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Ligne aérienne et câble souterrain

Faits et conséquences pour le réseau de transport


2

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3

Table des matières


4 | L'extension du réseau est incontournable
5 | Des oppositions entravent l'extension du réseau
6 | Le câble enterré comme solution pour une extension du réseau acceptable par la société
7 | Le choix entre la ligne aérienne et le câble enterré dépend de la sécurité de l'approvisionnement
8 | Le câblage souterrain ne concerne pas seulement le réseau à très haute tension
9 | La pratique doit montrer si le câblage souterrain fait ses preuves au niveau 380 kV
9 | Les projets d'extension du réseau requièrent des conditions-cadres légales et réglementaires
10 | Résultats et leçons de la méta-étude
10 | 1. Comparabilité des études
12 | 2. Pertes
13 | 3. Exploitation
14 | 4. Coûts d'exploitation
15 | 5. L'homme et l'environnement
4

L'extension du réseau est incontournable


La Suisse possède l'un des réseaux électriques les plus stables au monde. Les consommateurs finaux comme
les clients industriels sont alimentés en électricité de manière fiable, 24 heures sur 24. Une performance qui
ne va pas de soi. La progression des besoins en électricité impose une augmentation de la quantité d'élec-
tricité transportée. Le réseau, vieux de 40 à 50 ans en moyenne, est d'ores et déjà surchargé.

Congestions dans le réseau de transport

Congestions de réseau
Centrales à accumulation par pompage
Centrales combinées à gaz

Figure 1 : Congestions dans le réseau de transport.

La Suisse est la plaque tournante de l’électricité en Europe. Le réseau électrique revêt une grande importance
économique pour la Suisse, mais aussi pour l'ensemble de l'Europe. Afin de garantir la sécurité de l'appro-
visionnement et par conséquent la qualité de vie et la compétitivité suisses à longue échéance, il convient
d'agir rapidement, et ce pour deux raisons :

1. Le développement des énergies renouvelables entraîne une augmentation des flux électriques dynamiques
qui ne peuvent pas être prévus longtemps à l'avance. D'où un accroissement du besoin en stockage
intermédiaire et en énergie dont la disponibilité est sûre et planifiable.
2. Les quantités d'électricité tirées des centrales à accumulation par pompage dans les Alpes doivent être
transportées vers les grands centres de consommation du Plateau.

Ces deux éléments réunis rendent nécessaires des lignes mettant en œuvre de nouvelles technologies de
réseau et offrant des capacités de transport supérieures.

Brèvement :
A l'heure actuelle, la Suisse bénéficie d'un approvisionnement sûr et monnayable. Swissgrid met tout
en œuvre pour pérenniser cet avantage compétitif.
5

Des oppositions entravent l'extension du réseau


L’extension et la restructuration du réseau sont tiraillées par la sécurité de l'approvisionnement, l'économie,
l'environnement et la société.

Ces dix dernières années, seulement 150 kilomètres de lignes d`extension sur le réseau de transport ont
été réalisés. La principale raison de cette lenteur réside dans les oppositions aux projets de construction et
d'extension. La Suisse risque de perdre son avantage compétitif dans le secteur de l'électricité.

Congestions dans le réseau de transport


Procédure pour la construction d’une ligne

Plan sectoriel des lignes de transport d’électricité 1–2 ans


En moyenne, la procédure d'autorisation dure entre
9 et 12 ans. Dans des cas particuliers ça peut durer
Procédure d’approbation des plans 2–3 ans jusqu’à 30 ans.
Une révision de la loi est indispensable pour accélérer
Tribunal administratif fédéral 2 ans cette procédure.
Les modifications de la loi proposées par le groupe
Tribunal fédéral 2 ans stratégique «Réseaux et sécurité d'approvisionne-
ment» du Département fédéral de l’environnement,
Construction 2–3 ans
des transports, de l’énergie et de la communication
Total 9–12 ans (DETEC) doivent être mises en œuvre le plus vite
Figure 2 : Aperçu de la procédure de construction d’une ligne. possible.1

L'une des raisons de la longueur de la procédure d'autorisation réside dans le point litigieux du choix entre
les lignes à très haute tension aériennes ou enterrées. Les débats tournent autour de la question des coûts,
de la faisabilité technique, des pertes de lignes, des paysages et des effets sur l'homme et l'environnement.

