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Á....wde
.Ü 6 . e

la critique
J

L
Conaadicdon toqours, ouí;

{:
j'entenda les vires des
« macluhaniens»: la lectun
n'a pausd'avenh (nil'écri-
P'
ture), à qual bon menor ce

(:
combat d'arüêre-Balde, si ce
P

n'estpour vous consolerou


p''
pour légitimer votre activité
d'écrivdn? La question est
ücieuse ; elle fait bon
marché autant de I'avenir
que du passo- Qual médium
électronique naus donnera
mieux accês au Banqt4ef et à
la Divino Comédíe?Ou
encore à Ulysse et à la
Rechercl\edu iemps perdia
Et qui décidera (et au nom
de qual?) que demais pios
CObtNIE l)LÕ ii\ü\'t
60 CF{ENlIN F/LISANT

signiülantque pardésinvol-
aucun homme n'aura envie ture àl'égard du signiúlé

d'écrire là oà les parojes ne


On volt de moins en moins de critiques qui la tiennent seus Lira pourla genedesoi et
suf6isentplus ? La nouvelle
paraissent souffrir de cette contradiction et la maia. dutexte dansuntiersexclu

orthodoxie des « mass courir le disquede I'affronter.Vaus s'accom- (exclu par les conformismes
culturels. toujours à la
media» ignore ou méconnaít
modcnt du mieux qu'ils peuvent: d'un câté, les demiàre lnode). c'est tire
la difféKnce spécifique de
I'écriture et de la parole,
<<scientifiques>> chargés de connaissances et lasolde deter bica, c'est permettre

sous le prétexte -- en partie d'instruments de mesure, hommes de goüt, par- est ailleurs. I'épiphanie du sons. Et sa
novauon
justinjé -- que depuis la fois, et surpriset honteuxde I'être, ou nostal-
Renaissance on a entouré
giques de ne pouvoir paus I'être ; de I'autre câté, avec raison -- de renoncer
I'écriture d'une espacede
les <<
artistas >>,légers et disponibles à toutes les toutes sortes, la critique
révérence aristoêratique et
au vieux dualismo qut
qu'on a abandonnéla parole afHlnités électives, inquieta, le paus souvent lui
au «menu peuple» (que choquésde ce qui résiste et s'oppose à leur sou-
I'actuei méprís appelle « le indiscutée. Oscillant
verain plaisir.
monde ordinaiK »), aux pro- de I'humeur
fessionnels de la politique et La séparatíonn'est pas radicaleentre ces
du mensonge publicitdre.
parles voix dis-
deux familles d'esprits, il reste encore des cri- ta critique ne se
Le développement des
moyens de communication tiques qui se boment àjuge6 et de façon aussi être qu'en choc-
nle paraít avoirréussi à courte que péremptoire. Mais ceux-ci comme ou spontanee.
montrer par ricochet que la les autres, et là est le piquant de I'affaire, n'ont
littératun, justement, n'est
sine n'estsurle
guêre la consciente malheureuse. Qu'elle s'ins-. compre, la critique
pas un moyen de communi-
cation. du moins dans son talle dans I'objectivité scientifique, qu'elle théorie propre. Ainst
prqet fundamental. Et que s'embusque dans un goüt indémontrable et dansla plu-
la lecture ne s'inscrit pas donc inattaquable, qu'elle tranche au vif des
dans un réseaud'échanges insu la critique adopte
fonctionnels, au conuaire du oeuvres,la critique littéraire ne comporte paus qu'elle precipite
téléphone. Que la lecture que desrisques infames.
Le goüt abandonnê a
réponde au texte.on le croit
J'entends que la critique est désormais au ou auradotage;st
volontiers ; mais la lecture
(et particuliêrement celle du pouvoir. En eHet, oü logent les critiques ? Pour on ne disputa pas,le
critique) constiNe à la fois la três grande majorité, dans les joumaux et tout. ll se réclame
le théâtre etle double du
revues, dans les académieset universités, à la éternelles et im
texte, elle lui est nécessaire,
elle en estinconnue, elle le-
radio et à la télévision, dons les jurys et les critique scientiüique: une
parodie etle supplicie,I'exap maisons d'édition, dans les guildes, clubs et d'une parfaite inno-
gareetl'atténue,surtoutelle sociétésqui veillent sur les fluctuations de la Elle peut
le déplace (dana le temps et
bourse littéraire. Pourquoi s'étonner qu'en rajuster ses mé-
I'espace)en s'y déplaçant.
Plustrahison que traduction, échange de sa puissance et de son statut officiel, nel'inquiete quelatra-
elle n'assure sa Hidélité au la critique se soit départie de son inquiétude et au point final: I'muvre-
CONDE DES TRACEI

