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UNIVERSITÉ DE THIES

UFR Sciences de l’Ingénieur


_____________________

Année académique: 2016/2017

Master I Génie Civil

Support de Cours

Calcul Non Linéaire Des


Structures

Dr Oustasse Abdoulaye SALL


Calcul non linéaire des Structures
Responsable(s) du contenu pédagogique
Total crédits : 2
Total heures : 28 (18 cours, 10 TD TP)
Total heures travail personnel : 12
Objectif
La première partie de ce cours présente les concepts du calcul plastique des structures et
permet l’analyse de ces dernières jusqu’à la ruine.
Programme
 Calcul plastique des structures : Lois de déformation élastoplastique/Etat limite en
flexion simple, en flexion composée/Comportement des structures en plasticité :
réserve plastique/méthode pas à pas.
 Analyse limite : Méthodes générales de recherche des charges limites : théorèmes
statique et cinématique

Contraintes pédagogiques
Pré-requis :
 Cours de Mécanique des Milieux Continus
 Cours de Théorie des Poutres et Systèmes de Poutres
 Cours de Lois de Comportement
Mode d’évaluation
Devoir surveillé
Examen

Dr Oustasse Abdoulaye SALL Calcul non linéaire des structures 2


Table des matières
I Généralités ............................................................................................................................... 4
I.1 Introduction ........................................................................................................................... 4
I.2 Mise en évidence expérimentale du comportement élastoplastique :l’expérience de charge-
décharge ..................................................................................................................................... 4
I.3 Comportement d’un matériau ............................................................................................... 7
I.4 Loi de comportement ............................................................................................................ 8
I.5 Exemple de calcul élastique .................................................................................................. 8
II Calcul plastique traction/compression .................................................................................. 10
II.1 Généralités ......................................................................................................................... 10
II.2 Hypothèses......................................................................................................................... 10
II.3 Cas d’une section homogène ............................................................................................. 10
II.4 Cas d’une section hétérogène ............................................................................................ 10
II.4.1 Limites élastiques différentes - Modules élastiques identiques...................................... 11
II.4.2 Limites élastiques identiques - Modules élastiques différentes ..................................... 13
II.4.3 Limites élastiques différentes – Modules élastique différent ......................................... 16
II.5 Conclusion génerale .......................................................................................................... 18
II.6 Contraintes et deformations residuelles ............................................................................. 18
II.6.2 Cas d’une barre unique ................................................................................................... 19
II.6.2.1 Coefficient de rigidité de la structure .......................................................................... 19
II.6.2.3 Contrainte résiduelle .................................................................................................... 21
II.7 Critère de plasticité en Compression ou traction ............................................................... 22
III Flexion pure......................................................................................................................... 23
III.1 Poutre de section rectangulaire 𝝈𝒆′ = 𝝈𝒆′′ = 𝝈𝒆 ........................................................... 23
III 2 Application au calcul des flèches en équilibre élastoplastique......................................... 25
III 3 Poutre de section rectangulaire 𝝈𝒆′ < 𝝈𝒆′′ ...................................................................... 26
III.4 Flexion composée ............................................................................................................. 28
III.4 1 Poutre de section rectangulaire de largeur b et de hauteur 2h ....................................... 28
IV. Analyse des structures par la méthode cinématique .......................................................... 30
IV .1. Théorie ........................................................................................................................... 30
IV.2 Méthode cinématique ....................................................................................................... 30
Définition ................................................................................................................................. 30
Mise en œuvre de la méthode ............................................................................................... 30
Conclusion ................................................................................................................................ 30
7.1.2 Exemple explicatif........................................................................................................... 31
Calcul du travail externe : ........................................................................................................ 32
Calcul du potentiel interne : ..................................................................................................... 32
IV .3. Exercice pratique 1......................................................................................................... 33
IV .3.1 Structure ....................................................................................................................... 33
IV .3.2 Mode de ruine .............................................................................................................. 33
IV .5Charge de ruine ................................................................................................................ 37
Conclusion ................................................................................................................................ 37
5 Exercice pratique 4 ................................................................................................................ 40

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I Généralités
I.1 Introduction
Lors de nos cours de RDM, il nous est arrivé de calculer des contraintes dans une section et de
comparer la contrainte avec une limite : la limite élastique. Il s’agit de la contrainte que peut
supporter le matériau avant d’entrer dans une phase de comportement dite plastique. Nous
avions l’habitude de vérifié que la contrainte qui s’exerce dans le matériau soit inférieure à
cette limite sinon nous considérions que nous avions une ruine de l’élément. En d’autres
termes, une contrainte supérieure à la limite d’élasticité du matériau entraîne la ruine. Le
calcul plastique permet de s’affranchir de cette barrière et d’optimiser les matériaux ainsi que
la structure.

I.2 Mise en évidence expérimentale du comportement élastoplastique


:l’expérience de charge-décharge
La figure 1 représente la courbe-type d'un essai de traction simple d'une éprouvette d'acier,
donnant l'évolution de l'effort de traction F (rapporté à la section initiale de l'éprouvette S ) en
fonction de l'allongement relatif ∆L/L , mesuré dans la partie centrale de l'éprouvette.

Figure 1 : Courbe expérimentale de traction d'une éprouvette d'acier

L'analyse d'une telle expérience fait apparaître les caractéristiques suivantes :

 La réversibilité de la réponse en allongement de l'éprouvette dans la partie OA du


diagramme, c'est-à-dire tant que l'effort F demeure inférieur à un seuil correspondant à
l'ordonnée du point A, appelé seuil d'élasticité initial. Cette réversibilité se traduit par
une relation de proportionnalité entre l'effort et l'allongement, caractéristique du
comportement élastique (linéaire) du matériau constitutif.

 L'irréversibilité de la réponse de l'éprouvette apparaît dès lors que l'on poursuit le


chargement au-delà du seuil d'élasticité initial jusqu'à un point B, puis que l'on
effectue une décharge complète (F=0) jusqu'au point C. La courbe BC de décharge est
différente de la courbe OAB de première charge, de sorte qu'au point C subsiste un
allongement rémanent. C'est la manifestation du comportement plastique du matériau
constitutif.

 Rechargeant l'éprouvette à partir de ce nouvel état déchargé, on constate que le point


représentatif dans le diagramme parcourt en sens inverse le segment BC de décharge.

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L'ordonnée du point B représente le nouveau seuil d'élasticité, appelé seuil d'élasticité
actuel, au-delà duquel apparaît de nouveau la plasticité. L'augmentation du seuil
d'élasticité constitue le phénomène d'écrouissage.

Ces observations expérimentales appellent un certain nombre de commentaires :

a) Les champs de contrainte et de déformation dans la partie médiane de l'éprouvette étant


homogènes (ce qui suppose notamment l'homogénéité du matériau constitutif à l'échelle de
l'éprouvette), F/S et / ∆L/Lo peuvent s'interpréter respectivement comme la contrainte
uniaxiale de traction σ subie localement par le matériau, et la déformation linéarisée
correspondante ε selon l'axe de l'éprouvette, supposée en transformation infinitésimale (∆L/Lo
<<1). On obtient ainsi le diagramme «contrainte-déformation» de la figure 2, homologue de
celui de la figure 1, mais caractérisant cette fois-ci le comportement local du matériau sous
sollicitation uniaxiale de traction. La valeur de la déformation correspondant à l'allongement
résiduel consécutif au cycle charge-décharge, s'appelle la déformation plastique, notée εp

Figure 2 : Diagramme σ -ε pour un matériau élastoplastique avec écrouissage.

b) Une caractéristique importante du modèle de comportement élastoplastique mis en


