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CHAPITRE PRELIMINAIRE : PRESENTATION DU PHENOMENE DE

LA FRAUDE ET DE L’EVASION FISCALE

Section 01 : Généralité de la fraude et de l’évasion fiscales


L’assainissement de l’environnement commercial dans cette phase de
développement du pays est l’une des grandes conditions essentielles pour, à la
fois, encourager le producteur et l’investisseur et protéger le consommateur,
mais aussi assurer les ressources fiscales qui correspondent au moins au niveau
de croissance du volume d’activité d’un nombre important de secteurs , dont
principalement l’importation et l’achat revente au niveau local et la production
de certains biens de consommation.(1)
L’administration fiscale a droit d’intervenir par une série de mesures et
procédures servant à organiser ce genre de transactions dans le but de protéger et
augmenter ses ressources fiscales.
Ceci, est réalisé par l’assainissement du système fiscale Algérien. Caractérisé
par sa complexité, et la réorganisation des taches et services de l’administration
fiscale dans le cadre d’une stratégie de contrôle transparente et efficace pour
lutter contre l’infraction, la corruption et l’évasion fiscale.

I- LA FRAUDE FISCALE :
1- Définition :
La fraude fiscale est une infraction à la loi ayant pour but d’échapper à l’impôt,
c’est une réaction d’incivisme envers la législation elle existe partout dans le
monde et nul ne peut nier son existence et son importance quelque soit le pays
considéré. Et pour cela il n’ y a pas de définition précise. Il est donc inévitable
de traiter plusieurs présentation du phénomène du point de vue de plusieurs
auteurs et fiscalistes : ainsi, son étude nécessite d’apporter des réponses à une
série d’interrogations majeurs liées notamment à la définition du phénomène
ainsi que les différents comportements qui lui sont associés :
CAMILLE ROSIER a donné une définition au phénomène dans l’ouvrage
« l’impôt » : « la fraude fiscale embrasse tous les gestes matériels toutes les
opérations comptables, tous actes juridiques toutes les manœuvres et
combinaisons aux quels ont recours des contribuables ou des tiers pour se
soustraire à l’application des impôts et des contributions ». (2)
François MOMBERT est Camille SCAILTEUR assimilent la fraude fiscale, par
définition, « a un acte illégal ». (3)
Ainsi ; le dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française, Paul
ROBERT, a défini la fraude fiscale comme :

(1) La lettre de la DGI, lettre d’information trimestrielle éditée par DGI, N°18, NOV 2004,
page 10.
(2) Camille rosier, l’impôts, édition Montaigne, quaide Conti 13, 1936 cité par André
Margairaz, la fraude fiscale et ses succé danées, lausane, 1970.
(3) André MARGAIRAZ, page 28.

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« Acte ou abstention qui met obstacle à l’application normale de la loi fiscale
(non déclaration, dissimulation) ». (1)
Selon André MARGAIRAZ, « il y a fraude fiscale lorsqu’on applique des
procédés permettant d’échapper à un impôt alors que le législateur n’avait pas
prévu d’échappatoire ». (2)
Pour, Habib AYADI à défini la fraude fiscale comme étant : « une violation
direct consciente ou non, de la loi fiscale. Elle s’analyse à un ensemble de
combinaisons juridiques, comptables ou de procédés matériels pour éluder
l’impôt ». (3)
Quant à DELAHAYE, il considère la fraude fiscale comme : « une
contravention à une disposition impérative de la loi fiscale, mais non de se
soustraire volontairement et par un moyen régulier à l’application de la loi
fiscale ». (4)
Enfin, selon Lucien MEHL, « la fraude fiscale est une violation de la loi fiscale
dans le but de fuir devant les responsabilités fiscales ». (5)

2- Les éléments constitutifs de la fraude fiscale :


L’analyse des précédentes définitions de la fraude fiscale, nous mène à constater
que le phénomène peut être traité du point de vue économique ou juridique.
On arrive à conclure, que l’acte frauduleux se constitue de trois éléments, à
savoir, l’élément légal, matériel et l’élément intentionnel.
A- L’élément légal :
Cet élément indique que l’acte du contribuable ne peut être considéré frauduleux
que s’il est dit interdit et sévèrement sanctionné par la loi fiscale.
« Dans le cas de manœuvres frauduleuses, une majoration de 100% est
applicable sur l’intégralité des droits lorsque le montant des droits éludés est
inférieur ou égal à cinq millions de dinars (5 000 000 DA).La majoration est
portée à 200% lorsque le montant des droits éludés est supérieur à cinq millions
de dinars (5 000 000 DA) par exercice » (6).
Les comportements considérés comme manœuvres frauduleuses sont définis par
l’article 118 du code des TCA et 193-2 du CID.

B- L’élément matériel :
Il consiste au non respect des obligations fiscales prévues par la loi. L’article 118
du code des TCA précise les situations ou la fraude fiscale se matérialise et
devient tangible :

(1) Définition du dictionnaire Paul robert, cité par André Margairaz.


(2) André MARGAIRAZ, page 28.
(3) H- AYADI, droit fiscal, SERP Tunis, Carthage, page 28.
(4) T- DELHAYE, le choix de la voix la moins imposée, Bruxelles, page 164.
(5) Lucien MEHL, science et technique fiscales, tome 2, collection themis PUF1959, cité
par André Margairaz.
(6) Article 193 - 2 du CID.

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 La dissimulation ou la tentative de dissimulation par toute personne, des
sommes ou produits aux quels s’appliquent la taxe sur la valeur ajoutée
dont elle est redevable et, plus particulièrement les ventes sans factures ;
 La production de fausses pièces ou inexactes à l’appui de demandes
tendant à obtenir, soit le dégrèvement, la remise, la décharge, ou la
restitution de la taxe sur la valeur ajoutée, soit le bénéfice d’avantages
fiscaux prévus en faveur de certaines catégories de redevable (exemple
types fausse factures pour obtenir la déduction de la TVA sur achats) ;
 Le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des écritures,
ou d’avoir passé ou fait passé des écritures inexactes ou fictives, au livre
journal et au livre d’inventaire prévus par les articles 9 et 10 du code de
commerce ou dans les documents qui en tiennent lieu. Cette disposition
n’est pas applicable que pour les irrégularités concernant des exercices
dont les écritures ont été arrêtées.
 L’omission ou l’insuffisance de déclaration de revenus mobiliers ou de
chiffre d’affaires commise sciemment.
 Le fait pour un contribuable d’organiser son insolvabilité ou de mettre
obstacle par d’autres manœuvres au recouvrement de tout impôt ou taxe
dont il est redevable Lucien MEHL juge que « l’élément matériel est
évidemment essentiel, il n’ y a pas fraude si la base de l’impôt se trouve
inférieure à son montant réel du fait de l’application même des
dispositions légales ou d’un accord conclu avec l’administration
(évaluation forfaitaire) sur la base d’éléments d’appréciation exactes
fournis par le contribuable » (1).

C- L’élément intentionnel :
Pour que le comportement d’un contribuable soit frauduleux, il faut qu’il
implique l’intention manifeste d’éluder ou de retarder le paiement de tout ou
partie du montant des taxes sur le CA exigible tel qu’il ressort des déclarations
déposées.
Il faut que le contribuable ait conscience qu’il violait une règle fiscale légale, et
qu’il ait voulu accomplir son acte en toute connaissance de cause.
Le contribuable peut commettre une erreur involontaire, telle que l’erreur
commise dans le calcul du bénéfice réalisé, qui encoure probablement une
pénalité fiscale beaucoup moins sévère que si la bonne foi n’est pas reconnue.
Dans tous les cas, la bonne foi du contribuable exclut toute idée de fraude.
Cependant, l’infraction qu’elle soit volontaire ou non, commise de bonne ou de
mauvaise foi, le résultat constitue toujours un préjudice et une perte au trésor
public.

(1) Lucien MEHL, cité par André MARGAIRAZ, page 27.

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3-Les formes de la fraude fiscale :
A- La fraude simple et la fraude caractérisée :
1-La fraude simple :
Est définie par Jean Claude MARTINEZ, comme « toute action ou omission
commise de banne foi pour se soustraire à l’impôt ». (1)
Elle consiste pour l’essentiel en des fraudes mineures, sorte de contraventions
fiscales, les plus connues sont :
 Les omissions volontaires de déclaration ou d’un élément d’assiette
servant à établir l’impôt ;
 Les inexactitudes et insuffisances commises de mauvaise foi par le
contribuable dans sa déclaration ;
 Ces fraudes donnent lieu à l’application de pénalités et des amendes
prévues par les différents codes fiscaux.
2- La fraude qualifiée :
Elle est caractérisée contrairement à la précédente, par l’existence de
manœuvres frauduleuses. Elle consiste en des dissimulations matérielles se
réalisant par les mêmes moyens que les fraudes simples.
De ce fait, et d’après M-LOZIAN, un contribuable est coupable de manœuvres
frauduleuses, quand non seulement il élude délibérément l’impôt mais
également il brouille les pistes pour se mettre à l’abri de contrôles éventuels. (2)

B- La fraude nationale et internationale :


1- La fraude nationale :
Elle se passe à l’intérieur des frontières, les actes frauduleux ont lieu dans les
limites du territoire, le contribuable se trouve toujours en face des autorités
fiscales de son pays, il se heurte à un fisc unique ou suivant les pays à un fisc
fédéral et à un fisc cantonal et communal. (3)

2- La fraude internationale :
Celle-ci à un champ d’action plus vaste, les manœuvres frauduleuses visent à
échapper aux prescriptions de plusieurs pays, les possibilités de fraude et
d’évasion se multiplient du fait du développement des transactions
commerciales internationales. Cette fraude porte atteinte aussi bien à la
législation interne qu’aux conventions fiscales internationales.

C-la fraude licite et illicite (légale et illégale) :


1 -La fraude licite :
Selon Camille ROSIER cité dans l’ouvrage d’André MARGAIREZ :

(1) Jean Claude Martinez, la fraude fiscale PUF, Paris, 1984, page 98.
(2) M-LOZIAN, précis de fiscalité de l’entreprise LITEC, 1990.
(3) A-MARGAIRAZ, page 30.

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« La fraude licite est reconnue comme telle lorsqu’un contribuable recourt à une
combinaison ingénieuse ou qu’il effectue une opération particulière en se basant
sur une convention non frappée par la législation fiscales en vigueur ».
Le contribuable dans ce cas, ne fait que tourner le texte légal sans le violer, il a
ingénieusement utilisé une fissure de l’arsenal fiscale.

2-La fraude illicite :


Elle consiste en la violation directe de la loi fiscale, le contribuable commet une
faute flagrante en s’opposant en connaissance de cause à la loi, cette fraude est
sévèrement condamnée.

II- L’EVASION FISCALE :


1-Définition :
Ce qui distingue l’évasion de la fraude, c’est que l’évasion se manifeste dans les
limites de la loi mais pas toujours dans les limites de la morale ou du civisme,
donc, c’est l’action par la quelle un contribuable réduit sa charge fiscale de
façon licite. Il exploite les failles, les ambiguïtés et les lacunes des lois fiscales
pour réduire ses bases d’imposition .Pour certain auteurs tel que M-
DUVERGER : l’évasion fiscale est l’ensemble des manifestations de fuite
devant l’impôt : « on peut échapper à l’impôt en violant des lois : c’est la fraude,
mais, on peut y échapper aussi en s’appuyant sur les lois : c’est l’évasion
fiscale ». (1)
Pour CR- MASSON : l’évasion est une action individuelle, volontaire, non
violente et extra légale d’un contribuable qui par la mise en œuvre d’une
technique juridique de son adaptation alternative fondée sur l’existence du
principe de liberté de gestion. Choisit de se placer indirectement dans une
situation fiscale déterminée, afin d’obtenir un résultat économique équivalent à
celui recherché tout en étant fiscalement plus favorable (2)

2-Les formes de l’évasion fiscale :


2-1- l’évasion fiscale interne :
Consiste pour le contribuable de se soumettre au régime fiscale le plus
avantageux au sein de la souveraineté fiscale nationale, ce procédé se manifeste
par :
a- L’abstention :
Pour M- GAUDEMET : c’est le procédé le plus simple de la fuite devant
l’impôt, il consiste en une suppression pure et simple de l’assiette de l’impôt,
cette suppression pourra être totale ou partielle. (3)

(1) M- Duverger, Finances publiques, Edition Dalloz, 1975.


(2) CR- MOSSON, la notion d’évasion fiscale en droit interne français, page181.
(3) M- GAUDEMET ; Cité par CR – Masson, page 47.

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L’abstention est reconnue par la loi, et de ce fait, l’impôt ne s’applique qu’aux
revenus dont le contribuable dispose.

b- La substitution :
Ce procédé permet au contribuable de remplacer l’assiette de l’imposition par un
produit de remplacement fiscalement non ou moins imposé.

2-2-l’évasion fiscale internationale :


L’évasion fiscale internationale peut prendre plusieurs formes :

a- L’évasion de l’assiette de l’impôt :


Dans ce cas, la matière imposable est soustraite au fisc pour être remplacée sous
une souveraineté étrangère.

b- L’évasion fiscale a l’établissement de l’impôt :


Dans ce cas, le redevable dérobe au pays ou il doit l’impôt, c’est le droit des
hommes de s’établir la où ils désirent, c’est une évasion personnelle.

Section02 : Les causes et les effets de la fraude fiscale :


Pour comprendre un phénomène, il est indispensable de comprendre ses
symptômes, ses origines et ses causes.
Le contribuable qui s’est toujours montré hostile au concept de l’impôt, se
sentira davantage lésé par les nouveaux principes attribués à la politique fiscale
pour concrétiser les objectifs des interventions de l’Etat.
La question qui se pose dans ce cas est de savoir si cette hostilité qui se
manifeste par la fraude fiscale est liée à un environnement socio politico-
économique, ou au système fiscal lui-même.
On néglige souvent l’importance de la fraude, mais son évolution exige de
déterminer les domaines ou les poursuites devraient être intensifiées.

I- LES CAUSES DE LA FRAUDE FISCALE :


Les causes de la fraude fiscale sont présentées comme suit :
1-Les causes objectives :
a- Les causes économiques :
Ces causes sont liées à la nature de l’activité la plus exercée. On constate que le
degré de fraude diffère lorsqu’on passe d’une activité à une autre.
Dans certains pays, les activités exercées sont caractérisées par des salaires
mensuels, versés aux employés. En contre parties, le taux de fraude dans cette
catégorie n’est pas trop élevé et son effet est limité grâce à la stratégie de l’Etat
et à l’efficacité de son système d’information dans la collecte de l’information,
et l’application du système des retenues à la source.

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Cette théorie s’inverse dans le cas des autres activités ou le taux de fraude est de
plus en plus élevé, car dans ce cas, l’Etat se trouve incapable de collecter toutes
les informations les concernant
En conclusion, l’Etat ne peut appliquer les mêmes mesures et la même stratégie.

b -Causes liées à l’environnement psychosocial :


Pour certains contribuables, l’impôt est considéré comme instrument servant à
marauder leurs propriétés. Pour résultat, l’attitude du redevable vis-à-vis de ses
obligations fiscales diffère selon l’état de la morale et de la discipline fiscale, et
les tendances à échapper à l’impôt seront plus fortes si cette morale est faible.
Aussi, comme le pense la majorités des contribuables, le fait d’éluder une partie
de sa légitime contribution qu’il doit à l’Etat ne constitue pas un acte immoral,
et que la somme éludée ne causera dommage à personne.
Ce caractère impersonnel est fondé sur l’idée, que voler l’Etat ne signifie pas un
vol, puisque ce dernier n’est qu’une idée abstraite. A ce point, on arrive à
conclure que l’attitude des contribuables à l’égard des obligations fiscales, peut
procéder non seulement du niveau objectif du taux d’imposition et du procédé
d’application du système de contrôle, de sanctions et amendes, mais également
de la mentalité individuelle ou collective des contribuables.
De même, les redevables qui trouvent juste et équitable l’impôt mis à leur
charge, sont rarement sujets à la fraude.
L’environnement social peut influencer sur l’ampleur de la fraude, selon qu’il est
indulgent ou sévère à l’égard des fraudeurs. En se dérobant de l’impôt, le
rendement de ce dernier diminue, ce qui entraîne une augmentation dans les taux
des impôts pour procurer à l’Etat les ressources qui lui es nécessaires.

c- Causes historiques :
La fraude fiscale est un phénomène universel. Dont l’Algérie est gravement
touché.
L’histoire a également influencé sur le comportement du citoyen algérien vis-à-
vis du fisc. Il s’enfonce de plus en plus dans les économies et tire son fondement
dans des événements lointains.
De ce fait, l’impôt en Algérie est au moins depuis l’occupation turque perçu
comme instrument de spoliation des biens des autochtones et un moyen de
paupérisation des populations.
Durant la colonisation française, l’impôt était le moyen utilisé pour organiser et
accélérer la confiscation des biens de l’indigène algérien, au profit des nouveaux
colons venus. C’était une stratégie d’appauvrissement des algériens pour qu’ils
n’aient plus les moyens de se défendre et donc seront dans l’obligation de
vendre leurs terres fertiles aux colons d’où le désir de fuir l’impôt et de
s’opposer à son acquittement en guise de protestation, de révolte et de résistance
à la politique métropolitaine qui a prédominé jusqu’à l’indépendance.

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Malheureusement, c’est sous cette optique que le contribuable algérien a
continué à voir l’impôt après l’indépendance, il n’est guère disposé à entretenir
des relations confiantes avec l’administration fiscale.
C’est pourquoi qu’il ne se gène nullement de frauder, voire même il se réjouit
d’avoir échapper aux mailles du fisc. C’est cette vision erronée que donne le
contribuable à l’impôt qui a développé en lui cette attitude d’incivisme fiscal.

d- Causes liées au système fiscal :


C’est dans un système fiscal mal conçu ou mal construit que se développe
d’avantage la fraude. La fuite devant l’impôt revient donc soit, à la complexité
du système lui-même soit, à l’instabilité des lois et règlement ainsi qu’à
l’insuffisance du contrôle et des moyens mis en œuvre par l’administration.
Ses causes majeures sont :

1- La technique d’imposition :
Elle incite doublement à la fraude si elle n’est pas clairement ou sévèrement
appliquée. L’évaluation de la matière imposable se fait à partir de la déclaration
souscrite par le contribuable dont la bonne foie est supposée en l’absence de
présomptions de fraude. Ainsi, les déclarations sont reportées valables et
conformes à la réglementation tant que l’administration ne dispose pas de
preuve d’inexactitude et de non conformité à la réalité.
Il faut toujours estimer que le contribuable soit tenté de chercher à tirer profit de
ses déclarations par une sous- estimation simple ou importante de la matière
imposable, l’administration doit à cet effet, veiller à l’application stricte et
claires des lois et règlements et à l’instaurations d’un contrôle permettant de
combattre sensiblement les manœuvres des contribuables tendant à réduire les
bases déclarées.

2- L’insuffisance du contrôle :
Les recettes fiscales sont fondées sur un système déclaratif. Il est donc
nécessaire que l’administration fiscale vérifie la conformité des déclarations
souscrites par les contribuables.
La fiabilité et la suffisance des recettes fiscales sont tributaires de la qualité des
contrôles effectués .Or, l’imperfection de l’organisation fiscale due notamment à
une telle distorsion entre l’ampleur des taches de l’administration fiscale et les
limites de ces moyens, mène forcement à une insuffisance des contrôles de
l’exactitude des déclarations ; ainsi qu’a des fraudes considérables.
Le développement d’une fiscalité à impôts multiples, généralisés et complexes, a
entraîné pour l’administration des taches immenses hors proportion avec les
moyens indispensables .L’insuffisance des moyens humains et matériels de
l’administration fiscale Algérienne se matérialise par le nombre surtout la
fréquence des contrôles trop faibles.

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2- Causes subjectives, mobiles du fraudeur :
On note trois raisons à l’indisposition du contribuable à la fiscalité moderne :
l’excès de son poids, sa complication et son manque de justice.

A- La pression fiscale :
La pression fiscale peut être définie par la relation existante entre le prélèvement
fiscal subi par le contribuable et le revenu dont il dispose. Elle dépend du niveau
de développement économique, du régime politique et des facteurs
psychologiques (mentalités, comportements…).
Le système fiscal Algérien comprend un certain nombre de mesures
d’incitations en faveur de la production, de l’investissement, de la
consommation ou en faveur de certains contribuables (exonérations des produits
destinés à l’exportation, exonération des investissements réalisés dans le cadre
de la promotion de l’investissement,…).Cependant, les problèmes que pose le
système fiscal ne relèvent pas uniquement du niveau élevé de la pression fiscale
mais également de la mauvaise réparation de la charge fiscale sur l’ensemble
des contribuables.
En conclusion, tout accroissement de l’impôt entraîne une diminution de la
matière imposable.

B- La complication du système fiscal :


L’attitude du contribuable vis-à-vis de ses obligations fiscales dépend
essentiellement du degré de compréhension du système fiscal. Les réformes
fiscales, les aménagements et les ajustements qui se suivent sans se ressembler,
ont mis le contribuable dans la position ou il se trouve obligé de réapprendre
constamment les nouvelles formalités d’imposition. Il se trouve finalement
incapable de maîtriser sa fiscalité.

C- Justice et injustice fiscale :


En abordant le problème de la répartition des charges fiscales entre les
contribuables, le financier doit prendre en compte le concept de capacité.
Le critère de justice fiscale a toujours été difficile à réaliser.
Ainsi, un impôt est considéré neutre s’il n’a pas pour finalité d’exercer une
pression fiscale sur les contribuables pour les inciter à une action quelconque.
A titre d’exemple, on relève les situations suivantes :
Le barème de l’impôt sur le revenu global (IRG) qui s’applique sur les
contribuables sans prendre en considération le degré de responsabilité, ni la zone
ou il se trouvent (il est certain que les dépenses de l’Etat varie d’une zone à une
autre, ne sont généralement pas répartie de façon équitables entre les différents
régions).
Les bénéfices réalisés par les SARL, sont assujettis à l’IBS à un taux de 30% le
reste du bénéfice après impôts sera réparti entre les associés, et sera imposable à
l’IRG retenue à la source 15%. Tandis que les bénéfices réalisés par les sociétés

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en nom collectif (SNC), sont directement répartis entre les associés et assujettis
uniquement à l’IRG.
Toutes ces inégalités incitent le contribuable à éluder l’impôt en partie ou en
totalité.

3- Les méthodes et les moyens de fraude employées et leurs incidences :


Après avoir analyser le phénomène de la fraude fiscale et en invoquant ses
causes, il y a lieu de rechercher comment le contribuable tente de fuir l’impôt
(quels sont les procédés et les techniques aux quels ont recours les contribuables
pour échapper au fisc ? et quels sont les inconvénients qui peuvent résulter de
son action ?).Cependant, nous nous limiterons à quelques procédés les plus
utilisés et les plus adoptés tels que : la dissimulation comptable et matérielle et
la dissimulation juridique.

