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COMPTABILITE BANCAIRE
COMPTABILITE BANCAIRE
GENERALITES
A travers les siècles, la fonction des banques a toujours été de jouer le rôle d’intermédiaire en matière
financière. Cette intermédiation se manifeste de deux manières :
- lorsqu’elles réalisent le transfert de moyens de paiement d’une place à une autre ;
- lorsqu’elles fournissent à leurs clients, soit les moyens de financement, (les crédits), soit la possibilité de faire
fructifier leur trésorerie excédentaire, (les dépôts).
Selon la loi portant réglementation bancaire en vigueur dans l'Union Monétaire Ouest Africaine, les banques
sont définies comme étant des entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être
disposé par chèque ou virement et qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le compte d'autrui, en
opérations de crédit ou de placement.
Dispositions comptables de droit commun / Dispositions comptables particulières au secteur bancaire
Tout en soumettant la banque , du point de vue de sa forme juridique, aux règles édictées par l'Acte uniforme de
l'OHADA, le droit bancaire s'attache à exercer son rôle de réglementation, en ce qui concerne l'exercice de la
profession bancaire et des activités s'y rattachant
Ainsi, l’article 33 de cette loi, prescrit aux établissements de crédit la tenue d'une comptabilité particulière de
leurs opérations, sur la base d’un référentiel comptable bancaire, différent du plan comptable des entreprises.
Les dispositions comptables du droit commun, notamment celles contenues dans l’Acte Uniforme portant
organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises sont applicables aux banques et établissements
de crédit pour autant qu’elles ne sont pas en opposition avec celle définies par le Plan Comptable Bancaire
(PCB).
L’objectif de la comptabilité consiste à fournir au marché, à travers les états financiers une information sur le
bilan de la banque, sur sa performance, sur l’évolution de sa situation financière.
Seul le respect des normes comptables en vigueur contribue à disposer d’une information comptable utile c'est-
à-dire pertinente, fiable, comparable et compréhensible.
Faute d’une information utile les acteurs du marché (les actionnaires, les porteurs d’obligations actuels et
potentiels, les déposants et les autres créanciers, les correspondants et autres banques, les contreparties et le
grand public, les gestionnaires, les superviseurs et les autorités monétaires) risquent d’ignorer la véritable
situation financière de l’entité.
Par conséquent, la transparence de l’information doit être assurée par la publication d’états financiers faciles
à interpréter et donnant une image vraie, juste de la situation financière ainsi que du patrimoine de l’entité.
La qualité de l’information comptable et le respect des principes relatifs à la tenue des comptes dépendent du
bon fonctionnement du système d’information, et du système de contrôle interne.
Un système de contrôle interne de qualité associé à une gestion des risques représente l’ossature d’un
établissement de crédit soucieux d’assurer la maîtrise de ses risques.
Ce module est essentiellement centré sur les normes et les méthodes comptables, les règles comptables
d’enregistrement, d’évaluation et de présentation des états financiers.
L’objectif recherché est d’attirer l’attention des participants sur l’obligation des banques et établissements
financiers, de mettre en place des systèmes de gestion et d’information performants afin d’assurer la fiabilité de
l’information financière produite.
La comptabilité des établissements de crédit présente des spécificités qui découlent des contraintes liées à
l’activité bancaire, à la nature des opérations traitées mais également à la finalité des informations produites.
Dans un établissement de crédit, la quasi-totalité des transactions se traduit par un engagement ou flux
financier qu’il convient de comptabiliser. En d’autres termes, tout acte de banque est comptable.
Le PCB a été élaboré pour assurer la normalisation des méthodes et pratiques en matière de comptabilité
bancaire dans l’espace UEMOA afin de mieux prendre en compte :
les besoins de gestion et de contrôle interne des établissements de crédit ;
les impératifs d’information des autorités monétaires, (Banque Centrale) et de surveillance bancaire
(Commission bancaire) ;
les besoins des divers utilisateurs des informations comptables et financières, (actionnaires, administrations
fiscales etc.).
Compte tenu du volume et de la diversité des besoins exprimés par tous les utilisateurs de l’information
comptable, ce plan a retenu essentiellement la nature des opérations bancaires. Les distinctions liées aux
caractéristiques des opérations et aux catégories d’agents économiques avec lesquelles ces opérations sont
effectuées sont fournies par l’utilisation des attributs.
● Les attributs sont des spécifications qui permettent de fournir, pour le solde d’un compte général, une
information complémentaire, soit sur les caractéristiques d’une opération, soit sur les catégories d’agents
économiques.
Le recours aux attributs présente l’avantage de réduire de façon importante le nombre de comptes généraux à
ouvrir et d’utiliser les performances de l’outil informatique.
● Le PCB …. les établissements de crédit d’identifier et de comptabiliser, lors des arrêtés comptables, les
créances et dettes rattachées.
Les créances et les dettes rattachées sont constituées des intérêts courus à recevoir, des intérêts courus à payer
et des loyers courus à recevoir en matières d’opérations de crédit-bail.
● Les banques et les établissements de crédit ont l’obligation de tenir les comptes de hors bilan en partie
double.
● Les documents de synthèse sont communs aux banques et à toutes les catégories d’établissements financiers.
Chaque établissement remplit uniquement les postes qui concernent les activités qu’il pratique. Ils sont
transmis à la Banque Centrale sur support magnétique.
● Le plan comptable bancaire distingue les états périodiques destinés aux Autorités monétaires et de contrôle
bancaire des comptes annuels destinés aux tiers. Les états périodiques comprennent une situation périodique
complétée par des états annexes effectuant la ventilation des postes de cette situation comptable en fonction
des différents attributs.
La production de comptes consolidés a été instituée afin de permettre une appréciation plus pertinente de la
situation financière et des résultats des établissements détenant une ou plusieurs filiales.
Le PCB prévoit la publication de l’annexe aux comptes annuels. Cette obligation conduit à fournir notamment
des informations et des précisions nécessaires à la compréhension et à la bonne appréciation des comptes
annuels. Il s’agit en particulier des informations sur le choix des méthodes comptables et les informations
d’importance significative concernant les éléments du bilan, du hors bilan et du compte de résultat.
● Un compte de résultat unique comportant toutes les charges et pertes ainsi que tous les produits et profits.
w Les méthodes comptables qui recouvrent, d’une part les règles relatives à la comptabilisation et à l’évaluation
des opérations bancaires, objet du recueil des Instructions de la Banque Centrale accompagnant le PCB d’autre
part, les règles et procédures relatives à la préparation et à la présentation des documents de synthèse, définies
dans le volume II du PCB.
w L’organisation comptable des banques et établissements financiers qui s’appuie sur un cadre comptable et un
plan de comptes, détaillés dans le volume I du PCB.
w Les documents de synthèse, constitués par les états périodiques et les comptes annuels
L’instruction n° 94-01 met en vigueur le Plan Comptable Bancaire de l’UMOA applicable aux banques et
établissements financiers installés dans la zone.