évidence par des expériences telles que celle décrite ci-dessus, est l'indépendance par rapport
au temps physique. C'est-à-dire que les diagrammes précédents ne dépendent pas de la vitesse
à laquelle sont effectuées les phases de charge-décharge successives, ce qui revient à négliger
les effets de vieillissement et de viscosité du matériau. Cette propriété est bien vérifiée par
exemple pour des métaux à température ordinaire, comme l'illustre la figure 3 qui représente
différentes courbes de traction d'une éprouvette d'aluminium, montrant qu'un effet de
viscosité n'apparaît que pour des sollicitations très rapides. Il convient en revanche de prendre
en compte un tel effet, à travers un modèle viscoplastique, dès que la température s'élève
(enceintes de réacteurs nucléaires, procédés de formage «à chaud», dégagements thermiques
dans les massifs rocheux etc.).
c) La notion centrale caractérisant le comportement plastique d'un matériau est celle
d'irréversibilité et non pas celle de non-linéarité, même si les deux notions coïncident dans le
cas où l'élasticité du matériau est linéaire dans le cadre de la transformation infinitésimale. La
mise en évidence de cette irréversibilité nécessite l'application d'un cycle charge-décharge,
seul à même de faire apparaître une déformation plastique au terme de ce cycle. La figure 4
montre la différence essentielle existant entre un modèle élastique non linéaire et un modèle
élastoplastique, en dépit de la similitude des courbes de première charge.

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Figure 4 : Courbes σ -ε représentatives des comportements (a) élastique non-linéaire Et (b)
élastoplastique

Sur le plan énergétique, cette irréversibilité se traduit par le fait que le travail fourni aucours
d'un cycle charge-décharge (proportionnel à l'aire hachurée sur la figure 4-b) est strictement
positif, autrement dit que le travail fourni dans la phase de chargement n'est pas entièrement
récupéré à la décharge

d) Bien que les mécanismes physiques microscopiques qui sont à l'origine de la plasticité des
matériaux observés à l'échelle macroscopique, soient parfois très différents (propagation de
défauts dans le réseau cristallin pour les métaux, réarrangement des grains dans le cas des
sols), le point de vue du mécanicien ici adopté va permettre de développer une présentation
unifiée de ce comportement en termes de contraintes et déformations dans le cadre de la
modélisation milieu continu tridimensionnel.

e) Un cas particulier important de comportement élastoplastique est celui du matériau


élastique parfaitement plastique pour lequel la courbe contrainte-déformation comporte un
palier horizontal. La figure 5 donne une représentation schématique d'un tel comportement
pour lequel le seuil d'élasticité σo demeure constant, c'est-à-dire que l’écrouissage du matériau
disparaît. Ce modèle idéal du matériau élastoplastique parfait est souvent associé à la notion
de ductilité, par opposition à celle de fragilité qui évoque l'idée de rupture brutale de l'élément
de matière lorsque le seuil d'élasticité est atteint.

Figure 5 : Schéma de comportement élastoplastique parfait.

Il existe de multiples procédés expérimentaux qui permettent d'accéder au comportement


desmatériaux soumis à des sollicitations plus complexes que la simple traction-compression

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uniaxiale précédemment examinée. Citons par exemple l'essai "triaxial de révolution" utilisé
couramment pour les sols, roches ou bétons, schématisé sur la figure 6-a, ou bien l'essai de
"traction-compression-torsion" représenté sur la figure 6-b, employé pour tester des
matériaux métalliques ou composites sous sollicitation de traction-compression-cission
obtenue en chaque point en exerçant sur un tube mince un effort axial de traction
(compression) combiné à un couple de torsion.

Figure 6 : Exemples d'essais "multiaxiaux".

I.3 Comportement d’un matériau


Pour mener un calcul plastique il faut d’abord ce donné un modèle de comportement de
matériaux. Prenons le cas de l’acier (comportement réel)

Nous pouvons distinguer 4 phases de comportement :


 Comportement linéaire-élastique : Une première phase correspondant à des
allongements très faibles, on observe un comportement linéaire élastique. Dans ce
domaine, les déformations sont proportionnelles aux contraintes. De plus, les
déformations sont réversibles cela signifie que si l’on décharge la structure celle-ci
retrouvera son état initial.
 Ecoulement plastique : Le matériau se déforme à contrainte constante.
 Ecrouissement : Les déformations ne sont plus proportionnelles aux contraintes. Il
existe des déformations permanentes. Le cycle de charge/décharge se fait
parallèlement à la droite de la phase élastique.
 Striction : La section diminue, jusqu’à rupture de l’acier.

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 Remarque 1 : Il faut noter que selon l’acier la zone de palier ductile (ou écoulement
plastique) peut être plus ou moins importante, cela aura un rôle important par la suite.
 Remarque 2: La ductilité est la capacité d’un matériau à se déformer avant la rupture.
 Remarque 3 : La striction apparait pour une contrainte qui est dite contrainte ultime.
Au-delà on considère qu’il y a rupture du matériau. Ce phénomène apparait pour des
valeurs de déformation de 10%. Si nous considérons une barre de 1m de long, il y aura
rupture du matériau pour un allongement de 10 cm. Alors que l’on quittera le domaine
élastique pour un allongement de 2mm.

I.4 Loi de comportement


Pour le calcul plastique on va considérer une loi de comportement du matériau simplifiée qui
va être considérée comme un modèle. Pour le cas de l’acier on peut avoir :

Figure 1 : Loi de comportement de l'acier

Si l’on observe ce modèle, on remarque que le matériau peut se déformer de manière élastique
jusqu’à une valeur σe , qui correspond donc à la limite élastique du matériaux (Valeur qui
nous servait de comparaison jusqu’à présent pour confirmer ou infirmer l’état de ruine),
s’ensuit alors une déformation sous contrainte constante. C’est-à-dire que si l’on essaie
d’augmenter l’effort appliquée dans la structure, celle-ci continuera à se déformer mais sans
augmentation de contrainte.
Ce palier de déformation à contrainte constante est considéré et appelé palier plastique parfait.
Il est considéré comme parfait car il peut se déformer à l’infini et ne connait donc pas de
limite. On sait cependant que tout matériaux à une limite qui entrainera la ruine. Rappelons-
nous de la remarque 3 précédente.
L’acier connait la ruine pour un allongement de 10% soit 10cm par mètre. Rappelons-nous
également que dans le génie civil on fait l’hypothèse des petits déplacements et déformations,
on aura donc peu de chance d’atteindre cette limite (Sachez qu’il est tout de même possible de
tenir compte de cette limite dans un cas simple car le calcul plastique permet de calculer des
déformations et donc des allongements).
Dans la suite de l’exposé nous ne tiendrons pas compte de cette limite.

I.5 Exemple de calcul élastique


Prenons l’exemple d’un calcul élastique comme celui-ci :

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On peut donc dire que notre section critique (Section subissant un moment fléchissant
maximum, il s’agira donc de la section qui subira le plus de Contrainte) vis-à-vis du moment
fléchissant se trouve au point de moment maximum donc en milieu de travée avec pour valeur
:
𝑃. 𝑥
𝑀(𝑥) =
2
𝑃. 𝐿
𝑀 =
4
La contrainte normal dans une poutre soumise à de la flexion simple est donnée par :

𝑀
𝜎=
𝑦
𝐼
La contrainte dépendant uniquement de la géométrie et du moment agissant, on peut dire que
la contrainte maximum aura lieu quand on sera dans la section de moment maximum, soit :

𝑀
𝜎 = 𝑦
𝐼

Nous vérifions, jusqu’à présent :


𝑀
𝜎 = 𝑦 ≤𝜎
𝐼
Il nous est aussi possible de chercher le moment maximum applicable sur la structure qui
impliquera la ruine de la structure :
𝜎𝐼
𝑀 =
𝑦
Connaissant l’expression des moments il est alors possible de remonter à la charge qui
entrainera la rupture
4𝜎 𝐼
𝑃 =
𝐿×𝑦
 Remarque 1 : On n’exploite pas le palier ductile de notre matériau, on ne considère
pas sa capacité à subir des déformations sans augmentation de la contrainte dans la
section critique.

