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Le droit de la

régulation
économique

Sous la direction de : Mme. BOUIRI Bouchra

Elaboré par :

Année Universitaire : 2018- 2019


REMERCIEMENTS :
1

On tient tout d’abord à exprimer notre gratitude


envers Dieu, le tout Puissant et Bienveillant, qui nous
a donné la force et la patience afin d’accomplir ce
modeste travail.

Nous tenons à exprimer nos vifs remerciements Mme.


BOUIRI Bouchra, pour son encadrement.

Et finalement nous remercions tous ceux qui ont


contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail.

LISTE DES ABREVIATIONS :

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


2

AAI : Autorité administrative indépendante

AMF : Autorité du marché financier

AMMC : Autorité marocaine du marché des capitaux

ANRT : Agence nationale de la réglementation des


télécommunications

ART : Article

BVC : Bource des valeurs de Casablanca

CDVM : conseil déontologique des valeurs mobilières

CNDP : commission nationale de protection des données à


caractère personnel

FMI : Fonds monétaire international

HACA : Haute autorité de la communication audiovisuelle

MC : Marché central

OPCVM : Organisme de placements collectif en valeurs mobilières

PIB : Produit intérieur brut

SDB : Société de bourse

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


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LE PLAN :

Partie I : De l'Etat interventionniste à l'Etat régulateur

Section 1 : le processus de déréglementation


Section 2 : le processus de régulation de l'activité
économique

Partie II : Les autorité administratives indépendantes

Section 1 : Autorité de régulations au Maroc


Section 2 : Le pouvoir réglementaire et coercitif des
AAI

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


4

Introduction :

C’est dans les années 1970 que les premiers signes de vulnérabilité de l’économie
marocaine se font sentir. Dans un rapport de la Banque mondiale datant de 1976,
les experts internationaux de l’époque notaient déjà une présence massive de l’État
dans l’activité productive. Les sociétés ont donc, compris que l’ordre juridique
affecte le système économique existant. Ainsi, le fonctionnement harmonieux d’un
système économique nécessite un certain nombre de règles de droit qui assurent
l’appropriation et l’usage des facteurs de production ou des services.

L’économie marocaine s’est vue touché par la crise économique.

Le Maroc souffrait d’une détérioration des équilibres internes et externes ainsi


qu’une forte dépendance de la production vis-à-vis :

 Des aléas climatiques,


 Baisse des cours des phosphates,
 Des cours élevés du pétrole,
 Flambée du dollar,
 Hausse des taux d'intérêt ...

Les Politiques adoptés par le Maroc ont échoué :

“La croissance économique, enregistrée entre 1972 et 1982, a été largement


inférieure à la décennie précédente, avec un taux de croissance annuel moyen de
4,9%. Ainsi, en 1980, les limites de ce modèle fortement interventionniste
commencent à se faire réellement sentir.”1

Le contexte international n’est pas non plus favorable

Le prix du pétrole est multiplié par 2,7 entre la mi-1978 et 1981. Les pays
consommateurs, dont le Maroc, essaient de faire des économies, mais la demande
interne étant de plus en plus forte, les dépenses extérieures explosent. La dette
extérieure progresse de plus de six fois entre 1975 et 1982 pour atteindre plus de
83% du PIB. Le déficit budgétaire et le déficit courant de la balance des paiements

1
Mme Rabha ZEIDGUY, Les autorités de régulation au Maroc, Ensa 2 et 3 octobre 2017

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atteignent des niveaux record en 1982, se situant respectivement à 12% et à 12,3%.


Le tout ajouté à une sécheresse sévère en 1981.

Juin 1983, c’est le moment fatidique. La baisse des prix du phosphate, la hausse du
dollar et des taux d’intérêt font naître une pression énorme sur les réserves de
change, et le Maroc ne détient plus que six jours de réserves de devises ! C’est la
cessation de paiement.

Le monarque est en effet sceptique vis-à-vis des recommandations du FMI et de la


Banque mondiale. Mais l’actuel gouverneur de Bank Al-Maghrib persiste. Il tente
de convaincre le roi une dizaine fois avant d'y parvenir : le Plan d’ajustement
structurel, imposé par les institutions de Washington, est la seule issue
envisageable. 2

Le Maroc se présente aujourd’hui comme un pays ayant bien maîtrisé le processus


d’ajustement structurel auquel il s’était soumis depuis le début des années 80, en
négociant essentiellement avec le FMI et la Banque Mondiale. Par glissement, on le
considère comme un bon élève de la Banque ; en réalité, il fut un bon partenaire,
apte à soutenir des dossiers argumentés face parfois à des positions simplistes sinon
dogmatiques. Son avantage lui vient d’une haute administration de qualité et de
responsables gouvernementaux capables d’autonomie et d’initiatives dans le cadre
des orientations fixées par le Souverain.

L’économie marocaine, depuis toujours, se fonde sur le marché, y compris avec


l’extérieur (porte ouverte).

Avant d’entamer le cœur de notre exposé il est impératif de procéder à une


définition de concept : la régulation.

C’est « l'action de régler, de rendre régulier un mouvement ou un débit. En science


de l'automatisme et en cybernétique, la régulation est l'ensemble des Moyens et des
techniques qui permettent de maintenir en équilibre ou à un niveau souhaité un
système complexe afin d'en assurer son fonctionnement correct.

Ou se situe le Maroc entre l’Etat interventionniste et l’Etat régulateur ?


Et par quel moyen, l’Etat intervient à la régulation des différents marchés
marocain ? et quels sont les mécanismes d’encadrement et de contrôle utilisés ?

