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Chapitre I :
Opérations sur les
ensembles
1
Algèbre des structures
Soient A et E deux ensembles. On dit que A est une partie de E (ou A est inclus
dans E) et on écrit A ⊆ E si : ∀x; x ∈ A =⇒ x ∈ E. L’ensemble de toutes les parties de E on
le note P(E).
A ∩ B = {x ∈ E : x ∈ A et x ∈ B} l’intersection de A et B. En particulier, si A ∩
B = ∅ on dit que A et B sont disjoints.
A ∪ B = {x ∈ E : x ∈ A ou x ∈ B} la réunion de A et B.
A − B = {x ∈ E : x ∈ A et x∈ / B} la différence A moins B. La partie E – A se
note 𝐶𝐸𝐴 𝑜𝑢 𝐴𝐶 s’appelle le complémentaire de A dans E
A∆B = (A − B) ∪ (B − A) la différence symétrique de A et B.
Définition :
Les propriétés suivantes des opérations sur les ensembles sont faciles à vérifier.
Proposition :
𝐴 ∩ (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 ∩ 𝐵) ∪ (𝐴 ∩ 𝐶) 𝑒𝑡 𝐴 ∪ (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 ∪ 𝐵) ∩ (𝐴 ∪ 𝐶).
∅ 𝐶 = 𝐸; 𝐸 𝐶 = ∅; (𝐴 ∩ 𝐵)𝐶 = 𝐴𝑐 ∪ 𝐵𝑐 𝑒𝑡 (𝐴 ∪ 𝐵)𝐶 = 𝐴𝑐 ∩ 𝐵𝐶 .
𝐴∆𝐴 = ∅, 𝐴∆∅ = 𝐴 𝑒𝑡 𝐴∆𝐵 = (𝐴 − 𝐵) ∪ (𝐵 − 𝐴).
𝐴 × ∅ = ∅ × 𝐴 = ∅, 𝐴 × (𝐵 ∪ 𝐶) = (𝐴 × 𝐵) ∪ (𝐴 × 𝐶)
𝐸𝑡 𝐴 × (𝐵 ∩ 𝐶) = (𝐴 × 𝐵) ∩ (𝐴 × 𝐶)
2
Algèbre des structures
Définition :
On appelle relation binaire R sur E×F la donnée d’un triplé R(E, F, G) ; où G est une partie
de E × F, c.-à-d., une propriété sur les éléments de E × F. On dit que E est l’ensemble de
départ de la relation R, F est l’ensemble d’arrivée de R et G est le graphe de R.
Exemple :
Définition :
𝑓∶ 𝐸 → 𝐹
𝑥 → 𝑓(𝑥)
Ou : 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹, 𝑥 → 𝑓(𝑥)
Définition :
Exemple :
3
Algèbre des structures
Définition:
Exemple :
Remarque :
Définition :
Remarque :
=⇒ 𝑔𝑜𝑓(𝑥) = 𝑔𝑜𝑓(𝑥′)
=⇒ 𝑥 = 𝑥′
Exercice :
𝑥
Montrer que l’application 𝑓 ∶ 𝑅 →] − 1, 1[ définie par : 𝑓(𝑥) = , ∀𝑥 ∈ 𝑅, est
1+|𝑥|
bijective, et déterminer sa fonction réciproque.
4
Algèbre des structures
Définition :
Proposition :
Preuve :
si f(E) = F alors f est surjective. Inversement, si f est surjective alors F ⊆ f(E). Et comme f(E)
est une partie de E par définition, on en déduit que f(E) = F.
𝑓(𝐴 ∪ 𝐴′) = 𝑓(𝐴) ∪ 𝑓(𝐴′) 𝑒𝑡 𝑓(𝐴 ∩ 𝐴′) ⊆ 𝑓(𝐴) ∩ 𝑓(𝐴′), ∀𝐴, 𝐴′ ∈ 𝑃(𝐸).
𝑓 −1 (𝐵 ∪ 𝐵0) = 𝑓 −1 (𝐵) ∪ 𝑓 −1 (𝐵′ ) 𝑒𝑡 𝑓 −1 (𝐵 ∩ 𝐵′ ) ⊆ 𝑓 −1 (𝐵) ∩ 𝑓 −1 (𝐵′ ),
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑠 𝐵, 𝐵′ ∈ 𝑃(𝐹 ).
∀𝐴 ∈ 𝑃(𝐸), 𝐴 ⊆ 𝑓 −1 (𝑓(𝐴)), 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑎 é𝑔𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑠𝑖 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒.
∀𝐵 ∈ 𝑃(𝐹 ), 𝑓(𝑓 −1 (𝐵)) ⊆ 𝐵, 𝑒𝑡 𝑜𝑛 𝑎 é𝑔𝑎𝑙𝑖𝑡é 𝑠𝑖 𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑠𝑢𝑟𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒.
𝑓−1 (𝐵)
∀𝐵 ∈ 𝑃(𝐹 ), 𝑓 −1 (𝐶𝐹𝐵 ) = 𝐶𝐸
𝑓(𝐴)
𝑓 𝑒𝑠𝑡 𝑏𝑖𝑗𝑒𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 ⇐⇒ 𝑓 (𝐶𝐸𝐴 ) = 𝐶𝐹 , ∀𝐴 ∈ 𝑃(𝐸 )
Définition :
Fini s’il ne contient qu’un nombre fini d’éléments. Dans ce cas, le nombre
d’éléments de E s’appelle le cardinal de E et se note 𝑐𝑎𝑟𝑑(𝐸) 𝑜𝑢 |𝐸|.
Dénombrable s’il est en bijection avec N, c.-à-d., il existe une bijection de E vers
l’ensemble N ou de N vers E.
Définition :
Définition :
5
Algèbre des structures
Axiome de Choix : "Le produit d’une famille non vide (c-à-d., 𝐼 ≠ ∅) d’ensembles non
vides (c-à-d., 𝐴𝑖 ≠ ∅, ∀𝑖 ∈ 𝐼) est non vide (c-à-d., ∏𝑖 𝐴𝑖 ≠ ∅). Cet axiome est très utilisé
en mathématiques et a plusieurs énoncés équivalents.
II : Relations d’équivalence
Définition :
Soit R une relation binaire sur E × E. On dit que R est une relation d’équivalence sur E
s’elle est :
réflexive : ∀x ∈ E, xR x ;
symétrique : ∀x, y ∈ E, xR y ⇒ yR x ;
transitive : ∀x, y, z ∈ E, xR y et yR z ⇒ xR z.
