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net/publication/336496324
Défis de l'heure dans les différents métiers de l'ingénieur civil congolais dans
le contexte de la mondialisation -Cas des opérations minières et
métallurgiques de Frontier SA
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5 authors, including:
Chriss Kabongo
University of Birmingham
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All content following this page was uploaded by Chriss Kabongo on 13 October 2019.
Chriss Kabongo, Jacky Bongo, Patrick Chey, Mayeba Nkonde et Daddy Mutund
Avec la participation de
Cette communication est présentée sous le format appelé « SCQARE report ». A savoir :
Situation, Concern (Problematique), Question, Answer (Reponse), Rational (Justification
logique), Ethics (Ethique).
Abstract
L’ingénieur civil dans ses différents métiers est appelé à répondre aux besoins de la société
en général et particulièrement dans le secteur industriel, minier. Ces métiers s’étendent du
suivi de la production dans la mine à ciel ouvert et souterraine, l’usine métallurgique et la
gestion de ses déchets ; mais aussi la planification de la production, la maintenance des
infrastructures, l’amélioration continue de la performance, la conception des systèmes
innovants, la construction et la mise en service des équipements, la planification des besoins
en capitaux à long terme, l’optimisation des couts opératoires, voire plus.
Dans le contexte actuel marqué par la mondialisation des métiers, l’évolution technologique
permanente, et une disponibilité plus accrue des connaissances, l’ingénieur civil congolais
se retrouve à la fois en concurrence avec ses pairs d’autres cieux, mais est aussi appelé à
travailler constamment à distance avec eux. Eu égard à ce qui précède, il est impératif que
l’écart entre les compétences académiques et les compétences professionnelles soit le plus
réduit possible afin de pouvoir s’aligner aux besoins réels du monde industriel caractérisé
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
par des avancées technologiques continuelles. La réduction de cet écart n’est possible qu’à
travers le renforcement du système éducatif dont sa rénovation doit partir de l’analyse
minutieuse du secteur industriel dans lequel œuvre ou est appelé à œuvrer l’ingénieur civil.
Il convient donc qu’en plus d’avoir une formation adéquate, il se remette continuellement à
niveau et se dote d’aptitudes managériales, organisationnelles, relationnelles et
communicationnelles à même de le hisser à des postes de responsabilités et de prise de
décisions. En plus de compter sur ses efforts personnels, les lois sont censées le protéger sur
le marché local de l’emploi et dans ses initiatives entrepreneuriales vis-à-vis de cette
concurrence comme c’est le cas sous d’autres cieux.
Eu égard à ce qui précède, nous soulevons quelques questions importantes à savoir :
l’ingénieur civil congolais actuel est-il suffisamment outillé pour affronter ces défis ? Quels
sont les besoins en terme de formation au vu de la demande actuelle et future probable ?
L’ingénieur civil congolais est-il suffisamment protégé par les lois du pays ?
Nous présentons dans la suite quelques cas concrets des défis auxquels fait face l’ingénieur
civil d’aujourd’hui dans le secteur minier ainsi que les exigences à la fois en terme de
formation et de développement personnels ainsi que les attentes vis-à-vis des pouvoirs
publics.
Mots Clés :
- Ingénieur Civil – Défi - Formation de l’ingénieur - Besoins de l’entreprise –
Mondialisation - Cadre légal et règlementaire de l’exercice du métier de l’ingénieur
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
1. Situation
Le ministère de l’enseignement supérieur et universitaire organise diverses filières de
formation de l’ingénieur en vue d’équiper l’élite congolaise pour faire face non seulement
aux besoins imminents de la société mais aussi accompagner cette dernière dans sa
marche vers un développement durable avec un minimum de tort à son environnement.
