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Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
Daniel DIAS
Professeur des universités, responsable du département Géotechnique de
Polytech' Grenoble
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Didier MAZET-BRACHET
Pour l’article : C257
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VI
Stabilité des sols, fondations
(Réf. Internet 42219)
SOMMAIRE
Bases de l'interaction sol-structure sous séisme. Principes généraux et efets inertiels C251 45
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VII
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Stabilité des sols, fondations
(Réf. Internet 42219)
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1– Stabilité des sols Réf. Internet page
Bases de l'interaction sol-structure sous séisme. Principes généraux et efets inertiels C251 45
2– Fondations
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e renforcement des sols consiste, dans son principe, à associer un sol à des
L éléments résistants de manière à former un matériau composite.
Après une présentation des différents types de renforcements et des techniques
correspondantes, on étudie le comportement élémentaire entre le sol et un élément
de renforcement, comportement qui est commun à toutes les techniques de sol
renforcé.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 245 − 1
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1. Renforcement des sols :
concepts et types
Dans les ouvrages de soutènement de type traditionnel : murs
poids, parois moulées, rideaux de palplanches, le sol retenu ne par-
ticipe pas à la stabilité de l’ouvrage (cf. article Murs de soutènement
[C 244]). Au contraire, dans les ouvrages de type plus récent :
m urs cellulaires ou à caisson, m urs à ancrages m ultiples et
ouvrages en sol renforcé, une partie du sol à retenir participe à la
stabilité d’ensemble de l’ouvrage, en étant associée à des éléments
structuraux (figure 1). Le développement de ces techniques est lié
aux économies qui peuvent être réalisées, d’autant plus que ce type
d’ouvrage, relativement flexible, peut s’adapter à tout type de sol de
fondation. Ainsi, la préfabrication des éléments structuraux comme
la rapidité de construction permettent d’économiser aussi bien
sur les matériaux que sur la main-d’œuvre.
La différence essentielle entre les trois catégories d’ouvrages
(mur cellulaire ou à caisson, mur à ancrages multiples et mur en sol
renforcé) est le mode d’interaction entre le sol et les éléments-
structuraux. Dans le cas d’un mur cellulaire ou à caisson, les élé-
ments structuraux sont assemblés de manière à former des cellules,
par la suite remplies de sol. L’ensemble se comporte comme un mur
poids relativement déformable [5]. Dans un mur à ancrages multi-
ples, le volume de sol à retenir est contenu par un parement fixé à
des ancrages à l’aide de tirants suffisamment longs qui n’interagis-
sent pas avec le sol. Par opposition, dans les ouvrages en sol ren- Figure 1 – Principaux types de murs de soutènement associant le sol
forcé, l’interaction entre le sol et les inclusions s’exerce sur toute et des éléments structuraux
leur longueur ou leur surface. À l’échelle de l’ouvrage, le massif en
sol renforcé peut être alors considéré comme un matériau
composite, généralement anisotrope. Les inclusions utilisées,
encore appelées éléments de renforcement, sont des éléments
continus, généralement préfabriqués et mécaniquement résistants
en traction mais possédant aussi, suivant les cas, une certaine résis-
tance à la flexion. La distinction entre ces trois catégories de murs
de soutènement n’est pas toujours facile à faire, d’autant que l’évo-
lution actuelle de ces techniques est très rapide et qu’elles sont par-
fois combinées [45].
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C 245 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
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Dans le renforcement des sols, les inclusions sont qualifiées de L’équilibre d’un petit élément de renforcement montre que la
passives car elles ne sont pas mises en tension lors de leur installa- variation de l’effort normal T (positif si c’est un effort de traction,
tion, contrairement aux tirants précontraints (cf. article Parois mou- négatif si c’est un effort de compression) le long d’une armature ou
lées. Ancrages [C 252] dans cette rubrique). C’est sous l’effet des d’une nappe est proportionnelle à la contrainte de cisaillement à
déformations du sol, durant ou après la construction, et par l’inter- l’interface du sol avec l’inclusion, notée τ (figure 3) :
médiaire de l’interaction entre le sol et le renforcement, qu’elles se — pour les armatures :
mettent à travailler. 1 dT
Suivant leur rigidité relative par rapport au sol, elles peuvent τ = --------- --------
2b dx
travailler simplement en traction ou en compression comme une
barre ou une membrane, ou de manière plus complexe en traction avec T effort normal dans l’armature,
ou compression, cisaillement et flexion comme une poutre. La mobi-
b largeur de l’armature,
lisation de ces efforts dépend de nombreux facteurs dont les plus
importants sont : la rigidité relative des inclusions par rapport au sol, x abscisse le long de l’armature ;
leur géométrie, extensibilité, orientation et densité, ainsi que le pro- — pour les nappes :
cédé de construction (tableau 2). dT
Suivant le type d’application, l’un ou l’autre des efforts sera τ = ----------
dx
privilégié. En soutènement, les éléments de renforcement horizon-
taux travaillent essentiellement en traction tandis que ceux placés avec T effort normal par unité de largeur de la nappe.
Tableau 1 – Classification des techniques de renforcement suivant les éléments de renforcement utilisés
Techniques de renforcement des sols
Type de sols
Renforcements unidimensionnels
Renforcements bidimensionnels Renforcements tridimensionnels
(linéaires)
Terre Armée treillis métalliques horizontaux microrenforcements
(armatures métalliques) (disquettes, plaquettes)
procédé Freyssisol mur Tervoile fibres
(armatures en matière synthétique : (treillis verticaux) (métalliques, géosynthétiques)
Paraweb)
Sols rapportés
mur VSL nappes en géosynthétiques Texsol
(bandes de treillis métalliques) (géotextiles, géogrilles, (fil continu)
géocomposites)
procédés utilisant des pneus
(Pneusol, Arma-Pneusol, Pneu-Tex)
micropieux
(groupes ou réseaux)
Sols en place
clouage en soutènement et en pente
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Tableau 2 – Efforts majeurs dans les inclusions pour différentes techniques de renforcement des sols [39]
Techniques de renforcement Traction Compression Cisaillement Flexion
Armatures ou bandes en remblai (Terre Armée, mur Freyssisol, mur VSL, etc.) ***
Nappes en remblai (géotextiles, géogrilles, géocomposites)
Treillis horizontaux ou verticaux (Tervoile) ***
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Procédés utilisant des pneus en remblai (Pneusol, Arma-Pneusol, Pneu-Tex)
Clouage en soutènement (sol en place) ** * *
Clouage de pente instable (sol en place) * *** ***
Micropieux en groupes ou réseaux (sol en place) ** ** * *
Renforcements tridimensionnels en remblai (microrenforcements, fibres, fils) ***
* faible ** important *** prépondérant
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type de technique, peuvent être soit souples, comme la majorité des
renforcements de sol de remblai, soit rigides comme dans le cas du
clouage des pentes instables. Le clouage des sols utilisés en soutè-
nement est, de ce point de vue là, une technique intermédiaire (§ 6).
Dans le cas d’une inclusion rigide sollicitée en flexion-cisaillement,
l’interaction avec le sol met en jeu le phénomène de butée latérale.
La pression p, au contact de l’inclusion et du sol, peut être calculée
Figure 5 – Phénomène de dilatance empêchée par la méthode du module de réaction comme pour les pieux
dans un matériau granulaire dilatant [36] soumis à des efforts horizontaux (cf. chapitre Fondations profondes
dans cette rubrique). En, général, la phase initiale élastique linéaire
est caractérisée par une loi du type :
p = ks y
avec ks module de réaction du sol,
y déplacement relatif de l’inclusion par rapport au sol
suivant la normale à l’inclusion.
Cette phase de comportement élastique est complétée par un
palier plastique à la pression ultime pu , prise égale à la pression de
fluage pf de l’essai pressiométrique.
Le calcul des efforts de traction ou de compression, de cisaillement
et de flexion conduit à la résolution de l’équation différentielle :
4
d y
EI ---------4- + k s D y = 0
dx
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1. Contexte cisaillement, dues aux forces motrices telles que le poids, excèdent
la résistance du sol le long de la surface de rupture. Les principaux
éléments morphologiques d’un glissement sont représentés sur la
figure 2. On observe des glissements de formes variées :
1.1 Différents types d’instabilités – glissements rotationnels, à surface de rupture à peu près cylin-
de pentes drique circulaire ;
– glissements plans, dont la surface de rupture est plane dans sa
Les mouvements qui affectent les versants sont extrêmement plus grande partie ;
variés par leur dimension, leur morphologie et leur évolution ciné- – glissements composites, avec une ou plusieurs surfaces de
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matique. De nombreuses classifications ont été proposées, fondées rupture de forme complexe.
sur différents critères : morphologie, cinématique, nature des maté-
riaux, etc. [2]. Trois familles principales de phénomènes, à l’origine Les dimensions en plan d’un glissement vont du décamètre à quel-
de déplacements importants de matériaux sur les talus et versants, ques kilomètres ; la profondeur de la surface de rupture est comprise,
peuvent être distinguées : dans la plupart des cas, entre 5 et 10 m, mais elle peut atteindre quel-
– les glissements en terrain meuble, caractérisés par la formation ques dizaines de mètres ; les volumes en mouvement dans les glisse-
ments les plus considérables atteignent plusieurs dizaines de millions
d’une surface de rupture le long de laquelle se produisent les
de mètres cubes. Les terrains concernés sont en général à forte com-
déplacements ;
posante argileuse, mais on peut rencontrer des glissements dans des
– les éboulements en terrain rocheux, engendrés par le détache-
sols très sableux, ou dans du rocher altéré et fracturé.
ment rapide, en général le long de discontinuités préexistantes,
d’une masse de rocher qui se disloque lors de sa propagation vers Les glissements des versants naturels peuvent atteindre de gran-
le pied du versant ; des dimensions et entraı̂ner des conséquences graves : à La Salle-
– les coulées boueuses ou coulées de débris, assimilables à en-Beaumont (Isère) par exemple, le glissement survenu en 1994 a
l’écoulement d’un fluide visqueux charriant des éléments de tailles mobilisé plus d’un million de mètres cubes d’argiles glaciaires,
diverses (depuis les fines jusqu’aux blocs) sur des distances parfois causé la ruine de plusieurs maisons et fait quatre victimes [1].
importantes.
Le présent article se rapporte à la famille des glissements (figure 1). 1.2 Problèmes posés
Un glissement de terrain se produit lorsque les contraintes de
Le géotechnicien est consulté sur un problème de stabilité des
pentes dans diverses circonstances et avec plusieurs missions :
– versant naturel en mouvement (lent) : prévision d’évolution, stabi-
lisation (d’une partie ou de la totalité, provisoire ou définitive), adap-
tation d’un projet en conséquence, mise en place d’une surveillance ;
– glissement avec rupture consommée : stabilisation du site,
réparation de l’ouvrage endommagé ;
– création de remblais ou de déblais en terrain stable : dimen-
sionnement des talus, avec renforcement si nécessaire ; cas des
barrages en terre (stabilité des talus amont et aval) ; cas des rem-
blais sur sol mou (évaluation de la stabilité d’ensemble, définition
du mode de construction) ;
– travaux neufs (terrassements) dans un versant stable ou tout
juste stable : définition des précautions à prendre pour ne pas le
déstabiliser.
Les paragraphes qui suivent ont pour but de fournir à l’ingénieur
quelques éléments de réponse à ces divers problèmes.
2. Reconnaissance du site
2.1 Géologie et géomorphologie
Certaines formations géologiques sont réputées pour leurs ver-
sants fréquemment instables :
– les marnes noires du Lias en Lorraine, en Bourgogne ou dans
l’Aveyron ;
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– les argiles du Gault en Normandie ; la résistance à court terme (non drainée) et la résistance à long
– les argiles quaternaires varvées du sud de Grenoble, etc. terme (drainée). La forte perméabilité des sols grenus permet un
drainage quasi instantané : la distinction entre court terme et long
La première étape d’une étude de stabilité des pentes est l’éta- terme est alors sans objet. Dans un calcul de type long terme, les
blissement de la structure géologique du site : nature des terrains contraintes à considérer sont les contraintes effectives (s ′ = s - u),
du substratum, épaisseur des formations superficielles, présence car ce sont celles qui gouvernent le comportement du squelette
de failles, etc. Il est important que l’étude géologique s’étende sur
solide du sol. Dans un calcul à court terme, il est plus simple de
une zone plus large que l’emplacement précis de la zone instable.
raisonner en contraintes totales dans toutes les couches de sols
fins.
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Ceci permet par exemple de mettre en évidence que le glisse-
ment actuel n’est qu’une partie d’un glissement ancien, de recher- L’enveloppe de rupture des sols dans le plan de Mohr (s, t) est,
cher une alimentation en eau souterraine extérieure à la zone étu- en général, assimilée à une droite d’ordonnée à l’origine c (cohé-
diée, ou d’utiliser l’information apportée par l’analyse d’autres sion) et de pente tan f (frottement).
glissements du même type dans les environs.
2.3.1 Sols grenus et sols fins
Sur un site potentiellement instable, on recherchera des indices
de mouvements anciens ou actifs, tels que moutonnements de la Les sols grenus, s’ils sont propres et secs, ont une cohésion
pente, zones humides, arrachements superficiels, fissures dans les nulle.
constructions rigides, etc.
Pour les sols fins, deux types de caractéristiques sont couram-
Les principaux moyens d’investigation utilisés sont les suivants : ment utilisées :
– dépouillement d’archives, de dossiers d’études d’ouvrages, – caractéristiques drainées : cohésion effective c ′, angle de frotte-
enquête auprès des gestionnaires d’ouvrages ; ment interne f ′ ;
– levés morphologique et géologique de terrain : affleurements, – caractéristiques non drainées : cohésion non drainée cu ainsi
indices de mouvements, zones humides ; que l = Dcu/Ds (coefficient d’accroissement de la résistance non
– photo-interprétation (à plusieurs dates, si possible) : géologie, drainée avec la contrainte de confinement). L’enveloppe de rupture
géomorphologie, etc. ; en contraintes totales est une droite horizontale d’ordonnée à l’ori-
– géophysique, fournissant par exemple la profondeur du subs- gine cu et de pente tan fu = 0.
tratum en place (sismique-réfraction notamment) [C 224] ;
– sondages destructifs ou carottés, diagraphies [C 216]. Des valeurs typiques de cohésion et de frottement sont présen-
tées dans le tableau 1.
Ces investigations sont complétées par des techniques détermi-
nant la géométrie des versants. Le développement et la miniaturi-
sation des techniques de positionnement et de mesure permettent 2.3.2 Résistance de pic, résistance résiduelle
d’obtenir des Modèles numériques de terrain (MNT) des sites à par-
L’existence d’un pic marqué sur les courbes d’évolution de la
tir de drones à vol autonome.
résistance en fonction de la déformation ou du déplacement
dépend de l’état de compacité du sol au début du cisaillement :
2.2 Hydrogéologie on l’observe dans les argiles surconsolidées et les sables denses.
Après un grand déplacement, la résistance tend vers une valeur
Étant donné le rôle primordial que joue l’eau dans les instabilités dite « résiduelle », caractérisée par une cohésion quasi nulle et un
de versants (on estime qu’environ 55 % des glissements ont une angle de frottement affaibli, en raison de la réorientation des parti-
cause hydraulique), l’étude hydrogéologique est très importante. cules sur la surface de glissement (figure 4).
Elle a pour but de connaı̂tre la répartition des pressions interstitiel-
les dans le sol, leur évolution dans le temps et, en prévision de la Les caractéristiques de résistance à utiliser sont donc différentes
réalisation d’un drainage, le fonctionnement des nappes (sens des selon qu’il s’agit de glissements nouveaux (valeur de pic) ou de
écoulements, alimentation…). Les techniques utilisées sont : réactivations de glissements anciens (valeur résiduelle).
– la piézométrie ;
– le repérage des niveaux d’eau dans les puits ;
– les mesures de débits de sources ;
– le recueil des données météorologiques.
Le suivi de ces paramètres doit se faire pendant une année au
minimum, afin de disposer d’une image représentative des condi-
tions hydrogéologiques du site [15].
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Vase organique 13 à 15 0 à 10 25 à 32 0 25 à 30 14 à 18
Limon 17 à 19 0 à 40 25 à 35 0 20 à 30 40 à 50
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de référence), ainsi que par ses caractéristiques physiques (type et intensité du
phénomène).
Les « enjeux » désignent les personnes, biens, activités, moyens, patri-
moines, susceptibles d’être affectés par un phénomène naturel. La notion
d’enjeu est donc indépendante de celle d’aléa. En revanche, la « vulnérabilité »
est la mesure des dommages de toutes sortes (humains, matériels, etc.), qui
dépendent de l’intensité de l’aléa. La vulnérabilité introduit donc une notion
financière et sociétale.