A- La dissimulation comptable :
Dans un système fiscal déclaratif, les impositions sont effectuées d’après les
déclarations des contribuables qui tentent de réduire au maximum leurs bases
imposables.
A ce titre, nous essayerons d’éclaircir les différents procédés qu’ils utilisent et
qui se résument en la dissimulation des recettes et le gonflement des charges
déductibles.
1- La dissimulation des recettes:
C’est le fait de ne pas comptabiliser une partie des produits de ventes ou des
bonifications sur le chiffre d’affaires (remises, ristournes, primes…).
Ces recettes constituent une double perte pour le trésor puisqu’elles sont
comptabilisées par le fournisseur comme charges ayant relation directe avec
les opérations commerciales.
Parmi les méthodes de dissimulation des recettes, on trouve :
* Omission des ventes : Le contribuable, pour ne laisser aucune trace, utilise les
ventes au comptant (sans factures et paiement de main en main et sans
chèque).C’est comme dans le cas de vente de déchets dans les industries de
transformation et les activités de bâtiments etc.… ;
* L’enregistrement des retours fictifs de marchandises et des ristournes
exagérées dans le compte ventes ;
* Non comptabilisation des recettes provenant de la cession d’éléments d’actif ;
* La sous facturation (ventes avec soulte) en utilisant des prix inférieurs à ceux
du marché ;
* Affectation d’une partie du produit de la vente au compte privé du
contribuable, de ce fait, le chiffre d’affaires est amputé des produits de ces
ventes non comptabilisées qui sont réellement destinées au patrimoine privé, par
conséquent échappent à l’impôt ;
* Un autre procédé est beaucoup utilisé par les contribuables consiste en
l’enregistrement des sommes résultées des emballages consignés non restituées

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dans le compte consignations versées alors qu’ils sont assimilés à des ventes
dont le montant doit être rapporté au résultat ;
* Le compte marchandise est aussi source de fraude .D’après André
MARGIRAZ, le contribuable tente de réduire le stock de marchandises pour
créer des réserves occultes qu’il revendra en noir.

2-La majoration des charges :


Pour qu’une charge soit déductible du bénéfice imposable, elle doit : être
comptabilisée ; diminuer l’actif net de l’entreprise ; être justifiée ; avoir pris
naissance dans l’exercice en cours. Souvent, les contribuables ne respectent
guère ces conditions et utilisent de nombreuses techniques pour gonfler les
charges et par conséquent réduire la base imposable. Parmi les techniques les
plus utilisées, nous examinerons :

1-Les frais généraux non justifiés :


L’administration fiscale effectue toujours une analyse profonde du compte
« frais généraux » et décèle des frais exagérés et étrangers à l’activité de
l’entreprise.
Ces pratiques sont telle que : la prise en charge des dépenses privées du
contribuable ou des dirigeants de la société, les dépenses relatives au ménage du
contribuable, les frais de l’entretien de la maison,les frais de voiture, la note du
téléphone…etc.
« Les frais de la réfection de la villa personnelle sont inclus avec ceux de la
transformation des locaux industriels et commerciaux de l’entreprise, une partie
des meubles commerciaux achetés sont destinés à constituer le mobilier privé et
la facture soulignera le caractère commercial des marchandises qui seront
comptabilisés comme des dépenses ». (1)

2-La pratique de l’amortissement :


Les amortissements sont considérés comme des charges d’exploitation, donc
déductible comme toute autre charge de l’entreprise.
Mais, pour que les amortissements soient admis en déduction, il faut que les
conditions suivantes soient réalisées :
- Pas d’amortissement sans dépréciation, seuls les éléments de l’actif
immobiliser qui peuvent faire l’objet de dotations aux
amortissements ;

(1) André MARGIRAZ, page 252.

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- Le bien amortissable doit appartenir réellement à l’actif de
l’entreprise ;
- L’amortissement est limité au prix de revient (le cumul des
amortissements ne doit pas être supérieur à la valeur brute du
bien) ;
- L’amortissement doit être effectivement comptabilisé
(l’amortissement extra comptable est interdit).
- Souvent, le contribuable joue sur les amortissements pour réduire
sa base imposable soit :
- En appliquant un taux excessif non autorisé par la loi fiscale ;
- En jouant sur la base imposable qu’il utilise en TTC alors qu’elle
doit être utilisée en hors taxe (HT) ;
- Déduction des amortissements de biens fictifs ou il continue à
amortir un bien cédé ou totalement amorti.
Il convient de noter que ces procédés sont utilisés à titre indicatif car il existe
d’autres procédés utilisés pour le même objectif.

B- La dissimulation matérielle :
Contrairement à la dissimulation comptable, celle-ci consiste en la dissimulation
de la matière imposable qui est à la portée de tous les assujettis. Cette
dissimulation peut être partielle ou totale.
Dans le cas de la dissimulation partielle, ses auteurs sont connus par
l’administration fiscale qui est au courrant de leurs activités, mais la
connaissance de la base imposable reste insuffisante.
Cette technique consiste en la dissimulation d’une partie du patrimoine du
contribuable qui différé d’une activité à une autre.
L’exemple type est le cas d’un fabricant de limonade qui utilise une dose de gaz
inférieur à la norme prescrite, la quantité dissimulée reste inconnue pour le fisc.
La dissimulation totale, c’est le cas ou les fraudeurs ne sont pas connus pour
l’administration , ce sont les activités clandestines ou communément appelées le
travail en noir ou le secteur informel qui sont source de revenus occultes de
nombreux citoyens.
Parmi les différents aspects de la dissimulation matérielle, on peut citer :
- Défaut de déclaration d’existence ;
- Défaut de la déclaration occasionnelle pour les personnes
effectuant occasionnellement des opérations imposables ;
- Défaut de déclaration mensuelle ou annuelle.

C- La dissimulation juridique :
Dans toutes les sociétés et en toute matière, les individus peuvent être tentés de
tirer partie des règles juridiques afin de bénéficier d’un avantage dont ils ne

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Devraient pas profiter ou échapper à une obligation qui leur incombe. (1)
Donc, c’est le fait de créer une situation juridique différente de la situation réelle
à la suite d’opérations fictives ou de fausse qualification.

1- La fraude par opérations fictives :


Cette technique est utilisée dans les fraudes opérées sur le chiffre d’affaire. C’est
le cas de ventes sans factures, utilisation de fausses factures établies par le
fournisseur pour bénéficier du droit à déduction des taxes sur achats. C’est un
procédé qui peut mettre le contribuable dans une situation créditrice en vers le
trésor.
Cette technique repose sur l’institution d’un prête nom appelé « TAXI » qui
représente une firme fictive qui remet à un commerçant une facture de
complaisance et reçoit un paiement simulé, qui procure à ce dernier un crédit de
taxi.(2)
La mission du « taxi » est d’établir des factures fictives qui ne correspondent à
aucune livraison réelle de marchandises à des entreprises (clients), cela permet à
ces derniers de réduire la TVA grevant leur vente. Ainsi, lorsque le montant de
la TVA à déduire est supérieur au montant de la TVA à payer, il sera en droit à la
récupération égale au montant de la différence.

2-La fraude pour fausse qualification :


La fausse qualification est le fait d’arranger une situation ou un acte
normalement imposable en une autre situation ou autre acte exonéré d’impôt ou
faiblement imposé. Cette technique intervient en matière d’enregistrement
comme dans le cas ou une personne fait passer une donation pour une vente dans
le prix ne sera jamais payé ou utiliser un taux réduit au lieu du taux normal ou
majoré ou faire passer un produit taxé à un produit exonéré.
Enfin, tous les procédés ingénieux qu’utilisent les contribuables pour fuir à
l’impôt, produisent des incidences néfastes, ainsi que de grave conséquences.

II- LES CONSEQUENCES DE LA FRAUDE FISCALE :


Les pratiques frauduleuses produisent des effets pervers et des conséquences
désastreuses qui influent sur la situation financière, économique et sociale des
citoyens.

A- Les incidences économiques :


La fraude fiscale constitue d’innombrables préjudices à l’économie par le
préjudice qu’elle cause pour le trésor.
Ce phénomène empêche l’impôt de jouer son rôle en tant que régulateur et
instrument d’intervention économique.

(1) J- PIERRE JARVENIC, Droit Fiscal International, page 32.


(2) JEAN COSSON, Les Industriels De La Fraude, Paris 1997, page 112.

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Elle réduit la formation de l’épargne publique auquel recourt l’Etat pour réaliser
ses projets et satisfaire ses exigences en matière de développement.
Aussi, la fraude fiscale fausse les jeux de la concurrences, elle permet aux
contribuables de tirer le maximum de bénéfice, ce qui leur donne la possibilité
de réduire les prix de revient des produits vendus en dessous des normes
habituelles de ses concurrents ou réduire ses prix de ventes pour être plus
concurrentiels. En outre, la fraude fiscale décourage les efforts de production,
pousse les entrepreneurs à profiter des possibilités que leur offre la fraude fiscale
ou lieu de réaliser des investissements et de perfectionner sa production.
« Les résultats de la fraude peuvent être : la hausse des prix, émission monétaire,
dévaluation de la monnaie, thésaurisation, achat de biens somptueux, fuite du
capital, inflation déclarée et déséquilibre de la balance des paiements…etc. » (1)

B- Les incidences sociales :


L’impôt entant que moyen de redistribution des richesses, influe sur la vie
sociale des citoyens. Ce phénomène porte atteinte à la répartition équitable des
charges publiques. De ce fait, il crée une véritable injustice en troublant
l’atmosphère entre les classes sociales dont les habitudes et les possibilités de
fraude sont inégales. « Les contribuables honnête se trouvent lésés par rapport
aux autres qui se permettent de fraudés créant chez eux un sentiment d’égoïsme
et un désir de se livrer eux aussi à la fraude. »(2)
Il est à signaler, aussi, que la fraude fiscale en déprimant le civisme, crée un
esprit de désobéissance aux lois et incite le citoyen à violer toutes les
réglementations et à vivre en contravention. Donc, la fraude ne fait que diminuer
la satisfaction des besoins du citoyen car avec une caisse moins pleine, l’Etat
dépensera moins dans le domaine des infrastructures sociales, culturelles et
éducatives.

C- Les incidences financières :


La fuite devant l’impôt réduit les recettes de l’Etat, le manque à gagner pour le
trésor peut être constaté par la différence entre les recettes prévues et celles
réalisées.
Cette situation oblige l’Etat, pour réaliser son plan de développement à effectuer
des impositions supplémentaires ou de recourir à l’endettement extérieur ou à
l’émission monétaire qui est nuisibles à l’économie.
Pour conclusion, se soustraire à l’impôt ne peut que compromettre les ressources
financières du trésor et corrompre toute politique économique, sociale et
financière.

(1) A- KANDIL, Théorie Fiscale Et Développement, page 15.


(2) J- RIVOLI, Vive L’impôt, cité par ATEK, IEDF, page 40.

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SECTION 03 : Mesure de l’ampleur du phénomène de la fraude fiscale :
L’ampleur de la fraude fiscale constitue l’un des aspects les plus controversés de
la fiscalité, les efforts de quantification de ce phénomène ont donné des résultats
très diversifiés et approximatifs. De ce fait, il est difficile de mesurer avec
précision l’ampleur de ce phénomène qui est à la fois illégal et difficile à cerner.
J- Cosson reconnaît qu’il n’est pas aisé d’évaluer le volume de la fraude fiscale
lorsqu’il dit : « On demande souvent aux spécialistes de la répression s’il existe
une évaluation de ce que représente le montant total de la fraude en France.
Nous ne pouvons malheureusement donner une réponse, même approximative à
cette question. » (1)
A cet effet, l’incertitude sur l’ampleur du phénomène parait évidente puisque les
instruments de mesure utilisés ne sont pas trop fiables pour que les résultats
reflètent exactement la réalité des choses. (2)
En Algérie, les évaluations du montant annuel soustrait au trésor public sont
variables d’un expert à l’autre et d’une source à une autre, certains l’estiment
entre 30 et 50 milliards de dinars, d’autres entre 50 et 100 milliards de dinars.
(3)
Ces écarts sont dus d’une part aux bases choisies pour le calcul et d’autre part
aux méthodes utilisées.
Les méthodes estimatives de l’ampleur de la fraude fiscale les plus utilisées
sont : celle de l’économie souterraine et les techniques fiscales.

I- L’ESTIMATION DE L’ECONOMIE SOUTERRAINE :


L’économie souterraine a vu le jour au début des années soixante-dix avec les
premiers travaux du programme mondial de l’emploi entrepris par le bureaux
international du travail.
Les approches servant à mesurer l’ampleur de cette économie sont les
suivantes :
 L’approche monétaire.
 L’approche de l’écart.
 L’approche des facteurs de production.

1- L’approche monétaire :
Cette approche se compose de deux variantes : la variante du taux fixe et celle
de l’équation monétaire.

a- La variante du taux fixe :


Le taux fixe est un taux monétaire, ce dernier reste fixé en l’absence de
l’économie souterraine. Pour calculer cette variante, il est recommandé de

(1) JEAN COSSON, Les Industriels De La Fraude Fiscale, page 141.


(2) J- C- MARTINEZ, La Fraude Fiscale, page 14.
(3) REVUE MUTATION N° 07, Mars 1994, page 28.

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Déterminer l’année de base ou de référence qui doit être caractérisée par :
L’absence de l’économie souterraine et de calculer son taux monétaire, à ce taux,
seront comparés les taux monétaires des périodes étudiée. Lorsque le taux
monétaire de l’année de base est inférieur à celui de l’année étudiée, l’excèdent
n’est que le résultat de l’économie souterraine. Cette évaluation est basée sur les
hypothèses relatives à la vitesse de production d’un revenu à partir de la
monnaie. Le volume de la fraude fiscale est obtenu par la multiplication du
produit de l’ampleur de l’économie souterraine par le taux moyen d’imposition,
l’estimation est donnée par l’équation suivante :
A.E.S = (M2 – M1) PNB/ M1
A.E.S : Ampleur de l’économie souterraine.
M1 : La masse monétaire de l’année de base.
M2 : La masse monétaire de l’année étudiée.
PNB/ M1 : La vitesse de la circulation de la monnaie pendant l’année étudiée.
A.F.F = A.E.S * Tm
A.A.F = (M2-M1)*PNB/M1*Tm
A.A.F : Ampleur de la fraude fiscale.
Tm : Taux moyen d’imposition.
Cette variante a fait l’objet de plusieurs critiques qui portent essentiellement sur
la fragilité des hypothèses sur les quelles elle se fonde. Ainsi, dans la pratique, il
n’y aucune raison qui rend évident la constance du taux monétaire sur de
langues périodes. En outre, la vitesse de la circulation de la monnaie est
supposée la même dans l’économie souterraine et dans l’économie légale et les
résultats sont subordonnés au choix de la période de référence.

b- La variante de l’équation monétaire :


Cette variante suppose l’existence d’un lien direct entre la fiscalité et l’économie
souterraine. Ainsi, selon cette variante, l’économie souterraine est la
conséquence directe des impôts élevés. En outre, il est supposé que l’exécution
des transactions se rapportant à cette économie est assurée par l’utilisation de la
monnaie. Pour mesurer l’incidence de la fiscalité sur l’économie souterraine, il
faut établir une équation de la demande de la monnaie la quelle doit introduire la
variable « fiscalité ».
Soit M1 : La masse monétaire de l’année de base.
M2 : Les avoirs en monnaie avec la variable fiscale au temps zéro.
Et M3 : Les avoirs en monnaie avec la variable fiscale de la période étudiée.
La différence entre M3 et M2 (M3-M2) représente la monnaie illégale.
En outre, la monnaie légale est égale à la différence entre M1 et la monnaie
illégale (M3-M2), soit M0 la monnaie légale.
Pour calculer l’ampleur de l’économie souterraine, on doit d’abord calculer la
vitesse de circulation de la monnaie l’égale qui est égale à : (PNB / M0), elle est
supposée la même dans l’économie souterraine.

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L’ampleur de l’économie souterraine est le résultat du produit de la monnaie
illégale par la vitesse de circulation de la monnaie légale. D’où l’égalité
suivante :
A.E.S.T = (M3-M2)*PNB / M0
Le volume de la fraude fiscale est calculé selon l’équation suivante :
V.F.F = A.E.S.T * Tm ou Tm est le taux moyen d’imposition.
Donc : V.F.F= (M3-M2 / M0 * PNB) * Tm
La faiblesse de cette variante réside également dans le fait que la vitesse de
circulation de la monnaie légale est supposée fixe.
En outre, elle sous estime la fraude fiscale puisqu’elle ne tient compte que de
l’emploi de la monnaie et de l’économie souterraine ou qu’il existe d’autres
formes de fraudes qui n’ont rien à avoir avec la monnaie ou l’économie occulte.
2-L’approche de l’écart :
Cette approche estime l’ampleur de l’économie souterraine à partir des agrégats
de la comptabilité nationale. Elle est égale à la différence entre les revenus issus
des déclarations fiscales et les revenus figurants dans les comptes de la nation
donc : « c’est l’écart entre les revenus fiscalement connus et les revenus
économiquement réels. »(1)
L’hypothèse retenue est que les montants des revenus de la nation ne soient pas
calculés à partir des statistiques fiscales.
D’autre part, la notion de revenus des personnes physiques, au terme de la
comptabilité nationale, englobe tous les revenus des personnes importantes ou
non, imposables ou non. Ainsi, l’écart se trouve majoré par une partie de revenu
qui ne correspond pas à des revenus dissimulés mais à des revenus qui en toute
légalité ne sont pas déclarés.

3-L’approche des facteurs de production :


Cette approche est fondée sur une hypothèse qui établit une relation entre un
facteur de production (électricité, matière première…etc.) dont l’emploi est
généralisé dans toute l’économie et pour le quel on dispose de données faibles
de consommation globale et le produit national brut en prenant en compte
l’évolution technologique.
L’ampleur de l’économie souterraine est mesurée par la différence entre
l’estimation du produit national déterminé à partir de la relation précédente et le
PNB officiel.
On peut expliquer cette approche par les « outputs » et les « inputs » qui sont
des échanges industriels. Les outputs d’un secteur peuvent être les inputs d’un
autre et le changement d’un secteur peut déterminer le changement de l’autre
(l’augmentation de la consommation de l’électricité engendre l’augmentation de
la production).

(1) REVUE PROBLEMES ECONOMIQUES, N° 09 Du 30 Janvier 1985, page 14.

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La non fiscalité de cette approche apparaît dans la difficulté de la détermination
de la production globale à partir de la consommation d’un seul produit puisque
la variation de sa consommation ne peut signifier nécessairement l’augmentation
de l’économie souterraine et l’augmentation de la production peut résulter
d’autres facteurs que de l’augmentation de la consommation des facteurs de
production. Il est possible d’accroître la production nationale sans pour autant
consommer le facteur de production considère comme principal pour
l’économie. L’inconvénient de cette approche est qu’elle n’est pas globale et que
ses hypothèses se justifient difficilement.

II- LA MESURE DE L’AMPLEUR DE LA FRAUDE FISCALE À PARTIR


TECHNIQUES FISCALES :
Les techniques fiscales utilisées à cet effet sont : le potentiel fiscal, le rapport
constant et la vérification.

1- Le potentiel fiscal :
Le potentiel fiscal se définit comme étant la richesse que recèle une personne
morale de droit public (l’Etat, la wilaya ou la commune) à l’exécution des EPA.
Cependant, il est utile de distinguer entre le potentiel fiscal légal et le potentiel
fiscal réel.
Le potentiel fiscal légal (PFL) est le montant de l’ensemble des recettes qui
auraient été perçues si tous les impôts réellement dus avaient été payés par les
contribuables. La détermination du PFL se fait par la multiplication de
l’ensemble des bases imposables des différentes catégories d’impôts par les taux
majorés nationaux de ces impôts pour une année donnée.
L’estimation du PFL se fait par un ajustement du montant national des recettes
fiscales estimé officiellement en tenant compte des exonérations et des
déductions autorisées.
On peut alors écrire l’égalité suivante :
PFL = BI * T
PFL : potentiel fiscal légal.
BI : la base d’imposition.
T : le taux d’imposition correspondant aux tranches de revenus.
Le potentiel fiscal réel (PFR) est le montant de l’ensemble des impôts qui avait
été réellement perçu.
L’impôt non payé (INP) est donc le résultat de la différence entre le potentiel
fiscal légal (PFL) et le potentiel fiscal réel (PFR).
IN P= PFL– PFR
Pour qu’il y ait fraude, le PFL doit être toujours supérieur au PFR.
Cette approche présente deux limites majeures :
 Elle ne tient pas compte des revenus non déclarés et qui échappent au
calcul officiel du revenu national des recettes fiscales.

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 Elle mesure l’ampleur du non paiement de l’impôt et elle mesure moins la
fraude fiscale, elle ne prend pas en compte les impôts non collectés et ce
quelle qu’en soit la raison, que cela relève de l’inefficacité de
l’administration ou de l’ignorance et de l’incivisme du contribuable. Elle
tient compte de la perte de recettes au moment de la perception.
Ainsi, même si la totalité des revenus est déclarée et si le montant des impôts
est bien évalué, si celui-ci n’est pas perçu, on peut considérer encore qu’il y a
fraude fiscale.

2- L’approche du rapport constant :


Cette approche utilise la notion de la pression fiscale qui est le rapport entre tous
les impôts obligatoirement prélevés et le produit intérieur brut. Cette approche
est fondée sur l’hypothèse de l’année représentative qui est l’année au cours de
la quelle la fraude fiscale est censée être minimale et de ce fait servira au calcul
du rapport de l’impôt au PIB, rapport présumé constant sur toutes les périodes
étudiées.
Les estimations de l’impôt des années étudiées sont égales au produit du rapport
constant par les PIB des années en question.
Le montant de la fraude fiscale est égal à la différence entre l’impôt estimé et
l’impôt réellement collecté comme le montre l’égalité ci-après :
F. F = P O E – P O R
F. F : la fraude fiscale.
POE : prélèvements obligatoires estimés.
POR : prélèvements obligatoires réels.
Cette approche mesure la fraude fiscale supplémentaire et non pas ce qui ne
reflète pas la réalité des choses.
D’autre part, la hausse du taux d’imposition conduit cette approche à une sous
estimation de la fraude fiscale et vice versa.
Il est également opportun de signaler que l’hypothèse du rapport constant ne
peut être acceptée que s’il n’y a pas de changement sensible de la structure des
taux d’imposition ou de la composition de PIB ou si l’élasticité de l’impôt est
égale à l’unité.(1)
Si l’élasticité de l’impôt est supérieure à l’unité, le rapport montre dans ce cas
une sous estimation de la fraude fiscale.
Par ailleurs, les résultats du rapport constant de l’impôt dépendent en large
mesure du choix de l’année représentative, si le rapport (impôt / PIB) est élevé,
la fraude fiscale sera importante, et vice versa.