Les aspects liés à l'exploitation et à la sécurité de l'approvisionnement sont relégués au second plan. Ces
derniers sont toutefois cruciaux pour l'exécution du mandat légal de Swissgrid :

Extrait de la loi sur l’approvisionnement en électricité (LApEl)

Art. 20 Tâches de la société nationale du réseau de transport


1
Pour assurer l’approvisionnement en électricité de la Suisse, la société nationale du
réseau de transport veille continuellement à ce que l’exploitation du réseau soit non
discriminatoire, fiable et performante. Elle fixe les capacités de transport transfrontalier
en coordination avec les gestionnaires de réseau des pays limitrophes.

Brèvement :
En Suisse, quelque 1000 kilomètres de lignes existantes doivent faire l'objet de travaux de transfor-
mation et 300 kilomètres de travaux de construction. Sans cette extension, il ne sera pas possible de
prendre le tournant énergétique.
Avec une durée actuelle des procédures d’autorisation jusqu’à 30 ans, l’extension et la restructuration
du réseau de transport ne sont pas possible en temps utile. Les mesures pour l’avancement des pro-
cédures doivent être réalisées.

1
Voir OFEN, rapport intermédiaire du groupe stratégique «Réseaux et sécurité d’approvisionnement» (SG NVS) pour le DETEC, juin 2011.
6

Le câble enterré comme solution pour une extension du réseau acceptable


par la société
L’extension et la restructuration rapide du réseau supposent la participation active de tous les groupes
d'intérêt et des personnes directement concernées. Les objections éventuelles concernant l'impact sur
l'environnement et la santé ainsi que l'acceptation publique doivent être recueillies et éclaircies en temps
voulu. Le but est de dépassionner les débats entourant la «meilleure» solution.

Swissgrid n’ignore pas le souhait des communes et des citoyens concernés d'enterrer les lignes à très haute
tension. L'examen approfondi et sans a priori des possibilités et des limites du câblage du réseau de transport
fait partie du mandat de Swissgrid. Dans ce sens, une méta-étude a été lancée début 2011 afin de faire le
point scientifique sur ces questions.
Les évolutions technologiques sont mises en œuvre pour améliorer l'infrastructure du réseau et trouver des
solutions innovantes. Ces dernières décennies, les câbles enterrés ont connu de grandes avancées. Pour
preuve, les câbles enterrés deviennent de plus en plus la norme pour les nouvelles lignes jusqu'à 110 kV à
l'international.

Les nouvelles technologies comme les réseaux intelligents, le réseau de transport de courant continu à haute
tension, le monitoring du conducteur ou les régulateurs de réseau électroniques peuvent aussi contribuer à
une exploitation plus sûre et plus efficace du réseau. Ces dernières années, les lignes de courant continu à
haute tension ont notamment connu des évolutions technologiques majeures. Très efficaces, ces lignes n’ont
que peu de pertes, mais pour des raisons de coûts et de technologie, elles ne conviennent qu'au transport
d’un point à l’autre de grandes lignes sur de longues distances à partir de 500 kilomètres, comme les lignes
reliant les parcs éoliens de la Mer du Nord à la Suisse.

Pour comprendre : le réseau électrique de Suisse avec les sept niveaux de réseau
On peut comparer dans sa fonction le réseau électrique au réseau routier.

Netzebene 1 Niveau de réseau 1 :


Pumpspeicher-, Wasser-, Kern-
kraftwerke le réseau à très haute tension est comparable au réseau autorou-
Netzregelung
tier. C’est à ce niveau qu’interviennent les échanges d’électricité
avec l’étranger et connectent les centres de la production et de
Netzebene 2
Transformierung Hochspannung / SBB la consommation.

Niveau de réseau 3 :
Netzebene 3 le réseau à haute tension est comparable au réseau des routes
Wasserkraftwerke
Netzregelung
cantonales. Y sont raccordés les services industriels et les grandes
entreprises industrielles.
Netzebene 4
Transformierung Mittelspannung Niveau de réseau 5 :
le réseau à moyenne tension est comparable au réseau routier
communal. Quelques entreprises et services communaux s’y
Netzebene 5
Thermische Kraftwerke
approvisionnent.
Netzregelung

Niveau de réseau 7 :
Netzebene 6
le réseau à basse tension est comparable aux rues de quartier. Les
Transformierung Niederspannung petites entreprises et les ménages y sont raccordés.

