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“L E BIEN - ETRE A L 'É COLE , UNE

QUESTION VIVE DE L ’ EDUCATION


PARTAGEE ”
Séminaire ESENESR du 30 novembre au 2 décembre 2015

Compte-rendu de Mme Aude Accard, professeur documentaliste et chargée


de mission à la DANE, académie de Clermont-Ferrand.

Lien vers les ressources du séminaire :


https://drive.google.com/folderview?id=0B2ZSVMuysCdJckF
DWG9FMVZKQ00&usp=sharing
Dossier mis à jour le 26 janvier 2016.
“Le bien-être à l'École, une question
vive de l’éducation partagée”
Séminaire ESENESR du 30 novembre au 2 décembre 2015

Les références notées « .ppt page… » renvoient aux documents déposés par les
différents contributeurs de ce séminaire sur l’espace dont vous avez le lien en page
de garde.
La retranscription des conférences et témoignages n’engage que l’auteur de ce
compte-rendu.

Les liens de l’ESENESR vers les vidéos des conférences seront ajoutés dès que
celles-ci seront disponibles.

TABLE DES MATIERES :

Discours d’ouverture du séminaire


Jean-Marie Panazol et Françoise Pétreault…………………………………………………….. 2

Pour une organisation de l’école ou de l’établissement favorisant les


apprentissages, le bien-être des élèves et des personnels
Claude Bisson-Vaivre…………………………………………………………………………………… 3

Conférence à deux voix : Le bien-être et les espaces scolaires


Maurice Mazalto et Marianne Lenoir……………………………………………………………… 7

Témoignages
Bernd Hoge et Yolaine Maguy………………………………………………………………………. 11

Architectonie, société et pédagogie : de vieilles relations, un long


héritage
Pierre-Philippe Bugnard………………………………………………………...……………….... 12

Flexibilité, ouverture, transparence : un regard comparatif sur les


espaces scolaires à travers le monde
Luca Paltrinieri……………………………………………………………………………….……….. 14

Ateliers ……………………………………………………………………………………………..…… 18

Séminaire “Le bien-être à l’école, une question vive de l’éducation partagée”


30 novembre au 2 décembre 2015 1
Discours d’ouverture du séminaire

Jean-Marie Panazol – Inspecteur général de l’éducation nationale,


Directeur de l’école supérieure de l’éducation nationale, de
l’enseignement supérieur et de la recherche

- Présentation du séminaire.
« La question du bien-être de l'élève est une question relativement récente ».

Françoise Pétreault - Sous-directrice de la vie scolaire, des


établissements et des actions socio-éducatives – DGESCO B3.

- L’école est aujourd’hui ouverte sur les territoires, non plus centrée sur elle-
même (cf. les réformes récentes : rythmes scolaires, éducation prioritaire,
réforme du collège).
Le but est la réussite pour tous les élèves. L’ambition affichée est
l’autonomie, la réussite (cf. la loi d’orientation et de programmation pour la
refondation de l’Ecole de la République du 9/07/2013).
- Les savoirs ne doivent pas être limités aux notions disciplinaires. L’élève
doit s'investir dans la construction de son apprentissage. Il passe un tiers
de son temps à l'école et doit y être bien.
Dans les pays anglo-saxons, scandinaves, le bien être est un axe fort de la
pédagogie scolaire. En France, on observe un désamour de la part des élèves
pour l’école : 77 % des garçons et 97 % des filles aiment l'école en 6ème mais
seulement 54 % en 3ème. Parfois le collège peut être vécu comme une
souffrance (notamment avec les problèmes de harcèlement…). Selon l’étude
de Mme Lenoir, ce qui est important aux yeux des élèves est l’estime de soi,
le rapport au travail scolaire, le plaisir d’apprendre, la relation avec les
professeurs, être traité équitablement, être sujet d’intérêt pour les
professeurs, travailler dans le calme.
Cette question du bien-être à l’école n’est pas seulement une problématique
de santé ni une problématique sociale, même si ces aspects sont importants,
comme le montre le travail de Marianne Lenoir sur le bien-être de l'élève au
collège :http://theses.univ-
lyon2.fr/documents/lyon2/2012/bally_m/pdfAmont/bally_m_these.pdf.
- Il est nécessaire de créer un climat socio-affectif rassurant. Chacun peut
influer sur les conditions qui permettent de l’instaurer.
L’espace scolaire, qui se présente comme un territoire clos (prise de RDV,
carnet à l'entrée du bâtiment…), doit pourtant être un lieu ouvert à tous. Le
bâti architectural doit servir le pédagogique. Avec le recours au numérique,
les reformes, les nouveaux programmes de l’école maternelle, les 3C, la salle
des profs, la salle de permanence, chaque espace a un sens.
Le nombre de nouvelles constructions d’établissements est assez rare, mais
il existe aujourd’hui de nombreuses réhabilitations.
Il faut penser des espaces décloisonnés. Réussite scolaire et réussite
éducative doivent être liées.
Le « Faire partager » du titre du séminaire fait référence à l’espace partagé
par tous les acteurs qui le fréquentent. Il doit être pensé par et pour les
usagers.
Dès lors, comment l’espace scolaire prescrit peut devenir espace « rêvé » ?

