I DEFINITIONS ET GENERALITES
II PRINCIPAUX HYDROCARBURES
II-1 Hydrocarbures libres
II-1-1 Caractères physiques
II-1-2 Caractères chimiques
II-2 Hydrocarbures potentiels ou pyrobitumes
III ORIGINE DU PETROLE
III-1 Origine organique
III-2 Origine des matières organiques
IV CONDITIONS D’ACCUMULATION ET DE CONSERVATION DES
MATIERES ORGANIQUES
V TRANSFORMATION DES MATIERES ORGANIQUES EN
PETROLE
V-1 Processus de transformation des M.O. en pétrole
V-2 Temps nécessaire à la formation du pétrole
VI L’ACCUMULATION DU PETROLE
VI-1 Les phénomènes de migration
VI-1-1 La migration primaire
VI-1-2 La migration secondaire
VI-2 Le réservoir
VI-2-1 La porosité
VI-2-2 La perméabilité
VI-2-3 Les roches réservoirs
a) Les sables et les grès
b) Les calcaires et dolomies
c) Autres roches magasins
VI-3 Les pièges
VI-3-1 La notion de piège
VI-3-2 La formation des pièges
a) Les facteurs structuraux
b) Les facteurs sédimentologiques
c) Les facteurs hydrodynamiques
VI-3-3 Classification des pièges
a) Les pièges structuraux
b) Les pièges stratigraphiques
I Définitions et généralités
II Principaux hydrocarbures
La couleur
La teinte du pétrole brut varie du brun au noir pour les huiles les plus lourdes.
La densité
La densité est le plus souvent exprimée en degrés API, échelle adoptée par
l’Institut Américain du Pétrole et employé dans le monde entier.
Les densités des huiles brutes varient entre 0.83 et 0.96 (certains auteurs situent
l’intervalle entre 0.7 et 1), exemples : Bélier (0.846), Espoir (0.860).
En règle générale la densité des huiles décroît avec la profondeur.
La viscosité
C’est la mesure de la résistance à l’écoulement d’un fluide. La viscosité pour
toute huile décroît avec la température croissante et avec la quantité de gaz
dissoute. De même, la viscosité s’accroît avec une densité élevée et avec le
nombre croissant des atomes de carbone.
Les unités de mesure sont le poise ou le centipoise.
La solubilité
Les hydrocarbures sont solubles dans le chloroforme (ou trichlorométhane
CHCl3), le tétrachlorure de carbone et le disulfide de carbone.
Le pétrole brut colore le solvant.
Le point de congélation
Il est essentiellement en relation avec la teneur en paraffines, correspond à la
température à laquelle une huile cesse de pouvoir s’écouler. Il peut être atteint à
des températures variant entre 32°C, pour les huiles brutes très riches en
paraffines, et 25°C.
Ce sont des bitumes associés à des schistes. Ils n’ont pas de valeur économique
pour le moment.
Seule une fraction faible des matières organiques produites en abondance par le
plancton et par les substances provenant des fleuves parvient jusqu’au fond des
mers ou des lagunes ou des lacs et peut se mêler aux sédiments qui se déposent.
Au cours de leur chute vers les fonds des mers une partie des êtres planctoniques
est détruite par les bactéries aérobies.
Sous l’action des bactéries anaérobies, les matières organiques sont réduites et
tombent dans les fonds de ces mers ou lagunes ou lacs, accélérant leur
accumulation. Par conséquent c’est dans les bassins de mers plus ou moins
fermées que la formation des hydrocarbures est plus favorable.
L’exemple le plus célèbre d’un milieu réducteur est la Mer Noire : les
précipitations (pluie) et les apports d’eau par les fleuves sont supérieurs aux
effets de l’évaporation ; la faible densité des eaux superficielles qui en résulte
empêche la possibilité de l’établissement de courants de convection et par
conséquent, l’oxygénation des fonds. A partir de 200 m de profondeur, la teneur
en oxygène de l’eau est très réduite ; les bactéries (anaérobies) sont obligées
d’utiliser pour respirer l’oxygène des sulfates qu’elles réduisent en sulfures. La
teneur en matière organique de la vase sur le fond peut atteindre 10% (alors
La composition du kérogène initial varie selon la nature des organismes qui lui
ont donné naissance et selon les conditions de la sédimentation. Le kérogène
provenant des végétaux supérieurs terrestres contient plus d’oxygène et moins
d’hydrogène que les algues et le phytoplancton lacustres et marins. Le potentiel
pétrolier du kérogène d’origine aquatique est donc meilleur ; d’où l’intérêt
attaché à la recherche de son origine dans les opérations d’exploration.