Le « risque » est une mesure de la probabilité et de l’importance des dom-
mages provoqués par un événement d’origine naturelle ou anthropique
affectant des enjeux.
Le risque résulte donc du niveau de l’aléa, de la nature et de la vulnérabilité
des enjeux exposés. Ainsi, un aléa concernant une zone non aménagée ne pré-
sente aucun risque. Au contraire, un aléa faible, peu intense et/ou peu
probable, impactant une zone très vulnérable, peut engendrer un risque fort.
On conçoit donc deux pistes principales pour réduire le risque, soit :
– en agissant sur l’aléa (par exemple en limitant la probabilité de déclenche-
ment du phénomène : stratégie de protection active ou en limitant la
propagation ou les effets : stratégie de protection passive) ;
– en agissant sur les enjeux et en réduisant leur vulnérabilité (par exemple
en réglementant les aménagements en zones exposées : stratégie de la pré-
vention par la cartographie réglementaire).
Il est également possible de réduire la vulnérabilité par l’acculturation des
populations aux risques. Cela se traduit par la formation des scolaires (la sen-
sibilisation aux risques majeurs est aujourd’hui inscrite dans les programmes
pédagogiques du primaire au secondaire) jusqu’à l’information du citoyen
(mise à disposition de l’information sur Internet, communications par les col-
lectivités, information acquéreurs-locataires, etc.).
Dans les paragraphes suivants, nous nous attacherons à décrire les phéno-
mènes gravitaires. Pour chacun d’eux, nous présenterons les méthodes
d’analyse de l’aléa et du risque, puis les moyens de réduction des risques envi-
sageables en agissant sur l’aléa ou la vulnérabilité des enjeux.
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Volume excavé ou
érodé Plan de glissement
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Surcharge
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Glissement
Chute libre
Q Basculement Rebond
Chute libre
Enjeu
a basculement b chute
1.1.1.3 Basculements
1.1.1.5 Écoulements
b fluage
Dans un écoulement, la déformation du terrain n’est pas localisée
sur une surface de glissement, mais diffuse comme dans un fluide
visqueux. Mais la masse en mouvement peut éventuellement se Figure 5 – Écoulements rapide et lent (fluage)
déplacer sur une surface basale comme un glissement. Elle peut
alors accélérer et s’écouler sur le versant en aval de la zone de
départ (on parle alors de « coulée boueuse »). Un glissement peut À l’exception de la chute (forcément très rapide), les autres
évoluer en écoulement de ce type si la masse se fluidifie (figure 5a). types de mouvement peuvent avoir des vitesses très variables, de
Les chutes de roche impliquant un grand nombre de blocs (forte quelques mm/an à plusieurs dizaines de km/h.
interaction entre les blocs) peuvent se comporter comme un écou- Signalons enfin que plusieurs mécanismes peuvent intervenir
lement fluide. On parle alors d’« avalanche rocheuse ». simultanément ou successivement dans un même mouvement.
Dans le cas où il n’existe pas une surface basale de disconti-
nuité de déplacement, l’écoulement, généralement très lent, est
qualifié de « fluage » (figure 5b). 1.1.2 Mouvements liés à des vides souterrains
Ces mouvements peuvent être liés à des cavités naturelles ou
1.1.1.6 Remarques complémentaires artificielles. Dans le second cas, ils ne constituent plus un risque
Pour mieux caractériser un mouvement, les mécanismes décrits strictement naturel ; mais comme la majorité des cavités artifi-
ci-dessus peuvent être complétés par : cielles ne sont pas connues, le risque qu’elles représentent est
– le type de matériau impliqué (roche ou sol) ; souvent traité comme un risque naturel.
– le type d’activité (mouvement potentiel, actif, suspendu, inactif, Nous ne parlerons ici que des mouvements de surface, et pas
stabilisé) ; de l’instabilité des cavités lorsque celle-ci n’affecte pas la
– la vitesse du mouvement. surface.
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La caractérisation de l’aléa peut être effectuée à deux échelles
Effondrement différentes. On peut :
du toit des cavités
– chercher à identifier et délimiter les volumes de sol ou de
Cavités naturelles
ou artificielles
roche susceptibles de se mettre en mouvement (ou d’accélérer
s’ils le sont déjà) ;
– ou identifier des zones homogènes plus larges dans lesquelles
Figure 6 – Formation d’un fontis (Crédit Graphies/MEDD-DPPR) des mouvements, présentant des caractéristiques similaires,
risquent de se produire.
Dans le premier cas, on parle d’« aléas localisés », et dans le
second d’aléas diffus. La notion de probabilité d’occurrence ne se
1.1.2.1 Affaissements traduit pas de la même manière dans les deux cas.
Les affaissements sont des mouvements lents et progressifs ■ Pour un aléa localisé
dus au fléchissement des terrains, provoqués par l’exploitation
souterraine d’une couche à une profondeur suffisante pour que C’est la probabilité que le volume identifié se mette en mouve-
l’effondrement éventuel du toit de la couche ne se propage pas ment (probabilité de rupture ou de départ) ou qu’il atteigne un
brutalement jusqu’à la surface. Il se forme progressivement une enjeu (probabilité d’impact).
cuvette d’affaissement, dont les bords sont en pente douce, et qui
peut s’étendre sur plusieurs centaines de mètres.
On appelle « probabilité de propagation », la probabilité
Les exploitations profondes à l’origine des affaissements ont un (conditionnelle) que le volume atteigne l’enjeu, sachant qu’il
caractère industriel et sont généralement connues. Le problème s’est détaché de sa zone de départ.
du risque associé ne se pose alors pas de la même manière que
pour les risques naturels. Dans le cas simple où un seul volume menace l’enjeu, la
« probabilité d’impact » est le produit de la probabilité de
départ par la probabilité de propagation.
1.1.2.2 Effondrements
Les effondrements sont des mouvements plus brutaux, résul-
tant de la propagation jusqu’à la surface de l’instabilité d’une ■ Pour un aléa diffus
cavité souterraine naturelle ou artificielle (figure 6). Il se forme un On utilise plutôt la notion de fréquence temporelle, qui est le
« fontis » (ou « doline d’effondrement »), dont les bords sont nombre moyen d’évènements se produisant par unité de temps
beaucoup plus raides que ceux d’une cuvette d’affaissement. sur une certaine zone (ou celle de fréquence spatio-temporelle,
Les cavités souterraines naturelles peuvent être dues à la disso- qui est le nombre d’évènements par unité de temps et de surface
lution de la roche (cavités karstiques dans le calcaire ou le gypse), ou longueur de falaise).
ou au vide laissé par l’écoulement de la lave fluide sous une
croûte de lave durcie par le refroidissement en surface. Des cavi-
1.2.1 Détection et localisation des aléas
tés de taille plus modeste peuvent également être liées à l’entraî-
nement des grains d’un sol par une circulation d’eau souterraine Pour détecter les mouvements qui sont déjà actifs, on recherche
(phénomène de « suffosion »). des indices de mouvement, tels que :
Les effondrements liés à des cavités naturelles ont générale- – des fissures ouvertes ;
ment un diamètre inférieur à la centaine de mètres et leur profon- – des arbres penchés ;
deur peut être de plusieurs dizaines de mètres. – des bourrelets (qui se forment souvent en pied de glissement) ;
– des chutes de pierre fréquentes (qui peuvent indiquer un mou-
vement d’une masse plus importante).
1.2 Caractérisation de l’aléa On peut également utiliser des méthodes de télédétection
(satellitaires ou terrestres) pour détecter une déformation de la
Selon le JTC1 [1], la caractérisation de l’aléa doit comprendre :
surface du terrain ou le mouvement de certains points caractéris-
– sa localisation ; tiques.
– le volume concerné (ou la surface) ;
– le type de phénomène (avec la vitesse du mouvement Pour identifier des zones de mouvement potentiel, on recherche
potentiel) ; des situations typiques propices à chaque type de mouvement,
– sa probabilité d’occurrence dans une période donnée. par exemple :
Dans le contexte de l’aménagement du territoire (zonage à – parois rocheuses très raides pour les chutes de roche ;
l’échelle d’une commune par exemple), la période considérée est – sols argileux pour les glissements ;
souvent le siècle. Mais, lorsqu’un mouvement actif est identifié, le – roches solubles ou gisements exploités historiquement en sou-
délai pertinent à considérer peut être beaucoup plus court terrain pour les effondrements.
(quelques jours, voire quelques heures). Dans le cas d’un mouve- Cette recherche est basée sur l’expérience acquise collective-
ment lent identifié, la probabilité recherchée est alors celle qu’il se ment et individuellement par les géologues. Selon le niveau
transforme en un mouvement plus rapide représentant un nou- d’investigation, des zones d’aléa diffus (voir § 1.2.2) ou des aléas
veau risque. localisés (voir § 1.2.3) seront identifiés.
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Le descripteur utilisé pour un aléa diffus est la fréquence spatio- 1.2.2.2 Évaluation de la susceptibilité
temporelle de rupture, déterminée par zone homogène et par
classe de phénomènes (types de mouvement et intensité). Pour Lorsque les données disponibles sont insuffisantes pour esti-
les chutes de roche, les petits glissements ou les effondrements, mer la fréquence spatio-temporelle des phénomènes, d’autres
Q c’est le nombre d’évènements par an et par km2 (ou par km). Le descripteurs peuvent être utilisés pour évaluer la susceptibilité à
tableau 1 donne quelques exemples de fréquences spatio-tempo- certains mouvements.
relles de mouvements de terrain déterminées à différentes Une première approche consiste à déterminer la densité spa-
échelles. tiale des évènements passés :
Lorsque ces mouvements peuvent se propager loin de la zone – densité de cicatrices sur une paroi rocheuse ;
de départ, il est nécessaire de déterminer leur distance de pro- – nombre de glissements par km2 ;
pagation afin de déterminer la fréquence d’impact sur des enjeux – ou pourcentage de surface affectée par des glissements.
(potentiels ou existants). Celle-ci s’exprime en nombre d’impacts Une approche plus poussée consiste à déterminer les facteurs
par unité de temps et par unité de longueur le long du versant de susceptibilité (géologiques, topographiques, hydrologiques,
(km de route par exemple). On peut aussi s’intéresser au nombre climatiques, …), dans le but d’identifier les zones les plus suscep-
d’impacts avec une énergie minimale. tibles. Ces facteurs peuvent être choisis en s’appuyant sur l’expé-
Deux méthodes peuvent être utilisées pour déterminer la dis- rience des géologues ou sur des méthodes statistiques associées
tance de propagation. à des systèmes d’information géographique (SIG). Cette approche
a donné lieu à des systèmes de notation de ces facteurs de sus-
■ Méthode de la ligne d’énergie ceptibilité [9].
Elle prend en compte globalement la perte d’énergie au cours
du mouvement (par frottement pour les glissements et par 1.2.3 Aléas localisés
rebonds successifs pour les chutes).
À l’échelle d’un volume identifié potentiellement instable (com-
À partir du point de départ d’un mouvement, la ligne d’énergie
partiment rocheux ou masse de sol), il n’existe pas de méthode
définit un cône, dont l’intersection avec la topographie donne les
quantitative éprouvée permettant d’évaluer la probabilité de rup-
points d’arrêt des blocs. Son inclinaison est appelée « angle de
ture en fonction du délai considéré.
propagation » (ou « angle d’énergie »). Il correspond à la perte
d’énergie par unité de distance horizontale. Dans le cas où un mouvement est déjà déclaré et suivi, il est
cependant possible dans certaines conditions de prédire une date
■ Méthode trajectographique à laquelle le compartiment risque de se propager dans la pente
Elle consiste à calculer la trajectoire de blocs ou d’une masse en sous-jacente (prédiction à court terme). Les méthodes de prédic-
mouvement à partir du principe fondamental de la dynamique. tion les plus utilisées reposent sur l’extrapolation du déplacement
mesuré [10] [11]. Des méthodes sismiques basées sur la détection
Elle nécessite de connaître, notamment, la topographie précise du
des microséismes ou la variation des fréquences de résonnance
versant et les paramètres de restitution d’énergie lors des
sont également expérimentées.
rebonds. Ces paramètres, comme l’angle d’énergie, sont le plus
souvent déterminés empiriquement à partir d’analyses en retour. Les méthodes d’analyse de la stabilité utilisées pour dimension-
ner les pentes (cf. [C254] et [11] [12]) permettent théoriquement
Compte tenu des incertitudes sur les différents paramètres, la d’évaluer l’état de stabilité actuelle d’une pente, mais pas de pré-
détermination des points d’arrêt est généralement effectuée de voir son évolution dans le temps, ce qui serait nécessaire pour
manière probabiliste. caractériser complètement l’aléa. En effet, dans le contexte du
dimensionnement (Eurocode 7), les incertitudes sont prises en
compte en adoptant des coefficients de sécurité partiels sur des
Notons que la fréquence d’impact peut être obtenue directe- « estimations prudentes » des différents paramètres et en choisis-
ment si un inventaire des impacts est disponible (par exemple
sant des modèles pessimistes, « du côté de la sécurité » (notam-
sur une voie de communication). ment sur la persistance des discontinuités), ce qui permet de
Chutes de roche (volume > 1 m3) Falaise de calcaire stratifié (0,13 km2) 100 [3]
Chutes de roche (volume > 1 m3) Falaise de gneiss massif (0,37 km2) 8 [3]
Grands glissements (dépôt > 1 km2) Alpes calcaires (105 km2) 10–7 [6]
Effondrements de carrières souterraines Massif de gypse de l’Hautil (10 km2) Jusqu’à 1 [2]
Effondrements naturels Karst gypseux en Turquie (70 km de gazoduc) < 10–6 [7]
RV
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RW
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es méthodes d'amélioration des sols sont l'un des outils dont dispose l'ingé-
L nieur pour résoudre les problèmes de stabilité ou de déformations qu'il
rencontre lors de l'élaboration d'un projet. Certaines de ces méthodes sont très
anciennes, comme le battage de pieux de bois dans les sols de faible portance,
d'autres sont plus récentes, comme les méthodes d'injection, de pilonnage ou
de congélation. Elles ont connu, depuis une vingtaine d'années, un développe-
ment considérable et sont maintenant utilisées comme un élément à part entière
Q des projets.
Les méthodes d'amélioration des sols décrites dans le présent article ont été
classées par type de sols à traiter : sols fins, sols grenus et sols particuliers. On
passe en revue dans chaque cas les principaux types de problèmes que l'on
rencontre en pratique, puis on décrit sommairement les méthodes d'améliora-
tion les plus couramment utilisées, les méthodes de calcul et de contrôle
correspondantes, ainsi que les domaines d'application de chaque méthode. Les
méthodes de renforcement des sols par géotextiles ou par clouage, ainsi que
les techniques d'injection ne sont pas décrites ici.
1. Amélioration des sols fins projet. Ces aménagements sont assez variés. Ils peuvent simple-
ment concerner l’implantation de l’ouvrage et le choix de sa
géométrie (nombre de travées d’un ouvrage d’art), impliquer un
1.1 Comportement des sols fins changement de conception des fondations (fondations
compensées) ou une modification de la structure de l’ouvrage à
et problèmes typiques construire (radier général sous un bâtiment, renforcement de la
base d’un remblai au moyen de géotextiles, utilisation de matériaux
Les dépôts de sols fins mous et compressibles (argiles, vases) légers), ou encore conduire à régler tout ou partie des problèmes
sont fréquents dans les vallées et en bordure des côtes. Ces zones en remplaçant les sols médiocres par des matériaux de meilleures
ont été longtemps considérées comme peu propices à la construc- caractéristiques.
tion, mais on y construit maintenant fréquemment tous les types Les formations de sols mous et compressibles sont assez souvent
d’ouvrages (routes, bâtiments, réservoirs, piscines, usines, etc.), au hétérogènes, tant par l’épaisseur des dépôts que par la nature des
prix d’un traitement préalable des sols de fondation [1] [2]. matériaux. Une reconnaissance assez large du site dévolu à la
Ces sols fins ont trois caractéristiques essentielles : construction, avec des moyens relativement légers (photographies
— ils subissent des déformations importantes sous les charges aériennes, reconnaissance pénétrométrique) permet de bien cerner
qui leur sont appliquées ; ces deux facteurs, d’éviter les zones les moins favorables (sols très
— leurs déformations ne sont pas instantanées, mais peuvent organiques, sols mous de très grande épaisseur) et de choisir celles
durer pendant des mois, voire des années ; que l’on pourra le plus facilement améliorer (zones à intercalations
— leur capacité portante est souvent trop faible pour supporter sableuses, par exemple).
les charges prévues dans les projets. Une solution intuitive pour éviter les problèmes de stabilité et de
Les problèmes que l’on rencontre en pratique sont tous liés aux tassement posés par la fondation des ouvrages ou des bâtiments
trois caractéristiques précédentes : tassements excessifs, tasse- sur les sols mous est de réaliser un ouvrage dont le poids ne
ments différentiels, déformations à long terme, instabilité de dépasse pas le poids du sol de fondation excavé pour recevoir cet
l’ouvrage. On peut citer, à titre d’exemples : ouvrage. Dans ce cas, la contrainte moyenne à la base de la
— le tassement des remblais d'accès à un pont, à l'entrée d'un fondation est simplement égale à la valeur de la contrainte totale
bâtiment fondé sur pieux, avec formation d'une marche d'ampleur régnant initialement au niveau de la fondation dans le massif de
croissante et des effets parasites sur les fondations ; sol. Cette solution, appelée fondation flottante ou fondation
— les tassements excessifs des fondations superficielles d'un compensée, s’applique essentiellement dans le cas de formations
bâtiment ; épaisses de sols mous de très faible résistance au cisaillement et
— les ruptures d'ouvrages en cours de construction ou de forte compressibilité.
d'exploitation (remblais, silos, etc.). La substitution totale des sols de fondation est parfois décidée
lorsque l’épaisseur des sols très mous est faible (jusqu’à 4 ou 5 m).