L’ingénieur civil se démarque en ce sens qu’il a été formé non seulement comme vecteur
clé de production mais a aussi été doté des atouts de concepteur, de planificateur, de
formateur ainsi que ceux managérial et communicationnels pour ainsi apporter des
solutions techniques aux besoins de son environnement. Pour répondre à ses objectifs de
production et d’extension de ses projets, l’entreprise FRONTIER SA organisée sous divers
départements, emploie plus d’une dizaine d’ingénieurs civil œuvrant aux côtés d’autres
ingénieurs tant nationaux qu’expatriés dans un contexte de défis majeurs en vue
d’assurer sa chaine de production et ainsi satisfaire aux attentes de l’employeur qui du
reste est un partenaire peu complaisant eu égards aux investissements énormes mis en
jeux pour atteindre les objectifs qu’il s’est assigné.
La formation de l’ingénieur civil congolais entraine des responsabilités partagées d’une
part des institutions académiques sources incontournables du savoir et d’autre part des
entreprises cadre d’épanouissement scientifique du candidat ingénieur. Cette formation
passe par un programme non seulement inclusif mais surtout taillée sur mesure en vue
d’équiper l’ingénieur de connaissances suffisantes et ainsi espérer réduire l’écart entre
les compétences académiques et les compétences professionnelles afin de pouvoir
s’aligner aux besoins réels du monde industriel caractérisé par des avancées
technologiques et autres, continuelles.
Dans le cadre du renforcement des capacités du candidat ingénieur et des chercheurs,
l’entreprise FRONTIER SA a toujours été ouverte au partenariat avec l’université de
Lubumbashi. Il convient de souligner que l’ingénieur congolais est appelé à passer par
des remises à niveau périodiques au travers des conférences d’échanges scientifiques des
produits de recherche, des cours spécialisés, des formations diverses et ce n’est à ce prix
que l’ingénieur pourrait constamment être compétitif dans son milieu professionnel.
Cette obligation de compétitivité est devenue de plus en plus accrue avec la globalisation
que vit le monde depuis une vingtaine d’années.
2. Problématique (Concern)
La mondialisation que la planète vit et subi depuis la décennie quatre-vingt-dix a
profondément transformé le monde dans lequel évolue l’ingénieur civil. De profondes
transformations ont lieu, qui commandent une adaptation permanente pour les
ingénieurs déjà diplômés et une nouvelle façon d’envisager la formation et l’intégration
des futures élites.
Les conséquences les plus prégnantes de la mondialisation et de l’ouverture des
frontières physiques et immatérielles sont notamment : la circulation des personnes,
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
3. Question
Le décor planté ci-haut et le diagnostic relatif à la situation à laquelle fait face l’ingénieur
civil congolais appelle quelques questions de fonds dont notamment :
• Quels sont les différents types de défis auxquels l’ingénieur civil est réellement
confronté ?
• L’ingénieur civil congolais est-il suffisamment outillé au sortir de l’université pour
faire face à ces défis ?
• Quelles orientations peuvent être envisagées pour remédier aux écueils
éventuels ?
• Comment ces défis se posent-ils au sein de Frontier SA et de quelle façon sont-ils
pris en charge ?
4. Réponse (Answer)
Les défis que rencontrent les ingénieurs civils sont de plusieurs ordres et sont
intimement liés à ceux que rencontrent les entreprises ou les entrepreneurs dans le
monde d’aujourd’hui. Ils peuvent être catégorisés en défis d’ordre général qui se posent
aux ingénieurs dans l’exercice de leur profession quels que soient leur filière et le métier
qu’ils exercent, d’une part, et en défis plus spécifiques d’autre part.
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
Dans les lignes qui suivent, nous discutons des défis qui se posent aux ingénieurs civils
tels que vécus par vos collègues de FRONTIER SA à la lumière du paradigme de la
mondialisation et de l’évolution sociétale déjà circonscrits plus haut ; et en même temps
analysons la situation de l’adéquation de la formation de l’ingénieur face aux défis de
l’heure.
Emplacement
éloigné
diverses et ce n’est qu’à ce prix que l’ingénieur pourrait maintenir sa compétitivité dans
son milieu professionnel. Pour l’ingénieur qui est appelé à se mettre constamment à
niveau, les relations Université-Industrie deviennent le creuset qui lui permette
d’éliminer l’écart entre les connaissances théoriques et les besoins en connaissances
pratiques de sa profession.
