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Selon Gray et Larson (2007), pour établir un système de suivi d’un projet, on doit déterminer les
données à recueillir, la façon de procéder, le moment opportun, et désigner la personne qui s’en
chargera. Il faut aussi analyser ces données, les interpréter et rédiger des rapports sur les
progrès au fur et à mesure.
Les données à recueillir peuvent varier selon le projet, le client et les objectifs visés. L’ingénieur
gestionnaire déterminera donc avec son équipe et le client le quoi, le quand, le comment et le
qui selon les circonstances de chaque projet dont il a la responsabilité.
Le contrôle est l’utilisation des données du suivi. Il s’agit de comparer la planification avec la
réalité, de construire des tableaux de bords (dashboard) qui vont aider le chef de projet à
prendre à temps les bonnes décisions, les actions correctives.
Le contrôle de projet a notamment pour objectif d’éviter les retards, de diminuer les coûts et
d’améliorer la performance.
Dans le milieu des TI, d’autres outils comme le Sprint Burndown Chart sont utilisés. Les
graphiques d’avancement (burndown charts) permettent de visualiser l’avancement du travail, à
l’image de la figure 1.
Le diagramme de GANTT est un outil servant à planifier le projet et à simplifier le suivi de son
avancement. Le diagramme de GANTT permet de visualiser facilement le déroulement du
projet, ainsi que de prévoir les actions à mettre en place, comme la commande de matériel qui
prend parfois beaucoup de temps. On pourra aussi gérer plus aisément les conflits de
ressources et les retards possibles en visualisant leur effet sur le déroulement du projet. En
outre, le diagramme de GANTT est un bon outil de communication entre les divers acteurs du
projet et il est le plus utilisé pour le suivi de l’échéancier. Les données nécessaires pour le suivi
des délais sont :
le statut exact,
le temps requis pour terminer les tâches,
les nouvelles données sur le contexte.
De plus, le gestionnaire de projet doit s’assurer que les données recueillies décrivent bien la
situation actuelle du projet et son avancement prévu. La figure 2 illustre un diagramme de Gantt
incorporant la planification initiale et la gestion des délais.
Pour connaître le coût prévisionnel d’un projet (ou d’une tâche), il est fréquent d’utiliser les
courbes d’avancement CBTP, CBTE et CRTE.
Figure 3 : une représentation des courbes CBTE (VA), CBTP (VP) et CRTE (CR)25
Il est donc exprimé en dollars, ce qui est assez déroutant pour un délai. Heureusement, le
diagramme permet de visualiser aussi l’écart de délai en jour en comparant la position de la
valeur acquise par rapport à « Maintenant » sur l’axe horizontal. Pour mieux comprendre les
courbes, reportez-vous aux définitions suivantes :
L’interprétation des courbes est effectuée à l’aide de la méthode de la valeur acquise. L’analyse
permet de mesurer les écarts qui existent entre la planification et la réalisation. Les écarts sur
l’échéancier et sur le budget sont examinés en priorité, l’écart de temps étant le moins utilisé.
L’écart entre les courbes CBTE et CBTP représente l’écart entre le travail effectué et le travail
prévu (axe des abscisses, le retard d’avancement). Cet écart exprimé en coût (lecture sur l’axe
des ordonnées) s’appelle la variance délai (Schedule Variance). Il peut aussi être calculé en
pourcentage. Sa formule est la suivante :
L’écart entre les courbes CBTE et CRTE représente la différence en coûts entre le coût budgété
et le coût réel. Cet écart est nommé variance coût (Cost Variance) et il s’exprime aussi en
pourcentage. Il a pour formule :
Ces écarts peuvent être traduits en indices de performance pour élaborer les tableaux de bord,
une façon plus visuelle de présenter la performance d’un projet. Les indices de performance
des coûts (IPC) et de performance des délais (IPD) sont les deux principales mesures dont le
PMI (Project Management Institute) donne les définitions suivantes :
Indice de performance des coûts (IPC). Une valeur IPC inférieure à 1 indique un
dépassement du coût par rapport aux estimations. Une valeur IPC supérieure à 1 indique que
les coûts ont été inférieurs aux estimations. Cet indice est égal au quotient de la valeur acquise
(VA) sur le coût réel (CR). L’IPC est l’indicateur d’efficacité des coûts le plus couramment
utilisé.
Indice de performance des délais (IPD). L’indice IPD est utilisé pour prévoir la date
d’achèvement du projet. Il est aussi quelquefois présenté conjointement à l’IPC pour prévoir les
estimations d’achèvement du projet. Cet indice est égal au quotient de la valeur acquise (VA)
sur de la valeur planifiée (VP).
Le contexte du projet doit être pris en compte pour interpréter les valeurs des trois paramètres
de performance. Plusieurs raisons peuvent expliquer les différences d’écart qu’une telle analyse
peut exprimer. La figure 4 présente les six possibilités de distribution des trois paramètres
étudiés. L’analyse est effectuée en fonction des calculs de la variance coût (CV) et de la
variance délai (SV). Le tableau 1 illustre les interprétations que le gestionnaire pourrait donner
selon les résultats obtenus. Il demeure cependant de sa responsabilité d’expliquer les écarts et
de les interpréter pour la compréhension du client ou des autres parties prenantes du projet.
Les exemples ci-dessous sont aussi quatre cas27 possibles d’interprétation de la valeur acquise.
