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LES ESSENTIELS FRANÇAIS

Auteurs
Laurence BOT, certifiée de lettres modernes
Claire RIDEL, certifiée de lettres modernes

Coordination
Laure PASSONI
CONNECTÉ À VOTRE AVENIR

Les cours du CNED sont strictement réservés à l’usage privé de leurs destinataires et ne sont pas destinés à une utilisation collective.
Les personnes qui s’en serviraient pour d’autres usages, qui en feraient une reproduction intégrale ou partielle, une traduction sans
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intellectuelle. Les reproductions par reprographie de livres et de périodiques protégés contenues dans cet ouvrage sont effectuées
par le CNED avec l’autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie (20, rue des Grands Augustins, 75006 Paris).
© CNED 2014
Préface
Assurer la réussite de tous les élèves et garantir le droit à l’égalité des chances telles sont les missions
de notre École républicaine, missions également portées par le Centre National d’Enseignement
à Distance.

Les nouveaux contenus d’apprentissage mis en œuvre, en conformité avec les programmes 2016, nous ont
conduits à améliorer la transmission des savoirs fondamentaux, à proposer des enseignements pratiques
interdisciplinaires et un accompagnement individuel particulièrement renforcé. La Refondation de l’École
est aussi une opportunité pour redéfinir l’architecture pédagogique des contenus du collège.

La différenciation des parcours est au cœur de ces nouveaux contenus. Elle doit permettre à chacun
l’accès à la connaissance et à l’acquisition de compétences en fonction de ses aptitudes et de ses besoins
particuliers. De même, la nouvelle organisation des cours répond aux défis pédagogiques du collège
de demain, notamment dans les diverses dimensions de l’outil numérique.

Les programmes de 2016 reposent désormais sur un apprentissage graduel et cohérent. Non pas
élaborés comme un assemblage de programmes annuels disciplinaires, mais rédigés et conçus pour
garantir une continuité des apprentissages. « Les mêmes notions seront étudiées dans des contextes
et avec des niveaux de difficulté différents ». Ces programmes se déclinent et traduisent les objectifs
définis par le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

« Les Essentiels » répondent à ces objectifs.

Manuel de cycle dans lequel vous pourrez trouver l’ensemble des notions abordées en français,
ils vous accompagneront tout au long du cycle 4 et ont été conçus pour vous permettre une consultation
fréquente et aisée afin que vous puissiez devenir acteurs de votre parcours.

« Mieux apprendre pour mieux réussir », le CNED a fait sien ce précepte.

Tous nos vœux de réussite vous accompagnent.

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Sommaire général
Grammaire
A. Le mot
1. La nature des mots ;  2. Les déterminants ;  3. Les pronoms : possessif, démonstratif, interrogatif,
­exclamatif ;  4. Reconnaître la nature d’un groupe de mots

B. La phrase
5. La fonction sujet et attribut du sujet ;  6. La phrase : simple, complexe et non verbale ; 
7. Le présentatif, l’emphase, la phrase impersonnelle ;  8. Les compléments circonstanciels ; 
9. Les compléments essentiels du verbe ;  10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif ;  11. Les fonctions
par rapport au nom ;  12. Les propositions subordonnées ;  13. Les types et les formes de phrases

C. Le texte
14. La ponctuation ;  15. Les paroles rapportées ;  16. Sujet et prédicat ;  17. L’énonciation ;
18. Les reprises nominales et pronominales

Orthographe
19. L’adverbe en –ment ;  20. Le pluriel des noms composés ;  21. Le pluriel des noms et des verbes ; 
22. Le féminin des noms et des adjectifs qualificatifs ;  23. Les accords :  a. L’accord dans le groupe
nominal complexe ;  b. L’accord de l’adjectif qualificatif épithète ;  c. L’accord sujet-verbe ;  d. L’accord du
participe passé ;  24. Les principaux homophones ;

Conjugaison
A. Former le verbe
25. Le verbe : le reconnaître et l’analyser ;  26. Le présent de l’indicatif (formation) ;  27. Le passé simple
de l’indicatif (formation) ;  28. Le futur de l’indicatif (formation) ;  29. L’imparfait de l’indicatif (formation) ; 
30. Les temps composés de l’indicatif ;  31. Les temps du conditionnel (formes et emploi) ;  32. Le présent
et l’imparfait du subjonctif ;  33. Le présent de l’impératif (formation) ;  34. Les verbes difficiles - tableaux
de conjugaison ;  35. Un verbe-type : le verbe « écrire » ;  36. La concordance des temps ; 
37. Les voix : active et passive ;

B. Utiliser le verbe
38. La valeur des modes personnels ;  39. Les valeurs des temps de l’indicatif ;  40. Utiliser le subjonctif

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Sommaire général (suite)

Vocabulaire
41. Chasser les verbes passe-partout ;  42. Les verbes de parole ;  43. Le vocabulaire du théâtre ;
44. Les connecteurs : spatiaux, temporels et logiques ;  45. Les embrayeurs ;  46. La modalisation :
­l’expression du doute, les adverbes ;  47. La formation des mots ;  48. L’origine des mots ; 
49. Le sens des mots ;  50. Les niveaux de langage ;  51. Les figures de style ;  52. Le dictionnaire

Écriture et Méthode
53. Organiser son texte ;  54. Construire des paragraphes ;  55. Répondre aux questions ;
56. Résumer un texte ;  57. Écrire une suite de texte ;  58. Rédiger un récit complexe : structure
et schéma narratif, schéma actantiel, narrateur et point de vue, et système des temps ;  59. Ordre, rythme
et ruptures chronologiques dans le récit ;  60. La progression thématique ;  61. Rédiger une description ;
62. Insérer un dialogue :  a. dans un récit ;  b. dans une pièce de théâtre ; 63. Écrire une lettre ; 
64. Argumenter ;  65. Analyser l’image

Lecture et Littérature
A. Les grands genres
RECIT
66. Le roman ;  67. Le conte et la nouvelle ;  68. Les récits de vie et l’autobiographie ; 
69. La fable aux frontières des genres

POESIE
70. La versification ;  71. Le lyrisme ;  72. La poésie engagée

POESIE
73. La comédie ;  74. La tragédie ;  75. Le drame

TROIS GRANDS MOUVEMENTS


76. Le Romantisme ;  77. Le Classicisme ;  78. Le Réalisme ;

B. Repères littéraires
79. L’Antiquité : Homère, Phèdre, Esope, Ovide ;  80. Le Moyen-Âge : Chrétien de Troyes, Charles d’Orléans,
François Villon, Le Roman de Renart ;  81. La Renaissance : Rabelais, Ronsart, Du Bellay, Montaigne ; 
82. Le XVIIe : Molière, La Fontaine, Corneille, Perrault ;  83. Le XVIIIe : Voltaire, Beaumarchais, Rousseau,
Marivaux ;  84. Le XIXe : Hugo, Maupassant, Verne, Rimbaud ;  85. Le XXe : Apollinaire, Eluard, Gary, Anouilh

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Sommaire
Grammaire
A. Le mot :
1. La nature des mots
2. Les déterminants
3. Les pronoms : possessif, démonstratif, interrogatif, exclamatif
4. Reconnaître la nature d’un groupe de mots

B. La phrase :
5. La fonction sujet et attribut du sujet
6. La phrase : simple, complexe et non verbale
7. Le présentatif, l’emphase, la phrase impersonnelle
8. Les compléments circonstanciels
9. Les compléments essentiels du verbe
10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif
11. Les fonctions par rapport au nom
12. Les propositions subordonnées
13. Les types et les formes de phrases

C. Le texte :
14. La ponctuation
15. Les paroles rapportées
16. Sujet et prédicat
17. L’énonciation
18. Les reprises nominales et pronominales

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Grammaire A. Le mot

1. La nature des mots


I. DÉFINITION

Vidéo 01

La nature grammaticale d’un mot correspond à ce qu’il est par « nature », c’est-à-dire la catégorie
grammaticale à laquelle il appartient et qui ne change pas : nom, pronom, verbe, adjectif, déterminant, …

C’est un peu comme son identité.

Attention !
Il ne faut pas la confondre avec la fonction du mot qui est son rôle
dans la phrase (sujet, COD, attribut du sujet…).

Exemple : Les mots sont vivants.

déterminant nom verbe adjectif qualificatif

La nature grammaticale d’un mot est indiquée dans le dictionnaire par une abréviation.

Exemple : nom : n.m. (= nom masculin)

II. MOTS VARIABLES ET MOTS INVARIABLES

Certains mots peuvent changer de forme selon leur genre (masculin, féminin) ou leur nombre
(singulier, pluriel) : ce sont les mots variables.

D’autres mots, appelés mots invariables, ne changent pas de forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.

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Grammaire
A. Le mot

III. LES DIFFÉRENTES NATURES DE MOTS


A Les mots variables

Natures
Exemples Définitions
grammaticales
Ils désignent des choses, des personnes
Les noms Gabriel observe sa sœur.
et ce qui est invisible.
Ils accompagnent le nom, indiquent son
Les déterminants Le garçon observe sa sœur.
genre et son nombre.
Les adjectifs Le garçon observe sa grande Ils qualifient, précisent le nom avec
qualificatifs sœur. lequel ils s’accordent.
Ils remplacent les noms pour éviter des
Les pronoms Il l’observe.
répétitions.
Le garçon observe sa sœur. Elle Seuls mots à se conjuguer, ils expriment
Les verbes
est belle. des actions ou des états.

B Les mots invariables

Natures
Exemples Définitions
grammaticales
Ils indiquent la quantité (peu, beaucoup,
assez …), la manière (lentement…),
Il lit peu et lentement.
Les adverbes le temps (aujourd’hui, bientôt…), le lieu
Aussitôt, il se fâche.
(ici, ailleurs, dessous …), la négation
(ne… pas…).

Il prépare sa valise pour partir Elles sont toujours suivies d’un groupe
Les prépositions en voyage. Sans votre aide, cela nominal ou d’un verbe à l’infinitif et elles
aurait été impossible. introduisent un complément.

Elles expriment une émotion ou un


Ouf, nous sommes enfin arrivés !
Les interjections sentiment (soulagement, dégoût, joie,
Hélas, la location est minuscule !
étonnement, admiration…).

Elles relient des mots, des groupes de


Les conjonctions Gabriel et Louise aiment se
mots ou des propositions : mais, ou, et,
de coordination promener ensemble.
donc, or, ni, car.
Les conjonctions Je révise parce que je ne veux pas Elles introduisent des propositions
de subordination échouer à mon examen. subordonnées.

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Grammaire
A. Le mot

La nature des mots

Les mots variables


-

Ils changent de forme selon leur genre et leur nombre.


Ce sont :
-

les déterminants
les noms
les adjectifs qualificatifs
les verbes
les pronoms

Les mots invariables


-

Ils ne changent pas de forme, car ils n’ont ni genre ni nombre.


Ce sont :
-

les adverbes
les prépositions
les conjonctions
-

de coordination
de subordination
les interjections

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Grammaire
A. Le mot

2. Les déterminants
I. DÉFINITION

Les déterminants sont des mots utilisés pour accompagner les noms. Le déterminant et le nom forment
un groupe nominal. Les déterminants sont toujours placés avant le nom, mais un déterminant peut être
séparé du nom par un adjectif qualificatif.

Exemple: « Oh ! j’ai cru voir / Glisser sur une fleur une longue limace ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il accompagne.

Exemple : « Non, ce serait trop laid, / Si le long de ce nez une larme coulait ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

La classe grammaticale des déterminants est elle-même divisée en plusieurs catégories : les
articles (définis, indéfinis, partitifs) et les déterminants (possessifs, démonstratifs, interrogatifs
et exclamatifs, numéraux cardinaux, indéfinis)

Relis la fiche 1 !

II. LES ARTICLES


A L’article indéfini
On l’emploie si la chose désignée par le nom n’est pas encore connue, ou pour désigner n’importe quel
élément au sein d’un ensemble.

Exemple : « Une pêche/ Qui sourirait avec une fraise ! » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Article indéfini Masculin Féminin

Singulier un une

Pluriel des

B L’article défini
On l’emploie si la chose désignée par le nom est connue, parce qu’on l’a déjà évoquée dans le texte,
ou parce qu’il est unique :

Exemple: « Vois-tu bien, / Les larmes, il n’est rien de plus sublime, rien. » (Cyrano de Bergerac, Acte I,
Edmond Rostand)

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Grammaire
A. Le mot

Article défini Masculin Féminin

Singulier le / l’ la / l’

Pluriel les

L’article défini existe aussi à la forme contractée, c’est-à dire que l’article se mêle à une préposition
pour former un nouveau mot.

• à + le = au • de + le = du
• à + les = aux • de + les = des

Exemple : « Il est cadet aux gardes. » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

C L’article partitif
On l’emploie devant des noms renvoyant à des choses que l’on ne peut pas compter. On peut remplacer
l’article partitif par « un peu de ». Il n’existe pas au pluriel.

Exemple : « La vapeur du tabac vous sort-elle du nez/ Sans qu’un voisin ne crie au feu de cheminée ? »
(Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Article partitif Masculin Féminin

Singulier du de la

Pluriel Ø

III. LES DÉTERMINANTS


A Le déterminant possessif
On l’emploie pour indiquer l’appartenance. Son orthographe varie selon la personne du possesseur
et selon le genre et le nombre du nom.

Exemple : « Votre place, aujourd’hui, là, voyons, entre nous, / Vous a coûté combien ? » (Cyrano de Bergerac,
Acte I, Edmond Rostand)

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Grammaire
A. Le mot

Un possesseur Plusieurs possesseurs

Nom au masculin singulier Mon, ton, son Notre, votre, leur

Nom au féminin singulier Ma, ta, sa Notre, votre, leur

Nom au pluriel Mes, tes, ses Nos, vos, leurs

B Le déterminant démonstratif
On l’emploie pour désigner quelque chose que l’on perçoit autour de soi, ou pour reprendre un nom déjà
évoqué.

Exemple : « Bon ! je vais sur la scène, en guise de buffet, / Découper cette mortadelle d’Italie ! » (Cyrano de
Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Déterminant démonstratif Masculin Féminin

Singulier cet / ce cette

Pluriel ces

C Le déterminant interrogatif et exclamatif


C’est le déterminant qu’on emploie dans la phrase exclamative et interrogative.

Exemple : « Les beaux rubans ! Quelle couleur, Comte de Guiche ? » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Singulier Pluriel

Masculin Quel Quels

Féminin Quelle Quelles

D Le déterminant numéral cardinal


Il permet de compter avec précision, d’indiquer la quantité.

Exemple : « Une chanson qu’il fit blessa quelqu’un de grand, / Et cent hommes - j’en suis - ce soir sont
postés !… » (Cyrano de Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Attention, les déterminants « vingt » et « cent » prennent un -s s’ils sont multipliés, sans être suivi d’un
autre nombre. On écrira donc «  deux cents hommes », mais «  deux cent cinq hommes ».

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Grammaire
A. Le mot

E Le déterminant indéfini
Il exprime une quantité imprécise.

Exemple : « À ce prix-là, monsieur, je t’autorise / À venir chaque jour empêcher la Clorise ! » (Cyrano de
Bergerac, Acte I, Edmond Rostand)

Indiquant une quantité 0 ou 1 Indiquant une quantité variable Indiquant la totalité

Nul, pas un, aucun, chaque Quelques, certains, plusieurs, divers… Tout, toute, tous

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Grammaire
A. Le mot

3. Les pronoms
Un pronom est un mot qui remplace un nom.

I. LES PRONOMS PERSONNELS

Exemple : J’apprécie les romans d’aventure. Et vous ?

Un pronom personnel a la marque d’une personne. Il varie selon la personne, le nombre, le genre
et la fonction.

Singulier Pluriel

1re 2e 1re 2e
3e personne 3e personne
personne personne personne personne

masculin féminin masculin féminin

Sujet Je, j’ Tu Il Elle Nous Vous Ils Elles

COD Me, m’ Te, t’ Le, l’, se, s’ La, l’, se, s’ Nous Vous Les, se, s’ Les, se, s’

Me, m’, Lui, se, s’, Lui, se, s’, Leur, eux, Leur, elles,
COI Te, t’, toi Nous Vous
moi soi soi se, s’, soi se, s’, soi.

Les pronoms de la 1re personne désignent celui qui


parle : l’émetteur

Ceux de la 2e personne, désignent le récepteur.


Les pronoms personnels de la 3e personne
représentent un nom ou un groupe nominal du texte :
ils évitent les répétitions.

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Grammaire
A. Le mot

II. LES PRONOMS DÉMONSTRATIFS

Exemple : Cette fleur avait germé un jour au milieu des autres fleurs. Celle-ci [= cette fleur] avait vite intrigué
le Petit Prince.

Genre Singulier Pluriel

Masculin Celui, celui-ci, celui-là Ceux, ceux-ci, ceux-là

Féminin Celle, celle-ci, celle-là Celles, celles-ci, celles-là.

Neutre Ce, c’, ceci, cela, ça

Les pronoms démonstratifs remplacent souvent un groupe nominal précédé d’un déterminant
démonstratif. Les adverbes -ci et -là permettent de situer les éléments dans l’espace et le temps.
-ci marque quelque chose de proche (« Ces temps-ci… »), -là un élément lointain (« En ce temps-là… »).

III. LES PRONOMS POSSESSIFS

Exemple : Sa fleur est orgueilleuse, la mienne [= ma fleur] est trop modeste.

Ils varient en fonction du possesseur, (en personne et en nombre) mais aussi du possédé (en genre
et en nombre).

Possesseur

Élément possédé 1re Pers. Sing. 2e Pers. Sing. 3e Pers. Sing. 1re Pers. Plu. 2e Pers. Plu. 3e Pers. Plu.

Masc. Sing. Le mien Le tien Le sien Le nôtre Le vôtre Le leur

Fém. Sing. La mienne La tienne La sienne La nôtre La vôtre La leur

Masc. Plu. Les miens Les tiens Les siens Les nôtres Les vôtres Les leurs

Fém. Plu. Les miennes Les tiennes Les siennes Les nôtres Les vôtres Les leurs

IV. LES PRONOMS INTERROGATIFS

Exemple : J'ai le choix entre lire L’Oeil du Loup ou Le Petit Prince. Lequel des deux me conseillez-vous ?

Il s’agit des pronoms utilisés pour poser des questions, on les emploie dans les phrases interrogatives.

Formes simples Formes composées

Sujet Qui

COD, attribut, CC. Qui, que, quoi, où Lequel, lesquels, laquelle, lesquelles
Auquel, duquel, à laquelle, de laquelle,
Après une préposition À qui, à quoi, de qui, de quoi
auxquels, auxquelles, desquels

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Grammaire
A. Le mot

4. Identifier la nature d’un groupe de mots


I. RECONNAÎTRE UN GROUPE DE MOTS DANS LA PHRASE : MÉTHODE

Vidéo 02

Pour savoir quelle est la nature, ou classe grammaticale, d’un groupe de mots, il faut identifier son
noyau. Le noyau est le mot le plus important de ce groupe, on ne peut pas le supprimer car il est
indispensable au sens. On ne peut pas non plus séparer les éléments du groupe de mots.

Exemple : Le cheval blanc de Gandalf //  galope comme le vent.


Groupe nominal  //  Groupe verbal.

On peut voir dans l’exemple que le groupe verbal contient lui-même un groupe
nominal. On parle dans ce cas de groupes enchâssés.

II. LES PRINCIPAUX GROUPES DE MOTS


A Le groupe nominal
Le noyau du groupe nominal (GN) est un nom commun ou un nom propre.

Le GN peut être minimal, c’est-à-dire composé d’un nom seul ou d’un déterminant et d’un nom.

Exemple : Le magicien se dresse devant la foule.

Le GN enrichi, est un groupe nominal accompagné de ses expansions (complément du nom, épithète…).
On peut supprimer ces expansions : si on perd des détails, la phrase garde cependant un sens.

Exemple : Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule. // Le magicien se dresse devant la foule.

Si un GN est introduit par une préposition (à, dans, par, pour, en, vers, avec, de, sans, sous…), on peut
parler de groupe nominal prépositionnel.

Exemple: Le vieux magicien blanc se dresse devant la foule.

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Grammaire
A. Le mot

B Le groupe pronominal
Le noyau du groupe pronominal est un pronom.

Relis la fiche 3 !

Exemple: Celui qui transportera l’Anneau jusqu’au Mordor sauvera la Terre du Milieu.

C Le groupe verbal
Le noyau du groupe verbal est un verbe, conjugué ou à l’infinitif :

Dans le cas d’un verbe à l’infinitif, on parle de groupe verbal à l’infinitif.

Exemple : Protéger ses sujets est la mission du roi.

Tu peux lire la fiche 25 sur le verbe.

Mais si le groupe verbal a pour noyau un verbe conjugué, on utilise le terme de « proposition ».

Exemple : Les elfes, qui sont des êtres immortels, se battent aux côtés des hommes.

D Le groupe adjectival
Le noyau du groupe adjectival est un adjectif qualificatif ou un participe.

Exemple : Sam est digne de confiance.

Lis la fiche 10 !

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  17


Grammaire
A. Le mot

noyau : nom propre ou nom commun


GN minimal
Groupe nominal
GN enrichi dexpansions
GN prépositionnel, introduit par une préposition

personnel
démonstratif
Groupe pronominal noyau : pronom
Nature d’un possessif
groupe de mots indéfini

noyau : verbe
Groupe verbal GV infinitif
proposition : le verbe est conjugué

Groupe adjectival noyau : adjectif ou participe

18  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire B. La phrase

5. La fonction sujet et attribut du sujet


Le sujet est une fonction (à ne pas confondre avec la « nature » !), c’est-à-dire un rôle occupé par
un mot ou un groupe de mots dans la phrase.

I. À QUOI SERT LE SUJET ET COMMENT LE RECONNAÎTRE ?

C’est un élément essentiel. Il commande l’accord du verbe en personne et en nombre.

Exemple : Les deux amies d’Emma arrivent demain.

À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe d’action ou qui est dans l’état indiqué par
le verbe d’état.

Exemple : Les enfants jouent dans la cour de l’école.

À la voix passive, il indique qui subit l’action exprimée par le verbe.

Exemple : Il a été puni à cause de sa bêtise.

Pour le trouver, on pose la question qui fait… ? ou qu’est-ce qui fait… ?.

Exemple : Vous lisez la leçon pour la comprendre. (Qui lit ? Vous.)

II. LA PLACE DU SUJET DANS LA PHRASE

En général, il se trouve avant le verbe. Dans certains cas, il peut se trouver après le verbe. On dit alors
qu’il est inversé. C’est le cas :

• dans beaucoup de phrases interrogatives : À quelle heure commence le spectacle ?


• après certains adverbes (ainsi ; peut-être, etc.) : Peut-être faudra-t-il arriver plus tôt.
• dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue : « Emmanuel va
acheter les places en avance », dit Justine.

III. LA NATURE DU SUJET

Le sujet peut être :

• un groupe nominal ou un nom : Ces enfants sont au collège.


• un pronom : Ils lisent consciencieusement leur synthèse.
• un verbe à l’infinitif : Écouter est le meilleur moyen pour comprendre la leçon.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  19


Grammaire
B. La phrase

Fonction “Sujet”

À quoi sert le sujet ?

Il commande I’accord du verbe en genre et en nombre.

À la voix active, il indique qui fait l’action exprimée par le verbe.

À la voix passive, il indique qui subit I’action exprimée par le verbe.

Il répond à la question : “Qui fait ?”.

La place du sujet :

le plus souvent AVANT le verbe

parfois APRÈS le verbe

dans une phrase interrogative

derrière certains adverbes

dans une proposition incise qui indique quel personnage parle dans un dialogue

Natures du sujet :

un GN ou un nom

un pronom

un verbe à l’infinitif

IV. LA FONCTION « ATTRIBUT DU SUJET »

Vidéo 03

Un attribut du sujet est un adjectif qualificatif, un participe passé ou un GN que l’on ne peut pas
supprimer dans la phrase car il suit un verbe d’état, appelé aussi verbe attributif.

Exemples : Elle est heureuse. On ne peut pas supprimer «heureuse».

Ces enfants paraissent fatigués. On ne peut pas supprimer «fatigués».

L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet auquel il se rapporte.

Exemple : Les amies sont heureuses d’être ensemble. /// Les amies (sujet) = heureuses.

20  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Les verbes attributifs sont des verbes qui « fabriquent » des attributs du sujet.

Être, paraître, sembler, demeurer, rester, avoir l’air de,


passer pour … sont des verbes attributifs.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  21


Grammaire
B. La phrase

6. La phrase : simple, complexe et non verbale


I. QU’EST-CE QU’UNE PHRASE ?

Vidéo 04

La phrase est un ensemble de mots qui a un sens. Elle commence toujours par une majuscule, et se
termine par un signe de ponctuation fort (point, point d’exclamation, point d’interrogation).

Lis la fiche 14 !

Le noyau d’une phrase verbale est un verbe conjugué. Au contraire, une phrase non-verbale n’a pas pour
noyau un verbe, mais une autre catégorie grammaticale, comme un nom ou un adverbe.

Exemples : « Une troisième pelletée de terre tomba. » → Phrase verbale

« Puis une quatrième. » → Phrase non-verbale

(Victor Hugo, les Misérables)

II. LA PHRASE NON-VERBALE

La phrase non-verbale s’organise autour d’un mot différent d’un verbe conjugué. Son noyau peut être :

-- un adverbe. Exemple : Dehors !


-- un nom. Exemple : Drame à Montfermeil.
-- un verbe à l’infinitif. Exemple : Partir ?

-- un adjectif qualificatif. Exemple : Blanche de peur.

Attention !

Il se peut qu’un verbe conjugué apparaisse dans une phrase


non-verbale, mais uniquement s’il fait partie d’une expansion
nominale.

22  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

III. LA PHRASE VERBALE

Une phrase verbale a pour noyau au moins un verbe conjugué, qui a souvent un sujet et des
compléments. La partie de phrase organisée autour du verbe conjugué se nomme la proposition.

A La phrase simple
Une phrase simple ne comporte qu’une seule proposition. Cette proposition est appelée indépendante.

Exemple : « Il était difficile de rencontrer un passant d’un aspect plus misérable. » (Victor Hugo, les
Misérables)

B La phrase complexe
Une phrase complexe contient plusieurs verbes conjugués, donc plusieurs propositions.

Donc, pour différencier une phrase simple et la phrase complexe, il faut compter le nombre de verbes
conjugués : si on trouve plus de deux verbes conjugués, la phrase est complexe.

Il existe plusieurs façons d’organiser les propositions de la phrase complexe.

1.  La juxtaposition

Plusieurs propositions peuvent être juxtaposées par une marque de ponctuation faible (virgule,
point-virgule, deux-points). Pour éviter les lourdeurs d’expression, le sujet des verbes peut être
sous-­entendu.

Exemple : « Là, dans la place, j’allais me coucher sur une pierre, une bonne femme m’a montré votre maison. »
Proposition 1 Proposition 2

(Victor Hugo, les Misérables)

2.  La coordination

Plusieurs propositions peuvent être coordonnées par une conjonction de coordination (mais, ou, et, donc,
or, ni, car) ou par un adverbe de liaison (cependant, en effet, ainsi, aussi, puis …).

Exemple : « Une salive rougeâtre lui souillait le coin des lèvres, et elle avait un trou noir dans la bouche. »
Proposition 1 Proposition 2

(Victor Hugo, les Misérables)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  23


Grammaire
B. La phrase

3.  La subordination

Une phrase complexe peut se composer d’une proposition principale et d’une (ou plusieurs)
proposition(s) subordonnée(s).

Lis la fiche 12 !

Les deux propositions peuvent être reliées par une conjonction de subordination (que, bien que, alors
que, avant que, quoique…), un pronom relatif (qui, que, quoi, dont, où, lequel, auquel…), un pronom
interrogatif (qui, à qui, quoi, que, auquel) …

Exemple : « Un jour ils lui écrivirent, que sa petite Cosette était toute nue par le froid qu’il faisait, qu ’ elle avait
Proposition principale Proposition subordonnée 1

  besoin d’une jupe de laine, et qu ’il fallait au moins que la mère envoyât dix francs pour cela. »
Proposition subordonnée 2 Proposition subordonnée 3

  (Victor Hugo, les Misérables)

24  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

La Phrase

Phrase non verbale :


le noyau de la phrase est

un adverbe
un nom

un adjectif qualificatif
un verbe à I’infinitif

Phrase verbale :
le noyau est un verbe conjugué.

Un seul verbe conjugué = une seule proposition


= phrase simple

Les propositions sont indépendantes


Plusieurs verbes conjugués = phrase complexe

Les propositions sont juxtaposées,


réliées par un signe de ponctuation.

Les propositions sont coordonnées,


réliées par une conjonction de coordination
ou un adverbe de liaison.

Les propositions sont subordonnées,


réliées par un pronom relatif, une conjonciton de
subordination, un adverbe ou un pronom interrogatif,
ou une locution conjonctive.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  25


Grammaire
B. La phrase

7. Le présentatif, l’emphase, la phrase


impersonnelle
I. LA FORME EMPHATIQUE

L’emphase est la façon de mettre en valeur certains mots, ou encore d’exagérer leur importance dans
la phrase. Une phrase peut être emphatique grâce à :

1.  l’intonation : C’est vraiment un livre extra-or-di-naire !

2. la reprise d’un pronom personnel sujet par un pronom personnel équivalent (moi, toi, lui, nous, vous,
eux, elles), placé entre virgules : Moi, j’adore ce roman. Eux, ils préfèrent celui-là.

3.  le détachement de mots ou de groupes de mots :

• détachement d’un groupe, mis en valeur par des virgules.

Exemple : Dans mon lit, tranquillement, je lis mon roman préféré.

• détachement d’un groupe, repris par un pronom.

Exemple : Il est formidable, ce roman. Mon livre préféré, je l’ai toujours avec moi.

4.  l’utilisation de présentatifs :

• c’est / ce sont… qui ou que -> C’est le roman que je préfère.


• voici / voilà…. qui ou que -> Voici mon roman préféré.
• il y a … qui -> Il y a beaucoup de romans qui ont une place de choix dans ma bibliothèque.
• quant à … + pronom de reprise -> Quant à moi, je préfère ce roman.
• Quel(le)(s)… que, dans la phrase exclamative -> Quel dommage que tu n’aies pas lu ce roman !

26  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

mettre en valeur des mots ou des groupes de mots.


Elle permet de :
exagérer des mots ou des groupes de mots.

L’emphase par l’intonation

en reprenant un pronom personnel sujet

Comment ? en détachant un groupe à l’aide d’une virgule

en détachant un groupe repris par un pronom

en utilisant des présentatifs

II. LA FORME IMPERSONNELLE

Les verbes à la forme impersonnelle ne s’emploient qu’à la 3e personne du singulier : ils ont pour sujets
les pronoms il, ce (c), qui ne reprennent aucun nom ou groupe nominal précédemment cité.

La forme impersonnelle n’a ni impératif ni participe présent.

Exemple : Il pleut : il faut vite trouver un endroit où nous abriter ! (Qui est « il » ? Personne !)

1.  Les différents verbes à la forme impersonnelle

a. Les verbes météorologiques, toujours à la forme impersonnelle : il gèle, il grêle, il neige…


b. Des verbes exprimant un événement : il advient, il arrive…
c. Des verbes exprimant une idée d’obligation, de possibilité : il faut, il se peut que…
d. Il existe aussi de nombreuses tournures impersonnelles utilisant le verbe être suivi d’un adjectif
qualificatif : il est bon, certain, évident, facile, nécessaire, normal…

2.  La construction des verbes impersonnels

Les verbes à la forme impersonnelle peuvent être suivis :

a. d’un groupe nominal : Il m’ est arrivé une aventure étrange.


b. d’un verbe à l’infinitif : Il m’arrive de faire des rêves prémonitoires.
c. d’une proposition subordonnée conjonctive : Il arrive que je fasse des rêves
étranges.

On nomme sujet grammatical le pronom il et sujet réel le groupe nominal, le verbe à l’infinitif
ou la proposition qui suit le verbe à la forme impersonnelle.

Il m’est arrivé une étrange aventure.

sujet grammatical sujet réel

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  27


Grammaire
B. La phrase

8. Les compléments circonstanciels


I. LE RÔLE DES COMPLÉMENTS CIRCONSTANCIELS

Ils précisent les circonstances de l’action ou l’état évoqué par le verbe, mais ils ne complètent pas
seulement le verbe, ils sont le complément de l’ensemble de la phrase.

Ce sont des compléments facultatifs de la phrase, contrairement aux compléments essentiels. On peut
donc les supprimer, les déplacer, ou les additionner.

Mais, attention !
Il arrive cependant que des compléments exprimant une
circonstance ne puissent être ni déplacés, ni supprimés !
Il s’agit alors de compléments essentiels.

II. LA CLASSE GRAMMATICALE DES C.C.

Les principales natures d’un complément circonstanciel sont :

• un GN introduit ou non par une préposition


• un pronom 
• un adverbe
Relis les fiches 1 et 4 !
• un verbe à l’infinitif
• un verbe ou une subordonnée au participe 
• une subordonnée conjonctive

III. QU’EXPRIME UN COMPLÉMENT CIRCONSTANCIEL ?


A Le lieu
Il répond à la question « où ? » et permet ainsi de situer les faits dans l’espace : que ce soit pour
se situer dans l’espace, indiquer un déplacement, une direction.

adverbe [Ailleurs,] la vie est plus douce.


Nature du
CC de Lieu
GN, nom commun ou propre Les hirondelles passent [au-dessus de nos têtes].

28  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

B Le temps
Le CC de temps exprime la durée, la répétition ou la date. Il permet de répondre à la question
« quand ? ».

adverbe [Aujourd'hui], il neige.

GN, nom commun ou propre Elle apprend ses leçons [chaque jour].

Nature du
préposition + infinitif Il éteint la lumière [avant de partir].
CC de Temps
proposition subordonnée conjonctive L'enfant s'endort [dès que sa mère lui lit un conte].

proposition subordonnée participiale [Les vacances arrivant], la famille prépare ses valises.

C La cause
Le CC de cause apprend pour quelle raison un événement s’est produit, il donne une explication.

GN, nom commun ou propre Il boîte [à cause d'un accident].

préposition + infinitif [A force d'insister], il a obtenu ce qu'il voulait.

Nature du
proposition subordonnée conjonctive Il a été puni [parce qu’il a trop bavardé].
CC de cause
proposition subordonnée participiale [Son accident étant grave], il a fallu I'hospitaliser.

gérondif [En insistant], il a obtenu ce qu'il voulait.

D L’ accompagnement
Ce complément indique avec qui (ou sans qui) se produit l’action.

GN, nom commun ou propre Je viendrai ce soir [avec Joël].


Nature du
CC d'Accompagnement.
pronom Nous sommes repartis [sans elle].

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  29


Grammaire
B. La phrase

E Le moyen
Il désigne l’objet, l’instrument concret utilisé pour faire l’action.

Nature du
GN, nom commun ou propre Il te contacte [avec le téléphone].
CC de Moyen

F Le but
Le CC de but permet d’expliquer dans quelle intention l’action est accomplie, ce qu’on veut obtenir.

GN, nom commun ou propre Il s'entraine [pour le cross du collège].

Nature du
préposition + infinitif Il révise [pour réussir son contrôle.]
CC de But
proposition subordonnée conjonctive Elle lui écrit [pour qu'il ne I'oublie pas].

G La manière
La manière indique comment on fait l’action, la façon dont on s’y prend.

adverbe [Courageusement], ils s'aventurent dans la forêt.

Nature du
GN, nom commun ou propre Elle s'adresse à lui [avec indifférence].
CC de Manière
gérondif Il court [en trébuchant].

H La conséquence
Le CC de conséquence exprime les résultats de l’action.

GN, nom commun ou propre Il a dévoré des gâteaux [jusqu’à l’écoeurement].

Nature du
préposition + infinitif Elle a beaucoup révisé [pour réussir son contrôle].
CC de Conséquence
proposition subordonnée conjonctive Ils ont beaucoup insisté [pour que je vienne].

30  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

I L’opposition / la concession
Elle traduit un fait qui s’oppose à un autre.

GN, nom commun ou propre [En dépit de mes avertissements], il n'en a fait qu'à sa tête.

Nature du
proposition subordonnée conjonctive [Même si je I'ai averti], il n'en a fait qu'à sa tête.
CC d'Opposition
gérondif [Tout en étant têtu], il a fini par m'écouter !

J La condition / l’hypothèse

La condition est ce qui permet de réaliser l’action.

GN, nom commun ou propre [En cas de retard], merci de prévenir la direction.

préposition + infinitif Tu résussiras [à condition de réviser].


Nature du
CC de condition proposition subordonnée conjonctive [Si tu révises], tu réussiras.

gérondif [En révisant], tu réussiras.

K La comparaison
Le CC de comparaison met en relation deux éléments pour en établir les ressemblances ou les
différences.

adverbe Il est aussi serviable qu’[autrefois].

GN, nom commun ou propre Elle est plus serviable que [sa soeur].

Nature du
Proposition subordonnée conjonctive Je le retrouve [tel qu’il a toujours été].
CC de Comparaison

pronom Pierre est plus habile que [toi].

adjectif qualificatif Elle est plus ironique que [bienveillante].

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  31


Grammaire
B. La phrase

9. Les compléments essentiels du verbe


I. COMPLÉMENTS ESSENTIELS ET NON ESSENTIELS DU VERBE

Dans une phrase un verbe peut avoir :

• des compléments essentiels : Ils sont indispensables au sens de la phrase.

On ne peut pas les supprimer ni les déplacer. Ce sont en général les compléments d’objet.

Exemple : Jean Valjean vole la pièce de Petit-Gervais.

• des compléments non essentiels : ils ne sont pas indispensables pour le sens.

On peut les supprimer ou les déplacer. Ce sont en général les compléments circonstanciels.

Exemple: Jean Valjean rencontre Cosette dans la forêt.

Attention !

 Certains compléments circonstanciels sont des compléments


essentiels.
Exemples : Cosette va au puit. / Ce livre coûte 2 euros. // Cosette va. /
Ce livre coûte.

II. LA CONSTRUCTION DES VERBES

Un verbe qui n’est pas suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe intransitif sauf s’il s’agit d’un
verbe d’état qui est suivi d’un attribut du sujet : on parle alors de verbe attributif (d’état).

Exemple : Jean Valjean qui sort du bagne est épuisé.

Un verbe suivi d’un complément d’objet s’appelle un verbe transitif.

On parle de verbe transitif direct s’il est suivi d’un C.O.D. Exemple : Il rencontre Cosette.

On parle de verbe transitif indirect s’il est suivi d’un C.O.I. Exemple : Il lui parle.

III. LE C.O.D (COMPLÉMENT D’OBJET DIRECT)

Il est relié directement au verbe.

Exemple : Victor Hugo a écrit Les Misérables.

Il peut être remplacé par les pronoms le, la, les, l’.

Exemple : Victor Hugo l’a écrit en 1862.

32  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Il ne faut pas le confondre avec l’attribut du sujet après un verbe d’état.

Il devient le sujet de la voix passive, quand la transformation passive est possible.

Exemple : Ce roman a été écrit par Victor Hugo en 1862.

Nature du C.O.D. :

Il peut être :

• un GN : Jean Valjean a volé des chandeliers en argent.


• un pronom : Que dites-vous ? Il n’a rien volé !
• un verbe ou un GV à l’infinitif : Valjean souhaitait se reposer.

IV. LE C.O.I (COMPLÉMENT D’OBJET INDIRECT)

Il est construit indirectement à l’aide d’une préposition.

Exemple : Jean Valjean a renoncé à son projet. / La peur s’empare des Parisiens.

On ne peut pas mettre la phrase à la voix passive.

Le C.O.I. peut être remplacé par certains pronoms personnels (lui, leur, en, y) qui ne laissent pas
toujours transparaître la préposition. Exemple : Elle y pense sans arrêt.

Nature du C.O.I. :

Il peut être :

• un GN : Marius parle tendrement à Cosette.


• un pronom : À qui parlait-il ?
• un verbe ou un GV à l’infinitif : Marius pense à se marier avec elle.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  33


Grammaire
B. La phrase

V. LE COS (COMPLÉMENT D’OBJET SECOND)

Lorsque le verbe est construit avec deux compléments d’objet, le second s’appelle complément d’objet
second.

Attention !

C.O.S ne veut pas dire qu’il occupe la deuxième place dans la phrase mais
qu’il apporte une seconde information dans la phrase. Le C.O.S peut être
avant le C.O.D ou le C.O.I.

Exemple : Il a offert à Cosette son amour. / Il a offert son amour à Cosette.

Il est construit indirectement, à l’aide d’une préposition.

Nature du C.O.S. :

Il peut être :

• un GN : Jean Valjean a caché son identité à tous.


• un pronom : Il n’a confié son secret à personne.
• un verbe ou un groupe verbal à l’infinitif : Javert est persuadé de le reconnaître.

34  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

10. Les fonctions de l’adjectif qualificatif


I. QU’EST-CE QU’UN ADJECTIF QUALIFICATIF ?

L’adjectif qualificatif permet d’apporter une précision sur un nom. Il indique par exemple un défaut,
une qualité, une taille, une couleur…

Exemple : un homme prudent ; cet homme semble prudent.

Il s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il


qualifie. Lis la fiche 23b.

Exemple : un garçon courageux / des filles courageuses

D’autres catégories de mots peuvent s’employer comme des adjectifs qualificatifs mais n’en sont pas.
C’est surtout le cas des participes passés.

Exemple : une leçon apprise (appris est le participe passé du verbe apprendre).

II. LES FONCTIONS DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF


A La fonction épithète

Vidéo 05

L’adjectif peut qualifier directement un nom ; il est alors placé devant ou derrière le nom. La fonction
de l’adjectif est alors épithète du nom. L’adjectif qualificatif épithète appartient au groupe nominal.

Exemple : « Mais elle ouvrit tout à coup ses deux yeux […] : l'arbre bleu était dans sa chambre ! »
(L’Enchanteur, Barjavel)

On peut le supprimer de la phrase. Certains adjectifs changent de sens selon qu’on les place avant
ou après le nom.

Exemple : un grand homme / un homme grand.

On dira qu’une épithète est détachée quand elle est séparée du nom par un signe de ponctuation faible.
Dans le cas contraire, on parle d’épithète liée.

Exemple : Malheureux, Lancelot tourna les talons.

