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G Model

REVMED-5060; No. of Pages 11 ARTICLE IN PRESS


La Revue de médecine interne xxx (2015) xxx–xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect
www.sciencedirect.com

Mise au point

Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles


respiratoires de routine de l’adulte : spirométrie, volumes non
mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la
métacholine et test de marche
Interpretation and use of routine pulmonary function tests: Spirometry, static lung
volumes, lung diffusion, arterial blood gas, methacholine challenge test and
6-minute walk test
P. Bokov a,b , C. Delclaux a,∗,b
a
Service de physiologie, clinique de la dyspnée, hôpital européen Georges-Pompidou, AP–HP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris, France
b
Faculté de médecine, université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, 75006 Paris, France

i n f o a r t i c l e r é s u m é

Historique de l’article : L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) réalisée au repos comprend l’évaluation de la capacité
Disponible sur Internet le xxx ventilatoire : spirométrie (débits expiratoires forcés et volumes mobilisables) et mesure des volumes
pulmonaires statiques, notamment par pléthysmographie. La spirométrie permet de détecter l’existence
Mots clés : d’un trouble ventilatoire obstructif tandis que la mesure des volumes statiques permet de détecter un
Capacité ventilatoire trouble ventilatoire restrictif (diminution de la capacité pulmonaire totale) ou d’une distension thora-
Demande ventilatoire cique (augmentation des volumes statiques). Il est important de savoir que cette évaluation est partielle
Exploration fonctionnelle respiratoire
et qu’il faut souvent y associer une évaluation de la demande ventilatoire, notamment lors du bilan
d’une dyspnée : mesure de l’hématose de repos (permettant de définir l’éventuelle insuffisance respi-
ratoire) et mesure du coefficient de transfert du CO, permettant avec la mesure du volume alvéolaire
de calculer la DLCO (exploration de la barrière alvéolo-capillaire et du volume capillaire pulmonaire).
L’ensemble de ces explorations fonctionnelles a fait l’objet d’une conférence de consensus européenne
et américaine en 2005, dont la traduction française est parue en 2007. L’interprétation des EFR doit donc
logiquement s’effectuer selon ces recommandations internationales et nécessite de se référer aux limites
inférieures (5e percentile) et parfois supérieures (95e percentile) de valeurs théoriques ou prédites. La
recherche d’une hyperréactivité bronchique sera seulement réalisée en cas de doute diagnostique d’un
asthme (probabilité clinique pré-test intermédiaire, situation peu fréquente). L’exploration fonctionnelle
à l’exercice la plus simple est le test de marche de 6 minutes qui donne une idée de la performance à la
marche, permet de rechercher une désaturation artérielle et de quantifier l’éventuelle plainte dyspnéique.
© 2015 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS.
Tous droits réservés.

a b s t r a c t

Keywords: Resting pulmonary function tests (PFT) include the assessment of ventilatory capacity: spirometry (forced
Pulmonary function tests expiratory flows and mobilisable volumes) and static volume assessment, notably using body plethysmo-
Ventilatory capacity graphy. Spirometry allows the potential definition of obstructive defect, while static volume assessment
Ventilatory demand allows the potential definition of restrictive defect (decrease in total lung capacity) and thoracic hyper-
inflation (increase in static volumes). It must be kept in mind that this evaluation is incomplete and that

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : christophe.delclaux@aphp.fr (C. Delclaux).

http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.356
0248-8663/© 2015 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
Rev Med Interne (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.356
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an assessment of ventilatory demand is often warranted, especially when facing dyspnoea: evaluation of
arterial blood gas (searching for respiratory insufficiency) and measurement of the transfer coefficient
of the lung, allowing with the measurement of alveolar volume to calculate the diffusing capacity of the
lung for CO (DLCO: assessment of alveolar-capillary wall and capillary blood volume). All these pulmo-
nary function tests have been the subject of an Americano-European Task force (standardisation of lung
function testing) published in 2005, and translated in French in 2007. Interpretative strategies for lung
function tests have been recommended, which define abnormal lung function tests using the 5th and 95th
percentiles of predicted values (lower and upper limits of normal values). Thus, these recommendations
need to be implemented in all pulmonary function test units. A methacholine challenge test will only be
performed in the presence of an intermediate pre-test probability for asthma (diagnostic uncertainty),
which is an infrequent setting. The most convenient exertional test is the 6-minute walk test that allows
the assessment of walking performance, the search for arterial desaturation and the quantification of
dyspnoea complaint.
© 2015 Société nationale française de médecine interne (SNFMI). Published by Elsevier Masson SAS. All
rights reserved.

