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"Les Facultés d’universités, véritables carrefours de métiers : des Unités d’Enseignement (UE)

transversales de Projet Professionnel et Personnel de l’Etudiant (3PE) pour amorcer la


professionnalisation dès le 1 er cycle de l’enseignement universitaire – Un modèle expérimenté
avec succès à la Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I".

 Par ABEGA Clément Roger, Coordonnateur des enseignements de 3PE


INTRODUCTION – CONTEXTE UNIVERSITAIRE DU CAMEROUN AUJOURD’HUI

Quelques constats

Depuis les années 1990, le secteur de l’éducation connaît des progrès remarquables au Cameroun.
Des centaines de milliers de jeunes sortent chaque année du système nantis ou non d’un diplôme.
C’est ainsi que plus de 350.000 candidatures ont été enregistrées pour le recrutement de 25.000
diplômés à la Fonction Publique lancé en 2011. Et depuis, le nombre et le niveau général des diplômés
n’ont fait que croître. S’agissant de l’enseignement supérieur, le taux d’universitarisation est passé de
0,4‰ en 1985-1986 à 1,9‰ en 2016. Même dans les filières scientifiques et technologiques où la
tendance mondiale est à la désaffection, l’afflux demeure paradoxalement à la hausse au Cameroun.
Au cours de l’année universitaire 2016-2017, la seule Faculté des Sciences de l’Université de
Yaoundé I comptait plus de 23.000 inscrits dont pas moins de 3500 en cycles de Master et Doctorat.

Le contexte socioéconomique lui est malheureusement marqué par le chômage et le sous-emploi des
jeunes, dont une frange importante des diplômés de l’Enseignement Supérieur. La croissance
créatrice d’emplois est insuffisante et fragile. Le marché de l’emploi qualifié demeure étroit, avec
une tendance marquée au renforcement de l’informel. La deuxième enquête nationale sur l’emploi et
le secteur informel (EESI 2), conclue en 2010, a relevé à cet effet que « l’emploi au Cameroun reste
à 80-90% constitué des activités informelles, composées de petits agriculteurs aux techniques
archaïques sur de petites exploitations, d’un secteur tertiaire constitué de personnes peu qualifiées ou
exerçant des activités sans rapport avec leur formation ».

Situation de l’Emploi
(2015)
► SOUS-EMPLOI = Chômeurs + Actifs occupés travaillant
involontairement moins de 35 heures par semaine + Actifs occupés
dont le salaire est inférieur au SMIG (36 270 Francs CFA par mois) = 79%
Populati x 11,26 millions = 8,89 millions
on ► ACTIFS OCCUPES AYANT MOINS DU SMIG  67,1% x (11,26
millions – 0,63 millions)  7,13 millions [81% des travailleurs
Populati du secteur informel agricole soit 4,55 millions ont moins du
SMIG ; 50% des travailleurs du secteur informel non agricole
on de
soit 2,0 millions ont moins du SMIG ; Dans le secteur formel,
Populati 0,53 millions ont moins du SMIG.]
Populati
on on
Chôme Actifs
urs occupé
Chôme Chôme Public Privé Informe Informe
urs au urs (0,62 formel l Non l
Source : Nacisse Chassem,
Représentant Régional
Centre, Sud et Est du
GICAM. Calcul à partir des
données de INS
C’est dans ce contexte que notre Faculté a été invitée comme chaque année au Salon de l’Orientation
Académique et Professionnel, édition 2018, autour de la thématique centrale : "L’Orientation
Académique et Professionnelle à l’aune de la fusion de l’économie du savoir et de l’économie
numérique".

Nous abordons cette thématique sous l’angle de la rénovation de l’orientation-conseil en Faculté des
Sciences. Nous montrons comment un modèle de formation universitaire intégrant l’orientation-
conseil positionne une faculté comme carrefour des métiers dans l’économie de la connaissance, à
travers le sous-thème : "La Faculté d’Université, carrefour des professions. L’orientation-conseil
rénové au service de l’économie de la connaissance". Le cas de la Faculté des Sciences de
l’Université de Yaoundé I est présenté pour nourrir la réflexion. Le sous-thème sera déroulé en quatre
grandes articulations :
- le paradoxe de la demande et de l’offre d’emploi supérieur au Cameroun : les Facultés
d’universités vouées aux gémonies ;
- la déclinaison des missions statutaires et de l’offre de service générale des facultés au cœur de
l’économie de la connaissance ;
- l’orientation-conseil rénové dans le modèle de formation, expérimenté à la Faculté des Sciences
de l’UYI, notre cas pratique.

1. LE PARADOXE DE LA DEMANDE ET DE L’OFFRE D’EMPLOI QUALIFIE SUPERIEUR


L’emploi des diplômés est une problématique de plus en plus lancinante aujourd’hui pour
l’université, responsable au moins en partie du devenir social des jeunes qu’elle forme. Ceux-ci
peinent malheureusement à exercer dans l’espace socioéconomique un emploi à la hauteur de leurs
compétences supposées.

Au lieu d’accéder au marché du travail avec des atouts évidents au terme de la formation, un bon
nombre de diplômés restent pratiquement en marge du circuit formel de production économique. A
titre d’illustration, des secteurs stratégiques, tels le tertiaire administratif et financier public ou
l'agropastoral, sont toujours dominés par l'utilisation des techniques anciennes, alors que des milliers
de diplômés sortent des universités.

Le marché du travail, pourtant très demandeur de ressources humaines de niveau de qualification


supérieure, oppose un manque de capital humain apte à produire de la valeur ajoutée adapté ou à
utiliser la technologie pour attirer les investissements créateurs d’emplois. Voilà un véritable
paradoxe : d’un côté des milliers de diplômés en chômage, et de l’autre des recruteurs en déficit de
compétences.

