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Axe 2: Le rôle de l’Etat dans l’accompagnement des PME exportatrices (des études
comparatives avec d’autre pays).
Résumé :
Si la taille réduite des entreprises a été, souvent, considérée comme une contrainte
entravant leur développement international, d’autres études observent, par contre, que les
PME demeurent les exportateurs les plus nombreux et que c’est également parmi eux que se
recrutent les exportateurs les plus performants.
Le premier frein pour exporter et se développer à l’international est lié à la difficulté
d’atteindre une taille critique. Lever ce frein consiste principalement à renforcer les ressources
financières, humaines et les coopérations inter-entreprises des PME.
Les opportunités d’actions pour les pouvoirs publics en Algérie demeurent importantes, il
existe un potentiel non négligeable de nouveaux exportateurs parmi les PME non
exportatrices déclarant une offre de produits ou services adaptée à l’exportation.
Le rôle de l’Etat n’est pas de se substituer à l’initiative privée mais de créer un environnement
favorable au développement international des PME.
Cet article se propose, ainsi, d’analyser les mesures prises par les pouvoirs publics dans le
cadre de la promotion et l’accompagnement des PME exportatrices. A cette préoccupation
centrale, nous avons voulu y joindre un deuxième objectif. Il s’agit d’identifier les handicaps
structurels qui pèsent sur le développement international des PME.
Les chiffres du commerce extérieur des douanes algériennes indiquent que la contribution
des PME aux exportations est dérisoire, elle ne dépasse pas 2 % du volume global des
exportations de l’Algérie.
1
Introduction
Depuis plusieurs années, la réalité économique nous rappelle de manière persistante que
les entreprises vivent à l’heure de la mondialisation. Dorénavant, on ne peut parler de gestion
d’entreprise sans s’interroger sur la nécessité d’intégrer le phénomène de mondialisation de
l’économie. Aussi, mondialisation de l’économie, ouverture des frontières, libéralisation des
échanges sont-elles autant d’expressions qui commencent à devenir familières au commun des
mortels et s’imposent bon gré mal gré plus particulièrement aux dirigeants d’entreprises.
A priori, le jeu des forces du marché et le fonctionnement de l’économie actuelle ne sont pas
favorables aux PME. Pour une PME, s’internationaliser représente toujours un défi difficile à
relever puisque par définition, une PME cantonne son développement à sa région d’origine,
qui est généralement aussi la région d’origine de son fondateur. Ce dernier, à partir de cette
base régionale a, après des approches successives, défini un besoin latent, une technique
originale de production, et l’approche d’un marché, puis surmonté un à un les obstacles
innombrables qui se sont présentés pendant la longue élaboration de son projet. Il arrive
pourtant que cette peur s’efface et que la tentation de « l’ailleurs » s’impose peu à peu, pour
des raisons fort diverses, aux dépens des arguments et sentiments contraires que le chef
d’entreprise tenait assurés jusqu’alors.
L’identification des difficultés particulières aux PMI a été l’un des soucis constants de la
plupart des enquêtes menées par un grand nombre de chercheurs. Mais, si tout le monde
s’accorde pour considérer la taille réduite d’une entreprise comme un facteur handicapant vis-
à-vis du développement international et notamment de l’exportation, par contre, ce constat
appelle, selon les auteurs, deux développements différents : certains en tire nt la conclusion
qu’une taille minimum est nécessaire avant de s’attaquer aux marchés étrangers (Jean Luc
Bricout, 1991) ; d’autres, à l’opposé, observent que malgré leurs difficultés, les PMI restent
les exporta teurs les plus nombreux et que c’est également parmi elles que se recrutent
souvent les exportateurs les plus performants. Cette deuxième optique à laquelle nous nous
attachons, conduit à rechercher quelles sont les difficultés spécifiques aux PME et,
symétriquement, de quelle façon les firmes les plus performantes y font face, notamment par
le recours à des stratégies plus ou moins élaborées.