La transformation de la haute à la basse tension peut être comparée


Netzebene 7
Wind-, Photovoltaik- und
aux carrefours, resp. montées et sorties.
Biogaskraftwerke
Figure 3 : Réseau électrique suisse.
Netzregelung

Brèvement :
L’extension du réseau doit considérer les différents intérêts. Swissgrid cherche le dialogue pour une
solution idéale spécifique au projet. Cette vue d'ensemble permet de prendre des décisions solides.

Les nouvelles technologies peuvent aider à trouver des solutions innovantes à moyen terme pour le
réseau électrique. Ces dernières ne doivent toutefois pas remettre en question le calendrier des projets
d'extension urgents en cours.
7

Le choix entre la ligne aérienne et le câble enterré dépend de la sécurité de


l'approvisionnement
La mission légale oblige Swissgrid à garantir l’exploitation sûre, performante et économique.

Dans le réseau à très haute tension, le câblage partiel implique énormément de travaux, du point de vue
technique et opérationnel. Ainsi par exemple des bâtiments de transition doivent être édifiés aux deux places
transitoires de la ligne aérienne au cable, qui rendent difficile la sécurité des bâtiments et des personnes.

Si les autorités estiment, sur la base du système d'examen et d'évaluation de l'Office fédéral de l'énergie
(OFEN), qu'un câblage partiel est avantageux, imputable et non critique pour l'exploitation, alors cette option
est une voie possible pour Swissgrid. En revanche, un câblage partiel multiple sur un tronçon est probléma-
tique dans l'état actuel de la technologie. La sécurité de l'exploitation est mise en péril et l'enfouissement
de petits segments de câble sur un tronçon se révèle très onéreux.

S'agissant de sécurité de l'approvisionnement, d'efficacité, d'impact sur l'environnement et la santé, d'accep-


tation publique, il faut trouver des solutions optimales à l'échelle suisse. Pour cela, il faut des conditions-
cadres légales et réglementaires claires.

Représentation schématique d'un pylône aérosouterrain

Ligne aérienne

Boîtes d'extrémité

Câblage souterrain

Figure 4 : Représentation schématique d'un pylône aérosouterrain.


L'emprise d'un pylône aérosouterrain s'élève à environ 50 x 50 m, ce qui représente à peu près la
moitié d'un terrain de football.

Brèvement :
Toute extension du réseau, aérienne ou souterraine, implique une atteinte au paysage.

Swissgrid se considère responsable de l'évaluation de la faisabilité technique de la sécurité de l'appro-


visionnement spécifique au projet.
8

Le câblage souterrain ne concerne pas seulement le réseau à très haute tension

Swissgrid souhaiterait accroître la valeur ajoutée en termes d'aménagement du territoire et l'acceptation


sociale de l’extension du réseau de 380/220 kV en optimisant les lignes à tous les niveaux de réseau et les
technologies. C'est pourquoi il convient d'élaborer, en concertation avec la Confédération, les cantons et
les gestionnaires du réseau de distribution, un masterplan à l'échelle de la Suisse, décliné en masterplans
régionaux.

Les câbles souterrains existent en Suisse depuis environ 80 ans, essentiellement sur le réseau à moyenne
et basse tension. Le schéma ci-dessous montre le nombre de kilomètres de lignes aériennes2 et de câbles
souterrains par niveau de réseau. Tandis qu'au niveau de réseau 7, près de 80 000 kilomètres sont enfouis,
ce nombre atteint à peine cinq kilomètres au niveau de réseau 1.

La Suisse ne fait pas exception : en Europe, seuls quelques tronçons de lignes à très haute tension sont
enfouis. Dans la plupart des cas, il s'agit de tronçons courts ou de projets urbains qui ne peuvent pas être
comparés à la situation de la Suisse (terrain très varié). Ça s’ensuit des exigences physiciens qu’un câble
souterrain doit être réalisé dans un espace réduit.

Représentation schématique d'un pylône aérosouterrain

Niveau de réseau 1
(220/380 kV)
Niveau de réseau 3
(36–150 kV)
Niveau de réseau 5
(1–37 kV)
Niveau de réseau 7
(jusqu’à 1 kV)
0 10000 20000 30000 40000 50000 60000 70000 80000 90000
Lignes enterrées en km Lignes aériennes en km

Figure 5 : Câblage en Suisse à tous les niveaux du réseau. 3

Brèvement :
Dans les régions d'extension du réseau, dans lesquelles les lignes des différents niveaux du réseau sont
posées les unes à côté des autres, les possibilités de procéder à une optimisation globale à tous les
niveaux du réseau sont nombreuses.

Suivant le projet d'extension, différentes technologies de réseau sont adaptées.


