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Cette méthodologie ne permet donc pas d’« assurer groupe explique ensuite par écrit qu’« il apparaît
l’efficacité de mesures de prévention permettant de que l’Anses doit conduire des études additionnelles
prévenir les effets du valproate chez les travailleurs ». et des compléments d’information seront demandés à
En clair, elle ne permet pas de garantir l'absence de Sanofi afin d’évaluer la méthodologie mise en œuvre.
risque pour les travailleur·e·s. À ce stade, même si la valeur actuelle n’est pas
En particulier, l’Anses pointe le cas des femmes confirmée, l’élaboration d’une autre valeur n’a pas
enceintes et en âge de procréer : le seuil de 5 mg/l est été conduite ». Et ajoute que « les employés font l’objet
beaucoup trop haut pour garantir qu’elles ne soient pas d’une surveillance médicale depuis plusieurs années
affectées par l’exposition à ce CMR. Or « les effets sur et qu’aucun élément susceptible de conduire à une
la reproduction et le développement embryo-fœtal sont alerte n’a été rapporté par le médecin du travail dans
sévères. La période de l’embryogenèse est critique, et le cadre de cette surveillance ».
une seule exposition, même très courte, est susceptible Sur la question spécifique de l’exposition des femmes
d’entraîner des conséquences irréversibles ». enceintes à la substance toxique, Sanofi répond
En conclusion, l’agence appelle à réfléchir à qu’aucune femme n’occupe de poste au sein de l’unité
une autre valeur de référence plus pertinente de production de la molécule de la Dépakine. Mais
pour la surveillance biologique des expositions les prestataires de service pour le branchement de
professionnelles au valproate. Et fait savoir qu’elle a l’électricité ou d’autres opérations spécifiques ne sont
missionné des expert·e·s pour proposer une « valeur pas toujours des hommes, fait remarquer la CGT de
limite de référence », selon un autre mode de calcul. l’usine. Et des femmes travaillent au laboratoire du
site de Mourenx, ajoutent-ils. Lors de la campagne
Sollicité par Mediapart, le ministère du travail est
d'analyse sanguine des salarié·e·s, aucune présence de
plus précis : « L’Anses a été saisie en vue d’établir
valproate n'a été détectée dans le sang du personnel
le cas échéant un triptyque approfondi (valeur
féminin, précise le groupe.
toxicologique de référence, valeur limite d’exposition
professionnelle, valeur limite biologique) couvrant Le ministère du travail va-t-il exiger de Sanofi
tous les cas d’expositions potentielles. » Cet avis un nouveau seuil d’évaluation de l’exposition au
devrait être publié en mars 2020. Plus d'un an après valproate ? « Il ressort de l’avis que la valeur actuelle
la découverte de traces de Dépakine dans le sang de proposée par le service de santé interentreprises (5
salariés de Sanofi. mg par litre de sang) ne permet pas de conclure
à l’absence de risque pour certains travailleurs
L’avis de l’Anses est sorti dans une grande discrétion :
notamment pour les femmes enceintes, explique le
mis en ligne sur le site de l’agence le 20 juin sans
ministère du travail. Depuis l’origine, les services de
envoi de communiqué de presse ni mise en valeur sur
l’État dont l’inspection du travail restent mobilisés sur
la page d'accueil. Sur place, la CGT-Sanofi n’avait
les mesures à mettre en œuvre pour protéger la santé
pas été mise au courant alors qu’elle s’était auparavant
et la sécurité des travailleurs de ce site notamment au
fendue d’une lettre à Muriel Pénicaud, la ministre du
titre des mesures de protection collective (aération,
travail, à ce sujet.
assainissement…). »
Sollicité par Mediapart, Sanofi répond d'abord être
« en échange » avec l’Anses, dont il estime le
rapport « complexe », et même « confus ». Le
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