Les dispositions de ce plan sont contenues dans trois volumes auxquels s’ajoute le Recueil des instructions
relatives à la comptabilisation et à l’évaluation des opérations bancaires. (Liste : Cf. Annexe 3)
Principe de prudence
La prudence est l’appréciation raisonnable des faits afin d’éviter le risque de transfert sur l’avenir,
d’incertitudes présentes susceptibles de grever le patrimoine et le résultat de l’établissement assujetti.
Il peut être dérogé au principe de prudence pour la comptabilisation de certaines opérations bancaires, dans les
conditions prescrites par instruction de la Banque Centrale.
Les dispositions du PCB stipulent qu’un document décrivant les procédures ainsi que l’organisation comptables
doit être établi par les banques et les établissements financiers. De plus, les procédures de traitement
automatisé des données comptables doivent être consignées dans un document écrit.
Par ailleurs, l’obligation pour certains établissements d’arrêter des comptes consolidés, rend indispensable la
confection d’un manuel relatif aux procédures de consolidation.
Le PCB fait obligation à chaque établissement de disposer d’un manuel de procédures comptables décrivant les
procédures et l’organisation comptable afin de faciliter la compréhension du système comptable et permettre
la réalisation des contrôles.
Le manuel de procédure comptable doit conduire à une meilleure compréhension des systèmes d’information
bancaires et à une amélioration de la gestion comptable et administrative. Par conséquent, il doit permettre
d’optimiser le fonctionnement, la gestion et le contrôle internes de la banque. En sus, il facilite l’intégration et la
formation du personnel.
la partie sur le traitement des données de base doit comprendre les éléments suivants :
la nature du système de traitement utilisé, manuel, mécanique, informatique interne, informatique externe ;
le manuel de procédures comptables renverra le cas échéant, au manuel de traitement automatisé ;
les modalités de contrôles de l’application des procédures de traitement, la nature des procédures de contrôle
mises en place (qui ? quelle est la périodicité ? quelles sont les méthodes ?) ;
les documents de sortie seront énumérés, journaux auxiliaires, balances, grand-livre, analyses statistiques,
éléments préparatoires aux déclarations fiscales (TOB) ;
la nature, la périodicité, et les délais de sortie des documents et indiquer, le cas échéant, les particularités liées
à l’établissement desdits documents, c’est à dire la relation entre les informations de base et l’obtention de ces
documents.
la partie sur l’établissement des documents de synthèse et plus spécifiquement des comptes annuels doit
comprendre :
la description des procédures d’inventaire ;
les règles d’évaluation et les options comptables retenues par la banque. Les descriptions pourront être
limitées aux éléments pour lesquels la banque a un choix au regard de la réglementation ;
la procédure d’élaboration des annexes.
Le manuel de consolidation,
Il s’agit d’un document élaboré par l’établissement consolidant qui formalise les choix qu’il effectue dans le
cadre des options laissées ouvertes par le législateur. Il peut cependant être diffusé en tout ou partie à des
échelons comptables décentralisés, en particulier lorsque ces derniers effectuent eux-mêmes des sous
consolidations.
Le manuel de consolidation doit être normalisé dans son contenu et faire l’objet de révisions périodiques.
Ils doivent permettre de comprendre les modalités d’enregistrement, de traitement et restitutions des données
comptables. Ils peuvent être complétés par des fiches qui indiquent les agents impliqués dans le processus de
traitement des informations et le contenu des postes de travail concerné par chaque opération.
L’article 1er de l’Instruction n° 94-03 relative à la définition des attributs dispose que « les banques et
établissements financiers doivent prévoir dans leur système d’information, l’identification des opérations
réalisées et celle des agents économiques avec lesquels sont effectuées ces opérations, suivant les attributs
définis dans l’annexe de l’instruction »
. La notion d’attribut
Les attributs d’identification sont des spécifications complémentaires permettant de fournir une information à
partir d’une rubrique du plan de compte, soit sur les caractéristiques des opérations ayant concouru à la
formation de ce solde, soit sur les agents économiques avec lesquels ces opérations sont effectuées.
Les attributs permettent d’analyser chaque type d’opération bancaire aussi bien en fonction des
caractéristiques de l’opération (exemple, lorsqu’il s’agit d’un contrat, il est possible de connaître la durée initiale
et la durée résiduelle de l’opération) mais également en fonction des caractéristiques de la contrepartie
(qualité : établissement de crédit,) et
de l’espace où se réalise l’opération, (UMOA, hors UMOA, Reste du monde)
Le plan comptable bancaire indique pour chacun des comptes principaux les attributs d’identification qui
devraient permettre de fournir aux différents utilisateurs les informations financières dont il a besoin. Ces
attributs peuvent être complétés par chaque établissement de crédit afin de satisfaire ses propres besoins.
Le grand livre
Il retrace, compte par compte, dans un ordre chronologique, tous les mouvements de l’exercice afin de
permettre de suivre pour chacun d’eux les mouvements de l’exercice. Il sert à la confection de la balance.
La balance
Elle récapitule mensuellement dans l’ordre défini par le PCB, les soldes et les mouvements cumulés des comptes
de l’établissement. Au débit comme au crédit, le total du livre journal = total du grand livre = total de la
balance. Ces égalités assurées donnent une bonne présomption que les états présentés sont tous issus de la
même chaîne informatique.
La balance est elle-même centralisée dans la DEC 2000 qui servira à l’élaboration des divers états de synthèse
(DEC 2005 à 2040). Pour garantir sa fiabilité, la DEC 2000 ne doit en aucun cas faire l’objet d’un retraitement
extra comptable.
Le livre d’inventaire
Il s’agit d’un livre coté et paraphé qui récapitule les éléments d’actif et de passif et de hors bilan, (les comptes
annuels).
Nota Bene : en ce qui concerne la forme et l’authentification du grand livre et de la balance, le dispositif
réglementaire prévoit qu’ils peuvent être tenus par tous les moyens ou procédés appropriés conférant un
caractère d’authenticité aux écritures et compatibles avec les prescriptions du Code de Commerce et les
nécessités de contrôle de la comptabilité.
2. LE CADRE COMPTABLE
Le cadre comptable constitue une présentation résumée des comptes principaux à deux chiffres regroupés en
trois grandes catégories, les comptes de bilan, (classes 1 à 5), les comptes de gestion (classes 6 à 7), les comptes
de hors bilan (classe 9).
Afin de satisfaire les divers besoins d’information, les propositions d’ouverture des comptes privilégient la
nature des opérations. Sur cette base, les comptes sont répartis dans les huit classes suivantes :
Cf. Annexe 1
3. LE PLAN DE COMPTE
Le plan de compte dresse la liste exhaustive des comptes généraux prévus par le PCB.
