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REPORTAGE

La photo aérienne de
l’IGN, depuis l’avion
jusqu’à la BD Ortho
La photographie aérienne représente encore aujourd’hui la brique de base sur laquelle
s’élaborent la plupart des autres produits finaux : cartes papiers, modèles numériques
de terrain, suivi des évolutions urbaines, rectification des parcelles cadastrales, etc.
Visite dans les locaux IGN de Creil, où sont réalisées toutes les étapes du traitement
des photographies aériennes, depuis la planification des missions jusqu’à la duplica-
tion des clichés pour les clients finaux.

S
itué en périphérie de Creil, au rations foncières), la première recouvrement (typiquement de
voisinage de la base aérienne tâche qui échoit aux équipes de l’ordre de 60 à 80 %) est égale-
militaire avec laquelle il l’IGN est de constituer le plan de ment un paramètre essentiel, qui
partage l’utilisation de la piste vol adéquat. Pour cela, plusieurs détermine la fréquence de la prise
aérienne, le service des opéra- données sont nécessaires : la zone de vue lors du vol. Le recouvre-
tions aériennes de l’IGN abrite à couvrir, bien sûr, mais également ment latéral (perpendiculaire à la
toutes les ressources nécessaires l’échelle finale du cliché, laquelle trajectoire de l’avion), non essentiel
à la réalisation des campagnes de donnera la superficie couverte à la vision en relief, est fixé à 20 %
prises de vue aéroportées, depuis par une photographie élémen- environ.
la planification amont jusqu’à l’ar- taire, ainsi que l’altitude de vol :
chivage sur bande numérique des « Sur terrain plat, explique Michel Sur le fond de plan au 1 : 100000, chaque
rectangle élémentaire dessine le périmètre
photographies, en passant par le Gabrielli, chef du service planifi- d’un cliché, avec son numéro d’ordre (ici il
développement, la numérisation, cation, le calcul est facile, sachant s’agit de clichés de la caméra numérique).
ou bien encore le traitement des que, par exemple, une échelle au 1:
toutes nouvelles images issues de 25 000 correspond à une altitude Dernière mesure préparatoire
la caméra numérique développée de 4000 mètres au-dessus du niveau : obtenir les autorisations de
en interne. du sol. En revanche, au-dessus des survol nécessaires.Ces dernières
reliefs accidentés, comme dans les sont obligatoires dans le cas de

Première étape : Alpes ou dans les Pyrénées, il faut


systématiquement ajuster l’altitude
survol de périmètres surveillés ou
interdits, comme la ville de Paris
le plan de vol de l’avion en fonction de celle du sol,
ce qui nécessite plusieurs passages
ou certaines zones militaires. «
Quoique nous possédions une autori-
Lorsqu’une commande arrive successifs pour la même bande. sation permanente pour le survol des
au service, qu’il s’agisse d’une Heureusement, nous avons certaines zones P et R, il nous faut néanmoins
commande interne à l’IGN, par tolérances qui nous permettent de ne prévenir les autorités militaires. En ce
exemple dans le cadre du renou- pas avoir à effectuer ces manœuvres qui concerne Paris, les autorisations,
vellement quinquennal du fonds délicates pour chaque cliché ! » En accordées par la Préfecture de Police,
photographique départemental, outre, chacune de ces photogra- prennent environ un mois à un mois
ou bien une commande isolée phies recouvre partiellement la et demi. Elles ne durent que quel-
d’un organisme tiers (par exemple précédente, de façon à pouvoir ques jours, il faut donc espérer que
l’ONF, voire la DGI dans le cadre obtenir une paire stéréoscopi- les conditions météorologiques soient
de missions de contrôle des décla- que. Le pourcentage souhaité de favorables, car l’IGN, en raison de sa

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charte qualité, ne prend jamais de bilité (donc à durée d’exposition pouvoir extraire et remplacer les
clichés si le moindre nuage masque longue), lesquels présentent un rouleaux de films dans la caméra.
une partie du sol », continue Michel grain réduit, et permettent donc Cette dernière de marque Zeiss
Gabrielli. des agrandissements plus impor- TOP 15, reçoit un objectif de
tants que les films rapides (image focale 153 mm, ce qui correspond,

Deuxième étape « piquée »). compte-tenu des dimensions de la


surface sensible, à un cliché final
: le vol La base de Creil est équipée d’un
système de réception satellite
légèrement grand angle.

