Sie sind auf Seite 1von 35

Chapitre 2 : Le cycle cellulaire

Quelques rappels importants :

* Les gamètes (spermatozoïdes et ovules) ou cellules germinales ont n chromosomes,


soit 23 dans l'espèce humaine ; ce sont des cellules haploïdes.

gamète : du grec gamos [gam(o)-, gamét(o)-, -gamie], mariage, désigne les cellules
reproductrices
germinal(e) : du latin germen [germe, germin(o)-], se rapporte à la lignée des éléments
reproducteurs d’un être vivant, par opposition au soma ou corps, ensemble de tous les
autres tissus de l’organisme
haploïde : du grec haploos, haploûs [haplo-], simple et du grec eidos, [-oïde, -oïdal, -
oïdien], qui a l’apparence.

* Les cellules du corps ou cellules somatiques ont 2n chromosomes, soit 46. Ce sont
des cellules diploïdes, avec deux séries complètes d'informations génétiques, une
provenant du spermatozoïde du père, l'autre de l'ovule de la mère.

somatique : du grec sôma [somato-, -some, -somie], corps


diploïde : du grec diploos [dipl(o)-], double et du grec eidos, [-oïde, -oïdal, -oïdien], qui a
l’apparence.

* Chromosome : * chromo : du grec khrôma, khrômatos [chroma-, chromat(o)-, -chromie,


chrom(o)-], couleur, mais aussi relatif au chrome ; * some : du grec sôma [somato-, -
some, -somie], corps. Structure composée d'une très longue molécule d'ADN (acide
désoxyribonucléique) et de protéines associées (les histones), portant tout ou partie de
l'information génétique. Les chromosomes sont des structures situées dans le noyau de
la cellule et sont porteurs de l'information génétique. Avant les divisions cellulaires
(mitose, méiose) qui vont leur permettre de redistribuer les gènes dans les cellules filles,
ils subissent plusieurs enroulements successifs (condensation) et deviennent alors
particulièrement visibles, avec une structure caractéristique en forme de X, avec deux
bras courts (notés p) et deux bras longs (notés q), reliée au niveau du centromère.

Ex. le gène CFTR de la mucoviscidose est en 7q31 : cela signifie qu'il est sur le
chromosome n° 7, sur le bras long de ce chromosome et à une position notée 31.
Étymologiquement, les chromosomes doivent leur nom à leur grande capacité à fixer
certains colorants.

Entre deux divisions, les chromosomes ne sont pas individualisés et la molécule d'ADN,
pelotonnée, forme la chromatine. Chez l'homme, chaque cellule somatique (du corps)
contient 23 paires de chromosomes homologues, alors que les cellules sexuelles ou
gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) ne contiennent que 23 chromosomes, un de
chaque paire.
* Le sexe est déterminé par les deux chromosomes de la paire n° 23, appelés gonosomes ou
chromosomes sexuels. Chez l'homme, cette paire est constituée d'un chromosome X et d'un
chromosome Y (♂ : XY), alors que chez la femme, elle est formée de deux chromosomes
X (♀ : XX). Il en résulte que tous les ovules sont x alors que les spermatozoïdes sont soit
X soit Y. Le sexe de l'enfant est donc déterminé par le spermatozoïde.
* Les autres paires de chromosomes (n° 1 à 22) sont des autosomes.

* Comme le montre ce schéma, un chromosome est constitué par une très longue molécule d'ADN
qui a subi plusieurs enroulements : on parle de condensation de l'ADN. Cet ADN est formé de
quatre bases azotées, toujours associées de la même façon : la cytosine avec la guanine et l'adénine
avec la thymine. Pour en savoir plus sur l'ADN, voyez la page ADN.

* Caryotype : l'établissement d'un caryotype est un bon moyen de visualiser les


chromosomes, dans la recherche d'une éventuelle anomalie chromosomique (trisomie 21
par exemple).
* caryo, karyo : du grec karuon [cary(o)-, kary(o)-], noix, noyau ; * type : du grec tupos
[-type, -typie, -typique], empreinte, modèle. Un caryotype est la présentation
photographique ou dessinée du nombre et de la forme des chromosomes. Le caryotype
est caractéristique de l'espèce. Principales étapes pour la réalisation d'un caryotype :
photographie d'une cellule somatique (pas une cellule reproductrice) en division (ou en
mitose).

Cette cellule a été volontairement bloquée en métaphase de mitose, alors que les
chromosomes dupliqués sont pourvus de deux chromatides identiques. Une fois la photo
développée, les chromosomes sont découpés par un personnel qualifié (cytogénéticien,
ne) puis classés par taille et mis en place par paires homologues. Un exemple de
caryotype normal
Tout individu possède normalement 46 chromosomes, dont deux chromosomes sexuels :
XX pour les femmes, XY pour les hommes. Les caryotypes normaux sont donc : 46, XY
pour un homme, 46, XX pour une femme. Autre exemple : fillette atteinte de trisomie 21 :
47, XX, 21+ soit un total de 47 chromosomes, XX pour une fille et 21+ indique que c'est
le chromosome 21 qui est surnuméraire. Caryotype d'un garçon atteint de trisomie 21
Actuellement, les opérations fastidieuses de découpage ne se font pratiquement plus et
le classement est réalisé par un ordinateur.

Le cycle cellulaire
Le cycle cellulaire (d'une division à la suivante) a une durée très variable selon qu'il s'agisse d'une
cellule sanguine, hépatique, épithéliale par exemple, de quelques heures à plus d'un an. La seule
constante est la durée de la phase M (la mitose proprement dite) qui est d'environ 1 à 2 heures. Le
reste du cycle est qualifié d'interphase : c'est la partie du cycle pendant laquelle la cellule ne se
divise pas, est au repos. Le cycle cellulaire est divisé classiquement en quatre phases, dont la plus
importante est la mitose, division du noyau puis de la cellule.

Phase G1 : G est la première lettre de l'anglais "Gap" ou Gap of time", intervalle. C'est l'intervalle
de temps qui s'écoule entre la fin de la mitose et le début de la phase suivante ou synthèse. C'est
pendant la phase G1 que la cellule contrôle sa taille et son environnement. A noter que c'est aussi
pendant cette phase qu'une cellule qui n'a pas encore commencé à répliquer son ADN peut entrer
dans un état quiescent appelé G0, (G zéro) qui peut durer de quelques jours à plusieurs années.
Enfin, une cellule qui ne se divise plus reste en phase G1 jusqu'à sa mort.

Phase S : ou phase de synthèse, pendant laquelle la cellule réplique son ADN - voir schéma ci-
dessous et fabrique les histones qui sont nécessaires pour la confection des nouveaux brins
d'ADN. Cette synthèse des histones se fait dans le cytoplasme, puis les nouvelles molécules
entrent dans le noyau par les pores nucléaires et se combinent à l'ADN en formant les
nucléosomes. On parle de réplication de l'ADN, ou duplication : c'est la copie conforme de
l'information génétique, grâce à un complexe de réplication qui contient, entre autres, une enzyme,
l'ADN polymérase. Cette réplication est qualifiée de semi conservatrice, car chacune des 2
molécules constituées est formée à partir d'un brin de la molécule initiale. C'est cette synthèse qui
fait passer le chromosome de 1 à 2 chromatide, doublant de ce fait sa masse d'ADN.

Phase G2 : c'est pendant cette période que la cellule va vérifier que son ADN a été correctement
répliqué (elle est donc provisoirement tétraploïde), mais aussi qu'elle va finir sa croissance pour la
division de la cellule proprement dite qui suit immédiatement celle du noyau.

Phase M : c'est la division de la cellule mère en deux cellules filles strictement identiques (sauf
erreurs de réplication). Pour les détails de cette phase : voir ci-dessous.