Plus l'on descend dans les niveaux de tension, plus le câblage souterrain est possible.

2
Calcul lignes aériennes : longueur du tracé = kilomètres-lignes ÷ 2, afin qu’une comparaison entre ligne aérienne et cable souterrain soit possible.
3
Voir ElCom : rapport d'activité de l'ElCom 2010, édition 6/2011, p. 7–8, sur : www.elcom.admin.ch.
Le calcul tient compte des données de 675 sur les 730 gestionnaires de réseau que compte la Suisse, compris les 85 grands gestionnaires.
9

La pratique doit montrer si le câblage souterrain fait ses preuves au niveau 380 kV

La technologie aérienne sur le réseau à très haute tension existe depuis plus de 100 ans. Les lignes aéri-
ennes à courant alternatif sont indispensables sur le réseau de transport. Cette technologie a fait ses
preuves, est efficace et sûre. Par conséquent, les lignes aériennes demeurent, dans l'état actuel de la
technique, le premier choix pour l'extension du réseau et servent de support à la conception de projets.
Entre autre ce n'est donc pas parce que l'on ne dispose pas d'une longue expérience dans l'utilisation de
la technologie du câblage souterrain pour le réseau à très haute tension.

Les projets pilotes de câble souterrain ont pour but, moyennant des risques d'exploitation calculables,
d'aider à mieux comprendre si les attentes placées par beaucoup d'acteurs dans cette technologie peuvent
effectivement être comblées. Un programme d'accompagnement complet s'étalant sur plusieurs années
permet de s’assurer que des informations fouillées seront collectées permettant les choix technologiques
de demain. En principe sont considérés comme pilots tous les projets de développment sur les lignes à
380 kV qui sont déjà projetés et priorisés.

Ces expériences dans le domaine de la construction, de l'exploitation et de la maintenance aident Swissgrid,


à évaluer sans parti pris les options en matière de câblage dans les projets et à choisir entre une ligne
aérienne optimisée ou un câble souterrain (partiel) optimisé en se basant sur les faits.

Les projets d'extension urgents ne doivent toutefois pas être retardés en avançant l'argument des progrès
réalisés par la technologie et d'éventuelles meilleures solutions futures.

Les projets d'extension du réseau requièrent des conditions-cadres légales


et réglementaires
La méta-étude confirme la nécessité de règles d'évaluation bien définies et contraignantes tenant compte
de tous les aspects requis afin de trouver la solution optimale à un projet donné. C'est uniquement sur
cette base que les parties chargées de la procédure pourront apprécier si une ligne à très haute tension
doit être réalisée en technologie aérienne ou (partiellement) souterraine. En l'occurrence, le système
d'examen et d'évaluation «Câblage – ligne aérienne» pour les lignes à haute tension 220/380 kV, dont
la Confédération a confié la réalisation à l'OFEN, marque une étape importante.

Si le câblage (partiel) est retenu, la question du financement du surcoût se pose. Il existe essentiellement
deux possibilités :

1. Le consommateur paie le surcoût par le biais d'une augmentation du prix de l'électricité. Ce sera le
cas si l'autorité de réglementaire suisse (ElCom) impute le surcoût via les frais d'utilisation du réseau.
2. Les régions et/ou les cantons directement concernés peuvent prendre en charge même un câblage
souterrain.

Brèvement :
Des câbles souterrains comparables à 380 kV sont encore rares en Europe. Swissgrid prévoit donc des
projets pilote dans le cadre des projets de développment afin de recueillir des retours d'expérience en
matière de construction, d'exploitation et de maintenance.

Un choix technologique doit toujours se fonder sur les connaissances actuelles afin d'éviter les retards.

Swissgrid ne peut pas résoudre seule la question du câblage. L'imputation des coûts par l'ElCom doit
être acquise.
10

Résultats et leçons de la méta-étude


En 2011, Swissgrid a commandé une méta-étude4 à l'Université technique d'Ilmenau dans le but de faire le
point sur les connaissances relatives à la ligne aérienne face au câblage souterrain. Pour la première fois en
Europe, une méta-étude a rassemblé et examiné 176 études générales et spécifiques se rapportant à des
projets, ainsi que des documents non spécifiques couvrant les années 2000 à 2011. Les résultats les plus
importants sont présentés ci-dessous.