Techniquement, cela est possible par l’un des procédés suivants :
— excavation mécanique, évacuation et substitution par
1.2 Aménagement du projet remblaiement classique ;
— poinçonnement de la couche molle par le remblai construit à
l'avancement ; dans certains cas, l'opération est facilitée par le tir
Si l’on peut considérer, à quelques exceptions près, que n’importe
de charges explosives placées à la base des sols mous, en avant
quel ouvrage peut être construit sur n’importe quel site, dans le cas
du talus du remblai.
où les propriétés géotechniques des sols sont trop mauvaises, cette
réalisation peut se traduire soit par des coûts de fondations Les facteurs qui interviennent dans le choix entre cette solution
spéciales très élevés, soit par des coûts et délais très importants de et celle de l’amélioration du massif de fondation sont assez divers :
traitement préalable des sols de fondation. Ce constat conduit à la coût de l’opération, disponibilité du matériau de substitution,
conclusion qu’il vaut mieux, face à des conditions de construction possibilités de mise en dépôt du matériau extrait, coût de l’entre-
très difficiles, étudier d’abord les aménagements possibles du tien à long terme de l’ouvrage à construire, etc. Lorsque les sols
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mous sont très épais, la substitution totale devient exceptionnelle, On peut aussi diminuer les pressions interstitielles, et donc
mais une substitution partielle présente encore des avantages précharger le sol, en rabattant la nappe dans la zone à consolider
techniques appréciables : diminution des tassements et améliora- (figure 2c ) ; les effets de cet abaissement de la nappe sur le
tion des conditions de stabilité. Ces gains ne peuvent s’apprécier voisinage doivent être soigneusement étudiés dans ce cas.
qu’à la suite d’une étude géotechnique spécifique et d’une
comparaison économique des solutions.
1.3.2 Accélération de la consolidation
1.3 Méthodes d'amélioration des sols fins Dans les dépôts de sols fins, les vitesses de consolidation sont
en général très faibles parce que l’eau interstitielle doit parcourir un
long chemin pour sortir du massif de sol. Il s’ensuit que les tasse-
Q
ments peuvent durer pendant de longues périodes (plusieurs mois,
1.3.1 Préchargement années ou dizaines d’années, suivant les sites), ce qui est souvent
inacceptable, tant pour les ouvrages définitifs que pour les opéra-
Cette technique consiste à placer sur le terrain une charge égale tions de préchargement. La mise en place de réseaux drainants
à la charge définitive pf augmentée éventuellement d’une surcharge dans le massif de sol (drains verticaux ou tranchées drainantes)
ps qui assure tout ou partie des effets suivants (figure 1) : réduit la distance que l’eau doit parcourir pour atteindre une surface
— produire un développement rapide des tassements de drainante et sortir du sol fin, ce qui a un effet très bénéfique sur les
consolidation primaire et accélérer l'apparition et le développement temps de consolidation [3] [10].
des tassements de compression secondaire ; on peut rendre ainsi La technique de drainage la plus fréquemment employée consiste
le sol traité plus rapidement constructible, sans redouter à moyen à mettre en place un maillage régulier (maille triangulaire ou carrée)
ou à long terme des tassements absolus ou différentiels de drains verticaux (figure 3). Jusqu’au début des années 80, les
importants ; drains verticaux étaient en général des drains de sable, réalisés par
— augmenter la résistance au cisaillement et la capacité portante diverses techniques : battage, vibrofonçage ou lançage d’un tube
du massif de sol, ce qui peut être utilisé pour une construction par fermé ou d’un tube ouvert, forage à la tarière pleine ou creuse. Pour
étapes. un diamètre nominal donné, les drains réalisés par lançage ou par
Pratiquement, deux techniques sont utilisées pour appliquer au forage à la tarière creuse sont considérés comme les plus efficaces.
sol la contrainte de préchargement : À partir des années 80, la part des drains préfabriqués en forme de
— la méthode la plus courante (figure 2a ) consiste à édifier sur bandes de 10 cm de largeur et quelques millimètres d’épaisseur
le site un remblai (une solution alternative est de remplir des réser- (figure 4) a augmenté de façon très rapide. Ces drains comportent,
voirs d'eau) ; on augmente ainsi la contrainte totale appliquée à la en général, une partie centrale (l’âme) assurant la circulation de
surface de la couche compressible ; en fin de consolidation, quand l’eau le long du drain et une gaine filtrante en géotextile ou en
les surpressions interstitielles créées par la charge sont dissipées, papier. Une structure unique peut aussi jouer à la fois le rôle de filtre
la charge apportée par le remblai est supportée par le squelette du et de canal. Les drains préfabriqués sont habituellement mis en
sol, qui se déforme sur toute son épaisseur ; place par fonçage à l’intérieur d’un mandrin tubulaire, de section
— une autre méthode consiste à utiliser la pression atmos- toujours supérieure à celle du drain. La longueur des drains peut
phérique, en appliquant un vide partiel sous une membrane étanche atteindre plusieurs dizaines de mètres.
posée à la surface du sol (figure 2b ) ; on diminue dans ce cas la Le drainage peut être également réalisé par des tranchées de
distribution d'équilibre des pressions interstitielles dans le massif quelques dizaines de centimètres de largeur et de quelques mètres
de sol, à contraintes totales constantes ; l'utilisation de cette de profondeur remplies de matériau perméable. Cette technique
technique a été limitée pendant longtemps par la mauvaise qualité est plus rarement utilisée.
des membranes disponibles ; cet obstacle est désormais levé et le Les sols traités par des réseaux drainants sont toujours
recours à l'application du vide devrait se développer. recouverts d’une couche drainante de 0,5 à 1 m d’épaisseur. Cette
couche est souvent mise en place avant les drains, pour permettre
la circulation des engins sur le chantier. Elle peut être partiellement
remplacée par une ou plusieurs nappes de géotextiles.
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SP
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Ouvrages de soutènement
Poussée et butée
par Thomas SIMONNOT
Directeur ACCOTEC (Gif-sur-Yvette, France) Q
et Yann JUILLIÉ
Expert près la Cour d’appel de Paris (Gif-sur-Yvette, France)
Première version par François SCHLOSSER
SQ
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1. Définition des forces Si l’on effectue une translation horizontale de l’écran vers l’inté-
rieur du remblai, la force P croı̂t en fonction du déplacement D jus-
de poussée et de butée qu’à un maximum Pp qui correspond à la mobilisation totale de la
butée (figure 2b). La valeur de Pp est de 3 à 4 fois la valeur de la
force initiale P0.
Inversement, lors d’une translation horizontale de l’écran vers
1.1 Généralités l’extérieur du remblai, la force P diminue jusqu’à une valeur mini-
male Pa qui correspond à l’état complet de poussée. La valeur de Pa
Q
Pour un ouvrage de soutènement simple, de type mur en béton est de l’ordre de la moitié de celle de P0.
retenant un massif de sol (figure 1), les types de sollicitations qui
s’exercent sur ce mur sont : On parle aussi de butée limite et de poussée limite pour
préciser qu’il s’agit des efforts extrêmes correspondant à la
– la force de pesanteur W, poids du mur, qui s’exerce sur la face
du mur en contact avec le sol ;
– les trois forces de mécanique des sols :
O
la force de poussée (ou encore poussée) et on la note Pa,
l’indice a précisant qu’il s’agit d’une force active. C’est la
force du massif de sol s’exerçant sur la face amont du mur et
qui a tendance soit à renverser le mur, soit à le déplacer
horizontalement,
la force de butée (ou encore butée) et on la note Pp, l’indice p
précisant qu’il s’agit d’une force passive (qui ne s’exerce
qu’en réaction à un déplacement effectif). C’est la force
qu’exerce le sol sur la face aval du mur, et qui a tendance à Δ
retenir le mur,
la force portante N ou Rb, verticale, et la force de résistance au
glissement, T ou Rh, qui s’oppose au glissement du mur sur
P
sa base sous l’action de la poussée.
P0
Pa
Pa
Poussée
W
Pp Δa O Δp Δ
T
b relation force/déplacement
N
SR
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rupture du sol. Mais, dans la pratique, on omet souvent l’adjectif voûte » dont la conséquence est de concentrer les efforts au voisi-
« limite », les termes de poussée et de butée correspondant alors nage des appuis fixes et au contraire de les diminuer dans les
implicitement à la rupture. C’est ce que nous ferons dans la suite zones de grands déplacements.
de cet article.
Dans la suite de cet article, c’est la rotation en pied de l’écran qui
Si l’on compare les déplacements, on constate qu’il faut un sera implicitement considérée.
déplacement Dp beaucoup plus important pour atteindre l’état com-
plet de butée que le déplacement Da nécessaire pour atteindre celui
de poussée.
Q
Plus précisément, si h est la hauteur hors fiche de l’écran, les vp / h vp / h
ordres de grandeur de ces déplacements va pour la poussée et vp Types de mouvement
pour la butée sont chiffrés aux figures 3 et 4. sol lâche sol dense
du mur
( en % ) ( en % )
De la même façon, la forme du diagramme des pressions exer-
cées par le massif de sol sur l’écran dépend de la nature du dépla-
cement imposé à l’écran. vp
Les quatre diagrammes présentés à la figure 5 montrent l’allure a) 7 ( 1,5 ) à 25 ( 4,0 ) 5 ( 1,1 ) à 10 ( 2,0 )
h
approximative de la répartition de la poussée pour quatre déplace-
ments particuliers de l’écran :
– rotation autour du pied (figure 5a) ;
– translation horizontale (figure 5b) ;
– rotation autour du sommet (figure 5c) ;
– déplacement de flexion entre deux appuis fixes, le pied et le
b) vp 5 ( 0,9 ) à 10 ( 1,5 ) 3 ( 0,5 ) à 6 ( 1,0 )
h
sommet (figure 5d).
La répartition la plus homogène et la plus pure est celle corres-
pondant à la rotation en pied. Ce type de déplacement est très fré-
quemment rencontré dans le cas des murs poids (cf. article [C 244]).
Les autres déplacements provoquent dans le sol, derrière l’écran et
de façon plus ou moins accentuée, un phénomène appelé « effet de
c) 6 ( 1,0 ) à 15 ( 1,5 ) 5 ( 0,5 ) à 6 ( 1,3 )
h
vp
va / h va / h Définitions
Types de mouvement du mur sol lâche sol dense vp est le mouvement du mur nécessaire pour mobiliser la butée
( en % ) ( en % ) des terres ;
h est la hauteur du mur.
va
a) 0,4 à 0,5 0,1 à 0,2 Figure 4 – Mouvements nécessaires pour mobiliser la butée
h
va
c) a c
va
va
Définitions
va est le mouvement du mur nécessaire pour mobiliser la poussée
des terres ;
b d
h est la hauteur du mur.
SS
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Q
On se place dans le cas simple d’un massif de sol semi-infini, homo-
gène et isotrope, à surface horizontale, appelé « cas géostatique ». de préconsolidation s’p et la contrainte effective verticale s’v0 des
terres au repos derrière l’écran.
2.1.1 Terres au repos : coefficient de pression Enfin, lorsque le terrain est incliné vers le haut à partir de l’ou-
latérale vrage de soutènement, avec un angle β ≤ ϕ ′ , alors le coefficient des
Les équations de l’équilibre mécanique montrent que la terres au repos devient :
contrainte totale s v s’exerçant sur un plan horizontal à la profon- K 0;β = K 0 (1 + sin β )
deur z est verticale et a pour valeur (figure 6a) :
σv = γ z 2.1.2 Sol pulvérulent
v
et radiale, croissant de telle façon qu’il n’y ait aucune déformation
σ
h =
σv = γz
latérale de l’échantillon (Dh = 0).
σ
Z
γ
0
ai K
& Le résultat de l’essai est indiqué sur la figure 6b : les contraintes
σh σv
s v et s h croissent proportionnellement. Le rapport s h/s v est appelé
Ess
coefficient de pression latérale au repos et noté K0 :
σh ∆h = 0
K 0 = σh / σ v
& Remarques 0 σh
La valeur de K0 varie suivant les différents sols. Elle est donnée Sable compact 0,40 à 0,45
de façon approximative au tableau 1.
Dans le cas des sables et des argiles normalement consolidées,
il existe une formule empirique, due à Jacky (1944), donnant la Argile normalement consolidée 0,50
valeur de K0 en fonction de l’angle de frottement interne effectif j’ :
K 0 = 1 − sin ϕ ′
Argile surconsolidée > 0,50
avec j’ angle de frottement effectif (cf. [C 254]).
ST
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σv σv
P
G
PG
Tz π π
z +ϕ –ϕ
2 PG plans de glissement
2
∆h > 0 expansion latérale
KO Tz (σh)p (σh)p
∆h < 0 contraction latérale
Q
∆h = 0 ∆h > 0 ∆h < 0 σ contrainte normale
τ contrainte tangentiale
a b c ϕ angle de frottement interne
τ
J P
G
ue
èq
ins a état au repos
intr
oite b état de poussée (σ, contrainte
I Dr
principale majeure)
d H
Figure 7 – États de contraintes de poussée et de butée pour un sol pulvérulent, dans le cas géostatique
Cet état des contraintes est représenté par le cercle de Mohr de On peut caractériser chacun des deux états de contraintes précé-
diamètre AB sur la figure 7d. dents par la valeur du rapport s h /s v. Dans l’état de poussée, on tire
facilement du diagramme de Mohr de la figure 7d :
Examinons de quelle façon il peut y avoir rupture dans la masse
du sol. σ v − (σh )a σ v + (σh )a
= sin ϕ
Si l’on permet au sol une expansion latérale (Dh > 0), la 2 2
contrainte verticale s v reste principale, égale à g z, et la contrainte
horizontale s h diminue. Sur la figure 7d, le point B se déplace jus- d’où :
qu’au point C pour lequel le cercle de Mohr est tangent aux droi-
tes intrinsèques. Il y a alors rupture du sol et cette rupture a lieu (σh )a 1 − sin ϕ ⎛ π ϕ⎞
= = tan 2 ⎜ − ⎟
en tout point du massif. Les plans de rupture en chaque point σv 1 + sin ϕ ⎝ 4 2⎠
enveloppent un réseau de surfaces de glissement planes, dont
l’inclinaison est déterminée à partir des points de contact I et G Le rapport (s h)a /s v est appelé coefficient de poussée et noté Ka.
du cercle de Mohr à la rupture avec la courbe intrinsèque et qui Pour un sol pulvérulent et dans le cas géostatique, son expression
⎛π ⎞ dans le dia- est donc :
font entre elles l’angle ⎜ + ϕ ⎟ égal à l’angle ICG
⎝2 ⎠
⎛ π ϕ⎞
gramme de Mohr. Cette rupture correspond à l’état de poussée K a = tan 2 ⎜ − ⎟
(figure 7b). On note (s h)a la contrainte horizontale ⎝ 4 2⎠
correspondante.
