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Francesca Gambetti
Stefania Giombini
Comitato scientifico
Edited by
Massimo Pulpito and Pilar Spangenberg
COPERTINA
Jimmy Knows S.C.P.,
Barcelona (ES)
www.jimmyknows.net
IMPAGINAZIONE
Giulio Venturi
STAMPA
Print Group Sp. z. o. o., Szczecin (Poland)
ISBN
978-88-9363-090-0
CASA EDITRICE
© Diogene Multimedia
Piazza di Porta Santo Stefano 1, 40125 Bologna
I edizione, ottobre 2018
Contents
I. ParMenides
22. tHoMas M. robinson, Democracy and Populism in 5th and 4th Century
Athens 321
addenda
aBSTraCT
This paper aims to demonstrate that the Platonic dialogues are the product of
a mimetic art grounded in a mimesis of ethos, that is, in an art of portraiture.
Plato portrays characters immersed in the very work of thought, in which
consists philosophical activity. His representation of these characters high-
lights the intrinsic difficulties of thinking occasioned by unexamined systems
of belief, some of which are obstacles to the pursuit and attainment of truth.
A typology of characters is moreover introduced, which rests on the distinc-
tion drawn in Book 2 of the Republic between noble and vile characters.
1 Université d’Ottawa.
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philosophique telle que Platon l’a conçue est réalisée à travers le récit d’entre-
tiens entre différents personnages dans un cadre historique: la société athénienne
du Ve siècle. Platon y campe des personnages qui sont pour la plupart des fi-
gures historiques et qui constituent les interlocuteurs du personnage principal
de la majorité des dialogues: Socrate. Les portraits qu’il en dessine sont souvent
grinçants, ironiques, moqueurs et rarement tendres. Certains personnages sont
les protagonistes d’une joute dont l’enjeu est ou devrait être la vérité qu’ils at-
teignent parfois mais qu’ils refusent souvent lui préférant le confort d’une igno-
rance de bon aloi; d’autres personnages sont au contraire les compagnons de
Socrate sur le chemin de la vérité. J’expliciterai d’abord la mimésis de l’èthos
propre aux dialogues pour me tourner ensuite vers une typologie des person-
nages établie sur la base d’une distinction entre personnage noble et personnage
vil, présente, avant sa conceptualisation aristotélicienne dans la Poétique, au livre
II de la République.
Bien que l’activité dialogique puisse être pratiquée par tous, les personnages
sont cependant choisis et campés en fonction du sujet ou des sujets traités, de leur
caractère moral qui se traduit dans un genre de vie et qui est issu d’un système de
croyances – le Banquet en est un bon exemple puisque la diversité des personnages
offre une variation de perspectives sur Éros.4 Le genre de vie est en quelque sorte
le miroir du caractère puisqu’il est fondé sur un désir fondamental: le pouvoir,
la gloire, l’argent et le savoir, duquel découlent les vices et les vertus propres à la
satisfaction du désir en question.5 L’adoption d’un genre de vie est donc un choix
moral et nombreux sont les dialogues qui tissent un lien essentiel entre le genre de
vie et le caractère moral de l’interlocuteur, qui est notamment mis en évidence par
les émotions qu’il exprime durant son entretien avec Socrate.
Le lien établi entre le propos du dialogue et les personnages peut être comparé
dans une certaine mesure à celui d’un roman dans lequel le portrait psychologique
d’un personnage dans une société donnée sert le message véhiculé.6 Car tous les
personnages platoniciens incarnent un système de croyances dont ils ne mesurent
pas le plus souvent l’incohérence, mais auquel ils sont singulièrement attachés.
Certains personnages sont à cet égard dans la même situation que le héros d’Ho-
mère qui agit à l’intérieur d’un système de croyances qu’il reconnaît comme valide
et que, par conséquent, il ne remet pas en question. Ainsi Céphale est dépeint au
livre I de la République comme un vieillard à la moralité peut-être douteuse et qui
au seuil de la mort s’effraie des possibles châtiments qui l’attendent dans un autre
monde. Il préfère pourtant sacrifier aux dieux pour se garantir leurs faveurs plutôt
que de savoir en participant à la discussion sur la justice s’il s’est ou pas conduit
moralement sa vie durant. Dans le Banquet, les symposiastes à travers leur éloge
d’Éros défendent chacun leur genre de vie respectif et le système de valeurs sur
lequel il repose. Calliclès, Thrasymaque, Polos, Gorgias, Hippias ou Protagoras:
tous défendent un genre de vie qu’ils ont adopté dans l’ignorance de l’ensemble
de ses implications morales.7 Or c’est précisément ce système non examiné que
we use here? Person? In Greek, this is called prosopon – the role, or, better, the mask that one wears”
(2000) 245.