1. Comparabilité des études


Approches, paramètres et évaluations différentes
Seulement deux des études se rapportent à des projets couvrent 90 pour cent des critères à prendre en
compte dans le choix de la technologie. Moins d'un tiers couvre 80 pour cent de tous les critères et un quart
de l'ensemble des études tient compte de moins de 50 pour cent de ces critères.

Par conséquent, il arrive souvent que seuls certains aspects de critères importants comme les pertes ou
les coûts d'exploitation soient présentés. Par ailleurs, de nombreuses études comparent et évaluent des
variantes qui ne sont pas optimisées dans chaque technologie.

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26
Figure 6 : Proportion de critères abordés dans l'ensemble des études en pourcentage. 5

4
Westermann, Dirk / Arlt, Dorothee / et al. : Méta-étude sur les caractéristiques des lignes aériennes et des lignes de câbles, Ilmenau 2011.
5
Westermann, méta-étude, p.30..
11

Tracé des lignes spécifiques aux projets


Il ressort de l'étude que les variantes optimales de lignes aériennes et souterraines dépendent fortement
de l’hypothèse spécifique au projet par rapport aux investissements, à la conception, à la durée de vie et à
la charge d'une ligne et qu'il est pour cette raison difficile de généraliser.

Le conflit d'objectif entre les coûts (investissement et exploitation) et la sécurité d'exploitation explique cette
problématique. Selon la méta-étude les câbles souterrains sont in cas d’incident en moyenne hors service
40 à 270 fois plus longtemps que les systèmes aériens. Il est toutefois possible de diminuer l'indisponibilité
des câbles souterrains du point de vue technique. Pour cela, il faudrait poser plusieurs lignes de réserve
pour chaque système. Le besoin d'énergie réactive dans le cas de tronçons enfouis nécessite éventuelle-
ment déjà à partir de 5 kilomètres des installations de compensation. Dans ces deux cas, les coûts pour les
installations souterraines augmentent considérablement.

Comparabilité des études non acquise


Etant donné que les paramètres prédéfinis pour chaque étude diffèrent les uns des autres, il est difficile
d'établir des comparaisons directes des études. A titre d'exemple, des lignes aériennes standard sont
aujourd'hui comparées à des lignes enterrées optimisées.

Suivant la configuration des projets en question, les résultats peuvent varier du tout au tout. Il est donc
difficile de comparer les études entre elles, voire impossible. Pour obtenir des résultats parlants, il faudrait
reprendre les études se rapportant à des projets dans le détail en s'appuyant sur un processus de calcul
défini et homogène.

Les auteurs de l'étude concluent donc : «La méta-étude révèle qu'un processus standardisé, contraignant
et un cadre référentiel juridique fiable (directives, critères) sont nécessaires pour analyser les lignes aéri-
ennes et souterraines sous l'angle socio-économique. Ce processus doit reposer sur une large base et être
communiqué en toute transparence.»6

Conséquence pour le réseau de transport suisse :


A l'heure actuelle, il n'est pas rare que des études concernant un projet spécifique servent d'argument,
voire de base de décision pour d'autres projets. Ainsi, le Tribunal administratif fédéral s'est appuyé
sur le jugement du Tribunal fédéral au sujet du dossier Riniken, dans son jugement sur la commune de
Tuggen. La méta-étude montre qu'il n'est pas indiqué de s'appuyer sur des études antérieures pour
choisir une technologie, en raison des différentes approches, paramètres et évaluations.

A l'avenir, Swissgrid étudiera chaque projet séparément et fera évaluer tous les critères. Pour la pro-
chaine appréciation d'un projet, Swissgrid s'appuiera sur la nouvelle version du système d'examen et
d'évaluation des lignes aériennes et des câbles souterrains de l'OFEN.

6
Westermann, méta-étude, p.12.
12

2. Pertes
La méta-étude confirme que les critères de perte dépendent fortement de la conception des projets, ren-
dant difficile l'établissement de comparaisons entre les résultats des différentes études. Toutefois, certains
résultats fondamentaux peuvent être déduits pour les trois principales catégories de pertes (indépendantes
de la charge, dépendantes de la charge et des pertes supplémentaires) :

>> Les pertes dues à l'isolant (pertes indépendantes de la charge), sont inférieures dans les lignes aériennes
par rapport aux lignes enterrées. Les pertes qui sont fonction de la quantité d'électricité et qui entraînent
un réchauffement des lignes (pertes dépendantes de la charge) sont en revanche plus élevées dans les
lignes aériennes que dans les câbles souterrains. Les pertes supplémentaires survenant dans le cas des
câbles souterrains ont rarement fait l'objet d'études jusqu'à présent, bien qu'elles puissent être supé-
rieures aux pertes indépendantes de la charge par exemple.