VI L’accumulation du pétrole
Dans les chapitres précédents nous avons essayé d’expliquer comment les
hydrocarbures naissent. Nous ne sommes cependant pas au stade de gisement.
D’autres phénomènes vont intervenir, ce sont essentiellement les processus de
migration et de piégeage. Lorsque du pétrole est formé dans une roche mère,
deux cas peuvent se présenter :
- le pétrole produit n’est pas expulsé ; la roche
s’enrichissant en pétrole devient un schiste
bitumineux ;
- le pétrole est expulsé : c’est le processus de
migration primaire, mal connu. Une fois expulsé, il
circule dans le milieu poreux ; c’est la migration
secondaire. Quand ce pétrole rencontre au cours de
sa circulation une barrière de perméabilité il peut
être piégé. Si l’accumulation qui en résulte est
importante, il se forme un gisement. Au contraire si
rien ne s’oppose à cette circulation il peut venir se
dissiper jusqu’à la surface.
Elle débute quand les molécules d’hydrocarbures quittent la roche mère où elles
ont pris naissance pour aller occuper les espaces vides (pores) des roches
(réservoirs) poreuses. Les principaux facteurs géodynamique d’influence et
géostatique sont les pressions.
Le mécanisme de la migration primaire est très complexe. Les sédiments
argileux (roche mère) avant leur consolidation par tassement forment une masse
colloïdale renfermant 85 à 90% d’eau.
Le limon et les argiles se consolident plus rapidement que les autres roches
(sables).
Sous le poids des sédiments les argiles et les limons expulsent vers les zones
supérieures de basse pression l’eau et quelques produits gazeux CO2, H2, CH4,
NH3, etc.…
La majeure partie de la perte d’eau par les sédiments argileux a lieu à ce stade de
catagenèse (avant la genèse), seule l’eau libre sort des sédiments. L’eau
interstitielle (ou de genèse) reste dans les sédiments, son départ se fera par
plusieurs étapes et plus difficilement.
La perte d’eau et de produit gazeux s’accompagne d’une diminution
considérable du volume de sédiments argileux.
Des expériences ont été réalisées sur un massif rocheux artificiel placé sous
pression mécanique de 440 kg/cm2 simulant la pression géostatique. Un
composé organique préalablement fixé sur l’argile fournit par chauffage un
dégagement gazeux important (azote). On observe une montée en pression
importante dans l’argile (dégagement gazeux) suivi d’une chute rapide qui
coïncide avec l’expulsion de gaz. Ce comportement semble correspondre au
développement de microfissures.
Les facteurs importants de la migration seront la nature des minéraux
(adsorbants : fixation de molécules à la surface de minéraux), la température et
la pression.
NB : les hydrocarbures saturés sont moins adsorbés que les composés soufrés et
les hydrocarbures aromatiques.
Les huiles expulsées de la roche mère vont migrer suivant des voies de drainage
préférentielles déterminées par la perméabilité de la roche réservoir. Les
modalités de ce transport vont différer suivant la nature, la solubilité, le poids
moléculaire, etc… des produits et en fonction de paramètres physiques du milieu
où se fait cette migration.
VI-2 Le réservoir
Le pétrole, les gaz, l’eau migrent dans les milieux poreux et perméables des
roches sédimentaires. Les modifications incessantes à l’échelle des temps
géologiques de la forme des bassins provoquent et maintiennent de telles
circulations, dont l’intensité et la direction varient cependant en fonction de la
nature et de l’importance des modifications géométriques que subissent les
sédiments.
Les roches dans lesquelles circulent et s’accumulent les fluides sont les
réservoirs.
La notion de réservoir exprime une qualité intrinsèque de la roche dans laquelle
interviennent la perméabilité et la porosité.