Exemple :
Dans R, la relation R définie par : xRy ⇐⇒ x−y est pair est une relation
d’équivalence, et la relation R’ définie par : xR’y ⇐⇒ x−y est impair n’est pas
d’équivalence puisque R’ n’est pas réflexive.
Soit f : E → F une application. La relation 𝑅𝑓 définie sur E par : x 𝑅𝑓 y ⇐⇒ f(x) = f(y)
est une relation d’équivalence sur E dite canoniquement associée à f.
Définition :
Proposition :
1. ∀𝑥 ∈ 𝐸: 𝑥̅ ≠ ∅;
2. ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸 ∶ 𝑥𝑅𝑦 ⇐⇒ 𝑥̅ = 𝑦̅;
3. ∀𝑥, 𝑦 ∈ 𝐸 ∶ 𝑥̅ = 𝑦̅ 𝑜𝑢 𝑥̅ ∩ 𝑦̅ = ∅ ;
4. ⋃𝑥∈𝐸 𝑥̅ = 𝐸.
Remarque:
Les propriétés 1, 3, et 4 s’expriment en disant que la famille (𝑥̅ )𝑥 ∈ 𝐸 forme une partition
de E. Inversement, soit (𝐴𝑖)𝑖∈𝐼 une partition de E, c-à-d., une famille de parties de E telle
que :
1) ∀𝑖 ∈ 𝐼: 𝐴𝑖 ≠ ∅;
2) ∀𝑖, 𝑗 ∈ 𝐼 ∶ 𝐴𝑖 = 𝐴𝑗 𝑜𝑢 𝐴𝑖 ∩ 𝐴𝑗 = ∅;
3) ⋃𝑖∈𝐼 𝐴𝑖 = 𝐸.
6
Algèbre des structures
Alors la relation d’équivalence R canoniquement associée à (𝐴𝑖 )𝑖∈𝐼 définie sur E par :
𝑥𝑅𝑦 ⇐⇒ ∃𝑖 ∈ 𝐼 ∶ 𝑥, 𝑦 ∈ 𝐴𝑖
Exemple :
Soit n ∈ N∗ .La relation R de congruence modulo n définie sur Z par xRy ⇐⇒ n divise x – y
est une relation d’équivalence.
On rappelle que, dans ce cas, xR y se note 𝑥 ≡ 𝑦[𝑛] et se lit 𝑥 est congru à 𝑦 modulo n,
et que 𝑍/R se note 𝑍/𝑛𝑍. De plus, 𝑍/𝑛𝑍 est un ensemble fini de cardinal n et :
𝑍/𝑛𝑍 = {0̅, 1̅, . . . , ̅̅̅̅̅̅̅̅̅
𝑛 − 1}.
𝑟̅ = ̅̅̅
𝑟′ =⇒ ∃𝑘 ≥ 1 ∶ |𝑟 − 𝑟′| = 𝑘𝑛
=⇒ 𝑟 = 𝑘𝑛 + 𝑟′ ≥ 𝑛 𝑜𝑢 𝑟′ = 𝑘𝑛 + 𝑟 ≥ 𝑛
Soit R une relation binaire sur E × E. On dit que R est une relation d’ordre sur E s’elle est :
réflexive ;
antisymétrique : ∀x, y ∈ E, xRy et yRx ⇒ x = y ;
transitive.
Exemple :
3) (N*, /) est un ordre partiel ; où la relation / est définie sur N* par ∀x, y ∈ N*;
x/y ⇐⇒ x divise y
Définition :
Soit (E, ≤) un ensemble ordonné et A une partie de E. On dit que A est majorée (resp.,
minorée) s’il existe M ∈ E (resp., m ∈ E) tel que x ≤ M, ∀x ∈ A (resp., m ≤ x, ∀x ∈ A). Dans
ce cas M (resp., m) est dit un majorant (resp. minorant) de A.
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Algèbre des structures
Le plus petit des majorant (resp., le plus grand des minorants) de A, s’il existe, s’appelle la
borne supérieure (resp., la borne inférieur de A), et on la note sup(A) (resp.inf(A)).
Quand sup(A) ∈ A (resp. inf(A) ∈ A) on l’appelle le plus grand élément de A (resp., le plus
petit élément de A).
Exemple :
1
Dans (R, ≤), la partie 𝐴 = {𝑛 , 𝑛 ∈ 𝑁 ∗} est majorée par 1 = 𝑠𝑢𝑝(𝐴) qui est le plus grand
élément de A, minorée par 0, mais A n’admet pas de plus petit élément puisque :
𝑖𝑛𝑓(𝐴) = 0 ∉ 𝐴.
8
Algèbre des structures
Chapitre II :
Structures algébriques
1
Algèbre des structures
Les notions de base sur les opérations, indépendantes de la nature des objets combinés :
Lois de composition interne, groupes, anneaux et corps, ainsi que la structure d’espace
vectoriel, qui sera étudié ultérieurement ont permis de simplifier, clarifier et unifier les calculs
opérés sur des objets de natures différents et effectués dans divers contextes qui relèvent le plus
souvent d’opérations ayant les mêmes propriétés.
I. : Groupes
La notion de groupe apparaît presque par tout en mathématiques. Pour saisir la richesse de
cette notion, il faut avoir un peu étudié les groupes finis, les groupes de Lie, la théorie de Galois,
etc. Comme exemple historique, la tentative de simplifier une formule au XIXe siècle pour le
périmètre d’une ellipse, qui est une intégrale que les mathématiciens n’arrivent pas à exprimer à
l’aide des fonctions usuelles, a conduit à l’introduction d’une nouvelle classe de fonctions
appelées les fonctions elliptiques, qui elles-mêmes ont donné naissance naturellement au
courbes elliptiques. Ces courbes elliptiques ont en plus d’être des courbes planes la propriété
d’être des groupes. C’est leur structure de groupe qui les rend utiles aujourd’hui en
cryptographie par exemple.
Définition
Soit G un ensemble muni d’une loi de composition interne ".", c-à-d., une application : : G × G !
G, (x; y) ! x:y. on dit que (G; :) ou G muni de la loi "."est un groupe si :
Si en plus x:y = y:x; 8x; y 2 G, on dit que (G; :) est un groupe commutatif ou groupe abélien.