1. Introduction et donc des échanges gazeux) est assuré par un système méca-
nique actif (muscles) et passif (« soufflet » thoracique). Il existe
L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) s’est développée donc, en équilibre avec la demande ventilatoire, une capacité
du fait de la nécessité d’évaluer le retentissement des affec- ventilatoire. Les situations pathologiques aboutissent à une alté-
tions respiratoires chroniques modifiant de façon intermittente ration/diminution de la capacité et/ou à une augmentation de la
(asthme) ou permanente (bronchopneumopathie chronique obs- demande créant un déséquilibre, nécessitant une augmentation de
tructive [BPCO] par exemple) le calibre des voies aériennes, mais la commande ventilatoire permettant d’obtenir un nouvel équi-
aussi les volumes pulmonaire (diminués dans les fibroses ou aug- libre (maintien de l’homéostasie) au prix d’un travail respiratoire
mentés dans l’emphysème pulmonaire) ou encore la fonctionnalité augmenté ou d’un travail « limité » avec homéostasie imparfaite
de l’échangeur respiratoire (transfert des gaz) pouvant aboutir à (hypoxémie chronique et/ou hypoventilation alvéolaire) et d’une
une altération permanente de l’hématose (notion d’insuffisance sensation désagréable, la dyspnée. Un travail doit être fourni par
respiratoire chronique). Deux revues détaillées avec cas cliniques les muscles respiratoires pour vaincre des forces résistives liées
ont été publiées récemment [1,2]. notamment au calibre des voies aériennes (notion de résistance)
au travers duquel l’écoulement de gaz se fait selon un certain débit,
et aussi pour « gonfler » le poumon d’un certain volume en fonc-
2. Rappels de physiologie tion de la distensibilité ou compliance du système respiratoire. Ce
travail respiratoire est, de façon schématique, uniquement fourni
La fonction du système respiratoire est d’assurer l’hématose à l’inspiration grâce aux muscles inspiratoires (diaphragme prin-
(apport de dioxygène O2 , élimination du dioxyde de carbone CO2 ) cipalement), créant une modification de pression dans le système
[1,2]. Cette fonction implique le transport (convection) de l’air respiratoire, l’expiration étant passive (retour des structures à leur
ambiant jusqu’aux alvéoles, siège des échanges gazeux au travers position d’équilibre). La Fig. 1 schématise cette notion d’équilibre
de la membrane alvéolo-capillaire par diffusion pour partie (trans- entre demande et capacité ventilatoires, et de déséquilibre créant la
fert alvéolo-capillaire). Le transport de l’O2 jusqu’aux tissus se fait dyspnée (sensation de gêne respiratoire, principal symptôme respi-
sous forme liée à l’hémoglobine principalement, la délivrance aux ratoire). Sont aussi précisés les types d’explorations fonctionnelles
tissus se faisant par un nouveau processus de diffusion. Le méta- permettant l’exploration de la capacité et ou de la demande venti-
bolisme cellulaire implique la production d’énergie sous forme latoire. On notera que la pression artérielle en oxygène (PaO2 ) n’a
d’adénosine triphosphate (ATP) notamment en consommant de pas été citée, notamment dans la physiopathologie de la dyspnée,
l’O2 et en produisant du CO2 (voie aérobie). Le CO2 issu de la pro- car globalement seule l’hypoxémie aiguë stimule la ventilation.
duction d’énergie est principalement transformé en bicarbonate, L’exploration fonctionnelle respiratoire de repos va pouvoir
permettant son transport sanguin avant re-transformation en gaz comprendre :
et élimination par voie respiratoire sous l’effet du renouvellement
du gaz alvéolaire (ventilation alvéolaire). C’est donc la consom-
mation d’O2 par les tissus (V’O2 ) et la production associée de CO2 • une évaluation de la capacité ventilatoire :
(V’CO2 ) qui dictent le fonctionnement des systèmes cardiovascu- ◦ une évaluation du calibre des voies aériennes dans une situa-
laire et respiratoire, le système ventilatoire s’adaptant pour garder tion où le débit de gaz est limité par ce calibre, c’est-à-dire lors
constant un certain niveau de pression partielle artérielle en CO2 de l’expiration forcée. Les débits expiratoires forcés vont donc
(PaCO2 ) aussi bien au repos qu’à l’effort (grandeur régulée à l’état refléter le calibre des voies aériennes (voies aériennes centrales
normal). Ainsi, il existe une demande ventilatoire très schémati- principalement),
quement dictée par : (1) la V’CO2 (qui augmente à l’exercice), (2) ◦ une évaluation des volumes pulmonaires dans une situation
le niveau auquel est régulée la PaCO2 , et (3) par la proportion de où le système respiratoire est statique (absence d’entrée ou de
ventilation qui est « perdue » en termes d’échanges gazeux, c’est- sortie de gaz : débit nul dans les voies aériennes), le volume
à-dire l’espace mort physiologique rapporté au volume courant reflétant alors une position d’équilibre des forces tendant à
(volume inspiré et expiré à chaque cycle respiratoire). L’espace mobiliser les gaz : poumon + paroi et éventuellement muscles
mort physiologique comprend l’espace mort anatomique (les voies respiratoires (voir volumes pulmonaires statiques) ;
aériennes ∼150 mL) et l’éventuel espace mort alvéolaire, c’est-à- • une évaluation de la demande ventilatoire :
dire les zones ventilées non perfusées (reflet de l’atteinte vasculaire ◦ une évaluation du transfert alvéolo-capillaire (diffu-
pulmonaire). sion alvéolo-capillaire puis réaction avec le transporteur,
Le phénomène mécanique de ventilation alvéolaire (part de l’hémoglobine, dans le compartiment capillaire pulmonaire),
la ventilation responsable du renouvellement du gaz alvéolaire ◦ une évaluation de l’hématose.

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
Rev Med Interne (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.356
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Fig. 1. Équilibre entre demande et capacité ventilatoires. Partie haute : état physiologique, i.e. adéquation entre demande ventilatoire et capacité ventilatoire (homéostasie).
Partie basse : en présence d’une altération de la demande ou de la capacité ventilatoire au cours des pathologies respiratoires chroniques, la restauration de cette balance,
indispensable à l’homéostasie, implique une augmentation de la commande ventilatoire permettant d’augmenter la ventilation (demande augmentée, augmentation secon-
daire de l’effort) ou d’augmenter l’effort respiratoire de façon primitive (capacité altérée). La balance est alors restaurée mais ce au prix d’une sensation anormale, la dyspnée,
présente dès le repos dans les situations les plus graves et le plus souvent uniquement à l’effort lorsque la demande ventilatoire augmente. Les explorations respiratoires de
repos de la demande et de la capacité sont aussi précisées.