Selon les résultats de l’enquête nationale "Génération 2000", réalisée en 2004-2005 sur un échantillon
de 363 entreprises et plus de 1700 diplômés ayant fini leurs études au début des années 2000, les
entreprises estiment qu'une bonne partie des compétences attendues chez les diplômés ne sont pas
celles données par les institutions de formation, et que certaines sont superflues parmi celles données.
Nombre de recruteurs justifient leur réticence à embaucher, en mettant en cause tant l’inexpérience
des diplômés qu’un écart supposé entre le contenu des formations et les réalités de la vie économique,
du fonctionnement des entreprises et des exigences du travail.
Les diplômés de facultés plus particulièrement peinent à trouver un emploi ou un travail décents,
souffrant selon le marché d’une insuffisance d’adéquation des formations dispensées à ses besoins.
Les employeurs leur préfèrent des jeunes issus des écoles supérieures qui, selon eux, s’intègrent plus
facilement dans l’entreprise et sont plus rapidement opérationnels en situation de travail. Les
employeurs sont enclins à recruter des personnes avec une expérience de terrain, ou celles ayant des
cursus techniques au détriment de celles qui, à diplômes équivalents, ont suivi une voie universitaire
purement facultaire.

A contrario, le paysage universitaire national reste caractérisé par la sur-représentativité des filières
facultaires généralistes, avec une démographie estudiantine galopante, l’accès de plus en plus jeune
à l’université sans un dispositif opérant d’information-orientation-conseil. Dans la mesure où les
établissements de formation professionnelle ou technique dédiés n’absorbent que 12% à peine des
effectifs de l’Enseignement Supérieur, les diplômés de facultés resteront encore ultra-majoritaires sur
le marché du travail, pour un temps au moins. La question de l’insertion socioéconomique se pose
donc avec acuité pour les diplômés de cette catégorie de diplômés d’établissements.

Peut-on alors envisager de développer une économie du savoir en laissant en marge 90 % des
porteurs de la connaissance ?

Dominique Glaymann1 fait observer que "le manque d’expérience avancé par les recruteurs pour
justifier leur timidité à embaucher des jeunes diplômés au sortir de leur formation initiale n’est pas
un phénomène nouveau. Il s’agit en réalité pour les recruteurs d’une incertitude sur la qualité des
formations ; incertitude liée aux traditions, à l’organisation et au fonctionnement des facultés". Ces
dernières représentent pour les employeurs et aux yeux de la société, un modèle sous-valorisé, trop
théorisant et peu efficace ; sans garantie de ce qu’il produit en termes de capital humain. Il s’agit
surtout de la méconnaissance du système de formation et de l’expertise universitaires.

Par nature, qu’il soit de cursus technique ou généraliste, un débutant est peu ou pas expérimenté. Au
début de la carrière, le diplômé a toujours une idée assez vague des tâches qui lui sont assignées. Sa
productivité est donc réduite avant que l’expérience accumulée ne se combine avec la formation pour
générer une qualification permettant d’atteindre l’efficacité et la productivité voulues par les
employeurs. Au fur et à mesure qu’il prend de l’âge dans le métier et en fonction de ses efforts, il
peut devenir très bon, bon ou rester moins bon.

Ceux qui vouent les diplômés de faculté aux gémonies – peut-être non sans raison, en ont une
représentation univoque, en quelque sorte passéiste. En effet, l’histoire de l’université, au Cameroun
comme en Europe, a créé une culture et des représentations de cette institution : un lieu clos, dédié à
la recherche et aux savoirs dégagés de l’application professionnelle. La conséquence en est la
survalorisation de la recherche et un relatif mépris pour la pédagogie, minorée au profit de
programmes d’enseignement liés au strict secteur de la recherche universitaire et peu intéressés par
l’employabilité. Cette image ne doit pourtant plus être le reflet de la Faculté à l’aire du LMD.

Quelle est la réalité de la faculté aujourd’hui ?

1
Dominique Glaymann, Le stage dans l’enseignement supérieur, un dispositif riche de promesses difficiles à tenir, Éducation et
socialisation [En ligne], 35 | 2014, mis en ligne le 01 avril 2014, consulté le 31 mai 2018.
URL : http://journals.openedition.org/edso/714 ; DOI : 10.4000/edso.714
2. LES FACULTES D’UNIVERSITE AU CAMEROUN : DES MISSIONS ET UNE OFFRE DE SERVICES
AU CŒUR DE L’ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE

Le cadre normatif dans lequel évoluent les facultés d’universités au Cameroun comprend à titre
principal les textes suivants : la directive CEMAC du 10 mars 2006, qui institue le système LMD au
Cameroun ; la Loi n°005 du 16 avril 2001 portant Orientation de l’Enseignement Supérieur au
Cameroun ; les divers décrets portant organisation administrative et académique des universités
publiques dont les facultés sont des établissements opérationnels ; l’arrêté n° 18-0035/MINESUP du
29 janvier 2018 portant organisation du système LMD au Cameroun.

Dans leur essence, les prescriptions des textes nationaux aux facultés se résument en quatre missions
fondamentales : la recherche et l’innovation ; la formation et la promotion culturelle ; l’appui au
développement socioéconomique et la promotion sociale ; la promotion de la pratique du bilinguisme
anglais-français. Chacune de ces missions se traduit par une offre concrète de services dans
l’économie de la connaissance, mais qui souvent reste malheureusement méconnue.

