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La finance Islamique au Maghreb : pourquoi est-elle marginalisée ?

BEZTOUH Djaber : Maître assistant, Doctorant en Sciences Economiques, Université de


Béjaïa – Algérie, djaberbeztouh @yahoo.fr

TOUATI Karima : Maître assistante, Doctorante en Sciences Economiques, Université de


Béjaïa – Algérie, karitouati @yahoo.fr

Introduction

Depuis quelques années des particularismes s’affichent en conduisant la finance


islamique à prendre une place de plus en plus significative et jouer un rôle socio-économique.
L’industrie bancaire et financière de type islamique est donc en plein essor et concerne
actuellement de nombreuses disciplines, tant dans les pays musulmans que non musulmans.

Tout en intégrant les objectifs de rentabilité et d’efficacité, la finance islamique se


distingue par ses dimensions morales et respecte l’ensemble des principes de la Sharia. Les
principes qui régissent les institutions financières islamiques sont différents de l’esprit des
banques conventionnelles qui peuvent être tentées de se lancer dans des opérations complexes
basées sur des actifs non tangibles. Les banques islamiques financent des opérations liées à
l’économie réelle et à la place de l'intérêt prohibé par le Coran et les Hadiths, le système
bancaire islamique adopte le concept de participation aux risques financiers de l'entreprise,
conformément au principe qui veut que ceux qui réalisent des profits doivent être à même de
subir des pertes.

1
L’essor de la finance islamique dans le monde n’est plus à contester, ses avantages, ses
perspectives augurent des lendemains meilleurs. Actuellement 800 milliards de dollars, et des
prévisions de 1300 milliards de dollars en 2020, avec un taux de croissance à deux chiffres,
elle va encore gagner de la place, une fois les mécanismes de régulation et les normes
comptables coordonnées au niveau international.

Le dynamisme du marché de la finance islamique dans le monde n’est pas ressenti au


Maghreb. La finance islamique au Maghreb connaît un développement timide malgré toutes
les potentialités qui existent et malgré les besoins considérables en financement de projets.

L’objet de cette communication est de dresser un état des lieux de la finance islamique au
Maghreb et s’interroger sur les facteurs explicatifs de sa situation morose et le retard accusé
par rapport aux autres régions du monde.

1. Essor de la finance islamique dans le monde


La finance islamique représente aujourd’hui une manne considérable. Les spécialistes
l’évaluent à 1000 milliards de dollars sur le marché mondial en 2011. Le développement de ce
secteur a été ressenti dans les centres traditionnels de la finance islamique et dans un certain
nombre d’autres marchés. Un nombre important de nouvelles institutions financières
islamiques (IFI) a été mis en place rapidement dans les marchés traditionnels de cette
industrie plus précisément dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG)1.

La finance islamique est également en croissance dans de nouveaux marchés tels que
la Syrie, le Liban, et elle s’exporte aux Etats-Unis, en Europe, la Turquie et le Canada suite à
la très forte augmentation du prix du pétrole ces dernières années et l’excès de liquidités en
provenance des pays du Golfe qui afflué, en partie, vers les grandes places financières
mondiales, suscitant ainsi un intérêt croissant pour cette finance islamique.
En Europe, le Royaume-Uni fait figure de pionnier avec l’adoption rapide de mesures
juridiques et économiques destinées à favoriser l’émergence de la finance islamique. A ce
titre, la place londonienne propose des services et des produits compatibles avec l’esprit de la
finance islamique (ouverture de la première banque islamique en Europe en 2004). 2 De
même, en Allemagne, la prise en compte de ce marché est effective comme le démontrent les
initiatives prises sur le marché des « Sukuk » (produit obligataire islamique). Prenant
pleinement conscience de ces phénomènes, un grand nombre de pays européens examinent les
opportunités de la finance islamique dans les pays industrialisés.
Le graphique suivant montre l’évolution de la taille du marché de la finance islamique
dans le monde.

1
Le Qatar est plus opportuniste dans sa démarche: toute banque peut ouvrir des agences islamiques. Les Émirats
offrent la possibilité de filiales islamiques.
2
Hinda FADHLAOUI, La crise de 2007 : les recommandations de Stiglitz dans la réforme du système bancaire,
Université de Bourgogne, Laboratoire d’Economie et de Gestion, France, p.4.

2
Graphique N°1 : Taille du marché de la Finance Islamique (Total des actifs, milliards de dollars)

Source : Rapport moral sur l’argent dans le monde (2005), Association d’économie financière, Standard &
Poor’s.
L’essentiel de ce marché reste encore très concentré géographiquement : près de deux
tiers des actifs financiers islamiques se situent dans les pays de Golfe et plus de 20% en Asie
de Sud-Est. Ainsi, les deux grands centres de la Finance Islamique, l’Arabie Saoudite et la
Malaisie, qui sont à origine de la création respectivement de 25% et 23% des produits
islamiques, demeurent les principaux moteurs de croissance de ce marché. Le poids relatifs
des actifs islamiques en dehors de ces deux régions reste très faible.
Cette évolution a généré un grand intérêt de la part des acteurs mondiaux de la finance
conventionnelle dans les économies développées qui ont essayé d’augmenter leurs
participations dans les marchés financiers islamiques. Avec la libéralisation accrue, le système
financier islamique est devenu plus diversifié et a gagné de plus en plus de profondeur.
2. Les principaux produits de la finance islamique
Les banques islamiques allouent la majeure partie de leurs ressources dans des opérations
commerciales et d'investissement en utilisant les produits financiers suivants :
Tableau N° 1: Les principaux modes de financement islamique

Type Description Commentaires

1. Partage des profits et (parfois) des pertes

Mudāraba Capital entièrement fourni par la banque Du côté du passif de la banque, le contrat entre
pour le financement du projet. Partage la banque et le déposant est du type mudāraba
des profits du projet entre la banque et illimité, le déposant acceptant que la banque
l’entrepreneur selon un ratio
utilise librement les fonds déposés dans le
prédéterminé. Pertes du projet
supportées par la banque, sauf s.il y a financement d’une longue liste de projets et
négligence de l’entrepreneur. espérant en retour une part du profit total de la
banque. Du côté de l’actif, le contrat entre la
banque et l’entrepreneur est du type mudāraba
limité, la banque n’acceptant que de financer un
projet bien défini.

Mushāraka Capital procuré par la banque et deux Toutes les parties ont un droit de regard sur la
ou plusieurs partenaires auxquels elle gestion du projet.
s’est associée. Profits et pertes
distribués au prorata des contributions

3
respectives en capital.

Muzāra’a Variante traditionnelle de la mud āraba


appliquée à l’agriculture. La banque,
qui peut apporter des fonds ou des terres
de culture, partage la récolte avec
l’entrepreneur.
Musaka Variante traditionnelle de la mush āraka
appliquée à la production
des vergers. La récolte est partagée entre
la banque et ses partenaires selon leurs
contributions respectives.
2. Absence du partage des profits et des pertes

Kard hasan Prêt sans intérêt, à caractère charitable.


La banque peut exiger le paiement de
frais administratifs à condition que leur
montant ne soit pas lié à la période de
maturité du prêt.