Chaque compte est désigné dans le plan par un numéro et un intitulé de compte.
Le numéro de chaque classe constitue le premier chiffre des numéros de tous les comptes de la classe.
Les autres chiffres caractérisent, de gauche à droite, des niveaux de généralités décroissantes, représentant des
opérations de plus en plus détaillées. Ces niveaux de généralité doivent être considérés comme des comptes
principaux ou divisionnaires car ils regroupent en général, des opérations de nature homogène.
Ainsi :
les classes de compte comportent un chiffre ;
les comptes principaux sont à deux chiffres ;
les comptes divisionnaires sont composés de trois chiffres ;
les sous-comptes ont plus de trois chiffres.
L’ensemble des comptes ainsi codifiés constitue le plan de comptes qui doit être adopté obligatoirement dans
les conditions définies par la Banque Centrale.
Exemple
10 VALEURS EN CAISSE
101 Billets et monnaies
Cf. Annexe 2
Le contenu des comptes fait l’objet classe par classe d’une présentation selon le schéma suivant :
une présentation générale des opérations à enregistrer dans chaque classe, suivie des renvois aux instructions
de la BCEAO traitant des modalités de comptabilisation et d’évaluation de ces opérations ;
une récapitulation sous forme de tableau, des attributs à utiliser pour les comptes de la classe concernée ;
une définition de chaque compte spécifiant le contenu, les commentaires facilitant une compréhension du
contenu, ainsi que les opérations exclues de ce compte et la désignation du compte approprié.
Exemple
10 VALEURS EN CAISSE
101 Billets et monnaies
Commentaires
Pour la ventilation des billets et monnaies selon l’attribut « pays de résidence » les billets et monnaies étrangers
relèvent du « Reste du Monde ».
Exclusions
Cf. Annexe 4
Les documents de synthèse sont constitués des états périodiques et des comptes annuels. Les dispositions
générales et les règles relatives aux modèles et à leur modalité de remise sont traitées dans le volume II du PCB.
Le système d’information des banques et des établissements financiers doit permettre l’établissement des
documents de synthèse selon une contexture et une périodicité conformes aux prescriptions de la Banque
Centrale.
Chaque montant figurant dans les documents de synthèse et résultant de l’utilisation de soldes de comptes
généraux doit être contrôlable par l’existence d’un ensemble de procédures permettant :
de reconstituer dans un ordre chronologique les opérations ;
de justifier toute information par une pièce d’origine à partir de laquelle il doit être possible de remonter, par
un cheminement ininterrompu, au document de synthèse et réciproquement ;
d’expliquer l’évolution des soldes de comptes généraux d’un arrêté à l’autre, par la conservation des
mouvements ayant affecté ces comptes.
Chaque montant figurant dans les documents de synthèse et résultant de l’utilisation des attributs, doit être
contrôlable à partir du détail des éléments composants ce montant.
Ils comprennent des états de synthèse et des états annexes. Les états annexes détaillent les postes en fonction
des attributs.
6.1. Le concept
Le système d’information reflète la manière dont l’entité comptable est organisée pour produire l’information
comptable et financière. Il doit permettre l’identification, l’enregistrement et le traitement des opérations
bancaires conformément aux prescriptions de la Banque Centrale.
Par conséquent, le système d’information doit respecter toutes les dispositions contenues dans le PCB.
Il est également tributaire d’un environnement informatique qui doit être capable de fournir des informations
fiables grâce à des procédures comprenant diverses mesures de sécurité et un système de contrôle opérant.
Dès lors, il implique nécessairement un traitement automatisé des événements ou opérations et doit permettre :
d’obtenir sur support papier, magnétique ou fichier des états récapitulant dans un ordre chronologique toutes
les données entrées dans le système, sous une forme interdisant toutes insertions intercalaires ainsi que toutes
suppressions ou additions ultérieures ;
de reconstituer le éléments contenus dans ces états àpartir des données entrées et inversement ;
d’établir des relevés des comptes généraux comportant notamment tous les mouvements cumulés enregistrés
sur ces comptes d’un arrêté à l’autre.
Le système d’information doit permettre l’élaboration des documents de synthèse selon la contexture et la
périodicité prescrites par la Banque Centrale. Chaque montant figurant dans les documents de synthèse et
résultant de l’utilisation de soldes de comptes généraux doit être contrôlable à partir du détail composant ces
éléments (piste d’audit statique) grâce à un ensemble de procédures qui permet :
L’architecture est présentée de manière très schématique (Cf. Annexe 6), modèle exposé dans la Revue de
Banque, septembre 1991 et repris par Antoine SARDI in « Pratique de la comptabilité bancaire »
n La saisie de l’évènement
La saisie de l’évènement est essentielle puisqu’elle constitue la source même de l’information. Qu’elle résulte ou
non d’une opération bancaire cette fonction doit respecter les règles d’exhaustivité et de fiabilité. Par
conséquent, la saisie doit être immédiate, sûre, unique, contrôlée, complète, et standardisée dans la mesure du
possible :
immédiate afin de respecter la règle selon laquelle les opérations doivent être enregistrées le jour même où
elles sont ordonnancées et de faire en sorte que les engagements de l’établissement reflètent en permanence la
réalité ;
sûre ; le meilleur moyen d’atteindre cette qualité consiste à saisir l’évènement au niveau du service
ordonnateur concerné, afin de gagner en rapidité et d’éviter surtout les risques de déperdition ;
unique mais contrôlée, l’unicité de la saisie permet d’éviter la duplication, source d’erreurs et de
rapprochements inutiles. Cependant cette saisie unique doit être accompagnée de contrôles automatiques de
vraisemblance et/ou d’incompatibilité. De plus les modalités d’habilitation des personnes autorisées à saisir
telle ou telle catégorie d’événement doivent être spécifiées ;
complète pour éviter tout ajout d’éléments. Ainsi, le fichier tiers doit faire l’objet d’un enrichissement et d’une
mise à jour permanente. S’assurer à intervalle régulier que les données initialement stockées sur le client
restent toujours d’actualité ;
standardisée, pour ce faire, utiliser la technique des masques de saisie afin de limiter les erreurs.
Ces inventaires seront réalisés aux dates d’arrêté fixées par la Banque Centrale pour les documents de synthèse
qui lui sont destinés ainsi que pour les états publiables.
Les établissements pourront opter pour des intervalles différents, moins d’un mois, pour satisfaire leurs
propres besoins de gestion.
La base « états de synthèse » est constituée par les situations mensuelles ou trimestrielles et leurs annexes.
La base « états de gestion » est plus ou moins importante selon les établissements. Elle permet de mettre à jour
et d’éditer à la demande l’ensemble des documents de gestion mis en place pour suivre les performances et la
rentabilité de l’établissement, les différents risques encourus ainsi que l’adéquation de ces risques avec les
limites autorisées.
