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OFFICE INTERNATIONAL DE L'EAU

Développer les Compétences pour mieux Gérer l'Eau

TELE RELEVE DES COMPTEURS D’EAU:


APPLICATION POUR LA MISE EN PLACE D’UNE TARIFICATION
SAISONNIERE

Sophie CAMBON-GRAU

Mai 2000

OFFICE INTERNATIONAL DE L'EAU


Service National d'Information et de Documentation sur l'Eau
(SNIDE)
15 RUE Edouard Chamberland
87065 LIMOGES CEDEX
Tèl.: 05 55 11 47 47 Fax: 05 55 11 47 48
E-mail: snide@oieau.fr Web: http://www.oieau.org

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1. Introduction.

La plupart des pays industrialisés utilisent le comptage de l'eau, d'une part pour
recueillir des informations sur l'état de fonctionnement des réseaux d'adduction d'eau
et d'autre part pour asseoir la facturation de l'eau potable vendue. Traditionnellement
en France, le compteur est relevé une ou deux fois par an. Un releveur se déplace
pour lire le volume marqué par l'index du compteur, qu'il s'agisse de celui d'une
maison individuelle, d'un local commercial ou du compteur première prise d'un
ensemble de logements. En France, une grande majorité de compteurs sont situés
dans des regards ou dans des caves. Dans le cas d'opérations immobilières
récentes, les compteurs prennent leur place en limite de propriété, à côté des
compteurs de gaz et d'électricité, mais cette position idéale du point de vue du
releveur n'est pas systématiquement adoptée. La relève du compteur est une
opération coûteuse en main d'œuvre et en temps pour la société qui facture l'eau.
Elle représente une contrainte pour l'occupant des logements et des locaux
commerciaux dont la présence est requise pour donner l'accès au compteur.

Aussi, les sociétés de distribution d'eau cherchent depuis une vingtaine d'années à
gagner du temps sur les opérations de relève. Dans ce cadre, des terminaux
portables équipent désormais la plupart des releveurs. Ils contiennent l'identification
des sites à relever au cours d'une journée de relève et permettent le recueil d'un
certain nombre d'informations sur le client en plus de l'index du compteur proprement
dit. En fin de journée, le releveur peut décharger les données recueillies soit
directement sur l'ordinateur central de son Agence, soit depuis son domicile en
utilisant un modem. Le même modem lui permet de charger les adresses à relever le
jour suivant. Pour aller plus loin dans la même voie, l'heure est depuis une dizaine
d'années aux solutions de relève à distance ces compteurs. Le principal intérêt est
alors de s'affranchir la plupart du temps de la présence du client pour avoir accès à
l'index du compteur. Jusqu'à présent, les services clientèles des compagnies d'eau
avaient développé les cartes d'auto relevé qui ont le même objet que la relève à
distance (économiser le déplacement du releveur et ne pas déranger le client) mais
dont la fiabilité peut être discutée. Le but premier de la relève à distance des
compteurs est donc de recueillir le plus fidèlement possible les valeurs d'index des
compteurs sans déranger les clients dans leur propriété.

Cette synthèse bibliographique présente un état des lieux des techniques et des
pratiques de relève à distance des compteurs en France, avec une perspective
internationale.

2. Les compteurs d’eau.

En France, la législation impose un comptage mécanique de l’eau associé à un


totalisateur également mécanique (décret n°76-130 du 29 janvier 1976).

Les compteurs sont caractérisés par un certain nombre d’éléments :

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- un débit nominal : pour un compteur de 15mm, ce débit est de 1.5 m3/h ;
- une classe métrologique A, B ou C : elle caractérise la précision du volume
mesuré en fonction du débit mesuré et du débit nominal du compteur. Les
compteurs de classe C se démarquent nettement des deux autres par leur grande
précision de comptage pour des débits mesurés d’eau très faibles (fuites) ;
- un sens d'écoulement de l'eau, une position d’installation (verticale ou
horizontale) et une pression maximum tolérable en service.

