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Cours 5ème année : Gestion pharmaceutique Dr CHELGHOUM

ECONOMIE DE LA SANTE- PHARMACOECONOMIE

INTRODUCTION
Le concept de santé.
Le concept de santé publique.
Relations entre la croissance du développement économique et
la santé

I- Définitions : Economie de la santé- Pharmacoéconomie

II- Démarche de l’évaluation pharmaco-économique

1-Préambule :
2. Définition des différents coûts
2. 1 Coûts directs
2.2 Coûts indirects
2.3 Coûts intangibles
3- Différentes études utilisées
3.1 Analyse de minimisation des coûts
3.2 Analyse coût-efficacité
3. 3 Etudes coût-utilité
3.4 - Etudes coût-bénéfice
4- la démarche pharmacoéconomique
4-1 Sources d’information
4-2 Mesure du coût des médicaments
4-3 Mesure des résultats cliniques du traitement : efficacité
4-4 Analyse de minimisation des coûts
4-5 Analyse coût-efficacité
4-6 Analyse coût-utilité
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INTRODUCTION

Le concept de santé.

Au début de sa création, l’OMS a définit la santé comme « l’absence de la


maladie », cette définition a été élargit vers « un état de complet bien-être
physique, mental et social ».
L’état du bien être est assuré par l'harmonie de toutes les possibilités de la
personne humaine, biologiques, psychologiques et sociales en satisfaisant tous les
besoins fondamentaux adaptés sans cesse au mutation perpétuelle de
l’environnement.

Le concept de santé publique.

La science et l’art de s’occuper des problèmes concernant la santé d'une population


sous tous ses aspects curatifs, préventifs, éducatifs et sociaux, l'état sanitaire d'une
collectivité, les services sanitaires généraux et l'administration des services de
soins, en vue de :
 Réduire les disparités sanitaires entre pays ou entre catégories socio –
professionnelles.
 Donner aux individus les moyens d'une plénitude physique et psychique
optimale.
 Diminuer la morbidité et l'incapacité et allonger l'espérance de vie.

Les actions de la santé publique sont mise en œuvre par la planification sanitaire
qui est une démarche multidisciplinaire composée de plusieurs étapes:
 L’étape stratégique détermine les besoins de la population à partir de
l'épidémiologie et établit les objectifs prioritaires selon les moyens et ressources
disponibles ;
 L’étape tactique, essentiellement technique, définit le plan de programme
selon le progrès scientifique, le milieu envisagé et la population - cible ;
 L’étape opérationnelle met en œuvre ce programme et mobilise les
ressources en vue d'en accomplir les objectifs ;
 L’étape évaluative juge de l'efficacité du programme d'action mis en place et
de ses modalités. Les indicateurs de performance ayant été fixés à l'avance, elle
permet les réajustements nécessaires.
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Relations entre la croissance du développement économique et la santé :

Santé et développement entretiennent d’étroites relations réciproques. Plus que la


population est en bonne santé plus qu’elle participe et promet le développement.
La croissance permet quand à elle le financement d’assurances maladies et de
structures de prévention et de soins.
Dans cette relation on peut définir :

Un seuil de développement avec une phase de trappe de pauvreté : dans les pays
très pauvre l’espérance de vie est très diminuée, les dépenses sont orientées vers la
consommation immédiate, la santé et l’éducation sont négligé ce qui crée une
trappe de pauvreté. Il faut atteindre un seuil minimal de l’espérance de vie pour
amorcer le développement économique.

