R É A L I S AT I O N A U D I O

Un amplificateur audio
de puissance moyenne
par Daniel Maignan

Il y a déjà plusieurs années, Jean Revidon RFL-106 avait adressé à la rédaction de Radiofil un projet d’am-
plificateur à tubes inspiré de celui qu’il avait déjà décrit dans Radiofil magazine n° 59.
Cette description a pour but d’orienter l’amateur chevronné qui désire construire un amplificateur basse
fréquence, avec un schéma qui présente l’originalité de proposer plusieurs configurations de fonctionnement
avec le même montage ; c’est la raison pour laquelle il a été qualifié d’expérimental. Mais cet amplificateur
n’était qu’un projet et il semblait difficile de le livrer à nos lecteurs sans construire au moins une maquette
pour la soumettre ensuite aux essais et mesures habituellement réalisés sur ce genre d’appareil.
J’ai donc décidé d’entreprendre sa construction. Pour ce faire j’ai demandé à André Dos Santos RFL-5236
du radio-club du Bassin d’Arcachon d’usiner un châssis en aluminium, puis d’implanter les supports de
tubes et une plaquette à cosses, ainsi que les différents connecteurs, le transformateur etc. et enfin de
câbler l’ensemble. L’alimentation hybride qui est stabilisée est pourvue d’un filtrage électronique, ce qui
permet de réduire l’ondulation à néant en se passant de la sempiternelle self de filtrage.
Précisons enfin que notre propos se rapporte à un seul appareil, et qu’il est bien entendu nécessaire d’en
réaliser deux exemplaires pour une installation stéréophonique.
Il y a déjà plusieurs années, Jean Revidon RFL106 avait adressé à la rédaction de Radiofil un projet d’amplificateur à
tubes inspiré de celui qu’il avait déjà décrit dans le Radiofil magazine n° 59.
Cette description a pour but d’orienter l’amateur chevronné qui désire construire un amplificateur basse fréquence,
avec un schéma qui présente l’originalité de proposer plusieurs configurations de fonctionnement avec le même
montage ; c’est la raison pour laquelle il a été qualifié d’expérimental. Mais cet amplificateur n’était qu’un projet et il
semblait difficile de le livrer à nos lecteurs sans construire au moins une maquette pour la soumettre ensuite aux
essais et mesures habituellement réalisées sur ce genre d’appareil.
J’ai donc décidé d’entreprendre sa construction. Pour ce faire j’ai demandé à André Dos Santos RFL 5236 du radio-
club du Bassin d’Arcachon, d’usiner un châssis en aluminium, puis d’implanter les supports de tubes et une plaquette
à cosses, ainsi que les différents connecteurs, le transformateur etc. et enfin de câbler l’ensemble. L’alimentation
hybride qui est stabilisée est pourvue d’un filtrage électronique, ce qui permet de réduire l’ondulation à néant en se
passant de la sempiternelle self de filtrage.
Précisons enfin que notre propos se rapporte à un seul appareil, et qu’il est bien entendu nécessaire d’en réaliser
deux exemplaires pour une installation stéréophonique.

Première partie
Nous reprenons dans cette première partie la description du projet de Jean Revidon.

b) Fidélité et neutralité assurant d) Volume, espace et présence,

Objectifs
Cet amplificateur qui peut être
réalisé par qui sait tenir un fer à
souder, doit répondre aux critères
suivants :
a) Puissance suffisante pour une
écoute en appartement dans une
salle de dimensions moyennes, à
partir d’enceintes de haut-parleurs
de rendement moyen (85-90 dB/
1 W/1 m).
que le signal de sortie reflète au plus
près le signal d’entrée sans altéra-
tion sensible de forme, d’amplitude
ou de bande passante pour une
oreille expérimentée, ainsi que pour
les mesures classiques.
c) Clarté et dynamique assurant
la précision des attaques transi-
toires et la définition précise et
détaillée des sons vocaux et orches-
traux.
quand l’enregistrement le permet,
lors d’une écoute prolongée sans
fatigue.
e) Enfin, et c’est instructif car
inhabituel, offrir la possibilité du
fonctionnement de l’étage de sortie
en configurations ultra-linéaire (UL)
ou triode, par simples commuta-
tions, permettant ainsi à chacun de
comparer et juger ce qu’il considère
comme le meilleur, à son goût et

RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019 1

 R É A L I S AT I O N A U D I O
pour ses oreilles, en écoute compa-
rative, après ajustement des
niveaux.
f) Côté pratique, la réalisation de
l’amplificateur et de l’alimentation
doit utiliser des composants et
pièces détachées disponibles dans
le commerce ou dans les fonds de
tiroirs et à la boutique Radiofil (pour
le transformateur RTU101, les
condensateurs, etc.).
Mise en œuvre, selon
les critères ci-dessus
L’étage de puissance est un push-
pull simple équipé de tubes 6L6 de
la série octal qui dispose du choix le
plus important en matière de tubes
de puissance, avec pour la majorité
un câblage identique du support
ainsi que des performances compa-
rables permettant une interchangea-
bilité éventuelle. Il s’agit des tubes
suivants : EL34 (+S E34L-6AC7), 6L6GC
(7581-7027), KT66-KT77-7591 etc.
Éventuellement, à puissance plus
réduite à cause de la tension écran
(300 V max.), certains réalisateurs
2 RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019
pourront se tourner vers le 6L6G et
ses nombreuses variantes. Dans
tous les cas une limitation de la
puissance dissipée des tubes aux
9/10 de la valeur catalogue est une
sage précaution pour assurer la lon-
gévité et la stabilité.
Qualité d’écoute
Pour assurer la meilleure trans-
mission des signaux entre l’entrée
de l’amplificateur et les grilles de
l’étage de sortie, le chemin le plus
court et le plus large passe par le
minimum de liaisons à faible
constante de temps et le minimum
de tubes à faible résistance interne
et de charge anodique, limitant l’in-
fluence néfaste, dans les aiguës, des
capacités parallèles. L’amplificateur
doit être le meilleur possible avant
l’application d’une contre-réaction
(CR). Si celle-ci est nécessaire, son
niveau sera limité à l’amortissement
électrique suffisant des haut-par-
leurs, car tout excès provoquerait la
réduction des transitoires.
La distorsion de forme n’est
généralement pas déterminante  :
1 à 2 % sur les forte sont difficiles à
discerner, les étages intermédiaires
privilégieront donc les triodes.
Ecoute comparative
C’est rarement possible sur le
matériel commercial, le fait de pou-
voir choisir le mode de fonctionne-
ment de l’étage de sortie me semble
intéressant sur une réalisation per-
sonnelle si on le désire, avec la com-
mutation des écrans et des cathodes
en mode ultra-linéaire ou en triode,
avec ou sans contre-réaction.
Examen du schéma
(Figure 1)
Pour moduler au maximum les
tubes de sortie dont le fonctionne-
ment préconisé est la classe AB1
(voir l’encadré), il faut 70 volts crête
à crête, soit environ 25 volts effi-
caces par grille. Lorsque l’amplifi-
cateur est attaqué directement (sans
préampli) par un lecteur de CD, la
tension est de 0,5 volt efficace, ce
qui donne un gain de 25/0,5 = 50.
Pour une contre-réaction de 20 dB
au maximum, le gain devient 50 x
 A M P L I F I C AT E U R D E M O Y E N N E P U I S S A N C E