La séparation physique entre les données contenues dans la base comptable contrôlables en parcourant la piste
d’audit dynamique et les éléments compris dans la base « états de synthèse et de gestion » vérifiables par la
piste d’audit statique ne doit pas faire obstacle à leur cohérence.
Ainsi le doit être conçu de telle sorte qu’il ne fasse obstacle aux audits effectués aussi bien par les commissaires
aux comptes que par les inspecteurs de la Commission Bancaire.
Toute organisation d’un Service comptable dans une banque doit regrouper nécessairement des compétences
variées (comptables, juridiques, fiscales, bancaires, informatiques etc.) et trois fonctions principales :
ne fonction production chargée d’élaborer tous le états périodiques, les ratios prudentiels, les comptes annuels,
les états de gestions etc. Cette tâche est de plus en plus aisée grâce à l’existence de nouveaux outils permettant
d’automatiser partiellement ou intégralement le contenu et la forme des états ;
ne fonction contrôle qui doit s’exercer particulièrement lors de la mise en place des applications et des schémas
comptables y intégrés ;
ne fonction étude à qui sont dévolues plusieurs missions. Elle étudie les textes réglementaires, comptables ou
fiscaux pour en vulgariser le contenu sous une forme accessibles à tous et en tirer les conséquences sur les
activités de l’établissement.
Elle est chargée d’élaborer les manuels de procédures exigés par le PCB. Elle définit et maintient les schémas
comptables à intégrer dans les applications informatiques. Elle gère le paramétrage de l’interpréteur comptable.
Elle procède systématiquement aux analyses ou aux études de gestion.
Une description des schémas de comptabilisation des opérations de banque nécessite des développements plus
importants et un apprentissage plus étendu. En déroulant ce module, il s’agit d’identifier et de comprendre les
principales opérations de banque pour faire ressortir la logique qui sous-tend leur mode de comptabilisation,
puis d’analyser les étapes comptables.
En règle générale, dans les entreprises commerciales et industrielles, le Service comptable est intégré à l’entité
administrative. Il a comme tâche principale, l’enregistrement des opérations, le contrôle, la production
comptable et l’analyse des comptes.
Par le passé, l’organisation comptable des banques était similaire à celles des autres entreprises. Les
imputations et les saisies comptables étaient réalisées par le Service comptable. Ce mode de gestion très
centralisée présentent de nombreux inconvénients et ne permet pas de se conformer à la Réglementation.
De nos jours, le volume, la nature et la complexité des opérations bancaires exigent la mise en place d’un
système plus approprié. Ainsi, partant du fait que tout acte doit pouvoir se traduire comptablement, il paraît
nécessaire de connaître les aspects techniques, juridiques, risques de chaque opération bancaire aux fins d’un
enregistrement correct. Or, un comptable ne peut réunir toutes ces compétences. Par contre, un technicien de
banque maîtrise les divers aspects des opérations qu’il effectue. Une formation comptable sommaire limitée à
son secteur, le rend apte à traiter l’opération de bout en bout.
Préalablement à l’étude des opérations de la clientèle, il convient de bien retenir la distinction fondamentale
entre, les opérations conclues d’une part avec la Banque Centrale, les banques primaires, les établissements
financiers, le Trésor public les CCP, les Institutions financières internationales, d’autre part avec les autres
agents économiques y compris les établissements de crédit en liquidation ayant fait l’objet d’un retrait
d’agrément.
En effet, selon les dispositions de l’Instruction n° 94-03 « la clientèle comprend les agents économiques autres
que les établissements de crédit » La clientèle est désignée sous le vocable « Agents économiques non financiers
( AENF) ».
Les opérations de clientèle recouvrent :
è Les crédits
n Définition
Les fonds reçus du public avec le droit d’en disposer pour son propre compte mais à charge de les restituer
selon les termes bien définis initialement, sont considérés comme des dépôts.
Les dépôts à terme appelés également comptes créditeurs à terme, demeurent bloqués jusqu’à l’expiration du
délai convenu. Un compte distinct doit être ouvert pour chaque opération de dépôt. Les mouvements
s’effectuent à partir du compte ordinaire du client.
Les bons de caisse et les certificats de dépôts, il s’agit des billets, titres à ordre ou au porteur à échéance fixe.
A l’inverse des bons de caisse les certificats de dépôt sont négociables sur le marché.
Les dépôts de garantie et les autres formes de dépôts qui concernent des provisions constituées par le client
pour couvrir certaines opérations de déposits, de sommes mises à disposition etc.
n Classement comptable
Quelle que soit leur nature le dépôt constitue pour la banque qui le reçoit une dette vis-à-vis du déposant à
inscrire au passif. Selon les dispositions du PCB, les opérations relatives aux différentes formes de dépôts
effectués par la clientèle sont enregistrées dans la CLASSE II « Opérations avec la clientèle ».
La ventilation doit distinguer les emprunts selon la catégorie de dépôt (à vue, à terme, épargne à régime spécial.
Les différents attributs doivent être prévus également.
n Traduction comptable
L’enregistrement comptable des dépôts se fait pour son montant nominal de la façon suivante :
le versement en espèces reçu pour un montant donné entraîne le mouvement des comptes
{Débit compte 10 « Caisse »
{Crédit compte 2511 « Comptes ordinaires client»
les versements opérés par remise de chèques peuvent donner lieu à deux types de traitements ;
Si le montant du chèque n’est disponible qu’après encaissement les enregistrements s’opèrent en hors bilan
dans les comptes prévus à cet effet « 961 Opérations d’encaissement » (OBS.) Cf. Instruction 94-14
ions d’encaissement »
{Crédit compte 9861 «Contrepartie Opérations d’encaiss…»
Les retraits entraînent le débit des comptes de dépôts par le crédit du compte « caisse ».
Les rémunérations servies sur les comptes de dépôts sont généralement portées à leur crédit ou, pour certains
comptes tels les dépôts à terme, au crédit du compte ordinaire.
Selon le régime fiscal en vigueur, la banque prélève les impôts et taxes et crédite « 332 Créditeurs divers Etat ».
Un enregistrement comptable correct nécessite, au préalable, l’ouverture du compte individuel « client » et la
codification de toutes les caractéristiques nécessaires à la ventilation de l’opération.
la souscription
les intérêts courus
l’échéance ou le dénouement
le prélèvement des taxes
Œ A la souscription, les espèces seront versées sur un compte ordinaire, parce que les comptes à terme sont
nécessairement alimentés par le compte ordinaire
{Débit compte 10 « Caisse »
{Crédit compte 2511 « Comptes ordinaires client»
n Définition
Les opérations de prêt
Le prêt est l’opération par laquelle un établissement de crédit met à la disposition d’un client une somme
d’argent. En contrepartie, celui-ci verse à l’établissement de crédit des intérêts et divers frais, et lui rembourse
le capital selon des modalités déterminées dans un contrat
Les opérations d’escompte
L"escompte" est une opération de crédit. L'escompte financier, consiste, pour une banque ou pour un
établissement financier à accepter de consentir une avance à un client, dont le montant, sous déduction d'un
agio et de commissions, est égal au prix des marchandises représenté par des effets de commerce que ce
dernier endosse au profit de la banque.