Lis la fiche 11.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  35


Grammaire
B. La phrase

B La fonction attribut

1.  Attribut du sujet

L’adjectif peut qualifier indirectement un nom par l’intermédiaire d’un verbe attributif, dont les verbes
d’état être, sembler, paraître, devenir, rester, demeurer, passer pour, avoir l’air. La fonction de l’adjectif
est alors attribut du sujet (de ce verbe).

Exemple : « Il était jeune et beau » (L’Enchanteur, Barjavel)

On ne peut pas supprimer l’attribut de la phrase, sinon elle n’a plus de sens.

Exemple : Il semblait tranquille. La phrase « Il semblait. » n’a pas de sens !

L’attribut du sujet s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe attributif.

Exemple : «  Les oiseaux devinrent transparents comme des vitraux envolés » (L’Enchanteur, Barjavel)

2.  Attribut du COD

L’adjectif peut être utilisé comme attribut du COD, c’est-à-dire qu’il exprime une caractéristique du COD.
L’attribut du COD fait partie du groupe verbal, on ne peut donc pas le supprimer de la phrase. Les verbes
attributifs exprimant une appellation (élire, nommer, appeler…), un jugement (croire, estimer, trouver,
penser…), une transformation (rendre, faire…), permettent de construire un attribut du COD.

Exemple : «  Il avait l’œil vif, malicieux » (L’Enchanteur, Barjavel)

L’adjectif qualificatif attribut du COD s’accorde en genre et en nombre avec le COD.

Exemple : Viviane trouve cette quête dangereuse.

36  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Adjectif qualificatif : fonctions

Épithète

liée

relié directement au nom qu'il qualifie.

détachée

séparé du nom qu'il qualifie par un signe


de ponctuation.

Attribut

du sujet

relié au sujet par un verbe attributif ou un verbe d’état.

du COD

exprime une caracéristique du COD grâce à un verbe


attributif de jugement, de transformation, de choix.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  37


Grammaire
B. La phrase

11. Les fonctions par rapport au nom


On nomme expansions du nom les mots ou groupes de mots qui complètent le nom ou le groupe
nominal et qui ont les fonctions suivantes :

Fonctions Classes grammaticales Exemples

adjectif qualificatif une grande aventure

Épithète participe passé employé comme adjectif une aventure bien racontée

adjectif verbal une aventure étonnante

Rôle qualifie un nom

peut être supprimée


Comment la reconnaître ?
Fonction “Épithète” peut se trouver avant ou après le nom

participe passé utilisé comme adjectif

Natures adjectif verbal

adjectif qualificatif

une aventure, épique,


adjectif qualificatif
extraordinaire
Cette aventure, bien racontée,
participe passé employé comme adjectif
est appréciée de tous.
L’aventure, particulièrement
adjectif verbal
étonnante, est appréciée.
Apposition
Cette aventure, récit intemporel,
nom ou groupe nominal
l’a marqué.
Cette aventure a un pouvoir : nous
verbe ou groupe verbal à l’infinitif
faire rêver.
Cette aventure, qu’il a lue,
proposition subordonnée relative
l’a marqué énormément.

38  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

Rôle précise un nom

peut être supprimée


Comment la reconnaître ?
est séparée du nom par une virgule

adjectif qualificatif
Fonction “Apposition”
participe passé utilisé comme adjectif

adjectif verbal
Natures
nom ou groupe nominal

verbe ou groupe verbal à I’infinitif

proposition subordonnée relative

nom ou groupe nominal une aventure d’Ulysse

Complément du nom verbe ou groupe verbal à l’infinitif une aventure à raconter.

pronom un livre de lui.

Rôle complète un nom en le précisant

peut être supprimé

Fonction Comment le reconnaître ? est introduit par une préposition


“Complément du nom” se trouve directement après le nom

nom ou groupe nominal

Natures verbe ou groupe verbal à l’infinitif

pronom

- Ce récit que nous avons lu est


Complément de
Proposition subordonnée relative l’aventure d’un héros qui est
l’antécédent
extraordinaire.

Rôle complète le nom placé devant

peut être supprimé

est introduit par un pronom relatif


Fonction
Comment le reconnaître ?
“Complément de l’antécédent” se trouve directement après le nom

contient un verbe conjugué

Nature proposition subordonnée relative

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  39


Grammaire
B. La phrase

12. Les propositions subordonnées


I. LES DIFFÉRENTES PROPOSITIONS

Les propositions subordonnées peuvent compléter :

• un nom
• un verbe
• une phrase.

La nature grammaticale d’une subordonnée dépend de ce qu’elle complète, et de la présence ou de


l’absence d’un mot introducteur. Elle peut être relative, conjonctive, interrogative indirecte, infinitive
ou participiale.

II. LES PROPOSITIONS RELATIVES

Lis la fiche 11.

Les propositions relatives sont des expansions du nom, ou du pronom, introduites par un pronom relatif
simple (qui, que, quoi, dont, où) ou composé (lequel, laquelle, auquel, duquel …). Elle suit toujours le nom
qu’elle complète, qu’on appelle alors l’antécédent.

Le pronom relatif prend le genre et le nombre de l’antécédent qu’il remplace dans la proposition
subordonnée, dans laquelle il a une fonction.
Exemple : Le chat, qui est imprudent, traverse la route. (« Qui » est le sujet du verbe « est » et remplace
« le chat »).

Généralement, la fonction d’une proposition relative est complément de l’antécédent.


Exemple : Je lis un livre qui me fait beaucoup rire.

Mais il arrive qu’une proposition relative soit un attribut du sujet ou du COD.


Exemple: Il a la main qui tremble.

Si une proposition relative n’a pas d’antécédent, alors elle occupe la même fonction qu’un GN,
par exemple sujet.
Exemple : Qui dort dîne. (« Qui dort » est le sujet du verbe «  dîne »)

40  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

III. LES PROPOSITIONS COMPLÉTIVES


A Les propositions subordonnées conjonctives complétives
Les propositions subordonnées conjonctives sont introduites par la conjonction de subordination
« que ». Elles complètent un verbe, ce sont des éléments essentiels de la phrase, on ne peut donc ni les
supprimer, ni les déplacer.

Le plus souvent, elles remplissent les mêmes fonctions que les groupes nominaux :

• COD du verbe principal. Exemple : On dirait que tu vas t’évanouir !


• COI. Exemple : Nous nous attendons à ce qu'il neige demain
• Sujet. Exemple : Que tu m’appelles aujourd’hui me fait très plaisir.
• Attribut du sujet. Exemple : L’idée est que nous dînions tous ensemble ce soir.

Attention à l’emploi des modes dans les subordonnées CO :

Mode du verbe de la
Dans la proposition principale Exemples
proposition subordonnée
Verbe de déclaration, de parole : dire, Il dit que cette chanson est
Indicatif annoncer … sa préférée.

Verbe d’opinion : penser… Je pense que tu as raison.

Verbe de sentiment : s’étonner, se réjouir… Je m’étonne qu’il te plaise

Verbe exprimant une volonté, un souhait, Je veux que tu lises ce


une obligation : falloir, vouloir, souhaiter … roman.
Verbe exprimant un doute : douter, être Je doute que ce livre lui
possible … plaise.
Subjonctif
La proposition principale est à la forme
Je n’espère plus qu’il le lise.
négative.
La proposition principale est de type
Imagines-tu qu’il le lise?
interrogatif.
Qu’il le lise est
La subordonnée est le sujet de la principale.
invraisemblable.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  41


Grammaire
B. La phrase

B Les propositions subordonnées interrogatives indirectes.

Lis la fiche 15.

On trouve ces propositions dans des paroles rapportées indirectement, et elles correspondent à une
phrase qui serait de type interrogatif au discours direct. C’est pourquoi on les trouve après des verbes
comme demander, se demander, ne pas savoir, ignorer, s’interroger…

Exemple : Il lui demanda : « Pourquoi refuses-tu de me parler? » → Il lui demanda pourquoi elle refusait de lui
parler. (PS interrogative indirecte)

Attention !

Contrairement aux paroles rapportées directement, les propositions


subordonnées interrogatives indirectes ne se terminent pas par un
point d’interrogation, et on n’inverse pas le sujet.

Les interrogatives indirectes sont introduites par un pronom interrogatif (qui, quoi, lequel…) ou un
adverbe interrogatif (où, quand, comment, combien, pourquoi…) et occupent la fonction COD du verbe
de la proposition principale.

Exemple : Elle ignorait s’il était rentré tôt.

C Les propositions subordonnées infinitives


Une subordonnée infinitive n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au mode
infinitif. Elle est COD du verbe de la proposition principale, et le sujet de la proposition infinitive est
différent de celui de la principale.

Exemple : J’entends Lise chanter.

42  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

IV. LES PROPOSITIONS CIRCONSTANCIELLES


A Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles

Lis la fiche 8.

Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles ont toutes les caractéristiques des
compléments circonstanciels : on peut les déplacer, les supprimer.

Exemple : Je suis ravie quand nous allons au cinéma en famille.

Attention à l’utilisation des modes dans la subordonnée circonstancielle.

Mode du verbe de la Valeur de la


Exemples
proposition subordonnée subordonnée
Il est parti après qu’il a terminé ses
Antériorité
devoirs.
Il parlait à sa voisine alors qu’il rangeait
La situation Simultanéité
Indicatif ses affaires.
est réalisée.
Cause Puisque tu as fini, tu peux partir.

Condition Si tu as fini, tu peux partir.

Avant qu’elle ne parte, elle range sa


Postériorité
trousse.
Elle appelle sa mère afin qu’elle puisse
La situation But
Subjonctif l’aider.
est réalisable.
Opposition Je réussirai sans que tu ne m’assistes !

Concession Bien qu’elle soit sévère, elle est juste.

B Les propositions subordonnées participiales


Une subordonnée participiale n’est pas introduite par un mot subordonnant, et son verbe est au participe
présent ou passé.

Sa fonction est complément circonstanciel, et son sujet est un groupe nominal.

Exemple : Cédric partant pour l'école dans le froid, sa mère lui rappela de mettre son bonnet.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  43


Grammaire
B. La phrase

Proposition principale +

Propositions introduites par un mot subordonnant

proposition subordonnée relative

introduite par un pronom relatif


complète un nom
fonction : complément de l’antécédent
proposition subordonnée conjonctive complétive

introduite par une conjonction de subordination


complète le verbe de la principale
fonctions : COD. COI
proposition subordonnée conjonctive circonstancielle

introduite par une conjonction de subordination


complète la phrase
fonction : complément circonstanciel

proposition subordonnée interrogative indirecte

introduite par un mot interrogatif


complète le verbe de la principale
fonction : COD

Propositions sans mot subordonnant

proposition subordonnée infinitive

complète la phrase
fonction : COD

proposition subordonnée participiale

complète le verbe de la principale


fonction : complément circonstanciel

44  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
B. La phrase

13. Les types et les formes de phrases

Vidéo 13

I. LES TYPES DE PHRASES

Il existe 4 types de phrases qui ont un rôle différent :

• Phrase déclarative : elle donne une information et s’achève par un point.

Exemple : Je n’aime pas ces légumes.

• Phrase interrogative : elle sert à poser une question et s’achève par un point d’interrogation.

Exemple : Veux-tu dîner avec moi ?

Il existe deux sortes d’interrogatives : une phrase interrogative totale peut avoir comme réponse oui ou
non car elle porte sur l’ensemble la phrase.

Exemple :Veux-tu manger des tomates ? à totale (réponse attendue : « oui » ou « non »)

Au contraire, une interrogative partielle ne porte que sur une partie de la phrase, elle demande des
informations complémentaires, elle commence donc par un mot interrogatif.

Exemple : Que veux-tu manger ce soir ? à partielle.

• Phrase exclamative : S’achevant par un « ! », elle exprime un vif sentiment (joie, tristesse, colère…).

Exemple : Quelle journée magnifique !

• Phrase injonctive : Elle exprime un ordre, un conseil, une défense ou un souhait et ne se termine pas
forcément par un « ! » ou un point.

Elle comporte un verbe à l’impératif ou au subjonctif précédé de « que ». On peut également utiliser
un verbe à l’infinitif.

Exemple : Allez voir ce film dès que possible. (verbe à l’impératif)

Exemple : Il faut que vous alliez voir ce film dès que possible. (verbe au subjonctif)

Exemple : Aller voir ce film est indispensable ! (verbe à l’infinitif)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  45


Grammaire
B. La phrase

II. LES FORMES DE PHRASE

1.  Formes affirmative et négative

Une phrase affirmative apporte une affirmation.

Exemple : La leçon est facile.

Pour mettre une phrase à la forme négative, on utilise une négation : on emploie « ne » + « pas, guère,
plus, jamais, point… »

Exemple : La leçon n’est pas facile. / Je ne vais jamais à la mer !

2.  Formes neutre et emphatique

La forme neutre se construit sur le modèle « sujet + verbe + complément ». La forme emphatique
consiste à mettre en relief un mot ou une expression.

• Par détachement d’un groupe de mots : Pour vos notes, soyez félicités.
• Par détachement d’un mot et reprise de celui-ci par un pronom : Moi, je veux aller à mer.
• Par l’emploi d’un présentatif (il y a ; c’est….qui ; voilà…que ; etc.) : C’est moi qui ai frappé à la porte.

donne une information.


La phrase déclarative
se termine par [.].
exprime un sentiment vif.
La phrase exclamative
se termine par [!].

La phrase interrogative

permet de poser une question.


Les types de phrase
se termine par [?].
peut être totale. la réponse est “oui” ou “non”.
peut être partielle. la réponse porte sur une partie de la question.

ne se termine pas forcément par [!].


permet de donner un ordre.
La phrase injonctive permet de donner un conseil.
permet de formuler un souhait.
permet de formuler une défense.

46  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire C. Le texte

14. La ponctuation

Les signes de ponctuation sont indispensables au sens


et à la structure d’un texte.

?  ;  !  ( )  .  -  …  «

I. LA PONCTUATION FORTE

On trouve la ponctuation forte en début et en fin de phrase.

1. On n’oublie pas au début de phrase la majuscule. On ne met pas de majuscule après une virgule,
ou après deux points, sauf en cas de nom propre.

Exemple : « Donnez-moi votre pouls. Allons donc, que l’on batte comme il faut. » (Le Malade imaginaire,
Molière)

2. Le point est à la fin d’une phrase déclarative.

Exemple : « Ce sont tous des ignorants, c’est du poumon que vous êtes malade. » (Le Malade imaginaire,
Molière)

3. Le point d’interrogation clôt une phrase interrogative.

Exemple : « M’empêcherez-vous de maudire les avaricieux ? » (L’ Avare, Molière)

4. Le point d’exclamation est à la fin d’une phrase exclamative, et parfois à la fin d’une phrase
injonctive. Il exprime l’émotion de celui qui parle.

Exemple : « Va-t-en à tous les diables ! » (L’ Avare, Molière)

5. Les points de suspension marquent l’interruption, l’hésitation de celui qui parle, ou encore le fait
de passer la fin de la phrase sous silence. On trouve aussi ces points de suspension à la fin
d’une énumération. Dans ce cas, on ne le fait pas précédé de la mention « etc ».

Exemple : « Je vous réponds qu’il est tellement contrit de vous avoir mis en colère… » (Le Médecin Volant,
Molière)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  47


Grammaire
C. Le texte

II. LA PONCTUATION À L’INTÉRIEUR DE LA PHRASE

6. Le point-virgule sépare des propositions.

Exemple : « Ces grands hauts-de-chausses sont propres à devenir les receleurs des choses qu’on dérobe ; 
et je voudrais qu’on en eût fait pendre quelqu’un. » (L’Avare, Molière)

7. Les deux points annoncent une énumération, une explication ou introduisent des paroles rapportées
directement.

Exemple : « On dit un proverbe, d'ordinaire : après la mort, le médecin ; mais vous verrez que si je m'en mêle,
on dira : après le médecin, gare la mort ! » (Le Médecin Volant, Molière)

8. La virgule sépare les mots dans une énumération, permet de juxtaposer des propositions, de mettre
des noms en apposition.

Exemple : « Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ? » (Les Fourberies
de Scapin, Molière)

9. Les parenthèses permettent de donner un exemple, une explication, mais qui n’est pas indispensable.

Exemple : « Ne voilà pas de mes mouchards, qui prennent garde à ce qu’on fait ? (Bas, à part). Je tremble
qu’il n’ait soupçonné quelque chose de mon argent. (Haut). » (L’Avare, Molière)

10. Les guillemets et les tirets sont les signes de la ponctuation du dialogue. On ouvre le discours direct
avec l’ouverture des guillemets, puis on met un tiret à chaque prise de parole d’un personnage.

Exemple : « J’ai mérité, dit-il, ce juste châtiment : / Profitez-en, ingrats. »  (Le Cerf et la Vigne,
Jean de la Fontaine)

48  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

15. Les paroles rapportées

Vidéo 07

I. LES PAROLES RAPPORTÉES DIRECTEMENT

Tu peux lire la fiche 43.

Le discours direct rapporte directement les paroles ou les pensées, telles qu’elles ont été émises,
sous la forme d’un dialogue ou d’un monologue. Il est ancré dans la situation d’énonciation.

Dans le discours direct, le narrateur donne la parole au personnage. Il permet de créer un effet de réel.

Demain, nous irons


à la piscine ensemble.

On est en vacances !

Gabriel s’exclama : « On est en vacances ! »

Emma déclara : « Demain, nous irons à la piscine ensemble. »

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  49


Grammaire
C. Le texte

II. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT

Le discours indirect rapporte indirectement les paroles ou les pensées, dans des propositions
subordonnées, sans que le narrateur n’interrompe son récit. Il est coupé de la situation d’énonciation.

Dans le discours indirect, le narrateur ne donne pas la parole au personnage et continue sa narration.
Il transpose les paroles des personnages.

Gabriel s’exclama qu’ils étaient


en vacances. Emma déclara que
le lendemain, ils iraient à la piscine
ensemble.

Tu peux lire la fiche 61.

III. LES PAROLES RAPPORTÉES INDIRECTEMENT LIBREMENT

Le discours indirect libre rapporte les paroles comme le discours indirect, en adaptant les pronoms
et les temps pour insérer les paroles rapportées dans le récit.

Cependant, il ne possède ni verbe de parole ni mot subordonnant et il garde la ponctuation du discours


direct.

Le discours indirect libre permet au narrateur de ne pas interrompre pas son récit et donne
l’impression d’entendre les pensées des personnages.

Gabriel s’exclama qu’ils étaient en vacances. Emma déclara que le lendemain, ils iraient à la piscine
ensemble. Est-ce que Léon venait avec eux ? Il ne savait pas nager !

50  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

Est-ce que je viens


avec eux ? Je ne sais
pas nager !

IV. LE DISCOURS NARRATIVISÉ (= LE RÉCIT DE PAROLES)

Le discours narrativisé, ou récit de paroles, résume ce qui a été dit sans chercher à restituer
les paroles prononcées.

Il ne se repère pas par des indices grammaticaux mais par la présence du vocabulaire de la parole.

Le lendemain, ne voyant pas Léon


à la piscine, Gabriel et Emma lui
téléphonèrent pour qu’il vienne
les rejoindre.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  51


Grammaire
C. Le texte

16. Sujet et prédicat


I. DÉFINITION

Le prédicat d’une phrase est le groupe auquel appartient le verbe principal de la phrase.

De ce fait, ce prédicat n’est ni le sujet de ce verbe, ni un complément facultatif. Verbe et prédicat sont
inséparables.

Tu peux relire la fiche 5.

II. NATURES GRAMMATICALES DU PRÉDICAT


• Verbe + complément circonstanciel essentiel.

Exemple : Rodrigue va se battre contre les Maures.

• Verbe + complément d’objet direct.

Exemple : Chimène aime Rodrigue.

• Verbe + complément d’objet indirect ou second.

Exemple : L’Infante se confie à sa suivante.

• Verbe + attribut du sujet.

Exemple : Rodrigue est le fils de Don Diègue.

• Verbe + COD + attribut du COD.

Exemple : Le Comte considère Don Diègue comme un homme vieillissant.

52  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

III. LE CAS PARTICULIER DE LA TRANSFORMATION PASSIVE

Tu peux lire la fiche 37 sur la voix


active et la voix passive.

Le fait de transformer une phrase à la voix active en phrase à la voix passive implique un changement
de prédicat.

Dans la phrase à la voix active « Rodrigue défend l'honneur de son père », le sujet est « Rodrigue » et le
prédicat est « défend l'honneur de son père ». Mais transformée en phrase à la voix passive, «  L'honneur
de son père est défendu par Rodrigue », le sujet est « L'honneur de son père » et le prédicat est devenu
«  est défendu par Rodrigue ».

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  53


Grammaire
C. Le texte

17. L’énonciation

Lorsqu’on s’adresse à quelqu’un (à l’oral comme à l’écrit), on accomplit


un acte appelé énonciation. Le résultat de cet acte est un énoncé. Pour
connaître la situation d’énonciation, on pose les questions suivantes :

Qui parle (le locuteur) ? À qui (le destinataire) ? Où (le lieu) ?


Quand (la date) ?

I. L’ÉNONCÉ ANCRÉ DANS LA SITUATION D’ÉNONCIATION

Il ne peut être totalement compris que si on connaît la situation d’énonciation.

On le reconnaît à :

• La présence de l’émetteur (emploi de la 1re personne) ;

• La présence éventuelle du récepteur (emploi de la 2e personne) ;

• L’emploi des déictiques : indices de temps et de lieu qui situent par rapport au lieu et au moment
de l’énonciation (ici, demain, hier, maintenant, là bas…) ;

• L’emploi des temps verbaux suivants : présent – passé composé – futur simple – (imparfait).

Exemple : Dès demain, je serai de retour ici et je viendrai te voir. Maintenant, il faut que je parte.

→  On trouve ce type d’énonciation dans les dialogues, le théâtre, les lettres, les exposés...

II. L’ÉNONCÉ COUPÉ DE LA SITUATION D’ÉNONCIATION

Pour le comprendre, on n’a pas besoin d’avoir de précisions sur la situation d’énonciation.

On le reconnaît à :

• L’absence de l’émetteur et du récepteur (emploi de la 3e personne) ;

• L’emploi d’indices de temps et de lieu qui ne situent pas par rapport au lieu et au moment
de l’énonciation (la veille, ce jour-là, à cet endroit…) ;

• L’emploi des temps verbaux suivants : imparfait – passé simple – plus-que-parfait- passé antérieur.

Exemple : La veille, il revint chez lui et à cet endroit, il ne vit qu’une maison qui était en ruines.

→  C’est le type d’énonciation employé dans les récits (sauf dans le dialogue).

54  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

L’énonciation

Enoncé ancré

Présence

de l’émetteur
du récepteur
Indices de temps et de lieux

ici
demain
hier Dialogues, lettres, pièces de théâtre,
exposés, journaux télévisés...
aujourd’hui
...
Temps verbaux

présent
passé composé
futur simple
imparfait

Enoncé coupé

Absence

de l’émetteur
du récepteur
Indices de temps et de lieux

à cet endroit
le lendemain
ce jour-là Récits (sauf le dialogue)
...
Temps verbaux

passé simple
imparfait
passé antérieur
plus-que-parfait
conditionnel

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  55


Grammaire
C. Le texte

18. Les reprises nominales et pronominales

On appelle reprise anaphorique un mot ou un groupe de


mots qui remplace un élément déjà évoqué dans un texte.
Utiliser une reprise permet d’éviter les répétitions, de donner
des informations supplémentaires, d’émettre une opinion.

I. LES REPRISES NOMINALES

On peut reprendre un nom ou un groupe nominal en le remplaçant par un autre nom ou un autre groupe
nominal. Dans ce cas, on parle de reprise nominale.

Pour faire une reprise nominale, on peut :

-- reprendre un groupe nominal en gardant le même nom avec un déterminant différent.

Exemple : Elle a acheté un livre hier. Ce livre s’intitule Jane Eyre.

-- reprendre le même nom en changeant l’adjectif épithète.

Exemple : Ce roman anglais date du XIXe siècle. Ce roman passionnant est une histoire d’amour.

-- utiliser un synonyme.

Exemple : Roxane aime cet auteur, c’est son écrivain préféré.

-- utiliser un nom propre.

Exemple : La jeune gouvernante vit dans un manoir mystérieux, mais Jane n’éprouve aucune peur.

-- utiliser un terme générique, c’est-à-dire un mot qui a un terme plus général.

Exemple : Elle rencontre Pilot, le chien de la maison. L’animal est de haute taille.

-- utiliser un terme spécifique, c’est-à-dire un mot qui a un sens plus précis.

Exemple : Thornfield est une demeure impressionnante. Le manoir est désert la majeure partie du temps.

-- utiliser une périphrase, groupe de mots qui désigne sans nommer directement.

Exemple : Charlotte Brontë fait partie d’une famille d’artistes. En effet, l’auteur de Jane Eyre est la sœur
d’Emily et Anne Brontë.

56  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Grammaire
C. Le texte

II. LES REPRISES PRONOMINALES

Pour éviter les répétitions, on peut remplacer un nom ou un groupe nominal par un pronom. On peut
utiliser un pronom :

Relis la fiche 3 sur les pronoms.

-- personnel :Je, me, moi, nous, tu, te, toi, vous, il(s), elle(s), se, le, l’, la, les, eux, leur, en, y, on.

Exemple : Malo fait ses devoirs, il est un élève très sérieux.

-- démonstratif : Celui (-ci ou –là), celle (-ci ou –là), ceux (-ci ou –là), ceci, cela, ça, ce, c’.

Exemple : Le tennis est le sport favori d’Antonin, celui-ci le pratique toutes les semaines.

-- possessif : Le(s) mien(s), le(s) tien(s), le(s) leur(s)…

Exemple : Tu te trompes, ce n’est pas ta copie, mais la mienne.

-- relatif : Qui, que, quoi, dont, où, lequel, laquelle, duquel…

Exemple : Lucas, qui aime lire, passe beaucoup de temps à la bibliothèque.

-- indéfini : Plusieurs, certains, quelques-uns, la plupart, tout, tous, chacun, aucun, personne, rien, nul,
quelque chose, le même…

Exemple : Zia aimerait avoir un nouveau stylo-plume, n’importe lequel lui ferait plaisir.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  57


Sommaire
O
Orthographe
19. L’adverbe en -ment
20. Le pluriel des noms composés
21. Le pluriel des noms et des verbes
22. Le féminin des noms et des adjectifs qualificatifs
23. Les accords :
a. L’accord dans le groupe nominal complexe
b. L’accord de l’adjectif qualificatif épithète
c. L’accord sujet-verbe
d. L’accord du participe passé
24. Les principaux homophones

58  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

19. L’adverbe en -ment


Les adverbes en -ment sont formés sur le féminin de l’adjectif auquel on ajoute le suffixe -ment.

Exemples : vif → vive → vivement / nouveau → nouvelle → nouvellement…

Mais il existe des règles particulières qu’il faut connaître.

I. ADVERBES FORMÉS SUR LE FÉMININ DES ADJECTIFS


Pour certains adverbes en -ûment, le -e du féminin est remplacé par un accent circonflexe sur le -u-.

Exemples : assidûment, continûment, crûment, goulûment, congrûment, dûment…

Certains adverbes prennent un accent aigu sur le -e final de l’adjectif au féminin.

Exemples : commodément, communément, confusément, énormément, expressément, immensément,


intensément, obscurément, précisément, profondément, uniformément…

Attention !
gentil → gentiment / gai → gaîment ou gaiement

II. ADVERBES FORMÉS SUR LE MASCULIN DES ADJECTIFS


Les adjectifs qui se terminent par -ai, -é, -i, -u forment en général leurs adverbes sur le masculin.

Exemples : infini → infiniment / sacré → sacrément / éperdu → éperdument / vrai → vraiment…

III. ADVERBES FORMÉS SUR LES ADJECTIFS EN -ANT OU EN -ENT


Les adjectifs en -ant forment des adverbes qui se terminent en -amment.

Exemples : méchant → méchamment / bruyant → bruyamment / constant → constamment…

Les adjectifs en -ent forment des adverbes qui se terminent par -emment.

Exemples : différent → différemment / évident → évidemment / prudent → prudemment…

Exceptions ! lent → lente → lentement / véhément → véhémente


→ véhémentement

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  59


Orthographe

20. Le pluriel des noms composés

Vidéo 08

I. DÉFINITION

Un nom composé est un mot avec un sens qui lui est propre. On peut former un nom composé avec :

-- deux éléments dans un même nom : un portefeuille


-- deux éléments reliés par un trait d’union : un timbre-poste
-- deux éléments reliés par une préposition : une pomme de terre
-- deux éléments juxtaposés : une chaise longue

II. LE PLURIEL DES NOMS COMPOSÉS


A Le nom composé qui s’écrit en un seul mot
Quand le nom composé s’écrit en un mot, il suit la règle générale et prend un -s ou un -x au pluriel.

Exemples : un portemanteau → des portemanteaux, un gendarme → des gendarmes.

Tu peux compléter la lecture de cette fiche


avec la fiche 21.

Parfois, les deux éléments prennent la marque du pluriel :

Exemples : un monsieur → des messieurs, madame → mesdames, mademoiselle → mesdemoiselles, un


gentilhomme → des gentilshommes, un bonhomme → des bonshommes.

B Le nom composé qui s'écrit en plusieurs mots


Si le nom composé s’écrit en plusieurs mots, alors son orthographe au pluriel dépend de la classe
grammaticale, mais aussi du sens, des éléments qui le composent.

60  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

Éléments composant
Règles d’accord Exemples
le nom

nom + nom des chiens-loups


Les deux éléments prennent la marque
adjectif + nom des rouges-gorges
du pluriel.
adjectif + adjectif des sourds-muets

des pommes de terre (= de la


L’accord se fait selon le sens du nom
terre) → « terre » ne prend pas
nom + préposition + nom composé, mais le plus souvent seul
de -s.
le premier nom s’accorde.
des salles de jeux
des gratte-ciel (= qui grattent
Le verbe reste invariable et le nom prend
le ciel)
verbe + nom généralement la marque du pluriel,
des couvre-lits (= qui couvrent
selon le sens du nom composé.
les lits)
des laissez-passer
verbe + verbe Les deux verbes restent invariables.
des savoir-faire
L’adverbe reste invariable et le nom des après-midi (= après le midi)
adverbe + nom
s’accorde selon le sens. des arrière-gardes
un élément en -o suivi d’un Le premier élément reste invariable
des Anglo-Saxons
nom et le nom prend la marque du pluriel.
adjectif « semi » ou « Demi » et « Semi » restent invariables,
Des demi-portions.
« demi » + nom le nom s’accorde.

nom + nom

Les deux éléments s'accordent adjectif + nom

adjectif + adjectif

Le premier élément s'accorde nom + préposition + nom

Accord du nom composé verbe + nom

adverbe + nom
Le deuxième élément s'accorde
un élément en -o suivi d'un nom

adjectif « semi » ou « demi » + nom


Aucun accord verbe + verbe

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  61


Orthographe

21. Le pluriel des noms et des verbes


I. LE PLURIEL DES NOMS

Le nom commun est un mot variable en nombre.

Au pluriel, la plupart des noms communs prennent un -s.

Exemple : un enfant, des enfants.

Cas particuliers :

-- Les noms terminés par -x, -s, ou -z ne changent pas au pluriel.

Exemples : un tapis, des tapis – le gaz, des gaz…

-- Les noms en -au, -eau, -eu, prennent un -x au pluriel.

Exemples : un chapeau, des chapeaux – un cheveu, des cheveux…

sauf : bleus, pneus, landaus, sarraus, émeus…

-- Les noms terminés par -al au singulier ont un pluriel en -aux.

Exemples : un cheval, des chevaux – un journal, des journaux…

sauf : festivals, bals, chacals, récitals, étals, carnavals, régals, cérémonials…

-- Les noms terminés par -ail au singulier ont un pluriel en -ails.

Exemples : un éventail, des éventails…

sauf : vitraux, émaux, coraux, travaux, soupiraux, émaux…

-- Les noms terminés par -ou au singulier prennent un -s au pluriel.

Exemples : un clou, des clous…

sauf : bijoux, cailloux, choux, genoux, hiboux, joujoux, poux.

Attention !

un œil → des yeux – un bonhomme → des bonshommes –


un monsieur → des messieurs – un ciel → des cieux.

62  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

II. LE PLURIEL DES VERBES

Le verbe est le seul mot variable qui se conjugue. Il prend la marque de son sujet, c’est-à-dire de celui
qui fait l’action. À la 3e personne du pluriel, la terminaison ajoutée à la base verbale est -ent.

Exemples : Les enfants jouent au ballon. Ils s’amusent beaucoup et rient ensemble.

Les adultes qui les regardent encouragent tous les joueurs.

Attention !

On ne trouve la terminaison -s à un verbe que lorsque son sujet est tu. !

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  63


Orthographe

22. Le féminin des noms et des adjectifs


qualificatifs
I. LE FÉMININ DES NOMS COMMUNS

On forme le féminin des noms en ajoutant un « e » à la forme du nom masculin.

Exemple : un ami → une amie

Parfois, la terminaison du nom masculin est modifiée.

Exemples :

un ouvrier → une ouvrière un prince → une princesse


un champion → une championne un nageur → une nageuse
un acteur → une actrice un sportif → une sportive
un chat → une chatte un malheureux → une malheureuse

Le nom féminin peut aussi différer totalement du nom masculin.

Exemples : un roi → une reine, un père → une mère

Beaucoup de noms de métiers peuvent être employés au féminin. Deux méthodes existent alors :
on utilise un article féminin devant le nom masculin qui ne change pas.

Exemple : un ministre → une ministre

Dans d’autres cas, il suffit d’ajouter un « e ».

Exemple : un auteur → une auteure

Certains noms ont un sens différent au masculin et au féminin.

Exemple : le vase de fleurs / la vase de l’étang

II. LE FÉMININ DES ADJECTIFS QUALIFICATIFS

On forme le féminin des adjectifs qualificatifs en ajoutant un « e » à la forme du masculin. 

Exemple : un court instant → une courte pause

Tu peux compléter ta lecture avec la fiche 23b.


sur l’accord des adjectifs épithètes.

64  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

Il existe cependant quelques formes particulières au féminin.

• Certains adjectifs doublent la consonne avant la terminaison quand ils deviennent féminins.

Exemple : gros → grosse, nul → nulle

• La plupart des adjectifs terminés par -et prennent un accent grave au féminin.

Exemple : complète - concrète – discrète.

Exceptions :
net → nette, muet → muette, coquet → coquette, violet → violette

• Les adjectifs terminés par -eur et -eux font généralement leur féminin en -euse.

Exemples : pollueuse, pleureuse, flatteuse, précieuse

Exceptions :
réducteur → réductrice, vengeur → vengeresse, intérieur → intérieure

• Les adjectifs terminés par -en, -on, -ien deviennent -enne, -onne, -ienne au féminin.

Exemples : européen → européenne, bon → bonne, estonien → estonienne

• Les adjectifs en -er ont un féminin en -ère.

Exemples : léger → légère, amer → amère

• Le féminin des adjectifs en -f est en -ve.

Exemples : vif → vive, neuf → neuve

• Les adjectifs masculins en -eau ont une terminaison en -elle au féminin.

Exemple : nouveau → nouvelle

• Certains adjectifs en -c ou -s au masculin ont une terminaison en -che au féminin.

Exemples : sec → sèche, blanc → blanche, frais → fraîche

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  65


Orthographe

23.a. L’accord dans le groupe nominal complexe


I. L’ACCORD DU DÉTERMINANT AVEC LE NOM
A Règle générale
Le déterminant s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il détermine.

Exemples : le livre Ø / les livres ; une page Ø / des pages ; ce recueil Ø / ces recueils

Le déterminant indéfini tout suit la même règle :

Exemples : tout livre ; toute histoire ; tous les recueils ; toutes les fables

Attention !

Un ou une + adjectif mis au pluriel devient de (et pas des ! ) + adjectif + nom.
Exemples : un beau livre / de beaux livres ; une belle histoire / de belles histoires

B Cas particuliers
Certains déterminants indéfinis obéissent à des règles qu’il faut retenir :

• Aucun s’employe le plus souvent au singulier. Il a alors le sens de «pas un seul»


Exemples : aucun livre ; aucune histoire 
Mais Aucun prend un «s» lorsqu’il est suivi d’un mot qui n’a pas de singulier.
Exemples : aucuns frais ; aucunes vacances

• Quelque(s) s’emploie au singulier lorsqu’il est synonyme de n’importe lequel et au pluriel lorsqu’il
est synonyme de plusieurs.

Exemples : quelque roman → n’importe quel roman ; quelques romans → plusieurs romans

II. L’ACCORD DE L’ADJECTIF QUALIFICATIF AVEC LE NOM


A Règle générale
L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.

Exemple : un livre original et une musique douce

66  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

B Cas particulier
S’il qualifie plusieurs noms de même genre, l’adjectif se met au pluriel et porte le genre des noms.

Exemple : un livre et un marque-page neufs

masc. sing. + masc. sing. = masculin pluriel

S’il qualifie plusieurs noms de genres différents, l’adjectif se met au masculin pluriel.

Exemple : J’ai lu un roman et une nouvelle intéressants.

masc. sing. + fém. sing. = masculin pluriel

Plusieurs adjectifs mis au singulier peuvent qualifier un nom pluriel si chaque adjectif se rapporte
à un seul élément du nom pluriel.

Exemple : Il apprécie les romans américain, français et allemand.

→ Il apprécie le roman américain, le roman français et le roman allemand.

Attention !
Les adjectifs de couleur et les adjectifs composés obéissent
à leurs propres règles d’accord au pluriel.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  67


Orthographe

23.b. L’accord de l’adjectif qualificatif épithète


I. RÈGLE GÉNÉRALE

L’adjectif qualificatif s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Lorsqu’un
adjectif complète un nom féminin, il prend généralement un –e, lorsqu’il complète un nom pluriel,
il prend généralement un –s.

Masculin Féminin

Ø -e
Singulier
exemple : charmant exemple : charmante
-s -es
Pluriel
exemple : charmants exemple : charmantes

Mais au pluriel, il y a quelques exceptions.

• les adjectifs en -x au singulier gardent le -x au pluriel. Exemple : heureux

• les adjectifs en -eau ont un pluriel en -eaux. Exemple : nouveaux

• les adjectifs en -al font leur pluriel en -aux sauf bancals, fatals, finals, navals, natals, glacials.

Exemple : rivaux

Un adjectif qui qualifie plusieurs noms se met au pluriel.

Exemple : Souriantes, Peggy et Marie déballent leurs cadeaux.

Mais si un de ses noms est au masculin, alors l’accord se fait au masculin pluriel.

Exemple : Souriants, Scarlett et Alec déballent leurs cadeaux.

II. LES ADJECTIFS DE COULEURS

Les adjectifs de couleur simples suivent la règle générale d’accord des adjectifs qualificatifs, c’est-à-dire
qu’ils s’accordent en genre et en nombre avec le nom qu’ils qualifient.

Exemple : des mouchoirs bleus, des serviettes bleues

Mais certains adjectifs de couleur restent invariables. Ce sont :

• Les adjectifs de couleur composés de deux mots, qui apportent une nuance.

Exemple : des tissus rougeØ foncéØ (= d’un rouge foncé)

68  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

• Les adjectifs qui sont dérivés d’un nom :

→ les noms de fruits : abricot, cerise, citron, noisette, orange, prune…

→ les noms de fleurs : lavande, pervenche, bleuet…

→ les noms de matériaux : or, argent, émeraude, crème…

Exemples : des yeux marron, des livres orange, des chaussures argent…

Attention !
Rose, fauve, mauve, écarlate, et pourpre s’accordent.
Exemple : des joues roses.

III. LES ADJECTIFS COMPOSÉS

Quand l’adjectif est composé de deux autres adjectifs, on accorde en genre et en nombre les deux
adjectifs avec le nom auquel ils se rapportent.

Exemple : des plats sucrés-salés

L’adjectif peut être composé d’un adverbe, d’une abréviation, d’un mot invariable suivi d’un adjectif. Dans
ce cas, seul l’adjectif s’accorde, le premier élément reste invariable.

Exemple : Des acteurs italo-américains

IV. LES ADJECTIFS APPOSÉS

Tu peux relire la fiche 10 sur les fonctions


de l’adjectif.

Qu’il soit placé avant, après, éloigné du nom auquel il se rapporte, l’adjectif apposé s’accorde en genre et
en nombre avec ce nom.

Exemple : Attentive aux moindres détails, Hélène relut son texte.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  69


Orthographe

23.c. L’accord sujet-verbe

Vidéo 09

En règle générale, le sujet se trouve avant le verbe.

Exemple. : Les exemples de cette leçon sont inspirés de Fahrenheit 451, un roman de Ray Bradbury.

Tu peux relire la fiche 5 sur la fonction sujet.

I. DIFFICULTÉS LIÉES À LA PLACE DU SUJET

• Le sujet peut être inversé.

Exemple : Peut-être la jeune femme avait-elle peur de Montag.

• Le sujet est parfois éloigné du verbe.

Exemple : Montag, dont le métier était pompier, avait pour fonction de brûler tous les livres.

• Lorsqu’un pronom complément s’intercale entre le sujet et le verbe, il faut prendre garde à accorder
le verbe avec le sujet et non avec ce complément.

Exemple : La suie les collait après leurs incendies.

II. LE SUJET EST CONSTITUÉ DE PLUSIEURS MOTS

• Quand le sujet est constitué de plusieurs noms ou pronoms, le verbe est au pluriel, la personne du
verbe dépend de la combinaison des pronoms personnels.

Exemple : Elle et lui partiront. Toi et moi marchons.

• Lorsque le sujet est un groupe nominal, le verbe s’accorde avec le noyau du groupe.

Exemple : Tant de gens avaient peur des pompiers !

70  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

• Si le noyau de ce GN est un nom collectif, l’accord peut se faire au singulier, avec le noyau,
ou au pluriel, en fonction du sens.

Exemple : Une foule de badauds regardait (aient) les livres brûler.

• Lorsque les termes d’une accumulation sont repris à la fin par le pronom « tout », « rien », « cela »
ou « personne », le verbe est au singulier.

Exemple : Le casque, les gants, la tenue pour se tenir très près du feu, tout était noir de suie !

III. LE SUJET EST UN PRONOM INDÉFINI

• Le verbe est au singulier après : « on », « chacun » (ou chaque + nom), « aucun », « plus d’un »,
« tout », « tout le monde », « personne ».

Exemple : Chacun voulut venir voir le feu.