Le projet avance plus rapidement que prévu et les dépenses sont inférieures au budget. La
valeur acquise est supérieure au coût prévu et au coût réel.
Le projet est en retard et en surcoût. La valeur acquise est inférieure au coût prévu et au coût
réel.
Le projet coûte plus cher que prévu, mais il est en avance. La valeur acquise est inférieure au
coût réel, mais elle est aussi supérieure au coût prévu.
Le projet a pris du retard, mais des économies sont réalisées par rapport au plan. En effet, la
valeur acquise est inférieure au coût prévu, mais elle est aussi supérieure au coût réel.
Figure 8 : l’interprétation de la VA : en retard mais le projet coûtera moins cher que prévu
Les méthodes de mesure
Afin de bien mesurer la valeur acquise, le gestionnaire de projet voudra déterminer diverses
méthodes de mesure. Pour chaque lot de travaux ou chaque activité, lors de l’établissement du
budget de référence, il faut déterminer une méthode de mesure qui servira à quantifier la valeur
acquise.
o le 0/100 ou le 50/50
o les jalons pondérés
o les unités terminées
o le pourcentage (%) terminé
o le niveau d’effort
o l’effort proportionnel
Le 0/100
Cette méthode est surtout appliquée pour de petites tâches ou des lots de travaux de courte
durée. La valeur n’est acquise que lorsque le travail est entièrement terminé. Avec cette
méthode, aucun progrès ne sera enregistré, et ce, même si le travail a commencé.
Le 50/50
Cette méthode est aussi appliquée pour de petites tâches ou des lots de travaux de courte
durée. La moitié de sa valeur est acquise au commencement du travail et le reste l’est lorsque
le travail est totalement achevé. Pour utiliser cette méthode, l’effort doit être le plus possible
constant tout au long du projet.
Cette méthode est appliquée pour un travail de longue haleine. Une valeur est acquise à
chaque grande étape du travail. Ces étapes doivent être clairement définies et pondérées au
préalable. La pondération doit tenir compte de l’effort total fourni.
Cette méthode est utilisée lorsqu’un décompte physique est possible et que les unités se
ressemblent et possèdent par conséquent un budget équivalent. Cette méthode ne permet pas
de mesurer la valeur acquise pour des unités en cours de production. Dans ce dessein, on
utilise la méthode des unités équivalentes. Par exemple, si 4 unités sont achevées à 25 %,
alors l’on pourra créditer 1 unité supplémentaire.
On utilise cette méthode lorsqu’il est impossible de déterminer des événements significatifs
(jalons) intermédiaires. Dans ce cas, la valeur acquise s’appuie sur l’évaluation de l’individu.
C’est pourquoi cette méthode est dite subjective et qu’il est préférable de l’éviter. On a tendance
à franchir la barre des 90 % assez rapidement, puis y demeurer jusqu’à la fin du lot de travaux
ou de l’activité.
Le niveau d’effort
Cette méthode est surtout utilisée lorsqu’il s’agit d’une activité de gestion ou de soutien. Le
mandat est imputé à l’ensemble du projet ou d’un lot de travaux et non à des activités
particulières. La progression de cette activité s’appuie sur le temps total de l’activité.
L’effort proportionnel
Bien que cette méthode soit peu utilisée, elle sert pour tout type de lot de travaux ou d’activité
dont l’effort peut être directement lié à un autre lot de travaux ou à une activité. C’est-à-dire que
l’effort qui sera requis par celle-ci sera proportionnel à l’effort accompli pour le lot ou l’activité
dont il dépend.
Guide d’utilisation des méthodes de mesure
Un tableau de bord est une représentation graphique synthétique d’un ensemble d’indicateurs
fournissant à un responsable tous les éléments qui vont lui permettre de prendre des décisions,
rapidement et de visu. Compte tenu de sa valeur stratégique, un tableau doit nécessairement
être simple, tout en étant explicite et rigoureux. L’objectif du tableau de bord est notamment de
mettre en avant une activité anormale. À cet effet, il utilise généralement des pictogrammes et
des couleurs permettant de cerner d’un coup d’œil le problème. La réalisation du tableau de
bord du projet (TBP) offre de visualiser l’avancement des paramètres au travers d’indicateurs. Il
s’agit d’un outil de synthèse, de communication et d’aide à la décision.
Le TBP reprend :
l’organigramme du projet;
des indicateurs de qualité;
des indicateurs de délais;
des indicateurs de coûts.
Généralement, il est recommandé d’élaborer des tableaux de bord traitant les points suivants :
simple, pour une meilleure manipulation et une mise à jour plus facile;
clair (les indicateurs utilisés doivent être aisément compris par les lecteurs);
concis, mais néanmoins complet;
évolutif et capable de s’adapter au changement.
Certains principes doivent être respectés pour que votre tableau de bord soit le plus efficace
possible.
Source : CAMPBELL, C., The one-page project manager, Indianapolis, Éditions Wiley, 2007.
Le tableau de bord est l’occasion d’utiliser des indices de performance (voir ci-dessus La
méthode de la valeur acquise). Les indices de délais et de coûts sont ceux habituellement
retenus et ils sont représentés sur deux axes, comme l’illustre la figure 14. Chaque point
représente la valeur de chacun des IPC et IPD à une date donnée. Plus la valeur se rapproche
de la coordonnée (1,1), plus le projet est sur la bonne voie.