A titre illustratif, le cours d’automatisation des processus métallurgique dispensé par la
faculté polytechnique pose des bases essentielles offrant la possibilité de développer des
modèles mathématiques de simulations de contrôle des processus pouvant aller du
‘‘single input-out control’’ aux contrôles plus complexes, tenant en compte des
perturbations peu prédictives du système. L’un des modèles avancés de control, appelé
PXP, développé par l’entreprise FLSmidth et rendu opérationnel grâce aux ingénieurs de
Frontier SA a permis des améliorations considérables des opérations métallurgiques du
circuit de broyage et de flottation. Ce modèle a permis d’aller d’un control traditionnel
simple (P&ID) à un contrôle plus complexe et prédictif des processus ; ce qui a permis
une amélioration du tonnage alimenté à l’usine de broyage de 15%, du rendement de
récupération métal de plus de 2% et de la qualité du concentré de cuivre. La figure 2
donne un schéma d’approche du problème rencontré (FLSmidth, 2018).
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devraient aussi tenir compte d’une route d’accès pour les grues, camions et autres engins
durant les constructions mais aussi lors de la maintenance future. Au final, le choix des
équipements, leurs dimensions, positionnement et protection devraient tenir compte des
activités futures de minage et supporter la poussière et les boues dues au chargement et
transport du minerai (voir figure 3).
Eu égard à ce qui précède, il convient que l’ingénieur civil selon sa discipline soit
théoriquement, techniquement et pratiquement aguerri ; qu’il ait un esprit très ouvert et
critique. Il faut, en plus, qu’il maîtrise l’outil informatique et les logiciels de conception et
de dessin, qu’il ait une bonne interprétation des schémas et des capacités élevées en
calculs et dimensionnement des pompes, tuyauteries, moteurs électriques, câbles,
transformateurs, disjoncteurs, sectionneurs, vannes, etc. Tout cela, sachant que tout
calcul approximatif, choix erroné ou mauvaise interprétation entrainerait un échec
probable du projet et affecterait la production minière dont le timing est lié au temps de
construction et à l’espace occupé par les infrastructures d’exhaure.
Dans la pratique, plusieurs difficultés ont été rencontrées pour dénicher sur le marché
des ingénieurs civils bien équipés à la fois dans la conception mais aussi dans la
supervision méticuleuse et exigeante des travaux de constructions comme ceux décrits
ci-haut afin d’obtenir un produit atteignant la qualité requise.
4.2.2.2. Maintenance Industrielle
« La maintenance dans le milieu industriel doit se faire de telle sorte que la disponibilité
des équipements soit optimale c.-à-d. la plus élevée possible tout en s’assurant de la
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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fiabilité des infrastructures. Ceci exige donc une maintenabilité élevée, c.-à-d. une durée
de maintenance réduite, tout en s’assurant que les machines fonctionnent en gardant un
environnement de travail sécuritaire c.-à-d. la sureté de fonctionnement » (Avizienis,
Laprie, & Randell, 2016, pp. 5-6, 10).
Lorsque les installations sont neuves, il convient que l’ingénieur civil mette en place un
programme de maintenance adéquat pour atteindre les objectifs cités ci-haut. Ceci
combine à la fois les recommandations du constructeur des équipements ainsi que des
considérations supplémentaires tels les exigences climatiques du milieu, les conditions
réelles d’utilisation de ces machines qui sont rarement conformes aux conditions prévues
par le concepteur, etc. Ceci exige de l’intéressé plusieurs atouts tels qu’une maitrise
poussée des notions théoriques, une bonne expérience, une capacité élevée de jugement,
une bonne maitrise de l’outil informatique et des techniques d’ordonnancement ainsi que
des aptitudes relationnelles, communicationnelles et organisationnelles considérables
sachant qu’il est appelé à interpréter des documents techniques le plus souvent en langue
anglaise, collaborer avec les équipes de projet, etc.