Les résultats des EFR d’un patient donné s’interprètent par expiratoire forcée sont le débit expiratoire de pointe (DEP : débit
comparaison à des valeurs de références obtenues chez des sujets maximum), le débit expiratoire maximal (instantané) à 75 % de
normaux ou sains de mêmes caractéristiques anthropométriques la CVF (DEM75 % ), le débit expiratoire maximal à 50 % de la CVF
(sexe, âge, taille) et idéalement ethniques (des normes par ethnies (DEM50 % ), le débit expiratoire maximal à 25 % de la CVF (DEM25 % )
ont d’abord été développées et maintenant des normes multi- et le débit expiratoire maximal entre 25 et 75 % de la CVF ou
ethniques sont disponibles [3] et devraient être utilisées chez débit médian (DEMM25–75 % ou DEM25–75 % ), débits exprimés en
l’enfant et l’adulte). On va donc calculer les grandeurs respiratoires L/s. Ces débits instantanés (souvent appelés à tort « périphériques »
correspondant au sujet à partir de la norme et exprimer la valeur ou « distaux » [4]) ont peu d’intérêt chez l’adulte [5] et sont donc
mesurée chez le sujet en pourcentage de la norme. Les équations quasiment absents des nouvelles normes (seul le DEM25–75 % per-
des normes vont aussi permettre de calculer les limites inférieures siste [3], essentiellement pour la pédiatrie, mais là encore il est
(LIN) et éventuellement supérieures (LSN) des grandeurs respira- de peu d’intérêt [6]). La Fig. 2 illustre la notion de boucle volume-
toires : 5e et 95e percentiles permettant de définir statistiquement débit.
la population « normale », c’est-à-dire située entre ces percentiles. On pourra réaliser des manœuvres de capacité vitale lente (ins-
La norme utilisée doit être précisée (notamment son adaptation ou piration et expiration complètes lentes) pour calcul de la capacité
non à l’origine ethnique) sur le compte rendu de l’EFR [4]. vitale lente (le plus grand volume gazeux mobilisable par le système
respiratoire) et pour définir la capacité inspiratoire (CI) : volume
mobilisé par une inspiration lente et complète (jusqu’à la capacité
3. Spirométrie et définition du trouble (ou syndrome) pulmonaire totale, CPT) à partir de la fin d’une expiration calme (à
ventilatoire obstructif partir de la capacité résiduelle fonctionnelle, CRF). La CI peut don-
ner une estimation indirecte du degré de distension thoracique au
La spirométrie est une mesure physiologique de la façon dont repos (degré d’augmentation de la CRF). Enfin, l’expiration lente
un sujet inspire ou expire des volumes de gaz au cours du temps. et forcée à partir de la fin d’une expiration calme jusqu’au volume
Elle mesure donc des volumes mobilisables. La capacité vitale for- résiduel (VR) permet de mesurer le volume de réserve expiratoire
cée (CVF) correspond au volume maximum de gaz expiré au cours (VRE).
d’un effort maximum effectué à partir d’une inspiration maximale, Un syndrome obstructif est une réduction disproportionnée
exprimée en litres (L). Le VEMS est le volume expiré maximal du volume expiré pendant la première seconde par rapport au
lors de la première seconde lors d’une expiration forcée à partir volume maximum expiré : valeur de VEMS/CV (maximale, lente
d’une inspiration maximale. Le VEMS a été développé initiale- habituellement) inférieure au 5e percentile de la valeur de réfé-
ment pour chiffrer la capacité ventilatoire (VEMS = CV [nombre rence (VEMS/CV < limite inférieure de la norme [LIN]) [4,7]. Il faut
d’unités contributives] × VEMS/CV [efficience à se vider]), il est savoir néanmoins que cette définition est parfois prise en défaut
effectivement très lié à la ventilation minute maximale (= 35 ou (trouble obstructif avec rapport VEMS/CV normal [4,8]) et repré-
40 × VEMS). L’ordre donné est donc de gonfler les poumons au sente un piège classique de l’EFR.
maximum et de souffler tout de suite le plus fort possible et le plus La sévérité de l’atteinte obstructive est définie par le degré
longtemps possible. Les autres paramètres issus de la manœuvre de diminution du VEMS exprimé en pourcentage de la valeur de

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
Rev Med Interne (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.356
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4 P. Bokov, C. Delclaux / La Revue de médecine interne xxx (2015) xxx–xxx

Analyse
Analyse des
des ddébits
ébits expira
expiratoires
toires Volumes
Volumes pulmona
pulmonaireiress
au cours d’une
au cours d’une expiration forcée
expiration forc ée statiqu
statiques
es
positions
positions “d’
“d’équilibre
équilibre””
• Volume (axe X) – Débit (axe Y)
Muscles inspiratoires
Débit expiratoire
de pointe
Débit (L/s)

DEM50%: débit instantané


mesuré à 50% de la CV expirée Pression de rétraction
élas tique pulmonaire
élastique

CPT
Paroi
(volume: L) thoraco-abdominale

CRF
CV forcée
Fin expiration forcée
Avant l’expiration forcée Le volume de gaz dans
Muscles expiratoires
expiratoires

VR
Le volume de gaz dans les les poumons est le VR
poumons est la CPT
Fin d’une expiration calme
(fin inspiration forcée)
Le volume de gaz dans les
poumons est la CRF Fig. 3. Positions d’équilibre du système respiratoire passif (CRF) et actif (CPT, VR).
Ces trois volumes sont la capacité pulmonaire totale (CPT), la capacité résiduelle
Fig. 2. Analyse volume-débit (ou boucle débit/volume). Le cercle au milieu de l’axe fonctionnelle (CRF) et le volume résiduel (VR). Ces volumes sont non mobilisables
des X est la ventilation courante (expiration au-dessus de l’axe des volumes, inspira- car ils comprennent tous le VR, volume gazeux présent dans les poumons à la fin
tion en dessous) et l’expiration forcée débutant au zéro des axes. Un débit maximal d’une expiration forcée et donc non mesurable par « mobilisation ». Ces volumes
est rapidement atteint, c’est le débit expiratoire de pointe. Ensuite le débit dimi- sont aussi dits statiques car ils sont situés à un moment du cycle respiratoire où
nue au cours de l’expiration alors que les poumons se vident, ce débit est limité le débit est nul (théoriquement). Dans cette situation le système respiratoire est
par le calibre des voies aériennes. Le volume total expiré est la capacité vitale for- à l’équilibre. Sont donc schématisées les trois forces intervenant à ces trois posi-
cée. En cas d’obstruction bronchique (réduction du calibre : courbe expiratoire en tions d’équilibre : la pression de rétraction élastique du poumon qui tend à ramener
pointillés) et donc d’augmentation de la résistance des voies aériennes, on observe le poumon à son volume de relaxation (nul), la pression de rétraction de la paroi
une réduction des débits expiratoires. Dans les cas les plus sévères d’obstruction, thoraco-abdominale qui tend à ramener le poumon à son volume de relaxation
comme ici, le débit expiratoire au repos pourra être maximal c’est-à-dire déjà limité. (∼75 % de la CPT) et les forces liées aux efforts musculaires inspiratoires et expi-
L’inspiration forcée (trait discontinu sous l’axe des X) n’est pas limitée habituelle- ratoires. Ce schéma illustre bien les trois types de pathologies pouvant donner un
ment par le calibre des voies aériennes et n’est pas analysée sauf en cas d’obstruction syndrome restrictif (diminution de CPT) : augmentation de la pression de rétrac-
des voies aériennes supérieures (trachée par exemple, aspect de plateau inspiratoire, tion élastique pulmonaire (fibrose), diminution de l’effort inspiratoire (myopathie)
parfois aussi expiratoire). et augmentation de la pression de rétraction élastique pariétale (obésité morbide,
affection rhumatologique rarement).