2) Soit E un ensemble et soit S(E) l’ensemble des bijections de E vers E. (𝑆(𝐸); 𝑜) est un
groupe non abélien en général ; où la loi ◦ est la loi de composition des applications. Son
élément neutre est ide et le symétrique d’un élément f de S(E) est 𝑓 −1
2
Algèbre des structures
Notation :
Si la loi d’un groupe G est noté +, on dit que G est noté additivement et on note, dans ce cas,
par 0 l’élément neutre de G et par −x le symétrique d’un élément x de G. Dans le cas contraire,
on dit que G est noté multiplicativement et on note par x−1 le symétrique d’un élément x de G.
Proposition :
Et si n ∈ 𝑍 − , on pose 𝑥 𝑛 = (𝑥 −1 )−𝑛
Remarque
Si G est noté additivement, 𝑥 𝑛 se note nx. Avec cette notation 0.x = 0 est moins choquante que
𝑥 0 = e.
Proposition :
Preuve.
Soit A = {k ∈ N∗ : 𝑎𝑘 = e}. Puisque G est fini, il existe alors p; q ∈ N∗ tels que p ≠ q et 𝑎𝑝 =𝑎𝑞 . Si
par exemple p < q, écrivons q = p + k avec k ≥ 1. On aura 𝑎𝑝 = 𝑎𝑝+𝑘 , c-à-d., 𝑎𝑘 = id. Ainsi, A
est une partie non vide de N∗, donc admet un plus petit élément.
3
Algèbre des structures
2. Sous-groupes
Définition :
Exemple
Preuve.
Remarque
2) Si (𝐻𝑖 ) i∈I est une famille de sous-groupes de G, alors, d’après la caractérisation des sous-
groupes ci-dessus, ⋂𝑖∈𝐼 𝐻𝑖 est un sous-groupe de G.
4
Algèbre des structures
Définition
Exemple
Proposition
Preuve.
La première assertion est une conséquence du fait que f(e) ∗ f(e) = f(e) = f(e) ∗ e’ et du fait
que tout élément du groupe G’ est régulier. Tandis que la deuxième assertion se Déduit de 1) et
de la définition d’un homomorphisme de groupes, moyennant un raisonnement simple par
récurrence en discutant le cas n ≥ 0 et le cas n < 0.
Notation.
5
Algèbre des structures
et on l’appelle le noyou de f ; où e’ est l’élément neutre de G’. On note aussi, comme usuelle,
par Im(f) = { f(x) : x ∈ G } l’image de f.
Proposition :
Preuve.
La première assertion découle du fait que ∀x; y ∈ G; f(x) = f(y) ⇔ f(𝑥𝑦 −1 ) = e’ ⇔ 𝑦 −1 x ∈ ker(f);
où e’ est l’élément neutre de G.
Proposition
sur E canoniquement associée à f. La loi "." définie sur l’ensemble quotient G/R par
est bien une loi de composition interne sur G/R pour laquelle (G=R, . ) est un groupe
Preuve.
6
Algèbre des structures
𝑥̅ = 𝑥’
̅ et 𝑦̅ = 𝑦’
̅ → xRx’ et yRy’
→ f(xy) = f(x’y’)
→ 𝑥𝑥’
̅̅̅̅ = 𝑦𝑦’
̅̅̅̅ .
Les axiomes de groupe sont facile à vérifier, en particulier, e est l’élément neutre du groupe
(𝐺 = 𝑅, . ), et (𝑥̅ )−1 = 𝑥 −1 pour tout x ∈ G/R.
Soit maintenant l’application 𝑓 ∶ 𝐺/𝑅 → 𝐼𝑚(𝑓) définie par 𝑓(𝑥̅ ̅ ) = 𝑓(𝑥) pour tout
x ∈ G/R. L’application f est bien définie. En effet, pour tous 𝑥̅ , 𝑥’
̅ ∈ G/R, on a :
𝑥̅ = 𝑥’
̅ → 𝑥𝑅𝑥’ → 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑥’) → 𝑓(𝑥̅
̅ ) = 𝑓(𝑥’
̅ ̅ ).
∀𝑥̅ ; 𝑥’
̅ ∈ G/R, 𝑓(𝑥̅
̅ .𝑦̅) = 𝑓(𝑥̅
̅ .𝑦̅) = f(x:y) = f(x) ∗ f(y) = 𝑓(𝑥̅
̅ ) ∗ 𝑓 (𝑦
̅ ̅):
Afin d’achever la preuve, montrons que f est bijective. Notons que f est surjective par
construction, et que l’injectivité de 𝑓 ̅ découle du fait que
∀𝑥̅ , 𝑥’
̅ ∈ G/R; 𝑓(𝑥̅
̅ ) = 𝑓(𝑥’
̅ ̅ ) → 𝑓(𝑥) = 𝑓(𝑥’) → 𝑥𝑅𝑥’ → 𝑥̅ = 𝑥’
̅.
Ainsi, f est bijective et 𝐺/𝑅 ≈ 𝐼𝑚(𝑓). La notation G/ ker(f) est justifiée par le fait que
Remarque
commutatif :
Exercice : Montrer que le cercle unité = { 𝑧 ∈ 𝐶 ∶ |𝑧| = 1 } est un groupe pourla loi "×"
isomorphe à R/Z
7
Algèbre des structures
En plus de l’importance du groupe des permutations d’un ensemble, c-à-d., le groupe des
bijections de cet ensemble vers lui-même, l’étude des groupes symétriques constitue un
préalable à l’étude des déterminants, qui sera étudié ultérieurement dans le module d’algèbre
linéaire.
Définition
Soit E un ensemble non vide. L’ensemble S(E) des bijections de E vers E forme un groupe pour la
loi "◦" de compositions des applications appelé le groupe des permutations de E.
Remarque :
Si E et E’ sont deux ensembles finis tels que |E| = |E’|, alors : S(E) ≈S(E’)
est bien un isomorphisme de groupes. Donc il suffit d’étudier l’un deux. On prend naturellement
E = In := { 1, 2, …., n} , et on note par Sn l’ensemble S(E). Le groupe (Sn, ◦) s’appelle le groupe
symétrique de degré n
Notation :
Définition
Soient n ≥ 1 et σ; σ’ ∈ Sn.
— L’ensemble supp(σ) = {i ∈ In : σ(i) ≠ i} s’appelle le support de σ.