 Le service de la faculté en matière de recherche et d’innovation

La faculté est une institution de recherche publique. Elle est dotée à cet effet par l’Etat des ressources
humaines généralement les plus qualifiées dans leurs domaines, d’équipements techniques à la pointe,
de structures fonctionnelles et foncières. Elle produit des connaissances et/ou les organise au bénéfice
public, teste et développe diverses technologies et propose des innovations qui peuvent être
structurelles, techniques ou technologiques.

Pour prendre l’exemple de la Faculté des sciences de l’UYI, il est remarquable de noter qu’elle est
riche de plus de 345 enseignants-chercheurs travaillant au sein de 10 départements et 33 laboratoires.
Les travaux qui y sont menés associent autant les aspects fondamentaux que ceux plus liés au
développement socioéconomique environnant. Au cours de la période 2016-2018, il y a eu plus de
500 publications internationales. Le dynamisme des laboratoires est attesté par l’accueil de nombreux
doctorants ; de sorte que malgré quelques difficultés structurelles et infrastructurelles, 217 thèses de
Doctorat/PhD ont été soutenues durant cette période.

Notons qu’en 2015 et 2017, deux lauréats des plus hautes distinctions africaines en matière
scientifique sont sortis de la Faculté des Sciences de l’UYI : le Professeur KOFANE Timoléon
Crépin, Lauréat du prix KOUAME NKRUMAH du meilleur chercheur africain 2015, et le Professeur
MBACHAM Wilfred, Lauréat du prix régional pour l’Afrique de la ‘Third World Academy of
Sciences’ (TWAS) 2017.

 Le service en matière de formation et de promotion culturelle : la faculté, carrefour des


professions
La mission de formation et de promotion culturelle des facultés s’exprime en termes d’élaboration et
de transmission des connaissances. Elle se traduit par une offre et la mise en œuvre de programmes
de formation dans de vastes champs de connaissances pluridisciplinaires, couvrant aussi bien des
savoirs fondamentaux que des connaissances techniques et pratiques, technologiques ou
préprofessionnelles.
La Faculté des Sciences de l’UYI, par exemple, offre un éventail de formations déclinées en filières
de formation académique, technologique ou professionnelle : Biologies, Biotechnologies,
Chimie, Physique, Mathématiques, Informatique, Géosciences, … Mais indépendamment des
filières et quelle que soit la discipline, on y trouve toujours, parmi les connaissances transmises et les
apprentissages des étudiants, à des poids plus ou moins importants, des aspects de fondamental, de
technico-pratique, de technologique et de préprofessionnel.

Ex : Optique + Matériaux = lunetterie : optique = lumière & sable = verre ; Géophysique : Anomalie de
Bouger = théorie pour la recherche des minéraux dont l’eau souterraine.

Les connaissances dans ces divers domaines sont transmises par des sommités scientifiques tels les
professeurs KOFANE et MBACHAM sus évoqués, mais aussi par d’autres provenant de la diaspora
ou de partenariats interuniversitaires.

Il existe par ailleurs, dans certaines facultés, des enseignements transversaux en accompagnement
aux unités d’enseignement disciplinaires, destinés à accroître l’employabilité en jouant sur la capacité
de résoudre des problèmes grâce à un ensemble de compétences personnelles très sollicitées en milieu
de travail hors école : compétences organisationnelles, relationnelles et culturelles. La formation
bilingue par exemple, obligatoire dans toutes les filières de formation, participe de ces enseignements.

A travers l’étendue de ces deux premiers groupes de services présentés, la faculté dévoile toutes les
caractéristiques d’un carrefour de multiples métiers. Par la base élargie des connaissances
fondamentales qu’il nécessite, la variété des instruments et des outils qu’il mobilise et les contraintes
méthodologiques qu’il impose, l’apprentissage des sciences prépare à une large gamme de métiers.
Le diplômé de faculté, bien formé, ne doit avoir que l’embarras de choix.

Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se rappeler que jusque dans les années 1980, alors que les
établissements supérieurs professionnels n’étaient qu’embryonnaires, les diplômés de faculté
concevaient et construisaient le développement du Cameroun.

 Le service des facultés en matière d’appui au développement et de promotion sociale : le lien


enseignement-recherche avec l’économie aujourd’hui.
La mission d’appui au développement et de promotion sociale de l’université est traditionnellement
remplie à travers le transfert des connaissances au milieu socioéconomique et par l’insertion décente
des jeunes formés ; décence s’entendant ici comme promotion sociale par la connaissance à travers
un emploi à la mesure de la pénibilité de la formation.
Mais encore faut-il avoir et mettre en œuvre le savoir-faire technico-pratique et professionnel.
Et c’est là le maillon faible de la chaîne des services attendus de nos facultés.

Une forte activité artisanale se développe aujourd’hui dans les PME-PMI camerounaises du fait d’une
insuffisance marquée de professionnels, de l’ouvrier spécialisé au cadre technique de haut niveau. Le
secteur privé camerounais vit des problèmes quasi chroniques d’organisation et d’encadrement
technique. Ceci aboutit à une forte lenteur du processus d’industrialisation et donc à un retard de
développement de l’emploi qualifié.

Le milieu naturel et la connaissance sont, avec le travail et le capital, les facteurs essentiels de la
croissance économique d’après la théorie économique élémentaire. Dans ce modèle, le Cameroun
possède bien des atouts : de l’eau en abondance, des ressources minières telles que le fer, le cobalt,
le pétrole, le chrome, la bauxite, l’or, le diamant, et une variété géographique singulière pour pas
moins de cinq aires agro-écologiques. Cela conjugué à la diversité culturelle exceptionnelle qui le
caractérise, fait aussi de notre pays un paradis touristique sauvage.