2
HUFFPOSTMAGHREB.COM p1

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6

Dans ce cas, il serait judicieux de présenter dans la première partie, le passage de


l’état interventionniste à l’état régulateur et dans une seconde partie, on traitera les
autorités administratives indépendantes.

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Partie 1 : De l’Etat interventionniste a l’Etat


régulateur :

Les réformes économiques entreprises se traduisent par un vaste mouvement de


déréglementation et de retrait de l’Etat de la sphère économique au profit du
marché. Ces transformations sont expliquées par le processus de mondialisation.
(La mondialisation économique est l'accélération, à l'échelle mondiale, des
échanges de biens et de services rendues possible grâce à la levée progressive des
entraves au commerce depuis 1995 et par le développement des moyens de
transport et de communication.)

Le législateur abandonne les catégories juridiques classiques pour auxquelles se


substituent celles propres au droit libéral.

C’est ainsi que naissent de nouvelles catégories juridiques.

Les pouvoirs publics ne s’arrêtent pas aux règles matérielles, l’ordre juridique
interne est également envahi par les organes et institutions chargées d’en assurer
l’application.

Chapitre 1 : Le processus de déréglementation :

La notion de retrait de l’Etat de la sphère de l’économie comporte une double


acceptation :

 Elle signifie le désengagement de l’Etat du champ d’exercice de l’activité


économique au moyen de l’ouverture d’un ensemble d’activités à
l’initiative privée.
 Elle signifie aussi le reflux de l’intervention de l’Etat du champ de
l’encadrement de l’activité économique ou de la réglementation.

Le Maroc a démarré son programme de privatisation en 1993. Ce programme vient


compléter les mesures libérales prises dans les années 80, visant l'ouverture du tissu
économique et industriel du Maroc.

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Ces mesures portaient essentiellement sur : 3

 La libération des prix.


 L'élimination progressive des subventions.
 L'ouverture de l'économie nationale aux investisseurs étrangers.
 La réforme du système fiscal.
 La promotion des exportations
 La restructuration des entreprises d’Etat
 La promotion d’un marché moderne de capitaux apte à approvisionner

Durant toute la période de l’économie dite “administrée”, l’Etat privilégiait les


modes d’intervention unilatéraux par rapport aux démarches contractuelles et
concentrées.

Les règles d’organisation et de fonctionnement de l’économie sont aussi définies


par la loi et le règlement. C’était un véritable contrôle social.

L’Etat était donc à la fois, scénariste, metteur en scène et acteur du développement.

Par exemple, les rapports de l’Etat avec l’entreprise publique, celle-ci est soumise
aux injonctions et aux décisions unilatérales du centre de diverses matières de telle
sorte que le caractère commercial qui lui est attaché devient ‘une simple fiction.

Le reflux de l’intervention de l’Etat se manifeste notamment au plan fonctionnel :


en ce que l’Etat n’intervient plus pour régenter l’activité économique, l’orienter,
l’encadrer, la contrôler au moyen de réglementation détaillées. Il n’intervient plus
que pour édicter des normes minimales qui constituent “les règles du jeu”.

Les nouvelles tâches assignées à l’administration dans le cadre du passage de l’Etat


interventionniste a l’Etat régulateur doivent conduire ainsi à dessaisir la puissance
publique de ses attribution classique dans le domaine économique.

L’Etat doit se contenter de jouer un rôle d’arbitrage.4

3
Najat N, Jeune du Maroc, 03-11-2004.
4
L'arbitrage est un mode alternatif de résolution des conflits Par l'intermédiaire d'un tribunal arbitral composé
d'un ou plusieurs arbitres (en général trois). L'arbitre établit des décisions qui peuvent s'imposer aux plaideurs
sous certaines réserves. L'arbitrage permet donc de régler un litige (sans passer par les tribunaux de l'État mais
par une juridiction arbitrale.

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Et ceux, en confiant le différend à un ou plusieurs particuliers choisis par les


parties. Il constitue dès lors un mode de règlement extra-judiciaire des conflits.
C’est l’Etat régulateur.

On peut entendre en effet un État conçu, comme principe de cohésion sociale, cela
suppose aussi que les comportements sociaux soient harmonisés et les conflits
sociaux résolus ; l’État apparaît comme un principe d’ordre, dont l’intervention
permet de faire tenir ensemble les divers éléments constitutifs de la société.

La régulation économique est ainsi entendue, au stade de l’État-providence, comme


donnant à l’État la responsabilité essentielle du développement. Il appartient à
l’État de veiller à ce que la croissance soit régulière, continue, harmonieuse, en
corrigeant les fluctuations du marché et en veillant au maintien des grands
équilibres : à cet effet, il dispose d’une série de leviers d’action, qui seront mis au
service d’une stratégie globale.

L’Etat n’a donc plus le monopole de la régulation des rapports sociaux-


économiques, d’autres acteurs interviennent sur la scène en vue d’occuper les
espaces abandonnés par la règle juridique d’origine étatique : c’est le cas de
l’entreprise publique que le législateur soustrait de plus en plus au contrôle étroit de
l’Etat de sorte qu’elle tend progressivement, à exprimer à l’autonomie dont elle
jouit entant qu’agent économique, entant qu’acteur du marché.

La déréglementation aboutit en somme a la mise en œuvre de nouvelles formes de


régulation, a une régulation par d’autres moyens parmi lesquels le contrat occupe
une place de choix.

Il est à noter que le champ des contrats de l’entreprise subit le processus de


déréglementation en ce que celle-ci est désormais exclue du champ d’application
du régime des marchés publics.

Il faut préciser que le processus de déréglementation affecte d’autres domaines où


l’on assiste au désengagement de l’Etat de la sphère de la réglementation au profit
des mécanismes du marché : c’est notamment le cas en matière de prix qui relèvent
désormais du régime de la liberté.