Bay’mu’ajjal Vente à paiement différé, effectué en


versements unique ou échelonnés, sans
frais supplémentaires.

Bay ’as-salām Vente à livraison différée. L’acheteur S’applique surtout à des biens agricoles et
ou paie comptant au vendeur le prix manufacturés dont la qualité et la quantité
bay’as-salaf négocié avec promesse du vendeur de peuvent être spécifiées sans ambiguïté.
livrer le bien à terme.

Ijāra Location ou location avec acquisition. S’applique principalement à des biens


Un bien est loué pour une période d’équipement et du matériel de transport
ou déterminée. Le coût de location est
ijāra wa ik échelonné sur la période. À terme,
tinā celui qui a loué peut acquérir le bien.

Murābaha Le vendeur informe l’acheteur du coût Financement surtout de court terme.


d’acquisition du bien et négocie avec
lui une marge de profit. Prix, marge
incluse, habituellement payé en
versements échelonnés.

Source : André MARTENS, La finance islamique : Fondements, Théorie et réalité, Centre de recherche et
développement en économique, Université de Montréal, Cahier 20-2001, Septembre 2001, P.13.

3. Etat des lieux de la finance islamique au Maghreb

Dans les pays du Maghreb, où la population est évaluée aujourd’hui à plus de 87


millions, musulmane à plus de 98%, le poids de la Finance Islamique ne dépasse pas 1 %
alors que partout dans le monde musulman elle a connu une croissance à 2 chiffres. La
finance islamique demeure très marginale malgré toutes les potentialités qui existent et les
besoins considérables en financement de projets.
3.1. En Algérie
La finance islamique s’exerce depuis 1991 avec le premier établissement bancaire à
capitaux mixtes (publics et privés) à voir le jour en Algérie, la Banque Al Baraka d'Algérie est
également la première banque algérienne autorisée à effectuer toutes ses opérations en
conformité avec la Charia. Les responsables algériens ont préféré autoriser l'offre de produits
4
islamiques aux particuliers plutôt que de voir ce secteur passer dans l'informel. Cependant, les
deux principaux actionnaires de la banque (Banque de l'agriculture et du développement rural
d'Algérie et le Groupe Dallah Al Baraka ne se sont pas vu accorder officiellement le label
islamique, et ce afin de ne pas jeter un doute sur l'« islamité » des banques traditionnelles.

Al Baraka détient 15% des parts détenues par les banques privées en Algérie, soit 2% du
marché global. De 2000 à 2010, l’activité de la banque Al Baraka Algérie a connu une
croissance soutenue. Le rendement sur fonds propres est estimé à 30% alors que la moyenne
internationale est de 15 %. Pour le seul produit Murābaha, la banque avait réalisé un chiffre
d’affaires de 6697 millions de dinars durant 2010, soit une hausse de 15% par rapport à la
même période de l’année 2009 3. En dépit des performances réalisées, la banque Al Baraka
Algérie demeure en marge de l’industrie bancaire en Algérie et loin des attentes des Petites
et moyennes entreprises.

Les experts pensent que le financement islamique aurait pu se développer plus


rapidement en Algérie, surtout dans l'immobilier où la spéculation est importante, si le
système bancaire algérien, hérité de 30 années de socialisme, n'était pas lui-même faiblement
développé.
Al Salam Bank est le second établissement islamique à voir le jour en Algérie. Ayant reçu
l'agrément des autorités le 17 octobre 2006, la banque n'a démarré officiellement ses activités
que début octobre 2008. Elle compte parmi ses actionnaires le groupe immobilier émirati
E'maar, une banque libano-canadienne et une société d'assurances émiratie, Salam Islamic
Arab Insurance Company, premier fournisseur au monde de garanties d'assurance et de
réassurance reposant sur les principes de la Charia.
3.2. En Tunisie
La première banque islamique implantée au Maghreb s'appelle Beit Ettamouil Essaoudi
Tounsi Bank (BEST Bank). Créée en 1983, à Tunis, par l'homme d'affaires saoudien cheikh
Salah Kamel, président du groupe Dallah Al Baraka, pour accompagner ses investissements
au Maghreb, cet établissement demeure réservé aux institutionnels locaux ainsi qu'aux gros
investisseurs, en particulier ceux du Golfe.
Les autorités tunisiennes ont évité de rendre accessibles au simple citoyen les produits
islamiques. A ses débuts, et pour garantir la légitimité islamique de ses opérations financières,
la BEST Bank faisait appel à l'intervention d'un conseiller religieux, en l'occurrence le mufti
(la plus haute autorité religieuse du pays), qui, sur une page de chaque rapport d'activité,
commentait son activité en donnant son avis sur la légalité des opérations par rapport à la
Charia. Il était clair, cependant, que ce contrôle de l'économique par le religieux était plus
symbolique que réel.
Le véritable pouvoir de décision appartenait, dès le début, aux gestionnaires de la banque,
formés dans les grandes écoles occidentales. La conformité des opérations aux préceptes
islamiques, même si elle est effective, devient alors secondaire par rapport à des stratégies
qui tiennent compte de l'environnement économique et politique, et des contraintes de
l'orthodoxie financière.
Il a donc fallu attendre le vote, en février 2007, d'une loi autorisant la création d'une
institution islamique internationale en collaboration avec la Banque islamique de
développement (BID), chargée de financer et de promouvoir le commerce entre les pays
arabes du Maghreb et du Machreq, pour qu'une étape importante soit franchie sur la voie de
la création de nouveaux établissements financiers islamiques en Tunisie.
La Tunisie compte actuellement trois banques islamiques : Al Baraka Tunisia, Noor Bank
et Bank Zitouna. Les sièges des deux premières sont situés dans le Golfe, mais elles
3
Rapport annuel de la banque Al Baraka, Année 2010.

5
interviennent en Tunisie en tant qu’institutions offshore, tandis que Bank Zitouna a été créée
en mai 2010 en tant que banque de détail locale pour desservir le marché national. Bank
Zitouna prévoyait de créer 20 succursales au cours de sa première année d’activité.
La banque assure le financement du développement de l’immobilier, des autocars pour
touristes, des équipements et des stocks. À l’instar des autres banques islamiques, ses
méthodes de financement comprennent Murābaha, Ijāra, Mushāraka, Mudāraba et
Istisna’a4.
3.3. Au Maroc
Le Maroc est l’un des rares pays arabes où les banques islamiques ne font pas partie du
système bancaire. Les banques islamiques désireuses de s'installer au Maroc se voient souvent
opposer une fin de non-recevoir par l'autorité monétaire, Bank Al Maghrib (BCM).
Depuis Octobre 2007, « Bank Al Maghrib » a autorisé aux banques de commercialiser
quelques produits financiers islamiques comme première expérience tout en appliquant sur
celles-ci les mêmes législations de tarifications au niveau des taxes et des impôts.
L’expérience a été concluante et a même incité les responsables à signer leur accord pour
ouvrir une structure bancaire islamique.