4 Cf. Rutherford (1995) 132.
5 Remarquons que le désir du savoir couplé avec le désir du Bien n’entraîne aucun vice.
6 Balzac campe des personnages appartenant à un certain milieu avec les espoirs et les désirs que
ce milieu engendre et son lot de déceptions inévitables (par exemple Madame Bovary ou les Illusions
perdues). Le personnage s’avère ne pas être à la hauteur de ses espérances ou plutôt la vie déploie une
cruauté malicieuse qui fait obstacle à la réalisation de ses désirs montrant ainsi qu’ils sont irréalisables
dans la société française de l’Empire ou de la Restauration de Paris et de la Province.
7 C’est ce que montre le mythe d’Er. Les âmes choisissent un genre de vie dans la précipitation
sans saisir toutes les conséquences de leur choix. Dans le Gorgias, nous voyons un Gorgias qui réalise
les conséquences immorales de son enseignement à travers le personnage de Calliclès.
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Socrate dénonce et qui est objet d’investigation, invitant ainsi ses interlocuteurs
à se tourner vers la philosophie puisqu’elle consiste en partie en un tel examen.8
Platon a établi une relation étroite entre le caractère et la pensée (èthos et
dianoia) qu’Aristote a exposée dans la Poétique. La pensée qui s’exprime à travers
les discours du personnage renvoie à ses capacités intellectuelles et s’avère indisso-
ciable du caractère moral.9 Celui-ci se reflète dans ce qu’il dit et donc dans ce qu’il
pense bien qu’il faille l’habilité d’un Socrate pour parvenir à faire dire à ses interlo-
cuteurs ce qu’ils pensent et à démasquer leur éventuelle duplicité; d’où l’insistance
réitérée de Socrate à ses interlocuteurs, notamment sophistes et immoralistes, de
dire ce qui leur semble vrai. “Dis-moi ce que tu penses et je te dirai qui tu es”,
semble dire Socrate à ses interlocuteurs.
Union du caractère moral et de la pensée, ce portrait est donc la réponse à la
question: “qui est-il?” – question qui vise à une caractérisation du personnage. On
comprend dans cette perspective pourquoi de nombreux dialogues commencent
avec cette question initiale: “d’où viens-tu?” assortie parfois de cette autre “où
vas-tu?” (cf. Phdr. 227a1, Lys. 203b1) ou “qui est-il”?” (Grg. 447d1).10 La réponse
à ces questions commande généralement la réponse préalable à cette question:
quelle activité pratique-t-il? ainsi dans Gorgias. Dans Ion, la question “d’où viens-
tu?” est l’occasion pour Ion de décrire son activité (530a-b). Le Protagoras est
intéressant à cet égard puisque cette même question est posée à Socrate par un ami
et Socrate y fait écho lorsqu’il s’adresse à Protagoras: “nous sommes venus vers
toi Protagoras” (316b1-2). Protagoras s’enquiert alors du motif de leur venue et la
réponse de Socrate conduit Protagoras à présenter son activité. Socrate va le plus
souvent à la rencontre de ses interlocuteurs, mais c’est parfois le contraire ainsi
Euthydème et Dionosydore viennent à sa rencontre. Ces questions “où vas-tu?”,
“d’où viens-tu?” font signe vers la métaphore du chemin: on vient de quelque
part (de la rhétorique ou de la sophistique) pour aller ou pas vers un autre lieu
(la philosophie). Dans les dialogues où Socrate conduit l’échange, l’activité d’un
personnage exprime d’abord ce à quoi il consacre sa vie (son genre de vie), et par
conséquent, on l’a vu, elle est le résultat de son caractère moral et de son système
de croyances et elle se dessine en contrepoint de celle de Socrate qui a embrassé la
vie philosophique.
La majorité des personnages platoniciens est constituée de personnages histo-
riques, et leur genre de vie est relatif à une position et un statut sociaux bien réels
8 Comme le souligne Whitlock Blundell, “Socrates does not just refute arguments, he refutes
people, in such a way as to cast doubt not merely on their beliefs, but on the personality, way of life,
and social role that condition those beliefs” (1992) 133.
9 Cf. Blondell (2002) 56-58.
10 On serait tenté de qualifier ces questions d’existentiel si nous n’étions dans un contexte pla-
tonicien.
30. l’art MiMétique de platoN: uN art du portrait 405
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dans la société athénienne. Certains d’entre eux ont participé d’une manière ou
d’une autre à forger l’histoire politique d’Athènes, le plus souvent d’une manière
peu noble et parfois désastreuse.11 Le destin historique de ces individus sert en
partie l’argument et la dimension protreptique du dialogue: l’absence d’activité
philosophique peut conduire au désastre.12 Le destin de Socrate contraste avec ce-
lui de ces personnages historiques puisqu’il est demeuré juste et courageux devant
la mort, c’est du moins ainsi que le campe Platon dans le Phédon et le Criton.