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« Pour une organisation de l'école ou de l’établissement
favorisant les apprentissages, le bien-être des élèves et des
personnels »

Claude Bisson-Vaivre, médiateur de l'éducation nationale et de


l'enseignement supérieur, Inspecteur Général de l’éducation
nationale.

Il faut donner du sens à l'opérationnel.


- Ce sujet du bien-être est un sujet difficile car ingrat. Chercher le bien-être et le
bonheur, c’est chercher des références à un moment donné. Il n’est pas sûr que
l'école procure toujours du bonheur. Dans un établissement scolaire, on parle par
rapport à une période révolue ou du bien-être comme idéal, ce qui serait dangereux.
On se projette sur quelque chose qui prend dans le passé des choses positives qui
auraient un avenir permettant de faire mieux réussir les élèves, c’est-à-dire mettre
les enseignants dans une attitude telle qu'ils vont contribuer à la réussite des
élèves.
- La littérature à ce sujet est relativement récente, elle date de la fin du 20ème siècle
et début 21ème, c’est-à-dire depuis environ 15 ans. Nous devons cela aux analyses
PISA de l’OCDE et au travail mené depuis plusieurs années autour du climat
scolaire.
Malgré tout, la littérature rappelle que l'on s'est préoccupé du bien-être à différents
moments :
 Rabelais (Gargantua) dresse une cité idéale, où l’abbaye est le lieu
d'épanouissement, où la devise est « Fays ce que voudras ». C’est le temps
des apprentissages et de la construction d'un lien très fort, indénouable, qui
fait entrer les jeunes dans une société construite, avec des valeurs (respect,
fidélité…). On apprend à s'engager pour l'autre.
 Ratio studorium (Jésuites, fin du 16è) : le corps est soumis. Fonctionnement
par l’émulation, la compétition, le classement et les notes (des notes
semblables constituant des groupes et des niveaux). Le but est de passer
dans l'autre groupe. Le système n’est pas figé. Le bonheur est de donner le
maximum de soi et se dépasser, la récompense est de passer dans le groupe
supérieur.
 Circulaire n°1973-345 du 20 août 1973, aménagement de l'espace scolaire
(.ppt page 5)
 Circulaire n°1973- 526 du 11 décembre 1973 (.ppt page 6). L'élève peut
exprimer davantage les savoirs acquis.
Il peut y avoir danger à trop ouvrir les espaces (.ppt pages 7 et 8 : un établissement
qui ne fonctionne pas correctement malgré la volonté de bien faire).

1 – Un espace où s'apprend la République.

- Le silence des années précédentes quant aux valeurs de la République a été


préjudiciable, les cadres n'ont pas été assimilés. La loi d'orientation de 2013 définit
l'école comme un « lieu d'éveil à l'envie et au plaisir d'apprendre », du côté élèves,
avec un pendant pour les personnels : « enseigner dans de bonnes conditions ».
- L111-1 du Code de l'éducation : inclusion, participation, coopération. Si on
est heureux, il faut avoir un but. L'accueil aux populations déracinées est
primordial, et pas seulement pour eux.

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La devise de la République, le drapeau tricolore et européen, la déclaration des
droits de l'homme doivent être présents dans les établissements : ces repères sont
des références non négociables d'une école de la République.
Il y a eu beaucoup d'étonnement chez les partenaires étrangers sur le
fonctionnement de l'école française. Depuis 2015, ils ont les mêmes interrogations
humanistes et non religieuses que la France (cf. Déclaration de Paris du 17 mars
2015).
- Pour les années 2016-2018, la commission européenne a ouvert un groupe de
travail sur l'appropriation par les élèves des valeurs humanistes.
Il faut apprendre à vivre ensemble.

- De la bienveillance au bien-être :
Depuis 2013, la bienveillance est inscrite dans la loi, transcrite ensuite dans des
actions de bien-être (.ppt page 15), dans le Rapport sur la concertation pour la
refondation de l'école de la République.
L’école veille à la réussite des élèves, elle s'attache à réunir les conditions qui vont
permettre de bien réussir. Les acteurs sont les élèves, les parents et les personnels.

PISA 2003 : Bernard Hugonnier (.ppt page 16-17).


Il est important de voir les progrès de l'élève dans son individualité, et non dans le
groupe.
Versant enseignant, la satisfaction professionnelle vient notamment avec
l’implication dans le processus de décision. Cela interpelle le mode de management.
Cette satisfaction passe également par le climat de classe et de sécurité, l’évaluation
de leur travail et les commentaires qui leur en sont faits, car ils leur donnent
souvent un sentiment de sécurité, par les relations interpersonnelles positives et
enfin par la collaboration entre collègues.

Du bien-être au climat scolaire (cf .ppt page 18) :


L’établissement scolaire n'est pas un lieu où l'on vit, mais un lieu où les élèves
apprennent à vivre. L’EPLE est le lieu où travaillent des personnels pour les élèves.
Les conditions d'apprentissage et d'environnement qui favorisent la venue de l'élève
font en sorte qu'il y reste et contribuent à sa réussite.
Les conditions qui favorisent l'engagement des personnels font en sorte qu'ils
coopèrent et travaillent en équipe et qu'ils y trouvent les moyens de leur
développement personnel et professionnel.