62 CllEN1INFAIA/\NT
Les analysessocio-
idéologiquessefondentsur
la ncherche exclusivo du
objet.Elle a carrémenttouméle dos à sesori- signinlé.D'oü la fameuse
gines ténébreuses et à ses présupposês neces- héorie du reflet, touÓoursen
saires. ll lui anivera de justiHier I'injustifiable, jogue. On sair que Lukacs a
de traiter une oeuvre littéraire uniquement consacré beaucoup de temos
et d'attention à Thomas
comme une piêce d'archives ou un témotgnage Mana donaI'orientatlon
d'actualité. politique était pouítant
opposéeàlasienne
Mime la critique qui se recuse à toute judica-
L'opération critique. chez
ture n'échappe pas au jugement. Ou juger sans Lukacs, est aussi de carác-
connaissance vériHiable, ou connaítre dans une ter créateur : Inrsque chez

intenable neutralité : tel est le dilemme, telle la de gratas réalistes, le


dévetoppemet\!anisttque
contradiction. Les partis prósde I'objectivité et intériettr des sittiations et
de la subjectivité sont ici les produits d'une pra- despersonnages inwgtnes

tique sins fondement théorique. Inversement, par eicx entre e/i co/tiradíc-

I'absenêede toute possibilita de prendreparti rion clvec /etlrs cliers

pr©!zgés, paire aves leurs


postula I'incapacité de la théorie à instaurar une con\,Ícrions l/tr;mes, í/s

pratique. Baudelaire a-t-il posé un problême n 'Jlésí/ero/ií pas izzt Íwfa/ir a

insoluble? s'écaner des préj"gés 'i des


co/tvlclions eí Íb décHroní
La question consiste à voar si la critique est ce qlt 'Íls vale/ir réeZiemenf
able de se juger elle-même, de courir le Cette cntauté à I'égard de

leur tropa ímage dli Jnonde


risque de sa lucidité, de son honnêteté, d'ex-
élaborer, imntédiateet subjectixe est
plicitar ses présuppositions, de les ta tnorate d'écrivain ta pias
mais aussi de parier sur ses croyances affec- projonde des grande réa-

tives, et de récupérerson pari en compréhen- tistes à t' opposé de ces

petits écrixains qui réussis-


sion. Reconnaissons cn toute justice que I'aile senr presqlte louyotlrs à /riel-
marchante
de la critiquecontemporaine
s'at- rre /eur vísíon diz monde en

taque de plus en paus et de mieux en mieux aux accord aves la réallré. piêce
à veíser au dossier de
tâches que commandeune critique de la cri-
:l'écriture politique )',
tique. expression qui dispense cer

Ce faisant, les critiques abandonnentle pou- tains critiques de paire pro''


rernc lewr travail
prement
11

voir établi de la critique institutionnalisée, se


coupent des idéologies rassuranteset surtout
remettent en cause la ccexistence paus ou moins
paciHique de I' intuition et du savoir positif. Bien
=:':::
"'=1:=;1;b:'l,::j:=,:=,
Certains critiques d'auto
CONIN{EDESTRACES

64 CHEblIN FAISJ\NT

ici à la critique dito <<thématique et struc-


turale ») ont bien montré que I'on peut respecter
I'autonomia de I'oeuvre sons pour autant se
restreindre à un examen des a/enfours, que I'on
peut faire émerger I'en dessous de I'oeuvre, son
sons <<naTfet implicito», Qt, pour ce qui est du
langage littéraire lui-même, découvrir comment
[e mot... n'est pas seulement [e signo d'un cer-
ra!n éíar de nobre serzsibf/ífé (et de notre savoir),
il est I'évaluation de I'e#ort qui naus a été
nécessairepour le formei, ou plutât tour ttous
jormer e/z /zzí (Claudel). En ce sons, nombre de
puissentse conjuguer.
critiquesne s'en remettentplus qu'à la com-
préhension, au repérage des thêmes et des struc-
tures par une méthoded'insertion dans le sons
implicito et même secretde I'wuvre. La com-
pro/zenslo/z comporte autant d'arbitraire que le
jugement. Lors de la soutenance de sa thêse sur
Mallanné, Jean-Pierre Richard se üit reprocher
par Georges Blin de ne pouvoir rendre compte de Pourla stylistique,la princi-
contradiction littéraire.
certains choix importante, comme, par exemplo, pale difüiculté consiste à