Si la taille réduite des entreprises a été, souvent, considérée comme une contrainte
entravant leur développement international, d’autres études observent, par contre, que les
PME demeurent les exportateurs les plus nombreux et que c’est également parmi eux que se
recrutent les exportateurs les plus performants.
Le premier frein pour exporter et se développer à l’international est lié à la difficulté
d’atteindre une taille critique. Lever ce frein consiste principalement à renforcer les
ressources financières, humaines et les coopérations inter-entreprises des PME.
Les opportunités d’actions pour les pouvoirs publics en Algérie demeurent importantes, il
existe un potentiel non négligeable de nouveaux exportateurs parmi les PME non
exportatrices déclarant une offre de produits ou services adaptée à l’exportation.
Le rôle de l’Etat n’est pas de se substituer à l’initiative privée mais de créer un
environnement favorable au développement international des PME.
Cet article se propose, ainsi, d’analyser les mesures prises par les pouvoirs publics dans le
cadre de la promotion et l’accompagnement des PME exportatrices. A cette préoccupation
centrale, nous avons voulu y joindre un deuxième objectif. Il s’agit d’identifier les handicaps
structurels qui pèsent sur le développement international des PME.
2
Les chiffres du commerce extérieur des douanes algériennes indiquent que la contribution
des PME aux exportations est dérisoire, elle ne dépasse pas 2 % du volume global des
exportations de l’Algérie.
L’Office National des Statistiques algérien (ONS) a adopté le critère du nombre d’emplois
déclarés à la Caisse Nationale des Assurances Sociales (CNAS) pour faire l’inventaire et la
typologie des entreprises 2 en changeant parfois de base, ce qui ne rendait pas facile les
comparaisons entre périodes.
La définition de la PME retenue dans la réglementation algérienne s’inspire de celle
adoptée par l’Union Européenne en 1996 et qui fait l’objet d’une recommandation à
l’ensemble des pays membres. La définition de la PME consacrée par la loi s'est basée sur des
critères d'ordre quantitatif et qualitatif. La PME est définie, quelque soit son statut juridique,
comme étant une entreprise de production de biens et de services, employant de 1 à 250
personnes, dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas deux milliards de Dinars Algériens,
ou dont le total du bilan annuel n'excède pas 500 millions de DA et respectant le critère
d'indépendance. Ce dernier critère signifie que le capital ou les droits de vote ne doivent pas
être détenus à 25 % et plus par une autre entreprise ou conjointement, par plusieurs autres
entreprises ne correspondant pas elles-mêmes à la définition de PME.
Cependant, la loi définit trois (03) types d’entreprises comme retrace le tableau suivant :
- La très petite entreprise ou micro-entreprise, est définie comme une entreprise employant de
1 à 9 employés, et réalisant un chiffre d'affaires annuel inférieur à 20 millions de dinars
algériens, ou dont le total du bilan n'excède pas les 10 millions de dinars.
- La petite entreprise est définie comme une entreprise employant de 10 à 49 personnes, et
dont le chiffre d'affaires annuel n'excède pas 200 millions de dinars algériens, ou dont le total
du bilan n'excède pas 100 millions de dinars.
1
Loi 01-18 du 12 décembre 2001 portant loi d’orientation sur la promotion de la petite et moyenne entreprise,
Journal officiel N°77 du 15 décembre 2001.
2
Khalil ASSALA, « L'internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales »
PME en Algérie : de la création à la mondialisation, 8ème congrès international en entrepreneuriat et PME,
L’internationalisation des PME et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales 25, 26, 27 octobre 2006,
Haute école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse, p.2.
3
- La moyenne entreprise est définie comme une entreprise employant de 50 à 250 personnes,
et dont le chiffre d'affaires est compris entre 200 millions et 2 milliards de Dinars algériens,
ou dont le total du bilan est compris entre 100 et 500 millions de Dinars algériens.
