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02 juillet 2012 : 36 quai des estampes (C.

Cochin – LNC)
Samedi, le collectionneur Georges Tsushima a partagé sa
passion avec le public.
Les festivités célébrant les 120 ans de présence japonaise ont
débuté samedi matin, avec le vernissage de l'exposition « Ukiyo-
e » au musée de Nouvelle-Calédonie. Cette magnifique
collection d'estampes appartient à un ancien « Tatura Kid ».
Le cœur du musée de Nouvelle-Calédonie bat pour le Japon
depuis samedi. L’établissement a ouvert les festivités célébrant
l’arrivée des premiers travailleurs japonais, il y a 120 ans, avec
le vernissage d’une très belle exposition baptisée « Ukiyo-e, images du monde flottant ».
Cette collection n’est pas ici par hasard. Elle est la propriété de Georges Hisao Tsushima, le
directeur du Ukiyo-e Museum of Art, près de Tokyo, né en Nouvelle-Calédonie en 1936, avant d’être
déporté en Australie suite à l’attaque de Pearl Harbor en 1941. Avec sa sœur Anna, il fait partie des
« Tatura kids », ces enfants japonais contraints de quitter la Calédonie pour le camp de Tatura,
dans l’Etat du Victoria, où ils sont restés séquestrés cinq années.

Maillet. Passionné par les estampes, Georges Tsushima fait aujourd’hui découvrir cet art à ce pays
qui fut autrefois le sien, en apportant sa collection personnelle. Jusqu’au 1er octobre, trente-six
estampes sont exposées au musée, ainsi que deux carnets de croquis et des outils traditionnels
(maillet, ciseaux, tampons...). « Contrairement au dessin qui est unique, les estampes permettent
de faire partager le modèle initial en le reproduisant. C’était leur objectif premier », souligne Georges
Tsushima, qui proposait une visite guidée, samedi matin.
Le public a pu découvrir les techniques de cet art complexe, mêlant le savoir-faire de l’artiste, du
graveur et de l’imprimeur. « Nous utilisons du washi, un papier japonais très fin, fait à la main, même
si le papier n’est pas une invention des Japonais mais des Chinois, rappelle le collectionneur.
Ensuite, nous mettons un peu de poudre de minerai pour donner cet aspect brillant. »
Parmi les estampes exposées, on peut distinguer les œuvres très célèbres de l’artiste Hokusai, mort
en 1849, telles que La grande vague de Kanagawa ou le Fuji rouge, ou encore une estampe de
l’artiste français Paul Jacoulet, intitulé Chagrin d’amour, qui se démarque de l’ensemble par ses
tons très colorés. Fils d’un professeur de français, l’artiste est arrivé au pays du Soleil- Levant à
l’âge de 3 ans. Grand collectionneur de papillons, il réalisait des estampes aux couleurs vives.
« C’était beaucoup plus gai que les estampes japonaises. Ça ne se vendait pas très bien. Ce sont
les Américains, les soldats, qui en achetaient », sourit le directeur de l’Ukiyo-e Museum of Art.
Plus qu’un vernissage, cette manifestation a marqué la rencontre entre « frères » japonais, que
l’histoire a séparés il y a soixante-dix ans. « Alors que mon père était derrière les barbelés en
Australie, je me suis retrouvé enrôlé dans l’armée française, raconte André Nakagawa, ancien
consul honoraire du Japon en Calédonie. C’était une chose difficile à avaler. J’ai failli, moi aussi,
être un “Tatura kid” ».

La suite à Nouméa
Demain mardi 3 juillet : Conférence de Georges Tsushima, à 18 heures, au musée de Nouvelle-
Calédonie.
Jeudi 5 et vendredi 6 juillet : Concert Soleil Levant avec Fumiyoshi, joueur de shamisen et Shiho
Narushama au piano. A 20 heures, au Conservatoire.
Vendredi 6 juillet : Cérémonie au carré des Japonais au cimetière du 4e Km. Cérémonie
œcuménique bouddhique et catholique.
Du vendredi 6 juillet au samedi 4 août : Exposition « Sakura ga saita » sur les Japonais à Nouméa,
avant la guerre du Pacifique, au musée de la Ville. Vernissage de l’exposition à 17h30, avec une
conférence et un concert du groupe Rimacona, duo de musiciens japonais.
Mardis 10 et 17 juillet : Dégustations de thé vert du Japon (Fuji Yama), toute la journée, au musée
de la Ville.
Samedi 7 et dimanche 8 juillet : Festival japonais au château Hagen. Moine ascète des montagnes,
cérémonie du thé, ateliers d’origami, de calligraphie ou d’habillage de kimono, taille de bonsaï, arts
martiaux, fête des étoiles et danses traditionnelles.

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