• Le verbe est au pluriel après : « peu (de) », « beaucoup (de) », « la plupart (de) », « tous ».

Exemple : Peu savent la vérité mais la plupart la devinent.

IV. AUTRES CAS

• Dans une proposition subordonnée relative introduite par « qui », le verbe s’accorde avec le sujet
« qui » : son genre, son nombre, sa personne sont ceux de son antécédent.

Exemple : C’est moi qui ai allumé l’incendie !

• Le présentatif « c’était » est au singulier si le nom qui suit est au singulier et non au pluriel.

Exemple : C’étaient les livres qui brûlaient.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  71


Orthographe

L'accord sujet–verbe

Place du sujet

En général, placé AVANT le verbe

Peut être placé APRÈS le verbe (il est alors inversé)

Peut être séparé du verbe

Nature du sujet et accord du verbe

Plusieurs noms ou pronoms

Verbe au pluriel

Groupe nominal

Verbe s'accorde en fonction du mot “noyau”

Pronom indéfini

"on" - "chacun" - "aucun" - "tout le monde" - "personne"

Verbe au singulier

"peu" - "beaucoup" - "la plupart" - "tous"

Verbe au pluriel

72  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

23.d. L’accord du participe passé


I. ORTHOGRAPHE DU PARTICIPE PASSÉ

Le participe passé des verbes du premier groupe se termine par -é.

Exemples : parler → parlé, tomber → tombé

Au deuxième groupe, le participe passé se termine par -i.

Exemples : finir → fini, applaudir → applaudi

Il existe quatre terminaisons pour le participe passé des verbes du troisième groupe :

• soit par un -i : partir → parti

• soit par un -u : voir → vu

• soit par un -s : prendre → pris

• soit par un -t : faire → fait

II. ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ SEUL

Comme un adjectif, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte.

Exemple : «  Deux incisives écartées lui faisaient un sourire plus large que lui. » (La fée carabine,
Daniel Pennac)

III. ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ EMPLOYÉ AVEC L’AUXILIAIRE ÊTRE

Dans un temps composé, le participe passé s’accorde en genre et en nombre avec le sujet du verbe,
quand il est utilisé avec l’auxiliaire être.

Exemple : «  La voix du grand Bertholet était montée d’un demi-ton. » (La fée carabine, Daniel Pennac)

IV. ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ AVEC L’AUXILIAIRE AVOIR

• On n’accorde jamais le participe passé avec le sujet quand il suit l’auxiliaire avoir.

Exemple : «  Eh ! J'ai vu une fée ! » (La fée carabine, Daniel Pennac)

• Mais si le COD est placé avant l’auxiliaire avoir, alors on accorde le participe passé en genre et en
nombre avec ce COD

Exemple : «  Le rouquin les avait rejoints. » (La fée carabine, Daniel Pennac)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  73


Orthographe

• Attention, si le COD est après le verbe, le participe passé ne s’accorde avec rien dans la phrase.

Exemple : «  Les grands-pères et les enfants […] ont desservi la table. » (La fée carabine, Daniel Pennac)

V. ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ DES VERBES PRONOMINAUX

Tu peux compléter ta lecture avec la fiche 25 sur


le verbe.

Pour rappel, un verbe à la forme pronominale se forme à l’aide d’un pronom personnel réfléchi,
c’est-à-dire qui a la même personne que le sujet du verbe : me, te, se, nous, vous, se.

Exemple : Je me tais, tu te tais, il se tait, nous nous taisons…

Les verbes de forme pronominale se conjuguent avec l’auxiliaire être, mais ce n’est pas pour autant
que le participe s’accorde toujours avec le sujet.

Pour savoir si c’est le cas, il faut chercher la fonction du pronom réfléchi.

• Si le pronom a la fonction COD, alors on accorde le participe avec le sujet.

Exemple : Clara s’est levée. Les grands-pères se sont aperçus de loin.

• Si le pronom a une fonction de COI, il reste invariable.

Exemple : Elle s’est lavé les cheveux. (se = à elle, c’est un COI, le COD est «  les cheveux », il est après donc on
n’accorde pas)

74  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

V. LE PARTICIPE PASSÉ SUIVI D’UN VERBE À L’INFINITIF

• Les participes passés « laissé » et « fait » sont invariables quand ils sont suivis d’un infinitif.

Exemple : Ces robes, je les ai fait coudre pour toi. Ses sœurs, il les a laissé gagner une fois de plus !

• Quand le participe passé est suivi d’un infinitif, et que ce participe a un COD qui est placé avant, alors
le participe s’accorde avec le COD.

Exemple : Les films que Joël a vus passer à la télévision ne l’intéressaient pas.

• Si le participe est suivi d’un infinitif qui a un COD, il n’y a pas d’accord.

Exemple : Les films que j’ai pu regarder hier étaient amusants.

Accord du participe passé

Employé seul accord en genre et nombre avec le nom

Avec I'auxiliaire être accord en genre et nombre avec le sujet

pas d'accord avec le sujet


Avec I'auxiliaire avoir
accord avec le COD quand il est avant I'auxiliaire

accord avec le pronom réfléchi COD


Avec un verbe pronominal
pas d'accord avec le pronom réfléchi COI

accord avec le COD de I´infinitif s'il est placé devant


Suivi d'un infinitif
pas d'accord avec le COD de I'infinitif placé derrière

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  75


Orthographe

24. Les principaux homophones

Les homophones sont des mots qui ont la même prononciation


mais qui ne s’écrivent pas de la même manière.

I. LES HOMOPHONES DISTINGUÉS PAR L’ACCENT


A a/à

Comment
Homophones Natures grammaticales Exemples
les distinguer ?
Il a de bonnes notes car Il avait de bonnes
a a : verbe ou auxiliaire avoir.
il a tout compris. notes.
à : préposition (suivie d’un GN, Si on peut remplacer
à d’un pronom, ou d’un verbe à Il va à l’école. a par avait, c’est un
l’infinitif). verbe, sans accent !

B la/ là / l’a / l’as

Comment
Homophones Natures grammaticales Exemples
les distinguer ?

la la : article (suivi d’un nom). La rue est vide. Remplacer la par une.

la : pronom personnel / COD Remplacer la par le.


la Il la regarde.
suivi d’un verbe. Il le regarde.
Remplacer là par ici.
là là : adverbe de lieu. J’habite là.
J’habite ici.
l’a : pronom personnel COD
Remplacer l’a par
l’a suivi de l’auxiliaire avoir Sa maison, il l’a vendue.
l’avait.
(3e personne).
l’as : pronom personnel COD
Ta maison, tu l’as Remplacer l’as par
l’as suivi de l’auxiliaire avoir
vendue ? l’avais.
(2e personne).

76  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

C ou / où

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

Choisis un gâteau Si on peut remplacer ou par


ou ou : conjonction de coordination.
ou des bonbons. ou bien, il n’y a pas d’accent.

où où : pronom indiquant le lieu. Où vas-tu ? C’est le lieu !

D mur / mûr // sur / sûr

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

mur mur : nom. Le mur est haut.


L’adjectif peut se mettre
mûr mûr : adjectif qualificatif Le fruit est mûr.
au féminin.
Il est posé sur une Remplacer par sous.
sur sur : préposition
table. Il est posé sous une table.
sûr sûr : adjectif qualificatif Il est sûr de lui. Elle est sûre d’elle.

II. LES HOMOPHONES VERBAUX

A est / et / ai / es

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

est Le drapeau français Si on peut remplacer


est : 3e personne du singulier du
est bleu, blanc et l’homophone par était,
verbe être (indicatif présent).
rouge. il s’agit du verbe être.
On peut remplacer et par
et puis.
et et : conjonction de coordination
Le drapeau était bleu, blanc
et puis rouge.
ai : 1re personne du singulier
ai J’ai faim.
du verbe avoir (indicatif présent)
es : 2e personne du singulier
es Tu es content de toi.
du verbe être (indicatif présent)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  77


Orthographe

B on / ont

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

Remplacer par on.


on on : pronom On a bien travaillé.
Il a bien travaillé.
Si on peut remplacer
ont : 3e personne du pluriel Ils ont fini leur l’homophone par avaient,
ont
du verbe avoir (indicatif présent) travail. il s’agit du verbe avoir.
Ils avaient fini leur travail

C c’est / s’est / sait / sais / ces / ses

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?


c’est c’est : pronom démonstratif + Narcisse, c’est un C’ peut être remplacé par
verbe être. homme qui s’est cela, s’est par s’était.
s’est transformé en fleur. Cela est un homme qui
s’est : pronom personnel
s’était transformé en fleur.
réfléchi + verbe être.

Ces s’accompagne souvent


d’un geste pour montrer
la chose désignée.
Remplacer ses par mes
ou tes.
sait : 3e personne singulier
sait du verbe savoir (indicatif Il sait où c’est.
présent)
sais : 2e personne singulier
sais du verbe savoir (indicatif Je sais ma leçon.
présent)
ces : déterminant démonstratif Vois-tu ces
ces
(se place devant un nom) montagnes au loin ?
ses : déterminant possessif (se
Il a chaussé ses
ses place devant un nom et indique
skis.
l’appartenance)

78  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

D son / sont

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

Son peut être remplacé


son son : déterminant possessif Son travail est fait.
par mon ou ton.
Sont peut être remplacé
sont : 3e personne du pluriel du Les professeurs
sont par étaient.
verbe être (indicatif présent) sont satisfaits.
Ils étaient satisfaits.

E peux / peut / peu

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

peux / peut : 1re, 2e et 3e Je peux courir Remplacer par pouvais


peux / peut personnes du verbe pouvoir très vite. Et lui, le ou pouvait.
(indicatif présent). peut-il ? Je pouvais courir très vite.
Remplacer par ne… pas
peu peu : adverbe (faible quantité). Je m’entraîne peu.
beaucoup.

III. HOMOPHONES DIVERS

A mais / mes / mets / met

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

mais : conjonction de
mais
coordination. Il fait chaud mais j’ai
froid. J’ai mis mes Mes est toujours suivi d’un
mes mes : déterminant possessif.
gants. Je mets aussi nom : c’est un déterminant !
mets / met : 1re, 2e et 3e mon écharpe. Et
mets /met ­personnes du singulier du verbe Gabriel, que met-il ? Met et mets sont des
verbes : ils se conjuguent !
mettre (indicatif présent).

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  79


Orthographe

B ce / se / ceux

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

ce : déterminant démonstratif Ce bateau est à Ce peut être remplacé


ce
(placé devant un nom). voile. par cette (déterminant).
Ce peut être remplacé
ce : pronom démonstratif (devant Ce serait agréable par cela (pronom).
ce
un verbe). d’y monter.
Cela serait agréable !
Il fonctionne toujours avec
Il se promène au fil
se se : pronom personnel réfléchi. le verbe.
de l’eau.
se laver / se parler…
Ceux qui le
ceux ceux : pronom démonstratif. regardent sont Remplacer ceux par celles.
admiratifs.

C on / on n’

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

On pense qu’elle est


on on : pronom personnel. Remplacer par il.
partie.
Vérifier qu’il y a une négation
on n’ : pronom personnel + On n’a pas de
on n’ derrière le n’ : pas, plus,
négation ne. nouvelles d’elle.
guère, jamais…

D leur / leurs

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

leur : pronom personnel (devant


Leur Je leur parle. Remplacer par lui.
un verbe).
Leur maison Remplacer par un autre
leur / leurs : déterminant
leurs est belle. Leurs déterminant possessif :
possessif (devant un nom).
meubles aussi. mon / ma / mes.

80  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Orthographe

E ni / n’y

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

ni : négation (qui précède un nom Il n’y a ni route ni Ni s’emploie toujours deux


ni
ou un pronom). chemin. fois.
n’y : négation ne + pronom y
n’y Je n’y vois rien.
(précède un verbe).

F quelle / quelles / quel / quels / qu’elle / qu’elles


Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?
quelle / quelles / quel /
Quelle ville Ces homophones s’accordent
quels : adjectifs exclamatifs
quel immense ! en genre et en nombre avec
ou interrogatifs ou pronom
Quel est son nom ? le nom qu’ils qualifient.
interrogatif.
qu’elle qu’elle / qu’elles : mot
Le stylo qu’elle Remplacer qu’elle par qu’il.
subordonnant que + pronom
tient est noir. Le stylo qu’il tient est noir.
personnel elle ou elles.

G tout / tous

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

tout tout : adverbe. Il a tout mangé. Remplacer par entièrement.

Remplacer par toute ou


tout / tous : adjectif ou pronom Tous les enfants
tous toutes.
indéfini (s’accorde). sont partis.
Toutes les filles sont restées.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  81


Orthographe

H quant / quand / qu’en

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

Quand adverbe ne se
trouve que dans une phrase
quand quand : adverbe interrogatif. Quand pars-tu ? interrogative.
Remplacer par À quel
moment.
Remplacer par lorsque.
quand : conjonction de Quand tu seras
quand Lorsque tu seras parti, je
subordination. parti, je dormirai.
dormirai.
Remplacer par en ce qui
quant (à) : locution prépositive
Quant à moi, j’irai (me/te…) concerne.
quant (à) toujours formé avec la
me promener. En ce qui me concerne, j’irai
préposition à.
me promener.
qu’en : pronom que + préposition Remplacer par que… de cela.
qu’en Qu’en penses-tu ?
en. Que penses-tu de cela ?

I sens / sent / s’en / sans / cent

Homophones Natures grammaticales Exemples Comment les distinguer ?

sens / sent : 1re, 2e et 3e Remplacer par sentais/


sens / sent personnes du verbe sentir Il sent bon. sentait.
(présent indicatif). Il sentait bon.
Remplacer le sujet par tu.
s’en s’en : pronom réfléchi se + en. Elle s’en va.
Tu t’en vas.

sans sans : préposition. Vivre sans amour. Remplacer par avec.

cent cent : déterminant numéral. Il a cent ans. Remplacer par mille.

82  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Notes :

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CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  83


Sommaire
Conjugasion
A. Former le verbe :
25. Le verbe : le reconnaître et l’analyser
26. Le présent de l’indicatif (formation)
27. Le passé simple de l’indicatif (formation)
28. Le futur de l’indicatif (formation)
29. L’imparfait de l’indicatif (formation)
30. Les temps composés de l’indicatif
31. Les temps du conditionnel (formes et emploi)
32. Le présent et l’imparfait du subjonctif
33. Le présent de l’impératif (formation)
34. Les verbes difficiles - Tableaux de conjugaison
35. Un verbe type : le verbe « écrire »
36. La concordance des temps
37. Les voix active et passive

B. Utiliser le verbe :
38. La valeur des modes personnels
39. Les valeurs des temps de l’indicatif
40. Utiliser le subjonctif

84  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


A. Former le verbe

25. Le verbe : le reconnaître et l’analyser


Pour analyser un verbe, il faut passer par des étapes essentielles. On doit donner :

• son infinitif : c’est le verbe quand il n’est pas conjugué. Exemples : travailler, écrire...
• son groupe :

1er groupe : verbes en -er sauf le verbe aller.

2e groupe : verbes en -ir et en -issons à la 1re personne du pluriel.

3e groupe : les autres et le verbe aller.

Il y aussi deux auxiliaires : les verbes être et avoir.

• sa personne : on en compte trois au singulier et trois au pluriel.


• son temps : il permet de situer l’action sur l’axe du temps et peut être simple ou composé,
voire surcomposé.

Il existe 8 temps :

- 4 temps simples : présent, imparfait, futur, passé simple,

- 4 temps composés : passé composé, plus-que-parfait, futur antérieur, passé antérieur.

• son mode : Il existe 7 modes en français.


Les 4 modes personnels où le verbe peut changer de personne :

* L’indicatif : mode de ce qui est vrai.

Exemples : Nous travaillons, ils écrivent...

* L’impératif : qui sert à donner un ordre ou un conseil.

Exemples : Travaille ! Écrivez ! …

* Le subjonctif : mode de ce qui est envisagé.

Exemple : Je souhaite que tu réussisses...

* Le conditionnel : exprime une action soumise à une condition.

Exemple : Il pourrait y arriver !

Les 3 modes impersonnels où le verbe ne change pas de personne :

* L’infinitif

Exemples : travailler, écrire …

* Le participe

Exemples : (présent) écrivant... ; (passé) travaillé…

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  85


Conjugaison
A. Former le verbe

* Le gérondif : formé de la préposition en + participe présent.

Exemple : en travaillant...

• sa voix : si le sujet fait l’action décrite par le verbe, on parlera de voix active. S’il la subit, ce sera
la voix passive.

Attention !

les verbes peuvent également avoir une forme. Elle


peut être pronominale ou impersonnelle.

1. Les verbes pronominaux sont ceux qui sont accompagnés d’un pronom personnel qui reprend
le sujet.

Exemples : se laver, se dépêcher, se battre, se parler...

Attention !

Attention aux accords de ces verbes ! Rendez-vous


à la fiche 23d, sur l’accord du participe passé.

Il existe différentes sortes de verbes pronominaux :

-- le réfléchi indique que le sujet exerce une action sur lui-même.

Exemples : Il se rase. / Il se lave...

-- le passif indique que le sujet subit l’action mais que l’être ou la chose qui accomplit cette action
n’est pas nommé.

Exemples : Il s’appelle Gabriel. / Sa maison se voit de loin...

-- le réciproque indique que les sujets exercent une action l’un sur l’autre et de manière réciproque.

Exemples : Ils s’appellent. / Vous vous parlez. / Elles se regardent...

-- l’essentiellement pronominal n’existe qu’à la forme pronominale. Le pronom est un élément


totalement incorporé au verbe.

Exemples : Elle s’accoude. / Il s’exclame. / Nous nous écroulons...

2. Les verbes à la forme impersonnelle se caractérisent par le fait qu’ils ne peuvent être conjugués
qu’à la troisième personne du singulier et que leur pronom sujet il ne représente rien ni personne.

Exemples : Il pleut. Il faut que je sorte mon parapluie. Il grêle maintenant !

86  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

Relis la fiche 7 pour obtenir plus


d’informations sur la forme impersonnelle.

Son infinitif

1er groupe en -er SAUF “aller”


2éme groupe en -ir

Son groupe 3éme groupe, les autres PLUS “aller”


“être”
deux auxiliaires
“avoir”

Je
3 au singulier Tu
IL / Elle / On
Sa personne
Nous
3 au pluriel Vous
Ils / Elles

présent
imparfait
4 temps simples
futur simple

passé simple
Son temps
Analyser le verbe passé composé
plus-que-parfait
4 temps composés
futur antérieur
passé antérieur

I’indicatif
I’impératif
4 modes personnels
le subjonctif

Son mode le conditionnel


l’infinitif
3 modes impersonnels le participe
le gérondif

Active Le sujet fait l’action exprimée par le verbe


Sa voix
Passive Le sujet subit l’action exprimée par le verbe

le verbe est réfléchi


le verbe est passif
Pronominale
Sa forme le verbe est réciproque
le verbe est essentiellement pronominal
Impersonnelle

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  87


Conjugaison
A. Former le verbe

26. Le présent de l’indicatif (formation)


I. LES TROIS MODÈLES DE TERMINAISONS

1. Modèle en –e : -e, -es, -e, -ons, -ez, -ent

Il concerne tous les verbes du 1er groupe et quelques verbes du 3e groupe comme cueillir et offrir.

Exemple : j’aime, tu aimes, il aime, nous aimons, vous aimez, ils aiment

2. Modèle en –t : -s, -s, -t, -ons, -ez, -ent

Il concerne tous les verbes du 2e groupe et de nombreux verbes du 3e groupe.

Exemple : je finis, tu finis, il finit, nous finissons, vous finissez, ils finissent

3. Modèle en -Ø : -s, -s, -Ø, -ons, -ez, -ent

Il concerne de nombreux verbes du 3e groupe, notamment les verbes en –cre, -tre et –dre (à l’exception
de ceux en –indre et –soudre).

Exemple : je prends, tu prends, il prend, nous prenons, vous prenez, ils prennent

Attention !

Avoir et être ne se conforment à aucun de ces modèles : J’ai, tu


as, il a, nous avons, vous avez, ils ont / je suis, tu es, il est, nous
sommes, vous êtes, ils sont.

II. LES DIFFICULTÉS DU PREMIER GROUPE

• Les verbes -cer prennent une cédille devant le -o.

Exemple : nous commençons.

• Les verbes en -ger gardent le -e devant le -o.

Exemple : nous mangeons.

• Les verbes en -guer gardent le -u à toutes les personnes, même devant le -o.

Exemple : nous naviguons.

88  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

• Les verbes de la famille de appeler et jeter doublent la consonne sauf aux personnes nous et vous.

Exemples : vous jetez, ils jettent, elle appelle, nous appelons.

• Les verbes en -oyer et -uyer gardent le -y aux personnes nous et vous, mais le -y devient -i devant
un -e muet aux autres personnes.

Exemple : J'envoie, vous envoyez.

III. LES DIFFICULTÉS DU TROISIÈME GROUPE

• Les verbes qui ont une terminaison en –x aux 1re et 2e personnes du singulier (vouloir, pouvoir, valoir)
relèvent du modèle en –t.

Dire et faire ont une terminaison en –tes à la 2e personne du pluriel.

Exemples : vous dites, vous faites.

• Les verbes faire et aller ont une terminaison en -ont à la troisième personne du pluriel :

Exemples : ils vont, ils font.

• Les verbes en -eindre, -aindre, -soudre perdent le -d au singulier, et suivent le modèle en -t.

Exemples : je crains, il résout, tu atteins.

• Les verbes en -tir perdent leur -t aux deux premières personnes du singulier.

Exemples : Je pars, tu mens.

• Le verbe rompre et ses composés gardent le -p au singulier, tout comme le verbe craindre et ses
composés gardent le -c.

Exemples : Je romps, tu vaincs.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  89


Conjugaison
A. Former le verbe

27. Le passé simple de l’indicatif (formation)

Ce temps est un des deux temps simples de l’indicatif qui


situent l’action dans le passé. (Le second étant l’imparfait)

Vidéo 10

Pour bien conjuguer un verbe au passé simple, il faut chercher son groupe :

1er groupe + aller 2e groupe 3e groupe


Passé simple en I Passé simple en U Passé simple en IN
Passé simple en A Passé simple en I comme le certains verbes + verbes venir, tenir
2e groupe auxiliaires et leurs composés
Radical + Radical + Radical + Radical + Radical +

Je chant-ai Je fin-is Je pr-is Je conn-us Je v-ins


Tu chant-as Tu fin-is Tu pr-is Tu conn-us Tu v-ins
Il chant-a Il fin-it Il pr-it Il conn-ut Il v-int
Nous chant-âmes Nous fin-îmes Nous pr-îmes Nous conn-ûmes Nous v-înmes
Vous chant-âtes Vous fin-îtes Vous pr-îtes Vous conn-ûtes Vous v-întes
Ils chant-èrent Ils fin-irent Ils pr-irent Ils conn-urent Ils v-inrent

90  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

Récapitulatif

Série Terminaisons Verbes concernés Exemples Exceptions

A -ai, -as, -a, Tous les verbes en –er → chanter / je chantai


-âmes, -âtes, -èrent aller / j’allai
I -is, -is, -it Les verbes en –ir → finir / je finis tenir et venir
-îmes, -îtes, -irent partir / je partis courir et mourir
La plupart des verbes prendre / je pris Verbes en -ître
en -re → battre / je battis (sauf naître / je
naquis)
Verbes en –oudre
(sauf coudre / je
cousis)
Verbes en –oire
lire, plaire, taire
conclure, vivre
U -us, -us, -ut Les verbes en –oir → recevoir / je reçus asseoir et voir
-ûmes, -ûtes, -urent vouloir / je voulus
Les verbes en –oire → croire / je crus
Les verbes en -ître → connaître /je connus naître
Les verbes en –oudre → moudre / je moulus coudre

lire, plaire, taire → Je lus, je plus, je tus


conclure, vivre → Je conclus, je vécus
IN -ins, -ins, -int Tenir, venir → Je tins, je vins
-înmes, -întes, -inrent

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  91


Conjugaison
A. Former le verbe

-ai
-as
-a
1er groupe + “Aller” A
-âmes
-âtes
-èrent

-is
-is
-it
2ème groupe I
-îmes
-îtes
-irent

-is
-is

Le passé simple I
-it
-îmes
-îtes
-irent
-us
-us
-ut
3ème groupe sauf “Aller” U
-ûmes
-ûtes
-urent
-ins
-ins
-int
IN
-înmes
-întes
-inrent

92  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

28. Le futur de l’indicatif (formation)

Vidéo 11

I. FORMATION DU TEMPS
On reconnaît ce temps par l’ajout des lettres r ou er à la fin de la base verbale.

Les terminaisons sont les mêmes pour tous les groupes: -ai, -as, -a, -ons, -ez, -ont

II. LES DIFFICULTÉS DU PREMIER GROUPE


• Les verbes envoyer et renvoyer se conjuguent comme le verbe voir :

Exemples : j’enverrai, tu renverras

• Mais les autres verbes en -yer ont une particularité : le -y devient un -i devant le -e muet :

Exemples : j’essaierai, tu essuieras

Mais les verbes en -ayer peuvent garder le -y également.

Exemple : j’essayerai.

• Il ne faut pas oublier le -e muet dans les verbes en -éer, -ouer, -ier, -uer.

Exemples : je créerai, tu joueras, il criera, nous tuerons

III. LES DIFFICULTÉS DU TROISIÈME GROUPE


• Les verbes terminés par –ir se conjuguent à partir de l’infinitif.

Exemple : ouvrir : j’ouvrirai sauf :

→  Les verbes en -rir prennent deux -rr-.

Exemples : mourir : je mourrai, courir : je courrai, acquérir : j’acquerrai.

→  Accueillir, recueillir et cueillir voient apparaître un –e dans le radical.

Exemple : cueillir : je cueillerai

• Certains verbes voient apparaître un -d dans le radical.

Exemples : tenir : je tiendrai, venir: tu viendras, falloir : il faudra, vouloir : nous voudrons, valoir : vous vaudrez

• Les verbes terminés par –re se conjuguent à partir de l’infinitif sans -e.

Exemple : prendre : je prendrai sauf ceux qui se conjuguent sur le modèle de faire (je ferai).

• Les verbes en -voir ont pour base -vr.

Exemple : devoir : je devrai.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  93


Conjugaison
A. Former le verbe

29. L’imparfait de l’indicatif (formation)

L’imparfait est un des deux temps simples de l’indicatif


qui situent l’action dans le passé. (Le second étant le
passé simple.)

Vidéo 12

I. BASE VERBALE

Tous les verbes se conjuguent à l’imparfait avec une base verbale unique, celle qui est utilisée
à la 1re personne du pluriel du présent de l’indicatif (exception : être / j’étais) :

Exemples : je chant-ais , je finiss-ais, je craign-ais

II. TERMINAISONS DE L’IMPARFAIT DE L’INDICATIF 

-ais, -ais, -ait, -ions, -iez, -aient

Le modèle de terminaisons est le même pour tous les verbes.

Chanter / Chant- Finir / Finiss- Craindre / Craign-


Je chant-ais Je finiss-ais Je craign-ais
Tu chant-ais Tu finiss-ais Tu craign-ais
Il chant-ait Il finiss-ait Il craign-ait
Nous chant-ions Nous finiss-ions Nous craign-ions
Vous chant-iez Vous finiss-iez Vous craign-iez
Ils chant-aient Ils finiss-aient Ils craign-aient

• verbes en -yer : balayer → nous balayions


• verbes en -ier : crier → vous criiez
• verbes en -ger : manger → il mangeait
• verbes en -guer : naviguer / nous naviguions
• verbes en -gner : saigner / vous saigniez
• verbes en -iller : travailler / nous travaillions

94  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

30. Les temps composés de l’indicatif

Vidéo 13

I. QU’EST-CE QU’UN TEMPS COMPOSÉ ?

Un temps composé est formé de deux mots. Le plus souvent il s’agit de l’auxiliaire avoir et du participe
passé du verbe.

Mais les verbes pronominaux et un certain nombre de verbes très utilisés se conjuguent avec l’auxiliaire
être. Les principaux sont : aller, arriver, devenir, entrer, mourir, naître, partir, rester, sortir, tomber, venir.
Attention dans ce cas à accorder le participe passé avec le sujet !

Relis la fiche 23d. sur l’accord


du participe passé.

Il existe quatre temps composés à l’indicatif : le passé composé, le plus-que-parfait, le passé antérieur
et le futur antérieur.

Chaque temps est à mettre en relation avec le temps simple dont il exprime l’antériorité, autrement dit,
chaque temps composé indique un fait qui s’est déroulé avant celui exprimé par le temps simple, un fait
qu’on appelle antérieur.

Ainsi, le passé composé expose ce qui s’est passé avant le présent de l’indicatif.

II. LES DIFFÉRENTS TEMPS COMPOSÉS DE L’INDICATIF

A. Le passé composé

Le passé composé est formé de l’auxiliaire avoir ou être conjugué au présent suivi du participe passé.

Exemple : J'ai commandé.

B. Le plus-que-parfait

Le plus-que-parfait est formé de l’auxiliaire avoir ou être conjugué à l’imparfait suivi du participe passé.

Exemple : Nous étions partis

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  95


Conjugaison
A. Former le verbe

C. Le passé antérieur

Le passé antérieur est formé de l’auxiliaire avoir ou être conjugué au passé simple suivi du participe passé.

Exemple : Ils eurent vu

D. Le futur antérieur

Le futur antérieur est formé de l’auxiliaire avoir ou être conjugué au futur suivi du participe passé.

Exemple : Tu seras resté

Tu peux relire les différentes fiches sur le présent,


l’imparfait, le passé simple et le futur !

E. Tableau récapitulatif

Passé composé Plus-que-parfait Passé antérieur Futur antérieur


j’ai fini j’avais fini j’eus fini j’aurai fini
tu as fini tu avais fini tu eus fini tu auras fini
il a fini il avait fini il eut fini il aura fini
nous avons fini nous avions fini nous eûmes fini nous aurons fini
vous avez fini vous aviez fini vous eûtes fini vous aurez fini
ils ont fini ils avaient fini ils eurent fini ils auront fini
je suis venu j’étais venu je fus venu je serai venu
tu es venu tu étais venu tu fus venu tu seras venu
il est venu il était venu il fut venu il sera venu
nous sommes venus nous étions venus nous fûmes venus nous serons venus
vous êtes venus vous étiez venus vous fûtes venus vous serez venus
ils sont venus ils étaient venus ils furent venus ils seront venus

96  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

31. Les temps du conditionnel (formes et emploi)

Le conditionnel est un mode qui comporte deux temps : un temps


simple, le présent ; et un temps composé, le passé.

I. LE PRÉSENT

On le forme en ajoutant à la base verbale du futur simple de l’indicatif les terminaisons de l’imparfait :
-ais / -ais / -ait / -ions / -iez / -aient

Exemples : je parlerais / tu parlerais / il parlerait / nous parlerions / vous parleriez / ils parleraient

II. LE PASSÉ

On le forme à l’aide de l’auxiliaire être ou avoir, conjugué au présent du conditionnel, suivi du participe
passé du verbe.

Exemples :
j’aurais parlé / tu aurais fini / elle serait sortie
nous serions resté(e)s / vous auriez pris / ils seraient sortis

Attention !

Attention à accorder le participe passé avec le sujet lorsque le


verbe se conjugue avec l’auxiliaire être.
Exemples : Tu serais venu(e) / vous seriez venu(e)s

Les temps du conditionnel

Présent Passé

Formation Formation

radical du futur terminaisons de I'imparfait auxiliaire au présent du conditionnel participe passé du verbe

-ais -ais -ait -ions -iez -aient

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  97


Conjugaison
A. Former le verbe

32. Le présent et l’imparfait du subjonctif

Le subjonctif est un mode personnel qui se conjugue à quatre


temps : le présent et l’imparfait, qui sont des temps simples,
et le passé et le plus-que-parfait, qui sont des temps composés.

Ce mode est toujours précédé de « que ».

I. LE PRÉSENT DU SUBJONCTIF

Pour conjuguer le présent du subjonctif, on utilise les mêmes terminaisons pour les trois groupes
de verbes : -e, -es, -e, -ions, -iez, -ent.

La terminaison de la 3e personne du singulier est toujours « - e », quel que soit le groupe du verbe.
C’est ainsi que l’on peut le différencier du présent de l’indicatif pour les verbes des deuxième
et troisième groupes. Il y a deux exceptions : les auxiliaires être et avoir.

Exemples : Qu’il coure, qu’il croie, qu’il fuie, qu’il meure, qu’il rie, qu’il voie.

1er groupe : danser 2e groupe : finir 3e groupe : faire être avoir


que je danse que je finisse que je fasse que je sois que j ‘aie
que tu danses que tu finisses que tu fasses que tu sois que tu aies
qu’il danse qu’il finisse qu’il fasse qu’il, elle soit qu’il, elle ait
que nous dansions que nous finissions que nous fassions que nous soyons que nous ayons
que vous dansiez que vous finissiez que vous fassiez que vous soyez que vous ayez
qu’ils dansent qu’ils finissent qu’ils fassent qu’ils, elles soient qu’ils, elles aient

II. L’IMPARFAIT DU SUBJONCTIF

Tu peux relire la fiche 27 sur


le passé simple.

La base verbale de l’imparfait du subjonctif est celle du passé simple, avec les terminaisons : -sse,
-sses, -^t , -ssions, -ssiez , -ssent

Exemple : ( que ) je fisse, tu fisses, il fît, nous fissions, vous fissiez, ils fissent.

98  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

Attention !

Il ne faut pas confondre l’imparfait du subjonctif et le passé simple


de l’indicatif à la 3e personne. L’accent circonflexe n’apparaît
qu’à l’imparfait du subjonctif, mais il n’est pas présent au passé simple.

Exemple : il fît ( imparfait du subjonctif), il fit ( passé simple de l’indicatif)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  99


Conjugaison
A. Former le verbe

33. Le présent de l’impératif (formation)


Le mode impératif, où le sujet n’est pas exprimé (il est sous-entendu), ne se conjugue qu’à 3 personnes
(tu, nous, vous).

I. LES TERMINAISONS 

tu nous vous
1er groupe -e -ons -ez
Autres verbes -s -ons -ez

À quelques rares exceptions près du 3e groupe, les formes du présent de l’impératif sont les mêmes que
celles du présent de l’indicatif.

II. QUELQUES VERBES IRRÉGULIERS 

Aller : Va, allons, allez / Faire : Fais, faisons, faites / Savoir : Sache, sachons, sachez

Dire : Dis, disons, dites / Être : Sois, soyons, soyez / Avoir : Aie, ayons, ayez

Attention !

-- Aller → va sans –s sauf devant y : Va à l’école. / Vas-y.


(Attention : Va-t-en)
-- Vouloir → deux formes aux 2e personnes du singulier et du
pluriel : veux et veuille / voulez et veuillez (1re personne
du pluriel : voulons)

Tableau récapitulatif :

Impératif présent
Chanter Cueillir Finir Partir Craindre
Chant-e Cueill-e Fini-s Par-s Crain-s
Chant-ons Cueill-ons Finiss-ons Part-ons Craign-ons
Chant-ez Cueill-ez Finiss-ez Part-ez Craign-ez
Prendre Vaincre Vouloir Avoir Être
Prend-s Vainc-s Veu-x ou veuill-e Ai-e Soi-s
Pren-ons Vainqu-ons Voul-ons Ai-es Soi-s
Pren-ez Vainqu-ez Voul-ez ou veuill-ez Ay-ez Soy-ez

100  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

34. Les verbes difficiles - Tableaux de conjugaison


I. LES TERMINAISONS HOMOPHONES

A. -er, -é, -ez, -ais, -ait, ou -ai  ?

Pour savoir écrire un verbe qui se termine par le son [é] ou [è], remplacez la forme verbale par un verbe
du 3e groupe. Si vous obtenez un infinitif, alors on écrit -er. Si on obtient un participe passé, on écrit -é, et
on fait attention aux accords.

Exemples : Il est prié de venir manger → Il est venu (participe passé) → Il est prié de venir dormir (infinitif).

On ne trouve la terminaison – ez qu’utilisé avec la personne « vous ». Pour la reconnaître, on la remplace


par le pronom « nous ».

Exemple : Vous dansez en rythme → Nous dansons en rythme.

On trouvera les terminaisons -ais et -ait à l’imparfait de l’indicatif, -ais est utilisé avec les personnes
« je » et « tu », et -ait avec la troisième personne du singulier.

La terminaison -ai est réservée à la première personne du singulier des verbes du premier groupe
conjugués au passé simple de l’indicatif.

On peut conjuguer le verbe à une autre personne du temps pour s’assurer de sa conjugaison.

Exemple : Tu te promenais quand je m'avançai brusquement vers toi. → Vous vous promeniez (imparfait)
quand nous nous avançâmes (passé simple) brusquement vers vous.

-er verbe à I'infintif

-é verbe au participe passé

-ez verbe à la 2è personne du pluriel

Les sons [é] et [è] verbe à la 1ère ou 2è personne du


-ais
singulier imparfait de I'indicatif

verbe à la 3è personne du singulier


-ait
imparfait de I'indicatif

verbe à la 1ère personne du singulier,


-ai
verbe du 1er groupe du passé simple de I'indicatif

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  101


Conjugaison
A. Former le verbe

B. - rai, -rais, -rait ?

La terminaison -rai se trouve au futur de l’indicatif, à la personne « je » , alors que -rais est la terminaison
du conditionnel présent aux personnes « je » et « tu ».

On trouvera -rait à la troisième personne du singulier du présent du conditionnel.

Pour ne pas confondre les terminaisons, on les conjugue à la personne « nous ».

Exemple : Lili viendrait si elle le pouvait. → Nous viendrions si nous pouvions (conditionnel présent).

Exemple : Je viendrai demain si je le peux. → Nous viendrons demain si nous pouvons. (futur de l’indicatif)

futur de I'indicatif
-rai
1ère personne du singulier

présent du conditionnel
le sons [rè] -rais
1ère ou 2ème personne du singulier

présent du conditionnel
-rait
3è personne du singulier

C. is, –it ou -i ? us, –ut ou –u ?

Les terminaisons en -i ou -u sont utilisées uniquement au participe passé.

Exemple : Il a fini et a conclu son travail dans les temps.

Les terminaisons -is, -it, -us et -ut peuvent venir de différents temps :

-- le présent de l’indicatif. Exemple : Il finit et conclut son travail dans les temps.
-- le présent de l’impératif. Exemple : Finis et conclus ton travail dans les temps.
-- le passé simple de l’indicatif. Exemple : Il partit et s'aperçut qu'il avait oublié sa veste.
-- Les terminaisons -is et -it peuvent aussi se rencontrer au participe passé.

102  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

II. LES DIFFICULTÉS PAR GROUPES DE VERBES

A. Les verbes du premier groupe

• Les verbes en -cer prennent une cédille sous le -c devant -a et -o.

Exemples : nous plaçons, il plaçait.

• Les verbes en -ger prennent un -e après le -g devant -a et -o.

Exemples : nous mangeons, il mangeait.

• Les verbes en -oyer et -uyer changent le -y en -i devant un -e muet.

Exemples : j’envoie, nous envoyons → je m’ennuie, nous nous ennuyons.

• Les verbes en -ayer peuvent conserver le -y devant un -e muet.

Exemples : je paie ou je paye.

• À l’imparfait de l’indicatif et au présent du subjonctif, on trouve la terminaison -yi.

Exemples : nous nous ennuyions - il faut que vous payiez les factures.

• La plupart des verbes en -eler et -eter doublent la consonne l ou t devant un -e muet.

Exemples : j’appelle, nous appelons -je jette, nous jetons.

• Mais d’autres prennent un accent grave au lieu de doubler la consonne.

Exemples : Je gèle, nous gelons - j’achète, nous achetons.

B. Les verbes du deuxième groupe

Les verbes en -vrir, -ffrir, -eillir, -aillir se conjuguent au présent de


l’indicatif et de l’impératif comme les verbes du 1er groupe.

Exemples : j’ouvre, tu offres, il cueille, il tressaille.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  103


Conjugaison
A. Former le verbe

C. Les verbes du troisième groupe

1. Les verbes en -dre

• Au présent de l’indicatif, ils terminent au singulier par -s, -s, -ø.

Exemples : Je tends,tu couds, il prend.

• Les verbes terminés par -soudre et -indre se terminent au singulier par -s, -s, -t.

Exemples : Je résous, tu crains, il craint.

• À l’imparfait de l’indicatif et au présent du subjonctif, on utilise la base verbale de la personne


« nous » du présent de l’indicatif.

Exemples : Je tendais, que je couse, il prenait, que je résolve, que nous craignions.

• Au passé simple de l’indicatif, la base verbale est celle de la personne « nous » au présent
de l’indicatif, mais pas pour le verbe « prendre » et les verbes en -soudre.

Exemples : Je pris, je résolus.

2. Les verbes en -tre

• Les verbes « battre », « mettre » et leurs composés se terminent au présent de l’indicatif,


au singulier, par : -s, -s, -ø.

Exemple : je mets, tu bats, il combat.

• Au présent de l’indicatif, « battre » a deux bases verbales : bat- et batt-.

Exemple : Je bats, tu bats, nous battons.

• Au présent de l’indicatif « mettre » a deux bases verbales : met- et mett-.

Exemple : Je mets, il met, vous mettez, ils mettent.