1.2. Population et densité des PME dans le tissu productif national
A la fin du 1er semestre 2012, la population globale des PME, dans ses principales
composantes (Tableau n°2), s’élève à 687 386 entités dont près de 60% sont constituées en
personnes morales, le reste est constitué soit de personnes physiques (18,17%), soit d’entités
exerçant dans les activités artisanales (22,42%). On recense par ailleurs 561 entreprises de
type PME qui relèvent du giron étatique.
Tableau n°02 : Population des PME en Algérie à la fin du 1er semestre 2012
Types de PME Nombre d’entités Part en %
1. PME Privées
Personnes morales 407 779 59,32
Personnes physiques 124 923 18,17
Activités artisanales 154 123 22,42
S/ Total 1 686 825 99,92 %
2. PME Publiques
Personnes morales 561 0,08
S/Total 2 561 0,08
Total 687 386 100
Source : Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Bulletin
d’information statistique de la PME N°21, données du 1er semestre 2012, p.10.
3
ONS, Premier Recensement Economique -2011-Série E, N°67, Alger, janvier 2012, P.9.
4
Analyse faite par nous-mêmes en utilisant les données présentées ci- dessus.
4
internationales ou le taux le plus faible est de l’ordre de quarante-cinq PME pour mille
habitants (45/1000)5.
2. Le commerce extérieur algérien et la place de la PME dans l’échange international
2.1. Le commerce extérieur algérien et sa dépendance à l’exportation des hydrocarbures
Le commerce extérieur est régi par l’ordonnance n° 03/04 du 19 juillet 2003 relative aux
règles générales applicables aux opérations d’importation et d’exportation de marchandise,
qui consacre le principe de la liberté du commerce.
Bien que l’évolution de l’économie algérienne est positive au niveau des résultats du
commerce extérieur, elle reste cependant totalement dépendante des hydrocarbures et de la
fluctuation de leur prix tant au niveau économique (plus de 97% des recettes d’exportations)
que budgétaire (plus de 60% des recettes de l’Etat provient de la fiscalité pétrolière). Les
exportations hors hydrocarbures restent donc marginales, 2 à 3 % du total des exportations,
même si on note une progression d’année en année.
Tableau N°4 : Evolution des importations de l’Algérie par groupes de produits (1er semestre
2011- 1er semestre 2012).
Valeurs en millions de Dollars US
5
Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Bulletin d’information statistique
de la PME N°21, données du 1er semestre 2012, p.10.
5
Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués essentiellement par le
groupe demi-produits qui représente une part de 2,08% du volume global des exportations soit
l’équivalent de 807 millions de dollars US. Le groupe biens alimentaires vient en seconde
position avec une part de 0,24% soit 94 millions de dollars US suivi par le groupe produits
bruts avec la part de 0,2% soit en valeur absolue 78 millions de dollars US, et enfin les
groupes biens d’équipement industriels et biens de consommations non alimentaires avec les
parts respectives de 0,04% et 0,01%.
Tableau N°5 : Principaux produits HH exportés (1er semestre 2011- 1er semestre 2012).
Valeurs en millions de Dollars US
Tableau N° 6 : La part des PME dans les importations durant la période (2007-2011)
Unité : Million US Dollars
Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne
Importations
Total des 27631 39479 39294 40473 46453 38 666
importations
6
Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, Bulletin
d’information statistique de la PME N°21, données du 1er semestre 2012, p.48.
6
entreprises % 77,81 77,86 79,88 78,62 74,44 77,60
Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et
des statistiques du Ministère des finances de la direction Générale des Douanes, juillet 2011.
Figure N°1 : La part des PME dans les importations durant la période (2007-2011).
50000
45000
40000
35000 Tolat des importations
30000
25000 Part des grandes
entreprises
20000
Part des PME
15000
10000
5000
0
2007 2008 2009 2010 2011
D’après les données du tableau nous constatons que la part des PME dans les
importations est considérable pour l’économie algérienne, elle représente en moyenne
22,40% du total des importations durant la période 2007 à 2011. En ce qui concerne les
grandes entreprises elles dominent avec une moyenne 77,60% durant la même période.
