion).

Le salaire du directeur adjoint musique a été réparti pour moitié entre le secteur musique
de Nouméa et les dépenses relatives à la diffusion. Le salaire du directeur adjoint en province Nord
a été réparti entre les antennes de la province Nord et le DMTCPO au prorata du nombre d’heures
de présence dans chaque structure.

65
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES

Annexe n° 5.
Convention d’objectifs et de moyens DBAF/CMD 2018-2020

La convention d’objectifs et de moyens n° 04-3120/2018-2019 signée le 28 juin 2018 entre


le conservatoire et sa tutelle détermine des axes d’intervention pour l’établissement.
« L’établissement veillera dans ce cadre à développer une stratégie culturelle et artistique
devant répondre aux quatre objectifs stratégiques prioritaires suivants :
- mener des actions vers et dans l’agglomération (encourager les projets en partenariat avec
l’extérieur : le secteur de l’enseignement, les associations, les collectivités publiques…,
multiplier la participation des élèves aux opérations populaires comme la « Fête de la musique
» ouverte à tous, les concerts caritatifs…). Rechercher des nouveaux publics, notamment par
des actions de quartiers ;
- mener une réflexion sur l’ensemble des cursus et des dispositifs pédagogiques afin d’assurer
une stabilité voire une augmentation du nombre d’élèves ;
- encourager et développer les actions du département de musiques traditionnelles et
océaniennes, éventuellement en en proposant la pratique au sein du conservatoire de Nouméa,
en fonction des moyens alloués à l’établissement, et en les valorisant au sein du programme
« Ile de Lumière » ;
- inscrire cette stratégie culturelle dans un cadre régional, en fonction des moyens alloués à
l’établissement, à travers la programmation de résidences, formations et master-classes,
permettant de développer les échanges entre les musiciens et les danseurs calédoniens et ceux
de la région Pacifique Sud. »

66
CMD

Annexe n° 6.
Ventilation analytique des frais de siège du conservatoire

Répartition analytique des charges courantes

Répartition analytique des dépenses de fonctionnement


Montant en Ventilation du
Libellés Ventilation proposée par la CTC
F CFP CMD
c/ 6042 – Achats et prestations de service (master class cordes) 238 663 Secteur musique du CMD
c/60611 – eau et assainissement (factures d'eau pour les locaux rue Carcopino et les locaux de la
325 577 Secteurs musique et danse du CMD
danse)

c/60612 - Energie, électricité (factures d'électricité pour les locaux rue Carcopino et les locaux de la
2 801 308 Secteurs musique et danse du CMD
danse)
c/ 60622 – Carburants (frais d'essence des véhicules du conservatoire) 347 749 Secteur administration du CMD
c/ 60631 - Fournitures d'entretien (savon, essuie-mains, etc. achetés à Vega) 230 652 51 % Siège / 49 % Secteur administration du CMD
antennes-
c/ 60632 - Fournitures de petits équipements (petit matériel informatique, extincteur locaux danse,
244 029 DMTCPO-CMIT Secteur administration du CMD
petit matériel pour travaux)
au prorata du
c/ 60636 - Vêtements de travail (tenue de travail pour le gardien du conservatoire) 20 080 nombre d’heures Secteur administration du CMD
c/ 6064 - Fournitures administratives (cartouches, fournitures de bureau, tampons, etc.) 696 776 d’enseignement Secteur administration du CMD
données par les
c/ 6067 – Fournitures d’enseignement (partitions, cordes guitares, éléments pour claviers, etc.) 245 012 antennes, le Secteur musique du CMD
c/ 6068 - Autres matériels et fournitures (ampoules, peinture, piles, etc.) 115 282 DMTCPO et le Secteur administration du CMD
c/ 6135 - Locations mobilières (location d'un véhicule de service du CMD (Subaru Forester), des CMIT par rapport
1 480 079 au nombre total Secteur administration du CMD
imprimantes du CMD et du TPE portable pour paiements CB)
d’heures
c/ 61521 - Entretien Espaces verts (entretien des espaces verts des locaux rue Carcopino et des 315 000 Secteurs musique et danse du CMD
d’enseignement
locaux de la danse)
c/ 61522 - Entretient Bâtiments (réparations, traitements anti-termites, etc. des locaux rue Carcopino du conservatoire) Secteurs musique, danse et administration du
1 119 766
et du secteur danse) CMD
c/61551 – Entretien matériel de transport (entretien des véhicules du CMD) 258 512 Secteur administration du CMD
c/ 61552 - Entretien matériel informatique (assistance informatique du CMD) 235 788 Secteur administration du CMD
c/ 61558 - Entretien autre matériel (traitements anti-termites locaux rue Carcopino et secteur danse, Secteurs musique, danse et administration du
1 312 786
entretien climatisation, entretien instruments de musique) CMD
c/ 61561 - Maintenance de logiciel (abonnement annuel iMUSE) 161 456 Secteur administration du CMD