(1) L’élasticité de l’impôt dans le cas de cette approche est égale à la variation de l’impôt sur
la variation du PIB.
PO/PO
e= / PO : Prélèvement Obligatoire.
PIB/PIB

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III- L’APPROCHE DE L’AMNISTIE FISCALE :
L’amnistie fiscale peut être définie comme étant la perspective de sanctions
moins lourdes aux particuliers et aux sociétés qui se mettront volontairement en
règle avec l’administration fiscale. Il s’agit donc d’une disposition législative
offrant la suppression des amendes fiscales et des peines correctionnelles en
échange d’une véritable déclaration de revenu. L’ampleur de la fraude fiscale est
égale à la différence entre les montants des revenus déclarés pendant la période
de l’amnistie avec ceux déclarés avant l’établissement de l’amnistie fiscale.
Cette approche ne mesure en réalité qu’une partie des revenus non déclarés
parce que malgré les conditions apparemment favorable, certains contribuables
ne répondent pas à l’offre de l’administration et ne déclarent pas la totalité de
leurs revenus.

IV- L’APPROCHE DE VERIFICATION :


1- La vérification de la comptabilité :
La vérification de la comptabilité permet aux vérificateurs de déterminer le
montant de l’impôt que le contribuable devait payer s’il respecte ses obligations
fiscales.
Le montant de la fraude fiscale est égal à la différence entre le montant redressé
et le montant déclaré.
A. F. F = MR – MD
A. F. F : Ampleur de la fraude fiscale ;
MR : Montant redressé ;
MD : Montant déclaré.

2- La VASFE :
Dans le cadre de cette méthode, la formule qui nous permet d’estimer la fraude
fiscale est la suivante :

A. F. F = DD – DE
D. D : Les disponibilités dégagées;
D .E : Les disponibilités employées.

Les disponibilités dégagées sont définies comme l’ensemble des ressources à la


disposition du contribuable et seulement les ressources effectives.
Les disponibilités employées sont définies comme l’ensemble des dépenses
effectivement supportées par le contribuable.
Les limites de cette méthode qui entravent l’estimation de la fraude fiscale sont :
 Le développement du marché informel a fait apparaître que la plupart des
transactions s’opèrent en numéraire sans passer par les institutions
bancaires, ce qui rend leur contrôle difficile voire impossible ;

Page | 22
 L’administration ne dispose pas de moyens suffisants pour mieux
rentabiliser les opérations de la VASFE.
Chapitre I : LE CADRE JURIDIQUE ET ORGANISATIONNEL DE
L’ACTION DE LUTTE CONTRE LA FRAUDE FISCALE.

La lutte contre la fraude fiscale constitue l’un des sujets les plus confrontés
actuellement dans le domaine fiscal. Pour ce faire, des différentes techniques de
contrôle peuvent être mises en œuvre, elle ne sont pas exclusives les unes des
autres, mais plutôt successives et complémentaires.
L’administration fiscale dispose d’un ensemble de pouvoirs regroupés sous le
terme générique du « pouvoir fiscal ». Celui-ci lui confère la possibilité de
vérifier l’exactitude de l’impôt acquitté par le contribuable.
Pour l’accomplissement de cette mission, l’administration doit disposer d’un
arsenal juridique très efficace pour contre carrer les agissements frauduleux des
contribuables malhonnêtes et assurer ainsi une répartition équitable de la charge
fiscal entre les citoyens selon leurs facultés contributives.
Le présent chapitre sera consacré d’une part au cadre légal et organisationnel
régissant le contrôle fiscal dans lequel seront développés, le pouvoir de
l’administration fiscale, et les Obligations et garanties du contribuable vérifié.

Section 1 : Cadre juridique

I- PRESENTATION DU CONTROLE FISCAL :

1- Définition :
Le contrôle fiscal est un concept juridique. Il est défini comme étant le pouvoir
reconnu à l’administration fiscale de « contrôler les déclarations ainsi que les
actes utilisés pour l’établissement de tout impôt, droit, taxes et redevances ». (1)
Et ce dans le but de réparer les omissions et de déceler les insuffisances et les
erreurs d’impositions, commises par les contribuables et d’examiner la
comptabilité quelque soit le support utilisé pour la conservation des documents.

2- Causes principales du contrôle fiscal :


Deux raisons essentielles peuvent être évoquées :

a- Le contrôle fiscal comme corollaire du système déclaratif :


Le contrôle fiscal constitue la contre partie du système déclaratif, car c’est les
contribuables qui déterminent eux-mêmes leurs bases d’imposition et les
déclarent au niveau de l’administration fiscale. Celles-ci procède au contrôle
d’exactitude des déclarations souscrites et s’assure de leur sincérité.
Le contrôle fiscal permet de traduire le principe de légalité et d’équité devant
l’impôt.

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(1) ARTICLE 18-1 Du Code Des Procédures Fiscales.

b-Le contrôle fiscal comme instrument de lutte contre la fraude fiscale :


Pour des raisons économiques ou sociales, certains contribuables seront tentés
d’échapper ou de diminuer la charge fiscale. C’est ainsi que la lutte contre ces
pratiques frauduleuses s’inscrit actuellement dans le cadre des priorités de
l’administration fiscale qui dispose d’un large pouvoir de contrôle qui s’exerce,
par différentes techniques, sur toutes les catégories socioprofessionnelles et sur
les différentes catégories des contribuables. Alors le renforcement du contrôle
fiscal est indispensable puisqu’il constitue un moyen de garantie des intérêts du
trésor public.

II- LES POUVOIRS DE L’ADMINISTRATION FISCALE :


L’administration fiscale, pour assurer la juste application de la loi fiscale et pour
que les impôts dus soient les plus juste possible, l’administration est en droit de
contrôler les déclarations souscrites au niveau de ses services, pour s’assurer que
les contribuables se sont acquittés de leur obligations ou, pour prononcer les
dégrèvements correspondent aux erreurs qui auraient abouti à une sur taxation.
La vérification est donc l’ensemble des opérations que l’administration et en
droit de pratiquer pour rétablir la déclaration telle qu’elle aurait du être.
Afin de bien mener la mission pour la quelle elle est désignée, l’administration
fiscale dispose principalement de ces pouvoirs :
- Le droit de contrôle et d’investigation ;
- Le droit de communication ;
- Le droit de visite et saisie ;
- Le droit d’enquête ;
- Le droit de reprise ;

1- Le Droit De Contrôle Et D’investigation :


Thierry Lambert, précise dans son ouvrage que le droit de contrôle permet à
l’administration fiscale de contrôler par plusieurs techniques et procédures si les
contribuables sont fidèles à leurs obligations ; et atténuer l’ampleur du préjudice
causé au trésor public par les attitudes illégales de certains contribuables.(1)
« L’administration fiscale contrôle les déclarations ; ainsi que les actes utilisés
pour l’établissement de tout impôt, droit, taxe et redevance. Elle peut également
exercer le droit de contrôle à l’égard des institutions et organismes n’ayant pas la
qualité de commerçant et qui payent des salaires ; des honoraires ou des
rémunérations de toute nature ».(2)
Elle contrôle également les documents déposés en vue d’obtenir des déductions,
restitutions ou remboursements. Elle peut demander aux contribuables tout
renseignements, justification ou éclaircissements, relatif aux déclarations
souscrites ou aux actes déposés.

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(1) THIERRY LAMBERT, Contrôle Fiscal, Droit Et Pratique 1ere édition, Paris 1991, PUF.
(2) ARTICLE 18-1 DU CPF.
Le droit de contrôle vise à s’assurer de la sincérité des déclarations fiscales
autrement dit, le droit de contrôle est la faculté octroyée à l’administration
fiscale, afin d’examiner et de s’assurer de l’exactitude des éléments contenus
dans les déclarations fournies par des personnes physiques ou morales ayant des
rapports avec la fiscalité, et de procéder à des rectifications éventuelles ; le cas
échéant. Il s’agit d’un examen contradictoire entre les éléments contenus dans
les déclarations d’une part, et les éléments extérieurs d’autre part.
Pour ce faire différentes formes de contrôle sont mises en œuvre soit d’une
manière sommaire (formel ou sur pièces), soit approfondie (sur place).
Pour atteindre cet objectif, l’administration peut utiliser tout d’abord la demande
d’éclaircissements et de justifications.

a- Demande d’éclaircissement et de justifications :


A l’issu du contrôle l’inspecteur peut adresser une demande d’éclaircissement ou
de justification. Cette demande doit être transmise au contribuable contre accusé
de réception.
La demande d’éclaircissements a pour but de rendre plus claire, une
information. Cette demande ne peut donc porter que sur des mentions contenues
dans les déclarations souscrites ou sur des anomalies prélevés de la comptabilité.
Par cette demande, l’administration fiscale exige du contribuable qu’il expose de
façon plus compréhensible, sa situation fiscale. Par défaut d’une réponse
complète et certaine, les investigations de l’administration fiscale seront plus
poussées par l’envoi d’une demande de justification. Cette dernière apporte des
preuves que sa déclaration est exacte.
La demande d’éclaircissement et de justification porte généralement sur les
éléments ci-après :
- Discordances relevées dans les énonciations des diverses parties de
la déclaration ;
- Différence entre ces énonciations et celles figurant dans des
déclarations antérieurs (ex : stock final de l’année N différent du
stock initial de l’année N+1).
- Divergences entres les indications figurant dans les déclarations
avec les informations en possession de service (recoupement,
bulletins de liaison…).
Concernant les demandes de justification, celles-ci portent notamment sur les
éléments figurant dans la déclaration de l’impôt sur le revenu global.
A titre d’exemple le vérificateur peut demander un relevé des charges
mensuelles justifiées s’il arrive à constater que ses charges sont trop élevées par
rapport au bénéfice qu’elle apportent, ou justifier l’origine des fonds exploités
pour accroître le patrimoine du contribuable. Ce dernier cas peut déclencher des
demandes de justifications si l’administration a réuni des éléments assurant que

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le contribuable peut avoir des revenus plus importants que ceux figurant sur sa
déclaration. Il peut s’agir de :
 L’accroissement du patrimoine ;
 L’existence de sommes importantes, portées au crédit des
comptes bancaires ;
 La soustraction d’un écart significatif entre les revenus
déclarés et la situation patrimoniale ;
 Constance et stabilité des revenus déclarés, même après la
possession d’un héritage, ou l’accroissement insuffisant de
ses revenus par rapport à l’héritage exploité.

Ces demandes, dans tous les cas, doivent indiquer avec précision les points sur
les quels elles portent tout en accordant au contribuable un délai de réponse de
30 jours.
Le défaut de réponse, aux demandes d’éclaircissements et de justifications
donne lieu à une régularisation soit par voie contradictoire ou bien par le recours
à la taxation d’office conformément aux dispositions de l’article 44 du code des
procédures fiscales.( ex : article 131 du CID).
B- Les différentes formes de contrôle :
b-1- Le Contrôle Sommaire :( formel ou sur pièces)
La déclaration déposée par les contribuables au niveau des services de
l’administration fiscale territorialement compétents, s’affecte, après son
recouvrement à l’inspection des impôts polyvalente du lieu d’implantation de
l’activité exercée où, elle sera contrôlée sommairement.
Ce type de contrôle revêt deux formes :
- Un contrôle formel ;
- Un contrôle sur pièces ;

b-1-1- Le contrôle formel :


Ce type, il a pour but de vérifier l’exactitude des CA déclarés. Il s’agit d’un
examen rapide de la déclaration en vue de s’assurer que cette dernière ne
comporte pas d’erreurs matérielles. Il a pour finalité notamment de :
- S’assurer que tous les impôts et taxes aux quels le contribuable est assujetti
ont été déclarés ;
- Déceler les erreurs éventuelles dans le calcul ou dans l’application des
taux ;
- S’assurer de la concordance du CA déclaré au titre de la taxe sur l’activité
professionnelle (TAP) et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ainsi que les
bases servant à l’impôt sur le revenu global (IRG) sur salaires ;
- Faire ressortir les CA anormalement bas par rapport aux périodes
précédentes en tirant notamment des ratios de comparaison ;
- Relever les déclarations portant la mention « néant » ;
- S’assurer que les CA et les droits sont déclarés en dinars.
Page | 26
b -1-2- Le contrôle sur pièces :
C’est un contrôle global de la déclaration fiscale, il consiste à comparer les
éléments de la déclaration souscrite par le contribuable avec les documents
annexés à cette déclaration d’une part tels que les factures d’achats ou de ventes,
et d’autre part, avec les éléments et informations enregistrées dans le dossier du
contribuable.
Le contrôle sur pièces se fait également, par le biais de rapprochement entre les
données contenues dans les déclarations mensuelles (G50) et celles contenues
dans les déclarations annuelles de résultats d’une part, et les renseignements
qu’obtient l’administration fiscale des recoupements et des listes clients en sa
possession, d’autre part.
L’inspecteur peut demandé tout éclaircissement qu’il juge utile.
« Il vise à détecter les contribuables défaillants, à prévenir et réparer des erreurs
relevées dans les déclarations, à sélectionner des dossiers devant faire l’objet
D’un contrôle plus approfondi ». (1)
En application des termes de l’article 187 du CID, l’inspecteur peut demander la
présentation de la comptabilité et des pièces justificatives pour s’assurer de la
sincérité des chiffres d’affaires et des résultats déclarés.

b-2- Le contrôle approfondi (sur place) :


Il consiste en un ensemble d’opérations de contrôle devant être effectué. Chez
les contribuables inscrits en vérification, il s’agit de la vérification de la
comptabilité et de la VASFE.
b-2-1- La vérification de la comptabilité :
Elle est définie comme étant un ensemble d’opérations conduisant à examiner
sur place les documents comptables d’un contribuable, selon l’article 20-1 du
CPF « la vérification des livres et documents comptables doit se dérouler sur
place sauf demande contraire du contribuable, formulée par écrit et acceptée par
le service en cas de force majeure dûment constatée par le service ». (2) Et cela
pour le confronter aux éléments d’exploitation afin de s’assurer :
- Du respect des normes comptables en vigueur ;
- De la traduction comptable de toutes les opérations touchant à la
vie active de l’entreprise ;
- De la concordance entre les écritures comptables et les bases
d’impositions contenues par les déclarations fiscales ;
- De la cohérence entre les informations fournies et les données extra
comptables.
Elle permet, également, de rectifier les erreurs, omissions et insuffisances
relevées au niveau des déclarations.

(1) THIERRY LAMBERT, page 14.

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(2) ARTICLE 20-1 DU CPF.
Pour que la vérification soit complète, la comptabilité de l’entreprise doit être
examinée pour toute la période non prescrite.

b-2-2- La VASFE :
La VASFE a été introduite en Algérie par la loi de finances pour 1992 et
codifiée à l’article 131 bis du CID.
Elle est définie comme l’ensemble d’opérations de recherches et
d’investigations ayant pour but de vérifier la sincérité et l’exactitude des
déclarations et de déceler d’éventuels écarts entre les revenus déclarés par le
contribuable (personne physique) par rapport à ceux dont il dispose réellement.
D’après Philipe Colin : « la VASFE est un ensemble d’opérations de contrôle
visant la recherche d’une cohérence entre, d’une part les revenus déclarés et
d’autre part, la situation patrimoniale, la trésorerie et les éléments du train de
vie ».(1)
Elle permet à l’administration de vérifier l’exactitude des revenus déclarés au
titre de l’IRG et de déclarer leur cohérence avec :
Les éléments du train de vie ;
La situation de la trésorerie ;
Les dépenses personnelles, ostensibles ou notoires ;
L’accroissement du patrimoine ;…etc.

2- Droit De Communication : Article 309,311 et 312 du CIDTA


Ce droit permet à l’administration de prendre connaissance auprès de tiers de
documents utiles à l’assiette, au contrôle et au recouvrement de l’impôt.
A ce titre, c’est un instrument d’aide au contrôle fiscal qui peut être utilisé
préalablement à une procédure de contrôle pour compléter les informations dont
dispose déjà le service ou parallèlement à celui-ci pour vérifier les informations
recueillies lors du contrôle du dossier ou de la comptabilité.(2)
Donc, les agents de l’administration ont la faculté et le droit de demander aux
assujettis la communication des documents comptables ou de tout autre élément
rentrant dans le cadre du contrôle fiscal et se rapportant à l’exercice du
commerce, de l’industrie ou de la profession.
Ce droit peut être exercé par tout agent des impôts ayant au moins le grade de
contrôleur, il doit être assermenté, être en possession d’une commission délivrée
par les services fiscaux relevant de la DGI qui certifie leur qualité, ils sont
astreints au secret professionnel.
Ce droit peut s’exercer auprès des administrations publiques, des entreprises
privées ou d’établissements bancaires.
Il est à signaler que le refus de communication des documents est soumis à des
sanctions.

(1) PHILIPPE COLIN, La Vérification Fiscale, Economica, Paris 1979, page 69.

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(2) THIERRY LAMBERT, Contrôle Fiscal (principe et contrôle), édition Economica p38.
3- Droit De Visite Et De Saisie :
L’administration fiscale peut autoriser aux agents ayant au moins le grade
d’inspecteur d’effectuer des visites dans tous les lieux pour effectuer ses
contrôles, constat et saisie, de tout document ayant un rôle efficace dans le
renforcement des contrôles engagés.
Ce droit sert à détecter les achats et les ventes non facturés ou non
comptabilisés, les écritures inexactes, incomplètes ou fictives.
De même, le droit de visite permet aux vérificateurs de suivre le mouvement du
stock au divers stade de sa commercialisation, et contrôler les transactions qui se
déroulent au sein de l’entreprise concernée par la vérification.
Le vérificateur ayant saisi les documents doit certifier de les avoirs reçu tout en
mentionnant les différents documents et justifications mis à sa disposition et
faisant l’objet de la saisie.
Par conséquent, ce moyen est utilisé dans la quasi-totalité des vérifications des
entreprises, car il constitue une procédure efficace pour une reconstitution réelle
du CA de l’entreprise c’est ainsi que l’agent chargé de la constatation doit
s’assurer que le stock matériel n’excède pas le stock comptable, et ceci, en
détectant les achats sans factures.
Il est également important de mentionner que le droit de visite ne peut être
autorisé que par une ordonnance du président du tribunal territorialement
compétent ou d’un juge délégué par lui.(1)
A l’issue de chaque visite, les originaux du PV relatant le déroulement des
opérations et consignant les constatations relevées, sont adressés au juge qui
autorise la visite, une copie du PV est remise au contribuable.(2)
Enfin, lorsque le droit de visite ne peut avoir lieu du fait du contribuable ou des
tiers, l’agent vérificateur procède à une évaluation d’office des bases
d’impositions. (3)

4- Droit D’enquête :
Le droit d’enquête est régi par l’article 33 du CPF, c’est une procédure
d’investigation administrative qui permet aux agents de l’administration fiscale
d’intervenir de manière inopinée, dans les entreprises assujetties à la TVA et
auprès de toute personne effectuant des opérations passibles de la TVA.
Ces derniers sont tenus de fournir aux agents des impôts, toutes justifications
nécessaires à la fixation du chiffre d’affaires, ces droits peut être exercé de 8H à
20H dans les locaux personnels. A l’issu de chaque intervention, un PV est établi
relatant les investigations opérées détaillant les manquements constatés et
consignant l’inventaire des documents remis par le contribuable.

(1) ARTICLE 35 DU CPF.


(2) Note Aménagement Apportée En Matière De Contrôle Fiscal Du 15/03/2002.
(3) ARTICLE 84 -1DE LA LOI DE FINANCES POUR 2002.

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5- Droit De Reprise :
L’article 39 du CPF stipule : « le délai par lequel se prescrit l’action de
l’administration sauf cas de manœuvres frauduleuses est fixé à 4 ans pour :
- asseoir et recouvrer les impôts et taxes ;
- procéder au contrôles ;
- réprimer les infractions aux lois et règlements à caractère fiscal ».
A cet effet, le droit de reprise est généralement défini comme étant le droit
exercé par l’administration, dans le cadre des procédures de contrôle fiscal pour
réparer les omissions ou insuffisances d’imposition décelées.
Il y a également des délais exceptionnels prévus par l’article 41 du CPF, celui
de trois ans s’il s’agit des résultats en instances d’affectation.
Aussi, l’expiration du délai de reprise ne fait pas obstacle à l’exercice de droit de
contrôle de l’administration à l’égard des périodes prescrites mais dont les
opérations qui ont une incidence sur les résultats d’une période ultérieure non
couverte par la prescription.

III- LES DROITS ET LES OBLIGATIONS DU CONTRIBUABLE


VERIFIE :
L’administration fiscale dans sa mission qui consiste à collecter l’impôt est dotée
d’un pouvoir que la loi lui a conféré afin de protéger les intérêts du trésor.
De ce fait et dans le but de sauvegarder les intérêts de la collectivité nationale
d’un coté, et ceux du contribuable vérifié d’un autre coté, le législateur a fait de
sorte que se crée un climat de confiance et de coopération entre l’administration
et les assujettis, tout en accordant des garanties à tous ceux qui ont fait l’objet
d’une vérification et qui se trouvent ainsi protégés contre tout arbitraire de
l’administration fiscale.
Par ailleurs, le code de commerce et les différents codes fiscaux prévoient
certaines obligations aux quelles sont astreints les contribuables ainsi que les
garanties dont ils bénéficient.

1- Les Obligation Du Contribuable :


Les contribuables assujettis au régime du réel sont soumis aussi bien à des
obligations fiscales que comptables. (1)

A- Les Obligations Comptables :


Les contribuables relevant du régime du réel sont astreints au respect des
principes généraux régissant la tenue d’une comptabilité. Celle-ci doit être
régulière, complète, arithmétiquement exacte, probante et établie selon les
normes du PCN.

(1) ARTICLE 151 A 153 DU CID.

Page | 30
En outre, la loi oblige les contribuables à tenir les différents documents et
registres comptables pour la durée dûment limitée.
De ce fait, il sont astreints à la :
 tenue d’un livre journal (article 9 du code de commerce)
Enregistrant jour pour jour les opérations et les mouvements
affectant le patrimoine de l’entreprise à la condition de conserver les
documents permettant de vérifier ces opérations.
 Tenue d’un livre d’inventaire (article 10 du code de commerce) sur
le quel sont mentionnés les éléments d’actif et du passif de
l’entreprise et arrêter tout les comptes en vue d’établir le bilan et le
TCR.
Le livre d’inventaire doit comporter tous les détails qui justifient le contenu de
chacun des postes du bilan.
Selon l’article 14 du code de commerce, le livre journal et le livre d’inventaire
doivent être tenus correctement sans blanc ni ratures ni écritures en marge et
doivent être cotés et paraphés par le tribunal.
Par ailleurs, l’entreprise doit tenir un livre journal caisse, un livre journal
banque, le livre de paie et toutes les pièces justificatives relatives aux achats,
ventes, dépenses et recettes.
Aux termes de l’article 10 du code de commerce, les documents comptables
doivent être conservés par l’entreprise pour une durée de dix ans.
Le non respect des obligations comptables entraîne le rejet de la comptabilité.

