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Philosophie, histoire des idées, pensée politique
8/2011
Vieillissement et prolongation de la vie, XVI e -XVIII e siècle
Vieillissement et prolongation de la vie, XVIe -XVIIIe siècles
Résumé
Il ne v a pas de soi que l’alchim ie, science du perfectionnem ent des m étaux, se soit
intéressée à la prolongation de la v ie. C’est en fait à la fav eur des am biguïtés
lexicales et conceptuelles liées aux term es désignant les substances chim iques que
s’est effectué dans l’alchim ie arabe un rapprochem ent entre la perfection des
m étaux et la guérison des êtres v iv ants. La doctrine de la quintessence de
Rupescissa, puis les théories de Paracelse achèv eront cette év olution qui donne à
l’alchim ie sa double dim ension, chim ique et m édicale, rationnelle et m y thique.
Entrées d’index
Mots-clés : alchim ie, Roger Bacon, Ray m ond Lulle, Paracelse, quintessence, spiritus
Notes de la rédaction
Cet article a été publié av ec le soutien de l’ANR Philom ed JCJC 09 -01 4 5-01 .
Texte intégral
1 Que Descartes ait pu être, dans sa jeunesse, séduit par les « promesses d’un
alchimiste »1 , ce que bien plus tard Auguste Comte appellera « les énergiques
déceptions de l’alchimie »2, cela nous semble d’autant moins étonnant qu’il
av ait manifesté très tôt son intérêt pour la prolongation de la v ie, thème
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26/2/2017 Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
https://asterion.revues.org/1993 3/12
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la chimie de Jâbir Ibn Hay y ân. Le célèbre alchimiste arabe, qui était médecin,
utilise un terme d’origine médicale, puisqu’il semble qu’al-iksir ait d’abord
désigné une poudre médicinale destinée à faciliter la guérison des plaies. Il
modifie doublement la tradition : d’une part, en affirmant que l’élixir peut être
préparé à partir de substances organiques et pas seulement minérales ; d’autre
part et surtout, en en faisant une substance qui « guérit » les métaux 23. Ce que
nous pourrions prendre pour une simple analogie résulte plutôt d’une
conception de la nature qui ne marque pas de séparation entre les règnes
minéral, v égétal et animal. Il y a pour Jâbir plusieurs sortes d’élixir, selon les
substances utilisées pour leur fabrication, les modalités des opérations et les
« corps » à la purification desquels elles sont destinées. Il s’agit d’équilibrer
dans un corps le rapport entre les « natures » (éléments réduits à leur qualité
dominante) qui le constituent, d’év iter les excès de chaud, de froid, de
sécheresse ou d’humidité. C’est la méthode de la « Balance », qui s’applique
aussi à la fabrication de l’élixir suprême, ce qui correspond à la pierre des
philosophes de l’alchimie latine. Mais l’entreprise de Jâbir concerne aussi la
médecine, dans la mesure où il considère que la guérison peut être obtenue en
contrebalançant par des médicaments le déséquilibre entre les « natures » qui
s’est établi dans le corps d’un v iv ant24. La longue v ie n’est alors que le résultat
de multiples guérisons aux résultats toujours garantis par l’efficacité de la
science chimique.
11 On v oit donc s’esquisser chez Jâbir Ibn Hay y ân une conception chimique du
corps humain et de la guérison des maladies qui v a être reprise et dév eloppée
dans l’alchimie médiév ale en langue latine. La théorie jabirienne de l’élixir
constitue en effet l’un des apports principaux de l’alchimie arabe à l’alchimie
européenne des XIII e et XIV e siècles. Cependant, elle ne conduit pas
nécessairement aux thèses de la prolongation de la v ie. Ainsi, la Summa
perfectionis, ouv rage publié v ers la fin du XIII e siècle qui se présentait comme
une traduction d’un ouv rage de Geber (nom latinisé de Jâbir), mais qui était en
fait une production originale de l’époque, utilise le terme « médecine » pour
désigner les substances qui peuv ent améliorer les « corps », c’est-à-dire les
métaux, et effectuer leur transmutation. La dernière partie de l’ouv rage
présente de nombreuses recettes de fabrication de ces médecines et décrit
leurs effets. Mais il n’est pas question d’une application de cette médecine aux
êtres v iv ants25.