III. TABLEAUX DE CONJUGAISON DES MODES PERSONNELS

Voici les tableaux de conjugaison des verbes :


-- avoir -- devoir
-- être -- dire
-- envoyer -- prendre
-- aller -- vouloir
-- faire -- savoir
-- pouvoir -- venir
-- voir -- courir

104  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

ÊTRE
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je suis j’étais je serai je fus
tu es tu étais tu seras tu fus
il est il était il sera il fut
nous sommes nous étions nous serons nous fûmes
vous êtes vous étiez vous serez vous fûtes
ils sont ils étaient ils seront ils furent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai été j’avais été j’aurai été j’eus été
tu as été tu avais été tu auras été tu eus été
il a été il avait été il aura été il eut été
nous avons été nous avions été nous aurons été nous eûmes été
vous avez été vous aviez été vous aurez été vous eûtes été
ils ont été ils avaient été ils auront été ils eurent été
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je sois que je fusse que j’aie été que j’eusse été
que tu sois que tu fusses que tu aies été que tu eusses été
qu’il soit qu’il fût qu’il ait été qu’il eût été
que nous soyons que nous fussions que nous ayons été que nous eussions été
que vous soyez que vous fussiez que vous ayez été que vous eussiez été
qu’ils soient qu’ils fussent qu’ils aient été qu’ils eussent été
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je serais j’aurais été sois aie été
tu serais tu aurais été soyons ayons été
il serait il aurait été soyez ayez été
nous serions nous aurions été
vous seriez vous auriez été
ils seraient ils auraient été

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  105


Conjugaison
A. Former le verbe

AVOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
j’ai j’avais j’aurai j’eus
tu as tu avais tu auras tu eus
il a il avait il aura il eut
nous avons nous avions nous aurons nous eûmes
vous avez vous aviez vous aurez vous eûtes
ils ont ils avaient ils auront ils eurent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai eu j’avais eu j’aurai eu j’eus eu
tu as eu tu avais eu tu auras eu tu eus eu
il a eu il avait eu il aura eu il eut eu
nous avons eu nous avions eu nous aurons eu nous eûmes eu
vous avez eu vous aviez eu vous aurez eu vous eûtes eu
ils ont eu ils avaient eu ils auront eu ils eurent eu
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que j’aie que j’eusse que j’aie eu que j’eusse eu
que tu aies que tu eusses que tu aies eu que tu eusses eu
qu’il ait qu’il eût qu’il ait eu qu’il eût eu
que nous ayons que nous eussions que nous ayons eu que nous eussions eu
que vous ayez que vous eussiez que vous ayez eu que vous eussiez eu
qu’ils aient qu’ils eussent qu’ils aient eu qu’ils eussent eu
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
j’aurais j’aurais eu aie aie eu
tu aurais tu aurais eu ayons ayons eu
il aurait il aurait eu ayez ayez eu
nous aurions nous aurions eu
vous auriez vous auriez eu
ils auraient ils auraient eu

106  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

ENVOYER
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
j’envoie j’envoyais j’enverrai j’envoyai
tu envoies tu envoyais tu enverras tu envoyas
il envoie il envoyait il enverra il envoya
nous envoyons nous envoyions nous enverrons nous envoyâmes
vous envoyez vous envoyiez vous enverrez vous envoyâtes
ils envoient ils envoyaient ils enverront ils envoyèrent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai envoyé j’avais envoyé j’aurai envoyé j’eus envoyé
tu as envoyé tu avais envoyé tu auras envoyé tu eus envoyé
il a envoyé il avait envoyé il aura envoyé il eut envoyé
nous avons envoyé nous avions envoyé nous aurons envoyé nous eûmes envoyé
vous avez envoyé vous aviez envoyé vous aurez envoyé vous eûtes envoyé
ils ont envoyé ils avaient envoyé ils auront envoyé ils eurent envoyé
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que j’envoie que j’envoyasse que j’aie envoyé que j’eusse envoyé
que tu envoies que tu envoyasses que tu aies envoyé que tu eusses envoyé
qu’il envoie qu’il envoyât qu’il ait envoyé qu’il eût envoyé
que nous envoyions que nous envoyassions que nous ayons envoyé que nous eussions envoyé
que vous envoyiez que vous envoyassiez que vous ayez envoyé que vous eussiez envoyé
qu’ils envoient qu’ils envoyassent qu’ils aient envoyé qu’ils eussent envoyé
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
j’enverrais j’aurais envoyé envoie aie envoyé
tu enverrais tu aurais envoyé envoyons ayons envoyé
il enverrait il aurait envoyé envoyez ayez envoyé
nous enverrions nous aurions envoyé
vous enverriez vous auriez envoyé
ils enverraient ils auraient envoyé

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  107


Conjugaison
A. Former le verbe

ALLER
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je vais j’allais j’irai j’allai
tu vas tu allais tu iras tu allas
il va il allait il ira il alla
nous allons nous allions nous irons nous allâmes
vous allez vous alliez vous irez vous allâtes
ils vont ils allaient ils iront ils allèrent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
je suis allé j’étais allé je serai allé je fus allé
tu es allé tu étais allé tu seras allé tu fus allé
il est allé il était allé il sera allé il fut allé
nous sommes allés nous étions allés nous serons allés nous fûmes allés
vous êtes allés vous étiez allés vous serez allés vous fûtes allés
ils sont allés ils étaient allés ils seront allés ils furent allés
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que j’aille que j’allasse que je sois allé que je fusse allé
que tu ailles que tu allasses que tu sois allé que tu fusses allé
qu’il aille qu’il allât qu’il soit allé qu’il fût allé
que nous allions que nous allassions que nous soyons allés que nous fussions allés
que vous alliez que vous allassiez que vous soyez allés que vous fussiez allés
qu’ils aillent qu’ils allassent qu’ils soient allés qu’ils fussent allés
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
j’irais je serais allé va sois allé
tu irais tu serais allé allons soyons allés
il irait il serait allé allez soyez allés
nous irions nous serions allés
vous iriez vous seriez allés
ils iraient ils seraient allés

108  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

FAIRE
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je fais je faisais je ferai je fis
tu fais tu faisais tu feras tu fis
il fait il faisait il fera il fit
nous faisons nous faisions nous ferons nous fîmes
vous faites vous faisiez vous ferez vous fîtes
ils font ils faisaient ils feront ils firent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai fait j’avais fait j’aurai fait j’eus fait
tu as fait tu avais fait tu auras fait tu eus fait
il a fait il avait fait il aura fait il eut fait
nous avons fait nous avions fait nous aurons fait nous eûmes fait
vous avez fait vous aviez fait vous aurez fait vous eûtes fait
ils ont fait ils avaient fait ils auront fait ils eurent fait
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je fasse que je fisse que j’aie fait que j’eusse fait
que tu fasses que tu fisses que tu aies fait que tu eusses fait
qu’il fasse qu’il fît qu’il ait fait qu’il eût fait
que nous fassions que nous fissions que nous ayons fait que nous eussions fait
que vous fassiez que vous fissiez que vous ayez fait que vous eussiez fait
qu’ils fassent qu’ils fissent qu’ils aient fait qu’ils eussent fait
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je ferais j’aurais fait fais aie fait
tu ferais tu aurais fait faisons ayons fait
il ferait il aurait fait faites ayez fait
nous ferions nous aurions fait
vous feriez vous auriez fait
ils feraient ils auraient fait

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  109


Conjugaison
A. Former le verbe

DIRE
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je dis je disais je dirai je dis
tu dis tu disais tu diras tu dis
il dit il disait il dira il dit
nous disons nous disions nous dirons nous dîmes
vous dites vous disiez vous direz vous dîtes
ils disent ils disaient ils diront ils dirent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai dit j’avais dit j’aurai dit j’eus dit
tu as dit tu avais dit tu auras dit tu eus dit
il a dit il avait dit il aura dit il eut dit
nous avons dit nous avions dit nous aurons dit nous eûmes dit
vous avez dit vous aviez dit vous aurez dit vous eûtes dit
ils ont dit ils avaient dit ils auront dit ils eurent dit
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je dise que je disse que j’aie dit que j’eusse dit
que tu dises que tu disses que tu aies dit que tu eusses dit
qu’il dise qu’il dît qu’il ait dit qu’il eût dit
que nous disions que nous dissions que nous ayons dit que nous eussions dit
que vous disiez que vous dissiez que vous ayez dit que vous eussiez dit
qu’ils disent qu’ils dissent qu’ils aient dit qu’ils eussent dit
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je dirais j’aurais dit dis aie dit
tu dirais tu aurais dit disons ayons dit
il dirait il aurait dit dites ayez dit
nous dirions nous aurions dit
vous diriez vous auriez dit
ils diraient ils auraient dit

110  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

PRENDRE
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je prends je prenais je prendrai je pris
tu prends tu prenais tu prendras tu pris
il prend il prenait il prendra il prit
nous prenons nous prenions nous prendrons nous prîmes
vous prenez vous preniez vous prendrez vous prîtes
ils prennent ils prenaient ils prendront ils prirent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai pris j’avais pris j’aurai pris j’eus pris
tu as pris tu avais pris tu auras pris tu eus pris
il a pris il avait pris il aura pris il eut pris
nous avons pris nous avions pris nous aurons pris nous eûmes pris
vous avez pris vous aviez pris vous aurez pris vous eûtes pris
ils ont pris ils avaient pris ils auront pris ils eurent pris
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je prenne que je prisse que j’aie pris que j’eusse pris
que tu prennes que tu prisses que tu aies pris que tu eusses pris
qu’il prenne qu’il prît qu’il ait pris qu’il eût pris
que nous prenions que nous prissions que nous ayons pris que nous eussions pris
que vous preniez que vous prissiez que vous ayez pris que vous eussiez pris
qu’ils prennent qu’ils prissent qu’ils aient pris qu’ils eussent pris
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je prendrais j’aurais pris prends aie pris
tu prendrais tu aurais pris prenons ayons pris
il prendrait il aurait pris prenez ayez pris
nous prendrions nous aurions pris
vous prendriez vous auriez pris
ils prendraient ils auraient pris

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  111


Conjugaison
A. Former le verbe

POUVOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je peux je pouvais je pourrai je pus
tu peux tu pouvais tu pourras tu pus
il peut il pouvait il pourra il put
nous pouvons nous pouvions nous pourrons nous pûmes
vous pouvez vous pouviez vous pourrez vous pûtes
ils peuvent ils pouvaient ils pourront ils purent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai pu j’avais pu j’aurai pu j’eus pu
tu as pu tu avais pu tu auras pu tu eus pu
il a pu il avait pu il aura pu il eut pu
nous avons pu nous avions pu nous aurons pu nous eûmes pu
vous avez pu vous aviez pu vous aurez pu vous eûtes pu
ils ont pu ils avaient pu ils auront pu ils eurent pu
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je puisse que je pusse que j’aie pu que j’eusse pu
que tu puisses que tu pusses que tu aies pu que tu eusses pu
qu’il puisse qu’il pût qu’il ait pu qu’il eût pu
que nous puissions que nous pussions que nous ayons pu que nous eussions pu
que vous puissiez que vous pussiez que vous ayez pu que vous eussiez pu
qu’ils puissent qu’ils pussent qu’ils aient pu qu’ils eussent pu
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je pourrais j’aurais pu ø ø
tu pourrais tu aurais pu
il pourrait il aurait pu
nous pourrions nous aurions pu
vous pourriez vous auriez pu
ils pourraient ils auraient pu

112  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

VOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je vois je voyais je verrai je vis
tu vois tu voyais tu verras tu vis
il voit il voyait il verra il vit
nous voyons nous voyions nous verrons nous vîmes
vous voyez vous voyiez vous verrez vous vîtes
ils voient ils voyaient ils verront ils virent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai vu j’avais vu j’aurai vu j’eus vu
tu as vu tu avais vu tu auras vu tu eus vu
il a vu il avait vu il aura vu il eut vu
nous avons vu nous avions vu nous aurons vu nous eûmes vu
vous avez vu vous aviez vu vous aurez vu vous eûtes vu
ils ont vu ils avaient vu ils auront vu ils eurent vu
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je voie que je visse que j’aie vu que j’eusse vu
que tu voies que tu visses que tu aies vu que tu eusses vu
qu’il voie qu’il vît qu’il ait vu qu’il eût vu
que nous voyions que nous vissions que nous ayons vu que nous eussions vu
que vous voyiez que vous vissiez que vous ayez vu que vous eussiez vu
qu’ils voient qu’ils vissent qu’ils aient vu qu’ils eussent vu
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je verrais j’aurais vu vois aie vu
tu verrais tu aurais vu voyons ayons vu
il verrait il aurait vu voyez ayez vu
nous verrions nous aurions vu
vous verriez vous auriez vu
ils verraient ils auraient vu

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  113


Conjugaison
A. Former le verbe

DEVOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je dois je devais je devrai je dus
tu dois tu devais tu devras tu dus
il doit il devait il devra il dut
nous devons nous devions nous devrons nous dûmes
vous devez vous deviez vous devrez vous dûtes
ils doivent ils devaient ils devront ils durent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai dû j’avais dû j’aurai dû j’eus dû
tu as dû tu avais dû tu auras dû tu eus dû
il a dû il avait dû il aura dû il eut dû
nous avons dû nous avions dû nous aurons dû nous eûmes dû
vous avez dû vous aviez dû vous aurez dû vous eûtes dû
ils ont dû ils avaient dû ils auront dû ils eurent dû
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je doive que je dusse que j’aie dû que j’eusse dû
que tu doives que tu dusses que tu aies dû que tu eusses dû
qu’il doive qu’il dût qu’il ait dû qu’il eût dû
que nous devions que nous dussions que nous ayons dû que nous eussions dû
que vous deviez que vous dussiez que vous ayez dû que vous eussiez dû
qu’ils doivent qu’ils dussent qu’ils aient dû qu’ils eussent dû
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je devrais j’aurais dû dois aie dû
tu devrais tu aurais dû devons ayons dû
il devrait il aurait dû devez ayez dû
nous devrions nous aurions dû
vous devriez vous auriez dû
ils devraient ils auraient dû

114  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

VOULOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je veux je voulais je voudrai je voulus
tu veux tu voulais tu voudras tu voulus
il veut il voulait il voudra il voulut
nous voulons nous voulions nous voudrons nous voulûmes
vous voulez vous vouliez vous voudrez vous voulûtes
ils veulent ils voulaient ils voudront ils voulurent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai voulu j’avais voulu j’aurai voulu j’eus voulu
tu as voulu tu avais voulu tu auras voulu tu eus voulu
il a voulu il avait voulu il aura voulu il eut voulu
nous avons voulu nous avions voulu nous aurons voulu nous eûmes voulu
vous avez voulu vous aviez voulu vous aurez voulu vous eûtes voulu
ils ont voulu ils avaient voulu ils auront voulu ils eurent voulu
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je veuille que je voulusse que j’aie voulu que j’eusse voulu
que tu veuilles que tu voulusses que tu aies voulu que tu eusses voulu
qu’il veuille qu’il voulût qu’il ait voulu qu’il eût voulu
que nous voulions que nous voulussions que nous ayons voulu que nous eussions voulu
que vous vouliez que vous voulussiez que vous ayez voulu que vous eussiez voulu
qu’ils veuillent qu’ils voulussent qu’ils aient voulu qu’ils eussent voulu
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je voudrais j’aurais voulu veuille aie voulu
tu voudrais tu aurais voulu voulons ayons voulu
il voudrait il aurait voulu veuillez ayez voulu
nous voudrions nous aurions voulu
vous voudriez vous auriez voulu
ils voudraient ils auraient voulu

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  115


Conjugaison
A. Former le verbe

SAVOIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je sais je savais je saurai je sus
tu sais tu savais tu sauras tu sus
il sait il savait il saura il sut
nous savons nous savions nous saurons nous sûmes
vous savez vous saviez vous saurez vous sûtes
ils savent ils savaient ils sauront ils surent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai su j’avais su j’aurai su j’eus su
tu as su tu avais su tu auras su tu eus su
il a su il avait su il aura su il eut su
nous avons su nous avions su nous aurons su nous eûmes su
vous avez su vous aviez su vous aurez su vous eûtes su
ils ont su ils avaient su ils auront su ils eurent su
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je sache que je susse que j’aie su que j’eusse su
que tu saches que tu susses que tu aies su que tu eusses su
qu’il sache qu’il sût qu’il ait su qu’il eût su
que nous sachions que nous sussions que nous ayons su que nous eussions su
que vous sachiez que vous sussiez que vous ayez su que vous eussiez su
qu’ils sachent qu’ils sussent qu’ils aient su qu’ils eussent su
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je saurais j’aurais su sache aie su
tu saurais tu aurais su sachons ayons su
il saurait il aurait su sachez ayez su
nous saurions nous aurions su
vous sauriez vous auriez su
ils sauraient ils auraient su

116  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

VENIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je viens je venais je viendrai je vins
tu viens tu venais tu viendras tu vins
il vient il venait il viendra il vint
nous venons nous venions nous viendrons nous vînmes
vous venez vous veniez vous viendrez vous vîntes
ils viennent ils venaient ils viendront ils vinrent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
je suis venu j’étais venu je serai venu je fus venu
tu es venu tu étais venu tu seras venu tu fus venu
il est venu il était venu il sera venu il fut venu
nous sommes venus nous étions venus nous serons venus nous fûmes venus
vous êtes venus vous étiez venus vous serez venus vous fûtes venus
ils sont venus ils étaient venus ils seront venus ils furent venus
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je vienne que je vinsse que je sois venu que je fusse venu
que tu viennes que tu vinsses que tu sois venu que tu fusses venu
qu’il vienne qu’il vînt qu’il soit venu qu’il fût venu
que nous venions que nous vinssions que nous soyons venus que nous fussions venus
que vous veniez que vous vinssiez que vous soyez venus que vous fussiez venus
qu’ils viennent qu’ils vinssent qu’ils soient venus qu’ils fussent venus
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je viendrais je serais venu viens sois venu
tu viendrais tu serais venu venons soyons venus
il viendrait il serait venu venez soyez venus
nous viendrions nous serions venus
vous viendriez vous seriez venus
ils viendraient ils seraient venus

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  117


Conjugaison
A. Former le verbe

COURIR
Temps simples de l’indicatif
Présent Imparfait Futur Passé simple
je cours je courais je courrai je courus
tu cours tu courais tu courras tu courus
il court il courait il courra il courut
nous courons nous courions nous courrons nous courûmes
vous courez vous couriez vous courrez vous courûtes
ils courent ils couraient ils courront ils coururent
Temps composés de l’indicatif
Passé composé Plus-que-parfait Futur antérieur Passé antérieur
j’ai couru j’avais couru j’aurai couru j’eus couru
tu as couru tu avais couru tu auras couru tu eus couru
il a couru il avait couru il aura couru il eut couru
nous avons couru nous avions couru nous aurons couru nous eûmes couru
vous avez couru vous aviez couru vous aurez couru vous eûtes couru
ils ont couru ils avaient couru ils auront couru ils eurent couru
Temps simples du subjonctif Temps composés du subjonctif
Présent Imparfait Passé Plus-que-parfait
que je coure que je courusse que j’aie couru que j’eusse couru
que tu coures que tu courusses que tu aies couru que tu eusses couru
qu’il coure qu’il courût qu’il ait couru qu’il eût couru
que nous courions que nous courussions que nous ayons couru que nous eussions couru
que vous couriez que vous courussiez que vous ayez couru que vous eussiez couru
qu’ils courent qu’ils courussent qu’ils aient couru qu’ils eussent couru
Conditionnel présent Conditionnel passé Impératif présent Impératif passé
je courrais j’aurais couru cours aie couru
tu courrais tu aurais couru courons ayons couru
il courrait il aurait couru courez ayez couru
nous courrions nous aurions couru
vous courriez vous auriez couru
ils courraient ils auraient couru

118  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

35. Un verbe type : le verbe « écrire »


Temps simples Temps composés Temps simples Temps composés
INDICATIF SUBJONCTIF
Présent Passé composé Présent Passé
j’écris j’ai écrit (que) j’écrive (que) j’aie écrit
tu écris tu as écrit (que) tu écrives (que) tu aies écrit
il écrit il a écrit (qu’) il écrive (qu’) il ait écrit
nous écrivons nous avons écrit (que) nous écrivions (que) nous ayons écrit
vous écrivez vous avez écrit (que) vous écriviez (que) vous ayez écrit
ils écrivent ils ont écrit (qu’) ils écrivent (qu’) ils aient écrit
Imparfait Plus-que-parfait Imparfait Plus-que-parfait
j’écrivais j’avais écrit (que) j’écrivisse (que) j’eusse écrit
tu écrivais tu avais écrit (que) tu écrivisses (que) tu eusses écrit
il écrivait il avait écrit (qu’) il écrivisse (qu’) il eût écrit
nous écrivions nous avions écrit (que) nous écrivissions (que) nous eussions écrit
vous écriviez vous aviez écrit (que) vous écrivissiez (que) vous eussiez écrit
ils écrivaient ils avaient écrit (qu’) ils écrivissent (qu’) ils eussent écrit
Passé simple Passé antérieur
j’écrivis j’eus écrit
tu écrivis tu eus écrit
il écrivit il eut écrit
nous écrivîmes nous eûmes écrit
vous écrivîtes vous eûtes écrit
ils écrivirent ils eurent écrit
Futur simple Futur antérieur
j’écrirai j’aurai écrit
tu écriras tu auras écrit
il écrira il aura écrit
nous écrirons nous aurons écrit
vous écrirez vous aurez écrit
ils écriront ils auront écrit

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  119


Conjugaison
A. Former le verbe

IMPÉRATIF CONDITIONNEL
Présent Passé Présent Passé
écris aie écrit j’écrirais j’aurais écrit
écrivons ayons écrit tu écrirais tu aurais écrit
écrivez ayez écrit il écrirait il aurait écrit
nous écririons nous aurions écrit
vous écririez vous auriez écrit
ils écriraient ils auraient écrit
INFINITIF PARTICIPE
Présent Passé Présent Passé
écrire avoir écrit écrivant écrit, écrite / ayant écrit
GÉRONDIF
en écrivant en ayant écrit

120  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

36. La concordance des temps


I. DÉFINITION

Dans les phrases complexes, l’emploi des temps dans les propositions subordonnées obéit à la règle
de la concordance des temps. Une correspondance doit exister entre le temps utilisé dans la proposition
principale et ce qu’exprime la proposition subordonnée.

La concordance des temps permet de placer les événements sur un axe chronologique : c’est la valeur
temporelle des verbes. L’action peut être antérieure ( elle s’est passé avant), simultanée (elle se passe
en même temps que l’action de la principale) ou postérieure (elle se passe après).

II. LE VERBE DE LA SUBORDONNÉE EST À L’INDICATIF

Tu peux lire la fiche 39 sur les


valeurs des temps de l’indicatif.

1. Si le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur :

• L’antériorité s’exprime au passé composé, à l’imparfait, au plus-que-parfait.

Exemple : Mathilde ne croit pas que Manech est mort.

• La simultanéité s’exprime au présent.

Exemple : Mathilde pense que Manech est toujours vivant.

• La postériorité s’exprime au futur.

Exemple : Mathilde est certaine qu’elle retrouvera son fiancé Manech.

2. Si le verbe de la proposition principale est au passé simple ou à l’imparfait :

• L’antériorité apparaît au plus-que-parfait.

Exemple : Mathilde ne croyait pas que Manech était mort dans les tranchées.

• La simultanéité apparaît au passé simple ou à l’imparfait.

Exemple : Mathilde pensait que Manech était toujours vivant.

• La postériorité apparaît au conditionnel présent.

Exemple : Mathilde était certaine qu'elle retrouverait son fiancé Manech.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  121


Conjugaison
A. Former le verbe

III. LE VERBE DE LA SUBORDONNÉE EST AU SUBJONCTIF.

Tu peux relire la fiche 12 sur les


propositions subordonnées.

1. Si le verbe de la proposition principale est au présent ou au futur :

• L’antériorité s’exprime au passé.

Exemple : Il faut qu'elle ait retrouvé son fiancé.

• La simultanéité et la postériorité s’expriment au présent.

Exemple : Il faut qu'elle retrouve son fiancé .

2. Si le verbe de la proposition principale est au passé simple ou à l’imparfait :

• L’antériorité est au plus-que parfait.

Exemple : Il fallait qu'elle eût retrouvé son fiancé.

• La simultanéité et la postériorité sont à l’imparfait.

Exemple : Il fallait qu'elle retrouvât son fiancé.

IV. EXPRIMER UNE HYPOTHÈSE

Le système hypothétique commence par « si », et exprime une supposition.

• Si la principale est au présent de l’indicatif, la subordonnée est au futur de l’indicatif.

Exemple : Si Mathilde s'entête, elle retrouvera son fiancé.

• Si la principale est à l’imparfait de l’indicatif, la subordonnée est au conditionnel présent.

Exemple : Si Mathilde s'entêtait, elle retrouverait son fiancé.

• Si la principale est au plus-que-parfait de l’indicatif, la subordonnée est au conditionnel passé.

Exemple : Si Mathilde s'était entêtée, elle aurait retrouvé son fiancé.

122  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

Concordance des temps

la subordonnée à I'indicatif

verbe de la P. principale au présent ou au futur

passé composé

Antériorité I'imparfait

plus-que-parfait
Simultanéité présent

Postériorité futur

verbe de la P. principale au passé simple ou imparfait

Antériorité plus-que-parfait

passé simple
Simultanéité
I'imparfait

Postériorité conditionnel présent

la subordonnée au subjonctif

verbe de la P. principale au présent ou au futur

Antériorité passé du subjonctif

Simultanéité
présent du subjonctif
Postériorité

verbe de la P. principale au passé simple ou imparfait

Antériorité plus-que parfait du subjonctif

Simultanéité
imparfait du subjonctif
Postériorité

le système hypothétique

P. principale au présent de I'indicatif Subordonnée au futur de I'indicatif

P. principale à I'imparfait de I'indicatif Subordonnée au conditionnel présent

P. principale au plus-que parfait de I'indicatif Subordonnée au conditionnel passé

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  123


Conjugaison
A. Former le verbe

37. Les voix active et passive


I. COMMENT DIFFÉRENCIER LA VOIX ACTIVE ET LA VOIX PASSIVE ?

Une phrase active peut avoir la même signification qu’une phrase passive.

Dans la phrase active, le sujet accomplit l’action exprimée par le verbe.

Exemple : Le chevalier a découvert un secret. (Qui découvre le secret ? Le chevalier.)

Dans la phrase passive, le sujet subit l’action et c’est le complément d’agent qui l’accomplit.

Exemple : Le secret a été découvert par le chevalier. (Qui découvre le secret ? Le chevalier.)

II. QU’EST-CE QU’UN COMPLÉMENT D’AGENT ?

Un complément d’agent complète un verbe à la voix passive. Il représente la personne ou la chose qui
accomplit l’action.

Parfois, et notamment lorsque la formulation est maladroite,


on peut juste sous-entendre le complément d’agent.

Exemple : Le secret a été découvert par le chevalier.

Comment reconnaître un complément d’agent ?

Le sujet de la phrase de forme active devient complément d’agent dans une phrase de forme passive.
Seuls les verbes passifs peuvent être suivis d’un complément d’agent.

Voix active : Méléagant enferme Lancelot dans une tour.


(sujet) (COD)

Voix passive : Lancelot est enfermé dans une tour par Méléagant.

(sujet) (complément d’agent)

Le complément d’agent, qui indique qui accomplit l’action exprimée par le verbe à la voix passive,
est introduit par les prépositions de ou par.

124  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
A. Former le verbe

Il peut être :

un nom ou un groupe nominal : Tristan est soigné par Iseult, par la fille du roi d’Irlande.

un pronom : Les chants de Tristan étaient appréciés de tous.

une subordonnée relative introduite par ce qui ou ce que : Le roi Marc est surpris par ce qu’il voit.

Attention !

Ne pas confondre le complément d’agent avec le COI (Iseult parle


de Tristan.) ni avec le complément circonstanciel (Les ennemis sont
arrivés par la mer).

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  125


Conjugaison
A. Former le verbe

II. COMMENT PASSE-T-ON DE LA VOIX ACTIVE À LA VOIX PASSIVE ?

Lors de la transformation de la phrase active en phrase passive, le sujet devient complément d’agent
et le COD devient sujet.

Les chevaliers sauvent les plus démunis. Voix active

Passer de la voix active à la voix passive ...les plus démunis.

1 Je repère le C.O.D de ma phrase.


Les plus démunis...
2 Il devient le sujet de ma phrase passive.
Les plus démunis sont sauvés...
3 Je pense à changer la forme verbale.

4 Le sujet de la phrase à la voix active devient mon complément dʼagent, introduit par “de” ou “par”

... par les chevaliers.

Les plus démunis sont sauvés par les chevaliers. Voix passive

III. COMMENT CONJUGUER LES VERBES À LA VOIX PASSIVE ?

Le verbe d’une phrase passive est une forme composée de l’auxiliaire être suivie du participe passé
du verbe.

Voix active Voix passive


Présent Le suzerain adoube le chevalier. Le chevalier est adoubé par le suzerain.
Imparfait Le suzerain adoubait le chevalier. Le chevalier était adoubé par le suzerain.
Passé composé Le suzerain a adoubé le chevalier. Le chevalier a été adoubé par le suzerain.
Plus-que-parfait Le suzerain avait adoubé le chevalier. Le chevalier avait été adoubé par le suzerain.

126  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison B. Utiliser le verbe

38. La valeur des modes personnels


Il existe sept modes pour conjuguer les verbes. Les modes impersonnels sont l’infinitif, le participe
et le gérondif, les modes personnels sont l’indicatif, le subjonctif, l’impératif et le conditionnel.

Donner la valeur d’un mode, c’est expliquer


ce qu’il exprime dans la phrase.

I. LES VALEURS DE L’INDICATIF

C’est le mode du réel, c’est pour cela que l’indicatif permet de se situer dans le temps
(passé, présent, avenir).

Exemple : Hier, j’ai trouvé un chat égaré. Il reste chez moi ce soir, et demain je contacterai la SPA.

II. LES VALEURS DU SUBJONCTIF

Le subjonctif est le mode du virtuel, il exprime des actions incertaines, liées à des souhaits ou à des
volontés.

Le subjonctif exprime donc :

• L’ordre, l’interdiction.

Exemple : Qu’il se taise enfin !

• Le souhait.

Exemple : Pourvu qu'il arrive à temps.

• L’indignation ou la surprise.

Exemple : Qu’il soit à l’heure, ça alors !

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  127


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

III. LES VALEURS DE L’IMPÉRATIF

L’impératif est le mode de l’injonction. Il permet d’exprimer :

• Un ordre, un conseil.

Exemple : Soyez bien attentif, et cessez de vous agiter.

• L’interdiction.

Exemple : Ne parlez pas en même temps que moi.

• La condition.

Exemple : Donnez-vous du mal, vous réussirez.

IV. LES VALEURS DU CONDITIONNEL

Le conditionnel est le mode


de l’hypothèse.

Il exprime :

• un fait soumis à une condition exprimée au passé.

Exemple : Si nous partions plus tôt, nous pourrions éviter les embouteillages.

• un ordre ou une défense atténués, une demande polie ;

Exemple : Pourriez-vous vous préparer plus vite, s’il vous plaît ?

• la possibilité.

Exemple : Il pourrait finir de mettre ses chaussures dans la voiture.

• un rêve, un souhait.

Exemple : J'aimerais arriver à l’heure !

128  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

• un regret.

Exemple : J'aurais dû me réveiller plus tôt.

• l’étonnement dans une phrase exclamative.

Exemple : Vous feriez cela pour moi !

Indicatif Mode du réel

se situer dans le temps

Subjonctif Mode du virtuel

ordre
interdiction
souhait
Valeurs des modes indignation

Impératif Mode de l’injonction

ordre
conseil
interdition
condition

Conditionnel Mode de l’hypothèse

condition
ordre - défense
possibilité, rêve, souhait
regret
étonnement

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  129


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

39. Les valeurs des temps de l’indicatif


I. LES VALEURS DU PRÉSENT DE L’INDICATIF

• Le présent d’actualité (ou d’énonciation) :

Il désigne une action ou un état qui se déroule au moment où l’on s’exprime. On le trouve en particulier
dans les dialogues.

Exemple : Il déclara : « Je lis ma leçon sur les valeurs des temps de l'indicatif. »

• Le présent de narration :

Il permet de rendre plus vivant un épisode dans un récit au passé ou situé dans le passé.

Exemple : Il avança, s'arrêta, hésita, puis se décida. D'une voix assurée, il prend alors la parole.

• Le présent de vérité générale :

Il exprime des actions ou des états vrais à toutes les époques. On le trouve notamment dans les morales,
les textes explicatifs et les documentaires.

Exemple : Le soleil se lève à l’est et se couche à l’ouest, depuis toujours !

Autres valeurs :

• la valeur d’habitude : Tous les matins, il se lève bien trop tôt.


• la valeur de futur proche : Il arrive dans quelques minutes.
• La valeur de passé proche : Il vient de sortir de la pièce.

II. LES VALEURS DU FUTUR SIMPLE DE L’INDICATIF

• Situer une action dans l’avenir : Demain, nous irons tous à la piscine.
• Exprimer un ordre, dans une phrase en apparence déclarative ou interrogative à la 2e personne du
singulier et du pluriel : Tu retiendras cette leçon.
• Exprimer une action qui dépend d’une condition : S’il pleut, nous rentrerons.

130  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

III. LES VALEURS DE L’IMPARFAIT ET DU PASSÉ SIMPLE DE L’INDICATIF

Imparfait Passé simple


• Arrière-plan du récit : • Premier plan du récit :
Il exprime des actions secondaires, tout ce qui Il exprime les actions importantes du récit qui
n’est pas l’action principale. se succèdent.
Il s’emploie pour les descriptions, les portraits, → Il poussa une porte qui grinça.
les commentaires du narrateur.
→ Il poussa une porte qui grinçait.
• Habitude : • Ponctuel :
Il exprime des actions habituelles ou répétitives. Il exprime des actions ponctuelles, inhabituelles.
→ Tous les jours, il décidait quoi faire. → Un jour, il décida quoi faire.
• Inachevé : • Achevé :
Il exprime l’inachevé, c’est-à-dire des actions Il exprime l’achevé, c’est-à-dire des actions
envisagées dans leur durée, en train de se longues ou brèves mais situées dans des limites
dérouler. précises.
→ Il régnait depuis cinquante ans, quand la famine → Il régna cinquante ans.
ravagea le pays.
(Le règne est envisagé comme terminé.)
(Le règne se poursuivait quand la famine éclata.)

IV. LES VALEURS DES TEMPS COMPOSÉS DE L’INDICATIF

A. L’antériorité

Tu peux relire la conjugaison des


temps composés. Va à la fiche 30.

Les temps composés de l’indicatif indiquent qu’une action se passe avant une autre, qu’elle lui est
antérieure.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  131


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

Temps composés Antériorité par rapport au temps simple Exemples


Quand il a terminé, il se repose.
passé composé présent
action 1 action 2
Quand il avait terminé, il se reposait.
plus-que-parfait imparfait
action 1 action 2
Quand il eut terminé, il se reposa.
passé antérieur passé simple
action 1 action 2
Quand il aura terminé, il se reposera.
futur antérieur futur simple
action 1 action 2

B. Les autres valeurs des temps composés

• Le passé composé :

-- remplace le passé simple dans le récit, dans la langue courante et à l’oral, ainsi que dans les
romans de jeunesse et dans la presse ;

Exemple : La semaine dernière, Gabriel a vu un bon film.

-- exprime l’achevé (une action terminée) par rapport au présent qui exprime l’inachevé (une action
en train de se faire) ;

Exemple : Ils ont bien joué, et le public les admire.

action terminée action non terminée

-- dans un récit écrit, le passé composé présente l’action passée comme achevée.

Exemple : Jules Verne a vécu au XIXe siècle.

• Le futur antérieur :

-- peut exprimer une supposition ;

Exemple : Il est absent : il aura manqué son bus. (= il a sans doute manqué son bus.)

-- associé à un repère temporel, peut exprimer l’achèvement d’une action dans l’avenir.

Exemple : Bientôt (= dans quelques décennies), les hommes auront épuisé les ressources de la Terre.

132  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

Les valeurs des temps de I'indicatif

Le présent

d'actualité ou d'énonciation
de narration
de vérité générale
à valeur d'habitude
à valeur de futur proche
à valeur de passé proche

Le futur simple

permet de situer une action dans I'avenir.


permet d'exprimer un ordre
permet d'exprimer une action qui dépend d'une condition.

L'imparfait

arriére-plan du récit / 2ème plan du récit

actions secondaires

descriptions / portraits
actions habituelles
valeur d'habitude
actions répétitives
valeur d'inachevé

actions dans leur durée Alternance dans un récit au passé

Le passé simple

1er plan du récit

actions importantes

succession d' actions

actions ponctuelles / inhabituelles


valeur d'achevé

actions situées dans des limites précises

Les temps composés

valeur d' antériorité

passé composé

équivaut au passé simple pour I'oral

exprime I' achevé par rapport au présent

futur antérieur

exprime I'achèvement d'une action dans I'avenir.

peut exprimer une supposition

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  133


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

40. Utiliser le subjonctif

Le subjonctif est un mode personnel qui exprime une éventualité,


des faits qui peuvent se réaliser ou non. Ce mode change de valeur
selon le type de proposition dans lequel il est utilisé.

I. DANS UNE PROPOSITION INDÉPENDANTE

Il peut exprimer :

• Un ordre ou une interdiction. Exemple : Qu'il se presse un peu pour arriver à l'heure !
• Un souhait. Exemple : Pourvu qu'il fasse beau le jour de notre mariage.
• La surprise. Exemple : Que tu sois là, toi ?

II. DANS UNE PROPOSITION RELATIVE

Le subjonctif a différentes valeurs :

• L’incertitude.

Exemple : J'aimerais passer des vacances dans un hôtel qui possède une piscine.

• Le but. Exemple : Il aimerait un voisin qui ne fasse pas de bruit.


• La conséquence. Exemple : Il n'a visité aucune maison qui lui plaise.
• Après un superlatif. Exemple : C'est le livre le plus intéressant qui soit.

III. DANS UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE COMPLÉMENT D’OBJET

On trouve le subjonctif après un verbe exprimant :

• Un sentiment. Exemple : Il se réjouit que tu viennes à son anniversaire.


• Un souhait. Exemple : J'aimerais que les fleurs fleurissent toute l’année.
• Un doute. Exemple : Je crains que le rosier ne meure.
• Un ordre. Exemple : J'exige que tu éteignes la télévision !
• Une pensée sous forme interrogative. Exemple : Souhaite-t-il que je vienne ?

On le trouve également après un verbe impersonnel comme « falloir ».

134  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Conjugaison
B. Utiliser le verbe

IV. DANS UNE PROPOSITION SUBORDONNÉE CONJONCTIVE CIRCONSTANCIELLE

On trouve le subjonctif dans des compléments circonstanciels  :

• de but. Exemple : Il te suffit de travailler un peu pour que tu réussisses.


• d’opposition. Exemple : Bien que je sois fâchée contre toi, j’accepte de t’aider.
• de temps. Exemple : Je t'attendrai jusqu’à ce que tu reviennes.
• de condition. Exemple : En supposant qu’il pleuve demain, nous annulerions l’excursion.
• de conséquence. Exemple : Le repas est trop salé pour que je puisse l’apprécier.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  135


Sommaire
V
Vocabulaire
41. Chasser les verbes passe-partout
42. Les verbes de parole
43. Le vocabulaire du théâtre
44. Les connecteurs : spatiaux, temporels et logiques
45. Les embrayeurs
46. La modalisation : l’expression du doute, les adverbes
47. La formation des mots
48. L’origine des mots
49. Le sens des mots
50. Les niveaux de langage
51. Les figures de style
52. Le dictionnaire

136  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

41. Chasser les verbes passe-partout


Lorsque vous rédigez, notamment lorsqu’il s’agit d’une description,
certains verbes et expressions sont particulièrement utilisés
(comme être, faire, dire, il y a…).
Vous devez penser à diversifier le choix des verbes en employant
des verbes attributifs, ou verbes d’état (comme devenir, rester,
demeurer, avoir l’air, sembler, paraître, passer pour…) et chasser
les verbes passe-partout en utilisant :
- des verbes de perception
- des verbes de mouvement

I. DES VERBES DE PERCEPTION (= RELATIFS AUX CINQ SENS)

Si la description est faite par un narrateur omniscient (qui sait tout) ou un narrateur-personnage (qui
fait partie de l’histoire), vous pouvez utiliser des verbes de perception qui permettront de faire découvrir
leurs sentiments et leurs impressions. Il faudra utiliser alors le vocabulaire des cinq sens :

• Voir (la vue : perceptions visuelles) :

-- avec attention : dévisager – fixer – espionner – examiner – guetter – inspecter – observer –


regarder – scruter – surveiller – toiser – viser…

-- avec admiration : admirer – contempler – dévorer des yeux…

-- sans pouvoir détacher les yeux : être fasciné – être hypnotisé…

-- avec difficulté : apercevoir – deviner – distinguer – entrevoir…

-- brutalement : constater – découvrir – remarquer – sauter aux yeux…

-- rapidement : jeter un coup d’œil – lorgner – saisir à la dérobée…

• Entendre (l’ouïe : perceptions auditives) :

écouter – ouïr – percevoir – tendre l’oreille – venir aux oreilles…

-- un bruit agréable peut : bercer – calmer – caresser – charmer – envoûter – réjouir…

-- un bruit désagréable peut : agresser – assourdir – siffler – déchirer les tympans…

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  137


Vocabulaire

• Sentir (l’odorat : perceptions olfactives) :

aspirer – flairer – humer – répandre – renifler – respirer…

-- une odeur agréable peut : embaumer – exhaler – fleurer – humer…

-- une odeur désagréable peut : écœurer – empester – donner la nausée – puer…

• Goûter (le goût : perceptions gustatives) :

se régaler – siroter – avaler – déguster – se délecter – se rassasier – dévorer – croquer…

• Toucher (le toucher : perceptions tactiles) :

chatouiller – tripoter – masser – égratigner – érafler – écorcher…

-- avec brutalité : appuyer – saisir – cogner – frictionner – frotter – heurter…

-- avec douceur : caresser – câliner – enlacer – flatter…

-- avec insistance : palper – pétrir – presser – tâter…

-- avec légèreté : effleurer – frôler …

II. DES VERBES DE MOUVEMENT

  S’il est question de décrire un paysage avec expressivité, il faut varier les
verbes selon qu’il s’agit :

• d’éléments verticaux : se dresser – dominer – s’élever – surmonter – surplomber – dégringoler –


descendre – dévaler – glisser – plonger…

• d’éléments horizontaux : barrer l’horizon – courir – se découper – se déployer – s’étendre – s’étirer –


délimiter…

• d’éléments en mouvement : s’agiter – couler – courir – danser – glisser – onduler – tournoyer …

138  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

42. Les verbes de parole


Il existe de nombreux synonymes aux verbes dire, demander et répondre. Ces verbes de parole
­permettent d’enrichir les propos des personnages en apportant d’importantes nuances de sens.

Les verbes de parole peuvent :

-- exprimer un jugement

-- exprimer un sentiment

-- poser une question

-- rapporter un dialogue

-- donner une réponse

-- continuer le dialogue

-- terminer le dialogue

-- etc…

Tu peux relire la fiche 15 sur les paroles


rapportées !