Climat scolaire : schéma heuristique .ppt pages 19 et 20.


Il faut reconnaître l'enfant ou l'adolescent et son histoire familiale dans l'élève.

2 - Les établissements scolaires : des espaces qualifiés pour maîtriser les savoirs

- D'abord sécuriser : l'organisation scolaire va avoir de plus en plus de contraintes


(entrées à réguler…). Les attentats récents vont introduire une modification dans
nos pratiques pédagogiques. Les sorties ne se feront pas dans mêmes conditions
(transports…).
Sécurité dans la classe ou l'EPLE : cf. enquête SIVIS sur les incidents 2015.
L’internat peut être le lieu de conduites déviantes. Il faut sécuriser tous ces lieux.

- Organiser la quadrature du pédagogique, c’est-à-dire pouvoir faire converger ce


qui est compliqué aujourd'hui : apprendre ensemble et le parcours individualisé.
Le numérique vient aussi bouleverser ce cadre de travail : .ppt page 26.

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- Qualifier les espaces (.ppt page 28) :

 La classe : à l'origine, la classe, transformée, mais qui reste un groupe de


référence dans des enseignements. C’est un lieu à protéger contre d'autres
personnes, contre des idées fausses ou qui viendraient compromettre la
raison. C’est un lieu de stabilité des repères, de circulation des savoirs que
l'on peut construire ensemble, lieu de réalité augmentée grâce au numérique
et à la virtualité (e-sidoc, wikipedia…).
Attention : le numérique peut laisser entrer ces idées fausses aussi. Regard attentif
de l'enseignant qui doit être protecteur. Il récupère cette idée fausse pour en faire
un enseignement.

 La salle de permanence : il n’y a rien de permanent là-dedans. Ce


vocabulaire est mal choisi. Il peut y avoir ressources numériques. Le bruit
n'y est pas acceptable.

 Des espaces d'apprentissage de la démocratie : CVL… Les lieux d'expression


de la démocratie peuvent être matérialisés (sur des murs par ex.). Ce n’est
pas seulement en heure de vie de classe que l’élève peut parler des règles, se
réunir… Il n’y a pas de place pour cela dans certains établissements.

 La cour de récréation : dangers particuliers. Elle ne doit pas échapper à la


veille des adultes.

 La restauration et l’internat : fonction logistique et support du bien-être.


L'internat doit être totalement réinvesti, les élèves doivent avoir accès à des
salles d'études, de convivialité, au CDI.

 Les 3C : poumon de l'établissement scolaire. Il prend l'information à


l'extérieur de l'EPLE, la traite et la réinjecte dans l'EPLE. Il propose des
espaces de convivialité. Dans ce cadre, il ne faudrait pas interdire
l’utilisation du casque audio.

Au niveau des espaces, il doit exister des lieux de travail pour les enseignants et il
faut donner plus d’importance aux zones de circulation (couloirs…).

3- L'établissement scolaire : des espaces animés pour le sens

- Un espace parents est possible dans tous les EPLE, dans n'importe quelle salle.
Mais il ne prend sens que s’il est animé et approprié par les enseignants, les CPE,
les documentalistes….
- Les compétences à travailler et à réclamer chez les enseignants : gérer l'espace
pour favoriser la diversité des expériences et des apprentissages… (cf. texte de
2013).
- Une école qui génère du bien-être est bienveillante, veille bien.
- Difficulté de faire rentrer tous enseignants dans dispositif de détection de signaux
faibles.
- Compétences propres : CPE, documentaliste (cf ppt page 31).
- Le rôle du chef établissement est essentiel. Il doit piloter le bien-être. Les
enseignants participent à la décision seulement si le chef les intègre dedans.
- Des compétences sont clairement identifiées pour la gestion des espaces.

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- Les élèves sont aussi acteurs du sens.
- Les personnels A-TOS : équipe fonction support du bien-être (propreté des locaux,
restauration).

Conclusion :

Recette pour une école de la réussite de tous : .ppt page 33.


Il faut du temps pour construire une équipe, la garder stable.

Questions ou remarques :
- Les espaces de convivialité sont intégrés dans des espaces qui ont d’abord d’autres
fonctionnalités, tels que les 3C, ou la classe, et où l’élève doit aussi pouvoir se retirer
de la vie trépidante de l’établissement plutôt que d'aller à la vie scolaire par
exemple.
- Pour Jean-Louis Durpaire, l’internat est un espace intime difficile à prendre en
compte. Pour lui, la question de l’intime et du numérique est cruciale. L’introduction
du numérique est en effet rarement réussie pour les usages, scolaires ou non. Or le
numérique est partout. Faut-il donc une éducation sur l'intime ?
- Dans le modèle français, la discipline est très importante, et elle s'accentue au fur
et à mesure.

Pour aller plus loin :


Déclaration de Paris du 17 mars 2015 :
http://www.education.gouv.fr/cid87001/declaration-sur-la-promotion-de-l-
education-a-la-citoyennete-et-aux-valeurs-communes-de-liberte-de-tolerance-et-de-
non-discrimination.html

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Conférence à deux voix : Le bien-être et les espaces scolaires

Maurice Mazalto – Proviseur honoraire Académie de Besançon


Marianne Lenoir – Médecin de l’Education nationale – Dijon

•L’espace scolaire n'est jamais neutre.