Lorsque la fenêtre calendaire Météosat qui permet de vérifier Le hangar de la base de l’IGN abrite
les quatre Beechcrafts qui servent aux
arrive, l’équipe se prépare pour heure par haure la nébulosité sur le missions aérienne, ici en pleine révision
la mission. L’équipage, qui opère continent et le proche Atlantique, hivernale.
à bord d’avions commerciaux ainsi que de différents programmes Les missions de vol, effectuées
transformés (de type Beechcraft, d’interprétation des informations de préférence en été pour des
réputés pour leur stabilité), se météorologiques (Attis) en prove- questions de durée de jour et de
compose d’un pilote (responsa- nance des aéroports. Les pilotes déclinaison solaire (pour que les
ble du suivi du plan de vol et du sont ainsi à même de décider le clichés soient validés, l’IGN exige
maintien de l’altitude de l’appareil) matin même s’il est raisonnable de que la hauteur du Soleil dépasse
et d’un photographe navigant, qui décoller ou non. Restent des incer- 30°) s’effectuent sur un rythme
s’occupe pour sa part de l’équipe- titudes : « particulièrement en ce quivolontariste. Selon les statistiques,
ment électronique, notamment concerne les phénomènes convectifs au nord de la Loire, le nombre de
des ordinateurs embarqués, et et l’apparition de rues de cumulus, jours où le ciel reste parfaitement
change les rouleaux de film au fur par exemple, un phénomène que bleu n’excède pas trente, il faut
et à mesure des prises. Naguère nous sommes presque incapables de donc profiter au maximum de
encore, le photographe navigant prédire », admet Alain Reynes, chef chaque belle journée. Les 6 à 7
n’était aidé que d’un chronomè- du département des opérations heures de vol sont intégralement
tre, et prenait un cliché à chaque aéronautiques. exploitées, l’avion bénéficiant d’une
intervalle de temps précalculé : prise en charge par un contrôleur
naturellement, l’incertitude et les L’autonomie des avions (équipés aérien particulier, ce qui lui donne
fluctuations de la vitesse de l’avion de réservoirs supplémentaires en priorité sur les vols commerciaux.
entraînaient beaucoup d’impréci- bout d’ailes, elle peut atteindre 7 à Au total, l’Institut produit tous les
sion. De nos jours, l’ordinateur 8 heures), et leur vitesse (environ ans de l’ordre de 80000 nouveaux
embarqué reçoit le plan de vol 400 km/h sol), est suffisante pour clichés qui, une fois développés
et les coordonnées du centre de atteindre n’importe quel point (voir l’encadré à propos des
chaque photo. Un équipement GPS du territoire métropolitain en caractéristiques et du traitement
commande alors automatiquement un temps raisonnable. Pour les du film), rejoignent les 4 millions
le déclenchement lorsque l’avion missions plus éloignées, Corse de prises de vue déjà archivées
passe à la verticale du centre de ou DOM, l’avion effectue le trajet au sous-sol de la photothèque de
chaque cliché. en plusieurs escales. Par exemple, Saint-Mandé.
en vue de la prochaine mission en
L’intérieur d’un Beechcarft. Au premier Guadeloupe/Martinique, l’un des En dehors de cette période esti-
plan, en bleu, on distingue les appareils de
prise de vue. En second plan, à gauche, le Beechcrafts suivra plus ou moins vale, il arrive aux avions de décol-
panneau boisé cache l’armoire où prend les anciens itinéraires de l’aéro- ler pour des missions spéciales,
place l’ordinateur de commande des
postale, avec une étape en Espagne, par exemple lors d’inondations
chambres. En arrière plan, le cockpit.
au Cap Vert, au Brésil, en Guyane exceptionnelles (comme celles du
En outre, le mouvement de l’avion avant d’atteindre les Antilles. Mais Gard ou de la Somme), ou bien
durant le temps de pose exigeait il n’est pas rare non plus que les pour photographier des objets
auparavant que ce dernier ne pilotes se posent sur des aéroports inobservables en été (cabanes
dépassât pas un maximum (de locaux plutôt que de remonter à forestières ou sentiers) en raison
l’ordre du 1/1000ème de seconde), Creil, lors de missions étendues du couvert végétal.
faute de quoi le cliché devenait flou durant plusieurs journées.
(phénomène de filé). Les fabricants,
pour remédier à ce problème, ont La base détient une flotte de Troisième étape
équipé leurs chambres récentes
d’un dispositif de compensation,
quatre avions, un cinquième d’un
type différent étant réservé quant
: développement
qui fait glisser le film pendant à lui à des études atmosphériques et archivage
l’ouverture du rideau, à une vitesse à haute altitude (en partenariat
calculée en fonction de la donnée avec le Cnes et le CNRS, entre Une fois la mission terminée, les
des capteurs tachymétriques. autres). Chaque appareil est films sont rapportés à la base de
L’avantage de ce dispositif réside équipé de deux caméras autono- Creil où ils sont développés dans
essentiellement dans la possibilité mes, l’arrière de l’habitacle étant une machine laboratoire (voir
d’utiliser des films à faible sensi- aménagé en chambre noire pour l’encadré). À la sortie de celle-ci,

