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RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
VOIES ET MOYENS 1
POUR LA STABILITÉ FINANCIERE
ET UNE REPRISE ECONOMIQUE EQUILIBREE
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7 février 2010
PRÉAMBULE
1.1 Haïti vient de faire face à l’une des plus sévères catastrophes naturelles l’ayant jamais
frappée, un tremblement de terre de catégorie 7.0 provoquant la destruction quasiintégrale du
centreville de PortauPrince et de quatre villes avoisinantes, la perte d’environ 200,000 vies
humaines et l’affectation directe ou indirecte de 3 millions d’Haïtiens selon les estimations
préliminaires. A première vue, cette situation présente des perspectives plutôt sombres pour
l’économie et la population. Toutefois, audelà de ces risques immédiats, cette crise, comme bien
d’autres, offre une véritable opportunité, celle de ne pas se contenter tout simplement de
reconstruire mais de littéralement repenser les structures économiques et sociales de même que
l’organisation spatiale du pays, certes de sa capitale, PortauPrince, mais également des autres
villes d’importance. Il est réconfortant et encourageant de noter que suite à ce séisme, le pays
fait l’objet de la plus forte mobilisation internationale de son histoire et de promesses d’aide
financière apparemment sans précédent, avec notamment la recommandation du Directeur
Général du Fonds Monétaire International d’entreprendre un « Plan Marshall » pour Haïti.
1.2 Certes, les retombées réelles des programmes d’aide ont souvent été en deca des
espérances, les décaissements ayant été majoritairement dirigés vers l’humanitaire, avec des
retombées de courte durée, en lieu et place d’un développement économique réel susceptible
d’affranchir le pays de sa dépendance de l’assistance internationale. C’est l’occasion de rompre,
une fois pour toutes, avec cet état de choses, d’impulser la croissance et la création d’emplois en
1
Le Ministère de l’Economie et des Finances et la Banque de la République d’Haïti remercient les
banquiers et économistes qui ont, de bonne grâce, participé à l’élaboration de ce document : Pierre-
Marie Boisson, F. Carl Braun, Kesner Pharel et Bernard Roy.
1
s’appuyant prioritairement sur l’investissement, sur de meilleures bases, dans les secteurs
bâtiment et travaux publics, agricole, manufacturier, touristique et commercial, servis par une
organisation spatiale et des services publics nettement plus adéquats découlant de politiques
publiques cohérentes.
1.3 Ce document n’a pas l’ambition d’adresser l’ensemble des actions, mesures et politiques
publiques correspondant à l’ampleur de la situation et des ambitions susvisées. Il se concentre
plutôt sur les aspects concernant le système financier et les mesures à prendre en vue : (i) de
maintenir une bonne qualité de portefeuille et de mitiger l’impact des pertes subies par ses
clients emprunteurs ; et (ii) de permettre aux banques de supporter, à travers l’octroi de crédit,
l’effort de reconstruction nécessaire. Nous distinguerons, à cet effet, cinq phases, savoir : (a) la
restauration immédiate du système de paiements ; (b) le rétablissement d’une capacité minimale
de l’Etat dans les domaines liés à la santé du système, principalement sa capacité fiscale et
douanière, la justice et la sécurité publique; (c) la gestion des pertes attendues ; (d) la relance du
crédit à court terme ; et (e) la reconstruction et la relance subséquente de l’économie. Le cas
particulier du portefeuille de microcrédit, représentant environ 15% du total du système, est
considéré de manière distincte, compte tenu de ses spécificités propres.
1.4 Une brève présentation du contexte prédésastre permettra d’illustrer à la fois l’ironie de
la catastrophe survenant au momentmême où le pays donnait des signes de normalisation,
aussi bien que la forte probabilité d’une réponse vigoureuse de la société, facilitée par un
nouveau climat social, fait de courage, d’esprit d’initiative, de solidarité d’espoir et de volonté
de dialogue et de construction.
