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2
Chapitre 1
1) Un espace
2) Un groupe de transformations
2) Géométrie sphérique
3
4 Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs
Dans cet exemple, un carré centré à l’origine est congruent à un parallélogramme centré à
l’origine. Sur la figure, on considère :
T : e1 → e01
e2 → e02
Définition 1.1.1. ∗ : G × G → G tel que :
1) ∗ est associative : ∀g1 , g2 , g3 ∈ G, (g1 ∗ g2 ) ∗ g= g1 ∗ (g2 ∗ g3 ).
2) e ∗ g = g ∗ e = e, ∀g ∈ G.
3) ∀g ∈ G, ∃g −1 ∈ G, g ∗ g −1 = g −1 ∗ g = e.
On dit alors que (G, ∗) est un groupe.
Définition 1.1.2. Soit X un ensemble et G un groupe. Soit :
µ : G×X → X
(g, x) 7→ µ(g, x)
1) µ(g1 , µ(g2 , x)) = µ(g1 ∗ g2 , x)
2) µ(e, x) = x, ∀x.
On appelle alors µ l’action de G sur X.
Proposition 1.1.1. L’application Tg (g fixé) suivante :
Tg : X → X
x 7→ µ(g, x)
est une bijection. On a ainsi : Tg−1 = (Tg )−1 .
Tg−1 (Tg (x)) = Tg−1 (µ(g, x)) = µ(g 0 , µ(g, x)) = µ(g −1 g, x) = µ(e, x) = x
Exemple 1.1.2. X = Mn,n (C), G = GL(n, C). On définit µ(A, B) = ABA−1 . On montre que
c’est une action :
1)
µ(A1 , µ(A2 , B)) = µ(A1 , A2 BA−1 −1 −1
2 ) = A1 A2 BA2 A1 = A1 = A2 A1 B(A1 A2 )
−1
= µ(A1 A2 , B)
2) µ(I, B) = IBI −1 = B
Définition 1.1.3. Une action µ : G × X → X est transitive si ∀x, y ∈ X, ∃g ∈ G tel que
µ(g, x) = y. On dit que X est homogène par une telle action.
Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs 5
Définition 1.2.2. Une application projective RP 1 → RP 1 est une application qui est induite
par une application linéaire inversible.
Notation.
[→
−
v ] = classe d’équivalence d’un vecteur →−
v
→
−
= {λ v , λ 6= 0} ⊂ R 2
On a ainsi :
µ(A, [→
−
v ]) = [A→
−
v]
Ceci est bein définie.
µ(A, [→
−
v ]) = [A→
−
v ] = [→
−
w]
6 Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs
On définit :
→
− →
−
T :→
−
v →→
−
w , v 0 → w0
→
− →
−
Il existe donc une infinité de façon de choisir l’application T car v 0 et w0 sont arbitraires.
µ(A, [→
−
v ]) = [A→
−
v]
Il y a d’autres possibilités :
y = mx 1
⇒m→
y =1 m
Remarque 1.3.1. Si L est une drotie dans R2 qui ne passe pas par l’origine et L la droite
parallèle à L qui passe par l’origine, une construction géoémtrique nous donne une bijection
entre les points de L et les points de RP 1 \L.
8 Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs
1.4 Birapports
Theorème 1.4.1 (Premier théorème fondamental). Soient x1 , x2 , x3 et x01 , x02 , x03 deux triplets
de points distincts de RP 1 . Il existe une et une seule application projective :
T : RP 1 → RP 1
tel que :
T (xi ) = x0i , 1 ≤ i ≤ 3
Démonstration.
On définit le birapport :
[x0 , x1 , x2 , x3 ] = T (x3 )
Par définition :
[x0 , x1 , x2 , x3 ] = T (x3 )
Par définition :
[S(x0 ), S(x1 ), S(x2 ), S(x3 )] = R(S(x3 ))
1
ensemble des applications projectives
10 Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs
c + dm
∆(m) =
a + bm
Dans les coordonnées choisies, la formule pour une application projective est de la forme :
c + dm
m 7→
a + bm
Problème. Qu’est ce qui se passe si on choisit y = 1 comme droite de référence dans l’identi-
fication de RP 1 ' R ∪ {∞} ?
Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs 11
! ! !
a b z az + b
=
c d 1 cz + d
| {z }
v2
(z2 − z0 )(z − z1 )
z 7→
(z2 − z1 )(z − z0 )
1.6 Perspectives
12 Chapitre 1. Généralités sur les espaces projectifs
fp : l → m
X 7→ X 0
Remarque 1.6.1. L’ensemble des perspectives entre l et m ne forment pas un groupe (il existe
toujours un point fixe, l’intersection de l et m).
Problème. Toute application projective est une composition de trois ou moins de perspectives.
Ceci revient à dire que toutes matrices inversibles 2 × 2 est un produit de tout au plus trois
matrices avec des valeurs propres réeles.
Chapitre 2
2.1 Dimension n
2.2 Dimension 2
→
−
v ∼→
−
w si →
−
v = λ→
−
w
2.3 Visualisation de RP 2
x ∼ y si y = ±x
14
Chapitre 2. Projection en dimension supérieure 15
On veut que les points d’intersection avec la demi-sphère et la droite à l’infini ne soit qu’un
seul et unique point. Pour cela, on peut considérer la demi-sphère comme un ruban de Moebius.
Définition 2.3.2. On définit G = PGL(3, R) toutes les applications sur RP 2 induites par des
applications linéaires inversibles de R3 ou on peut considérer GL(3, R)/ ∼ tel que :
A ∼ B si A = λB
Problème. Décrire l’action de PGL(3, R) sur RP 2 (ou plus généralement, décrire l’action de
PGL(n + 1, R) sur RP n ).
Définition 2.3.3. L’ensemble de toutes les droites passant par l’origine dans RP 2 qui sont sur
un plan donné sur RP 2 .
P (V ) = (V \{0})/ ∼
tel que ;
→
−
v ∼→
−
w si →
−
v = λ→
−
w pour λ ∈ K (λ 6= 0)
Exemple 2.4.1. K = Z2 = {0, 1}. On considère :
On trouve que P (Z2 × Z2 ) = {(0, 1), (1, 0), (1, 1)}. Chaque élément de cet ensemble ont leur
classe d’équivalence.
Exemple 2.4.2. De même pour
P (Z2 × Z2 × Z2 ) = {(1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1), (1, 1, 0), (1, 0, 1), (0, 1, 1), (1, 1, 1)}
Est-ce que (1, 0, 0), (0, 1, 0), (1, 0, 1) colinéaires ? C’est la même chose de montrer que si les 3
vecteurs sont linéairement dépendants. C’est-à-dire trouver λ1 , λ2 , λ3 6= 0 tel que :
A = (1, 1, 0), B = (0, 1, 1), C = (1, 0, 1), D = (0, 1, 0), E = (0, 0, 1), F = (1, 1, 0), G = (1, 1, 1)
En suivant de haut en bas ou de gauche à droite les segments marqués sur le triangle plus son
cercle inscrit, on a les sommes de chaque élément :
Remarque 2.4.1. Un plan projectif abstrait est le projectivisé d’un espace vectoriel de dimen-
sion 3.
Démonstration. Soit W1 et W2 deux sous-espaces vectoriels de dimension 2 avec W1 6= W2 .
Avec le théorème de la dimension :
dim(W1 + W2 ) = dim W1 + dim W2 − dim(W1 ∩ W2 )
et dim W1 = 2, dim W2 = 2 donc dim(W1 ∩ V2 ) = 1 ⇔ la droite projective formée par tous les
sous-espaces de dim 1 ⊂ W1 intersecte la droite projective formée par tous les sous-espaces de
dim 1 ⊂ W2 en un point.
Si l1 et l2 sont deux sous-espaces distincts de dimension 1.
dim(l1 + l2 ) = dim(l1 ) + dim(l2 ) + dim(l1 ∩ l2 ) = 1 + 1 = 2
L’ensemble des sous-espaces de dimension 1 à l’intérieur de l1 + l2 contient l1 et l2 et est une
droite projective.
2.5 Identification de RP 2
RP 2 = R2 ∪ RP 1 (droite à l’origine).
Proposition 2.5.1. Une droite sur z = 1 est équivalent à un plan par l’origine dans R3 différent
du plan z = 0.
Proposition 2.5.2. Deux droites pour z = 1 sont parallèles si et seulement si les deux plans
associés s’intersectent selon un droite horizontale (ceci revient à dire que deux droites parallèles
s’intersectent à l’infini).
18 Chapitre 2. Projection en dimension supérieure
a11 a12 a13 x1 a11 x1 + a12 x2 + a13
a21 a22 a23 x2 = a21 x1 + a22 x2 + a23
Remarque 2.7.1. (i) Soit f ∈ V ∗ tel que f 6≡ 0, Ker f = {v ∈ V, f (v) = 0} est un sous-
espace de dimension dim V − 1.