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la bobine part au service de la encore tirées grâce à une machine [Image : agrandisseurargentique.pn
planification des vols, où sa qualité classique à planche contact.] g ; Légende : l’ancien agrandisseur
visuelle est contrôlée, ainsi que le argentique horizontal n’est plus
taux de recouvrement effectif, grâce Quatrième étape : la duplication guère utilisé depuis la mise en
à une machine spéciale conçue par service de son équivalent numéri-
un atelier mécanique interne. « Les En dehors de ces vieux films, les que, mais demeure fonctionnel en
films ratés sont exceptionnels, mais productions papier sont désormais cas de besoin.]
cela peut arriver de temps à autre, réalisées à l’aide d’un agrandisseur
notamment à l’occasion de change- numérique. Préalablement à toute Alternativement, le service dupli-
ment ou de réglages de machines. Le copie, les fichiers numériques sont cation peut également fournir
dernier incident en date était dû à un chargés sur un PC à écran calibré, un CD-Rom contenant le fichier
mauvais fonctionnement du séchoir, puis la partie désirée est retraitée image, mais ce format d’archivage
qui a malheureusement rendu un sous Photoshop afin d’en amélio- ne permet de stocker que trois
film incomplètement sec, lequel a rer la restitution (augmentation photos par disque. Il convient
collé sur son support et s’est déchiré des contrastes, élimination de cependant bien pour les demandes
», explique Michel Gabrielli. l’effet de brume, amélioration de la de communes ou de particuliers.
saturation des couleurs, etc.). Une
Cet appareil de contrôle conçu par fois l’image visuellement satisfai- Vers le tout numérique
un atelier mécanique de l’IGN permet
à un opérateur de contrôler le taux sante (contrôle à l’histogramme),
de recouvrement entre deux photos elle est envoyée à l’agrandisseur L’ère de l’argentique tire cepen-
consécutives du même rouleau.
numérique. dant à sa fin : toutes les étapes
du développement, de l’agrandis-
Lorsque les photos ont été Ce dernier n’est pas une impri- sement puis du tirage sont mena-
validées, le rouleau retourne au mante au sens classique. Il s’agit cées de disparition par l’utilisation
service photographique, qui en d’un dispositif à trois lasers de la caméra numérique, dispositif
assure la numérisation. Comme il colorés (rouge, vert, bleu), lesquels de prises de vue multispectral à
s’agit d’un travail important (500 viennent impressionner un papier capteur CCD. Celle qu’utilise l’IGN
clichés par rouleau, généralement photographique argentique tradi- a été développée en interne par
numérisés à 1000 ppp), la plupart tionnel. Le système opère donc le laboratoire Cogit. Il s’agit d’un
des travaux s’effectuent de nuit, par balayage, mais il n’y a pas de dispositif à quatre capteurs d’une
sous le contrôle d’un serveur PC. dépôt d’encre : au contraire, une taille de 4000x4000 (16 millions)
Les images numériques produites fois impressionné, le papier suit pixels, chaque cellule CCD élémen-
sont d’un poids extrêmement un traitement traditionnel de taire mesurant 7 µm. La caméra
important (environ 220 Mo développement, ce qui permet opère simultanément dans chacune
chaque), et sont conservées sur au final d’obtenir une qualité des trois couleurs visibles plus un
des supports magnétiques de identique aux tirages argentiques canal de proche infrarouge. La
type bande d’une capacité unitaire traditionnels, sans avoir à affronter surface couverte par une image, en
de 100 Go, le format TIFF utilisé les réglages complexes de l’agran- revanche, est inférieure à celle du
n’étant pas compressé. Cette disseur optique. « Avantage supplé- cliché argentique correspondant, il
image sert de base à la fameuse mentaire, indique Jean-Hubert convient donc de réaliser plus de
BD-Ortho. Dutrieux, l’un des opérateurs, le clichés numériques pour couvrir la
coût du papier photographique même superficie.
Le numérisateur de haute qualité employé est très inférieur à celui du papier
pour numériser les clichés argentiques
atteint une définition de 1000 ppp, soit à imprimante, d’un rapport un à dix. Cependant que cette année seule-
peine moins de la moitié de la granularité Le coût initial de l’agrandisseur est ment 3 départements ont fait
de l’émulsion.
donc rapidement amorti. » l’objet d’une campagne aérienne
Le film fini ensuite découpé en numérique, ce chiffre devrait
photographies élémentaires, qui En raison de la densité de numé- passer à 12 l’année prochaine,
sont envoyées à la phototèque risation (1000 ppp), elle-même ce qui représente la moitié du
de Saint-Mandé pour archivage, le fonction de la taille du grain programme annuel prévu. Une
reste des opérations prenant pour argentique, les agrandissements proportion qui ne cessera d’aug-
base exclusive le fichier numérisé. de clichés sont généralement menter : « Il y a de fortes chances
Seuls des négatifs pris avant l’an limités à un maximum de 20. Il est que, d’ici à trois ans, lorsque nous
2000 restent entreposés sur place. évidemment possible d’obtenir des aurons reçu les quatre caméras,
Leur duplication, lorsqu’elle est clichés plus précis en diminuant au nous ne fassions plus que des
demandée, se fait d’une manière départ l’altitude du vol (mais cela images numériques, à l’exception
classique, grâce à une machine à augmente l’effet de filé). Au total, de besoins ponctuels pour de
planches contact et une tireuse de la meilleure résolution d’un cliché petits cabinets de géomètres
papier photographique. aérien produit à l’IGN atteint le 2 experts. La photographie numéri-
: 1000, soit 1 mm pellicule pour 2 que présente beaucoup d’avantages
[Image : tiragecontact.png ; mètres sol. : elle se traite plus vite, nécessite
Légende : Certaines planches sont moins de corrections, donne une