Il est plusieurs manières de peindre un portrait selon sa ressemblance à l’ori-
ginal; par exemple en grossissant les traits d’un personnage pour faire ressortir
les points saillants de sa personnalité comme dans la caricature, en s’attardant au
contraire sur le détail d’un trait, ou en visant la ressemblance parfaite. L’écart entre
l’original et son portrait admet toutes les variations possibles en fonction du type
de caractère que l’on veut dessiner.
11 C’est le cas d’Alcibiade, de Critias et d’autres. Par exemple Charmide fut lié au régime des
Trente Tyrans et le jeune Aristote fut l’un des Trente. Sur cette question, je renvoie le lecteur à l’ou-
vrage de Nails (2000).
12 C’est peut-être l’une des raisons pour lesquelles les interlocuteurs du Socrate de Platon ne
semblent représenter qu’une frange spécifique des interlocuteurs du Socrate historique qui conversait
avec des artisans.
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13 Certains ont vu dans l’Étranger d’Élée la figure du sophiste mais sans dimension éristique,
par exemple Tejera (1984) 205-254. Pour une défense de l’Étranger d’Élée comme philosophe, voyez
notamment Blondell (2002) 314-396. Si nous considérons que l’un des rôles essentiels du philosophe
tel qu’incarné dans la figure de Socrate est de faire prendre conscience à son interlocuteur de son
ignorance, alors l’Étranger d’Élée est philosophe (cf. 249c). Sur cette question, voyez M.H. Miller,
Jr, 1986, 6-10.
14 Sur cette caractérisation minimale, cf. Blondell (2003) 247-266.
15 Cordero, (1993) 32. Dans l’annexe 1 de cette édition, N.-L. Cordero explique les raisons
d’ordre philologique et philosophique pour lesquelles l’Étranger ne doit pas être considéré comme
un compagnon (hetairôn) de Parménide et de Zénon, mais comme différent (héteron). Sur la caracté-
risation du personnage, voyez également du même auteur (1991) 29-33.
16 Dans le Théétète, le philosophe y est dépeint comme un étranger dans la cité (173e). Nous
retrouvons la même idée dans l’allégorie de la caverne (Rép. 517a) ou dans le Gorgias (522b-c) par
exemple.
17 Selon H.-G. Gadamer, (2000) 252 la personnalité de Socrate est un argument en soi dans le
Phédon et le Banquet notamment. Remarquons cependant que nous avons différentes descriptions du
philosophe dans l’œuvre de Platon notamment dans la République et le Théétète et qu’il y a un écart
entre cet idéal et son incarnation socratique. L’être humain ne peut incarner la perfection de l’idéal.
18 Tarrant, (1955) 87.
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23 Comme le souligne N.-L. Cordero, “les sophistes sont toujours les “méchants”, mais le Phédon
n’est pas tendre non plus envers Anaxagore (98b-c) et les idées d’Héraclite, présentées par Cratyle,
ne sont pas exemptes de critique” (ibid., 30).
24 Sur le personnage d’Hippias, voyez l’étude de M. Whitlock Blundell (1992).
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et injustifié, et, par conséquent, d’un genre de vie pernicieux dont il importe de
montrer l’inanité.
Mais à quel type appartient Protagoras sophiste privilégié qui apparaît dans
deux dialogues et dont la pensée mérite que Socrate s’y attarde? Devrait-on ici
distinguer deux catégories de phaulos? Protagoras est un personnage complexe, en
demi-teinte avec un côté pontifical, mais qui, dans le dialogue éponyme, accepte
de se prêter au jeu dialectique avec sérieux et qui sait faire preuve de patience et
de tempérance auprès d’un Socrate qui ne fait pas toujours montre d’une parfaite
intégrité intellectuelle.25 Il en est de même de Ménon chez qui Socrate parvient à
éveiller le désir de vérité à l’instar de Gorgias, qui bien que dépeint prétentieux
et parfois condescendant, se prête au jeu dialectique, demandant à différentes re-
prises à Polos et à Calliclès de poursuivre le dialogue avec Socrate, saisi du désir de
savoir ce qu’est la rhétorique (on notera au passage l’ironie de Platon). Certains so-
phistes apparaissent certes comme des personnages négatifs imbus d’eux-mêmes,
dont l’enflure de l’égo est peinte non sans humour par Platon (cf. début du Pro-
tagoras et de l’Hippias majeur), mais le désir de gloire et de victoire qui les anime
peut être le temps d’un dialogue avec Socrate détourné jusqu’à un certain point et
ne pas être exclusif du désir de vérité26 (Protagoras reconnaît que Socrate est sorti
victorieux de l’échange indiquant qu’il n’a pas cessé de considérer l’échange dans
sa dimension éristique).