(ii) Soit f1 6= 0, f2 6= 0. Ker f1 = Ker f2 ⇔ ∃λ ∈ R, f2 = λf1 .
Démonstration. Soit (v1 , ..., vn−1 ) une base. On suppose que Ker f1 = Ker f2 . On complète la
base en une base (v1 , ..., vn−1 , vn ) de V :
On a ainsi : !
β β β
f2 = f1 f2 (v) = βλn = f1 (v) = αλn
α α α
Définition 2.7.1.
Définition 2.7.2.
Dans le cas de R2
Exemple 2.7.1. x2 + y 2 − z 2 = 0
20 Chapitre 2. Projection en dimension supérieure
Chapitre 3
µ : PGL(3, R) × RP 2 → RP 2
x1 = [ →
−
v1 ], x2 = [→
−
v2 ], x3 = [→
−
v3 ], x4 = [→
−
v1 + →
−
v2 + →
−
v3 ]
où [→
−
v ] est la droite de direction →
−
v passant par l’origine.
Remarque 3.2.1. Pour trois droites qui s’intersectent en un point notées x1 , x2 , x3 , on peut
trouver →
−
v1 , →
−
v2 , →
−
v3 tel que →
−
v1 , →
−
v2 forment une base :
x1 = [ →
−
v1 ], x2 = [→
−
v2 ], x3 = [→
−
v1 + →
−
v2 ] = [→
−
v3 ]
21
22 Chapitre 3. Description de l’action de la géométrie projective
Theorème 3.2.1 (Premier théorème fondamental). Soient x1 , x2 , x3 , x4 et x01 , x02 , x03 , x04 deux
repères projectifs RP 2 , il existe une et une seule application projective T : RP 2 → RP 2 tel que :
T (xi ) = x0i , 1 ≤ i ≤ 4
→
− → − → −
Démonstration. 1) Existence. Soient (→
−
v1 , →
−
v2 , →
−
v3 ) et ( v10 , v20 , v30 ) deux bases de R3 avec :
→
−
[→
−
vi ] = xi , [ vi0 ] = x0i , 1 ≤ x ≤ 3
→
− → − → −
[→
−
v1 + →
−
v2 + →
−
v3 ] = x4 , [ v10 + v20 + v30 ] = x04
Soit S : R3 → R3 l’application linéaire tel que :
→
−
S(→
−
vi ) = vi0 , 1 ≤ i ≤ 3
µ : (GL(n, R) n Rn ) × Rn → Rn
((A, →
−
v ), →
−
x) 7→ A→
−
x +→−
v
Lemme 3.2.5. Si f : R → R est un automorphisme1 de R (en tant que corps) alors f (x) = x.
Donc f (1/2) = 1/2. Plus généralement, soit p ∈ Z, q ∈ Z alors f (p/q) = p/q. Si x ≥ 0 alors
f (x) ≥ 0 : √ √ √ √ √
f (x) = f ( x x) = f ( x)f ( x) = f ( x)2 ≥ 0
Si x ≥ y alors f (x) ≤ f (y) :
Comme y − x ≥ 0 alors f (y − x) ≥ 0. f est donc décroissante. Soit x ∈ R tel que p/q ≤ m/n.
Lemme 3.2.6 (Addition de deux nombres réels vue par la géométrie affine).
1
f est un automorphisme de R si elle satisfait les propriétés suivantes :
a) f (x + y) = f (x) + f (y)
b) f (xy) = f (x)f (y)
c) f (0) = 0, f (1) = 1
24 Chapitre 3. Description de l’action de la géométrie projective
Lemme 3.2.7 (Multiplication de deux nombres réels vue par la géométrie affine).
UC Ub Cb
= = =a
aD Ua ED
(2) f envoie des droites sur des droites et des droites parallèles sur des droites parallèles
⇒ f = id.
Démonstration. Etape 1 : f (x, 0) = (σ(x), 0). On veut montrer que σ(x) = x. On doit ainsi
montrer que σ : R → R est un automorphisme. On peut reprendre la construction de la
figure en Lemme 3.2.6 et utiliser la condition (2) du Lemme 3.2.8 pour voir que si
on prend σ(x), σ(y) des points quelconques alors σ(x) + σ(y) = σ(x + y). De même pour
montrer que σ(x)σ(y) = σ(xy) par le Lemme 3.2.7 et toujours avec la condition (2) du
Lemme 3.2.8. Ainsi σ(x) = x ⇒ f (x, 0) = (x, 0).