CONTEXTE PREDESASTRE
RESTAURATION DU SYSTEME DE PAIEMENTS
RESTAURATION DE LA CAPACITE MINIMALE DE SERVICE DE L’ETAT
4.1 L’un des secteurs les plus touchés par le séisme du 12 janvier est indubitablement l’Etat,
avec la destruction, entre autres, d’immeubles d’institutions directement liées au
fonctionnement du système financier, la Direction Générale des Impôts, le Palais de Justice, le
Palais de Ministères, le Ministère de la Justice et le Port de PortauPrince, indispensable au
fonctionnement de l’Administration Douanière. La crise a également sévèrement affecté
l’appareil de sécurité publique, par la disparition de l’étatmajor de la MINUSTAH et plus de
300 membres du personnel de cette institution et l’évasion de plus de 3,000 prisonniers du
Pénitencier National, entrainant une brusque augmentation de la criminalité, au momentmême
ou les forces de sécurité subissent de lourdes pertes en personnelclé.
4.2 Face à cette situation, il est impératif de réhabiliter en urgence certaines institutions
publiques vitales au bon fonctionnement de l’Etat en général et du système financier en
particulier :
(a) L’appareil fiscal et douanier, frappé par la destruction de l’immeuble central de la
DGI, par la mort de ses principaux dirigeants et par l’affaiblissement de la capacité
administrative des douanes ; il s’agit ici (i) pour la DGI, de rapidement combler les
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vacances au niveau de l’équipe de direction, d’aménager des espaces provisoires de
travail et d’engager au plus vite le travail de reconstruction ; et (ii) pour
l’administration des douanes, de libérer, par anticipation, la plus grande partie
possible des marchandises entreposées, en prenant les mesures requises pour assurer
la taxation future, d’engager au plus tôt les travaux de réhabilitation portuaire et
aéroportuaire et de réhabilitation des espaces affectés et de compléter au plus tôt les
investissements requis dans les ports de provinces pour poursuivre le travail de
renforcement de la capacité de collecte en cours depuis plusieurs années ;
(b) L’appareil judicaire et de sécurité publique, lourdement affecté par l’effondrement du
Palais de Justice et du Ministère de la Justice et les ravages causés par le séisme aux
forces de police et à la Minustah ; il s’agit ici de faire appel d’urgence à la coopération
internationale en vue de reconstituer au plus tôt l’effectif de la force des Nations
Unies, d’intensifier le recrutement et la formation d’officiers de justice et de policiers
et de combler au plus tôt la carence en immeubles de la Justice en aménageant en
urgence des espaces temporaires et en engageant l’effort de construction de nouveaux
immeubles.
3 MITIGATION DES PERTES DU SYSTEME FINANCIER
5.1 Une autre conséquence de la catastrophe est la décapitalisation brutale de nombreux
clients emprunteurs de la capitale et des autres villes touchées par le séisme, suite à la perte
d’actifs immobiliers et de marchandises. Une partie du risque sera certes assumée par les polices
d’assurance acquises par les concernés. Toutefois, ces polices pourraient, pour de multiples
raisons, ne couvrir qu’une partie des dommages, ce qui maintiendrait de nombreux clients dans
un état d’insolvabilité et entrainerait un risque de contraction du crédit et donc de récession et
d’’accroissement du chômage.
5.2 Pour faire face à ce risque, les premières mesures à recommander sont d’ordre
réglementaire. Il s’agira donc essentiellement d’adapter la réglementation prudentielle, afin
d’alléger certaines contraintes et de faciliter l’octroi de crédit.
4 RELANCE DU CREDIT A COURT TERME
6.1 Le système bancaire regorge de liquidités et peut facilement faire face aux besoins de
crédit de la clientèle. Actuellement en effet, le total des dépôts est de l’ordre des 100 milliards de
gourdes alors que le crédit n’est que de 36 milliards, soit un ratio prêts/dépôts de seulement
36%, contre 5560% dans la région. Le problème du faible recyclage de ces fonds en crédit tient
aujourd’hui : (i) de la faiblesse de la demande solvable ; et (ii) du faible niveau de capitalrisque
disponible dans l’économie.
6.2 A court terme donc, on peut faire l’hypothèse de l’existence d’une demande accrue de
crédit en provenance des besoins en immobilisation et en reconstitution de fonds de roulement,
demande dont les perspectives de solvabilité devraient être assez prometteuses du fait des
volumes attendus de transferts de la diaspora, des exportations manufacturières, des flux
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d’aide et, par voie de conséquence de l’activité commerciale. Le problème réel à adresser n’est donc
pas le manque de liquidité mais la faiblesse du capitalrisque disponible dans le système bancaire et dans
l’économie en général.