12 C’est dans l’Opus Maius de Roger Bacon qu’apparaît pour la première fois,
semble-t-il, la thèse selon laquelle l’un des principaux objets de l’alchimie
serait de conférer aux hommes l’immortalité. Il écrit :
Et c’est bien le secret le plus grand, car non seulem ent il procurerait
le bien de l’État et ce qui est désiré par tous à cause de l’or [qui sera]
en suffisance, m ais, ce qui est m ieux, [parce qu’]il perm ettrait de
prolonger la v ie à l’infini. Car cette m édecine, qui enlèv erait toutes
les im m ondices et corruptions du m étal le plus v il, pour le
transform er en argent et or le plus pur, les sages pensent qu’elle
détient le pouv oir d’enlev er les corruptions du corps hum ain, au point
que la v ie en serait prolongée de plusieurs siècles. Et c’est le corps
tem péré à partir des quatre élém ents. 26
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souv ent des franciscains pour autant qu’on puisse les connaître, dév eloppent
une conception charitable de l’alchimie, destinée à soulager les maladies
plutôt qu’à enrichir les puissants. Il s’agit là, on v a le v oir, d’une tradition
importante, mais qui ne résume pas à elle seule l’ensemble de l’alchimie
médiév ale ; bien des auteurs contesteront la pertinence de cette conception
médicinale de la pierre des philosophes.
14 C’est sans doute un franciscain disciple de Roger Bacon qui est le v éritable
auteur du De secretis naturae faussement attribué à Arnaud de Villeneuv e et
rédigé au tournant du XIII e et du XIV e siècle. Il s’agit d’un dialogue où le
maître explique au disciple que « notre pierre » est une médecine qui,
« donnée à celui à qui elle doit l’être fait l’homme ou la femme or v éritable, ou
argent, à un degré si grand qu’aucun déclin ne peut ensuite v enir, parce qu’en
v érité elle transmute selon la façon dont l’élixir aura été préparé ». Elle
transmute, ce qui signifie, précise-t-il, qu’elle transforme en ange. En effet, la
pierre est naturelle, composée des quatre éléments, mais elle est aussi animale
« parce que ce qui possède un esprit a une âme, or notre pierre a un esprit, elle
a donc une âme ». Au disciple surpris (« De quelle manière a-t-elle un
esprit ? »), le maître explique alors qu’elle est composée de ces quatre
« esprits » que sont le sel ammoniac, le soufre, l’arsenic et le mercure. C’est
donc bien en raison du caractère « spirituel », c’est-à-dire v olatile, des
composants de la pierre que celle-ci peut être considérée à la fois comme
animale et comme susceptible de conférer aux hommes un caractère
angélique. Tout cela, bien entendu, renv oie aux thèses du christianisme, et
notamment de la résurrection des corps, mais on peut se demander s’il ne
s’agit pas d’une façon de parler, si l’homme et la femme ne désignent pas des
substances principielles analogiquement rapprochées du masculin et du
féminin, et si l’ange n’est pas tout simplement le produit aérien de la
distillation. Sans cesse se manifeste la correspondance des énoncés, ce qui se
dit du minéral prenant sens pour le v iv ant, et réciproquement.