2.2.2. Part des PME dans les exportations
La part des PME dans l’exportation des biens et services est faible comme le montre
le tableau ci-dessous.
Tableau N°07 : La part des PME dans les exportations durant la période (2007-2011)
Unité : Millions US Dollars
Années 2007 2008 2009 2010 2011 Moyenne
Exportations
Total des 60163 79298 45194 57053 73390 63 019,6
exportations
7
Part des Valeur 1332 1937 1066 1526 1710 1 604,2
PME
Source : Tableau réalisé à partir des données des bulletins d’informations économiques et
des statistiques du Ministère des finances de la direction Générale des Douanes, juillet 2011.
Figure N°2 : La part des PME dans les exportations durant la période (2007-2011).
80000
70000
60000
Total des exportations
50000
40000 Part des grandes
entreprises
30000
Part des PME
20000
10000
0
2007 2008 2009 2010 2011
D’après les données du tableau nous constatons que dans la structure des exportations
algériennes, les hydrocarbures continuent à représenter l’essentiel de nos ventes à l’étranger
durant le 1er semestre 2011 avec une part de 97, 59% du volume global des exportations.
Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles demeurent toujours marginales, avec
seulement 2,54 % du volume global des exportations, les PME n’ont pas permis à ce jour à
l’Algérie de réduire la dépendance de son économie aux hydrocarbures.
3. Les dispositifs d’aide à l’exportation hors hydrocarbures en Algérie
7
Ministère du Commerce Algérie / Direction de la Promotion des Exportations, Convention France
Maghreb, Paris les 5 et 6 février 2008.
8
Le Ministère du Commerce dispose d'un deuxième instrument pour la promotion des
exportations hors hydrocarbures à travers l'organisation des foires à l'étranger : il s'agit de la
programmation des participations officielles de l'Algérie aux foires internationales et aux
expositions spécifiques de produits algériens organisées dans des pays ciblés; cette
programmation s'effectue annuellement dans le cadre d'un comité national intersectoriel,
siégeant au Ministère du Commerce et composé des représentants des principaux
départements ministériels : MAE, Industrie, PME, Tourisme, CACI et ALGEX et des
représentants des exportateurs à travers leur association, l'ANEXAL; ce programme annuel
comporte une dizaine de participations aux foires internationales et expositions spécifiques de
produits algériens, qui bénéficient du taux de soutien à hauteur de 65%.
Il est à noter que les autres participations des entreprises à des foires ou salons à l'étranger, à
titre individuel, bénéficient d'un soutien à hauteur de 35 %.
Il est également à signaler que, parallèlement à ce dispositif, les participations aux autres
salons sectoriels à l'étranger, peuvent bénéficier du soutien d'institutions sectorielles que sont
l'ANART, la Chambre Nationale d'Agriculture ou l'ONT.
8
www.algex.dz
9
commerce international, ainsi que toute autre prestation dans les domaines de
l’assistance ou de l’expertise aux administrations et entreprises, en relation avec la
vocation de l’établissement.
Apporter un soutien financier aux exportateurs dans leurs actions de promotion et de
placement de leurs produits sur les marchés extérieurs.
La CAGEX est dotée d'un capital social de 450.000.000 DA , réparti à parts égales entre les
actionnaires (Banques et Assurance ).
BANQUES COMPAGNIES
D'ASSURANCE
BADR (Banque de l'Agriculture et du CAAR (Compagnie Algérienne d'Assurance et
Développement Rural) de Réassurance)
BEA (Banque Extérieure d'Algérie) CAAT(Compagnie Algérienne des Assurances)
BDL (Banque de Développement Local) CCR (Compagnie Centrale de Réassurance)
BNA (Banque Nationale d'Algérie) CNMA (Caisse Nationale de Mutualité
Agricole)
CPA (Crédit Populaire d'Algérie) SAA (Société Nationale d'Assurance)
Un engouement des exportateurs qui veulent profiter de cette nouvelle facilité a été déjà
observé et un déclic des exportations commence à se manifester", a fait savoir ce responsable.
