Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
5e
FRANÇAIS
Rédaction pédagogique
Maud Eyheremendy
Fabienne Frérot
Nolwenn Grall
Marie-Pierre Hergibo
Mariame Lachtane
Alice Marchoux-Bazin
Frédéric Nottebaert
Coordination
Adeline Bouchard
Les cours du CNED sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective.
Les personnes qui s’en serviraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans
le consentement du CNED, s’exposeraient à des poursuites judiciaires et aux sanctions pénales prévues par le Code de la propriété
intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées
par le CNED avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris).
© CNED 2014
Unité 6
OBJECTIFS DE L’UNITÉ
D
écouvrir le monde médiéval grâce à des figures héroïques
du Moyen Âge
Approfondir la notion de héros et ses caractéristiques
Inscrire le héros médiéval et ses valeurs dans une permanence
Jouer avec le lexique et son histoire pour comprendre notre
langue
Savoir analyser la phrase simple en utilisant les notions de
constituants facultatifs et obligatoires
Cette unité 6 s’inscrit dans une des entrées du cycle 4 : AGIR SUR LE MONDE que nous allons une seconde fois
aborder sous l’angle du questionnement « héros, héroïne, héroïsme ».
Nous allons travailler sur ce thème en plongeant dans le monde des héros d’hier et en particulier ceux de l’univers
médiéval. En effet, le Moyen Âge est une période qui a vu naitre nombre de héros dont l’histoire est parvenue jusqu’à
nous grâce aux écrits divers d’une part, mais aussi aux adaptations cinématographiques d’autre part.
Au fil des séances, tu liras des auteurs classiques mais aussi des auteurs de littérature de jeunesse.
Tu vas aussi découvrir un passé très riche et très attirant, qui a fabriqué de véritables figures héroïques.
Tu vas apprendre également comment notre langue a évolué au fil du temps grâce à une plongée dans le lexique
médiéval. Enfin, tu apprendras ce que sont les armoiries, leur code et leur utilité.
Bon voyage à travers le temps !
Parallèlement à l’unité, tu devras lire en autonomie Le Seigneur sans visage de Viviane Moore en œuvre intégrale
dans l’édition de ton choix. Le devoir de fin d’unité portera sur cette œuvre.
Sommaire
Séance 1 : Entrer en histoire
Tu entreras dans l’univers médiéval et travailleras sur tes représentations de cette période de l’histoire.
Tu découvriras un texte phare de la littérature médiévale et réinvestiras la notion d’incipit. Nous étudierons
également les constituants obligatoires facultatifs dans la phrase.
Séance 3 : Vivre avec les Chevaliers : la scène de combat, un motif récurrent
À partir d’extraits d’Yvain ou le Chevalier au lion, tu vas mettre en lumière les constantes de la scène de combat et
du héros médiéval.
Tu vas étudier comment l’écrivain construit l’univers « héroïque » médiéval à partir de la description d’un château
fort et d’une scène d’adoubement.
Tu vas t’initier à l’héraldique. Il s’agit d’une science qui décrypte et analyse les armoiries marquant les accessoires
du chevalier, et notamment son bouclier. Pour cela, tu liras un extrait de : Sans nom ni blason, de Jacqueline
Mirande. Nous étudierons également les constituants obligatoires facultatifs dans la phrase.
À partir d’une illustration proposée, tu rédigeras un texte descriptif en t’appuyant sur les outils découverts dans les
séances précédentes.
Compétences travaillées
Dans cette unité, tu auras l’occasion de développer tes connaissances et de travailler les compétences ci-dessous.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
E
ntrer dans l’univers médiéval par des
représentations variées
D
écouvrir l’histoire de la langue : des mots et
expressions médiévaux
Tout au long de l’unité, tu vas rencontrer et étudier des héros du Moyen Âge. Cette première séance te permettra de
te familiariser avec l’univers médiéval.
JE DÉCOUVRE
4
6
1
3
8
7
5
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive de cette partie.
La vie du Moyen Âge était donc très différente de la nôtre, et la langue n’était pas non plus celle que tu connais
aujourd’hui.
1- Surligne dans le texte ci-dessous les mots et les expressions qui te semblent correspondre au langage médié-
val.
La damoiselle était vêtue d’un affublement magnifique. Elle devait tantôt épousailler son damelot. Toute la journée, il y
aurait de la poularde à mangeailler, vinasse gouleyante et francherepue. Quelles belles épousailles !
2- Réécris maintenant le texte sur ton cahier en utilisant la langue d’aujourd’hui.
3- Lis attentivement les expressions ci-dessous. Associe-les à la bonne traduction.
Oyez l’ami ! allez donc quérir un doux breuvage La descendance de Sire Gauvain est
• •
pour notre gosier sec ! la bienvenue.
Notre fillot a donné son acquiescement Allez l’ami, allez donc nous chercher
• •
aux épousailles avec la gente damoiselle. à boire ! Nous avons soif !
Tu as bien compris que ces expressions ne résument pas à elles seules la langue médiévale. Il s’agit ici de
« jouer » avec cette langue en utilisant quelques mots et expressions qui donnent « une impression » médiévale.
Tu vas découvrir au fil de cette unité combien cette langue peut sembler bien compliquée à comprendre pour nous
aujourd’hui…
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive des questions 4, 5 et 7.
Comme nous te l’expliquions précédemment, la langue médiévale était bien différente de la nôtre. Vois plutôt…
1- Observe et lis attentivement le texte extrait de Perceval ou le conte du Graal de Chrétien de Troyes
et sa traduction en français moderne.