Une fois que le programme de maintenance est mis en place ou dans le cas d’une
installation déjà en fonctionnement, le concerné est appelé à s’assurer d’une maintenance
de bonne qualité qui se traduit d’une manière simple par « l’élimination des pannes et
travaux répétitifs » (Campbell, Jardine, & McGlynn, 2011, p. 75). Ceci consistera à évaluer
continuellement le programme de maintenance établi et l’adapter aux nouvelles
contraintes de production. Ce programme doit intégrer tous les aspects y compris la
maintenance préventive, prédictive, curative, etc. Un tel programme inclut, entre autres,
les inspections, les analyses des vibrations, des huiles pour les machines en mouvement
et les transformateurs, l’enregistrement du son, une surveillance thermographique de
potentiels points chauds, etc. aussi et surtout leur interprétation (voir figure 4). Il est
donc exigé, une fois de plus, une connaissance poussée des sciences de l’ingénieur, un
esprit suffisamment critique, la maitrise de l’outil informatique et l’utilisation des
logiciels récents et l’aptitude de communication avec toutes les parties prenantes
localement et globalement pour le besoin de la cause.
De manière générale, l’ingénieur civil est appelé à travailler avec sa hiérarchie, ses
collègues et collaborateurs, des sous-traitances expertes dans la matière ainsi que le
fabricant des équipements concernés pour atteindre les objectifs décrits ci-haut. Ceci
apporte des considérations supplémentaires, en considérant que les parties prenantes ne
sont pas basées sur un espace géographique commun ; étant éparpillées sur le globe,
ayant des origines diverses, ayant bénéficié de formations variées et étant exposés à des
évolutions technologiques illimitées et caractérisées par l’innovation incessante.
La maintenance centrée sur la fiabilité est utilisée pour optimiser les stratégies de
maintenance préventive. Elle opère en optimisant les coûts de maintenance corrective
élevés avec le coût des stratégies programmées (préventives ou prédictives).
Suivant le cas, il est souhaitable de les mettre sous surveillance et, à partir de là, de
décider d’une intervention lorsqu’un certain seuil est atteint. Mais les contrôles
demeurent systématiques et font partie des moyens de contrôle non destructifs. Cette
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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4.2.2.3. Recommandations
Eu égard à ce qui précède, il ressort que les exigences actuelles du milieu industriel sont
énormes vu le niveau d’automatisation, régulation, numérisation, digitalisation et de
traitement de « big data » que prennent les usines d’aujourd’hui d’une part et de demain
de l’autre. Néanmoins, un bon nombre d’ingénieurs civils prestant actuellement dans le
secteur industriel s’adapte tant bien que mal à cette demande mais se voit obligé de se
remettre continuellement à niveau pour prôner et renforcer la culture d’une amélioration
continuelle. Plusieurs étudiants ayant été reçus lors de stages et travaux de recherches
scientifiques ont semblé accuser des insuffisances parfois considérables, premièrement
sur le plan théorique mais ensuite communicationnelles puis finalement en terme de
l’utilisation de l’outil informatique et des appareils de mesure, entre autres.
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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Une des faiblesses du milieu industriel actuel est qu’il exige au candidat postulant et au
nouvel employé d’avoir au préalable obtenu une expérience professionnelle sinon une
connaissance pratique du milieu professionnel. De ce fait, il est recommandé à l’ingénieur
civil congolais de demain de se munir d’un bagage bien plus fourni que celui de ses ainés
s’il veut s’intégrer, s’adapter et se positionner dans les domaines de son métier.
De ce fait, il est impératif d’insister sur l’aspect pratique dans la formation de l’ingénieur
civil. L’une des manières de le faire et de s’assurer qu’il ait au moins un travail pratique
côté dérivant de la théorie apprise dans la plupart de ses cours et que les projets de fin
de cycles et d’études fassent l’objet d’une réalisation pratique et vérifiable permettant
réellement de transformer son auteur.