Les opérations de prise en pension
La pension est l'opération par laquelle un établissement cède à la Banque Centrale, de manière temporaire mais
en pleine propriété, des titres de créance ou effets, pour une valeur de mobilisation déterminée conformément
aux règles d'admissibilité au portefeuille (point 1.2.3.) et par laquelle les deux parties s'engagent l'une à
rétrocéder les titres ou effets concernés, l'autre à les reprendre pour le prix de cession, augmenté des intérêts
calculés au taux de la pension. Le cédant n'est pas tenu de préciser à l'avance la durée de l'emprunt qu'il
souhaite contracter au titre de la pension qui ne peut toutefois excéder 30 jours renouvelables ; le montant brut
lui est versé.
La pension est utilisée par les banques et établissements financiers pour couvrir leurs besoins de liquidité sur
une courte période (30 jours au maximum).
Prise en pension
Contrat par lequel un acheteur acquiert un actif contre des liquidités et s'engage simultanément à le revendre à
un prix convenu sur demande, à l'issue d'une période déterminée, ou en cas d'événement imprévu particulier.
Un accord de pension est parfois conclu par l'intermédiaire d'un tiers («accord de pension tripartite»).
Affacturage
Opération par laquelle, dans le cadre d'une convention, un organisme spécialisé gère les comptes clients
d'entreprises en acquérant leurs créances , en assurant le recouvrement pour son compte propre et en
supportant les pertes éventuelles sur les débiteurs insolvables. Ce service, qui permet aux entreprises qui y
recourent d'améliorer leur trésorerie et de réduire leur frais de gestion, est rémunéré par une commission sur
le montant des factures.
La cession désigne la convention par laquelle un créancier (le cédant) transmet à son contractant (le
cessionnaire), la créance sur le débiteur (le cédé).
La négociation, transmet la créance avec le titre qui la constate. La transmission du titre désigne au débiteur son
nouveau créancier.
La subrogation désignera exclusivement dans ces développements la subrogation consentie par le créancier (le
subrogeant) qui transmet la créance au contractant (le subrogé) sur le fondement d’un paiement.
Garantie personnelle Engage le patrimoine personnel de celui qui a accepté de régler la dette du débiteur dans
le cas de défaillance de celui-ci (ex : cautionnement).
Les locations assorties d’option d’achat sont des opérations de même finalité que le crédit-bail, mais réservées
au financement de l’acquisition de biens d’équipement non professionnels.
Les opérations de crédit-bail et, de manière générale, toutes les opérations de locations assorties d’une option
d’achat (LOA) sont assimilés à des opérations de crédit.
n Classement comptable
Quelle que soit la forme qu’ils revêtent, les crédits peuvent être destinés à la clientèle financière (banques et
établissements financiers) aux auquel cas ils seront regroupés à la classe I « Opérations de trésorerie et
opérations interbancaires ». Lorsqu’ils sont destinés aux autres agents économiques non financiers « ils sont
inscrits à la classe II « Opérations avec la clientèle ».
Les attributs à prévoir pour l’enregistrement et le suivi des opérations de crédits sont précisés par l’Instruction
n° 94-03.
n Traduction comptable
Pour établir le schéma comptable adéquat, il faut au préalable procéder à l’analyse du crédit pour rechercher les
différentes phases d’enregistrement comptables. En règle générale, on distingue trois phases :
L’ouverture du crédit confirmé par la banque
L’utilisation du crédit par la banque
L’amortissement du crédit
Simultanément, elle extourne l’écriture de hors bilan qui avait constaté l’engagement de crédit, pour le montant
du décaissement.
à la clientèle »
{Crédit compte 25 « Compte de la clientèle »
Extourne
{Débit compte 9803 « Contrepartie engagements financement
ments financement donnés…»
Calculer les intérêts périodiques et les enregistrer dans le compte « Créances rattachées »
soit le compte 20 crédits à la clientèle, soit le compte 13 Compte de prêts aux établissements de crédit, pour la
part du capital amorti au titre de l’échéance ;
332 créditeurs divers, pour les primes à reverser à la compagnie d’assurance, le cas échéant ;
70 produits d’exploitation bancaire pour les intérêts perçus par la banque.
de la clientèle »
[compte 20 « Crédit à la clientèle »]
{Crédit [compte 332 « Créditeurs divers »]
[compte 70 « produits d’exploitation bancaire »]
Si le compte ne présente pas une provision suffisante , l’échéance est considérée comme impayée et
enregistrée soit dans le compte 191 pour les établissements de crédit, soit dans le compte 291 pour les agents
économiques non financiers. Toutefois, selon les dispositions du PCB, l’impayée peut être maintenu dans le
compte d’origine pendant un mois après l’échéance des créances concernées, (notion de délai technique).
L’établissement Chef de file doit en sus suivre au hors bilan (compte 96), la quote-part de chaque participant. Il
est tenu d’enregistrer la totalité du crédit décaissé ou de l’engagement au :
Toutefois pour les besoins d’analyse, le PCB exige que l’établissement de crédit tienne parallèlement une
comptabilité financière comme s’il s’agissait d’un concours financier.
Ce procédé à l’avantage d’apprécier le risque par le biais de la réserve latente. La réserve latente constitue la
différence entre l’encours financier et a valeur nette comptable des biens loués. Ainsi, à chaque arrêté
comptable, lorsque la réserve latente est négative l’établissement de crédit est tenu de constituer une provision
pour risque à due concurrence.
Les montants des engagements inscrits au hors bilan n’ont pas d’incidence sur les capitaux propres de
l’établissement.
Les engagements donnés ou reçus sont constatés dans les comptes prévus par le PCB pour chaque catégorie
d’engagements. Ils restent dans leur compte d’origine jusqu’à leur date d’échéance, sauf en cas de réalisation.
Les engagements de hors bilan sont obligatoirement comptabilisés en partie double et les comptes de
contrepartie sont obtenus en insérant le chiffre 8 aux chiffres de regroupement suivants 90, 91, 92, 933,95, 967.
Par convention, les engagements sont enregistrés au débit, lorsque l’engagement, en cas de réalisation, se
traduirait par un mouvement débit au bilan et au crédit dans le cas inverse.
Les opérations précédemment traitées sont pour la plupart d’entre elles réservées aux établissements de crédit
ou à d’autres institutions agréées lorsqu’elles sont effectuées à titre de profession habituelle.
Hormis ces opérations de clientèle, les établissements de crédit effectuent comme toutes les entreprises
commerciales des opérations moins spécialisées. Il s’agit principalement des opérations sur capitaux
permanents, des opérations de gestion de trésorerie, des opérations sur valeurs immobilisées, des opérations
de fonctionnement, des opérations internes.