— Si supp(σ) ∩ supp(σ’) = Ø on dit que σ et σ’ sont disjointes.
— Si supp(σ) ={i, j} avec i, j ∈ In et i ≠ j, on dit que σ est une transposition.
Dans ce cas, la transposition σ se note 𝛕𝐨,𝐣 ou (i, j), et ona :
𝑗, 𝑠𝑖 𝑘 = 𝑖;
𝜏𝑖,𝑗 (𝑘) = { 𝑖, 𝑠𝑖 𝑘 = 𝑗;
𝑘, 𝑠𝑖 𝑘 ∈ 𝐼𝑛 {𝑖, 𝑗}
8
Algèbre des structures
Remarque
Soient n ≥ 1, i; j ∈ In et σ ∈ Sn.
Proposition
f : In × Sn−1 → Sn
^
(k , σ) → τk,n ◦ σ ;
où σ^ est le prolongement de σ ^à In définie par σ (n) = n. Il est facile de vérifier que f est
bijective, et par suite :
Proposition
Soit n ≥ 1 :
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Algèbre des structures
𝜎, 𝑠𝑢𝑟 𝑠𝑢𝑝𝑝(𝜎):
{ 𝜏, 𝑠𝑢𝑟 𝑠𝑢𝑝𝑝(𝜏):
𝑖𝑑 𝑠𝑢𝑟 𝐼𝑛 𝑠𝑢𝑝𝑝(𝜎) ∪ 𝑠𝑢𝑝𝑝(𝜏)
Tandis que pour l’assertion 2) on utilise un raisonnement par récurrence sur n. Pour n = 2, on a
S2 = {id , τ1,2 }, id = τ1,2 τ1,2 et le résultat est vérifié.
où les τi , 1 ≤ i ≤ p sont des transpositions de Sn−1 . Et come les τi , 1≤ i ≤ p peuvent être aussi
vus comme éléments de Sn et 𝜎(n) =n, on aura 𝜎=∏1≤i≤p τi est un produit de transpositions.
Remarque
Définition
Remarque :
L’ordre d’un cycle C est égale à sa longueur, c-à-d., le plus petit entier naturel non nul k tel
que : C k = id est k = O(C ) = l(c ).
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Algèbre des structures
Proposition:
Toute permutation se décompose d’une manière unique à l’ordre des facteurs près en
produit de cycles deux à deux disjoints.
Preuve :
Sans perdre de généralité, en complétons par l’identité, id, on peut supposer que
x ∈ Supp(σ) =⋃1≤j≤k. Supp(Cj′ ) et par suite il existe j ∈{ 1,2,….,k} tel que x∈Supp(Cj′ ) D’où
2
Cj′ = (x, Cj′ (x), (Cj′ ) (x), … . ) = (x, σ(x), … . . ) = Ci
Ainsi, pour tout i∈{1,2,…..,k} il existe j∈{1,2,….,k} tel que Ci = Cj′ ; ce qui achève la preuve.
Exemple
1) 𝜎=(16 2 3 4 5 6
1 5 2 3 4
)=(16,4,2)(3,5)
2) Pour 1 2 3 4 5 6 7 8
𝜎= (2 1 5 6 3 7 4 8 ) ∈ S8 ,on a 𝜎= (1,2)(3,5)(4 ,6 ,7).
3) Notation : x1 , x2 ,…. ,xn ∈Z deux distincts. On pose ∆(x1 , x2 , … , xn )= ∏1≤i≤j≤n(xj − xi ) ≠ 0
Soit σ ∈ Sn . Il est facile de vérifier que ∆(xσ(1) ; xσ(2) ,……, xσ(n) ) = (−1)N ∆(x1 , x2 ,…, xn ).
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Algèbre des structures
Définition
On dit que σ est paire si ε(σ) = 1, et on dit que σ est impaire si ε(σ) = −1
Proposition
Soit n ≥ 1.
Preuve.
Il suffit de montrer l’assertion 1) puisque l’assertion 2) est claire et l’assertion 3) est une
conséquence de 1) et 2). On a
= ε(σ)ε(τ)∆(x1 , x2 ,..,xn )
Proposition :
Soit n ≥ 1.
Preuve. L’application
ε: Sn → {−1,1}
𝜎↦ε(σ)
12
Algèbre des structures
𝜎1 = {τ ∈ 𝑆𝑛 : 𝜀(σ) = 𝜀(τ)}
̅̅̅
= {τ ∈ 𝑆𝑛 : 𝜎 −1 τ ∈ ker(𝜀)}
= { σh : h ∈ ker(𝜀)}
: = σ ker(𝜀)
Par conséquent, |σ 1 = j ker(ε)j puisque l’application h ↦σh est une bijection de ker(ε) vers σ
̅̅̅|
ker(ε). De même on a |σ 2 = | ker(ε)|, et par suite
̅̅̅|
V. Anneaux et corps
Au XIXe siècle, c’est l’école allemande qui s’est imposée avec les travaux de Dedekind et
de Hilbert ; on a formalisé la notion d’anneau.
Dans le paragraphe précédent, parmi les groupes usuels étudiés, (Z, +), (R, +) et
(C, +) jouent un rôle important en mathématiques, le premier en arithmétique et les
deux
autres en analyse et géométrie. Sur ces ensembles, on possède une seconde opération à
savoir la multiplication. Dans le présent paragraphe on va formaliser ces situations
Définition
Soit A un ensemble muni de deux lois de compositions internes "+" et "." On dit que A est
un anneau si :
(A, +) est un groupe abélien. Son élément neutre est souvent noté 0A ou 0.
La loi "." est associative et distributive par rapport à la loi "+", c.-à-d., x.(y + z) = x.y +
x.z et (y + z).x = y.x + z.x; ∀x, y, z ∈ A
13
Algèbre des structures
Si en plus A admet un élément neutre pour la loi ".", qu’on note souvent 1A ou 1, l’anneau A
est dit unitaire. Et si la loi "." est commutative, A est dit anneau commutatif.
Exemple :
(RR , +, .) est un anneau commutatif unitaire de zéro l’application nulle et d’élément neutre
l’application constante 1 , où RR est l’ensembles des applications de R vers R muni des lois "+"
et "." définies par :
Si (Ai )i∈I est une famille d’anneaux, alors le produit ∏i∊I Ai muni des lois "+" et "." définies par
n!
pour tout n ∈ N ; où Cnk = k!(n−k)! pour tout 1 ≤ k ≤ n
Preuve.