9
CAGEX est régie, entre autres, par l’article 4 de l’ordonnance 96/06du 10/01/1996.
10
Selon les propos du Directeur de la réglementation à la Direction générale des Douanes (DGD) M. KADOUR
lors d'une journée d'informations sur la loi de finances de 2012.
10
3.5. Le programme OPTIMEXPORT
Plusieurs mesures ont été prises par le gouvernement afin d’encourager et d’améliorer les
exportations hors hydrocarbures notamment la filière de l’agroalimentaire. Il s’agit
notamment de la mise en place de cinq consortiums à l’exportation dans le cadre de
modernisation du secteur de l’agroalimentaire et de la réalisation de ports secs, à travers une
dizaine de ports commerciaux, avait indiqué le ministre de l’Industrie, Mohamed Benmeradi.
11
Portail du Premier Ministre, Les exportations hors hydrocarbures en hausse de 41% en 2011Alger, 23 janvier
2012. Disponible sur : http://www.premier-
ministre.gov.dz/index.php?option=com_content&task=view&id=1880&Itemid=246
11
Petites Entreprises)12, avec un effectif inférieur à 10 personnes, un chiffre d’affaires inférieur
à 20 MDZD (200000 €) et un bilan inférieur à 10 MDZD (100000€). Or, plus les firmes sont
taille importante, plus la probabilité qu’elles exportent et se développent à l’étranger est
élevée. En effet, en dessous d’une taille critique, les entreprises ont des difficultés à se
projeter sur les marchés internationaux et à proposer une offre assez diversifiée ou innovante.
Les PME entre 10 et 249 salariés représentent à peine 1% des PME algériennes contre près de
12% en Allemagne et 7 % en France ce qui permet à ces pays d’être davantage tournés vers
l’extérieur.
Les raisons qui empêchent les PME de grandir sont avant tout financières : les fonds
propres et leur trésorerie sont en effet souvent insuffisants. Les PME doivent faire face à la
frilosité de leurs partenaires bancaires. En effet, les PME éprouvent des difficultés à accéder
aux concours bancaires à cause du niveau faible des fonds propres, des risques élevés et
absence de garantie dissidente les banquiers de financer ce genre d’entreprises, d’autant plus
qu’il n’y a pas de prime de risque et le taux débiteur est plafonné. En outre, l’absence d’un
marché financier dynamique fait que les ressources à long terme des banques sont en majorité
drainées par les grandes unités13.
De plus, elles ont du mal à attirer les investisseurs en capital-risque dont l’organisation, les
moyens et les critères de choix ne leur sont pas adaptés. Les investisseurs en capital
développement font aussi défaut. A cela s’ajoute que les chefs d’entreprises eux-mêmes sont
réticents à l’égard de nouveaux actionnaires pour des
Parallèlement, faute de temps mais aussi de moyens financiers, les dirigeants de PME
éprouvent des difficultés à intégrer au sein de leurs entreprises des compétences
spécialisées pour le développement de leur activité à l’international (traitements des
affaires juridiques et financières, négociation commerciale, webmasters, responsables
commerciaux…). Ces recrutements leurs permettraient pourtant d’opérer un changement
d’échelle.
Cette multiplicité des acteurs peut apparaître aux yeux des PME comme trop sophistiquée,
trop complexe ou plus simplement, peu lisible.
- il existe une panoplie d’aides assez complète et pourtant de nombreuses PME souffrent
toujours d’un manque de ressources financières pour se développer à l’international. Il semble
que la faiblesse du système réside dans le manque d’information sur les dispositifs existants et
au niveau de la distribution de ces aides.
12
Embrassade de France en Algérie, Service économie régionale, Janvier 2012.
13
Djaber BEZTOUH, Difficultés de financement des PME innovantes en Algérie et les perspectives de
diversification des modes de leur financement, Papier de recherche présenté au colloque international sur
l’entrepreneuriat et l’inclusion financière des PME innovantes, avec référence au cas algérien, Université de
Annaba, 12 et 13 décembre 2012, p.