Quelques explications supplémentaires concernant la réplication de l'ADN pendant la phase S


La réplication de l'hélice d'ADN (représentée "à plat" sur les schémas) commence avec le
déroulement et la séparation de ses deux chaînes grâce à la rupture des liaisons hydrogène (en bleu
sur les schémas), sous l'action de l'hélicase, une enzyme qui coupe les liaisons hydrogène.
L'énergie nécessaire pour séparer ces brins vient de l'hydrolyse de l'ATP (adénosine
triphosphate). Les deux brins séparés ont tendance à se réassembler, mais des protéines appelées
SSB-protéinbes liant les simples brins et y restant attachées empêchent cette réassociation. Ces
séparations se produisent simultanément à plusieurs endroits de la molécule au niveau des "yeux
de réplication".

Lorsque la séparation est effective, chaque brin de la molécule mère va servir de matrice pour la
synthèse d'un brin complémentaire (à raison d'environ 50 nucléotides par seconde), grâve à l'ADN
polymérase, ce qui va produire finalement 2 hélices filles. L'information génétique est ainsi
dupliquée dans son intégralité, de façon que deux doubles hélices complètes d'ADN soient
formées, chacune ayant une séquence nucléotidique identique à celle de l'hélice d'ADN parentale
qui a servi de matrice. C'est parce que chaque molécule d'ADN fille est constituée d'une chaîne
d'origine et d'une chaîne complémentaire synthétisée que l'on a qualifié cette réplication de semi-
conservative.
Tous ces mécanismes de réplication ne sont possibles que grâce à un complexe multienzymatique,
dont l'ADN polymérase et une ligase. C'est en 1957 que la première enzyme de polymérisation
nucléotidique a été découverte et nommée ADN polymérase. Elle permet la reconnaissance de
chaque nucléotide de l'ADN dont les deux brins ont été séparés, par un nucléotide complémentaire
non polymérisé, de façon que les groupes donneurs et accepteurs de liaison hydrogène sur chaque
base soient exposés pour l'appariement. Les nucléotides isolés entrants qui conviennent sont
alignés pour leur polymérisation par catalyse enzymatique en une nouvelle chaîne d'acide
nucléique.

Les contrôles du cycle cellulaire

Toutes les étapes du cycle cellulaire sont sous la dépendance de 2 familles de protéines
interactives (des protéines kinases et des cyclines), constituant un véritable contrôle central qui
s'exerce à certains points critiques du cycle (réplication de l'ADN, mitose et cytodiérèse) grâce à
des rétrocontrôles émanant des étapes déjà réalisées. Ainsi, une nouvelle phase ne débutera que
si la précédente s'est correctement et totalement réalisée.

1. Les protéines kinases Cdk ou protéines kinases cycline-dépendantes (en anglais cyclin-
dependant protein kinases) : ce sont des enzymes qui sont capables de transférer un groupement
phosphate (phosphorylation) sur des protéines cibles : tyrosine et thréonine. Une protéine
phosphorylée (active) par une kinase, peut à tout moment être déphosphorylée par une
phosphatase et devient inactive. Ces protéines Cdk vont s'associer à des cyclines pour déclencher
les phases du cycle cellulaire. En fait, on connaît actuellement au moins 9 kinases dont Cdk1à
Cdk7 qui vont intervenir pendant le cycle cellulaire, en s'associant à des cyclines spécifiques. Cdk
8 et Cdk 9 sont impliquées dans la transcription. A noter que les Cdk étaient antérieurement
dénommées CDC (Cell division control) et que CDC2 correspond aujourd'hui à Cdk1.
2. Les cyclines : ce sont des protéines spécialisées qui se lient aux molécules Cdk pour contrôler
leur pouvoir de phosphorylation. Cette liaison est indispensable au bon fonctionnement du
complexe enzymatique. Les cyclines doivent leur nom au fait qu'elles subissent un cycle de
synthèse et de dégradation à chaque cycle cellulaire. Les biologistes distinguent au moins 15
cyclines, dont les cyclines mitotiques (cycA et B) qui se lient aux molécules Cdk1 et Cdk2
pendant la phase G2 et vont permettre le déclenchement de la mitose, et les cyclines G1 (cycD et
E) qui vont se lier aux Cdk2, Cdk4 et Cdk6 pendant la phase G1 pour déclencher la phase S (de
synthèse). C'est la dégradation des cyclines qui induit la fin des phases S et M. A noter également
cette propriété étonnante des cyclines : elles favorisent l'expression des cyclines de la phase
suivante et répriment l'expression des cyclines de la phase précédente, tout en favorisant leur
dégradation.
MPF et SPF : le MPF est le facteur déclenchant la mitose (en anglais Mitotic promoting factor),
c'est-à-dire le complexe CycB-Cdk1 (ou CycB-CDC2). Les SPF ou facteurs de promotion de la
phase S sont indispensables pour préparer et déclencher la phase S. Ce sont des complexes formés
de CycD et CycE, associées à Cdk 2, 4 et 6.

3. Les CKI ou CdkI : cyclin-dependant kinase inhibitor ou protéines inhibitrices des kinases
cycline-dépendantes. Ces protéines capables d'inhiber les Cdk en s'associant avec elles ou avec le
complexe Cyc-Cdk interviennent en interdisant le passage à la phase suivante. On comprend
mieux le rôle fondamental de ces CKI dans la régulation ou la suppression des tumeurs. Elles sont
connues sous les noms de :
* p21 : si des lésions de l'ADN sont apparues pendant le cycle cellulaire et notamment pendant
la phase S, une protéine p53 va activer p21 qui est un inhibiteur de Cdk. Il en résulte un arrêt du
cycle cellulaire en G1, avec soit réparation de l'ADN, soit apoptose (mort cellulaire).
* p27 : comme la précédente, cette protéine empêche le passage de la phase G1 à la phase S.
* p57 : agissant aussi en bloquent le passage G1 --> S, on a constaté que, chez les humains, une
expression aberrante de la protéine p57 est associée à divers néoplasmes, ainsi qu'au syndrome de
BECKWITH-WIEDEMANN.

Chapitre 3 : La mitose

Elle correspond à la phase M ou phase de division cellulaire et inclut les différentes étapes de la
division nucléaire (du noyau de la cellule) ou mitose et de la cytodiérèse ou division du
cytoplasmique. C'est pendant cette phase que le contenu de la cellule dite mère est dupliqué puis
séparé en deux cellules filles génétiquement identiques à la cellule mère. Au niveau moléculaire,
cette phase M est initiée par une cascade de phosphorylations protéiques, provoquée par
l'activation de la protéine kinase MPF ou Mitotic Promoting Factor (voir page précédente : les
cyclines) inductrice de la mitose. Ces phosphorylations protéiques qui se produisent pendant la
mitose sont responsables de la plupart des changements morphologiques qui se produisent pendant
cette phase : condensation des chromosomes, rupture de l'enveloppe nucléaire, fragmentation du
RE (réticulum endoplasmique) et de l'appareil de Golgi, perte de la capacité d'adhérence des
cellules les unes aux autres ainsi qu'à la matrice extracellulaire, modifications du cytosquelette
pour produire des mouvements organisés des chromosomes vers les deux nouvelles cellules, bref
une réorganisation complète de la cellule. Avant le déclenchement proprement dit de la phase M et
la ségrégation (séparation) des chromosomes, on observe leur condensation. Les schémas suivants
des différentes phases représentent un exemple théorique d'une cellule à 3 chromosomes.

1. La prophase : * pro : du grec pro- , préfixe qui peut signifier : devant, avant, mais aussi
favorable à, pour, à la place de
* phase : du grec phasis [phase, -phasie] : qui ici le sens de "chacun
des aspects successifs d’un phénomène".