14
Algèbre des structures
p p+1 p+1
Cn + Cn+1 = Cn+1 pour tout 0 ≤ P ≤ n et risonner par récurrence
Définition
Exemple :
Définition
Exemple
1) Pour A = Z, on a Z∗ = {−1,1}.
VI. Sous-anneaux
Définition :
Soit (A,+, .) un anneau et S une partie de A. On dit que S est un sous-anneau de A si S est
stable par les lois "+" et "." et (S,+, .) est un anneau.
Exemple :
15
Algèbre des structures
Remarque :
Si S est un sous-anneau d’un anneau A, alors il se peut que S ne soit pas unitaire ou 1S ≠1A.
Par exemple, dans l’exemple 3) ci-dessus, on a : 1S = (1,0) ≠ (1,1) = 1A.Par contre si A est
intègre, alors 1S = 1A du fait 1S.1S =1S=1S.1A
entraine 1S.(1S − 1A) = 0, et par suite 1S = 1A.
a) S ≠ ⌀
S est un sous-anneau de A ⇐⇒ {
b) ∀x, y ∊ S; x − y ∊ S et xy ∊ S
Preuve.
Corollaire :
Preuve.
Soient (A,+, .) et (A0,+, .) deux anneaux. Une application f : A →A0 est dite homomorphisme
d’anneaux si
f(x + y) = f(x) + f(y) et f(x.y) = f(x).f(y), ∀x, y ∈
Si en plus A et A0 sont unitaires et f(1A) = 1A’, on dit que f est un homomorphisme d’anneaux
unitaires.
Si f est bijective, f est dite isomorphisme d’anneaux. Dans ce cas, on dit que A est isomorphe
à A’ et on écrit A ≈ A’
16
Algèbre des structures
Exemple :
Proposition
Preuve.
La première assertion est claire, et la deuxième est une conséquence du fait que, pour tout
élément inversible x de A, on a :
f (x )f (x −1 ) = f(x.x −1 ) = f (1A) = 1A’ = f (x −1 .x) = f (x −1 )f (x)
Proposition
Exemple
1) {0} et A sont des idéaux triviaux de A.
2) Pour tout n ∈ N, nZ est un idéal de Z.
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Algèbre des structures
Remarque
I = A ⇔ 1A ∈ I ⇔ ∃x ∈ I ∶ x est inversible et x ∈ I.
Proposition :
Preuve.
D’après la Remarque, (⋂i∊I Ii +) est un sous-groupe ( A,+). De plus, pour tous a∊A et x∊⋂i∊I Ii ,
o a bien ax∊⋂i∊I Ii et xa∊⋂i∊I Ii ; et la conclusion désirée dans l’assertion 1) s’en découle.
Tandis que pour la preuve de l’assertion 2), il suffit d’appliquer la définition d’un idéal.
Définition
Proposition
Preuve
18
Algèbre des structures
Exemple :
L’anneau (Z,+, .) est un anneau principal puisque tout idéal de Z est de la forme nZ = (n)
avec n ∈ N
IX. Corps :
Définition
Soit (𝐾, +, . ) un anneau unitaire. On dit que K est un corps si : K^ ∗ = K \ {0}, c-à-d., tout
élément non nul de K est inversible pour la loi ".". Si en plus la loi "." est commutatif, K est dit
corps commutatif.
Remarque
1) A = {0} est un anneau unitaire pour 0A = 1A = 0, mais A n’est pas un corps puisque
A^ ∗= {0} 6 = ∅ = K \ {0}.
2) Tout corps commutatif est un anneau intègre. en particulier, ne contient pas de diviseurs
de zéro
Exemple
Définition
Soit (𝐾, +, . ) un corps et L une partie de K. On dit que L est un souscorps de K si L est est un
sous-groups de K si L est stable par les lois « + » et (𝐿, +, . ) est un corps.
a) 1 ∊ L
L est un sous-corps de K ⇐⇒ {
b) ∀x ∊ L, y ∊ L\ {0}; x − y, xy−1 ∊ L
Preuve.
∀𝑦 ∊ 𝐿 {0}: 𝑦 −1 = 1. 𝑦 −1 ∊ 𝐿
19
Algèbre des structures
Par suite, pour tout (x, y) ∈ L × L \ { 0}, x(y −1 )−1 = xy ∈ L ; ce qui entraine que L est
aussi stable par la loi". ". De plus, d’après la caractérisation des sous-anneaux, (L, +,.) est un
anneau. Par conséquent, d’après (1), (L, +, . ) est un corps comme désiré.
Exercice :
Soit Q[√2] = {a + b√2 : a, b ∈ Q}. Montrer que Q[√2] est un sous-corps de R contenant Q.
20
Algèbre des structures
Chapitre III :
Polynômes
1
Algèbre des structures
Définition :
L’ensemble des polynômes à une indéterminée à coefficients dans A se note A[X] (cette
notation sera justifiée plus loin).
Notation :
Définition :
2
Algèbre des structures
Remarque :
Proposition :
1) 𝑃 + 𝑄 = ∑𝑘≥0(𝑎𝑘 + 𝑏𝑘 )𝑋 𝑘 𝑒𝑡 𝑃𝑄 = ∑𝑘≥0 𝑐𝑘 𝑋 𝑘 ; 𝑜ù 𝑐𝑘 =
∑𝑝=𝑛
𝑝=0 (𝑎𝑝 𝑏𝑘−𝑝 ) , 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑘 ≥ 0.
2) 𝑑˚(𝑃 + 𝑄) ≤ max(𝑑˚(𝑃 ), 𝑑˚(𝑄)) 𝑒𝑡 𝑣𝑎𝑙(𝑃 + 𝑄) ≥ min(𝑣𝑎𝑙 (𝑃 ), 𝑣𝑎𝑙(𝑄)) .
3) 𝑆𝑖 𝑑𝑒 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝐴 𝑒𝑠𝑡 𝑖𝑛𝑡è𝑔𝑟𝑒, 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 :
𝑑˚(𝑃𝑄) = 𝑑˚(𝑃 ) + 𝑑˚(𝑄) 𝑒𝑡 𝑣𝑎𝑙(𝑃𝑄) = 𝑣𝑎𝑙(𝑃 ) + 𝑣𝑎𝑙(𝑄)
Proposition :
Les seuls polynômes inversibles de K[X] sont les polynômes constants non nuls.