Un compteur se décompose en trois organes constitutifs :


- un capteur de débit, à travers lequel passe le volume d'eau à mesurer,
- un train de transmission de la mesure mécanique du débit,
- un totalisateur : qui permet d'afficher le volume mesuré.

La plupart des compteurs couramment employés pour les utilisations urbaines


(habitations, usages commerciaux) se regroupent en deux grandes catégories selon
la nature du capteur de débit :
- Les compteurs volumétriques : un disque oscillant fait une révolution complète lorsqu'un volume
d'eau prédéfini par les dimensions de l'appareil est passé à travers le compteur. Le nombre
d'oscillations est transformé mécaniquement en rotations et permet de compter le volume passé
dans l'appareil.
- Les compteurs de vitesse. Deux types se distinguent : 1° les compteurs de vitesse à turbine : l'eau
passe dans un ou plusieurs orifices calibrés (compteur à jet unique ou à jet multiple) puis arrive
perpendiculairement sur les pales d'une turbine qu'elle fait tourner. Le nombre de tours de la
turbine est proportionnel à la vitesse de l'eau (débit). 2° Les compteurs de vitesse à hélice
(compteurs Woltmann à hélice verticale ou horizontale) : la vitesse de rotation de l'hélice est
proportionnelle à la vitesse de l'eau. Les cotes du cylindre contenant l'hélice permettent de relier
précisément le nombre de tour de l'hélice au volume passé à travers le cylindre.

Enfin un compteur est dit humide, lorsque ses trois organes sont noyés dans l’eau,
humide propre lorsque le totalisateur est isolé dans un compartiment rempli de
liquide lubrifiant et antigel, sec lorsque le totalisateur est au sec et ultra sec lorsque le
train de transmission et le totalisateur sont isolés de l'eau mesurée.

3. Principes de la télé relève des compteurs.

Jusqu’à présent, les fabricants de compteurs mettaient sur le marché des


technologies classiques avec les trois éléments précités (mesureur de débit, arbre de
transmission et totalisateur mécanique), adaptées à la relève la plus courante des
compteurs, faite à pied par un opérateur humain.

Depuis peu en France, les principaux fabricants de compteurs commercialisent des


modèles pré équipés en vue de l'installation immédiate ou ultérieure de la relève à
distance.

La relève à distance s'est développée aux USA depuis le courant des années 1970.
Elle a d'abord concerné les compteurs d'électricité. Elle se développe de plus en plus
dans les services d'eau. Contrairement à la situation française, il existe une demande
pressante outre Atlantique pour la relève à distance en raison de la concordance de
plusieurs éléments sociologiques :
- la pénétration du releveur sur la propriété privée est très mal vécue, surtout dans
les états du sud et de l'ouest ;

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- la facturation de l'eau sur la base d'estimations, couramment pratiquée en France,
est jugée inacceptable ;
- une facturation régulière est souhaitée (4 fois par an au moins, voire
mensuellement) ;
- les élus locaux ont tout intérêt à promouvoir pendant leur mandat des solutions de
relève à distance qui susciteront l'approbation des administrés.

Fort logiquement, les premiers fabricants au monde de matériels de télé relève se


rencontrent aux USA (notamment leaders pour la radio relève) qui disposent
également du plus grand parc de compteurs relevés à distance.

La télé relève des compteurs suppose d'associer aux compteurs mécaniques


classiques plusieurs éléments permettant d'aller de la phase de recueil de la valeur
de l'index du compteur jusqu'à l'intégration de cette information par les logiciels de
facturation des distributeurs d'eau. Quatre éléments sont ainsi requis :