Etape 2 : f (0, y) = (0, µ(y)). On applique le même raisonnement que pour l’Etape 1 (en
considérant une rotation de 90◦ sens trigonométrique2 ) pour arriver à la conclusion que
µ ≡ id.
Etape 3 : ∀x, y ∈ R, f (x, y) = (x, y)
2
ce qui fait que l’axe des abscisses devient l’axe des ordonnées
Chapitre 3. Description de l’action de la géométrie projective 25
On sait que :
(1) f (0, 0) = (0, 0)
(2) f (x, 0) = (x, 0)
(3) f (0, y) = (0, y)
On trace la droite parralèle d à l’axe des abscisses passant par (0, y) et la droite parallèle d0
à l’axe des ordonnées passant par (x, 0). Or f envoie des droites parallèles sur des droites
parallèles. Donc f (d) = d et f (d0 ) = d0 ⇒ f (d ∩ d0 ) = d ∩ d0 et donc f (x, y) = (x, y).
Démonstration du Théorème 3.2.4. Idée : Si f : R2 → R2 est une bijection qui envoie des
droites sur des droites et des droites parallèles sur des droites parallèles, on peut trouver une
application affine g : R2 → R2 tel que :
g ◦ f (0, 0) = (0, 0)
g ◦ f (1, 0) = (1, 0)
g ◦ f (0, 1) = (0, 1)
g ◦ f (1, 1) = (1, 1)
4.1 Introduction
Theorème 4.2.1. Dans un plan projectif, on se donne trois droites distinctes D, D0 et D00
concourrantes au point O. Soient A et B (respectivement A0 et B 0 , respectivement A00 et B 00 )
deux points distincts appartenant à D (respectivement D0 , respectivement D00 ) et différents de
O. Soit M (respectivement N , respectivement P ), le point d’intersection des droites (AA0 ) et
27
28 Chapitre 4. Théorèmes de Pappus et Desargues
Démonstration. Remarquer que les hypothèses faites entrainent que les droites (AA0 ) et (BB 0 )
sont distinctes et donc que M est bien défini (de même pour N et P ). On peut supposer que ni
A, A0 , A00 ni B, B 0 , B 00 ne sont pas alignés (si par exemple A, A0 , A00 sont alignés sur une droite
∆ alors M, N, P sont sur ∆). Alors les points M, N, P sont distincts, et la droite (M N ) ne
contient aucun des points A, A0 , A00 , B, B 0 , B 00 (si (M N ) contient un des points A, A0 , A00 , elle
contiendrait les deux autres).
Prenons la droite (M N ) comme droite à l’infini. Dans le plan affine complémentaire de
(M N ), on a (AA0 )//(BB 0 ) et (A0 A00 )//(B 0 B 00 ).
Si O ∈ (M N ), les droites affines (AB), (A0 B 0 ), (A00 B 00 ) sont parallèles. La translation
qui envoie A sur B envoie le triangle AA0 A00 sur BB 0 B 00 (règle du parallèlogramme) et donc
(A00 A)//(B 00 B).
Si O 6∈ (M N ), les trois droites affines AB, A0 B 0 et A00 B 00 sont concourrantes en O. L’homo-
thétie de centre O et de rapport OB OA
envoie le triangle AA0 A00 sur BB 0 B 00 (théorème de Thalès)
et donc (A00 A)//(B 00 B).
Dans les deux cas, le point d’intersection P des droites projectives (A00 A) et (B 00 B) est bien
situé sur la droite à l’infini (M N ).
Dans les deux cas, le point d’intersection P de droites projectives (CA0 ) et (C 0 A) est bien situé
sur la droite à l’infini (M N ).
Chapitre 5
Définition 5.1.2 (Parabole). La parabole est obtenue par intersection du cône et le plan pa-
rallèle à l’une de ses génératrices.
Définition 5.1.3 (Hyperbole). Soient F et F 0 deux points distincts du plan. On appelle hy-
perbole de foyers F et F 0 l’ensemble des points M du plan vérifiant la propriété suivante :
30
Chapitre 5. Théorie projective des coniques 31
B : R3 × R3 → R
(x, y, z), (x , y , z ) 7→ xx + yy 0 − zz 0
0 0 0 0
Définition 5.2.3 (Forme bilinéaire). Une forme bilinéaire sur un espace vectoriel V est une
fonction :
B :V ×V →K
qui est linéaire en chaque variable.