10 = 500. Il est à répartir entre la

déphaseur et l’amplificateur de ten-
sion et nécessite au moins deux
étages et le déphaseur doit avoir du
gain.
Le déphaseur n’en a pas et
nécessite un étage supplémentaire.
Il resterait le déphaseur de Schmitt,
mais celui-ci réduit le gain d’au
moins 50 %. Il reste le montage
paraphase qui lui, ne le réduit pas :
c’est donc le plus approprié.
On trouvera donc sur le schéma
un étage de tension avec un demi-
ECC88, ensuite l’étage de
tension/déphaseur avec un
deuxième ECC 88 (ou équivalent)
dont les triodes présentent une
pente et un gain élevés, ainsi qu’une
résistance interne très faible. Avec
ce montage la marge de gain est
satisfaisante (théoriquement le dou-
ble de ce qu’il est nécessaire  :
332 / 500 ≈ 2). Un schéma proche du
nôtre est proposé par Menno Van
Der Veen dans son livre  Amplifica-
teurs à tubes 10 à 100 watts édité
chez Publitronic.
La classe AB
La classe AB est un compromis
entre la classe A et la classe B : le point
de repos de l’amplificateur se situe
entre celui d’un amplificateur de classe
A et celui d’un amplificateur de classe
B. Une telle méthode de polarisation
permet à la classe AB de fonctionner
en classe A pour les signaux de faible
amplitude puis de se comporter
comme un amplificateur de classe B
pour les signaux de forte amplitude.
Tout comme pour les amplificateurs de
classe B, les amplificateurs de classe
AB sont souvent utilisés en configura-
tion push-pull afin de diminuer le taux
de distorsion lors de l’amplification de
signaux de forte amplitude.
Deuxième partie
Cette seconde partie est dédiée aux réalisations pratiques de l’amplificateur
et de son alimentation, à la mise au point et aux mesures indispensables qui
s’en suivent.
L’amplificateur
Le châssis qui mesure 295 x 210
x 50 mm est en tôle d’aluminium.
Voir les figures 2 et 3.
Sont pratiqués sur le dessus les
trous nécessaires aux supports des
(NDLR)
Pour les amplificateurs à tubes, on
rajoute parfois deux sous-classes à la
classe AB : la classe AB1, sans appa-
rition de courant grille et la classe AB2
avec courant grille. Ces deux sous-
classes n’ont de sens que pour les
amplificateurs à tubes.
Notre montage fonctionne en auto-
polarisation sans courant grille. L’appa-
rition d’un courant grille aurait pour
effet de faire reculer le point de repos
vers la classe B avec l’apparition de la
distorsion de croisement, ce que l’on
peut constater sur un oscilloscope, si
l’on augmente le signal d’entrée
jusqu’à la saturation du signal de sortie
(écrêtage du signal).
tubes, à la fixation du R-TU101 et
des potentiomètres P2 et P3, à la
plaquette à cosses et au double
commutateur à glissière.
Pour le perçage des embases de
tubes, il sera intéressant d’utiliser
une fraise conique du modèle repré-
senté sur la figure 4.

Figure 1. — Schéma électrique

de l’amplificateur.
Figure 2. — Châssis nu vu de dessus.

RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019 3

 R É A L I S AT I O N A U D I O
Figure 3. — Châssis nu vu de dessous.
Les photos des figures 5 et 6 don-
nent un bon aperçu qui sera utile
aux futurs réalisateurs. Sur l’un des
petits côtés se trouvent l’embase
cinch pour l’entrée du signal, le
potentiomètre P1, le témoin led et
les touches des deux commutateurs.
Le côté opposé reçoit le connecteur
d’alimentation et la sortie haut-par-
leur. La tension alternative de
6,3 volts est distribuée aux quatre
tubes par deux fils fortement torsa-
dés (rouges).
La figure 7 donne une image du
câblage traditionnel confectionné
avec des fils de couleurs différentes,
accompagnée en figure 8 de la
représentation détaillée du R-TU101
configuré en 8 Ω.
La plupart des composants sont
câblés sur la plaquette à cosses. Les
deux commutateurs à glissière,
Figure 4. — Fraise de perçage.
4 RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019
commandés depuis l’avant, se trou-
vent vers le fond, à proximité des
tubes de puissance. Afin d’éviter les
boucles sur le châssis risquant d’in-
duire des ronflements, oscillations
et autres bruits, une ligne de masse,
qui est parallèle à la pla-
quette à cosses et sur
laquelle aboutissent
toutes les prises de
masse, n’est réunie au
châssis qu’en un seul
point, à hauteur de
l’étage d’entrée. Sou -
lignons qu’il est impor-
tant que chaque
point de masse
Figure 5. — Dessus du châssis de l’amplificateur, vue avant.
aboutisse à cette ligne et non au
châssis.
Les liaisons au transformateur,
ainsi que les quatre fils d’alimenta-
tion (chauffage, haute tension et
masse), traversent le châssis à l’aide
de passe-fils en caoutchouc.
L’alimentation
La réalisation a fait appel à des
éléments de récupération, aussi
bien pour le châssis que pour les
pièces détachées et composants
électriques et électroniques. Le
schéma de la figure 9 pourra être
adapté en fonction des disponibili-
tés de chacun, cependant il est
conseillé de respecter les trois
points suivants :
— Les impulsions transitoires de
courte durée créées durant le chan-
gement d’état des diodes de redres-
sement sont supprimées par deux
condensateurs de 10 nF.
— L’alimentation est stabilisée et
comporte un filtrage électronique.
Ce procédé évite l’emploi d’une self
de filtrage. La régulation, bien que
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rudimentaire, est suffisante pour déli-