Un seuil de contrainte de financement avec une phase d’arbitrage (ou de choix


exclusif) entre dépenses de santé et dépenses d’éducation : dans les pays où le seuil
de l’espérance de vie est atteint, la croissance du développement augmente les
dépenses en santé qui participe avec les autres secteurs non marchands (ex.
éducation) à développer un seuil de contrainte de financement. (1)

I- Définitions : Economie de la santé- pharmacoéconomie :

L’économie de la santé est la science qui étudie les échanges entre producteurs
(médecins, pharmaciens, hôpitaux…) et consommateurs (des patients, familles,
utilisateurs de la prévention) dans le secteur de la santé en affectant les ressources
aux producteurs et répartissant les biens et les services aux consommateurs.
Les ressources du financement de la santé divers selon le système sanitaire du
pays, elles peuvent être puisées du contribuable (impôts), de l’aide publique
(tutelle), de l’assurance maladie (cotisations). (2)
Les dépenses en santé en Algérie ont augmenté de plus de 300% entre 1995 et 2009
de 61,8 US/habitant en 1996 à plus de 400US/habitant (la banque mondiale). En
2010 l’Algérie a dépensé plus de 175 milliard de dinars entre secteur de santé et
assurance sociale (Djawad Bourkaib, directeur de la sécurité sociale).

Devant l’augmentation des dépenses en santé trois actions sont à entreprendre :


1-Augmentation des sources de financement.
2. Rationnement du financement publique du service médical
3. Amélioration du système pour une meilleure efficacité.

Dans ce contexte l’économie de Santé analyse effectue une analyse formelle des
coûts et de la Santé et évaluation systémiquement les propriétés, effets bénéfices
directes et indirectes conséquents à un programme ou stratégie de santé, la
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branche de l’économie de santé qui s’occupe du médicament et des services
pharmaceutiques est la pharmaco-économie.

―C’est un outil utilisé pour identifier, mesurer et comparer les coûts et les effets de
l’utilisation d’un produit et des services pharmaceutiques‖.
Devant le changement du paysage de l’information médicale fournie par
l’industrie pharmaceutique, et l’information demandée pour l’enregistrement et le
remboursement du médicament, la question qui doit être posée est quelle la valeur
du médicament ? Quelle est l’efficience du traitement ? et non pas quel est le prix
du médicament ? Quelle est l’efficacité du traitement ?
La pharmaco-économie permet donc d’informer les décisions des systèmes de santé
en fournissant les évidences sur l’efficience, les bénéfices et les dangers de
différentes options de traitement (3).

Référence :
1-B. Majnoni d’Intignano, Économie de la santé, PUF, Paris, 2001.
2-F. RIOU, Département de Santé Publique, France
3-Gary M. Oderda, Pharm.D., M.P.H.,College of Pharmacy University of Utah
Salt Lake City, UT
II- Démarche de l’évaluation pharmaco-économique
1-Préambule :
Les études pharmaco-économiques nécessitent d’identifier précisément les
ressources médicales consommées par l’ensemble des stratégies mises en œuvre
(par exemple dosage du cholestérol, biopsie, transfusion, médicament,
hospitalisation, etc.). L’objectif est de les valoriser et de leur attribuer un coût
d'une part et de mesurer les résultats obtenus d'autres part.
Les résultats sont exprimés :
_ soit par les dépenses évitées (V)
_ Soit par les états de santé (E), qui correspond à la mesure objective de
l’amélioration de l’état de santé,
_ soit par l’utilité (U), qui correspond à l’expression de la préférence d’un
individu pour un état de santé,
_ soit par la disposition à payer (W) d’un individu pour obtenir tel état de
santé.
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Ressources consommées Stratégie thérapeutique Résultats


ou diagnostique

Coûts engagés (C) Coûts évités (V) États de santé (E) Appréciation de
l’état de santé
Coûts directs Coûts directs Mortalité
Préférence
Coûts indirects Coûts indirects Morbidité «Utilité»
(U)
Coûts intangibles Coûts intangibles Qualité de vie Disposition à
payer
(W)

Figure1 : démarche de l’évaluation pharmaco-économique.