N°1 - le compteur proprement dit avec ses trois organes précédemment décrits,
N°2 - une tête, à installer sur le compteur, qui traduit l'information mécanique (volume
en m3 indiqué par les cylindres tournant du totalisateur) en information de type
électrique, qui puisse être traitée par voie électronique,
N°3 - un organe de transmission de l'information électrique entre un émetteur de
l'information et un récepteur. Les technologies compactes permettent par
exemple d'inclure l'émetteur radio dans l'organe N°2 (ex : totalisateur
d'impulsions électrique à ILS équipé d’un système de lecture optique et d’un
module radio). Les ondes hertziennes servent de véhicule à l'information. Le
"releveur" (opérateur à pied ou en camion, ou plus simplement module
récepteur fixe) est équipé d'un appareil de réception radio qui stocke les
informations. Ces informations seront ensuite récupérées par l'organe N°4.
N°4 - une interface entre le récepteur de l'information et le logiciel de traitement des
factures client. Il s'agit souvent d'un terminal portable qui peut ensuite se
connecter directement à l'ordinateur central de facturation ou indirectement via
un modem par les lignes téléphoniques usuelles (réseau téléphonique
commuté, RTC).

En France, la législation impose le comptage mécanique. Les éléments N°1 et N°2


sont donc nécessaires. Si les compteurs étaient électroniques, ces deux éléments
seraient éventuellement confondus. Mais cette évolution n'est pas à l'ordre du jour.

4. Composants techniques de la relève à distance.

3.3 Traduction d'un message mécanique en information électrique.

Le premier principe de la télé relève consiste donc à traduire la rotation du


totalisateur mécanique du compteur en un signal électrique qui puisse ensuite être
transporté et traité.

Il existe quatre technologies concurrentes pour la traduction en message électrique :

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- le comptage d'impulsions à l'aide d'interrupteurs à lames souples (ILS) aussi
dénommé système Reed.
- les encodeurs : ils empruntent deux technologies différentes, l'une utilise
l'électronique et l'autre un système optique ;
- les têtes opto-électroniques (système optique) ;
- le comptage d'impulsions à l'aide de bobines en remplacement des ILS.

Ces « traducteurs » en message électrique sont appelés "tête" dans ce qui suit (MIU
en anglais meter interface unit).

1.1.1 Les encodeurs.

Principe des encodeurs électroniques : les totalisateurs mécaniques des compteurs


disponibles sur le marché se présentent sous la forme d'une succession de rouleaux
à entraînement mécanique. Des circuits imprimés sont insérés entre chaque rouleau
du totalisateur. Chaque roue est munie de balais métalliques qui font, selon la
position de la roue, contact avec l'une des 10 sections du circuit imprimé, donnant
fidèlement la lecture de l'index du compteur. Les principaux fabricants d'encodeurs
pour le marché français sont actuellement Sappel, Kent, Farnier et Watteau.
Schlumberger semble délaisser les encodeurs au profit de son produit Cyble RF
(radio frequency).

Principe de l’encodeur optique : Socam a développé un encodeur optique (Galaxy).


Les 6 rouleaux du totalisateur mécanique sont percés par des fentes. Des diodes
électroluminescentes et des photo transistors détectent et codent la position de
chaque route grâce à la lumière traversant les fentes. Ainsi, l'index est traduit sous la
forme d'un signal numérique.

Avantage : les encodeurs sont directement liés au totalisateur mécanique et


transmettent fidèlement l’index du compteur sous la forme d’un signal électrique.

Inconvénients : les encodeurs électroniques opposent une résistance au mouvement


des rouleaux du totalisateur : pour limiter leur influence sur la précision du compteur,
seule une lecture au m3 près est possible (incompatibilité avec une tarification
horaire, par exemple). Seul l’encodeur optique n’a pas d'influence sur le
fonctionnement mécanique ou sur la précision du compteur. Les encodeurs
électroniques ne sont compatibles qu’avec les compteurs volumétriques. Les
encodeurs restent des technologies chères (minimum 300 F d'investissement par
compteur). Les encodeurs n’ont pas d’autonomie énergétique. L’alimentation
électrique doit leur être fournie à chaque lecture d’index.

1.1.2 Les systèmes Reed :

Principe : le totalisateur mécanique du compteur est relié à un élément tournant


aimanté. A chaque rotation de cet élément (qui correspond un volume donné, par
exemple 100 litres), un interrupteur à lame souple (ILS) placé dans une ampoule

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remplie d'un gaz neutre se ferme et transmet une impulsion électrique. Dans
l'exemple cité, 10 impulsions représentent donc théoriquement à 1 m3 mesuré.