La gamme des connaissances produites et transmises dans nos facultés embrasse le fondamental, le
technico-pratique, le technologique et même le préprofessionnel ; mais il faut en outre accompagner
l’insertion au terme de la formation. Avec les milliers de jeunes qui sortent de facultés diplômés ou
non, le Cameroun pourrait développer le secteur agroindustriel, concevoir et fabriquer sur place un
certain nombre d’équipements sans nécessité d’importer la matière première. Développer des
dispositifs de transformation des ressources naturelles contribuerait à créer de nombreux emplois
qualifiés.

Depuis l’entrée en scène du LMD, l’insertion socioéconomique des diplômés est une exigence
incontournable. Les méthodes actives et l’approche pédagogique par les compétences sous-jacentes
à ce système devraient en être le garant de l’efficacité. Mais il faut aussi pour cela un dispositif
d’orientation-conseil opérant, des choix professionnels adéquats pour les étudiants et l’abandon de
l’image de l’université "tour d’ivoire, école sanctuaire fermée au monde" que traînent nos facultés.

Quel est l’état des lieux de l’orientation-conseil ?

3. ORIENTATION-CONSEIL ET CHOIX PROFESSIONNEL DE L’ETUDIANT : PANORAMA

3.1 Le Cadre normatif de l’orientation et du choix professionnels de l’étudiant en Faculté


L’importance de la fonction "orientation académique et professionnelle" dans les politiques publiques
est telle qu’en plus de faire l’objet de dispositions particulières dans la Loi d’Orientation de
l’enseignement supérieur et les décrets organiques des Universités d’Etat, une structure d’élaboration
des outils, de coordination et de suivi des activités lui est toute dédiée dans l’organisation du Ministère
de l’Enseignement Supérieur : la sous-direction de l’Orientation Académique et Professionnelle.

Dans son rôle de Tutelle, le Ministre de l’Enseignement Supérieur a donné une impulsion forte en
envoyant, le 31 mars 2000, aux Vice-Chancelor et Recteurs des Universités d’Etat et aux chefs des
Etablissements universitaires, la Circulaire n°00/0003/MINESUP/DAO/SDOA qui décline les rôles
dévolus aux Conseillers d’Orientation au titre de leurs activités permanentes au sein des institutions
universitaires publiques, ainsi que les principes de travail qui doivent présider à l’organisation des
campagnes d’information sur l’orientation académique et professionnelle.
Les activités d’orientation sont définies par la circulaire dans son volet se rapportant aux missions
permanentes dévolues aux Conseillers d’Orientation au sein des universités. Ces derniers sont
notamment chargés :
 d’informer les étudiants et le public sur les niveaux, les filières et les lieux de formation
universitaire, et sur les opportunités de formation offertes en rapport avec les besoins des milieux
socioprofessionnels ;
 de participer aux fins indiquées ci-dessus, à l’examen des dossiers des préinscriptions et des
inscriptions dans les Facultés et Grandes Ecoles ;
 d’assister les étudiants dans leurs choix de formation, en tenant compte à la fois de leurs aspirations
et intérêts respectifs, des exigences académiques de chaque formation, et des réalités socio-
économiques du moment, ainsi que de l’évolution du marché de l’emploi ;
 d’assurer les entretiens d’investigation psychologique destinés à identifier et à résoudre les cas
d’inadaptation en milieu universitaire, et des difficultés d’apprentissage ;
 d’élaborer et d’analyser les statistiques relatives aux inscriptions, en vue d’en dégager les
tendances dans une optique d’orientation et en informer les autorités universitaires ;
 d’analyser les résultats académiques de fin de semestre de chaque établissement, en vue de faire
des observations susceptibles d’améliorer les rendements internes et externes de notre système de
formation ;
 de décrire, de façon périodique l’environnement psycho-social de l’université, afin de mieux
éclairer les décisions des autorités universitaires ;
 de concevoir et confectionner avec les Responsables compétents, des brochures d’orientation,
divers dépliants et autres documents d’information sur l’université.

S’agissant du choix professionnel de l’étudiant, la même lettre-circulaire prescrit aux universités


l’organisation des actions d’information et de sensibilisation de masse, ouvertes aux élèves finissants
des lycées et aux étudiants en cours de formation qui pourraient alors vouloir se réorienter ou se
spécialiser dans d’autres filières que leur choix initial. Le texte précise que ces actions sont organisées
en collaboration avec divers partenaires et parties prenantes au système formatif, selon trois formules
principales : "Journées Portes Ouvertes", "Salon de l’Etudiant" et "Journées d’Orientation
Académiques et Professionnelles" ; et, il donne les indications suivantes :
 les "Journées Portes Ouvertes" ont vocation à susciter l’intérêt du public et d’assurer l’information
la plus large sur l’importance et la portée des choix de formation et des possibilités offertes par les
universités ;
 le "Salon de l’Etudiant" est conçu et organisé comme un lieu privilégié de rencontre et d’échanges
entre les Opérateurs économiques et les Milieux de formation que sont les universités, donnant
ainsi l’occasion aux premiers de faire du marketing auprès des futurs chercheurs d’emploi, et aux
autres de mieux appréhender les attentes du milieu socioprofessionnel en vue d’une prise en
compte lors de la conception des curricula et programmes ;
 les "Journées d’Orientation Académiques et Professionnelles" visent à rendre opérationnel le choix
des filières d’études.
Comme on peut le voir, le dispositif normatif et le cadre théoriques de portée générale pour favoriser
l'orientation académique et le meilleur choix professionnel des étudiants au sein des universités sont
définis. Ils placent par ailleurs cette mission entre des mains expertes de professionnels dédiés, les
Conseillers d’Orientation. Qu’en est-il de mise en œuvre opérationnelle dans nos facultés ?