Ce changement de cap semble avoir été une réponse à la multiplication des canaux
bancaires illégaux qui échappaient à tout contrôle officiel. Le gouvernement marocain avait
en effet observé, ces dernières années, une montée des mouvements fondamentalistes
proposant des prêts exempts d'intérêts et des formes alternatives de financement, en
particulier pour le financement immobilier. Nous soulignons que plus de 30% des marocains
ne souhaitent pas adhérer à des banques traditionnelles pour cause qu’elles utilisent le « Riba
»5.
L'attrait de ce type de financement réside dans le fait qu'il est censé être conforme à la Charia.
Mais de telles pratiques existant en dehors de tout contrôle par les autorités financières sont
ouvertes à des risques de blanchiment d'argent ou de financement d'activités criminelles ou
terroristes.
Outre la bancarisation des nombreux marocains qui règlent encore leurs transactions en
liquide, puisque seulement 20 % de la population du royaume utilise un compte bancaire, les
autorités espèrent aussi, en adoptant progressivement les produits de la finance islamique,
attirer d'avantage de capitaux des investisseurs du Golfe.

Le Maroc pourrait avoir à moyen terme ses premières banques islamiques. Visiblement,
ce dossier est une priorité pour le gouvernement actuel, suivant en cela la volonté de la
formation aux commandes de l’Exécutif, le Parti de la Justice et du Développement (PJD).
C’est justement le groupe parlementaire dudit parti à la Chambre des représentants qui
présentera prochainement une proposition de loi dans ce sens. Ce texte qui vient de faire
l’objet de quelques réaménagements a été élaboré par une équipe d’experts de cette formation
politique chapeautée par le Ministre des affaires générales et de la gouvernance 6. Le projet du
PJD donne la possibilité aux banques conventionnelles de se convertir en banques islamiques.
Cette conversion peut être totale, c’est-à-dire que l’institution se consacre entièrement à ce
nouveau système. Dans ce cas, l’institution n’est pas appelée à se soumettre aux procédures
de création d’une nouvelle banque. Il suffit donc de se conformer aux dispositions de la loi
4
Banque Africaine de développement, Services bancaire et finance islamique en Afrique du Nord : évolution et
perspectives d’avenir, 2011, p.27.
5
Yawatani.com actualité économique marocaine : http://yawatani.com/actualite-economique-marocaine/attijari-
wafabank-lance-une-premiere-banque-islamique.html
6
http://www.lavieeco.com/news/economie/banques-islamiques-la-loi-que-propose-le-pjd-21316.html

6
proposée pour assurer ce transfert. La conversion peut aussi être partielle, dans la mesure où
la banque crée des guichets, des filiales, des caisses ou des fonds d’investissement affectés à
ce type d’activité. Pour cela, l’institution doit se conformer à certaines règles techniques
définies dans le texte.

3.4. En Libye

Il n’existe encore aucune banque islamique en Libye, bien que des initiatives aient été
prises ces dernières années en vue d’ouvrir le système bancaire, qui est essentiellement
étatique. Avant le soulèvement populaire de 2011, Gumhouria Bank a manifesté l’intention de
créer une succursale de prestation de services bancaires islamiques. Bien qu’il existe
d’importantes incertitudes concernant l’orientation de la politique économique et financière
après la chute du régime de Kaddafi, il semble probable que des efforts seront déployés en
vue de mettre en place un système plus libéral, ouvert et, partant, propice au développement
de la banque islamique.

3.5. En Mauritanie

La Mauritanie est l’un des pays les plus pauvres du monde islamique dont la population,
estimée à un peu plus de 3 millions d’habitants, a été frappée de plein fouet par la sécheresse
ces dernières années. La majeure partie de la population n’a recours ni aux banques classiques
ni aux banques islamiques. Cependant, Al Baraka Bank a créé une banque islamique dans le
pays en 1985, la moitié du capital initial ayant été souscrite par des actionnaires saoudiens, 10
pour cent par la Banque centrale et les 40 pour cent restants par des hommes d’affaires
mauritaniens.

Tableau N°2 : Classement des pays en fonction de l’actif islamique


Actif conforme Actif total % de l’actif
Classement Pays à la charia (milliards de $ bancaire
(milliards de $ EU) conforme à la
EU) charia
1 Iran 315 315 100,0
2 Arabie saoudite 138 225 61,3
3 Malaisie 103 358 28,8
4 EAU 86 201 42 ,7
8 Turquie 22 520 4,3
12 Egypte 7 144 4,9
20 Algérie 1 90 1,1
23 Tunisie 0,8 36 2,2
Sources: the Banker, Top 500 Islamic Financial institutions, FT Business, London, November 2010. Les données
concernant l’actif, bancaire total ont été fournies par les banques centrales respectives des différents pays cités.

Les pays du Maghreb ne figurent même pas parmi les 10 premiers au monde en termes
d’actif conforme à la Chari’a. Tel qu’il ressort du tableau ci-dessus, le classement de l’actif
bancaire islamique dans les pays musulmans de la Méditerranée est très peu honorable et sa
part dans l’actif total nettement à la traîne. Les parts de l’Algérie et de la Tunisie ne s’élèvent

7
qu’à 1,1 et 2,2 pour cent, respectivement. La Libye et le Maroc ne figurent pas dans ce
tableau, car ces deux pays ne comptent aucune banque islamique.

Selon le rapport de Rapport de la Banque Africaine de développement de 2011, le


manque de familiarisation avec les services bancaires islamiques en Afrique du Nord explique
le retard accusé par rapport aux autres régions, en partie parce que les quelques banques
islamiques créées ont mené peu de campagnes de promotion. Dans le Golfe et en Malaisie, les
médias couvrent abondamment les événements relatifs aux services bancaires islamiques.
Cette couverture est moindre dans les pays d’Afrique du Nord7.

En outre, les services bancaires commerciaux prédominent au Maghreb, par rapport aux
services bancaires de détail, les banques desservant les entreprises publiques et un secteur
privé restreint. Les services bancaires de détail qui satisfont les besoins personnels des classes
moyennes sont moins développés que dans le Golfe ou en Malaisie, ce qui reflète en partie la
situation économique moins aisée de la majorité de la population. Cependant, dans le Golfe et
en Malaisie, c’est le modèle islamique de détail qui a été couronné de succès, les
fonctionnaires et les gestionnaires du secteur privé recevant leurs salaires par le truchement de
comptes bancaires personnels et recherchant des financements pour l’achat de logements et de
véhicules. Les banques islamiques ont mis l’accent sur ce type d’activité, mais l’expérience
du Golfe ne peut être transférée facilement dans un environnement financier aussi différent
que celui de l’Afrique du Nord8.

L’analyse de la situation de la finance islamique dans les pays du Maghreb montre que ce
marché accuse un retard énorme par rapport aux autres régions du monde. De nombreux
facteurs expliquent cette situation, ces facteurs se résument dans l’absence d’un cadre
réglementaire, fiscale et comptable approprié à l’activité des banques islamique, manque
d’aboutissement des expériences des banques déjà en place.