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 Remarque 2 : On n’exploite pas la résistance de nos sections autre que la section
critique. Dans les autres sections le moment aura une autre expression qui dépendra de
la position de la section.

Le calcul plastique permet de remédier en partie à ces problèmes.

II Calcul plastique traction/compression

II.1 Généralités
Comme vous avez pu le comprendre, le calcul plastique ou l’analyse limite se base sur
l’exploitation du palier de ductilité du matériau afin d’optimiser nos structures.

II.2 Hypothèses
1. Nous considérons un modèle de comportement du matériau, élastique avec palier
plastique parfait. C’est-à-dire que la déformation à la rupture est infinie.

2. Elle traduit un peu la précédente. Lors de nos calculs nous considérerons que le
matériau a une réserve de ductilité suffisante pour subir les déformations qu’on lui
demande.

3. En traction-compression simple, la déformation dans une section est homogène et ce


même si la section n’est pas homogène.

II.3 Cas d’une section homogène


Imaginons une section homogène basique, constitué d’un seul et unique matériau. Prenons le
cas de la section suivante :

Figure 3 : Section homogène en traction

On sait que notre section pourra reprendre, en traction, au maximum un effort de :

𝐹 = 𝜎 . 𝐵. 𝐻

Si l’on dépasse cette valeur de F, nous entrons dans le palier de ductilité du matériau, il se
déformera. Nous obtiendrons alors un mécanisme, c’est-à-dire un système instable en Génie
Civil.

II.4 Cas d’une section hétérogène


Dans certaines circonstances, la section est hétérogène et peut-être constituée de plusieurs
matériaux. Pour ce faire nous étudierons trois cas différents allant en difficultés croissantes.
Pour aborder cette partie il me faut d’abord définir 2 termes :

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Effort normal plastique -: Il s’agit de l’effort normal qui entrainera une plastification de
toutes les fibres de la section.

Effort normal élastique - : Il s’agit de l’effort normal nécessaire pour qu’une fibre de la
section atteigne sa limite élastique. Toutes les fibres travaillent alors en élasticité.

II.4.1 Limites élastiques différentes - Modules élastiques identiques


Considérons une section composée de 2 matériaux ayant des limites élastiques différentes
mais un module élastique longitudinal identique. Nous allons traiter un exemple commenté
pour comprendre le fonctionnement d’une telle section.

La loi de comportement de nos matériaux nous donne alors :

Figure 4 : Loi de comportement avec module élastique identique et limite d'élasticité


différente des matériaux

On cherche à calculer l’effort normal nécessaire afin de plastifier toutes les fibres de la section
et l’effort normal nécessaire pour qu’une fibre atteigne sa limite élastique. On recherche donc
l’effort normal plastique et l’effort normal élastique.

Effort normal élastique

L’effort normal que subit une telle section est :

𝑁 = 𝑆 .𝜎 + 𝑆 .𝜎

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Du fait de l’hypothèse 3 il est simple de deviner que le matériau qui va plastifier en premier
sera le matériau qui a la limite élastique la plus faible. On dit donc que le matériau 2 plastifie
en premier. La contrainte alors dans le matériau deux sera sa limite élastique σe2 d’où

𝑁 = 𝑆 .𝜎 + 𝑆 .𝜎

Nous pouvons alors tout exprimer en fonction de σe2, car :

𝐸 .= 𝐸 = 𝐸
Donc d’après l’hypothèse 3 :

𝜖 = 𝜖 ↔ 𝜎 .𝐸 = 𝜎 .𝐸 ↔ 𝜎 = 𝜎
Ce qui donne :

𝑁 = 𝑆 .𝜎 +𝑆 .𝜎 = 𝜎 . (𝑆 + 𝑆 )

Effort normal plastique

Toutes les fibres de la section sont plastifiées, ce qui d’après les modèles de comportement
signifie que toutes les fibres ont atteintes leur limite élastique, soit :

𝑁 = 𝑆 .𝜎 = 𝑆 .𝜎 + 𝑆 .𝜎
N’oublions pas que

𝜎 = 5. 𝜎

𝑁 = 𝑆 . 5. 𝜎 + 𝑆 . 𝜎 = 𝜎 . (𝑆 + 5. 𝑆 )

Conclusion

Si l’on fait les calculs en considérant que le rayon du matériau 2 est deux fois celui du 1, que
l’on note R ont obtient :
𝑁 = 4𝜋𝑅 𝜎
𝑁 = 8𝜋𝑅 𝜎
𝑁
𝑁 =2

Remarque 1 : L’effort maximum que l’on peut appliquer en tenant compte du palier plastique
est, dans ce cas, deux fois plus important que lors d’un calcul en élasticité. Le calcul plastique
permet donc d’utiliser cette réserve de résistance.
Remarque 2 : Comment se comporte mécaniquement cette section ?

 Phase 1 : La force appliquée entraine une augmentation des contraintes dans la


section, toutes les fibres sont encore élastiques et participent à la résistance élastique.
 Phase 2 : La force appliquée engendre des contraintes égales à la limite élastique du
matériau 2 qui se plastifie, le matériau 1 reste dans le domaine élastique.
 Phase 3 : La force appliquée continue de croitre. Le matériau 2 étant plastifié, subit
des déformations mais n’apporte plus de résistance à la structure, car ne possède plus

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de raideur. Il y a une perte de rigidité de la section. Cependant le matériau 1 n’ayant
pas atteint sa limité élastique voit sa contrainte augmenter.
 Phase 4 : Les matériaux 1 et 2 se sont plastifiés, il n’est plus possible d’augmenter le
chargement.

Si l’on trace les déformations de la section en fonction de la contrainte on obtient :

Figure 5 : Déformation de la section en fonction de la contrainte

Remarque 3 : La phase pendant laquelle une partie de la section est plastifié et l’autre en
élasticité à un comportement dit élasto-plastique et se situe entre Ne et Np
.
Remarque 4 : Lors de la plastification d’une des deux sections, la section alors en plasticité
n’apporte plus de résistance supplémentaire dans le cas d’un accroissement de l’effort
appliqué. Cet accroissement d’effort entrainera une variation de contrainte dans la section, qui
sera alors entièrement supportée par les fibres non plastifiée.

II.4.2 Limites élastiques identiques - Modules élastiques différentes


Considérons la section suivante

Comme précédemment il nous est possible de tracer la loi de comportement des matériaux
adoptés :

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Figure 6 : Loi de comportement avec module élastique différent et limite d'élasticité identique
des matériaux

Si l’on considère la loi de Hooke :


𝝈 = 𝑬. 𝜺

Sachant que l’hypothèse 3 est toujours valable soit des déformations identiques dans la
section. Il apparait que le matériau un ayant une limite élastique 10 fois supérieurs reprendra
10 fois plus de contraintes pour une déformation donnée (Le matériau 1 est 10 fois plus rigide
que le 1, on peut dire que plus un matériau à un module de Young élevé, alors plus il est
rigide, et plus vite il « concentrera » les contraintes) .