Avantage : système éprouvé et relativement peu coûteux.

Inconvénient : les systèmes à ILS, contrairement aux encodeurs, ne sont pas liés
physiquement au totalisateur mécanique. Ils sont toujours plus ou moins victimes de
bruits de fond internes ou externes, en particulier dans les environnements où
existent des sources de vibrations ou des champs magnétiques. Les vibrations
peuvent conduire à manquer des impulsions. D'autre part, les lames métalliques
souples finissent par vieillir et par entraver le fonctionnement à long terme. Les
systèmes Reed manquent de fiabilité et font toujours apparaître un décalage entre
l’index qui fait foi en cas de litige et le totalisateur d'impulsions électriques. Etablir la
facturation sur la base du totalisateur d'impulsions peut donc engendrer des
réclamations des clients. D'autre part, la plupart des systèmes Reed ne prennent pas
en compte les retours d'eau. Un retour d'eau est comptabilisé positivement comme
une circulation d'eau ordinaire. L'écart entre le totalisateur d'impulsion et l'index réel
du compteur augmente dans le cas de retours d'eau (clapets anti retour défaillants).

Sappel a développé un nouveau système émetteur d'impulsion ( IZAR) qui tient


compte des retours d'eau. Ceux-ci ne sont pas comptabilisés et l'installation de
clapets anti retour sur les compteurs n'est plus obligatoire. Depuis 1997, de
nouveaux ILS plus fiables ont été développés. Sur les 100 000 unités vendues dans
6 pays (90% en France), les dérives observées sur 3 ans semblent très acceptables.

1.1.3 Les têtes opto électoniques.


Chaque rouleau du totalisateur mécanique comprend 10 secteurs réfléchissants
différents. Un capteur optique procède à une détection photo électrique infra rouge
du secteur réfléchissant apparent à l'instant de la lecture de l’index.
Cette technologie semble encore peu répandue.

1.1.4 Les bobines.


Il s'agit d'une technologie développée par Schlumberger dans le cadre de son
système Cyble RF, en remplacement des anciens émetteurs d'impulsion à ILS. Le
totalisateur mécanique du compteur est équipé d'une aiguille spéciale Cyble. La
rotation de cette aiguille est détectée par les 3 bobines du capteur Cyble. La
séquence de trois bobines a été retenue pour permettre une détection électronique
du sens d'écoulement de l'eau. Cette technologie nouvelle et en cours de
commercialisation.

3.4 La transmission de l'information électrique.

Il existe essentiellement deux modes de transmission de l'information électrique


stockée au niveau des compteurs, un mode filaire (par câble) et un mode radio.

1.1.5 La transmission filaire.


La « tête » est reliée par un câble à un élément qui permet de déporter la lecture
d’index en un lieu d'accès plus facile.

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- La liaison vers un télé répétiteur (MDU) permet de visualiser l'index du compteur,
celui-ci étant mis à jour régulièrement (par ex toutes les 15 mn).
- Le câblage vers une borne inductive (touch pad) fixée sur un mur (par exemple
en façade d'immeuble), sur le sol ou sur un regard évite de pénétrer dans les
regards ou dans les caves et supprime les risques de blessure et le temps perdu
liés à cette opération.

Inconvénients :
- le coût du câblage peut être dissuasif dans de nombreux cas (dans le cas d'un
bâtiment d'habitation ancien avec plusieurs dizaines de logements par exemple).
Dans le cas d’immeubles neufs, le câblage peut être prévu dès la construction.
- Les câbles, lorsqu'ils sont enterrés (en regard, en égout), sont souvent
endommagés par la faune (rongeurs, insectes) ou par des travaux de voirie
(sectionnement). Les coûts de réparation et de maintenance sont alors élevés.