vrer une tension continue de 360 volts
stable à quelques volts près, pour un
débit entre 0 et 150 mA. Le transistor
de régulation est un modèle haute ten-
sion genre BU2525AF (Q1) avec socle
isolé, donc nul besoin d’insérer un mica
pour le fixer sur le châssis. Le potentiel
de sa base est obtenu par une référence
de tension hybride constituée de deux
régulateurs au néon 0B2 (2 x 150 V) en
série avec deux diodes zener de 30 V
pour faire l’appoint. Cette référence,
délivrant un courant de base qui tra-
verse une cellule passe-bas de
470 Ω/100 µF, impose en sortie émetteur
une tension à la fois stabilisée et par-
faitement filtrée.
Il faut noter qu’il existe des diodes
zener 5 W de 150 V comme la 1N5383B
et il serait possible de remplacer les OA2
par ce modèle.
— La tension de chauffage de
6,3 VAC est décalée (offset) par rapport
à la masse d’un potentiel continu de
45 V environ grâce au pont diviseur
680 kΩ/100 kΩ pris sur la haute tension
stabilisée, ce qui permet de s’affranchir
du bruit 50 Hz induit par le circuit de
Figure 6. — Dessus du châssis de l’amplificateur, vue arrière.
chauffage en décalant ces tensions

Figure 7. — Dessous du châssis : le câblage. Figure 8. — Connexions du R-TU101.

RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019 5

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Liste des composants et pièces détachées

(voir le brochage des composants actifs en figure 10).
Amplificateur C10-C11 : 100 pF (250V) R7 : 680 kΩ 1/2W
L1-L2 : ECC88 Transfo RTU101 R8 : 100 kΩ 1/2W
L3-L4 : 6L6 (voir texte) 1 commutateur 3 circuits 2 positions R9 : 10 Ω 1W
P1 : potentiomètre logarithmique 47 kΩ 1 commutateur 1 circuit 2 positions R10 : 390 Ω 1/4W
P2 : potentiomètre 47 kΩ 2 supports octal C1-C2 : 10 nF (600V)
P3 : potentiomètre bobiné 50 Ω 2 supports noval C3 : µF (100V)
R1 : 680 Ω 1/2W 1 led C4 : 32 µF (500/550V)
R2-R5-R14 : 27 kΩ 2W 1 prise cinch châssis femelle ou jack C5 : 33 µF (63V)
R3 : 270 kΩ 1/4W 1 prise HP C6 : 100 µF (400V)
R4 : 330 Ω 1/2W 1 connecteur mâle alim. châssis (4 fils) C7 : 600 nF (630V)
R6 : 220 kΩ 1/4W 1 plaquette à cosses (voir figure 6) Transformteur 230/400 Veff
R7 : 270 kΩ 1/4W 3 passe-fils et 6,3 Veff 100 VA
R8 : 22 Ω 1W cosses, visserie et entretoises 2 prises lilliputs (facultatives)
R9 : 220 Ω 5W châssis 1 cordon secteur ou embase CE
R10-R17 : 470 Ω 1/2W fil câblage 1 cordon liaison avec connecteur fem. 4 br.
R11 : 5,6 kΩ 2W 1 interrupteur M/A
R12 : 8,2 kΩ 2W Alimentation 1 interrupteur HT
R13 : 18 kΩ 1/4W D1-D2-D3-D4 : 1N4007 1 led
R15 : 1 MΩ 1/4W D5-D6 : zener 1N5364 ou équivalentes 2 supports miniature 7 broches
R16 : 10 kΩ 1/4W L1-L2 : 0A2 2 fusibles
R18 : 100 kΩ 1W Q1 : transistor HT BU2525AF, D1577 2 porte fusible
C1-C7-C8 : 470 nF (400V) ou équiv. 1 barrette à cosses
C2 : 1000 µF (63V) R1 : 22 kΩ 10W 2 passe-fils
C3 : 100 nF (63V) R2-R3 : 100 Ω 1/2W cosses, visserie et entretoises
C4-C5 : 10µF (400V) R4 : 39 Ω 1W châssis
C6 : 100 nF (630V) R5 : 470 Ω 1/2W fil câblage
C9 : 100 nF (250V) R6 : 2,7 kΩ 5W

Figure 9. — Schéma de l’alimentation.