celui qui consistaità privilégier la catégoriedu établirle rapportentre lcs


fontes (alguresrépertariées
Jarzé dans la poésie mallarméenne,alors qu'aux par la íhétorique) et les
dias de Blin cette catégorie paraTt être plutât fonctions (selon ça natura
d'essence baudelairienne. Querelle de Byzantins ? particuliêre des signiÊiés).
D'inspiration aristotéli-
Je ne le pense pas-
cienne,larhétorique tradi-
La critique ne paul pas se donner le change de tionnelle reste 6ldêle à son

croire à I'incroyable. Pour GaêtanPicon, la point de vue norrnatif: I'em-


Ploi des fomles et leurs
meilleure façon de surtir de I'impasse, c'est que diverses combinaisonsser-
le critique se tienne au plus prós, mais en dehors vent à persuadir et à impo-
de I'uuvre, soir : qu'il contrebalance I'extériorité serdu vraisemblable.

Malgré les travaux du


du jugement par I'intériorité de la compréhen-
philosopbe Granger sur I'in
sion. Dans une ligue de pensée semblable,
Empson analyse I'ambiguTté poétique par
67
GONntE DES TRACEI
66 GHENtIN FAISANT

dividuation du message.la La critique la plus aviséene peut surmonter À propos de ce qu'il appelle «I'idéalisme du
stylistique modems, plutõt clerc», Sartre ne dit pas autrechose: [-.] tour
sa contradiction qu'en posant la solidarité du
descriptive (de Spitzer à avoir découven !e monde à travers !e langage,
Jakobson), ne parvientpas à sujet et de I'objet, la corrélation intentionnelle
relier sons arbitraire (ou arti- du goüter et du savoir, du jugement et de la p P,Í' iongle«-p'ZeZangage
p«r. J'. "'"'Z''
nice)les fomles et les fonc-
tions. Le savoir etle senti-
ment continuent à s'exclure,
compréhension.Sans quoi, la littémture n'est
qu'un bel objet, un instrument utile, un lieu h;';z:H:;='=zK,I'=
Verbo ; écrire c'était y gravar des êtres neufs ou
ou du moins à s'opposer. Je tranquille oü contempler et jouir, une dimension
ne vais pas de poétique de I'action et, pourquoi pas, un champ de ' ce lfut ma pEüs tenace illusion -- prendre !es
actuelle (y compras celle de bataille; et Cite ne serájamais tout cela en Glosas. viventes, aw piàge des phrases: sl Je
Todorov) qui ait conquis un c(mil)mais !es mota ingénieusement, I'objet
véritable statut de science.
même tempo et au même titre. Les ceuvres lit-
téraires sont toutes équivoques, I'histoire I'at- s' empêtrait dana les signes, je te temais
(Henri Meschonnic va
cependantau cceurdu pro- teste, et c'est abus ou illusion que de réduire Faut-il pour autant exaltar la notion d'aBuTre
b[êmc : [.-] de$asser le leur sensà I'univocité, comme le veulent à toute objet enfouir la subjectivité comme une tara de
sírnctlnalisnteetiferínédons
force le subjectivismo du goíit et I'objectivisme la natura? On ne se déprendjamais de la per-
la pettséedltaliste, et qtli ne
sair pas s'arraltger dtt viva de la science. ception, on ne peut escamoterle moment ortg-
qtii esl dons !'écritttre.) l.n
La connaissance n'a pas toro de scinder, de inel oü dansla lecture les choix profonds de la
théorie des connotations.si
consciente ont rencontré plus ou moins ceux de
chore à Martinet, annonce, séparêr,d'opposer ; on ne connaTtbien qu'à dis-
dons une certame mestre. le tance et dans une certame rupture du pathétique. I' auvre. Au surplus, le haut índice de formali-
célebre príncipe de
McLuhan (/e mzédíl/ l es/ /e

rllessa8e). Mais ce qui dans


L'auvre, danason indétemlination,a un carac-
tered'extériorité et par là récuseI'immédiat de =:=.:::=::n:H
;l==,'m:
I'emploi des mais n'appar- la perception : la premiêre lecture n'êst esthé- algo""''brepeut répondre de toutes les signiÊlca-
tions /
Lienl pas à I'expédence de tiquement premiêre que dana la mesuraoü elle
tour les utilisateurs de ces
mota, voilà qui n'est pas un
estjuste, oü le lecteur comprend ce qu'il lit. Les Ceux qui rêvent d'une compréhensioncri-
objetfacile à connaTtreaves
sciencesde la littérature et la critique scien- tique qui serait objectivo et intérieure à I'auvre
certitude. S'il est vrai que tifique, quand elles convoquent la philologie, la finissent par constituir le jugement en extcno-
les mota (teus les mota?) ont
stylistique, I' histoire, la psychologie, la sociolo- rité, par le rqeter hors de la critique: et dono par
comme « des franges signi-