Dans l’état de butée, le rapport (s h)p /s v, appelé coefficient de
Il est également possible de provoquer la rupture du massif de butée et noté Kp, a pour expression :
sol par compression latérale (Dh < 0). Dans ce cas, le point B
(s h = K0 g z) sur la figure 7d se rapproche d’abord du point A cor- ⎛ π ϕ⎞
respondant à un état de contrainte isotrope (s h = s v = g z). Puis, la K p = tan 2 ⎜ + ⎟
⎝ 4 2⎠
contraction latérale augmentant, le point B atteint le point D ; il y a
alors rupture, le cercle de Mohr étant tangent aux droites intrinsè-
ques ; on note (s h)p la contrainte horizontale correspondante. La Il est important de remarquer que ces deux coefficients sont
rupture a lieu en même temps en tout point du massif et les plans inverses l’un de l’autre :
⎛π ⎞ K a = 1/ K p
de glissement font entre eux un angle de ⎜ − ϕ ⎟ égal à l’angle
⎝2 ⎠
dans le diagramme de Mohr. Cette rupture correspond à l’état
JDH En résumé, le rapport des deux contraintes principales s h /s v
de butée (figure 7c). dans le cas géostatique et pour un milieu pulvérulent évolue entre
SU
Q
SV
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Q
et Yann JUILLIÉ
Expert près la Cour d’appel de Paris Gif-sur-Yvette (France)
SW
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Q
On distingue donc trois grandes familles d’ouvrages de
1. Différents types d’ouvrages soutènement :
de soutènement – les murs de soutènement : ce sont des ouvrages généralement
fondés superficiellement, dont le poids (incluant parfois une partie
de la masse de sol retenu) joue un rôle prépondérant ;
– les écrans de soutènement : ce sont des ouvrages minces
Un ouvrage de soutènement peut retenir soit des terres en rem- (acier, béton armé ou bois), retenus ou soutenus par des ancrages,
blai, c’est-à-dire rapportées, soit le terrain en place, en déblai. des butons ou la butée des terres. Leur résistance à la flexion joue
L’effort de poussée exercé par le massif de terre retenu (cf. arti- un rôle important, alors que leur poids est insignifiant ;
cle [C 242]) peut être repris de diverses manières. – les ouvrages en remblai ou sol renforcé : ce sont des ouvrages
Trois modes principaux peuvent être distingués : qui comportent des rangées sensiblement horizontales de renforce-
ments, interposées entre des couches successives du remblai au
– la poussée est reprise par le poids de l’ouvrage de fur et à mesure de la construction de l’ouvrage.
soutènement ;
– la poussée est reprise par encastrement de l’ouvrage de Le tableau 1 montre les différents types d’ouvrages de soutène-
soutènement ; ment classés d’après la distinction précédente, en séparant les
– la poussée est reprise par des ancrages. ouvrages rigides des ouvrages souples ou semi-souples.
Poids de l’ouvrage
Encastrement
Ancrage
SX
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h ouvrage avec parement i ouvrage à parement à fruit avec j ouvrage à parement vertical
constitué de gabions retours de nappe avec retours de nappe et écran
désolidarisé
SY
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Q
plus ancien est le mur caisson en éléments préfabriqués.
Remblai drainant
Dans les travaux maritimes, par exemple, on utilise pour la cons- Gabion
truction des quais de grands batardeaux cellulaires en palplanches
métalliques ou de grands caissons en béton armé.
Géotextile anti-contaminant
Dans un ouvrage cellulaire, la cellule est remplie de sol et
l’ensemble forme un ouvrage qui peut être, dans certains cas, très
souple.
Drain de collecte
1.2 Cas de poussée reprise
par encastrement de l’ouvrage Figure 3 – Mur en gabions
TP
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Voile
Patin
1
h
2
f
1 Terrain naturel
2 Terrain excavé
3 Terrain en place
TQ
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39,40 NGF
Q P
N
640 k
T
80 0 kN
3,80 m
kN
00
13
15,80 m
l’ouvrage (STR) et la résistance du terrain (GEO) selon l’approche – instabilité générale (grand glissement) ;
de calcul n 2 définie par l’Eurocode, qui consiste à appliquer les – rupture interne du mur (insuffisance de résistance structurale).
coefficients de sécurité partiels aux actions ou leurs effets et aux
résistances (et non pas aux propriétés du terrain).
2.3 Modes de rupture des ouvrages
de soutènement
2.2 Mécanismes de ruine des ouvrages
de soutènement & Pour les murs de soutènement
Cinq modes de rupture, illustrés à la figure 9, peuvent être
Il convient de distinguer les murs de soutènement et les écrans rencontrés :
de soutènement qui ont des mécanismes de ruine communs et
différents. – le glissement de l’ouvrage sur sa base (figure 9a) ;
– le renversement de l’ouvrage (figure 9b) ;
& Pour les écrans de soutènement – le poinçonnement du sol de fondation, ou défaut de portance
Les risques de ruine à prendre en considération sont : (figure 9c) ;
– le grand glissement englobant l’ouvrage (figure 9d) ;
– l’insuffisance de résistance du terrain (défaut de butée en pied, – la rupture des éléments structuraux de l’ouvrage (figure 9e).
de capacité portante, de butée en tête, de soulèvement du fond de
fouille, etc.) ; Les quatre premiers types de rupture sont relatifs à l’instabilité
– l’insuffisance de résistance de la structure de l’écran ; externe de l’ouvrage, la rupture des éléments structuraux consti-
– l’instabilité d’ensemble ; tuant l’instabilité interne.
– l’instabilité du massif d’ancrage (ancrage trop proche de l’écran) ;
& Pour les écrans de soutènement
– l’annulation de la butée du terrain en pied de l’écran par écou-
lements et pressions d’eau (boulance, érosion). On peut rencontrer sept états limites ultimes :
& Pour les murs – défaut de butée (figure 10) ;
– rupture par insuffisance structurale de l’écran (figure 11) ;
Il convient de considérer la ruine par : – défaut de capacité portante (figure 12) ;
– défaut de capacité portante du sol de fondation (poinçonne- – rupture d’un appui (buton ou tirant – figure 13) ;
ment ou rotation excessive) ; – instabilité hydraulique (figure 14) ;
– glissement du mur sur sa base (insuffisance de résistance – instabilité du massif d’ancrage (figure 15) ;
mobilisable) ; – instabilité d’ensemble (grand glissement – figure 16).
TR
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cRTT
a b c
d e
L’étude de la stabilité externe d’un ouvrage de soutènement fait Pour le calcul des efforts de poussée ou de butée d’un sol non
appel à des concepts et à des méthodes de calcul qui sont com- saturé, on prendra généralement la résistance effective (c′, j ′)
muns à l’ensemble des ouvrages. Nous ne les détaillerons que mesurée sur le sol saturé.
dans le cas des murs en béton ou en maçonnerie. Dans le cas d’un sol fin saturé (limon, argile), il sera parfois
Par contre, l’étude de la stabilité interne est assez spécifique à nécessaire de faire deux calculs, l’un à court terme correspondant
chaque type d’ouvrage. Nous l’expliciterons systématiquement, aux conditions juste après la construction, l’autre à long terme cor-
sauf dans le cas des murs poids en béton ou en maçonnerie où respondant aux conditions dans lesquelles les surpressions inter-
cette étude relève des calculs classiques de béton. stitielles se sont dissipées, soit quelques semaines à quelques
mois après la construction. C’est le cas des parois exécutées dans
le sol en place avec excavation. Cependant, l’expérience montre
2.4 Résistance au cisaillement du sol que c’est le calcul à long terme et en contraintes effectives (c′, j ′)
qui est le plus défavorable, aussi se contente-t-on souvent de ce
et frottement sol-mur seul calcul.
TS
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cRTT
b basculement autour d’un appui en tête c basculement autour d’un appui en pied
a écran non ancré (en console) b écran avec un appui en tête c écran avec plusieurs niveaux d’appuis
– le tassement relatif entre le mur et le sol ; Lorsque l’ouvrage de soutènement a tendance à tasser plus que
– l’inclinaison de la surface. le sol retenu, ce qui est le cas, par exemple, d’un mur plaqué contre
un talus de déblai, l’angle d est alors négatif. Le tassement relatif
En première approximation, on peut déterminer cet angle de frot- entre le sol et le mur joue ainsi un rôle important.
tement en fonction de l’état de surface du parement, comme il est
Dans tous les cas courants de murs rugueux en béton ou en
indiqué dans le tableau 2.
maçonnerie, la valeur de 2/3 j est celle à retenir.
TT
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cRUQ
e sujet traité dans cet article est l’interaction entre le sol support des
L ouvrages, les fondations et la superstructure en situation de sollicitation
sismique : l’interaction sol-structure (ISS).
Les enjeux sont importants d’un point de vue technique et économique. Une
caractérisation réaliste de cette interaction peut s’avérer, soit bénéfique
comme la diminution des efforts internes dans la structure, soit préventive en
cas d’effets indésirables identifiés.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPQW
TU
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
cRUQ
Q
Plutôt spécifique au savoir-faire d’un nombre restreint de spécialistes
sachant composer à la fois avec les données sismologiques, la dynamique des
sols et de structures, ainsi qu’avec la géotechnique, le concept d’interaction
sol-structure se répand en ingénierie, mais se heurte parfois aux frontières
existantes entre les disciplines.
L’approche proposée dans cet article est de rassembler les principes de l’ISS
afin de donner à l’ingénieur les étapes clés, ainsi que les niveaux successifs de
raffinement qu’il peut porter à son analyse.
Les bases de l’interaction sol-structure sous séisme se déclinent en deux
articles dont l’objectif global est une présentation des enjeux spécifiques de
l’interaction sol-structure et des outils adaptés pour l’ingénieur à l’étude des
problématiques de fondation.
Dans cet article les méthodes d’analyse sont rappelées avec l’introduction
aux modèles rhéologiques et aux modèles numériques. Les principes de la
caractérisation de la réponse des structures sous séismes par modèle analo-
gique et la représentation analogique de l’interaction inertielle sont
développés, avant de détailler l’effet de masse et l’amortissement radiatif du
sol.
L’autre composante déterminante de l’interaction sol-structure, relative aux
effets cinématiques, est présentée dans la suite de cet article intitulée [C253].
1. Définitions et enjeux Pour les besoins de l’étude des effets cinématiques et inertiels,
précisons que les sols pour lesquels la vitesse des ondes de cisail-
lement Vs = 800 m.s-1, constituent le substratum sismique se dif-
L’objectif de l’ISS est d’accroître la stabilité des ouvrages, tout férenciant du « substratum géotechnique », sol dont la cote du toit
en optimisant le coût de construction ou de réhabilitation. Il passe représente conventionnellement la profondeur au-delà de laquelle
aussi par une prise en compte de l’interaction dynamique qui se la déformation induite par le chargement des ouvrages de surface,
développe en cas de séisme entre : est faible à nulle.
– les ouvrages ;
– les sols et formations géologiques sous-jacentes ;
Le mouvement sismique en champ libre est la déformation
– les fondations.
du sol au passage des ondes sismiques en l’absence de
■ Mouvements du sol provoqués par le séisme superstructures pouvant influencer leur propagation.
Le premier effet à prendre en compte est le mouvement du sol,
induit par le séisme, imposé à la structure et aux fondations. Pour ■ Approche dynamique et approche pseudo-statique
le bâtiment, cela se traduit par du balancement et du glissement.
Pour les fondations profondes, il s’agit d’efforts internes consécu- Dans le cas d’un problème dynamique, le chargement et les
tifs aux déplacements imposés du sol. paramètres de réponse sont fonction du temps. La dynamique est
la branche de la mécanique classique étudiant les corps en mou-
Lors d’un tremblement de terre, les ondes sismiques se propa- vement sous l’influence des actions mécaniques leur étant appli-
geant dans le sol mettent en mouvement les fondations des quées. Elle combine la statique qui étudie l’équilibre des corps au
ouvrages en les sollicitant principalement horizontalement. Accé- repos et la cinématique qui étudie le mouvement indépendam-
léré à sa base, chaque bâtiment est soumis à des forces d’inertie ment des causes qui les produisent, notamment sans identifica-
auxquelles sa structure doit résister. Pour maintenir son équilibre, tion des forces y contribuant.
l’ouvrage exerce sur le sol environnant des efforts importants. Il
s’agit du second effet appelé « effet inertiel » ou « couplage » Ramener un problème de dynamique à un cas pseudo-statique
qu’entretient le bâtiment avec le sol via le système de fondation. revient à introduire de nouvelles forces appelées forces d’inertie.
Notamment en dimensionnement des ouvrages sous sollicitations
■ Interaction sol-structure sismiques, ces efforts sont importants et s’opposent au mouve-
En raison de l’interaction dynamique sol-structure, la réponse ment imposé par le chargement appliqué.
sismique d’une structure sur base flexible, c’est-à-dire d’une struc-
ture fondée sur un terrain déformable, diffère sous plusieurs
■ Interaction cinématique
aspects de celle de la même structure fondée sur un terrain rigide L’interaction cinématique se traduit par la différence entre le
(base fixe), soumise à une sollicitation identique en champ libre, mouvement sismique en champ libre (déformation du sol au pas-
comme le montre la figure 1 [1]. sage des ondes sismiques en l’absence de structures anthro-
TV
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cRUQ
a aucune interaction sol-structure b toujours sans interaction sol-structure c avec interaction sol-structure
Cas a : le bâtiment possède un comportement « souple » et le sol une très bonne résistance mécanique.
Figure 1 – Trois types de mouvements d’un bâtiment avec ou sans interaction sol-structure
piques interférant avec leur propagation) et celui correspondant à ■ Pour les situations courantes
la présence d’un ouvrage en surface et son mode de fondation L’allongement des périodes propres et l’augmentation des taux
(fondations superficielles, fondations profondes). d’amortissement qui résultent de la prise en compte de l’interac-
Elle ne résulte que de la différence de « raideur » entre le sol et tion sol-structure conduisent généralement à un dimensionne-
la fondation, contrariant les mouvements imposés par le sol. Cette ment favorable pour la structure et ses fondations sous séisme.
différence peut se comprendre comme un filtrage car toute l’éner- Cependant, les effets d’ISS peuvent se révéler néfastes dans les
gie incidente ne se transmet pas à l’ouvrage mais s’effectue au cas suivants pour lesquels les codes de construction en zone sis-
prix d’efforts significatifs dans les fondations. mique imposent la prise en compte de l’ISS :
■ Interaction inertielle – les structures hautes et élancées, comme les tours et les che-
minées ;
En revanche, l’interaction inertielle provient des efforts d’inertie – les structures avec fondations massives ou profondes comme les
engendrés par la masse de la structure et retransmis au sol par piles de ponts, les caissons fondés en milieu aquatique et les silos ;
l’intermédiaire des éléments de fondation. La structure devient – les ouvrages reposant sur des sols très mous, caractérisés par
ainsi, en quelque sorte, « source » d’oscillations dynamiques dans une vitesse moyenne de propagation des ondes de cisaillement Vs
le cadre de cette interaction. inférieure à 100 m/s ;
– les structures pour lesquelles les effets de 2e ordre jouent un
L’étude de la réponse dynamique du système sol-fondation
rôle significatif.
sous l’effet de l’interaction inertielle ne peut, en toute rigueur, être
dissociée d’une analyse cinématique préalable en vue d’obtenir le Les effets du premier ordre sont les effets des actions calculés
mouvement à la base de la structure permettant d’établir les sans considération de l’effet des déformations de la structure
efforts d’inertie induits par la superstructure. mais en incluant les imperfections géométriques, tandis que les
effets du second ordre sont les effets additionnels des actions,
L’interaction inertielle sol-fondation est introduite par des fonc- provoqués par la déformation de la structure.
tions d’impédance permettant, pour une fréquence donnée, de Très sensibles aux déformations du sol, mais aussi aux efforts
représenter la liaison de la fondation avec le sol par un ensemble d’inertie en tête, les fondations profondes et, en particulier les pieux,
de modèles analogiques (ressorts, amortisseurs, etc.) adaptés doivent faire l’objet d’une justification spécifique sous séisme avec
aux différents types de mouvement (translations verticales et prise en compte des effets d’ISS, cinématiques et inertiels.
horizontales, rotation d’axe horizontal ou d’axe vertical). Cette
interaction inertielle permet de simuler la modification des
périodes et amortissements apparents de l’ensemble « sol +
structure » par rapport à une analyse limitée à la structure sur 2. Méthodes d’analyse
base fixe.
L’interaction cinématique peut être simulée en pratique par le
de l’ISS sous séisme
moyen d’un déplacement « libre » du sol appliqué sur le support
des impédances. 2.1 Approche globale ou directe
Dans la méthode directe appelée aussi « méthode globale »,
l’analyse du système complet s’effectue en une seule étape, qui
À noter que la mise en œuvre pratique montre que, dans permet d’inclure :
certaines configurations (fondations profondes, fondation – le comportement non linéaire de la structure ou du sol (com-
encastrée), l’interaction cinématique s’accompagne également portement anélastique) ;
d’une composante rotationnelle souvent ignorée dans le – toute hétérogénéité présente dans ce dernier ;
dimensionnement. – le glissement et le décollement des fondations.