Ce fu au tans qu’arbre florissent, C’était au temps où les arbres fleurissent,
Fuellent boschage, pré verdissent les bois se feuillent, les prés verdissent,
Et cil oisel an lor latin où les oiseaux dans leur latin
Doucement chantent au matin avec douceur chantent au matin,
Et tote riens de joie anflame, et où toute chose s’enflamme de joie :
Que li filz a la veve dame le fils de la Veuve dame
De la gaste forest soutainne de la Déserte Forêt perdue
Se leva, et ne li fu painne se leva et de bon coeur
Que il sa sele ne meïst sella son cheval de chasse,
Sor son chaceor et preïst se saisit de trois javelots
Trois javeloz, et tot einsi et sortit ainsi du manoir de sa mère
Fors del manoir sa mere issi. Chrétien de Troyes, Le Chevalier de la charrette ou le Roman
Chrétien de Troyes (v. 1135 - V. 1185), Perceval ou le de Lancelot, traduction de Charles Méla, Livre de Poche,
Conte du Graal, 1180 1992
2- De quoi est-il question dans ce texte ? Recopie un passage dans le texte traduit qui justifie ta réponse.
3- Où et à quelle saison la scène se déroule-t-elle ? Justifie en relevant un mot ou un groupe de mots.
4- a) Dans le texte original, surligne les noms et verbes que l’on utilise encore aujourd’hui.
b) Quels éléments rendent difficile la lecture de ce texte ?
5- a) Recherche dans le texte original le mot signifiant « temps ».
Mot latin : Stella Fançais moderne : Étoile Mot latin : Lacte Français moderne : Lait
exemple : stellaire exemple : lactation exemple : laiterie
JE M’EXERCE
7- Tu vas maintenant essayer de retrouver les deux mots issus de la même origine latine.
Associe chaque mot latin aux deux mots qu’il a générés.
Potionem • • Écouter
• Poison
Auscultare • • Hôpital
• Légal
Legalis • • Ausculter
• Métier
Ministerium • • Ministère
• Loyal
Hospitalem • • Potion
• Hôtel
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans cette séance, tu vas te familiariser avec la littérature médiévale et en particulier avec la figure du Chevalier
dans Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes (v. 1135 - v. 1185).
JE DÉCOUVRE
Chrétien de Troyes
Avant de commencer, prends ton cahier et écris le numéro et le titre de la séance.
Avant de lire un extrait d’Yvain ou le Chevalier au lion, découvrons son auteur.
Chrétien de Troyes est né en 1135, et mort en 1185.
Ces dates sont indicatives car à cette époque, il existait
rarement de traces écrites précises. On ne sait d’ailleurs
quasiment rien de sa vie personnelle.
Cinq romans de Chrétien de Troyes nous sont
parvenus. On considère cet auteur comme l’un des
premiers auteurs de roman de chevalerie et l’un des
plus grands écrivains du Moyen Âge. La plupart de ses
œuvres sont liées à la légende du roi Arthur.
Yvain ou le Chevalier au lion est un de ses romans
chevaleresques écrit au XIIe siècle. Il est écrit à l’origine
sous forme de poème en octosyllabes à rimes plates car
les premiers romans sont encore imprégnés des règles de
l’écriture latine. Il raconte les périples du courageux Yvain,
chevalier de la Table Ronde. Au début de l’histoire, il doit
venger son cousin Calogrenant d’un chevalier noir…
Pour te faciliter la lecture, il s’agit d’une traduction du texte original en français moderne et en prose.
Tu peux également écouter la version audio à la piste 32 de ton CD ou la retrouver sur ton espace inscrit.
« Arthur, le bon roi de Bretagne, dont la vaillance nous enseigne à être preux et courtois, tenait une très riche
cour en la fête de la Pentecôte. C’était à Carduel, en Galles. Après manger, dedans les salles les chevaliers
s’assemblèrent là où les avaient appelés les dames et les demoiselles. Les uns contaient des nouvelles, les autres
parlaient de l’amour, de ses angoisses et ses douleurs et des grands biens que reçurent souvent les disciples
de son ordre qui était alors riche et doux. Mais presque tous l’ont délaissé et Amour en fut abaissé car ceux qui
aimaient voulaient être appelés courtois et preux, hommes généreux, hommes d’honneur. Aujourd’hui Amour est
tourné en fable1 : ceux qui l’ignorent disent qu’ils aiment mais ils mentent. Ils se vantent d’être amoureux mais ce
droit-là ils ne l’ont point car ce n’est que fable et mensonge.
Parlons des hommes d’autrefois, cela vaut mieux. Oui, m’est avis qu’homme courtois mort vaut mieux que vilain
en vie ! C’est pour cela qu’il me plaît de raconter une histoire digne d’être écoutée touchant un roi qui fut si grand
qu’en tout lieu on célébra sa gloire. Je m’accorde là-dessus avec les Bretons : toujours durera son renom et grâce
à lui sera gardé le souvenir des chevaliers qui firent prouesse pour l’honneur.
Ce jour-là beaucoup de gens s’étonnèrent que le roi se levât et quittât l’assemblée. Plusieurs en furent fâchés et
en firent murmure car jamais en un si grand jour ils n’avaient vu le roi se retirer dans sa chambre pour dormir ou
pour se reposer. Mais ce jour-là il advint que la reine le retint et qu’il demeura si longtemps près d’elle qu’il oublia
la Cour et s’endormit.
À l’huis de la chambre, dehors, il y avait Dodinel et Sagremor, Ké, le sénéchal2, et messire Gauvain. Il y avait
aussi messire Yvain et avec eux Calogrenant, un chevalier très avenant3 qui commença de leur faire un conte.
L’affaire lui était arrivée non pour son honneur mais sa honte.
La reine écoutait ce que contait le chevalier. Elle s’était levée d’auprès du roi et s’en était venue si doucement
que nul ne la vit s’asseoir au milieu de tant de gens. Et Ké, homme très ramponeux4, et malveillant et venimeux, dit
alors :
— Par Dieu, Calogrenant, vous êtes preux, vous êtes leste5 et il m’est agréable que vous soyez d’entre nous tous
le plus courtois. Et je sais que vous le croyez, tant vous êtes vide de bon sens. Il est juste que madame pense que
vous avez bien plus que nous de courtoisie6 et de prouesse7. Sans doute ne nous sommes point levés par paresse
ou parce que nous ne daignâmes pas le faire. Mais, par Dieu, sire si nous ne nous sommes levés c’est que nous
n’avons vu madame !