Voici les verbes de paroles les plus utiles.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  139


Vocabulaire

questionner
approuver
interroger
louer
s’enquérir
féliciter
positif demander
juger Poser une
consulter
s’extasier question
sonder

dénoncer solliciter
Exprimer un jugement
réfuter
proposer
reprocher contredire
suggérer
accuser Pour s’opposer protester
blâmer rétorquer
négatif
railer répartir
Donner une
insinuer réponse répliquer
persifler acquiescer
se gausser reconnaître
Pour
approuver avouer
se moquer répondre
railler proposer
La moquerie
ironiser
reprendre
ricaner
renchérir
ronchonner
ajouter
se plaindre La mauvaise humeur
poursuivre
s’élever contre Les verbes de parole
insister
gémir Exprimer des
sentiments intervenir
geindre Continuer le
dialogue relever
supplier Le chagrin
balbutier continuer
se lamenter
bégayer s’obstiner
soupirer
bafouiller encourager
s’emporter
hoqueter persister
sʼénerver La colère
marteler relancer
s’indigner
débiter Prononciation
épeler achever
ânonner couper
hésiter Terminer le interrompre
dialogue
zozoter trancher
bredouiller chuchoter conclure

murmurer
faible susurrer
marmonner
soupirer

Intensité de la voix piailler


s’époumoner
s’égosiller
tonner
forte
rugir
s’esclaffer
vociférer
crier

140  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

43. Le vocabulaire du théâtre

Le genre

Comédie

Action scénique qui provoque le rire du fait des personnages,


de leur langage, de leur situation ou du jeu des comédiens.
Le dénouement de la comédie est heureux.

Comédie-ballet

Forme de comédie qui comprend des parties chantées et dansées.

Drame

Le drame abaisse les barrières qui séparent les genres, en faisant


passer le spectateur du rire aux larmes.
Le dénouement du drame est malheureux.

Farce

Genre théâtral comique et populaire du Moyen Âge, réputé pour ses bastonnades,
ses grossierètés et ses tromperies

Tragédie

Genre qui met en scène une haute noblesse qui se heurte à la fatalité.
La tragédie suscite l’admiration et la crainte.
Le dénouement de la tragédie est malheureux.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  141


Vocabulaire

L’organisation

Acte

Grande partie d’une pièce de théâtre.


Le nombre d’actes est en général de cinq dans le théâtre classique.
Chaque acte est lui-même divisé en scènes.

Dialogue

Échange entre des personnages d’une pièce de théâtre.

Didascalie

Indication de jeu ou de geste faite par l’auteur pour guider le comédien.


Elle apparaît souvent en italique dans le texte.

Dramaturge

Auteur de pièces de théâtre


Metteur en scène

Il dirige la mise en scène, les acteurs, toute l’équipe, en respectant


ou en s’éloignant du texte et des intentions initiales de l'auteur.

Monologue

Forme particulière de tirade pouvant constituer une scène à elle seule.


Le personnage est seul en scène, se parle à lui-même révèle ainsi ses
sentiments, ses pensées aux spectateurs.

Réplique

Texte prononcé sans être interrompu par un même personnage


au cours d’un dialogue.

Scène

Division d’un acte. En théorie, une nouvelle scène commence chaque fois
qu’un personnage entre ou sort de la scène.
Espace où jouent les acteurs et que regardent les spectateurs.
Tirade

Longue réplique prononcée d’un trait par le même personnage.

142  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Les procédés

Aparté

Réplique que le personnage prononce à voix basse.


Par convention théâtrale, les autres personnages ne l’entendent pas,
alors que le public l’entend.
Coup de théâtre

Rebondissement inattendu de l’intrigue qui permet souvent de la


faire progresser ou même de la dénouer.
Stichomythie

Partie de dialogue d’une pièce où se succèdent de courtes répliques,


de longueur à peu près égale, produisant un effet de rapidité.
Elle s’oppose ainsi à la tirade.
Quiproquo

Méprise : un personnage est pris pour un autre.

L’action

Dénouement

Dernières scènes d’une pièce, là où l’intrigue se résout


et un ordre nouveau est institué.

Exposition

Début de la pièce qui présente aux spectateurs les informations essentielles


pour comprendre la suite de la pièce.
Elle peut s’étendre de la première scène à tout le premier acte.

Intrigue

Suite d’événements et d’actions qui constituent la pièce de théâtre.

Noeud

Point culminant de l’intrigue où aucune solution


ne semble possible.

Péripétie

Événement inattendu qui modifie et fait avancer l’intrigue.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  143


Vocabulaire

44. Les connecteurs : spatiaux, temporels


et logiques
I. DÉFINITION

Les connecteurs sont des mots invariables, des outils qui relient des propositions ou des phrases
entre elles.

Exemple : « Elle pense qu’elle va mourir, qu’elle est jeune et qu’elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais
il n’y a rien à faire. Elle s’appelle Antigone et il va falloir qu’elle joue son rôle jusqu’au bout… » (Antigone,
Jean Anouilh)

On se sert également des connecteurs pour commencer des paragraphes.

Tu peux lire la fiche 54 : « construire


des paragraphes ».

II. LES CONNECTEURS SPATIAUX

Les connecteurs spatiaux sont très utiles dans les descriptions et les portraits, car ils permettent
de situer des éléments dans l’espace.

Exemple : « Au fond de la chambre, toute droite, mais ses pieds ne touchant pas le sol, Jocaste était là,
qui nous regardait, pendue à son écharpe rouge… » (Œdipe ou le roi boiteux, Jean Anouilh)

144  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Les principaux connecteurs spatiaux sont :

ici

devant

derrière

dessus - adverbes

dessous au-dessus de
partout en dessous de
à gauche à droite de
à droite à gauche de
Connecteurs spatiaux
en haut de
à groupes
- en bas de
prépositionnels
dans
au milieu de
par
par-dessus
vers - prépositions
à travers
sur
en face de
sous
près de
contre

III. LES CONNECTEURS TEMPORELS

Les connecteurs temporels permettent d’établir une chronologie, de situer des événements dans
le temps. Ils sont donc particulièrement utiles pour organiser les passages narratifs.

Exemple : « Et, depuis que ce rideau s’est levé, elle sent qu’elle s’éloigne à une vitesse vertigineuse de
sa sœur Ismène, qui bavarde et rit avec un jeune homme, de nous tous, qui sommes là bien tranquilles à
la regarder, de nous qui n’avons pas à mourir ce soir. » ( Antigone, Jean Anouilh)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  145


Vocabulaire

Les principaux connecteurs temporels sont :

avant
après
puis
ensuite
enfin

au moment où groupes soudain


-
à l’instant où prépositionnels finalement
adverbes -
tout à coup
quand aujourd’hui
Connecteurs temporels
lorsque hier
depuis que demain
conjonctions de
avant que - depuis
subordination
après que pendant
pendant que d’abord
en même temps que

IV. LES CONNECTEURS LOGIQUES

Un connecteur logique est aussi appelé connecteur argumentatif. Il permet d’exprimer un raisonnement,
à structurer les idées. On le trouve en début de paragraphe, mais aussi entre les phrases ou
les propositions.

Exemple : « Mais cependant, mon fils, tu meurs si je n’arrête / Le fer que le cruel tient levé sur ta tête. »
(Andromaque, Racine)

146  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Les principaux liens logiques exprimés par les connecteurs argumentatifs sont :

c’est-à-dire

autrement dit
cependant
en d’autres termes Adverbes La reformulation
en revanche
bref
pourtant
en résumé Adverbes
par contre

de plus néanmoins

puis au contraire

en outre Adverbes mais


L’opposition Conjonctions de
de surcroît or
coordination
ni
ensuite
L’énumération
et alors que
Conjonctions de
ni coordination Conjonctions de tandis que
subordination
Conjonctions de quoique
ainsi que
subordination Connecteurs bien que
logiques
en conclusion
en somme en effet

finalement Adverbes comme


Adverbes par
enfin
La conclusion
en définitive grâce à

Conjonctions de à cause de
donc La cause
coordination Conjonctions de
car
coordination
aussi parce que
alors Conjonctions de puisque
ainsi Adverbes subordination
attendu que
par conséquent étant donné que
d’où
La conséquence
Conjonctions de
donc
coordination
si bien que
Conjonctions de
de sorte que
subordination
en sorte que

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  147


Vocabulaire

45. Les embrayeurs


Les embrayeurs sont tous les mots ou groupes de mots qui n'ont
de sens que par la situation d'énonciation dans laquelle l'énoncé
auquel ils appartiennent est produit.

I. LES EMBRAYEURS DE PERSONNE

Ce sont les embrayeurs qui marquent :

-- la présence de l’énonciateur (= émetteur) : les pronoms personnels de la 1re personne (je, nous),
des GN (groupes nominaux) comportant un déterminant possessif de la 1re personne (mon, notre…),
les pronoms possessifs de la 1re personne (le mien, les nôtres…) et certains termes relationnels ou
affectifs pour lesquels un déterminant possessif de la 1re personne est sous-entendu.

Exemple : J’ai téléphoné hier à Grand-père. (= à mon grand-père)

-- la présence du destinataire (= récepteur) : les pronoms personnels de la 2e personne (tu, vous),


des GN comportant un déterminant possessif de la 2e personne (ton, votre…), les pronoms possessifs
de la 2e personne (le tien, les vôtres…), les apostrophes.

Exemple : Gabriel, il est l’heure de rentrer.

-- à la fois la présence de l’énonciateur et du destinataire : certains termes relationnels ou affectifs,


le mode impératif.

Exemple : Maman (= la nôtre) a téléphoné pour nous avertir.

II. LES EMBRAYEURS SPATIAUX

Ils marquent les circonstances de lieu de l’énonciation :

-- certains adverbes ou locutions adverbiales de lieu (ici, là-bas…), certains GN compléments


­circonstanciels de lieu, les présentatifs voici et voilà.

Exemple : Assieds-toi à ma gauche.

-- les GN comportant un déterminant démonstratif quand l’énonciation s’accompagne d’un geste


de l’énonciateur.

Exemple : Je préfère cette robe-là.

148  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

III. LES EMBRAYEURS TEMPORELS

Ils marquent les circonstances de temps de l’énonciation :

-- certains adverbes ou locutions adverbiales de temps (actuellement, demain, hier…), certains


GN ­compléments circonstanciels de temps (en ce moment, depuis une semaine…).

Exemple : Il est venu nous voir le mois dernier.

-- le temps des verbes (présent d’énonciation, futur simple, passé composé).

Exemple : Nous visiterons la Normandie cet été.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  149


Vocabulaire

46. La modalisation : l’expression du doute,


les adverbes
I. DÉFINITION

Quand un narrateur modalise son propos, c’est qu’il veut donner


son avis, ou marquer des sentiments vis-à-vis de ce qu’il exprime.

Il manifeste ainsi sa subjectivité, et peut mettre à distance ce qu’il affirme, ou au contraire montrer une
très forte adhésion. La modalisation permet aussi de marquer un degré plus ou moins fort de certitude.

II. LES MOYENS


A Le vocabulaire exprimant le degré de certitude :
-- Des adverbes : peut-être, sans doute, sans aucun doute, probablement, certainement, à coup sûr…

Exemple : Sans doute Alphonse était-il ivre quand il a vu bouger la statue.

-- Des adjectifs qualificatifs : évident, sûr, certain, probable, possible…

Exemple  : Il est possible que la statue se soit vengée.

-- Des verbes : devoir, pouvoir, sembler, paraître, prétendre, affirmer, ignorer, croire

Exemple : M. Alphonse doit arriver pour dîner, mais il peut avoir eu un problème.

-- Des expressions : à mon avis, selon moi, selon les sources, d’après moi…

Exemple : Selon moi, la statue se serait animée la nuit venue.

B La conjugaison
-- Le mode conditionnel atténue les propos, et marque l’incertitude.

Exemple  : La Vénus tuerait par amour.

-- Le futur antérieur montre une supposition.

Exemple  : La mariée aura été frappée de folie.

150  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

C Les signes typographiques


-- Des guillemets mettent à distance une expression pour montrer le désaccord.

Exemple  : La statue serait un « antique » selon le propriétaire.

-- À l’inverse, les lettres majuscules montrent que l’on souligne vigoureusement un mot.

Exemple  : M. Alphonse était TRÈS ivre le soir de son mariage.

D Les types de phrase


-- La phrase exclamative permet d’exprimer une émotion.

Exemple : La Vénus aura rejeté la pierre à ses agresseurs !

-- La phrase interrogative peut également exprimer un sentiment.

Exemple : Voulez-vous qu’il fasse un mariage sans amour ?

E Les figures de style


Les figures de l’ironie, comme l’antiphrase, l’hyperbole, la gradation marquent la modalisation.

Exemple : Le narrateur pense qu’Alphonse fera un mari parfait, merveilleux, exceptionnel !

Tu peux lire la fiche 51 sur


les figures de style.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  151


Vocabulaire

47. La formation des mots


Le mot est la plus petite unité de sens. En français, il existe trois sortes de mots : les mots simples,
les mots dérivés, et les mots composés.

I. LES MOTS SIMPLES

Ces mots sont composés d’une seule partie, appelée radical, et ils ne peuvent pas être décomposés
en unité de sens plus petite.

Exemple : un héros – un chien – voir…

II. LES MOTS DÉRIVÉS

On dit que les mots sont construits par dérivation, lorsqu’on ajoute à un radical, élément minimal
qui contient le sens principal du mot, des préfixes et des suffixes.

A La dérivation propre
Cela consiste à former un mot en rajoutant un préfixe ou un suffixe au radical, parfois les deux.

Le préfixe est situé avant le radical : re/porter

Le suffixe est situé après le radical : hardi/esse

a. Le préfixe

On appelle préfixe l’élément qui vient se placer avant un radical. Le préfixe ne change pas la nature
grammaticale du mot mais sa signification. Il présente des sens variés.

Exemple : immangeable : qui n’est pas mangeable.

b. Le radical

C’est la partie du mot qui se retrouve dans tous les mots de la même famille.

Exemple : grand est le radical de agrandir.

c. Le suffixe

Le suffixe est l’élément placé après le radical et qui peut modifier le sens du mot.

Exemple : portable : que l’on peut porter.

152  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

B La dérivation impropre
Cela consiste à changer la nature d’un mot pour créer un nouveau mot.

Exemple : Le verbe dîner a été précédé d’un déterminant et est aussi devenu un nom : le dîner.

III. LES MOTS COMPOSÉS

Rendez-vous fiche 20 pour le pluriel des noms


composés.

A La composition simple
Il s’agit de prendre des mots simples existant déjà dans la langue française et de les relier :

• par collage : un portemanteau

• par une préposition : une pomme de terre

• par un trait d’union : un mille-pattes

B La composition savante
Cette fois-ci, on prend deux éléments grecs ou latins et on les réunit :

• par collage : la chronologie (chrono- + -logie)

• par un trait d’union : une gastro-entérite (gastro + entérite)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  153


Vocabulaire

IV. PRINCIPAUX PRÉFIXES ET SUFFIXES ISSUS DU GREC ET DU LATIN

aberrant
ab-
loin de - absent
abs- ...
antérieur
ante- - avant - antédiluvien
...
bicolore
bis- - deux - bicyclette
...

in- incohérent
illogique
Les préfixes - il-
négation / contraire - irrespectueux
ir-
immobile
im- ...
incorporer
in-
dans - immerger
im-
...
multicolore
multi- - plusieurs - multiplier
Les éléments latins ...
omniprésent
omni- - de loin - omnibus
...

filiforme
-forme - qui a la forme - multiforme
...
Les suffixes -
omnivore
-vore - qui se nourrit - carnivore
...

154  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

anormal
a-
négation / privation averbal
an-
...
géographie

géo- terre géologie

...

périscope

péri- autour périphérique

...

chronologie
Les préfixes chrono- temps chronométre

...

polygone

poly plusieurs polysémie

...

orthographe

ortho- droit / correct orthodontiste

...
Les éléments grecs
télévision
télé- de loin téléphone

...

géologie

-logie science qui étudie biologie

...

télescope

Les suffixes -scope voir périscope

...

téléphone

-phone voix / son visiophone

...

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  155


Vocabulaire

48. L’origine des mots

Vidéo 15

Il ne faut pas confondre l’origine des mots (= d’où ils viennent)


et leur formation (= comment ils sont composés). L’étymologie
d’un mot, est l’étude de son origine, de son histoire.
Les mots français viennent d’un fonds primitif, et de mots empruntés.

I. LE FONDS PRIMITIF

Nombre de mots viennent d’un fonds ancien, qui s’est formé à partir des invasions, des échanges entre
les peuples.

-- Le celtique est parlé par les Gaulois.

Exemple : chêne, ruche, charrue, bouleau, sillon, chemin…

-- Le germanique a été apporté par les Francs.

Exemple : franc, guerre, bourg, honte, riche, robe, jardin…

-- Le latin est parlé en Gaule à la fin de l’Empire romain.

Exemple : cheval, eau, peur, femme…

Ces langues se sont mélangées, ont évolué pendant des siècles pour devenir au IXè siècle la langue
romane, appelée également ancien français.

II. LES EMPRUNTS AU GREC ET AU LATIN

Si le roman était la langue populaire, les savants et les lettrés du Moyen Âge utilisaient toujours le grec
et le latin pour écrire. C’est ainsi que ces deux langues ont continué à enrichir le français. C’est ce qu’on
appelle des mots de formation savante.

Du grec, nous avons hérité de mots comme apostrophe, économie, politique, mythe…
Le cas du latin est plus complexe. Certains mots sont empruntés directement, sans ­changer
d’orthographe : aquarium, agenda, lavabo, minimum, omnibus, memento. D’autres ont poursuivi leur
évolution, et parfois des doublets se sont créés, c’est-à-dire qu’un même mot latin a donné deux mots
en français. C’est le cas des doublets : hôtel/ hôpital (hospitale), avoué/avocat, pitié/piété, raide/rigide,
écouter /ausculter…

156  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

III. LES EMPRUNTS AUX LANGUES ÉTRANGÈRES

Ces mots sont empruntés à une langue étrangère et placés tels quels, sans modification, dans la langue
française.

-- L’anglais.

Exemple : match, sport, sandwich, tunnel, casting, record, comité…

-- L’italien.

Exemple : spaghetti, balcon, carnaval, pantalon, soldat, crédit, solfège, opéra, banque…

-- L’espagnol.

Exemple : paella, camarade, cigare, vanille, abricot, moustique, chocolat, sieste…

-- L’arabe.

Exemple : chiffre, alchimie, alcool, zéro, sirop, zouave, hasard, gazelle, matelas…

-- L’allemand.

Exemple : képi, trinquer, valse, bière, accordéon, chenapan, choucroute, espiègle…

-- Le russe.

Exemple : mammouth, samovar, steppe, cosaque…

Celtique Vers - 700 avant JC


Fonds primitif Latin Invasions romaines : -120 avant JC
Germanique Invasions germaniques : 300 après JC

Origines du Latin et grec Moyen Âge


français Arabe Moyen-âge
Italien XVIè siècle
Emprunts Allemand XVIè siècle
Espagnol XVIè siècle
Russe XVIè siècle
Anglais et américain XVIè siècle

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  157


Vocabulaire

49. Le sens des mots


Les différents sens d’un mot

Polysémie

Un mot est susceptible d’accepter


plusieurs sens. C’est ce que l’on appelle
la polysémie.
Loup

sens 1 : mammifère carnivore sauvage de la famille du chien


sens 2 : demi-masque porté au carnaval
sens 3 : poisson marin vorace
Champ sémantique

Ensemble des différents sens d’un mot.


But

Mon but est de réussir, (= objectif)


Gabriel vient de marquer un but. (= point marqué)
Sens propre

Le sens propre est le sens premier, le


sens le plus concret du mot : il désigne
une réalité.
Âne
Un mot possède un sens propre et
petit animal domestique de la famille du cheval des sens figurés. Pour expliquer le
Sens figuré sens d’un mot dans un texte, il faut
toujours prendre en compte le
contexte dans lequel il apparaît.
Le sens figuré est une signification
dérivée, plus imagée, que le mot prend
par comparaison avec le sens premier.
Âne

personne ignorante et sotte

158  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Les relations entre les mots

Antonymes

Mots de sens contraire mais de même nature.


entrée ≠ sortie
Synonymes

Mots de sens proche et de même nature.


Ils peuvent varier selon le niveau de langue.

une histoire plaisante, drôle, marrante


Paronymes

Mots qui se prononcent presque de la même façon.

un désert / un dessert

illuminer / éliminer
champ lexical

Ensemble des mots qui, dans un texte, se rapportent à un même thème ou à une même idée.
Champ lexical de la “guerre”

Les soldats grecs attaquèrent les Troyens hostiles.


Après une longue offensive contre les remparts de la ville,
le combat au corps à corps commença

Mots génériques

Leur sens englobe toute une catégorie de personnes, d’animaux et d’objets.


Ils évitent les répétitions et annoncent le thème principal d’une description.

“Félin” englobe “chat”, “tigre”, “lion”, “panthère”...


Homonymes

Mots ayant la même prononciation (homophones) ou la même orthographe (homographes).


L’encre du stylo / L’ancre du navire

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  159


Vocabulaire

50. Les niveaux de langage

Vidéo 16

I. DÉFINITION

En fonction des personnes à qui l’on parle, on n’utilise pas le même


langage. Les mots et expressions varient aussi selon le moment,
l’endroit, l’humeur de l’énonciateur.

Il existe ainsi trois manières de s’exprimer que l’on appelle niveaux


de langage, ou registre de langue.

II. LE NIVEAU DE LANGUE COURANT

Exemple : « Je n’ai pas l’habitude d’écrire. Je ne sais pas. J’aimerais bien écrire une tragédie ou un sonnet
ou une ode, mais il y a les règles. Ça me gêne. […] Tout ça c’est déjà bien mal écrit. Enfin. En tout cas, j’ai vu
aujourd’hui quelque chose que je voudrais bien coucher par écrit. »
(« Maladroit », Exercices de Style, Queneau)

Le langage courant est celui de la langue de tous les jours, il n’est ni fautif, ni recherché.

-- Dans ce registre, la grammaire est bien utilisée, sans faire de fautes, mais sans recherche.

-- Le vocabulaire est correct, il n’est pas difficile à comprendre.

-- On conjugue souvent les verbes au passé composé, présent, imparfait de l’indicatif.

-- Les phrases verbales sont courtes, avec un ou deux verbes conjugués.

-- À l’oral, la prononciation est correcte.

III. LE NIVEAU DE LANGUE SOUTENU

Exemple : « C’était aux alentours d’un juillet de midi. Le soleil dans toute sa fleur régnait sur l’horizon
aux multiples tétines. L’asphalte palpitait doucement, exhalant cette tendre odeur goudronneuse qui donne
aux cancéreux des idées à la fois puériles et corrosives sur l’origine de leur mal. Un a­ utobus à la livrée verte
et blanche, blasonné d’un énigmatique S, vint recueillir du côté du parc ­Monceau un petit lot favorisé
de candidats voyageurs aux moites confins de la dissolution sudoripare. »
(« Précieux », dans Exercices de Style, Queneau)

160  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Ce niveau de langage est celui d’un écrit littéraire, ou des discours officiels :
-- La grammaire est respectée de façon stricte.

-- Le vocabulaire recherché ou spécialisé, des termes techniques ou très littéraires sont utilisés.
Les figures de style sont privilégiées.

Exemple : « L’asphalte palpitait doucement, exhalant cette tendre odeur goudronneuse qui donne
aux ­cancéreux des idées à la fois puériles et corrosives sur l’origine de leur mal. »
-- Certains temps rares sont préférés, comme le passé simple, ou l’imparfait du subjonctif.

Exemple : « Un autobus à la livrée verte et blanche […] vint recueillir du côté du parc Monceau un petit lot
favorisé de candidats voyageurs. »
-- Les phrases verbales sont généralement à plusieurs verbes, de construction complexe.

Exemple : « L’asphalte palpitait doucement, exhalant cette tendre odeur goudronneuse qui donne
aux ­cancéreux des idées à la fois puériles et corrosives sur l’origine de leur mal. »

-- À l’oral, la prononciation est très claire et les liaisons sont marquées.

IV. LE NIVEAU DE LANGUE FAMILIER

Exemple : « Moi, je ne sais pas ce qu’on me veut. Oui, j’ai pris l’S vers midi. Il y avait du monde ? Bien sûr,
à cette heure-là. Un jeune homme avec un chapeau mou ? C’est bien possible. Moi, je n’examine pas les gens
sous le nez. Je m’en fous. »
(« Ignorance », dans Exercices de Style, Queneau)

Le langage familier est celui de l’oral, quand il est utilisé dans un texte, c’est dans le but d’imiter
la parole orale et de le rendre plus vivant.
-- La grammaire est parfois incorrecte. Par exemple, on redouble ou supprime le sujet, on oublie
l’adverbe de négation ou on remplace le pronom « nous » par le pronom « on ».

Exemple : « Moi, je ne sais pas ce qu’on me veut. »


-- Le vocabulaire est relâché, voire vulgaire.

Exemple : « Je m’en fous. »


-- On utilise les mêmes temps que dans le registre courant : présent, passé composé, imparfait.

Exemple : « Oui, j’ai pris l’S vers midi. »


-- Les phrases verbales courtes et on peut également trouver des phrases non-verbales.

Exemple : « Un jeune homme avec un chapeau mou ? »

-- À l’oral, les questions sont posées sans inverser le sujet, avec une interrogation montante. Il arrive
aussi que l’on ne prononce pas toutes les syllabes des mots.

Exemple : « Il y avait du monde ? »

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  161


Vocabulaire

51. Les figures de style

Vidéo 17

Une figure de style est un procédé d’écriture destiné à rendre un propos, une idée, plus expressifs.

Les figures de style sont très nombreuses et peuvent se regrouper en fonction du lien qu’elles
­établissent entre les mots. Elles sont très utilisées dans la poésie et l’argumentation.

Tu peux lire les fiches 69 sur la fable et 72


sur la poésie engagée.

I. LES FIGURES PAR RESSEMBLANCE

Ce sont des figures par analogie. Elles établissent un rapport de ressemblance entre les deux éléments
que sont le comparé et le comparant.

Exemples Définitions
La faucheuse. (= la mort) Représentation concrète (une balance)
Allégorie
La balance. (=la justice) d’une idée abstraite (la justice).
« Le poète est semblable au prince des Elle met en relation deux éléments
Comparaison nuées. » de manière explicite grâce à un
Baudelaire, « L’Albatros » ­mot-outil : comme, semblable à, tel que…
Elle met en relation deux éléments de
« Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux
­ anière implicite. Elle est une comparaison
m
Métaphore orage ».
sans mot-outil. Si la métaphore se poursuit
Baudelaire, « L’Ennemi »
dans le texte, on parle de métaphore filée.
Il brandit son fer. (= son épée) Elle désigne un objet ou une ­personne
Socrate a bu la mort. (= le poison qui l’a tué) par un élément qui lui est lié et permet
Métonymie Je bois un verre de vin. de remplacer un terme par un autre
un Poilu de la guerre de 14-18 avec lequel il a un lien logique (une
Le trône de France a été renversé. ­partie pour le tout…)
« Innocents dans un bagne, anges dans Succession de deux groupes de mots
Parallélisme un enfer, Ils travaillent. » de même construction. (ici, adjectif
Hugo, « Melancholia » ­qualificatif + CC Lieu)

162  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

Exemples Définitions
Elle remplace un mot par un
Le Siècle des Lumières
Périphrase groupe de mots qui en décrit une
(= Le XVIIIe siècle)
caractéristique.
« La rue assourdissante autour de moi
Elle attribue à un objet, un animal ou
Personnification hurlait. »
une idée des caractéristiques humaines.
Baudelaire, « À une passante »

II. LES FIGURES PAR OPPOSITION

« Je vis, je meurs ; je me brûle et Elle réunit deux termes de même nature
Antithèse me noie ; » mais de sens contraire.
Louise Labbé, Recueil (vivre ≠ mourir / se brûler ≠ se noyer)

Elle suggère le contraire de ce qui est


Antiphrase « Eh bien ! La confiance règne ! »
écrit (ici, confiance signifie méfiance).

« Cette obscure clarté qui tombe Elle associe deux termes opposés dans
Oxymore des étoiles. » le même groupe grammatical.
Corneille, Le Cid (IV, 3) (obscure ≠ clarté)

III. LES FIGURES PAR ATTÉNUATION

Elle consiste à utiliser un mot (ou


une expression) faible ou imagé pour
Euphémisme Il est parti pour un monde meilleur.
­atténuer une réalité pénible. (Ici, cela
signifie mourir).
Elle consiste à faire une atténuation
« Va, je ne te hais point ! »
Litote apparente pour, en fait, renforcer
Corneille, Le Cid (III, 4)
le propos.

IV. LES FIGURES PAR EXAGÉRATION

Succession de termes plus ou moins


« Je me meurs ; je suis mort ; je suis
Énumération / synonymes pour renforcer une
enterré. »
Accumulation ­caractéristique.
Molière, L’Avare, (IV, 7)
(me meurs / mort / enterré)
Exagération d’une caractéristique, par
« Il n’avait pas UN camarade
un superlatif, des adverbes ­d’intensité,
Hyperbole Mais des millions et des millions »
une indication de nombre ou un
Eluard, « Avis »
­synonyme de sens plus fort.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  163


Vocabulaire

V. LES FIGURES PAR INSISTANCE

« Sur mes cahiers d’écolier


Sur mon pupitre et les arbres Répétition d’un mot ou d’une même
Anaphore Sur le sable sur la neige construction en début de vers ou de
J’écris ton nom » phrases.
Eluard, « Liberté »

« Pour qui sont ces serpents qui sifflent Elle consiste en la répétition d’une ou
Allitération sur vos têtes ? » plusieurs consonnes, à l’intérieur d’un
Racine, Andromaque (V, 5) même vers ou d’une même phrase.

« Je fais souvent ce rêve étrange et Elle consiste en la répétition d’un même
Assonance pénétrant » son vocalique à l’intérieur d’un même
Verlaine, « Mon rêve familier » vers ou d’une même phrase.
« C’est un roc, c’est un pic, c’est cap, » Énumération de termes de plus en plus
Gradation Rostand, forts.
Cyrano de Bergerac (I, 4) (roc > pic > cap)

164  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Vocabulaire

52. Le dictionnaire
I. LES DIFFÉRENTS TYPES DE DICTIONNAIRES

Les dictionnaires d’usage sont ceux qu’on utilise pour chercher l’orthographe ou la définition d’un mot.
Ils nous renseignent aussi sur la classe grammaticale ou la nature de ce mot.

Les dictionnaires des synonymes (mots de même sens) et des antonymes (mots de sens contraire)
­permettent de varier le vocabulaire des textes.

Les dictionnaires étymologiques permettent de connaître l’origine d’un mot et sa transformation au fil
des siècles.

Enfin, quand on étudie une langue étrangère, il est utile de consulter des dictionnaires bilingues afin de
travailler la traduction.

II. UN ARTICLE DE DICTIONNAIRE

Dans un article de dictionnaire, on trouve :

• le mot recherché, rangé dans l’ordre alphabétique.

• la prononciation du mot qui est indiquée en A.P.I. (alphabet phonétique international) entre crochets.

• la nature et le genre du mot recherché.

• les différents sens du mot.

• des exemples en italique.

• des expressions courantes dans lesquelles on trouve ce mot.

Nature Genre
Sens

Mot recherché Loup n. m. 1. Animal sauvage à museau


pointu qui ressemble à un gros chien et se
nourrit de viande. → aussi louve, louveteau.
→ planche Montagne. Les loups vivent en meute. Exemple
–  Avoir une faim de loup, une grande faim. Les
loups ne se mangent pas entre eux, les mé-
Expression chants ne se font pas de mal entre eux. 2. Un
vieux loup de mer, c’est un marin qui a beau-
coup navigué. 3. Poisson argenté à chair déli-
cate qui vit dans la Méditerranée. → 2 bar.
4. Petit masque de satin ou de velours noir que
l’on porte sur les yeux.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  165


Vocabulaire

III. L’ALPHABET PHONÉTIQUE INTERNATIONAL : API

Quand un narrateur modalise son propos, c’est qu’il veut donner


son avis, ou marquer des sentiments vis-à-vis de ce qu’il exprime.

[p] pain Les voyelles [a] bas


[b] biberon [ɑ] pâte
[d] danser [e] été
[t] tigre [ɛ] lait
[k] clair [i] nid
[g] gourde [ɔ] sol
[f] éléphant [o] do
[s] bosse [u] bout
[ʃ] chandelier [y] mur
Les consonnes [ v ] verre [ø] bleu
[z] rosier [œ] fleur
[Ʒ] jaune [ə] revenir
[l] lentille [ ɛ̃ ] faim
[ʀ] radis [ã] cran
[m] mère [ ɔ̃ ] blonde
[n] note [ õe ] brun
[ɲ] campagne
[ɳ] camping
[h] haricot

Les semi- [j] yo-yo


consonnes
[w] oui
[ œʀ ] heure
[ waR ] espoir

166  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Notes :

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CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  167


Sommaire
Écriture et méthode
53. Organiser son texte
54. Construire des paragraphes
55. Répondre aux questions
56. Résumer un texte
57. Écrire une suite de texte
58. Rédiger un récit complexe
59. Ordre, rythme et ruptures chronologiques dans le récit
60. La progression thématique
61. Rédiger une description
62. Insérer un dialogue :
a. dans un récit
b. dans une pièce de théâtre
63. Écrire une lettre
64. Argumenter
65. Analyser l’image

168  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

53. Organiser son texte

Vidéo 18

Vous n’écrivez pas pour vous mais pour un lecteur, à qui vous vous devez de faciliter la lecture et la
­compréhension de votre texte.

Les qualités des travaux d’écriture, et ce, quels qu’ils soient (résumé, synthèse, compte rendu, lettre,
­article...), ne peuvent pas se limiter au respect des règles syntaxiques (construction des phrases),
­d’orthographe et de grammaire.

Vous devez également soigner l’organisation de vos idées et cette


­organisation ne peut passer que par un brouillon.

I. FAIRE UN PLAN

L’élaboration d’un plan favorise la structure générale de votre travail. Vous devez savoir, avant la
mise au propre, comment votre texte va être construit et quels sont les éléments (idées, événements,
­descriptions...) dont vous voulez parler.

II. S’ORGANISER DANS SON TRAVAIL

L’organisation générale de votre travail dépend de trois éléments que vous devez maîtriser :
les paragraphes, les connecteurs et la ponctuation.

A Regrouper ses idées


Les idées doivent être regroupées à l’intérieur de parties et de paragraphes.

En fonction de la longueur et de la production attendue, chaque partie, chaque paragraphe contient une
idée. Il ne faut donc pas hésiter à sauter des lignes à chaque fois que vous changez d’idées.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  169


Écriture

Cependant, vous devez veiller à respecter ces règles simples :

• l’introduction et la conclusion (quand votre travail doit en contenir) doivent être séparées
du ­développement par deux lignes ;

• les paragraphes doivent être séparés d’une ligne entre eux ;

• les parties (une partie regroupe plusieurs paragraphes) doivent être séparées de deux lignes entre
elles ;

• les paragraphes et les parties doivent être de même longueur dans un même travail d’écriture ;

• les alinéas (retraits ou espaces par rapport à la marge, en début de paragraphe) doivent être
­présents.

B Relier ses idées


Pour organiser son texte, lui donner du sens et relier ses idées, il faut employer des connecteurs.
Ces mots ou locutions peuvent se situer en début ou à l’intérieur de vos paragraphes.

Tu peux relire les fiches 44 et 14 sur les


connecteurs et la ponctuation.

C Donner du rythme à ses idées


La ponctuation n’est pas accessoire : on ne peut pas s'en passer. Il ne faut l'utiliser ni trop, ni trop peu.
Elle sert à articuler mais aussi à rythmer votre texte.

Attention !

Un texte peut ne pas avoir le même sens, avec ou sans


­ponctuation : il peut même être de sens contraire !

Exemples :

Venez manger, les enfants ! (Une mère appelle ses enfants pour qu’ils viennent manger.)

Venez manger les enfants ! (Quelqu’un demande à ce que l’on mange des enfants.)

170  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

54. Construire des paragraphes


I. POURQUOI FAIRE DES PARAGRAPHES ?

Organiser son texte par paragraphes permet de le rendre


plus lisible, plus intéressant, et de mettre en avant des
actions ou des descriptions, ou les principales idées pour un
texte argumentatif.

II. COMMENT FAIRE UN PARAGRAPHE ?

• On va à la ligne.

• On fait un alinéa (un retrait de quelques centimètres du bord de la page).

• On commence par une majuscule.

• Quand le paragraphe est terminé, on retourne à la ligne, et on peut éventuellement sauter une ligne.

III. EXEMPLE

Une année entière s’écoula. Or, un matin, vers la fin de


novembre, mon domestique me réveilla en m’annonçant que Annonce du meurtre, péripétie dans
sir John Rowell avait été assassiné dans la nuit. Une demi- le récit, d’où la nécessité d’un nou-
heure plus tard, je pénétrai dans la maison de l’Anglais avec veau paragraphe.
le commissaire central et le capitaine de gendarmerie. Le
valet, éperdu et désespéré, pleurait devant la porte. Je soup-
çonnai d’abord cet homme, mais il était innocent.
On ne put jamais trouver le coupable. } Conclusion

Guy de Maupassant, « La Main », in Les Contes du jour et de la nuit.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  171


Écriture

55. Répondre aux questions

Vidéo 19

I. COMMENT CONSTRUIRE LA PHRASE DE RÉPONSE ?

• Il faut rédiger la réponse en construisant des phrases complètes, qui comprennent un sujet, un verbe
et éventuellement un complément ;

• Il ne faut oublier ni la majuscule en tête de phrase, ni le point à la fin ;

• Il faut reprendre les termes de la question, pour permettre à la personne qui vous lit de comprendre
quelle est la question sans l’avoir sous les yeux ;

• Il faut utiliser un niveau de langue courant ;

• Il faut reformuler les informations de manière personnelle, c’est-à-dire ne pas recopier seulement
les passages du texte ;

• Il faut privilégier les phrases courtes et conjuguer les verbes au présent de l’indicatif ;

• Il ne faut pas hésiter à justifier, à expliquer ce que vous affirmez, notamment pour les questions de
compréhension, d’analyse... .

Attention !

Il ne faut jamais :

-- commencer une réponse par oui... / non... parce que... /


Pour que... / Car... / Il... / Elle... ;
-- utiliser d’abréviations (sont tolérées toutefois les abréviations
liées à la grammaire :
GN pour groupe nominal, V. pour verbe... ;)
-- présenter la question sous forme de liste ou de tableau ;

-- écrire des chiffres, sauf pour les dates.

172  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

II. QU’EST-CE QUE « RELEVER » UN MOT OU UN GROUPE DE MOTS DANS UN TEXTE ?

Relever ou citer un élément d’un texte, c’est le recopier.


Ainsi, ce qui est recopié doit être mis entre guillemets. Il est préférable
de donner le numéro de la ligne ou du vers où se trouve cet élément, pour que
la personne qui lit votre travail puisse le retrouver facilement et rapidement.

III. COMMENT JUSTIFIER UNE RÉPONSE ?

Justifier une réponse, c’est apporter la preuve qu’elle est juste :


-- soit par une explication avec vos propres mots ;
-- soit par une citation, en recopiant des mots du texte.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  173


Écriture

56. Résumer un texte


I. DÉFINITION

Résumer un texte, c’est écrire l’essentiel de ce texte avec ses propres mots afin de le rendre plus court.
On essaie de le réduire au maximum, tout en gardant les étapes importantes.

II. MÉTHODE

1. Lecture attentive du texte

• On commence par lire attentivement le texte une première fois, puis on le relit car on ne peut pas se
contenter d’une seule lecture pour tout comprendre.

• Pour un texte narratif, on repère dans le texte des indices importants : qui sont les personnages ?
Où et quand l’action se déroule-t-elle ? Qu’est-ce que l’auteur veut nous raconter ?

• Dans le cas d’un texte explicatif ou argumentatif, on peut souligner les connecteurs. On étudie et on
reformule mentalement les idées que l’auteur veut faire passer.

2. Écrire le résumé

• Il ne faut jamais recopier des passages du texte initial dans son résumé ! Cependant, on a le droit de
garder certains mots importants, car on ne peut pas tout changer.

• On reformule le texte avec ses propres mots, afin qu’il soit bien plus court : c’est l’étape essentielle
du résumé.

• On doit s’obliger à être objectif, et donc on ne peut pas donner son opinion sur le texte à résumer.

• On songe à utiliser les connecteurs (chronologiques, spatiaux ou logiques) pour structurer le résumé,
et mettre en valeur les moments importants.

• Comme pour tout texte à rédiger, on fait des paragraphes.

Tu peux relire la fiche 54 sur les


paragraphes.

174  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

57. Écrire une suite de texte


Écrire une suite de texte est un exercice qui consiste à poursuivre la rédaction d’un récit étudié pendant
la première partie de l’épreuve et doit s’enchaîner parfaitement au texte de départ.

Même si c’est un exercice qui paraît facile, il faut obéir à certaines règles.

I. ANALYSER LE TEXTE DE DÉPART

Il vous faut respecter les choix narratifs du texte de départ afin de n’introduire aucune rupture et de
rester bien cohérent.

Repérez bien :

A La situation d’énonciation du texte


• le genre du texte (théâtre, poésie, roman, lettre...) ;

• le point de vue adopté par le narrateur (texte à la 1re ou à la 3e personne / point de vue externe,
interne, omniscient) ;

• les principaux temps verbaux (temps du passé, présent...).

Rendez-vous à la fiche 58 sur le narrateur


et le point de vue.

B Le cadre de l’histoire
• l’époque (récit au XXe siècle...) ;

• le moment précis (le matin, le midi, la nuit...) ;

• le lieu de l’action ;

• les différents personnages présents et leurs caractéristiques (âge, caractère,


origine sociale, traits particuliers...) . Repérez bien le ou les personnages
­principaux qui devront impérativement apparaître dans votre suite de texte ;

• les faits racontés ;

• le registre (tragique, comique...) et les procédés (ironie, humour...).

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  175


Écriture

II. INVENTER LA SUITE IMMÉDIATE AU TEXTE DE DÉPART

Vous devez, en réutilisant tout ce que vous avez observé :

• développer les péripéties puis conclure le récit ;


• développer les caractéristiques des personnages.

Astuce !

N’hésitez pas à vous appuyer sur les réponses que vous avez
données aux questions, lorsque la rédaction suit une lecture
expliquée ou une étude de texte.