Compétences théoriques et pratiques requises pour faire face aux techniques de
maintenance prédictive
✓ Avoir les compétences en informatique spécialement sur certains logiciels
✓ Avoir les compétences en analyse des signaux vibratoires
✓ Avoir les compétences en thermographie
✓ Avoir les compétences en analyse des huiles, etc.
✓ Avoir les compétences aussi en anglais car une bonne documentation est plus
trouvable en anglais qu’en français.
Les ingénieurs civils mécaniciens, électromécaniciens et électriciens dans leur
programme pourraient avoir des compétences requises pour faire face à ces techniques.
En effet, la formation théorique que ces ingénieurs reçoivent est aussi bien efficace que
cohérente pour leur permettre de bien mener ces méthodes à un résultat probant.
Les compétences de l’ingénieur civil congolais
En général, les ingénieurs civils congolais ont des compétences plus ou moins
généralistes et purement théoriques dans les domaines précités. Il en ressort alors un
écart entre les compétences exigées et celles que l’ingénieur civil congolais possède pour
mener à bien ces méthodes appliquées en maintenance prédictive.
Cet écart pourra être supprimé par une stratégie à court, moyen et long terme de la
manière ci-après :
Court terme
✓ Renforcer les considérations théoriques dans ces domaines.
✓ Maitriser avec pratique à l’appui les appareils et machines que la maintenance
prédictive utilise et que les laboratoires et ateliers des universités possèdent ;
Moyen terme
✓ Exiger que tous les projets que les étudiants réalisent dans ces domaines soient
pratiques et publiés ;
✓ Encourager les étudiants à choisir des thèmes dans ces domaines de maintenance
prédictive ;
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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De ce qui précède, nous considérons la compétence d’un ingénieur civil comme étant
cette capacité à mobiliser ses connaissances et savoirs académique et professionnels de
manière à exécuter les différentes tâches dans son emploi d’ingénieur civil.
Cette capacité mobilisatrice est fonction d’une part du niveau des connaissances acquises
à l’université, de la détermination de l’ingénieur ainsi que des conditions de travail mises
en place par son employeur et les pouvoirs publics. Cela est illustré par le diagramme de
Venn ci-dessous dans lequel interagissent 3 acteurs à savoir : l’ingénieur Civil,
l’université, l’industrie ainsi que L’Etat congolais (voir figure 5).
Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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…….
INDUSTRIE
POUVOIRS PUBLICS
Figure 5. Diagramme de Venn illustrant les relations entre l’ingénieur civil, l’université, l’industrie et l’Etat
Chacun de ces acteurs est susceptible d’accuser des faiblesses qui peuvent limiter les
compétences de l’ingénieur civil qui est censé faire preuve de maitrise des compétences
requises dans son métier d’ingénieur civil. Ainsi, en vue d’agrandir le champ des
compétences, nous avons répertorié dans le tableau I en annexe, quelques faiblesses qui
concernent les trois acteurs susmentionnés ainsi que les actions correspondantes qui
doivent être prises pour minimiser les écarts des compétences dans le métier d’ingénieur
civil. Ces faiblesses sont : le manque de curiosité scientifique, le complexe de supériorité,
la mauvaise gestion de l’information, l’emprisonnement de l’ingénieur civil dans la
routine de son métier, le manque de clarté dans la définition des objectifs des
programmes de formation académique, le chômage, le faible financement du secteur de
la recherche. L’ingénieur civil congolais lui-même, l’industrie, l’Université et l’Etat ont été
identifié comme étant les acteurs clé du processus de correction de ces faiblesses (Cfr.
Tableau 1).
En plus des acteurs repris dans le diagramme de Venn illustré à la figure 1 ci-dessus, dans
le tableau II en annexe, nous avons défini différents domaines de collaboration entre les
trois acteurs et formulé des propositions de quelques éléments sur lesquels portera cette
collaboration. Bien entendu, une franche collaboration entre les trois acteurs contribuera
sensiblement à la réduction des écarts de compétences dans le métier d’ingénieur civil.