Effort normal élastique

Tout comme précédemment on recherche la valeur de l’effort normal qui engendra le fait
qu’une fibre atteignent sa limité d’élasticité. Dans un cas tel que celui-ci la réponse est
triviale, il s’agira du matériau 1, qui est plus rigide, qui par conséquent reprend subit plus de
contrainte pour une même déformation. Posons le calcul. Nous sommes en élasticité donc :

𝜀 =𝜀

Donc d’après la loi de Hooke :


𝜎 𝜎
=
𝐸 𝐸

On choisit un matériau de référence, par exemple le 2


𝑬𝟏
𝝈𝟏 = 𝝈 = 𝟏𝟎. 𝝈𝟐
𝑬𝟐 𝟐

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Il faut ensuite faire une hypothèse sur le matériau qui plastifie en premier. Nous savons qu’il
s’agit du 1, mais nous ferons les calculs en supposant qu’il s’agit du 2 :
𝝈𝟐 = 𝝈𝒆𝟐 = 𝝈𝒆

D’après Hooke nous savons que :


𝝈𝟏 = 𝟏𝟎. 𝝈𝟐 = 𝟏𝟎. 𝝈𝒆 ≥ 𝝈𝒆𝟏

Si nous comparons à la limite élastique du matériau il apparait que la contrainte est


supérieure. L’hypothèse de départ sur l’ordre de plastification des matériaux est fausse. Nous
reprenons donc les calculs en changeant. Désormais nous faisons l’hypothèse que s’est le
matériau 1 qui plastifiera en premier, et donc qui atteindra sa limite élastique en premier.
𝝈𝟏 = 𝝈𝒆𝟏 = 𝝈𝒆

On cherche ensuite la contrainte dans le matériau 2 quand le matériau est à la limite entre le
domaine élastique et plastique.
𝝈𝒆𝟏
𝝈𝟐 = ≤ 𝝈𝒆𝟐 → 𝑶𝑲
𝟏𝟎

Remarque 1 : La contrainte dans le matériau est inférieur à sa limite élastique, l’hypothèse de


l’ordre de plastification est donc correcte.

Remarque 2 : Lorsque le matériau 1 rentre en plastification, le matériau 2 est à seulement


10% de sa résistance. Le calcul permet d’exploiter cette réserve.
L’effort normal élastique est donc :
𝝈𝒆𝟏 𝟏𝟑
𝑵𝒆 = 𝝈𝒆 . 𝑺𝟏 + 𝝈𝟐 . 𝑺𝟐 = 𝝈𝒆 . 𝑺𝟏 + . 𝑺𝟐 = 𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆
𝟏𝟎 𝟏𝟎

Effort normal plastique


L’effort normal plastique est atteint lorsque les matériaux 2 et 1 atteignent leur limite
d’élasticité.
𝑵𝑷 = 𝝈𝒆 . 𝑺𝟏 + 𝝈𝒆𝟐 . 𝑺𝟐 = 𝝈𝒆 (𝑺𝟏 + 𝑺𝟐 ) = 𝟒𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆

Conclusion
Remarque 1 : La valeur du module d’élasticité n’intervient pas dans le calcul de l’effort
normal plastique. Cependant il intervient dans le domaine élastique. Il détermine en quelque
sorte le chemin utilisé pour atteindre la plasticité. Il peut caractériser la vitesse afin d’entrer
dans le domaine non élastique. Voir le diagramme dans section.

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Figure 7 : Déformation de la section en fonction de la contrainte

Remarque 2 : Au début de cette partie, on a présenté le modèle de comportement des


matériaux qui avait du module d’élasticité différents. Modules différents qui n’apparaissent
pas dans ce diagramme. En effet il faut bien faire la différence entre une section et un
matériau. En réalité ces modules apparaissent dans les coefficients de rigidités k1et k2. k1
correspond au coefficient de rigidité de la section quand les matériaux 1 et 2 participent à la
résistance, et le uniquement quand le matériaux 2 participent à la résistance alors que le
matériaux subit des déformations.

II.4.3 Limites élastiques différentes – Modules élastique différent


Considérons la section suivante

Dans un cas tel que celui-ci la loi de comportement de nos matériaux est :

Figure 8 : Loi de comportement avec module élastique différent et limite d'élasticité


différente des matériaux
Dès maintenant il nous est possible de savoir quel matériau plastifiera en premier. Le résultat
est moins trivial que les cas précédents. De la même manière que précédemment on peut dire
que le matériaux 1 subira 10 fois plus de contraintes pour une déformation donnée, cependant

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sa limite élastique n’est que 5 fois supérieure à la limite du matériaux 2, donc le matériau 1
qui plastifiera en premier.

Effort normal élastique


En élasticité, les déformations sont égales et Hooke est applicable :
𝜀 =𝜀
𝜎 𝜎
=
𝐸 𝐸

𝐸 𝐸
𝜎 = 𝜎 = 10. 𝜎
𝐸 𝐸

De la même manière que pour le cas précédent on fait une hypothèse sur le matériau qui se
plastifie en premier. Nous considérons directement qu’il s’agit du 1. Sa contrainte sera alors :
𝜎 =𝜎

La contrainte dans le matériau 2 quand le matériau rentre en plastification sera donc :


1
𝜎 = 𝜎
10
Or
𝜎 = 5. 𝜎
Soit
15 1
𝜎 = 𝜎 = 𝜎 ≤𝜎
10 2

Notre hypothèse sur l’ordre de plastification est exacte.


Si le matériau 1 se plastifie en premier on a :

𝝈𝒆𝟐 𝟏 𝟏𝟑
𝑵𝒆 = 𝝈𝒆𝟏 . 𝑺𝟏 + 𝝈𝟐 . 𝑺𝟐 = 𝟓. 𝝈𝒆𝟐 . 𝑺𝟏 + . 𝑺𝟐 = 𝝈𝒆𝟐 (𝟓. 𝑺𝟏 + . 𝑺𝟐 ) = 𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆𝟐
𝟐 𝟐 𝟐

Effort normal plastique

On ne change pas les bonnes vieilles habitudes :


𝑵𝑷 = 𝝈𝒆𝟏 . 𝑺𝟏 + 𝝈𝒆𝟐 . 𝑺𝟐
Or
𝜎 = 5. 𝜎

D’où
𝑵𝑷 = 𝟓𝝈𝒆𝟐 . 𝑺𝟏 + 𝝈𝒆𝟐 . 𝑺𝟐 = 𝝈𝒆𝟐 (𝟓. 𝑺𝟏 + 𝑺𝟐 ) = 𝟖𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆𝟐

Conclusion
Les même que précédemment.

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II.5 Conclusion génerale
On vient de traiter tous les cas possible pour le calcul de l’effort normal élastique et plastique
dans une section. Certains points sont à retenir :
Remarque 1 :
Le module d’élasticité n’influe pas sur le calcul de l’effort normal plastique. Cependant il joue
un rôle pour l’effort normal élastique et traduit en quelque sorte la vitesse ou le chemin que
suit le matériau pour atteindre son état plastique.
Remarque 2 :
Une source d’erreur importante est de ne pas faire la distinction entre le modèle de
comportement d’un matériau et la courbe contrainte-déformation d’une section. Il est
indispensable de dissocier le matériau de sa section.
Remarque 3 :
σe est la limite d’élasticité d’un matériau, il s’agit d’une propriété intrinsèque du matériau. Si
l’on dépasse cette valeur il y aura plastification du matériau. Cela n’a donc pas de sens de
comparer Ne et Np avec cette valeur, même si dans certains cas ces valeurs sont confondues.

Remarque 4 :
Vous avez pu remarquer que le calcul de Np est plus aisé que celui de Ne. . Certains
bureaux d’études utilisent donc une hypothèse simplificatrice dans le comportement de la
section vis-à-vis de l’effort. Il est possible de ne pas tenir compte de la perte de rigidité de la
section due à la plastification de l’un des matériaux. On néglige la phase de comportement
élasto-plastique, la section est alors élastique jusqu’à atteindre Np

Figure 9 : Hypothèse simplificatrice - non prise en compte du comportement élasto-plastique

Remarque 5 :
N’oublions pas que certains matériaux n’ont pas le même comportement en traction qu’en
compression. Il faut alors mener les calculs précédents dans les 2 cas avec la bonne valeur de
limite élastique.