15 Analy sant l’introduction et le dév eloppement de la doctrine de l’élixir dans
l’alchimie médiév ale, Michela Pereira a montré comment elle atteignait son
apogée dans le Testamentum, traité alchimique attribué (à tort) à Ray mond
Lulle, qui fut écrit en 1332 et qui eut une influence considérable sur l’alchimie
des trois siècles suiv ants27 . Certes, l’ouv rage, comme tous les traités
alchimiques de l’époque, concerne essentiellement la chimie des métaux, dont
il dév eloppe une theorica et une practica. L’élixir y est défini comme le stade
le plus achev é de la pierre des philosophes, capable non seulement de purifier
les métaux mais aussi de les augmenter, ce qui laisse entendre que l’élixir agit
comme un ferment, contenant en lui les semences métalliques qui prov oquent
la génération du métal. Il ne s’agit pas d’une simple analogie : toute la tradition
alchimique est trav ersée par cette idée, récemment mise en lumière par les
trav aux de Hiro Hirai28, selon laquelle il faut reconnaître au concept de
semence une extension plus grande que celle qui le limite au domaine du
v iv ant. En amont des dév eloppements que les auteurs de la Renaissance iront
chercher chez Marsile Ficin, et qui feront des semences des entités
spécifiques, le Testamentum se contente de faire jouer ce rôle à l’or et à
l’argent eux-mêmes, îlots d’incorruptibilité dans un monde où la matière est
soumise à la corruption.
16 Aussi n’est-il pas étonnant que l’auteur anony me du Testamentum définisse
l’alchimie comme un « art qui enseigne à changer toutes les pierres précieuses
en leur rendant leur v rai tempérament, à donner au corps humain une très
noble santé et à transmuter tous les corps métalliques en v rai soleil et en v raie
lune [l’or et l’argent bien sûr] par un corps médicinal univ ersel auquel se
réduisent toutes les médecines particulières ». Certes, les recettes présentées
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dans l’ouv rage concernent essentiellement l’action sur les métaux et les
minéraux. Pourtant l’auteur termine sa practica par un passage qui dev iendra
célèbre, sans cesse repris par toute la tradition alchimique :
18 Av ant que ces doctrines ne trouv ent leur plein épanouissement dans la
médecine paracelsienne, il faudra que se soient dév eloppées les théories de la
quintessence. Comme l’a montré Robert Halleux dans un article fondamental
sur le sujet, le concept chimique de quintessence, tel qu’il fut dév eloppé par
Jean de Rupescissa dans son De quinte Essentia écrit au milieu du XIV e siècle,
prov ient de la rencontre de trois traditions30 :
– l’hy pothèse aristotélicienne d’une « cinquième essence », ou aether, qui
constituerait la matière du monde supralunaire, matière d’une subtilité telle
qu’elle permet l’éternité du mouv ement circulaire des astres ;
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– les théories chimiques de l’élixir héritées des Arabes, qui considèrent qu’il
existe au cœur de toute substance une partie essentielle et très subtile qui
s’extrait par distillation : c’est la partie « spirituelle » des corps dont parlent la
plupart des traités alchimiques du XIII e et du XIV e siècle ;
– l’év olution des pratiques de laboratoire v ers des techniques permettant la
distillation de l’alcool.
19 Pierre Bay le a consacré un article de son Dictionnaire historique et critique
à Jean de Roquetaillade (en latin Rupescissa), dans lequel il rapporte que ce
franciscain d’Aurillac qui se v antait « d’av oir obtenu de Dieu la connaissance
des secrets de l’Apocaly pse et des autres prophéties de l’Écriture » se rendit
célèbre « tant par la liberté qu’il se donna de crier contre les v ices du clergé et
contre l’oppression du peuple, et de semer des prédictions menaçantes, que
par la longue prison qui fut la peine de ses hardiesses ». Le De quinte Essentia
se donne pour tâche d’apporter aux « pauv res hommes év angélisants » les
moy ens de n’être pas empêchés en leurs œuv res, grâce à un secret qui leur
permettra à la fois de conserv er les forces de leur jeunesse et d’apporter aux
autres la guérison de leurs maladies. L’ouv rage ne traite pas de la
transmutation des métaux, mais uniquement des moy ens de prolonger la v ie :
il ne s’agit pas d’apporter les richesses de l’or et de l’argent, mais de soulager la
misère des êtres humains.