12
* Les groupements des PME à l’export n’ont pas obtenu les résultats escomptés : notamment
ils sont très concentrés sur les entreprises du secteur agroalimentaire ;
* Définir en amont des conditions pour accroître la capacité des PME à se lancer sur les
marchés étrangers et garantir, dans le long terme, le développement de leurs activités.
Cet objectif peut être réalisé par les mesures suivantes :
- renforcer la capacité financière des PME pour soutenir leur développement à
l’international
Structurellement, les PME souffrent de fonds propres insuffisants et d’une trésorerie
limitée peu compatibles avec des efforts de pénétration de marchés qui ne peuvent avoir une
rentabilité immédiate. Dans le contexte actuel de crise financière, il est donc plus que jamais
nécessaire de renforcer les efforts pour faciliter le financement des investissements,
accroître les fonds propres des PME et limiter leurs problèmes de trésorerie.
Les PME éprouvent des difficultés à trouver des collaborateurs formés aux standards
internationaux et aptes à travailler dans un environnement multiculturel. Il y a lieu de
sensibiliser dans les écoles et les universités, les futurs cadres et techniciens aux enjeux
internationaux pour l’entreprise, est essentiel pour l’avenir.
* rapprocher les formations des besoins des PME en les imprégnant de la culture
internationale
Les formations dispensées en Algérie sont souvent trop généralistes et peu imprégnées de la
culture internationale. Il est impératif de promouvoir dans les formations universitaires
des stages et des cursus à l’étranger à l’image de ce qui est réalisé dans les grandes écoles de
commerce. A cet effet, il faut souligner le rôle majeur que jouent les établissements
d'enseignement pour intégrer la dimension internationale à tous les niveaux.
* lever les entraves à l’accès aux marchés extérieurs afin de consolider la place des PME
algériennes dans le monde
13
Non-respect des normes, distorsions de concurrence, insécurité juridique et risques de
contrefaçon, lourdeurs administratives sont autant de facteurs qui pèsent sur le développement
international des PME.
* Créer un cadre qui favorise les échanges avec les pays voisins (le Maroc et la Tunisie), et
tous les pays de l’UMA. Pour cela, il convient de veiller à la l’harmonisation des normes
entre Etats membres. Des efforts doivent être réalisés pour assortir les législations
maghrébines d’études d’impact sur la compétitivité internationale des PME et renforcer les
systèmes de coordination entre les Etats-membres.
* sélectionner les PME qui ont un réel potentiel de développement à l’international (car
toutes les PME ne peuvent se développer à l’international) et les aider à mettre en œuvre une
stratégie pour pérenniser leurs actions à l’international. Pour ces PME, le soutien via un
dispositif d’accompagnement est indispensable.
* détecter les marchés porteurs en fournissant aux PME une information stratégique sur les
secteurs et les marchés porteurs;
* définir une offre de services d’appui adaptée aux PME « primo- accédantes »
Les primo-exportateurs manquent de moyens humains et financiers et de connaissance des
marchés. Le dispositif d’appui de proximité est alors indispensable pour les aider dans leur
première démarche à l’export.
* redéfinir le rôle de l’Etat pour veiller à l’efficacité du dispositif d’appui
Les pouvoirs publics ont un rôle essentiel à jouer en direction des PME afin de leur donner
en temps utile les informations et l’aide nécessaire pour planifier une véritable stratégie
d’internationalisation.
14
Il est constaté que de nombreux freins au développement à l’international peuvent être liés à
la personnalité même du chef d'entreprise. Certains entrepreneurs préféreront, en effet,
limiter le développement de leur entreprise plutôt que de déléguer une partie de leurs
responsabilités.
* favoriser l’intégration au sein des PME de collaborateurs ayant une forte expertise de
l’international
Face à des grands groupes qui bénéficient d’une notoriété et de ressources financières
importantes, les PME doivent redoubler d’efforts pour mobiliser des compétences
indispensables à leur expansion.