II.6 Contraintes et deformations residuelles


Dans cette partie du support de cours nous traiterons le calcul des contraintes et déformation
résiduelle d’une section soumise à l’effort normal lorsque l’effort appliqué est comprise entre
Ne et Np , et donc qu’un matériau est plastifié.
II.6.1 Théorie
II.6.1.1 Section

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II.6.1.2 Origine des contraintes/déformations résiduelles

Prenons le cas où :
𝟏𝟑
𝑵𝒆 = 𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆
𝟏𝟎

𝑵𝑷 = 𝟒𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆

Le matériau 1 se plastifiera en premier, lors de la plastification du matériau 1, le matériau 2


est à seulement 10% de sa résistance mobilisable.
Si le chargement dépasse l’effort normal élastique, le matériau 1 sera plastifié. S’il existe un
lien d’adhérence parfait entre les deux matériaux et que l’on décharge la structure, le matériau
1 sera comprimé par le matériau 2 qui veut retrouver sa position initiale. Le matériau 2 lui
sera en traction car le matériau 1 à une déformation permanente car il était plastifié. Si l’on
recharge la structure nous obtiendrons un nouveau système.

II.6.2 Cas d’une barre unique


II.6.2.1 Coefficient de rigidité de la structure
Tracer du diagramme de comportement de la structure :

Figure 10 : diagramme de comportement de la section

La déformation d’un élément est donnée par :


∆𝐿
𝜀=
𝐿

Si l’on cherche εe qui est la déformation élastique de la structure lorsque le chargement


atteint l’effort normal élastique on aura :

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𝜀 =𝜀

Car le matériau 1 plastifie en premier, et donc :


𝜎 𝜎
𝜀 = =
𝐸 𝐸
𝜎
∆𝐿 = 𝜀 𝐿 = 𝐿
𝐸

Si l’on étudie la courbe de comportement de la section, alors dans la première phase de


comportement on peut écrire la relation :
𝑁 𝟏𝟑 𝑬𝟏 𝟏𝟑
𝐾 = = 𝝅𝑹𝟐 𝝈𝒆 . ↔𝐾 = 𝝅𝑹𝟐 𝑬𝟏
∆𝐿 𝟏𝟎 𝝈𝒆 𝑳 𝟏𝟎𝑳

Lors de la seconde phase de comportement, seul le matériau 2 participe à la rigidité de la


structure car le matériau 1 est plastifié, donc seules les caractéristiques de celui-ci sont prise
en compte et on peut écrire :
∆𝐿 − ∆𝐿 ∆𝜎 𝑁 −𝑁
∆𝜀 = = =
𝐿 𝐸 𝑆 𝐸

On a alors l’accroissement de contrainte dans le matériau 2 qui vaut


𝑁 −𝑁 27
∆𝜎 = = 𝜎
𝑆 30
𝑁 −𝑁 27. 𝐿 9. 𝐿
∆𝐿 − ∆𝐿 = .𝐿 = 𝜎 = 𝜎
𝑆 𝐸 30. 𝐸 𝐸

Car
𝐸 = 10. 𝐸

Nous avons donc un coefficient de rigidité qui vaut :

𝑵𝑷 − 𝑵𝒆 𝟑
𝑲𝟐 = ↔ 𝑲𝟐 = 𝝅𝑹𝟐 𝑬𝟏
∆𝑳𝟐 − ∆𝑳𝟏 𝟏𝟎𝑳

Remarque 1 : La structure perd en rigidité lors de la plastification d’un des matériaux. La


perte de rigidité est de l’ordre de 4 fois inférieure.

Remarque 2 : Signification physique des allongements :


Δl1 : Représente le déplacement de la structure lorsque le chargement atteint la valeur de
l’effort normal élastique. Il s’agit donc du déplacement délimitant le domaine élastique du
domaine plastique du matériau se plastifiant en premier soit le matériau 1.

Δl2: Représente le déplacement de la structure lorsque le chargement atteint la valeur de


l’effort normal plastique. Il s’agit donc du déplacement délimitant le domaine élastique du
domaine plastique du matériau se plastifiant en dernier soit le matériau 2.

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Δl2 - Δl1: Représente l’allongement plastique du matériau 1.

II.6.2.2 Allongement résiduel


Nous savons que l’allongement total de la section est :

𝟏𝟎. 𝑳
∆𝑳𝒕𝒐𝒕 = ∆𝑳𝟏 + ∆𝑳𝟐 − ∆𝑳𝟏 = 𝝈
𝑬𝟏 𝒆

Lorsque l’on décharge le structure les deux matériaux récupère leur part élastique, donc la
décharge élastique se fait avec le coefficient de rigidité k1 (Les 2 matériaux participent). De
plus on sait que décharger une structure revient à charger la structure avec une charge opposée
et de même intensité que le chargement. Donc si l’on trace le diagramme nous obtenons :

Figure 11 : Déchargement élastique

On en déduit d’après la configuration précédente :


𝑁 𝟒𝟎. 𝑳
∆𝐿 é = ∆𝐿 = = 𝝈
𝐾 𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝒆

La déformation résiduelle est donc la déformation totale subite pour un effort normal égale
l’effort normal plastique à laquelle on soustrait la valeur de l’allongement récupéré par la
décharge élastique des matériaux.
𝟗𝟎. 𝑳
∆𝑳𝒓é𝒔𝒊𝒅𝒖𝒆𝒍 = ∆𝑳𝒓 = ∆𝑳𝒕𝒐𝒕 − ∆𝑳𝒅é𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆 = 𝝈
𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝒆

II.6.2.3 Contrainte résiduelle


Nous avons vus que l’allongement récupéré élastiquement est :

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𝟒𝟎. 𝑳
∆𝑳𝒅é𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆 = 𝝈
𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝒆

Donc la déformation de déchargement est :


𝟒𝟎
𝜺𝒅é𝒄𝒉𝒂𝒓𝒈𝒆 = 𝝈
𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝒆

Il est possible de retrouver la baisse de contrainte dans les matériaux à l’aide de la loi de
Hooke : σ = Eε

Matériau 1 :
𝟒𝟎 𝟒𝟎
𝝈𝒅,𝟏 = 𝝈𝒆 . 𝑬𝟏 = 𝝈
𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝟏𝟑 𝒆

Matériau 2 :
𝟒𝟎
𝝈𝒅,𝟐 = 𝝈 .𝑬
𝟏𝟑. 𝑬𝟏 𝒆 𝟐

Or
𝑬𝟏 = 𝟏𝟎. 𝑬𝟐

Ce qui donne
𝟒
𝝈𝒅,𝟐 = 𝝈
𝟏𝟑 𝒆

Les contraintes résiduelles sont alors calculées suivant le même principe que l’allongement :
−𝟐𝟕
𝝈𝒓𝟏 = 𝝈𝒆𝟏 − 𝝈𝒅,𝟏 𝝈
𝟏𝟑 𝒆
𝟗
𝝈𝒓𝟐 = 𝝈𝒆𝟐 − 𝝈𝒅,𝟐 𝝈
𝟏𝟑 𝒆

Remarque 1 :
La contrainte résiduelle du matériau 1 est négative cela signifie que le matériau 2subit de la
traction puisqu’on l’empêche de retrouver sa position initiale.
Remarque 2 :
La contrainte résiduelle du matériau 2 est positive cela signifie que le matériau subit de la
compression, puisque le matériau 1 essai de retrouver sa position initiale.