20 Dans le « canon premier » qui suit le premier chapitre de l’ouv rage,
Rupescissa précise qu’il ne s’agit pas de satisfaire le désir d’éternité, la v ie
éternelle n’étant pas accessible aux hommes chassés du paradis terrestre,
mais seulement de « chercher la chose laquelle puisse garder et conserv er
notre corps de putréfaction jusques au terme ordonné de Dieu pour nôtre v ie,
et l’entretenir en santé, et s’il est malade le guérir, et étant débilité ou quasi
mort le restaurer jusques à tant que la mort pré-ordonnée, selon le terme dit,
v ienne » (p. 11-12). Il faut donc chercher la « racine de v ie », c’est-à-dire « une
chose qui d’elle-même demeure éternellement incorruptible et qui conserv e
et garde de corrompre toute chose qui est jointe av ec elle » (p. 12). Il faudra
également qu’elle « ôte toute chose superflue de quelque qualité qu’elle soit et
restaure toute qualité perdue », mais aussi qu’elle fasse abonder « l’humeur
naturelle et pourchasse d’allumer le feu naturel qui est débile » (p. 12-13). Ici
encore, c’est à l’intérieur de la théorie galénique de la maladie que cette
nouv elle substance entend trouv er la justification théorique de son emploi.
21 Il faut donc rechercher « une chose qui soit de telle nature env ers les quatre
qualités desquelles notre corps est composé, comme est le ciel au respect des
quatre éléments » (p. 13). Tel est le statut de la quintessence, incorruptible
parce que ni chaude ni froide, ni sèche ni humide : c’est ce que les
« philosophes » (entendez les alchimistes) ont appelé eau ardente, âme ou
esprit du v in ou eau-de-v ie. Cette dernière en effet n’est ni feu, ni eau, ni air, ni
terre, et pourtant elle brûle, elle coule et se « spiritualise ». Suiv ent alors les
recettes de fabrication de la quintessence, sur le modèle de la distillation du
v in produisant l’eau ardente. Cependant, l’« opération commune », comme dit
Rupescissa, ne produit qu’une eau ardente imparfaite, qui contient encore des
traces des quatre éléments. Pour obtenir la v éritable quintessence, il faut
répéter l’opération un grand nombre de fois, en utilisant un alambic dont les
canaux de descente rejoignent le bas de l’instrument :
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celle cause nous l’appelons Quinte essence. Car elle est telle au respect
de notre corps, com m e est le Ciel au respect de tout le Monde. 31
22 Il faut remarquer qu’aux y eux d’un chimiste moderne, cette opération, que
l’on appelle cohobation, ne modifie pas la nature de l’alcool produit, n’étant
que la répétition du même. Ce qui compte ici est dav antage la théorie que la
pratique, le trav ail de laboratoire étant la mise en scène d’une opération
essentiellement conceptuelle. La chimie dev ient la science par excellence,
puisqu’elle est la seule qui permette de penser la descente du Ciel sur la Terre,
tout en offrant les moy ens de réaliser cette merv eilleuse opération. Mais c’est
alors un nouv eau chapitre de l’histoire de la chimie qui s’ouv re, distinct de ce
que l’on continuera d’appeler par ailleurs alchimie. Les traités de distillation
se multiplient aux XVI e et XVII e siècles, perdant de v ue la recherche de la
quintessence au profit de la multiplication de recettes permettant, par la
v ariété des opérations, des appareils et des substances distillées, de produire
toute sorte de médicaments adaptés à toute sorte de maladies32.
23 La théorie de la quintessence a joué un rôle important dans la pensée de
Paracelse en ce qu’elle l’a conduit à insister sur les relations entre le Ciel et la
Terre, entre les étoiles et le corps humain. C’est une manière d’exprimer la
possibilité d’extraire de tout corps matériel ce qu’il contient de céleste. Mais
Paracelse accentue la div ision de la quintessence en une multiplicité
d’arcanes, substances extraites de div ers corps en v ue de produire la guérison
spécifique de tel organe ou de telle maladie. Dans ces conditions, il ne s’agit
plus tant de rechercher une sorte de médecine univ erselle, supérieure à tous
les médicaments et capable de les remplacer indifféremment, que de proposer
des recettes spécifiques pour les div ers maux dont souffrent les êtres humains.