67
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES

Répartition analytique des dépenses de fonctionnement


Montant en Ventilation du
Libellés Ventilation proposée par la CTC
F CFP CMD
c/ 61568 - Maintenances sur autres biens (maintenance climatisation auditorium, matériel incendie,
1 589 016 Secteur administration du CMD
réparation imprimantes)
c/ 6161 - Assurances Multirisque (assurance responsabilité civile et accidents corporels) 1 308 843 Secteur administration du CMD
c/ 6162 - Assurances obligatoires (assurance pour les locaux de la danse) 28 827 Secteur danse du CMD
c/ 6168 - Autres assurances (assurance pour les véhicules du CMD) 285 996 Secteur administration du CMD
c/ 617 - Etudes et recherches (vérification triennale de sécurité incendie) 115 500 Secteur administration du CMD
c/ 6182 - Documentation générale (abonnements LNC) 53 290 Secteur administration du CMD
c/ 6184 – versement à des organisme de formation (formation DEM réalisée par l’AFMI) 2 713 647 Secteur musique du CMD
c/ 627 - Services bancaires et assimilés (frais OPT pour comptes CMD) 258 057 Secteur administration du CMD
c/ 62268 - Jurys de concours (frais commissaire-priseur pour vente véhicule, indemnités Secteurs musique, danse et administration du
378 179
enseignants pour participation aux jurys d’examen) CMD
c/ 6227 - Frais d'actes et de contentieux (frais huissier) 36 162 Secteur administration du CMD
c/ 6228 - Rémunération d'intermédiaires et honoraires divers (redevance ordures ménagères locaux Secteurs musique, danse et administration du
1 659 609
Carcopino et secteur danse, location SURFI, pressing costumes danse) CMD
c/ 6231 - Annonces et insertions (parution avis d'ouverture de marché public, publicités pour CMD) 248 333 Secteur administration du CMD
c/ 6234 – Réceptions (déjeuners de travail et pot de départ retraite d'un agent) 78 887 Secteur administration du CMD
c/ 6245 – Transport personnel extérieur enseignant (billet d'avion accordeur piano et directeur CFMI
380 608 Secteur musique du CMD et CMIT
de Poitiers)
c/ 6251 - Voyages et déplacements (frais de mission du directeur pour voyage en France et
indemnités mensuelles de déplacement des directeurs adjoints musique et administratif et du CDS 798 190 Secteur administration du CMD
adm. et financier)
c/ 6261 - Frais d'affranchissement 63 000 Secteur administration du CMD
Secteurs musique, danse et administration du
c/ 6262 - Frais de télécommunication (frais téléphones fixes et portables du CMD) 1 599 928
CMD
c/ 627 – Services bancaires et assimilés (frais IEOM) 3 695 Secteur administration du CMD
c/ 6282 - Frais de gardiennage (télésurveillance locaux danse) 69 471 Secteur danse du CMD
Secteurs musique, danse et administration du
c/ 6283 - Frais de nettoyage des locaux (frais de nettoyage locaux Carcopino et secteur danse) 3 897 900
CMD
c/ 6285 – frais de séjour des artistes (hébergement divers et hébergement directeur CFMI de
536 248 Secteur administration du CMD et CMIT
Poitiers)
c/ 6288 - Autres prestations diverses (location SURFI et TIARHE) 478 517 Secteur administration du CMD