Protagoras, Ménon et Gorgias prennent conscience de leur ignorance et cette
prise de conscience au lieu de susciter la colère provoque le désir de vérité. Ils
constituent donc une seconde catégorie du personnage inférieur à l’homme de
bien qui se définit par un désir conjoint de notoriété et de vérité. On pourrait éga-
lement ranger dans cette catégorie Phèdre qui admire davantage les poètes et les
orateurs que les philosophes. Amoureux des discours, il est une espèce d’esthète
qui vise le plaisir intellectuel avec un lointain regard pour leur vérité. Ces différents
25 Comme le souligne J.A. Arieti: “we have to see that the portrait of Socrates in the dialogue
is not at all complimentary, at least not as a strict standard of intellectual probity. He’s protrayed as
trickier than his adversary sophists” (1991) 128.
26 Concernant le personnage de Ménon, voyez le chapitre 4 de l’ouvrage de J. Gordon, 1999.
Formé à l’école de Gorgias, Ménon fait preuve d’un manque d’habilité dialectique (cf. 77a); il de-
mande par exemple à Socrate de produire lui-même la réponse à la question que Socrate lui pose
(Mén.. 75b1). Bien que l’état aporétique que Socrate a provoqué en Ménon suscite en lui le désir
de vérité, ce désir ne débouche pas sur une compréhension de la manière dont il peut être satisfait,
c’est-à-dire par la voie dialectique. C’est ainsi que Ménon demande à Socrate de lui apporter les
preuves que le savoir est réminiscence (cf. 81e). Il est intéressant de remarquer que Socrate cède
aux exigences de Ménon, c’est-à-dire celle de répondre à une question (la vertu s’enseigne-telle?)
qui exige au préalable de répondre à une autre question (qu’est-ce que la vertu?). Socrate ne refuse
pas pour autant de former Ménon à la dialectique, mais il lui propose de raisonner en procédant
à partir d’hypothèses à la façon des géomètres. Ce raisonnement s’intègre néanmoins dans un
échange dialectique (cf. 86e-87b).
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personnages représentent une forme pervertie du philosophe qui fait d’eux des
personnages inférieurs à l’homme de bien, mais pas néanmoins des personnages
tout à fait vils: Protagoras n’est pas Thrasymaque. Du personnage de l’homme de
bien à celui de l’homme vil, nous avons ainsi une déclinaison de caractères qui
repose sur une variation de désirs et par conséquent de systèmes de croyances et
de valeurs.
Ce type de personnage ouvre la possibilité d’un retournement non pas de situa-
tion, comme dans le cas de la tragédie, mais de caractère: ainsi Gorgias et Ménon
sont “convertis” à la philosophie. Bien que Protagoras et Gorgias partagent avec le
personnage vil la vanité, la condescendance, fruits d’un désir de notoriété et de re-
connaissance satisfait, et la double ignorance, ils n’apparaissent pas attachés à leurs
croyances et à leurs positions. Une position défaite ne provoque ni la colère d’un
Gorgias ni celle d’un Protagoras, peut-être un peu d’énervement ou d’impatience:
ils sont beaux joueurs. Il est évidemment possible de voir dans cette attitude de
Protagoras et de Gorgias le résultat d’une forme de relativisme. Du désir de re-
nommée chez Homère, nous passons avec Platon au désir de vérité, pourtant le
premier n’exclut pas nécessairement le second, comme le montre cette deuxième
catégorie de phaulos.
Cicéron affirme que l’œuvre de Platon mérite davantage le titre de poésie que
celle des poètes comiques (De l’Orateur, 67). Son opinion est motivée par le style
mais aussi par le statut fictionnel des dialogues. L’art mimétique de Platon a ce-
pendant ceci de particulier qu’il repose sur un art du portrait, comme j’ai tenté de
le montrer ici. Les portraits platoniciens bien que divers fonctionnent à certains
égards comme des archétypes à l’exception notable de Socrate. Il n’est pas sans
importance de noter que l’art du portrait permet à Platon d’opérer un renverse-
ment des valeurs: le phaulos, le personnage vil, est représenté par le sophiste, le
rhéteur, le rhapsode, le poète qui sont pourtant les représentants de la noblesse
intellectuelle dans la société athénienne, et le spoudaios, le personnage noble, est
représenté par l’Étranger d’Élée, l’Étranger d’Athènes et par Socrate dont la lai-
deur physique, signe d’infériorité, l’apparente à un Thersite: la beauté extérieure
n’est plus le reflet d’une beauté intérieure. À travers son personnage principal,
Platon définit un nouvel idéal héroïque fondé sur une forme d’intériorité si bien
décrite par Alcibiade à la fin du Banquet.
réFErENCES