Ainsi donc, si l’Etat imposait par le passé un ensemble de sujétions de service


public a l’entreprise publique par voie d’injonctions, tel n’est plus le cas.
L’entreprise est donc habilitée à négocier les clauses du contrat en fonction de ses
intérêt propres.

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Chapitre 2 : Le processus de régulation de


l’activité économique :

Contrairement à ce que laisse suggérer le mythe du retrait ou du désengagement de


l’Etat de la sphère économique, le passage de l’Etat providence à l’Etat régulateur
ne signifie nullement la fin de l’intervention de l’Etat dans le champ économique.

Il est à noter que si les pouvoirs publics se désengagent de pans entiers de


l’économie comme le recommande l’idéologie libérale, il reste face aux exigences
d’un encadrement efficient des mécanismes du marché, l’intervention de l’Etat
s’avère nécessaire. Celle-ci prend toute fois de nouvelles formes et s’exerce à
travers des structures inédites : il s’agit des autorités de régulation indépendantes.5
(Voir partie 2).

Il faut donc se demander sur la nécessité de nouvelles formes d’intervention de


l’Etat.

Parmi les multiples préoccupations liées à ce passage, on peut citer la nécessité de


définir les règles destinées à construire une économie de marché, de sanctionner les
comportements préjudiciables au marché comme les pratiques de libre concurrence.

Par ailleurs, si certains secteurs d’activité sont désormais ouverts à la concurrence,


ils restent cependant marqués par des préoccupations de service public. A ce titre,
l’Etat est chargé de s’assurer du respect par les opérateurs des missions de services
public comme le cas de la distribution de l’énergie électrique. (Les opérateurs de
l’État sont des organismes distincts de l’État, au statut juridique public ou privé,
auxquels est confiée une mission de service public de l'État. Placés sous le contrôle
direct de l'État, ils sont financés en majorité par lui et contribuent à la performance
des programmes auxquels ils participent.)

Ainsi s’entrecroisent des intérêts contradictoires :

 Ceux des opérateurs, ceux des usagers, de la clientèle ou du consommateur


de manière générale.
 Ceux de l’Etat, responsable du fonctionnement efficient du marché.

5
Rachid ZOUAIMIA, le droit de la régulation économique.

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S’il est admis que l’intervention de l’Etat est nécessaire, il reste qu’une telle
intervention change toutefois de nature : on passe en effet, des mécanismes de
contrôle social à de nouvelles formes d’intervention que l’on résume sous le
vocable de “régulation”.

Considérée comme une alternative à l’intervention directe d’un Etat entrepreneur,


la régulation vise la correction des déficiences du marché par l’édiction de règles
ou par l’institution d’autorités de supervision dans des secteurs d’activités ou il est
nécessaire de concilier des intérêts contradictoires. On assite ainsi a une
transformation de l’intervention de l’Etat qui agit selon de nouveaux modes
d’intervention.

En un mot, la régulation est considérée comme “une refondation de la légitimité


interventionniste de l’Etat suivant de nouvelles modalités”.

“La régulation n’est pas une négation du rôle de l’Etat dans le bon fonctionnement
de l’activité économique mais une autre façon d’agir étatique qui s’accommode à
l’autonomie juridique et de l’économie du marché.”

Au Maroc, la Libéralisation de l’économie et désengagement de l’Etat de certains


secteurs, à travers notamment le lancement d'un vaste programme de privé.

Les principaux objectifs visés :

 Rendre le secteur privé plus compétitif.


 Attirer les investisseurs étrangers et stimuler l'actionnariat populaire.

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Partie 2 : les autorités administratives


indépendantes

Si certains secteurs d'activités sont désormais ouverts à la concurrence, ils


restent cependant marqués par des préoccupations de service public.
A ce titre, l'Etat est chargé de s'assurer du respect par les opérateurs des missions
de service public comme dans le cas de la distribution d'énergie électrique de
l'Eau ou en matière de télécommunication. Dans d'autre secteurs comme en
matière d'activité bancaire les pouvoirs se doivent de veiller aux intérêts de la
clientèle.

Chapitre I : les Autorités de régulation au Maroc

Section 1 : L'autorité marocaine du marché de capitaux

A. Définition et types du marché financier :

Le marché financier, comme tout marché, est un lieu d’échange entre acheteurs
et vendeurs. De plus, comme dans n'importe quel marché, les prix de vente et
d'achat sont déterminés par le niveau de l'offre et de la demande. Cet échange
concerne des produits ou instruments financiers.

Ce marché permet la rencontre des « agents a besoin de financement » qui sont


généralement des entreprises ou l’Etat, à la recherche de liquidités pour financer
Leurs projets de développement, de lever des fonds auprès des « agents à
capacité de financement » qui sont des investisseurs et épargnants disposant
d’un excédent de liquidités, d’investir dans les projets de ces entreprises, en
prêtant de l’argent ou en devenant associés.

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La rencontre entre les agents à besoin de financement et à capacité de


financement se fait sur le marché de capitaux

Les instruments financiers qui contractualisent cet investissement sont appelés


titres ou valeurs mobilières.

Alors quelles sont les différentes sortes de marchés de capitaux ?