VI-2-1 La porosité
La porosité peut être définie comme l’espace occupé par les vides, c’est-à-dire le
pourcentage des vides par rapport au volume total de la roche. Il faut en outre
distinguer la porosité totale de la porosité effective ou utile c’est-à-dire le
pourcentage des vides interconnectés par rapport au volume total de la roche.
Les vides dans les roches se repartissent pour la plupart entre cinq (5) grandes
catégories qui correspondent à autant de types de porosité et perméabilité :
- porosité intergranulaire :dépend de la dimension
et du classement des grains ainsi que de la
proportion de matrice, donc de l’énergie du milieu
de dépôt et de l’évolution diagénétique postérieure ;
- porosité intragranulaire : fournie essentiellement
par les vides à l’intérieur des tests de certains
fossiles ;
- porosité intercristalline : apparaît essentiellement
dans les calcaires cristallins et dans les dolomies
VI-2-2 La perméabilité
Quelques roches autres que les sables, les grès, les calcaires ou les dolomies
fournissent occasionnellement des productions. Citons seulement les roches
siliceuses (silexites, opalites) productrices au Gabon.
Les silexites : accidents siliceux dans les roches calcaires néritiques en nodules
aplatis (alors que silex, en lits continus ou rognons disséminés en niveaux //
stratification) et en lits irréguliers de quelques centimètres, ou roches
sédimentaires siliceuses à grains très fins, massive ou litée.
Les opalites : accident siliceux formé d’opale (nodules et concrétion, d’aspect
amorphe) et communément désigné comme silex.
Engendrés par des processus divers, les pièges sont de nature et de formes
géométriques très variées. Les principaux facteurs responsables de la formation
des pièges sont structuraux, stratigraphiques ou sédimentologiques et
hydrodynamiques.
Ils créent une déformation des horizons géologiques. Cette déformation peut être
provoquée soit par des contraintes internes développées lors du dépôt de la série
(compaction différentielle, glissement), soit par des contraintes extérieures
(poussés verticales ou horizontales, dites tectoniques). Lorsque cette
déformation est continue et souple, elle donne naissance à des plissements et
provoque des dômes ou des anticlinaux. Lorsqu’elle est discontinue et cassante,
elle induit des pièges par failles.
Le piège est une structure géologique dans laquelle des hydrocarbures, arrêtés au
cours de leur migration, se sont accumulés pour former des gisements. Les
pièges d’hydrocarbures peuvent être classés, d’après leur mode de formation et
leur nature, en deux grands groupes :
- les pièges structuraux ;
- les pièges stratigraphiques.
Ils sont constitués par une déformation des couches sédimentaires, généralement
postérieure au dépôt. On en distingue deux sortes :
- les pièges anticlinaux, de loin les plus nombreux et
les plus importants, dus à des déformations souples
des couches sédimentaires décrivant de simples
voûtes naturelles qui permettent l’emprisonnement
des hydrocarbures migrant dans les niveaux
réservoirs ;
- les pièges par failles correspondent à des fractures
brutales qui ferment une couche réservoir en la
Les pièges stratigraphiques sont constitués par une variation latérale des
caractéristiques de la roche réservoir passant à des terrains imperméables ou par
des phénomènes de sédimentation donnant naissance à «un biseau de
sédimentation». Dans le premier cas réalisé en particulier dans certains récifs
fossiles, le réservoir est sensiblement limité au piège.
Dans, le cas des pièges par biseau, la concentration est l’aboutissement direct
d’une migration plus ou moins longue arrêtée par la disparition de la porosité et
de la perméabilité. Cette fermeture peut être provoquée par la superposition en
discordance d’une couche imperméable.
CONCLUSION :
La prospection du pétrole, comme celle de toutes les matières utiles minérales,
doit être fondée sur la géologie. La formation du pétrole, sa migration, son
accumulation, sa préservation ou sa destruction sont liées à des facteurs
géologiques susceptibles de prévision, dans une certaine mesure.
La prospection des pièges sédimentaires ou stratigraphiques est difficile. Tandis
que pour les pièges structuraux, le géologue possède des outils efficaces (cartes
géologiques de surface et cartes structurales, géophysique), il est plus désarmé
devant les pièges stratigraphiques.