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Les Maîtres qui s'expriment par formules allusives (arbâb al-ishârât) ont ainsi
paraphrasé ce verset :
3 – Le Premier avant toute chose, Le Dernier après toute chose, L'Extérieur par la
puissance sur toute chose, L'Intérieur, savant par la réalité de toute chose.
6 – Le Premier qui « origine » tout premier, Le Dernier qui vient après tout dernier,
L'Extérieur qui extériorise tout extérieur, L'Intérieur qui intériorise tout intérieur.
8 – Le Premier par l'Essence, Le Dernier par les Qualités, L'Extérieur par les signes
qui provoquent les intuitions (âyât), L'Intérieur qui échappe à toute estimation
(tawahhumât) et imagination (takhayyulât).
18 – Le premier par l'acte déterminant l'être (takwîn), Le Dernier par l'acte produisant
la compréhension (talqîn), L'Extérieur par l'explicitation (tabyîn), L'Intérieur par
l'embellissement (tazyîn).
24 – Le Premier par ce qui provoque le bonheur (is 'âd), Le Dernier par l'assistance
(indâd), L'Extérieur par l'existentiation (îjâd), L'Intérieur par la droite direction (irshâd).
Allâh a dit : Il a répandu sur vous Ses bienfaits extérieurs et intérieurs (Coran
XXXI, 20) : l'Extérieur en vous illuminant par les effets (âthâr) de Ses bienfaits ;
l'Intérieur en faisant briller pour vous les lumières de Sa Connaissance.
Sache que plusieurs questions peuvent se poser sur la réalité du huwa, Lui (placé en
tête du verset LVII, 3 précité, Lui est le Premier et le Dernier, et l'Extérieur et
l'Intérieur).
On répond à cette question en faisant référence à des versets qui indiquent Son
existence (wujûd), le texte coranique en mentionne un grand nombre. Par exemple :
l'allusion faite par Abraham, l'Ami intime - sur lui la paix - : Mon Seigneur (est) Celui
qui fait vivre et mourir (Coran II, 258).
Telle aussi la mention que fait Moïse - sur lui la paix - à qui Allâh a parlé : Votre
Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres... (Coran XXVI, 26) : Notre
Seigneur (est) Celui qui confire la norme créaturelle à toute chose et guide en
conséquence (Coran XX, 50).
Réponse : Votre Dieu est un Dieu unique (Coran 163). Dis, Lui Allâh (est) Un
(Coran CXII, 1). S'il y avait dans Ciel et Terre des dieux (âliha) autres qu'Allâh,
tous deux (ciel et terre) se corrompraient (Coran XXI, 22).
Réponse : C'est Lui qui domine invincible Ses serviteurs (Coran VI, 61). Ils
craignent leur Seigneur au-dessus d'eux (Coran XVI, 50). Le Tout-
Miséricordieux sur le Trône établit Son Assise homogène (Coran XX, 5).
Réponse : Il n'est pas interrogé sur ce qu'Il fait alors qu'ils sont interrogés
(Coran XXI, 23).
En effet, la question : « Quelle chose ? » concerne une chose qui partage certains
aspects de sa nature avec d'autres. Mais aucune chose ne peut s'associer au Vrai
dans Sa réalité d'essence ni dans la Majesté de Ses Qualités. Et tel est bien le sens
du verset précité : Lui connais-tu un homonyme ? Connais-tu une chose qui Lui soit
semblable en essence et en qualité au point que celles-ci obligeraient à le dégager
de cette ressemblance et de ce copartage ?
Certes, tout être concerné par la question : Quand été ? reste en fait déterminé par le
temps et est précédé par la privation d'être (`adam) qui lui est donc antérieure. Mais,
Lui, Allâh, n'a pas de premier ; plus même, Il demeure le Premier de toute chose. Il
n'a pas de dernier mais Lui est le Dernier de toute chose. Sa perdurance (dawâm)
transcende toute chronologie et Sa permanence (baqâ') dans Sa sainteté est
exempte de notre parole : Il était (kâna) ou Il sera (yakûn) puisque toutes ces notions
sont des caractéristiques de l'être qualifié par l'adventicité (hudûth) et la contingence
(imkân ou possibilité) qui ne peuvent convenir à l'Eternité divine (sannadiyya).