C’est dans cette direction que v a se dév elopper la pharmacologie
paracelsienne, à la fin du XVI e et au début du XVII e siècle, donnant naissance
à une littérature de « cours de chy mie » qui sont plutôt des recueils de
recettes pour la fabrication de div ers médicaments.
24 Désormais, les enjeux ne sont plus les mêmes. Plutôt que de rechercher
l’élixir de longue v ie, il s’agit de justifier théoriquement et pratiquement
l’usage de toute sorte de médicaments chimiques prov enant de substances
minérales. L’alchimie débouche alors sur une remise en cause de la médecine
et de la pharmacologie galéniques dont témoigne ce que l’on a appelé « la
querelle de l’antimoine ». Les produits chimiques d’origine minérale, comme
le sulfure d’antimoine, ne sont pas nécessairement des poisons33. En effet, il ne
faut pas les considérer comme des substances étrangères au corps humain,
puisque le corps humain est composé des mêmes principes chimiques que
tous les autres corps de la nature, et que l’on peut rendre compte de son
fonctionnement selon le modèle des appareils du laboratoire alchimique,
notamment l’alambic. On pourrait dire, de ce point de v ue, que les théories
alchimiques de la prolongation de la v ie ont permis aux alchimistes de
participer à la rév olution scientifique, dans la mesure où ils ont renv ersé les
dogmes d’une médecine antique et médiév ale au profit d’une médecine
chimique qui constitue encore aujourd’hui le noy au des recherches
biologiques sur les moy ens de prolonger la v ie en luttant plus efficacement
contre les maladies.
25 Pourtant, le thème de l’élixir de longue v ie, dont la formule reste
my stérieuse, ne disparaît pas de la littérature alchimique, qui ne cesse
d’év oquer le cas d’Artéphius, cet auteur my thique, déjà év oqué dans un texte
du pseudo-Roger Bacon mais surtout cité – et pillé – à partir de la fin du
XVI e siècle, dont certains disent que sa Clavis sapientiae pourrait être la
traduction d’un traité arabe, et qui déclarait av oir v écu plus de 1 000 ans
grâce à l’usage d’une « admirable quintessence » dont il ne donne
https://asterion.revues.org/1993 9/12
26/2/2017 Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
Notes
1 Discours de la méthode, dans Œuvres de Descartes, Ch. Adam et P. Tannery éd.,
édition rév isée par B. Rochot et P. Costabel, Paris, Vrin/CNRS, rééd. 1 9 9 6 , v ol. VI,
p. 9 (désorm ais : AT, suiv i du num éro de v olum e et de la page).
2 A. Com te, Cours de philosophie positive(1 83 0-1 84 2 ), Prem ière leçon, 1 83 0, t. I,
p. 1 4 (2 e édition, Paris, Ém ile Littré, 1 86 4 ).
3 Discours de la méthode, AT, VI, p. 6 2 .
4 À Newcastle,octobre 1 6 4 5, AT, IV, p. 3 2 9 .
5 À Constantin Huygens, 4 décem bre 1 6 3 7 , AT, I, p. 6 4 9 ou 2 5 janv ier 1 6 2 8, AT, I,
p. 507 .
6 J.-F. Maillard, « Descartes et l’alchim ie. Une tentation conjurée ? », Aspects de la
tradition alchimique au XVI I e siècle, F. Greiner éd., Paris, SEHA / Milan, Archè,
1 9 9 8, p. 9 5-1 09 .