A Il faut donc veiller à :


• articuler les deux textes (le texte d’origine et le vôtre) grâce à des connecteurs (spatiaux, temporels
ou logiques) ;
• ne pas introduire d’anachronismes (pour le Moyen Âge, pas de véhicules à moteur !) ;
• garder le même rythme de narration du texte de départ (chronologie, analepse (= retour en arrière)...)
• ne pas trop vous éloigner de l’extrait en perdant de vue les personnages principaux, leurs
préoccupations, leurs caractères... ;
• vous servir de toutes les indications données dans le texte. La dernière phrase est parfois essentielle
car elle oriente vers une suite possible ;
• garder un ensemble cohérent même s’il est totalement différent de la fin écrite par l’auteur
(quand vous la connaissez).

B Commencez et terminez correctement votre devoir


• votre suite doit commencer par la dernière ou les deux dernières phrases de l’extrait, citées sans
guillemets ;
• l’histoire que vous écrivez n’aboutit pas nécessairement à une situation finale stable, mais doit
constituer un tout (à la manière d’un épisode de feuilleton). Il n’est pas interdit de finir sur un point
d’interrogation qui ménagera alors le suspense.

176  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

58. Rédiger un récit complexe

Vidéo 20

Rédiger un récit complexe, c’est écrire un texte qui mélange plusieurs formes
de discours : on peut y trouver une description, un dialogue, une argumentation,
un discours explicatif. Il existe des astuces pour réussir la rédaction d’un récit
complexe.

I. STRUCTURER SON TEXTE

On peut organiser les actions grâce au schéma narratif. Un récit comporte cinq parties essentielles, qui
permettent une progression de l’action. En suivant ce schéma, on organise efficacement son texte, on
favorise sa lecture et sa compréhension.

informe sur le lieu, le moment et les personnages.


La situation initiale la situation est stable
les verbes sont à l’imparfait

brise la stabilité de la situation initiale


L’élément perturbateur débute par un connecteur qui permet de le répérer

les verbes sont au passé simple

Schéma narratif ce sont toutes les actions qui font évoluer l’histoire
Les péripéties les verbes sont à l’imparfait pour les descriptions, au passé
simple pour le récit

fin des péripéties


l’élément de résolution
le héros résout le problème posé dans l’élément perturbateur

c’est le dénouement
La situation finale
la situation devient stable à nouveau

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  177


Écriture

II. LE POINT DE VUE DANS LA NARRATION

Le narrateur, c’est la personne imaginaire ou réelle qui raconte l’histoire, qu’il ne faut pas confondre
avec l’auteur qui est la personne qui écrit le récit. Narrateur et auteur sont généralement deux
personnes différentes, sauf dans le cas de l’autobiographie.

Lis la fiche 68 sur l’autobiographie.

1. Le récit est écrit à la première personne.

Dans ce cas le narrateur est un personnage de l’histoire. Il raconte les faits de façon subjective en disant
« je », il donne son avis, mais ne connaît pas les pensées et les intentions des autres personnages.

2. Le récit est écrit à la troisième personne.

Le narrateur n’est pas un personnage de l’histoire : il raconte grâce aux pronoms « il » ou « elle ».

• Si le point de vue est interne, le narrateur développe les pensées d’un seul personnage.
• Le narrateur peut être omniscient. Alors, il sait tout sur tout le monde, il peut prédire l’avenir
et évoquer des événements passés.
• Le narrateur externe raconte les faits de façon objective, sans s’impliquer ni donner son avis. Il décrit
les faits et gestes des personnages au moment de la narration. Le lecteur n’a accès qu’à la surface
des choses, comme si tout était filmé par une caméra.

III. UTILISER UN SYSTÈME DES TEMPS COHÉRENT

Généralement, le système des temps du récit est celui du passé. Les actions sont rédigées au passé
simple, les descriptions à l’imparfait, les anticipations au conditionnel présent, et les retours en arrière
au plus-que-parfait.

Cependant, il ne faut pas oublier que le temps de référence du dialogue est le présent, même dans
un récit au passé simple.

178  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

59. Ordre, rythme et ruptures chronologiques


dans le récit
I. ORDRE CHRONOLOGIQUE OU RUPTURE ?

En général, le récit est fait dans l’ordre chronologique c’est-à-dire


en respectant leur succession dans le temps. Parfois, il y a dans
le récit une rupture chronologique : le narrateur ne raconte alors
pas les événements dans l’ordre dans lequel ils ont lieu.

• La rupture chronologique la plus fréquente est l’analepse : le narrateur fait alors un retour en arrière.
L’analepse rappelle des événements passés. Ce retour en arrière permet de donner des explications
sur une situation, apporter des informations sur le passé d’un personnage pour mieux le comprendre,
mieux cerner son caractère ; il permet également de retarder, pourquoi pas, l’action principale.
L’analepse peut donc fournir des informations essentielles à la compréhension du récit.

On la remarque souvent grâce à l’emploi du plus-que-parfait (mais attention ce n’est pas toujours
le cas !). Des expressions telles que deux mois avant, quelques heures auparavant, la veille... permettent
également de signaler ces « flash-back ».

• Le procédé inverse s’appelle la prolepse : le narrateur fait alors une anticipation. Ce procédé annonce
ce qui arrivera plus tard.

La prolepse peut être introduite par des connecteurs temporels comme dix ans après, plus tard dans
la soirée...

Dans un récit au présent, on remarque la prolepse à l’emploi du futur simple ; dans un récit au passé,
on remarque la prolepse à l’emploi du conditionnel, qui est le futur du passé.

Lis la fiche 31 sur le conditionnel.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  179


Écriture

II. VARIER LE RYTHME DU RÉCIT

Le récit peut aussi être rendu plus vivant en variant le rythme du récit. Cela permet de maintenir
la curiosité du lecteur.

• L’ellipse temporelle ou ellipse narrative correspond à une durée plus ou moins longue dont
on ne parle pas du tout dans le récit. Le narrateur passe sous silence certains faits qui ne sont
pas essentiels à l’intrigue et à son déroulement. Ce procédé permet de créer un effet de surprise,
mais aussi d’éviter les passages ennuyeux ou trop longs à évoquer.

C’est une rupture très souvent utilisée dans les textes courts, comme la nouvelle.

• D’autres fois encore, le narrateur peut raconter sur un grand nombre de lignes un moment court :
il veut donc insister sur un moment important de l’histoire. Il raconte en détail l’action qui se déroule.
Il fait parler les personnages, fait référence à leur attitude, au décor, à l’ambiance. Le temps que le
narrateur met pour raconter est à peu près égal au temps de l’histoire. Il fait ainsi une scène.
• Si le narrateur accélère le récit et évoque rapidement des moments sur lesquels il ne veut pas
s’attarder, il fait alors un sommaire ou le résumé. Le sommaire est une sorte de résumé de diverses
péripéties ; on n'y rencontre pas de dialogues mais de nombreux connecteurs temporels.
• Enfin, le narrateur peut interrompre le récit pour introduire un portrait, une description, une lettre...
Il fait ce qu’on appelle une pause.

Si la pause se trouve au début du récit, elle permet de décrire le cadre spatio-temporel de l’histoire
et présenter les personnages.

Si on la rencontre au cours du récit, elle introduit des descriptions mais également des explications.
Le narrateur peut également profiter d’une pause narrative pour faire un commentaire.

180  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

60. La progression thématique


I. DÉFINITIONS

Le thème d’une phrase est ce dont on parle.


Le propos est l’information nouvelle que l’on apporte à ce thème.
La progression thématique est le fait d’enchaîner les thèmes et les
propos d’une phrase à l’autre.

Le thème de la phrase est souvent avant le groupe verbal, mais il ne correspond pas forcément au sujet
du verbe. Donc, en déplaçant certains groupes de mots en début de phrase, on peut en faire le thème.
Par exemple, en déplaçant un complément circonstanciel en début de phrase, il n’est plus le propos
mais le thème de la phrase.

Exemple : « Javert était comme un œil toujours fixé sur M. Madeleine. »

« Javert » est le thème, et « était comme un œil toujours fixé sur M. Madeleine » est le propos.
(Les Misérables, Victor Hugo)

II. IL EXISTE TROIS SORTES DE PROGRESSIONS THÉMATIQUES


A La progression à thème constant
Les phrases ont toutes le même thème. Attention, ce n’est pas pour autant qu’on répète toujours
le même groupe nominal, on peut varier en utilisant des pronoms, des synonymes, des périphrases...

Thème 1 Propos 1 Thème 1 Propos 2 Thème 1 Propos 3

Exemple : « Gavroche, fusillé, taquinait la fusillade. Il avait l’air de s’amuser beaucoup. C’était le moineau bec-
quetant les chasseurs. » (Les Misérables, Victor Hugo)

avait l’air de était le moineau


Gavroche, Fusillé taquinait la fusillade. Il C’
s’amuser beaucoup. becquetant les chasseurs.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  181


Écriture

B La progression à thème linéaire


Chaque phrase reprend pour thème le propos (ou une partie du propos) de la phrase précédente.

Thème 1 Propos 1

devient

Thème 2 Propos 2

devient

Thème 3 Propos 3

Exemple : « Je suis libéré depuis quatre jours et en route pour Pontarlier qui est ma destination. Quatre jours
que je marche depuis Toulon. Aujourd’hui, j’ai fait douze lieues à pied. » (Les Misérables, Victor Hugo)

suis libéré depuis quatre jours


Je et en route pour Pontarlier
qui est ma destination

devient

Quatre jours que je marche


depuis Toulon.

devient

ai fait douze
Aujourd’hui, j’
lieues à pied.

182  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

C La progression à thème dérivé ou à thème éclaté


Le texte progresse par décomposition du thème de la première phrase. Chaque nouvelle phrase a pour
thème dérivé une partie du thème principal. Cette progression est très utilisée pour écrire les descriptions.

Thème principal

Thème dérivé 1 Propos 1

Thème dérivé 2 Propos 2

Thème dérivé 3 Propos 3

Exemple : « [Le voyageur] était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l’âge.[…] Une
casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de
sueur. Sa chemise de grosse toile jaune, rattachée au col par une petite ancre d’argent, laissait voir sa poitrine
velue. » Les Misérables, Victor Hugo)

Le voyageur

cachait en partie son visage brûlé par


Une casquette à visière de cuir rabattue
le soleil et le hâle et ruisselant de sueur.

rattachée au col par une petite ancre


Sa chemise de grosse toile jaune,
d’argent, laissait voir sa poitrine velue.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  183


Écriture

61. Rédiger une description

Vidéo 21

La description permet au lecteur de se représenter un lieu,


un objet, un personnage. Elle est essentielle dans le récit.
Mais attention : une description ne décrit jamais tout et on
ne peut jamais tout décrire !

I. INSÉRER UNE DESCRIPTION DANS UN RÉCIT

La description d’un lieu où le portrait d’un personnage intervient fréquemment au début du récit :
elle plante le décor, construit le cadre de l'histoire et présente les personnages. Elle contribue à créer
un effet de réel.

Située à l’intérieur du récit, elle permet d’apporter des explications et des informations nécessaires
à la compréhension de l’action et des personnages.

Une description/un portrait commence souvent lorsqu’un personnage découvre quelqu’un ou quelque
chose de nouveau en même temps que le lecteur…

La description dans un récit au passé se fait en employant l’imparfait. Le passé simple, de son côté, sert
à évoquer les actions qui font progresser le récit. Dans un récit au présent, la description se fait
au présent.

II. ORGANISER SA DESCRIPTION


A L’ordre de la description
Une description est toujours organisée selon un ordre précis.

Pour décrire un lieu, il faut utiliser les connecteurs spatiaux qui permettent de situer les éléments
les uns par rapport aux autres.

Pour réaliser le portrait d’un personnage, il faut décrire par zones (le visage, le torse,
le bas du corps...) de haut en bas ou de bas en haut.

184  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

B Qui voit ? (= le point de vue)

Tu peux relire la fiche 58 sur


les points de vue.

Il faut choisir le point de vue qui permettra de définir qui assume la description :

-- si la description est faite à travers le regard d’un personnage, on dit alors que le point de vue est
interne, c’est-à-dire que le lecteur ne voit que ce que voit ce personnage en particulier ;
-- si le point de vue est omniscient, le narrateur sait tout de l’histoire et des personnages (leur passé,
leurs secrets, et même ce qu’ils ignorent !) ;

C D’où regarde le narrateur ?


Il faut définir un angle de vue en choisissant l’endroit d’où observe le narrateur. Un bâtiment peut être
décrit par un narrateur qui se trouve au loin (plan large), insister sur un détail (très gros plan) s’il est
tout près, le décrire du dessus (plongée)...

D Description fixe ou en mouvement ?


Le narrateur peut décrire d’un point fixe mais également faire découvrir progressivement des aspects
différents de ce qui est décrit au fur et à mesure de ses déplacements : on dit alors que la description
est en mouvement.

E Les procédés de la description


On peut utiliser :

-- du vocabulaire précis, voire technique, quand le sujet s’y prête (détails architecturaux, détails
anatomiques ou vestimentaires, par ex.) pour jouer avec les champs lexicaux ;
-- des groupes nominaux enrichis par des adjectifs qualificatifs précis (formes, couleurs, matières...),
des compléments de noms, des propositions relatives ; autrement dit : des expansions du nom ;
-- des verbes de perception (voir, distinguer, apercevoir, entendre, remarquer, etc.) ;
-- des compléments circonstanciels (de lieu notamment).

Attention !

Attention aux verbes passe-partout ! Lis la fiche 41.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  185


Écriture

62. a. Insérer un dialogue dans un récit


I. QU’EST-CE QU’UN DIALOGUE ?

Il existe plusieurs façons de rapporter les paroles d’un personnage :

-- le narrateur prend en charge les paroles pour les insérer dans le récit sans l’interrompre : c’est
le discours indirect ou indirect libre.
-- le narrateur laisse la parole aux personnages : c’est le discours direct, que nous appelons dans cette
leçon le dialogue.

En coupant un récit par un dialogue, on rend ce premier


plus vivant. Le lecteur a en effet l’impression d’entendre
les personnages, et de mieux les comprendre.

II. ÉCRIRE UN DIALOGUE

-- Les particularités grammaticales du dialogue sont celles du discours direct. Par exemple, on utilise
le système de temps du présent (présent, futur, imparfait et passé composé de l’indicatif) pour donner
une impression de réalité.

Il faut songer qu’on entend rarement son interlocuteur


s’exprimer au passé simple ou au passé antérieur
de l’indicatif dans la vie de tous les jours !

-- On est attentif au niveau de langue des personnages. Ainsi, un enfant parlerait-il avec un registre
de langue soutenu  au quotidien ? Cela paraît peu probable. Là encore, il s’agit de donner
une impression de réalité. Cependant, on évite d’utiliser dans son écrit un registre familier.
-- La ponctuation joue un rôle majeur.

Pour bien insérer le dialogue dans le récit, il faut aller à la ligne à la première réplique et ouvrir
les guillemets.

186  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

Puis, à chaque nouvelle réplique, on retourne à la ligne et on met un tiret.

Quand le dialogue s’achève, on ferme les guillemets pour indiquer clairement un retour au récit.

Cependant, on peut se passer de l’utilisation des guillemets, comme le font désormais de nombreux
auteurs, par exemple, Romain Gary dans la Promesse de l’Aube :

Depuis plus d’un an, «j’écrivais ». J’avais déjà noirci de mes poèmes plusieurs cahiers d’écolier. Pour me
donner l’illusion d’être publié, je les recopiais lettre par lettre en caractères d’imprimerie.

- Oui. J’ai commencé un grand poème philosophique sur la réincarnation et la migration des âmes.
Elle fit « bien » de la tête.
- Et au lycée ?
- J’ai eu un zéro en math.
Ma mère réfléchit.
- Ils ne te comprennent pas, dit-elle.
J’étais assez de son avis.

Enfin, soyez originaux !

N’oubliez pas que c’est un exercice littéraire qui vous est demandé, vous devez
donc proposer un contenu intéressant, original, et qui fait progresser l’action.
Il faut donc à tout prix éviter les répliques banales (« Bonjour », «  Comment
ça va ? », « Bien , et toi ?, «  Je vais bien, merci » etc.) qui n’amènent rien à
votre texte.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  187


Écriture

62. b. Insérer un dialogue


dans une pièce de théâtre

Le dialogue de théâtre a la particularité de s’adresser


à la fois aux personnages de la pièce et au public : c'est
ce que l'on appelle la double énonciation car il y a un double
destinataire.

Au théâtre, les personnages racontent, expliquent ce qui s’est passé en dehors de la scène, expriment
des sentiments, s’affrontent, jouent avec les mots.

Le dialogue théâtral rapporte directement les paroles des personnages. Il est donc ancré dans
la situation d’énonciation.

I. PRÉSENTATION

Le vocabulaire du théâtre
se trouve à la fiche 43.

Le dialogue théâtral obéit à ses propres règles de présentation.

• On va à la ligne à chaque réplique et les noms des personnages qui parlent sont indiqués en tête
de réplique, en petites majuscules, parfois en gras.
• Les didascalies sont en italique et parfois entre parenthèses. Elles sont destinées au metteur
en scène, aux comédiens et au lecteur car elles fournissent des informations sur le dialogue
(mouvements, intonations...), mais n’en font pas partie et ne se lisent pas à l’oral.

Exemple :
SCAPIN (feignant de ne pas voir Géronte) - Ô Ciel ! Ô disgrâce imprévue ! Ô misérable père ! Pauvre Géronte,
que feras-tu ? (Molière, Les Fourberies de Scapin, II, 7)

188  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

II. LES NIVEAUX DE LANGUE

Rendez-vous à la fiche 50 pour


revoir les niveaux de langage.

Dans les farces et les comédies, le niveau de langue est souvent familier car on y trouve des interjections,
des onomatopées, des jurons et beaucoup de phrases exclamatives. Les apostrophes, qui sont des mots
par lesquels on s’adresse à quelqu’un, sont insultantes.

Exemple : SGANARELLE - Peste soit de la carogne ! (Molière, Le Médecin malgré lui, I, 1)

Dans les tragédies qui sont souvent écrites en vers, et plus particulièrement en alexandrins, le niveau
de langue est soutenu. Les apostrophes révèlent le rang de l’interlocuteur ou le rapport social entre les
personnages.

Exemple :
DON DIEGUE - Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? (Corneille, Le Cid, I, 4)

Le vocabulaire de la tragédie est un vocabulaire spécifique, celui du champ lexical de l’honneur,


du destin, de l’amour. Parce que le texte est justement en vers, l’ordre des mots peut être inhabituel.

Exemple :
DON DIEGUE - Va, quitte désormais le dernier des humains,
Passe, pour me venger, en de meilleures mains. (Corneille, Le Cid, I, 4)

III. LA PROGRESSION DU DIALOGUE

Le plus souvent, les répliques suivent ce type d’enchaînements :

-- une phrase déclarative reprise par une phrase interrogative ;

Exemple :
VALÈRE.- Ah ! mon pauvre Sganarelle, que j’ai de joie de te voir ! J’ai besoin de toi dans une affaire de consé-
quence ; mais, comme je ne sais pas ce que tu sais faire...
SGANARELLE.- Ce que je sais faire, Monsieur ? (Molière, Le Médecin volant, 2)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  189


Écriture

-- une phrase interrogative suivie d’une phrase déclarative ;

Exemple :
GORGIBUS.- Où est-il donc ?
SABINE.- Le voilà qui me suit ; tenez, le voilà. (Molière, Le Médecin volant, 4)

-- une phrase injonctive suivie d’une phrase interrogative ou déclarative ;

Exemple :
SGANARELLE.- Cela n’est rien, touche.
MARTINE.- Je ne veux pas. (Molière, Le Médecin malgré lui, I, 2)

-- une coupure avec des points de suspension.

Exemple :

GORGIBUS.- Monsieur, je viens de rencontrer Monsieur votre frère, qui est tout à fait fâché de...

SGANARELLE.- C’est un coquin, Monsieur Gorgibus. (Molière, Le Médecin volant, 12)

190  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

63. Écrire une lettre


I. LES DIFFÉRENTS TYPES DE LETTRES

Les lettres sont soit authentiques (c’est-à-dire vraies, réelles), soit fictives, inventées.

Les lettres fictives se trouvent dans des romans, des œuvres d’invention. Par exemple, on peut trouver
la correspondance insérée dans un roman, ou un personnage de théâtre peut lire une lettre à haute voix.
Un cas particulier de lettres fictives est celui du roman épistolaire : tout le récit est fait d’échanges de
lettres entre les personnages, ce qui permet de varier les points de vue.

Par ailleurs, les lettres authentiques sont très souvent des lettres privées, intimes : on se raconte des
évènements de la vie quotidienne, on se confie des sentiments, on s’échange des informations par lettre.
Une lettre authentique peut également permettre de postuler à un emploi, c’est ce qu’on appelle une
lettre de motivation, ou de communiquer avec une administration.

II. LES CODES DE LA LETTRE

Une lettre permet à un émetteur (celui qui écrit à la 1re personne) de s’adresser par écrit à un
destinataire (celui à qui elle est destinée, désigné par la 2e personne du singulier ou du pluriel).
On appelle également l’émetteur l’expéditeur.

On ne comprend une lettre que si on sait qui l’a écrite, à qui, où, quand : c’est la situation d’énonciation.

Tu peux relire la fiche 17 sur


l’énonciation.

III. LE VOCABULAIRE DE LA FORMULE DE POLITESSE

Le vocabulaire utilisé dépend de la personne à qui on s’adresse.

• À quelqu’un que l’on ne connaît pas, on dit : Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes salutations
distinguées.
• À quelqu’un qu’on connaît, la formule est : Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de ma considération.
• Quand un monsieur s’adresse à une dame, il conclut par : Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression
de mes sentiments dévoués.
• Si c’est une dame qui prend congé d’un monsieur : Veuillez accepter, Monsieur, l’assurance de ma
considération.
• Quand on écrit à des relations amicales ou familiales, le vocabulaire est moins formel : Veuillez
transmettre mon amical souvenir/ Amitiés/ Amicalement.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  191


Écriture

IV. LA MISE EN PAGE

Il faut respecter la disposition de la lettre. L’en-tête fournit des informations : le lieu et la date d’envoi, la formule
d’adresse, le nom et l’adresse de l’expéditeur (à gauche), le nom et l’adresse du destinataire (à droite)

Coordonnées Coordonnées
de I’expéditeur du destinataire

Date et lieu d’émission

Objet

Formule d’appel

Corps de la lettre

Formule de congé

Signature

192  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

64. Argumenter
I. DÉFINITION

Une argumentation est un discours qui défend une idée et tente de la faire partager à son lecteur.
Cet objectif particulier ne concerne pas que le contenu : il a une influence sur la forme même du texte.

II. ORGANISER SON ARGUMENTATION

Toute argumentation repose sur :

• un thème : c’est le sujet dont parle le texte en général ;


• une thèse : c’est l’idée générale développée, l’opinion, le point de vue de l’énonciateur sur le thème.
S’il y a dialogue et que deux thèses, deux idées s’opposent, on parlera alors de thèse et d’antithèse ;
• des arguments : ce sont les preuves, les raisons qui permettent de soutenir la thèse ; leur but est
de convaincre le destinataire ;
• des exemples : ce sont des faits concrets qui vont illustrer les arguments et par là-même, vont
permettre de mieux les comprendre, donc de convaincre encore plus le destinataire.

III. LES MARQUES DU DISCOURS ARGUMENTATIF

L’énonciateur s’exprime en général en disant je et en utilisant


toutes les marques de la 1re personne (ma, mon, moi...). Mais
il peut aussi donner le sentiment que son opinion est partagée
par tous : on sait que, il faut que, tout le monde voit que.

Il faut être attentif à tous les modalisateurs qui sont des indices de subjectivité et qui permettent
d’ajouter des nuances.

Les temps utilisés sont ceux de l’énoncé ancré dans la situation d’énonciation (temps du discours,
centrés sur le présent).

IV. CONSTRUIRE UNE ARGUMENTATION

Le paragraphe argumenté doit faire apparaître les trois éléments qui le composent : la thèse ou l’idée
générale du paragraphe, les arguments accompagnés de leurs exemples. Ce paragraphe se termine
par une phrase de conclusion.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  193


Écriture

Pour marquer les articulations, il faut employer des termes précis (connecteurs logiques et temporels).
Il faut être capable d’utiliser les relations de cause et de conséquence, d’exprimer la condition, l’opposition...

La thèse est en général donnée par le sujet.

Exemple : Montrez dans un paragraphe argumenté que Le Malade imaginaire est une comédie.
[Thèse : Cette pièce est une comédie.]
Il faut donc trouver les arguments et les exemples pour prouver cette thèse.

Voici un exemple de schéma qui représente un paragraphe argumenté contenant trois arguments :

• Phrase annonçant l’idée générale [thèse]


• D’abord... [argument 1] + Donc... [exemple 1]
• Ensuite... [argument 2] + Par exemple... [exemple 2]
• Enfin... [argument 3] + Prenons pour exemple... [exemple 3]
• En conclusion... [phrase de conclusion]

V. CONSTRUIRE LE PARAGRAPHE ARGUMENTÉ

En français particulièrement, le paragraphe argumenté est utilisé dans les sujets de réflexion et les
réponses rédigées à des questions d’analyse littéraire.

Il répond à une question en donnant des raisons, en les illustrant par des exemples. Il se structure
de manière logique pour faciliter la compréhension du lecteur et ainsi le convaincre.

Les arguments seront constitués par le repérage des procédés du texte : une figure de style, l’emploi
d’un temps, un champ lexical...

Les exemples seront des citations du texte à analyser. Ces citations seront intégrées à la rédaction,
entre guillemets. Indiquez le numéro de la ligne ou du vers cité.

194  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

65. Analyser l’image

Vidéo 22

I. IDENTIFIER UNE IMAGE

La première étape de l’analyse est l’identification de l’image. Pour cela, il faut expliquer :

• Sa nature : est-ce un tableau, un dessin, une photographie, une affiche... ?


• L’artiste a-t-il utilisé du papier, une toile, du bois, de la pierre ? C’est le support.
• Quelle est la technique utilisée ? Est-ce une peinture à l’huile ? Une aquarelle ? Une lithographie ?
Une sculpture?
• On détermine le genre représenté : un portrait, un paysage, une nature morte, une scène de genre
(vie quotidienne, scène religieuse, historique...).

Tableau, peinture à l’huile sur toile. Tableau, peinture à l’huile sur toile. Le sujet
Le sujet est une nature morte. est une scène de la vie quotidienne.
Pommes Dans Un Panier Et Sur La Table (1888), Jeunes filles au piano (1892) de Pierre Auguste
par Ignace Henri Jean Fantin-Latour, Renoir, Musée d’Orsay, Paris.
collection privée.

II. ANALYSER L’IMAGE


A L’angle de vue
Si le personnage est vu de face, on aura une impression de réalité.

Quand on veut donner l’impression que le spectateur domine la scène, on choisira la plongée,
c’est-à-dire une vue d’en haut.

Au contraire, la contre-plongée (la vue d’en bas) donne le sentiment d’être dominé.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  195


Écriture

Exemple de vue en plongée : le spectateur surplombe les artisans agenouillés.


Les raboteurs de parquet (1875), Gustave Caillebotte, Musée Orsay, Paris.

B Le cadrage
Le cadrage est le fait de placer des éléments à l’intérieur du cadre d’une image.

Le champ est l’espace contenu dans une image.

Le hors-champ est ce qui est en dehors du cadre de l’image. Le contre-champ est l’espace opposé
au champ.

Le champ de ce tableau représente la route de Versailles dans la ville de Louveciennes. Dans


le hors-champ, on peut imaginer le reste de la ville.
Route de Versailles, Louveciennes, 1870 par Camille Pissarro, Sterling and Francine Clark Art Institute,
Williamstown.

196  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

C La composition
La composition est l’ensemble des lignes (obliques, verticales, horizontales...) et des plans
qui structurent l’image. On privilégie trois plans, qui donnent une impression de profondeur :

• le premier plan est l’avant de l’image, et donne l’impression d’être proche ;


• le second plan donne l’impression d’être plus éloigné ;
• l’arrière-plan est tout au fond de l’image.

L’arrière-plan représente
les berges et le ciel

Le second plan
est la rivière.

Le premier plan est le


canotier sur sa barque.

Les lignes forment un triangle au premier plan, mettant en valeur l’embarcation.


Canotier en chapeau haut de forme, (1878), Gustave Caillebotte, Musée des Beaux-Arts, Rennes

D Les couleurs
Les couleurs chaudes sont le jaune, l’orange, le rouge, le rose, le marron, les froides sont le bleu,
le vert, le violet.

Couleurs chaudes
Couleurs froides

Les tons neutres sont le blanc, le noir, le gris. Quand le peintre utilise de nombreuses nuances
d’une couleur donnée, on parle de camaïeu.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  197


Écriture

Exemple de tableau aux couleurs chaudes.


Roses (1915), de Pierre Auguste Renoir, Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie de Besançon.

E La lumière

La lumière peut être douce ou vive. Une image n’est pas éclairée uniformément, elle est partagée entre
des zones d’ombre et de lumière. Quand le contraste est très marqué, on parle de clair-obscur.

La blancheur de la tasse est accentuée par la lumière qui se concentre dans


la partie droite du tableau.
Nature Morte au Verre et Tasse (1861) de Ignace Henri Jean Fantin-Latour, collection privée.

198  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Écriture

F La perspective
Comme l’utilisation des plans, elle donne une impression de profondeur à l’image. Pour mettre en œuvre
cette impression, l’artiste organise des lignes en direction d’un ou plusieurs points de fuite. L’effet peut
aussi venir d’un arrière-plan légèrement flou : c’est la profondeur de champ.

Perspective par point de fuite. Perspective par flou à l’arrière-plan.


Les Périssoires (1878) par Gustave Caillebotte, Le Voyageur au-dessus d’une mer de nuages
Musée des Beaux-Arts de Rennes (1818) Caspar David Friedrich, Hamburger
Kunsthalle, Hamburg

G L’échelle des plans


Déterminer l’échelle d’un plan, c’est montrer la place occupée par le corps humain dans l’image.

• Le plan d’ensemble représente tout • Le plan général situe le personnage dans


un décor. le décor.

Champs de coquelicots près de Giverny (1885 ), Scarborough (1825) Joseph Mallord William
Claude Monet, Musée des Beaux-Arts, Rouen Turner, collection privée.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  199


Écriture

• Le plan moyen montre l’ensemble du corps • Le plan rapproché représente le personnage


du personnage. jusqu’à mi-cuisse.

Day Dreams (1916) de Walter Langley, Bristol Signing the Register (1920), Edmund Blair
Museum and Art Gallery. Leighton, Bristol Museum and Art Gallery.

• Le gros plan montre un seul élément, • Le très gros plan représente un détail.
de très près.

Jeune fille lisant (1874) de Pierre Auguste Renoir, Le désespéré (détail) (1843-45) de Gustave
Musée d’Orsay, Paris. Courbet, collection privée.

200  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Notes :

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CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  201


Sommaire
L
Lecture et littérature
A. Les grands genres :
RÉCIT
66. Le roman
67. Le conte et la nouvelle
68. Les récits de vie et l’autobiographie
69. La fable aux frontières des genres

POÉSIE
70. La versification
71. Le lyrisme
72. La poésie engagée

THÉATRE
73. La comédie
74. La tragédie
75. Le drame

TROIS GRANDS MOUVEMENTS


76. Le Romantisme
77. Le Classicisme
78. Le Réalisme

B. Repères littéraires :
79. L’Antiquité : Homère, Phèdre, Esope, Ovide
80. Le Moyen Âge : Chrétien de Troyes, Charles d’Orléans, François Villon, Le Roman
de Renart
81. La Renaissance : Rabelais, Ronsart, Du Bellay, Montaigne
82. Le XVIIe : Molière, La Fontaine, Corneille, Perrault
83. Le XVIIIe : Voltaire, Beaumarchais, Rousseau, Marivaux
84. Le XIXe : Hugo, Maupassant, Verne, Rimbaud
85. Le XXe : Apollinaire, Eluard, Gary, Anouilh

202  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

66. Le roman
Le roman est le genre littéraire dominant aujourd’hui mais il est très récent.

Le roman apparaît au Moyen Âge mais il représente alors un choix de langue plus que de contenu.
En effet, le romansz, la langue romane, est la langue parlée, vulgaire, par opposition à la langue latine.
Au XIIe siècle, le terme désigne ainsi un récit directement écrit en langue romane, c’est-à-dire un récit
raconté en français.

Puis apparaît le roman courtois, car les femmes entrent dans le récit. Le héros est patient, aimant,
fidèle, et accomplit pour sa dame de véritables prouesses. Ce récit est écrit en vers et le plus souvent
en octosyllabes, comme Lancelot ou le Chevalier à la charrette (1175-1181), ou Perceval ou le Conte du
Graal (1182-1190) de Chrétien de Troyes.

Le Roman de la Rose de Guillaume de Lorris et plus tard celui de Jean


Renart donnent une ­nouvelle orientation au roman. Le merveilleux est
rejeté, les lieux deviennent familiers aux lecteurs, des ­personnages
fictifs rencontrent des personnages historiques réels. Mais ces types
de récits réalistes sont encore écrits en vers et vont disparaître pro-
gressivement devant le succès croissant des récits en prose :
la ­lecture collective et orale est remplacée par la lecture individuelle.

Plus tard, au XVIe siècle, le roman devient un genre littéraire pour


désigner une œuvre fictive écrite en prose racontant la vie de person-
nages qui évoluent dans un monde réel. C’est le cas en France avec
­Pantagruel (1532) et Gargantua (1534) de François Rabelais.

Au XVIIe siècle, les romans baroques sont des romans sentimentaux et d’aventure. Ils sont le plus
­souvent très volumineux et racontent les aventures de deux amants séparés par le destin qui se re-
trouvent à la fin.

Dans la deuxièmee moitié du XVIIe siècle, un nouveau type de roman s’oppose au roman baroque. Il s’agit
de récits beaucoup plus courts et réalistes : c’est la sphère privée et intime qui est au centre du récit. Ils
marquent la naissance du roman tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Ainsi, La Princesse de
Clèves (1678) de Mme de La Fayette, est considéré comme le premier roman moderne car il comporte
une véritable analyse psychologique des personnages.

C’est au XVIIIe siècle que le roman prend une place centrale dans la littérature. Partis d’Angleterre, les
premiers romans à succès apparaissent : Robinson Crusoé (1719) de Daniel Defoe, Les Voyages de Gulliver
(1726) de Jonathan Swift. Le roman offre une très grande variété de formes. Il devient le véhicule des
idées des philosophes avec Candide (1759) de Voltaire avec le roman philosophique, voit la naissance du
roman épistolaire (écrit sous forme de lettres) avec Montesquieu et Les Lettres persanes (1721) et plus
tard, La Religieuse (1760) de Diderot. Il véhicule également les idées des libertins où la séduction est un
art entrepris par défi et amour-propre avec Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos, qui
est un roman libertin.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  203


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

En tout, ce sont près de 3000 romans qui sont écrits et publiés en


France pendant le siècle des Lumières.

Le XIXe siècle est l’âge d’or du roman. Les succès sont portés par le mouvement romantique avec
Le Rouge et le Noir (1830) de Stendhal, Les Misérables (1862) de Victor Hugo. Ces succès sont portés
aussi par le mouvement réaliste avec Bel-Ami (1885) de Guy de Maupassant et l’œuvre entière d’Honoré
de Balzac, La Comédie Humaine (1830-1856), ainsi que par le mouvement naturaliste représenté par
Gustave Flaubert avec Madame Bovary (1857) et Émile Zola avec Les Rougon-Macquart (1871-1893).
La société devient le sujet central du roman.

Le XXe siècle est l’héritier des succès du siècle précédent. Marcel Proust publie À la recherche du temps
perdu (1913-1927), œuvre constituée de sept tomes. Mais la remise en cause du modernisme, consé-
quence des deux guerres mondiales, entraîne un bouleversement du roman qui se fait critique et plus
pessimiste.

Dans les années 1950, tous les codes sont bouleversés : c’est la naissance du Nouveau Roman, incarné
notamment par Nathalie Sarraute, qui en est une des initiatrices avec Tropismes (1939), et, plus tard,
Marguerite Duras avec Moderato Cantabile (1958). Les auteurs refusent la chronologie linéaire et le
personnage classique.

204  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

67. Le conte et la nouvelle


I. LE CONTE

Le conte est à l’origine un genre oral : les conteurs, lors de


soirées racontaient ces petits récits à leur auditoire. Il obéit
aux règles de tout récit, c’est-à-dire qu’il suit les étapes du
schéma narratif.

Le conte merveilleux est appelé également conte de fées. Il commence généralement par une formule
figée comme « il était une fois », et se termine par une expression comme « ils se marièrent et eurent
beaucoup d’enfants ». Les personnages sont souvent peu décrits, on les désigne par des surnoms.
Ce sont des personnages-types, comme le roi, la princesse, le bûcheron, l’ogre, la fée... Les contes se
déroulent dans un passé lointain, et dans un lieu souvent indéterminé.

Si le but premier d’un conte est de divertir, il peut aussi donner un enseignement, une leçon de vie. Par
exemple, il apprend au lecteur que les méchants sont toujours punis (« Hansel et Gretel »). Un conte peut
mettre en garde sur les dangers de la vie, comme dans « le Petit Chaperon Rouge ».

Les contes se sont répandus en littérature française à partir du XVIIe siècle. Charles Perrault écrit les
Histoires ou Contes du Temps passé. À la même époque, Antoine Galland traduit les Contes des Mille et Une
nuits, où l’on peut lire les histoires d’Ali Baba ou Aladin.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  205


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

Au XVIIIe siècle le conte philosophique apparaît. Ce bref récit amusant est structuré comme un conte
merveilleux. Il favorise la réflexion sur des sujets d’ordres moraux, religieux, philosophiques. Voltaire est
le grand représentant du conte philosophique français.

II. LA NOUVELLE

Une nouvelle est faite « pour être lue d’un coup, en une fois » selon André Gide, d'où le fait que sa
­longueur ne dépasse pas quelques dizaines de pages. Sa brièveté implique donc une construction
­dramatique dense et resserrée, centrée sur un événement unique. Les personnages sont caractérisés
rapidement, sans longue description, les lieux sont peu nombreux, et l’action se déroule dans un laps
de temps restreint.

Très souvent, l’histoire, est racontée dans l’ordre chronologique, mais le temps peut s’écouler de
­différentes façons.

Trois types de fins sont possibles :

• La fin fermée, où le sort des personnages est définitif.


Exemple : « La Bande Mouchetée » de Conan Doyle, où le mystère est résolu.

• La fin ouverte qui laisse au lecteur la possibilité d’imaginer ce que deviennent les personnages.
Exemple : dans « Aux Champs » de Maupassant, on ne sait pas ce que va devenir Charlot.

• La chute du récit, élément surprenant qui renverse la situation.


Exemple : « Le Reflet » de Didier Daeninckx, où le vieil homme a une révélation sur son identité.

Les premières nouvelles datent du XVIe siècle, quand Marguerite de Navarre rédige l’Heptaméron.
Mais c’est au XIXe siècle que le genre prend toute son ampleur, avec le développement du journalisme.
Les nouvelles sont publiées dans les gazettes, et sont parfois nommées « contes », en particulier par
Maupassant. Généralement, les nouvelles sont regroupées dans des livres qu’on appelle des recueils.

La nouvelle se décompose en plusieurs sous-genres :

présente la vie quotidienne du XIXe siècle


réaliste
auteurs majeurs : Maupassant, Balzac, Zola

la chute dévoile l’identité du criminel


policière
auteurs majeurs : Poe, Christie, Doyle
La nouvelle...
prend place dans un monde surnaturel ou futuriste.
fantastique ou de science-fiction.
auteurs majeurs : Villiers de L’Isle-Adam, Brown, Mérimée

permet une réflexion sur les valeurs morales


le conte philosophique
auteurs majeurs : Voltaire, Diderot, Swift

206  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

68. Les récits de vie et l’autobiographie


I. DÉFINITION

Une autobiographie (des mots grecs autos : soi-même ; bios : la vie ;


graphein : écrire) est le récit de sa propre vie par une personne ayant
réellement existé. L’auteur est ainsi le narrateur et le protagoniste
de son récit.

II. LES CARACTÉRISTIQUES DU RÉCIT AUTOBIOGRAPHIQUE


A Auteur, narrateur et personnage
• L’auteur, le narrateur et le personnage principal d’une autobiographie sont la même personne. Dans
tout texte autobiographique, il y a identité auteur = narrateur = personnage ;
• Le point de vue est subjectif, donc interne car c’est celui de l’auteur qui raconte les souvenirs de sa
propre vie ;
• Le récit est obligatoirement fait à la 1e personne ;
• Deux je vont coexister : le je du moment de l’événement raconté, du souvenir, du passé, souvent de
l’enfance, et le je du moment de l’écriture, du présent ;
• L’autobiographie a un double destinataire : l'auteur et son lecteur.

B Le pacte autobiographique
Le pacte autobiographique est un accord, explicite ou implicite, qui lie l’auteur et son lecteur. L’auteur
s’engage à dire la vérité, ou du moins ce qu’il croit l’être car les souvenirs peuvent se déformer ou
s’estomper. En retour, le lecteur s’engage à le croire sur parole : il part dans l'idée qu'il a à faire à un
témoignage authentique et sincère.

C Chronologie du récit autobiographique


Le plus souvent, le récit autobiographique se fait de manière chronologique. Il commence par le récit des
souvenirs d’enfance par s’achever sur le récit de moments présents. Cependant, l’auteur peut faire une
sélection de ses souvenirs et peut décider de ne pas raconter certaines périodes et moments de sa vie,
selon l’image qu’il veut donner de lui : c’est ce que l’on appelle le projet autobiographique.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  207


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

D Le rapport au passé
Le récit autobiographique alterne récit et analyse. L’auteur reconstitue son passé mais analyse aussi ce
qu’il a été, il prend du recul et peut avoir ainsi une vision critique du souvenir qu’il raconte.

E Le jeu des temps


Il faut distinguer les temps qui racontent les événements passés et les temps qui correspondent au
moment de l’écriture.

Le temps de l’écriture est ancré dans la situation d’énonciation : l’auteur utilise le présent, qui est le
temps de base, pour faire ses commentaires et faire ses analyses ;

Le temps du souvenir peut être plus ou moins éloigné de la situation d’énonciation : l’auteur utilise alors
les temps du passé que sont l’imparfait et le passé simple.