4. Contraintes entravant le développement de la finance Islamique au Maghreb


4.1. Contraintes liées au cadre institutionnel

a) Contraintes juridiques

Les problèmes juridiques ne permettent pas à la finance islamique de se développer dans les
pays où la législation ne convient pas aux principes de cette finance basée sur les préceptes de
la Charia. La conformité des opérations d'une banque à la réglementation qui les gère leur
donne un caractère légal et garantit à la banque ses droits en cas de litige. Les principes de
fonctionnement des banques islamiques confèrent à leurs produits quelques particularités.
En Algérie, le représentant d’Al Baraka estime que la législation algérienne ne tient pas
compte du fonctionnement particulier des banques islamiques 9 . L’ordonnance du 26 août
2003 relative à la monnaie et au crédit ne prévoit pas de «dispositions particulières pour les
activités bancaires régies par la Chari’a ». Le texte «gagnerait à être revu pour intégrer des

7
Rapport de la Banque Africaine de développement : Services bancaires et finance islamiques en Afrique du
Nord : Évolution et perspectives d’avenir, 2011, p. 21.
8
Idem
9
Aussi, le représentant de Salam, l’autre banque islamique activant en Algérie indique que les banques
islamiques évoluent dans un espace réduit

8
dispositions permettant à ces opérations de banques l’ancrage légal dont elles sont
dépourvues».
L'article 66 de l'ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit indique
que "Les opérations de banque comprennent la réception de fonds du public, les opérations de
crédit ainsi que la mise à disposition de la clientèle des moyens de paiement et la gestion de
ceux-ci". L’analyse des articles définissant l’activité de mobilisation et d’affectations de
fonds montre l’incompatibilité du banking islamique avec cette réglementation de nature
conventionnelle.
En effet, la réception de fonds du public par les banques islamiques peut se faire selon
différents principes suivant les types de dépôts. Ainsi, les dépôts en comptes à vue sont
garantis et gérés avec l'engagement de restituer l'intégralité du principal déposé à la demande
des titulaires des comptes. Les comptes rémunérés sont gérés sur la base de Mudāraba, leur
principal n'est en aucun cas garanti et leur rémunération n'est pas certaine car elle dépend en
premier lieu des résultats de l'activité de la banque. Dans les banques conventionnelles, tous
les dépôts sont garantis par défaut.
Dans l'ordonnance 03-11, l'article 67 précise que "Sont considérés comme fonds reçus
du public les fonds recueillis de tiers, notamment sous forme de dépôts, avec le droit d’en
disposer pour son propre compte, mais à charge de les restituer. Toutefois, ne sont pas
considérés comme fonds reçus du public, au sens de la présente ordonnance : les fonds remis
ou laissés en compte par les actionnaires détenant au moins cinq pour cent (5%) du capital,
les administrateurs et les gérants ; et les fonds provenant de prêts participatifs."
La lecture de cet article montre que les dépôts participatifs et les fonds reçus du public
ne sont pas similaires. Cela introduit une différenciation de base dans le traitement
opérationnel de ces deux catégories de comptes. En conséquence, toutes les mesures légales
prises concernant les dépôts tels que définis dans cette loi ne peuvent pas être appliquées aux
dépôts Mudāraba. Ces derniers doivent bénéficier d'un régime à part les spécifiant. Cette
particularité est confirmée par l’article 73 de la même ordonnance qui stipule ce qui suit :
"Par dérogation aux dispositions concernant les souscriptions, les banques et les
établissements financiers peuvent recueillir du public des fonds destinés à être placés en
participations auprès d’une entreprise selon toutes modalités légales telles qu’en actions,
certificats d’investissement, parts de sociétés, commandites ou autres.
Cependant, ces fonds sont réglementés de manière draconienne10. La pratique de la
banque Al Baraka d'Algérie est autre que celle-ci. Cette dernière reçoit tous les dépôts au
même sens que celui défini par l'article 67. Même la Banque d'Algérie ne tient pas compte de
la différence de principe dans la gestion de ceux-ci; qu'ils soient garantis ou pas, elle leur
impose, tous, un traitement similaire. Ainsi, par exemple, les réserves obligatoires sont
calculées sur l'ensemble des dépôts de la clientèle, et la prime de garantie payée à la SGDB
est acquittée aussi sur tous les dépôts quelque soit la forme.
Ce traitement entraine un manque à gagner pour la banque et les déposants. En effet,
en payant les réserves obligatoires sur l'ensemble des dépôts, la banque gèle une partie de ses
fonds de manière injustifiée. De surcroît, même si ils sont rémunérés, la rémunération en
terme de taux chez Al Baraka est refusée, soit acceptée mais versée dans le compte de
produits à liquider ; c'est-à-dire que dans tous les cas, la banque n'en bénéficie pas.
Concernant la prime de garantie, celle-ci est ponctionnée sur les revenus des déposants en fin
d'année. Tout ça affecte directement ou indirectement les déposants qui ne peuvent bénéficier
d'une meilleure rémunération.

En outre, le financement tel que défini par l'ordonnance 03-11 dans l'article 68 limite
certains produits islamique. En effet cet article stipule : "Constitue une opération de crédit, au
10
Voir les conditions énoncées dans l’article 73.

9
sens de la présente ordonnance, tout acte à titre onéreux par lequel une personne met ou
promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou prend, dans l’intérêt de
celle-ci, un engagement par signature tel qu’aval, cautionnement ou garantie. Sont assimilées
à des opérations de crédit, les opérations de location assorties d’options d’achat, notamment
le crédit-bail. Les attributions du Conseil s'exercent à l'égard des opérations visées dans cet
article." Positionnant maintenant les modes de financements islamiques dans le sens de cet
article.
Les financements à marge fixe (Mudāraba, Bay’as-salām et istisna’) confèrent à la banque
un caractère de commerçant avec toutes les responsabilités et les droits qui lui incombent. Ces
précisions nous laissent repenser à la légalité de la pratique de ces produits par les banques
islamiques, car la réglementation ne permet pas à une banque de mener des opérations de
commerce de manière extensive et habituelle. Une exception est à noter, les opérations de
crédit-bail correspondent aux opérations d’Ijāra. Celles-ci sont de nature conforme à la
charia. La banque Al Baraka d'Algérie les effectue suivant la réglementation en vigueur qu'est
l'ordonnance 96-09 du 10 Janvier 1996 relative au crédit-bail.
Les financements participatifs, Mudāraba et la Mushāraka, entrainent la banque
directement dans le financement par capital en s'engageant avec ses propres fonds ou ceux des
clients qui leur ont confié la tâche. Cet aspect de l'activité dans les banques est autorisé par
l'article 73 sus cité. Cependant, au sens de l'article 75 , elle ne peut pas être exercée à titre
habituel. Celle-ci ne doit représenter qu'une infime partie dans les financements qu'opèrent les
banques. Portant, l’originalité du financement islamique réside dans les financements
participatifs

Au Maroc, la recommandation n° RN33/G/2007 de Bank Al Maghrib autorise toutes


les banques de la place la commercialisation des produits alternatifs (Ijāra, Mushāraka et
Murābaha). Selon Elmostali H ( 2009) 11 , le contrat Murābaha en tant que tel n’a pas
d’équivalent dans la législation bancaire. A la différence d’une opération de crédit telle que
définie, le contrat de Murābaha met à la disposition d’une autre personne non pas des fonds
mais le bien à financer. Il ne rentre ni dans l’activité bancaire ni dans les activités connexes.
Néanmoins, le contrat de Murābaha pourrait être mis en place ou commercialisé par les
banques conventionnelles, à travers des filiales spécialisées: les filiales se chargeront de
l’intermédiation commerciale et les banques de la mise en place du crédit. Ceci nécessitait un
réaménagement des règles régissant les prises de participation pour autoriser les banques à
détenir de telles filiales dont l’objet social serait considéré comme étant un prolongement de
l’activité des banques.
En outre, la Bank Al Maghrib a interdit les banques et les sociétés de financement
d’utiliser ces mots « Islam& conformes à la Charia islamique» pendant la commercialisation
de ces nouveaux produits. En effet, elles ne doivent pas faire référence à la connotation
religieuse de ces formules. Pourtant le label Halal est le seul argument de vente de ces
produits puisqu’ils existent sur le marché dans leur forme conventionnelle. Il est donc difficile
d’expliquer leurs caractéristiques aux clients, surtout les moins avisés, sans faire allusion à
leur aspect religieux.