Les règles de comptabilisation des opérations énumérées ci-dessus, ne présentent pas de difficultés ou de
spécificités marquées. Aussi, seules seront examinées certains principes qui interviennent dans leur analyse
comptable.
Les principales composantes du capital sont les actions ordinaires, les actions privilégiées, les revenus non
redistribués (fonds propres de catégorie1 ou noyau dur, fonds propres de base).
L’objectif essentiel du capital est d’assurer la stabilité et d’absorber les pertes. Le capital constitue un moyen de
protection des déposants et des autres créanciers en cas de liquidation. Par conséquent, il doit être permanent,
ne pas impliquer des charges fixes permanentes et obligatoires en contrepartie de gains, permettre la
subordination légale aux droits des déposants et autres créanciers.
L’Accord de Bâle indique trois catégories de fonds propres, les deux premières pour la mesure du crédit lié aux
activités dans le bilan et le hors bilan, une troisième pour la couverture du risque de marché. Le nouvel Accord
de Bâle y adjoindra la charge de capital, pour tenir compte du risque opérationnel.
L’adéquation des fonds propres, le contrôle de la supervision et la discipline de marché constituent les trois
piliers de base de Bâle II en vue de la consolidation des fonds propres.
Les normes d’adéquation des fonds propres reposent, entre autres, sur le principe selon lequel le niveau de
fonds propres d’une banque doit être en rapport avec son profil de risque spécifique, pour se maintenir au-
dessus des ratios minimaux d’adéquation des fonds propres. Ce qui implique le renforcement permanent des
fonds propres.
Il existe plusieurs moyens qui concourent au maintien de l’adéquation des fonds propres. Le plus élémentaire
consiste en une augmentation du capital, par émissions de nouvelles actions, par incorporation des réserves etc.
L’établissement peut également émettre des emprunts obligataires ou procéder à des emprunts à long terme.
Leur comptabilisation fait intervenir des comptes de la classe I ainsi que des comptes de charges d’exploitation
bancaire pour les intérêts servis et des comptes de « produits d’exploitation bancaire pour les intérêts perçus.
es opérations en devises
PM Cf. Instruction 94-04
Classification
Il est important de faire intervenir le « critère d’intention » pour bien distinguer les titres enregistrés soit en
classe III dans le compte « 30 Compte d’opérations sur titres et d’opérations diverses » et les titres enregistrés
en classe IV au compte « 41 Immobilisations financières ».
Comptabilisation
A la date de leur acquisition ils sont inscrits à leur prix d’achat, frais exclus, coupon couru exclu, au
{Débit compte 30 « Comptes d’opération sur titres … »
{Crédit compte 10 « Comptes de trésorerie…»
Les frais accessoires d’achat ainsi que les moins-values sur cession sont portées en charges, les plus-values en
produit
A chaque arrêté, tous les titres sont évalués au dernier cours connu. Les moins-values constatées seront
provisionnées. Par contre les plus-values ne sont ni constatées en produits ni compensées par les moins-
values.
Tous les engagements pris sur titres doivent être suivis au hors bilan.
n Le FRBG
PM Cf. Lettre d’information n°95-02
Destiné à la couverture des risques généraux de l’activité bancaire, au renforcement des fonds propres;
Il n’est ni une provision ni une réserve
A la constitution :
{Débit compte 65 « Dotation au FRBG »
{Crédit compte 54 « FRBG »
Lors de l’utilisation
{Débit compte 54 « Dotation au FRBG »
{Crédit compte 75 « Reprises FRBG »
L’appréciation de la santé financière d’un établissement de crédit repose en premier lieu sur l’analyse de sa
situation au regard des éléments suivants : la liquidité, la transformation qu’il opère et la solvabilité
La liquidité d’un établissement peut être défini comme sa capacité à rembourser ses dettes à vue et à court
terme, ainsi qu’à faire face dans l’immédiat aux retraits sur les dépôts à vue de sa clientèle.
Toutefois, l’appréciation de ces éléments n’est pas toujours aisée, car le degré de stabilité ou d’instabilité d’une
créance ou d’une dette n’est parfois pas évident à mesurer, compte tenu de l’imprécision des échéances de
nombreux éléments du bilan.
Le crédit d’un établissement est aussi fragile que l’opinion qu’en ont les tiers. Une rumeur peut s’amplifier toute
seule, même à partir d’un événement secondaire ou a priori sans influence directe (hold-up, détournement,
défaillance d’un débiteur, problème politique), et engendrer du jour au lendemain une crise de confiance
incontrôlable. Dans le meilleur des cas, celle-ci pourrait se traduire par la fermeture complète du marché et par
la fuite des dépôts de la clientèle.
En tout état de cause, lorsqu’il s’agit de commenter la situation de liquidité d’un établissement de crédit, il est
préférable de s’en tenir à quelques idées générales, telles que les suivantes ;
les dépôts des clients, y compris et surtout s’ils sont divisés, sont souvent plus sûrs que les dépôts des banques,
compagnies d’assurances ou autres organismes financiers, même à terme ;
les dépôts des particuliers fluctuent moins que les avoirs des entreprises ;
les créances courtes sur la clientèle sont habituellement, pour une large part, renouvelées à l’échéance.
Finalement, seules les disponibilités en caisse et en banque, ainsi que les crédits et les valeurs mobilisables
doivent être considérées comme réellement utilisables sans délai. On parle alors de liquidité immédiate.
Quant à la liquidité à court terme, le décalage entre actifs liquides et dettes exigibles ne doit pas être trop
important, faute de quoi l’établissement pourrait connaître une crise de trésorerie qui risque de le priver
d’accès à tout refinancement, et de le conduire au dépôt de bilan.
La transformation
La transformation se mesure également au décalage entre l’échéance des ressources, d’ordinaire plus courtes, et
celle des emplois ainsi financés.
Le banquier assure à ses risques et périls les offres et les demandes d’argent pour son meilleur profit.
Toutefois il n’est pas sain que des ressources courtes financent dans une trop grande proportion des
emplois sensiblement plus longs. En d’autres termes, il n’est pas acceptable que la couverture des
ressources courtes repose trop largement sur le remboursement d’emplois à plus long terme.
C’est en vue d’éviter une transformation excessive des ressources à vue ou à court terme en emplois à moyen ou
long terme que la réglementation impose le respect permanent d’un coefficient minimal de couverture des
emplois à moyen et long termes par des ressources stables. La norme a été fixée à 75%, admettant un niveau de
transformation des ressources à court terme à hauteur de 25% maximum des emplois plus longs.
Le risque de transformation revêt un double aspect ; le risque de crise de trésorerie et le risque de taux.