* Chromosomes : la chromatine qui était diffuse se condense et forme des chromosomes de plus
en plus individualisés. Ces chromosomes sont à 2 chromatides sœurs, car ils se sont dupliqués
pendant la phase S (voir page précédente - "Le cycle cellulaire"). Les chromatides sont attachées
par une séquence d'ADN particulièrement condensée au niveau du centromère.

* Fuseau : les nombreux microtubules cytoplasmiques qui constituent le cytosquelette dans la


cellule en interphase (c'est-à-dire qui ne se divise pas) se dépolymérisent en molécules de tubuline,
permettant la formation progressive de l'un des éléments fondamentaux de la mitose : le fuseau
mitotique (que l'on appelle aussi le fuseau achromatique). Comme le montre le schéma, ce fuseau
commence à se former à l'extérieur du noyau, en associant les microtubules cytoplasmiques et des
protéines spécifiques.
Ces microtubules sont attachés aux centrosomes par leur extrémité "-" (moins), alors que
l'extrémité "+" (plus) est dynamiquement instable, pouvant passer subitement d'une croissance
uniforme à un raccourcissement rapide par dépolymérisation. Si deux microtubules émanant de
centrioles différents entrent en contact, il est possible qu'ils se stabilisent par des liaisons
transversales. En même temps, les microtubules s'orientent de façon à repousser les pôles du
fuseau. Donc en réalité, le fuseau est formé par 2 moitiés fuseaux.
* Nucléole : Le matériel nucléolaire disparaît progressivement.

* Centrosomes et asters : les centrosomes, dont la duplication s'est faite pendant les stades G1 et
G2, s'éloignent l'un de l'autre et vont devenir de véritables centres mitotiques qui organisent des
microtubules : certains formeront une structure étoilée, appelée pour cette raison l'aster ; d'autres
vont développer les fibres du fuseau entre les centres mitotiques : les microtubules polaires.

* Kinétochores : en fin de prophase, des structures spécialisées à trois couches appelées


kinétochores, formés de complexes protéiques spécialisés, se développent et s'attachent dans la
région du centromère. Il y a un kinétochore pour chaque chromatide. Ils vont jouer un rôle
primordial au moment de la séparation des chromatides. Les microtubules kinétochoriens, insérés
dans le kinétochore se développent progressivement et, dans la prophase tardive (entre prophase et
prométaphase), ils vont progressivement s'attacher aux microtubules du fuseau ou microtubules
polaires.

2. La prométaphase : * méta : du grec meta exprimant la succession, le changement,


signifiant également plus loin, à côté de, entre, avec.

* Membrane nucléaire : le premier événement majeur de la prométaphase est la désagrégation, en


moins de 30 secondes, de la membrane nucléaire qui se dissocie en de nombreuses vésicules. Elles
resteront visibles autour du fuseau jusqu'à la reconstitution du noyau. En même temps, les gros
organites se dissocient aussi en vésicules, mais ce phénomène est moins visible (et non
représenté), notamment le réticulum endoplasmique et l'appareil de Golgi.

* Chromosomes et microtubules kinétochoriens : les chromosomes sont maintenant dans le


cytoplasme et sont progressivement agités de mouvements désordonnés. Les microtubules polaires
ont pu pénétrer dans l'espace du noyau et se fixent sur les kinétochores modifiés à cet effet. Sur les
deux kinétochores d'un même chromosome doivent se fixer impérativement deux microtubules
provenant chacun d'un pôle différent, sous peine de mauvaise ségrégation (il y aurait un
chromosome de trop dans une cellule fille alors qu'il manquerait dans l'autre).
Les microtubules polaires qui viennent de s'accrocher aux kinétochores sont maintenant appelés
microtubules kinétochoriens. Ce sont eux qui exercent des tensions sur les chromosomes auxquels
ils sont attachés, entraînant les mouvements chromosomiques observables.

3. La métaphase :
A cet instant de la mitose, le rôle essentiel des microtubules kinétochoriens est d'aligner tous les
chromosomes sur un plan virtuel, situé au milieu du fuseau et appelé pour cette raison plan
équatorial. La tension exercée sur les 2 kinétochores d'un même chromosome par les microtubules
kinétochoriens est constante et équilibrée. Cette phase est intéressante à plus d'un titre car tous les
chromosomes sont sur un même plan ; c'est pourquoi elle est utilisée pour réaliser les caryotypes.
A noter qu'à la fin de la métaphase, les chromosomes ont atteint leur maximum de condensation.

(*) Caryotype : Génétique, gynécologie obstétrique, pédiatrie - N. m. * caryo, karyo :


du grec karuon [cary(o)-, kary(o)-], noix, noyau ; * type : du grec tupos [-type, -typie, -
typique], empreinte, modèle. Un caryotype est la présentation photographique ou
dessinée du nombre et de la forme des chromosomes. Le caryotype est caractéristique
de l'espèce. Principales étapes pour la réalisation d'un caryotype : photographie d'une
cellule somatique (pas une cellule reproductrice) en division (ou en mitose). Cette cellule
a été volontairement bloquée en métaphase de mitose, alors que les chromosomes
dupliqués sont pourvus de deux chromatides identiques. Une fois la photo développée,
les chromosomes sont découpés par un personnel qualifié (cytogénéticien, -enne) puis
classés par taille et mis en place par paires homologues. Un exemple de caryotype
normal Tout individu possède normalement 46 chromosomes, dont deux chromosomes
sexuels : XX pour les femmes, XY pour les hommes. Les caryotypes normaux sont donc
: 46, XY pour un homme, 46, XX pour une femme. Autre exemple : fillette atteinte de
trisomie 21 : 47, XX, 21+ soit un total de 47 chromosomes, XX pour une fille et 21+
indique que c'est le chromosome 21 qui est surnuméraire. Caryotype d'un garçon atteint
de trisomie 21 Actuellement, les opérations fastidieuses de découpage ne se font
pratiquement plus et le classement est réalisé par un ordinateur.

Dans le fuseau métaphasique, responsable de la stabilité apparente des chromosomes sur le plan
équatorial, il y a en fait un remaniement incessant des microtubules. Des monomères (molécules
de tubuline) viennent constamment se rajouter à leurs extrémités plus (+), c'est-à-dire à l'équateur
du fuseau, alors que d'autres sont régulièrement perdus aux extrémités moins (-), c'est-à-dire aux
pôles du fuseau.

4. L'anaphase : * ana : du grec ana qui a de nombreux sens : de nouveau, en sens


contraire, en haut, en arrière, à l'écart
L'anaphase ne dure que quelques minutes, démarre brusquement et est marquée par :
* la séparation des deux chromatides sœurs de chaque chromosomes,
* leur mouvement vers les pôles (chaque chromatide sœur vers un pôle différent), à une vitesse
moyenne de 1 μm par minute
* l'allongement du fuseau et de la cellule, pour permettre la séparation future en deux cellules
filles.

Lorsque les nouveaux chromosomes fils (les chromatides de départ contenant chacune une
molécule d'ADN double brin) se déplacent vers les pôles opposé du fuseau, il est facile de voir que
ce mouvement est dû à la rupture des microtubules au niveau du kinétochore de chaque
chromosome fils. Lorsque les kinétochores se séparent, les bras des chromosomes avancent
péniblement et passivement. Cette rupture est probablement due aux microtubules kinétochoriens
qui se raccourcissent, tandis que les microtubules du kinétochore glissent sur les microtubules
polaires. Ces mouvements caractérisent une première partie de l'anaphase appelée anaphase A.
Ensuite, pendant l'anaphase B, les pôles du fuseau s'éloignent, par suite de l'action de certains
microtubules polaires qui contribuent ainsi à la séparation des chromosomes fils. Les microtubules
polaires contiennent de la dyénine ou "protéine du mouvement", protéine qui est aussi associée
aux microtubules des cils et des flagelles. Il est donc possible que le mouvement vers les pôles
s'effectue comme le battement des cils et des flagelles des Eucaryotes.
Des analyses ont montré que l'hydrolyse d'une vingtaine de molécules d'ATP seulement suffit pour
permettre aux chromosomes de se déplacer de la plaque équatoriale vers les pôles.