De même, en vue de garantir un bon plan de carrière de l’ingénieur civil au sein de
l’entreprise, il est important que cette dernière mette en place un plan de succession qui
permettra à l’ingénieur civil de se hisser aux postes de responsabilités et de décision. Ce
plan de succession consiste à :
a) Identifier les métiers critiques d’ingénieur civil au sein de l’entreprise ;
b) Identifier les occupants actuels de ces postes critiques identifiés ;
c) Constituer une base de données des candidats ingénieurs civils potentiels qui
peuvent occuper les emplois identifiés ;
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5. Justification (Rationale)
Le présent document se veut à la fois un cas d’étude (case study) et aussi une contribution
et un partage d’expériences avec la communauté des ingénieurs civils. Il est important en
effet que les trois importantes institutions que sont l’Université, l’Ordre des ingénieurs
civils et l’industrie puissent évoluer en synergie de manière à relever les défis qui se
posent aux ingénieurs civils.
Nous avons choisi de présenter ces défis non seulement sous la forme d’obstacles
rencontrés dans l’exercice de la profession ou dans l’épanouissement de l’ingénieur civil,
mais bien plus sous la forme d’opportunités en soulignant à chaque fois ce qui peut être
fait afin de transformer le défi en succès pour le bien de la communauté des ingénieurs et
de la nation toute entière.
6. Ethique (Ethics)
L’éthique est définie par Blumberg et al. (2011) comme étant l’ensemble des normes et
codes de conduite qui guident nos choix moraux et notre comportement dans la société.
(Blumberg, Cooper, & Schindler, 2011). Velasquez et al. (2010) dans leur approche de
l’éthique professionnelle, ajoutent que la dimension éthique dans les choix, les décisions
et propositions s’analysent par la justice et l’équité dans le traitement des parties et aussi
dans l’absence ou non de tort que nos choix causent aux autres (Velasquez, Shanks, Andre,
& Meyer, 2010). Il est important de nos jours que tout travail scientifique soit passé sous
le crible de l’éthique afin de déterminer si les propositions et choix y contenus sont
moralement acceptables pour la société.
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La plupart des choix et des propositions contenus dans la présente communication n’ont
pas d’implication éthique particulière. Néanmoins, les propositions relatives à
l’obligation légale à faire aux conseils d’administration et aux comités de gestion
d’accorder une préférence aux ingénieurs civils congolais peut être vue comme se faisant
au détriment des cadres exécutifs étrangers. En réalité, les contours de cette obligation
légale, si elle venait à être mise en place, devraient stipuler clairement à la fois la
préférence nationale et l’absence de discrimination. Le choix devant se faire uniquement
sur base des compétences et de l’expérience des candidats postulant pour un poste dans
ces organes de gouvernance et de gestion.
7. Conclusion
Dans les lignes précédentes, nous avons essayé de cerner l’environnement professionnel
de l’ingénieur civil congolais, avons identifié les défis auxquels il est confronté. Ces défis
ont été classifié en deux catégories à savoir : les défis d’ordre général et ceux d’ordre
spécifique basés sur le modèle de l’entreprise minière Frontier SA.
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Bibliographie
Avizienis, A., Laprie, J.-C., & Randell, B. (2016). Fundamental Concepts of Dependability.
Newcastle: Newcastle University. Retrieved from
https://pld.ttu.ee/IAF0530/16/avi1.pdf
Blumberg, B., Cooper, D. R., & Schindler, P. S. (2011). Business Research Methods.
London: McGraw-Hill Education.
Campbell, J. D., Jardine, A. K., & McGlynn, J. (2011). Asset Management Excellence:
Optimizing equipment life-cycle decision (2nd ed.). New York: CRC Press.
FLSmidth. (2018). Advanced process control for minerals applications.
Project Management Institute. (2017). Project Management Body of Knowledge (6th ed.).
Velasquez, M., Shanks, T., Andre, C., & Meyer, M. (2010). What is Ethics? (IIE, Ed.) Issues
in Ethics, 1(1).