Il y a eu des partis-pris, conscients ou non, dès la conception d’un établissement. Il
faut les décoder.
Dans les années 1970, le PEB (Programme de l’OCDE pour la construction et
l’équipement de l’éducation) travaillait déjà sur l'amélioration des espaces, le choix
des matériaux, la forme et la disposition des bâtiments, l’acoustique, les couleurs…

•La définition du bien-être est qualitative.


L’enfant doit se sentir accueilli à l'école et ne doit pas avoir peur d'aller à l'école. Il
a besoin de pouvoir : l’élève doit pouvoir dire ce qu'il pense, s'exprimer,
communiquer.
Cela concerne tous les membres de la communauté éducative (cf différentes lois :
.ppt page 4).

•Évaluer le bien-être de l'élève au collège : .ppt page 7.


Travaux de Mme Lenoir, auteur d'une thèse sur le sujet.
Il s’agit de traiter de la qualité de vie au travail (afin d’éviter les risques psycho-
sociaux) et la qualité de vie à l'école.
Il faut accueillir la personne et le groupe, développer l'autonomie, proposer des lieux
apaisés pour vivre ensemble (.ppt page 13). Importance de l'accueil des élèves (“as-
tu passé un bon week-end ?” par exemple) : il s’agit d’un moment de transition entre
la maison et l’école, et même entre chaque cours.

•Accueillir : les espaces d'accueil sont le parvis, les clôtures, le hall d'accueil
(photos du .ppt page 15 à 23).

Au niveau du parvis, il est nécessaire de prendre en compte des moyens de


locomotion des élèves (patinettes, vélos...)

Un espace transitionnel est aussi très important : structure de cabane en osier,


par exemple.

Clôture : pour la sécurité, mais il n’est pas obligatoire d'acheter à l'UGAP ou autre.
Exemple : une structure métallique doublée par structure végétale (ainsi, pas de
sentiment d'enfermement). La sécurité doit être pragmatique et la clôture s'adapter
aux problèmes de sécurité, présents ou non.

L’accueil se fait par des personnes. L'accueil doit cependant être bien repéré. Parfois
la signalétique n’est pas suffisante. Possibilité de proposer un lieu d'attente à
l'entrée. L’accueil est plus ou moins respectueux des personnes. Selon les cas, on
éprouve un sentiment d'empathie ou alors l’impression d'être un intrus. L’espace
scolaire est le reflet de la manière dont on souhaite être accueilli.

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Exemple : un coin aménagé pour les parents (ppt page 23). On fait entrer les parents
dans l'école mais ils ne vont pas n'importe où. Un espace spécifique est dédié, mais
les parents ne sont pas exclus de l'école.

•Les espaces liés aux apprentissages, hors salle de classe :

Ce sont des espaces encadrés (ex : salle d'étude / salle de travail avec partie
numérique, encadrée)

.ppt page 27 : des espaces différents sont marqués au CDI par les couleurs au sol.

.ppt page 29 : les élèves dorment au CDI. Existe-t-il un lieu pour finir la nuit ou
faire la sieste ? le CDI, l’infirmerie ? Cela a des répercussions sur le climat scolaire.
Cela pose des interrogations sur la manière dont on considère l'élève en tant que
personne. L'élève n'est pas qu'un cerveau, il a aussi un corps !

Page 30 : Le numérique amène à réfléchir à des aménagements spécifiques.

Page 41 : il est possible de créer un espace transitionnel entre le CDI et la vie


scolaire (numérique ou autre).

•Espaces de socialisation : un atout indispensable pour les relations (.ppt page


32).

Ce sont des espaces du vivre ensemble.


Le bien-être relationnel est le plus important pour les élèves (le bien-être avec les
pairs est plébiscité à 90 %).
Les lieux de loisirs sont plébiscités pour le bien-être matériel.
Les classes sont trop chargées dans l'ensemble.

Les espaces relationnels vecteurs de bien-être sont notamment les espaces de pause
et de détente : espaces communs, hors-jeux, autonomes.
L'adolescent a besoin du groupe. Les jeunes ont besoin d'échanger, soit à deux soit
dans le groupe.

Espace intérieurs :

L’aménagement spatial peut-être cause de dysfonctionnement.

Un hall qui fonctionne bien est par exemple un hall aménagé avec tables et chaises
(par groupe de 4 comme sur le .ppt page 39), qui provoque des situations de travail
ou de détente.
Ce sont des espaces libres non surveillés, sécurisés.

Grand escalier (.ppt page 40) : le dessous est aménagé avec juste un tapis de lattes
de bois. C’est un lieu repéré par les ados, où on entre et sort quand on veut, où on
peut avoir de l'intime, tout en étant visible par le regard des adultes.

Pour Mazalto, l’agora (ou les gradins, cf .ppt page 44) est indispensable, elle est le
cœur de l'établissement pour la socialisation. Il existe toujours la possibilité de créer
des sortes de plots (béton ou autre), avec différents niveaux si elle n’existe pas
auparavant (ppt page 45).

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Le foyer, la maison des lycéens : le cloisonnement de différents espaces est
intéressant (ppt page 49).