1. Marché réglementé et marché de gré à gré :

Un marché réglementé est un lieu d’échange sur lequel les négociations


obéissent à un certain nombre de règles dont le respect est contrôlé par un
régulateur. Cette réglementation concerne notamment :
 Les conditions d’accès au marché6 et d’admission à la cotation,
 L’organisation des transactions,
 Les conditions de suspensions des négociations,
 Les modalités d’enregistrement et de publicité des négociations.7

Ce système est géré et intermédier par une entreprise de marché qui assure la
rencontre de multiples intérêts acheteurs et vendeurs sur des instruments
financiers admis à la négociation.
Le marché est dit de « gré à gré » ou « over the counter » quand l’acheteur et le
vendeur sont mis en relation directe, soit de leur propre initiative, soit par
l’intermédiaire d’une banque ou d’un courtier. Il s’oppose à un marché organisé,
où la transaction se fait avec la bourse.8

2. Marché primaire et marché secondaire :

Marché primaire : est parfois appelé “marché du neuf”, c'est le marché des titres
qui sont proposés pour la première fois. Il concerne donc l'émission de tous les
actifs financiers.

Le marché secondaire : met en relation les acheteurs et les vendeurs de titres


déjà émis. En d’autres termes, une fois qu’une entreprise est passée par le

6
Voir les conditions d’admission boursière.
7
Marché réglementé, [WWW.epargne.ooreka.fr/astuce/voir/485917/marche-reglemente]. (Page consulté
nov.2018).
8
www.cambite.info/dictionnaire-forex/marche-de-gre-a-gre.htm. (Page consulté nov. 2018).

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marché primaire pour émettre des actions ou de la dette, ces titres peuvent
ensuite être échangés librement entre investisseurs, sur les marchés secondaires :
il est aussi appelé “ marché d'occasion”

3. Marché central, marché de blocs et marché à terme :

Marché central (MC) : C’est un marché centralisé par les ordres par opposition
au marché dirigé par les prix. Toute transaction sur titre coté doit passer par le
MC, à l’exception des transactions de blocs. 9
Marché de blocs : C'est un marché qui permet d’enregistrer des transactions
réalisées par entente directe. Il s’apparente aux marchés de gré à gré car la
négociation s’effectue par accord bilatéral sans passer par la feuille du marché
central, sans qu’il ne soit pour autant un marché libre.
Marché à terme : (« Forward Warket ») : Un marché à terme, ou marché des
contrats à terme, est un marché où l'engagement pris par le donneur d'ordre
s'exécutera à une échéance dont la date, définitivement convenue par avance, se
situe postérieurement à la date de l'engagement pris par le donneur d'ordre.

B : Organisation de l’Autorité marocaine du marché des capitaux :

L'Autorité marocaine du marché des capitaux ou AMMC se substitue au Conseil


Déontologique des Valeurs Mobilières ou CDVM avec un périmètre plus large
et une indépendance plus forte par rapport au pouvoir politique. C'est un
établissement public qui a pour missions de veiller à la protection des épargnants
et veiller au bon fonctionnement et à la transparence des marchés de capitaux (et
pas uniquement des valeurs mobilières) au Maroc.10

Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a été institué en


1993 et a connu plusieurs étapes ayant marqué son évolution tant sur le plan de
son organisation et son mode de fonctionnement que sur le plan des missions qui
lui sont dévolues donc on trouve 3 textes fondateurs datant du 21 septembre
1993 :

 Le dahir portant loi relatif à la Bourse de Casablanca (BVC):


Privatisation de la gestion BVC à travers la création de la Société
gestionnaire de la BVC .Ce texte permet la création des sociétés de bourse
(SDB) qui sont dotées du monopole de l’intermédiation boursière

9
Bourse de Casablanca, Le marché boursier : structure et acteurs,2009, p.3.
10
www.wikipedia.org/wiki/Autorité-marocaine-dumarché-des capitaux. (Page consulté le 22 octobre 2018).

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 Le dahir portant loi relative aux organismes de placement collectif en


valeurs mobilières (OPCVM) : nouveaux instruments financiers
permettant la gestion collective d’actifs adaptée au degré de
développement du marché boursier marocain

 Le dahir portant loi relative au CDVM et à l’information exigée des


personnes morales faisant appel public à l’épargne (APE) : Le texte
traite du CDVM11 en tant que régulateur dont les principales missions
consistent à veiller à la protection de l’épargne investie en valeurs
mobilière, à la transparence du marché et à son intégrité. Il traite
également des obligations d’information des personnes morales qui font
APE.

 La loi n° 43-12 du 13 mars 2013, relative à l’Autorité Marocaine du


Marché des Capitaux (AMMC) : est venu transformée le CDVM en
personne morale publique, dotée de l’autonomie financière, ainsi que la
dénomination qui est désormais AMMC.

En tant qu’autorité de régulation du marché des capitaux, l'AMMC a pour


mission de :

 -S’assurer de la protection de l’épargne investie en instruments financiers


 -Veiller à l'égalité de traitement des épargnants, à la transparence et à
l'intégrité du marché des capitaux et à l'information des investisseurs ;
 -S'assurer du bon fonctionnement du marché des capitaux et veiller à
l'application des dispositions législatives et réglementaires ;
 -Assurer le contrôle de l'activité des différents organismes et personnes
soumis à son contrôle ;
 -Assurer le respect de la législation et de la réglementation en vigueur
relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux, par les personnes et
les organismes placés sous son contrôle ;
 -Contribuer à la promotion de l'éducation financière des épargnants ;
 -Assister le gouvernement en matière de réglementation du marché des
capitaux.12

11
Voir le Dahir portant loi n°1-93-212 relatif au conseil déontologique des valeurs mobilières, 21 sep.1993.
12
www.casablanca-bourse.com:bourseweb/content.aspx.link=17 cat= 3. (Page consulté le 22 octobre 2018).