— Certes, Ké, fait la reine je voudrais que vous fussiez crevé si vous ne pouvez-vous vider du venin dont vous
êtes plein ! Vous êtes odieux et lâche de tancer ainsi vos compagnons !
— Madame, reprend Ké, si nous ne gagnons à votre compagnie gardez que nous n’y perdions pas ! Je ne crois
avoir chose dite qui puisse m’être reprochée. S’il vous plaît restons-en là. Et faites-nous conter ce que le chevalier
avait commencé.
Calogrenant répond :
— Dame, je ne me soucie de la dispute. Pourquoi priserais-je ? Si Ké m’a fait offense je n’en aurai nul dommage.
À de mieux vaillants, de plus sages, messire Ké, vous avez souvent dit paroles blessantes, car vous en êtes
coutumier. Toujours doit puer le fumier, les taons piquer, le bourdon bruire, les félons8 ennuyer et nuire. Mais je
ne conterai rien aujourd’hui, si madame veut bien me laisser en paix. Et je la prie qu’elle ne dise mot et veuille ne
point me commander une chose qui me déplaise.
- Calogrenant, dit la reine, que ne vous chaillent9 les méchantes paroles de messire Ké le sénéchal ! Il a
coutume de dire du mal et ne peut s’en corriger. N’en ayez nul ressentiment et contez-nous chose si plaisante à
entendre. Je vous le demande. Je vous en prie. Si vous voulez garder mon amitié, commencez le conte derechef ! »
Yvain ou le Chevalier au lion, Chrétien de Troyes, Gallimard, Folio junior, 2008.
1- Lis attentivement ces mots extraits du texte : vaillance – preux – courtois – Pentecôte – l’huis – daignâmes –
tancer – priserais-je – derechef
2- a) Cherche dans un dictionnaire la définition de chacun puis note-la dans le tableau ci-dessous.
b) Trouve également un synonyme lorsque cela est possible.
Définition Synonyme
« Vaillance »
« Preux »
« Courtois »
« Pentecôte »
« L’huis »
« Daignâmes »
« Tancer »
« Priserais-je »
« Derechef »
B. Le héros médiéval
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive de la question 4.
JE RETIENS
JE M’EXERCE
D. Dictée
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive de cette dictée.
1- Écoute une première fois attentivement la lecture du texte ci-dessous à la piste 33 de ton CD.
2- Écoute une deuxième fois le texte puis complète-le avec les mots manquants. Fais bien attention
à l’orthographe de chaque mot.
« La reine et le roi .......................................... les chevaliers à narrer leurs ............................................ . L’air était
doux, l’été se terminait à la cour du roi Arthur. Gauvain, qui était ............................................
et ....................................................... ne parlait pas souvent. Mais, ce jour-là, il décida de prendre la parole et de
conter son aventure récente. Alors qu’il ....................................................... le long d’une falaise
....................................................... il avait entendu des cris. N’écoutant que son courage, il avait mis pied à terre
et s’était approché. Un jouvenceau s’accrochait à une branche prête à se briser.
Épuisé mais en vie, Enguerrand, c’était son nom, conta sa mésaventure. Il s’était aventuré trop
près du bord pour cueillir des mûres. Il fit ....................................................... accolades à
Gauvain qui ....................................................... son chemin heureux d’avoir pu, grâce à son
....................................................... cheval, sauver une vie. »
E. Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas imaginer et rédiger un texte narratif en
t’inspirant du texte de la dictée précédente.
Lis attentivement l’extrait suivant qui te servira de point de départ :
« Calogrenant, dit la reine, que ne vous chaillent les méchantes paroles de
messire Ké le sénéchal ! Il a coutume de dire du mal et ne peut s’en corriger. N’en
ayez nul ressentiment et contez-nous chose si plaisante à entendre. Je vous le
demande. Je vous en prie. Si vous voulez garder mon amitié, commencez le conte
derechef ! »
Calogrenant a vécu une aventure, comme celle vécue par Gauvain, dans le
texte de la dictée médiévale. Imagine, en dix lignes minimum, l’aventure
que Calogrenant raconte à l’assemblée.
Réalise d’abord cet exercice au brouillon. Relis-toi et vérifie que tu as
respecté toutes les consignes du tableau :
Je vérifie que…
1- J’ai rédigé un texte narratif décrivant l’aventure de Calogrenant.
2- J’ai utilisé le champ lexical du Moyen Âge pour créer un contexte médiéval et décrire les actions qu’un
chevalier pourrait accomplir.
3- J’ai respecté le contexte donné par l’incipit de départ.
4- J’ai articulé les éléments de mon histoire à l’aide de marqueurs temporels et logiques.
5- J’ai fait attention à l’orthographe (j’ai relu plusieurs fois mon brouillon en prenant soin de vérifier que j’ai
employé le bon homophone, que j’ai fait les accords du sujet avec le verbe, etc.).
6- J’ai fait attention à la qualité de mon expression et de ma syntaxe (les phrases sont ponctuées, les majuscules
placées, etc.).
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier. Consulte ensuite le corrigé afin de
lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Dans la séance précédente, tu es entré dans l’univers médiéval avec Chrétien de Troyes ; tu vas poursuivre ton
voyage littéraire avec un motif récurrent (qui revient régulièrement) de la société médiévale : le combat des héros
chevaleresques.
Tu vas découvrir une scène de combat dans deux extraits de Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion.
JE DÉCOUVRE
A. As-tu compris ?
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive des exercices qui suivent.
1- Pour vérifier que tu as bien compris les extraits que tu viens de lire, lis les énoncés suivants et coche s’ils sont
justes ou erronés.
Vrai Faux
Yvain affronte Ké.
Le chevalier ne veut pas combattre.
Ils possèdent tous les deux une lance.