(1) B(v1 + λv2 , w) = B(v1 , w) + λB(v2 , w)
(2) B(v, w1 + λw2 ) = B(v, w1 ) + λB(v, w2 )
Q:V →K
(i) Q(x, y, z) = x2 + y 2 − z 2
Problème. Déterminer à partir de la forme quadratique, quand est-ce que deux quadratiques
sont équivalentes.
Cas particulier. V = R3 .=
Q(x, y, z) = x2 + y 2 − z 2
34 Chapitre 5. Théorie projective des coniques
Remarque 5.2.2. 1)
1 0 0 x
0 1 0 y
Q(x, y, z) = x y z
| {z } 0 0 −1 z
t v | {z } | {z }
A v
2) Ici, A n’est pas unique. Mais il en existe une seule qui est symétrique.
3) Si les quadriques associées aux formes quadratiques Q1 et Q2 sont égales alors Q1 = λQ2 ,
λ 6= 0.
Proposition 5.2.1. Les quadriques associées aux formes quadratiques Q1 et Q2 sont équiva-
lentes si et seulement si il existe une application linéaire inversible
T :V →V
et un λ 6= 0 tel que
Q1 = λQ2 T
0 0 −100
Soit :
T : R3 → R3
Ainsi :
3 0 0
Q2 (T →
−
v ) = (T →
−
v )t 0 2 0 →
−
T v
0 0 −100
3 0 0
→
− t
= v T 0 2 0 →
−
T v
0 0 −100
Pour que :
λQ2 (T →
−
v ) = Q1 (→
−
v)
on peut prendre : √
1/ 3 0√ 0
T =
0 1/ 2 0 et λ = 1
0 0 1/10
Chapitre 5. Théorie projective des coniques 35
Montrer que les coniques associés sont équivalentes (Indication : Essayer avec une permutation
de variables).
Exercice 5.2.3. Soient
Q1 (x, y, z) = x2 + y 2 − z 2 , Q2 (x, y, z) = x2 − z 2
det Q2 (x, y, z) = 0
0 0 −1 z z
| {z }
B
= x2 + xy + y 2 − z 2 .
z
x
Q2 (x, y, z) = x y z C y .
z z z
x
T
= x y z A BA y .
z
36 Chapitre 5. Théorie projective des coniques
AT BA = λC.
Ker AT BA
On veut montrer que A−1 (Ker B) = Ker(AT BA).
(⊂) On a :
A−1 (Ker B) = {A−1 V, Bv = 0}.
Soit w = A−1 v,
AT BAw = AT BAA−1 v
= AT B →
−
v = 0.
AT (BAw) = 0 ⇒ BAw = 0
Q(w) ≤ O, ∀w ∈ W,
= 0 ⇔ w = 0.
AT BA = C.
Définition 5.3.1. On définit l’action de GL(n, R) sur l’espace des formes quadratiques X,
l’application
µ : GL(n, R) × X → X
.
(A, Q) 7→ Q.A−1
L”action µ a pour propriétés :
(1) µ(I, Q) = Q, ∀Q ∈ X,
(2) µ(A1 , µ(A2 , Q)) = µ(A1 ◦ A2 , Q).
Q2 (y) = y T B2 y.
Q2 (Ay) = (Ay)T B2 (Ay)
= y T (AT B2 A)y = Q1 (y) = y T B1 y.
Question équivalente. Si B1 et B2 sont deux matrices symétriques, déterminer s’il existe une
matrice inversible A tel que
B1 = AT B2 A. (5.1)
Corollaire 5.3.1. Si B est une matrice symétrique 3 × 3, B est équivalent à une des matrices
suivantes :
0 0 0
0 0 0 (nullité 3, indice 0),
0 0 0
1 0 0
0 0 0 nullité 2, indice 0,
0 0 0
..
.
−1 0 0
0 −1 0 (indice 3, nullité 0).
0 0 −1
Définition 5.3.2. Une forme quadratique est dégénérée, si sa nullité est > 0 (la matrice B
n’est pas inversible).
Dans le cas 3 × 3 :
1 0 0 −1 0 0 −1 0 0 1 0 0
(a) : 0 1 0 , (b) : 0 −1 0 , (c) : 0 1 0 , (d) : 0 −1 0 .