référence, comme pour l’ensemble des syndromes ou troubles


ventilatoires (voir Tableau 1). Une diminution (< LIN) isolée (avec pourrait correspondre à une obstruction bronchique débutante et
VEMS normal) des débits instantanés peut rarement s’observer, se non spécifiquement distale.
traduit par une concavité de la boucle expiratoire volume-débit et Le test de réversibilité de l’obstruction bronchique est quantifié
lors de nouvelles expirations forcées 15 minutes minimum après
Tableau 1 inhalation d’un bêta-agoniste de courte durée d’action (400 ␮g de
Tableau récapitulatif des principales définitions fonctionnelles respiratoires. salbutamol) ou 30 minutes après inhalation d’un parasympatholy-
Définition fonctionnelle
tique de courte durée d’action. Une réversibilité significative est
définie par une augmentation de VEMS et/ou de CVF de ≥ 12 % par
Syndromes
rapport à la valeur de base et de ≥ 200 mL.
Obstructif VEMS/CV < LIN
Restrictif CPT < LIN
Mixte VEMS/CV < LIN et CPT < LIN 4. Volumes pulmonaires statiques non mobilisables et
Degré de gravité des Chiffrés sur le VEMS en % de la valeur de définition du trouble (ou syndrome) ventilatoire restrictif
syndromes référence
et de la distension thoracique
Léger > 70
Modéré 60–69
Assez sévère 50–59 La Fig. 3 représente les forces du système respiratoire à
Sévère 35–49 l’équilibre (volumes statiques) pour les trois volumes que sont la
Très sévère < 35
capacité pulmonaire totale (CPT), capacité résiduelle fonctionnelle
Distension thoracique Volumes « statiques » pléthysmographiques
Légère VR > LSN
(CRF) et le volume résiduel (VR). La CRF correspond au volume de
Modérée VR et CRF > LSN gaz présent dans les poumons à la fin d’une expiration normale
Sévère VR et CRF et CPT > LSN au repos (position d’équilibre du système respiratoire) et reflète
Test de réversibilité VEMS et ou CVF ≥ 12 % base et ≥ 200 mL donc directement la pression de rétraction élastique pulmonaire
CI ≥ 10 % base et ≥ 200 mL
si la paroi est normale. La détermination de la CRF est la compo-
Degrés de gravité de Chiffrés sur la DLCO en % de la valeur de
diminution de la DLCO référence sante clé dans la mesure des volumes pulmonaires, et peut être
Léger > 60 et < LIN évaluée par les méthodes de pléthysmographie corporelle et par
Modéré 40–60 des méthodes de dilution/rinçage gazeux (la méthode doit être
Sévère < 40
précisée sur le compte rendu) [9,10]. La CRF pléthysmographique
Variation significative En % de modification (valeur de référence)
inter-mesures (mois)
tient compte de tous les compartiments pulmonaires ventilés et
Débits ≥ 15 % non ventilés, et par conséquent produit des résultats plus élevés
Volumes ≥ 15 % que les méthodes de dilution/rinçage gazeux. Classiquement, chez
DLCO > 10 (voire 20 %) les patients avec une obstruction sévère, ou un emphysème, les
En italiques les définitions proposées, ne faisant pas partie de celles recommandées méthodes de dilution/rinçage gazeux sous-estiment la valeur réelle
par l’ERS-ATS depuis 2005 (et disponibles en français en 2007) [4,7]. de la CRF. Après mesure de la CRF, la CPT est calculée par addition

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
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de la capacité inspiratoire (CI) à la CRF ou de la CV inspiratoire au Tableau 2