Il s’agit d’un tournoi.
Yvain est vaincu.
Ils s’attaquent à la lance.
L’affrontement ne dure pas longtemps.
Yvain fend le heaume du chevalier.
Ils portent tous les deux des écus.
Le chevalier meurt sous les coups d’Yvain.
2- Lis les énoncés suivants et coche s’ils sont justes ou erronés. Attention, ceux-ci portent sur le texte 2.
Vrai Faux
Yvain est pensif.
Il chemine le long de la mer.
Il aperçoit un dragon et un lion.
Il fuit en courant.
Il pense que le lion va l’attaquer.
La gueule du serpent est plus large qu’une bassine.
Il choisit de défendre le serpent.
Il finit vaincu par le lion.
Il coupe le serpent en multiples morceaux.
Le lion le suit et le remercie.
1- Dans le texte 1, surligne les termes qui désignent les éléments du costume des combattants ainsi que les
armes qu’ils utilisent.
2- a) Dans le premier paragraphe, surligne au moins dix verbes de mouvement conjugués. Qu’expriment-ils ?
b) Quel effet l’accumulation de ces verbes crée-t-elle ?
c) Quels adjectifs qualificatifs utiliserais-tu pour caractériser la scène ?
Réponds aux questions suivantes sur ton cahier en t’appuyant uniquement sur le texte 2.
1- Quel événement fait sortir Yvain de ses pensées ?
3- a) Coche les adjectifs qualificatifs qui caractérisent l’attitude d’Yvain dans ce passage.
JE FAIS LE BILAN
La valeur du chevalier
Un combat de chevaliers respecte un code vestimentaire précis. Le haubert, le heaume et l’écu ainsi
que le cheval pour le premier texte sont des constantes. Le chevalier se bat à l’aide d’une lance et
d’une épée.
La valeur d’un chevalier repose sur sa force, son courage et sa férocité tout comme celles du héros
épique ou encore du super-héros.
Les deux scènes insistent sur la violence des actions et sur le sang répandu. Le chevalier est un héros
parce qu’il se distingue par ses actions valeureuses. Le combat peut être l’occasion de régler des
comptes entre les hommes, mais il est aussi un moyen de se distinguer des autres chevaliers lorsqu’il
s’agit de combattre des bêtes monstrueuses.
E. Expression écrite
Dans cette séance, tu as pu constater qu’un chevalier doit respecter un code
très précis.
En t’appuyant sur les éléments que tu as appris durant cette séance, rédige un
court texte expliquant ce que sont les valeurs chevaleresques.
Emploie le vocabulaire de la chevalerie. Rédige un récit de cinq lignes au
présent de l’indicatif.
Réalise d’abord cet exercice au brouillon. Relis-toi et vérifie que tu as respecté
toutes les consignes du tableau suivant.
Je vérifie que…
1- Le texte que j’ai rédigé explique ce que sont les valeurs chevaleresques.
2- J’ai rédigé mon texte au présent de l’indicatif.
3- J’ai fait attention à l’orthographe (j’ai relu plusieurs fois mon brouillon en prenant soin de vérifier que j’ai
employé le bon homophone, que j’ai fait les accords du sujet avec le verbe, etc.).
4- J’ai fait attention à la qualité de mon expression et de ma syntaxe (les phrases sont ponctuées, les majuscules
placées, etc.).
Si toutes les consignes ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier. Consulte ensuite le corrigé afin de
lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.
J’APPRENDS
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive des questions 1, 2, 4 et 5.
JE RETIENS
JE M’EXERCE
Exercice 1
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive de cet exercice.
Exercice 2
1- Construis trois phrases sur ton cahier à l’aide des groupes qui te sont proposés ci-dessous. Tu dois tous les
utiliser.
demain / après la pluie / pour manger / afin d’obtenir satisfaction / en partant de bon matin
2- Construis maintenant une seule phrase avec TOUS les groupes qui te sont proposés.
JE RETIENS
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Tu vas maintenant poursuivre ton voyage littéraire en découvrant un héros historique de notre patrimoine : Roland.
Tu vas également découvrir la chanson de geste, une particularité du Moyen Âge.
JE DÉCOUVRE
Tu peux également écouter la version audio du texte traduit à la piste 34 de ton CD ou sur ton espace
inscrit.
104 104
La bataille est merveilleuse e cumune. La bataille fait rage et devient générale.
Li quens Rollant mie ne s’asoüret, Le comte Roland ne fuit pas le danger.
Fiert de l’espiet tant cume hanste li duret, Il frappe de l’épieu tant que résiste la hampe1 ;
A .XV. colps l’ad fraite e perdue ; après quinze coups il l’a brisée et détruite
Trait Durendal, sa bone espee, nue, Il dégaine Durendal, sa bonne épée,
Sun cheval brochet, si vait ferir Chernuble : il éperonne son cheval et va frapper Chernuble,
L’elme li freint ù li carbuncle luisent, il lui brise le casque où brillent des escarboucles2,
Trenchet le cors e la cheveleüre, lui tranche la tête et la chevelure,
Si li trenchat les oilz e la faiture, lui tranche les yeux et le visage,
Le blanc osberc, dunt la maile est menue et la cuirasse blanche aux fines mailles,
E tut le cors tresqu’en la furcheüre. et tout le corps jusqu’à l’enfourchure3.
Enz en la sele, ki est a or batue. À travers la selle plaquée d’or,
El’ cheval est l’espee aresteüe, l’épée atteint le corps du cheval,
Trenchet l’eschine, hunc n’i out quis juinture, lui tranche l’échine sans chercher la jointure,
Tut abat mort el pret sur l’erbe drue. et il l’abat raide mort dans le pré sur l’herbe drue.
Après li dist : « Culvert, mar i moüstes ! Puis il lui dit : « Canaille, pour votre malheur vous êtes
De Mahumet ja n’i avrez aiude. venu ici !
Par tel glutun n’ert bataille hoi vencue ». [...] De Mahomet vous n’aurez jamais d’aide.