Même sans tenir compte de ces pertes supplémentaires, il s'avère que les pertes de puissance sont à peu
près aussi élevées dans les deux technologies dans environ 40 pour cent des tracés examinés. Dans environ
35 pour cent des cas, les pertes totales sont nettement supérieures dans les câbles souterrains que dans
les lignes aériennes alors que dans près de 25 pour cent des cas, c'est l'inverse.

Le tableau ci-dessous répertorie les principaux critères de perte et fournit des explications et des remarques :

Critère Explications / remarques


Généralités : ligne aérienne et câble souterrain
Utilisation électrique de la ligne Les pertes augmentent de façon quadratique au fur et à mesure que la quantité d'électricité
s'accroît.
Section de conducteur Plus la section d'une ligne grossit, plus les pertes diminuent, avec la même charge d’électricité,
en raison de la baisse de la résistance.
Aspects spécifiques : câblage souterrain
Refroidissement des câbles Le refroidissement des câbles souterrains pour l'évacuation de la chaleur dissipée par les câbles
augmente la capacité thermique de transport et par conséquent la charge admissible, mais
signifie aussi une consommation d'énergie supplémentaire (externe) pour le refroidissement.
D'où un impact négatif sur le bilan global des pertes d'énergie.
Compensation d'énergie réactive Le recours à des compensateurs d'énergie réactive (p. ex. des bobines de réactance) peut
réduire le courant réactif indésirable dans les réseaux triphasés à courant alternatif. La capacité
de transport de l'énergie s'accroît alors, au prix de pertes supplémentaires dans les compen-
sateurs d'énergie réactive. Selon la méta-étude, la compensation de l'énergie réactive pour
les tronçons de câble souterrain peut être nécessaire dès 5 kilomètres.
Tableau 1 : Critères de perte.

Conséquence pour le réseau de transport suisse :


Les études réalisées jusqu'ici ne sont pas suffisamment penchées sur la question des pertes, et en par-
ticulier sur celles des pertes supplémentaires. Il n'est donc pas possible de s'appuyer sur celles-ci pour
exprimer un avis général sur les avantages de l'une ou de l'autre technologie. A l'avenir, Swissgrid tiendra
compte de toutes les catégories de pertes dans les études spécifiques à des projets afin d'obtenir une
base de comparaison effective.
Le fait est que les résultats de la méta-étude concernant les pertes globales conduisent à relativiser les
attentes selon lesquelles les pertes de ligne seraient toujours moins élevées dans les câbles souterrains
que dans les lignes aériennes. Des comparaisons effectives doivent être réalisées pour chaque projet
spécifique.
13

3. Exploitation
Certains critères de l'exploitation comme la charge du réseau, les intempéries et l'indisponibilité sont abordés
dans moins de 50 pour cent des études se rapportant à des projets. Pour cette raison, ces deux premiers
critères ont été laissés de côté. Une certaine prudence est de mise pour interpréter les résultats en matière
d'indisponibilité.

Dans toutes les études prises en compte, la durée de vie des lignes aériennes est estimée supérieure à
celle des lignes enterrées. Notons à ce propos que la durée de vie des câbles souterrains n'a qu'une valeur
indicative, car aucun câble souterrain, au ce niveau de tension, n'est en service depuis plus de 35 ans.

Si les lignes aériennes affichent une fréquence de pannes plus élevée, le temps de réparation est bien plus
court que pour les câbles souterrains. L'indisponibilité des câbles souterrains en cas d’incident se situe donc
entre 40 et 270 heures par an au-dessus de celle des lignes aériennes. A partir d'une certaine longueur de
ligne, il faut en outre ajouter des compensateurs d'énergie réactive, qui occasionnent un coût supplémentaire.

Une problématique au niveau de l’exploitation est montrée dans ce qui suit : une ligne aérienne admet géné-
ralement une charge plus élevée en hiver qu'en été car la température ambiante plus basse en hiver assure
une meilleure dissipation de la chaleur. La capacité de transport ou la puissance nominale d'une ligne de 380
kV avec un seul système, une configuration courante en Suisse, s'élève à 1,7 gigawatt en hiver, soit environ
2500 ampères. Jusqu'à présent, aucune ligne enterrée monosystème offrant cette capacité de transport n'a
encore été réalisée. Il faut donc enfouir plusieurs systèmes de câbles souterrains en parallèle pour obtenir
une puissance de transport équivalente.