Les espaces de circulation sont des espaces de transit, souvent lieu de problèmes,
de violences cachées. Il manque souvent d'espace dans ces lieux. Ils sont parfois
récupérés pour l’apprentissage du numérique par exemple. L’idéal est de prévoir
des alcôves « dans les murs » (ppt page 56). Il faut des espaces de respiration dans
ces espaces de circulation. Il est aussi possible de faire des fresques afin de donner
de la vie.

Espaces extérieurs :

La cour : possibilité de mettre des barnums, démontables, afin de créer des


territoires, avec table et bancs éventuellement (.ppt page 63). Fontaine d'eau (.ppt
page 64) : souvent les enfants n’ont pas d’autre endroit pour boire, à part dans les
toilettes. Page Installation table et banc en dur (.ppt page 65).

Importance des espaces verts et de la végétalisation dans l’établissement :


possibilité de potager ou un hôtel à insecte (ppt page 72), de mare pédagogique, de
plantations (y compris sur la toiture)...

Page 75 : plantation d'osier et création d’un kiosque (comme un cocon). Cf artiste


Niels Udo.

Restauration : cf étude Georges Fotinos (2006).


Intérêt des claustras, des petites tables, de la végétalisation.
Le repas doit être un moment social, de dialogue, de détente.

Internat :
Page 82 : intérêt d'un tableau en liège car une personnalisation est possible par
l'élève.

Toilettes :
D’après l’OMS, plus d’un tiers des élèves ne fréquente jamais les toilettes des
établissements scolaires. L’association française d'urologie dit pourtant qu’il est
nécessaire d'aller uriner toutes les 3h.
Les toilettes sont souvent un lieu de non droit, peu surveillé, où les jeunes ont peu
d'intimité. Ils sont souvent trop peu nombreux pour tous les élèves qui déferlent à
chaque récréation.

Recueillir la parole : existe-t-il un lieu d'expression pour les élèves ?


Page 92 : une solution peut être celle qu’une artiste a imaginée avec des cylindres
bicolores (coloré et blanc), les élèves peuvent écrire en tournant les cylindres.

L’infirmerie est justement un lieu de recueil de la parole, il doit être confidentiel.

Bien-être et art : l’art a des difficultés à pénétrer dans l'EPLE.

Lors d’une construction ou d’une réhabilitation, on a différents intervenants :


l'établissement scolaire avec ses intervenants et ses spécificités. On a aussi :

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- le maître d'ouvrage pour le financement et les préconisations
- l'architecte et le programmiste pour la création, l'élaboration
- le maître d'œuvre pour la réalisation
- les usagers adultes et élèves, pour l'utilisation et parfois pour l'élaboration
Il faut travailler avec l'environnement.

« La qualité du cadre de vie conditionne la pensée et le comportement ».


Claude-Nicolas Ledoux

Questions et remarques :

Un vade-mecum existe-t-il pour une restructuration ? A priori non. Il n’en existe


aucun au niveau des CDI.
Concevoir et construire une école primaire, Mazalto : livre qui fait référence.
Quid du numérique : consultation du téléphone dans les toilettes, etc…

Pour aller plus loin :

Sur le 1% artistique dans le département de la Seine Saint Denis :


http://artsvisuels.seine-saint-denis.fr/-1-artistique-.html

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Témoignages

Bernd Hoge - Architecte


Yolaine Maguy - Directrice de l’école de Noyers sur Serein (89)

Présentation de la réflexion architecturale mise en oeuvre lors de la construction


d’une école à Noyers sur Serein, dans un site classé (cf. photos dans le dossier joint).

Une totale concertation entre l’architecte et les enseignants a permis de mettre au


jour une construction dans lesquelles les élèves et les enseignants s’épanouissent,
et dans laquelle leurs besoins ont été réellement pris en compte.
L’école est aussi prévue pour accueillir le centre de loisirs.
Des aménagements intéressants, et pas forcément prévus au départ, participent à
ce bien-être : gradins, mise en place de nichoirs sur le toit plat végétalisé de l’école…
L’architecture devient support pédagogique.

La prise en compte des espaces a été prévue pour une période définie, mais aussi en
envisageant les évolutions futures : augmentation du nombre d’élèves et donc future
classe, nombre de toilettes suffisant, salle dédiée aux enseignants….

Pour aller plus loin :


Le projet de l’école sur le site du cabinet d’architectes :
http://www.hoge-architectes.com/groupe-scolaire-et-centre-de-loisirs-de-la-
communaute-de-communes-nucerienne/

Christine Froté – Directrice d'école primaire Pablo Picasso à Vesoul


– Académie de Besançon

Mme Froté présente les échecs rencontrés pour un projet de restructuration de son
établissement.
Malgré les nombreuses réflexions menées et le temps investi, en particulier avec
tous les élèves de l’école, les décisions municipales tardent à venir, notamment pour
savoir si l’établissement va subir des modifications ou être totalement reconstruit.

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Architectonie, société et pédagogie :

de vieilles relations, un long héritage

Pierre-Philippe Bugnard, (historien de formation) Professeur à


l’Université de Fribourg – Suisse

L’architectonie est la relation entre structures architecturales et leur lieu


d'implantation et ce qui se passe à l'intérieur (ici, l'école).