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L'AMMC est composée de deux organes un conseil d’administration ainsi qu’un


collège des sanctions

-Le conseil d'administration


-Le collège des sanctions

Le conseil d'administration, qui est l'équivalent du collège de l'AMF en


France, est constitué de six membres en plus du président nommé par le roi pour
une durée indéterminée.
L'actuelle présidente de l'AMMC est Nezha Hayat13. La loi accorde des
attributions importantes au président de l'AMMC, dont notamment le pouvoir de
prononcer des sanctions à l'encontre des personnes morales ou physiques
soumises au contrôle de cette institution. Pour une raison de transparence, ces
sanctions sont portées à la connaissance du public.

Le collège des sanctions, qui est l'équivalent de la commission des sanctions de


l'AMF14 en France, est constitué de trois membres : un magistrat nommé en
qualité de président par le ministre des finances sur proposition du ministre de la
justice, et deux autres membres désignés intuitu personae par le conseil
d'administration.
Le rôle du collège des sanctions consiste essentiellement à instruire les faits
ayant la nature d'infractions ou de manquements aux règles régissant le marché
des capitaux et à émettre un avis qui propose au président de l'AMMC les
sanctions à leur appliquer.

Section 2 : La commission nationale de contrôle de la protection des


données à caractère personnel :

Le législateur marocain a adopté une loi relative à la protection des personnes


physiques à l'égard des traitements des données à caractère personnel15 ; la loi
09- 08.

13
Nezha Hayat nommée présidente de l’AMMC par le roi Mohamed 6 en février 2016.
14
C’est une institution financière et une autorité administration indépendante française créée en 2003.
15
« traitement de données à caractère personnel » (« traitement ») : toute opération ou ensemble
d’opérations effectuées ou non à l’aide de procédés automatisés et appliquées à des données à caractère
personnel, telles que la collecte, l’enregistrement, l’organisation, la conservation, l’adaptation ou la
modification, l’extraction, la consultation, l’utilisation, la communication par transmission, diffusion toute autre
forme de mise à disposition, le rapprochement ou l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, l’effacement ou la
destruction.

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L'objectif de cette loi est la protection des particuliers contre les abus
d'utilisation des données de nature à porter atteinte à leur vie privée et contribuer
à la confiance numérique en instaurant une meilleure transparence dans
l'utilisation des données personnelles.

Afin de mettre en œuvre et veiller au respect et à l'exécution des dispositions de


la loi précitée, une autorité de contrôle ou un régulateur (commission nationale
de contrôle de protection des données personnels) a été instituée en application
de l'article 34 de la dites loi. Il faut préciser que la CNDP a été opérationnelle
exactement en Novembre 2010.

A. L’Organisation et le fonctionnement de la CNDP :

La CNDP se compose de 7 membres dont un président nommé par sa Majesté le


Roi. 16
Ils sont choisis parmi des personnalités de secteur public et privé qualifiés par
leur impartialité, leur probité morale, ainsi leurs compétences dans le domaine
juridique et judiciaire et une grande expertise en matière informatique.
La durée du mandat de ses membres est de 5 ans renouvelable une seule fois.

Les fonctions de membre de la Commission nationale sont incompatibles avec


celles d’administrateur, de gérant, de membre du directoire ou de directeur
général unique ou de membre du conseil de surveillance d’une société de
traitement de données à caractère personnel17, sont tenus au secret professionnel
pour les faits, actes et informations dont ils ont pu avoir connaissance à
l’occasion de l’accomplissement de leurs fonctions. Ils sont soumis à la même
obligation, même après la fin de leur mandat.

La prise de décision se fait par la réunion des membres de la CNDP sur


convocation de président, agissant de sa propre initiative ou à la demande de la
moitié des membres.18

Le président fixe l'ordre du jour de la réunion, celle-ci se tient valablement


lorsque les deux tiers au moins des membres sont présents et les décisions sont

16
https://www.cndp.ma/fr/cndp/qui-sommes-nous/commision.html

17
Art. 35 de la loi 09-06 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements des données
à caractère personnel.
18
Art. 33 de la loi 09-06 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements des données
à caractère personnel.

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18

prises à la majorité des membres, en cas de partage égal des voix, la voix de
président étant prépondérante.19

B. Les pouvoirs de la CNDP :

La CNDP, est dotée de plusieurs pouvoirs qui ont été confié par la loi 09-08 et
qui peuvent être résumé en 5 grands axes :

L'information et la sensibilisation : elle est chargée d'assurer l'information et


la sensibilisation auprès des individus, des organismes et institutions publiques
et privées. Elle veille à informer les personnes physiques sur les droits que leur
confère le cadre juridique réglementant l'utilisation de leurs données
personnelles, conseiller et accompagner les individus en vue de se prémunir
contre tout abus d'utilisation de leurs données personnelles.20

Le conseil et proposition : elle est chargée de donner son avis au gouvernement


ou au parlement sur les projets ou propositions de lois ou projet de règlement
relatifs au traitement des données à caractère personnel dont elle est saisie.

Ainsi qu’à l’autorité compétente sur les projets de règlements créant des fichiers
relatifs aux données à caractère personnel recueillies et traitées à des fins de
prévention et de répression des crimes et délits, l’avis demandé, dans le cas
d’espèce, vaut déclaration ; et à l’autorité compétente sur les projets et
propositions de lois portant création et traitement des données relatives aux
enquêtes et données statistiques recueillies et traitées par des autorités publiques.
Elle donne avis également au gouvernement sur les règles de procédure et de
protection des données des traitements de fichiers sécurité qui doivent faire
l’objet d’un enregistrement.