Les études coût de la maladie ou "Cost of Ilness" (COI) concernent la mesure


des ressources économiques consommées par la société lors de la prise en charge de
la maladie. Les finalités de ce type d’études sont de :
 connaître qui paye et combien il paye,
 savoir si le coût de la maladie évolue au cours du temps,
 évaluer l'impact économique d'une modification de l'organisation des soins,
 mesurer la disparité des coûts entre pratiques médicales et performance
équivalente,
Révéler la possibilité de développer en amont des mesures préventives capables de
réduire globalement les coûts.
Ces études peuvent constituer une étape préliminaire aux analyses
comparatives puisqu’elles peuvent être réalisées très tôt au cours du
développement.
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2. Définition des différents coûts
2. 1 Coûts directs
Les coûts directs sont les coûts directement imputables à la pathologie et/ou
à sa prise en charge thérapeutique lors de l’hospitalisation. Ils peuvent être
médicaux (médicaments, transfusions, frais d’hospitalisation, imagerie, examens
de laboratoire,…) ou non médicaux (transport, aide à domicile, etc.).
2.2 Coûts indirects
Les coûts indirects sont les coûts des conséquences négatives indirectement
induites par la pathologie ou son traitement. Ils comptabilisent ainsi la perte de
productivité du malade mais aussi de son entourage qui s’absente pour lui rendre
visite.
2.3 Coûts intangibles
Ces coûts intangibles représentent les conséquences sociales ou
psychologiques induites par la pathologie et son traitement, c'est la perte du bien-
être du patient et de son entourage (douleur, souffrance, l'impact affectif).
L'importance de ces coûts intangibles peut être appréhendée par des
questionnaires de qualité de vie. Mais leur nature subjective rend leur
monétarisation difficile et aléatoire.
3- Différentes études utilisées
Toutes les études pharmaco-économiques sont comparatives, et leurs
résultats exprimés de façon différentielle. Les critères de jugement utilisés dans ces
études sont le résultat médical et le coût, et leur objectif est la comparaison de
différentes stratégies selon ces deux critères. On distingue classiquement 4 types
d'études :
3.1 Analyse de minimisation des coûts
L’analyse de minimisation des coûts est utilisée lorsque l’on souhaite
comparer deux stratégies qui ne diffèrent que par les coûts qu’elles mettent en
œuvre, c’est à dire lorsqu’elles présentent la même efficacité.
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L’objectif va être de prouver qu’une stratégie est moins coûteuse qu’une
autre, en recensant les différents coûts engagés et évités par chacune d’entre elles.
Il faut au préalable avoir vérifié que leur efficacité, leurs effets indésirables et leur
impact sur la qualité de vie du patient sont équivalents, ce qui est rare en
pratique.
Les résultats sont exprimés en unités monétaires (euros-dinars).
3.2 Analyse coût-efficacité
Le rapport coût-efficacité est le rapport entre le coût d’une stratégie (selon
un point de vue donné) et les effets de cette stratégie sur la santé exprimés en
unités physiques (par exemple en mm de mercure si on cherche une amélioration
de la pression artérielle ou en années de vie gagnées).
Ce type d’analyse va être utilisé lorsque l’on cherche à déterminer quelle
stratégie est la plus efficace entre deux stratégies pour un coût donné ou lorsque
l’on cherche à atteindre un objectif thérapeutique au moindre coût.
L’analyse coût-efficacité va permettre de déterminer quel coût est nécessaire
et suffisant pour obtenir un niveau déterminé d’efficacité. Il faut donc avoir défini
au préalable une stratégie de référence par rapport à laquelle on comparera la ou
les autres stratégies.
Les résultats vont être exprimés en coût par unité physique d’effet.
3. 3Etudes coût-utilité
Le terme utilité signifie ici préférence des individus ou la société pour un
état de santé donné. Sauver une vie est important, mais n’est pas suffisant, il faut
prendre en compte la qualité de vie du patient sauvé par une stratégie
thérapeutique. L’analyse coût-utilité peut-être considérée comme une forme
particulière d’analyse coût-efficacité où les résultats sont mesurées en années de
vie gagnées ajustées par la qualité de vie ou AVAQ (en anglais QALY, Quality
Adjusted Life-Year")
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3.4 - Etudes coût-bénéfice
Les études coût-bénéfice sont destinées à relier les coûts d’une action
médicale à ses conséquences exprimées en unités monétaires. Elles mettent en
œuvre une nomenclature qui traduit tous les critères en termes monétaires.
L’analyse coût-bénéfice est une évaluation économique globale car les résultats
des programmes – que ce soient des gains en survie ou en qualité de vie – doivent
être mesurés et évalués.
Il existe trois approches générales :
 l’approche dite du capital humain,
 l’approche par les préférences révélées,
 l’approche par les préférences déclarées de la disposition-à-payer.