• L'organisation des aires d'enseignement :

D'où vient cet espace avec des élèves rangés face à la parole magistrale ?
Tableau critique de l'école (Stockolm, Tillberg « Seras-tu rentable, mon petit ? ») :
.ppt page 3. Les élèves regardent le spectateur du tableau, c'est lui qui fait la classe.
Que classe-t-on en réalité ? Pourquoi classer les élèves de cette manière ?

• L'implantation des collèges et des petites écoles :

Les structures scolaires de l'Ancien Régime perdurent jusqu'au milieu du 20ème


(rues à espaces spécialisés avec au sommet, le collège). On ne voit pas les petites
écoles qui sont dans le maillage des autres bâtiments.
Cf. thèse de doctorat de P.P. Bugnard sur la sociologie de l'éducation dans les
espaces scolaires : à Paris, on voit une dichotomie sociale marquée dans la
géographie urbaine, d'où une ségrégation sociale et scolaire, avec un système
d'ordre pédagogique et la création du lycée où seuls les fils qui ont les moyens
peuvent aller.

80 % d'étudiants suisses en sciences de l'éducation concluent après enquête que le


plan d'un lycée actuel correspond à celui d'un collège d'Ancien Régime.
On observe une pérennité des modes d'aménagement des espaces scolaires et la
même pérennité du schéma classique pour l'organisation de la classe.

Les normes de l'OCDE pour les espaces scolaires sont connues :


1- répondre aux besoins d'aujourd'hui et aux demandes du futur
2- fournir un environnement adapté aux apprentissages, non un monument dédié
à l'esthétique
3- permettre à une majorité d'accéder à l'éducation et au loisir
4- réaliser un bon rapport qualité-prix, par un souci de réduction des coûts de
fonctionnement et d'entretien
5- respecter la vie de la planète et le bien-être des individus

Historique sur les différentes méthodes pédagogiques :

- Au début, c’est la technique de l'apprentissage par cœur qui prévalait : il faut donc
chanter car avec la musique, on apprend plus vite (utilisé par des moines, début de
l'invention de la portée), c’est l’école cathédrale. Le fonctionnement est celui de la
mémoire orale. Le lieu d’apprentissage est la nef.
Et lorsqu'il faut voir pour croire, (cf. vitraux de la cathédrale de Chartres), on utilise
l'espace pour apprendre, sans comprendre.

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- Le papier révolutionne l'espace scolaire, on perd cette faculté de mémorisation.
C’est alors le début de la circulation et de la critique du savoir (vite banni par le
pouvoir).
Aujourd'hui, dans le secondaire, le professeur est imbu de son message, debout (il
n'a plus de chaire), demande la prise de notes et la restitution par copie, corrigée
par le professeur. La méthode magistrale a contribué à modifier les espaces de la
classe.
A la fin du 19ème siècle, le rapport entre temps d'écoute et temps de mise en
exercice s'est renversé : 3 à 1 pour l'exercice est passé de 3 à 1 pour l'écoute.

- Aux 17ème et 18ème siècles, c’est l’invention de la méthode simultanée (et de


l’invention de l'examen, avec points et moyenne, décision de qui est promu, qui ne
l'est pas).
Cf L'enfant et la vie familiale sous l'ancien régime, Philipe Ariès.
Le local s'agrandit et on créé des niveaux.
Le correcteur fustige les élèves. La création de l'examen induit un passage de la
sanction physique à la sanction psychologique.
Développement des moyens dans les villes permet de donner un local par niveau et
par professeur, avec un classement par âge et par niveau.
Il s’agit d’un processus de scolarisation et d'enfermement des élèves (Michel
Foucault).

- 19ème siècle : Il en découle des collèges monumentaux dans une perspective


hygiéniste, ouverts sur l'environnement sain (jardin…), avec une architecture
classique (architecture étant la marque d'une pérennité de la culture grecque et
romaine). Le jardin est souvent protégé de la ville, de ses miasmes et de ses
turbulences.
Le soleil est le pire ennemi de l'ergonomie scolaire (classe au nord-est), l’orientation
est donc choisie.

Pour les petites écoles en Suisse : en 1819, les premiers palais scolaires ouvrent
dans les villes pour tous les élèves, mêmes pauvres, ils sont très différents des écoles
de village. En1870, ces constructions se généralisent.

La classe idéale est une classe ouverte pour dialoguer, un dispositif en pédagogie
différenciée en fonction des disciplines, où on prend mieux en compte les
apprentissages des élèves.

Séminaire “Le bien-être à l’école, une question vive de l’éducation partagée”


30 novembre au 2 décembre 2015 13
Flexibilité, ouverture, transparence : un regard
comparatif sur les espaces scolaires à travers le
monde

Luca Paltrinieri, Docteur en philosophie, ENS Lyon et université de Pise,


chargé de recherche au CIRPP (Centre d'Innovation et de Recherche en
Pédagogie de Paris), éducation du management à la CCI de Paris.

Luca Paltrinieri a travaillé en collaboration avec M. Mazalto sur les espaces


scolaires à la Revue de Sèvres.

Cette conférence a pour but d’apporter un regard comparatif sur les espaces
scolaires à travers le monde.