3.2 La réalité opérationnelle de l’Orientation et du choix professionnel de l’Etudiant


Nous n’avons pas trouvé de mesure d’ordre interne relative à l’organisation des activités d’orientation
académique ou relatives au choix professionnel des étudiants à l’Université et encore moins à la
Faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé I. Et dans la pratique quotidienne, le dispositif
fonctionnel de cette Faculté ne permet pas une pleine contribution des Conseillers d’Orientation au
système formatif.

En dehors des opérations de préinscriptions dans lesquelles ils participent partiellement, l’effectivité
des autres missions définies par la circulaire susvisée n’est pas perceptible. Non seulement leur
effectif à la Faculté comparé aux effectifs d’étudiants est dérisoire (6 conseillers pour 23.000
étudiants), mais les activités auxquelles ils sont amenés à participer ne relèvent souvent ni de leur
initiative, ni de leur organisation sur la base d’une programmation, ni même de leur préparation.
D’ailleurs, ils disent n’avoir pas connaissance de notre circulaire de référence au lancement du PPPE
qu’ils accueillent alors avec beaucoup d’enthousiasme.

En ce qui concerne les choix professionnels, nous avons précisément réalisé, en 2016, une enquête
de classe auprès des 10.000 étudiants de première année (enquête q1PPE100), dans le cadre des
enseignements de PPE. L’étude des choix montre que pour 92 % d’entre eux, il ne s’agit en fait pas
d’un choix, mais plutôt d’un pis-aller en attendant une ouverture éventuelle ailleurs, ou d’un simple
tremplin vers une autre filière de formation. Cette tendance n’est pas le fait d’une répugnance pour
des études en sciences fondamentales ou pour une formation généraliste, mais bien plus la
conséquence d’un défaut d’information sur les possibilités qu’offrent les études en science au
Cameroun.

L’enquête a révélé que les étudiants s’inscrivent en connaissant peu ou pas l’offre générale de
formation de la Faculté et encore moins les débouchés. Alors que des centaines de métiers sont
généralement accessibles aux titulaires de parchemins en sciences et technologie et que le marché de
l’emploi leur est a priori plus ouvert, à peine une dizaine de métiers ont été cités parmi les aspirations
professionnelles des étudiants interrogés dans le cadre de l’enquête q1PPE. Comment pouvait-il en
être autrement, vu le faible effectif des Conseillers d’Orientation et la grande masse des candidats, vu
le court temps imparti aux opérations de préinscription, vu l’indisponibilité de la documentation à
fournir aux étudiants ?

Il existe certes, au niveau du Ministère de l’Enseignement Supérieur, une bibliothèque où l’on peut
trouver quelques publications de la Sous-Direction de l’Orientation Universitaire et de l’Insertion
socioprofessionnelle tel que le « Guide des études supérieures au Cameroun » ou d’autres documents
permettant de s’informer sur les filières, les débouchés des études universitaires et le monde du
travail. Mais il faut se rendre à l’évidence que ces outils d’information ne se trouvent pas au bon
endroit, et que les destinataires ne sont même pas souvent informés de leur existence.

La Faculté des Sciences de l’UYI produit un livret de l’étudiant en ligne ; et, au niveau des
départements disciplinaires à la Faculté, des "dépliants" sont conçus pour présenter les filières de
formation aux étudiants. Mais là aussi, non seulement cette documentation n’est pas disponible, mais
elle est préparée à l’écart des professionnels, de sorte que le rapport à la réalité du marché du travail
au Cameroun ou au besoin du marché y est difficilement perceptible. Les "débouchés" tels qu’ils les
perçoivent sont peu compréhensibles. Opportunités d’emploi ? Métiers accessibles ? Concours
accessibles ? Difficile de démêler.

Lors des préinscriptions, les professionnels que sont les Conseillers d’Orientation doivent se servir
d’une documentation dont ils n’ont pas une connaissance active des contenus. Là d’ailleurs s’arrêtait
leur "intrusion" dans la chaîne d’information-orientation à la Faculté des Sciences jusqu’à l’entrée en
scène des UE de PPPE. Après cela, ils sont dans les départements ou des services divers où ils sont
identifiés comme secrétaires par les étudiants, les enseignants et même certains Chefs de département.

Les propos suivants du Professeur Dieudonné PEGNEMB, enseignant à la Faculté des Sciences de
l’UYI et sous-directeur de l’Orientation Académique et Professionnelle au MINESUP au cours d’une
conférence sont parlants : « Les différentes réunions d’évaluation des activités d’orientation ont
permis de relever que dans leur pratique quotidienne de l’Orientation, les professionnels du secteur
rencontrent les difficultés suivantes :
 […] ;
 problèmes liés à la localisation structurelle des services d’orientation qui sont logés à la DIPD,
ce qui entraîne un manque de lisibilité ;
 non budgétisation des activités d’orientation autres que les JOAP ;
 transition regrettable des Journées d’Orientation à la Journée d’Orientation ;
 pression des parents sur le choix d’orientation de leurs enfants ;
 non inscription des activités d’Orientation dans le calendrier académique ;
 absence d’outil informatique et d’une documentation spécialisée ;
 incompréhension des missions des Conseillers d’Orientation dans l’Enseignement Supérieur et
secondaire ;
 absence de formation continue à l’attention des Conseillers d’Orientation ;
 affectations désordonnées des Conseillers d’Orientations à des postes de responsabilité ne
cadrant pas avec leurs compétences ;
 "désœuvrement" des Conseillers d’Orientation dans les Universités d’état ;
 conflits entre les Enseignants, condescendants et les Conseillers d’Orientation, suffisants ».