Un truand comme vous ne gagnera pas aujourd’hui la
bataille. » [...]
106 106
E Olivers chevalchet par l’estur. Et Olivier chevauche parmi la mêlée
Sa hanste est fraite, n’en ad que un trunçun ; de sa lance brisée, il n’a plus qu’un tronçon.
E vait ferir un païen, Malsarun. Il va frapper un païen4, Malsaron,
L’escut li freint ki est ad or e à flurs, lui brise son bouclier couvert d’or et de fleurs,
Fors de la teste li met les oilz ambsdous, lui fait de la tête sauter les deux yeux
E la cervele li chet as piez desuz : et la cervelle lui tombe jusqu’aux pieds.
Mort le tresturnet od tut .vii. c. des lur. Il l’abat mort avec sept cents des leurs.
Puis, ad ocis Turgin e Esturgus ; Puis il a tué Turgis et Esturgot.
La hanste briset e esclicet jusqu’as puigns. Sa lance se brise et se fend jusqu’aux poings.
Ço dist Rollanz : « Cumpainz, que faites vus ? Roland lui dit : « Compagnon, que faites-vous ?
« En tel bataille n’ai cure de bastun ; Dans une telle bataille, je ne veux pas d’un bâton ;
« Fers e acers i deit aveir valur. le fer et l’acier doivent prévaloir.
« U est vostre espée ki Halteclere ad num ? Où est donc votre épée qui se nomme Hauteclaire ?
« D’or est li helz e de cristal li punz. La poignée en est d’or, le pommeau de cristal.
« — Ne la puis traire, Olivers li respunt, – Je n’ai pu la tirer, lui répond Olivier,
« Kar de ferir oi jo si grant bosuign. » car, à frapper, j’avais tant de besogne ! »
La Chanson de Roland (XIe siècle) La Chanson de Roland (XIe siècle), traduction de Jean
Dufournet, Flammarion, Paris, 1993
Notes :
1. hampe : long manche généralement en bois.
2. escarboucles : pierres précieuses comportant une variété de grenat rouge foncé brillant d’un vif éclat.
3. enfourchure : entrejambe.
4. païen : personne qui pratique une religion polythéiste et par extension, personne qui adore de faux dieux selon les chrétiens.
5. brogne safrée : cotte de mailles de couleur bleu saphir.
6. gemmes : pierres précieuses.
7. échine : colonne vertébrale, épine dorsale.
8. Monjoie : ou Montjoie, cri de guerre autrefois utilisé par les Français dans les batailles.
JE M’EXERCE
La chanson de geste
La chanson de geste est un récit en vers qui met en scène des faits et des exploits historiques, et qui
était destiné à être chantée. Elle est constituée d’une succession de strophes de longueur inégale
appelées laisses.
Ce genre littéraire est typiquement médiéval. Il a pour but d’exalter des héros qui ont marqué
l’histoire et de mettre en lumière la valeur militaire par la représentation des prouesses physiques
et la vaillance au combat.
L’histoire y est sublimée par la légende et le merveilleux. Les combats, parfois contre des monstres, des
bêtes fabuleuses et des forces maléfiques, mettent en valeur les chevaliers, symboles du bien. Les qua-
lités du héros sont ainsi magnifiées et opposées régulièrement à celles d’un ennemi félon et traître.
La bataille de Roncevaux fut notamment rendue célèbre grâce à cette chanson.
JE M’EXERCE
JE FAIS LE BILAN
J’APPRENDS
Synonymes du nom « courage » Adjectifs issus des noms synonymes Antonymes du nom « courage »
- - -
- - -
- - -
3- Le nom « courage » est l’évolution populaire de la racine latine cord- qui signifie « cœur ». Trouve et écris
àà .....................................................................................................................................................................
Notre blessé est aujourd’hui rétabli, mais pas encore bien vaillant.
àà .....................................................................................................................................................................
« Marat était audacieux, mais nullement brave. » (Michelet)
àà .....................................................................................................................................................................
Ne trouvez-vous pas ce terme un peu hardi ?
àà .....................................................................................................................................................................
Les chevaliers furent vaillants.
àà .....................................................................................................................................................................
Yvain était un chevalier hardi.
àà .....................................................................................................................................................................
JE DÉCOUVRE
Lis attentivement le texte suivant à deux reprises. Tu peux également écouter la version audio à la piste
35 de ton CD.
Méléagant, battu à deux reprises par Lancelot qui lui a cependant laissé la vie sauve, a emprisonné ce dernier. Mais
Lancelot parvient à s’échapper et s’apprête à affronter une dernière fois son ennemi juré. C’est donc d’un combat à mort
qu’il va s’agir cette fois-ci…
Lancelot fond sur Méléagant avec une fureur bien digne de sa haine. Avant de l’attaquer, il lui crie cependant
d’une voix menaçante :
— Venez par là : je vous fais un défi et tenez pour certain que je ne voudrai pas vous épargner.
Il éperonne alors son destrier et retourne en arrière à une portée d’arc pour prendre un peu de champ1. Puis les
deux combattants se précipitent l’un sur l’autre au plus grand galop des chevaux. De leurs lances bientôt ils ont
heurté si fort leurs solides écus qu’ils les ont transpercés. […] Étriers2, sangle, courroies, rien ne put empêcher
leur chute : il leur fallut vider leur selle et par-dessus les croupes des chevaux tomber sur le sol nu. Les coursiers
fous de peur errent de tous côtés ; en ruant, en mordant, ils voudraient eux aussi s’entre-tuer.
Les chevaliers jetés à bas se sont bien vite relevés d’un bond. Ils tirent leurs épées où des devises sont gravées.
L’écu à la hauteur de leur visage, ils pensent désormais au moyen le meilleur de se faire du mal avec l’acier
tranchant. Lancelot n’avait pas la moindre crainte : il s’entendait deux fois plus que Méléagant à jouer de l’épée, car
il avait appris cet art dans son enfance.