68
CMD

Répartition analytique des dépenses de fonctionnement


Montant en Ventilation du
Libellés Ventilation proposée par la CTC
F CFP CMD
c/ 6336 -Cotisations IFAP 2 571 365 Secteur administration du CMD
c/ 6351 - Impôts indirects (contribution foncière) 436 484 Secteur administration du CMD
c/ 638 - Autres impôts (taxe sur le handicap) 600 794 Secteur administration du CMD
c/ 6414 - Rémunération des vacataires (cotisations CAFAT) 318 901 pris en compte dans les salaires
c/ 6451 - Cotisations Cafat Administratifs 897 428 pris en compte dans les salaires
c/ 648 - Autres charges de personnel (bons cadeaux de Noël) 296 000 Secteur administration du CMD
c/ 65421 - Admission en non-valeur 871 051 Secteur administration du CMD
c/ 666 – pertes de changes 5 511 Secteur administration du CMD
c/ 6718 - Charges exceptionnelles sur op. de gestion (remise gracieuse pour indemnités de sujétion
12 149 422 Secteur administration du CMD
des directeurs adjoint et du CDS SAF)
c/ 673 - Titres annulés sur ex. antérieur (titres émis par le conservatoire annulés sur l'exercice 2017
6 663 292 Secteur administration du CMD
(dont 6,2 MF de subvention de la PIL car titré en double))
c/ 6815 - Provisions pour risque et charge (provision pour contentieux du CMD avec Speakeasy
4 245 700 Secteur administration du CMD
(occupation dans locaux danse)
TOTAL frais de fonctionnement 55 786 366
Dépenses soustraites par le CMD des frais de fonctionnement pour ventilation sur saisons Prestige
-1 840 055
et Ile de Lumière
Siège Siège
TOTAL frais de fonctionnement après déduction des frais répartis sur les saisons 53 946 311 27 581 001 53 338 460

Antennes-
Antennes-DMTCPO-CMIT
DMTCPO-CMIT
607 851 F CFP
26 365 310 F CFP
Source : CTC

Répartition analytique des charges de personnel administratif

Répartition analytique des salaires des personnels administratifs

69
RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINTIVES

Libellés Montants en F CFP Ventilation du CMD Ventilation proposée par la CTC

Salaire du directeur 14 097 671 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur administration du CMD
Salaire du directeur adjoint administratif et
12 016 160 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur administration du CMD
financier
Salaire du directeur adjoint musique 11 219 845 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 50 % secteur musique du CMD et 50 % secteur diffusion
Salaire du chef de service administratif et
8 124 258 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur administration du CMD
financier
Salaire de la secrétaire de direction 6 110 614 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur administration du CMD
Au prorata du temps de présence des agents et
Salaire de la gestionnaire RH 6 398 296 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT
enseignants au CMD et dans les antennes
40 % diffusion / 31 % CMD / 29 % antennes-
Salaire du régisseur 4 382 409 40 % diffusion / 60 % secteur administration du CMD
DMTCPO-CMIT
40 % diffusion / 31 % CMD / 29 % antennes-
Salaire de l’adjoint au régisseur 4 859 582 40 % diffusion / 60 % secteur administration du CMD
DMTCPO-CMIT
Salaire de la secrétaire du secteur danse 4 965 029 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur danse du CMD
Au prorata du nombre d’élèves au CMD et dans les
Salaire du secrétaire scolaire 5 368 076 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT
antennes
Salaire du comptable 4 518 266 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur administration du CMD

Salaire de l’agent de gardiennage 4 272 468 51 % CMD / 49 % antennes-DMTCPO-CMIT 100 % secteur musique du CMD

Siège : 42 131 492 F CFP Siège : 73 132 375 F CFP


TOTAL
86 332 674 Antennes-DMTCPO-CMIT : 40 504 386 F CFP Antennes-DMTCPO-CMIT : 3 333 489 F CFP

Diffusion : 9 040 304 F CFP


Diffusion : 3 696 796 F CFP
IMS : 826 506 F CFP
Source : CTC

70
CMD

***
REPONSE

71
Chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie
13 Boulevard Vauban - BP 2392
98846 Nouméa Cedex

ctcnc@crtc.ccomptes.fr

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