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L’activité des antibiotiques sur les bactéries rencontrées en pathologie est évaluée in vitro. L’effet
bactériostatique est étudié par la détermination de la concentration minimale inhibitrice (CMI). Les
méthodes de référence sont des méthodes de dilution en gélose ou en milieu liquide. En pratique courante,
la sensibilité aux antibiotiques est étudiée par des méthodes de diffusion en milieu solide comme
l’antibiogramme ou par des techniques automatisées. La concentration minimale bactéricide (CMB) rend
compte de l’effet bactéricide des antibiotiques. Il est cependant préférable d’étudier la bactéricidie de
manière cinétique en fonction du temps. Les principes de ces différentes méthodes peuvent aussi être
utilisés pour l’étude d’associations d’antibiotiques.
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Encyclopédie Médico-Biologique 1
90-60-0270 ¶ Principes de mesure de la sensibilité aux antibiotiques. CMI/CMB
2 Encyclopédie Médico-Biologique
Principes de mesure de la sensibilité aux antibiotiques. CMI/CMB ¶ 90-60-0270
• antagonisme : l’activité de l’un des antibiotiques est dimi- antibiotique isolé aux mêmes concentrations et sans antibioti-
nuée ; l’effet de l’association est inférieur à la somme des que (témoin). Une synergie est définie par un pourcentage de
effets de chaque antibiotique. survivants 100 fois inférieur avec l’association qu’avec l’antibio-
Plusieurs méthodes d’étude existent [1]. Les résultats sont tique le plus actif [7].
parfois difficiles à interpréter et peuvent être discordants d’une Cette méthode permet d’apprécier la bactéricidie de façon
technique à l’autre. quantitative ainsi que la vitesse de bactéricidie. De plus, elle
permet de comparer l’activité des antibiotiques isolés ou associés
sur des bactéries en phase exponentielle de croissance et sur des
Méthodes en point fixe bactéries quiescentes, comme elles peuvent l’être au site de
Le résultat des interactions est observé au bout de 18 à l’infection, et d’observer les effets de l’association sur des
24 heures d’incubation. phénomènes de recroissance secondaire.
La première méthode est une méthode de diffusion en gélose,
en utilisant soit des disques destinés à la réalisation des
antibiogrammes, soit des bandes de papier imprégnées de ■ Références
chacun des deux antibiotiques. L’antibiotique diffuse en [1] Soussy CJ. Antibiotiques, généralités. In: Freney J, Renaud F,
réalisant dans la gélose un gradient de concentrations. Hansen W, Bollet C, editors. Précis de bactériologie clinique. Paris:
La technique de l’échiquier est une technique de dilution en Eska; 2000. p. 557-76.
milieu liquide (plaque de microtitration), qui consiste à associer [2] Comité de l’antibiogramme de la société française de microbiologie.
entre elles les différentes concentrations de chaque antibiotique Rapport du comité de l’antibiogramme de la société française de
selon un schéma carré, en réalisant des gammes de concentra- microbiologie. Clin Microbiol Infect 1996;2(suppl1).
tions. Après 18 à 24 heures d’incubation, on note dans chaque [3] Leclercq R, Soussy CJ, Drugeon HB, Auzou M, Moniot-Ville N.
rangée la première cupule où se produit l’inhibition. La concen- Influence majeure des lots de Mueller-Hinton sur les CMI de la
tration de chaque antibiotique présent dans cette cupule est téicoplanine vis-à-vis des staphylocoques à coagulase négative. Paris:
convertie en fraction ou multiple de la CMI de cet antibiotique 21e Réunion Interdisciplinaire de Chimiothérapie Anti-infectieuse
agissant isolément (FIC : fractional inhibitory concentration). La (RICAI; 2001.
somme des deux FIC donne une valeur chiffrée dite index FIC. [4] Courvalin P, Goldstein F, Philippon A, Sirot J. L’antibiogramme. Paris:
Les valeurs des index FIC sont rapportées sur un graphique dont MPC Vidéom; 1985.
les axes portent les fractions et multiples de CMI. L’aspect des [5] Goldstein F. Limites de l’antibiogramme. In: Courvalin P, Goldstein F,
courbes permet de déduire la valeur de l’association. Philippon A, Sirot J, editors. L’antibiogramme. Paris: MPC Vidéom;
1985. p. 19-22.
La bactéricidie est appréciée par numération des survivants
[6] Leclercq R. Antibiogramme automatisé et expertise : concept et appli-
dans les cupules où il n’y a pas de croissance visible.
cation. Rev Fr Lab 1999;312:115-7.
[7] Drugeon H, Legallou F, Caillon J. Méthodes d’étude de l’activité
Méthodes cinétiques bactéricide. In: Courvalin P, Drugeon H, Flandrois JP, Goldstein F,
editors. Bactéricidie. Paris: Maloine; 1990. p. 113-26.
Des cinétiques de bactéricidie peuvent être réalisées en [8] Courvalin P, Leclercq R, Bingen E. Fiches techniques. In: Courvalin P,
dénombrant au cours du temps les bactéries survivantes en Leclercq R, Bingen E, editors. Antibiogramme. Paris: ESKA; 2007.
présence de l’association d’antibiotiques, en présence de chaque p. 619-52.
C. Huet.
Laboratoire de microbiologie, CHU Côte de Nacre, 14033 Caen cedex, France.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Huet C. Principes de mesure de la sensibilité aux antibiotiques. CMI/CMB. EMC (Elsevier Masson SAS,
Paris), Encyclopédie Médico-Biologique, 90-60-0270, 2007.
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