Autre phénomène important et étonnant : le vent polaire ou force d'exclusion astrale.


Des expériences de microsection des bras d'un chromosome ont montré que, si la partie
kinétochorienne attachée au microtubule se dirigeait bien vers le pôle, les bras étaient repoussés du
pôle. Cette force, qui a été appelée force d'exclusion astrale ou vent polaire, pourrait résulter d'une
poussée par les extrémités en croissance des microtubules qui s'assemblent continuellement au
niveau des pôles. On pense maintenant que cette force d'exclusion astrale pourrait être à l'origine
du maintien des chromosomes sur le plan équatorial pendant la métaphase.

5. La télophase : * télo : du grec teleos [téléo-, télo-], fin (comme fini).

Pendant cette phase qui débute dès que les mouvements des chromosomes, caractéristiques de
l'anaphase cessent, plusieurs étapes importantes se produisent qui annoncent la fin de la mitose.

* Chromosomes : ils sont tous regroupés aux 2 pôles de la cellule, de façon que (sauf accident)
chacun des 2 lots soit complet, c'est-à-dire possède une chromatide de chacun des chromosomes
métaphasiques et donc présente la même information génétique.

* Microtubules : les microtubules kinétochoriens de sont dépolymérisés et ont disparu.

* Enveloppe nucléaire : les vésicules de l'enveloppe nucléaire s'associent aux chromosomes puis
commencent à se regrouper pour former la nouvelle enveloppe nucléaire. Les pores nucléaires,
gros complexes de protéines, sont reconstitués et les lamines (protéines constituant la lamina
nucléaire) se réassocient. La lamina nucléaire est un treillis de filaments qui double la face interne
de la membrane nucléaire. C'est également pendant la télophase que les nucléoles réapparaissent
progressivement - non représentés sur ce schéma, mais sur le suivant.

* Fuseau : à la fin de la télophase, les microtubules polaires se raréfient par dépolymérisation et le


fuseau commence à disparaître. Les autres éléments appartenant aux réticulum endoplasmique, au
Golgi, mais aussi les mitochondries, entre autres, se séparent en quantités égales vers les 2 futures
cellules filles.

C'est la fin de la mitose proprement dite, mais cette phase est suivie par une autre étape importante
: la cytodiérèse ou cytocinèse, c'est-à-dire la division de la cellule mère en 2 cellules filles
identiques. Il faut encore noter que ce sont des phosphorylations qui provoquent les dissociations
(membrane nucléaire, microtubules ...) alors que les déphosphorylations vont permettre de
(re)polymériser ces éléments.

6. La cytodiérèse ou cytocinèse : * cyto : du grec kutos [cyt(o)-, -cyte, -cytie], cellule ; *


diérèse : du grec diairesis, action de séparer.

La mitose est terminée et la cellule entreprend son processus de clivage. La plus visible des
modifications est l'invagination progressive de la membrane plasmique, autour du centre de la
cellule et dans le plan équatorial. Un anneau contractile s'est formé et c'est lui qui est responsable
de cette déformation.
Le sillon de division ainsi créé se creuse de plus en plus, jusqu'à la séparation complète des deux
cellules filles.

* L'anneau contractile : il est essentiellement constitué de filaments d'actine et de myosine, deux


protéines qui interagissent pour produire une contraction comme dans les muscles. C'est au début
de l'anaphase que commence son assemblage, selon des mécanismes qui sont encore mal connus.
En chaque point de sa circonférence, cet anneau contient un faisceau constitué d'environ 20
filaments d'actine. Comme son épaisseur ne change pas pendant l'invagination du sillon, on a
supposé qu'il perdait des filaments de façon régulière, jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus à la fin de la
segmentation.

* Le corps intermédiaire : juste avant la séparation, il ne reste plus entre les deux cellules que le
corps intermédiaire qui contient les restes des microtubules polaires et une structure matricielle
dense.
La mitose est donc une forme division cellulaire qui, à partir d'une cellule diploïde (2n
chromosomes) donne naissance à deux cellules filles diploïdes elles aussi, et au patrimoine
génétique strictement identique.

Télophase
Début de
Prophase Métaphase Métaphase tardive Anaphase tardiveet début de
télophase
cytodiérèse

Chapitre 4 : La méiose

Dans notre corps, il y a 2 types de cellules :


* Les cellules dites somatiques qui ont 2n (= 46) chromosomes et sont donc diploïdes : elles
possèdent 1 exemplaire de chaque chromosome de la mère, soit n = 23, et un exemplaire de
chaque chromosome du père, soit n = 23. Si nous transmettions à nos enfants le patrimoine
génétique de ces cellules, ils auraient 2n chromosomes de la mère + 2n chromosomes du père, soit
4n, puis 8n à la génération suivante, ce qui est impossible.
* C'est la raison pour laquelle nous possédons un deuxième type de cellules, les cellules
germinales ou gamètes ou cellules sexuelles, qui sont haploïdes et ne possèdent que n
chromosomes, soit un seul exemplaire des 23 chromosomes humains. Ce cette façon, nous
transmettons à nos enfants 23 chromosomes maternels dans l'ovule et 23 chromosomes paternels
dans le spermatozoïde. Leurs cellules se développeront donc à partir d'un œuf ou zygote qui a 2n =
46 chromosomes. Le nombre de chromosomes de l'espèce humaine est ainsi conservé.

Il doit donc exister un mécanisme spécial qui permet, à partir de cellules diploïdes, d'obtenir des
cellules haploïdes, c'est-à-dire des gamètes. Ce phénomène est en fait une série d'événements
appelée la MÉIOSE (du grec meiôsis, décroissance, réduction) et qui intervient pendant la
gamétogenèse et qui permet de passer d'une cellule diploïde à quatre cellules haploïdes. La
formation des gamètes ou gamétogenèse sera étudiée en détail au chapitre 5. Ce qui suit n'est donc
qu'une étude théorique de la méiose, qui va permettre de répondre à quelques questions
fondamentales :
- Comment réduire le nombre des chromosomes de 2n à n ?
- Si l'on passe d'une cellule diploïde à 4 cellules haploïdes, quels mécanismes assurent la
présence du même matériel chromosomique dans ces cellules ?
- Comment expliquer que pour un même couple, les enfants soient ressemblants mais différents
(diversité génétique) ?

Première division ou méiose I : réductionnelle exemple théorique avec une cellule de départ à 4
chromosomes (n = 2)

Dans cet exemple, 2 chromosomes proviennent de la mère, les 2 autres du père. Un chromosome
maternel et le chromosome paternel équivalent forment ce que l'on appelle des chromosomes
homologues car ce sont les deux chromosomes d'une même paire. Pendant la phase S, les
chromosomes sont dupliqués et les deux chromatides sœurs d'un même chromosome restent
étroitement associées. Dans une division normale (mitose - voir chap. 3), les chromatides sœurs
s'alignent sur le fuseau, leurs fibres kinétochoriennes dirigées vers les pôles opposés. C'est pendant
l'anaphase qu'elles se séparent pour devenir des chromosomes individualisés. De cette façon,
chaque cellule fille formée par division cellulaire "normale" hérite d'un homologue de chaque
chromosome.