Hiantes»qui ne ressortissent
gie, etc., ne visent qu'à s'arder d'appareils se donner I'álibi de ne pausrépondre de i am-
pas à I'usage proprement conceptuels et de techniques précises pour con- biguTtédeleur choix.
linguistique, alors comment trecarrer I' anthropomorphisme et I'anthropocen- L'objectivité, en tout cela, me semble être
partager, comment nous
trisme de leur propre lecture, pour débusquer les une médiation nécessaire,le fruit d'une con-
communiquer les uns aux
autrescesrésonances etces a priori du jugement de valeur et pour laisser quête, I'enjeu d'un combattoujours douteux
Je termine la lecture d'une
recue consacréetoutentiêre
harmoniques si profondé- être I'oeuvre dans son objectivité. Cette opéra- Ce qui relancela recherche,ce qui réactive I'in- àun ponte québécois.
ment subjectivées ? tion ne va pas sanacontestar à la consciente cri- quiétude, c'est qu'en critique I'objectif n'est
tique la prétention de donner ou de créer le bens.
69
C:0Nt\IE DES TRA(:ES
6Í} CHENlIN FAISAN'l'

j'iate'prête le texto.je le
Lecture déprimante et stimu- pas une fin en soi, n'est qu'un passageverá dentesdu savoir objectif. Même en ces raros jade sur moi. en moi. mais
lante q\li m'inspire des pen-
I'au-delà du savoir; le sentiment. cas, il demeure fragile et -- bien que tour à la polir une tierce personne
sées banales et méconnues, (uúque, nombreuse) et cette
joio de sa vérité -- incertain, incapablede se 6inalité me grade (devrait me
dono <( mauvaises ». Car
Le cmur de la critique est fait d'abord de sen- rassurer ou de se désabuser au moment que le
I'illisible pullule;il se garder)de prendre pourdes
timent. N'est-il que sentiment? Le sentir, à
signale passa facilité.son doure viendra, et le doure vient, tõt ou tard, à la vérités de simples opinions.

goút à être lu-consommé-


I'opposé du savoir, n'opere bien que dana la faveur d'une évidence contraire. La connais- Le plaisir critique existe

oublié,persa valeur proximité et encore pausdana I'homogénéité. sance, alors, et elle seule, a les pouvoirs de
(rarcment); il obnubila le

signiõé au proãt somptueux


marchande (en tem)es de Un mot de Sénêquerésumeles eHetsde la sym- remettre le sentiment sur la vote du disque et de
circonstances sociales etcul- du signiãlant: On ne paul'

turelles). bref pas sa tra-


pathie: toute amitié trouve I'égalité ou la crée. la liberto. pas vh're dapts 111tJltonde oit

ductibilité (en non-écriture). Quand la critique se veut <<créatrice», elle I'on croit que I'élégance
donne à entendre qu'il ne lui sufHit pas de com- Tout fragile qu' il est, le sentimentn'ignore exqttise dt{ p!!mlage de ta
Voici un livre de poêmes. la relec-
Un « interprete » glisse entre
prendre et de juger ; elle veut pauset mieux : être pas la üidélité. De la dure épreuvede pfnrade es/ i/i /ile. (Giono)

