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19ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août 2009

Etude de l’influence d’un enfoncement simple et lisse sur la


pression d’éclatement d’une canalisation
M. ALLOUTI a, C. SCHMITT a, G. PLUVINAGE a, J. GILGERT a& M. LEBIENVENU a

a. Laboratoire de Mécanique, Biomécanique, Polymère et Structures (LaBPS), ENIM, Ile du Saulcy, 57045
Metz, France.
Résumé :
L’objectif de cette étude est d’identifier l’influence de la géométrie d’un enfoncement seul et plus
particulièrement sa profondeur sur la pression d’éclatement d’une canalisation.

Afin de valider une règle purement empirique, qui prévoit une profondeur critique d’un enfoncement égale à
10% du diamètre du tube, d’une part, une série d’essais mécaniques à été réalisée (essais d’enfoncements et
essais d’éclatements). D’autre part, une analyse par éléments finis à été menée pour comparer les résultats
numériques et expérimentaux.

Ce travail a montré qu’un enfoncement seul n’a pas d’influence sur la pression d’éclatement d’une
canalisation, donc la règle d’une profondeur critique de l’enfoncement de 10% est très conservative.

Abstract :
The purpose of this study is to identify de influence of single dent geometry and especially this depth on the
burst pressure of a pipeline.

To validate a purely empirical rule, which provides a critical depth dent equal to 10% of outside diameter of
the pipeline, on one hand, a series of mechanical tests was conducted (denting tests and burst tests). On the
other hand, finite element analysis was used to compare the numerical and experimental results.

This work has shown that a single dent did not affect the burst pressure of a pipeline; therefore the rule of a
critical depth of dent equal to 10% is very conservative.

Mots clefs : Canalisation, Tuyaux, Pression ultime, enfoncement, Indentation, Analyse limite,
Mécanique de la rupture, Eléments finis, essais d’éclatements.

1. Introduction
L’énergie nécessaire aux activités des industries est souvent transportée par l’intermédiaire de canalisations.
Ces structures sont principalement utilisées pour le transport sous pression des substances inflammables,
avec des exigences de sécurité accrues contre l’endommagement ou le risque de rupture.
Des études statistiques ont par ailleurs montré la très grande importance des endommagements par impact.
Ces dommages peuvent se produire au cours de fouilles pour l’entretien ou pour de nouveaux travaux de
génie civil à proximité des canalisations. Environ 50% des endommagements enregistrés sur les pipelines en
Europe et aux États-Unis sont causés par des interférences mécanique [1, 2], dues aux contacts avec des
corps étrangers.
Il faut noter que la plupart des travaux réalisés dans ce domaine ont un caractère expérimental. Jusqu’en
1998, un ensemble de travaux menés à bien à l’institut commémoratif Battelle (Etats Unis) a été présenté par
Leis et al. [3] qui ont souligné l’influence et l’importance d’un impact sur le comportement à rupture d’une
canalisation. En 1999, Alexander [4] a donné une vue d’ensemble de l’étendue des méthodes analytiques et
expérimentales existantes pour l’étude des canalisations présentant des enfoncements.
2. Les enfoncements dans les canalisations
Les enfoncements sans souvent présent dans les canalisations, leurs origines étant les agressions externes,
mais, malheureusement dans la plupart du temps, ces incidents passent inaperçus ou ne sont pas signalés tout
simplement.
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2.1 Définition d’un enfoncement


Un enfoncement dans une canalisation est une déformation plastique permanente de la section circulaire de
la paroi du tube du à un impact avec un corps étranger [2] (exemple: le godet d’un engin en travaux pour les
canalisations enterrées ou posées par terre, les ancres des bateaux pour les pipelines immergés). Autrement
dit un enfoncement est un changement de la courbure de la paroi du pipeline sans changement d’épaisseur
(voir figure 1.a et 1.b).
Un enfoncement provoque une grande concentration locale de contrainte et de déformation et une réduction
locale du diamètre du tuyau.

dd

FIG. 1.a: Géométrie d’un enfoncement. FIG. 1.b : Photo d’un pipeline enfoncé.

2.2 Méthodes et outils pour évaluer et contrôler la nocivité d’un enfoncement


On sait bien que les défauts de corrosion dans les canalisations sont traités par des codes basés sur l’analyse
limite tels que l’ASME B31G et le DNV. Les fissures dans les joints soudés sont traitées par la mécanique de
la rupture et le Diagramme Intégrité Rupture. Les entailles telles que les éraflures et les rayures sont
examinées par le concept de la mécanique de rupture d’entaille. Les enfoncements sont généralement traités
par l’analyse limite.