B- Les Obligations Fiscales :


Les contribuables doivent en plus des obligations comptables satisfaire d’autres
obligations d’ordre fiscal qui consiste en la souscription et le dépôt des
différentes déclarations selon l’activité exercée et le paiement des impôts et
taxes y afférent.

1- La déclaration d’existence :
Les nouveaux contribuables énumérés aux articles 19 et 20 du code de
commerce sont tenus de souscrire auprès de l’inspection des impôts du lieu
d’implantation de leurs activités, une déclaration d’existence, en vue de
l’obtention du registre de commerce dont le modèle est fournis par
l’administration fiscale. Cette déclaration doit se faire dans un délai de trente
jours à compter de la date du début de l’activité, et doit comporter les
informations nécessaires pour l’identification du contribuable ainsi que son
activité (noms et prénoms des gérants, la forme juridique de l’entreprise, siége
social, la nature de l’activité, la date du début de l’activité, la raison social,
adresse du siége de l’entreprise…).
L’abstention de souscrire cette déclaration justifie les sanctions citées par les
articles 21 au 23 du code de commerce.
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2- La déclaration trimestrielle ou mensuelle du chiffre d’affaires :
Les contribuables sont tenus de souscrire une déclaration mensuelle série G50,
de l’ensemble des impôts et taxes payables au comptant ou par voie de retenue à
la source (TAP, TVA, VF, IRG sur salaires, autres…) au plus tard le 20 de
chaque mois, dont le modèle est fourni par l’administration fiscale.
D’après la loi de finances 2003, les contribuables relevant de la gestion du CDI,
sont autorisés à souscrire leur déclaration trimestriellement lorsque le chiffre
d’affaires annuel de l’année précédente n’excède pas 3000000 DA, au titre des
différents impôts et taxes (IBS, TVA, VF, TAP), ils s’acquittent de ces impôts
dans les dix jours du mois qui suit le trimestre écoulé. (1)

3- La déclaration annuelle :
Toutes personnes morales soumises au paiement de l’IBS est tenues de souscrire
avant le premier avril de chaque année, une déclaration du bénéfice imposable
de l’entreprise concernant l’exercice précédent, auprès de l’inspection des
impôts du lieu d’implantation de l’activité.
Toute personne physique soumise au paiement de l’IRG, est tenue de souscrire
dans le même délai, une déclaration globale de ses revenus auprès de
l’inspection dont elle relève le modèle est fournie par l’administration fiscale.
Il est à mentionner que les contribuables exerçant une profession non
commerciale, les commerçants industriels, artisans et les exploitants agricoles
sont tenus de remplir une déclaration spéciale fournie par l’administration
fiscale, au titre des différents revenus catégoriels, cette déclaration diffère selon
le revenu et le régime d’imposition.*

4- La déclaration de cession, cessation ou de décès : Article 195 du CID,


et 57 du CTVA
En cas de cession ou de cessation d’une activité en totalité ou en partie d’une
entreprise, le contribuable est tenu de souscrire :
- une déclaration globale de ses revenus ;
- une déclaration spéciale de son revenu catégoriel.
Les deux déclarations doivent être effectuées dans un délai de dix jours à
compter de la date de cession ou de cessation.
En cas de décès du contribuable, les revenus imposables doivent faire l’objet :
- d’une déclaration globale ;
- d’une déclaration spéciale.
Ces deux déclarations doivent être souscrites par les ayants droits du défunt dans
un délai de six mois à compter de la date du décès.

5- Le numéro d’identification statistique (NIS) :


L’article 34 de la loi de finances pour 2002, a institué l’obligation à toutes les

Page | 32
(1) LOI DE FINANCES 2003, JO N° 86.
Personnes physiques et morales exerçant une activité industrielle, commerciale,
libérale ou artisanale de mentionner leur numéro d’identification statistique
(NIS) sur tous les documents relatifs à leurs activités.

2- Les droits du contribuable en vérification :


Il a été précédemment souligné que le système fiscal algérien est essentiellement
déclaratif et que l’administration fiscale dispose du droit de procéder au contrôle
et à la vérification sur place des déclarations fiscales des contribuables.
Les prérogatives dont dispose l’administration fiscale, en matière de
vérification, sont toute fois atténuées par un certain droit que la législation
fiscale accorde aux contribuables faisant l’objet de vérification.

a- Information préalable et délai de préparation : (l’avis de vérification)


Sous peine de nullité de la procédure, une vérification de comptabilité ne peut
être entreprise sans que le contribuable en ait été préalablement informé par
l’envoi ou la remise contre accusé de réception d’un avis de vérification.
Un délai de préparation doit être accordé au contribuable pour lui permettre de
rassembler sa comptabilité et de préparer un bureau dans lequel les vérificateurs
puissent effectuer leurs travaux, sauf demande expresse du contribuable
formulée par écrit dûment acceptée par le service ou en cas de force majeure
dûment constaté par le service. (1)
Ce délai ne doit en aucun cas être inférieur à dix jours en cas de vérification de
comptabilité et de quinze jours en cas de VASFE. (2)
Il peut être prorogé exceptionnellement sur demande expresse du contribuable
dûment motivée. Cette prorogation du délai, qui ne peut aller au delà d’un délai
raisonnable, ne doit pas empêcher les vérificateurs à procéder au contrôle
inopiné et aux autres opérations de recherches.
Les vérificateurs peuvent toute fois procéder concomitamment à la remise de
l’avis de vérification, à la constatation matérielle de l’existence de la
comptabilité et des éléments de l’exploitation. La vérification proprement dite
ne débute qu’après l’expiration du délai de préparation précité.
Le lieu de vérification doit être, dans la mesure du possible, prés du contribuable
afin d’instaurer un débat oral et contradictoire avec ce dernier et de s’assurer
avant notification, du bien fondé des constatations relevées.

b- Assistance d’un conseil :


Une des mentions obligatoires que doit contenir non pas uniquement l’avis de
vérification, mais aussi la notification de redressement sous peine de voir les
redressements issus de la vérification annulées, est la faculté accordée au

(1) Article 190-1 du CID.


(2) CF- ARTICLE 131 bis / 3 du CID.

Page | 33
Contribuable de se faire assister d’un conseil de son choix pendant les
opérations de vérification, d’une part ou pour répondre à la proposition de
redressements d’autre part.
Le contribuable peut se faire assister par la personne de son choix (avocat,
comptable,…etc.). Le choix d’un conseil relève donc, exclusivement du
contribuable sans que le vérificateur puisse le contester.
Le conseil peut aussi bien assister le contribuable ou le représenter. L’absence du
contribuable n’interdit pas aux vérificateurs de procéder, lors du contrôle
inopiné, aux constatations matérielles qui perdraient toute leur valeur si elles
étaient différées.

c- Impossibilité de refaire la vérification :


Lorsque la vérification de comptabilité pour une période déterminée au regard
d’un impôt ou d’un groupe d’impôts est achevée et, sauf le cas ou le
contribuable a usé de manœuvres frauduleuses ou a fourni des renseignements
incomplets ou inexacts durant la vérification, l’administration ne peut procéder à
une nouvelle vérification au regard des mêmes impôts et pour la même période.
La vérification doit être considérée comme achevée, lorsque les redressements
sont devenus définitifs. A ce titre, Le contrôle est considéré comme étant
définitif, lorsque le contribuable a donné son accord aux propositions de
redressements, ou n’a pas répondu dans le délai légal de quarante jours.
En cas d’absence de redressements, la vérification est achevée, lorsque le
contribuable a été averti convenablement de cette situation qui est d’ailleurs
obligatoire. (1).
Il est toute fois, utile de préciser à ce sujet que l’interdiction de refaire la
vérification pour la même période s’applique uniquement aux impôts et taxes
portés sur l’avis de vérification. Autrement dit, lorsque le vérificateur au cours
des opérations de contrôle, découvre des infractions importantes touchant
d’autres impôts et taxes, non mentionnées sur l’avis de vérification, il peut
établir un autre avis portant sur des impôts et taxes non mentionnés dans le
premier avis de vérification. Cette situation doit être toute fois exceptionnelle.
A titre d’exemple, lorsque le vérificateur découvre, lors de la compulsion
(vérification) des factures de ventes, que le contribuable n’a pas apposé (utilisé)
les timbres fiscaux sur les factures réglées en espèces, et que des redressements
Conséquents peuvent être établis aisément, il est nécessaire d’étendre la
vérification aux droits de timbre.

d- Limitation de la durée de la vérification sur place :


Sous peine de nullité, la vérification de comptabilité ne doit s’étendre au-delà de
certains délais, fixés en fonction de l’activité exercée et du chiffre d’affaires

(1) CF- ARTICLE 190-5 du CID.

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Déclaré détaillé comme suit : (1)

Nature de l’activité Montant du CA (DA) Durée de vérification


< 1000 000 4 Mois

Prestation de service 1000000<CA<5000000 6 Mois

5000000 N’excède pas un an

Production achat- < 2000000 4 Mois


Revente 2000000<CA<10000000 6 Mois
10000000 N’excède pas un an

Toute fois, ces délais peuvent être dépassés, lorsque le contribuable a fourni au
cours de la vérification des renseignements incomplets ou inexacts ou n’a pas
répondu aux demandes des éclaircissements dans les délais requis.
Dans tous les autres cas, la durée de vérification sur place ne doit pas dépasser
un an.
Il convient de signaler que la durée du contrôle sur place est calculée à compter
de la date de la première intervention portée sur l’avis de vérification. (2)

e- La procédure contradictoire :
La procédure contradictoire doit être appliquée même en cas d’absence de
comptabilité, et d’opposition au contrôle fiscal ou de taxation d’offices.
La procédure contradictoire doit s’entendre non seulement de l’obligation de
notification des résultats de la vérification. Même en l’absence de
redressements, mais aussi de l’instauration d’un débat oral dans la mesure du
possible avec le contribuable à l’effet de le tenir informé du déroulement de la
vérification d’une part, et de lui permettre d’apporter toutes les explications
utiles sur les redressements envisagés, d’autre part.
Ceci a pour conséquence, d’instituer un climat de confiance et de sérénité entre
l’administration et le contribuable vérifié et d’assurer la confrontation des
différentes positions.

SECTION 02 : L’ASPECT ORGANISATIONNELLES :

I- AU NIVEAU CENTRAL:

(1) article 19-4 du CPF


(2) CHARTE DU CONTRIBUABLE VERIFIE, MF / DGI EDITION 2003, page 18.

Page | 35
A- Les structures centrales :
Le contrôle fiscal au niveau central était géré par une sous direction relevant de
La direction des opérations fiscales (DOF). Afin d’assurer son efficacité, cette
mission est confiée à la direction des recherches et des vérifications (DRV), qui
a été crée par le décret exécutif n°98-228 du 13 juillet 1998 modifiant et
complétant le décret exécutif n°95-45 du 15 février 1995 portant organisation de
la DGI. C’est une structure centrale à compétence nationale, chargée d’initier
des actions efficaces pour lutter contre la fraude fiscale, elle comprend quatre
(04) sous directions et trois (03) services de recherche et de vérification (SRV).

1- Les sous directions de la DRV :


D’après l’article 26 bis de l’arrêté n° 009 du 13 juillet 1998, la DRV se compose
de :
1-1- La sous direction des enquêtes et de la recherche de l’information
fiscale :
Elle est composée de trois bureaux à savoir :
 Bureau de l’organisation et de l’impulsion de la recherche de la
matière imposable ;
 Bureau des fichiers ;
 Bureau des investigations et des enquêtes.
Elle est chargée de :
- Définir les opérations permanentes à réaliser par les services
fiscaux pour la collecte, l’exploitation, la conservation et le contrôle
de l’information fiscale ;
- Programmer et réaliser en tout point du territoire national toute
investigation, enquête ou recherche liées aux vérifications fiscales.
(1)

1-2- La sous direction de la programmation :


Elle se compose de trois bureaux à savoir :
 Bureau de la programmation des vérifications approfondies de la
situation fiscale d’ensemble et du contrôle des prix et des
évaluations ;
 Bureau de la programmation des vérifications de comptabilité ;
 Bureau des statistiques et des synthèses.
Elle est chargée de :
- Concevoir les instruments permettant d’assurer une meilleure
sélection des programmes de contrôle fiscal tant en matière de
vérification de comptabilité, d’évaluation immobilière ou de
vérification approfondie de situation fiscale ;

(1) ARICLE 26 TER DE L’Arrêté N° 009 DU 13 JANVIER 1998.

Page | 36
- D’assurer la mise en place et le suivi de l’exécution des
programmes arrêtés et d’en dresser les statistiques périodiques. (1)

1-3- La sous direction des contrôles fiscaux :


Elle se compose de trois bureaux à savoir :
 Bureau des évaluations, des analyses et du contrôle des
vérifications ;
 Bureau des vérifications approfondies de la situation fiscale
d’ensemble et du contrôle des prix et des évaluations ;
 Bureau de suivi de recouvrement et du contentieux issu des
vérifications.
Elle est chargée de :
- Suivi de l’activité des brigades chargées de la réalisation des
programmes de contrôle arrêtées et d’en évaluer le rendement ;
- Veiller au respect des règles et procédures régissant les contrôles
opérés. (2)

1-4- La sous direction des normes et des procédures :


Elle est composée du :
 Bureau des normes et des méthodes ;
 Bureau des procédures et de la documentation ;
 Bureau de la coordination des actions de la lutte contre la fraude
fiscale.
Elle est chargée :
- D’élaborer des normes et paramètres devant être utilisés à
l’occasion de l’exécution des vérifications de comptabilités de
contrôle des prix et des évaluations et des vérifications de la
situation fiscale personnelle ;
- De normaliser et d’harmoniser les procédures utilisées à l’occasion
des différents contrôles exercés par les sous directions du contrôle
fiscal de wilaya et les services de recherches et de vérifications :
- D’initier et de coordonner les actions de lutte contre la fraude et les
pratiques frauduleuses avec les autres administrations et institutions
de cette mission. (3)

2- Les services des recherches et vérifications (SRV) :


Il existe trois services régionaux de recherches et vérifications ayant une
compétence nationale : Alger- Oran- Constantine.

(1) ARTICLE 26 Quater de l’arrêter N°009 du 12 janvier 1998.


(2) ARTICLE 26 Quinto de l’arrêter N°009.
(3) ARTICLE 26 Sexto de l’arrêter N°009.

Page | 37
Ces services ont pour mission : (1)

 D’exécuter les programmes d’investigation, de recherche et de


contrôle des activités et des revenus arrêtés par la DRV et de
l’établissement des statistiques y afférentes ;

 D’assurer la gestion de moyens d’intervention des brigades de


vérification fiscale ;

 D’instruire des réclamations issues des vérifications effectuées par


les brigades de vérification fiscale ;

 De la mise en œuvre des programmes de vérification, de recherche,


du suivi et du contrôle des travaux y afférents et de leur évaluation
périodique ;

 De se prononcer sur les réclamations relatives aux contrôles opérés ;


La répartition des taches entre les services de vérification et la sous direction du
contrôle fiscal au niveau de la DIW se fait selon l’importance du CA des
entreprises soumises à la vérification, c'est-à-dire celles qui réalisent un CA
annuel excédant deux millions de dinars pour les activités de production ou de
commercialisation et un millions de dinars pour celles qui réalisent des
prestations de services sont de la compétence des services des recherches et
vérifications (SRV). Par contre, celles qui réalisent des CA n’excédent pas ces
seuils sont du ressort des services locaux de vérification.

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(1) J- O N° 64, Du 29 Septembre 2002, ARTICLE 10 BIS, page 12.

ORGANIGRAMME
DE LA DIRECTION
DES RECHERCHES
ET
VERIFICATIONS

Page | 39
M-F

DGI

DRV

Service De Recherche Et
Vérification

Sous direction des Sous direction des normes et


Sous direction des Sous direction de la contrôles fiscaux procédures
enquêtes et de la recherche programmation
de l’information
Bureau des évaluations des Bureau des normes et des
Bureau de la programmation analyses et du contrôle des méthodes
Bureau de l’organisation des vérifications de vérifications
et de l’impression de la comptabilité
recherche de la matière Bureau de la procédure et de la
imposable Bureau de la VASFE et du documentation
Bureau de la VASFE et du contrôle des prix d’évaluation
contrôle du prix d’évaluation
Bureau Des Fichiers Bureau de la coordination des
Bureau de suivi du actions de la lutte contre la
Bureau Des Statistiques Et Des recouvrement et du contentieux fraude fiscale
Bureau Des Investigations Synthèses issu des vérifications
Et Des Enquêtes

Page | 40
II- AU NIVEAU LOCAL :
1- Les Structures extérieures :
On appelle structures extérieurs tous les services relevant de l’administration
décentralisée dont la compétence est relativement autonome, on parle de :
- La direction régionale des impôts (DRI) ;
- La direction des impôts wilaya (DIW) ;
- L’inspection des impôts ;
- La recette des impôts ;
- Les brigades mixtes (impôts- douanes- commerce).

a- La direction régionale des impôts (DRI) :


Les directions régionales des impôts sont au nombre de neuf couvrant
l’ensemble de territoire national. Leur organisation a été définie par le décret
N° 91-60 du 23 février 1991 (modifié et complété).
La direction régionale des impôts est un prolongement au niveau local de
l’administration centrale, dont le rôle essentiel est de dynamiser et de superviser
l’action des directions des impôts de wilaya relevant de sa compétence
territoriale.
Elle est chargée d’examiner, de coordonner et d’apporter les correctifs
nécessaires aux insuffisances et anomalies relevées, notamment en matière de
vérification fiscale, du recouvrement de l’impôt ou de traitement du contentieux.

b- Les directions des impôts de wilaya (DIW) :


La direction des impôts de wilaya est constituée de cinq sous directions dont
celle est chargée du contrôle fiscal. Cette dernière comprend trois bureau : (1)
- Le bureau de la recherche de l’information fiscale ;
- Le bureau des fichiers et des recoupements ;
- Le bureau des vérifications fiscales.
Elle est chargée essentiellement de rechercher la matière imposable,
d’effectuer les contrôles sur place, de définir les programmes de vérifications,
les conditions dans les quelles ils doivent être exécutés et de contrôler les
travaux des brigades de vérifications.
Les interventions sur place sont menées par un vérificateur qui est chargé de
réaliser :
- La vérification des entreprises et des professions libérales ;
- La vérification approfondie des situations fiscale d’ensemble des
personnes physiques ;
- Le contrôle des prix et des évaluations. (2)

(1) L’arrêté du 12/07/1998, J- O N° 79 (1998) portant organisation de la DIW.


(2) Circulaire N°52 ME/ DGI du 22/02/1994, portant intensification du contrôle fiscal au
niveau de la direction des impôts de wilaya.

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Ces vérifications interviennent dans les limites du territoire de la wilaya et
lorsqu’elles débordent ces limites, l’autorisation du directeur régional des impôts
est requise.

c- Les brigades mixtes (impôts – douanes – commerces) :


Il existe des brigades mixtes (impôts – douanes – commerces) au niveau de
chaque wilaya, qui sont institués par le décret exécutif n° 97-290 du 27 juillet
1997.
Ces brigades de contrôle jouent un rôle très important sur le plan fiscal surtout
en ce qui concerne le contrôle des activités d’imposition et du détournement des
avantages fiscaux dans le cadre de la promotion des investissements.
La création des brigades mixtes a renforce le dispositif de lutte contre la fraude
fiscale.

d- Les inspections des impôts :


La création des inspections polyvalentes prévue par le décret n° 91-60 du 23
février 1991 n’a été achevée qu’en 1994.
« L’inspection polyvalentes constitue la pierre angulaire de l’organisation de
l’administration fiscale en matière de contrôle. Le facteur le plus important de sa
dynamisation est constitué par la restructuration mise en œuvre ». (1)
Elle est composée des services suivants :
 Service de la fiscalité des entreprises et des professions libérales ;
 Service de la fiscalité des revenus des personnes physiques ;
 Service de la fiscalité immobilière ;
 Service des interventions.
A travers ces services, l’inspection des impôts assure le contrôle des différentes
déclarations dont elle est destinataire (déclarations mensuelles, annuelles,
spéciales…) et en cas d’erreurs, omissions ou anomalies constatées, il est
procédé à un contrôle approfondi qui est un examen de cohérence des
déclarations sur la bases de données tracées dans le dossier fiscal et dans les
bulletins de recoupements.

e- Les recettes des impôts :


La réorganisation de l’administration fiscale a divisé les services de
recouvrement en deux structures :
- Recette de recouvrement de l’impôt ;
- Recette de gestion financière des communes et des secteurs
sanitaires (transférée actuellement au trésor, ne dépend plus de la
DGI).

(1) Circulaire N° 79 MF/ DGI du 26 mars 1994, Inspection Polyvalente des impôts.

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L’avantage des recettes est de renforcer :
 La coordination avec les services d’assiette ;
 Le recouvrement forcé des impôts issus des opérations de contrôle.

2- Les structures nouvelles :


Dans un contexte concurrentiel, l’administration fiscale est appelée à s’adapter
et à prévoir des règles de fonctionnement cohérentes et modernes tant au plan
législatif qu’organisationnel.
Poursuivant la mise en œuvre du programme de modernisation de
l’administration fiscale à initié un certain nombre d’actions destinées à
parachever la réforme fiscale pour aboutir à la mise en place d’un système fiscal
efficient et adapté à l’environnement socio économique.
Dans cette perspective, des projets de création de nouvelles structures ont été
lancés à partir de 2002.

a- La direction des grandes entreprises (DGE) :


La DGE est un service extérieur à compétence nationale chargée de la gestion
de toutes les fonctions : assiette, recouvrement, contrôle et contentieux. Elle a
été crée en faveur du décret exécutif n° 02-303 du 28 septembre 2002.
Elle comprend cinq sous directions à savoir :
 Fiscalité des hydrocarbures ;
 Gestion ;
 Recouvrement ;
 Contrôle ;
 Contentieux.
Elle dispose d’un cabinet et de deux services information et informatique.
Les redevables relevant de la compétence de la DGE sont comme suit :
- Les sociétés de capitaux et les sociétés de personnes ayant opté
pour le régime fiscal des sociétés de capitaux et dont le chiffre
d’affaires sont supérieures ou égal à 100 millions de dinars ;
- Les groupements de sociétés de droit ou de fait lorsque le CA de
l’une des sociétés membres est supérieur ou égal à 100 millions de
dinars ;
- Les personnes morales ou groupement de personnes morales de
droit ou de fait exerçant dans le secteur des hydrocarbures ;
- Les société implantées en Algérie, membre de groupes étrangers
ainsi que n’ayant pas d’installation professionnelle en algérie. (1)

Parmi les objectifs de mise en place de la DGE :


- Maîtrise des recettes fiscales dues par un nombre limité de grandes
entreprises pour les quelles la surveillance du respect des

(1) ARTICLE 26 SEXTO DE L’Arrête N° 009.