K[X] est un anneau intègre.
Preuve :
Définition :
A divise B (ou B est un multiple de A) s’il existe C ∈ K[X] tel que B = AC, et on écrit
A/B ;
A est associé à B si A/B et B/A et on écrit A ∼ B.
3
Algèbre des structures
Remarque :
Notation :
Pour A ∈ K[X], on note par (𝐴) = {𝑃𝐴 ∶ 𝑃 ∈ 𝐾[𝑋]} l’ensemble des multiples de A, c-à-d
l’idéal de l’anneau K[X] engendré par A.
Proposition :
Soient A, B ∈ K[X].
Preuve :
Les assertions 1) et 2) sont claires. L’assertion 3) est une conséquence du fait que l’anneau
K[X] est intègre.
4) Si λ ∈ K∗, alors pour tout P ∈ K[X], P = λ−1λP ∈ K[X], et par suite (λ)=K[X]. Inversement,
si (𝜆) = 𝐾[𝑋], alors il existe P ∈ K[X] tel que 1 = 𝜆𝑃 , c-à-d., λ et inversible.
Soient A, B ∈ K[X] tels que 𝐵 ≠ 0. Alors il existe P, Q ∈ K[X] uniques tels que 𝐴 = 𝐵𝑄 + 𝑅
avec 𝑑˚𝑅 < 𝑑˚𝐵.
Preuve :
Existence.
Ecrivons: 𝐴 = ∑𝑘=𝑛
𝑘=0 𝑎𝑘 𝑋 𝑒𝑡 𝐵 = ∑𝑘=0 𝑏𝑘 𝑋 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑏𝑚 ≠ 0, et procédons par récurrence
𝑘 𝑘=𝑛 𝑘
𝑄 = 0 𝑒𝑡 𝑅 = 𝐴, 𝑠𝑖 𝑑°𝐵 ≥ 1;
sur 𝑛 = 𝑑˚𝐴. Pour 𝑑˚𝐴 = 0, il suffit de prendre {
𝑄 = 𝑏𝑚 −1 𝑒𝑡 𝑅 = 0, 𝑠𝑖 𝑑°𝐵 = 0.
Supposons que la propriété est vraie pour tout polynôme de degré < 𝑛 = 𝑑˚𝐴.
Si 𝑑˚𝐴 < 𝑑˚𝐵, alors pour 𝑄 = 0 𝑒𝑡 𝑅 = 𝐴, on a bien 𝐴 = 0. 𝐵 + 𝐴, et le résultat est vérifié.
Si 𝑑˚𝐴 > 𝑑˚𝐵, écrivons 𝑎𝑛 𝑏𝑚
−1 𝑛−𝑚
𝑋 𝐵 = 𝑏₀′ + 𝑏₁′𝑋 + . . . + 𝑏′𝑛−1 𝑋 𝑛−1 + 𝑎𝑛 𝑋 𝑛 . Soit
−1 𝑛−𝑚
𝐴₁ = 𝐴 − 𝑎𝑛 𝑏𝑚 𝑋 𝐵 = (𝑎0 − 𝑏′0 ) + (𝑎1 − 𝑏′1 )𝑋 + . . . + (𝑎𝑛−1 − 𝑏′𝑛−1 )𝑋 𝑛 .
On a d˚A1 ≤ n − 1 < d˚A, et l’hypothèse de récurrence s’applique à A1. Donc il existe Q1, R
∈ K[X] tels que : 𝐴1 = 𝐵𝑄₁ + 𝑅 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑑˚𝑅 < 𝑑˚𝐵. Ainsi, 𝐴 =
−1 𝑛−𝑚 −1 𝑛−𝑚
𝐴₁ + 𝑎𝑛 𝑏𝑚 𝑋 𝐵 = [𝑄₁ + 𝑎𝑛 𝑏𝑚 𝑋 ]𝐵 + 𝑅
4
Algèbre des structures
Unicité.
Supposons 𝑞𝑢𝑒 𝐴 = 𝐵𝑄 + 𝑅 = 𝐵𝑄₁ + 𝑅₁ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑑˚𝑅 < 𝑑˚𝐵 𝑒𝑡 𝑑˚𝑅₁ < 𝑑˚𝐵. Alors 𝑄1 = 𝑄.
Car sinon, 𝑄1 − 𝑄 ≠ 0 et 𝑑˚𝐵 ≤ 𝑑˚𝐵(𝑄₁ − 𝑄) = 𝑑˚(𝑅₁ − 𝑅) < 𝑑˚𝐵 ; ce qui est absurde.
Donc 𝑄1 = 𝑄, et par suite 𝑅₁ = 𝑅.
Exemple :
Théorème :
L’anneau K[X] est principal, c-à-d., K[X] est intègre et tout idéal de K[X] est principal.
Preuve :
Soit I un idéal de 𝐾[𝑋]. 𝑆𝑖 𝐼 = {0}, alors 𝐼 = (0) est principal. Si I 6= {0}, considérons :
𝐴 = {𝑑˚𝑃 ∶ 𝑃 ∈ 𝐼 𝑒𝑡 𝑃 ≠ 0}. A est une partie non vide de N, donc admet un plus petit
élément m ∈ N. Soit B ∈ I tel que d˚B = m. Montrons que I = (B). On a B ∈ I, donc (B) ⊆ I.
Inversement, soit P ∈ I. Ecrivons : 𝑃 =
𝐵𝑄 + 𝑅 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑑˚𝑅 < 𝑑˚𝐵. 𝑂𝑛 𝑎 𝑅 = 𝑃 − 𝐵𝑄 ∈ 𝐼 𝑒𝑡 𝑑˚𝑅 < 𝑑˚𝐵 ; ce qui entraine que
𝑑˚𝑅 ∈ / 𝐴 𝑒𝑡 𝑅 = 0. Par conséquent 𝑃 = 𝐵𝑄 ∈ (𝐵) 𝑒𝑡 𝐼 = (𝐵), c-à-d., I est principal. Et
comme, d’après la Proposition : K[X] est intègre, l’anneau K[X] est alors principal.
Définition : On dit qu’un polynôme P ∈ K[X] est unitaire si son coefficient de plus haut
degré vaut 1.