La protection : également compétente à recevoir les plaintes de toute personne


concernée21 estimant être lésée par la publication d'un traitement de données à
caractère personnel, de les instruire et de leur donner suite en ordonnant la
publication de rectificatifs ou/et la saisine du procureur du Roi aux fins de
19
Art. 34 de la loi 09-06 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements des données
à caractère personnel.
20
« Données à caractère personnel » : toute information, de quelque nature qu’elle soit et indépendamment
de son support, y compris le son et l’image, concernant une personne physique identifiée ou identifiable,
dénommée ci-après « personne concernée ».

21
« Personne concernée » : toute personne dont les données à caractère personnel sont traitées.

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19

poursuites ; expertiser, à la demande des autorités publiques, notamment des


autorités judiciaires, les éléments soumis à leur appréciation lors des contentieux
nés de l’application de la présente loi ou des textes pris pour son application,
assister le gouvernement dans la préparation et la définition de la position
marocaine lors des négociations internationales dans le domaine de la protection
des données à caractère personnel.

Le contrôle et investigation : doté d'un pouvoir d'investigation et d'enquête


permettant à ses agents d'avoir accès aux données faisant l'objet de traitement.
Elle chargée de vérifier que les traitements des données personnelles sont licites,
légaux et qu'ils ne portent pas atteinte à la vie privée, et aux libertés et droits
fondamentaux de l'homme.

Veille juridique et technologique : la CNDP surveille, étudie et analyse les


tendances et les mutations technologiques, économiques, juridiques et sociétales
pouvant affecter la protection des données personnelles.22

En outre, la CNDP a prévu une diversité de sanctions au non-respect des


dispositions de la loi 09-08 ;

Les sanctions administratives : retrait de récépissé, en cas de traitement portant


atteinte à la sûreté ou à l’ordre public et contraire à la morale et aux bonnes
mœurs.

Les sanctions pécuniaires : amende de 10.000 à 100.000 dirhams en cas de mise


en œuvre d’un traitement sans récépissé de la CNDP.
Amende de 20.000 à 200.000 dirhams en cas non-respect des droits des
personnes concernées.23

Les sanctions privatives de liberté : emprisonnement de 3 mois à 1 an et/ ou


amende de 20.000 à 200.000 dirhams pour la mise en œuvre d’un traitement
sans le consentement des parties concernées, le non-respect des mesures de
sûreté, et le non-respect de droit d’opposition.24

22
https://www.cndp.ma/fr/cndp/missions.html

23
http://www.ism.ma/basic/web/pdf/docetude/autre/autre3.pdf

24
Art. 58 de la loi 09-06 relative à la protection des personnes physiques à l'égard des traitements des données
à caractère personnel.

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


20

Tout responsable qui refuse d’appliquer les décisions de la Commission


nationale est passible d’un emprisonnement de trois mois à un an et d’une
amende de 10.000 à 100.000 DH ou de l’une de ces deux peines seulement.

Art 64 de la loi 09-06 prévoit que lorsque l’auteur de l’une des infractions
prévues et sanctionnées au titre du présent chapitre est une personne morale et
sans préjudice des peines qui peuvent être appliquées à ses dirigeants auteurs de
l’une des infractions prévues ci-dessus, les peines d’amende sont portées au
double.

En outre, la personne morale peut être punie de l’une des peines suivantes :
- La confiscation partielle de ses biens ;
- La confiscation prévue à l’article 89 du code pénal ;
- La fermeture du ou des établissements de la personne morale où
l’infraction a été commise.

Art 65 prévoit que, en cas de récidive, les sanctions prévues au présent chapitre
sont portées au double. Est en état de récidive, toute personne ayant été
condamnée par décision de justice devenue irrévocable pour l’une des
infractions prévues dans la loi 09-08 a commis une infraction de même nature
dans l’année qui suit le prononcé d’une telle décision.

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


21

Chapitre 2 : Le pouvoir règlementaire et coercitif


des AAI :

Les autorités de régulation impliquent un cumul des fonctions qui leur sont
accordées par la loi, afin de mener à bien leur mission principale celle de la
réalisation d’un certain équilibre entre la concurrence et d’autres impératifs
d’intérêt général, à veiller à des équilibres que le marché ne peut produire à lui
seul (la régulation) et garantir les libertés.25
Elles sont incontestablement une nouvelle forme d'organisation de
l’administration d’Etat, toujours plus nombreuses et dotées de compétences
importantes présentes dans de nombreux secteurs de la vie administrative,
sociale et économique.26

On peut relever les compétences les plus saillantes en raison des problèmes
juridique qu’elles ne manquent pas de se poser, il faut donc examiner les
pouvoirs dont elles sont dotées, ces derniers vont de l’avis ou de la
recommandation, au pouvoir de réglementation, ou de prendre des décisions
individuelles d’autorisation, (a), en passant par le pouvoir d’investigation et de
contrôle, le pouvoir de prononcer des injonctions, de prendre des décisions de
sanction (b).
Section 1 : le pouvoir de décision :

Le pouvoir de décision peut s'exercer de deux manières :


 Les autorités de régulation ont la possibilité d'édicter des règles
impersonnelles et générales (pouvoir réglementaire).
 Elles peuvent également prendre des décisions individuelles, il s’agit dans
ce cas de figure, des nominations, autorisations, et interdictions (pouvoir
d’autorisation).27

La participation des autorités de régulation à la fonction exécutive se manifeste


particulièrement lorsqu’elles se voient attribuer un pouvoir réglementaire.

25
Bernard BOULOC (dir.), autorités de régulation et vie des affaires, Dalloz, 2006.
26
Ibid.

27
http://www.wikiterritorial.cnfpt.fr/xwiki/wiki/econnaissances/view/Notions-
Cles/PrincipesfondamentauxdefonctionnementetpouvoirsdesAutoritesadministrativesindependantesAAI.