Dans la méiose, qui aboutit à la formation des gamètes, les cellules ne doivent finalement contenir
qu'un seul élément de chaque paire de chromosomes homologues, l'homologue maternel ou
l'homologue paternel et donc la moitié seulement du nombre initial de chromosomes. Il y a de ce
fait deux divisions successives, mais une seule réplication de l'ADN.

1. La prophase I :

De nombreux phénomènes se produisent pendant cette prophase de la première division, ce qui


explique qu'elle soit si longue, couvrant à elle seule 90% de la durée totale de la méiose.
Les chromosomes dupliqués se condensent progressivement, comme dans la mitose, mais
s'unissent ensuite deux par deux, formant des paires d'homologues appelées bivalents (voir
schéma ci-dessous). Dans notre exemple, les 4 chromosomes vont donc former 2 paires
d'homologues ou 2 bivalents et, pour qu'il n'y ait pas d'erreur au moment de cet appariement, des
protéines spécifiques vont assurer la reconnaissance des homologues, ainsi que leur assemblage
(un chromosome de la paire n° 3 par ex. ne pourra s'apparier qu'avec l'autre chromosome de la
paire n° 3).

C'est pendant cette phase qu'un phénomène très particulier se produit : les crossing-over ou
échanges réciproques de fragments de chromosomes. Pour bien comprendre le rôle de ces
échanges, il faut se rappeler que sur 2 chromosomes homologues, les gènes sont tous placés de la
même façon ; ce sont les allèles qui changent. Les crossing-over ne modifient donc pas la
succession des gènes, mais uniquement la répartition des allèles. On sait maintenant que ces
échanges (coupure puis soudure de fragments d'ADN) sont réalisés grâce à des enzymes de
recombinaison très rigoureuses, qui ne permettent que des échanges de régions strictement
homologues.
Les généticiens ont constaté qu'il y a en moyenne 3 crossing-over (on parle aussi d'enjambements)
par bivalent et que ce phénomène est déterminant pour brouiller la constitution génétique de
chacun des chromosomes des gamètes, permettant ainsi la recombinaison génétique. Cette phase
de la méiose permet l'obtention de chromosomes qualifiés de recombinés.

A part les vrais jumeaux, deux individus issus des mêmes parents ne sont pas génétiquement
identiques. Cela est dû au fait que, longtemps avant la fusion de l'ovocyte et du spermatozoïde,
deux types de brassages génétiques se sont déjà produits pendant la méiose.

* Le premier brassage découle de la répartition au hasard des chromosomes homologues maternels


et paternels entre les cellules filles pendant l'anaphase I (ou anaphase de première division - voir
ci-dessous).
Ainsi, avec n = 23 (il y a donc 46 chromosomes sur la plaque équatoriale en métaphase), et
sachant que les chromatides d'un même chromosome sont séparées au hasard, il y a déjà 223
possibilités pour les gamètes d'un même individu !
* Un deuxième brassage résulte des phénomènes schématisés ici : les crossing-over ou
enjambements qui échangent des segments de chromosomes homologues. De ce fait, le nombre
des possibilités pour les gamètes d'un même individus devient gigantesque.

Pour en savoir plus sur la prophase I

Des changements morphologiques très complexes ont lieu au niveau des chromosomes au moment
de leur appariement (synapsis ou syndièse) et de leur séparation (asynapsis ou asyndièse). En
fonction de la taille et de la forme des chromosomes, la prophase I a été conventionnellement
divisée en 5 stades :

* Leptotène : (lepto : du grec leptos, mince, -tène : du grec tenôn, teinô (ten-yo), tendon,
tendre, étirer) Pendant le stade leptotène, les chromosomes sont déjà dupliqués, mais pas encore
très condensés. C'est parce qu'ils sont encore longs et fins que ce stade est appelé leptotène.
* Zygotène : (zygo : du grec zugon [zyg(o)-], joug, paire ; en anatomie, se rapporte à
l’arcade zygomatique (pommette) ou désigne la notion de paire) Le zygotène marque le
début de l'appariement deux à deux des chromosomes homologues. Ils sont déjà nettement plus
condensés, donc plus courts et plus épais. On est en présence de bivalents. Ils sont attachés par un
complexe protéique très particulier qui fonctionne un peu comme une fermeture éclair : le
complexe synaptonémal (du grec sunapsis [synapt(o)-, synapse], point de jonction, liaison,
union et du grec nêma, nêmatos [nem(o)-, némat(o)-, -nème, -némal], fil, filament).

* Pachytène : (pachy : du grec pakhus [pachy-], épais, gros) Pendant le pachytène, la


condensation des chromosomes appariés se poursuit et touche à sa fin. C'est aussi pendant cette
phase que vont se produire les crossing-over ou enjambements, grâce à l'apparition de nodules de
recombinaison qui vont permettre des échanges de chromatine entre le chromosome d'origine
maternelle et le chromosome d'origine paternelle. Le complexe synaptonémal est complet.

Remarque importante concernant les chromosomes sexuels :


Comment l'appariement se fait-il pour les chromosomes sexuels (paire n° 23) qui sont différents,
le chromosome X féminin étant nettement plus grand que le chromosome Y masculin ? En réalité,
ces deux chromosomes présentent une petite région d'homologie à l'une de leurs extrémités, et
cette région est suffisamment grande pour qu'il s'y produise en général un chiasma.

C'est ce chiasma qui va permettre à ces deux chromosomes de rester assemblés pendant la
métaphase.

* Diplotène : (du grec diploos [dipl(o)-], double) Le diplotène marque le début de la séparation,
mais la "fermeture éclair" du complexe synaptonémal ne s'ouvre pas intégralement. Les
chromosomes homologues restent attachés par les nodules de recombinaison.

* Diacinèse : (dia : du préfixe grec dia- signifiant ici séparation, distinction, cinèse : du
grec kinêsis, mouvement) La diacinèse marque la fin de la prophase I et la transition avec la
métaphase I. Les chromosomes de chaque bivalent s'éloignent l'un de l'autre, surtout au niveau des
centromères et forment des figures caractéristiques, comme le montre le schéma du bivalent.

2. La métaphase I :

* Les complexes centriolaires se sont déplacés vers les pôles et sont maintenant diamétralement
opposés.

* Une caractéristique de cette métaphase I est le fait que les chromosomes restent assemblés en
bivalents, retenus entre autres par leurs chiasmas.
* Tous les bivalents se sont rassemblés sur le plan équatorial, et s'orientent de façon que les
kinétochores (il y en a un par chromosome car les 2 kinétochores des chromatides sœurs ont
fusionné) soient dirigés l'un vers un pôle du fuseau, le deuxième vers l'autre pôle.

* Les microtubules kinétochoriens s'allongent et rejoignent les pôles, parallèlement aux


microtubules du fuseau (ou polaires).

3. L'anaphase I :

Elle est fondamentalement différente de la métaphase d'une mitose, car ici ce sont des
chromosomes entiers (donc à 2 chromatides) qui vont migrer vers les pôles, alors que dans une
mitose, il y a séparation des chromatides, chacune des deux allant vers un pôle ou l'autre de la
cellule.
Résultat de cette particularité : une nouvelle phase de synthèse pour dupliquer l'ADN n'est pas
nécessaire, mais la cellule qui avaient au départ 2n chromosomes à 2 chromatides (donc elle était
diploïde) a donné naissance à 2 cellules filles qui n'ont plus que n chromosomes, mais toujours à 2
chromatides, donc à 2 cellules haploïdes. C'est la raison pour laquelle cette première division de
méiose est qualifiée de réductionnelle et c'est cette réduction du nombre des chromosomes qui va
permettre la conservation du nombre (46) au moment de la fécondation.
* Les chromosomes homologues sont tirés chacun vers un pôle différent, au hasard, par les
microtubules kinétochoriens qui raccourcissent, en même temps que le fuseau s'allonge. Le
brassage intrachromosomique qui a eu lieu pendant la prophase, grâce aux crossing-over et aux
échanges de fragments de chromosomes (donc d'ADN) prend maintenant tout son sens car les 2
chromatides sœurs d'un même chromosome ne sont pas identiques. Le schéma montre une
combinaison possible de répartition des chromosomes, parmi un nombre gigantesque.