En Tunisie et avant 2011, il n’existe pas de législation pour l’encadrement des


activités de finance islamique ni des exigences d’octroi spécifiques de licences pour des
banques islamiques identiques à celles des banques conventionnelles. En conséquence, les
banques islamiques sont confrontées à trois problèmes spécifiques: la gestion de la liquidité,
les lois antitrust et le contrôle prudentiel sur ces banques. Alors, la banque centrale, destinée à

11
Elmostali, H : « Les produits alternatifs en mal de décollage », Ecole de Management, Maroc

10
réguler le système bancaire islamique, doit dicter les règles capables de couvrir toutes les
facettes de l’aspect régulateur du système bancaire islamique

Ces banques ne peuvent détenir des bons du Trésor des intérêts à payer ou accepter un
paiement d’intérêts sur leurs dépôts auprès de la banque centrale. Une solution de ce
problème à court terme est les Sukuk souverains ou des valeurs mobilières islamiques que les
banques islamiques peuvent légitimement s’approprier et s’échanger. Et encore une fois, les
régimes juridiques et réglementaire actuels sont insuffisants à cet égard. D’où le problème
important de manque de bases légales et réglementaires pour la finance islamique.

b) Contraintes fiscales

Les montages de financements islamiques sont généralement structurées de telle


manière que plusieurs transferts de propriété sont nécessaires (la banque ou sa filiale achète
un bien qu’elle revend avec une marge ou loue avec une option d’achat), chaque transfert de
propriété supposant un droit de mutation (une taxation). Mais Le cadre juridique marocain
actuel n’est pas encore adapté aux montages de la finance islamique. Ce problème de la
double taxation peut se traduire concrètement soit par le paiement double de la TVA (vente de
biens), ou des droits de mutation (foncier) ou encore des droits d’enregistrement16 dans le cas
de cession de parts.
En Tunisie, la nouvelle loi des finances 2012 a répondu à la question de la double imposition,
par contre en Algérie et au Maroc le problème reste posé

c) Le cadre comptable inapproprié


La présentation des états comptables officiels doit être conforme à celle définie par la
Banque Centrale dans son règlement concernant la publication des comptes individuels des
banques. Dans ce volet les contraintes se situent à plusieurs endroits.
-La conversion de l'ensemble de ses charges et produits sous forme de réception ou de
paiement de marge ou de profits à des produits en termes de taux d'intérêt. Ici la banque doit
faire elle-même des analogies entre ses produits et les produits conventionnels ;
-L'application des formules de calcul de certains agrégats tels que le Produit Net
Bancaire (PNB) qui utilise surtout les taux débiteurs et créditeurs appliqués par les banques;
-Le compte de produits à liquider est un compte interne. Les produits qu'il contient en
termes de taux d'intérêts reçus lors des refinancements accordés aux autres banques, ou à titre
des réserves obligatoires ou même en termes de pénalités de retard sont réintégrés dans les
produits de la banque dans ses comptes officiels. Bien sûr, sachant que ces produits là ne font
en aucun cas partie du produit réel que la banque réalise, cela va fausser les ratios
d'appréciation de la rentabilité de celle-ci.

La première conséquence directe, est que cette pratique oblige la banque à gérer deux
formes de comptabilités et donc de comptes. Ce qui impose d'un côté des coûts
supplémentaires en terme de temps et de main d'œuvre, et augmente, de l'autre, les risques de
détournements et de dissimulation. Ensuite, aux yeux du public la spécificité essentielle de la
banque disparaît. En effet, ce dernier aura du mal à distinguer le caractère islamique de cette
banque. Donc, afin de retrouver les produits islamiques et leurs spécificités, celui-ci devrait
faire des efforts particuliers, alors qu'en principe les documents comptables doivent être
transparents, clairs et précis. Cela joue essentiellement sur l'image de la banque et son état
informationnel.

4.2. Modèle bancaire adopté ne répond pas aux attentes des populations

11
Les frais de transactions et le coût fiscal supplémentaire pèsent lourd sur le coût de
produits financiers islamiques et les pénalisent sur le plan concurrentiel en matière de prix.
Ainsi s’ajoute la rémunération du risque que supportent les banques islamiques. En outre, le
modèle bancaire adopté par les banques islamique installées au Maghreb, axé sur les modes
de financement à revenu fixe, ne répond pas aux attentes des agents économiques.

a) Prédominance du produit de financement Murābaha


Le rapport de la Banque Africaine de développement de 2011 indique que le modèle
bancaire islamique de détail qui a été couronné de succès dans les pays du Golf n’est pas
reproduit dans les pays Maghrebin et l’essentielle des modes financement sont basés sur la
formule Murābaha. Les premiers défenseurs de la finance islamique se déclarent souvent
déçus par le fait que les banques islamiques apportent très peu de financement de type
Mudāraba, mettant l’accent plutôt sur le financement du commerce à court terme (Murābaha)
qui n’est qu’une simple reproduction des activités des banques classiques.

Le rapport note : « Les services bancaires commerciaux prédominent au Maghreb,


par rapport aux services bancaires de détail, les banques desservant les entreprises publiques
et un secteur privé restreint. Les services bancaires de détail qui satisfont les besoins
personnels des classes moyennes sont moins développés que dans le Golfe ou en Malaisie. ce
qui reflète en partie la situation économique moins aisée de la majorité de la population.
Cependant, dans le Golfe et en Malaisie, c’est le modèle islamique de détail qui a été
couronné de succès, les fonctionnaires et les gestionnaires du secteur privé recevant leurs
salaires par le truchement de comptes bancaires personnels et recherchant des financements
pour l’achat de logements et de véhicules. Les banques islamiques ont mis l’accent sur ce
type d’activité, mais l’expérience du Golfe ne peut être transférée facilement dans un
environnement financier aussi différent que celui de l’Afrique du Nord. »12

En Algérie, les modes de financement participatif qui constituent l’originalité de la


finance islamique sont presque inappliqués et ne figure même pas sur la liste des produits de
certaines agences. Les analystes déplorent la dépendance excessive d’Al Baraka Algérie de
Murābaha 13.
En effet, selon les données fournies par la Banque Al Baraka Algérie, les emplois à
moyen terme sont constitués principalement par la Murābaha, soit 96,5% du total des
emplois, Comme le confirme le tableau suivant :

Tableau N° 3 : Les financements à moyen terme par type de produits ( en millions de


dinars )
Types de financement 2007 Taux 2008 Taux
Bay ’as-salām 1927 6,29 1486 3,42
Murābaha 28234 92,20 41048 94,50
Istisn’a 193 0,63 214 0 ,50
Ijāra wa iktinā et Kard hasan 269 0.88 688 1.58
Total 30623 100% 43436 100%
Source : Rapport annuel de la banque Al Baraka, 2008, p.15.

