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Cette main, celle qui donne un coup de poing et serre cet autre humain.
Celle qui se tend pour aider, s’ouvre pour pousser loin. La main.
Celle qu’on jette au sol pour amortir une chute et celle sur laquelle on s’appuie pour se relever
la prochaine minute.
Les deux mains. Parfaitement symétriques, joliment parallèles. Les mains me fascinent. Leur
esthétique commode transgresse l’utile, et caresse l’expression. Les mains parlent, crient
doucement même plus que les yeux. Oui, plus que les yeux.
Ça, c’est toi, j’en ai guère besoin moi, pour mon estime. Tu permets ? Je continue, ou je te
supprime ?
Alors, les mains me fascinent oui et les personnes qu’ont l’exquis privilège de travailler avec,
me voient jaloux.
Ces braves femmes et hommes, qui travaillent, qui gagnent leurs journées avec leurs mains !
Pas avec un stylo, non … ou derrière un écran sur un clavier. Avec leurs mains, je vous dis !
Au contact de la matière, du tissu, des écailles ! De l’eau, de la chaleur, de la chaire, au
toucher des sens, ces personnes-là je les envie.
Car faisant ainsi, ils transcrivent à puissantes lignes leurs histoires. Leurs tracés sont
authentiques et purs.
Puis chuchotent fort la vie qu’eurent les ancêtres de tes ancêtres, les chemins qu’ils prirent, les
fleuves qu’ils avaient traversés, les champs qu’ils avaient cueillis, les cendres qu’ils avaient
éteintes.
Et toi,
Oui ?
Toi, je vois ton tout à l’heure, ton hier et ton demain, sculpté sur ta main. Je vois l’énergie que
tu as dépensée et celle qui t’en reste à épuiser au simple angle que font tes doigts et leur
paume. Je vois ce que tu as soulevé, ce que tu as cogné, ce que tu as caressé mon bonhomme.
A tes mains,
Elles me sont l’aimant qui chevauche la boussole de ton existence. Je regarde tes mains et je
me localise.
Balle, au centre.