Proposition :
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Algèbre des structures
2) 𝑃1, 𝑃2, . . . 𝑃𝑛 sont premiers entre eux si et seulement s’il existe 𝑈1, 𝑈2, . . . , 𝑈𝑛 dans
𝐾[𝑋] tels que : 1 = 𝑈1𝑃1 + 𝑈2𝑃2 + . . . + 𝑈𝑛𝑃𝑛.
𝑀 𝑢𝑛𝑖𝑡𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑒𝑡𝑃𝑖/𝑀𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡1 ≤ i ≤ n
3) 𝑀 = 𝑝𝑝𝑐𝑚(𝑃𝑖)1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛 ⇔ {
∀M 0 ∈ K[X] ∶ Pi/M 0, ∀1 ≤ i ≤ n ⇒ M/M 0
Définition :
On dit qu’un polynôme P ∈ K[X] est irréductible (ou premier) s’il est non constant et si les
seuls diviseurs de P sont les constants non nulles et les polynômes associés à P.
Remarque :
d˚P ≥ 1
P est irréductible ⇔ {
∀P1, P2 ∈ K[X]: P = P1P2 ⇒ P1 ou P2 est constante.
Exemple :
Le polynôme P = X2 + 1 est irréductible dans R[X], mais il n’est pas irréductible dans C[X].
2) 𝐴 ∧ 𝐵 = 1 𝑒𝑡 𝐴 ∧ 𝐶 = 1 =⇒ 𝐴 ∧ 𝐵𝐶 = 1.
3) 𝐴/𝐵𝐶 𝑒𝑡 𝐴 ∧ 𝐵 = 1 =⇒ 𝐴/𝐶.
Preuve :
4) Supposons que A ne divise pas B, et montrons que A divise C. Pour cela, d’après
l’assertion 3), il suffit de montrer que A ∧ B = 1. Soit D un diviseur commun de A et B.
Comme A est irréductible, alors D ∈ K∗ ou D ∼ A. Si D ∼ A, alors A/D. Et comme D/B, il
s’en suit que A/B ; ce qui est absurde. Donc D ∈ K∗, et par conséquent A ∧ B = 1.
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Algèbre des structures
Théorème :
Tout polynôme non nul A de K[X] admet une décomposition unique à l’ordre des facteurs
près de la forme 𝐴 = ∏𝑖=𝑛 𝛼𝑖
𝑖=1 𝑃𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜆 ∈ (𝐾 ∗), 𝑛 ∈ )𝑁 ∗), 𝛼𝑖 ∈
𝑁 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑖 {1, 2, . . . , 𝑛}
𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑃𝑖, 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛, sont des polynômes irréductibles unitaires deux à deux non
associés.
Preuve :
Existence de la décomposition :
Soit A ∈ K[X] un polynôme non nul. Si A n’admet pas de telle décomposition, alors en
particulier 𝐴 ∉ (𝐾 ∗) et A est non irréductible. Donc A s’écrit A = P₁P’₁ avec P₁ et P’₁ ne
sont pas des polynômes constants.
L’un parmi P₁ et P’₁ n’admet pas de telle décomposition. Supposons que c’est P₁. Notons
de plus que (P) (P₁). Comme pour A, on peut écrire P₁ = P₂P’₂ avec P₂ et P‘₂ des
polynômes non constants, P₂ n’a pas de telle décomposition et (𝑃₁) ⊈ (𝑃₂). On construit
ainsi une suite 𝑃₀ = 𝐴, 𝑃₁, . . . ∈ 𝐾[𝑋] telle que : (𝑃𝑖 ) ⊊ (𝑃𝑖+1 ), ∀𝑖 ≥ 0. Soit : 𝐼 =
⋃𝑖≥0(𝑃𝑖). Clairement, I est un idéal de K[X] puisque la suite (𝑃𝑖)𝑖≥0 est strictement
croissante. Donc il existe : 𝐷 ∈ 𝐾[𝑋] 𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒 𝐼 = (𝐷). En particulier, il existe 𝑖₀ ∈ 𝑁 tel
que :
Unicité de la décomposition :
Ainsi, 𝑃𝑖 divise le premier membre, et par suite 𝑃𝑖 divise le deuxième membre ; ce qui est
absurde puisque pi est premier avec chaque𝑃𝑗, 𝑗 ≠ 𝑖, il est alors premier avec leur
produit. La preuve est alors complète.
1) Si 𝐴 = 𝜆 ∏𝑖=𝑛 𝛼𝑖 𝑖=𝑛 𝛽𝑖
𝑖=1 𝑃𝑖 𝑒𝑡 𝐵 = 𝜆′𝑖 ∏𝑖=1 𝑃𝑖 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑙𝑒𝑠 𝑃𝑖, 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛, sont des polynômes
unitaires, irréductibles et non associés deux à deux, alors :
min (𝛼𝑖,𝛽𝑖) max(𝛼𝑖,𝛽𝑖)
𝐴 ∧ 𝐵 = ∏𝑖=𝑛𝑖=1 𝑃𝑖 𝑒𝑡 𝐴 ∨ 𝐵 = ∏𝑖=𝑛 𝑖=1 𝑃𝑖 .
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Algèbre des structures
3) Soient :𝐴, 𝐵 ∈ 𝐾[𝑋] \ {0}. Alors il existe µ ∈ (𝐾 ∗) tel que 𝑒𝑡 𝐴𝐵 = µ(𝐴 ∧ 𝐵)(𝐴 ∨ 𝐵),
c-à-d., (𝐴 ∧ 𝐵)(𝐴 ∨ 𝐵) est le polynôme normalisé de AB. Ainsi, du calcul de A ∧ B on
peut en déduire celui de A ∨ B.
Exercice :
Soient A = X3 + X2 − X − 1 et B = X4 − X3 − X − 1.
2) Déterminer 𝑝𝑝𝑐𝑚(𝐴, 𝐵)
Notation :
𝑃(𝑋) = 𝑃 .
∀𝜆 ∈ 𝐾 ∶ 𝑃(𝜆) = ∑𝑘=𝑛 𝑘
𝑘=0 𝑎𝑘 𝜆 .
Définition :
Soient 𝑃 ∈ 𝐾[𝑋] et 𝑎 ∈ 𝐾. On dit que a est une racine (ou zéro) de P si 𝑃(𝑎) = 0.
Proposition :
𝑃 ∈ 𝐾[𝑋] et a ∈ K.