Au total, en dépit l’abondance des textes de portée générale pertinents et de l’affectation de quelques
professionnels dédiés dans les Facultés, l’orientation académique et le choix professionnel des
étudiants y restent déficients. L’inscription dans une filière ou une autre ne résulte pas d’un examen
d’orientation-conseil par un professionnel. Le déficit d’information sur les métiers et le marché de
l’emploi ne favorisent pas pour les étudiants, la nécessaire prévisibilité des parcours vers l’emploi, la
motivation pour la poursuite des études en faculté. Une carence à l’entrée de l’itinéraire aura
forcément des effets sur l’insertion et l’employabilité future à la sortie.

Il était bien sûre évident que le ratio conseillers d’orientation / nombre d’étudiants dans les facultés
ne puisse permettre ni l’orientation-conseil, ni le suivi individualisé des étudiants. Comment six
conseillers d’orientation peuvent-ils s’occuper de 23.000 étudiants à la Faculté des Sciences de l’UYI
? Par ailleurs, à l’heure du programme de 500.000 ordinateurs aux étudiants, il faut promouvoir la
culture du numérique, tâche qui n’incombe pas aux enseignements de type disciplinaire.

Entré en faculté sans paquetage motivationnel, comment l’étudiant pourra-t-il raisonnablement y


construire son parcours ? "Gabedge in, gabedge out". Quid de l’accompagnement à l’insertion?

Voici le paradigme de l’orientation-conseil-accompagnement actuellement en expérimentation à la


Faculté des Sciences de l’UYI.

4. L’ORIENTATION-CONSEIL RENOVE A LA FACULTE DES SCIENCES DE L’UYI : ARRIMER LES


SERVICES D’UNE FACULTE A L’ECONOMIE DE LA CONNAISSANCE

L’histoire de notre université c’est, jusque dans les années 1970, des établissements facultaires qui
pourvoyaient les entreprises et les Administrations en capital humain compétent. Alors que la plupart
des écoles professionnelles supérieures nationales étaient encore à leurs premiers pas, alors que
l’enseignement supérieur privé n’existait pas encore, les diplômés de facultés ont participé à la
construction du pays exclusivement dans le secteur économique formel.

L’histoire assez récente et présente de notre université, nous l’avons dit, c’est la méconnaissance de
son expertise dans son environnement. Un illustre africain, Donald EKONG s’exprimait ainsi à ce
titre en 1992 dans un article publié dans Science in Africa : "… les Africains ont tendance à
rechercher hors d’Afrique l’expertise et les solutions aux problèmes locaux sans vérifier auparavant
si ces ressources existent localement ou ailleurs en Afrique. Il en résulte que c’est parfois le
consultant venu de l’extérieur qui identifie l’expertise disponible localement qui est la source à partir
de laquelle le consultant obtient les informations nécessaires ; il les remet en forme et les vend aux
Africains pour un prix élevé…".

Il n’y a pas de raison que cela prospère encore de nos jours. L’université est à nos entreprises un
acteur incontournable pour fournir des solutions pour la compétitivité de la production. Le transfert
des connaissances au milieu socioéconomique et le maillage qui devrait naturellement en découler
entre les deux ne peut être que productif de valeur ajoutée dans l’économie. L’abondante production
scientifique, culturelle et technologique dans les facultés d’universités doit pouvoir alimenter le
milieu socioéconomique environnant pour les rendre plus productives et davantage compétitives.

L’histoire assez récente et présente de nos facultés, c’est également la massification des effectifs
entraînant une défaillance de l’orientation-conseil, une hétérogénéité beaucoup plus forte que par le
passé, que les enseignants ont du mal à prendre en compte et qui contribue à l’échec en premier cycle.

Et l’histoire présente de nos universités, c’est aussi le programme "un étudiant, un ordinateur" en
cours d’implémentation dans le système universitaire national, qui nous inscrit véritablement à l’ère
du numérique, la connaissance par le numérique et à travers le numérique.
Un nouveau paradigme de l’orientation-conseil pour les facultés est proposé en partant de ces réalités
historiques : il s’agit de l’intégration de cette fonction de travail au sein du système de formation
comme Unités d’Enseignement de Projet Professionnel et Personnel de l’Etudiant (PPPE), pour
replacer ces établissements au cœur du développement socioéconomique.

4.1 Le modèle d’orientation-conseil-accompagnement du PPPE : activités


La finalité de la formation est une contribution significative à la préparation des futurs diplômés de
facultés à assumer plus tard des responsabilités comme travailleurs dans un champ d’activités
professionnelles donné avec un impact optimal à la production économique. C’est bien la vision
aperceptive du Gouvernement affirmée dans le slogan intentionné "un étudiant, un emploi" du
Professeur Jacques FAME NDONGO, Ministre de l’Enseignement Supérieur, qui deviendra une
réalité par le PPPE.

Le modèle de PPPE propose d’enrichir le système facultaire sans le modifier dans son essence et ses
traditions. Il repose sur 4 piliers stratégiques : garder les traditions et habitudes universitaires, y compris
la culture du fax chez l’étudiant ; consolider les acquis et mettre en œuvre les plateformes AFIMEGQ
pour la formation et la R&D+i ; s’arrimer et s’ajuster au milieu social et économique réel en ajoutant des
activités de contact et d’immersion ; valoriser l’étudiant et ses maîtres.

La mise en œuvre du modèle modifie forcément la fonction des acteurs du processus de qui il exige
des compétences plus transversales : ni seulement conseiller d’orientation, ni seulement enseignant,
mais plutôt animateur-accompagnateur d’employabilité et d’insertion. Au lieu de rencontres
occasionnelles avec des étudiants individuellement ou lors d’événements sporadiques, l’action est
continue, permanente et elle intègre un ensemble d’activités nouvelles qui, avant, ne relevaient ni des
conseillers d’orientation, ni de personne d’autre dans le système.