Figure 7 : Coupe transversale d'une ligne aérienne Figure 8 : Coupe transversale du fossé pour quatre systèmes
pour deux systèmes composés chacun de quatre de câble souterrain composés d'un câble par phase, afin de
conducteurs triphasés jumelés. obtenir la même capacité de transport comme la ligne aéri-
enne d’à côté.

Conséquence pour le réseau de transport suisse :


Une exploitation sûre, performante et économique dépend de la disponibilité, de la charge admissible
et de la capacité de transport d'une ligne ainsi que de la protection des personnes et des installations.
L'inconvénient du temps de réparation des câbles souterrains demeure. L'installation supplémentaire de
systèmes de réserve peut en réduire les conséquences en cas de perturbation spécifique, moyennant
des coûts supplémentaires. Comme indiqué plus haut, plusieurs systèmes de câbles souterrains doivent
être posés en parallèle pour pouvoir atteindre la même capacité de transport qu'une ligne aérienne.
Les coûts du câblage souterrains augmentent encore globalement.
L'aspect de la sécurité de l'approvisionnement plaide clairement en faveur de la technologie aérienne
selon l'état de l'art actuel.
14

4. Coûts d'exploitation
Différentes approches sont possibles pour calculer le coût global. Dans les études de projet examinées,
seuls les coûts gestionnaires ont été analysés. La valeur de la superficie ou du terrain ou la valeur du pay-
sage sont des aspects économiques qui n'ont pas fait l'objet d'une étude (suffisante) pour permettre des
comparaisons détaillées.

Dans la plupart des cas, seuls les coûts d'investissement ont été examinés, et non les coûts globaux sur
toute la durée de vie. Voilà une raison importante qui explique pourquoi les câbles souterrains obtenaient
jusqu'à présent de mauvais résultats dans les comparatifs de coûts. Dans 60 pour cent des études, les coûts
d'exploitation intègrent seulement les coûts des pertes, alors que les coûts d'entretien, de maintenance et
d'indisponibilité entrent aussi dans cette catégorie.

Si l'on considère le coût global et que l'on tient compte de l'ensemble des facteurs de coûts, le câblage
souterrain demeure plus onéreux que des lignes aériennes comparables dans la grande majorité des cas. Le
montant total des coûts répartis sur la durée de vie dépend, pour chaque technologie de la configuration
et des paramètres gestionnaires de chaque projet.

Le tableau ci-dessous recense des critères pouvant conduire à un écart de coût très important entre les
câbles souterrains et les lignes aériennes.

Critère Remarques
Tronçons courts Les installations de transport nécessaires aux points de jonction entre les lignes enterrées et
les lignes aériennes augmentent d'autant le coût du câblage souterrain.
Câblage partiel multiple En cas d'alternance entre ligne aérienne et câblage souterrain, les dispositifs de protection
nécessaires à une exploitation sûre et efficace des moyens d'exploitation se complexifient, ce
qui entraîne une augmentation des coûts et accroît la probabilité d’une panne.
Capacité de transport Du fait de la capacité de transport limitée d'un système de câbles, il faudrait avec des condi-
tions similaires poser dans certains cas plusieurs systèmes de câbles souterrains.
Indisponibilité Pour réduire l'indisponibilité qui se chiffre en semaines, voire en mois, au niveau des lignes
aériennes, des faisceaux de câbles de réserve sont nécessaires pour compenser la défaillance
d'un faisceau. Cette une situation valable seulement pour certaines causes d'incident qui se
limitent sur la ligne de câble.
Compensation de l'énergie Le thème de la compensation de l'énergie réactive a été expliquée au chapitre «Pertes» (voir
réactive p.12). Cette compensation a deux conséquences : la construction de compensateurs d'énergie
réactive (p. ex. des bobines de réactance) se traduit par des investissements supplémentaires
et les bobines génèrent des pertes qui augmentent les coûts d'exploitation.
Type de pose des La pose de câbles dans le sol nécessite des travaux d'envergure. Le montant des coûts qui en
câbles résultent dépend du type de pose choisi (fourreaux, tunnels, galeries, etc.).
Tableau 2: Critères pouvant entraîner un surcoût en cas de câblage souterrain.