Page | 43
Obligations fiscales et fondamentales ;
- Gestion et contrôle du secteur des hydrocarbures ;
- Modernisation des procédures et mise en place d’un système
intégré de gestion informatisée de l’impôt ;
- Simplification et amélioration des services rendus aux
contribuables par le regroupement de toutes les missions fiscales
dans une seule structure, interlocuteur ;
- L’entrée en service de la DGE permettra à la DRV de s’orienter
vers le contrôle des revenus à travers les vérifications approfondies
de situation fiscale d’ensemble en s’appuyant essentiellement sur
les signes extérieur de richesse.

b- Les centres des impôts (CDI) :


Le centre des impôts est un service extérieur opérationnel directement rattaché à
la DIW avec la quelle il sera en liaison directe pour ce qui concerne la
centralisation des statistiques, la programmation du contrôle fiscal, et les affaires
contentieuses qui excédent la délégation de son chef.

b-1- Rôle du CDI :


La création des CDI répond à la nécessité d’améliorer la gestion et le contrôle
des contribuables de moyenne importance.
Il constitue leur unique interlocuteur fiscal et prend en charge sous l’autorité du
chef de centre, notamment les travaux d’immatriculation, le suivi des obligations
déclaratives et le paiement, la comptabilisation des recettes, le contrôle de
l’action en recouvrement.

b-2- Typologie des CDI :


Suivant le critère du nombre des dossiers, le CDI distinguent en trois types :
CDI de type 01 : pour un nombre des dossiers supérieur à 8000 ;
CDI de type 02 : pour un nombre des dossiers variantes entre 4000 et 8000 ;
CDI de type 03 : pour un nombre des dossiers inférieur à 4000.

b-3- Compétence :
Le CDI s’occupe des entreprises (sociétés et personnes physiques) relevant du
régime réel d’imposition (à l’exception de celles relevant de la DGE), ainsi que
des professions libérales.
Sa compétence territoriale tend à correspondre autant que possible à celle de la
DIW, sauf pour les grands centres urbains ou le nombre des dossiers peut
excéder 12000, d’où la création d’un ou dans ce cas de plusieurs autres centres.
Il est également envisagé la création d’antennes de gestion pour les
agglomérations éloignées dans le but d’éviter la multiplicité des centres de petite
taille.

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b-4- Impôts créer par CDI :
Le CDI gère l’ensemble des impôts des contribuables relevant de sa compétence
sur la base d’un dossier unique regroupant toutes les informations relatives au
Contribuable, à l’exception de la taxe foncière qui reste, jusqu'à la création des
services fonciers spécialisés, gérée par les inspections.
Il est envisagé dans ce cadre l’introduction d’une déclaration unique centralisant
l’ensemble des affaires de tous les établissements auprès du siège ou du
principal établissement.
Les petits redevables seront autorisés à déposer leurs déclarations
trimestriellement à des échéances pouvant être fixées à des dates distinctes pour
faciliter leur réception.
Il est également à noter que dans le cas ou le domicile fiscal du chef d’entreprise
se trouve en dehors du ressort du centre, le CDI assure l’imposition provisoire
de l’IRG du contribuable sur la base du résultat professionnel ou du revenu des
dirigeants des sociétés qui sera imputée sur l’imposition définitive établie par
l’inspection du lieu du domicile fiscal.

ORGANIGRAME D’UN CDI (type 01) (1)

CELLULE CHEF DU CONTENTIEUX


INFORMATIQUE CENTRE

ACCUEIL ET GESTION CONTROLE ET


INFORMATION DES RECOUVREMENT RECHERCHE
CONTRIBUABLES

(1) Lettre de la DGI, N°10, 2002.

Page | 45
En conclusion, le contrôle fiscal constitue un moyen efficace pour lutter
contre la fraude fiscale. L’administration fiscale l’utilise pour relever les
irrégularités et les manquements aux obligations fiscales par un contribuable et
infliger aux fraudeurs les sanctions fiscales ou pénales, correspondantes selon la
nature de l’infraction.
Toutefois, il faut noter que ces mesures mises en œuvre par l’administration
fiscale pour combattre la fraude fiscale sont insuffisantes surtout avec le nombre
limité des ressources humains qualifiés et les moyens matériels dont dispose les
agents du fisc pour accomplir leur taches de contrôle et de vérification des
dossiers des contribuables, ainsi que le nombre important des contribuables et la
complexité intense des dossiers ce qui a rendu difficile la tache du vérificateur.
L’administration fiscale est appelée à s’adapter et à prévoir des règles de
fonctionnement cohérentes et modernes.
Ainsi, dans un souci d’instauration des changements, il convient de mettre en
place un certain nombre de mesures tant au plan législatif qu’organisationnel,
pour une consolidation de sa rentabilité financière et un service public de
qualité.

Page | 46
CHAPITRE II : LA VERIFICATION DE COMPTABILITE (Modalité
Pratiqué)

SECTION 01 : Les Travaux Préparatoire


I- L’ELABORATION DES PROGRAMMES DE VERIFICATION:
Les procédures de vérification revêtent une grande importance, sous peine de
nullité, l’agent vérificateur doit respecter les procédures se rapportant à la
vérification de la comptabilité. Avant d’entreprendre la vérification de la
comptabilité, l’agent vérificateur met en œuvre certains travaux préliminaires, à
cet effet, pour pouvoir exercer une vérification, le contribuable doit faire l’objet
d’une programmation au préalable.
Pour ce faire, les dossiers à vérifier doivent être sélectionnés selon certains
critères et en fonction d’objectifs fixés afin d’accomplir la mission de lutte
contre la fraude et l’évasion fiscales dans les meilleurs conditions.
Avant l’intervention sur place, l’agent vérificateur procède à l’étude des dossiers
fiscaux des contribuables à vérifier et à effectuer certaines recherches en usant
de son droit de communication pour recueillir les renseignements et les
justifications sur les lacunes et les insuffisances apparentes.
Les recherches peuvent se faire également d’une manière concomitante à la
vérification.

1- Les critères de sélection des contribuables à vérifier :


a- Les critères de sélection des dossiers à vérifier :
Le programme de vérification doit concerner les dossiers des contribuables
comportant de sérieuses présomptions de fraude et couvrir l’ensemble du
territoire national (actuellement le programme est élaboré par la DRV).
Pour ce faire, les services fiscaux procèdent à la sélection des dossiers à vérifier
selon les critères recommandés par les circulaires en vigueur, c’est ainsi qu’il est
recommandé d’élaborer des programmes de vérification de façon à mettre une
vérification tant au plan géographique selon la nature d’activité.(1)
Les critères les plus importants sont :
- Le choix doit porter en priorité sur les contribuables n’ayant jamais
fait l’objet d’une vérification ;
- L’importance du CA déclaré au cours des deux dernières années
sachant que les contribuables les plus importants doit être vérifiés
en priorité ;
- Déclaration de déficits répétitifs et de bénéfice très faible par
rapport au CA déclaré et à la nature de l’activité exercée ;
- Existence de recoupements relevant une minoration des chiffres
d’affaires et des résultats ;

(1) Circulaire N°52 ME/DGI/ du 22 février 1994, N°0002 ME/DGI du 04 Janvier 1992.

Page | 47
- Valeur ajoutée (VA) très faible par rapport aux normes de l’activité
exercée ;
- Constatation d’une importance fluctuation des chiffres déclarés sur
une période de trois à quatre années ;
- Constatation d’infractions économiques et utilisation de manœuvre
frauduleuses ;
- Enrichissement disproportionné, les éléments de train de vie et les
dépenses ostensibles ou notoires.
Il convient de rappeler qu’il faut immédiatement programmer les entreprises
importantes cessant leurs activités et qu’il faut éviter la programmation des
entreprises se trouvant dans des secteurs traversant des crises tels que le
bâtiment et de ne pas programmer les dossiers d’une corporation toute entière ou
d’une population fiscale d’une même zone géographique et de ne pas
programmer les dossiers pour les quels l’administration ne dispose pas
d’informations et ou la fraude n’est pas avérée.

2- Services chargé de l’élaboration du programme :


La sous direction du contrôle fiscal (S/DCF), en se servant des propositions des
chefs des inspections implantées sur le territoire de la wilaya établi, la liste des
contribuables qui feront l’objet de vérification sur place.
Cette programmation rentre dans le cadre de la gestion quotidienne des dossiers
fiscaux au niveau du service du contrôle.
A l’occasion des contrôles sur pièces au niveau des inspections, les agents
constates des anomalies et suspicions de fraude et selon les critères de sélections
exigés, procèdent à la sélection des contribuables à proposer pour la vérification.
Après avoir sélectionné les dossiers, il seront transférés par le chef d’inspection
à la S/DCF territorialement compétente et qui est chargée de préparer le
programme de vérification à partir des propositions reçues et des informations
recueillies auprès d’autres administrations et en usant de son droit de
communication.
En outre, la S/DCF profite des résultats de recherche et de recensements réalisés
par le bureau de recherches de la matière imposable (BRMI), pour inscrire de
nouveaux contribuables défaillants au programme de vérification, ces derniers
ne sont pas proposés par les inspections, c’est le fruit des investigations
effectuées au niveau de la S/DCF.
Donc, la S/DCF profite des résultats de recherches et de recensements réalisés
par le bureau de recherches de la matière imposable (BRMI) pour inscrire de
nouveaux contribuables défaillants au programme préliminaire.
Le programme ainsi établi doit être transmis à la DRV pour approbation et
programmation définitive et à la DGI pour informations et ce avant le 1er janvier
de l’année de réalisation.
Une fois approuvé, le programme sera envoyé à la DIW (S/DCF) pour
l’exécuter.

Page | 48
Pour les contribuables relevant de la DGE, les propositions de vérification sont
transmises directement par la DGE à la DRV pour approbations.
Le programme de vérification est mis en œuvre par la DIW dans les vingt jours
qui suivent sa transmission à la DRV.
Les différentes taches assurées par la S/DCF sont :
 La vérification de la comptabilité ;
 La VASFE ;
 Le contrôle des évaluations en matière de droits d’enregistrement.
L’exercice de la vérification est attribué aux agents des impôts ayant au moins le
grade de contrôleurs, ils ont pour taches :
 La vérification de la comptabilité ;
 La mise en œuvre et la notification des résultats aux contribuables ;
 La rédaction des rapports de vérification à la clôture de l’opération.
Pour assurer l’exécution du programme, la DIW est tenue d’adresser à la DRI
territorialement compétente :
- Les fichiers indiquant pour chaque affaire le début et la fin de
l’opération ;
- Les états de statistiques pour chaque affaire vérifiée, les
redressements opérés tant en base qu’en droit et pénalité de toute
nature ;
- Les rapports de vérifications.
Il est rappelé que, les mêmes taches sont également assurées par SRV.

II- RETRAIT ET EXAMEN DU DOSSIER FISCAL DU


CONTRIBUABLE VERIFIE:
1- Préparation de la vérification :
Le vérificateur dispose du délai accordé au contribuable en vue de lui permettre
de préparer sa comptabilité, pour effectuer au bureau certain travaux
préliminaires à la vérification de comptabilité à savoir :
 Le retrait et l’étude du dossier fiscal ;
 L’étude de la documentation technique.

2- Retrait et examen des dossiers fiscaux:


Le vérificateur doit examiner pour chaque affaire à vérifier :
- Le dossier fiscal ouvert au nom de l’entreprise en matière de taxes
sur le chiffre d’affaires (TCA), de taxes sur l’activité
professionnelle (TAP), de bénéfices industriels et commerciaux
(BIC) (IRG et IBS) ou de bénéfices des professions non
commerciales (BNC) (IRG- BNC).

Page | 49
- Le dossier personnel (IRG) de l’exploitant individuel ou des
associés et des principaux dirigeants de sociétés. (1)

a- Examen du dossier des impôts directs :


Il s’agit d’un examen attentif des différentes déclarations annuelles. Ce travail a
pour objet de vérifier la régularité des dépôts des déclarations, et à l’issue du
quel trois cas peuvent se présenter :
 Régularité des déclarations ;
 Déclarations tardives, dans ce cas les dépôts tardifs doivent être
relevés. Les conclusions seront tirées lors de la procédure de
redressement (évaluation ou taxation d’office).
 Déclarations non souscrites, l’évaluation ou la taxation d’office sera
retardée jusqu’à l’examen sur place des documents comptables
présentés. (2)

Le vérificateur doit également s’assurer de l’émission des rôles concernant les


exercices non prescrits par la présentation des avertissements par les
contribuables.
En outre ; il doit examiner les dossiers personnels du contribuable et ceux de ses
associés ou des dirigeants de la société ce qui permettra de connaître :
- Ses éléments de train de vie ;
- Ses acquisitions de propriété effectuée durant la période vérifiée ;
- Les emprunts contractés, les personnes à charge et ses valeurs
mobilières…etc.

b- Examen du dossier des TCA :


L’agent vérificateur doit contrôler les dates de dépôts des déclarations
mensuelles ou trimestrielles, les sanctions prévues pour les dépôts tardifs et les
taux appliqués.
Pour ce faire, il doit tracer un tableau récapitulatif des relevés de CA concernant
la période vérifiée et qui doit mentionner ce qui suit :
 Les mois considérés ;
 Le CA total ventilé comme suit :
- Le CA à l’exportation ;
- Le CA exonéré ;
- Les bases de la TVA (une colonne par taux) ;
- La TVA due sur le CA ;

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 29.


(2) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 31.

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- Les déductions subdivisées en : précompte reporté, déduction du
mois, total déductible, déductions imputées, TVA nette à payer.
En outre, il doit effectuer un rapprochement avec le CA souscrit en matière
d’impôts directs.
Lorsqu’il constate une différence entre le fait générateur de l’impôt et les
encaissements effectués, il doit procéder à la reconstitution du chiffre d’affaires
par exercice en appliquant les formules suivantes :

b-1- Reconstitution de la facturation théorique :

Encaissements déclarés (TCA) ou (TAP) de l’année


(-) solde clients au 1er janvier
(+) solde clients au 31 décembre
(-) avances au 31 décembre
(+) avances au 1er janvier
= facturation théorique de l’année.

b-2- Reconstitution des encaissements théoriques :

Facturation de l’année
(+) solde clients au 1er janvier
(-) solde clients au 31 décembre
(-) avances clients au 1er janvier
(+) avances clients au 31 décembre
(+) (-) retenues de garantie (début ou fin de l’année)
= encaissements théoriques de l’année.

Les bulletins de recoupements classés dans les dossiers fiscaux doivent


être retirés pour être rapprochés sur place avec les données de la comptabilité.
(1)

c- VF, et IRG sur salaires :


L’examen des déclarations déposées par les employeurs permet de :
Détecter les rémunérations déduites de la base imposable alors qu’elles
n’ouvrent pas droit à déduction ;
Faire un rapprochement entre les salaires versés et ceux figurant sur la
déclaration annuelle des salaires ;
Vérifier si le VF et l’IRG sur salaires ont été calculés sur l’intégralité des
salaires versés.

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 31.

Page | 51
Faire un rapprochement entre le VF réellement payé et celui figurant sur la
déclaration annuelle.

d- Etude de la documentation technique afférente à l’activité


professionnelle :
La documentation technique professionnelle que le vérificateur peut consulter
avant d’engager les travaux de vérification est essentiellement constituée par les
monographies professionnelles existantes dans les branches concernées par la
vérification.
En effet, même si celle-ci sont anciennes, elle sont susceptibles d’apporter des
éléments d’information précieux notamment sur les formules de fabrication, les
machines utilisées, la technologie employée, les relation entre les différentes
matières mises en œuvre, les taux de perte admissibles, les taux de bénéfice
normaux…etc. (1)

III- ELABORATION DES DOCUMENTS DE SYNTHESES:


Les vérificateurs, après avoir examiné les dossiers fiscaux, constatent les
anomalies sans que ces dernières l’amènent à porter un jugement préconçu sur la
régularité de la comptabilité. Le jugement se prononcera seulement après avoir
consulter tous les documents comptables, et avoir pris en considération les
explications du contribuable.
Dans cette phase de vérification, il est nécessaire que le vérificateur établisse des
documents de synthèse pour qu’il puisse faire une étude comparative améliorée.
Il s’agit de l’état comparatif des bilans, du relevé de la comptabilité, du relevé
des chiffres d’affaires et du relevé des frais généraux.

A- Etat comparatif des bilans :


Ce document retrace l’ensemble des écritures comptables se rapportant aux
comptes des bilans des quatre exercices non prescrits.
Ce document permet d’apprécier :
- L’apparition ou la disparition de postes comptables ;
- Les variations des comptes du bilan ;
- L’accroissement des amortissements ;
- L’évolution des provisions ;
- Les mouvements des emprunts ;
Au niveau des sociétés, la vérification doit être concentrée sur les comptes
courants créditeurs, les justifications doivent être demandées en cas de
constatation d’augmentation de ces comptes le vérificateur doit porter une
attention particulière aux variations des comptes 562 créditeurs de services et
566 créditeurs de frais divers et aux mouvements des comptes d’emprunts.

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 31.

Page | 52
B- Le relevé de la comptabilité :
C’est un état retraçant le TCR par lequel le vérificateur procède à l’examen des
comptes de résultats qui permettent :
- D’apprécier l’évolution du CA et des charges, le pourcentage de la
marge brute (MB), de la valeur ajoutée (VA) et le bénéfice net de
chaque exercice ;
- De comparer les bénéfices bruts et nets des exercices avec les CA
correspondants ;
- De détecter ou de déceler les fluctuations anormales de certains
postes de frais et charges.

C- Un état récapitulatif des CA réalisés :


Cet état retrace par exercice comptable le chiffre d’affaires global déclaré, le CA
exonéré, le CA taxable par nature de taxe et par taux, ainsi que les déductions
pratiquées.

D- Le relevé détaillé des frais généraux :


Cet état établi dans les mêmes conditions que les états précités, permet de suivre
l’évolution annuelle des charges par nature et de relevés celle qui paraissent
excessives.

E- Les recherches préalables :


Concurremment avec l’analyse des dossiers fiscaux, ainsi que les documents de
synthèses des contribuables, le vérificateur effectuent certaines recherches afin
de recueillir des renseignements nécessaires pour le contrôle et ces en usant de
son droit de communication auprès des tierces personnes.
A ce titre, il peut solliciter :
- Les établissements bancaires en vue de lui communiquer les mouvements des
comptes bancaires du contribuable pour les rapprocher avec les écritures
comptables afin de déceler les éventuelles erreurs ;
- Les fournisseurs pour apprécier l’importance des achats effectués et vérifier
leur comptabilisation ;
- Les services et établissements publics détenant des renseignements ayant une
incidence fiscale telle que :
* Les services de la conservation foncière pour apprécier le patrimoine
immobilier et les variations dont il a fait l’objet ;
* Les services des garanties dans le cas des artisans (bijoutiers) ;
* Les services de wilaya chargés d’immatriculation des véhicules ;
* Les services des prix pour s’informer des infractions afférentes à la législation
commerciale ;
* Les services de douanes pour recueillir les renseignements complémentaires se
rapportant aux importations et aux exportations.

Page | 53
Ainsi, la douane communique mensuellement à la DGI et informatiquement les
informations liées au commerce extérieur et à l’importation. Ces informations
sont transmises aux DIW par disquette pour l’exploitation.

SECTION 02 : L’EXAMEN CRITIQUE DE LA COMPTABILITE

I- LE DEROULEMENT DE LA VERIFICATION:
Après l’achèvement de la phase préparatoire de la vérification qui consiste en
l’étude des dossiers fiscaux et de la collecte des informations nécessaires, le
vérificateur entame la phase de la vérification proprement dite.
La réalisation de cette phase a pour but de s’assurer de la sincérité et de la
régularité en la forme et en le fond de l’ensemble des documents comptables,
détenus par le contribuable et les résultats dégagés.
La vérification sur place doit commencer par une prise de contact avec les
responsables de l’entreprise, la visite des lieux et la collecte de certains
renseignements.

A- Envoi d’un avis de vérification :


Avant d’entreprendre les travaux de vérification, le vérificateur doit informer le
contribuable concerné en lui adressant un avis de vérification par lettre
recommandée avec accusé de réception et ce 10 jours avant la date
d’intervention sur place.
L’avis de vérification doit être remis au contribuable lui-même s’il s’agit d’une
personne physique ou au gérant ou le représentant dûment désigner s’il s’agit
d’une société.
L’avis de vérification doit sous peine de nullité faire apparaître :
- Le nom ou la raison sociale du contribuable à vérifier avec
l’adresse exacte ;
- La date de début de l’intervention sur place ;
- La faculté accordée au contribuable de se faire assister par un
conseil de son choix ;
- Les différents types d’impôts et taxes à vérifier.

B- Le contrôle inopiné :
Le vérificateur peut procéder à un contrôle inopiné lors de la remise de l’avis de
vérification, ceci est limitées à la constatation matérielle des éléments physique
de l’exploitation et de l’état des documents comptables sans procéder à
l’examen critique de ces derniers, il reste un moyen exceptionnel de lutte contre
la fraude importante ou significative.
Un état contradictoire doit être dressé à la fin des opérations du contrôle matériel
par le vérificateur avec le contribuable ou son représentant.

Page | 54
C- La première intervention sur place :
Ce premier contact avec les dirigeants de l’entreprise permet de créer un climat
de confiance, « cette discussion est très instructive car elle permet de se faire
une idée de l’entreprise et d’effectuer de nombreuses constatations ». (1)
Cette première entrevue consiste pour l’essentiel en une conversation fructueuse
avec les dirigeants de la société qui portera sur l’organisation générale de
l’entreprise, ses moyens, son objet exact, sa place sur le marché, ses difficultés
et ses perspectives d’avenir, visite de l’usine et des locaux ce qui permet aux
vérificateurs de recueillir les renseignements qui pouvaient être utilisés au cours
de l’examen de la comptabilité ( surveillance de la production, des
investissements, des techniques de fabrication…etc.).
Il est déconseillé de prendre des notes au cours de cette visite et de cette
discussion, le vérificateur aura le temps de faire un résumé par la suite et ce pour
éviter la méfiance du chef de l’entreprise.
De même, au cours de la visite des locaux, le vérificateur pose un certain
nombre de questions pour savoir :
 La nature des recherches extra comptables les plus importantes ;
 Les recoupements internes (les carnets de production, et l’existence
de la comptabilité matière…etc.) ;
 Les immobilisations récentes, l’affectation des biens, les moyens de
production ;
 Les locaux inscrits à l’actif du bilan, ceux loués et ceux du
propriétaire et non inscrits à l’actif du bilan ;
 Les biens existant entre les secteurs internes de l’entreprise ainsi que
les biens avec d’autres entreprises ;
 Les explications concernant le détail du schéma comptable et les
procédés utilisés par l’entreprise.