7 Principes de la philosophie, IV, 6 3 , AT, IX-2 , p. 2 3 5. Voir B. Joly , « Descartes et la
chim ie », L’Esprit cartésien, B. Bourgeois et J. Hav et éd., Paris, Vrin, 2 000, p. 2 1 6 -
221 .
8 À Élisabeth,décem bre 1 6 4 6 , AT, IV, p. 59 0. Voir aussi À Élisabeth,nov em bre
1 6 4 6 , AT, IV, p. 53 1 -53 2 .
9 Voir B. Joly , « L’am biguïté des paracelsiens face à la m édecine galénique », Galen
on pharmacology. Philosophy, history and medicine, A. Debru éd., Ley de, Brill, 1 9 9 7 ,
p. 3 01 -3 2 2 .
1 0 Voir B. Joly , « Faust au laboratoire. Dieu, le diable et l’alam bic », Colloque
pluridisciplinaire et international « Les m y thes de la science : inv entions et
inv enteurs » organisé à l’univ ersité Lille 3 par l’Institut international Erasm e
(Maison des sciences hum aines du Nord-Pas de Calais) les 5 et 6 décem bre 2 005
[http://stl.recherche.univ -lille3 .fr/sitespersonnels/joly /accueiljoly .htm l]. Site
consulté le 2 7 octobre 2 01 0.
1 1 Voir W. R. Newm an, chap. 4 : « Artificial life and hom unculus », Promethean
Ambitions. Alchemy
https://asterion.revues.org/1993 and the Quest Of Perfect Nature, Chicago, The Univ ersity of 10/12
26/2/2017 Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
Ambitions. Alchemy and the Quest Of Perfect Nature, Chicago, The Univ ersity of
Chicago Press, 2 004 .
1 2 P.-J. Fabre, Abrégé des secrets chimiques, Paris, Pierre Billaine, 1 6 3 6 , p. 8 et 1 0.
1 3 À Chanut, 1 5 juin 1 6 4 6 , AT, IV, p. 4 4 1 -4 4 2 . Sur l’év olution de la position de
Descartes, v oir V. Le Ru, « La conserv ation de la nature hum aine », com m unication
aux journées d’étude « Descartes et les principes de conserv ation », ENS
Fontenay /Saint Cloud, 6 et 7 décem bre 1 9 9 6 ; F. Chareix, « La m aîtrise et la
conserv ation du corps v iv ant chez Descartes », Methodos, n o 3 , 2 003 ,Figures de
l’irrationnel, en ligne [http://m ethodos.rev ues.org/docum ent1 1 2 .htm l]. Site
consulté le 1 er septem bre 2 01 0 (cette m ention v aut pour tous les articles de
Methodos cités ci-après dans les notes).
1 4 Notae in programma, AT, VIII, p. 3 53 : « […] ac denique aliae sunt, quae nullo
m odo ad fidem , sed ad solum ratiocinium hum anum spectant, ut de quadratura
circuli, de auro arte Chy m ica faciendo, et sim ilibus ».
1 5 Voir L. Principe, « Wilhelm Hom berg. Chy m ical corpuscularianism and
chry sopoeia in the early eighteenth century », Late Medieval and Early Modern
Corpuscular Matter Theories, Ch. Lüthy , J. Murdoch et W. R. Newm an éd., Ley de,
Brill, 2 001 , p. 53 5-556 ; L. Principe, « Wilhelm Hom berg et la chim ie de la
lum ière », Methodos, n o 8, 2 008, Chimie et mécanisme à l’âge classique, en ligne
[http://m ethodos.rev ues.org/docum ent1 2 2 3 .htm l] ; B. Joly , « Quarrels between
Etienne-François Geoffroy and Louis Lém ery at the Académ ie roy ale des sciences in
the early eighteenth century . Mecanism and alchem y », Chymists and chymistry.