Conséquence pour le réseau de transport suisse :


Les futures études devront prendre en compte non seulement les coûts d'investissement, mais aussi
le calcul du coût global sur toute la durée de vie. Il faut concevoir un modèle permettant à l'avenir de
réaliser ce calcul des coûts globaux. Les coûts gestionnaires devront être intégrés, ainsi que les coûts au
niveau de l’économie, dans la mesure du possible. Le calcul des coûts d'exploitation devra tenir compte
des coûts des pertes, mais aussi des coûts de maintenance, d'entretien et d'indisponibilité.

La condition posée à tout câblage (partiel) est l'imputation des coûts supplémentaires par l'autorité de
réglementation : elle doit reconnaître la répercussion via les frais d'utilisation du réseau. Idéalement,
la décision relative à cette imputation devrait intervenir au plus tard avant la clôture de la procédure
de plan sectoriel (PSE). Autrement, les surcoûts pourraient aussi être pris en charge par les communes
ou les cantons, si l'Elcom devait rejeter l'imputation.
15

5. L'homme et l'environnement
Les études ont uniquement recherché les effets sur le paysage et les superficies et analysé les champs
électriques et magnétiques ainsi que les dérangements dans la phase d'exploitation.

Les lignes aériennes portent fortement atteinte au paysage. Mais le câblage souterrain présente lui aussi
des inconvénients. Les champs magnétiques et électriques ont souvent fait l'objet d'études, sans qu'une
évaluation claire soit réalisée dans la plupart des cas. En cas de perturbations, les lignes aériennes comme
les câbles souterrains ont reçu peu d'évaluations négatives.

Figure 9 : Comparaison du tracé d'une ligne aérienne avec celui d'une ligne souterraine.

Les résultats des études montrent que les câblages souterrains ont un impact négatif sur la flore et la forêt
ainsi que sur les sols et les superficies qui est supérieur à celui des lignes aériennes. Dans le cas de la faune,
c'est l'inverse. Les critères cours d'eau, nappes phréatiques et bruit n'ont presque jamais été étudiés ou
évalués. Les répercussions au niveau communal ont fait l'objet de nombreuses études, dont les résultats sont
contradictoires. Le critère de l'acceptation publique a été traité dans 26 à 31 pour cent des études sur les
lignes à 380 kV. Dans celles-ci, les lignes aériennes sont jugées plus négatives que les câblages souterrains.

Par conséquent, pour l'ensemble de ces critères, il est seulement possible de dégager des tendances, en
raison de la rareté de la prise en compte de certains critères, du manque d'évaluation claire de ces derniers
ou des résultats contradictoires obtenus.

Conséquence pour le réseau de transport suisse :


Toute extension du réseau, aérienne ou souterraine, implique une atteinte au paysage. L'évaluation de
l'impact des lignes enterrées sur le paysage dépend de la configuration du projet. Un câblage souterrain
nécessite par exemple des voies d'accès et des tracés larges d'où sont éliminées les plantes possédant
un réseau racinaire étendu.

Si les valeurs limites pour les rayonnements électriques et magnétiques ne sont pas dépassées, la
population ne court aucun danger.

Le sujet de l'homme et de l'environnement donne lieu à différents seuils de perception qui compliquent
l'évaluation des critères. A l'avenir, les études de projet devront prendre en compte tous les critères
indiqués plus haut qui seront discutés et évalués.
Réseau de transport et investissements dans le réseau
6700 km longueur du réseau de transport suisse (plus long projet d’infrastructure du
pays)
1300 km extension et rénovation nécessaire sur le réseau à très haute tension
entre 4 et 6 milliards CHF coût total des investissements pour la restructuration et l’extension
150 km lignes construites ces dix dernières années
entre 9 et 12 ans planification, approbation et construction de nouvelles lignes

Consommation d’électricité capacité de transport


80 100 GWh volume transporté en 2010
2% prévision de croissance annuelle de la consommation d’électricité en Suisse
4% croissance de la consommation d’électricité en Suisse en 2010

Swissgrid
Propriété Swissgrid appartient à la population suisse car ses actionnaires sont déte-
nus majoritairement par les cantons, les communes et les villes.
Actionnaires Alpiq AG, Alpiq Suisse SA, Axpo AG, BKW FMB Energie AG, CKW AG, EGL AG,
Stadt Zürich ewz et Repower détiennent la totalité du capital-actions de
Swissgrid.
Effectif 350

Histoire de Swissgrid
6. janvier 2005 Fondation de swissgrid sa
1. janvier 2009 Responsabilité du réseau de transport
A partir du 1 janvier
er
Propriétaire du réseau de transport
2013
Octobre 2011

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