D- La vérification proprement dite :


Après avoir recueilli le maximum de renseignements concernant l’entreprise, le
vérificateur entamera la vérification proprement dite de la comptabilité ; pour ce
faire, il doit exiger de travailler dans des conditions acceptables et selon les
locaux dont dispose l’entreprise, en aucun cas, il m’admettra de travailler dans
une pièce étroite obscure et sans aération.
Toute fois, le contribuable peut autoriser à sa demande que la vérification
s’effectue au niveau des locaux de l’administration et non sur site.
Le travail porte sur l’ensemble des impôts dus par le contribuable en vérification
et dont le contrôle nécessite un examen comptable pour la période non prescrite.
L’examen de la comptabilité permet de contrôler :

(1) PHILLIPE COLIN, Page 40.

Page | 55
Les TCA et toute autre taxe touchant le patrimoine du contribuable ;
L’IBS ou l’IRG ;
Les mouvements de capitaux donnant lieu à des droits d’enregistrement.
Le vérificateur doit préalablement examiner les procès verbaux (PV)
d’assemblées générales et de conseils d’administration pour déceler
d’éventuelles cessions occultes d’actions ou contrat de cession ou de mutation
de tout autre élément sans enregistrement (brevet, fonds de commerce, …etc.).

II- EXAMEN DE LA COMPTABILITE EN LA FORME:


Pour qu’une comptabilité soit régulière en la forme, elle doit satisfaire les trois
conditions suivantes :
- Elle doit être complète et régulière ;
- Elle doit être arithmétique exacte ;
- Elle doit être probante.

1- La comptabilité doit être complète et régulière :


La comptabilité n’est complète et régulière que si elle comporte l’ensemble des
livres et documents obligatoires prévus par les articles 9 à 12 du code de
commerce et si elle est tenue selon l’ordonnance n° 75-35 du 29 avril 1975
portant plan comptable national « PCN » et l’arrêté du 23 juin 1975 relatif aux
modalités de son application.
Il s’agit : du livre journal sur lequel sont enregistrés jour par jour les opérations
de l’entreprise ;
Du livre d’inventaire sur lequel sont inscrits les bilans et les comptes du résultat.
A cet effet, ils doivent être cotés et paraphés, tenus chronologiquement sans
ratures ni surcharges ou écritures en marge.
Ces documents doivent être soigneusement conservés avec les pièces
justificatives pour une durée de 10 ans à compter de la date de clôture de
l’exercice.

2- La comptabilité doit être arithmétique exacte :


A ce stade, le vérificateur s’assure que la comptabilité contient des indications
arithmétiquement exactes.
Il s’agit de l’examen des balances ou le total des débits ou des crédits du journal
qui doit être égal à la somme des débits ou des crédits du grand livre, ces
égalités se constatent à l’aide de la balance de vérification établie avant les
écritures d’inventaire et de la balance d’inventaire établie après les écritures
d’inventaire.
Le vérificateur se fait communiquer ces balances, et s’assure de la concordance
entre les taux de la balance et du journal, d’une part, et la concordance des
balances avec le grand livre d’autre part, ceci va donner au vérificateur la quasi
certitude de la régularité des reports du journal au grand livre.

Page | 56
En cas d’inexactitude des balances, le vérificateur invite le comptable à
rechercher l’origine des discordances, mais lorsqu’elles apparaissent nettement
frauduleuses, il peut rejeter la comptabilité.
L’examen du compte caisse est tout à fait recommandé, l’existence d’un solde
créditeur de ce compte constitue un motif d’inexactitude de la comptabilité.

3- La comptabilité doit être probante :


La comptabilité est probante si l’ensemble des écritures comptables peut être
justifiées dans leur principe et leur quantité.
Si elle est atteinte d’un vice de forme, elle perd son caractère probant, par
conséquent elle sera rejetée.
Les vérificateurs rechercheront les justifications de toutes les écritures
comptables (les factures, bon de commande, bon de livraison, bon de réception,
bon de caisse, fiches d’inventaires…).
Après avoir constaté la régularité de la comptabilité en la forme, le vérificateur
procède à sa vérification en le fond.
III- EXAMEN DE LA COMPTABILITE EN LE FOND :
« la comptabilité est une technique qui permet à une entreprise de classer et
totaliser en unités monétaires, suivant un procédé et une forme définis par la loi,
toutes les opérations qu’elle réalise avec les différents agents du monde
économique ».(1)
Cette comptabilité doit permettre de connaître périodiquement la situation de
l’entreprise vis-à-vis des tiers, tels que, les clients, les fournisseurs, les salariés,
les banques, les organismes sociaux, l’Etat…
Pour ce faire, il faut appliquer certaines conditions de fond relatives aux
comptes utilisés et aux données comptables.
Il s’agit d’un contrôle de sincérité des écritures comptables effectuées au cours
de l’exercice.

A- Le contrôle à travers les données comptables :


1- Contrôle des achats :
Les irrégularités que peut faire apparaître la vérification du poste comptable
« achats » peuvent se classer en deux groupes :

1-1- Majorations des achats :


La majoration des achats a pour but de diminuer le bénéfice brut et partant (par
conséquent) le bénéfice net.
Elle peut se présenter sous diverses formes :

(1) Technique comptable, Francis le Fevre Formation, N. denoux, 3eme édition, maxima,
Paris 1996, (page 05).

Page | 57
- Double inscription d’une facture d’achats ou l’inscription de la
même facture à deux dates différentes ;
- Enregistrement d’achats fictifs sans pouvoir ne présenter aucune
facture ;
- Réenregistrement d’une facture ancienne avec modification de la
date ;
- Inscription de la mêmes facture dans deux livres auxiliaires
différents (par exemple achats et opération diverses) ;
- Enregistrement au débit du compte achat, d’acquisitions
d’immeubles, de machines, de matériels, de dépenses d’entretien
déjà portées à un compte de frais généraux, de dépenses
personnelles du chef d’entreprise ou des associés. (1)
Pour les contribuables qui travaillent seulement pour les comptes d’Etat ou
d’une collectivité publique, leurs chiffres d’affaires ne peuvent être dissimulées.
Ils couvrent à la majoration de leurs achats pour réduire les bénéfices bruts.
Lorsque à l’issue de l’examen des comptes 60 et 61 « achats consommés », il
s’avère qu’ils ont été majorés, il sera nécessaire de faire des rectifications qui
auront pour résultats d’augmenter le bénéfice brut de l’entreprise et bien sur le
bénéfice net imposable.
C’est en examinant attentivement les factures d’achats, les bons de commandes,
les correspondances, les relevés bancaires et les recoupements effectués auprès
des fournisseurs, que le vérificateur puisse constater les irrégularités et les faire
suivre. Un rapprochement doit se faire entre les résultats des recoupements
effectués auprès des fournisseurs et la fiche individuelle du fournisseur
concerné.

1-2- Minoration des achats :


En réalité, la minoration volontaire des achats s’accompagne souvent d’une
dissimulation symétrique des recettes.
Une telle fraude peut se manifester sous diverses formes à savoir :
- Omission de comptabilisation des factures régulièrement établies
par le fournisseur ;
- Achat déguisés sous forme de frais généraux et comptabilisé dans
un autre compte de charge ;
- Erreurs matérielles volontaires (faux report, fausses additions) ;
- Achats effectués sous une fausse identification ;
- Achats sans factures ;
- Achats effectués au détail (notamment par le producteur).

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 57.

Page | 58
Les achats effectués sans factures sont relativement difficiles à découvrir par le
seul examen de comptabilité. Or, pour les autres situations, un examen des
détails les plus minutieux suffira pour découvrir les irrégularités.
Un contrôle de marchandises détenues en stock du magasin peut être effectué
pour s’assurer de l’exactitude et la régularité des factures ainsi les bons de
commandes ou de livraison.
En cas de constatation des achats ou ventes sans factures, il sera inévitable de
suivre les vendeurs et les acheteurs en vue de les mettre en cause.

2- Le contrôle des stocks et travaux en cours :


Les éléments constitutifs des stocks sont :
Les marchandises, matières et fournitures, les produits semi- ouvrés, les produits
et travaux en cours, les emballages non récupérables.
L’inventaire constitue le document essentiel à un contrôle des stocks, le
vérificateur lors de l’inventaire physique établit un relevé des achats et ventes
effectuées par le contribuable pendant les quatre ans, pour reconstituer le stock
de matières premières et marchandises, il ajoute aux quantités de la clôture du
dernier exercice. Les quantités vendues depuis le début de l’exercice jusqu’au
jour de l’inventaire en retranchant les quantités achetées pendant la même
période.
De cette manière, il obtient les quantités (stock théorique) figurant au précédent
inventaire. A ce moment, on peut faire une comparaison entre le stock théorique
et le stock déclaré, donc ce contrôle peut faire apparaître deux sortes
d’inexactitude :
 L’inventaire fait état des quantités réelles de produit en stock, mais il
a été fait application à ces quantités d’une valeur inférieure à celle
prévue par la réglementation en vigueur, c’est la minoration en
valeur ;
 L’inventaire ne fait apparaître qu’une partie de produits réellement
en stock. C’est une minoration quantitative ;

Il se peut que les deux périodes soient réalisés simultanément en faisant minorer
les quantités et les valeurs des produits ou des marchandises en stock, c’est la
minoration en quantité et en valeur.
Quelque soit la méthode utilisée, elle aboutit certainement à une minoration du
bénéfice brut.
Concernant les travaux en cours, « le vérificateur examine les situations,
rapports de chef de chantiers, les bons de livraison des fournisseurs, les fiches de
fabrications ». (1)
Il doit s’assurer que toutes les charges directes soient intégrées dans le coût porté
en comptabilité.

(1) PHILLIPE COLIN, Page 41.

Page | 59
3- Le contrôle des ventes :
Les principales irrégularités qui peuvent être relevées au niveau des ventes sont
les suivantes :
- Vente sans facture ;
- Vente avec soulte ou facturation partielle ;
- Omission de recette provenant des industries de transformation et
les activités de bâtiments, de la vente des résidus (déchets) de
matières premières ou de sous produits ;
- Enregistrement au débit du compte vente, les retours fictifs de
marchandises ou de ristournes exagérées ;
- Non comptabilisation de prélèvements de marchandises fait par le
commerçant pour ces besoins personnels ;
- Comptabilisation d’une vente au crédit d’un compte du bilan.
Enfin, il revient au vérificateur de choisir le procédé qui lui parait le mieux
adapté à chaque type d’entreprise, selon son activité et son importance pour la
recherche des différentes dissimulations de recettes.
Après la réalisation de ces opérations, pour avoir une idée préliminaire sur la
sincérité de la comptabilité, le vérificateur poursuivra ses travaux par la
vérification des comptes de bilan et également par l’analyse des comptes de
gestion et de résultat.

B- Le contrôle des éléments de situation et de gestion :


Ce travail consiste en la vérification des principaux comptes du bilan et du
TCR.
1- Vérification des comptes du bilan :
Avant d’entamer la vérification des comptes du bilan, le vérificateur doit
s’assurer de la conformité du bilan présenté avec la balance d’inventaire retracée
par le livre d’inventaire et les soldes des comptes du bilan figurant au niveau du
grand livre.
Cette vérification est généralement effectuées par sondage, elle a pour but de
s’assurer de la justification des dépenses par des factures ou autres pièces
conformes. Ce contrôle se fait par l’examen de l’actif et du passif du bilan.

A- L’examen de l’actif du bilan :


1- Frais préliminaires (compte n° 20) :
Ce compte représente les frais engagés au moment de la création de l’entreprise,
de l’acquisition de ses moyens permanents d’exploitation ainsi que les frais
relatifs à son développement ou au perfectionnement de son activité.
Le compte principale N°20 comporte des comptes divisionnaires numérotés de
200 à 208.
Les frais préliminaires ne sont pas portés en aucun cas directement à ces
comptes. Ils doivent d’abord être enregistrés selon leur nature dans les comptes
de charges (60 à 67).

Page | 60
Ensuite les comptes 200 à 208 sont débités par le crédit du compte 75 « transfère
de charges de production » ou le compte 78 « transfère de charges
d’exploitation » du montant des charges qui doivent être réparties sur plusieurs
exercices. Ces frais doivent être amortis le plus tôt possible dans un délai
maximum de cinq ans.
Le vérificateur contrôle la régularité des opérations. Il examine s’il ne figure pas
dans ces comptes, des charges non déductibles, ou des éléments d’actif non
amortissables (fonds de commerce, pas de porte, droit au bail…etc.), ou des frais
qui doivent être rattachés aux immobilisations (droits de douanes, frais de
transport, d’installation…etc.).(1)

2- Les investissements (classe 02) :


Comprend l’ensemble des biens corporels et incorporels et de valeurs durables
acquis ou crées par l’entreprise.
Les irrégularités concernant les immobilisations peuvent être communes ou
particulières à chaque compte :
Le contrôle des immobilisations doit permettre de vérifier si :
 Elles existent ;
 Elles appartiennent à l’entreprise ;
 Elles sont correctement évaluées ;
 Elles sont correctement comptabilisées ;
 La distinction entre charges et immobilisation est correctement
effectuée.

2-1- Les irrégularités communes :


Le vérificateur doit contrôler les pièces justificatives d’acquisitions ou de
création des immobilisations même si l’opération a eu lieu durant la période
prescrite, et de vérifier que les droits d’enregistrement ont été acquittés et que le
bien a été comptabilisé au prix d’acquisition ou de revient hors TVA.
Il devra, également, s’assurer de l’existence physique des investissements pour
déceler s’il y a eu cession de certains investissements avec des plus values non
déclarées ou des biens rendus au fournisseur.
De même, l’entreprise pourrait posséder des immobilisations non comptabilisées
et dont les dépenses correspondantes figurent aux comptes de charges, ce qui
rend la vérification des plus values difficile. Il arrive ainsi que l’entreprise
comptabilise les investissements pour une valeur insuffisante c’est le cas ou elle
produit elle-même ses immobilisations, dans ce cas, il se peut que la main
d’œuvre employée soit portée directement aux comptes de charges au lieu d’être
comprise dans le prix de revient, le vérificateur doit réintégrer ces frais dans le
prix de revient des biens amortissables.

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 64.

Page | 61
Inversement, ils peuvent être comptabilisés pour une valeur excessive pour
bénéficier d’un amortissement exagéré.
Les biens acquis en leasing (déconseillé crédit bail) ne doivent figurer au bilan,
leur loyer est comptabilisé comme une charge, l’entreprise n’a pas le droit de
pratiquer les amortissements, le vérificateur doit le réintégrer dans la limite de la
période non prescrite.
Il faut contrôler également la manière de calcul des amortissements, les
immobilisations doivent être amorties au prix hors TVA et de suivre
l’amortissement des véhicules de tourisme…etc.

2-2- Les irrégularités particulières :


* Valeur incorporelles (compte N° 21) :
Ces éléments ne sont pas sujets de dépréciation, ils feront l’objet de dotations
exceptionnelles aux provisions pour des moins values constatées, le vérificateur
doit exiger toutes les justifications concernant les dotations pratiquées.
* Terrains (compte N° 22) :
Théoriquement ne sont pas amortissables sauf pour les mines et carrières à
condition qu’elles soient exploitées.
Il arrive que le prix du terrain se trouve compris dans le prix de revient de la
construction. Dans ce cas, le vérificateur doit chercher le prix du terrain au
moment de l’acquisition et réintègre les amortissements y afférents au bénéfice
imposable pour la période non prescrite.
Les terrains peuvent subir des dépréciations suite à la modification du plan
d’urbanisme, de ce fait, ils peuvent subir des dotations exceptionnelles aux
provisions dont les justifications sont exigées par le vérificateur.
* Bâtiments (compte N° 240) :
Dans le cas ou la TVA a été récupérée lors de l’acquisition. Le vérificateur doit
d’abord s’assurer que les immeubles sont nécessaires aux besoins de
l’exploitation.
En suite, il doit vérifier si la base imposable ne comprend pas la valeur du
terrain et que le prix de revient est correctement calculé lorsque l’immeuble est
réalisé par l’entreprise elle-même.
Enfin, il doit vérifier s’il y a des dépôts ou constructions édifiées par l’entreprise
sans qu’aucune livraison à soi même n’ait eu lieu, les charges supportées ont été
passées dans les comptes de la classe « 6 » lorsqu’elles doivent être affectées
aux comptes d’immobilisations amortissables.

* Matériels et outillage (compte N° 243) :


Les éléments essentiels à vérifier sont : le taux d’amortissement et la
récupération de la TVA.

Page | 62
* Matériels de transport (compte N° 244) :
Les mêmes problèmes se présentent, mais de plus, il faut s’assurer que la TVA
concernant les voitures de tourisme n’a pas été récupérée et que ces biens sont
nécessaires à l’exploitation et qu’ils ne constituent pas des dépenses inutiles.

* Emballages récupérables (compte N° 246) :


Ce compte fait intervenir selon le cas les comptes :
« 435 consignations versées » et « 526 consignations à rembourser ».
Le vérificateur doit s’assurer que les emballages consignés et qui n’ont pas été
rendus par les clients à l’échéance n’ont pas été vendus.
Si la vente est confirmée, l’entreprise devra :
 Sortir l’emballage de l’actif du bilan ;
 Cesser de pratiquer les amortissements ;
 Si l’emballage a été vendu dans un délai inférieur à cinq ans, il doit
vérifier si le reversement de la TVA déductible a été effectué.
Il doit aussi vérifier si la vente a dégagé une plus value et que celle-ci a été
soumise à l’impôt sur les bénéfices.

3- Les stocks (classe 03) :


La vérification des stocks constitue l’une des taches les plus difficiles pour
l’agent vérificateur en cas d’absence d’une comptabilité matière. Le contrôle des
stocks s’effectue en examinant les quantités et les valeurs que contient le livre
d’inventaire en les comparant avec l’inventaire réel lors de la vérification sur
place.
En effet, pour plus d’efficacité, ce travail nécessite des connaissances et un
examen détaillé des entrées et des sorties de marchandises au magasin, le
vérificateur doit effectuer une analyse profonde des mouvements des stocks en
utilisant l’équation suivante :

Stock initial + Entrées = Stock final + Sortie. (1)

Le contrôle des stocks doit permettre de:


- S’assurer de l’évaluation correcte des produits en stocks ;
- S’assurer que les stocks d’ouvertures sont conformes aux stocks de
clôture de l’exercice précédent ;
- S’assurer de l’exactitude des fiches d’inventaires et des calculs
d’arithmétiques (quantité et prix unitaire) ;
- S’assurer de la régularité des provisions pour dépréciation des
stocks.

(1) Les contrôles fiscaux, Guide Pratique, page 69.

Page | 63
De plus, le reversement de la taxe récupérée est exigé sur l’ensemble des
marchandises en cas de cession ou de cessation d’activité. (1)

4- Les créances (classe 04) :


Les créances sont l’ensemble des droits acquis par l’entreprise par suite de ses
relations avec les tiers. (2)
Le vérificateur doit s’assurer que la créance est exacte et qu’elle n’a pas été
encaissée personnellement par l’exploitant, le dirigeant ou l’associé.
A ce niveau, il doit au moins vérifier les comptes ci - après :

4-1-Comptes débiteurs du passif (compte N° 40) :


Ce compte reçoit éventuellement en fin d’exercice, les soldes débiteurs des
comptes de dettes, à l’ouverture de l’exercice, ces écritures sont contre passés
aux comptes intéressés. (3)
Un compte fournisseur débiteur peut dissimuler un achat sans factures, un
compte courant débiteur d’un associé d’une société de capitaux peut être
assimilé fiscalement à un prélèvement sur les bénéfices passibles de l’IRG.

4-2- Les créances d’investissements :


* Les titres de participation (compte N° 421) :
Le vérificateur doit s’assurer que les revenus générés par les titres de
participation sont comptabilisés au compte n° 770 « produits financiers » et peut
effectuer des recoupements auprès de la société émettrice.
Le même travail est à effectuer pour le compte bons et titres de placements
(comptes N° 422 et 423).

* Les prêts (compte N° 424) :


Pour ce compte, il y a lieu de s’assurer que les prêts sont normalement
comptabilisés et que les intérêts et autres produits sont compris dans le résultat.

4-3- Les créances sur clients :


Le vérificateur doit, en premier lieu, s’assurer de la concordance du compte
général « clients » du grand livre avec la balance individuelle des comptes
« clients ».
Il doit ensuite faire un rapprochement par sondage entre les fiches individuelles
des clients et de la balance et doit noter les divergences relevées.
Une attention particulière doit être accordée :
- Aux réductions accordées hors factures ;
- Au bien fondé des avances et acompte sur commande ;

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 73.


(2) L’arrêté du 23 juin 1976 relatif aux modalités d’application du PCN.
(3) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 74.

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- A la comptabilisation des créances libellés en monnaies étrangères,
pour leur contre valeur en dinars (DA) ;
- A l’examen physique des effets à recevoir ;
- Aux mouvements entre le compte « client » et le compte courant
des associés ou de l’exploitant.
En ce qui concerne les créances irrécouvrables, il doit s’assurer que
l’insolvabilité est réelle et que les provisions ne sont pas excessives, et qu’elles
ont été constituées sur les prix hors taxe puisque la TVA pourra être récupérée
lorsque la créance sera définitivement irrécouvrables.
En matière de TVA, la taxe concernant les ventes facturées aux associés ou aux
entreprises dépendantes doit être assise sur le prix de ventes pratiqué et non pas
sur le prix facturé aux entreprises dépendantes. (1)

4-4- Les disponibilités :


* La banque (compte N° 485) :
Le contrôle de ce compte est plus facile à mener dans la mesure ou le
vérificateur se trouve en possession de tous les comptes bancaires de
l’entreprise. A cet effet, il effectue des rapprochements entre les écritures
comptables et les relevés bancaires produit par la banque et peut demander s’il
jugera utile les éclaircissements et les justifications nécessaires en cas de
discordance entre les unes et les autres.