TW
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cRUQ
Elle permet aussi de traiter les conditions de contact à l’ISS et, suffisamment importante pour que ce mouvement ne soit pas
implicitement, les effets de radiation et de dissipation d’énergie affecté par la présence d’une structure en surface, il faut procé-
dans la partie infinie du sol non borné. der à une étape spécifique de traitement du signal visant à
Les approches directes consistent à résoudre directement « remonter » au signal « source », au niveau du substratum
l’équation de la dynamique régissant le comportement du sys- sismique, tel qu’il serait avant de traverser les couches superfi-
tème (sol, fondation, structure). La formulation est orientée vers cielles (celles-ci pouvant jouer un rôle de filtre). Cette opération
un traitement par éléments finis du phénomène d’interaction de traitement du signal se nomme « déconvolution » (figure 2).
Q
mécanique avec, par exemple, généralement un schéma d’inté- • L’étape suivante consiste alors à appliquer ce signal déconvolué
gration par différences finies de la composante temporelle de façon uniforme à la base du modèle complet (sol, fondation,
(figure 2). structure) et la réponse en surface est calculée par une méthode
d’approximation numérique de solutions de problèmes aux
limites dynamiques ([2] et [3]). Il s’agit, comme dans toutes les
méthodes numériques, de trouver une approximation discrète
d’un problème différentiel aux limites linéaires.
ϕ
M
u F
= + +
ϕ
u
ü ü
TX
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cRUQ
Ainsi, les sous-structures sont constituées, d’une part, par le sol Dans le tableau 1, F représente la force appliquée au modèle,
et, d’autre part, par la structure. Les équations d’équilibre de K désigne la raideur du ressort et C la viscosité du fluide, up et F P
chaque sous-système sont posées, puis les conditions de compa- sont respectivement le déplacement plastique et la force maxi-
tibilité à l’interface sont précisées à savoir la continuité en dépla- male au seuil de plasticité.
cement et en contrainte. Les modèles élémentaires peuvent être combinés en série ou en
parallèle pour obtenir des modèles composés. Parmi ceux-là, les
Il faut distinguer trois grandes étapes dans la méthode : plus fréquemment retenus en ISS sont notamment le modèle de
Q
– étape 1 – Interaction cinématique : on détermine le mouve- Maxwell (un ressort et un amortisseur en série), le modèle de Kel-
ment sismique à appliquer à la base de l’ouvrage tenant compte vin-Voigt (un ressort est un amortisseur en parallèle).
des effets éventuels d’interaction cinématique (cas d’une structure L’utilisation pratique de ces modèles analogiques se révèle
encastrée par exemple). On calcule pour cela le mouvement sis- riche en enseignements, notamment dans la qualification des
mique d’une fondation rigide sans masse représentative de effets d’interaction sol-structure comme le montre la figure 4 et
l’empreinte de la structure dans le sol ; comme il sera développé au § 5.
– étape 2 – Interaction inertielle : on détermine les éléments per-
mettant de simuler l’interaction inertielle. On calcule pour cela les
matrices d’impédances d’une fondation rigide sans masse repré-
sentative de l’empreinte de la structure dans le sol ;
– étape 3 – Calcul de structure : on détermine la réponse sis-
mique de la structure reposant sur un système de ressorts/amortis-
seurs déduits des matrices d’impédances (résultat de l’étape 2). Le
support de ces ressorts/amortisseurs est soumis à l’application
d’un signal sismique correspondant au mouvement cinématique
déterminé à l’étape 1.
Modèles composés K
TY
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cRUQ
La prise en compte de la souplesse relative fondation/sol peut problématiques liées aux conditions aux limites inhérentes aux
être traitée en pratique moyennant une discrétisation avec un modèles numériques complets
nombre suffisant d’éléments représentant l’interface sol/structure
et en évaluant, numériquement et par de modèles analytiques
adaptés, les impédances dynamiques « locales » à considérer au 2.4 Méthode hybride
droit de chaque zone.
La méthode de sous-structuration [10] suppose implicitement la
validité du principe de superposition qui requiert notamment un
– + i
UP
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cRUS
UQ
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cRUS
Ainsi, l’approche proposée dans cet article, relatif aux effets cinématiques,
est de rassembler, avec celui publié sous la référence [C251] pour les effets
inertiels, les bases de l’ISS afin de donner à l’ingénieur les étapes essentielles,
ainsi que les niveaux successifs de détail qu’il peut porter à son analyse tout
en identifiant les paramètres sur lesquels il peut agir lors du
dimensionnement.
Pour compléter ces aspects d’interaction sol-ouvrage, se décrivant grâce à la
Q mécanique des milieux élastiques et/ou visco-élastiques, il a été jugé pertinent
d’explorer la frontière de la stabilité des ouvrages sous sollicitation dyna-
mique, comme les effets de renversement et de glissement au niveau de
l’interface sol-structure.
Ce qui permet de conclure l’article par l’approche du calcul des ouvrages
de soutènement sous séisme, notamment par une approche de calcul à la
rupture.
Les principes de la propagation des ondes dans les milieux terrestres sont
rappelés pour permettre la présentation des évaluations des périodes propres
des sols à usage de l’ingénierie des ouvrages de surface. À cette fin, des
méthodes de calcul des profils de déplacement horizontal du sol sont passées
en revue pour différents cas de sols stratifiés horizontalement. Ces déplace-
ments permettent d’évaluer les efforts se développant dans les fondations
profondes.
En complément des approches réglementaires concernant la stabilité des
fondations superficielles au glissement et au renversement, un développement
est proposé concernant les effets spécifiques, pouvant être « bénéfiques », sur
le dimensionnement du décollement d’une semelle, ainsi que sur ses déplace-
ments irréversibles.
L’article est complété par la stabilité des ouvrages de soutènement sous
séisme avec une exploration de la méthode à la rupture dite de « Monobé-
Okabé » usuellement utilisée pour les sols frottants. Toutefois, l’extension
de l’usage de cette méthode aux sols cohérents est proposée, ainsi qu’un
développement pour des surfaces de rupture non-planes dans un sol bi-
couche.
Enfin, une discussion sur les déplacements irréversibles pour ce type
d’ouvrage conclut cet article.
x
L’interaction cinématique se traduit par la différence entre le L’onde en trait plein représente le mouvement en champ libre.
mouvement sismique en champ libre (déformation du sol au pas- La fondation, elle, obéit à un mouvement qui lui est propre, fonction de
sage des ondes sismiques en l’absence de structures anthro- la raideur relative sol-fondation
piques interférant avec leur propagation) et celui correspondant à
la présence d’un ouvrage en surface et son mode de fondation
(fondations superficielles, fondations profondes). Figure 1 – Cas d’une fondation rigide reposant sur un sol homogène
UR
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cRUS
2.1.1 Équation de l’élastodynamique La solution de l’équation d’onde peut s’exprimer pour des
ondes de volumes de pression (P) et de cisaillement (S), enregis-
Les ondes sismiques sont des ondes élastiques régies par les trées respectivement en premier (forte composante horizontale) et
équations de l’élastodynamique. en second (composante horizontale dominante) sur un sismo-
gramme capturant les déplacements en x, y et z en fonction du
Cette hypothèse est valable pour les petits mouvements u et les
temps.
déformations, ce qui est réaliste pour le risque sismique dans les
conditions de sismicité faible à modérée, comme évoqué au § 1. Se déplaçant à une vitesse proche des ondes de cisaillement,
les ondes de surface, dont les ondes de Rayleigh, sont énergé-
tiques et notablement responsables des dégâts sur le bâti
(1) (figure 2).
Surface
λRayleigh
Mouvement rétrograde
h = 0,19 λR ~ λR/5
z
Mouvement prograde
x
Propagation des ondes de Rayleigh
Figure 2 – Illustration du mouvement des particules de sol au passage d’une onde de surface de type Rayleigh, pour une fréquence donnée
US
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cRUS
2.1.5 Représentation de la propagation des ondes 2.1.6 Amplification des ondes : effets de site
par la théorie des rais « lithologiques »
La notion de rai sismique, représentant la ligne perpendiculaire L’amplitude des ondes sismiques incidentes peut être amplifiée
au front d’onde (analogie avec le rai optique), est souvent utilisée par les sols « mous » de surface [2] en raison du contraste d’impé-
pour interpréter des données sismiques (approximation « hautes dance de ces matériaux de couverture avec le substratum sis-
fréquences »). mique, ou encore par les effets de piégeage des ondes dans des
Si l’on considère une onde sphérique générée par un séisme, bassins remplis de sédiments détritiques peu consolidés.
UT
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cRUS
Pour l’effet stratigraphique 1D, le modèle de sol considéré est À noter que l’angle d’incidence de l’onde modifie également la
alors constitué d’une superposition de couches unidirectionnelles valeur d’amplification à la résonance. L’amplification maximale
d’épaisseurs constantes surmontant un substratum « élastique » est alors obtenue pour une onde d’incidence verticale.
qui correspond au milieu de propagation de l’onde incidente. En plus de l’effet d’amplification, la résonance pour le cas 1D pro-
Dans le cas le plus simple, il s’agit généralement d’une onde duit aussi un prolongement de la durée du signal. L’atténuation, sou-
plane d’incidence verticale, en relation avec l’hypothèse de la ver- vent importante dans les sols peu consolidés, joue dans la réalité un
ticalisation du rai sismique. On se limite à la composante horizon- rôle favorable en diminuant ces effets. Son influence est faible sur le
Q
tale de cette onde car c’est elle qui agit directement sur la mode fondamental et ne concerne que les modes supérieurs.
déstabilisation des constructions en surface.
L’amplification du mouvement surfacique dépend alors des 2.1.7 Effets de site « topographiques »
contrastes d’impédance entre les différentes couches homogènes.
Les observations relatent des effets destructeurs plus impor-
Par exemple, dans le cas simple d’une couche unique au-dessus tants au sommet de collines qu’en pied de celles-ci.
d’un semi-espace rigide élastique, la fonction de transfert T est le rap-
port de l’amplitude des mouvements dans le domaine fréquentiel Les exemples de séismes marquants, en France, sont ceux de
d’un point situé à l’interface des deux couches (point B) et du point Rognes et Vernègues (séisme provençal de 1909) et de Castillon
situé en surface (point A) [5] : (séisme ligure de 1887). Le séisme de 1971 de San Fernando en Cali-
fornie a activé l’intérêt pour ce phénomène en raison des fortes accé-
lérations enregistrées sur une crête proche du barrage de Pacoima
Dans l’hypothèse d’un milieu « moins raide » en surface, ce rapport situé sur le Comté de Los Angeles en Californie ([6] et [7]).
est supérieur à 1 (figure 5).
Les observations qualitatives ont été confirmées par des
L’amplification maximale du mouvement de surface se produit mesures instrumentales, bien que moins nombreuses comparati-
à des fréquences particulières, caractéristiques de la résonance de vement à celles réalisées pour évaluer l’effet de site « litholo-
la couche reposant sur le substratum sismique. Elles sont fonction gique ».
de la célérité des ondes dans la couche 1 et de son épaisseur :
ux(z,t) Vs1, ρ1 H1
Vs1, ρ1 H1
Vs, ρ H
Vsi, ρi Hi
z H2
Vs2, ρ2
x Vsn, ρn Hn
Substratum sismique
UU
Q
UV
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cSPU
UW
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cSPU
L’intérêt de ces produits est qu’ils apportent au sol une résistance en traction
que le sol seul ne possède pas (ou très peu pour les sols cohérents) permettant
ainsi d’augmenter la stabilité d’un ouvrage. Leur emploi permet en général un
gain économique en comparaison à d’autres solutions de construction et
permet d’exploiter de nouvelles zones, actuellement délaissées, car présentant
des risques pour la sécurité des usagers.
Q
De nombreux types de géosynthétiques de renforcement existent sur le
marché ; bien qu’ils soient de constitutions différentes, ils doivent tous présenter
des caractéristiques nominales déterminées par des essais normalisés en labora-
toire. Ces caractéristiques peuvent être ensuite dégradées lors de la mise en
œuvre des produits et pendant la durée de service de l’ouvrage renforcé, et le
dimensionnement des géosynthétiques doit intégrer ces dégradations possibles.
Cet article présente :
– les géosynthétiques de renforcement ;
– les essais en laboratoire permettant de déterminer leurs caractéristiques ;
– les mécanismes d’interaction entre les géosynthétiques et leur
environnement ;
– la prise en compte des facteurs d’influence ;
– les principes de leur mise en œuvre et leur dimensionnement dans des
ouvrages géotechniques.
Pour certains ouvrages, des exemples de prescriptions sont donnés permet-
tant à l’ingénieur de rédiger un cahier de charges.
Le domaine des géosynthétiques est un domaine très normalisé. Ce point est
aussi abordé pour que le lecteur comprenne ce cadre normatif essentiel pour
le développement des techniques.
UX
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cSPU
Tricotés
Tissés
Non tissés
Thermoliés Aiguilletés
– les élastomères : en sablant une de leur face. Un film anti-racinaire peut être ajouté
sur la face opposée.
• éthylène-propylène-diène monomère (EPDM),
Les géosynthétiques bentonitiques sont des matériaux compo-
• polypropylène (PP).
sites étanches composés d’un ou plusieurs géosynthétiques et
Leur formulation comprend en plus du polymère, des plasti- d’une couche d’argile.
fiants, des stabilisants, des lubrifiants, des pigments qui per- Il existe deux types de géosynthétiques bentonitiques :
mettent d’améliorer les caractéristiques de la géomembrane :
– ceux pour lesquels l’argile est fixée entre deux géotextiles ;
– flexibilité sous basse température ; – ceux pour lesquels l’argile est collée sur une géomembrane.
– résistance aux UV ;
– augmentation du frottement… 1.1.4 Géosynthétiques composites
■ Les géomembranes bitumineuses sont constituées d’un géosyn- Les géosynthétiques composites sont des produits qui asso-
thétique imprégné de bitume. Leur frottement peut être augmenté cient au minimum un géosynthétique (figure 4).
UY
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cSPU
Géogrilles
Q
Extrudée Tissées ou tricotées Bandes soudées
(uni-or bi-axiale) (imprégnée ou enduite) (laser ou rayon X)
Géoespaceurs Géoconteneurs
VP
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cSPU
VQ
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cSPU
Q Terrassements routiers et
ferroviaires
x x (1) x
Ouvrages de drainage x x x
Berges fluviales x x (1)
x
et maritimes
(1)
Canaux x x x x x
Barrages et réservoirs x x x (1) x x
Soutènements et fondations x x (1)
x
(1) (1)
Tunnels x x
Déchets solides x x x (1) x x
Déchets liquides x x x (1)
x
Chaussées x x x
(1) pour les systèmes de drainage voir l’application « Ouvrages de drainage »
VR
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cSPU
Q
(1) Résistance à la traction EN ISO 10319 A des éléments de renfort est préservée.
(en kN/m)
C’est le cas par exemple des produits dont les éléments de renfort
(2) Allongement à l’effort EN ISO 10319 A sont protégés par un gainage ou un autre géosynthétique.
maximum (en %)
(3) Raideur à 2 %, 5 % et EN ISO 10319 S La figure 7 [2] montre que si, pour les géosynthétiques subis-
10 % d’allongement sant des endommagements externes, l’installation et le compac-
tage entraînent une réduction de raideur. Pour ceux ne subissant
(4) Résistance à la traction EN ISO 10321 S que des endommagements internes, il n’y a pas de perte de rai-
des joints et coutures b) c) deur.
(en kN/m)
(5) Résistance au EN ISO 12236 A 2.3.2 Comportement au fluage
poinçonnement statique
(CBR test) a) (en N) L’incidence du fluage en traction des géosynthétiques sur la
résistance à la traction a été étudiée depuis longtemps et est inté-
(6) Résistance à la EN ISO 13433 A grée dans les normes de dimensionnement des renforcements par
perforation dynamique géosynthétique (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réduc-
(chute de cône) a) (en mm) teur (Γflu).
(7) Frottement (en °) EN ISO 12957-1 ; S L’incidence du fluage sur la déformation est souvent représen-
tée en utilisant les courbes isochrones (NF EN ISO 13431)
EN ISO 12957-2 (figure 8) [3].
(8) Fluage en traction EN ISO 13431 S
(Γfluage, εfluage) 2.3.3 Résistance au vieillissement chimique
(9) Résistance à EN ISO 10722 S Concernant l’étude du vieillissement des géosynthétiques,
l’endommagement à la mise (voir note) divers auteurs ont essayé d’établir des lois de comportement dans
en œuvre le temps ([4], [5] et [6]).