L’approche d’intervention est articulée autour de trois principaux groupes d’activités dans lesquels
l’étudiant est co-acteur, voire co-auteur de ce qui concoure à sa formation et ses apprentissages : cours
présentiels ; conférences ; exploration et immersion préprofessionnelles.

 Les enseignements présentiels


Comme pour les enseignements disciplinaires, les acteurs-animateurs des UE de PPPE entrent en
contact avec une classe normale en amphithéâtre pour exécuter un programme dédié, à raison d’une
intervention par semaine. Ils peuvent ainsi conseiller un grand nombre d’étudiants à la fois et
échanger avec eux, résolvant du coup le problème de la massification. Un "keynote" ou tout autre
support sur le thème du cours est mis à leur disposition, en ligne, une semaine au moins avant la date
du cours. Ils peuvent ainsi mettre en œuvre leur usage responsable du numérique.

La démarche pédagogique pour l’enseignement de PPPE se veut participative, active et dynamique.


Le cours présentiel est de type animation, privilégiant la pédagogie inverse ; le rôle de l’enseignant
se limitant essentiellement au développement du matériel pédagogique, à l’organisation et à
l’accompagnement. Le face-à-face classique n’aura alors lieu qu’avec une minorité de cas qui
n’auront pas trouvé leur compte en amphithéâtre. L’objectif majeur de cette démarche est
l’autonomisation rapide des étudiants en vue de la construction de leur projet personnel et la
promotion de la culture du numérique.
 Les Conférences : retour à une tradition universitaire
Dans le cadre des programmes des UE de PPPE, des conférences à l’adresse des étudiants et du public
sont organisées autour des thématiques de développement socioéconomique, de l’emploi ou d’autres
sujets d’ordre économique, scientifique ou culturel.

 Exploration et immersion préprofessionnelles – Les stages


En plus du travail personnel de recherche et d’organisation de ses ressources d’apprentissage qui
incombe librement à l’étudiant, les programmes de PPPE ont prévu pour lui des travaux personnels
encadrés (TPE) hors campus, sous forme d’activités d’exploration ou/et d’immersion en milieu
socioéconomique : "reality pre-exploring", visites d’entreprises, stages, participations à des
événements divers. Ces activités dont la démarche pédagogique est active et semi-directive résultent
en un rapport. L’étudiant préparé en présentiel à la Faculté est dirigé ou tutoré dans le milieu
socioéconomique.

Dans la perspective de l’autonomisation et en vue de choix professionnels mûris et consolidés, les


exercices de TPE, notamment le reality pre-exploring et les stages dont les rapports font l’objet
d’évaluation de sanction, tiennent une place centrale dans le dispositif de formation/apprentissage.
Avant le départ en pre-exploring ou en stage, les objectifs de ces exercices sont expliqués aux
étudiants en présentiel, ainsi que leurs missions. Ces exercices méritent qu’on s’y attarde un peu.

4.2 Le reality pre-exploring et les stages pour découvrir la réalité et préparer son insertion
 Le reality pre-exploring
Le "reality pre-exploring" consiste en une rencontre des étudiants de 1ère année avec des travailleurs
exerçant leurs métiers ou professions d’attrait, de sorte que la latitude est donnée, à chaque étudiant
autant qu’au travailleur sollicité, d’échanger sur des questions concernant l’exercice du métier ou de
la profession.

Ce n’est ni une visite d’étude, ni une enquête de recherche et encore moins un stage : l’exercice n’en
vise pas les mêmes objectifs. Alors que ces autres activités visent une imprégnation, une immersion
en milieu professionnel ou l’acquisition de capacités et le développement de compétences associées
à l’emploi, le "reality pre-exploring" cible l’attitude de l’étudiant face à ses intérêts de travail après
un regard prospectif sur son rêve initial.

La première finalité du "reality pre-exploring" est le renseignement de l’étudiant sur le métier qu’il
souhaite exercer et une première confrontation de son rêve avec la réalité telle que le travailleur la
vit. Le choix de métier étant individuel, le rapport de "pre-exploring" est avant tout personnalisé. Ce
qui est espéré au bout, c’est la capacité de l’étudiant à se projeter pour commencer à donner un sens
à sa vie active à partir d’un profil de métier qu’il aura lui-même construit.

Le "pre-exploring" donne aussi l’occasion de développer, éprouver et évaluer les compétences des
étudiants pour l’organisation, l’esprit et la gestion de groupe. Il leur est ainsi demandé de se constituer
en petites équipes de huit à douze personnes ayant les mêmes intérêts de travail, avant de solliciter
un rendez-vous auprès d’un travailleur. C’est plus productif d’échanger en groupe. A travers cet
exercice, depuis la constitution du groupe jusqu’à la conclusion du travail matérialisé par la
production et la présentation d’un rapport commun, les étudiants développent des éléments de
compétences relationnelles, culturelles et organisationnelles.

 Les stages dans le modèle d’orientation-conseil-accompagnement du PPPE


Dans le contexte camerounais d’aujourd’hui, le terme stage renvoie aux étudiants l’idée d’un séjour
au sein d’une entreprise ou une Administration pendant les vacances universitaires, connu sous le
nom de "stage de vacances. Le sujet n’y a généralement pas de mission définie ou une obligation de
tâche ; et, son séjour" au terme duquel il reçoit un payement s’apparente à du tourisme pris en charge
par l’organisme d’accueil. Le stage au sens du PPPE ne cadre pas avec cette acception essentiellement
sociale, touristique et rémunératoire véhiculée au sein de la classe estudiantine.