* La caisse (compte N° 487) :


Ce compte enregistre les encaissements et les décaissements en espèces de
l’entreprise.
Le contrôle de ce compte permet de s’assurer :
- De la cohérence du solde du compte retracé par le bilan, le journal
général, le grand livre et la balance ;
- De la concordance des mouvements de fonds entre la caisse et la
banque en date et en montant ;
- Que l’imputation des recettes et des dépenses par caisse est
correcte ;
- Que les recettes et les dépenses sont justifiées.
Il est important de signaler que le compte caisse est généralement affecté par des
types de fraude fiscale, à savoir :
 Les minorations des recettes ;
 Les majorations des dépenses.
A cet effet, le vérificateur doit utiliser tous les moyens de contrôle nécessaires
(demande de recoupements, d’éclaircissements) et de procéder à une analyse
critique des ventes au comptant et effectuer des sondages des écritures affectant
les comptes « clients » et « caisse » et par une analyse critique des bons de

(1) ARTICLE 15 – 2 DU CODE DES TVA.

Page | 65
Livraison et des bons de sortie des marchandises du magasin.
Par ailleurs, la vérification des dépenses permet de s’assurer :
- De l’existence des pièces justificatives des dépenses ;
- Que la charge est nécessaire à l’exploitation ;
- La caisse est créditée par un compte de charge adéquat ;
- Que la dépense correspond à l’exercice en cours.

B- L’examen du passif du bilan :


La vérification des postes du passif doit prêter une attention particulière, les
deux postes du passif les plus importants sont les fonds propres et les dettes.

1- Les fonds propres (classe 01) :


Ce compte comprend essentiellement :

* Le fonds social (compte N° 10) :


Il représente la valeur statutaire des apports effectués par les associés.
Le vérificateur devra s’intéresser aux modifications pouvant toucher ce compte
et pour le quel il demandera des justifications.
Ces mouvements peuvent être tels que :
L’augmentation ou la réduction du fonds social. En cas de cession d’action ou de
parts sociales, le vérificateur doit s’assurer que la plus value dégagée a été
imposée à l’IRG.

* Les fonds personnel (compte N° 11) :


En examinant ce compte, il y a lieu de rechercher si le contribuable a effectué
des prélèvements lui permettant d’assurer son train de vie personnel. Sinon, il
doit justifier ses moyens d’existence.
Par ailleurs, il doit rapprocher les opérations du compte courant de l’exploitant
avec ceux des comptes de trésorier pour déterminer l’affectation des
prélèvements. Il doit, également, vérifier l’origine des apports de l’exploitant.

* Les réserves (compte N° 13) :


Ce sont les bénéfices non distribués aux associés et non incorporés au fonds
social. En examinant les statuts de la société et les procès- verbaux de
délibération du conseil d’administration, le vérificateur doit vérifier les
modifications subies par ce compte au cours de chaque exercice.

* Résultats en instance d’affectation (compte N° 18) :


Le compte n° 18 est réservé au résultat des exercices antérieurs pour lesquels
aucune décision d’affectation n’a été prise.
Le vérificateur doit s’assurer que les bénéfices figurant dans le compte a été
distribués dans un délai de trois ans, ou imputés au fonds social.

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Si les bénéfices n’ont pas été distribués dans ce délai, ils vont être considérés
comme normalement distribués, donc, soumis à l’IRG ou à l’IBS au nom des
associés.

* Les provisions pour pertes et charges (compte N° 19) :


Le vérificateur exige toute pièce justifiant ces provisions ainsi que leur
soumissions aux conditions de fond et de forme requise par la législation fiscale
en vigueur.
Il vérifie également que les provisions figurant au bilan ne soit pas constituées
sans objet, et qu’elles ne sont pas devenues sans objet au cours de l’exercice
suivant celui de leur inscription.
Dans ce cas, les provisions inscrites doivent être reportées au compte de
résultats de l’exercice au cours du quel elles sont devenues sans objet.

2- Les dettes (classe 05) :


Le vérificateur doit s’assurer de l’existence réelle de ces dettes et de l’exactitude
des montants en faisant en cas de besoin des recoupements auprès des
partenaires.
A ce titre, il est recommandé d’examiner les comptes suivants :

* Emprunts (compte N°52) :


Ils peuvent être : des emprunts bancaires, crédits d’investissement ou autre
emprunts.
Les deux premiers ne présentent pas des difficultés puisqu’ils sont,
généralement, accordés par les organismes financiers.
Le troisième doit être profondément analysé ; le vérificateur exigera toutes les
justifications nécessaires même pour les exercices prescrits et vérifiera que ces
emprunts ne sont pas fictifs ou ne dissimulent pas des apports faits par
l’exploitant ou les associés.
Pour ce qui concerne les remboursements d’emprunts, il doit s’assurer qu’ils
n’ont pas été retranchés des bénéfices imposables.

* Fournisseurs (compte N °530) :


L’agent vérificateur doit notamment s’assurer :
- De la concordance du compte « fournisseur » figurant au passif du
bilan avec le solde de la balance des fournisseurs et son solde
retracé par le grand livre ;
- Du rapprochement des montants portés à son crédit avec le journal
des achats ;
- Du rapprochement des montants portés au débit du compte
« fournisseurs » avec le journal de trésorier ;
- De la comptabilisation des réductions obtenues.

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Par ailleurs, le vérificateur doit exploiter les bulletins de recoupement figurant
au dossier de l’entreprise vérifiée et s’assurer de leur comptabilisation effective.

C- L’examen des comptes de gestion :


Après avoir effectuer des contrôles sur certains comptes de bilan, le vérificateur
s’attachera à vérifier la véracité des écritures comptables portant sur le compte
de gestion et de résultat qui sont : les charges, et les produits.

1- Le contrôle des charges (classe 06) :


L’entreprise supporte au cours de son exercice des charges dont la nature et
l’importance dépend du niveau d’activité et du CA réalisé.
Ces derniers peuvent faire l’objet de gonflement sous forme :
- D’une prise en charge des dépenses personnelles de l’exploitant, du
gérant ou de l’associé…etc. ;
- Du non respect des plafonds édictés par les lois fiscales pour
déduction ;
- D’une double comptabilisation des charges…etc.
De ce fait un contrôle devrait effectué pour déceler d’éventuelles erreurs et
anomalies qui seront exploitées lors de la reconstitution des bases d’imposition.

* Les consommations :
Pour ce poste, le vérificateur doit comparer les montants portés dans le journal
général avec ceux mentionnés sur les factures pour s’assurer de leur exactitude
et du coût de leur comptabilisation qui doit être égal au coût d’achat augmenté
des frais d’achat et diminué des remises accordées par les fournisseurs.
Les frais sur achats ne doivent être portés dans les comptes de charge par nature.
Par ailleurs, il doit vérifier s’il n’y a pas omission de la comptabilisation de
certaines factures d’achats et s’il n’y a pas d’utilisation des factures fictives pour
cadrer la comptabilité et récupérer indûment la TVA.
En revanche, le vérificateur doit s’assurer de la comptabilisation des achats en
hors taxes et que la TVA déduite a été régulièrement opérée au regard de la règle
du butoir ainsi que la règle de décalage d’un mois lorsqu’il s’agit d’un redevable
de la TVA.

* Les services et frais généraux :


Il est nécessaire pour ces charges de relever celles qui n’ont pas un lien avec
l’objet de l’entreprise et de vérifier la déductibilité des charges dont le montant
est plafonné ainsi que leur réalisation.
Les factures comportant la TVA doivent être comptabilisées en hors taxes.

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* Les frais personnels :
L’examen de ce compte consiste à s’assurer de la régularité du montant des frais
de personnel figurant sur le livre de paie en le rapprochant à la déclaration
fiscale relative au VF et à la retenue à la source (IRG / salaire).
En outre, l’agent vérificateur doits s’assurer que ces salaires sont uniquement
ceux versés aux employés de l’entreprise qui font réellement partie de l’effectif
de celle-ci.

* Les impôts et taxes :(TF, TA, TAP, VF)


La déduction des impôts et taxes doit être régulière, les pénalités et amendes
mises à la charge de l’entreprise ne sont pas incluses dans ce compte
puisqu’elles ne sont pas déductibles. (1)
* Les frais financiers :
Les frais financiers comprennent généralement les intérêts des comptes courants.
Ils sont généralement contrôlés à travers les recoupements recueillis auprès des
établissements financiers.

- Les amortissements :
Les amortissements sont des déductions opérées sur les bénéfices pour tenir
compte de la dépréciation des éléments de l’actif immobilisé résultant de l’usage
et du temps.
Ils sont, en principe, répartis sur la durée probable d’utilisation de l’élément.
Le code des impôts directs retient trois systèmes d’amortissements : (2)

1- Amortissement linéaire :
L’amortissement linéaire est applicable de plein droit à tous les biens soumis à
dépréciations.
Ce système dégage une annuité constante durant la période d’amortissement.

2- Amortissement dégressif :
Il est conçu en l’application d’un taux d’amortissement, en premier lieu, sur la
valeur d’origine (prix d’achat ou de revient de l’immobilisation) et à partir de la
deuxième année sur la valeur résiduelle du bilan.

3- Amortissement progressif :
L’amortissement progressif est obtenu en multipliant la base amortissable
(constante) par une fraction déterminée comme suit :

(1) ARTICLE 141-6 DU CID.


(2) ARTICLE 174 DU CID.

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Durée d’utilisation déjà connue ;
N (N+1) / 2
N : étant le nombre d’années d’amortissements.
- Les provisions :
Les provisions sont des déductions opérées sur les bénéfices en vue de faire face
à des charges ou des pertes non encore réalisées mais dont la réalisation future
peut être considérée comme probable. Elles doivent remplir des conditions de
fond et de forme.

1- Condition de forme :
La provision doit être comptabilisée et inscrite sur un relevé spécial à joindre à
la déclaration annuelle.
2- Condition de fond :
La perte couverte par la provision doit être nettement précisée ;
La perte couverte doit être elle-même déductible ;
La perte doit apparaître comme probable et non éventuelle ;
La perte doit avoir pris naissance dans l’exercice lorsque la perte ne se réalise
pas. La provision est réintégrée dans les résultats de l’exercice au cours duquel
elle devient sans objet.

2- Le contrôle des produits (classe 07) :


Ce compte comprend :
 Les ventes de marchandises en l’état ;
 Les ventes des biens et services produits par l’entreprise.
Dans tous les cas, le CA à retenir est celui se rapportant aux opérations réalisées
au cours du même exercice et ayant donné naissance à une créance même
payable ultérieurement.
Pour les entreprises exerçant l’activité d’achat revente, il s’agit de vérifier
l’équation suivante :
QV = SI + ACHATS - SF
(Q : Quantité ; V : Vendu ; S : Stocks ; I : Initial ; F : Final )
Et de s’assurer de la régularité des achats et des stocks au moment de leur
vérification.
Ce pendant, pour les entreprises industrielles, le vérificateur doit s’assurer :
- De la régularité de l’enregistrement de factures de ventes sur le
journal général et les journaux auxiliaires ;
- De la justification de toute interruption des séries de factures de
ventes utilisées par l’entreprise ;
- Que la comptabilisation des ventes est régulière et que leur
évaluation est correcte.

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* Autres produits :
- Produits accessoires :
Constituent une part importante du CA généralement non prise en considération
par le vérificateur.
Ces produits sont tels que : la vente des déchets et rebuts et des emballages
consignés mais dans tout les cas elles ne doivent pas être perdus de vue par le
vérificateur.

- Les produits financiers :


On entend notamment : les produits de participations, placement, des escomptes
obtenus et les gains de change. Il s’agit de vérifier la comptabilisation des
produits financiers imposables et qu’ils ont fait partie de l’assiette imposable
pour leur valeur taxable.

-Les produits exceptionnels :


Ce compte exige une attention particulière de la part du vérificateur pour déceler
les profits n’ayant pas fait l’objet de déclaration, une étude profonde du dossier
fiscal renseigne le vérificateur de l’existence de ces produits.
Pour plus d’efficacité, il est utile de vérifier également les commandes reçues,
les bons de livraisons, les registres du magasinier retraçant les entrées et sorties
de marchandises et d’effectuer des recoupements auprès des principaux clients
de l’entreprise.

IV- LA CONCLUSION DE LA VERIFICATION:


Après avoir effectué tous les contrôles possibles et une fois qu’un examen
minutieux de la comptabilité est achevé, le vérificateur peut conclure et porter
un jugement sur la sincérité de la comptabilité.
La vérification abouti selon le cas à l’une des situations suivantes :
1- La confirmation des déclarations déposées par le contribuable ;
2- La constatation et la découverte d’irrégularités commises par le
contribuable.
Dans les deux cas, l’administration est tenue de notifier au contribuable par
écrit les résultats de la vérification.
La notification doit préciser la nature des documents comptables présentés et
l’appréciation des vérificateurs qui doit être justifiée et motivée pour permettre
au contribuable de formuler ses observations ou son acceptation.

1- Appréciation générale :
Par référence aux dispositions législatives et réglementaires du (PCN, code de
commerce, codes des impôts, codes fiscaux…etc.), l’agent vérificateur doit
prononcer son appréciation de la comptabilité qui peut être soit l’acceptation ou
le rejet.

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A- Acceptation de la comptabilité :
Une comptabilité est acceptée si elle est conforme aux prescriptions qui en
régissent sa tenue et si elle satisfait les conditions de forme et de fond et que les
anomalies relevées ne peuvent en lever son caractère probant, dans ce cas la
rectification des résultats se fait par la procédure contradictoire.

B- Le rejet de la comptabilité :
Aux termes de l’article 191 du CID, le rejet de la comptabilité peut être
prononcé dans les trois cas suivants :
Lorsque la tenue des livres comptables n’est pas conforme aux dispositions des
articles 9 à 11 du code de commerce et aux conditions et modalités du PCN.
Dans ce cadre :
* L’article 9 du code de commerce fait obligation à toute personne physique ou
morale ayant la qualité de commerçant de tenir un livre journal enregistrant
toutes les opérations effectuées par l’entreprise ;
* L’article 10 prescrit l’obligation de la tenue d’un livre d’inventaire des
éléments d’actif de l’entreprise à la fin de chaque année.
Aussi, selon la réglementation du PCN, la comptabilité doit être suffisamment
détaillée permettant l’enregistrement et le contrôle des opérations effectuées par
l’entreprise et l’établissement des documents de synthèse prévus par l’arrêté du
23 juin 1975 relatif au modalités d’application du PCN.
Lorsque la comptabilité est privée de toute valeur probante du fait de l’absence
de pièces justificatives.
Lorsque la comptabilité comporte des erreurs, omissions ou inexactitudes graves
liées aux opérations comptables.
Dans ce cas, la procédure contradictoire n’est pas applicable et les bases sont
retenues sans qu’il soit tenu de répondre aux observations du contribuable.

SECTION 03 : Les procédures de redressement


La procédure de redressement dépend du respect ou non des obligations fiscales
et comptables par le contribuable, celle-ci peut être soit contradictoire, soit
unilatérale.

I- LA PROCEDURE CONTRADICTOIRE :
Elle est réservée aux contribuables ayant respecté leurs obligations comptables
et fiscales.
De ce fait, l’administration est tenue de respecter certaines règles et obligations
afin d’établir les redressements nécessaires.
Dans ce cadre, les résultats de la vérification doivent être notifiés au
contribuable même en l’absence de redressement, ainsi, un débat contradictoire
doit être instauré entre les deux parties pour discuter les résultats notifiés.

Page | 72
La notification doit être adressée par lettre recommandée avec accusé de
réception ou remise au contribuable contre accusé de réception, celle-ci doit être
détaillée et motivée pour permettre au contribuable qui dispose d’un délai de
quarante jours pour parvenir son acceptation ou formuler ses observations.
Lorsque les observations du contribuable sont rejetées par le vérificateur, celui-
ci doit l’informer par une correspondance également motivée et détaillée.
Aux termes de l’article 190-6 du CID, la base d’imposition devient définitive en
cas d’acceptation expresse sauf dans le cas ou le contribuable a usé de
manœuvres frauduleuses ou a fourni des renseignements incomplets ou inexacts
durant la vérification.

II- LA PROCEDURE UNILATERALE :


Quand le contribuable n’a pas satisfait aux obligations qui lui incombent où,
quand il refuse le contrôle, l’administration en tenant compte de cette situation,
doit mener à terme la vérification. L’administration doit justifier son recours à la
procédure unilatérale, le contribuable doit être informé des modalités de
détermination des bases d’imposition, et de l’informer des résultats obtenus de
façon contradictoire. Aussi, la loi de finances pour 1999 a institué la possibilité
pour le vérificateur d’informer le contribuable des résultats de vérification et de
recevoir ces observations.
Les procédures utilisées dans ce cas sont :

1- La taxation d’office :
C’est le droit attribué à l’administration de fixer unilatéralement les bases
d’imposition sans recourir au débat contradictoire, elle est utilisée dans le cas :
 De défaut de déclaration ou dépôt tardif ;
 Refus de réponse à la demande d’éclaircissement ou de justification ;
 Défaut de communication.

2- L’évaluation d’office :
L’article 321 du CID stipule que « si le contrôle fiscal ne peut avoir lieu du fait
du contribuable ou de tiers, il est procédé à l’évaluation d’office des bases
d’imposition ».

SECTION 04 : La reconstitution des bases d’imposition et la vérification


des résultats

I- LA RECONSTITUTION DES BASES D’IMPOSITION :


La méthode de reconstitution des bases d’imposition dépend essentiellement de
la nature de l’activité vérifiée, du degré de respect des prescriptions légales et
des obligations fiscales et de l’ampleur des erreurs et des inexactitudes des
relevés ; à cet effet, le vérificateur procède à la reconstitution des bases
d’imposition.
Page | 73
Dans le cas ou les anomalies ne nécessitent pas un rejet de comptabilité, le
vérificateur procède uniquement :
 A la réintégration des charges non justifiées au résultat imposable ;
 A la rectification des stocks ;
 Au rejet de l’amortissement et de provision exagérés ou injustifiés ;
 A l’application correcte des travaux d’imposition (TVA…) ;
 A la reconstitution des chiffres d’affaires CA.
Les méthodes de reconstitutions les plus utilisées sont :

A- Reconstitution du CA à partir des éléments quantitatifs (matière) :


Les vérificateurs ont recours généralement à cette méthode en raison de sa
simplicité, mais certaines activités ne s’y prêtent pas du tout comme les
professions libérales, et les entrepreneurs de travaux…etc.
De plus, une telle méthode n’est pas applicable aux grandes entreprises ainsi
qu’à celles possédant une gamme très variée de produits qui se renouvellent
rapidement.

1- Le compte matière pour une entreprise d’achat, revente se présente


comme suit :

STOCK INITIAL
(+) ACHATS
(-) STOCK FINAL

(=) Consommations reconstituées


(-) Consommations déclarées

(=) Différence, pertes ou dissimulation.

Le pourcentage de dissimulation dégagé, sera appliqué au chiffre d’affaires


déclaré afin de chiffrer les redressements à opérer.

Page | 74
2- Le compte matière pour une entreprise de production qui est plus
élaboré se présente comme suit :

STOCK INITIAL DE MATIERE PREMIERE


(+) ACHAT REEL
(-) STOCK FINAL DE MATIERE PREMIERE

(=) Consommation brute de matières premières


(-) Perte en %
(=) Consommation nette de matières premières à reconvertir en
produits finis
(+) Stock initial de produits finis reconverti en matières
premières
(-) Stock final de produits finis reconverti en matières
premières

(=) Consommation reconstituée de produits finis


(-) Consommation déclarée

(=) DIFFERENCE OU DISSIMULATION.


Dissimulation
Taux de dissimulation = * 100
Consommation déclarée

Ce taux de dissimulation dégagé sera appliqué au CA déclaré afin de déterminer


le redressement à opérer. (1)

B- Reconstitution du CA à partir des recettes et de la facturation :


1- À partir des recettes :
Cette méthode nécessite l’élaboration d’un compte financier qui reprendra
l’ensemble des débits de la caisse ainsi que les soldes créditeurs des comptes
bancaires de l’entreprise ou de l’exploitant en tenant compte des variations des
avances clients et des soldes au début et à la fin de l’exercice.
Ce compte financier se présente comme suit :

(1) Guide du vérificateur de comptabilité, MF/DGI/DRV, édition 2001, page 123.

Page | 75
Caisse (total des débits)
(+) Comptes bancaires (débits des comptes comptables ou crédit
à la banque).

(=) TOTAL (encaissement de l’exercice).


(+) Avance clients au 01er janvier
(-) Avance clients au 31 décembre
(-) Solde clients au 01er janvier
(+)Solde clients au 31 décembre
(=) CA RECONSTITUE EN TTC
Lorsque, en reconverti en hors taxe (HT) :
CATTC
CAHT=
1+T
CAHT : chiffre d’affaires hors taxe ;
CATTC : chiffre d’affaires en toutes taxes comprises.
Le chiffre d’affaires reconstitué sera comparé à celui déclaré pour déceler une
éventuelle minoration.

2- À partir de la facturation :
Dans les entreprises de travaux publics, la facturation constitue la base en
matière d’impôt direct.
La reconstitution de la facturation permet non seulement la vérification des
soldes et des avances, mais encore des encaissements et des facturations
déclarées.

(+) Encaissements déclarés


(-) Solde client au 01/01
(+) Avance client au 01/01
(+) Solde client au 31/12
(-) Avance client au 31/12

(=) Facturation reconstituée


(-) Facturation déclarée

(=) DIFFERENCE

* La différence représente des encaissements non déclarés imposable à la TVA.

C- Reconstitution du CA à partir des charges de production :


A partir de certaine charges liées à la production (ex : les salaires distribués au
personnel) en comparant d’une part les salaires versés au CA déclaré, d’autre
part la production de l’entreprise avec les consommations d’électricité pour les

Page | 76
quatre exercices vérifiés. Néanmoins, on doit retrouver approximativement le
même rapport par exercice sauf en cas de changement de matériel de production.
Les consommations de gas-oil peuvent aussi constituer un moyen de
reconstitution des recettes. Ce procédé est surtout valable pour les entreprises de
transport de marchandises et de voyageurs. Il faut s’assurer que la totalité du
gas-oil a été utilisée pour les moteurs et non pas pour l’entretien, la partie non
affectée à la consommation doit être défalquée.

D- Reconstitution du CA à partir des ratios :


Cette méthode consiste à comparer les rapports qui existent entre certains
éléments composant le prix de revient en quantité et en valeur avec ceux
ressortant des données comptables. Pour cela, il suffit de multiplier les quantités
de matières mises en œuvre, compte tenu du stock réel détenu, par le prix de
vente unitaire. Cette méthode n’est pas utilisée dans le commerce de détail. Dans
ce genre de commerce, on utilise la méthode de ratios d’exploitation qui consiste
à comparer les pourcentages déterminés à partir des données comptables, à ceux
dégagés par le dépouillement des pièces justificatives.

E- Reconstitution du CA à partir d’une étude de prix :


L’étude de prix a pour but de s’assurer de la véracité du coefficient de la marge
brute déclarée pour le contribuable ; ce dernier est tiré du rapport suivant :

CA
Prix de vente moyen pondéré (PVMP)=
Quantité vendue

(Stock initial+achat) valeur


Prix d’achat moyen pondéré (PAMP) =
(Stock initial +achat) quantité

= Coefficient pondéré de marge brute.