(Γinstal)
La perte de résistance à la traction dépend du type de dégrada-
(10) Ouverture de filtration EN ISO 12956 – tion subie et peut être approchée par des modèles spécifiques.
caractéristique (en μm) Cette diminution de résistance est intégrée dans les normes de
dimensionnement des renforcements par géosynthétique
(11) Perméabilité normale au EN ISO 11058 S (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réducteur (Γvieil).
plan (en mm/s)
L’influence sur la raideur a été moins étudiée. On pourra cependant
(12) Durabilité Suivant annexe A retenir les quelques éléments suivants. En ce qui concerne l’hydrolyse
EN 13251 (en pH neutre ou acide), on observe en général pas, ou très peu, de
réduction de raideur. Ce qui n’est pas le cas de l’hydrolyse alcaline où
A : pertinent dans tous les cas d’utilisation une perte de raideur est observée dès le départ.
S : pertinent dans certains cas d’utilisation Concernant les autres types de dégradation comme l’oxydation,
« – » : caractéristique non pertinente pour le cas de la fonction la perte des propriétés mécaniques est différente. On peut obser-
renforcement ver dans certains cas une augmentation sensible de la raideur,
liée à une augmentation du taux de cristallinité.
a Résistance au poinçonnement statique pouvant ne pas être
pertinente pour certains types de produits, par exemple les
géogrilles et les géocomposites de renforcement 2.4 Caractéristiques admissibles à long
b La résistance interne des joints structurels des géocellules doit
terme
être testée suivant EN ISO 13426-1.
c La résistance interne des joints structurels des géocomposites Connaissant les caractéristiques nominales correspondant aux
doit être testée suivant EN ISO 13426-2 fonctions requises dans l’ouvrage, il est donc possible de calculer
les caractéristiques admissibles à long terme des géosynthé-
Note : essai de laboratoire jugé non représentatif de la réalité, il tiques, c’est-à-dire pour la durée de service de l’ouvrage.
n’est pas utilisé et est en cours de révision ; on lui préfère les
essais à l’échelle 1 (§ 3.1.2) En prenant, par exemple, comme caractéristique la résistance à
la traction du géosynthétique, il est possible d’évaluer la valeur
nominale correspondante que l’on appelle aussi la résistance
caractéristique à court terme (Rt;k) en la mesurant suivant la
2.3.1 Résistance à l’endommagement norme NF EN ISO 10319. On peut alors définir la résistance ultime
en traction Rt;d du géosynthétique :
La réduction de résistance des géosynthétiques lors de l’instal-
lation et le compactage a été étudiée depuis longtemps et est inté- (1)
grée dans les normes de dimensionnement des renforcements par
géosynthétique (NF G 38064) sous la forme d’un coefficient réduc- avec Γgéo le coefficient qui intègre
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cSPU
Q
Caractéristiques Caractéristiques
liées liées à la mise
à la durabilité en œuvre
Durée de vie
Évolution
Contraintes de services physico-chimique
Figure 5 – Décomposition des propriétés des géosynthétiques en caractéristiques fonctionnelles, liées à la mise en œuvre et liées au
comportement à long terme
Propriété
Vitesse fonctionnelle
fonctionnelle
contraintes
de service
100 % Sécurité sur
le matériau au bout
de la durée de vie
Niveau requis
Sécurité
de service
sur la durée de vie
Temps
– Vieillissement physico-chimique
{ – Évolution macroscopique
at ge
rv ise
io
ul a
n
e
se M
t
ip ock
la
ic
io
al
an St
st
en
requise de vie
m
Figure 6 – Évolution type d’une propriété fonctionnelle en fonction de l’historique des sollicitations subies par le géosynthétique
Rt;k les coefficients réducteurs qui permettent de prendre en Γvieil le coefficient de réduction lié à la réduction de la
compte le comportement dans le temps du géosynthétique. résistance en traction due au vieillissement des
produits géosynthétiques dépendant des
(2) conditions d’environnement,
Γinstal le coefficient de réduction correspondant à la
avec γM;t le facteur partiel de la résistance en traction, réduction de la résistance en traction due à
Γflu le coefficient de réduction lié à la réduction de la l’endommagement des renforcements
résistance en traction lors du fluage des géosynthétiques lors de leur installation et du
renforcements géosynthétiques, compactage des remblais.
VT
Stabilité des sols, fondations
(Réf. Internet 42219)
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R
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Fondations superficielles
par Olivier BENOIT
Responsable Métier Géotechnique - Docteur UJF - Ingénieur ISTG
WSP France
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1.1 Contexte normatif .............................................................................. — 2
1.2 Comprendre une fondation superficielle ........................................... — 2
2. Actions, combinaisons, situations, états limites ..................... — 3
3. Excentrement du chargement des fondations superficielles — 4
4. Capacité portante des fondations superficielles ..................... — 5
4.1 Notions fondamentales du comportement des fondations
superficielles ...................................................................................... — 5
4.2 Principe de la vérification de la capacité portante ............................ — 6
4.3 Méthode pressiométrique .................................................................. — 7
4.3.1 Détermination de la pression limite nette équivalente ple* ... — 7
4.3.2 Détermination de l’encastrement équivalent De ..................... — 8
4.3.3 Détermination du facteur de portance pressiométrique kp .... — 8
4.3.4 Détermination du coefficient de réduction de portance id lié
à l’inclinaison du chargement ................................................. — 8
4.3.5 Détermination du coefficient de réduction de portance ib lié
à la proximité d’un talus ......................................................... — 9
4.4 Méthode pénétrométrique ................................................................. — 9
4.4.1 Détermination de la résistance de pointe équivalente qce ..... — 9
4.4.2 Détermination de l’encastrement équivalent De ..................... — 9
4.4.3 Détermination du facteur de portance pressiométrique kc .... — 10
4.4.4 Détermination des coefficients de réduction id et ib ............... — 10
4.5 Méthode « c-j » ................................................................................. — 10
4.6 Vérification de la portance sous séisme ............................................ — 12
4.6.1 Capacité portance Nmax ............................................................ — 12
4.6.2 Force d’inertie sans dimension ............................................... — 13
5. Glissement des fondations superficielles.................................. — 13
5.1 Résistance au glissement de la base de la fondation Rh,d ................ — 13
5.2 Résistance frontale de la fondation Rp,d ............................................ — 14
5.3 Vérification du glissement sous séisme ............................................ — 14
6. Stabilité générale des fondations superficielles ...................... — 14
7. Tassements des fondations superficielles ................................. — 14
8. Structure des fondations superficielles..................................... — 15
9. Soulèvement hydraulique des fondations superficielles ........ — 16
10. Conditions de site et dispositions constructives ..................... — 16
11. Conclusion........................................................................................ — 16
12. Glossaire ........................................................................................... — 17
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 246v2
et la surface du sol.
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R Ces efforts induisent des déformations du sol qu’il faut également appréhen-
der. Là aussi, les déformations les plus intuitives (et les plus communes) sont
les tassements, c’est-à-dire les déformations verticales du sol sous-jacent.
Il faut également s’assurer que les matériaux composant les fondations aient
la résistance nécessaire aux efforts qu’elles reprennent.
Enfin, il faut vérifier que les fondations soient stables dans leur environne-
ment général, cas particulièrement important lorsque la construction se situe
dans des zones sensibles du type terrain en pente, bord de talus,…
Bien que l’ensemble de ces vérifications doivent être effectuées pour chaque fon-
dation, leur importance doit être appréhendée et hiérarchisée par l’ingénieur géo-
technicien qui décidera ensuite de ce qui relève du dimensionnement par le calcul.
Cet article a pour objectif de donner les clés pour réaliser ces vérifications en fai-
sant un point sur les approches utilisées et les façons de les intégrer dans le cadre
de la normalisation que sont les Eurocodes 7 et 8 et leurs normes d’application.
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Classes de Catégories
Conditions Bases de
conséquen- géotechni-
de sites justifications
ces (1) ques
Expérience et
Simples et Sol
1 reconnaissance
connues
CC1 qualitative admises
Complexes Reconnaissance
R
2 géotechnique et D
Simples calculs nécessaires h
L
CC2
Complexes
Reconnaissance B
3 géotechnique et
Simples ou calculs approfondis
CC3
complexes Figure 1 – Fondation superficielle type
(1) Les classes de conséquences par rapport à la ruine ou l’endommage-
ment de l’ouvrage sont établies vis-à-vis des personnes, des ouvrages justification fait l’objet de méthodes et de textes différents
et des constructions avoisinantes, ainsi que de la protection de l’envi- (DTU13.3 norme NF P 11-213) qui ne sont pas l’objet de cet article.
ronnement
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Poids propre du sol, des Par exemple, la vérification de la stabilité générale d’une fondation
structures, des équipements superficielle chargée verticalement ancrée dans un terrain plat de
bonne qualité ne nécessite pas de calculs particuliers, mais il
Poussée/butée du sol conviendra dans une note de dimensionnement d’écrire qu’il n’y a
Action à ca- pas de risque d’instabilité.
ractère per- Ceci permet à chacun de s’assurer que la vérification a été faite et
Tassement ou fluage du sol
Actions manent (lon- surtout à l’ingénieur de penser à le faire lorsque les conditions ne
sous l’effet d’un charge-
permanentes G gue durée sont plus aussi favorables (par exemple une fondation avec un char-
R
ment, d’un abaissement de
d’applica- gement important sur un terrain très médiocre en pente).
la nappe ou de phénomènes
tion)
de retrait-gonflement
Il est à ce stade particulièrement important de remarquer l’inter-
Action de l’eau assimilée à action entre le bureau d’études géotechniques, qui doit réaliser les
un effet de pression statique vérifications, et le bureau d’études de structure qui doit fournir tout
ou partie des valeurs d’actions suivant les situations et les états
Action climatique limites.
(vent, neige, température)
Charge d’exploitation
Actions variables Q
Action à ca-
ractère non Mouvements de fluides
3. Excentrement
permanent (vagues, vidange…) du chargement
Actions hydrodynamiques des fondations
Vibrations superficielles
Chocs, explosions
Les vérifications des fondations superficielles sont réalisées au
Actions dynamiques de niveau de la base des fondations (figure 2) par rapport au torseur
l’eau (marées exceptionnel- des efforts (effort vertical Vd, efforts horizontaux Hd,x et Hd,y,
Action de
les, embâcles…) moments Md,x et Md,y). Lorsqu’un moment est présent dans le tor-
Actions accidentelles phénomènes
A exception- seur appliqué, la charge résultante n’est plus centrée et il apparaı̂t
Actions gravitaires (chute de un excentrement défini comme :
nels
pierre, glissement de
terrain…) Md, y Md, x
eB = et e L = (1)
Vd Vd
Séismes (1)
avec eB excentrement dans le plan transversal (conte-
(1) Les séismes provoquant des actions particulières sont traités à part des
actions accidentelles « classiques » dans les Eurocodes (combinaison
nant B),
accidentelle π combinaison du séisme). eL excentrement dans le plan longitudinal (conte-
nant L),
Les formulations des combinaisons, les valeurs des coefficients y Vd valeur de calcul de la composante verticale du
sont données dans les différents Eurocodes, notamment les Euroco- torseur des efforts,
des 0, 1 et 7.
Hd,x valeur de calcul de la composante horizontale
L’ensemble des vérifications aux ELU pour les fondations superfi- suivant l’axe x du torseur des efforts,
cielles sont réalisées selon l’approche 2 (préconisation de l’annexe
Hd,y valeur de calcul de la composante horizontale
national de l’eurocode 7) c’est-à-dire la pondération des actions suivant l’axe y du torseur des efforts,
(combinaisons évoquées précédemment) et celles des résistances
(pondérations données dans les paragraphes suivants). Les carac- Md,x valeur de calcul du moment par rapport à
téristiques de sol ne sont pas pondérées. l’axe x du torseur des efforts (perpendiculaire
à la longueur L),
Il est à noter que seule la vérification de la stabilité générale du Md,y valeur de calcul du moment par rapport à
site (cf. § 6) est généralement réalisée en approche 3 (pondéra- l’axe y du torseur des efforts (perpendiculaire
tions des caractéristiques de sol, limitation des pondérations à la largeur B).
des actions et des résistances).
Ces excentrements eB et eL dépendant directement des combinai-
sons d’actions et des états limites définis précédemment, ils doi-
Concernant les fondations superficielles, les types d’états limites vent être déterminés pour chaque cas.
à considérer pour les vérifications sont repris dans le tableau 3. Les inégalités du tableau 4 doivent ensuite être vérifiées.
La vérification de la capacité portante du sol porte aux ELU sur Aux ELU, si l’excentrement dépasse 30 % de la largeur B (ou dia-
l’absence de poinçonnement et aux ELS sur la limitation de la mètre), des précautions spéciales doivent être prises sur la raideur
charge transmise au terrain. du sol support, la vérification détaillée des valeurs de calcul des
WP
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Fondations profondes
par Roger FRANK
Ingénieur Civil des Ponts et Chaussées
Docteur-Ingénieur, Docteur ès Sciences Physiques
Directeur du Centre d’Enseignement et de Recherche en Mécanique des Sols (CERMES)
Professeur adjoint de Mécanique des Sols à l’École Nationale des Ponts et Chaussées
Ce chapitre est une refonte de la précédente édition rédigée par François Bourges
et Roger Frank.
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WR
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■ Pieu en métal foncé bage en remplissant le vide annulaire laissé par le débord de
Ces pieux, entièrement métalliques, sont constitués d’acier E 24-2 celui-ci.
ou similaire avec addition éventuelle de cuivre (0,2 à 0,5 %). Ils sont ■ Pieu tubulaire précontraint
foncés dans le sol à l’aide d’un vérin qui prend appui sous un massif Ce pieu est constitué d’éléments tubulaires en béton légèrement
de réaction.
armé, assemblés par précontrainte, antérieurement au battage. Les
■ Pieu battu pilonné éléments ont généralement 1,5 à 3 m de longueur et 0,70 à 0,90 m
de diamètre intérieur. Leur épaisseur est voisine de 0,15 m. Des
Un tube, muni à sa base d’un bouchon de béton ferme, est
passages longitudinaux de 2 à 4 cm de diamètre sont ménagés
enfoncé par battage sur le bouchon. En phase finale, le béton ferme
pour permettre l’enfilage des câbles de précontrainte. La mise en
est introduit dans le tube par petites quantités, successivement
pilonnées à l’aide du mouton de battage au fur et à mesure de œuvre est normalement faite par battage avec base ouverte. Le
lançage et le havage (benne, émulseur) peuvent être utilisés pour
l’extraction du tube. Suivant les cas, les pieux peuvent être armés.
la traversée des terrains supérieurs. Ils sont interdits sur la hauteur
R
■ Pieu battu moulé (figure 2) de la fiche.
Un tube, muni à sa base d’une pointe métallique ou en béton
armé, ou d’une plaque métallique raidie ou d’un bouchon de béton,
est enfoncé par battage sur un casque placé en tête du tube ou par
battage sur le bouchon de béton. Le tube est ensuite rempli tota-
lement de béton d’ouvrabilité moyenne, avant son extraction. Le cas
échéant, ces pieux peuvent être armés.
■ Pieu battu enrobé
Ce pieu à âme métallique (acier E 24-2 ou similaire) est constitué :
— de tubes d’acier de 150 à 500 mm de diamètre extérieur ;
— de profilés H ;
— de caissons formés de profils ou de palplanches à 2, 3 ou
4 éléments.
La pointe du pieu comporte un sabot débordant qui assure un
enrobage du métal du fût du pieu de 4 cm au minimum. Au fur et
à mesure du battage, un mortier est envoyé par un ou plusieurs
tubes débouchant au voisinage du sabot afin de constituer l’enro-
Figure 1 – Profilés métalliques battus
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On distingue trois types de matériel : Lorsque la nature du sol le permet, le forage peut être remplacé
— type 1 : la tarière creuse continue sans enregistrement spéci- par le lançage, le battage ou le fonçage ;
fique des paramètres de forage et de bétonnage ; — type IV : c’est un pieu foré de diamètre inférieur à 250 mm. Le
— type 2 : la tarière creuse continue avec enregistrement spéci- forage est équipé d’armatures et d’un système d’injection qui est
fique des paramètres de forage et de bétonnage (profondeur, pres- un tube à manchettes mis en place dans un coulis de gaine. Si
sion du béton, quantité de béton) ; l’armature est un tube métallique, ce tube peut être équipé de man-
— type 3 : la tarière de type 2 équipée d’un tube de bétonnage chettes et tenir lieu de système d’injection. On procède à l’injection
télescopique rétracté pendant la perforation et plongeant dans le à l’obturateur simple ou double d’un coulis ou mortier de scelle-
béton pendant l’opération de bétonnage (exemple : pieu Starsol, ment à une pression d’injection supérieure ou égale à 1 MPa.
figure 6). L’injection est répétitive et sélective.