Les verbes correspondant au moment de l’écriture sont au présent d’énonciation : je me souviens...

III. LE PROJET AUTOBIOGRAPHIQUE

Les récits autobiographiques abordent très souvent les mêmes thèmes : récit d’enfance, récit d’une
vocation, portraits des membres de la famille, premières rencontres...

A Un regard sur soi


Écrire son autobiographie,

• témoigne de l’envie de laisser une trace de son passage derrière soi, non seulement en tant qu’auteur
mais aussi en tant qu’homme ;
• permet de mieux se connaître en analysant son propre parcours, sa propre évolution dans la vie ;
• donne de la cohérence à sa vie en l’écrivant et en lui donnant la forme d’un récit ;
• permet de se justifier de ce qu’on a fait et de ce qu’on a été ;
• permet de se confesser pour soulager sa conscience.

B Un témoignage pour les autres


Écrire son autobiographie permet de témoigner de son expérience : l’auteur considère qu’elle est assez
importante pour apprendre quelque chose aux autres hommes. Il peut vouloir informer ou dénoncer.

208  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

IV. QUELQUES AUTRES GENRES AUTOBIOGRAPHIQUES


A Récit ancré dans la situation d’énonciation

Je constate J’en déduis


Le texte fait partie d’une série de textes Il s’agit d’un journal intime si n’y est consigné que ce
écrits au jour le jour. qui touche le narrateur de près (les événements de sa
vie personnelle, ses sentiments, ses pensées), ou d’un
­journal de voyage, d’un journal de bord, de carnets...
10 juillet [1894]

J’écrirai un livre qui étonnera mes amis. Je ne me croirai pas supérieur aux autres, comme Goncourt.
Je ne dirai pas de mal de moi pour qu’on m’excuse, comme Rousseau. Je tâcherai seulement de voir clair,
de faire en moi la lumière pour les autres et pour moi. J’ai trente ans.
Comment ai-je vécu jusqu’ici ? Et maintenant, que ferai-je ? Me laisserai-je aller ? Chercherai-je à me
rendre utile ? Je crois que, une fois qu’on m’a bien vu, l’on ne m’oublie plus. Je suis d’une vanité qui
me stupéfie, quand je la considère, l’attaque passée. Si Paris m’offrait de me couronner de lauriers,
comme autrefois Pétrarque, par une démonstration officielle, je ne serais pas étonné et je saurais
bien justifier cette faveur.

Jules Renard, Journal (1887-1910)

B Récit coupé de la situation d’énonciation

Je constate J’en déduis


Le narrateur raconte, pour les faire connaître, des évé- Il s’agit d’un témoignage.
nements précis dont il a été spectateur ou qu’il a vécus
avec d’autres, mais dont il n’a pas été le protagoniste.
Et brusquement ce fut le dénouement. La portière s’ouvrit avec fracas ; l’obscurité retentit d’ordres hurlés
dans une langue étrangère, et de ces aboiements barbares naturels aux Allemands quand ils commandent,
et qui semblent libérer une hargne séculaire. Nous découvrîmes un large quai, éclairé par des projecteurs.
Un peu plus loin, une file de camions. Puis tout se tut à nouveau. Quelqu’un traduisit les ordres : il fallait
descendre avec les bagages et les déposer le long du train. En un instant, le quai fourmillait d’ombres ;
mais nous avions peur de rompre le silence, et tous s’affairaient autour des bagages, se cherchaient,
s’interpellaient, mais timidement, à mi-voix. Une dizaine de SS, plantés sur leurs jambes écartées, se
tenaient à distance, l’air indifférent. À un moment donné, ils s’approchèrent, et sans élever la voix, le visage
impassible, ils se mirent à interroger certains d’entre nous en les prenant à part, rapidement : « Quel âge ?
En bonne santé ou malade ? » et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes.

Primo Levi, Si c’est un homme (1947)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  209


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

69. La fable aux frontières des genres

Vidéo 23

I. QU’EST-CE QU’UNE FABLE ?

Une fable est un court récit amusant, souvent en vers.


Elle est composée de 2 strophes. La plus longue est
consacrée à l’histoire, et la plus courte contient la
­morale.

La morale est placée au début ou à la fin du texte. Longue de quelques vers, elle donne au lecteur une leçon
de vie, des conseils. Grâce à cette morale, le fabuliste instruit le lecteur sur la nature humaine. La morale
est rédigée au présent de l’indicatif, ce qui lui donne une valeur de vérité générale. Attention, la morale
n’est pas toujours écrite, c’est parfois au lecteur de la déduire de la fable. On dit alors qu’elle est implicite.

Très souvent, les personnages des fables sont des animaux doués de qualités humaines. Grâce à ces
animaux, le fabuliste peut critiquer les défauts humains, tout en mettant à distance les situations.
­Certains animaux très caractérisés sont entrés dans l’imaginaire collectif : le roi est représenté par le
Lion, le Renard est l’incarnation de la ruse... On dit dans ce cas que les animaux sont personnifiés.

C’est vrai, je suis le plus malin !

On peut donc dire que la devise de la fable est plaire à son lecteur tout en l’instruisant.

II. LA FABLE DE L’ANTIQUITÉ À NOS JOURS

Le genre de la fable trouve ses origines dans l’Antiquité, il y plus de 2500 ans.

Esope a écrit des fables en prose au VIe siècle avant J.-C. Il a eu un très grand succès, et des générations
de Grecs se sont transmis ces récits.

La Fontaine s’est inspiré de ces fabulistes au XVIIe siècle pour l’écriture de ses fables. Depuis, les fables
de Jean de la Fontaine connaissent toujours un grand succès.

Au XXe siècle, de nouveaux fabulistes se font connaître, comme Charpentreau et Queneau.

210  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

70. La versification
La versification est l’étude de la forme d’un poème.

I. LE POÈME, UN TEXTE EN VERS

Le vers n’occupe qu’une seule ligne et ne correspond pas forcément à une phrase complète ; on peut
donc trouver, à la fin d'un vers, un espace blanc. Il commence le plus souvent, notamment dans la poésie
classique (jusqu'au XIXe siècle), par une majuscule.

Le vers est basé sur le rythme. C’est le nombre et l’accentuation des syllabes qui vont définir ce rythme.

Un vers comporte un nombre précis de syllabes. C’est ce que l’on appelle le mètre. Pour trouver le mètre
d’un vers, il faut compter les syllabes des mots que contient ce vers.

Les vers les plus connus sont :

• l’hexasyllabe : vers de six syllabes : Mon enfant, ma sœur,


Songe à la douceur
(Baudelaire, « L’invitation au voyage », 1859)

• l’octosyllabe : vers de huit syllabes : Mignonne allons voir si la rose,


Qui se matin avait déclose
(Ronsard, « A Cassandre », 1545)

• le décasyllabe : vers de dix syllabes : Maître Corbeau sur un arbre perché

(La Fontaine, « Le Corbeau et le Renard », 1668)

• l’alexandrin : vers de douze syllabes : Oh ! combien de marins, combien de


capitaines

Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,


Dans ce morne horizon se sont évanouis !

(Hugo, « Oceano nox », 1840)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  211


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

Pour compter les syllabes, il faut faire attention au -e muet :

• Il compte dans un vers quand il est suivi par un mot commençant


par une consonne ;
• Il ne compte pas quand il est suivi par un mot commençant par
une voyelle ;
• Il ne compte pas quand il est suivi par un mot commençant par un
h muet ;
• Il ne compte pas à la fin d’un vers.

Exemple : « Par la Natur(e), -heureux comm(e) avec une femm(e) »


(Rimbaud, « Sensation », 1870)

Il arrive parfois qu’on prononce séparément deux voyelles qui se suivent dans un mot : on dit alors que
l’on fait une diérèse.

Exemple : Comme la vie est lente


Et comme l’Espérance est violente. (Apollinaire, « Sous le Pont Mirabeau », 1913)

Dans le 2e vers qui est un décasyllabe, on n’obtient les dix syllabes que si l’on prononce vi/o/lente en
trois syllabes, avec une diérèse. Ce procédé permet d’obtenir le bon décompte, mais il permet surtout
d’insister sur un mot en l’allongeant.

II. LES RIMES

Une rime, c’est la répétition d’un son à la fin de plusieurs vers.

Les rimes peuvent être disposées de trois façons différentes :

• Elles peuvent être embrassées. Une paire de rimes en englobe une autre. Le schéma est donc en
ABBA.

Le temps a laissé son manteau (A)


De vent, de froidure et de pluie (B)
Et s’est vêtu de broderie (B)
De soleil luisant, clair et beau. (A)

(Charles d’Orléans, « Rondeau », 1450)

212  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

• Elles peuvent être croisées. Elles s’entrecroisent. Le schéma est donc en ABAB.

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, (A)


Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. (B)
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne, (A)
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. (B)

(Victor Hugo, « Demain, dès l’aube... », 1856)

• Enfin, les rimes peuvent être plates ou suivies. Elles se suivent deux à deux.
Le schéma est en AABB.

Attention : Jusqu’au XIXe siècle, la poésie était en vers fixes et rimés. Au XIXe siècle, certains poètes se
libèrent des contraintes : c’est l’invention du vers libre, ce qui signifie que les poèmes ne contiennent pas
de rimes. On parle de poèmes en prose.

On juge la valeur des rimes au nombre de sons qui sont repris : chaque son est codifié par un signe de
l’Alphabet Phonétique International.

Exemples : enflammée / fumée : [e] 1 son commun -> rime pauvre ;


âme / femme : [am] 2 sons communs -> rime suffisante ;
capitaine / lointaine : [ten] 3 sons communs -> rime riche.

Les rimes ont elles aussi un genre : une rime est dite féminine lorsqu’elle se termine par un e muet.
Toutes les autres terminaisons donnent des rimes masculines.

III. LES RYTHMES


A La césure 
Une césure est une pause dans un vers. Une des plus utilisées est la césure à l’hémistiche dans
l’alexandrin : elle sépare le vers en deux moitiés égales ou hémistiches (du grec hémi- : moitié
et -stiche : vers).

Exemple : La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme (Baudelaire, « L’homme et la mer », 1859)

B Les répétitions de sons


L’assonance : répétition d’un même son voyelle.

Exemple : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant (Verlaine, « Mon rêve familier », 1866)

L’allitération : répétition d’un même son consonne.

Exemple : I ls vont, de l’aube au soir, faire éternellement


Dans la même prison le même mouvement. (Hugo, « Melancholia », 1856)

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  213


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

C Les propositions dans le vers


L’enjambement : la proposition commencée dans un vers continue dans le suivant.

Exemple : Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme


Sourirait un enfant malade, il fait un somme.

(Rimbaud, « Le Dormeur du Val », 1870)


Le rejet : on rejette au vers suivant un mot ou un court groupe de mots de la proposition.

Exemple : Il dort dans le soleil la main sur sa poitrine,


Tranquille.

(Rimbaud, « Le Dormeur du Val », 1870)

Le contre-rejet : un mot ou un court groupe de mots est seul en fin de vers alors que le reste de la
­proposition est au vers suivant.

Exemple : Voilà le souvenir enivrant qui voltige


Dans l’air troublé ; les yeux se ferment ; le Vertige
Saisit l’âme vaincue et la pousse à deux mains
Vers un gouffre obscurci de miasmes humains

(Baudelaire, « Le Flacon », 1859)

IV. LES STROPHES

Une strophe regroupe plusieurs vers entre deux espaces. Il en existe plusieurs :

• Une strophe qui contient deux vers s’appelle un distique.


• Une strophe qui contient trois vers s’appelle un tercet.
• Une strophe qui contient quatre vers s’appelle un quatrain.
• Une strophe qui contient cinq vers s’appelle un quintil.
• Une strophe qui contient six vers s’appelle un sizain.
• Une strophe qui contient dix vers s’appelle un dizain.

214  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

V. QUELQUES POÈMES À FORME FIXE

• La ballade comporte trois strophes d’un même nombre de vers, fondées sur les mêmes rimes, et une
strophe plus courte (Le plus souvent, elle est formée de trois huitains d’octosyllabes et d’un qua-
train) ;
• Le rondeau se compose de trois strophes : un quintil, un tercet, un autre quintil ; chaque strophe est
formée sur deux rimes seulement ;
• Le sonnet est la forme qui a connu le plus de succès à partir de la Renaissance. Il se compose de
deux quatrains et deux tercets fondés sur deux autres rimes. Le schéma des rimes du sonnet est :
ABBA ABBA CCD EDE.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  215


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

71. Le lyrisme
I. DÉFINITION DU LYRISME

La légende raconte que le Dieu Apollon a offert au poète Orphée un instrument


de musique, une lyre, afin qu’il puisse chanter ses poèmes.

Le lyrisme est donc un chant, des mots mis en poème de façon presque
­musicale. Cette musique des mots met en valeur l’expression des sentiments.

II. LES PROCÉDÉS D’ÉCRITURE


A Les formes de poèmes lyriques
La complainte
Le sonnet
C’est une chanson chantée sur un air
Composée de deux quatrains et deux connu, qui raconte les malheurs d’un
tercets, cette forme de poème est la personnage. Elle est devenue ensuite
plus populaire au XVIe et XIXe siècle. la chanson populaire.

La ballade
L’ode
Elle se compose de trois strophes qui
Ce poème assez court met en avant La poésie lyrique utilisent les mêmes rimes. Ces strophes
la musicalité de la langue, et insiste
sont terminées par un refrain, et un
sur la présence d’un locuteur
envoi. En perdant son caractère chanté
exprimant ses états d’âme.
la ballade développe des thèmes de
plus en plus profonds.
Le poème en prose
Le rondeau
Certains poètes abandonnent à partir
de la deuxième partie du XIXe siècle Il est en rapport avec la danse, la ronde.
la poésie formelle, la disposition en Ce court poème comporte à l’origine huit
vers, I’utilisation des rimes. vers, dont deux qui forment le refrain.

B Les procédés d’écriture


Les poèmes sont écrits à la première personne, qui représente le poète, et prennent en compte un
­destinataire, désigné par la deuxième personne. Le poète, afin d’affirmer ses sentiments, utilise des
interjections, des phrases exclamatives ou traduit son hésitation par des points de suspension.

Les figures de style sont nombreuses : métaphore, comparaison, personnification, anaphore, ­hyperbole...

Le poète prend un soin tout particulier aux rythmes et aux sonorités qui composent son poème.

C’est grâce à un méticuleux travail sur la langue que le poète peut communiquer au lecteur ses
­émotions. Le lyrisme est donc un hommage aux sentiments, mais aussi à la façon de les exprimer.

216  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

Tu peux relire la fiche 51 sur les


figures de style.

III. LE LYRISME AU FIL DES SIÈCLES

• Au Moyen Âge, la poésie amoureuse naît avec le mouvement des troubadours et des trouvères.
La poésie était alors mise en musique et récitée lors de veillées.
• Au XVIe siècle, la Renaissance met en évidence un renouveau de la poésie française sous l’influence
de la poésie italienne. L’introduction du sonnet favorise la création poétique de poètes de la Pléiade.
Le lyrisme poétique tombe en désuétude à la fin de cette période.
• Mais il fait son retour au XIXe siècle avec le mouvement romantique, puis avec la poésie ­symboliste.
Lamartine, Hugo, Musset, Nerval, Desbordes-Valmore entre autres poètes, mettent l’individu
et ses sentiments au cœur de leur poésie. Par la suite, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud insistent sur
la ­musicalité de la poésie, son pouvoir de suggestion, sa puissance évocatrice : les Symbolistes sont
en cela des poètes lyriques.
• Au XXe siècle, le lyrisme et la poésie engagée cohabitent, et se font souvent écho. Le mouvement
­surréaliste met l’amour et la femme au cœur de la poésie. Il ne faut par ailleurs pas négliger un
­aspect essentiel du lyrisme : la chanson. Par un retour aux sources du lyrisme, c’est désormais
accompagnés par la musique que les sentiments s’expriment, par exemple dans les chansons
de Jacques Brel, Georges Moustaki, Serge Lama ...

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  217


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

72. La poésie engagée

Vidéo 24

I. DÉFINITION

Depuis le XXe siècle, s’engager signifie qu’on participe à la vie sociale, politique, intellectuelle ou
­religieuse de son temps en suivant ses convictions profondes et en assumant les risques de l’action.

Elle est d’une grande force argumentative car elle cherche à convaincre le lecteur.

II. UNE POÉSIE DE CIRCONSTANCE

Dans un contexte historique précis, comme des guerres, comme des atteintes à la liberté, l’oppression
sous toutes ses formes, le poète peut décider de s’engager, de mettre son art au service d’une cause.
Cette poésie est donc liée à des périodes de bouleversements historiques.

La poésie engagée est donc une poésie de circonstance.

L’engagement poétique des poètes est souvent accompagné d’un engagement personnel.

• Dès le Moyen Âge, le poème La Ballade des pendus (1462) de François Villon fait entendre la voix des
nécessiteux.
• Le XVIIe siècle se caractérise par une dénonciation souvent orientée vers la Cour. L’engagement prend
la forme non pas de poèmes mais de fables ou de pièces de théâtre. Jean de La fontaine dépeint dans
ses Fables (1668) les hypocrisies, les abus de pouvoir de la Cour de Louis XIV, les injustices de l’Ancien
Régime.
• Au XVIIIe siècle, le philosophe se fait un devoir de servir et d’améliorer la société. Il dénonce l’into-
lérance (Voltaire), l’esclavage (Montesquieu)... sous d’autres formes littéraires que la forme poétique,
comme les textes philosophiques ou le théâtre par exemple.

218  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

• Au XIXe siècle, Victor Hugo exprime dans ses œuvres son engagement social en faveur des miséreux,
des déshérités (Melancholia, Les Contemplations 1856) ou son engagement politique, notamment son
opposition à Napoléon III, dans Les Châtiments (1853).
• Au XXe siècle, Guillaume Apollinaire dénonce les horreurs de la Première Guerre mondiale dans son
recueil Calligrammes (1918). De nombreux poètes s’engagent dans la Résistance pendant la Seconde
Guerre mondiale : Robert Desnos, Paul Eluard, Louis Aragon... . Le Chant des partisans (1943),
de Joseph Kessel et Maurice Druon, devient l’hymne de la Résistance.

III. LA POÉSIE COMME DEVOIR DE MÉMOIRE

La poésie engagée a pour vocation première de dénoncer les injustices et horreurs du monde mais éga-
lement d’en témoigner pour qu’elles ne se reproduisent plus. Elle a ainsi pour visée d’empêcher que ces
bouleversements historiques tragiques ne sombrent dans l’oubli. Elle permet d’honorer la mémoire de
ceux et celles qui se sont sacrifiés.

Par exemple, lorsque Louis Aragon écrit le poème


Strophes pour se souvenir en 1955, il rend hommage
au groupe Manouchian, un groupe de Résistants
fusillés en 1944.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  219


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

73. La comédie

Vidéo 25

I. DÉFINITION

Le terme comédie a désigné dans un premier temps le


théâtre en général. La comédie s’oppose à la tragédie.
Elle cherche à amuser, à faire rire par la légèreté des
intrigues et la peinture des personnages. Au contraire de
la tragédie dont les personnages sont des dieux ou issus
de la noblesse, la comédie met en scène des bourgeois et
des gens du peuple.

II. NAISSANCE ET ÉVOLUTION DE LA COMÉDIE

A La comédie dans l’Antiquité


Le mot comédie vient du grec komos (= procession) et odè (= chant). En Grèce, dans les processions des
fêtes de Dionysos (Bacchus en latin), dieu du vin et de la fête, les premiers acteurs en effet se battent,
apostrophent les spectateurs. La comédie se développe, à Athènes, pendant le Ve siècle avant J.-C.

La comédie se fait d’abord la critique de la politique et de la morale avec Aristophane, pour se faire
ensuite comédie de mœurs avec une intrigue (souvent un mariage arrangé).

B La comédie au Moyen Âge


Le théâtre du Moyen Âge est avant tout d’origine religieuse : les pièces sont jouées devant les églises,
sur le parvis, d’abord en latin, puis en langue régionale. Le théâtre comique est indépendant de ce
théâtre religieux. On assiste alors à des soties, dans lesquelles les acteurs se déguisent en sots, en fous ;
ce sont des pièces satiriques, faites pour se moquer. Des farces également sont représentées : elles
mettent en scène des gens du peuple et de moyenne condition dans leur vie quotidienne. Le style est
souvent grossier.

Tout en continuant d’être satirique, la comédie s’inspire de la Commedia Dell’arte, comédie italienne, qui
est basée sur l’improvisation.

C La comédie au XVIIe siècle


Le XVIIe siècle est le siècle de la comédie. Thomas Corneille (1606-1684), Rotrou (1609-1650), et Scarron
(1610-1660) s’éloignent de la farce et la rendent plus subtile et moins grossière. (Corneille, Mélite, 1629).

220  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

Pour Molière, la comédie a pour but de corriger les défauts humains par le rire, en les dénonçant.

Il s’impose dans la comédie de mœurs et de caractère en singeant d’abord la Commedia Dell’arte avec
Le Dépit amoureux (1655), puis en s’en détachant et en créant des personnages auxquels s’identifient les
spectateurs : il fait la peinture fidèle, drôle mais aussi grave, de la société de son époque avec Dom Juan
(1665), L’ Avare (1668) ou encore Le Malade imaginaire (1673).

Après la comédie de caractère qui peint les caractères, la comédie de mœurs qui inscrit les personnages
dans leur milieu social, la comédie d’intrigue qui complique l’histoire pour le plaisir, la comédie-ballet,
inventée par Molière, fait son apparition : elle est une comédie qui inclut des danses, accompagnées d’un
orchestre.

D La comédie au XVIIIe siècle


Certains auteurs du Siècle des Lumières estiment que le théâtre est non seulement un divertissement,
mais aussi un outil pédagogique qui agit comme un révélateur des défauts pour mieux en prendre
conscience, et, idéalement, les corriger.

Marivaux dans L’Ile des Esclaves (1725), rêve d’une société


idéale et critique les abus de la société de son temps.

E La comédie au XIXe siècle


Les règles des trois unités (unité de temps / de lieu / d’action) est abandonnée car trop contraignante,
mais la comédie d’intrigue et de mœurs, très appréciée, perdure : elle s’attaque aux travers de la société
avec Le Voyage de Monsieur Perrichon (1860) d’Eugène Labiche, par exemple.

La comédie romantique fait son apparition : elle met en scène avec finesse et légèreté la complexité des
sentiments amoureux (On ne badine pas avec l’amour, 1834, Alfred de Musset).

F La comédie au XXe siècle


La gravité de la situation politique au XXe siècle conduit les auteurs de théâtre à s’engager. Ils
­s’interrogent sur les rapports entre les individus et le pouvoir, affirment le caractère inévitable de la
guerre et montrent combien il est important de s’engager. On assiste alors à un retour de la tragédie
et des grands mythes.

C’est Alfred Jarry qui annonce, avec le comique de l’absurde, un renouveau dans la comédie. Avec
Eugène Ionesco dans La Cantatrice chauve en 1954, des répliques souvent dénuées de sens s’enchaînent
pour donner une image drôle mais aussi effrayante de l’humanité.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  221


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

74. La tragédie
I. LA NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE

Le théâtre est né en Grèce. Les premières tragédies ont eu lieu lors de fêtes
­religieuses. C’était alors un groupe d’hommes (le chœur) qui chantait des poèmes
sur la vie des Dieux. À partir du VIe siècle avant J.-C, les acteurs sont masqués,
et évoluent sur une estrade, qui est donc l’ancêtre de la scène. Ces comédiens
sont chaussés de cothurnes (sandales à semelles compensées) pour paraître
plus grands. Peu à peu, les acteurs ne récitent plus un poème, mais incarnent des
­personnages qui se donnent la réplique. Au Ve siècle avant J.-C, la tragédie est née.

II. UN GENRE CODIFIÉ


A Terreur et pitié
La tragédie est le genre théâtral qui met les personnages de haut rang (roi, princesse, noble) dans une
situation de conflit, dans laquelle ils tentent de résister face au destin ou face aux Dieux. Mais le héros
peut également être en situation de conflit intérieur, ce qui explique la présence de longues tirades ou
monologues dans lesquels il délibère, c’est-à-dire s’interroge à haute voix avant de prendre une décision.

Tu peux relire la fiche 44.

Le philosophe grec Aristote a défini les règles fondamentales de la tragédie :

- L’action doit former un tout, c’est-à-dire avoir un début, un milieu et une fin.

- La bienséance : on ne doit pas représenter sur scène d’actions violentes. Il ne peut pas y avoir de sang
ou de meurtre sur scène. La violence se déroule en coulisses, et le récit en est fait par les témoins.

- La vraisemblance : il faut que l’on puisse croire aux actions représentées sur scène.

- Une tragédie doit provoquer la terreur et la pitié chez le spectateur, afin qu’il se libère de ses pas-
sions en regardant la pièce.

B La règle des trois unités


L’Académie Française impose la règle des trois unités, résumée par Boileau dans la formule : « Qu’en un
lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli/ Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli ».

- Unité de temps : l’action doit se dérouler en moins de vingt-quatre heures.

- Unité de lieu : l’action se déroule au même endroit du début à la fin de la pièce.

- Unité d’action : on se limite à une seule histoire. Il peut y avoir des intrigues secondaires, mais
elles n’ont pas d’influence sur l’intrigue principale.

222  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

C Structure d’une tragédie


L’exposition : présentation des personnages
Acte I
et de leur situation.

Acte II L’action.

Tragédie classique Acte III Le noeud de l’action : la situation atteint


son paroxysme.

Acte IV Le suspens : le dénouement est retardé.

Le dénouement : la situation est résolue,


Acte V
de façon malheureuse.

III. LA TRAGÉDIE AU FIL DES SIÈCLES


A L’Antiquité
Eschyle est le premier auteur à avoir introduit deux acteurs sur scène. Sophocle a favorisé l’émergence
du dialogue, il a écrit Antigone (442 avant J.-C). Euripide a composé Andromaque (426 avant J.-C). Le
genre s’essouffle et tombe dans l’oubli pendant des siècles, avant de renaître en Angleterre sous la
plume de Shakespeare.

B William Shakespeare
Le britannique Shakespeare a vécu de 1564 à 1616 et a laissé des chefs-d’œuvre universels tels que
Roméo et Juliette, Macbeth, Hamlet. Ses personnages subissent une succession d’événements qui les
conduit à une fin tragique, et souvent très sanglante.

C La tragédie classique française


Les auteurs du XVIIe siècle en France utilisent à nouveau les figures antiques pour créer leurs
­personnages, qui sont des nobles en proie à des événements exceptionnels. Cette fois, le devoir
(souvent politique) qui s’oppose aux passions est au cœur de la problématique. Racine développe
le thème dans Andromaque, Britannicus, Bérénice . Corneille dans Horace, Médée, le Cid, met en avant
des qualités morales qui permettent aux héros de devenir meilleurs.

Les tragédies du XVIIe siècle sont rimées en cinq actes, et respectent les règles des trois unités.

D Le tragique moderne
Au XXe siècle, les dramaturges inspirés par l’actualité prennent la plume pour moderniser les mythes
antiques, et montrer que, quelle que soit l’époque, l’homme ne peut pas échapper à son destin tragique.
Les auteurs mettent surtout en avant l’engrenage qui mène vers une catastrophe annoncée. C’est ce que
montre Cocteau dans La Machine Infernale.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  223


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

75. Le drame
I. DÉFINITION

Du grec drama (= action), le drame est un pièce de théâtre


de ton moins élevé que la tragédie, qui elle, représente une
action violente ou douloureuse. Dans le drame, le drama-
turge joue sur l’opposition du sérieux et du comique, de la
destinée individuelle et de l’Histoire. Le comique se mêle
ainsi au tragique.

Le drame se distingue alors des deux grands genres drama-


tiques traditionnels, que sont la tragédie et la comédie.

II. ÉVOLUTION DU DRAME


A Au XVIIIe siècle : le drame bourgeois
Pendant la deuxième moitié du Siècle des Lumières, le théâtre voit naître un genre nouveau,
­intermédiaire entre la comédie et la tragédie : le drame bourgeois. Il ressemble à la comédie car il peint
de manière réaliste les milieux bourgeois mais il ressemble aussi à la tragédie par le ton sérieux et la
gravité des malheurs que traversent les personnages. L’issue du drame est heureuse, comme dans
la comédie. Diderot, le créateur de ce genre, écrit et fait jouer deux drames : Le Fils naturel ou Les
épreuves de la vertu en 1757 et Le Père de famille en 1758.

B Le drame au XIXe siècle


a. Le drame romantique n’a couvert que quelques années du XIXe siècle (1827-1843) et ne concerne
en fait que quatre auteurs : Victor Hugo avec Hernani (1831) ou Ruy Blas (1838), Alfred de Vigny avec
­Chatterton (1835), Alfred de Musset avec Lorenzaccio (1834) et Alexandre Dumas avec Henri III et sa cour
en 1829. Cependant, il marque une véritable révolution dans le genre théâtral :

• Une révolution historique : l'histoire récente devient le thème préféré. Toutes les couches de la
­société sont peintes, et le roi, avant figure intouchable, voit son autorité contestée ;
• Une révolution philosophique : le héros est un être tourmenté et amoureux, figure du romantisme ;
• Une révolution technique : les règles des trois unités sont abolies, les tons sont mélangés et les
­intrigues plus nombreuses.

b. Le drame symboliste fait son apparition entre 1885 et 1914. Ce drame à la tonalité lyrique, refuse
la légèreté des comédies de mœurs. Il est illustré notamment par Paul Claudel avec La Ville (1893).

224  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

76. Le Romantisme

Vidéo 26

I. UN VASTE MOUVEMENT EUROPÉEN


A La naissance du mouvement

Le Romantisme est un courant artistique et culturel qui s’est


développé dans toute l’Europe dès la fin du XVIIIe siècle et qui
s’achève à la fin du XIXe siècle. Les prémices du Romantisme
se trouvent dans le Sturm und Drang allemand, dont le nom
signifie « tempête et passion ». Les précurseurs en France
sont ­Rousseau, Mme de Staël et Chateaubriand.

Si ce mouvement apparaît, c’est qu’il est lié à la politique. Artistiquement, le Romantisme se veut en


rupture avec le Classicisme du XVIIe siècle, et la philosophie des Lumières, car il privilégie des thèmes
différents.

B Les thèmes privilégiés


- 
De nouvelles inspirations. Afin de marquer sa différence avec le Classicisme, le Romantisme exploite
de nouvelles sources. Abandonnant les références antiques, les auteurs mettent en valeur le
Moyen Âge, redécouvrent Shakespeare et la Renaissance, et s’inspirent des légendes orientales.
Certains puisent également une nouvelle inspiration dans la Bible.

- 
L’importance du « moi ». Le Romantisme, c’est le culte de la subjectivité. Les écrivains mettent
en valeur leurs émotions, leurs sentiments, leurs doutes de leurs personnages, face à une société
en mutation, et qui ne les comprend pas.

- 
La mélancolie et l’expression des sentiments. L’amour a une place importante dans les écrits
­romantiques, mais n’en est pas l’unique thème. « Le Mal du Siècle », autrement dit la mélancolie se
manifeste dans de nombreuses œuvres. Il est d’autant plus renforcé que l’amour peut apporter plus
de tourments que de joie au poète romantique. Le mouvement est donc fortement marqué par le
lyrisme.

- 
Le désir d’évasion et l’attrait de la nature. Pour fuir la réalité, pour se consoler de ses déboires
amoureux, le Romantique se réfugie dans la nature, lieu qui favorise la méditation, la contemplation,
le rêve.

Tous ces thèmes débouchent sur la création du héros romantique, être complexe, t­ ourmenté et passionné,
en décalage avec son temps.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  225


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

II. LES ÉCRIVAINS ROMANTIQUES


A Dans la littérature française

• Victor Hugo (1802-1885) s’est imposé comme le chef de file


du mouvement. Sa pièce Hernani (1830).
• Alphonse de Lamartine (1790-1869) développe les thèmes
romantiques dans son recueil de poèmes Les Méditations
­poétiques (1820).

• Alfred de Musset (1810–1857) écrit la Confession d’un Enfant du Siècle (1836), où il raconte sous une
forme de roman son histoire d’amour avec sa maîtresse George Sand, et la pièce Lorenzaccio (1834).
• Gérard de Nerval (1808–1855), dans ses poèmes, exprime son mal-être et son impression d’être
incompris, comme dans « El Desdichado ».
• Alfred de Vigny (1797–1863) suit les préceptes du drame romantique dans ses pièces Cinq-Mars (1826)
et Chatterton (1835).
• Benjamin Constant (1767–1830) invente une figure majeure du héros romantique, Adolphe, dans le
roman du même nom en 1816.
• Stendhal (1783–1842) écrit deux romans majeurs, mettant en scène l’archétype du héros romantique :
Le Rouge et le Noir, (1830) et la Chartreuse de Parme (1839).
• Alexandre Dumas (1802–1870) affirme son goût romantique du roman historique avec la Reine M ­ argot
(1845) ou les Trois Mousquetaires (1844), et crée au théâtre le personnage d’Antony en 1831.

B Dans les autres pays européens


En Allemagne : Goethe (1749–1832) met en avant les émotions dans le roman épistolaire les Souffrances
du Jeune Werther. Hoffmann (1776–1822) publie des contes qui seront parfois adaptés en opéra ou en
ballet.

En Angleterre : Shelley (1792–1822), Keats (1795–1821) et Byron (1788–1837), explorent les thèmes
romantiques dans leurs poèmes. Deux sœurs romancières, Charlotte Brontë (1816–1855) et Emily Brontë
(1818–1848) font la part belle aux sentiments dans leurs romans Jane Eyre et Les Hauts de
Hurlevents.

226  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

III. LE ROMANTISME DANS LES AUTRES FORMES D’ART


A En peinture

Eugène Delacroix (1798–1863), Johann Heinrich Füssli (1741–1825),


Autoportrait Le Cauchemar

Caspar David Friedrich (1774–1840), Théodore Géricault (1791–1824),


L’abbaye dans une forêt de chênes Le Radeau de la Méduse

Francisco de Goya (1746–1828),


Tres de Mayo

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  227


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

B En musique
Le terme de « romantisme » est moins clair en musique. On considère généralement qu’il couvre tout le
XIXe siècle.

Les symphonies apparaissent vers 1750, et deviennent le genre privilégié pour la musique d'orchestre.
Ludwig von Beethoven, Johannes Brahms, Richard Wagner, Antonin Dvorak s’en emparent et composent
des symphonies considérées comme romantiques.

En 1820, le clavecin cède sa place à un nouvel instrument, le piano. Des pièces pour piano sont
­composées par Frédéric Chopin ou Franz Schubert.

228  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

77. Le classicisme

Le classicisme représente la période artistique française qui


s’étend globalement de 1660 à 1680. Cette période correspond
à la toute-puissance de la monarchie absolue : c’est le règne
de Louis XIV et la France est alors à l’apogée de sa puissance,
d’un point de vue politique et culturel.

Le classicisme n’est pas un mouvement littéraire. Il réunit des artistes qui ont les mêmes idéaux,
­notamment celui d’atteindre la beauté des œuvres antiques. Pour atteindre cet idéal, ils vont obéir à des
règles communes, quelle que soit l’expression de leur art : imitation des Anciens, imitation de la nature,
clarté du style, sobriété, volonté de plaire et d’instruire.

I. LE CLASSICISME DANS LA LITTÉRATURE

L’idéal proposé par le classicisme est préparé au début du XVIIe siècle par le cardinal Richelieu, qui, en
1635, crée l’Académie française, dont les membres ont pour charge d’introduire de l’ordre et de la rigueur
dans la langue et dans la littérature. Pour cela, vont être créés un dictionnaire, une grammaire et une
poétique. Ainsi, de nouvelles règles sont posées.

L’idéal classique est idéalement un idéal humain, celui de l’honnête homme, qui doit maîtriser ses
­émotions, être cultivé, modeste, tolérant et avoir bon goût. Cette communauté d’auteurs au goût et à
l’idéal communs donne à Boileau matière à écrire dans son Art poétique (1674). C’est dans le théâtre que
le classicisme se manifeste le plus.

A La langue
Les auteurs classiques cherchent à atteindre une langue pure et claire et le style doit être élégant.

Avant donc que d’écrire, apprenez à penser.


Selon que notre idée est plus ou moins obscure,
L’expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.
Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement
Et les mots pour le dire arrivent aisément.

Boileau, L’Art poétique (1674), Chant I

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  229


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

B La raison
Les auteurs classiques ont le souci de l’équilibre et de la mesure, contrairement aux auteurs baroques :
c’est au nom de cette raison que les auteurs de théâtre respectent la règle des 3 unités (action / lieu /
temps) et de la bienséance. L’artiste peut représenter des scènes de violence, de cruauté, mais il doit
proscrire l’horreur.

Il s’agit d’éviter toute fascination pour le morbide par le public et créer de l’empathie pour les victimes.
C’est Corneille avec Le Cid (1636) qui applique pour la première fois un code théâtral, à partir duquel les
autres dramaturges vont élaborer des règles communes.

Quelque sujet qu’on traite, ou plaisant, ou sublime,


Que toujours le bon sens s’accorde avec la rime […]
Aimez donc la raison : que toujours vos écrits
Empruntent d’elle seule et leur lustre et leur prix.

Boileau, L’Art poétique (1674), Chant I

C Plaire et instruire
Les auteurs classiques mêlent l’utile et l’agréable : il faut plaire au public et le divertir mais l’art doit
atteindre un autre but : l’instruire.

La Fontaine écrit dans sa Dédicace au Roi, Fables (1668) : « Je me sers d’animaux pour instruire les
hommes ». Pour Molière, « L’emploi de la comédie est de corriger les vices des hommes », Le Tartuffe
(1669). Il fait de la comédie un révélateur des défauts des hommes et de la société de son époque,
comme dans L’École des femmes (1662), Dom Juan (1665), ou Le Misanthrope (1666).

D Imiter les Anciens et la nature


L’imitation est essentielle aux auteurs classiques. Il leur faut imiter la nature car elle est pure et objective :
« Lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature » (Molière, L’École des femmes, 1663),
mais il faut aussi admirer les chefs-d’œuvre des Anciens en les imitant, c’est-à-dire imiter les thèmes
abordés par les écrivains de l’Antiquité gréco-romaine. C’est ainsi que les pièces de Racine s’inspirent du
modèle antique : Andromaque (1667), Britannicus (1669), ou encore la très célèbre Phèdre (1677).

230  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

II. LE CLASSICISME DANS LES BEAUX-ARTS

Le goût du faste, du grandiose et du luxe de Louis XIV sont également propices à l’épanouissement des
beaux-arts, symboles de sa magnificence à travers le monde. Les règles sont les mêmes que celles de la
littérature.

A La sculpture
Avec Girardon et Coysevox, la sculpture traduit cette même aspiration à la noblesse. La sculpture
­classique privilégie les attitudes élégantes et simples, sans manières. Ainsi, François Girardon
(1628–1715) réalise une grande partie des sculptures du Palais de Versailles et de ses jardins. Antoine
Coysevox (1640–1720), de son côté, réalise des sculptures similaires.

Apollon servi par les nymphes, Girardon (1666) Mercure sur Pégase, Coysevox (1701)
Grotte de Téthys Jardin des Tuileries en 1986
Château de Versailles

B La peinture
La peinture classique puise son inspiration dans les œuvres de l’italien Raphaël (1483–1520). Elle aspire
à un idéal de perfection, à travers des sujets nobles inspirés de l’Antiquité, comme les victoires, les
figures mythologiques et héroïques.

C’est Nicolas Poussin (1594–1665) qui est la figure majeure de cette peinture : la composition de ses
œuvres est pure, claire et ordonnée mathématiquement ; la symétrie et le respect des proportions sont
essentiels. Les personnages sont pâles et font penser à des statues antiques.

Leur posture est fière et majestueuse. La lumière est claire, et les contrastes doux. Le Lorrain
(1600–1682) suit la même conception de l’art, en peignant principalement des paysages, qui feront de lui un
maître de la lumière. Charles Le Brun (1619–1690), peintre officiel de la cour de Louis XIV, fonde en 1648,
sous la protection de Mazarin, l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture. C’est lui qui est chargé de
décorer le Louvre et les châteaux de Vaux-le-Vicomte et de Versailles.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  231


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

Orphée et Eurydice, Poussin (1650–1653) La fureur des duels arrêtée,


Le Louvre, Paris Charles Le Brun (1662)
Plafond de la Galerie des Glaces
Château de Versailles

Le débarquement de Cléopâtre à Tarse,


Le Lorrain (1642)
Le Louvre, Paris

232  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

C L’architecture
Les bâtiments aussi recherchent la symétrie et la rigueur géométrique. Jules Hardouin-Mansart
(1646-1708) est chargé de la réalisation de la Galerie des Glaces, les Grande et petite Écuries,
­l’Orangerie, le Grand Trianon, et plus encore, à Versailles. Louis Le Vau (1612-1670) est le créateur
du Château de Vaux-le-Vicomte, intendant et ordonnateur des bâtiments royaux en 1654. Il participe
­notamment aux travaux d’aménagement du Louvre et des Tuileries. En ce qui concerne les jardins, on
peut mentionner André Le Nôtre (1613-1700), jardinier de Louis XIV, qui aménage le parc et les jardins
de Versailles, ainsi que ceux de Vaux-le-Vicomte et de Chantilly. Il est le maître des parterres de fleurs
et des jets d’eau du château.

La Galerie des Glaces, 1678 La fontaine du Bosquet des Rocailles, 1680-1683


Jules Hardouin-Mansart André Le Nôtre
Château de Versailles Château de Versailles

Château de Vaux-le-Vicomte, 1656-1661


Charles Le Vau

D La musique
Enfin, c’est le compositeur Lully, florentin formé à Paris, qui représente le classicisme en poésie et qui
domine l’ensemble de la vie musicale en France à l’époque de Louis XIV.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  233


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

78. Le réalisme et le naturalisme


I. LE RÉALISME EN PEINTURE

Le réalisme apparaît dans un premier temps en peinture.

Les peintres réalistes rejettent l’idée du conformisme, de devoir traiter de sujets académiques de façon
codifiée. Ils partent à la recherche de paysages authentiques, en ville ou à la campagne et y r­ eprésentent
des sujets empruntés à la vie quotidienne. Ils abandonnent ainsi les sujets mythologiques ou la
­représentation de scènes historiques.