Toute chose (est) périssante (hâlik) sauf sa (ou Sa) face (Coran XXVIII, 88), car
Allâh transcende le périssable (hilâk) et la privation d'être tant dans le passé que
dans l'avenir. N'as-t-Il pas dit : Tous les êtres sur terre passent alors que la Face
de ton Seigneur détentrice de Majesté et de Générosité persiste ( Coran LV,
26/27). Béni soit Celui dans la Main de Qui est le Royaume (Coran LXVII, 1 ). Le
terme Béni (tabâraka) dérive de la racine BaRaKa dont l'une des significations est :
demeurer quelque part. Ce dernier verset confirme que l'existence d'Allâh est
perdurable, sans commencement ni fin.
Allâh a dit : Dis ! mon Dieu, Possesseur du Règne (mâlik almulk), Tu accordes le
Règne à qui Tu veux... (Coran III, 26). C'est dire que tout royaume hors le Sien est
sujet à perdition. Il dit encore : Béni soit Celui dans la Main de Qui est le
RègneGloire à Celui dans la main de Qui est la Royauté céleste (malakût) de
toute chose (Coran LXVII, 1). (Coran XXXVI, 83).
De plus, Allâh montre avec évidence que ces réalités sont appelées à disparaître le
Jour de la Résurrection selon cette parole : A qui est le Règne en ce Jour ? A Allâh
l'Unique, le Réducteur ( Coran XL, 16).
Allâh dit : Savant de la Réalité occultée et de la Réalité attestée (Coran VI, 73).
Chez Lui (sont) les Clés de la Réalité occultée. Ne les connaît que Lui ( Coran
VI, 59).
Allâh a dit : Si les arbres de la terre (étaient) des calames et si la mer étalait son
encre et encore sept mers pareilles à elle, les Paroles d'Allâh ne seraient pas
consommées. En vérité, Allâh (est) Très-Inaccessible et Très-Sage (Coran XXXI,
27). Si la mer était une encre étendue pour (répandre) les Paroles de mon
Seigneur, la mer serait consommée avant que ne le soient les Paroles de mon
Seigneur, même si Nous apportions une étendue d'encre semblable (Coran
XVIII, 109).
A Allâh les Noms excellents. Invoquez-Le par eux (Coran VII, 180).
Il a mentionné des Noms et des Qualités dans les derniers versets de la sourate al-
Hashr, Le Rassemblement (Cf Coran LIX, 22 à 24).
14 - On questionne sur la Réalité essentielle qui Lui est propre et sur le tréfonds de
Son Impénétrabilité (çamadiyya).
Telle est l'exégèse commune à ces quatre Qualités divines. Quant à celle qui
concerne chacune d'elles en particulier, nous en ferons la présentation suivante :
I - AL-AWWAL : LE PREMIER
C'est le Primordial (qadîm) sans commencement (azalî) qui ne peut jamais être
précédé par la privation d'être (`adam).
Mais alors, une double question se pose : la réalité du Dieu-Producteur (wujûd al-
bârî) et celle du monde (`âlam) sont-elles simultanées ou bien celle du Dieu-
Producteur précéde-t-elle celle du monde ?
II - AL-ÂKHIR : LE DERNIER
Jahm b. Safwân prétendait qu'Allâh accorde la récompense aux gens qui la méritent
et le châtiment à qui il est destiné en suite de quoi Allâh fait disparaître le Paradis et
ses hôtes et l'Enfer et ses habitants, si bien que rien ne demeure avec Allâh.
Le premier :
Lui est le Premier et le Dernier (Coran LVII, 3). Allâh est premier puisqu'Il est
existant sans qu'aucune chose soit avec Lui et de même est-Il dernier puisqu'Il est
permanent dans ce qui ne cesse point et qu'aucune chose n'est avec Lui.
Le deuxième :
Allâh dit : Eux seront perpétuellement (khâlidûn) dans le Feu tant que dureront
les Cieux et la Terre à moins qu'Allâh ne le veuille autrement. Ton Seigneur fait
ce qu'Il veut (Coran XI, 107).
Le troisième :
Si Allâh ne connaissait pas le nombre des motions (harakât) des hôtes du Paradis et
de l'Enfer, cela constituerait une cause d'ignorance pour le Seigneur ; mais s'Il a
cette connaissance, cela implique un terme (au Paradis et à l'Enfer).
Le quatrième :
Sache-le ! La plupart des hommes religieux (ahl al-dîn) sont d'accord sur la
permanence (baqâ') du Paradis et de l'Enfer. Leur argument est que cette
permanence est possible (mumkin). L'enseignement traditionnel (sam`) arrive à cette
conclusion. Il faut donc conclure à leur permanence. Pour expliquer cette possibilité
(imkân) Jahm b.Safwân précise ceci : Si cette permanence n'était pas possible,
l'inverse d'une possibilité devrait entraîner une impossibilité en soi. Or cette
conséquence ici est absurde.