■ Micropieux Lorsque la nature du sol le permet, le forage peut être remplacé
La technique et l’utilisation de micropieux prennent de plus en par le lançage, le battage ou le fonçage.
plus d’importance dans la géotechnique contemporaine, pour les ■ Pieu injecté, sous haute pression, de gros diamètre
problèmes les plus variés. On distingue, dorénavant, quatre types
de micropieux : Ce type de pieu, par opposition aux micropieux de type III et IV,
regroupe les pieux de forts diamètres, supérieurs à 250 mm. Le
— type I : c’est un pieu foré tubé, de diamètre inférieur à forage est équipé d’armatures et d’un système d’injection constitué
250 mm. Le forage est équipé ou non d’armatures et rempli d’un
par un ou plusieurs tubes à manchettes. Lorsque l’armature est un
mortier de ciment au moyen d’un tube plongeur. Le tubage est
tube métallique, ce tube peut faire office de tube à manchettes. Dans
récupéré en l’obturant en tête et en le mettant sous pression
certains cas, le tube métallique peut être équipé d’une succession
au-dessus du mortier. de clapets spéciaux indépendants ou de rampes spéciales qui per-
Ces micropieux ne sont pas utilisés pour les ouvrages de génie mettent l’injection. L’armature peut être également constituée par
civil ; des profilés (H ou caissons de palplanches). Le scellement au terrain
— type II : c’est un pieu foré, de diamètre inférieur à 250 mm. Le est effectué par injection sélective sous haute pression d’un coulis
forage est équipé d’une armature et rempli d’un coulis ou de mor- ou d’un mortier à partir d’un obturateur simple ou double.
tier de scellement par gravité ou sous une très faible pression au
moyen d’un tube plongeur.
Lorsque la nature du sol le permet, le forage peut être remplacé 1.3 Pieux particuliers
par le lançage, le battage ou le fonçage ;
— type III : c’est un pieu foré, de diamètre inférieur à 250 mm. Il s’agit des pieux métalliques (H, tubes, palpieux) étudiés au para-
Le forage est équipé d’armatures et d’un système d’injection qui graphe 1.1 (figure 1), mais qui sont battus sans obturation de la
est un tube à manchettes mis en place dans un coulis de gaine. Si base. Leur section réelle en pointe est faible par rapport à l’encom-
l’armature est un tube métallique, ce tube peut être équipé de brement extérieur du pieu. Pour le calcul de la force portante, ils
manchettes et tenir lieu de système d’injection. feront l’objet de recommandations particulières.
L’injection est faite en tête à une pression supérieure ou égale à
1 MPa. Elle est globale et unitaire.
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Introduction à la théorie Ce sont, essentiellement, dans le cas des fondations sur pieux :
des états-limites — la poussée d’Archimède ;
— l’effet hydrodynamique des courants sur les appuis en rivière
et en mer.
Le lecteur pourra se reporter à la référence [6] de la bibliographie. Le phénomène est illustré par l’exemple de la figure 7 qui cor-
respond au cas d’une culée d’ouvrage d’art fondée sur pieux et rem-
On se contentera de donner ici quelques principes généraux sans
blayée. Ces poussées latérales se produisent, d’une façon générale,
entrer dans le détail des calculs aux états-limites. Les différents
lorsque le pieu traverse une couche de sol mou compressible et que
types de sollicitations et leurs valeurs à prendre en compte dans les
cette couche est chargée de façon dissymétrique (par un remblai en
calculs sont définis dans des textes officiels et varient suivant le type l’occurrence). Sur l’exemple présenté, le sol mou a tendance à se
d’ouvrage considéré. déplacer vers l’aval, et cela d’autant plus que le coefficient de sécu-
Pour les ouvrages de génie civil, on distingue communément les rité vis-à-vis d’un grand glissement (suivant la courbe (C ), par
actions suivantes. exemple) est plus faible. Ces déplacements entraînent des efforts
sur les pieux, qui peuvent être importants.
La méthode de calcul proposée au paragraphe 4.2 prend en
2.1.1 Actions permanentes G compte la rigidité relative sol-pieu, ainsi que le déplacement g (z )
que subirait le sol mou sous charge dissymétrique en l’absence de
Ce sont des actions permanentes de toute nature (autres que Gsp , pieu.
Gsf et F w définies ci-après). Citons, par exemple :
Pour l’application de la théorie des états-limites de service et
— le poids propre de la fondation proprement dite ; ultime (ELS et ELU), il faut noter que c’est g (z ) qui est considéré
— le poids propre de l’appui (pile, culée, semelle de liaison, etc.) ; comme action. Ainsi, les coefficients de pondération appliqués à
— la fraction du poids propre de l’ouvrage considéré et de ses G sp (§ 2.2) sont à appliquer, lors des calculs, à la fonction g (z ).
équipements reprise par la fondation ; Cela est dû au fait que le phénomène des poussées latérales pré-
— les efforts dus au retrait, fluage, etc. ; sente un caractère non linéaire (voir son étude par la notion de
— les efforts dus au poids et aux poussées du sol. courbe de réaction, § 4).
Notons qu’à l’état-limite ultime, sous combinaisons fondamen-
tales (§ 2.2.1.1), il y a lieu, pour chaque problème étudié, de séparer :
— les actions G défavorables notées G max ;
— les actions G favorables notées G min .
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Figure 7 – Poussées latérales sur les pieux d’une culée remblayée
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Lorsque Q est prise comme action d’accompagnement, on Les sollicitations de calcul sont :
distingue :
— sa valeur de combinaison ψ 0 Q i ; G + F w + F A + G sp + ∑ ψ 2 Qi + Max Gsf ; ψ 1 Q 1
— sa valeur quasi permanente ψ 2 Q i . i>1
+ ∑ 1,15 ψ 0 Qi ]
i>1
Les règles techniques de calcul et de conception des fondations (en remarquant qu’il n’y a pas lieu, en général, de considérer de
des ouvrages de génie civil du ministère de l’Équipement (CCTG, forces hydrodynamiques de courant dans F w ).
fascicule no 62, titre V) ont été approuvées en mars 1993 et sont Ces sollicitations sont celles proposées par les Recommandations
applicables depuis septembre 1993 aux marchés publics de tra- Clouterre 1991 [29].
vaux de génie civil [6]. Ce document définit les règles qui suivent.
i>1
avec, le plus souvent, pour les ouvrages de génie civil, ψ2 Qi = 0.
avec γ fw = 1,05 pour la pression de l’eau défavorable,
=1 pour la pression de l’eau favorable, 2.2.2.2 Combinaisons fréquentes
= 1,2 ou 0,9 pour la partie relative aux forces hydro- Ces combinaisons sont à considérer lorsqu’un état-limite de dép-
dynamiques de courant, de manière à obtenir lacement est exigé par la structure portée. De tels calculs des
l’effet le plus défavorable, fondations en déplacement sont encore, à l’heure actuelle, délicats.
γ sp = 1,2 lorsque les poussées latérales sont défavo- On s’attachera à tenir compte, le plus possible, des phénomènes phy-
rables, siques réels d’interaction sol-pieu et à faire intervenir toutes les
actions concomitantes (par exemple, frottement négatif et actions
= 0,6 lorsque les poussées latérales sont favorables, variables réglementaires).
γ sf = 1,2 lorsque le frottement négatif est défavorable,
=1 lorsque le frottement négatif est favorable, 2.2.2.3 Combinaisons rares
γ f 1 Q1 = 1,33le plus généralement (1,2 pour les charges Les sollicitations dues aux combinaisons rares correspondent
d’exploitation étroitement bornées ou de aux sollicitations qu’une grande partie des ouvrages auront à subir,
caractère particulier), au moins une fois au cours de leur durée de vie.
ψ0 = 0,77 dans les cas courants des charges d’exploita- Les sollicitations de calcul à considérer sont données par :
tion et des effets de la neige et du vent.
G + F w + G sp + Max G sf ; Q 1 + ∑ ψ 0 Qi
2.2.1.2 Combinaisons accidentelles i>1
Les combinaisons accidentelles correspondent à des événements avec ψ 0 = 0,77 dans les cas courants des charges d’exploitation et
très exceptionnels, dont la probabilité d’occurrence n’est pas chif- des effets de la neige et du vent.
frable et les effets difficilement quantifiables.
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de conception et calcul des fondations des ouvrages de génie
civil [6].
Par ailleurs, on donne des indications sur l’utilisation des
méthodes dynamiques.
Tout ce qui est dit dans ce paragraphe concerne aussi bien les
pieux inclinés que les pieux droits, à condition de considérer les
charges axiales.
3.1.1 Charge limite et charge de fluage Figure 10 – Courbe de chargement axial d’un pieu
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WY
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cRTX
Suivant les auteurs et suivant les schémas de rupture adoptés 3.1.3 Encastrement équivalent. Pression limite
(figure 11), les coefficients Nc et Nq peuvent varier dans le rapport et résistance de pointe équivalentes.
de 1 à 10, et même davantage. Profondeur critique
Pour les sols purement cohérents (ϕ = 0 et c = cu ) :
qp = Nc c u + q0 3.1.3.1 Hauteur d’encastrement équivalente
Elle est définie à partir des résultats des essais de sols en place :
avec N c souvent pris égal à 9,
pressiomètre ou pénétromètre. Si l’on considère la courbe
et : qs = α cu représentant, en fonction de la profondeur z (figure 12) :
avec α 1 suivant la nature du sol, du pieu et de sa mise en — soit, dans le cas du pressiomètre, la pression limite nette :
œuvre. p* = p – p 0
On en développera pas plus ici ces théories classiques. Elles
p*e
et q ce étant respectivement la pression limite nette et la résis-
tance de pointe équivalentes définies ci-après.
avec a = B /2 si B > 1 m,
Figure 11 – Exemples de schémas de rupture selon les théories a = 0,5 m si B < 1 m,
classiques
b = min {a, h } où h est la hauteur de l’élément de fondation
dans la couche porteuse.
Ce calcul n’est cependant valable que dans le cas d’une forma-
tion porteuse homogène, c’est-à-dire une couche pour laquelle les
valeurs maximales de p n’excèdent pas 2 fois les valeurs mini-
males de p .
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XP
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cRUP
Eurocode 8 : fondations
superficielles et profondes
par Léo QUIRIN
et Stéphane MULLER
Keller Fondations Spéciales Duttlenheim (France)
XQ
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cRUP
1. Zonage réglementaire, Le paramètre retenu pour décrire l’aléa sismique au niveau natio-
nal est une accélération agr, accélération du sol au rocher (le sol
classification des sols et rocheux est pris comme référence). La figure 1 illustre la situation.
R
ritoire national. La métropole et les autres DOM présentent quatre paramètre S permet de traduire l’amplification de la sollicitation
zones sismiques, de la zone 1 de très faible sismicité (bassin aqui- sismique exercée par certains sols.
tain, bassin parisien…) à la zone 4 de sismicité moyenne (fossé rhé- Le tableau 1 reprend le tableau 3.1 du paragraphe 3.1.2 de
nan, massifs alpin et pyrénéen). l’EN 1998-1 en le complétant par des ordres de grandeur des
Zone de
sismicité Niveaux d’aléas agr (en m/s2)
Zone 5 Fort 3
Tableau 1 – Classes de sol – Ordres de grandeurs des valeurs de qc, SPT et Pressio
Paramètres Ordres de grandeur
Description du profil stratigraphique Vs,30 Cu qc EM Pl
NSPT
(en m/s) (en kPa) (en MPa) (en MPa) (en MPa)
Rocher ou autre formation géologique de ce type com-
A portant une couche superficielle d’au plus 5 m de maté- > 800 – – > 100 >5
riau moins résistant.
Dépôts raides de sables, de graviers ou d’argiles surcon-
solidés, d’au moins plusieurs dizaines de mètres d’épais- > 3,5 (argile) > 1,2 (argile)
B 360 - 800 > 50 > 250 25 - 100
seur, caractérisés par une augmentation progressive des > 20 (sable) 2,0 à 5,0 (sable)
propriétés mécaniques avec la profondeur.
Dépôts profonds de sables de densité moyenne, de graviers
De 1 à 3,5 (argile) 0,5 à 1,2 (argile)
C ou d’argiles moyennement raides ayant des épaisseurs de 180 - 360 15 - 50 70 - 250 5 - 25
De 6 à 20 (sable) 0,8 à 2 (sable)
quelques dizaines à quelques centaines de mètres.
Dépôts de sol sans cohésion de densité faible à moyenne
< 1 (argile) < 0,5 (argile)
D (avec ou sans couches cohérentes molles) ou comprenant < 180 < 15 < 70 <5
< 6 (sable) < 0,8 (sable)
une majorité de sols cohérents mous à fermes.
Profil de sol comprenant une couche superficielle d’allu-
vions avec des valeurs de Vs de classe C ou D et une
E – – – – – –
épaisseur comprise entre 5 m environ et 20 m, reposant
sur un matériau plus raide avec Vs > 800 m/s
Dépôts composés, ou contenant, une couche d’au moins
S1 10 m d’épaisseur d’argiles molles/vases avec un indice de < 100 10 - 20 < 0,6 – < 0,2
plasticité élevé (PI > 40) et une teneur en eau importante.
Dépôts de sols liquéfiables d’argiles sensibles ou tout autre
S2 – – – – – –
profil de sol non compris dans les classes A à E ou S1
XR
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cRUP
valeurs de qc (essai Cone Penetration Test), NSPT (essai au Standard – des conséquences économiques et sociales en cas
Penetration Test) et EM/pl (essai pressiométrique Ménard) pour la d’effondrement.
classification des sols.
À chaque catégorie d’importance est associé un coefficient
Il convient de classer le site selon la valeur moyenne de la vitesse d’importance g l qui vient moduler l’action sismique de référence
des ondes de cisaillement Vs30 si elle est disponible. Dans le cas conformément à l’Eurocode 8.
contraire, il convient d’utiliser les ordres de grandeur des valeurs La figure 2 apporte une description complémentaire à l’Euro-
des NSPT, de Cu, Pl ou de qc sur les 30 m supérieurs. code 8 concernant cette classification et les valeurs du coefficient
Les ordres de grandeurs annoncés doivent être représentatifs de d’importance g l.
la stratigraphie du sol sur plusieurs dizaines ou centaines de mètre
(30 m minimum).
Le paramètre S est défini dans le tableau 2. 2. Comportement dynamique
1.3 Coefficients d’importance
du sol
R
Les bâtiments à risque normal sont classés en 4 catégories
d’importance qui dépendent :
2.1 Module de cisaillement G
– des conséquences en termes de vies humaines en cas
et amplitude des déformations
d’effondrement ; de cisaillement
– de l’importance du bâtiment pour la sécurité publique et la pro- Les modules de déformation dépendent de l’amplitude de la
tection civile immédiatement après un séisme ; déformation. Les ordres de grandeur des déformations pour les
ouvrages sont en moyenne compris entre 10-4 et 10-2 alors que
les essais classiques (pénétromètre, œdomètre, triaxiaux classi-
Tableau 2 – Définition du paramètre S en fonction
ques) donnent des modules représentatifs de déformations supé-
de la zone de sismicité rieures à 10-2.
Pour le calcul d’ouvrages sous l’action d’un séisme, la connais-
Classes de sol S (zones 1 à 4) S (zone 5) sance du module de cisaillement G dans la gamme de déforma-
tions 10-4 et 10-6 est nécessaire de même que l’amortissement x.
A 1 1
I
Bâtiments dans lesquels il n’y a aucune activité humaine nécessitant
un séjour de longue durée.
Habitations individuelles.
II Établissements recevant du public (ERP) de catégories 4 et 5.
Habitations collectives de hauteur inférieure à 28 m.
Bureaux ou établissements commerciaux non ERP, h ≤ 28 m, max 300 pers.
Bâtiments industriels pouvant accueillir au plus 300 personnes.
Parcs de stationnement ouverts au public.
ERP de catégories 1, 2 et 3.
III Habitations collectives et bureaux, h > 28 m.
Bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes.
Établissements sanitaires et sociaux.
Centres de production collective d’énergie.
Établissements scolaires. Catégories Coefficients
d’importance d’importance γi
Bâtiments indispensables à la sécurité civile, la défense nationale et le
IV maintien de l’ordre public. I 0,8
Bâtiments assurant le maintien des communications, la production et
le stockage d’eau potable, la distribution publique et l’énergie. II 1
Bâtiments assurant le contrôle de la sécurité aériene.