4- la démarche pharmacoéconomique :

L’évaluation pharmacoéconomique commence par l’identification des différents


paramètres à mesurer, comme les coûts engagés par la stratégies thérapeutique, les
variations cliniques dues à la maladie et aux traitements, les indicateurs de
l’efficacité et les moyens de les mesurer. Le choix du type d’analyse
pharmacoéconomique se fait sur la base des informations recueillies.

4-1- Sources d’information pour l’évaluation des nouveaux médicaments

Les sources d’information médicale se groupent en trois catégories – littérature


primaire, secondaire et tertiaire.
• La littérature primaire comprend les articles de revues et les études non publiées.
Et constituent la source la plus complète des données sur l’efficacité et l’innocuité
du traitement et les méthodes utilisées pour son évaluation. L’inconvénient est
que ces données ne sont pas toujours accessibles et nécessite une lecture critique
experte.
• La littérature secondaire comprend les services d’indexation et de résumés qui
fournissent des résumés des articles. L’information est accessible et facile à lire.
L’inconvénient est le délai entre la parution de l’article original et la publication
de son résumé.
• La littérature tertiaire est représentée par les livres et manuels. Recueille
plusieurs informations mais influencé par la subjectivité des auteurs et la lenteur
des publications.
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• L’information fournie par les laboratoires pharmaceutiques doit être utilisée avec
prudence, car elle privilégie les résultats positifs dans le but de promouvoir les
ventes (conflit d’intérêt).
• L’Internet : Il est cependant préférable de ne consulter que des sites
recommandés par des sources sûres et de vérifier l’origine des informations
circulant sur Internet.

4-2- Mesure du coût des médicaments

Le prix par unité d’achat (par exemple un comprimé ou un flacon) chez un


fournisseur est la mesure la plus simple et la plus évidente du coût d’un
médicament. Il est utile de comparer les prix lorsqu’on examine des médicaments
qui contiennent exactement la même molécule sous la même forme mais qui sont
produits par des fabricants différents.
Le prix unitaire ne suffit pas car il faut calculer le prix du médicament nécessaire
pour obtenir le résultat en tenant en compte le conditionnement, la posologie et le
mode d’administration.
Le coût du médicament n’est pas seulement le prix unitaire mais la somme de
tous les coûts associés à son utilisation : les coûts directs, les coûts indirects et les
coûts non mesurables.
• coûts directs
— coût d’acquisition du médicament (prix du médicament)
— fournitures pour administrer le médicament matériel d’administration,
seringues, gaze, nécessaires de perfusion, filtres, pompes, etc.
— coûts de gestion des approvisionnements salaires du personnel du service des
achats, coûts de transport et coût des installations de stockage (entrepôts,
réfrigérateurs, congélateurs, etc.)
— coûts des services professionnels salaire du pharmacien, préparation et
dispensation des médicaments activités de pharmacie clinique salaires des
infirmiers, honoraires des médecins
— autres coûts directs
Traitement des réactions indésirables, utilisation de l’unité de soins intensifs, coûts
de fonctionnement de l’hôpital, par exemple électricité services de laboratoire
• coûts indirects
— coût de la maladie pour le patient
— heures/journées de travail perdues
• coûts non mesurables
— qualité de vie.
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4-3- Mesure des résultats cliniques du traitement : efficacité

L’efficacité peut être mesurée en évaluant le résultat intermédiaire que les


indicateurs sont des grandeurs ou variables cliniques exemple :
• hypertension – mesure de la pression artérielle
• diabète – hémoglobine glycosylée, glycémie
• affections coronariennes – fréquence des crises d’angine de poitrine
• infections urinaires – incidence des infections
• obésité – poids
• affections comitiales – fréquence des crises
• VIH/SIDA – numération des CD4
Ou en évaluant le résultat final que l’indicateur est le nombre de vies sauvées ou
les années de
vie sauvées qui prennent en compte l'espérance de vie restante du patient moyen.