2.2.1 Application de l’analyse limite pour un tube indenté (enfoncé).


Quelques travaux ont été réalisés par Orynyak [4], basés sur le modèle des rotules plastiques.
Le modèle au niveau de l’enfoncement se fait par un mécanisme de rotule plastique dont le moment plastique
est affaibli par un terme (1-α2). La résistance non dimensionnelle α d’un tuyau avec une indentation
(enfoncement) a été déterminée en fonction des paramètres géométriques du pipeline et de l’enfoncement [4],
il est donné par la formule suivante :
4 2
PR R2  l  R l 
α= = 2   +1 −   (1)
σ ut t R t R
Avec P , R , σ u , t et l sont respectivement, la pression interne, le rayon de courbure de l’enfoncement, la
contrainte ultime, l’épaisseur de la canalisation et la demi-largeur de l’enfoncement.
l
On pose, γ = , l’équation (2) devient: α = γ 4 +1 − γ 2 (2)
Rt
2.2.2 Condition d’acceptabilité d’un enfoncement
Des études récentes ont été menées par l’EPRG (European Pipelines Research Group) [2] sur la nocivité
d’un enfoncement simple. Ces dernières montrent qu’un enfoncement qui se situe “loin“ par rapport à un
joint de soudure avec une profondeur allant jusqu’à 10% du diamètre extérieur du pipeline ne conduit pas à
la rupture si la contrainte de membrane est inférieur à 72% de la limite d’élasticité [2].
dd
≤ 10% (3)
D
Dans l’équation (3), dd est la profondeur de l’enfoncement dans le cas d’un tube sans pression et D (D=2R)
est le diamètre externe du tube.
L’EPRG a trouvée une relation empirique entre la profondeur de l’enfoncement dans le cas d’une
canalisation non pressurisée et celle soumis à une pression interne, cette relation est donnée par la formule
suivante: d d = 1.43d dp (4)
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Cependant, selon l’EPRG, le critère donné par l’équation (4) est corrigé sous la forme suivante dans le cas
d dp
de l’application d’une pression interne [2]: ≤ 7% (5)
D
3. Etude expérimentale
L’étude expérimentale se compose de deux parties essentielles :
• La première partie est dédiée à la réalisation des enfoncements sur des tubes
• La seconde partie est consacrée à la réalisation des essais d’éclatement
3.1 Réalisation des enfoncements
Les enfoncements sont réalisés en statique sur une machine de traction-compression servohydraulique
SCHENK de capacité de 100KN (voir FIG.3.a). Le pilotage de l’outil (l’indenteur : une bille sphérique de 40
mm de diamètre) a été fait en déplacement.
Les tubes utilisés ont 600mm de longueur, 88.9mm de diamètre et 3.2 mm d’épaisseur. Ils sont prélevés ans
un tube de 6000mm de longueur de nuance A37 (TU 37 b)

Une première série de 5 enfoncements a été réalisée. Les profondeurs de ces derniers sont données sur le
tableau1 :

Tab. 1 : Profondeurs des enfoncements réalisés.

FIG.3.a : Essai d’enfoncement. FIG.3.b : Tube enfoncé destiné à l’essai d’éclatement.


Lors des essais d’enfoncement la courbe charge-déplacement de l’indenteur à été enregistrée pour chaque
essai. Par conséquent la profondeur de chaque enfoncement a pu être ainsi mesurée. Les résultats sont
donnés par la suite dans le paragraphe résultats et discussions.
3.2 Les essais d’éclatement
Pour réaliser les essais d’éclatement, deux fonds bombés ont été soudés a chaque extrémité du tube enfoncé
(voir FIG.3.b). Les essais d’éclatement ont pour objectif la mesure de la pression d’éclatement de tubes
comportant un défaut de type indentation (enfoncement).
L’objectif de l’étude est de mettre en évidence l’influence de l’enfoncement (en particulier sa géométrie et sa
profondeur) sur la tenue en service de la canalisation. Dans la littérature, on trouve par exemple la règle
empirique suivante : « si la profondeur de l’enfoncement est supérieure à 1/10 du diamètre du tube, il faut
changer ou réparer le tube sinon il n’est pas nécessaire d’intervenir».
Trois tubes avec des enfoncements différents ont été éclatés, les résultats sont donnés dans le tableau 2.

Enfoncement

Tab.2 : Pression d’éclatement des trois tubes. FIG.4 : Eclatement d’un tube enfoncé.

3
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La première remarque qui peut être faite est que les trois tubes ont éclaté “loin“ de l’enfoncement, comme le
montre la photo de la figure 4.
La seconde observation qui a été faite est que la pression d’éclatement est pratiquement constante pour les
trois tubes (voir Tableau2).
Deux tubes (tube 1 et tube 2) ont été instrumentés avec des rosettes 3D avant de les faire éclater.
Les déformations mesurées par les jauges sont présentées dans le paragraphe “résultats et discussions“.

4. Etude Numérique
En parallèle aux essais, une étude numérique a été réalisée. Cette étude comprend la simulation numérique
de l’essai d’enfoncement tel qu’il est réalisé au laboratoire puis la mise sous pression.
La simulation numérique est réalisée en trois étapes (steps)
a. Le tube est enfoncé à l’aide d’un indenteur (bille sphérique) considéré comme infiniment rigide.
b. Relâchement de l’indenteur. On assiste au retour élastique.
c. Mise sous pression du tube enfoncé.
Le code de calcul par éléments finis retenu pour cette étude est Abaqus 6.7. Tous les calculs sont réalisés en
3D avec un comportement élastoplastique.