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22

Le pouvoir réglementaire est le pouvoir – le droit et la compétence - de prendre


des actes de portée générale et impersonnelle édicté par les autorités exécutives
compétentes et susceptibles d’être applicables, tout à la fois, dans l’ensemble du
territoire nationale et dans l’ensemble des matières autres que celles réservées à
la loi. 28

C’est donc le régulateur qui crée la règle de droit et qui l’applique. Il s’agit
d’une délégation de compétences dévolues à l’administration.
Toutefois, cette délégation contredit les dispositions de la constitution qui
dispose que : “ le chef de gouvernement exerce le pouvoir réglementaire et peut
déléguer de ses pouvoirs aux ministres”.29

En France, la question de la reconnaissance d’un pouvoir réglementaire au profit


des autorités de régulation n’a pas manqué de susciter des discussions
doctrinales. Il reste que le Conseil constitutionnel français est intervenu pour
encadrer un tel pouvoir, les dispositions de l’article de 21 de la constitution
n’interdisent pas au législateur de confier à une autorité de l’Etat autre que le
chef de gouvernement la capacité de fixer des normes permettant de mettre en
œuvre une loi. Il précise que cette habilitation ne peut porter que sur des
mesures de portée limitée par leur champ d’application et par leur contenu.

Au Maroc, les autorités administratives indépendantes ne disposent pas vraiment


d’un réel pouvoir décisionnel tel qu’il est reconnu et exercé dans les pays
développés.
Néanmoins, nous pouvons citer quelques institutions exerçant un pouvoir à mi-
chemin entre le pouvoir consultatif et le pouvoir décisionnel :
 Le conseil supérieur de la concurrence
 L’agence nationale de la réglementation des télécommunication
(ANRT)
 La haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA)

Il serait opportun d’avoir plus largement recours à ce pouvoir réglementaire


encadré dans les domaines qui connaissent une mutation technique rapide et où
les administrations centrales n’ont pas nécessairement une expertise établie.
A la différence du pouvoir exécutif dont l’ampleur du champ de compétence ne
lui permet pas de réagir de manière instantanée aux exigences des marchés, la

28
Rachid ZOUAIMIA, les instruments juridiques de la régulation économiques en Algérie, Belkeise, 2013, P. 97.
29
Maroc, constitution, art.90 al. 1.

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23

reconnaissance d’un pouvoir réglementaire au profit des autorités de régulation


permet d’adapter quasiment en temps réel la réglementation aux progrès
techniques. 30

C’est à l’aune de critères de rapidité et d’adaptation à l’évolution des besoins


des acteurs et des marchés que se mesure en effet l'efficacité de l’intervention de
l’Etat. C’est pourquoi le régulateur “ doit être en mesure d’ajuster de façon
réactive sa doctrine pour tenir compte des innovations qui affectent
fréquemment le contexte technologique et économique”.

Les autorités de régulation, participent également à l’élaboration des normes


juridiques, étant chargée de veiller au bon fonctionnement de la vie sociale et
économique, de garantir l’équilibre des intérêts en présence ont une
connaissance précise des exigences à satisfaire, des problèmes à résoudre.31

Elles apportent ainsi les éléments utiles à la réflexion sur l’élaboration de


normes nouvelle ou la réforme d’une réglementation mal adoptée ou lacunaire.

La participation des autorités administratives à la fonction normative se traduit


de deux manières différentes : soit de manière directe à travers l’exercice d’un
pouvoir normatif ; soit de manière indirecte à travers l’intervention dans le
processus d’élaboration d’une norme qui sera adoptée par une autre autorité.
Dans le premier cas, le régulateur va édicter lui-même certaines normes
juridiques en vertu de son propre pouvoir réglementaire.

Dans le second cas, le régulateur va juste user de ses pouvoirs consultatifs pour
éclaircir ou orienter le choix de l’autorité détentrice du pouvoir normatif.

Un régulateur joue sa crédibilité en prenant des décisions, et il est donc incité à


les motiver aussi bien que possible en toute transparence. S’il y échoue, il
devient alors moins légitime.

Également, les autorités d’administrations indépendantes disposent, d’un


pouvoir d’autorisation, ce pouvoir permet à une AAI d'exercer une action de
régulation en attribuant le droit d'exercer une activité à titre particulier soit pour

30
Rachid ZOUAIMIA, les instruments juridiques de la régulation économiques en Algérie, Belkeise, P. 99.
31
Jean-Louis AUTIN, le devenir des autorités administratives indépendantes, RFDA, 2010 p. 883.

FSJES MOHAMMEDIA – 2018/2019


24

une personne (par voie d'agrément ou d'autorisation), soit au bénéfice de biens


ou d'activités (par certification ou accréditation).32

Section 2 : Le pouvoir coercitif

L’octroi d’un pouvoir de sanction aux autorités de régulation n’allait pas de soi,
tant au niveau théorique que pratique au plan théorique, ni la notion de “
régulation”, ni même celle “autorité” ne l’exigeait.

- la notion “ d’autorité” suppose l’exercice d’un pouvoir de commandement


conférant la possibilité de modifier l’ordonnancement juridique et les situations
individuelles.
- la notion de “régulation” est synonyme de réglementation dans le langage
économique mais elle se révèle plus floue dans le domaine juridique ; deux
acceptions radicales se présente, celle d’exercer une mission générale de
supervision, soit celle d’assurer le fonctionnement concret d’un système. 33

Au plan pratique, une solution concevable aurait pu consister à confier aux


autorités de régulation des fonctions consultatives ou réglementaires et à laisser
le soin aux juridictions pénales de réprimer les manquements à la
réglementation.