L’expression des résultats se fait par :

• Le taux d’événements est le taux de survenue d’un certain événement (par


exemple un résultat du traitement) dans le groupe traité et dans le groupe témoin.
Taux d’événements = nombre d’événements dans le groupe/nombre de sujets dans le
groupe
• Le risque relatif (RR) est le rapport entre l’incidence d’un événement dans le
groupe traité et l’incidence de l’événement dans le groupe témoin. Si RR<1,
l’événement est moins susceptible de se produire dans le groupe traité que dans le
groupe témoin et si RR>1, l’événement est davantage susceptible de survenir dans
le groupe traité.
RR = taux d’événements dans le groupe traité/taux d’événements dans le groupe
témoin
• La réduction du risque en valeur relative (RRR) est la différence entre le taux
d’événements dans le groupe traité (expérimental) et le groupe témoin en
proportion du taux d’événements dans le groupe témoin. Il s’agit d’une mesure de
l’efficacité relative du traitement dans la population d’étude.
RRR = (taux d’événements dans le groupe témoin – taux d’événements dans le
groupe traité)/taux d’événements dans le groupe témoin
• La réduction du risque en valeur absolue (ARR) est la différence entre le taux
d’événements dans le groupe traité (expérimental) et le groupe témoin. Il s’agit
d’une mesure absolue de l’efficacité et elle peut souvent être très inférieure à
l’efficacité relative.
ARR = taux d’événements dans le groupe témoin – taux d’événements dans le
groupe traité
• Le nombre de sujets devant être traités (NNT) est le nombre de patients qui
doivent être traités pour obtenir un résultat favorable de plus. C’est l’inverse de
l’ARR (1 divisé par ARR).
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Ce calcul donne au lecteur une interprétation plus facile des résultats, qui peuvent
être comparés à ceux d’autres groupes traités et d’autres protocoles de traitement.
NNT = 1/ARR

4-5- Analyse de minimisation des coûts

L’analyse de minimisation des coûts est une méthode qui permet de comparer
deux ou plusieurs médicaments d’efficacité thérapeutique et d’innocuité égales
pour déterminer lequel est le moins cher. Cette méthode d’évaluation des coûts est
celle qui est la plus souvent utilisée par les pharmacies des hôpitaux ; elle peut
servir à comparer :
• différentes marques du même médicament, ou
• des médicaments équivalents sur le plan thérapeutique, qui ne contiennent pas la
même molécule mais appartiennent à la même catégorie thérapeutique et sont
interchangeables.

Exemple 1 Analyse de minimisation des coûts sur trois antimicrobiens utilisés pour
le traitement des infections urinaires non compliquées
Catégories de coûts Triméthoprime Amoxicilline Norfloxacine
comprimés à 200 gélules à 500 comprimés à
mg mg 400 mg
Posologie recommandée pour 200 mg 2 fois par 3 g 2 fois par 400 mg 2 fois
le traitement des infections jour x 5 jours jour x 1 jour par jour x 3
urinaires non compliquées jours
Nb de comprimés/gélules par 10 12 6
traitement
Prix d'achat de 1 GBP 0,048 GBP 0,088 GBP 0,365
comprimé/gélule en vrac
Prix du traitement GBP 0,48 GBP 1,06a GBP 2,19b
Coût pour traiter 10 000 GBP 4800 GBP 10 600 GBP 21 900
patients par an
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Exemple 2 Exemple théorique d'analyse de minimisation des coûts sur trois
analgésiques narcotiques injectables
Catégories de coûts Diamorphine flacon Péthidine Pentazocine
de 5 mg flacon de 50 flacon de 30 mg
mg
Posologie recommandée 5 mg 5 mg 50 mg toutes 30 mg toutes
pour le traitement de la toutes les toutes les 4 les 4 heures les 4 heures IM
douleur sévère nécessitant 4 heures heures IM IM ou SC ou SC
un analgésique injectable IV ou SC
Prix d'achat d'un flacon 1,84 1,84 0,83 2,61
(USD)
Nb de doses nécessaires par 6 doses 6 doses par 6 doses par 6 doses par jour
jour par jour jour jour
Prix du traitement 11,04 11,04 4,98 15,66
journalier (USD)
Salaire du personnel - 12,00 12,00 12,00
infirmier à USD 2,00 par
injection IM ou SC
Salaire du personnel 24,00 - - -
infirmier à USD 4,00 par
injection IV lente
Matériel: seringue + aiguille, 12,00 12,00 12,00 12,00
USD 2,00 par ensemble
Coût total des médicaments 47,04 35,04 28,98 39,66
par jour (USD)
Nb prévu de jours de 3000 3000 jours 3000 jours 3000 jours
traitement par année jours
Coût total des médicaments 141 120 105 120 86 940 118 980
pour 3000 jours de
traitement (USD)