Ils frappent tous les deux si bien sur leurs écus et sur leurs heaumes lamés d’or que les voilà fendus et
bosselés. Mais Lancelot de plus en plus presse Méléagant : d’un coup puissant il tranche le bras droit pourtant
bardé de fer que l’imprudent aventurait à découvert par-devant son écu. En se sentant si malmené, Méléagant […]
est presque insensé de rage et de douleur.
Il s’estime bien peu, s’il n’a recours à quelque fourberie. Il fond sur l’adversaire en comptant le surprendre. Mais
Lancelot se donne garde : avec sa bonne épée, […] il le frappe en effet au nasal3 qu’il lui enfonce dans la bouche en
lui brisant trois dents. Dans sa souffrance et sa fureur Méléagant ne peut dire un seul mot. Il ne daigne non plus
implorer la pitié, attendu que son cœur, en mauvais conseiller, l’enferme dans les rets4 de son aveugle orgueil. Son
vainqueur vient sur lui : il délace son heaume et lui tranche la tête. Méléagant ne jouera plus de mauvais tour à
Lancelot : le voilà tombé mort.
Chrétien de Troyes (v. 1135 - v. 1185), Le Chevalier de la charrette, trad. J. Frappier, éd. Champion, 1982.
Notes :
1. prendre du champ : prendre de l’élan.
2. étriers : anneau sur lequel le chevalier appuie le pied, lorsqu’il est en selle.
3. nasal : partie du heaume qui protège le nez.
4. rets : filet pour capturer des animaux ; ici, au sens figuré : Méléagant est pris au piège de son orgueil.
I. Étude de texte
1- Comment se prénomment les personnages de l’histoire ?
3- Pour quelle raison les deux chevaliers se battent-ils selon toi ? Utilise le paratexte pour t’aider à répondre.
5- Quelles sont les valeurs que le chevalier doit respecter et mettre en pratique ?
6- Qui, dans cette scène peut être qualifié de chevalier ? Justifie ta réponse.
Nom Verbe
Cercle ex : Encercler
éperon
Bosse
Crainte
9- Lis attentivement les phrases ci-dessous. Dans chacune, surligne les verbes et souligne leur sujet.
b) La reine Guenièvre mange, avec plaisir, les fruits cueillis par ses serviteurs.
d) M
algré la pluie battante, pour tenir le rythme, les chevaliers galopent avec rapidité, depuis plus de
dix heures.
10- Dans ces mêmes phrases, encadre les groupes de mots que tu peux supprimer et déplacer sans changer le
sens.
J’ai très bien réussi. J’ai presque réussi. Je n’ai pas réussi.
Question 1
J’identifie les personnages d’un récit.
Questions 2, 3, 4 et 5
Je restitue les aspects essentiels du
genre.
Question 6
Je repère et analyse des éléments
précis dans un texte.
Question 7
Je m’appuie sur le contexte pour
trouver le sens d’un mot.
Question 8
Je trouve les mots de la même famille.
Questions 9, 10, 11 et 12
Je repère les constituants essentiels et
non essentiels dans la phrase simple.
Nombre de cases cochées :
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
À partir de la description d’un château fort et d’une scène d’adoubement, tu vas étudier comment l’écrivain
construit l’univers « héroïque » médiéval.
JE DÉCOUVRE
Notes :
1. treille : berceaux de treillage soutenant des plantes grimpantes, décorant des jardins.
2. un jeu de mail : ancien jeu français qui se pratique avec un maillet en bois.
3. échauguette : guérite permettant de faire le guet souvent placée en surplomb sur une muraille fortifiée.
A. Un texte descriptif
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive des questions 1 et 2.
Maintenant que tu as compris la raison pour laquelle les écrivains utilisent la description, tu vas analyser sa
composition, sa structure et ses marqueurs, repérer à quels éléments textuels on la reconnait et ce qu’elle nous
apprend.
1- Quelle est la classe grammaticale des mots ou groupes de mots surlignés ci-dessous ? À quoi servent-ils ?
Les quatre tours aux angles avaient des toits pointus recouverts d’écailles de plomb, et la base des murs s’appuyait
sur les quartiers de rocs, qui dévalaient abruptement jusqu’au fond des douves. Les pavés de la cour étaient nets
comme le dallage d’une église. De longues gouttières, figurant des dragons la gueule en bas, crachaient l’eau des
pluies vers la citerne ; et sur le bord des fenêtres, à tous les étages, dans un pot d’argile peinte, un basilic ou un
héliotrope s’épanouissait.
Une seconde enceinte, faite de pieux, comprenait d’abord un verger d’arbres à fruits, ensuite un parterre où des
combinaisons de fleurs dessinaient des chiffres, puis une treille avec des berceaux pour prendre le frais et un jeu
de mail qui servait au divertissement des pages. De l’autre côté se trouvaient le chenil, les écuries, la boulangerie,
le pressoir et les granges. Un pâturage de gazon vert se développait tout autour, enclos lui-même d’une forte haie
d’épines.
3- En t’aidant des réponses précédentes, et de celles qui te sont fournies, renseigne le tableau suivant lorsque
cela est possible à l’aide des éléments du texte.
Un basilic ou un héliotrope
Un parterre
Une treille
Un jeu de mail
Le chenil, les écuries,
la boulangerie, le pressoir
et les granges
Un pâturage
1- Précise la classe grammaticale de chacun des groupes ci-dessous, que tu as relevés dans le tableau p
récédent.
3- Quelle est la classe grammaticale des éléments suivants ? Coche la bonne réponse.
JE RETIENS
Un texte descriptif est organisé de façon précise : il nomme les éléments, il les hiérarchise,
il les décompose, il les caractérise. Dans ce texte de Flaubert, la description est encadrée par une
présentation du thème et se clôt par une phrase de caractérisation générale.