Mais dans les matières économiques et financières, il s’est avéré que la


réglementation douce convaincre sans contraindre” était inefficace ; comment
asseoir son autorité et assurer utilement le fonctionnement d’un marché si l’on
ne dispose pas de faculté de sanctionner le non-respect de ses décisions ?

Les autorités de régulation marocaines ne participent pas toutes, comme il vient


d’être décrit à l’élaboration des normes du secteur qui relève de leur
compétence, mais elles ont néanmoins toutes pour mission d’assurer le respect
des règles - qu’elles n’exercent pas de manière exclusive - car l’administration
traditionnelle et les juridictions jouent également un rôle important en ce
domaine. Cependant les juridictions et les autorités de régulation sont appelées à
se renforcer et à travailler en collaboration mutuelle afin de faire respecter la
norme juridique.

32
http://www.vie-publique.fr/decouverte-institutions/institutions/administration/organisation/etat/aai/quels-
sont-ses-pouvoirs-aai.html

33
Rachid ZOUAIMIA, les instruments juridiques de la régulation économiques en Algérie, Belkeise, P. 157

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25

Aussi les AAI disposent de pouvoirs et de moyens d’actions nombreux et


innovants, dont certains les apparentent aux juridictions. Cette ressemblance est
sans doute due à la mission de régulation des conflits qui leur est confiée, et qui
est traditionnellement dévolue au juge.

D’une part, la plupart des AAI possèdent un pouvoir de contrôle et d’enquête :


elles peuvent se faire communiquer des documents, procéder à des auditions,
diligenter des vérifications sur pièces et sur place. Certaines AAI, comme le
Conseil de la concurrence, dispose même de pouvoirs coercitifs – normalement
réservés au juge – dans l’exercice de ses prérogatives d’enquête.34

Les pouvoirs d'investigation existent pour aider les commissions à obtenir des
informations dans le domaine qu'elles régissent. Elles sont autorisées à :
recueillir des informations, aucun secret ne leur est opposable ; - faire appel à
témoins ; convoqués certaines personnes (fonctionnaires).

Pour autant, les AAI ne constituent nullement de véritables juridictions : leurs


décisions ne sont pas dotées de l’autorité de la chose jugée, et elles sont toujours
soumises au contrôle du juge.

L'examen des textes instituant les différentes autorités de régulation marocaines,


nous révèle qu’elles n’interviennent pas toutes de manière préventive pour éviter
les irrégularités, mais qu’elles interviennent toutes de manière répressive pour
assurer un prompt retour à la norme.35

Autrement dit, les autorités de régulation des marchés, peuvent prononcer des
sanctions lourdes, qui ont un caractère à la fois répressif et préventif ; quand
bien même celles-ci sont qualifiées par la loi comme sanctions administratives.
Les sanctions concernées peuvent être de deux types : à caractère professionnel
(ou « fonctionnel ») ou pécuniaire.

Les AAI ne peuvent pas prononcer des sanctions privatives de liberté.


D’une façon plus générale, l'exercice du pouvoir de sanction doit être assorti par
la loi de mesures destinées à sauvegarder les droits et les libertés
constitutionnellement garantis. Ainsi, s'appliquent des principes tels celui de la
non-rétroactivité de la peine plus sévère, celui de la proportionnalité des
sanctions à la gravité des fautes, le principe des droits de la défense, etc.

34
Rachid ZOUAIMIA, les instruments juridiques de la régulation économiques en Algérie, Belkeise, P. 165
35
https://www.leconomiste.com/article/vieux-reflexes-contre-autorite-independante.

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26

L'attribution d'un pouvoir de sanction aux AAI soulève des problèmes de


constitutionnalité, au regard, notamment, du principe de la séparation des
pouvoirs. Il permet, en effet, à une autorité administrative d'exercer un pouvoir
de type juridictionnel et il conduit à ce que les pouvoirs de réglementation et de
sanction soient exercés par une même autorité.36

Toutefois, au Maroc, les autorités de régulation ne bénéficient pas toutes du


pouvoir de sanctionner. Certaines d’entre elles, ont la possibilité de prononcer
des sanctions répressives sous forme de décisions individuelles variées, afin
d’assurer le respect des normes, il peut s’agir :

- d’adresser une injonction de procéder à l’accomplissement de certains actes en


vue de régulariser une situation ou mettre fin à des pratiques contraires à ses
règlements.
- de saisir les tribunaux compétents lorsque l’infraction commise est susceptible
de sanction pénale.

36
Jean-Louis AUTIN, le devenir des autorités administratives indépendantes, RFDA, 2010 p. 883

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27

BIBLIOGRAPHIE :

Les ouvrages :

1. Les objectifs de la régulation économique et financière ; Gabriel


ECKERT et Jean Philipe KOVER

2. Le droit économique ; Alexis JACQUEMIN et Guy SCHRANS

3. Le droit de la régulation économique ; Rachid ZOUAIMIA

4. Les instruments juridiques de la régulation ; Rachid ZOUAIMIA

5. Les autorités de régulation au Maroc, Rabha ZEIDGUY

6. Autorités de régulation et vie des affaires, Bernard BOULOC

7. Le devenir des autorités administratives indépendantes, Jean-Louis


AUTIN

Webographie :

1. www.ensadmin.ma
2. www.etudier.com
3. www.wiképédia.com
4. www.carin.info
5. www.performance-publique.budget.gouv.com
6. www.casablanca-bourse.com
7. www.conseil-etat.fr
8. www.lafinancepourtous.com
9. www.vie-publique.fr
10. www.wikiterritorial.cnfpt
11. www.ism.ma
12. Www.cambite.info

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