1.1.6 La transmission radio.


La « tête » est reliée à un module radio soit par câble (version déportée), soit par la
lecture directe, magnétique ou optique (version compacte). Les principaux
fournisseurs de radio déportée sont Itron (USA - partenariat avec Schlumberger) et
Ramar (GB) (partenariat avec Socam).
Depuis peu quelques fabricants de compteurs proposent un module compact
[« tête » + système de lecture + émetteur radio] adaptable sur le compteur de leur
marque. Sappel propose ainsi sa technologie IZAR (émetteur/récepteur) (il existe
aussi une version déportée du même produit). Schlumberger vient de mettre sur le
marché le CYBLE RF. Un projet est à l'étude pour rendre ce produit compatible avec
des compteurs de marque concurrente.

Les encodeurs ne peuvent pas être reliés à des modules radio : à chaque lecture
d’index, ils puiseraient leur énergie dans la pile du module et en limiteraient
considérablement la durée de vie. Le changement régulier de la pile par un opérateur
réduirait l’intérêt du système radio dont la vocation est de s’affranchir le plus possible
de l’intervention humaine.

5. La récupération de l’information.

5.1 Borne inductive.


Le releveur (opérateur humain dans ce cas) vient appliquer un pistolet de lecture sur
la borne inductive pour relever l'identité du compteur (n° de série) et son index. Le
pistolet de lecture est connecté à un terminal portable qui stocke toutes les
informations relatives aux compteurs relevés.

Difficulté : la principale difficulté associée aux bornes inductives est directement liée
au manque d'universalité des matériels. Un service de distribution d'eau travaillant,
dans une tournée de relève donnée, avec 3 fabricants de compteurs devra équiper
son releveur de trois "pistolets" de relève différents à connecter et déconnecter du
terminal portable à chaque fois.
Un fabricant de matériel britannique a tenté d'universaliser les "pistolets" en
proposant un modèle, dénommé "Talisman", qui soit compatible avec les principaux

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matériels disponibles sur le marché. Mais compte tenu des évolutions technologiques
rapides dans le domaine de la relève à distance des compteurs, Talisman lit environ
90% des bornes inductives seulement.

3.5 Réception radio.

Le module radio précédemment décrit stocke les informations de la tête. A partir de


là il existe trois principaux modes de transmission des données entre ce module et
un organe de relevage radio
- le mode une voie : le module transmet constamment l’information aux dates et
heures programmées. Ce mode n’est pas adapté au relevage à pied (walk by). Il
convient aux applications en réseau fixe.
- Le mode une voie et demie : le module est réveillé par l’émetteur lors du relevage
et fournit alors les données qu’il a stockées. Ce mode convient à certaines
application du relevage à pied ou par un véhicule.
- Le mode deux voies : il fonctionne selon un principe de question réponse.
L’émetteur lors du relevage appelle un code identifiant et seul celui-ci répond.
Cette solution ne permet pas le relevage par un véhicule mais il permet des
applications fines comme le changement de tarif, la lecture d’une base de
données, la reprogrammation, etc.

Il existe trois modes de relevage des modules radio :


- relevage à pied : un releveur à pied dispose d’un terminal portable équipé d’un
logiciel de relève de compteur et d’un émetteur/récepteur radio. Ce terminal
communique avec des ordinateurs classiques pour le chargement et le
déchargement des informations.
- Relevage par un véhicule. Le principe est le même que pour le relevage à pied
mais l’ordinateur portable embarqué et l’émetteur/récepteur radio sont plus
puissants. L’antenne radio est située sur le toit du véhicule qui effectue sa relève
aux alentours de 50 km/h.
- Relevage dans le cadre d’un réseau fixe : les réseaux fixes utilisent le principe
des relais radio en raison de la portée limitée de chaque émission. Pour un
immeuble, par exemple, les modules radio des appartements communiquent avec
quelques répéteurs. Ceux-ci fournissent leur information à un concentrateur qui
fait office d’interface pour le relevage. La relève se fait ensuite par le réseau
téléphonique ou par le mode de relève le mieux adapté à chaque configuration.
Dans le cas de l’habitat pavillonnaire, les modules radio des compteurs
communiquent avec des répéteurs situés par exemple sur les poteaux déjà
installés (poteaux EDF moyennant autorisation), puis avec un concentrateur placé
de la même manière. Les réseaux fixes suppriment l’intervention humaine pour le
relevage (en dehors des opérations éventuelles de maintenance et d’étalonnage)
mais réclament des investissements lourds (infrastructures).