4. La télophase I :

Cette phase est marquée par :


* la reconstitution des enveloppes nucléaires autour des bivalents réunis à chaque pôle de la
cellule, formant deux noyaux haploïdes, contenant chacun n paires de chromatides.
* La division de la cellule en deux cellules filles par cytokinèse.
A noter que la télophase I est parfois très incomplète et rapide, enchaînant immédiatement la
deuxième division de la méiose.

Les chromosomes étant déjà formés de 2 chromatides, une nouvelle synthèse d'ADN n'est pas utile
et la prophase II peut débuter sans attendre. Il peut y avoir une brève interphase, pendant laquelle
les chromosomes peuvent subir un début de décondensation.
Deuxième division ou méiose II : équationnelle suite de notre exemple théorique avec une
cellule de départ à 4 chromosomes (n = 2)

Cette deuxième partie de la méiose est en tous points comparable à une mitose (voir le chapitre 3)
et c'est la raison pour laquelle cette partie se limite à en montrer le résultat et la conséquence au
niveau de la diversité génétique.
La prophase II est brève. L'enveloppe nucléaire disparaît en même temps que le nouveau fuseau se
forme.

Pendant la métaphase, les chromosomes se placent sur le plan équatorial du fuseau et les
centromères s'accrochent aux kinétochores (un par chromatide).

L'anaphase est marquée par l'allongement des cellules et la brusque rupture des kinétochores. Les
chromatides sœurs sont entraînées vers les pôles, au hasard, ce qui augmente la diversité
génétique.

Pour la télophase et la cytodiérèse, le schéma est volontairement simplifié pour ne montrer que
l'une des combinaisons possibles. On voit que les 4 cellules ont toutes un chromosome des 2
paires de départ, mais sont toutes différentes, suite aux échanges d'ADN qui se sont produits
pendant les crossing-over de la prophase I.

La seule vraie différence entre la méiose II et la mitose est que les chromosomes de ces cellules
sexuelles ne sont présents qu'en un seul exemplaire au lieu de deux, ce qui va permettre, lors de la
fusion avec l'autre gamète, de conserver le nombre des chromosomes de l'espèce.

Le chapitre suivant est consacré à l'étude de la gamétogenèse, c'est-à-dire à la formation des


cellules sexuelles, ovules (en fait ovocytes II) et spermatozoïdes. Dans les deux cas, cette
gamétogenèse se fait en suivant les différentes étapes de la méiose.

Chapitre 5 : La gamétogenèse

Comme son nom l'indique, la gamétogenèse a pour but de produire les gamètes ou cellules
sexuelles, cellules très particulières, puisqu'elles ne possèdent que n = 23 chromosomes, alors que
toutes les autres cellules de notre corps (les cellules somatiques) possèdent 2n = 46 chromosomes,
23 venant du spermatozoïde, les 23 autres homologues de l'ovocyte. C'est le phénomène
particulier de la réduction chromatique (voir le chapitre précédent sur la méiose) qui permet le
maintien d'un nombre constant des chromosomes. En effet, au moment de la fécondation, les n
chromosomes paternels s'unissent au n chromosomes maternels pour former le zygote à 2n
chromosome, point de départ d'un nouvel individu.

I. Schéma général de la gamétogenèse

Avant d'entrer dans les détails, le schéma suivant permet d'avoir une vue d'ensemble de la
gamétogenèse.
II. La spermatogenèse
N. f. * spermato : du grec sperma,
spermatos [spermat(o)-, spermo-, -sperme],
semence ; * genèse : du latin et du grec
genesis [-gène, -genèse, -génie, -génique, -
génisme, -génétique], naissance, formation,
qui engendre.

1. Evolution des cellules germinales

La spermatogenèse est la
maturation de cellules germinales
souches : les spermatogonies, à
l'intérieur des tubes séminifères
des testicules. Ces
transformations vont débuter à la puberté et les spermatogonies vont progressivement
passer par les stades de spermatocytes I, spermatocytes II, spermatides et enfon
spermatozoïdes. Pendant ces transformations, elles vont subir tous les stades de la
méiose qui vont transformer une spermatogonie à 2n = 46 chromosomes en 4
spermatozoïdes à n = 23 chromosomes.

Cette réduction des chromosomes est indispensable et elle se produit aussi pendant
la maturation des ovules (ou plus exactement ovocytes). Il en résultera une cellule œuf à
n = 23 chromosomes paternels + n = 23 chromosomes maternels, soit un nombre normal
de 2n = 46 chromosomes.

1.1. Les spermatogonies (*). N. f. * gonie : du grec gonos [gon(o)-, -gonie, gonad(o)-],
semence. Comme toutes les autres cellules somatiques (du corps), les spermatogonies
possèdent 2 lots de chromosomes et sont donc des cellules diploïdes à 46
chromosomes. Elles se développent à partir des cellules germinales primordiales qui
migrent dans les testicules dès le début de l'embryogenèse. Elles vont subir des mitoses
ou divisions équationnelles qui, à partir d'une cellule à 2n chromosomes vont en
produire 2, puis 4 ... toutes à 2n chromosomes. Au final, une spermatogonie produira une
cinquantaine de spermatozoïdes. A noter que chez l'homme, cette production de
gamètes est continue tout au long de la vie, même si elle ralentit à partir de l'andropause,
alors que chez la femme, la production d'ovocytes s'arrête définitivement à la
ménopause.

(*) Une spermatogonie primaire (Ad sur le schéma ci-dessous, la lettre "d" pour dark, ou cellules à noyau
sombre) va produire une autre Ad pour assurer la continuité de la spermatogenèse, ainsi qu'une Ap (noyau
pâle). Cette Ap va subir plusieurs mitoses (2, 3 voire plus) produisant ainsi des amas de cellules Ap, reliées
entre elles par des ponts cytoplasmiques que l'on va d'ailleurs retrouver jusqu'aux spermatozoïdes. Les 4, 8
ou plus de cellules Ap ainsi formées vont progressivement se transformer en spermatogonies B, puis en
spermatocytes I. Chaque spermatocyte de premier ordre (ou spermatocyte I) va donner, si tout se passe
bien, 4 spermatozoïdes.

1.2. Les spermatocytes I. Syn. : spermatocytes de premier ordre. N. m. * cyte : du grec


kutos [cyt(o)-, -cyte, -cytie, -cytaire], cellule. Après avoir subi plusieurs divisions, les
spermatogonies augmentent légèrement de taille puis évoluent en spermatocytes I
caractérisés par le fait qu'ils ont toujours 2n = 46 chromosomes et sont donc des cellules
diploïdes. Cette transformation des spermatogonies en spermatocytes I est la
spermatocytogenèse. Ces deux premières étapes représentent la phase de
multiplication.