La faillite des établissements peut découler d’une crise de trésorerie, imprudemment sous-estimée et peut
même se révéler fatale si l’établissement ne dispose pas du soutien solide d’un groupe, d’une maison-mère ou
d’un actionnaire de référence.
La solvabilité correspond à l’aptitude de l’établissement de crédit de faire face, quoi qu’il arrive et en toutes
circonstances, à ses engagements, elle découle de la liquidité et de la transformation.
Dès lors, il est impératif que la valeur des actifs sains couvre au moins celle du passif envers les tiers.
Ceci peut se vérifier lorsque les fonds propres sont égaux ou supérieures aux non-valeurs et aux pertes.
Pour maintenir en permanence sa solvabilité, l’établissement doit disposer d’actifs tangibles qui excèdent ses
passifs externes d’un seuil déterminé par la réglementation : c’est la représentation du capital minimum.
Pour vérifier la représentation du capital minimum, il suffit de comparer le montant du capital minimum fixé
dans la décision d’agrément de l’établissement à celui de ses fonds propres effectifs.
Dans les faits, l’insolvabilité d’un établissement de crédit découle le plus souvent de la défaillance de ses clients
et résulte d’un risque de contrepartie mal maîtrisé.
Logiquement les fonds propres de l’établissement doivent être proportionnel à l’importance et au volume de
l’activité de l’établissement. Ceci explique l’instauration d’une réglementation relative à la couverture des
risques
La couverture des risques établit un rapport entre les fonds propes effectifs et les risques nets portés par
l’établissement
Dans la réglementation actuelle, les établissements sont contraints à conserver en fonds propres l’équivalent
d’une fraction de leurs risques de contrepartie, (crédits à l’économie, avances bancaires, engagements par
signature, pondérés selon le degré du risque assumé ou de l’immobilisation.)
Par conséquent, un établissement en situation de passif net, c'est-à-dire insolvable, et qui éprouve de manière
plus ou moins chronique des tensions de liquidité, ne peut survivre qu’à la condition d’être suffisamment
recapitalisé, directement sous la forme d’apports nouveaux, ou à travers une consolidation ou une remise de ses
dettes.
7.3.1. Analyse du bilan
L’analyse s’opère en regroupant par grandes masses, les comptes de l’actif et du passif. Cette
confrontatin des masses d’actif et de passif de même nature dans un tableau permet de mettre en
évidence les fonctions de distribution de crédit et celle de collecte des dépôts afin de dégager la
situation de trésorerie qui reflète in fine la position prêteuse ou emprûnteuse sur le marché monétaire.
le solde du financement des emplois à moyen et à long termes par des ressources de même nature ;
le solde du financement des emplois stables par des ressources stables qui corresponde à la somme algébrique
des deux précédents ;
le solde du financement des emplois à court terme par les ressources à court terme ;
le solde cumulé de tous ces excédents et déficits doit être égal au solde de trésorerie.
Financement des emplois à moyen et long termes par les ressources à moyen et long termes
Si la situation financière à long terme, est soit excédentaire, ou à peu près équilibrée, nous avons une situation
saine. Toutefois, il faut noter qu’un déficit global des ressources stables sur les emplois stables n’est pas
forcément inquiétant tant que le taux limite de transformation n’est pas dépassé.
Financement des emplois à court terme par les ressources à court terme
Le solde des emplois à court terme sur les ressources à court terme est plus édifiant lorsqu’il est analysé par
rapport à l’excédent ou au déficit du financement des emplois stables par les ressources stables et voir de
quelle manière l’un s’articule par rapport à l’autre.
Deux cas de figure : soit le premier vient éponger ou compenser partiellement le second, de sens contraire, soit
il en accentue la tendance, si les deux agrégats sont de même signe.
De toutes les façons, le solde final cumulé aura un impact direct sur la liquidité de l’établissement
Pour fonder l’étude de la rentabilité sur des données fiables, l’analyse complète et détaillée des comptes
de charges et de produits (Classes 6 et 7) ainsi que des écritures qui y sont enregistrées constitue un
préalable.
Cette analyse permet également de mieux appréhender l’origine précise et la formation des résultats
L’élaboration d’un tableau de l’évolution des résultats permet de faire ressortir les soldes de gestion les
plus significatifs (au moins trois dernier exercices permet d’examiner la rentabilité
Le résultat d’exploitation
Le résultat de l’exercice
La rentabilité
Outre l’évaluation de la performance financière, l’étude de la rentabilité peut éclairer sur les politiques
commerciales et tarifaires de l’établissement, ainsi que sur l’allocation des moyens entre ses différentes
activités.
L’analyse complète intègre une étude économique ordonnée selon quatre axes :
La rentabilité est assurée lorsque les produits des emplois excèdent les charges afférentes aux
ressources et aux frais de fonctionnement après avoir dotations de provisions et d’amortissements
correctes.
La rentabilité doit être analysée en lien avec la solvabilité. Si l’établissement réussi à dégager des
excédents, sa viabilité est assurée
En effet, une banque solvable et liquide dont la rentabilité n’est pas assurée risque de s’effondrer à plus
ou moins brève échéance.
ANNEXE JJJJ
LA SITUATION COMPTABLE (DEC 2000) est un document de synthèse qui retrace l’activité des établissements
assujettis par catégories d’opérations. Cette situation comptable est complétée par des états annexes qui
ventilent, notamment par attribut, les lignes de la situation.
Les postes d’actif, de passif et de hors bilan de la situation comptable sont regroupés par catégorie d’opération.
J LE BILAN
Les principaux comptes du bilan à l’actif,
les opérations de trésorerie et les opérations interbancaires (classe I) recensent les opérations effectuées
avec des établissements de crédit (voir instruction 94-03) ;
les opérations avec la clientèle (classe II): tous les postes de cette rubrique rassemblent l’ensemble des
opérations effectuées avec des agents économiques non financiers (voir instruction 94-03) ;
Les créances en souffrance sont regroupées au sein de chaque rubrique de l’actif, à la ligne « créances en
souffrance ». les risques pays sont maintenus dans les postes d’origine.
Les intérêts courus à recevoir, sauf ceux se rapportant aux créances douteuses ou litigieuses sont
enregistrées au sein de chaque rubrique, à la ligne « créances rattachées ».