Étiologies des modifications du coefficient de transfert du CO.
VR ; le volume résiduel est calculé par soustraction du volume de
réserve expiratoire (VRE) à la CRF. La mesure des volumes statiques Étiologies des VA normal VA diminué ou VA « CPT
permet de définir leur diminution (valeur mesurée < LIN) ou leur modifications de KCO
augmentation (valeur mesurée > LSN) : voir Tableau 1. Diminution de KCO Pneumopathies Pneumopathies
La diminution de CPT (inférieure au 5e percentile ou LIN) définit (< LIN) interstitielles interstitielles
le syndrome restrictif [4,7]. La Fig. 2 montre que trois forces sont Hypertension Emphysème
pulmonaire Bronchiolites
en équilibre à la CPT. Ainsi un syndrome restrictif pourra résulter
Insuffisance cardiaque
une diminution de l’une de ces trois forces (3 cadres étiologiques : Shunts
diminution de force musculaire des myopathies, augmentation de intra-pulmonaires
pression de rétraction élastique des fibroses pulmonaires, voire (malformations
artério-veineuses,
plus rarement diminution de compliance pariétale).
syndrome
Il n’existe pas de définition consensuelle de la distension thora- hépato-pulmonaire)
cique (augmentation de volume statique > 95e percentile ou limite Augmentation de KCO Augmentation du Asthme
supérieure de la norme LSN). Nous proposons une définition (voir (> LSN) volume sanguin Expansion alvéolaire
Tableau 1). Lors d’une distension dynamique (emphysème centro- pulmonaire (shunt incomplète d’origine
gauche-droit), débit extra-pulmonaire
lobulaire surtout), celle-ci est plus nette à bas volume pulmonaire
cardiaque augmenté (épanchement pleural,
(VR en % » % CRF > % CPT) du fait de la réduction de calibre supplé- maladie neuro-musculaire,
mentaire des voies aériennes. C’est cette distension dynamique qui obésité morbide, etc.)
est sensible à l’administration des broncho-dilatateurs au cours Chirurgie de réduction
de la BPCO entraînant alors une augmentation de CI (= réduction pulmonaire
(pneumonectomie, etc.)
de CRF : critère de réponse bronchodilatatrice, voir fiche pratique Hémorragies alvéolaires
BPCO). Lorsque la distension est surtout statique (emphysème
pan-lobulaire), l’augmentation des différents volumes statiques est
beaucoup plus homogène en pourcentage. (KCO , disparition du CO) et le VA (dilution d’un gaz ne passant pas
la barrière : gaz traceur inerte). Le second point important est que
le volume alvéolaire en fin d’inspiration est proche de la CPT théo-
5. Étude de la diffusion du monoxyde de carbone (DLCO) riquement (VA = CPT−espace mort anatomique ∼150 mL), mais ce
VA ne reflète que les zones bien ventilées et donc le transfert à partir
La DLCO est une conductance c’est-à-dire exprimant la « facilité » de ces zones.
pour les molécules de CO à passer du gaz alvéolaire jusqu’au sang Les indications de la mesure de la DLCO devraient être très
capillaire pulmonaire. On doit à Roughton et Forster une modé- larges dans la mesure où cette exploration permet une évalua-
lisation simple de ce transfert alvéolo-capillaire [11] : le CO à tion à la fois de la demande ventilatoire (relation entre le KCO et
partir du gaz alvéolaire rencontre deux résistances (inverse d’une le rapport VD/VT physiologique : reflet de l’atteinte vasculaire pul-
conductance) en série, la première liée à la nécessité de diffuser monaire [14]) et de la capacité ventilatoire (diminution de VA en
au travers de la barrière alvéolo-capillaire (gouvernée par la loi cas d’obstruction bronchique, notamment distale). Ceci explique
de Fick, conductance membranaire [DM] proportionnelle à la sur- que la DLCO est l’exploration de repos la mieux corrélée à la dys-
face d’échange alvéolo-capillaire et inversement proportionnelle pnée, notamment au cours de la BPCO ou des pneumopathies
à l’épaisseur de la barrière) puis la seconde résistance est liée à interstitielles [15,16]. Cette exploration permet le dépistage des
la nécessité de réagir avec le transporteur du gaz, l’hémoglobine emphysèmes purs c’est-à-dire sans BPCO associée, responsables
(évaluée par le volume capillaire accessible aux échanges gazeux). d’une destruction du lit vasculaire pulmonaire. La DLCO explore à la
Le terme de transfert alvéolo-capillaire est donc plus adapté dans la fois les atteintes interstitielles, vasculaires et bronchiolaires, c’est
mesure où la seconde étape n’est pas une diffusion. Cette modéli- un bon marqueur pronostique des pneumopathies interstitielles.
sation à l’avantage de faire comprendre que la DLCO permet certes Les indications spécifiques de mesure du volume capillaire et de la
l’exploration de la barrière alvéolo-capillaire (surface, épaisseur) diffusion membranaire ne sont pas établies et restent actuellement
mais aussi du lit vasculaire pulmonaire distal (volume capillaire). du domaine de la recherche clinique.
La contribution respective de ces deux conductances est de l’ordre L’interprétation de la DLCO comprend l’analyse des deux gran-
de 50 % pour chacune d’entre elles, voire seulement 25 % pour la deurs qui permettent son calcul : le KCO et le VA. Les étiologies
conductance membranaire. Les deux inconnues de cette équation conduisant à une modification de l’un ou des deux facteurs sont
(diffusion membranaire et volume capillaire) peuvent être déter- listées dans le Tableau 2. Il est à noter par ailleurs que le VA mesuré
minées par deux méthodes (double niveau de FIO2 [11] ou double à la fin d’une inspiration profonde doit être voisin de la mesure de
diffusion CO/NO) [12]. CPT (= CPT−espace mort anatomique [∼150 mL]− ∼500–1000 mL
La mesure de la DLCO habituelle se fait en apnée [13]. La pour une apnée de 10 secondes). Lorsque le VA est très inférieur à
vitesse de diffusion du CO dans les poumons est le produit de la CPT il existe un trouble de ventilation témoin d’une obstruction
la pression partielle alvéolaire en CO excédant la contre-pression des voies aériennes distales, critère très sensible de cette atteinte
existante dans le sang et d’une constante de diffusion. Ainsi la périphérique, notamment par exemple au cours du tabagisme (voir
captation pulmonaire du CO (KCO ) est mesurée comme étant la Tableau 2).
baisse de la concentration alvéolaire de CO par unité de temps et
de pression motrice de CO (différence P alvéolaire – sang : PA,CO) : 6. Définition de la normalité de l’hématose et de
KCO =  [CO]/t/PA,CO. l’insuffisance respiratoire
Lorsque le KCO est multiplié par le volume de gaz accessible au
CO (volume alvéolaire ou VA), on obtient la capacité de diffusion La fonction du système respiratoire est d’assurer l’hématose
pulmonaire totale du CO par unité de temps et par unité de pres- c’est-à-dire l’apport d’O2 et l’élimination de CO2 . La grandeur phy-
sion motrice appelé capacité de diffusion pulmonaire du CO (DLCO). siologiquement régulée en condition normale est la PaCO2 , elle
Le premier point important à noter est que l’on ne mesure pas la est maintenue constante aussi bien au repos qu’à l’exercice à
DLCO mais qu’elle est calculée à partir de deux grandeurs mesurées une valeur moyenne de 38–40 mmHg (petit décalage inférieur