Studies in the history of alchemy and early modern chemistry, L. Principe éd.,
Philadelphie, Chem ical Heritage Foundation / Sagam ore Beach (USA), Science
History Publications, 2 007 , p. 2 03 -2 1 4 ; B. Joly , « Chim ie et m écanism e dans la
nouv elle Académ ie roy ale des sciences. Les débats entre Louis Lém ery et Étienne-
François Geoffroy », Methodos, n o 8, 2 008, Chimie et mécanisme à l’âge classique, en
ligne [http://m ethodos.rev ues.org/docum ent1 4 03 .htm l].
1 6 Sur la poly sém ie du term e spiritus, v oir Spiritus. I Ve colloquio internazionale del
lessico intellectuale europeo, M. Fattori et M. Bianchi éd., Rom e, Edizioni dell’Ateneo,
1 9 84 ; dans le m êm e ouv rage, v oir A. Debus, « Chem istry and the quest for a
m aterial spirit of life in the sev enteenth century », p. 2 4 5-2 6 3 ; v oir par ailleurs
A. Mothu, « La pensée en cornue. Considérations sur le m atérialism e et la “chy m ie”
en France à la fin de l’âge classique », Chrysopoeia, t. IV, 1 9 9 0-1 9 9 1 , p. 3 07 -4 4 5.
1 7 J. B. Van Helm ont, Ortus medicinae, Am sterdam , Elzev ir, 1 6 4 8.
1 8 Voir R. Halleux, Le problème des métaux dans la science antique, Paris, Les Belles
Lettres, 1 9 7 4 .
1 9 Sur la term inologie de l’alchim ie arabe, v oir l’analy se lexicale de P. Lory dans
son édition (traduite de l’arabe et présentée par lui) de Jâbir Ibn Hay y ân, Dix traités
d’alchimie, Paris, Sindbad, 1 9 83 .
2 0 Il s’agit du recueil des prem iers textes (al)chim iques que nous connaissions,
écrits en grec entre le IV e et le VIIIe siècle de notre ère, rassem blés en un corpus
unique v ers le XIIe siècle, édités, traduits et com m entés par M. Berthelot en 1 888.
2 1 A.-J. Festugière et A. D. Nock, Corpus Hermeticum, Paris, Les Belles Lettres,
1 9 4 5 (t. I et II), 1 9 54 (t. III et IV) ; A.-J. Festugière, La Révélation d’Hermès
Trismégiste, Paris, Les Belles Lettres, 1 9 4 4 -1 9 54 ; A.-J. Festugière, Hermétisme et
mystique païenne, Paris, Aubier Montaigne, 1 9 6 7 .
2 2 Voir B. Joly , « La rationalité de l’herm étism e. La figure d’Herm ès dans
l’alchim ie à l’âge classique », Methodos, n o 3 , 2 003 , Figures de l’irrationnel.
2 3 Voir P. Kraus, Jâbir I bn Hayyân. Contribution à l’histoire des idées scientifiques
dans l’I slam, Le Caire, Mém oires présentés à l’Institut d’Égy pte, 1 9 4 2 / Paris, Les
Belles Lettres, 1 9 86 .
2 4 I bid., p. 2 3 4 .
2 5 Sur le processus de com position et la structure de la Summa perfectionis, v oir
l’édition de W. R. Newm an, TheSum m a perfectionisof Pseudo-Geber. A critical
edition, translation and study, Ley de, Brill, 1 9 9 1 .
2 6 Je cite ici la traduction présentée par A. Calv et, « Le De Secretis naturae du
pseudo-Arnaud de Villeneuv e », Chrysopoeia, t. VI, 1 9 9 7 -1 9 9 9 , Cinq traités
alchimiques médiévaux, 2 000. Calv et traduit le texte édité par M. Pereira, L’oro dei
Filosofi. Saggio sulle idee di un alchimista del Trecento, Spoleto, Centro italiano di
studi sull’alto m edioev o (Biblioteca di Medioev o Latino, n o 7 ), 1 9 9 2 .