1.3. Les spermatocytes II. Syn. : spermatocytes de deuxième ordre. Ils se différencient
pendant la phase de maturation qui débute par la première partie de la méiose ou
division réductionnelle. C'est la phase pendant laquelle le nombre des chromosomes
va être divisé par deux, c'est-à-dire que les chromosomes vont passer de 23 paires à 23,
soit un chromosome de chaque paire. Sachant que dans une cellule diploïde il y a une
paire de chromosomes sexuels, XX chez les filles, XY chez les hommes, on comprend
qu'on va obtenir, par cette première division de méiose, des spermatocytes puis des
spermatozoïdes avec 22 chromosomes somatiques ou autosomes et 1 chromosome
sexuel ou gonosome X, et des spermatozoïdes avec un gonosome Y. Comme tous les
ovocytes de la femme contiennent le gonosome X, c'est bien le spermatozoïde qui va
déterminer le sexe du futur enfant. Ovocyte X + spermatozoïde X --> XX (fille) ; ovocyte
X + spermatozoïde Y --> XY (garçon).

1.4. Les spermatides. N. f. * ide : du grec eidos [-ide, -idie], apparence. Le spermatocyte I
diploïde a donné par division équationnelle 2 spermatocytes haploïdes (n chromosomes).
Chacun d'eux subit la deuxième division de méiose (qui est comparable à une mitose) et
le résultat sera la formation de 4 spermatides à n chromosomes.

1.5. Les spermatozoïdes. N. m. * zoo : du grec zôo, zôon [zoo-, zoaire, -zoïsme], être vivant,
animal ; * oïde : du grec eidos, [-oïde, -oïdal, -oïdien], qui a l’apparence. Syn. peu utilisés :
spermatosome (), spermatozoaire. Pendant ce dernier stade qualifié de phase de
différenciation ou spermiogenèse, la spermatide arrondie se transforme
progressivement en spermatozoïde. Le flagelle apparaît tandis qu'une grande partie du
cytoplasme est éliminée et que les organites de la cellule se réorganisent.

Quelques remarques :
* Les spermatozoïdes sont produits pendant toute la vie, mais leur nombre et leurs
qualités diminuent avec la vie.
* Dans les tubes séminifères, la spermatogenèse est centripète, c'est-à-dire qu'elle se fait
de la périphérie vers la lumière (centre du tube).
* C'est dans le canal de l'épididyme que les spermatozoïdes acquièrent leur motilité.
* Bien que très nombreux (valeur normale : environ 100 millions par mL de sperme), les
spermatozoïdes ne représentent qu'une très petite partie su sperme : moins de 5%. Le
reste correspond au liquide séminal, dont 80% provient des vésicules séminales et 20%
de la prostate.

2. Une particularité de la spermatogenèse :

A la fin d'une mitose ou d'une méiose, la cytodiérèse permet la séparation des cellules filles.
Dans le cas de la spermatogenèse, cette cytodiérèse n'est pas tout à fait complète : en effet, les
cellules filles issues des spermatogonies en cours de maturation restent reliées par un petit pont
cytoplasmique, qui va persister jusqu'à la maturation des spermatozoïdes. Une spermatogonie va
donc former finalement un ensemble de spermatides reliées en un véritable syncytium (* syn : du
préfixe grec sun, sum [syn-, sym-], avec, ensemble ; * cytium : du grec kutos, cellule :
masse cytoplasmique comportant plusieurs noyaux). Quand les spermatozoïdes s'en
détacheront pour rejoindre la lumière d'un tube séminifère, il restera un corps résiduel.

3. Facteurs de déclenchement et de régulation de la spermatogenèse

Les principaux facteurs de contrôle et de régulation de la spermatogenèse sont des hormones de


l'axe hypothalamohypophysaire, les cellules de Sertoli et de Leydig du testicule (voir schéma ci-
dessus), et un facteur non négligeable : la température.

Hormones et cellules de Sertoli et de Leydig.


Pour en savoir plus sur la régulation neurohormonale, voir le chapitre suivant : "Déterminisme
neuro-hormonal de la physiologie sexuelle". Notons simplement que l'hypothalamus sécrète de
façon pulsatile une hormone stimulant l'hypophyse : la GnRH ou Gonadotrophin-Releasing
Hormone. (1)
En réponse à ces pulses de GnRH, l'hypophyse va produire, également de façon
pulsatile :
* de la FSH qui stimule les cellules de Sertoli, lesquelles vont activer et déclencher la
spermatogenèse,
* De la LH qui stimule les cellules de Leydig, lesquelles vont produire la testostérone,
hormone mâle qui va agir sur toutes les cellules du corps, en faisant apparaître, entre
autres, les caractères sexuels secondaires.
* Lorsque le nombre de spermatozoïdes produits est élevé, les cellules de Sertoli,
présentes dans les tubes séminifères, vont produire de l'inhibine, autre hormone qui
exerce une rétroaction sur l'axe hypothalamohypophysaire et donc une réduction de la
production de FSH et de LH, mais aussi une diminution de la production de testostérone.
(1) * GnRH : hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires : * gonado : du grec gonos
[gon(o)-, -gonie, gonad(o)-], semence ; * trophine : du grec trophê [troph(o)-, -trophie], nourriture,
développement ; * hypophysaire : du grec hupophusis : du préfixe hupo [hypo-], dessous, indiquant aussi
une qualité ou une intensité inférieures à la normale et phusis [-physe], production, croissance, saillie,
structure organique. [hypophys(o)-, -hypophysaire], relatif à l’hypophyse. Le terme gonadolibérine qui est
parfois employé est un synonyme incorrect de la GnRH ou Gonadotrophin-Releasing Hormone. C'est
l'hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires (FSH et LH). Tous les mammifères ont en
commun cette hormone, décapeptide (formée de 10 acides aminés) produit par certains neurones de
l'hypothalamus. C'est la raison pour laquelle on parle de neurohormone. La GnRH est libérée de façon
pulsatile, par pulses réguliers, dans le système porte hypophysaire. Elle sort ensuite à travers les
capillaires de l'antéhypophyse et va stimuler la production et la libération des hormones FSH et LH qui
elles-mêmes, agiront sur les gonades. On ne sait toujours pas quels sont les facteurs qui sont
responsables de cette sécrétion pulsatile. Chez la femme, la fréquence et l'amplitude des pulses de GnRH
varient au cours du cycle. Vers la fin de la phase folliculaire (première moitié du cycle), l'œstradiol atteint et
dépasse une valeur seuil et son rétrocontrôle qui était négatif devient subitement positif. Il en résulte une
brusque augmentation de la fréquence des pulses de GnRH, donc un pic de LH (c'est la décharge
ovulante) et l'ovulation.
(2) FSH : Hormone stimulant les follicules. * hormone : du grec hormôn [hormon(o)-], exciter ; *
stimulant : du latin stimulare, de stimulus [-stimuline, -stimulant, -stimulation], aiguillon, qui incite, qui
excite ; * follicule : du latin folliculus [follicul(o)-, -folliculaire], petit sac. La FSH est une glycoprotéine,
encore appelée folliculostimuline, gonadostimuline, ou gonadotrophine. Elle est produite par l'hypophyse
(adénohypophyse) chez l'homme et chez la femme. Chez l'homme, elle stimule la spermatogenèse par
l'intermédiaire des cellules de Sertoli qui contrôlent sa production (rétrocontrôle) grâce à une autre
hormone : l'inhibine. A noter que la testostérone exerce aussi un rétrocontrôle négatif sur la production de
la FSH. Chez la femme, la FSH provoque la croissance des follicules jusqu'au stade follicule de de Graaf.
La production hypophysaire de FSH est aussi contrôlée par l'inhibine produite par les cellules de la
granulosa et par les œstrogènes.
(3) LH : Hormone lutéinisante. * lutéo, lutéino : du latin luteus [luté(o)-, -lutéal, -lutéinie, -lutéinique],
jaune ; * isante : du suffixe -isé(e), -isant(e), qui transforme un substantif en adjectif ou un autre substantif.
La LH ou hormone lutéinisante (Luteinizing Hormone). Comme la FSH, elle est produite par
l'antéhypophyse ou adénohypophyse. Chez la femme, sa sécrétion est pulsatile et cyclique. C'est un pic de
LH ou "décharge ovulante", produit sous contrôle hypothalamique, qui déclenche l'ovulation, par
rétrocontrôle positif. Ensuite, le rétrocontrôle redevient négatif : la LH déclenche la transformation du
follicule de De Graaf vidé de son ovocyte II en corps jaune. Chez l'homme, la LH stimule le développement
des cellules interstitielles ou cellules de Leydig, ainsi que la production de testostérone. Le contrôle du taux
de LH est assuré par un rétrocontrôle des stéroïdes gonadiques et par l'inhibine.