Le quatrième mode de relevage possible, par satellite, présente un coût très élevé et
n’est pas encore normalisé. Il convient à la relève de compteurs très isolés et très
difficiles d’accès où toutes les autres techniques de relève se révèlent défaillantes.

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Difficultés : en France, seule la fréquence 433,92 MHz est à usage libre. Cette
fréquence ne permet pas un échange d’information sur de longues distances. Dans
les meilleurs conditions possibles, c’est-à-dire en champs libre et sans interférence,
le module radio peut émettre jusqu’à quelques centaines de mètres. De nombreux
utilisateurs et tous les boîtiers radio de même technologie émettent sur cette bande.
Des précautions doivent donc être prises par les fabricants pour limiter les risques
d’interférence et de collisions des données lors de l’interrogation à distance.
L’utilisation de la modulation de fréquence autour de 433 MHz, la technologie en
bande étroite et l’interrogation 2 voies permettent par exemple de réduire ces
risques. Prochainement, la fréquence 866 MHz passera en utilisation libre.

6. Application à la tarification saisonnière.

6.1 Quel retour d’expérience ?

Actuellement, les USA constituent le terrain de prédilection pour étudier les retours
d'expérience des solutions de relève à distance des compteurs d'eau. La télé relève
concerne de nombreux services d’eau et équipe des grandes villes (Philadelphie,
Cleveland, Colombus, Pittsburgh), comme des services plus modestes (Des Moines
Water Works, Village of Gurnee, Suffolk County Water Authority). Une enquête sur la
question est nécessaire pour aller plus loin, notamment par l’intermédiaire de
« l’AMRA » (Automatic Meter Reading Association). Les grands fabricants présents
sur le marché américain pourraient aussi être interrogés (Itron, Sensus Technologies,
Unique technologies, Master Meter Inc) en gardant à l’esprit les différences entre les
réglementations américaines et européennes d’une part, et des conditions de
faisabilité sur le terrain d’autre part.

En Europe, la Grande Bretagne qui ne s’équipe massivement en compteurs d’eau


que depuis la privatisation des services d’eau (1989), est aussi un terrain d’étude
intéressant. Les compteurs installés sont de technologie récente et permettent très
probablement une compatibilité avec de nombreux procédés de relève à distance.
Ainsi, le Sunday Times indiquait dans un article du 18 juillet 1999 l'expérience
actuellement conduite par Anglian Water. Cette compagnie distributrice dessert 2
millions de foyers. D'ici à la fin 2000, la moitié d'entre eux seront équipés d'un
système de lecture à distance, programmé pour appliquer une facturation horaire de
l'eau, avec un tarif plus élevé entre 7 h et 9 h le matin et 5 h et 7 h le soir. Les foyers
se voient proposer des remises de leur facture d'eau de 15% s'ils acceptent le
nouveau type de compteur adapté à la télé relève. La facturation horaire impose un
cahier des charges plus complexe que la tarification saisonnière. Notamment la
précision requise pour la programmation des horloges n’est pas la même. Il a donc
beaucoup à apprendre du cas « Anglian Water ».
Une autre expérience aurait actuellement lieu au sein de la Three Valley Authority
(filiale de Vivendi).