4-5-Analyse coût-efficacité

L’analyse coût-efficacité sert à comparer deux ou plusieurs médicaments qui ne


sont pas exactement équivalents du point de vue de la dose ou de l’effet
thérapeutique mais qui sont utilisés pour traiter la même affection.
Il existe de nombreuses façons de présenter la mesure du rapport coût-efficacité,
par exemple :
• pour les maladies aiguës : coût par traitement
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• pour les maladies chroniques : coût mensuel du contrôle satisfaisant de la
maladie
• pour la prévention des maladies : coût par cas évité
• pour la promotion de la santé : coût mensuel pour obtenir le résultat souhaité.

Pour réaliser une analyse coût efficacité, un économiste calcule les rapports coût
efficacité (rapports CE). Ce sont les rapports du coût au résultat. Chaque
intervention aura un rapport coût efficacité, qui égale le coût total de
l'intervention divisé par le nombre total d'unités de résultat en termes d'unités de
l'indicateur d'efficacité choisi.
Pour conseiller correctement le décideur, il est important que l’économiste calcule
le rapport coût efficacité de la différence d'efficacité entre deux interventions, càd
le rapport incrémentiel coût efficacité
Rapport coût efficacité incrémentiel = différence de coût entre 2 interventions /
différence de résultat entre 2 interventions, en termes d'indicateurs d'efficacité
choisis. Ce rapport calcul le coût supplémentaire qu’on est disposé à payer pour
obtenir le résultat.

Exemple1: les rapports coût efficacité moyen de deux programmes d'éducation


pour l'arrêt du tabac - L'un (A) coûte 100 unités monétaires, et a permis à 10
personnes d'arrêter de fumer; le second (B) coûte 150 unités monétaires et a permis
à 12 personnes d'arrêter de fumer- seraient respectivement de 10 et 12.5 unités
monétaires par ex-fumeur. L'indicateur d'efficacité choisi est: le ―nombre de
patients qui arrêtent de fumer". le rapport coût efficacité incrémentiel = 50/2 =
25 unités monétaires par arrêt du tabac. Est-ce que le décideur est prêt à payer
25U par arrêt supplémentaire