6 RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019

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g Figure 10. — Brochage des composants actifs

indésirables au-delà du niveau des
signaux utiles.
L’alimentation dispose d’un interrup-
teur secteur avec témoin led et d’un
interrupteur pour la mise en service de
la haute tension. Le primaire du trans-
formateur et la sortie sont protégés par
un fusible. À toutes fins utiles, un tableau
indicatif de mesure des tensions est
associé au schéma électrique de la
figure 9.
Le montage est réalisé sur un mor-
ceau de châssis de récupération, voir les
photos des figures 11 et 12.

Figure 12. — Châssis d’alimentation vu de dessous.

Vérification, réglages et mise au point

Avertissement. — Ce montage, lorsqu’il fonctionne, est soumis à des tensions élevées qui
peuvent être mortelles. Ne jamais intervenir dans les circuits sous tension. Bien vérifier le
câblage avant la première mise sous tension, en particulier la polarité des
condensateurs électrolytiques qui peuvent représenter un réel danger
lorsqu’ils sont connectés à l’envers. Attention également à certaines résis-
tances qui peuvent devenir brûlantes au cours du fonctionnement. Durant
les réglages, travailler d’une seule main, avec la seconde dans la poche.

Procédure de vérification
1. — Avant la mise sous tension, contrôler soigneusement le câblage.
2. — Mettre sous tension et vérifier avec un voltmètre que les valeurs
relevées correspondent à peu de chose près à celles mentionnées sur
les schémas (relevées sans signal, configuration de l’amplificateur en
UL avec CR). Si ce n’est pas le cas, mettre hors tension, corriger les
erreurs ou trouver le ou les composants posant problème.

Procédure de réglages
Matériel nécessaire  : un
oscilloscope double trace, un
générateur et un voltmètre)
1. — Brancher l’alimenta-
tion hors tension sur l’am-
plificateur.
2. — Connecter une
charge 8 Ω d’une puissance
suffisante en sortie (voir la
figure 13).
3. — Mettre sous ten-
sion, puis appliquer la HT
Figure 11. — Châssis d’alimentation vu de dessus. après 30 secondes. Figure 13. — Charge de 8 ohms.

RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019 7

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4. — Appliquer à l’entrée un — générateur sinusoïdal Hameg

signal BF à 1 kHz de 775 mVeff Mesures HM8037.
(niveau standard de 0 dB).
Matériel de mesures utilisé 1) Mesures de bandes passantes
5. — Connecter une sonde d’os- dans les quatre configurations
cilloscope sur PT1 et régler P1 pour — analyseur R&S FAM ; suivantes :
obtenir une sinusoïde visuellement
— oscilloscope Tektronix 2215 ; — ultra-linéaire avec CR ;
parfaite de 5 V crête à crête.
— voltmètre Philips analogique — triode avec CR ;
6. — Connecter simultanément PM2454B ; — ultra-linéaire sans CR ;
la deuxième sonde sur PT1 et faire
— multimètre automatique — triode sans CR.
éventuellement le calage nécessaire
sur l’oscilloscope afin que les deux numérique Philips PM2519 ; Voir les tracés sur la figure 14.
traces soient rigoureusement iden- —générateur de fonctions 2) Mesure de la puissance de
tiques. Wavetek 144 ; sortie à 1 kHz sur charge 8 Ω pour
7. — Connecter la première
sonde sur PT2 et la seconde sur
PT’2. Sur l’oscilloscope, additionner Configuration : Ultra-linéaire Triode
les deux voies, puis régler P2 pour
Tension Tension Puissance Tension Tension Puissance
avoir le signal minimum. Ôter l’ad-
Critères d’entrée de sortie de sortie d’entrée de sortie de sortie
dition et mesurer le niveau du
Ve (Veff) Vs (Veff) Ps (W) Ve (Veff) Vs (Veff) Ps (W)
signal qui doit être de 110 Vcrête à
crête sur PT2 et PT’2 (gain de l’étage THD 1 % avec CR 0,500 11,16 15,6 0,360 7,28 6,6
27 dB).
THD 3 % avec CR 0,590 11,70 17,1 0,460 8,07 8,1
8. — Connecter la sonde sur la
THD 1 % sans CR 0,041 7,8 07,6 0,061 6,52 5,3
charge de sortie et augmenter le
signal jusqu’au début de l’écrêtage, THD 3 % sans CR 0,061 1100 15,1 0,074 7,32 6,7
puis régler P3 pour obtenir la symé-
trie du signal. Tableau 1. — Mesure de la puissance de sortie.