Deux coups de trompette font vibrer l’air frais du matin. Les jongleurs,
accompagnés de leurs luths, vielles et rotes1, répondent en chantant en chœur. La
cour du château est remplie de monde : belles dames aux longues tresses et aux
vêtements de soie, chevaliers des environs dans leur plus beau manteau, enfants
qui courent et crient gaiement. Des serviteurs déroulent au milieu de la cour un
tapis.
Quand Thibaut, le premier adoubé, car le plus jeune, s’avance sur le tapis,
un silence recueilli se fait dans l’assistance. Thibaut sent la fierté inonder son
coeur. Un peu maladroitement, son père, qui lui sert de parrain, se baisse, lui
lace les chausses de fer qui enveloppent ses jambes et attache à ses pieds deux
éperons d’argent. Ensuite, il lui enfile le haubert, longue robe de mailles de fer
qui enveloppe la tête, les bras et le corps jusqu’aux chevilles. Puis il pose sur
la tête de son fils le heaume, casque de fer qui protège le crâne et le nez. Enfin,
lentement, malgré ses doigts épais et malhabiles, il noue les petits lacets de cuir
qui attachent le heaume à la cotte de mailles.
Maintenant que le garçon est préparé pour l’adoubement, le seigneur de
Montcornet s’approche. Il tient une épée au pommeau vermeil.
« Thibaut, mon neveu, je te donne l’épée que mon oncle m’a confiée, avant de
mourir en Terre sainte. Je compte sur ta vaillance pour maintenir l’honneur de
notre lignage2. Sache que cette épée a combattu fièrement les infidèles3 et qu’elle
contient dans son pommeau un morceau de la vraie Croix du Christ. Pour cette
raison, elle se nomme Santacrux. Fais-en un digne usage au service de Dieu. »
Thibaut ferme les yeux. Il sent le baudrier4 passer autour de son cou, puis
l’épée, la longue épée, qui vient battre son flanc gauche. Sa main s’empare du
pommeau et l’étreint violemment. Dorénavant, s’ouvre devant lui le chemin des
prouesses et la joie emplit son cœur. Il voudrait crier d’allégresse, lorsque le
seigneur lui dit : « Maintenant, courbe la tête, je vais te donner la colée5. »
Thibaut baisse la tête et reçoit sur la nuque un si vigoureux coup de paume qu’il
chancelle. Le seigneur l’embrasse en souriant et dit : « Tu es désormais chevalier.
Honore les chevaliers. Donne aux pauvres, aime Dieu. Que le Christ, qui fut mis en
croix, te défende contre tous ennemis. »
Odile Weulersse, Le Chevalier au bouclier vert, Hachette jeunesse, 1990.
Notes :
1. luths, vielles et rotes : instruments de musique à cordes du Moyen Âge.
2. lignage : ensemble des personnes descendant d’un même ancêtre.
3. infidèles : qui sont étrangers à la religion considérée comme vraie.
4. baudrier : bande de buffle, de cuir ou d’étoffe qui se porte en écharpe et qui sert à soutenir le
sabre ou l’épée.
5. colée : coup qui se donnait sur le cou pendant les cérémonies d’adoubement.
Voici un texte dont l’organisation a été bouleversée. Numérote de 1 à 9 les différents paragraphes pour en retrouver
l’ordre initial. Appuie-toi sur les marqueurs du texte descriptif.
J’APPRENDS
Tu peux retrouver sur ton espace inscrit, la version interactive de cet exercice.
Dans la séance 3, tu as appris la signification de l’étymologie. Il s’agit d’une science qui donne des informations sur
l’origine des mots de notre langue. Tu vas maintenant découvrir comment on forme les mots grâce à la dérivation.
1- Observe attentivement les mots ci-dessous.
2- Quel est l’élément qu’ils ont en commun ? Comment s’appelle cet élément ?
JE RETIENS
La dérivation
Pour former des mots, on peut utiliser la dérivation. Elle consiste à ajouter des préfixes ou des suf-
fixes au radical.
Ex : ressemblance – semblable - sembler/ressembler - semblablement
JE M’EXERCE
En fonction de la classe grammaticale qui est demandée, forme un nouveau mot à l’aide de la dérivation.
OBJECTIFS DE LA SÉANCE
Tu vas poursuivre la découverte du Moyen Âge en observant les armoiries et les blasons. Nous allons donc étudier
l’héraldique dans cette séance.
JE DÉCOUVRE
J’APPRENDS
La plus classique est : Mais il existe nombre d’autres formes, Chaque pays a sa forme particulière, par
l’écu ancien par exemple : exemple :
Les couleurs :
Elles ont un nom particulier.
bleu rouge vert noir violet orange marron rouge foncé Rose
Les fourrures :
Voici les motifs principaux que l’on peut rencontrer. Les fourrures peuvent avoir une couleur différente et les motifs
peuvent être plus ou moins grands.
Le péan
De gueules herminé d’or Le vair d’or et gueules Gros-vair
(de sable herminé d’or)
D’azur aux trois fleurs de lys. Au-dessus, De gueules à deux D’azur aux treize D’argent aux trois
une couronne, le cri des rois de France léopards d’or l’un sur couronnes d’or. bandes de gueules.
« Montjoie Saint Denis », deux anges et l’autre.
des ornements.
JE DÉCOUVRE
Je découvre le texte
Lis attentivement le texte ci-dessous. Il est extrait de Sans Nom ni blason de Jacqueline Mirande.
Tu peux également écouter la version audio à la piste 36 de ton CD.
Au XIIe siècle, Guillaume, enfant trouvé, s’échappe du domaine où il est maltraité, pour retrouver ses origines. Le prieur1
qui l’a recueilli enfant lui remet une curieuse bague trouvée sur lui alors qu’il était bébé. Persuadé qu’un grand destin
l’attend et qu’il est fils de chevalier, il part, vers la terre sainte des chrétiens. Parvenu à Saint-Jean-d’Acre2, il participe à
un tournoi… et finira par trouver des réponses à ses questions. Voici un extrait du combat.