Pour la France, seul un article de presse datant de 1994 a été accessible. Une
expérience pilote de télé relève de 65 compteurs par radio transmission a été
conduite pendant 3 mois par la SAUR en partenariat avec la société Itron. Dans le
secteur concerné, qui incluait le parc Eurodisney, une fréquence de relève mensuelle
était requise. Les compteurs étaient situés en regard enterrés, et équipés d’un

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émetteur radio interrogé à partir d’un terminal portable embarqué dans un véhicule.
L’article donne des précisions sur la technologie employée. Il souligne la fiabilité du
système de relève (concordance index relevés / index lus de 99.3%), et le gain de
temps permis par la radio relève de type « drive by ». Il souligne également que la
rentabilité est liée à la fréquence de relève. En deçà d’une fréquence mensuelle, la
radio relève aurait perdu son avantage économique. La télé relève se justifie
effectivement par une grande fréquence de relève. Dans le cadre de la tarification
saisonnière, une application intéressante serait la modulation tarifaire hebdomadaire
ou mensuelle dans les zones touristiques (haute montagne, zones littorales).

Les autres informations relatives aux expériences de télé relève ne s’appuient pas
sur des documents publiés. Le Parc de logements HLM s’est doté plus tôt que
l’ensemble du parc de logements de solutions de relève à distance. A ce jour,
150000 logements sur les quelques 3,7 millions de logements gérés par la fédération
française du mouvement HLM disposeraient de compteurs d’eau avec télé relève,
celle-ci s’étant développée conjointement avec des opérations domotiques plus
ambitieuses. Là aussi, les retours d’expérience doivent être recueillis par enquête
afin de mieux cerner les avantages et inconvénients des technologies en place.

3.6 Eléments à prendre en compte dans un cahier des charges.

Cette synthèse a permis une ébauche de réflexion sur les éléments qu’il faudrait
absolument intégrer dans un cahier des charges relatif à la télé relève pour une
tarification saisonnière.

Le cahier des charges imposé au fabricant doit répondre le mieux possible aux
besoins du client, qu’il s’agisse d’un gestionnaire de patrimoine immobilier ou un
service de distribution d’eau.

Ces besoins se déclinent en deux grandes catégories dont la deuxième, pourtant


essentielle, est souvent négligée :
- une catégorie technique,
- une catégorie sociologique.

1.1.7 Les besoins sociologiques.


Il s’agit de prévoir les réticences induites par l’introduction d’une technologie
nouvelle, méconnue et donc perçue comme « menaçante » par les individus qui la
côtoieront.

Les réticences peuvent venir des employés du service d’eau (ou de gestion
immobilière) : ils auront par exemple peur des transformations appliquées à leur
métier, voire de sa disparition pure et simple.

Dans les deux cas, le cahier des charges devrait théoriquement comprendre une
partie « information et formation » des employés des services utilisateurs, à propos
du fonctionnement de la nouvelle technologie et des avantages qu’elle apporte pour
les uns et les autres. L’objectif est de former des partenaires de la nouvelle technique
et non des obstacles en puissance à son fonctionnement. Une information adéquate

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pourrait être également dispensée aux responsables du parc immobilier équipé de la
relève à distance.

1.1.8 Les besoins techniques.


La liste des besoins techniques doit être établie au cas par cas et profiter autant que
possible des retours d’expérience. Les éléments qui suivent sont nécessairement
incomplets.

- analyse des contraintes techniques : l’emplacement des compteurs, leur position


et leur nombre (dans le cas du comptage divisionnaire) peut-il proscrire certaines
techniques ? Le coût du câblage sera-t-il rédhibitoire ?Quelle est la portée de la
transmission radio compte tenu de l’environnement des compteurs ?
- besoins de fiabilité et durée de vie : quel est le taux d’échec de la transmission
radio dans l’environnement précis de mes compteurs (interférences probables,
barrière physique aux ondes dans la fréquence de fonctionnement choisie) ?
Quelle dérive des systèmes à impulsion est-il acceptable ? Quelle dérive des
horloges internes est-elle acceptable ? De quelle durée de vie des piles faut-il
impérativement disposer ? Cette durée de vie est-elle compatible avec le rythme
d’interrogation de l’index envisagé ? Les systèmes proposés sont-ils parfaitement
résistants à une immersion prolongée (norme d’étanchéité IP 68) ? Supportent-ils
de grandes variations thermiques et pendant combien de temps ?
- la programmation du système : sur quels paramètres le système peut-il me fournir
de l’information (par ex. n° série du compteur et index relevés à date fixe,
détection de fuite, détection de retour d’eau, détection de fin de vie de la pile,
alarmes pour les tentatives de fraude, les niveaux de consommation inhabituels,
etc.) la programmation du système au départ est-elle modifiable (interrogation
tous les 2 mois, modifié en interrogation hebdomadaire par ex.) ?
- le service après-vente : quelles garanties sont-elles fournies par le fabricant quant
au suivi de la technologie proposée ? Quelle assistance est-elle proposée en cas
de difficultés de mise en œuvre ?