Température.
On sait maintenant avec certitude que la température est un facteur très important pour la
spermatogenèse. En effet, pour que celle-ci se fasse correctement, la température interne des
testicules doit être de 35°C, et non pas 37°C pour le reste du corps. Une température supérieure à
35°C a pour conséquence de réduire, voire de bloquer la spermatogenèse.

III. L'ovogenèse
N. f. * ovo : du latin ovarium, de ovum [ovari(o)], œuf, relatif à l’ovaire ; * genèse : du latin et du grec genesis [-
gène, -genèse, -génie, -génique, -génisme, -génétique], naissance, formation, qui engendre.

1. Evolution des cellules germinales

L'ovogenèse est indissociable de la folliculogenèse, car les ovogonies vont évoluer


successivement en ovocytes I, puis en ovocytes II dans des structures spécialisées de
l'ovaire : les follicules (voir le chapitre 1)

1.1. Pendant la vie embryonnaire


Comme dans la spermatogenèse, les cellules germinales primitives migrent dans les ovaires en
formation et vont se transformer en ovogonies. Avant la naissance, ces ovogonies (cellules à 2n
chromosomes) se multiplient par mitoses successives jusqu'au 7e mois de la vie embryonnaire.
Elles sont dans des follicules primordiaux, situés à la périphérie de l'ovaire. Puis leur taille
augmente : ils évoluent en follicules primaires avec une couche régulière de cellules folliculaires.
Les ovogonies se transforment en ovocytes I (primaires) qui restent bloqués en première phase
de méiose (prophase I).
1.2. A la naissance

Une fille possède donc un stock déterminé et définitif d'ovocytes I, (environ 500 000 à 700 000)
dont l'évolution ne reprendra qu'à la puberté, de façon cyclique. Ceci explique que les femmes
enceintes à partir de 37 ans soient plus surveillées pendant leur grossesse, car leur bébé est fait à
partir d'un ovocyte qui a lui aussi 37 ans ou plus !

1.3. Après la puberté (maturité sexuelle)

Un certain nombre de follicules primaires évoluent en follicules II ou follicules pleins, avec


des ovocytes plus gros qui ont subi la "phase de maturation de l'ovocyte". À ce stade, ils possèdent
: * un massif de cellules folliculaires, la granulosa, * Une couche gélatineuse autour de l'ovocyte :
la zone pellucide, * 2 enveloppes épaisses : la thèque externe fibreuse et protectrice et la thèque
interne glandulaire.

L'évolution des follicules se poursuit en follicules III (tertiaires) ou cavitaires, dans lesquels
l'ovocyte est porté par un massif cellulaire : le cumulus oophorus. Dans la granulosa, l'antrum
est une vaste cavité qui se remplit de liquide folliculaire.

Au cours de chaque cycle (environ tous les 28 jours), un follicule cavitaire termine sa
maturation : c'est le follicule de De Graaf, qui mesure 1,5 à 2 cm. La thèque interne s'est
transformée en une couche de cellules hormonales qui libère les œstrogènes. La première
division de méiose se termine et l'ovocyte II libère un premier globule polaire qui dégénère. Les
cellules folliculaires qui entourent l'ovocyte sont reliées entre elles et avec lui par des jonctions
gap (protéines canaux de 2 à 4 nanomètres de diamètre), ce qui permet aux petites molécules de
passer directement et rapidement dans le cytoplasme de l'ovocyte
Le 14e jour du cycle, le follicule de De Graaf se rompt, libère l'ovocyte II accompagné d'une
couronne de cellules folliculaires. Cet ovocyte II ou ovule a 100 μm de diamètre. C'est la ponte
ovulaire ou ovulation.
Le follicule vide se transforme en corps jaune qui subsiste jusqu'au 28e jour du cycle. C'est une
nouvelle glande hormonale qui libère œstrogène et progestérone.

La 2ème division de la méiose ou division équationnelle ne se terminera que si l'ovocyte II est


fécondé par un spermatozoïde, avec expulsion du 2ème globule polaire.

2. Facteurs de déclenchement et de régulation de l'ovogenèse

Il existe des similitudes entre les mécanismes neurohormonaux de déclenchement et de


régulation de l'ovogenèse et ceux de la spermatogenèse. Pour plus de détails, voir le chapitre
suivant : "Déterminisme neuro-hormonal de la physiologie sexuelle". Comme dans la
spermatogenèse, l'hypothalamus sécrète de façon pulsatile une hormone stimulant l'hypophyse : la
GnRH (Gonadotrophin-Releasing Hormone).
En réponse à ces pulses de GnRH, l'hypophyse va produire, également de façon
pulsatile :
* de la FSH qui stimule les cellules folliculaires de l'ovaire, lesquelles vont produire de la
progestérone
* de la LH qui va être responsable de l'ovulation et de la transformation du follicule de De
Graaf vide en corps jaune
* Lorsque la production de FSH est élevée, les cellules folliculaires vont produire de
l'inhibine, hormone qui exerce une rétroaction sur l'axe hypothalamohypophysaire et
donc une réduction de la production de FSH et de LH.

IV. Principales différences entre la spermatogenèse et l'ovogenèse

Spermatogenèse Ovogenèse
1 spermatogonie Ad --> 1
spermatogonie Ad et une Ap.
Celle-ci subit plusieurs mitoses --> 1 ovogonie mature --> 1 ovocyte
Nombre de gamètes spermatogonies B --> II et 2 globules polaires non
spermatocytes I. 1 spermatocyte I fonctionnels.
(de premier ordre) --> 4
spermatozoïdes.
Immobile. Le déplacement est
Cellules très mobiles grâce au
Mobilité des gamètes assuré par les cils du pavillon et
flagelle.
des trompes.
De la puberté jusqu'à un âge
avancé, avec diminution De la puberté jusqu'à la
Gamétogenèse (durée)
progressive du nombre et de la ménopause.
qualité.
Environ 500 000 à 700 000 à la
Gamétogenèse Plusieurs millions de
naissance (nombre définitif), puis
(nombre) spermatozoïdes par jour.
1 à 2 ovules par cycle de 28 j.
Durée de vie du
4 à 6 jours. 24h
gamète
23 chromosomes dont 1 sexuel : 23 chromosomes dont un sexuel :
Chromosomes
soit Y, soit X. toujours X.
Environ 50 à 70 μ (microns) de 100 à 150 μ (microns) de
Dimensions du gamète long (avec le flagelle), 3 à 4 μ de diamètre. Un micron = 1 millième
large. de millimètre.
Dans les ovaires, au sein de
Dans les tubes séminifères
structures qui évoluent en même
Évolution du gamète (structures qui n'évoluent pas) des
temps que le gamète : les
testicules.
follicules.
Une à plusieurs dizaines années,
Durée de l'évolution Environ 60 à 75 jours. depuis la vie embryonnaire
jusqu'à la fécondation (de la

Das könnte Ihnen auch gefallen