le texto etle regard du


heureuse du même bonheur que I'muvre, et ture, une ceuvre peut sorrir grandie, raKermie,
lecteur une formidable
d'un bonheur de langage. Cette critique n'a rafraíchie. Même en critique, certamesamours
machine explicative, justa
durables ont à force de lucidité dénouébien des
ficative. un savant embrouil guàre de scrupules à éreinter avec brio une
lamina.Je longe, mélanco- contradictions. Lorsque ces fidélités toument au
auvre ratée; elle comble une absence, Cite
lique, qu'il me faudrait bien fanatismo ou à I'adoration, I'on est en droit de
une semaine de dur labeur récupêre un possible perdu.
conclure que le sentiment est devenu à lui seus
(c'est pis que travailler) pour L'intentionnalité du sentiment (sa relation tout le coeurde la critique ; le savoir a été mis à
comprendre cela oü peut-
vive aux objets)dit surtout I'aRectivité du moi
êue il n'y a pas grand-chose la porte, congédiée la communication; objet et
à comprendre. Alors, à qual sensible, tant et si bien que les valeurs corréla- 'i !
tives au sentiment littérain ne désignentpas les sujet n'existent pausdons le face à face de la
bon la critique, lescommen- 'n l
lecture: I'homme a dévoré le livre, et le livre
taires, I'interprétation? Pour choses littéraires en elles-mêmes, mais les
ma part, quand je m'occupe digere I'homme.
d'un autcur,d'une auvre,
modos selon lesquels les auvres existent au sem
de la lecture. Le sentiment a-t-il les moyens de Le coeur de la critique n'est pas lui-même
c'est parco quej'ai d'abord
/ll. Sauvagemcnt, et safes se rectifier lui-mime ? Oui, à la condition que ce pur, étant au plus fort de la mêlée, là oil I'être de
aucun souci d'herméneu-
soft dc I'extérieur, du point de vue du savoir. lecture est scienceet existente. La contradiction
tique. Ensuite, je cherche à subsiste en lui, mais il ne subsiste pas en elle.
savoír. le pauset le mieux Ainsi se rétablit la dualité du sujet et de I'objet.
possible. Langue patience; Mais au cmur de la critique, cette fois, le sentir Chaque bois qu'un critique, selon les moyens
trouvailles ; déceptions ; et le connaTtrefondent, par-delà leurs antago- qu' il a et les circonstances oü il se trouve, réus-
doutes ethypothêses. Puas
nismes,leur réciprocité. sit, et si peu que ce soft, à nausrendremoins
j'envoie promener toute
contradictoires aux ceuvres, il a bien mérito de
cette machinerie, les aches Par sa fragilité affective, le sentiment
et les notes tombent comme la littérature.
des feuilles mores (qu'elles
requiert la connaissance de lui venir en ande.
Le sentiment est lui-même dialectique, non
sono)et, un peu comme un Quand le sentiment fulgura et va droit à la vérité
musicien ou un comédien, de I'oeuvre, il se moque des démarches pru- pas uniquement et surtout par recours obligé à
In cnnnaissance, mais fondamentalement par la
COhlbIEDESTRACES
71
7() (:íiENiiNFAiSANr

nécessitéoü il se trouxe de ne pouvoir exister possibilités de lecture, et quand il se met à


sans un autre. Narcissique, toumé vers Tour témoigner, en toute science et nalveté, il ne
comme vers son image, le sentiment s'abolit, il iépond ni de I'auvre, ni de lui, mais, par I'une
et I'autre, d'un sons impossible à I'unité, ouvert
s'aliêne de I'aliénation la paussubtile, celle de
à la solitude de chacun.
I'au/fome -- n'être jamais que soi -- il n'aime
plus ni ne s'aime d'ailleurs, tant il lui est impos- La critique ne fait pas que suivre les auvres,
sible, désormais, dc der ou d'affirmer quoi que elle les précêde aussi et, du sem même de sa
ce soit au sujet de lui-même. Le sentiment ne vit contradiction,
elle prospecto
le lieu et le
de sa vie proprequ'en se risquanthors de son moment les plus propices à la lecture créatrice,
<<
moi )>.N'est-ce pas ce qui arrive lorsque le cri- la seule qui soft vraiment heureuse,car elle
tique a recours au langage ? Le silence de la lec- en/é?/zdsana avoir mission d'écouren
ture se rompt, et le mutismo du sentiment.
Parler, écrire, pour le critique, c'est conversion (19M)
à I'autre, à I'muvre qui résiste à toutes les inter-
prétations.
On a vu, on volt encore,.
de Baudelaireà
T. S. Eliot, des créateursse doubler d'un cri-
tique. À plusieurs, il semble que là est le sommet
!

de la critique. Pourquoi s'arrêter en si bon


chemin? Celui qui sous le choc d'une ceuvre l

s'ébranle vers sa propre création, n'est-il pas le '{ i

prince de la critique? Non. Valéry ne dispense


pas de Mallarmé. Nul tente littéraire ne se réduit
au prétexte,f:üt-ceà celui de produire un texto !

plus achevé.La lecture n'est pas qu'un mauvais


ou agréable moment à passar pour qu'ensuite
nous puissionscontinuer à parler ou écrire
comme si rien n'était amvé. Elle inaugure en
naus la fête d'un langage qui prend notre corps et
naus donne son âme. Pour qui a lu au moins une
bois dais sa vie, cette fête demeure sana fin.

Quand le critique sort de sa lecture, seul et


exposé à toutes les autres lectures, à toutes les

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