Cette liste non exhaustive doit être complétée dans le cadre d’un projet particulier
grâce à un travail d’allers retours de l’information entre le fabricant de matériel et le
client.

7. Conclusion.

Le télé relevage des compteurs d’eau demeure peu développé en France faute d’une
véritable demande de la part des prestataires de service d’alimentation en eau d’une
part et des gestionnaires de parc immobilier d’autre part. Le retour d’expérience dans
ce domaine est donc faible. Le principal obstacle au développement de la relève à
distance est d’ordre économique, accompagné, très probablement d’une réticence
sociologique de la part des opérateurs de la relève. Le manque de normalisation et
donc d’universalité des matériels nuit à la baisse des coûts : chaque système de
relève à distance est propre à un fabricant de compteur. Certaines technologies

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manquent de fiabilité et ne reproduisent pas fidèlement les index de compteurs.
D’autres ont une autonomie limitée en raison de la taille envisageable des piles au
lithium qu’elles contiennent. Une autonomie de 12 ans est en général le maximum
proposé par les fabricants alors que les distributeurs d’eau réclament des durées de
vie compatibles avec celles des compteurs (15 ans en moyenne). Il est important
d’avoir une idée précise des coûts de maintenance des systèmes pour conduire une
étude de faisabilité économique de la relève à distance des compteurs d’eau. Celle-
ci doit passer par un cahier des charges très détaillé dont la mise au point suppose
un travail étroit de partenariat entre fabricants et clients. Enfin, la télé relève
révélerait probablement une faisabilité accrue dans le cadre d’opérations inter
services (par ex. en France, eau, électricité, gaz) où plusieurs opérateurs
partageraient les mêmes infrastructures (réseau fixe pour la radio relève, câblage
identique au sein des immeubles…).

8. Bibliographie

Entretiens téléphoniques :
Pierre Bossi, Socam, Rillieux la Pape ;
Michel Fuchs, Sappel, Saint-Louis ;
Philippe Grandjean Compagnie des Eaux de Paris, Paris ;
Chantal Laumonnier, CSTB Nantes ;
Jean-Alain Monnier, Tec Habitat, Mouvement HLM, Paris.

Rencontres :
Marc Guerquin, Lyonnaise des Eaux, Paris 9ème
François Paquet, Générale des Eaux ;
Alain Bignotti, Schlumberger, Montrouge.

Recherche internet : à partir des mots clés « AMR » (automatic meter reading), relève à distance des
compteurs d’eau, télé relève, contadores de agua i telemedida.

Documentation :
K. D. Bienlien et alii. Automatic meter-meter reading is not always economical. JAWWA february 1998,
pp52-59, réf. 67/07396.
Bradosche et alii. Télérelevé des compteurs d’eau par radio-transmission. L’eau, l’industrie, les
nuisances, n°177, novembre 1994, pp62-64. Réf. 66/96353.
S. Fontana. Le comptage de l’eau, une informatisation croissante. Hydroplus n°62. Avril 1996, pp49-
59. Réf 66/98570.
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Documentation technique des fabricants Sappel, Schlumberger, Socam.
Objet de la synthèse : faire un état de l’art des technologies en développement, des
procédés utilisés et du matériel disponible sur le marché, avec un comparatif de leurs
avantages et de leurs inconvénients, principalement dans les pays industrialisés. Les
entreprises prestataires de service dans le domaine de l'eau seront interrogées sur
leurs opérations pilote dans le domaine.

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