Les PME souffrent d’un déficit d’image qu’il est nécessaire de combler. Une campagne de
communication pourrait être réalisée en partenariat avec les pouvoirs publics (Les chambres
de commerce notamment), afin de promouvoir la PME en particulier auprès des jeunes.
Cette campagne pourrait rappeler que les PME sont les « premiers employeurs en Algérie ».
Elle permettrait, par exemple, de mettre en exergue les atouts des PME (possibilité rapide
d’évolution, de prise de responsabilité, d’autonomie...), à travers des témoignages de jeunes
diplômés ou d’employeurs d’entreprises de taille moyenne.
Parallèlement, les PME doivent réaliser des efforts pour mieux communiquer auprès des
étudiants : elles peuvent, à titre d’exemple, accueillir davantage de stagiaires, se présenter sur
des campus et forums, se mettre en relation avec des laboratoires de recherche pour
développer un projet.
Conclusion
Suite à deux décennies de réformes, l’Algérie n’a pas su encore instaurer une économie de
marché performante. Les PME algériennes sont confrontées, par conséquent, à un
environnement turbulent freinant leur développement. Cet environnement est caractérisé par
la formation des prix hors du marché et les entraves à la concurrence et au libre
entrepreneuriat.
Ces entreprises ont un double défi, celui d’évoluer dans un environnement local encore
instable en raison de la transition économique inachevée, et de devoir se faire une place dans
un environnement désormais mondial.
Les efforts consentis ne sont pas parvenus à dynamiser les PME exportatrices. En effet,
La relance des exportations hors hydrocarbures par le biais des petites et moyennes
entreprises nécessite un examen en profondeur des mesures prises. Tout en tenant compte des
marchés d’exportation éventuels et des avantages comparatifs dont bénéficie l’économie
nationale, ces mesures concourent à promouvoir les activités d’exportation, d’un coté, et à
diversifier le tissu industriel, de l’autre.
15
Le but étant de diminuer la dépendance envers le secteur des hydrocarbures et d’intégrer
particulièrement ce type d’entreprises d’une manière compétitive aux courants des échanges
internationaux.
Malheureusement, les PME en Algérie dissimulent une grande fragilité que nous pouvons
expliquer par le fait qu’elles n’ont pas bénéficié d’une politique globale de développement et
les mesures établies en leur faveur ne sont pas articulées à une vision de long terme.
Bibliographie
Ouvrages
Papiers de recherche :
ASSALA Khalil, « L'internationalisation des PME et ses conséquences sur les
stratégies entrepreneuriales » PME en Algérie : de la création à la mondialisation,
8ème congrès international en entrepreneuriat et PME, L’internationalisation des PME
et ses conséquences sur les stratégies entrepreneuriales 25, 26, 27 octobre 2006, Haute
école de gestion (HEG) Fribourg, Suisse.
Textes de lois
Le décret 99-484 relatif à la promotion des PME par le Fonds de Promotion et de
Décentralisation Industrielle (FOPRODI).
Ordonnance N° 01/03 du 20/08/2001relative au développement de l’investissement.
Loi 01-18 du 12 décembre 2001 portant loi d’orientation sur la promotion de la petite
et moyenne entreprise, Journal officiel N°77 du 15 décembre 2001.
16
Le décret 94-814 relatif aux critères pour le financement par le Fonds National de
Promotion de l’Artisanat et des Petites Métiers (FONAPRAM).
Autres documents
Bulletin d’information et statistiques du Ministère de la PME et de l’artisanat.
Rapport du CNES sur la politique du développement de la PME en Algérie, 2001.
Bulletin de veille du Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de
l’Investissement, DG de la Veille Stratégique des Etudes Economiques et des
Statistiques (VSEEE), mars 2012.
ONS, Premier Recensement Economique -2011-Série E, N°67, Alger, janvier 2012.
17