6.3 Pour faire face à ce problème, il faudra sensiblement renforcer le capitalrisque à la
disposition du système bancaire, à travers entre autres les mesures suivantes :
1. Etablissement de fonds de garantie partiel, couvrant les crédits offerts par les banques
en vue aussi bien d’assurer la relance de l’économie; ces fonds de garantie viseraient
aussi bien les crédits futurs que le refinancement de crédits existants avant le séisme.
2. Etablissement de mécanismes de recapitalisation des banques, prévoyant notamment :
(i) l’émission de dettes subordonnées par les banques commerciales ; et
(ii) le rachat de portefeuilles de créances en souffrance par un fonds ou une entité financière
dédiée à cette fin, à l’instar de la « Resolution Trust Corporation » créée dans les
années 80 pour contribuer à la résolution de la crise des caisses d’épargne aux
EtatsUnis d’Amérique. Dans le cas d’Haïti, il serait toutefois indiqué d’envisager
que le recouvrement des créances rachetées des banques soit confié à ces
institutions ellesmêmes, sur base de commissions liées aux sommes effectivement
recouvrées, de façon à bénéficier au mieux de leur expérience dans le domaine.
3. Elargissement des mécanismes de garantie acceptables par la BRH, incluant par exemple
le warrant de marchandises.
4. Encouragement aux banques à utiliser au mieux les mécanismes juridiques disponibles,
tels le leasing d’équipement.
6.4 Ces quatre mesures contribueront à agiliser le crédit bancaire, en renforçant le niveau de
capital devant soutenir l’octroi des crédits additionnels nécessaires et en permettant aux
banques d’accroître leur prise de risque. En vue d’en renforcer l’efficacité, les autorités
s’efforceront également d’adopter la combinaison la plus appropriée de politiques financières et
monétaires en vue de stimuler efficacement le crédit tout en maintenant la stabilité des prix et
de l’économie. Ceci pourrait comprendre, au gré de la situation, la révision des outils de
politique monétaire notamment les réserves obligatoires, les bons BRH et les interventions sur
le marché des changes. Ces mesures viendront en réaction à la baisse de la liquidité disponible
découlant de la reprise du crédit.
5 CAS PARTICULIER DE LA MICROFINANCE
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7.1 Le crédit aux microentreprises, représentant, après inclusion du portefeuille offert par les
caisses d’épargne, environ 15% du portefeuille total du système financier, présente un caractère
distinct, en particulier dû à l’absence quasigénéralisée de garanties tangibles solvables, à
l’inexistence de mécanisme d’assurance tous risques dans ce secteur, à l’extrême vulnérabilité
de la grande majorité des emprunteurs à ce genre de crise et à leur grande mobilité
géographique. Il faut donc s’attendre à une certaine détérioration de la qualité du portefeuille
des institutions de microfinance (IMFs), dont le maintien constitue pourtant, pour plus de
200,000 familles, le principal outil de financement et en même temps l’unique mécanisme
d’assurance contre les risques de perte de leurs modestes actifs.
Les mesures suivantes doivent être considérées de manière séparée pour ce secteur :
1. Octroi de dons humanitaires aux microentrepreneurs qu’on arrivera à retracer, en vue
notamment de leur permettre : (i) de faire face à leurs besoins de consommation
immédiats ; et (ii) de reconstituer leurs actifs fixes et circulant, en complément des
microcrédits qu’ils devraient recevoir des IMFs. La distribution de tels dons devrait
logiquement s’appuyer sur les IMFs ellesmêmes, de façon à bénéficier de leur
connaissance des bénéficiaires et de leur capacité à les atteindre à travers leur réseau.
2. Etablissement de fonds de garantie partiels destinés à relancer le microcrédit aux clients
des zones touchées par le séisme et répondant aux spécificités propres à la microfinance,
fonds répondant toutefois à la même logique que celle des fonds à développer pour le
système bancaire. Ces fonds de garantie viseraient aussi bien les crédits futurs que le
refinancement de crédits existants avant le séisme.