Le stage dans le cadre des UE de PPPE est un exercice


académique de mise en situation fonctionnelle de l’étudiant,
Partenaires et Parrains
en vue d’observation et/ou d’apprentissage du travail en institutionnels

conditions réelles. Il est matérialisé par un séjour de durée Production


déterminée hors cadre régulier de la formation, pendant Science PPE/Stages d’Etudiants des biens et
des services
lequel le sujet, sous la supervision d’un tuteur, répond de
Partenaires et Parrains
missions et/ou de tâches définies en rapport avec des besoins Entreprises,
Université institutionnels
communauté
identifiés et pour lesquelles il est formellement évalué.

Modèle structurel du stage de PPPE


 Objectifs généraux des stages de PPPE
Les stages sont inscrits dans les parcours académiques d’abord pour mettre les étudiants au-devant
du contexte et des réalités du travail en conditions réelles en vue de préparer leur employabilité. Mais
au-delà de la finalité d’apprentissage, la raison d’être des stages de PPPE recouvre trois autres
dimensions : économique, prospective et structurelle. C’est un outil opérationnel qui répond à des
besoins essentiels des étudiants, du milieu socioéconomique et des facultés auxquelles il ouvre des
opportunités pour valoriser leur travail et capitaliser leurs atouts propres. Le Professeur FAME
NDONGO2 n’affirmait-il pas que « le paramètre "employabilité" sous-tendu par la
professionnalisation des enseignements et le maillage université-entreprises est un facteur de
modernisation et la finalité de l’Université ».

Quel que soit le parcours du sujet, les stages de PPPE visent, à des degrés divers selon le niveau de
parcours académique et l’objet du stage, les objectifs généraux suivants : faire connaître au sujet le
monde de l’entreprise et lui offrir l’opportunité de développer des éléments de compétences
préprofessionnels d’employabilité ; contribuer à la mission d’appui au développement dévolue à
l’université ; exposer le stagiaire, futur candidat à l’emploi, aux acteurs du marché du travail ;
participer à la promotion de l’image sociale des parties prenantes ; contribuer à la structuration et au
développement de la communication entre l’université et son environnement socioéconomique.

Des objets et des objectifs spécifiques associés au stage sont définis selon le niveau de parcours
académique, dans une démarche de progressivité dans le projet pédagogique. Pour le premier cycle

2
FAME NDONGO, Ministre de l’Enseignement Supérieur du Cameroun, Discours de présentation des vœux 2010.
universitaire, le cycle d’orientation, deux stages sont proposés : le stage ouvrier de bizutage en 2ème
année (L2) et le stage de spécification de l’orientation ou le stage de pratique en 3ème année (L3).
 Objets/contenus des stages de PPPE au cycle d’orientation
Le stage ouvrier en L2 est le premier stage académique dans le PPPE. Son objet est le bizutage
productif du sujet. Les savoirs et savoir-faire universitaires de ce dernier étant encore au niveau
basique, le stage n’est pas destiné à lui faire éprouver, appliquer ou dérouler des compétences
disciplinaires ou spécifiques à un métier. Il vise à lui développer des éléments de compétences
personnelles, tout en contribuant à l’activité de production de l’entreprise d’accueil à travers la
mission qui lui est assignée.

L’étudiant en stage ouvrier n’est pas mis en situation en poste d’ouvrier spécialisé, mais bien en
condition d’ouvrier de base sans qualification particulière. Il est exécutant en conditions réelles
essentiellement sur des tâches ou activités pouvant faire l’objet de mesure ou d’appréciation
quantitative aisées à l’instar des tâches manouvrières. Sa mission dans l’entreprise consistera donc
beaucoup plus à aider des ouvriers plus spécialisés par l’exécution d’activités/tâches simples ne
nécessitant pas de qualification, qu’il peut réaliser avec ses mains et qui peuvent solliciter son aptitude
physique, son habileté manuelle, son attention, son endurance, son intelligence individuelle et de
groupe, …etc.

Le stage de L3 est le deuxième du PPPE, et son principal objet est l’observation/imprégnation de


spécification dans le parcours facultaire. Le sujet parvenu au terme du 1er cycle universitaire doit, à
son libre choix selon son projet personnel, consolider, spécifier et fixer son orientation définitive à la
sortie du cycle : poursuit-il les études ou va-t-il immédiatement en insertion socioéconomique ?

Le stagiaire en spécification est donc mis en situation d’observation/imprégnation approfondie de la


pratique en conditions réelles d’exercice de métier, à côté et sous supervision d’un spécialiste du
domaine. Déjà équipé des savoirs et savoir-faire fondamentaux de son champ disciplinaire et autres
acquis expérientiels, le sujet est positionné en assistant de son maître/tuteur de stage qui peut alors à
loisir l’associer à des tâches de production non complexes dans la fonction de travail d’affectation,
ou le responsabiliser sur des activités/tâches de production présentant un risque modéré.

Des étudiants ayant déjà effectué un choix définitif de métier, à l’instar des normaliens qui viennent
compléter leur formation académique en Faculté, doivent conforter le contenu de leur stage de
pratique. Ils peuvent ainsi se voir assigner des missions de développement dans des fonctions de
travail où leur métier s’exerce.

Entre juillet 2017 et mai 2018, plus de 1500 étudiants ont effectué des stages conclus par des rapports
dans des entreprises ou dans des projets. Plus de 500 autres ont déjà eu leur accord de stage pour le
compte de l’année académique 2017-2018 en cours.

POUR CONCLURE

« Sur toutes ces questions, nous avons déjà produit des Himalaya de résolutions et des rivières de salive.
Ce qu’il nous faut maintenant, ce sont des actions concrètes » (Joseph KI ZERBO). La Faculté des
Sciences de l’UYI s’est mise à l’avant-garde de l’action. What next ? Prêts pour les échanges.

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