12
Idem
13
Abdelhafid BENAMRAOUI, «Islamic banking: the case of Algeria», International Journal of Islamic and
Middle Eastern Finance and Management, Volume1, Number 2, 2008, pp. 113-131.

12
Quant au financement à long terme, il est entièrement réalisé avec les formules
Istsna’a et Ijāra (leasing) la Mushāraka et la Mudāraba ne sont pas du tout appliquées.

Tableau N° 4: Les financements à long terme par type de produits (en million de
dinars)
Types de financement 2007 Taux 2008 Taux
Istisna’a 12 4,86 11 1,64
Ijāra wa iktinā 235 95,14 660 98,36
Total 247 100% 671 100%
Source : Rapport annuel de la banque Al Baraka, 2008.

b) Le coût de financement élevé des produits islamiques

Le rapport de la Banque Africaine de développement (2011) indique que les coûts de


financement imposés par les banques islamiques sont souvent plus élevés que ceux des
banques classiques, ce qui favorise le sentiment que la finance islamique est onéreuse. Il
existe, naturellement, le coût du respect de la Charia, auquel s’ajoutent les honoraires
d’avocat liés à la structuration des produits qui augmentent les frais généraux. En outre, étant
donné que le marché de la finance islamique est un segment différent du marché financier
global, il existe moins de concurrence, le marché étant dominé souvent par une ou deux
banques, tandis que dans le financement classique, il existe de nombreuses institutions qui
sont en concurrence.
Les coûts liés à la réglementation sont souvent plus élevés pour les banques
islamiques, car si elles sont tenues d’émettre des bons du Trésor classiques au titre des
exigences de liquidité de la banque centrale, elles doivent soit renoncer aux intérêts soit les
accepter, mais les « purifier » en les reversant sous forme de don à des œuvres caritatives.

c) Le manque de personnel qualifié


Les banques islamiques en Algérie connaissent un manque flagrant en matière de
qualification de leur personnel. En effet, la majeure partie de celui-ci est issue d'une formation
conventionnelle en banking. Cependant, ces qualifications ne peuvent être acquises sans une
formation spécialisée suivant des programmes bien établis. En Algérie, le domaine de
l'économie islamique est introduit dans certains programmes de certaines facultés et écoles
supérieures, mais en aucun cas il fait objet d'une formation à part.

En France, L’École de Management de Strasbourg, Université de Strasbourg ouvre un


Diplôme Universitaire totalement dédié à cette même finance islamique,

d) Absence de services de micro-finance islamique

Il a été rapporté que c'est le Prophète Mohamed qui a été le premier pionnier du micro
crédit, en donnant un jour 2 dirhams à un fidèle : 1 dirham pour se nourrir, et 1 autre dirham
pour acheter un outil de travail afin d'exercer une activité génératrice de revenus permettant à
ce dernier de se prendre en charge durablement14.

14
Hakim MELIANI et Ahmed AGHROUT, « Développement de la micro-finance islamique-défis et
perspectives », 2ème colloque international sur la crise financière actuelle et les alternatives financières et
bancaires, Université de Khemis Miliana, le 5 et 6 mai 2009.

13
L’offre de micro-finance islamique se concentre dans quelques pays. L’Indonésie, le
Bangladesh et l’Afghanistan représentent 80% de l’ensemble de la micro-finance mondiale.
Dans quelques pays du Golf, les banques commerciales islamiques ont commencé à offrir des
services de micro-finance islamique. À titre d’exemple, la Tadhamon International Islamic
Bank du Yémen a ouvert fin 2006 une division micro et petites entreprises. Par ailleurs,
certaines banques islamiques envisagent de proposer des produits de micro-finance islamique
autres que le microcrédit. Le 20 janvier 2008, la Noor Islamic Bank et le Emirates Post
Holding Group ont annoncé qu’ils avaient l’intention de créer une entreprise offrant des
services bancaires compatibles avec la charia aux segments de la population dont le revenu est
le plus faible aux Émirats arabes unis. Dans tous les autres pays, la micro-finance en est
encore à ses balbutiements, aucune institution d’envergure n’offrant ses services sur une base
régionale et nationale15.

Les problèmes de croissance économique, de développement, de lutte contre la pauvreté, de


créations d'emplois, représentent des enjeux majeurs pour le Maghreb. Dans ce cadre bien
précis, l'accès aux services financiers en se conformant aux principes de la charia, doit être
considéré comme un des besoins importants à satisfaire. Une des particularités de la finance
islamique est qu’elle est une finance socialement responsable destinée à toutes les couches
sociales, particulièrement les pauvres et les familles les moins favorisées. Le volet micro
finance islamique est un volet très important pour financer les chômeurs qui cherchent à
s’implanter via des formules et des produits très adaptés comme Ijāra, Murābaha ou
Mudāraba.

Au Maghreb, la micro-finance islamique est loin d’être pratiquée. Le Maroc, considéré


le leader de la micro-finance dans la région ne compte aucune IMF islamique et le potentiel
des produits de micro-finance islamique n'est pas vraiment connu. L'analphabétisme, et le
manque de compréhension des produits de crédit classiques laissent des doutes quant à un réel
besoin de produits islamiques. Les agents de microcrédit recourent souvent à une
simplification du concept de microcrédit, et abordent rarement la question des taux d'intérêt
avec les clients. Ils utilisent plutôt une notion de traite à payer mensuellement sur un certain
nombre de mois. Mais on pourrait penser qu'il existe une catégorie de personnes, qui à cause
de leur convictions religieuses, ne se dirigent même pas vers les associations de microcrédit,
sachant pertinemment que celles-ci ne proposent pas de produits de micro-finance islamique.16
En Algérie, l’activité de micro-crédit est exercée essentiellement par les structures étatiques,
Sandouk Al Zakât, n’étant pas structuré en véritable institution financière capable d’allouer
efficacement les ressources collectées aux jeunes chômeurs, ne contribue que timidement dans
le financement des pauvres. Ces derniers se tournent ainsi aux services de l’ANSEJ,
l’ANGEM, CANAC qui leurs servent des prêts à 1%, interprété par les grandes Fatoua
comme étant des commissions de services et non pas d’intérêt.