II.7 Critère de plasticité en Compression ou traction


Soit S l’aire de la section S soumise à l’effort normal N (compté positivement en
compression) ; la contrainte normale s en tout point de la section est limite si elle est égale à la

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limite d’élasticité en traction (−𝜎 ), ou à la limite d’élasticité en compression (𝜎 ) ( 𝜎 et
𝜎 sont positifs). Le critère de plasticité est donc :
𝑁 = 𝑁 = −𝜎 𝑆 𝑜𝑢 𝑁 = 𝑁 = 𝜎 𝑆

Dans le cas où 𝜎 =𝜎 , on a
−𝑁 = 𝑁 = 𝑁

Et le critère de plasticité peut s’écrire sous la forme :


𝑁
=1
𝑁

III Flexion pure


III.1 Poutre de section rectangulaire 𝝈𝒆 = 𝝈𝒆 = 𝝈𝒆
Supposons les limites élastiques à la compression et à la traction égales en valeur absolue
(𝜎 = 𝜎 = 𝜎 ), et soit b et 2h la largeur et la hauteur de la section.

Figure 1 – Poutre de section rectangulaire soumise à la flexion pure (𝜎 = 𝜎 = 𝜎 ),

Le diagramme de la figure 1a montre que le plus grand moment fléchissant positif que peut
supporter la section en équilibre élastique est :
2
𝑀 = 𝑏ℎ 𝜎
3

Tandis que le diagramme de la figure 1c montre que le moment limite positif, lorsque la
section est entièrement plastifiée, est :
2
𝑀 = 𝑏ℎ 𝜎 = 𝑀
3

Lorsque le moment fléchissant est négatif. On obtiendrait les valeurs – Me et – MP .Étudions


la relation entre le moment fléchissant M et la courbure χ de la fibre moyenne de la poutre. En
équilibre élastique (M < Me) nous avons :

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2 𝜒
𝑀 = 𝐸𝐼𝜒 = 𝑏ℎ 𝐸𝜒 = 𝑀
3 𝜒

Avec courbure provoquée par le moment Me est :


𝜎
𝜒 =
𝐸ℎ

Supposons Me < M < MP ; nous obtenons un état d’équilibre élastoplastique. Soit 2λ la


hauteur de la partie de la section en équilibre élastique. Le diagramme de la figure 1b montre
que l’on a :
2 1𝜆 𝜎
𝑀 = 𝑏𝜆 𝜎 + 𝑏(ℎ − 𝜆 )𝜎 = 𝑀 1 − ; 𝜒=
3 3ℎ 𝐸𝜆

En éliminant λ entre les deux équations précédentes, nous trouvons :


1𝜆
𝑀 =𝑀 1−
3ℎ

Le moment fléchissant tend donc vers la valeur limite M 1lorsque χ augmente indéfiniment.
La figure 2 représente la courbe M = f (χ) définie par les équations (2) et (3).

Figure 2 – Moment fléchissant, en fonction de la courbure, d’une poutre de section


rectangulaire

Supposons qu’après avoir fait croître le moment fléchissant de O jusqu’à M2 > M’


correspondant à la distribution de contraintes indiquées sur le diagramme de la figure 1b :
𝑦
𝜎 𝑝𝑜𝑢𝑟 |𝑦| < 𝜆
𝜎= 𝜆
𝜀𝜎 𝑝𝑜𝑢𝑟 |𝑦| > 𝜆

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ε ayant pour module l’unité et pour signe celui de y, on fasse décroître le moment fléchissant.
Lorsque le moment aura la valeur MP– M’’, les contraintes seront, en remarquant que la
décharge s’effectue d’abord élastiquement et en posant σ’’ = M’’h / I :

𝒚 𝒚
− 𝝈" 𝒑𝒐𝒖𝒓 |𝒚| < 𝝀
𝝈𝒆
𝝈= 𝝀 𝒉
𝒚
𝜺𝝈𝒆 − 𝝈" 𝒑𝒐𝒖𝒓 |𝒚| > 𝝀
𝒉

Si nous prenons M’’ = M2, les formules précédentes donnent les contraintes résiduelles après
décharge complète. Si nous continuons à faire décroître le moment fléchissant, les formules
précédentes sont valables tant que σ’’ < 2 σe ; autrement dit, le comportement est élastique
tant que M’’ < 2M’. Sur la figure 2, le point figuratif décrit OAB pendant la charge, et le
segment de droite BC = 2 OA pendant la décharge. Nous retrouvons ainsi l’écrouissageet
l’effet Bauschinger.

Figure 4 – Moment fléchissant en fonction de la courbure :diagramme simplifié

III 2 Application au calcul des flèches en équilibre élastoplastique


Supposons les déformations de poutre assez petites pour que l’on puisse assimiler la courbure
χ à la dérivée seconde de la flèche. Il résulte des formules (2) et (3) que nous avons, lors
d’une première mise en charge

Ε ayant pour module l’unité et pour signe celui de M.

Par exemple, considérons une poutre rectangulaire sur appuis simples de portée 2a soumise à
une charge concentrée P=2M1 /a appliquée dans la section médiane ; le moment fléchissant
dans la section d’abscisse x > 0 comptée à partir de la section médiane a pour valeur :

Nous pouvons en effet nous borner, en raison de la symétrie, à l’intervalle (O,a).

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Une première intégration donne, dy /dx étant nul pour = 0 et continu pour x = a/3 :

Une deuxième intégration donne, v étant nul pour x =a et continu pour x = a/3 :

Compte tenu de ce que

La rotation de l’extrémité ω1 (x = a) et la flèche v (0) dans la section médiane ont pour


valeurs

Comparons ces valeurs aux valeurs que l’on aurait trouvées en supposant le comportement de
la poutre entièrement élastique :

Nous avons donc

III 3 Poutre de section rectangulaire 𝝈𝒆 < 𝝈𝒆

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Considérons la même section rectangulaire. Supposons, ce qui est le cas des matériaux
𝜎
fragiles comme le béton, que 𝜎 < 𝜎 et posons 𝛽 = 𝜎

Figure 3 – Poutre de section rectangulaire soumise à la flexion pure (𝜎 < 𝜎 )

Bornons-nous à donner les résultats suivants, faciles à démontrer. Lorsque l’on fait croître le
moment fléchissant à partir de zéro, le comportement demeure élastique jusqu’à ce que la
contrainte de traction de la fibre inférieure atteigne la valeur −𝜎 en ce moment le diagramme
de la figure 3a donne les valeurs du moment fléchissant et de la courbure :

Puis, la partie inférieure de la section se plastifie en traction jusqu’à ce que la contrainte de


compression de la fibre supérieure atteigne la valeur 𝜎 . À ce moment, le diagramme de la
figure 3 donne les valeurs suivantes du moment fléchissant et de la courbure :

L’axe neutre a alors une excentricité :

Le rapport du moment limite M1 au plus grand moment élastique est :

Pour ß = 1 nous retrouvons la valeur ρ = 3/2 ; pour ß = 2 nous avons ρ = 2, et pour ß = 5 nous
avons ρ = 2,5.

1.2.5 Rotule plastique. Critère de plasticité

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Dans tous les cas, le diagramme moment-courbure a la forme indiquée sur la figure 4 . En
pratique, on remplace le diagramme réel B’A’OAB par le diagramme élastoplastique parfait
D’C’OCD très voisin. Il en résulte que le comportement demeure élastique tant que 𝑀" <
𝑀<𝑀 .