0 0 1 0 0 −1 0 0 1 0 0 −1
(a) x2 + y 2 + z 2 ,
(b) −x2 − y 2 − z 2 ,
(c) −x2 + y 2 + z 2 ,
(d) x2 − y 2 − z 2 .
Démonstration.
Lemme 5.3.2. Si B est symétrique, toutes les valeurs propres sont réelles et il existe une
matrice orthogonale R telle que :
R−1 BR = RT BR = D.
−1 0 0
T
A BA = 0 1 0
,
0 0 1
avec
−3 0 0
0 2 0. On trouve :
(a) B =
0 0 5
√
1/ 5 0√ 0
A= 0 1/ 2 0√ .
0 0 1/ 3
2 0 0
(b) B = 0 −3 0. On trouve :
0 0 5
√
1/ 5 0√ 0 0 1 0
A=
0 1/ 2 0√ 1 0 0 .
0 0 1/ 3 0 0 1
Soit :
0 1 0
P = 1 0 0 ,
0 0 1
on appelle P , une matrice de permutations. Pour montrer le théorème, on choisit une matrice
de permutations P tel que P T DP a les valeurs négatives de la diagonale de D en premier, suivi
par les éléments positives et finalement, les zéros.
A 0
P T DP =
B ,
0 C
avec
λ1 λk+1 0
A= ...
, B=
..
.
,
C= ..
.
.
λk λk+p 0
et
Ainsi,
√1 √1
|λ1 | |λ1 |
...
...
√ 1 √1
T
|λk+p | P DP |λk+p |
1
1
...
...
1 1
−1
..
.
−1
1
=
...
.
1
0
..
.
0
Corollaire 5.3.2. Une conique non-vide et non-dégénérée dans RP 2 est projectivement équi-
valente à
{[x : y : z] ∈ RP 2 , x2 + y 2 + z 2 = 0}.
Démonstration. Soit C ⊂ RP 2 conique non dégénérée. Par définition,
C = {[x : y : z], Q(x, y, z) = 0},
dont Q est une forme quadratique non dégénérée. Par le théorème 5.3.1,
1 0 0
±
0 1 0 (conique associée vide),
0 0 1
Q∼
−1 0 0
±
0 1 0
0 0 1
↓
{[x : y : z], −x + y + z = 0} = {[x, y, z], x2 − y 2 − z 2 = 0}
2 2 2
B C
A D
E F
z=1
B C
D
A
E
F
Exercice 5.4.1. Écrire une formule pour le birapport de quatre droites concourrantes en
termes des angles.
Exercice 5.4.2. Soit M un point d’un cercle Γ, de centre O, A et B sont deux points du
cercle distincts de M . Si les angles AM
\ B et AOB
[ interceptent le même arc AB alors :
2AM
\ B = AOB.
[
Chapitre 5. Théorie projective des coniques 43
B
A
M θ = 1/2ϕ
En particulier : « deux angles inscrits dans un cercle interceptant le même arc de cercle sont
égaux ».
B
A
ϕ E
Définition 5.4.1. Si C est une conique dans RP 2 , sa conique dual C ∗ ⊂ RP∗2 est l’ensemble
de toutes les droites (projectives dans RP 2 qui sont tangentes à C.
C ⊂ RP 2
44 Chapitre 5. Théorie projective des coniques
Définition 5.4.2 (Définition équivalente à la définition 5.4.1). La conique duale est l’ensemble
de tous les plans tangents au cône.
Remarque 5.4.1. Il faut encore prouver que C ∗ ⊂ RP∗2 est une conique.
Rappel (Plan tangent). Le plan tangent est :
∇f (a, b, c).(x, y, z) = 0.
C’est l’ensemble :
( )
∂f ∂f ∂f
(x, y, z), (a, b, c)x + (a, b, c)y + (a, b, c)z .
∂x ∂y ∂z
Exercice 5.4.3. Soit la conique suivant :
C = {[x : y : z], x2 + y 2 − z 2 = 0}
et un point P = (1, 0, −1) ∈ C. Quelle est l’équation du plan tangent au point P ?
∂Q ∂Q ∂Q
∇Q(1, 0, −1)(x, y, z) = 0 ⇔ (1, 0, −1) + (1, 0, −1) + (1, 0, −1) = 0
∂x ∂y ∂z
⇔ 2x + 2z = 0
⇔x+z =0