4.1 Géométrie et Maillage


La géométrie étudiée est exactement identique à celle utilisée dans l’étude expérimentale dont les détails sont
donnés dans le paragraphe 3.1. Le maillage a été réalisé en 3D à l’aide d’éléments hexaédriques linéaires à 8
nœuds (figure 5). Il a été raffiné à proximité de l’enfoncement ainsi que dans les zones où ont été disposées
les jauges de déformation, afin de pouvoir comparer les résultats numériques et expérimentaux.

FIG 5 : Maillage 3D d’un quart de tube enfoncé


Le maillage comporte 25200 éléments dont 4 dans l’épaisseur, afin de mettre en évidence la déformation
locale due à l’indenteur.

4.2 Matériau, conditions aux limites et chargement


Les propriétés mécaniques de la nuance étudiée sont données dans le tableau ci-dessous. Ces propriétés
ont été déterminées à l’aide d’un essai de traction.

Limite d'élasticité Résistance à la Module d'Young Résistance Allongement à rupture


σ e (MPa) Rupture R m (MPa) E (MPa) Ultime σ ult (MPa) A (%)
355 432 202500 350 30

Tab.3 : Propriétés mécanique du matériau

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Le comportement du matériau est donné par la courbe suivante :

FIG 6 : Loi de comportement du matériau

Les conditions aux limites : un quart du réservoir a été modélisé. Les conditions de symétrie
correspondantes ont été imposées.
Le chargement est une pression interne répartie uniformément sur la surface interne du tube. L’effet de fond
à été simulé par une pression sur l’extrémité du tube.
Tous les résultats de l’étude numérique sont donnés dans le paragraphe “résultats et discussions“ en faisant la
comparaison entre les deux études (expérimentale et numérique).

5. Résultats et discussions
Les courbes charge-déplacement enregistrées lors de l’essai d’enfoncement ont été comparées à celles
obtenues par le calcul numérique par éléments finis. La figure 7 montre une très bonne corrélation calcul -
expérience.

2 2

FIG.7 : Comparaison des courbes Charge-Déplacement expérimentales et numériques


Sur les courbes les points 1 et 2 indiquent respectivement le déplacement maximal de l’indenteur et la
profondeur de l’enfoncement après le retour élastique.

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Les déformations expérimentales mesurées à l’aide des jauges de déformation déposées à proximité et
“loin“ de l’enfoncement (voir FIG.8) ont été comparées à celles prédites par les calculs par éléments finis.

a Loin de A proximité de
l’enfoncement
b l’enfoncement

FIG.8 : Comparaison des déformations mesurées et calculées


Les résultats présentés sur les courbes de la figure 8 correspondent un enfoncement de 14 mm de
profondeur et sont représentatifs des résultats obtenus pour les autres profondeurs d’enfoncement.
Une bonne corrélation est obtenue pour l’ensemble des jauges, sauf pour J1, ce qui peut être expliqué par le
fait que l’enfoncement réel n’est pas toujours parfaitement symétrique.

5. Conclusion et perspectives
Une agression externe à faible vitesse de déformation qui provoque un enfoncement de 16% du diamètre
externe d’une canalisation n’influence pas sa pression d’éclatement. Donc la règle de la profondeur
maximale de l’enfoncement de 10% par rapport au diamètre de la canalisation est très conservative.
La comparaison des résultats expérimentaux et numériques confirme la validation du modèle numérique
adopté pour cette étude. Cependant, dans notre cas, le modèle analytique développé par Orynyak [5] ne
permet pas d’estimer correctement la pression d’éclatement d’un tube enfoncé. Il est par conséquent prévu
d’utiliser des critères de rupture ductile, tel que le critère d’Oyane, le critère de Cockcroft et Latham, …etc.
Les tubes avec enfoncement simple se comportent finalement comme des tubes lisses sans défaut.
Le cas d’un impact externe à faible vitesse de déformation provoquant un défaut dit combiné
(enfoncement+éraflure) est en cours d’étude.

References
[1] A. Cosham and P. Hopkins, The effect of dents in pipelines—guidance in the pipeline defect
assessment manual, International Journal of Pressure Vessels and Piping, Volume 81, Issue
2, February 2004, Pages 127-139, 2004.

[2] A. Keith Escoe, Piping and Pipelines assessment guide, Volume I, British Library Cataloguing-in-
Publication Data, ELSEVIER 2006.

[3] B. N. Leis, R. B. Francini, R. Mohan, D. L. Rudland, R. J. Olsen, Pressure displacement behaviour


of transmission pipelines under outside Forces-Towards a servicibility criterion for mechanical
damage, Procs. Eighth Int. Offshore and Polar Engineering Conf., Montreal, 1998, 60–67, 1998.

[4] C.R. Alexander, Review of experimental and analytical investigations of dented pipelines, in
Operations, Applications and Components, PVP-Vol. 395, (eds), 1999.

[5] I.V. Orynyak, L.S. Shlapak, Estimation of limiting pressure in a pipe with an indentation, Strength of
Material, Vol.33, N°. 5, 2001.
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