Wills, B. A. (1997). Mineral Processing Technology (6th ed.). Musselburgh: Butterworth-
Heinemann.
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Défis de l’heure dans les différents métiers de l’ingénieur civil congolais dans le contexte de la mondialisation
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Annexes
2. Complexe de Cette faiblesse peut donner naissance au rejet de • Etre attentif à son L’ingénieur Civil.
supériorité l’ingénieur civil par son environnement. environnement immédiat. Se
L’environnement sous-entend : les collègues de servir de la maïeutique et de
services, les autres ingénieurs, les connaissances l’ironie socratique si nécessaire
du quartier… pour maximiser son savoir.
3. Mauvaise Dans le monde ou la concurrence technologique • Apprendre la gestion de L’université et
gestion de est sans précédent, il est indispensable que l’information. Savoir quand et l’ingénieur civil. les
l’information l’ingénieur civil apprenne à générer comment divulguer ses idées entreprises minières et
convenablement ses données. novatrices ; FRONTIER SA
• L’organisation par l’état des comporte un système
concours d’innovations afin adéquat de gestion de
que l’ingénieur civil trouve un l’information
cadre approprie pour exposer
son talent ;
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6. Le chômage Le chômage est des facteurs qui contribuent à • Revoir ses notes. • Ingénieur Civil
l’amoindrissement du champ de compétence de • Faire le bénévolat dans des (au chômage) ;
l’ingénieur civil, un produit d’université bien entreprises et établissements • L’état congolais
équipé en connaissance et savoir mais scolaire, universitaire et
malheureusement voir ses aptitudes diminuer professionnels.
progressivement suite au manque d’exposition • Participer aux colloques
aux situations qui peuvent solliciter son intellect. scientifiques
• Lire les revues scientifiques,
• S’intéresser aux colloques
scientifiques…
7. Faible Le manque d’un financement conséquent à la • Evaluation par l’état d’un • Le
financement du hauteur des besoins du pays, contribue budget de recherche qui tient gouvernement
secteur des largement à l’émoussement des connaissances et compte des besoins réels du Congolais ;
recherches savoir de l’ingénieur civil. il est à noter que le pays. • Le milieu
financement au secteur de recherche est à la industriel
hauteur de seulement 0.1% du PIB (produit
intérieur brut) d’après les statistiques de
l’UNESCO
(http://uis.unesco.org/apps/visualisations/research-
and-development-spending/)
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Domaine de collaboration bilaterale Domaine de collaboration tripartite Domaine de collaboration Domaine de collaboration bilatérale
Ingénieur Civil-Employeur Ingénieur Civil-Employeur- bilatérale Université- Ingénieur Civil
industrie Université- Employeur
PROPOSITION DES MATIERES A TRAITER DANS CES DOMAINES DE COLLABORATION
• Mettre en place les plans de carrière • Organiser des colloques • Encadrer les stagiaires ; • Encadrement de l’ingénieur
et de développement individuel de scientifiques ; • Communiquer aux évoluant à l’université afin
l’ingénieur Civil au sein de • Organiser des concours universités la situation qu’il soit en mesure de
l’entreprise ; d’innovation. actuelle sur de nouvelles transmettre des connaissances
• Faciliter l’accès de l’ingénieur civil • Organiser des séances technologies acquises requises aux futurs ingénieurs
aux nouvelles technologies d’analyse des besoins de par l’entreprise en vue de • Donner l’occasion aux
fournies à l’entreprise par leurs l’industrie minière et voir permettre à l’université étudiants de présenter leurs
fournisseurs respectifs. comment les aligner aux de pouvoir non talents en matière
objectifs de programmes de seulement y aligner ses d’innovation technologiques.
formation académique. programmes de • Travailler en toute synergie en
• Travailler en synergie en vue formation académique vue de mettre en place des
de mettre en place des mais aussi d’étudier bibliothèques numériques.
bibliothèques numériques ; comment s’en approprier
• Encourager le transfert de via les ingénieurs civils
technologie via l’ingénieur évolution au sein de
civil l’institution.
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