Établissements de santé nécessaires à la gestion de crise. III 1,2
Centres météorologiques. IV 1,4
XS
R
XT
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cRVP
R
Ingénieur de l’ENSG-Nancy
Ingénieur EDF
EDF-CEIDRE-TEGG (Aix-en-Provence, France)
et Jean-François SEMBLAT
Docteur de l’École Polytechnique, Ingénieur en Chef des Travaux Publics de l’État
IFSTTAR (Champs-sur-Marne, France)
sismique.
XU
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cRVP
R
donnée d’entrée pour les analyses d’interaction sol-structure.
Cet article a pour but de présenter l’influence des effets de site sismiques sur
le mouvement sismique en champ libre, en termes d’amplitude et de fré-
quence. Il s’attache tout d’abord à détailler les phénomènes en jeu en les
illustrant d’exemples réels. Il présente ensuite le comportement des sols
lorsqu’ils subissent des sollicitations sismiques et les reconnaissances géo-
techniques pour l’étude des effets de site.
Cet article détaille également, à partir d’exemples analytiques simples, les
paramètres qui concourent aux phénomènes d’amplification ou d’amortisse-
ment (dé-amplification) des ondes sismiques.
La prise en compte des effets de site sismiques dans les codes de construc-
tion du bâti courant est ensuite replacée dans le cadre des approches
simplifiées ou détaillées existantes. Cela permet d’introduire les évolutions
potentielles dans les générations de codes futures.
Enfin, ce travail présente une méthode de protection parasismique des
ouvrages en agissant sur les différentes composantes des effets de site
sismique.
XV
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cRVP
Atténuation
Légende :
Substratum rocheux
Ondes de volume
R
Faille
Figure 1 – Phénomènes physiques et effets directs liés à l’aléa sismique en l’absence d’effets de site
L’interface entre le substratum rocheux et les formations L’effet de site peut conduire à une augmentation (amplifica-
superficielles de caractéristiques mécaniques plus faibles est tion) ou à une diminution (dé-amplification) de l’amplitude du
appelé « substratum sismique ». Il représente le niveau à partir mouvement sismique, à la modification de son contenu fré-
duquel l’effet de site se développe. quentiel, ainsi qu’à son allongement.
Substratum rocheux
Rai sismique
incident
XW
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cRVP
Formation superficielle
Substratum rocheux
Pas d’effet
de site L’effet de site s’apprécie par rapport
à la configuration (a) de référence.
R Source
Atténuation
Atténuation Atténuation
Source Source
Atténuation Atténuation
Source Source
Figure 3 – Présentation schématique des principales configurations lithologiques 1D et géométriques 2D/3D de bassin ou de relief pouvant
induire des effets de site
1.2 Observation in situ des effets de site Enfin, la compétition entre les phénomènes d’amplification et de
désamplification est particulièrement bien illustrée dans le troi-
sismiques sième exemple du barrage d’Aratozawa. Le phénomène de dé-
amplification est dominant lors de forts séismes tandis que le phé-
Trois exemples typiques d’observations in situ d’effets de site
nomène d’amplification domine lors de séismes plus petits
sismiques sont présentés dans les paragraphes suivants. Ils
(voir § 1.2.3).
mettent en évidence les phénomènes d’amplification et de dé-
amplification du mouvement sismique.
1.2.1 Amplification du mouvement sismique :
Le premier exemple historique ayant contribué à la mise en évi- effets de site lithologiques lors du séisme
dence des effets de sites est celui de Mexico en 1985 (voir § 1.2.1). de Mexico-Michoacan (Mexique)
Le deuxième exemple (Nagaoka-shisho, 2007) permet de com- Les effets de site ont été mis en évidence de façon très nette
prendre l’augmentation du déplacement dans la colonne de sol lors du séisme de Mexico-Michoacan de 1985. Alors que l’épi-
lorsque l’onde s’approche de la surface. Il introduit également les centre du séisme était situé sur la côte Pacifique à près de
différences entre les notions de substratum géotechnique et sis- 400 kilomètres de la ville de Mexico, cette dernière a subi des
mique (voir § 1.2.2). dégâts très importants.
XX
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cRVP
Cet effet de site, observé dans le bassin de Mexico, est causé Cet exemple permet également d’introduire les différences
par un effet de site lithologique 1D très prononcé, lié à la nature entre les notions de substratum sismique et de substratum géo-
particulièrement molle des argiles constituant le bassin. technique.
Les enregistrements réalisés à différentes distances de l’épi-
centre jusqu’au bassin de Mexico (figure 4 [2]) permettent de 1.2.2.1 Instrumentation du site
quantifier l’évolution du mouvement sismique avec la distance :
Le site de Nagaoka-shisho est équipé (figures 5a et 5b) de trois
– station Campos : cette station est située très près de l’épi- stations des réseaux accélérométriques nationaux japonais K-Net
centre et a subi une accélération maximale de 150 cm/s2 ; et Kik-Net : deux accéléromètres S1 et S2 sont placés en surface à
– station Teacalco : cette station est située à plus de 200 km de quelques mètres de distance, dans les abris photographiés sur la
l’épicentre. L’accélération maximale enregistrée de 18 cm/s2 est figure 5a.
bien plus faible, en accord avec une décroissance d’amplitude due
à l’atténuation des ondes au cours de la propagation. Ils sont complétés à l’aplomb de la station S1 d’un troisième
R
appareil placé en forage (capteur P), dans le rocher, à une profon-
On observe ensuite au niveau du bassin de Mexico une aug- deur de 100 m par rapport à la surface. Une vue schématique en
mentation très forte de l’amplitude du mouvement sismique due à
coupe de l’instrumentation est présentée sur la figure 5c.
l’effet de site :
– station UNAM : cette station est située à plus 300 km de l’épi- Les accélérations enregistrées en 2007 pendant le séisme de
centre et a subi une accélération maximale de 35 cm/s2, supérieure Niigata-ken Chuetsu-Oki (M 6,8) ([3], [4]), par trois accéléromètres
à celle enregistrée à la station Teacalco ; (composantes Est-Ouest), sont données sur la figure 5d, qui pré-
– station SCT : cette station est située au centre de Mexico à sente également les vitesses et déplacements obtenus par simple
presque 400 km de l’épicentre. Elle a subi une accélération maxi- et double intégrations.
male de 170 cm/s2, du même ordre de grandeur que celle enregis- Plusieurs phénomènes sont mis en évidence :
trée près de l’épicentre.
– les accélérations enregistrées par les deux capteurs situés en
Ainsi, dans le bassin de Mexico, l’effet de site conduit à une surface sont extrêmement similaires, et les différences sont liées à
triple modification du mouvement sismique : la variabilité spatiale du mouvement entre les deux points de
– une augmentation de son amplitude ; mesure ;
– une modification de son contenu fréquentiel, avec des oscilla- – l’accélération mesurée en profondeur est bien inférieure en
tions régulières de période proche de 2 à 3 s beaucoup plus longue amplitude à celle mesurée en surface. En réalité, ces accélérations
que près de l’épicentre ; ne sont pas directement comparables en raison, particulièrement,
– une augmentation de sa durée. de la condition de surface libre présente uniquement pour les
enregistrements S1 et S2 ;
1.2.2 Amplification du mouvement sismique : – les vitesses calculées en surface et en profondeur suivent une
même évolution globale, mais avec des vitesses supérieures en
cas du site de Nagaoka-shisho (Japon)
surface ;
L’exemple du site de Nagaoka-shisho permet d’aborder l’effet – les déplacements calculés en surface et en profondeur suivent
de site sismique en examinant l’augmentation du déplacement la même évolution, mais avec des déplacements maximum supé-
horizontal dans la colonne de sol. rieurs en surface.
–170
SCT
170 PGA = 35 cm/s2
–170
UNAM
170 150 cm/s2 170 18 cm/s2
–170 –170
Campos Teacalco
Mexico
Épicentre ville
~ 400 km
Figure 4 – Effet de site à Mexico – Coupe schématique et enregistrements du séisme de 1985, de l’épicentre jusqu’au bassin de Mexico
XY
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cRVP
(S1 et S2)
(S2) 0 Surface
Surface
Mer du Japon
Profondeur (en m)
(S1) : Surface
R (P) : 100 m
de profondeur
JAPON
Légende :
500
(P)
Accélération
0
(en cm/s2)
(S1)
–500
(S2)
Légende :
50
(P)
Vitesse
0
(en cm/s) (S1)
–50
(S2)
20
Légende :
(P)
Déplacement 0
(en cm) (S1)
(S2)
–20
14 16 18 20 22 24 26 28
Temps [en s]
1.2.2.2 Déplacements horizontaux dans la colonne de sol Si l’on s’intéresse aux maxima de déplacement différentiel à
chaque profondeur de la colonne, en partant du bas de la colonne
La comparaison des déplacements du sol en surface et en pro- et en remontant :
fondeur permet d’apprécier directement (figure 5d ; figure 6a)
l’augmentation du mouvement sismique due à l’effet de site. – ce déplacement est nul en bas de la colonne tant que l’on est
dans le rocher sous le niveau du substratum sismique ;
La colonne de sol subit un déplacement horizontal d’ensemble – il augmente dans la formation superficielle lorsqu’on se rap-
imposé à sa base (P). En surface, le déplacement observé est la proche de la surface ;
somme du déplacement (P) et d’un déplacement relatif complé- – le déplacement atteint en surface dmax qui est le maximum du
mentaire dont l’amplitude augmente lorsque l’on se rapproche de déplacement différentiel (S)-(P).
la surface.
Dans le repère d’entraînement lié au bas de la colonne 1.2.2.3 Substratum sismique et géotechnique
(figure 6b), le déplacement est nul au bas de la colonne et égal au L’étude de l’effet de site nécessite une connaissance du bassin
déplacement différentiel (S)-(P) en surface. sédimentaire jusqu’au substratum sismique. Elle ne doit pas se
YP
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20 10
(S1 et S2) (S1) - (P) dmax
(S1 et S2) dmax
0 0
0
0 0
R
–20 –10
14 16 18 20 22 24 26 28 14 16 18 20 22 24 26 28
Profondeur (en m)
Profondeur (en m)
20 1 Substratum
(P) sismique
0 0 100 –100
(P)
Déplacement relatif
–20 –1 maximal
14 16 18 20 22 24 26 28 14 16 18 20 22 24 26 28
Légendes :
Formations superficielles
Substratum rocheux
Substratum sismique
Substratum géotechnique
Bulbes de contraintes
Figure 7 – Schéma de principe présentant des ouvrages de différentes tailles dont l’échelle et le mode de fondation
permettent de définir la profondeur du substratum géotechnique
limiter à la seule zone superficielle d’intérêt pour la construction 1.2.3 Dé-amplification : cas du barrage
de l’ouvrage, c’est-à-dire jusqu’au substratum géotechnique. d’Aratozawa (Japon)
Dans les études, le substratum géotechnique est défini comme
Les observations faites lors de séismes mettent tout d’abord en
la surface en deçà de laquelle la déformation engendrée par
évidence l’importance de la lithologie des formations superficielles
l’ouvrage est faible à négligeable [C246]. La notion de substratum
et de leur géométrie sur l’amplification du mouvement sismique.
géotechnique est donc relative et elle dépend de l’ouvrage à
construire (figure 7). Elles montrent également qu’une compétition entre augmenta-
tion (amplification) et diminution (dé-amplification) du mouve-
Dans cet exemple, le substratum sismique est défini à l’interface ment sismique a toujours lieu.
entre le rocher et la formation superficielle meuble sus-jacente. Il est Le phénomène de dé-amplification augmente lorsque les sols sont
représenté sur la figure 6c à la profondeur de 95 m car le capteur (P) soumis à des séismes plus importants, et peut prendre le pas sur le
est placé à quelques mètres de profondeur dans le rocher. phénomène d’amplification observé lors de séismes plus faibles.
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R
YR
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cRVXR
Constructions métalliques
Fondations pour pylônes et mâts
par Gérard PHILIPPONNAT
Ingénieur de l’École Spéciale des Travaux Publics
R
Directeur Technique de la société SOPENA
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cRVXR
R
L’objectif est de décrire la conception des différentes fondations au moment où nous écrivons, aucune valeur des coefficients de sécu-
appropriées à chaque type de sollicitations et de fournir les méthodes rité n’est donnée ici (à l’exception des fondations superficielles [2]).
usuelles de dimensionnement.
En ce qui concerne la justification vis-à-vis des efforts verticaux
de compression, il y a lieu de se reporter selon le type de fondation
aux articles spécifiques de ce traité : 2. Pylônes monopodes
— Fondations superficielles [C 246] ;
— Fondations profondes [C 248]. et leurs fonctions
Pour le calcul des fondations semi-profondes, on se reportera au
paragraphe 3.1.2.2. Nous traiterons dans ce paragraphe des fondations soumises à
des efforts horizontaux et à des moments de renversement en tête.
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C 2 682 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
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cRVXR
Par ailleurs, il faut également vérifier la stabilité au glissement à Si p 2 < 0, il y a décollement et il faut déterminer la largeur b′
l’aide de la formule : (figure 3b) sur laquelle la semelle reste en compression.
V tan δ + β c u A Cette condition ne peut être acceptable que pour des semelles
F G = ----------------------------------------- (1) en béton armé et sous ELU (états limites ultimes).
F h0
■ Justification de la semelle
avec FG coefficient de sécurité au glissement,
● Sécurité au renversement :
δ angle de frottement entre la fondation et le sol,
cu cohésion non drainée du sol d’assise, Vb
F R = -------------- (3)
2M 0
β coefficient inférieur à 1 (β c u = adhérence),
A aire de la fondation. avec F R coefficient de sécurité au renversement pris générale-
Les valeurs de β et de δ sont mal connues, aussi est-il usuel de ment égal à 1,5.
prendre tan δ = 0,67 tan ϕ (ϕ = angle de frottement interne) et de
négliger le terme de cohésion.
Si F h0 a une valeur élevée, il est judicieux de réaliser des bêches
● Poinçonnement du sol : conformément au DTU 13-12
Fondations superficielles [2], la condition suivante doit être vérifiée
sous ELU (états limites ultimes) :
R
comme indiqué en pointillé sur la figure 2. La résistance au cisaille- p 1 + 3p 2
ment du sol est alors correctement mobilisée, et il est possible de -⭐q
------------------------ (4)
remplacer dans la formule (1) δ par ϕ et de prendre β = 1. 4
avec q contrainte de calcul selon le DTU précité.
2.1.2 Reprise d’un moment de renversement
2.1.2.2 Fondation rectangulaire sollicitée simultanément
associé à une charge verticale centrée selon les deux axes. Méthode de Hahn
2.1.2.1 Fondation circulaire ou fondation rectangulaire Le moment de renversement M0 est appliqué par l’intermédiaire
sollicitée selon un axe de la résultante F h0 des forces horizontales, qui est supposée
s’appliquer à une hauteur H au-dessus de l’assise de la fondation
V et M0 sont les sollicitations réduites au niveau de l’assise de
(figure 4), tel que :
la semelle (figure 3).
M 0 = F h0 H
La réaction du sol sous la semelle est supposée se répartir selon
une loi linéaire. Dans ces conditions, les contraintes extrêmes p1 Si la force F h0 est nulle, il suffit de la rejeter à l’infini.
et p 2 sont données par les formules : La semelle rectangulaire est définie par ses côtés a dans le
sens Ox et b dans le sens Oy.
V 6M 0 V 6M 0
p 1 = ----- – -------------
- et p 2 = ----- + -------------
- (2) Dans cette méthode, on va s’attacher à déterminer la contrainte
b b2 b b2 maximale pmax qui s’exerce sous la semelle (figure 4b). Le problème
est beaucoup moins anodin qu’il n’en paraît à première vue. La valeur
de p max peut être obtenue par la méthode de Hahn [4] à l’aide de
la table de Pohl.
Les efforts au niveau de l’assise de la semelle peuvent être réduits
selon les axes Ox et Oy comme suit :
Fx ; M y = Fx H et Fy ; M x = Fy H
V = charge verticale de compression (y compris le poids propre de
la semelle et des terres qui la surmonte).
Le point d’application P de la résultante de F h0 et V a pour
coordonnées x et y telles que :
Fx H Fy H
x = ------------- et y = ------------- (5)
V V
La contrainte maximale est :
V
p max = µ ⋅ --------- (6)
ab
Le coefficient µ est donné par la table de Pohl (tableau 1) en fonc-
tion de x/a et y/b. (0)
■ Justification de la semelle :
● Sécurité au renversement : la sécurité au renversement est véri-
fiée selon les deux axes, comme précédemment [formule (3)], soit les
coefficients de sécurité F Rx et F Ry qui doivent être comparés aux
valeurs acceptables pour le cas de sollicitation considéré.
Figure 3 – Fondation superficielle soumise à un moment
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