8
Algèbre des structures
Preuve :
ce qui entraine que ≤ 𝑑˚𝑃 . Donc A admet un plus grand élément, notons le m. Soit alors
𝑄𝑘 ∈ 𝐾[𝑋]𝑡𝑒𝑙 𝑞𝑢𝑒: 𝑃 = (𝑋 − 𝑎)𝑚 . 𝑄𝑚 . 𝑂𝑛 𝑎 𝑄𝑚 (𝑎) ≠ 0. Car sinon, Qm s’écrit sous la
forme 𝑃 = (𝑋 − 𝑎) 𝑄𝑚+1 , 𝑒𝑡 𝑝𝑎𝑟 𝑠𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑃 = (𝑋 − 𝑎)𝑚+1 𝑄𝑚+1 𝑒𝑡 𝑚 + 1 ∈ 𝐴 ; ce qui
contredit que m est le plus grand élément de A.
Corollaire :
Soit P ∈ K[X].
Définition :
Soit : 𝑃 = ∑𝑘=𝑛
𝑘=1 𝑎𝑘 𝑋 ∈ 𝐾[𝑋]. On appelle le polynôme dérivé de P , le polynôme :
𝑘
𝑃′ = ∑𝑘=𝑛
𝑘=1 𝑘. 𝑎𝑘 𝑋
𝑘−1
. On définit par récurrence𝑃(𝑘+1) = (𝑃(𝑘) )′ 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑘 ≥ 1, et on
convient que 𝑃(0) = 𝑃 .
Proposition :
Soient P, Q ∈ K[X].
2) (𝑃(𝑄))′ = 𝑄′ × 𝑃′(𝑄).
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Algèbre des structures
Soit : 𝑃 = ∑𝑖=𝑛
𝑖=0 𝑎𝑘 𝑋 ∈ 𝐾[𝑋] 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑎𝑛 ≠ 0, et soit a ∈ K. Alors il existe 𝛼₀, 𝛼₁, . . . , 𝛼𝑛 ∈ 𝐾
𝑘
Preuve :
𝑄 = 𝛼0 + 𝛼1 (𝑋 − 𝑎) + ⋯ + 𝛼𝑛−1 (𝑋 − 𝑎)𝑛−1
𝑄(𝑘) (𝑎)
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛼𝑘 = , ∀𝑘 ∈ {1, 2, . . . , 𝑛 − 1}.
𝑘!
Corollaire :
Définition :
On dit qu’un polynôme P ∈ K[X] est scindé sur K s’il s’écrit sous la forme :
Si tout polynôme de K[X] est scindé sur K, on dit que K est algébriquement clos.
Exemple : R n’est pas algébriquement clos puisque 𝑋² + 1 n’est pas scindé sur 𝑅.
Soit 𝑃 = ∑𝑘=𝑛
𝑘=1 𝑎𝑘 𝑋
𝑘
un polynôme scindé sur K et 𝑥₁, 𝑥₂, . . . , 𝑥𝑛 les zéros de P (non
nécessairement distincts deux à deux) de sorte que : 𝑃 = ∏𝑘=𝑛 𝑘=1 (𝑋 − 𝑥𝑘 ). Notons : 𝜎𝑘 =
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Algèbre des structures
Exemple :
Tout polynôme non constant dans C[X] admet au moins une racine dans C.
2) Tout polynôme dans C[X] est scindé sur C, c-à-d., C est algébriquement clos.
Preuve :
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Algèbre des structures
1) Les seuls polynômes irréductibles de R[X] sont les polynômes de degré 1 et les trinômes
de degré 2 à discriminant négatif.
𝑃 = 𝜆 ∏ (𝑋 − 𝑎𝑖 )𝛼𝑖 ∏ (𝑋 2 − 𝑏𝑗 𝑋 + 𝑐𝑗 )𝛽𝑗
1≤𝑖≤𝑛 1≤𝑖≤𝑛
𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑠 1 ≤ 𝑖 ≤ 𝑛 𝑒𝑡 1 ≤ 𝑗 ≤ 𝑚.
Exemple
Définition :
L’ensemble quotient E/R s’appelle le corps des fractions rationnelles à une indéterminée à
coefficients dans K (ou le corps des fractions de l’anneau K[X]) et se note K(X).
Notation :
𝑃
Pour (𝑃, 𝑄) ∈ 𝐸, on note par 𝑄 la classe de (P, Q) modulo la relation R . Ainsi, pour tous
𝑃 𝑃′
(P, Q), (P’, Q’) ∈ E on a : 𝑄 = 𝑄′ ⇐⇒ 𝑃𝑄′ = 𝑄𝑃′.
𝑃
On vérifie aisément que 𝐾(𝑋) = {( ∶ 𝑃 ∈ 𝐾[𝑋]) ∈ 𝐾[𝑋] \ {0}} muni des lois internes
𝑄
𝑃𝑄′ + 𝑄𝑃 ′ 𝑃 𝑃′ 𝑃𝑃 ′
"+" et "." définies par : 𝑃 𝑄 + 𝑃′ 𝑄′ = 𝑒𝑡 𝑄 . 𝑄′ = 𝑄𝑄′ pour tous P, P’∈ K[X] et Q ;
𝑄𝑄′
𝑄 ∈ 𝐾[𝑋] \ {0}, est un corps commutatif unitaire.
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Algèbre des structures
Définition :
𝑃
Soit 𝐹 = 𝑄 ∈ 𝐾(𝑋) une fraction rationnelle. On appelle :
𝑃
représentation irréductible de 𝑄 toute fraction rationnelle :
𝑄’/𝑃’ 𝑡𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑒 𝑄/𝑃 = 𝑄’/𝑃’ 𝑒𝑡 𝑃’ ∧ 𝑄’ = 1 ;
zéro de F toute racine de P ;
pôle de F toute racine de Q.
Exemple :
1. Dans R[X] on a :
(2𝑋(𝑋 − 2)(𝑋 2 + 𝑋 + 1)+ 2𝑋 2 + 3𝑋) 2 1
(𝑋 − 2)(𝑋² + 𝑋 + 1)
= 2𝑋 + + (𝑋2
𝑋− 2 +𝑋+1)
2. Dans C[X] on a :
3𝑋 3 3𝑖 3
(𝑋 – 1)(𝑋 2 + 1)
= − −
2(𝑋 − 1) 2(𝑋 − 𝑖) 2(𝑋 + 𝑖)
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