2 7 M. Pereira,
https://asterion.revues.org/1993 « Teorie dell’elixir nell’alchim ia latina m ediev ale », Micrologus, 11/12
26/2/2017 Prolonger la vie : les attrayantes promesses des alchimistes
2 7 M. Pereira, « Teorie dell’elixir nell’alchim ia latina m ediev ale », Micrologus,
v ol. III, Le crisi dell’alchimia, 1 9 9 5, p. 1 03 -1 4 8.
2 8 H. Hirai, Le concept de semence dans les théories de la matière à la Renaissance de
Marsile Ficin à Pierre Gassendi, Turnhout, Brepols, 2 005.
2 9 Testamentum, II, 3 0, trad. de H. v an Kasteel, Le testament du pseudo-Raymond
Lulle, Grez-Doiceau, Bey a, 2 006 , p. 2 03 -2 04 , effectuée sur l’édition du texte latin à
partir d’un m anuscrit d’Oxford par M. Pereira et B. Spaggiari, I l Testamentum
alchemico attribuito a Raimondo Lullo. Edizione del testo latino e catalano dal
manoscritto Oxford, Corpus Christi College, 244, Florence, Sism el / Ed. del Galluzzo,
1 999.
3 0 R. Halleux, « Les ouv rages alchim iques de Jean de Rupescissa », Histoire
littéraire de la France, Paris, Im prim erie nationale, t. XLI, 1 9 81 , p. 2 4 1 -2 7 7 . Le De
quinte Essentia fut im prim é à Bâle en 1 56 1 . Cette édition av ait été précédée de la
publication d’une traduction française parue en 1 54 9 sous le titre La vertu et
propriété de la Quinte essence de toutes choses. C’est à cette édition, réim prim ée en
1 9 6 7 par Archè à Milan, que je m e réfère.
3 1 La vertu et propriété de la Quinte essence de toutes choses, ouv r. cité, p. 2 4 -2 5.
3 2 Voir R. J. Forbes, A Short History of the Art of Distillation, from the Beginnings up
to the Death of Cellier Blumenthal(1 9 4 8), Ley de, Brill, 1 9 7 0.
3 3 Voir B. Joly , 1 9 9 7 , ouv r. cité.
3 4 P.-J. Fabre, Manuscriptum ad Fridericum. Voir La rationalité de l’alchimie au
XVI I e siècle, av ec le texte latin, la traduction et le com m entaire du Manuscriptum
ad Fridericum, B. Joly éd., Paris, Vrin, 1 9 9 2 , p. 1 87 .
3 5 P.-J. Fabre, I nsignes curationes variorum morborum quos medicamentis chymicis
jucundissima methodo curavit P. J. Fabri, Toulouse, Bosc, 1 6 2 7 (puis 1 6 2 8) ;
Strasbourg, 1 6 3 2 ; Toulouse, Bosc, 1 6 4 6 .
Auteur
Bernard Joly
Professeur émérite à l’université Lille 3 (Université Lille Nord de France, F-59000 Lille,
France, UdL3, STL, F-59653 Villeneuve d’Ascq, France, CNRS, UMR 8163), membre de
l’UMR « Savoirs, textes, langage », l’auteur est spécialiste de l’histoire de la chimie aux
XVIIe et XVIIIe siècles et de ses rapports avec la philosophie. Il a publié en 1992, chez
Vrin, La rationalité de l’alchimie au XVII e siècle, puis de nombreux articles sur la
philosophie chimique de Pierre-Jean Fabre, sur les « Cours de chymie » au XVIIe siècle,
sur la chimie à l’Académie royale des sciences au début du XVIIIe siècle et sur la
présence de la chimie dans l’œuvre de Francis Bacon, de Descartes, de Robert Boyle,
de Malebranche et de Goethe, ainsi que sur la présence de la physique des stoïciens
dans la philosophie naturelle au XVIIe siècle. Son Descartes et la chimie doit paraître
prochainement chez Vrin. Voir la liste des travaux de Bernard Joly sur :
[http://stl.recherche.univ-lille3.fr/sitespersonnels/joly/accueiljoly.html].
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