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MUSIQUE ET PHILOSOPHIE

introduction
André Charrak

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Centre Sèvres | « Archives de Philosophie »

2001/2 Tome 64 | pages 323 à 324


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ISSN 0003-9632
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!Pour citer cet article :


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André Charrak, « Musique et philosophie. introduction », Archives de Philosophie 2001/2 (Tome
64), p. 323-324.
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MUSIQUE ET PHILOSOPHIE
Introduction
ANDRE CHARRAK
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Les trois études réunies dans ce cahier ne sauraient dresser un tableau


complet de l’état des recherches actuelles sur les relations entre musique et
philosophie 1. Elles concourent cependant à dégager quelques jalons de la
prise de conscience progressive, dans le champ philosophique, des contrain-
tes spécifiques de l’objet musical, dont les caractères ne se donnent complè-
tement, ni à l’esthétique philosophique, ni aux tentatives de formalisation
rationnelle ¢ ces deux axes constituant en somme l’index des philosophies
de la musique à l’époque moderne 2.
Quelles sont les conditions de possibilité de l’expression musicale ?
Cette question, qui occupe l’esthétique philosophique, paraît bien viser
l’essence de la musique, le moment où elle réalise sa fin et se subordonne
l’ensemble des règles et des structures définies par la seule théorie de la
musique ¢ et, d’une façon exemplaire, par la théorie de l’harmonie. Mais
lorsqu’avec Rousseau, par exemple, cette pensée de l’expression atteint ses
formes les plus fines et, en réalité, les plus critiques, elle révèle à sa limite les
résistances, les propriétés de ce qu’elle ne désigne d’abord que comme le
simple substrat d’une communion affective. L’auteur du Dictionnaire de
musique n’a pas de mal à dénoncer l’insuffisance des approches physiques et
mathématiques de l’objet musical ; le vrai problème est de les saisir dans leur
pertinence, d’en concevoir le statut.
1. Sans même mentionner les nombreux travaux relatifs à la sociologie de la musique,
citons simplement deux autres perspectives, parmi d’autres possibles et en nous limitant
au domaine français : les relations entre musique et théories poétiques, telles que C. Kintzler
les a étudiées pour les e et e siècles ; les rapports entre musique et mathématiques qui,
dans ce recueil, ne sont examinés qu’à travers leur ancrage contemporain : les travaux de
A. Bélis (sur Aristoxène), Ch. Meyer (sur les médiévaux) et F. de Buzon (sur la Renaissance et
l’âge classique) permettent d’inscrire les problèmes traités ici par H. Dufourt dans leur généa-
logie.
2. La concurrence de ces perspectives, d’une façon bien entendu plus nuancée et parfois
implicite, commande encore pour une large part l’interprétation théorique du statut de la
musique au e siècle ¢ voir la synthèse proposée par Hugues D, Musique, pouvoir,
écriture, Paris, Christian Bourgois, 1991.

Archives de Philosophie 64, 2001


324 A. CHARRAK

La philosophie de la musique est-elle vraiment condamnée à osciller


entre une attitude positiviste, que l’on interprétera un peu vite comme un
réductionnisme, et une tendance esthétisante, dont on manque souvent les
véritables enjeux ? Après Liszt et Wagner, il devient urgent de comprendre
de l’intérieur les ressources de l’expression musicale, au lieu de lui appliquer
les catégories abstraites du jugement de goût. Il ne s’agit plus de se contenter
d’une simple application de l’esthétique à la musique, mais bien d’engager
un travail philosophique depuis la musique même. Les écrits de Nietzsche
constituent la fine pointe de cette tentative. Certains textes de jeunesse, déjà
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consacrés à la question du rythme musical (et qui éclairent la constitution du


rapport à Wagner), ainsi que plusieurs passages relatifs au thème de l’éternel
retour attestent en effet que la musique constitue, pour cet auteur, non point
un modèle mais bien l’élément d’une interrogation qui, du même mouve-
ment, échappe pour partie aux critères habituels de la rationalité philoso-
phique.
Faut-il cependant considérer que se trouve ainsi atteinte la plus grande
proximité de la philosophie à l’objet musical ? Les difficultés que rencon-
trent, au e siècle, les tentatives de formalisation pour atteindre les pro-
priétés spécifiquement musicales du matériau sonore signifient-elle que
l’essence du phénomène se résout dans son apparaître, au-delà d’une concep-
tualisation effective ? L’élucidation des principes de la musique sérielle
paraît au contraire requérir de la conscience musicologique la prise en
considération d’une « logique d’ensemble du champ culturel » ¢ il faut alors
abandonner l’idéal d’une esthétique immanente pour intégrer l’examen des
conditions scientifiques, techniques et sociales de la production musicale.
On doit en particulier, avec Hugues Dufourt, mesurer le rôle essentiel que les
théoriciens du sérialisme ont accordé aux ressources mathématiques dans
l’explicitation des principes compositionnels. C’est sur le fond d’une telle
analyse, où la modélisation informatique joue un rôle essentiel, que se
révèlent les écarts et les contraintes qui constituent un objet vraiment
musical. D’une façon à la fois centrale et circonstanciée, l’expression rede-
vient dès lors le problème des contemporains.

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