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précision équivalente et fournit .png ; Légende : Sur ce PC de trai- des clichés à précision submétri-
une meilleure qualité d’image tement d’image, les fichiers bruts que. Le service monopolise en
grâce à la dynamique importante sont assemblés pour former une effet beaucoup de ressources,
des capteurs CCD ! », affirme image TIFF multi-spectrale, qui dont les appareils et leurs équi-
Alain Reynes. sont à leur tour retravaillées sous pages, qui sont contraints de
Photoshop pour en éliminer le rester à terrel’hiver pendant les
[Réserver de la place (1/4 page) voile, avant d’être archivés sur opérations de maintenance et de
pour une mosaïque en compo- l’un des disques durs amovibles réparation, sauf mission ponctuelle
santes] visibles à droite.] hors du territoire métropolitain. «
Pour l’instant, confirme cependant
L’avion équipé d’une caméra numé- Les images une fois constituées, Alain Reynes, il n’est absolument
rique embarque un PC de contrôle elles sont archivées sur les bandes pas question de remplacer la
relié à des baies de stockage (les de 100 Go, du même type que photographie aérienne par des
alternateurs sont changés pour celles utilisées pour les numé- clichés satellites, dont la préci-
supporter le surcroît de consom- risations. Une technologie qui sion multispectrale reste insuffi-
mation électrique). Ces baies pose problème : « Nous avons sante. De plus il est important de
fonctionnent avec des disques souvent des incidents : bande qui conserver une source interne de
durs escamotables de 120 ou 180 bourre, relecture impossible,... la clichés qui répond à nos critères
Go à l’heure actuelle, capacité technologie est loin d’être fiable. et exigences en matière de qualité.
qui évolue au rythme du progrès Malheureusement, comme nous Mais l’interrogation est récurrente
technologique. Chaque cliché n’employons aucune technique de et se pose régulièrement à chaque
correspondant à une bande spec- compression d’image, il est difficile saut technologique de l’imagerie
trale pèse 33 Mo, donc une image d’utiliser un autre support. Même satellite. »
totale représente environ 130 Mo. les DVD-Rom, avec leurs 4,7 Go,
Il est donc possible de mettre un ont une capacité trop limitée pour Au-delà de cette question de
peu plus de mille photographies nos besoins », déplore Didier rentabilité, il convient également
sur un seul disque, au rythme Thery, collègue de Florence de prendre en compte la mission
d’un cliché entier toutes les trois Coupez. Cet archivage sur bande de service public de l’IGN.
secondes environ. est effectué en double, l’établisse- L’orthophotographie, composante
ment de Saint-Mandé recevant une essentielle du RGE, pourrait-elle
Une fois l’avion de retour à la base, copie systématique. faire l’objet d’une sous-traitance,
les disques sont déchargés, puis que ce soit à un avionneur privé ou
transférés au service de traite- La capacité informatique actuelle à un exploitant d’images satellites
ment informatique. Là, un premier (2 PC) paraît tout juste suffisante comme Spot ? Ce serait prendre
programme propriétaire assemble pour assurer le traitement des de gros risques : autant sous-
chaque image composante pour en quelques campagnes menées cette traiter la fabrication d’un produit
tirer un fichier image TIFF multi- année. L’année prochaine devrait fini est - à la limite - concevable,
spectral (ou fausses couleurs). Il voir l’arrivée de quatre nouveaux autant déléguer celle de la prise
faut ensuite procéder, tout comme PC haut de gamme (Pentium 4, de vue aérienne, brique de base
en argentique, à l’élimination du 1 à 2 Go de RAM, fréquence de toute la filière cartographique
voile et de la brume pour chaque processeur supérieure à 3 GHz) paraît extrêmement risqué. Si les
image (les conditions de nébu- pour soutenir le surcroît de rouages se grippent entre le sous-
losité pouvant varier suivant le travail. Reste que l’environnement traitant privé et l’IGN, l’ensemble
lieu et l’heure de la prise de vue). Windows et l’obligation de retou- du RGE pourrait être menacé. Il
Pour cela les opérateurs (ils sont cher manuellement chaque image semble donc plus que souhaitable
deux) calculent (manuellement constituent un frein évident à la que les clichés satellites puissent
!) un seuil à l’aide de la fonction productivité : il ainsi par exemple servir, pourquoi pas ?, à des mises-
d’histogramme de Photoshop, impossible d’opérer du travail de à-jour intermédiaires de la BD
puis effectuent la correction nuit en mode batch. Ortho, mais que les campagnes
nécessaire. « Comme nous ne aériennes quinquennales conti-
sommes ni utilisateurs finaux, ni Quel avenir pour le cliché aérien nuent à exister.
ne savons quoi que ce soit sur ?
l’utilisation future des clichés, c’est ---
la seule opération de traitement Au-delà du prochain avènement Encadré : les films aériens et leur
d’image à laquelle nous pouvons de la caméra numérique et de process
nous livrer. Nous laissons aux ses évolutions futures (capteurs
clients aval le soin d’effectuer les CMOS, ajout de bandes, etc.) Les clichés aériens de l’IGN sont
corrections qui leur conviennent comme unique moyen de prise de réalisés sur des films inversibles
», explique Florence Coupez, l’une vue, se pose la question de l’ave- (procédé AR-5) en rouleaux
des opératrices PC. nir d’un service de photographie de 120 m fabriqués par Kodak
aérienne, moyennant l’apparition (sur support de polyacétate). La
[Image : stationcameranumerique2 de satellites capables de prendre surface exposée mesure 228x228
REPORTAGE