Tout d’abord, qu'est-ce que l'espace scolaire ?


Il s’agit de l'ensemble des lieux dédiés aux différentes formes d'apprentissage et
de socialisation.
Tous les espaces ont une mission éducative.

Cet espace scolaire n'est pas stable et figé. Il doit être pensé comme quelque chose
toujours en évolution. Il dépend de la conception que la société s'est fait de la
pédagogie, et de la pratique spatiale d'une société.
L’espace scolaire est d'abord une production sociale. Il faut distinguer l'espace
scolaire du bâtiment lui-même.
On distingue la construction physique et l’interprétation de ce que les enfants
doivent apprendre à l'école : les usagers sont exclus de cette construction mais ils
en interprètent les usages.
Les environnements d'apprentissage peuvent donc changer même si le bâti reste.

Les bâtiments comme nœuds de relations (Leemans, 2013) : .ppt page 4.

Le bâti est conçu comme un média spatial entre l'action et la structure. La


modification des espaces scolaires est aussi l'affaire des acteurs de l'EPLE.

Une pédagogie centrée sur le “learning”, et non plus sous le “teaching”


(enseignement) sous-entend l’accompagnement personnalisé de l'étudiant et
privilégie le travail en petits groupes.
Le groupe est constitué d’apprentis chercheurs, doit chercher les contenus,
construire des savoirs, guidé par l'adulte qui va structurer son champ d'action.
La construction fait partie de la pédagogie.

Avec la classe connectée apparaissent des sources de savoirs externes à la classe, ce


qui permet d'apprendre et de comparer le savoir qui vient de la classe avec le savoir
extérieur (cela peut être difficile à vivre pour l'enseignant), comme cela se passe
notamment au CDI.
Cela repense radicalement les espaces de l'école, notamment avec la révolution
numérique.
La technologie a changé le rapport au temps, social et notre façon d'habiter les lieux
(les élèves se déplacent avec l’ordinateur portable, la tablette), privés et publics.

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Comment la classe traditionnelle peut encore remplir sa fonction ?
Cela influence la façon de construire, d'habiter et d'imaginer des espaces scolaires.
Il existe un problème d'adéquation et de décalage : les bâtiments sont toujours
en inadéquation avec évolutions constantes des pratiques pédagogiques.
La temporalité de la construction des bâtiments n'est pas la même que l'expérience
pédagogique.
Comment envisager des espaces modulables ?
4 évolutions (.ppt page 7) liées :
- aux TICE (salle de classe, CDI...)
- à l'efficacité fonctionnelle : polyvalence, modularité, flexibilité des espaces.
- à l’ouverture de l’école vers l’extérieur
- au mythe de la transparence

Flexibilité :

La flexibilité est le premier moyen pour répondre au défi de l'adéquation.

Une des réponses se situe dans la pédagogie de la petite enfance : pédagogie de


Reggio Emilia depuis années 50. L’espace est considéré comme le 3ème
enseignant. L'espace doit être affectif. Il résume la totalité des relations entre les
familles, les élèves... L'espace doit rappeler l'espace familial pour réabsorber le
trauma du passage à l'école (de l'espace clos à l'espace familial). Comme chez
Rousseau, l'espace devient éducateur.
Il y a alors une relation quasi symbiotique entre l’architecture et pédagogie.
Il faut des espaces de tailles variables, des cloisons facilement ré-agencées, des
classes de façon horizontales (pas de verticalité) pour vivre ensemble.
Il faut des espaces comme des ateliers, où les élèves peuvent rencontrer différentes
matières, construire des choses : travail en workshop. L’enseignant devient le
chercheur qui propose la réorganisation constante de l'espace.
Avec le principe de la modularité, on s'éloigne de l'école comme théorie pour aller
vers Open Space Schools (concept né dans les années 1970 aux États-Unis).

Australie (.ppt page 12 et 13) :


- Albany Senior High School. Ce projet s’est construit en 2 étapes : construction
temporaire, puis observation des usages puis construction définitive.
- Australian Sciences and Mathematics School
Le mobilier pour cet espace voué au soutien ne doit pas être enfermant : il permet
une facilité dans la construction des liens, dans la créativité.
Le mobilier est simple et modulable pour l'agilité spatiale. Il est ainsi possible de
réinvestir l'espace.
L'école devient le lieu d'apprentissage entre pairs, de co-apprentissage, non
frontal.

Le paysage acoustique devient force de proposition de la construction. Il permet


de définir la taille, la forme des salles selon les activités qui vont s'y dérouler (de la
petite salle au grand amphi…).

La versatilité des espaces scolaires est le seul moyen pour pallier le décalage
entre exigences pédagogiques et contrainte architecturale.
L’architecture doit favoriser la circulation des étudiants.

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L'ouverture et le « geste architectural » :

L’établissement s’ouvre vers l'extérieur, sur l'espace public.


On observe une grande variété d'usage au niveau international. Il dépend de la
pluralité des acteurs de l'espace scolaire (âge du public…). Parfois l’école est un lieu
public qui accueille des concerts ou autres événements.

Le Community Learning Campus (University of Alberta, .ppt page 15) : il s’agit de


la création du palais des sciences, qui va vers l'espace public.
Le Planetarium (page 16) (Puebla, Mexico) propose des cours aux étudiants.