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
Rev Med Interne (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.356
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d’environ 2 mmHg chez les femmes). La PaO2 normale est plus dif- morbidité mais aussi la mortalité dans de nombreuses pathologies
ficile à définir, elle dépend notamment de la ventilation alvéolaire cardio-respiratoires.
(liée au niveau de PaCO2 ), du surpoids éventuel (index de masse Brièvement, l’objectif donné est de parcourir la distance la plus
corporelle) et de l’âge (mais ce dernier facteur explique seule- longue possible en 6 minutes en réalisant des allers-retours dans
ment une faible part de la variabilité de la PaO2 ). Il existe dans un couloir de 30 mètres, des encouragements standardisés sont
la littérature des équations permettant de définir une norme de donnés chaque minute, et sont recueillis avant et après le test : fré-
PaO2 et surtout la limite inférieure de la norme pour un patient quence cardiaque, dyspnée et fatigue globale cotées par l’échelle
donné [17,18]. Ces équations devraient être utilisées dans les de Borg. La mesure de saturation artérielle par oxymétrie pulsée
laboratoires d’EFR dans la mesure où elles vont servir de base n’est pas obligatoire mais habituellement réalisée (comprise dans
à la définition de l’insuffisance respiratoire. Chez le sujet âgé (à la cotation CCAM française).
partir de 75 ans), la PaO2 ne semble plus dépendre de l’âge, et Même si la valeur pronostique du TM6 est bien établie sur des
la limite inférieure de la normale est constante de l’ordre de cohortes de patients, son utilité pour un patient donné est peu éta-
70 mmHg [17]. L’insuffisance (du système) respiratoire est donc blie. Le TM6 est le plus souvent utilisé en routine pour rechercher
définie par une anomalie de l’hématose, PaO2 inférieure à la limite une désaturation artérielle à la marche dans les affections pulmo-
inférieure de la norme et/ou PaCO2 > 45 mmHg (hypercapnie), naires (emphysème, pneumopathies interstitielles, hypertensions
elle est chronique si constatée à plusieurs reprises (semaines ou artérielles pulmonaires) dans l’optique d’une éventuelle oxygé-
mois d’intervalle). Des normes de saturation artérielle sont aussi nothérapie de déambulation. On utilise aussi le TM6 pour juger
disponibles [18]. la réponse thérapeutique au cours des hypertensions artérielles
pulmonaires mais aussi des fibroses pulmonaires. Des normes de
distance de marche pour les adultes et les enfants en fonction des
7. Test de provocation bronchique à la métacholine
données anthropométriques (sexe, âge, taille, poids ou index de
masse corporelle) sont disponibles dans la littérature [21,22], elles
Cette épreuve permet de mesurer la réactivité bronchique du
permettent de définir la limite inférieure de la normale pour un
sujet à un agent donné. On désigne par hyperréactivité une réaction
patient donné, chiffre en dessous duquel on conclura à une altéra-
exagérée à un bronchoconstricteur, s’accompagnant d’une réponse
tion de la performance à la marche. Le TM6 permet aussi d’évaluer
obstructive anormalement sévère. Les mécanismes en jeu dans
l’essoufflement à l’effort provoqué par la marche, si celui-ci est
l’hyperréactivité bronchique ne sont pas complètement élucidés,
perçu comme pathologique par le patient on parlera de dyspnée
mais ils font intervenir sur le plan structurel l’inflammation des
d’effort. Le degré de dyspnée pourra donc être évalué à la marche
voies aériennes notamment éosinophilique et le remodelage des
[23].
voies aériennes. Sur un plan plus épidémiologique, les mécanismes
font intervenir une prédisposition génétique (associée à l’atopie)
et des facteurs environnementaux (infections virales notamment). 9. Stratégie d’interprétation de l’exploration fonctionnelle
L’hyperréactivité bronchique fait partie de la définition de la mala- respiratoire de repos
die asthmatique (même si elle n’est pas constamment mise en
évidence dans l’asthme) mais peut se rencontrer aussi au cours Cette stratégie est résumée dans la Fig. 4 issue des recomman-
de bien d’autres circonstances (bronchopneumopathie chronique dations internationales [4]. Elle reprend le rationnel présenté en
obstructive, insuffisance cardiaque, transitoirement après infection introduction : exploration de la réponse ventilatoire puis de la
bronchique, etc.) mais aussi chez le sujet sans plainte médicale. demande ventilatoire. On notera que la stratégie exposée par les
Ainsi la prévalence de l’hyperréactivité bronchique est d’environ recommandations internationales ne prend pas en compte la dis-
12 à 20 % en France selon les régions chez l’adulte alors que la pré- tension thoracique, parfois isolée.
valence de l’asthme n’est que de 7 % environ.
La métacholine agit directement sur le muscle lisse bronchique.
10. Fiches pratiques d’utilisation des EFR
En France, la métacholine (solution de chlorure de métacho-
line) est une préparation hospitalière, donc disponible dans une
Les Fig. 5a, b et 6 montrent deux exemples d’EFR, un syndrome
minorité d’établissements, se périmant rapidement et nécessitant
restrictif (Fig. 5) et un syndrome obstructif (Fig. 6). La Fig. 5a montre
un appareillage spécifique pour son administration (nébuliseur).
aussi le compte rendu qui est associé aux chiffres dans notre unité
L’agent pharmacologique est administré par voie aérienne par une
d’EFR.
méthode de bolus le plus souvent (nébulisation de métacholine :
calcul d’une PD20 , c’est-à-dire dose permettant une diminution
de 20 % du VEMS). Chez le sujet normal sans hyperréactivité 10.1. BPCO
bronchique on considère que la PD20 métacholine est ≥ 7,8 ␮mol
ou 1860 ␮g [19,20]. Toutefois, le degré de réactivité bronchique 10.1.1. Diagnostic
dépend physiologiquement de l’âge, du VEMS de base et du sexe. La La spirométrie permet le diagnostic de BPCO : rapport VEMS/CVF
positivité du test est retenue lorsque le VEMS diminue d’au moins < 0,70 après prise de bronchodilatateur (trouble ventilatoire obs-
20 % par rapport à la valeur de base ou par rapport à l’administration tructif fixé). À noter que cette définition a été très critiquée
de diluant seul quand cela est fait. Le degré de réactivité bronchique notamment du fait que chez le sujet âgé le rapport VEMS/CV est
est important à prendre en compte pour l’interprétation, pour souvent physiologiquement < 0,70 (sur diagnostic de BPCO) [24].
ce faire on calcule la PD20 ou plus simplement on peut exprimer
le degré de réactivité de façon qualitative (importante, modérée,
10.1.2. Thérapeutique
minime).
Le degré de diminution du VEMS permet de chiffrer la sévé-
rité de la BPCO et, associé aux symptômes, guide les indications
8. Test de marche de 6 minutes thérapeutiques. La réponse bronchodilatatrice devrait être systé-
matiquement évaluée sur la distension dynamique : diminution
Le test de marche de 6 minutes (TM6) s’est progressive- de CI après bronchodilatateur (mise en évidence dans ∼80 % des
ment imposé comme une exploration fonctionnelle importante en BPCO, associée au bénéfice du bronchodilatateur en termes de dys-
recherche clinique notamment thérapeutique, associée à la fois à la pnée d’effort). Une réversibilité significative sur le VEMS (∼20 %

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
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Fig. 4. Démarche exploratoire des pathologies respiratoires. Logigramme d’exploration de la capacité et de la demande ventilatoire et des catégories de pathologies
respiratoires rencontrées.

des BPCO) n’a pas d’intérêt particulier, si ce n’est parfois de faire ventilatoire obstructif fixé peut se développer au cours de l’asthme
discuter l’association BPCO-asthme. (∼15 % des patients).