Ce coefficient présente des anomalies lorsqu’il est supérieur au coefficient


déclaré, mais quand l’écart est important et répété au cours des quatre exercices
vérifiés, ceci peut entraîner un rejet de comptabilité en le fond, et l’application
d’un coefficient moyen le plus fort en vue de reconstituer le CA.

F- Reconstitution du CA à partir d’indices que vérificateur a pu


isoler :
Le vérificateur dispose de divers indices pouvant servir d’éléments pour la
reconstitution des recettes ou des CA réalisés, on peut citer à titre d’exemple :

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 Les achats de boissons gazeuses et alcoolisées pour reconstituer les
recettes réalisées par les restaurateurs ;
 Les notes de blanchisseries pour reconstituer les recettes en matière
d’hôtellerie. Il en de même pour le registre de police qui comporte
les noms des personnes ayant séjourné dans l’hôtel.

II- LA NOTIFICATION DES RESULTATS:


A l’issue des travaux de vérification, l’administration doit obligatoirement
informer le contribuable des impôts, déclarations, actes, faits ou périodes en
cause. La notification doit être transmise par voie recommandée avec accusé de
réception.
Elle doit être suffisamment détaillée et motivée et doit lui indiquer qu’il peut se
faire assister par un conseil de son choix et qu’il dispose d’un délai de quarante
jours pour parvenir son acceptation ou formuler ses observations.
L’administration doit, également, être en mesure de prouver non seulement la
notification mais également son contenu.
Il est à signaler que la notification a pour effet d’interrompre la prescription
quadriennale et de fixer la date de début du nouveau délai de 40 jours.
A la suite de la notification des résultats, trois cas peuvent se présenter :
1- La réponse du contribuable parvient dans le délai légal en émettant des
observations qui peuvent être selon le cas objectives et justifiées ou non fondées
et par conséquent rejetées. A ce titre, le vérificateur doit formuler une
notification définitive qui doit être également motivée.
2- La réponse parvient tardivement, lorsque les arguments du contribuable
sont valables, il est conseillé de rectifier les bases notifiées pour asseoir
convenablement les impositions supplémentaires.
3- Absence de réponse : ce cas est simple, il est interprété comme étant une
acceptation tacite des bases initialement notifiées.
Une fois que le vérificateur a notifié les résultats de la vérification et que le
contribuable a selon le cas, répondu ou non dans le délai de 40 jours, il doit,
après avoir examiné la réponse du contribuable qui peut être prise en
considération ou rejetée, notifier définitivement les résultats, rédiger un rapport
de vérification et procéder à l’émission des rôles supplémentaires.

A- La notification définitive :
La notification définitive des redressements intervient après l’expiration du délai
de 40 jours.
Les redressements maintenus doivent être suffisamment justifiés et motivés et
également pour ceux abandonnés.
Aucun délai n’est fixé pour la notification définitive. Elle doit s’opérer
cependant dans un délai raisonnable soit généralement avant le 31/12 de
l’exercice en cours.

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B- Rédaction d’un rapport de vérification :
Ce rapport est conçu comme étant un rapport permettant aux différentes
structures d’exercer leurs attributions en matière de contrôle, il contient les
éléments d’exécution de la vérification.
Par souci d’uniformisation, un modèle normalisé est utilisé par toutes les
structures de contrôle.
Les rapports de vérification sont utilisés pour l’élaboration de brochures, guides
et à des fins de contrôle.
Une copie du rapport est mise dans le dossier fiscal du contribuable tandis
qu’une autre est transmise à la DRI pour analyse et sommation.

C- Emission des rôles supplémentaires :


Ces rôles constituent l’aboutissement des opérations de contrôle, ils fixent les
droits et pénalités rappelés, les délais de paiement et le point de départ du délai
de recours devant le directeur des impôts de wilaya compétent.

Page | 79
ETUDE DU CAS PRATIQUE :

Comme nous l’avons constaté durant notre étude, la fraude fiscale cause
d’innombrables préjudices à l’Etat que ce soit sur le plan économique, social ou
financier.
Donc, c’est un mal qu’il faut absolument combattre, c’est pourquoi
l’important, ce n’est pas seulement de diagnostiquer la maladie, de trouver les
causes et les conséquences de son développement, mais c’est de trouver les
remèdes et les moyens qui nous permettront d’éliminer son développement ou
du moins limiter son action.
De ce fait, l’administration fiscale procède régulièrement à l’exercice du
contrôle fiscal à travers un certain nombre d’opérations et de procédures qui
restent jusque la insuffisantes du fait de la persistance du phénomène de la
fraude fiscale.
Ainsi, à l’issue de notre stage effectué au ministère des finances
(Direction des Recherches et Vérifications), il nous a semblé important
d’élaborer une étude pratique pour donner plus d’éclaircissements aux éléments
étudiés précédemment.
Suivant une procédure de programmation à la vérification de la
comptabilité, on a pu relever un dossier de l’entreprise EURL « X ».

1- Le Déroulement De La Vérification :
I- Envoi De L’avis De Vérification :
Les vérificateurs ont remis en main propre au contribuable un avis de
vérification N°35/DICH/SDCF le 27/04/2005, contre accusé de réception
indiquant la date et l’heure de la dite intervention, joint d’une charte indiquant
les droits et garanties des contribuables, ainsi que leurs obligations vis-à-vis de
l’administration fiscale. (Annexe N° I)

II- Notification De Redressements Suite à La Vérification De La


Comptabilité :
Lors de l’intervention sur place, suivant l’avis de vérification N°
35/DICH/SDCF du 27/04/2005, l’entreprise a fait l’objet d’une vérification
comptable et fiscale pour la période allant du 01/01/2002 au 31/12/2004.

1-position fiscale :
la société vérifiée est soumise aux impôts suivants :
A- En matière de taxe sur le chiffre d’affaires :
L’entreprise est soumise à la TVA au taux de 17% sur l’ensemble des chiffres
d’affaire réalisées au titre des années vérifiées.
B- En matière d’impôts directs :
L’entreprise est soumise à :

Page | 80
- La TAP au taux de 2% sur l’ensemble des chiffres d’affaires réalisés pour
l’exercice 2002,2003 et 2004.
- Au VF (1), IRG/ salaires sur l’ensemble des rémunérations versés à vos
employés.
- Ainsi que L’IRG au taux de 15% sur les rehaussements en matière d’IBS.
C- En matière de droit de timbre :
L’entreprise doit payer des :
- Droits de timbre sur l’ensemble des ventes réglées en espèce.

2- Examen de la comptabilité :
A- En la forme :
La comptabilité présentée a été jugée régulière dès lors qu’elle comporte
l’ensemble des documents comptables prévus par la réglementation en vigueur.
B- En le fond :
L’examen de la comptabilité en le fond a permis de constater les irrégularités
énumérées ci- après :
 L’élaboration du compte matière établi sur les produits les plus
commercialisés à savoir : disque dur, CPU, carte mère, carte
graphique…etc. A fait dégagé des différences non justifiées
pour les trois années vérifiées ;
 L’élaboration du compte financier a fait dégagé des différences non
justifiés aussi pour les trois années vérifiées ;
 Absence des écritures comptables sur le livre journal et le livre
d’inventaire pour le deuxième semestre 2004 ;
 Non paiement de droit de timbre pour les ventes réglées en espèce pour
les années 2002 et 2003.
Pour ces raisons, la comptabilité de EURL « X » a été jugée non probante,
compte tenu des anomalies citées au paravent.
Dans cette hypothèse ou plutôt dans ce contexte, que le vérificateur a procéder
par la suite à l’établissement de la notification de redressements primitive en
précisant que :
 L’entreprise dispose d’un délai de quarante (40) jours pour formuler ses
observations ou faire part de son acceptation des propositions de
redressements envisagés. Elle peut solliciter des explications verbales
utiles sur le contenu de la notification définitive ;
 L’entreprise a la faculté de se faire assister par un conseil de son choix ;
 Elle doit mettre tout les documents comptables et pièces justificatives à la
disposition des vérificateurs;

(1) actuellement les exercices vérifiés sont concernés par le VF jusqu’au


31/12/2005
Page | 81
 En cas d’opposition au contrôle fiscal, l’entreprise sera soumise à une
évaluation d’office selon ses bases d’imposition, ainsi que l’application
des sanctions prévues par la législation fiscale.

* Reconstitution des chiffres d’affaires :


La reconstitution des chiffres d’affaires a été opérée à partir du résultat du
compte financier soit :

DESIGNATION 2002 2003 2004

Encaissements :
Banque BDL Hadjout 161.058.805 79.485.209 27.251.506
Société générale Blida 39.799.944
BDL Tipaza 4.211.340
BDL Blida
CPA 24.220.958
Société générale Chéraga 26.983.808 58.802.858
Caisse 6.679.730 30.079.258 56.783.756
Encaissements TTC 167.738.535 160.769.233 186.849.404
(-) Solde client au 01/01 17.353.950 7.905.787
(+) Solde client au 31/12 17.353.950 7.905.787 416.302
(+) Avance client au 1.963.800
01/01
(-) Avance client au 31/12 1.963.800 11.626.388

Total 185.092.485 149.357.270 169.697.331


Droits dus 50.000 132.432 198.164
CA TTC 185.042.485 149.224.838 169.499.167
TVA 26.886.515 21.682.241 24.628.084
CA reconstitué HT 158.155.970 127.542.597 144.871.083
CA déclaré 155.501.090 126.129.187 142.977.636
Différence 2.654.880 1.413.410 1.893.447

* Régularisation des bases imposables :


Les rehaussements issus de l’élaboration du compte financier seront régularisés
en matière de :

Page | 82
TVA :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement 2.654.880 1.413.410 1.893.447
Taux 17% 17% 17%
Droit dus 451.329 240.279 321.885
Taux de pénalité 25% 25% 25%
S/ des pénalités 112.832 60.069 80.471

Total à rappeler 564.161 300.348 402.356

TAP :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement 2.654.880 1.413.410 1.893.447
Taux 2% 2% 2%
Droit dus 53.097 28.268 37.868
Taux de pénalité 15% 10% 10%
S/ des pénalités 7.964 2.826 3.786
Total à rappeler 61.061 31.094 41.654

IBS :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement 2.654.880 1.413.410 1.893.447
Déduction TAP 53.097 28.268 37.868
Rehaussement net 2.601.783 1.385.142 1.855.579
Taux d’IBS 30% 30% 30%
Droits dus 780.534 415.542 556.673
Pénalités 25% 25% 25%
Sommes de pénalités 195.133 103.885 139.168

Total à rappeler 975.667 519.427 695.841

Page | 83
 En matière de droits de timbre :

DESIGNATION 2002 2003


Ventes global réglé en 6.679.730 30.079.258
espèce
Taux 1.5% 1%
Droits timbre reconstitué 100.195 300.792
Droits timbre déclaré 50.000 132.432
Différence 50.195 168.360
Taux de pénalité 15% 15%
S/ des pénalités 7.529 25.254
Total à rappeler 57.724 193.614

* En matière D’IRG :
Les rehaussements net d’IBS dégagés ci-dessus feront l’objet d’imposition à
l’IRG au taux libératoire de 15%.

DESIGNATION 2002 2003 2004

Rehaussement net 2.601.783 1.385.142 1.855.579


(-)Sommes d’IBS 780.534 415.542 556. 673

Rehaussement net 1.821.249 969.600 1.298.906


d’IBS
Taux d’IRG 15% 15% 15%
Droits simples 273.187 145.440 194.835
Taux de pénalités 25% 15% 15%
Pénalités 68.296 21.816 29.225

Total à rappeler 341.483 167.256 224.060

III- Réponse Du Contribuable Aux Propositions De Redressements :

Page | 84
Le 26/10/2005, avant l’expiration du délai accordé à l’entreprise, elle a envoyé
une réponse faisant état de ses observations à la notification de redressements.

1- Reconstitution des chiffres d’affaires :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Encaissements :
BDL Hadjout 161.058.805 79.485.209 27.251.506
Société générale Blida 39.799.944
BDL Tipaza 4.211.340
BDL Blida
CPA 24.220.958
Société générale Chéraga 26.983.808 58.802.858
Caisse 6.679.730 30.079.258 56.783.756
(-) Chèques impayés 1.624.220 375.650 1.885.988
Total encaissement TTC 166.114.315 160.393.583 184.963.416
(-) Solde client au 01/01 17.353.950 7.905.787
(+) Solde client au 31/12 17.353.950 7.905.787 416.302
(+) Avance client au 01/01 1.963.800
(-) Avance client au 31/12 1.963.800 11.017.544

Total 183.468.265 148.981.620 168.420.187


Droits dus 50.000 132.432 198.164
CA TTC 183.418.265 148.849.188 168.222.023
TVA 26.650.517 21.627.660 24.442.516
CA reconstitué en HT 156.767.748 127.221.528 143.779.507
CA déclaré 155.501.090 126.129.187 142.977.636
Différence 1.266.658 1.092.341 801.871

2- Régularisation des bases imposables :


Les rehaussements après corrections justifiées par des pièces versées en annexe
sont obtenues comme suit :

TVA :

Page | 85
DESIGNATION 2002 2003 2004
Rehaussement 1.266.658 1.092.341 801.871
Taux 17% 17% 17%
Droits dus 215.331 185.697 136.318
Taux de pénalité 25% 15% 15%
S/ des pénalités 53.832 27.854 20.447
Total à rappeler 269.163 213.551 156.765

TAP :

DESIGNATION 2002 2003 2004

Rehaussement 1.266.658 1.092.341 801.871


Taux 2% 2% 2%
Droits dus 25.333 21.846 16.037
Taux de pénalité 10% 10% 10%
S/ des pénalités 2.533 2.184 1.603

Total à rappeler 27.866 24.030 17.640

IBS :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement 1.266.658 1.092.341 801.871
Déduction de la TAP 25.333 21.846 16.037
Rehaussement net 1.241.325 1.070.495 785.834
Taux d’IBS 30% 30% 30%
Droits dus 372.397 321.148 235.750
Pénalités 25% 25% 25%
S/ des pénalités 93.099 80.287 58.937
Total à rappeler 465.496 401.435 294.687

* Droits de timbres :

Page | 86
DESIGNATION 2002 2003

Ventes globales en 6.679.730


espèces S’agissant de l’exercice
Taux 1.5% 2003, la notification n’a pas
Droits de timbres 100.195 tenu compte du plafond
reconstitués 2500 DA, conformément à
la loi de finances pour
Droits de timbres 50.000 2003 ; voir copie du
déclarés journal officiel et grand
livre des timbres.
Différence 50.195
Taux de pénalité 15%
S/ des pénalités 7.529
Total à rappeler 57.724

Il est joint en annexe le grand livre détaillé de l’exercice 2003.

* EN MATIERE D’IRG :

DESIGNATION 2002 2003 2004

Rehaussement net 1.241.325 1.070.495 785.834


(-) Sommes d’IBS 372.397 321.148 235.750
Rehaussement net 868.928 749.347 550.084
d’IBS
Taux d’IRG 15% 15% 15%

Droits simples 130.339 112.402 82.512


Taux de pénalités 15% 15% 15%
S/ des pénalités 19.550 16.860 12.376
Total à rappeler 149.889 129.262 94.888

* COMMENTAIRES :
1- Les chiffres en gras caractérisent les corrections opérées par la société sur
La base des justifications présentée.
2- Pour les trois exercices 2002,2003 et 2004 ; les vérificateurs n’ont pas tenu
compte des chèques impayés.
3- L’exercice 2004 : le montant ayant trait au avances sur clients de
11.626.388 DA affiché dans la notification renferme deux comptes principaux ;

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Le compte 56 « Prestations » d’un montant de 608.844,00 DA et
Le compte 57 « Avances reçues des clients » d’un montant de
11.017.544,00 DA.

IV- Notification définitive :

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Le 26/12/2005, une notification définitive est adressée à l’entreprise. Après
étude et examen des points portés dans les observations de l’entreprise, les
vérificateurs ont exposé à l’entreprise leurs conclusions définitives :

 Reconstitution des chiffres d’affaires à partir de l’élaboration du compte


financier ;
 Régularisation en matière de droits de timbre.

Après étude et examen des points soulever ci-dessus, les vérificateur ont exposé
les conclusions aux quelles le service est parvenu ;
1- Les chèques régularisés : ont été pris en considération et se
présente comme suit :

 ANNEE 2002 :

Date de règlement Date de retour N° chèque Montant Date de


régularisation
04/06/2002 25/06/2002 8975604 15.000 07/08/02 BDL
22/07/2002 25/07/2002 0871464 109.000 27/08/02 BDL
22/07/2002 07/08/2002 9606300 103.800 07/08/02 Caisse
26/06/2002 12/08/2002 00028851 124.400 11/09/02 BDL
22/07/2002 02/09/2002 6016284 363.200 02/09/02 Caisse
25/11/2002 09/12/2002 0002788 29.890 09/12/02 Caisse
22/07/2002 05/09/2002 6016294 501.260 10/09/02 BDL

 ANNEE 2003 :

Date de règlement Date de retour N° chèque Montant Date de


régularisation
16/12/2002 02/01/2003 0461831 127.800 02/01/03 Caisse
09/12/2002 07/01/2003 9148692 48.350 08/01/03 Caisse

 ANNEE 2004 :

Date de règlement Date de retour N° chèque Montant Date de


régularisation
15/06/2004 29/06/2004 4705519 55.800 24/08/04 BDL
30/06/2004 06/07/2004 2276100 124.000 31/08/04 BDL

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2- Pour les autres chèques impayés et vu l’absence de leurs dates de
régularisation, ces derniers ont été rejetés.

CHEQUES REJETES :

* Année 2002 :

Date de Date de retour N° chèque Montant


règlement

22/05/2002 25/06/2002 0042643 67.200


22/07/2002 25/07/2002 0871461 61.500
04/09/2002 07/08/2002 0006153 69.000
22/07/2002 02/09/2002 6016285 97.540
22/11/2002 09/12/2002 9148686 28.650
25/11/2002 25/12/2002 9148688 53.780

* Année 2003 :

Date de Date de retour N° chèque Montant


règlement
20/01/2002 26/01/2003 5570312 199.500

* Année 2004 :

Date de Date de retour N° chèque Montant


règlement
30/12/2003 20/01/2004 3265051 1.600.000

30/03/2004 30/03/2004 0587723 106.188

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3- Concernant le premier point relatif au résultat dégagé à partir du compte
financier et après étude et examen de nouveaux éléments présentés par la société
et suite à la séance de travail qui s’est tenu en date du 11/12/2005 en présence du
comptable de l’entreprise, le service a apporté des rectifications et ce en tenant
compte des déductions des encaissements et des chèques impayés.

En ce qui concerne le deuxième point, à savoir la régularisation en matière de


droits de timbre pour l’année 2003, celle-ci a été abandonnée conformément
aux dispositions de l’article 100 de la loi de finance N° 02111 du 24/12/2002
pourtant loi de finance 2003.
 le solde client au 31/12/2004 est de l’ordre de 11.017.544, 00 DA au lieu
de 11.626.388,00 DA comme notifié initialement.
Compte tenu de ce procédé, la nouvelle situation de la société se présente
comme suite :

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RECONSTITUTION DES CHIFFRES D’AFFAIRES :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Encaissements :
Banque BDL Hadjout 161.058.805 79.485.209 27.251.506
Société générale Blida 39.799.944
BDL Tipaza 4.211.340
BDL Blida
CPA 24.220.958
Société générale Chéraga 26.983.808 58.802.858
Caisse 6.679.730 30.079.258 56.783.756
(-) Chèque impayé 1.246.550 176.150 179.800

Encaissements TTC 166.491.985 160.593.083 186.669.604


(-) Solde client au 01/01 17.353.950 7.905.787
(+) Solde client au 31/12 17.353.950 7.905.787 416.302
(+) Avance client au 1.963.800
01/01
(-) Avance client au 31/12 1.963.800 11.017.544

TOTAL TTC 183.845.935 149.181.120 170.126.375


Droits Dus 50.000 132.432 198.164
CA TTC 183.795.935 149.048.688 169.928.211
TVA 26.705.392 21.656.647 24.690.424
CA reconstitué HT 157.090.543 127.392.041 145.237.787
CA déclaré 155.501.090 126.129.187 142.977.636
Différence 1.589.453 1.262.854 2.260.151

REGULARISATION DES BASES IMPOSABLES :


Les rehaussements issus de l’élaboration du compte financier seront
régularisés en matière de :

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TVA :

DESIGNATION 2002 2003 2004

Rehaussement 1.589.453 1.262.854 2.260.151


Taux 17% 17% 17%
Droits Dus 270.207 214.685 384.225
Taux de pénalité 25% 25% 25%
S/ des pénalités 67.551 53.671 96.056
Total à rappeler 337.758 268.356 480.281

TAP :

DESIGNATION 2002 2003 2004

Rehaussement 1.589.453 1.262.854 2.260.151


Taux 2% 2% 2%
Droits Dus 31.789 25.257 45.203
Taux de pénalité 10% 10% 10%
S/ des pénalités 3.178 2.525 4.520

Total à rappeler 34.967 27.782 49.723

IBS :
La reconstitution du bénéfices sera opérée par la réintégration des rehaussements
dégagés par le compte financier après déduction de la TAP soient :

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement 1.589.453 1.262.854 2.260.151
Déduction TAP 31.789 25.257 45.203
Rehaussement net 1.557.664 1.237.597 2.214.948
Taux 30% 30% 30%
Droits dus 467.299 371.279 664.484
Pénalités 25% 25% 25%
Sommes de pénalités 116.824 92.819 166.121

Total à rappeler 584.123 464.098 830.605

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EN MATIERE DE DROITS DE TIMBRE :

DESIGNATION 2002
Ventes globales en espèce 6.679.730
Taux 1.5%
Droits de timbre reconstitué 100.195
Droits de timbre déclaré 50.000
Différence 50.195
Taux de pénalité 15%
S/ des pénalités 7.529

Total à rappeler 57.724

EN MATIERE D’IRG :
Les rehaussements dégagés ci-dessus seront repris à l’IRG au taux de
15% après déduction de l’impôt IBS.

DESIGNATION 2002 2003 2004


Rehaussement net 1.557.664 1.237.597 2.214.948
(-) Somme d’IBS 467.299 371.279 664.484
Rehaussement net 1.090.365 866.318 1.550.464
d’IBS
Taux d’IRG 15% 15% 15%

Droits simples 163.554 129.947 232.569


Taux de pénalités 15% 15% 25%
Pénalités 24.533 19.492 58.142
Total à rappeler 188.087 149.439 290.711

Les vérificateurs ont procédé par la suite à l’établissement des


rôles de régularisation (titres de perception), qui vont servir pour
le recouvrement des redressements généré par la présente
vérification.

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