Une enquête du CGAP, a révélé que 70% des opérations en micro-finance islamique
étaient faites sous forme de Murābaha, et que 80% des crédits étaient octroyés en Indonésie,
au Bangladesh ou en Afghanistan. La même enquête rapporte que la demande sur les produits
de micro-finance islamique est forte dans des pays comme la Palestine, la Syrie, la Jordanie
ou l'Algérie. L'expérience dans ces pays a aussi montré que les emprunteurs avaient tendance
à préférer les produits islamiques dès que ceux-ci étaient disponibles17.
4.3. La confusion apparente entre finance islamique et terrorisme
15
Le système bancaire islamique, Guide à l’intention des petites et moyennes entreprises, Centre du Commerce
International, Genève, 2009.
16

14
Depuis le 11 septembre 2001, la finance islamique a connue de grands obstacles à
cause de l’amalgame entre, Islam ou finance islamique et terrorisme ou extrémisme religieux.
Le rapatriement des fonds islamiques après le 11 septembre 2001 sont le résultat des obstacles
et de mécompréhension de sa nature. Quelques années plus tard, on voit les pays développés
font appel à la finance islamique et ses fonds « La stigmatisation de l’islam post-11 septembre
a apporté sa pierre à l’édifice, suscitant un rapatriement massif de liquidité vers le monde
musulman »18.

Le principe du contrat sacré et de la transparence sur lequel se base les opérations des
institutions financières islamiques est une réponse claire à cette inquiétude.
Les inquiétudes ont plus alimenté l’islamophobie dans le monde non musulman. Réduire
l’islamophobie est le rôle des intellectuels du monde musulman de même pour les décideurs
avec des plans forts de communication qui peuvent être mené afin de sensibiliser les gens
partout dans le monde et c’est ainsi que cette finance se développera dans un climat de
confiance réciproque.

La finance islamique est victime de confusions malheureuses qui tendent à lui


attribuer une vocation illicite, voire criminelle, qu’elle n’a pas 19. La finance islamique
demeure confrontée à des faiblesses structurelles, et plus particulièrement « une opacité qui a
pu nourrir des soupçons de blanchiment d’argent et de soutien au terrorisme ». Mais est-ce
réellement une opacité qui est à l’origine de tels soupçons ? N’est-ce pas plutôt une
méconnaissance du grand public de la finance islamique ? Prenons le cas de l’« homme de la
rue ». Sait-il seulement ce qu’est la finance islamique ? On peut en douter. Au contraire, cette
ignorance est souvent à l’origine d’amalgames malheureux. Certains, en effet, à tort,
confondent finance islamique et intégrisme religieux, et, plus grave, finance islamique et
fonds blanchis ou destinés au financement du terrorisme. Ce climat défavorable à la finance
islamique, résultant de telles confusions, fut particulièrement fort à la suite des attentats du 11
septembre 200120.
Jérôme Lasserre Capdeville montre, dans son article, que la finance islamique est une
finance éthique dont les fonds investis par son intermédiaire demeurent soumis aux
dispositions légales régissant la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme. Elle ne doit pas être vue comme une finance entretenant des liens étroits avec
l’illégalité ou, pire, avec le monde du terrorisme. Elle n’a aucunement vocation à la
commission ou à la dissimulation d’infractions.

Le rapport des MM. Jouini et Pastré indique que « la méconnaissance du sujet – de la


finance islamique – permet certaines confusions autrement plus troublantes que la
précédente. Ainsi est-on parfois confronté à un amalgame entre, d’une part, la Finance
17
EL HYANI O, « Micro-finance : Quelles perspectives de développement pour les IMF : Cas du Maroc » 2009,
in Karim, Nimrah, Michael Tarazi, and Xavier Reille.. « Islamic Microfinance: An Emerging Market Niche. »,
Focus Note 49. Washington, D.C. CGAP, August, 2008.
18
Olivier PASTRÉ et Krassimiraè GECHVA, « La finance islamique à la croisée des chemins », Revue
d’économie financière, n°92, 2008.

19
Jérôme LASSERRE CAPDEVILLE, « La finance islamique : une finance douteuse ? », Les cahiers de la
finance islamique N °2, Université de Strasbourg, 2010.
20
C’est ainsi qu’aux Etats-Unis, à la suite de ces attentats, la priorité fut de montrer que la finance islamique était
différente et indépendante du financement du terrorisme, F. Coste, L’émergence de la finance islamique aux
Etats-Unis et en Angleterre : in La finance islamique à la française. Un moteur pour l’économie. Une alternative
éthique : éd. Secure Finance, 2008, p. 138.

15
Islamique et, d’autre part, l’intégrisme religieux et le financement du terrorisme. Or, rien, ni
dans la théorie, ni dans la pratique, ne permet d’établir un lien quelconque entre ces deux
phénomènes »21.

4.4. Sous-développement des services d’assurances Takaful au Maghreb

L'assurance islamique est née au Soudan au début des années 80 et s'est développée
rapidement dans l'Asie du Sud-Est et dans le Golfe. L’assurance takaful est considérée comme
étant un substitut à l’assurance classique, un facteur incontournable de développement de
l’assurance vie dans les sociétés musulmanes et un catalyseur des progrès de la
bancassurance. L'industrie mondiale de l’assurance Takaful poursuit sa trajectoire de
croissance avec plus de 195 opérateurs dans le monde et une évolution de 18% en 2009, cette
évolution était dynamisée par un renouveau religieux qui intervient dans un contexte
économique favorable.

En Afrique , l’industrie de l’assurance Takaful est peu développée le chiffre d’affaires


de cette industrie est passé de 295.3 millions USD en 2008 à 377.3 Millions USD estimé en
2009 , le Soudan reste le marché le plus développé et le plus attractant avec un chiffre
d’affaires de 339,6 Millions USD contre 280.7 Millions USD en 2008 suivi par l’Egypte avec
un montant de primes émises de 29,3 Millions USD en 2009 .
Les Assurances Takaful en Algérie
Les assurances Takaful ont enregistré un taux de croissance annuel moyen (période
2007-2010) très important de 170%. Ces produits Takaful (notamment Takaful-Family)
répondent aux besoins d’un segment du marché qui estime que les produits classiques ne
répondent pas à ses attentes, notamment religieuses, pourront jouer un rôle important dans la
vulgarisation de l’assurance en général et le développement des assurances de personnes en
particulier22.

Tableau N° 5: Evolution de la production Takaful entre (2007-2010)


2007 2008 2009 2010
Production TAKAFUL 4 810 25 052 42 620 51 099
Evolution 421% 70% 20%
Part Takaful/AP 3% 27% 34% 32%
SalamaAssurances
Source : Mohamed BENARBIA, Les perspectives de développement de l’industrie des assurances en Algérie et
les réformes nécessaires pour promouvoir ses capacités concurrentielles, in Colloque international sur : « Les
sociétés d’Assurances Takaful et les sociétés d’assurances Traditionnelles Entre la Théorie et l’Expérience
Pratique ».

Depuis le lancement des produits Takaful, le taux de croissance enregistré a été très
élevé et sa part dans le portefeuille des assurances de personnes de la société Salam
Assurances a dépassé les 32% en 2010 (contre 34% en 2009). L’amélioration du cadre
réglementaire et prudentiel de ce type de produit pourra donner un coup d’accélérateur aux
assurances de personnes en Algérie.

21
Enjeux et opportunités du développement de la finance islamique pour la place de Paris, Rapport remis à Paris
Europlace par Elyès Jouiny et Olivier Pastré, novembre 2008, p. 17. Rapport disponible sur le site de Paris
Europlace à l’adresse suivante : http://paris-europlace.net/links/doc063972_fr.htm.
22
Mohamed BENARBIA, Les perspectives de développement de l’industrie des assurances en Algérie et les
reformes nécessaire pour promouvoir ses capacités concurrentielles, Colloque international sur : « Les sociétés
d’Assurances Takaful et les sociétés d’assurances Traditionnelles Entre la Théorie et l’Expérience Pratique ».