Les Glaneuses (1857) L’Angélus (1857–1859)

Millet (1814 – 1875) introduit le peuple dans ses tableaux, et peint en particulier le monde paysan.

Les Cribleuses de Blé (1855) Les Casseurs de pierre (1849)

Courbet (1819–1877) refuse de suivre les règles de la bienséance, et reproduit ses sujets avec fidélité.
Il affiche sa rupture par la dimension gigantesque de ses toiles, qui n’est habituellement pas utilisée
pour représenter le monde des travailleurs.

234  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
A. Les Grands Genres Littérature

L’Absinthe (1875) Les Blanchisseuses (1884)

Degas (1834–1917). Quoique classé parmi les peintres impressionnistes, il se définissait lui-même
comme réaliste ou naturaliste. En effet, il représente des scènes de la vie ordinaire, sans dissimuler la
réalité de son époque.

Le Linge (1875) Un Bar aux Folies-Bergères (1881)

Manet (1832–1883) . Exclu des Salons, des expositions officielles et de l’Exposition Universelle de Paris
à cause de la modernité de son style, il influence toute une génération d’artistes qui se réclamera de
lui : les Impressionnistes.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  235


Lecture et
Littérature A. Les Grands Genres

II. RÉALISME ET NATURALISME EN LITTÉRATURE


A Définition

Le nom réalisme est formé à partir de l’adjectif réel.


Le ­mouvement apparaît à la deuxième moitié du XIXe siècle.
Selon Maupassant, cela « consiste donc à donner l’illusion
­complète du vrai » (préface de Pierre et Jean, 1887).

Dans ce but, les écrivains réalistes se documentent longuement sur leur sujet avant d’entreprendre
l’écriture de leurs romans, ils adoptent une posture de scientifique, observant et analysant le réel pour
mieux le décrire.

Pour qu’un roman ou une nouvelle réaliste présente l’illusion du vrai, il faut que les personnages
­appartiennent à des milieux sociaux bien définis tels que le monde paysan (« Pierrot » de Maupassant),
les employés ou ouvriers (Au Bonheur des Dames de Zola), les petits bourgeois de Paris ou de province
(Madame Bovary de Flaubert).

En littérature, pour parler du mouvement réaliste de la fin du XIXe siècle, on utilise le terme de
­Naturalisme, qui a été créé par Émile Zola. L’École naturaliste voit le jour en 1860.

B Les écrivains naturalistes et réalistes.

Selon Émile Zola, c’est Flaubert qui invente ce nouveau genre d’écriture. Son excès d’analyse sans
compromis de la société lui vaudra des ennuis avec la justice : son roman Madame Bovary (1857) est
condamné pour outrage à la morale et à la religion.

Émile Zola est en effet le grand auteur naturaliste de son temps. Dans ses œuvres, s’il dresse un portrait
sans complaisance de toutes les classes sociales, c’est pour mieux prendre le parti des déshérités. Son
roman Germinal (1885) en est l’exemple le plus célèbre, dans lequel il raconte la dure vie des mineurs de
fond qui mènent une grève désespérée pour améliorer leurs conditions de vie.

Il est par ailleurs l’instigateur de soirées littéraires qui débouchent sur la publication du recueil des
­Soirées de Médan (1880), où un groupe d’écrivains rédige des nouvelles sur la guerre de 1870, en
­appliquant les principes du naturalisme. C’est à cette occasion que Maupassant écrit « Boule-de-Suif ».

Les autres auteurs considérés comme naturalistes sont Jules Renard (1864-1610) qui écrit Poil de
­Carotte en 1894 , Jules Vallès (1832 – 1885) qui rédige l’Enfant en 1879, ou Alphonse Daudet (1840 – 1897)
et son Petit Chose en 1868.

236  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

79. L’Antiquité

Vidéo 26

I. HOMÈRE

Homère est un poète épique grec qui aurait vécu au VIIIe siècle avant J.-C. Il est l’auteur le plus célèbre
de l’Antiquité.

La tradition le représente sous les traits d’un vieil aède (un artiste qui chante
des épopées) aveugle, qui parcourait le monde en déclamant ses vers et en
racontant ses histoires. On sait bien peu de choses sur lui et sa vie est entou-
rée de mystères.

Toutefois, il laisse au monde deux longs poèmes qui totalisent 27800 vers.

Son premier poème, L’Iliade, raconte une partie de la guerre qui a opposé des
Grecs et les Troyens. (Ilion = Troie)

L’Odyssée, son second poème, raconte le retour d’Ulysse, après la guerre, sur
son île d’Ithaque (Odysseus = Ulysse).

Ces deux poèmes servaient aux enfants grecs de premiers livres de lecture à l’école et les Grecs les
connaissaient par cœur.

D’abord tu rencontreras les Sirènes, séductrices de tous les hommes qui s’approchent d’elles : celui qui,
poussé par son imprudence, écoutera la voix des Sirènes, ne verra plus son épouse ni ses enfants chéris qui
seraient cependant charmés de son retour ; [...] Fuis ces bords et bouche les oreilles de tes c­ ompagnons
avec de la cire molle, de peur qu’aucun d’eux ne les entende. Toi-même, si tu le désires, tu pourras écouter
les Sirènes, mais laisse-toi auparavant attacher les pieds et les mains au mât de ton navire rapide.

L’Odyssée, Chant XII

II. ESOPE

Esope est un fabuliste grec qui aurait vécu aux VIIe et VIe siècles avant J.-C.

On raconte de lui qu’il est un esclave boîteux (aisopos en grec signifie


le ­boîteux) et bossu. Une fois affranchi, il voyage beaucoup. On lui attribue plus
de 300 fables qui racontent les aventures d’animaux aux comportements très
humains. Ses fables sont le fruit de la tradition orale.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  237


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. OVIDE

Ovide, de son nom complet Publius Ovidius Naso, est un poète latin qui est né
en 43 avant J.-C et mort en 17 après J.-C.

Il vit la naissance de l’Empire Romain : il naît un an après l’assassinat de


Jules César.

Ovide naît dans une famille aisée et s’intéresse très tôt à la poésie, mais
étudie le métier d’avocat qu’il exerce à Rome.

Il publie en 15 avant J.-C. un recueil de poèmes, Les Amours, et ­


Les Héroïdes, un recueil de lettres écrites en vers. Toutefois, il est surtout
connu pour être l’auteur des Métamorphoses, un poème de 230 fables qui
racontent des transformations d’êtres humains en plantes, en animaux...

IV. PHÈDRE

Phèdre, de son nom complet Caius Julius Phaedrus est un fabuliste


latin qui serait né en 14 avant J.-C et mort en 50 après J.-C.

Il écrit des fables qui lui sont inspirées d’Ésope pour certaines,
mais pas la majorité. Comme celles d’Ésope, ses fables mettent
en scène des animaux aux comportements humains.

Disgracié parce que soupçonné d’avoir fait des allusions politiques


dans certaines fables, c’est en exil qu’il écrit ses œuvres. On lui
attribue 5 recueils, soit environ 130 fables.

Il demeure dans l’oubli quasiment jusqu’au XVIe siècle. Au XVIIe, il


va à son tour inspirer Jean de La Fontaine.

C’est Ésope qui, le premier, a trouvé ces matériaux : moi, je les ai façonnés en vers iambiques. Ce petit
livre a un double mérite : il fait rire et il donne de sages conseils pour la conduite de la vie. À celui qui
viendrait me reprocher injustement de faire parler non seulement les animaux, mais même les arbres,
je rappellerai que je m’amuse ici à de pures fictions.

Prologue des Fables

238  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

80. Le Moyen Âge


I. CHRÉTIEN DE TROYES

On sait très peu de choses sur la vie de Chrétien de Troyes, les


­éléments connus sont ceux que l’on peut déduire du contenu
de ses préfaces.

Il a été au service de Marie de Champagne et de Philippe d’Alsace,


et est ­certainement mort en 1195.

Il est un auteur majeur du Moyen Âge, puisqu’il a écrit cinq récits en


­octosyllabes entre 1170 et 1185 : Érec et Énide, Cligès, Lancelot, ou le
Chevalier de la charrette, Yvain, ou le Chevalier au lion, et Perceval, ou le
Conte du Graal.

Puis que ma dame de Chanpaigne


Vialt que romans a feire anpraigne,
Je l’anprendrai mout volentiers,
Come cil qui est suens antiers
De quanqu’il puet el monde feire,
Sanz rien de losange avant treire.
Lancelot ou le Chevalier de la charrette

II. CHARLES D’ORLÉANS

Charles d’Orléans est né à Paris en 1394 ; il appartient à la famille


royale des ­Valois. Il a participé à la bataille d’Azincourt en 1415, qui a vu
la défaite des ­Français face aux Anglais lors de la guerre de Cent ans,
et a été fait prisonnier. Charles d’Orléans est resté en captivité pendant
vingt-cinq ans.

C’est pendant ces vingt-cinq années qu’il a composé ses poèmes, bal-
lades et ­rondeaux. Il y parle de l’amour, de la guerre, et du désarroi
d’être loin de son pays.

Une fois rentré en France, en 1440, il s’installe à Blois, où il continue de


composer de la littérature. Il meurt en 1465 à Amboise.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  239


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. FRANÇOIS VILLON

François de Montcorbier est né probablement en 1431. Orphelin


de père, il est recueilli par le Chanoine Guillaume de Villon, à qui il
­emprunte son nom. François Villon se fait également appeler François
des Loges, ou Michel Mouton.

François Villon fait des études à la Sorbonne, mais il est aussi amené
à fréquenter la pègre, ce qui lui vaut des ennuis avec la justice. Il
a même été obligé de fuir Paris en 1455, après avoir tué un prêtre
lors d’une bagarre. Il a également cambriolé le collège de Navarre.
Il alterne les séjours en prison et les voyages en province. En 1461 il
rentre à Paris et entame la rédaction du « Testament ».

Une fois de plus, il participe à une rixe, et est condamné à être pendu.
C’est à cette occasion qu’il écrit « La Ballade des Pendus ». En 1463,
sa condamnation à mort est annulée, et Villon disparaît : on ne sait
pas ce qu'il est devenu à la fin de sa vie.

IV. LE ROMAN DE RENART

Le Roman de Renart est composé de vingt-sept branches,


c’est-à-dire des contes écrits en octosyllabes. Entre 1170 et 1250,
­différents ­auteurs, souvent anomynes, enrichissent ce recueil.

Si ce livre s’appelle «roman», cela signifie qu’il est écrit dans la


langue de tous les jours, la langue romane, et non en latin.

Ce recueil raconte les aventures d’un goupil nommé Renart, qui est
rusé, menteur, parfois cruel avec les autres animaux. Cette société
animale pleine de fantaisie est le reflet de la vie de tous les jours au
Moyen Âge, et permet une critique parfois féroce des dérives des
trois ordres médiévaux. Ainsi, le clergé est-il parodié, tout comme
l’idéal chevaleresque et courtois.

Jean de la Fontaine s’est souvenu des aventures de Renart quand il


à composé sa fable « le Corbeau et le Renard ».

240  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

81. La Renaissance
I. RABELAIS

François Rabelais est un écrivain français né vers 1494 et mort en 1553.

Il reçoit une éducation qui le conduit à devenir prêtre. Contre les


­enseignements chrétiens, il étudie la médecine. Il publie alors sa
­première œuvre, Pantagruel, en 1532, puis Gargantua, en 1534,
­chroniques amusantes et joyeuses de la vie de géants insatiables.

Il devient docteur en médecine en 1537.

Rabelais est tout en opposition : il est tour à tour ecclésiastique et anti-


clérical (contre le clergé), chrétien et libre penseur, médecin et bon
vivant. Il luttera par les mots toute sa vie pour la tolérance et la paix et
sera un des membres fondateurs de l’humanisme, mouvement ­artistique
et culturel de la Renaissance, qui se caractérise par sa foi en l’homme et par l’intérêt pour toutes les
formes de la connaissance, et par la redécouverte de la culture de l’Antiquité.

II. RONSARD

Pierre de Ronsard, issu d’une vieille famille noble, est une figure majeure
de la poésie de la ­Renaissance. Il naît en 1524 et meurt en 1585, à l’âge de
61 ans.

Il est le page de nombreux aristocrates, dont le fils du roi François Ier.


Il se destine à la carrière de diplomate mais une grave maladie le rend
presque sourd. Il se consacre alors entièrement à la poésie.

C’est à Paris qu’il contribue à former la Pléiade, groupe d’écrivains qui se


donnent comme mission d’enrichir la langue française et de créer une
véritable littérature française. Il devient alors le poète le plus important du
groupe avec son ami Joachim du Bellay. Il est reconnu unanimement comme le «Prince des poètes». Ses
recueils sont imités, des poèmes lui sont dédiés.

Il est l’auteur d’une œuvre vaste qui, en plus de trente ans, s’est porté aussi bien sur la poésie engagée
dans les guerres de religion (Les Hymnes, 1555), que sur l’épopée avec La Franciade (1572).

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  241


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. DU BELLAY

Joachim du Bellay naît en 1522 dans son château familial près de Liré,
en Anjou et meurt à Paris en 1560, à l’âge de 37 ans.

À Paris, en 1547, il rencontre Ronsard, et va, avec lui, s’initier à la


culture de l’Antiquité gréco-latine avec l’humaniste Jean Dorat.
Membre actif du groupe de la Pléiade, il signe la célèbre Défense et
illustration de la langue française, en 1549.

De 1553 à 1557, il part accompagner son cousin en mission diplo-


matique à Rome. De retour en France, il fait publier ses œuvres en
1558, écrites pendant son exil de quatre ans : Les Antiquités de Rome,
Les divers Jeux rustiques et son recueil le plus célèbre, Les Regrets
(1558), qui exprime sa nostalgie de la France mais également ses
doutes et ses espoirs.

IV. MONTAIGNE

Montaigne, de son véritable nom Michel Eyquem, est né en 1533 au


château de Montaigne dans le Périgord. Il meurt en 1592, alors âgé
de 59 ans.

Son père s’attache à lui inculquer une bonne éducation et une bonne
instruction. À treize ans, il apprend le droit mais sa rencontre avec La
Boétie va lui permettre de s’orienter vers la littérature.

Montaigne fréquente la cour jusqu’en 1568, et, en 1571, il se retire


dans le château de son enfance. Dès 1572, il y entreprend la rédaction
des Essais, dont la première édition paraît en 1580.

Dans ses Essais, Montaigne parle de lui-même, sans se cacher, en


toute franchise. Souvent, ses pensées sont empreintes de pessimisme.
Sa devise est « Que sais-je ? ». Pour lui, le savoir et la connaissance de
soi sont les seules voies qui mènent à la sagesse pour vivre en accord avec la nature, en se préparant à
la mort. Jusqu’à celle-ci, en 1592, il ne cessera de modifier et d’enrichir ses Essais.

242  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

82. Le XVIIe siècle

Vidéo 27

I. MOLIÈRE

Molière est le pseudonyme de Jean-Baptiste Poquelin. Il est né en 1622.

Son père est tapissier du roi, mais le jeune homme refuse de suivre sa
voie: il sera dramaturge. Il rencontre la famille Béjart, part avec elle en
province pour peaufiner son jeu et son style littéraire et fonde la troupe
de l’Illustre-Théâtre. Il a vingt et un ans. Après avoir passé quinze ans
sur les routes, il rentre à Paris et bénéficie de la protection de ­Monsieur,
Frère du Roi, puis du Roi lui -même. Louis XIV lui donne alors la
­possibilité de jouer dans la Salle du Petit-Bourbon. En 1669, il est nommé
­pourvoyeur des divertissements royaux, et collabore avec Lully.

Pour Molière, la règle la plus importante est de plaire à son public,


en l’amusant et en le faisant rire. Il se moque des défauts de ses
­contemporains (Les Précieuses Ridicules, l’Avare, Le Bourgeois Gentihomme), et n’oublie pas de critiquer
son époque.

Malgré une maladie qui l’affaiblit, Molière monte sur scène pour jouer Le Malade Imaginaire. Il s’effondre
sur scène lors de la quatrième représentation, et meurt chez lui en 1673. Il faut l’intervention de Louis
XIV pour que le comédien soit enterré, de nuit, en terre chrétienne.

II. JEAN DE LA FONTAINE

Jean de la Fontaine est né à Château-Thierry en 1621, et meurt en 1695.


Il fait de longues études, qui le mènent à Paris en 1645, et devient en
1652 Maître des Eaux et Forêts de Château-Thierry. Il publie une première
œuvre en 1656, une comédie. C’est en fréquentant le Surintendant Nicolas
Fouquet qu’il sympathise avec Racine, Perrault, Molière.

Dès 1664, La Fontaine écrit des œuvres courtes, des nouvelles, des contes,
et surtout des fables. C’est tout l’héritage antique de Phèdre ou d’Ésope
que le fabuliste développe dans une écriture gaie et enjouée lors de
241 fables. Si son but est de distraire son lecteur, il souhaite ­également
l’instruire. Sous chaque animal, le poète dissimule un homme, un défaut,
une idée, et permet ainsi la réflexion.

Contrairement à Molière, La Fontaine ne sera jamais protégé par le Roi, qui lui fera payer toute sa vie
son amitié avec Fouquet.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  243


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. PIERRE CORNEILLE

Pierre Corneille est né à Rouen en 1606.

Il suit des études qui le mènent à acheter deux offices d’avocat, charge
qu’il abandonne en 1650. Sa première comédie est jouée en 1629, mais
c’est le registre plus grave de la tragi-comédie qui le propulse vers
la gloire : Le Cid est un véritable succès dès 1636. La pièce narre les
amours contrariées de Rodrigue et de Chimène, sur fond d’héroïsme,
valeur chère à l’auteur, et fait de Corneille un auteur reconnu. Par la
suite, Corneille s’intéresse à l’histoire romaine, et rédige Horace et
Cinna en 1640. Le dramaturge entre à l’Académie Française en 1647.

Corneille écrit en 1660 les Trois Discours, dans lesquels il analyse


l’écriture dramatique. Par la suite, le succès grandissant de Racine
jette un voile sur la fin de la carrière de Corneille. L’auteur meurt
en 1684.

IV. CHARLES PERRAULT

Perrault voit le jour à Paris en 1628, dans une famille de


­parlementaires.

Il devient avocat à Orléans, et publie dès 1653 un premier poème.


En 1663, il entre au service de Colbert, auprès duquel il travaille
­pendant vingt ans.

Perrault s’engage dans la Querelle des Anciens et des Modernes


­pendant de longues années, et écrit à ce sujet Le Siècle de Louis
le Grand.

Dès 1691, afin de s’opposer aux Contes de La Fontaine, Perrault publie


« Grisélidis », « Les Souhaits ridicules » et « Peau-d’Âne ». Par la suite,
il regroupe de nouveaux textes dans un recueil intitulé les Contes de
Ma mère l’Oye, directement inspirés par les contes populaires en vogue dans les campagnes. Il n’est pas
certain que Perrault ait écrit seul ces textes, il est possible que ce livre soit le fruit d’une collaboration
avec son fils Pierre. Perrault décède en 1703

244  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

83. Le XVIIIe siècle


I. VOLTAIRE

Voltaire, de son nom véritable François-Marie Arouet, couvre la quasi


­totalité du XVIIIe siècle. Il est né en 1694 et mort à 83 ans, en 1778.
Ses cendres reposent depuis 1791 au Panthéon.

À partir de 1715, il fréquente les salons littéraires et compose des écrits


satiriques qui le conduisent à la Bastille, qui est à l’époque une prison, et
vit même l’exil en Angleterre, en 1726.

Sa vie mouvementée est marquée par l’engagement au service de la


liberté. Il est un travailleur infatigable et pratique presque tous les genres
littéraires : il est à la fois dramaturge, poète, historien, pamphlétaire,
­journaliste, philosophe et conteur.

Il lutte contre l’intolérance et le fanatisme religieux qu’il nomme «l’infâme», en publiant en 1734
Les Lettres philosophiques, et le Traité sur la Tolérance en 1768, Zadig en 1748, et Candide en 1759.
Il est une figure emblématique de la philosophie des Lumières qui tire son nom de la volonté des
­philosophes de ce siècle de combattre les ténèbres de l’ignorance par la diffusion du savoir.

II. BEAUMARCHAIS

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, ou Beaumarchais, est né en


1732 et mort en 1799, à l’âge de 67 ans.

Il vit une enfance heureuse et matériellement aisée. Il devient célèbre


par ses procès et son immense fortune qu’il acquiert dans le commerce
avec l’Amérique.

Écrivain, musicien, poète, pamphlétaire, politique, dramaturge, il est


­surtout connu pour sa trilogie théâtrale : Le Barbier de Séville (1735),
Le Mariage de Figaro (1784) et La Mère coupable (1792).

Sa vie est marquée par le combat contre l’injustice et l’iniquité. Il souhaite une
société fondée sur le mérite et le travail et se fait le critique, ­annonciateur
de la Révolution en 1789, de la société française d’Ancien régime.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  245


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. ROUSSEAU

Jean-Jacques Rousseau est né à Genève, en Suisse, en 1712 et mort


en 1778, à l’âge de 66 ans. Ses cendres se trouvent au Panthéon depuis
1794.

Orphelin de mère dès sa naissance, il acquiert sa grande culture en


autodidacte : il est tour à tour romancier, dramaturge, philosophe,
moraliste, sans oublier compositeur.

Il s’installe à Paris en 1742 et mène des activités dans les domaines de


la musique et de l’écriture, notamment la philosophie. C’est en 1750,
avec le Discours sur les sciences et les arts qu’il connaît son premier
grand succès qui fait de lui un auteur à la mode. Mais il est aussi connu
pour être le père du roman épistolaire Julie et la nouvelle Héloïse
(1761), de Du Contrat social (1762) et de Émile ou de l’Éducation (1762).
Ces deux dernières œuvres seront condamnées par le Parlement de Paris et lui coûteront l’exil pendant
­plusieurs années.

Ses dernières années, loin de tous, seront consacrées à l’écriture de soi : les Confessions
(1765–1770) publiées en 1782, mais encore ses Rêveries du promeneur solitaire (1776–1778). C’est par
cette ­abondante œuvre autobiographique que la vie de Rousseau nous est surtout connue.

IV. MARIVAUX

Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux naît à Paris en 1688 et meurt,


à Paris, en 1763, à 75 ans.

Très tôt, il mène une carrière triple : journaliste d’abord, puis


­romancier avec La vie de Marianne (1731–1742, inachevé) ou Le Paysan
parvenu (1734, ­inachevé), et enfin auteur dramatique fécond avec des
comédies basées sur les sentiments comme La Surprise de l’Amour
en 1722, La double Inconstance en 1723 ou encore Le Jeu de l’Amour
et du Hasard en 1730 ; des comédies de mœurs avec L’École des Mères
en 1732 ; ou encore des comédies sociales qui posent des problèmes
­fondamentaux : la liberté et l’égalité entre les individus, avec L’Ile des
Esclaves en 1725.

Considéré comme un brillant moraliste, il est, par ses oeuvres, un


témoin essentiel de la société et des usages de son temps.

246  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

84. Le XIXe siècle


I. VICTOR HUGO

Victor Hugo est né en 1802 et décède en 1885. Il montre très tôt des a
­ mbitions littéraires, et compose dès
seize ans son premier poème, salué par la critique.

Il est le chef de file du mouvement romantique français, dès 1830 et


la pièce Hernani, qui a déchaîné les passions de toute une génération
­d’écrivains et peintres. Cette même année, Hugo publie le roman
Notre-Dame de Paris, et devient un écrivain reconnu.

Hugo a vécu des drames qui ont influencé sa création littéraire. Par
exemple, en 1843, sa fille Léopoldine se noie dans la Seine : il publiera à
sa mémoire les Contemplations.

Par ailleurs, Hugo s’engage en politique dès 1848. Il s’oppose à Louis


Napoléon Bonaparte lors de son coup d’état, et est contraint de quitter
clandestinement la France. Lors de cette période de dix-neuf ans, il écrit notamment les Misérables
(1862), Les Châtiments (1853). En 1870, l’Empereur chute et Hugo rentre triomphalement à Paris, où il
reprend son engagement politique et littéraire. À sa mort un grand deuil national est décidé, et un
million de Français défilent devant sa dépouille exposée sous l’Arc de Triomphe.

II. GUY DE MAUPASSANT

C’est en 1850, près de la ville de Dieppe, que Guy de Maupassant voit le jour. Son premier travail est
commis au Ministère de la Marine, et il ­s’engage en 1870 comme garde mobile. Ces deux expériences
l’inspireront grandement lors de la rédaction de ses nouvelles.

Maupassant fréquente les grands romanciers de la deuxième moitié


du XIXe siècle : Flaubert, Zola, les frères Goncourt. Sa nouvelle « Boule
de Suif » le fait entrer dans la catégorie des écrivains naturalistes, et il
exploite cette veine dans nombre de ses nouvelles, comme « la Maison
Tellier », « Une Partie de Campagne » ou « la Parure ». Maupassant publie
au total plus de 300 nouvelles. Dans son roman Bel-Ami (1885), il dresse
le portrait d’un jeune homme ambitieux et manipulateur qui veut faire son
chemin dans le milieu du journalisme.

Mais la fin de sa vie est marquée par la maladie. Sa production se teinte


de plus en plus de pessimisme, et l’auteur montre dans « le Horla » sa
hantise de devenir fou, comme son frère. Après une tentative de suicide
manquée en 1891, Maupassant est interné. Il meurt en 1893 dans la clinique du Docteur Blanche.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  247


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

III. JULES VERNE

Jules Verne est né à Nantes en 1828, et meurt en 1905 à Amiens.


Le premier roman de Verne, Cinq Semaines en Ballon (1863), est refusé
par quinze éditeurs différents. Le seizième éditeur, Hetzel, offre sa
chance à Verne, qui explore alors le genre nouveau de la science-fiction,
avec par exemple Voyage au centre de la Terre (1864), Vingt Mille Lieues
sous les mers (1869).

Verne écrit également des romans d’aventure, qui emmènent ses


­lecteurs vers des contrées sauvages et éloignées : Le Tour du Monde
en quatre-vingt jours (1873), Deux ans de vacances (1888), Michel Strogoff
(1876).

Verne vit heureux jusqu’en 1886, où il subit l’agression d’un membre de


sa famille. Il se retire de la vie mondaine, et ses livres se teintent alors de
pessimisme. Il s’investit dans la vie politique locale, à Amiens. Il perd peu
à peu la vue, et meurt en 1905 d’une crise de diabète.

IV. ARTHUR RIMBAUD

Celui que Paul Verlaine surnomme « l’Homme aux semelles de


vent » est né à Charleville en 1854. Ce brillant élève est encouragé
par son professeur Izambart à écrire de la poésie. Mais il est aussi
indiscipliné, et fugue dès l’âge de quinze ans. Sa grande ambition est
de fréquenter les poètes, aussi envoie-t-il à Banville des vers dans
l’espoir d’être publié.

La Guerre de 1870 et les évènements de la Commune de Paris en


1871 marquent fortement l’œuvre de Rimbaud. À seize ans, il a déjà
écrit des chefs d’œuvres comme « le Dormeur du Val », « Ma Bohème », et à dix-sept ans, il compose
le long poème « le Bateau Ivre » dans lequel il exprime son désir de rompre avec son quotidien pour
explorer de nouvelles voies poétiques.

C’est ce poème qu’il envoie à Verlaine, qui, ébloui, l’invite à le rejoindre à Paris. Les deux poètes errent
à travers l’Europe pendant plusieurs mois, au terme desquels Verlaine blesse son ami d’un coup de
revolver, après une dispute. Verlaine termine sa course en prison, et Rimbaud écrit en 1873 Une Saison
en Enfer, puis les Illuminations. En 1875, il abandonne la poésie, laissant à Verlaine ses derniers écrits.

Il quitte tout, et voyage de nouveau en Europe. À partir de 1880, il s’installe en Afrique, où il vit de t­ rafics,
mène des expéditions. En 1891, Rimbaud est rapatrié à Marseille pour y subir une amputation de la
jambe. Il meurt la même année d’un cancer généralisé : il a 37 ans.

248  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

85. Le XXe siècle


I. GUILLAUME APOLLINAIRE

Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky, dit Guillaume Apollinaire, naît à Rome en


1880, sujet polonais de l’empire russe, d’une mère polonaise et d’un père officier
italien. Il meurt à Paris en 1918, de la grippe espagnole, à l’âge de 38 ans.

Son enfance et son adolescence se trouvent sous l’emprise de sa mère


­fantasque. C’est en 1890, à Monaco, qu’il s’initie aux mythes antiques et aux
légendes médiévales. En 1899, sa famille s’installe à Paris, après avoir écumé
tous les casinos d’Europe, et Apollinaire est obligé de travailler. Il commence à
écrire, publie L­ ’Hérésiarque et Cie en 1910, et se lie d’amitié avec de nombreux
artistes, dont Picasso, grâce auquel il rencontre le peintre Marie Laurencin. ­Leur
relation ­passionnée dure jusqu’en 1912. Ses poèmes paraissent dans de nom-
breuses revues. En 1913, il connaît le succès avec son recueil Alcools, qui les réunit tous.

Dès 1914, alors citoyen russe, il demande à être incorporé dans l’armée française ; il est affecté dans
l’artillerie, en tant que brigadier. En 1916, il est naturalisé mais un éclat d’obus le blesse à la tempe.
Pour lui, la guerre est terminée et il revient à Paris. Il fait publier un recueil de contes Le poète
­assassiné en 1916 et son dernier recueil de poèmes à la disposition typographique originale,
­Calligrammes, en 1918.

« Salut monde dont je suis la langue

éloquente que sa bouche O Paris tire

et tirera toujours aux Allemands »

Calligrammes

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  249


Lecture et
Littérature B. Repères littéraires

II. PAUL ELUARD

Paul Eluard, de son vrai nom Eugène Grindel, est né en 1895 et mort en
1952, à 57 ans.

Dès le début de la Grande Guerre en 1914, il est mobilisé et envoyé sur


le front en tant qu’infirmier dans un hôpital militaire. En 1916, alors
au front, il fait publier un recueil de poèmes, Le Devoir, dans lequel il
exprime son horreur de la guerre. Celle-ci terminée, grâce au recueil
Les Poèmes pour la paix (1918), il fait la rencontre d’André Breton, Louis
Aragon, Philippe Soupault et devient avec eux, un membre actif du groupe
surréaliste.

En 1926, il adhère avec ses amis surréalistes au parti communiste.


Comme eux, à cause de divergences politiques, il s’en fera exclure
en 1933, date à laquelle il publie Capitale de la douleur, dans lequel il
­exprime sa totale liberté d’expression.

Il écrit, pendant la seconde Guerre mondiale, dans la France occupée, de nombreux textes de
­réconfort et de lutte et fait partie de la résistance. Il fait publier clandestinement en 1942 Poésie et
Vérité qui contient le célèbre poème « Liberté » que la Royal Air Force parachutera dans les maquis.
Son ­engagement fait de lui le symbole d’un idéal de fraternité et de liberté.

En 1952, deux mois avant sa mort, il publie Les sentiers et les routes de la Poésie.

III. ROMAIN GARY

Né Romain Kacew, Romain Gary est né à Vilnius en Lituanie (alors sous


l’empire russe) en 1914 et mort en 1980 à Paris, à l’âge de 66 ans.

Romain Gary âgé, de 14 ans, arrive à Nice avec sa mère, qui place en lui
de grands espoirs. Il est naturalisé français en 1935 et il est appelé à faire
son service militaire. En 1938, il est incorporé dans l’aviation. Il rejoint
l’Angleterre et les Forces aériennes françaises libres en 1940. Il fait ses
débuts dans la diplomatie au service de la France après la guerre, en 1945,
et devient secrétaire d’ambassade à Sofia (Bulgarie) puis à Berne (Suisse),
et attaché de presse de l’ONU à New-York. Parallèlement à ses activités de
diplomate, il publie en 1956 Les Racines du Ciel grâce auquel il gagne le
Prix Goncourt. Il se détache du Ministères des Affaires étrangères en 1960.

Ce n’est qu’après son suicide en 1980 que l’on découvre que Romain Gary
a écrit d’autres romans sous le pseudonyme d’Emile Ajar. C’est sous ce même pseudonyme qu’il a signé
La Vie devant soi (1975), son œuvre la plus connue, et obtenu un autre prix Goncourt.

250  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Lecture et
B. Repères littéraires Littérature

IV. JEAN ANOUILH

Jean Anouilh naît en 1910 et meurt en 1987, à l’âge de 77 ans.

C’est très jeune qu’Anouilh se découvre une passion pour le théâtre.


Il devient le secrétaire de Louis Jouvet en 1929 et commence à cette
date à écrire. Sa première pièce, L’Hermine, jouée en 1932 connaît
un succès plutôt mitigé. Il doit attendre Le Voyageur sans bagages
en 1937 pour enfin se faire un nom. Le succès en 1938 de La Sauvage
et de Le Bal des Voleurs confirme sa notoriété.

En 1939 éclate la seconde Guerre mondiale. Anouilh est le secrétaire


d’un commandant à Auxerre. Il continue d’écrire malgré l’occupation
allemande ; il ne prend position ni pour la résistance ni pour la collaboration. Sa neutralité provoque la
colère de certains.

Anouilh organise sa composition théâtrale en plusieurs périodes : avant la guerre, il écrit la série des
Pièces roses, marquées par la fantaisie. Pendant la guerre, il écrit des Pièces noires, qu’il fera jouer
à Paris en pleine Occupation allemande, pièces graves qui prennent appui sur des mythes antiques :
Antigone (1944), réécriture du mythe de Sophocle, ou Médée (1946).

Après la guerre, il écrit encore des Pièces brillantes, des Pièces grinçantes, ainsi que des Pièces costumées.
Son œuvre est abondante et variée.

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  251


Crédits photographiques

Couverture : © CNED – Pascal Derr

Fiche 2 : © CNED ;

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Fiche 23d : © CNED ;

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Fiche 43 : © CNED ;

Fiche 45 : © CNED ;

Fiche 49 : © CNED ;

Fiche 76 : Self Portrait, c.1837 (oil on canvas), Delacroix, Ferdinand Victor Eugene (1798-1863) / Louvre,
Paris, France / Bridgeman Images ; Abbey in the Oakwood, 1810 (oil on canvas), Friedrich, Caspar David
(1774-1840) / Schloss Charlottenburg, Berlin, Germany / Bridgeman Images ; The Nightmare, 1781 (oil
on canvas), Fuseli, Henry (Fussli, Johann Heinrich) (1741-1825) / Detroit Institute of Arts, USA / Foun-
ders Society purchase with Mr and Mrs Bert L. Smokler / and Mr and Mrs Lawrence A. Fleischman funds
/ Bridgeman Images ; The Raft of the Medusa, 1819 (oil on canvas), Gericault, Theodore (1791-1824) /
Louvre, Paris, France / Bridgeman Images ; Execution of the Defenders of Madrid, 3rd May, 1808, 1814
(oil on canvas) (see also 155453 for detail), Goya y Lucientes, Francisco Jose de (1746-1828) / Prado,
Madrid, Spain / Bridgeman Images

Fiche 77 : The Galerie des Glaces (Hall of Mirrors) 1678 (photo), Mansart, Jules Hardouin (1646-1708)
/ Château de Versailles, France / Peter Willi / Bridgeman Images ; View of the Bosquet des Rocailles,
1680-83 (photo), Le Notre, Andre (1613-1700) / Château de Versailles, France / Peter Willi / Bridgeman
Images ; Rear view of Vaux-le-Vicomte, designed by Louis le Vau (c.1612-70) for Nicolas Fouquet, begun
in 1657 (photo) / Melun, France / Bridgeman Images ; The Ending of the Mania for Duels in 1662, Ceiling

252  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret


Painting from the Galerie des Glaces, Le Brun, Charles (1619-90) / Chateau de Versailles, France / Brid-
geman Images ; Cleopatra Disembarking at Tarsus, 1642 (oil on canvas), Claude Lorrain (Claude Gellee)
(1600-82) / Louvre, Paris, France / Bridgeman Images ; Orpheus and Eurydice (oil on canvas), Pous-
sin, Nicolas (1594-1665) / Louvre, Paris, France / Bridgeman Images ; Apollo Tended by the Nymphs,
intended for the Grotto of Thetis, executed with the assistance of Thomas Regnaudin (1622-1706) 1666-
75 (marble), Girardon, Francois (1628-1715) / Chateau de Versailles, France / Peter Willi / Bridgeman
Images ; Mercury on Pegasus (‘Le Cheval de Marly’) 1701-02 (marble), Coysevox, Antoine (1640-1720) /
Louvre, Paris, France / Bridgeman Images

Fiche 78 : The Winnowers, 1855 (oil on canvas), Courbet, Gustave (1819-77) / Musee des Beaux-Arts,
Nantes, France / Bridgeman Images ; The Stone Breakers, 1849 (oil on canvas) (destroyed in 1945),
Courbet, Gustave (1819-77) / Galerie Neue Meister, Dresden, Germany / © Staatliche Kunstsammlungen
Dresden / Bridgeman Images ; In a Cafe, or The Absinthe, c.1875-76 (oil on canvas), Degas, Edgar (1834-
1917) / Musee d’Orsay, Paris, France / Bridgeman Images ; The Laundresses, c.1884 (oil on canvas),
Degas, Edgar (1834-1917) / Musee d’Orsay, Paris, France / Bridgeman Images ; Le Linge, 1875 (oil on
canvas), Manet, Edouard (1832-83) / The Barnes Foundation, Philadelphia, Pennsylvania, USA / Bridge-
man Images ; A Bar at the Folies-Bergere, 1881-82 (oil on canvas), Manet, Edouard (1832-83) / © Samuel
Courtauld Trust, The Courtauld Gallery, London, UK / Bridgeman Images ; The Gleaners, 1857 (oil on
canvas), Millet, Jean-Francois (1814-75) / Musee d’Orsay, Paris, France / Bridgeman Images ; The Ange-
lus, 1857-59 (oil on canvas), Millet, Jean-Francois (1814-75) / Musee d’Orsay, Paris, France / Bridgeman
Images

Fiche 79 : © akg-images ; Bust of Homer, Hellenistic period (330-20 BC ) (marble), Greek / Musei Capi-
tolini, Rome, Italy / Bridgeman Images ; akg-images / Jürgen Sorges ; Ducks and Fish (mosaic), Roman,
(1st century) / Musee Conde, Chantilly, France / Bridgeman Images

Fiche 80 : Charles d’ Orleans (1394-1465) son of Louis d’Orleans he was made prisoner by the english
at Agincourt battle in 1415 and during captivity he wrote many poems poete poesie poet poetry France /
Photo © Tallandier / Bridgeman Images ; Arthurian legend (quest for the Holy Grail ): Lancelot and the
Sword Bridge to reach the castle where Guinever in prisoner, illumination by Evrard d’Espinques from
«Lancelot du Lac» c. 1470 / Photo © PVDE / Bridgeman Images ; Ms Fr 1580 fol.93 Renart and Tibert,
from the ‘Roman de Renart’ (vellum), French School, (13th century) / Bibliotheque Nationale, Paris,
France / Flammarion / Bridgeman Images ; Portrait of Francois Villon (1431-63) (engraving), Rullmann,
Ludwig (1765-1822) / Bibliotheque Nationale, Paris, France / Bridgeman Images

Fiche 81 : © akg-images ; akg-images / André Held ; Portrait of Francois Rabelais (c.1494-1553) (oil on
canvas), French School, (17th century) / Chateau de Versailles, France / Bridgeman Images ; akg-images
/ Erich Lessing

Fiche 82 : Pierre de Corneille (1606-94) 1647 (oil on canvas), Le Brun, Charles (1619-90) (after) / Château
de Versailles, France / Bridgeman Images ; Jean de la Fontaine (oil on canvas), Rigaud, Hyacinthe (1659-
1743) (studio of) / Musee Jean de la Fontaine, Chateau-Thierry, France / Bridgeman Images ; Moliere in

CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret  253


the Role of Caesar in ‘The Death of Pompey’ (oil on canvas), Mignard, Nicolas (1606-68) / Musee de la C
Ville de Paris, Musee Carnavalet, Paris, France / Bridgeman Images ; Portrait of Charles Perrault (Paris,
1628-1703), French writer, Painting by Philippe Lallemand (1636-1716), Lallemand, Philippe (1636-1716)
/ Château de Versailles, France / De Agostini Picture Library / G. Dagli Orti / Bridgeman Images

Fiche 83 : Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (oil on canvas), Nattier, Jean-Marc (1685-1766) /
Comedie Francaise, Paris, France / Archives Charmet / Bridgeman Images ; Portrait of Pierre Carlet de
Chamblain de Marivaux (1688-1763) 1743 (oil on canvas), Loo, Louis Michel van (1707-71) (after) / Châ-
teau de Versailles, France / Bridgeman Images ; Jean-Jacques Rousseau (1712-78) (oil on canvas), Tour,
Maurice Quentin de la (1704-88) (after) / Musee de la Ville de Paris, Musee Carnavalet, Paris, France /
Bridgeman Images ; Portrait of the Young Voltaire (1694-1778) (oil on canvas), French School, (18th cen-
tury) / Musee Antoine Lecuyer, Saint-Quentin, France / Bridgeman Images

Fiche 84 : Portrait of Victor Hugo (1802-85) 1879 (oil on canvas), Bonnat, Leon Joseph Florentin (1833-
1922) / Château de Versailles, France / Bridgeman Images ; Guy de Maupassant (1850-93) (b/w photo)
/ Private Collection / Ken Welsh / Bridgeman Images ; Portrait of Arthur Rimbaud aged 17, 1871 (b/w
photo), Carjat, Etienne (1828-1906) / Private Collection / Prismatic Pictures / Bridgeman Images ; Por-
trait of Jules Verne (1828-1905) late 19th century (b/w photo), French Photographer, (19th century) /
I.N.R.P. (Institut National de Recherche Pedagogique), Paris / Archives Charmet / Bridgeman Images

Fiche 85 : Jean Anouilh / Photo © Louis Monier / Bridgeman Images ; Calligram by French poet Guil-
laume Apollinaire, 1918 : Eiffel Tower / Bridgeman Images ; akg-images / ullstein bild ; Paul Eluard
(1895-1952) (b/w photo), French Photographer, (20th century) / Bibliotheque Nationale, Paris, France /
Archives Charmet / Bridgeman Images ; akg-images / ullstein bild

254  CNED  LES ESSENTIELS FRANÇAIS – livret

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