10.1.3. Hématose 10.3. Pathologies interstitielles


À mesurer lorsque le VEMS est < 50 % ou en fonction de la
SpO2 . Permet le diagnostic d’insuffisance respiratoire chronique et Spirométrie, pléthysmographie (volumes statiques), DLCO et
indique éventuellement une oxygénothérapie de longue durée. souvent TM6 sont les examens employés pour le suivi ce ces patho-
logies, même si les modifications temporelles (thérapeutiques
éventuellement) sont surtout évaluées sur la capacité vitale for-
10.1.4. Pronostic
cée (CVF). La mesure des volumes statiques permettra le diagnostic
La mesure de la distension (augmentation des volumes sta-
de syndrome restrictif, le degré d’altération de DLCO sera asso-
tiques) et surtout de la DLCO (KCO abaissé en cas d’emphysème
cié au degré de dyspnée et à la désaturation artérielle au test de
diffus) a l’intérêt de permettre d’évaluer la composante emphy-
marche.
sémateuse éventuellement associée à la BPCO, source de dyspnée
liée à la raréfaction du lit vasculaire pulmonaire (augmentation de
la demande ventilatoire), donc peu accessible aux thérapeutiques. 10.4. Bilan de dyspnées
La désaturation artérielle au TM6 est un argument supplémentaire
pour une composante emphysémateuse. Le bilan d’une dyspnée d’effort va comprendre en premier lieu
l’évaluation de la capacité ventilatoire (spirométrie et volumes
statiques). En cas de normalité celle-ci sera complétée par une éva-
10.2. Asthme
luation de la demande ventilatoire (DLCO et gaz du sang artériel). En
effet, un emphysème pur (sans BPCO) peut s’exprimer par une dimi-
Seule la spirométrie est recommandée pour le diagnostic ou le
nution isolée de DLCO. En cas de normalité du bilan, un TM6 pourra
suivi de la maladie.
éventuellement être effectué à la recherche d’une désaturation
artérielle isolée, rarement rencontrée au cours des pathologies
10.2.1. Diagnostic interstitielles débutantes, plus fréquente au cours des pathologies
Le diagnostic est essentiellement clinique. La réversibilité vasculaires pulmonaire type hypertension pulmonaire. La norma-
de l’obstruction bronchique, parfois constatée lors d’une EFR lité de l’ensemble des investigations pourra faire discuter une
systématique confirme le diagnostic. Plus rarement en cas de pro- épreuve d’exercice avec mesure de consommation d’O2/ production
babilité pré-test intermédiaire (30 à 70 % : hésitation diagnostique) de CO2 , dont l’objectif sera surtout de déterminer les mécanismes
on pourra effectuer une recherche d’hyperréactivité bronchique physiopathologiques concourant à l’éventuelle limitation de per-
[19]. Une hyperréactivité importante (< 200 ␮g) fera basculer formance [25,26]. Quand le niveau de plainte à l’effort est discret
la probabilité post-test vers le diagnostic d’asthme, l’absence (montée d’escaliers par exemple), la discussion est bien souvent
d’hyperréactivité fera au contraire rejeter a priori le diagnostic celle d’un essoufflement physiologique pour l’âge et la condition
d’asthme. Une hyperréactivité modérée ou surtout minime sera physiologique plus que d’une dyspnée d’effort.
souvent associée à une probabilité post-test d’asthme qui restera Le bilan d’une dyspnée indépendante de l’effort (gêne respira-
intermédiaire (incertitude diagnostique). toire au repos souvent à type de manque d’air) fera essentiellement
discuter le diagnostic d’asthme (test à la métacholine) et/ou de syn-
10.2.2. Suivi fonctionnel drome d’hyperventilation alvéolaire inappropriée (parfois mise en
Le contrôle total de la maladie asthmatique implique la norma- évidence par une hypocapnie permanente avec gradient alvéolo-
lité de la fonction respiratoire (spirométrie). Rarement un trouble artériel normal).

Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
l’adulte : spirométrie, volumes non mobilisables, diffusion, hématose, test de provocation bronchique à la métacholine et test de marche.
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Fig. 5. a : chiffres et compte rendu d’un syndrome restrictif. Le compte-rendu associe une interprétation fonctionnelle et les résultats de l’exploration. Les données anthro-
pométriques sont précisées, notamment l’index de masse corporelle (modifiant certains paramètres EFR : volume de réserve expiratoire (VRE), CRF plus rarement et CPT
très rarement). Tabagisme et degré de dyspnée d’effort (score MRC) sont systématiquement recueillis. La conclusion précise la norme utilisée (norme caucasienne dans
ce cas); b: les chiffres montrent : un rapport VEMS/CVL à 0,83 (83,46 %) supérieur à la limite inférieure de la norme (65,01 %), donc absence d’obstruction bronchique. Les
volumes mobilisables (VEMS, CV, CI) sont diminués du fait d’un syndrome restrictif : CPT (3,01 L) inférieure à la limite inférieure de la norme (4,96 L). Ce syndrome restrictif
s’accompagne d’une diminution de CRF et VR évoquant une augmentation de pression de rétraction élastique pulmonaire (voir Fig. 3) : diminution de compliance par fibrose
pulmonaire. La DLCO est correctement effectuée (VIN ∼ CV) et montre une diminution de VA (lié au syndrome restrictif) et de KCO (altération du coefficient de transfert)
aboutissant à une diminution sévère de DLCO (< 40 % théorique). Un test de marche de 6 minutes a été effectué, il montre une performance normale (distance de marche
normale à 109 % de la théorique en dépit d’une désaturation artérielle franche (nadir de SpO2 à 85 %) et d’une dyspnée significative (score de Borg à 5 à la fin du test de marche,
normal ≤ 3).