3. Etablissement de mécanismes de recapitalisation des IMFs suivant le modèle «Resolution
Trust Corporation, similaire à celui proposé au paragraphe 6.3.3 pour les banques,
prévoyant le rachat de portefeuilles de créances en souffrance par un fonds ou une entité
financière dédiée à cette fin et confiant aux IMFs le recouvrement des créances rachetées
des IMFs sur base de commissions liées aux sommes effectivement recouvrées.
4. Etablissement de fonds de garantie ou autres formes d’assurance couvrant les risques
futurs liés à l’avènement de catastrophes naturelles ou autres chocs externes à l’activité
des IMFs.
6 RECONSTRUCTION DE L’INFRASTRUCTURE URBAINE
8.1 L’un des faits les plus marquants de l’histoire socioéconomique d’Haïti des soixante (60)
dernières années est l’importante migration de la population du pays en quête de mieuxêtre
face à la paupérisation rurale. L’une des conséquences de cette migration a été la croissance
démographique effrénée des principales villes, particulièrement la capitale, PortauPrince, dont
le taux de croissance a été d’environ 2.5 fois celui de la population haïtienne dans son ensemble.
Ainsi, la ville de PortauPrince est aujourd’hui habitée par environ 2.5 millions de personnes
(25% de la population), dont la plupart logés dans des conditions précaires et insalubres dans
les « établissements informels ». De plus, la plupart des artères de la capitale sont aujourd’hui
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envahies de commerces informels, opérant dans des conditions sanitaires et de sécurité en
dessous des standards minimum.
8.2 En détruisant littéralement une partie substantielle des immobilisations publiques et
privées de la capitale et des autres villes sinistrées, le séisme du 12 janvier donne en fait, la
première opportunité réelle de complètement repenser l’organisation spatiale du pays. Il ne
s’agit pas d’une simple reconstruction, mais plutôt d’une reconfiguration. On peut penser à
refaire la voierie et la plupart des bâtiments publics, utilisant pour ce faire, des normes
adéquates de protection contre les risques de séisme, d’incendie et d’inondation. L’adoption de
telles normes et de mécanismes efficaces de contrôle par l’Etat est indispensable à la protection
des vies et des biens face aux risques naturels. Elle constitue également une condition
primordiale à la relance saine du crédit, les banques aussi bien que leurs assureurs étant en
effet susceptibles d’accroître dorénavant leurs exigences de qualité et de ne financer, d’assurer
ou de prendre en garantie que des immeubles construits selon des normes adéquates.
8.3 De surcroit, l’exode forcé d’une partie non négligeable des habitants de la ville à la suite
des dommages causés par le séisme entraîne de fait un certain degré de déconcentration, qui s’il
est renforcé, offre l’opportunité de décongestionner la capitale et de développer les principales
villes de province.
8.4 Dans cette optique, l’Etat devrait, à brève échéance, considérer les mesures suivantes :
2. Délimitation de zones ciblées pour utilisation collective en fonction du nouveau zoning
et acquisition par l’Etat des espaces requis ;
3. Construction des nouvelles infrastructures, avec, toutes les fois que possible, concession
des services à des opérateurs privés, choisis par appel à la concurrence (gestion des aires
de stationnement, gares routières, marchés publics, etc.) ;
4. Adoption dans les meilleurs délais de normes adéquates de protection contre les risques
de séisme, d’incendie et d’inondation et émergence d’un système plus efficace de
contrôle de leur application rigoureuse par les autorités en charge ; et
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8.5 Un tel projet aurait, entre autres, le mérite de redonner à la capitale un meilleur aspect et
une capacité accrue d’attirer le niveau d’activité touristique qui fit sa gloire dans les années 50. Il
permettrait également d’accroître sa capacité d’accueil d’industries manufacturières et
d’activités de service, incluant le commerce. De la sorte, il constituerait l’un des principaux
moteurs de croissance économique des 10 prochaines années.
8.6 Pour éviter toutefois que le succès d’un tel programme ne vienne inciter à une nouvelle
explosion démographique, il conviendrait de lancer en parallèle, un programme de construction
similaire de plusieurs villes de province destiné à mieux répartir la population et
décongestionner la capitale. Pour ce faire, on peut également envisager un train de mesures
comprenant des travaux d’infrastructure (routes, énergie, etc), visant à faciliter l’accès aux villes
périphériques à la capitale 2.