Figure 14. — Courbes de réponse (bandes passantes) avec contre-réaction à 28,8 dB.

8 RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019

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1 et 3 % de distorsion dans les
deux configurations, avec et sans
contre-réaction.
À 3%, on observe le début de
l’écrêtage du signal (taleau 1 page
précédente).
3) Mesure de la distorsion sur
charge 8 Ω à une puissance de
3 watts en détection de valeur
efficace (RMS), filtre 10 Hz-
200 kHz.
Voir tableau 2 ci-dessous.
distorsion distorsion
Configuration ultra-linéaire triode
avec CR % avec CR %
Fréquence
100 0,24 0,18
200 0,19 0,12
500 0,12 0,13
700 0,11 0,07
1 000 0,11 0,07
2 000 0,13 0,07
5 000 0,09 0,04
7 000 0,09 0,04
10 000 0,08 0,03
Tableau 2. — Mesure de la distorsion.
4) Réponses en régime transitoire  Tableau 3. — Caractéristiques
Les mesures en régime sinusoï-
dal à niveau constant, bien qu’in-
dispensables, ne sont pas suffi-
santes pour caractériser un bon
amplificateur. La mesure du temps
de réponse est essentielle, car elle
détermine la capacité de l’amplifi-
cateur à reproduire les change-
ments rapides de niveau, comme ce
qui se produit souvent avec la
musique.
Les oscillogrammes de la
figure 15, pris sur la charge de 8 Ω,
correspondant à un signal d’entrée
carré dont la fréquence est succes-
sivement égale à 100, 1 000 et
10 000 Hz, montrent un comporte-
ment tout à fait satisfaisant.
5) Mesure du rapport signal sur
bruit
Mesure effectuée sur la charge
8 Ω à 1 kHz en configuration ultra-
linéaire avec contre-réaction. Le
RADIOFIL MAGAZINE N° 92 - mai-juin 2019
Figure 15. — Oscillogrammes.
signal est mesuré à la puissance
donnant un taux de distorsion de
3 % (17,1 watts). L’analyseur est en
détection efficace (RMS), avec filtre
20 Hz-20 kHz. Le signal d’entrée est
ensuite ôté et le potentiomètre P1
mis à 0, puis le bruit est mesuré.
Le rapport S/B est égal à :
R = 20 log 10 signal/bruit = 94 dB :
résultat excellent.
Conclusions
L’originalité de cet amplificateur,
qui en fait un système expérimen-
tal, ne sacrifie en rien le niveau
élevé de ses performances, que vous
pourrez évaluer à l’écoute dans ses
différentes configurations.
Les mesures mettent en évidence
des bandes passantes naturellement
correctes, qui sont encore amélio-
rées par la mise en service de la
contre-réaction, ainsi que de bonnes
transitoires, ensemble de perfor-
mances qui garantissent une bonne
reproduction des reliefs sonores. Le
taux de distorsion est très faible,
pratiquement égal ou inférieur à
0,1 % .
Enfin, il est important de préciser
que l’amplificateur a été évalué avec
une paire de 6L6G testés et appariés
au mieux.
Pour une utilisation durable, il est
fortement conseillé de monter au
moins des 6L6GB ou mieux des
6L6GC plus robustes et qui accep-
tent une tension d’écran plus élevée,
comme l’indique le tableau ci-des-
sous.
Référence 6L6G 6L6GB 6L6GC
Va max 360 V 400 V 500 V
Ve max 270 V 300 V 450 V
Pa max 18,5 W 22 W 30 W
Pe max 2,7 W 2,8 W 5W
comparatives des variantes de 6L6.
En prenant toutes les disposi-
tions indispensables pour mener à
bien la réalisation décrite dans ces
lignes, vous aurez la possibilité de
construire un excellent amplifica-
teur audio, d’un montage et d’une
mise au point simples, avec de sur-
croît, des composants faciles à vous
procurer, dont le transformateur de
sortie et une partie des condensa-
teurs à la boutique Radiofil.
Je tiens encore à remercier Jean
Revidon de nous avoir communiqué
son excellent projet.
Daniel Maignan
Bibliographie
Radiofil magazine n° 71 « L’Am-
plifil » par Daniel Adiro.
Wikipedia
Encyclopédie pratique de la radio.
9