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Fig. 5. (Suite ).

10.5. EFR préopératoire « Il est recommandé de ne pas prescrire de manière systématique


des gaz du sang artériels pré-interventionnels en chirurgie non
La Société française d’anesthésie-réanimation précise dans ses cardio-thoracique, quel que soit l’âge du patient, sauf en cas
recommandations (en accord avec la Société de pneumologie) : de pathologie pulmonaire évolutive ou aiguë (grade 1). Il est

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Fig. 6. Exemple d’un syndrome obstructif. L’examen des valeurs de base (avant test bronchodilatateur par salbutamol 400 ␮g) montre la présence d’un trouble ventilatoire
obstructif (VEMS/CVL à 46,59 % pour une limite inférieure de la normale à 63,03 %), ce trouble obstructif est sévère (VEMS de base entre 35 et 49 % de la théorique). La
résistance des voies aériennes est d’ailleurs augmentée nettement. Il existe une distension thoracique (importante car CPT, CRF et VR supérieurs à la limite supérieure de la
normale). Les résultats après test bronchodilatateur (les mesures pléthysmographiques de volumes non mobilisables ont été refaites dans ce cas) montrent une réversibilité
significative sur le VEMS (≥ 12 % et > 200 mL) et sur la capacité inspiratoire (CI). On observe une diminution de l’ensemble des volumes non mobilisables montrant bien
que la distension initiale était en partie dynamique c’est-à-dire secondaire à l’obstruction bronchique distale qui a été améliorée. Il n’existe pas d’insuffisance respiratoire
chronique. Une double diffusion CO/NO a été utilisée permettant le calcul de la diffusion membranaire (DM) et du volume capillaire pulmonaire (VC). Ce dernier est abaissé,
suggérant la présence d’une composante emphysémateuse (évoquée aussi du fait de la distension). L’analyse des boucles débit/volume montre bien que le débit expiratoire
de repos (lors de la ventilation courante) est déjà limité (maximal). On voir aussi le déplacement de la CRF (fin de l’expiration calme) sur l’axe des X après bronchodilatateur
(courbe de repos rouge versus bleue) : diminution de la distension. En conclusion, il s’agit d’une BPCO de stade 2 GOLD (VEMS après bronchodilatateur entre 50 et 80 % de
la théorique) associée à une composante emphysémateuse probable, sans insuffisance respiratoire chronique. L’emploi de bronchodilatateur de courte durée d’action et de
longue durée d’action est proposé pour soulager la dyspnée qui devrait être effective (car diminution de la distension après bronchodilatation).

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recommandé de ne pas prescrire de manière systématique des [7] Similowski T, Straus C. Explorations fonctionnelles respiratoires : dissémi-
EFR pré-interventionnels en chirurgie non cardio-thoracique, quel nation en français des textes de référence européens. Rev Mal Respir
2007;24:2S5–7S.
que soit l’âge du patient, sauf en cas de pathologie pulmonaire [8] Chevalier-Bidaud B, Gillet-Juvin K, Callens E, Chenu R, Graba S, Essalhi M, et al.
évolutive ou aiguë (grade 1). » Non specific pattern of lung function in a respiratory physiology unit: causes
Concernant la chirurgie cardiaque la littérature en anesthésie and prevalence: results of an observational cross-sectional and longitudinal
study. BMC Pulm Med 2014;14:148.
montre que la capacité fonctionnelle du patient est un facteur pré- [9] Miller MR, Crapo R, Hankinson J, Brusasco V, Burgos F, Casaburi R, et al. General
dictif de survenue d’événements cardiaques péri-opératoires et à considerations for lung function testing. Eur Respir J 2005;26:153–61.
long terme. La réalisation d’un test non invasif chez un patient [10] Wanger J, Clausen JL, Coates A, Pedersen OF, Brusasco V, Burgos F, et al. Stan-
dardisation of the measurement of lung volumes. Eur Respir J 2005;26:511–22.
asymptomatique ayant une bonne capacité à l’effort entraînera très
[11] Roughton FJ, Forster RE. Relative importance of diffusion and chemical reaction
rarement une modification de la prise charge. La capacité fonc- rates in determining rate of exchange of gases in the human lung, with special
tionnelle peut être exprimée en équivalents-métaboliques (MET). reference to true diffusing capacity of pulmonary membrane and volume of
blood in the lung capillaries. J Appl Physiol 1957;11:290–302.
Ainsi, la capacité fonctionnelle est considérée comme excellente
[12] Aguilaniu B, Maitre J, Glenet S, Gegout-Petit A, Guenard H. European reference
(> 10 MET), modérée (4 à 7), ou faible (< 4 MET). Le risque cardio- equations for CO and NO lung transfer. Eur Respir J 2008;31:1091–7.
vasculaire péri-opératoire est significativement augmenté chez les [13] Macintyre N, Crapo RO, Viegi G, Johnson DC, van der Grinten CP, Brusasco V,
patients ayant une capacité < 4 MET. Une capacité fonctionnelle et al. Standardisation of the single-breath determination of carbon monoxide
uptake in the lung. Eur Respir J 2005;26:720–35.
> 4 MET correspond à un patient capable de réaliser des efforts de [14] Mahut B, Chevalier-Bidaud B, Plantier L, Essalhi M, Callens E, Graba S, et al. Dif-
la vie courante, c’est-à-dire bêcher son jardin, monter deux étages fusing capacity for carbon monoxide is linked to ventilatory demand in patients
avec un panier à provision. with chronic obstructive pulmonary disease. COPD 2012;9:16–21.
[15] Londner C, Al Dandachi G, Plantier L, Gillet-Juvin K, Chevalier-Bidaud B, Mahut
On peut donc en conclure que l’on réalisera une EFR sys- B, et al. Cross-sectional assessment of the relationships between dyspnea
tématique (sans gazométrie artérielle sauf si anomalies EFR domains and lung function in diffuse parenchymal lung disease. Respiration
significatives) : 2014;87:105–12.
[16] O’Donnell DE, Webb KA. Breathlessness in patients with severe chronic airflow
limitation. Physiologic correlations. Chest 1992;102:824–31.
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Pour citer cet article : Bokov P, Delclaux C. Interprétation et utilisation des explorations fonctionnelles respiratoires de routine de
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