Un tel programme devrait tenir compte des potentiels sectoriels régionaux (touristique, agricole,
agroindustriel, etc) afin d’en améliorer la compétitivité dans la quête d’une augmentation de
création d’emploi, de la production et des exportations émanant des zones concernées. L’idée
est de faire en sorte que les coûts d’opération des entreprises dans les zones ciblées soient plus
bas qu’à PortauPrince.
8.7 Sous l’angle financier, un tel programme nécessite, en tout premier lieu, un apport
important de ressources externes pour le financement des infrastructures publiques sus
énoncées. Il renforce également néanmoins l’opportunité de l’établissement de fonds de
garantie partiels, en vue d’adresser spécifiquement le besoin de crédit spécifiquement lié aux
infrastructures confiées à des opérateurs privés, tels infrastructures scolaires, récréatives,
touristiques, en aire de stationnement et autres.
7 RELANCE VIGOUREUSE ET EQUILIBREE DE L’ECONOMIE REELLE
9.1 Compte tenu du contexte actuel, il est envisagé d’engager au plus tôt des
programmes de création massive d’emplois en vue d’atténuer les effets négatifs de
cette catastrophe sur le niveau de vie de la population. Ces programmes tablent
notamment sur : (i) le financement à court terme de projets à haute intensité de
main-d’œuvre autour du nettoyage et du recyclage des déchets de matériaux
générés par l’effondrement d’immeubles dans les zones les plus touchées par le
séisme ; et (ii) le financement à moyen terme de projets de reconstruction des
zones dévastées. Eu égard à la faiblesse de l’épargne publique, de tels programmes
vont inéluctablement nécessiter l’augmentation substantielle des apports étrangers
dans le financement du budget d’investissement de la République et la mise sur
pied de partenariats entre les secteurs public et privé en vue du financement
d’infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, électriques et de
télécommunications dans les principaux départements géographiques du pays
jouissant d’un potentiel de croissance.
9.2 Dans un tel contexte, il faut toutefois craindre les effets pervers de l’afflux
massif de ressources dans ces secteurs et l’importance des apports externes,
susceptibles de créer un « syndrome hollandais » (Dutch Disease Effect), entrainant
2
L’effet recherché est le décongestionnement des points d’entrée/de sortie à la capitale (Carrefour,
Plaine du Cul-de-Sac, etc)
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l’affaiblissement de la compétitivité des secteurs marchands de l’économie
(exportation et industrie de substitution aux importations, dont l’agriculture). Ce
phénomène se fait déjà cruellement sentir du fait de l’invasion de produits importés
à des fins humanitaires et distribués gratuitement sur le marché dans les semaines
ayant suivi le séisme, menaçant de faillite les entreprises domestiques produisant
ou vendant des produits similaires. Ce fut le cas, par exemple, de l’eau traitée et de
produits pharmaceutiques fabriqués localement ou même de produits importés sur
base onéreuse par les opérateurs commerciaux. Il convient pour l’Etat, les bailleurs
traditionnels et autres donneurs d’étudier au plus vite les mesures requises pour
pallier ce problème et acquérir au moins en partie leurs produits humanitaires des
producteurs et commerçants établis sur la place.
9.3 Sur une base plus structurelle cependant, il est plus que jamais impératif de
poursuivre, en parallèle, l’effort de réflexion et de planification mené en 2009 par la
Présidence à travers le Groupe de Travail sur la Compétitivité (GC), visant une
croissance économique équilibrée et répartie dans toutes les couches sociales et les
différentes régions du pays, s’appuyant, dans l’immédiat, sur le développement de
cinq grappes de croissance : (i) les fruits, racines et tubercules ; (ii) l’élevage ; (iii) la
confection ; (iv) le tourisme ; et (v) la cinquième grappe récemment ajoutée par le
Groupe, tenant compte de la conjoncture actuelle, celle du logement et du
développement urbain. L’effort à faire dès l’année 2010 est l’établissement, en
concertation avec l’ensemble des acteurs, des filières touchées, de véritables plans
d’affaire de ces grappes, prévoyant principalement les politiques et investissements
publics requis pour leur développement, incluant routes, énergie, éducation et
formation, technologie et environnement, justice et sécurité, normes de
construction et, de manière générale, un environnement d’affaires adéquat.
• Un apaisement social ;
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