Lorsque M atteint la valeur limite ou la valeur lLimite 𝑀 ou 𝑀 , il se forme dans la section


une rotule plastique qui est une articulation transmettant le moment limite lorsqu’elle tourne
d’un angle θ positif, et le moment limite lorsqu’elle tourne d’un angle négatif (figure 5 ). Le
critère de plasticité est donc :

Figure 5 – Rotule plastique

𝑀 = 𝑀 𝑜𝑢 𝑀 = 𝑀 [5]

La loi de déformation plastique est définie par les formules :

−M " < M < M entraine δθ = 0


M=M entrainne δθ ≥ 0
M = −M entrainne δθ ≤ 0

Dans le cas où 𝑀 = 𝑀 = 𝑀 le critère de plasticité peuts’écrire :

III.4 Flexion composée


III.4 1 Poutre de section rectangulaire de largeur b et de hauteur 2h
Le critère de plasticité est la relation entre le moment fléchissant M et l’effort normal N
lorsque la section est entièrement plastifiée (figure 6). En supposant 𝜎 = 𝜎 = 𝜎 et M > 0,
nous avons, x désignant la distance de l’axe neutre au centre de gravité de la section :

Figure 6 – Poutre de section rectangulaire soumise à la flexion composée

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M = b(h − x )σ
N = −2bxσ

Si M1 est le plus grand moment fléchissant (obtenu pour x = 0) et N1 le plus grand effort
normal (obtenu pour x = – h ) que peut supporter la section :

de sorte que nous avons :

Nous en déduisons le critère de plasticité lorsque M > 0 :

De même, lorsque M < 0, le critère de plasticité s’écrit :

Représentation graphique

Figure 7 – Limite du domaine élastique en flexion composée

Le comportement est donc élastique lorsque le point de coordonnées (M/M1 , N/N1) est à
l’intérieur du domaine limité par les arcs de parabole CAD et CBD (figure 7).

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IV. Analyse des structures par la méthode cinématique
Dans cette partie du cours nous verrons comment trouver la charge de ruine d’une structure
hyperstatique sans mener le calcul RDM

IV .1. Théorie
Il faut savoir que deux grandes méthodes permettent d’encadrer la charge de ruine de la
structure

1. La méthode cinématique
2. La méthode statique
Faisons certaines hypothèses et posons quelques définitions :
 La structure est soumise à un système de chargement : 𝑃
 Les charges augmentent proportionnellement à un paramètre :
 Si ce lien de proportionnalité n’existe pas et que les forces évoluent archaïquement
nous serons incapable de traiter le problème avec le théorème que nous verrons.
 La charge de ruine est notée : 𝑃 = 𝜆 𝑃
 On appelle SPC, les sections potentiellement critiques, il s’agit des sections qui sont
susceptibles d’avoir un moment fléchissant maximum. Le choix de ces sections est
laissé à l’appréciation du calculateur, qui fait l’hypothèse de leur emplacement. Il faut
savoir qu’il n’y a pas de limitation quant aux nombres de SPC. En règle générales ses
sections se trouvent : Aux encastrements, aux discontinuités de formes, aux appuis,
aux points d’applications des chargements,…)

IV.2 Méthode cinématique


Définition
Tout multiplicateur de charge λc obtenu de la relation ci-dessous pour des déplacements
cinématiquement admissibles tels qu’ils forment un mécanisme pour la structure, est supérieur
à λr (i : nombre de rotules plastiques). Pour ce théorème la ruine se fait par mécanismes :

Mise en œuvre de la méthode


De manière plus pragmatique cela revient à :

 Déterminer les SPC


 En déduire tous les mécanismes de ruines cinématiquement admissible avec h+1
 rotules pour obtenir un mécanisme.
 Déterminer la charge de ruine de chaque mode de ruine identifié.
 En déduire la charge de ruine : 𝑃 = 𝑀𝑖𝑛 {𝑃 }

Conclusion
Remarque 1 : Il ne faut en aucun cas oublier un mécanisme de ruine de la structure sous
peine d’avoir une charge de ruine supérieur à la réalité, car nous avons vus que dans cette

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méthode la charge de ruine du système est la plus faible des valeurs, il est donc indispensable
de bien identifier toutes les SPC et mode de ruine.

Remarque 2 : Pour déterminer le nombre de mode de ruine possible nous pouvons utiliser la
formule de la combinaison. Par exemple, nous identifions 3 SPC (notée 1-2-3) et le nombre de
rotules plastiques engendrant un mécanisme est de 2. Les modes de ruines seront lorsque les
rotules se produirons en : 1-2 OU 1-3 ou 2-3 soit :

Remarque 3 : un système est dit statiquement admissible s’il vérifie les déformations
imposées par la structure. Par exemple la déformation continu à passer par les points d’appuis,
les changements d’angle ne varient pas avant et après déformation…

Remarque 4 : Seul les déformations plastiques sont prises en compte lors du tracer des modes
de ruines, car les déformations élastiques sont négligeables devant les plastiques. Cela signifie
que notre mode de ruine sera une suite de lignes brisées reliant les rotules plastiques en
passant par les points d’appuis, afin d’être cinématiquement admissible.

7.1.2 Exemple explicatif


Considérons la structure suivante :

Figure 1 : Structure à étudier


Etapes

1 : Il s’agit de déterminer le degré hyperstatique de notre structure. Dans notre cas h=1
2 : Puisque nous avons une structure hyperstatique d’ordre 1 il nous faut 2 rotules plastiques
pour que le système devienne un mécanisme.
3 : On recherche les SPC. Dans notre cas, il s’agira du point d’application de la charge et de
l’appui intermédiaire.
4 : On combine tous les modes de ruines possibles. Dans notre cas il en existe un seul, qui
correspond à l’apparition d’une rotule plastique en B et en C.
5 : On dessine les modes de ruines avec les données nécessaires au calcul. Le dessin doit être
cinématiquement admissible on ne considérant que les déformations dus aux
rotulesplastiques.

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Figure 2 : Mode de ruine identifié
6 : On fait le calcul de la charge de ruine pour les différents modes identifiés.

Calcul du travail externe :


Le travail externe est le produit d’une force fois une distance. Dans les structures il s’agit du
produit de la force appliquée dans une section par le déplacement de cette section après
déformation. De manière générale on peut écrire :

Calcul du potentiel interne :


Encore une fois seule l’énergie des rotules plastique est prise en compte, et vaut :

Ce qui dans notre cas d’étude donne :

En B on considère une rotation de car il faut considérer l’angle total générer par
la rotule plastique

A l’aide de la géométrie il est possible de dire que :

Car nous avons de faibles déformations

Donc le potentiel interne s’écrie :

Etape 7 :

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On dit que le travail externe est égal au potentiel interne :

Soit une charge de ruine qui vaut :

IV .3. Exercice pratique 1


IV .3.1 Structure

Figure 3 : Structure à étudier

IV .3.2 Mode de ruine


Notre système est hyperstatique d’ordre 1, il faudra donc l’apparition de 2 rotules plastiques
pour entraîner la ruine de la structure par instabilité.
Les SPC seront les points de chargement et l’appui intermédiaires. Nous avons donc identifié
3 SPC : B-C-D.
Nous aurons donc trois modes de ruines possibles B-C OU B-D OU C-D. Le tracer des ces
modes donne :

Figure 4 : Mode de ruine B-C

Figure 5 : Mode de ruine C-D

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Figure : Mode de ruine C-D

IV .3.3 Mode de ruine B-C

Figure 6 : Mode de ruine B-C

Relation géométrique :

Travail externe :

Potentiel interne :

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

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Donc la charge critique de ruine est :

IV .3.4Mode de ruine B-D

Figure 6 : Mode de ruine B-D

Relation géométrique :

Travail externe :

Or

Donc

Potentiel interne :

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

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Donc la charge critique de ruine est :

IV .5Mode de ruine C-D

Figure 8 : Mode de ruine C-D

Relation géométrique :

Travail externe :

Or

Donc

Potentiel interne :

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Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

IV .5Charge de ruine
La charge de ruine est alors :

Conclusion
Remarque 1 : Lorsque l’on passe à la partie calculatoire, je conseille vivement de commencer
par écrire les relations liant les différents angles et déplacements.
Remarque 2 : Lors du calcul du travail externe et du potentiel interne il est important de tout
exprimer en fonction d’un seul déplacement. Ce déplacement de ‘référence’ doit être le même
dans les deux calculs, afin d’égaliser le travail externe avec le potentiel interne.