La Tradition, elle, s'y réfère car les deux termes khulûd, perpétuité et ta'bîd,
continuité, qualifiant le Paradis et l'Enfer, se trouvent dans le Coran.
• La deuxième : Il est certain qu'Il est Dernier au regard de toute chose et une autre
interprétation que celle-ci n'est pas valable. C'est donc ainsi qu'il faut comprendre
qu'Allâh est Dernier.
• La quatrième : Allâh fait mourir les créatures et les rend permanentes après leur
extinction. Sous cet aspect, Il est Dernier.
Allâh sait bien que les hôtes du Paradis ne sont pas soumis à un nombre de motions
déterminées sans que cela constitue chez Lui une ignorance puisqu'Il ne comporte
pas en Lui-même un nombre déterminé (de possibilités, Son Infinité refusant tout
dénombrement). Ceux qui connaissent ce point doctrinal savent bien qu'il en est ainsi
et qu'il n'y a pas d'ignorance chez Allâh.
Le premier Ce Nom signifie : Celui qui l'emporte (ghâlib) sur Ses créatures.
C'est ainsi qu'on dit : avoir le dessus (zhahartu) sur quelqu'un, lorsqu'on l'emporte
sur lui et qu'on le contraint. On dit aussi : s'emparer d'une demeure lorsqu'on en
triomphe par la force.
Si l'on objecte : l'Extérieur est Celui dont la réalité (wujûd) ne provoque ni le doute ni
l'ambiguité mais pourtant de nombreux doutes envahissent la plupart des créatures
au sujet de l'Existence (wujûd) d'Allâh. Comment alors est-Il extérieur ?
La réponse est la suivante : Al-Ghazâlî dit « qu'Al lâh se cache dans Son extrême
manifestation et l'intensité de Sa lumière dont cette extériorisation est le voile. Ce
propos ne peut être compris que par un exemple :
« Si je voulais manifester les mots qu'un scribe a écrits, je montrerais qu'il sait
quelque chose et tu n'aurais aucun doute à ce sujet. De plus, ces mots
témoigneraient d'une manière indiscutable que ce scribe est vivant, savant et
capable ».
«Le même raisonnement s'applique à tout ce qui existe dans les Cieux et sur la
Terre, grand ou petit, ange ou étoile, soleil ou lune, animal ou végétal qui ne peuvent
que témoigner de leur besoin d'un recteur qui les dirige, d'un être qui détermine leur
norme et qui leur décerne leurs qualités propres et leurs dispositions particulières.
Que le fait d'écrire un seul mot soit une preuve de la réalité et des attributs du scribe,
combien plus concluants (au sujet de Dieu) sont alors les signes probants qui n'ont
pas de fin ».
IV- AL-BÂTIN : L'INTÉRIEUR
Le premier : qu'Allâh soit pleinement extérieur entraîne qu'Il soit intérieur. En effet, si
le soleil ne se tenait pas par dessus le globe (terrestre) nous ne saurions pas que la
lumière émane de lui. Nous pourrions imaginer que les objets sont éclairés d'eux-
mêmes. Pourtant, lorsque le soleil se couche les lumières disparaissent dès ce
moment et nous savons alors qu'elles venaient de lui.
Maintenant, s'il était possible que les effets produits par l'Existence d'Allâh se retirent
des êtres possibles, il apparaîtrait dès lors que l'existence de ceux-ci procède de
celle d'Allâh. Cependant, la cessation de cette effusion (jûd) est impossible. La
perfection et la persistance d'Allâh deviennent alors la cause qui produit l'ambiguïté
et c'est cette signification qu'un certain maître véritable (Al-Ghazâlî) exprime ainsi : «
Gloire à Celui qui se dérobe aux intelligences par son extrême manifestation et se
cache d'elles par la perfection de Sa Lumière ».
Le deuxième : Allâh est intérieur au point que l'ultime fond de Sa Réalité essentielle
n'est pas connu des créatures.
Le quatrième : Allâh est extérieur car Il connaît ce qui est apparent, Il est intérieur car
Il connaît ce qui est caché.
Le cinquième : Allâh est intérieur parce qu'Il voile aux Infidèles Sa Connaissance et
Sa Vision et cache aux Fidèles Sa Vision dans ce bas-monde.
Sous cet aspect, ces deux Noms divins (l'Intérieur et l'Extérieur) se réfèrent à des
Qualités d'Opérations.