Lorsqu’il arriva dans la grande prairie au bord de l’Oronte, les tribunes étaient déjà pleines. L’éclat des tissus
d’or, sous le soleil, blessait les yeux et l’odeur des fleurs tressées en guirlandes alourdissait l’air. Le bruit de la
foule était tel que plusieurs cavaliers déjà groupés derrière les barrières avaient de la peine à tenir leurs chevaux.
Hugues Bals remarqua, parce qu’il se tenait un peu en retrait et montait un cheval superbe, un chevalier
portant au bras un écu sans blason. Le fait était rare. Hugues en fut frappé et, un instant, se demanda qui pouvait
bien être ce garçon. Puis il l’oublia car il arrivait dans les tribunes du prince d’Antioche3 […]. Les hérauts d’armes4
venaient de sonner le début du tournoi. Les Chevaliers s’élançaient, lance baissée, heaume fermé, pour la
première joute5 qui devait décider de qui combattrait en combat singulier. Hugues s’en désintéressait. Il avait vu
se dérouler tant de tournois depuis le temps où, jeune chevalier, il arborait6 avec fierté la première écharpe de sa
première dame en bout de lance ! Et maintenant, s’il se rappelait encore un peu son visage, il fallait qu’il fasse un
effort pour se souvenir de son nom… Ah, tout n’était que vanité7 en ce monde ! […]
Une rumeur de foule le tira de réflexions amères. Il n’avait jusque-là rien regardé du tournoi. Pourquoi ce
murmure qui, du peuple massé près du fleuve, gagnait les tribunes ?
Il leva les yeux et vit que le chevalier à l’écu sans blason venait de désarçonner8 son adversaire. Ce ne devait
pas être le premier à en juger par l’ovation9 ! Hugues remarqua que, s’il montait un beau cheval, son armure, en
revanche, était simple, presque pauvre et que personne autour d’eux ne semblait le connaître. Quelqu’un dit assez
haut :
JE M’EXERCE
JE M’EXERCE
JE REVISE
JE DÉCOUVRE
JE RETIENS
JE M’EXERCE
D. Exercice de repérage
1- Lis attentivement les phrases ci-dessous.
a) Dès le matin, les jeunes écuyers s’exercent pour devenir chevalier.
b) La reine de la fête attend le début du tournoi, avec impatience.
c) Les chevaux sont énervés.
d) Les adversaires combattent avec acharnement et pugnacité.
e) Malgré sa mauvaise humeur, le roi reçoit les hommages des chevaliers avec dignité.
2- Précise le rôle des groupes que tu peux supprimer en encadrant les groupes non essentiels,
et en surlignant les expansions du nom.
3- Repère et écris la phrase minimale que l’on obtient pour chacune.
Après toutes ces aventures, tu vas travailler plus particulièrement l’écriture dans cette séance, et notamment
le texte descriptif, que tu as appris à repérer dans la séance 6.
JE DÉCOUVRE
Le document iconographique
Avant de commencer, prends ton cahier et écris le numéro et le titre de la séance.
Observe attentivement l’illustration ci-dessous. Porte une attention particulière aux différents détails :
-- Le paysage (relief, végétation, lumière, couleur…)
-- Le cheval (aspect, attitude…)
-- Les personnages (aspect physique et moral, vêtements, attitude…).
F. Dicksee (1853-1928), La Belle Dame Sans Merci, v. 1901, tableau sur toile, Bristol City Museum Art Gallery
A. Je me prépare à écrire
À partir de l’image que tu viens d’observer, tu vas rédiger un texte de vingt lignes minimum. Ton texte sera
constitué d’une grande partie descriptive (décor, personnages…) insérée dans une histoire.
Tu structureras ton texte comme tu l’as appris dans le « Je retiens » de la séance 6 (je présente le thème et la
scène générale, je nomme, je hiérarchise, je décompose et je clôture).
1- Avant de commencer la rédaction de ton texte au brouillon, décris précisément sur ton cahier les principaux
éléments qui composent le tableau.
2- Imagine ce qui se passe entre les deux personnages, quelle est leur histoire. Pour cela, complète le tableau
ci-dessous.
3- Imagine ensuite une « introduction » dans un ensemble narratif. Comme tu as pu le constater, la description
forme une pause dans le récit, et « donne à voir » un moment particulièrement important.
a) Décrire précisément le cadre qui accueille la scène et expliquer les raisons de cette rencontre dans une
introfuction narrative.
b) Utiliser des prénoms médiévaux : Colombe, Hermine, Mahaut, Flore, Tristan, Clovis, Baudouin, Arthur,
Eudes, Hugues…
c) Utiliser des noms de tissus et des expansions : mousseline délicate et fluide, corail, de belle
couleur, qui l’enveloppait de douceur…
d) Employer des adjectifs qualificatifs : délicat, raffiné, amoureux, déchiré, passionné, rayonnant, implorant,
fulgurant, belle à se damner, intense…
Je vérifie que…
1- J’ai établi un cadre narratif cohérent avec le document iconographique.
2- J’ai fait preuve d’imagination.
3- J’ai respecté l’organisation du texte descriptif et j’ai apporté des indications de lieux et
de temps.
4- J’ai nommé des éléments et je les ai caractérisés par des expansions (adjectif
qualificatif, proposition relative, groupe prépositionnel).
5- J’ai fait attention à l’orthographe (j’ai relu plusieurs fois mon brouillon en prenant soin
de vérifier que j’ai employé le bon homophone, que j’ai fait les accords du sujet avec le
verbe, etc.).
6- J’ai fait attention à la qualité de mon expression et de ma syntaxe (les phrases sont
ponctuées, les majuscules placées, etc.).
Si toutes les consignes du tableau de la page précédente ont bien été respectées, recopie ton récit sur ton cahier
et utilise une lettrine pour la première lettre de ton texte.
Tu peux t’inspirer de celles-ci ou aller rechercher d’autres modèles.
Consulte ensuite le corrigé afin de lire un exemple de ce qu’il était possible de rédiger.