6. Exercice pratique 2
6.1 Système
Etudions le cas où le système serait chargé uniformément.

Figure 9 : Structure étudiée et diagramme des moments fléchissant

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On remarque que le moment maximum est sur appuis. Ce qui nous donne une première
section critique. Cependant on n’est pas capable de situer la seconde section critique. Dans cet
exercice c’est ce que nous essayerons de déterminer.

6.2 Mode de ruine

Notre système est hyperstatique de degré 1, il faudra dont 2 rotules pour entraîner la ruine de
notre structure par instabilité.
Les SPC sont au point d’encastrement et quelque part en travée.
Les mécanismes de ruine possibles sont :

Figure 10 : Mécanisme de ruine

7.3.3 Mode de ruine A-X (simplifié)

Dans cette partie-là, nous traiterons bien entendu le mécanisme de ruine identifié mais avec
une hypothèse simplificatrice. Nous faisons l’hypothèse que la seconde rotule plastique se
forme en milieu de travée ce qui n’est pas vrai compte tenu du diagramme des moments
fléchissant.

Relations géométriques

Travail externe
En ce qui concerne le travail externe on se trouve dans une situation où on a une infinité de
force (charge repartie) sur une longueur donnée. La méthode consiste donc à intégrer le travail
externe élémentaire de la charge.

Potentiel interne

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Charge de ruine
L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

Ce résultat est une valeur approchée puisqu’on fait dès le départ une hypothèse fixant la
seconde rotule plastique au centre de travée, alors qu’en réalité elle sera plus proche de
l’encastrement.

7.3.4 Mode de ruine A-X (exacte)

Nous mènerons le calcul mais sans l’utilisation de l’hypothèse simplificatrice et tenterons de


donner un avis vis-à-vis de cette méthode. Il nous faut donc déterminer deux inconnues :

 La charge ultime de ruine


 La position de la seconde rotule dans la travée. On notera –x- la position de cette
rotule plastique.

Relations géométriques

Travail externe
Le travail externe est inchangé car il ne dépend pas de la position des rotules plastique, dans
ce cas-là, cela n’est pas toujours vrai (voir les exemples précédents).

Potentiel interne

Le potentiel interne, dépendra de x puisque les rotations en dépendent, nous aurons alors :

Charge de ruine

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L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

Cette équation nous contient 2 inconnues que nous devons déterminer. Pour cela, il nous faut
une seconde équation, seconde équation facile à obtenir. On sait que le moment en travée est
maximum à un extremum et donc subit un changement de signe. Il suffit donc d’écrire :

Cependant on obtient :

On peut dire que cette hypothèse simplificatrice peut être utilisée dans un cas comme celui-ci
et qu’elle conduit à des erreurs de l’ordre de 3%. Dans les applications numériques on
considèrera que cette hypothèse est toujours valable.

5 Exercice pratique 4
5.1 Système

Figure 11 : Système de l'étude

Dans ce cas d’étude nous allons aborder le cas où la section n’aurais pas le même
comportement en traction et en compression. Il s’agit de matériaux dont on dit que le
comportement est anisotrope, tel que le béton.
Pour cela il nous faut une relation entre

: Moment plastique négatif (Fibres supérieures tendues)

Dr Oustasse Abdoulaye SALL Calcul non linéaire des structures 40


: Moment plastique positif (Fibres inférieures tendues)

5.2 Mode de ruine


Nous étudions un système hyperstatique de degré 1, il faudra donc 2 rotules plastiques pour
entraîner la ruine de la structure par instabilité.
Les SPC identifiés sont A (Encastrement), C (Appui de travée), D (Milieu de travée
uniformément chargée)
Les modes de ruines probables sont alors AC – AD – CD

Figure 12 : Mode de ruine AC

Figure 13 : Mode de ruine CD

Figure 14 : Mode de ruine AD

5.3 Mode de ruine AC

Figure 15 : Mode de ruine AC

Relation géométrique

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Travail externe

Le travail externe n’est pas directement impacté par le caractère anisotrope du matériau, car il
dépend du chargement extérieur de la structure.

Potentiel interne

Le potentiel interne quant à lui est impacté par le comportement anisotrope du matériau
composant la section. Lorsqu’on mène le calcul de l’énergie interne induite par la formation
des rotules plastiques il faut faire désormais faire le choix, de quel moment plastique nous
considérons. Ce choix est relativement simple. Une fois le mode de ruine tracé, il suffit de
regarder le signe du moment, est-il positif ou négatif, en d’autres termes quelles fibres sont
tendues

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

donc la charge critique de ruine est

7.5.1 Mode de ruine CE

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Figure 16 : Mode de ruine CD

Relation géométrique

Travail externe

Nous nous trouvons encore une fois avec une charge repartie :

Potentiel interne

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

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7.5.2 Mode de ruine AD

Figure 17 : Mode de ruine AD

Relation géométrique

Travail externe
Cependant dans notre cas nous remarquons que la force ponctuelle produit un travail positif
(Le déplacement est vers le bas) tandis que la charge repartie produit un travail négatif (Le
déplacement se fait vers le haut).

Or

Potentiel interne

Il nous faut dans ce cas exprimer le potentiel interne en fonction du déplacement 2.

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Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

5.3 Charge de ruine

La charge de ruine de notre structure est alors :

5.4 Conclusion

Lorsque le comportement du matériau est anisotrope il faut veillez à utiliser le bon moment
plastique de la section. Pour cela rien de tel que la logique « RDM ». Le dessin du mode de
ruine peut cependant s’avérer utile dans la plupart des cas. On peut dire que lorsque la courbe
des déformations plastiques tendent à « redescendre », alors le moment sera négatif, et
inversement si la courbe « remonte ».

6 Exercice pratique 5
6.1 Système

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Figure 18 : Système de l'étude

A première vu ce genre de système peut paraître plus compliqué dans la résolution mais ce
n’est pas le cas. Le point qui peut poser un peu plus de problème est le tracé du mode de
ruine.

6.2 Mode de ruine

Notre structure est isostatique d’ordre 1, il faudra donc former deux rotules plastiques pour
entraîner la ruine de notre système.
Les SPC identifiés sont : BCD
Les modes de ruines alors possible sont BC- BD – CD

Figure 19 : Mode de ruine BC

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Figure 20 : Mode de ruine BD

Figure 21 : Mode de ruine CD

6.3 Mode de ruine BC

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Figure 22 : Mode de ruine BC
Relation géométrique

Travail externe

Potentiel interne

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

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6.4 Mode de ruine CD

Figure 23 : Mode de ruine CD


Relation géométrique

Travail externe

La déformation plastique est négative, mais la force est aussi négative :

Potentiel interne

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Dr Oustasse Abdoulaye SALL Calcul non linéaire des structures 49


Donc la charge critique de ruine est :

6.5 Mode de ruine BD

Figure 24 : Mode de ruine BD

Relation géométrique

Travail externe

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Potentiel interne

Charge de ruine

L’égalité du travail externe et potentiel interne donne :

Donc la charge critique de ruine est :

6.6 Charge de ruine

La charge de ruine de notre structure est alors

6.7 Conclusion

Pour le tracé des modes de ruine, dans une poutre dont la fibre moyenne n’est pas droite, il
faut respecter les angles des brisures avant et après déformation.

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