Exemple .2 ANALYSE ÉCONOMIQUE DE DEUX THROMBOLYTIQUES DANS


L'INFARCTUS DU MYOCARDE AIGU
Une revue de la littérature concernant le rapport coût-efficacité de différents
thrombolytiques utilisés dans le traitement de l'infarctus du myocarde a été
réalisée en Australie. Le coût des divers traitements et le taux de mortalité par
infarctus du myocarde ont été évalués. Les résultats sont exposés ci-dessous. Les
prix sont indiqués en dollars australiens (AUD).
Coût du traitement et taux de mortalité
Traitement classique de l'infarctus du AUD 3,5 millions/1000 cas, 120
myocarde décès
Traitement classique + streptokinase (SK) AUD 3,7 millions/1000 cas, 90
décès
Traitement classique + activateur du AUD 5,5 millions/1000 cas, 80
plasminogène (TPA) décès
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Comparaison des différents traitements
Différence entre traitement avec SK et traitement classique de l'infarctus du myocarde:
Coût du traitement = AUD 3,7 - 3,5 millions/1000 cas = AUD 0,2 million/1000 cas
= AUD 200/cas
Nombre de décès évités = 120 - 90 = 30 décès/1000 cas traités
Coût-efficacité de SK = AUD 0,2 million/30 vies = AUD 6700 par vie sauvée
Différence entre traitement avec TPA et traitement classique de l'infarctus du
myocarde:
Coût du traitement = AUD 5,5 - 3,5 millions/1000 cas = AUD 2,0 millions/1000
cas = AUD 2000/cas
Nombre de décès évités = 120 - 80 = 40 décès/1000 cas traités
Coût-efficacité de TPA = AUD 2,0 millions/40 vies = AUD 50 000 par vie sauvée
Différence entre traitement de l'infarctus du myocarde avec TPA et avec SK:
Coût du traitement = AUD 2,0 - 0,2 million/1000 cas = AUD 1,8 million/1000 cas
= AUD 1800/cas
Nombre de décès évités = 90 - 80 = 10 décès/1000 cas traités
Coût différentiel de TPA parr rapport à SK = AUD 1,8 million/10 vies = AUD 180
000 par vie sauvée
Si l'on ne dispose que d'un budget de AUD 500 000, quel médicament choisir?
Avec SK:
Nombre de cas pouvant être traités = 500 000/200 = 2500
Nombre de vies pouvant être sauvées = (30/1000)x 2500 = 75
Avec TPA:
Nombre de cas pouvant être traités = 500 000/2000 = 250
Nombre de vies pouvant être sauvées = (40/1000) x 250 = 10
Conclusion
Bien que le TPA soit légèrement plus efficace et sauve un peu plus de vies, si l'on
tient compte du coût on voit que davantage de patients peuvent être traités et de
vies sauvées en utilisant la SK. En d'autres termes, le coût excédentaire du TPA
par rapport à la SK est si élevé (AUD 180 000 par vie sauvée) qu'avec le budget
limité dont on dispose on pourrait traiter moins de patients et sauver moins de
vies en utilisant le TPA plutôt que la SK.
Sources: Fibrinolytic Therapy Trialists' Collaborative Group (1994); Aylward
(1996)
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4-6-Analyse coût-utilité

Un patient peut évaluer un traitement autant pour ses effets positifs sur sa qualité
de vie, que sur sa capacité de prolonger la quantité d'années de vie. D'autre part,
certains traitements, comme la chimiothérapie, peuvent prolonger la quantité de
vie du patient mais diminuent significativement sa qualité de vie à court terme.
L'analyse coût-utilité est une manière de comparer plus d’une intervention en
évaluant leurs résultats à la fois en termes de quantité et de qualité de vie.
Comme exemples de mesures de l’utilité on peut citer le nombre d’années de vie
ajustées sur la qualité de vie (QALY) ou le nombre d’années de vie ajustées sur
l’incapacité (DALY).

L'utilité d'un état de santé est habituellement exprimée sur une échelle allant de 0
à 1, où 0 = la mort et 1 = la parfaite santé.

Nbre de QALYs = durée de la vie en années x l’utilité de cette période.

Exemple: après une opération pour enlever une tumeur, une femme de 65 ans
pourrait vivre 10 ans de plus que si elle n'avait pas subi l'intervention. Néanmoins,
elle aura des douleurs dorsales sévères pour lesquelles elle devra prendre des
médicaments. Cette patiente donne à sa vie avec des douleurs dorsales une valeur
moindre par rapport à sa vie en parfaite santé. Dans l'analyse coût utilité, la
quantité d'années supplémentaires qu'elle a gagnées, 10 ans, serait exprimée dans
un nombre de Quality Adjusted Life Years qui serait inférieur à 10.en
questionnant la patiente, on établit que l’utilité qu’elle attribue aux 10 années
avec douleurs qui lui restent est 0.7 donc, le nombre de QALYs gagnées est de 10 x
0.7 = 7 QALYs.

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