Les opérations interbancaires à l’actif: il s’agit d’opérations de prêts réalisées entre établissements de
crédit :
les « prêts au jour le jour », prêts en blanc conclus en vertu d’une convention expresse, avec les établissements
de crédit, pour une durée initiale au plus égale à un jour ouvrable ;
les « prêts à terme », prêts en blanc remboursables en une fois ou par tombées successives, consentis à des
établissements de crédit pour une durée initiale supérieure à un jour ouvrable ;
les valeurs prises en pension pour une durée initiale au plus égale à un jour ouvrable ;
les obligations cautionnées escomptées ;
les valeurs non imputées, ce sont des valeurs impayées retournées par les correspondants, les chambres de
compensations ou provenant de circuit interne de recouvrement de l’établissement et non encore imputées au
débit des comptes des établissements remettants, lorsque ceux-ci ont été préalablement crédités ;
les créances rattachées, ce sont les intérêts courus, inscrits au crédit du compte de résultat et se rapportant aux
soldes débiteurs des comptes ordinaires chez les banques et correspondants, établissements financiers,
Institutions financières internationales, aux dépôts, à terme constitués, aux prêts, aux pensions, aux prêts à
terme etc.
les créances en souffrances : créances impayées ou immobilisées, créances douteuses ou litigieuses,
les intérêts sur douteux ou litigieux ;
les provisions sur créances en souffrance, provisions pour dépréciation des créances impayées immobilisées,
douteuses ou litigieuses sur des établissements de crédit.
Dans chacun des sous-comptes allant du 301 au 309, on enregistrera respectivement : les obligations, les autres
titres à revenu fixe, les actions, les autres titres à revenu variable, les versements restant à effectuer sur le prix
d’achat ou la valeur de soucription des titres de placement, les créances rattachées, les provisions pour
dépréciation des titres de placement ;
stocks de bien meubles : ce sot les stocks de biens meubles détenus notamment par les établissements
financiers habilités à pratiquer la vente directe à crédit ;
avoirs en or et autres métaux précieux
autres stocks et assimilés : stocks de timbres postaux et fiscaux, formules timbrées et billets n’ayant plus cours
légal
provisions pour dépréciation des comptes de stocks et emplois divers ;
débiteurs divers, il s’agit des créances certaines sur des tiers, clientèle et établissement de crédit exclu. Ce
compte enreistre notamment : les acomptes sur impôt, les taxes sur le chiffre d’affaires déductibles, y compris
celles afférentes aux opérations de crédit-bail, les avances et acomptes aux fournisseurs de biens autres que les
immobilisations, les acomptes sur salaires et allocations, les sommes non réglées par les souscripteur
d’obligations émises par l’établissement, les frais à récupérer, les acomptes sur dividendes, les remboursements
à recevoir des organismes sociaux, les travaux hors exploitation facturés, les sommes dues par les locataires
d’immobilisation hors exploitation à l’exclusion des opérations de crédit-bail, de location avec option d’achat et
de location-vente ;
provisions pour dépréciation des créances sur les débiteurs divers autres que la clientèle et les établissements
de crédit ;
créances rattachées : intérêts courus ainsi que dividendes à percevoir, inscrits au crédit du compte de résultat,
et se rapportant aux titres de placement ;
comptes transitoire et d’attente ;
compte de régularisation
H01 OPERATIONS SUR TITRES ET OPERATIONS DIVERSES (AU PASSIF DE LA CLASSE III)
Le compte de la classe III au passif
les versements restant à effectuer sur titres de placement, il s’agit des versements restant à effectuer sur le prix
d’achat ou la valeur de souscription des titres de placement ;
les obligations émises par l’établissement, notamment les obligations à taux fixe, à taux variable ou à taux
révisable, les obligations convertibles, les obligations échangeables ou remboursables en actions ou en
obligations ;
les autres titres à revenus fixes émis par l’établissement. Il s’agit des dettes représentées par des titres à revenu
fixe émis par l’établissement à l’exclusion des obligations ;
les billets d’affacturage, billets émis à l’ordre des clients adhérents, dans le cadre des contrats d’affacturage ;
les créditeurs divers, il s’agit des dettes certaines à l’égard des tiers, clientèle et établissements de crédits
exclus. Ce sont les sommes dues à l’Etat, en particulier les impôts et taxes prélevées pour le compte de l’Etat, les
sommes dues aux organismes sociaux, les sommes dues aux fournisseurs, les rémunérations dues au personnel,
les obligations et autres titres émis par l’établissement et autres titres échus et non encore payés, les retenues
sur travaux immobiliers, les dividendes restant dus au personnel ;
les dettes rattachées aux obligations et titres assimilés, il s’agit des intérêts inscrits au débit du compte de
résultat et se rapportant aux opérations sur titre
le compte de liaison, il s’agit des comptes retraçant les opérations entre le siège et les succursales installées
dans le pays d’implantation du siège de l’établissement ;
les comptes d’ajustement ;
les comptes de régularisation, produits constatés d’avance, comptes correcteur passif, les comptes
d’abonnement de charges, charges à payer ;
les comptes de règlement des titres, il s’agit des comptes d’attente retraçant exclusivement le règlement
d’opération sur titres ;
les comptes d’attente passif , dans ces comptes sont inscrites provisoirement des opérations autres que celles
effectuées avec des établissements de crédit et la clientèle qui ne peuvent lors de leur enregistrement être
imputées de façon certaine au crédit d’un compte déterminé, ou qui exigent une information complémentaire
pour leur imputation.
N2A & N2J Engagements de garantie d’ordre des établissements de crédit ou d’ordre de la
clientèle (crédits par signature) : cautions, avals et autres garanties confirmation d’ouverture de crédits
documentaires etc.
N2H & N2M Engagements de garanties reçus des établissements de crédit ou reçus de la clientèle
Dans un engagement de garantie, trois partenaires entre en ligne de compte, le garant, l’établissement de
crédit qui prend l’engagement de se substituer au donneur d’ordre, en cas de défaillance, le donneur
d’ordre soit un établissement de crédit, soit un client de la banque, qui transmet à la banque a
responsabilité d’assurer, en son nom, une obligation contractée vis-à-vis d’un tiers, puis le tiers désigné
par le donneur d’ordre comme bénéficiaire de la mise à disposition des fonds, sous réserve de la
réalisation de la condition prévue dans le contrat.
NOTA BENE : Contrairement aux règles comptables de droit commun pour lesquelles il n‘existe aucune
obligation de tenir une comptabilité des engagements, le Plan comptable bancaire exige une comptabilité
obligatoire des engagements données ou reçus par les établissements de crédit.
J LE COMPTE DE RESULTAT DEC 2080
La présentation des comptes de charges et de produits d’exploitation bancaire recoupe étroitement la liste des
comptes de bilan et de hors bilan. Ainsi les charges et les produits sont distingués selon qu’ils se rapportent ;
aux opérations de trésorerie interbancaires (classe I) ;
aux opérations de clientèle (classe II) ;
aux opérations sur titres (classe III) ;
aux opérations sur valeurs immobilisées (classe IV) ;
aux opérations sur fonds propres et assimilées (classe V).
èle exposé dans la Revue de Banque, septembre 1991 et repris par Antoine SARDI in « Pratique de la comptabilité
bancaire »
SOMMAIRE
2. CADRE COMPTABLE
3. PLAN DE COMPTE
5. DOCUMENTS DE SYNTHESE
5. 1. Les dispositions générales
5. 2. Les états périodiques
5. 3. Les comptes annuels
5. 4. La nomenclature des postes