16
En Tunisie, la première banque islamique tunisienne a reçu le feu vert des autorités
monétaires pour le lancement d’une compagnie d’assurances, Takaful, ce qui lui assurerait à
terme un leadership national dans la bancassurance.
Au Maroc, la réflexion sur l'assurance islamique «Takaful» en est juste à ses
balbutiements. Il y a à peine un an et demi, en effet, que les acteurs économiques ont
manifesté un réel intérêt pour la finance islamique.

Le développement de cette industrie dépendra principalement de sa capacité à se


différencier de l’assurance classique et de la demande qui ne fera qu’augmenter dans l’avenir.
L’industrie Takaful doit relever plusieurs défis à savoir23 :
- Pénurie de personnel d’assurance formé convenablement et qualifié sur le concept
Takaful,
- Manque de connaissance des principes de Takaful par le public et scepticisme sur sa
tolérance – en particulier dans l’assurance vie,
- Manque d’information et de Statistiques sur la réceptivité des musulmans

5. Avenir et perspectives de la finance islamique au Maghreb

L’essor de la finance islamique dans le monde n’est plus à contester, ses avantages, ses
perspectives augurent des lendemains meilleurs. Actuellement 800 milliards de dollars, et des
prévisions de 1300 milliards de dollars en 2020, avec un taux de croissance à deux chiffres,
elle va encore gagner de la place, une fois les mécanismes de régulation et les normes
comptables coordonnées au niveau international.

A-t-elle, cependant, un avenir qu’on pourrait considérer comme étant prometteur dans
les pays du Maghreb?

Les perspectives de développement de la finance islamique commencent à se dessiner


dans la région .En Algérie, En 2010 il y a eu un changement de la loi bancaire permettant aux
banques de commercialiser les produits bancaires islamiques. Le représentant de l’Association
des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) a estimé nécessaire l’élargissement de la
gamme de ces produits à condition qu’elle se fasse «dans la transparence, la concurrence» et
le respect des règlements qui visent, avant tout, la protection du bénéficiaire. Selon le
représentant de la (ABEF), on compte actuellement 1500 guichets de banque islamique et
l’idéal est «d’atteindre le chiffre de 3000». En Tunisie, l’Accord entre le Gouvernement et la
BID pour la promotion de la Finance Islamique (Mars 2012), la Zitouna trouve un franc
succès commercial auprès du public tunisien. Beaucoup de banques tunisiennes s’accélèrent
pour offrir des produits islamiques voire même ouvrir des agences islamiques. Au Maroc, et à
l’occasion d’une conférence de presse tenue le 27 mars 2012 à Rabat, le (Gouverneur de
Bank Al Maghrib) a souligné que le projet de réforme du code bancaire (qui permettra
l’intégration des financements islamiques aux modes de financement autorisés par la loi) est

23
Djameleddine LAGUERE, Takaful comme alternative à l’assurance traditionnelle, Colloque international
sur : Les sociétés d’Assurances Takaful et les sociétés d’assurances Traditionnelles Entre la Théorie et
l’Expérience Pratique, Université de Sétif- Algérie, 25 et 26 avril 2011.

17
prêt. Ce projet de Loi sera proposé prochainement au Parlement l’année 2013 verra la
naissance d’une finance islamique au Maroc.

Dans ce sens, un ensemble de conditions doivent être remplies pour que la finance islamique
émerge dans les pays du Maghreb.

- Etablir un ensemble d’ajustements fiscaux et réglementaires pour permettre aux banques


islamiques d’opérer sous leurs propres cadres réglementaires et fiscales.

- Soutenir la création d’autorités morales et légales pour superviser le marché de la finance


islamique, le réglementer et apporter les correctifs adaptés à chaque fois que cela est
nécessaire. Une autorité qui regrouperait l'autorité monétaire nationale (Banque Centrale) et
une autorité religieuse (Ministère des Affaires Religieuses). Ce qui garantira la conformité des
opérations à la loi nationale et à la loi islamique.

- Soutenir la création de banques islamiques et intervenir pour encourager les investisseurs à


placer leurs fonds dans les produits financiers islamiques qui se basent sur les normes morales
de la Chari’a.

- Aménager le cadre réglementaire pour tenir compte de la spécificité des banques islamique

- L’intégration de la micro-finance islamique dans les initiatives des Gouvernements comme


un outil de lutte contre la pauvreté. La mise en place d'un cadre juridique et réglementaire
approprié pour développer la micro-finance islamique.
- La défiscalisation des produits de la finance islamique pour garantir leur développement
soutenu.
- Développer et encourager les formations en matière de Finance Islamique dans les
universités et instituts d’enseignement supérieur pour pallier les insuffisances de maîtrise de
base.

Conclusion

Il ressort de cette étude que la finance islamique au Maghreb est peu développée et
accuse un retard énorme par rapport aux autres régions du monde. La réglementation
bancaire inappropriée, les contraintes fiscales, l’imposition de la tenue d’une comptabilité
conventionnelle et le manque de qualification du personnel n’ont pas permis aux
institutions financières islamique installées au Maghreb d’exercer pleinement leur rôle
d’intermédiaire financier, en conséquence ces banques islamiques perdent en compétitivité en
appliquant des cout très élevés . Le modèle bancaire islamique de détail qui a été couronné
de succès dans les pays du Golf n’est pas reproduit dans les pays Maghrébins et l’essentiel
des produits de financement proposés sont basés sur la formule Mourabaha, tandis que la
Mushāraka est très peu utilises. Pourtant les Petites et Moyennes Entreprises de la région sont
assoiffées de sources de financement participatif, considéré comme l’instrument financier
islamique le plus fidèle aux préceptes fondamentaux de l’Islam et le plus appropriés aux
besoins de financement exprimés par les PME.
En outre, les services de micro- finance islamique sont inexistant alors que le la
pauvreté touche une bonne partie de la population de la région. L’assurance Takaful, qui a
connu un développement spectaculaire ces dernières années dans le secteur assurentiel

18
mondial, n’a pas émergé dans la région du Maghreb, pourtant ce secteur dans certains pays
tel que l’Algérie affiche un très faible taux de pénétration. Les instruments financiers Sukuk
ne sont pas également commercialisés.
Les institutions financières islamiques dans les pays du Maghreb peuvent contribuer à la
création d’opportunités d’emplois en favorisant la création de petites et moyennes entreprises,
des projets de développement local, à travers l’activation des produits financiers islamiques
les plus adéquats aux besoins des entreprises, entre autres Al Mushāraka et Al Mudāraba. Ces
institutions peuvent faire la collecte de la Zakât (Sandouk al-zakât), des aumônes, des dons et
Waqfs pour redistribuer les richesses et augmenter des revenus des familles pauvres vivant
notamment en milieu rural et dans des régions reculées, elles peuvent aussi financer des
dépenses des collectivités par l’émissions de Sukuks (obligations islamiques), …

Bibliographie

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