Comment l'école peut être un geste architectural qui joue un rôle précis dans la
requalification d'un territoire ?
Elle représente le futur de la communauté et l’ambition de représenter qqch pour
la communauté à laquelle elle s'adresse.

Moscow School of Management (page 18) : l’architecture a une ambition de


modernisme qui manifeste pour le même enseignement une autre ambition.
Weatherhead School of Management, Ohio (page 19) : le besoin d'innovation
s'exprime dans l'architecture de l'école, avec une vision futuriste.
Nouveaux bâtiments d'HEC (page 20) : très classiques.
Lycée La Floride (Santiago du Chili, page 21) : est conçu dans quartier défavorisé
et propose des services de santé pour la population.

L’école est une cité éducative, caractérisée par l'éclatement de la frontière


symbolique entre la communauté scolaire et la communauté des parents.

Il existe un consensus actuellement : le futur du lycée est à l'ouverture sur sa


communauté, et pour qui la beauté architecturale est importante, avec une part
importante au développement durable, l’usage de matériaux végétaux, une
limitation de l’eau et de l'énergie. Les arbres peuvent rester dans l'école, créant
ainsi un contact maximal avec la nature : Kvernhuset Junior High School (Norvège,
page 22).

Transparence :

Le grand mythe architectural du 20ème était la communauté des esprits, dans


l’opacité. Ensuite, on a souhaité des espaces transparents, opposé à la fermeture de
la classe.
Exemple : Lycée Orestad, Copenhague, 2007 (page 25).
La transparence permet d'exercer une surveillance passive au regard des
adolescents, de tous par tous.
L’effet positif est la socialisation, mais il faut faire attention au piège d'une visibilité
absolue qui n'épargne personne du regard des autres.
Au lycée Europe à Dunkerque (page 26), les parois vitrées ont été occultées ensuite
car le regard des autres était intenable pour les enseignants.
Les espaces privé et public sont très liés.
C’est le paradoxe de l'espace scolaire, il n’est toujours pas pensé par ceux qui
les habitent. Il existe un problème de concertation et de contradiction entre la
beauté (la dignité) et appropriation des espaces par les usagers.

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Il y a aussi une contradiction entre la transformation architecturale des espaces
annexes et l'immobilité de la salle de classe, dans une sorte de résistance des
formes.
Les écarts entre idéologies politiques, utopies pédagogiques, politiques éducatives,
contraintes matérielles se retraduisent dans la construction de l'espace.

Conclusion :

L’espace est un symptôme de ce qu'une société, une organisation, une institution


projette sur l'éducation.
Les transformations de l'espace témoignent des transformations du fait éducatif.
La transparence, la flexibilité, l’ouverture vont vers une volonté de former un
individu créatif, coopératif, vers une indistinction entre l’espace scolaire et l’espace
public.
La définition de l’espace n’est pourtant pas donnée en avance, une fois pour toutes
: les usagers créent leur espace en l’habitant, selon leur propre conception de la
pédagogie : l’espace est un nœud de relations.

Questions ouvertes et remarques :

Comment mesure-t-on et définit-on un bon espace scolaire ? C’est le flou, il est


difficile de mesurer les « learning outcoms » d'une certaine architecture scolaire.
Cela pose la question de la socialisation, de l'impossibilité de réduire l'éducation à
la formation de compétences individuelles (dans le rapport éducation /
communauté).

Pour Jean-Louis Durpaire : on n'a plus à avoir les mêmes mécanismes pour la
construction de la mémoire. Il faut alléger les matériels.
Il ne faut pas sous-évaluer la capacité structurante de l'espace.
On vit une révolution spatiale. Il y a même un espace numérique. Il faut s'y
déplacer, dans un espace structuré, dans un algorithme créé par quelqu’un d'autre,
c’est le degré zéro, l’amoindrissement de la capacité critique.
Il y a un rapport affectif aux lieux.
Il faut éduquer le jeune pour qu'il rentre dans le numérique.
Questionnements à avoir sur le choix du positionnement de l'école : que veut devenir
l'école ?

Pour aller plus loin :

Numéro 64 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, consacré aux espaces


scolaires, sous la co-direction de Mazalto et Paltrinieri :
https://ries.revues.org/3565

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Ateliers

Les ateliers se sont faits en trois temps : « Présenter », “Élaborer”, “Communiquer”.

Leur objectif principal était de faire émerger des points de repères en vue de
l’élaboration d’une feuille de route : comment, selon quelles modalités, modifier les
usages d’un espace scolaire déjà existant ?

Six ateliers étaient proposés :

Espaces d’apprentissages :

Atelier 1 : de la salle de permanence à l’espace collaboratif de travail


Atelier 2 : du CDI au centre de connaissances et de culture
Atelier 3 : des espaces dédiés à l’accompagnement personnalisé

Espaces de sociabilité et du vivre ensemble

Atelier 4 : aménager les espaces de pause et de détente en vue d’en faire un « lieu à
soi »
Atelier 5 : développer le bien-être des élèves dans la cour de récréation
Atelier 6 : ouvrir l’espace scolaire pour en faire un espace citoyen

Les six comptes-rendus d’ateliers sont disponibles sur le lien donné en page de
garde.

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