mm², ce qui donne donc environ 4 les archives.


clichés par mètre, soit à peu près
500 clichés par rouleau. La sensibi-
lité de l’émulsion est de l’ordre de
32 ISO (ASA) pour une granularité
quadratique moyenne d’environ
13 µm. L’image argentique latente
comprend donc environ 180
millions de « pixels », pour une
densité d’environ 2000 ppp.

L’émulsion possède une sensibilité


chromatique spéciale, différente
des films ordinaires. En effet, la
prise de vue aérienne, effectuée
à grande distance, pâtit à la fois
d’un effet de brume (l’atmos-
phère n’étant pas totalement
transparente) et d’un manque de
saturation des couleurs (diffusion).
Pour pouvoir minimiser ces effets,
l’émulsion est volontairement
déséquilibrée, privilégiant les
longueurs d’ondes élevées, moins
sensibles à l’effet de brume que
les bleus (sensibilité étendue dans
l’infrarouge, utilisation de filtres
jaunes à 420 nm).

Une fois exposés, les films


sont développés dans une
machine automatique à 16 bains.
Auparavant, ceux-ci subissaient
un développement croisé, qui
produisait des négatifs à satura-
tion exacerbée. Ce procédé a
été abandonné, notamment en
raison des difficultés à maîtriser
le chromatisme du négatif (effet de
bascule) et du tirage qui en était
issu (il fallait utiliser des techniques
de masquage et de compensation
dans l’agrandisseur couleur pour
obtenir un rendu colorimétrique
homogène). L’utilisation de films
inversibles permet un passage
au scanner facile, sans avoir à
compenser la dominante orange
propre aux émulsion négatives.

[Image : développeuse.png ;
Légende : La machine à développer
de l’IGN, une mécanique impres-
sionnante à seize bains.]

En même temps que la photo-


graphie, la caméra imprime sur
l’émulsion la date et l’heure de
la prise de vue, les coordonnées,
l’altitude, l’échelle et d’autres
métadonnées qui serviront par la
suite pour indexer les clichés dans

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