FPP.
1X – INTRODUCTION À
PPF ET CONCEPTS COMMUNS
VIDÉO 1: Bienvenue et introduction
Bonjour, je m’appelle Marc Quintyn. Je suis le chef de la division
Afrique à l’Institut du FMI pour le développement des capacités. Je
vous souhaite la bienvenue à ce cours sur la programmation et les
politiques financières. Dans ce cours, vous apprendrez les
fondements de la programmation financière.
Alors, la première question qui se pose : Qu’est-ce que la
programmation financière ? Il s’agit d’un système permettant de
concevoir des politiques économiques visant à préserver ou à
atteindre la stabilité macroéconomique. Cette définition semble
peut-être un peu obscure, mais en termes très simples, on peut dire
qu’il s’agit de concevoir un programme de santé pour l’économie.
Quand l’économie est-elle en bonne santé? Une économie est en
bonne santé si elle est stable sur le plan macroéconomique. De
manière générale, la stabilité macroéconomique est une situation
où l’économie connaît une croissance régulière et durable, où
l’inflation est maîtrisée—en d’autres termes basse et stable— et où
le système financier est sain. Donc une situation où l’économie
résiste aux chocs et où il est peu probable qu’elle doive faire face à
une crise.
Pourquoi la stabilité macroéconomique est-elle importante?
Imaginons ce qui se passerait dans la situation opposée, c’est-à-dire
si l’activité économique progresse ou se contracte de manière très
erratique, si les prix s’envolent, si le système financier est soumis à
des turbulences, si les finances publiques sont en mauvaise posture,
ou si l’économie consomme au-delà de ses moyens. Dans cette
situation, c’est-à-dire lorsque l’économie n’est pas stable, il serait
difficile pour les entreprises et les ménages de prendre des
décisions concernant leur avenir--investir ou non dans le capital
physique ou humain, acheter ou non une voiture, emprunter ou
prêter de l’argent. En fait, tout le monde pâtit de l’instabilité
économique.
De quoi dépend la stabilité économique? On peut penser que l’état
de l’économie, un peu comme notre propre santé, dépend de trois
facteurs. Premièrement, des facteurs extérieurs à l’économie et que
l’économie seule ne peut facilement maîtriser. Par exemple, une
crise dans les pays partenaires, ou une catastrophe naturelle qui
détruit les infrastructures physiques.
Deuxièmement, des facteurs qui sont propres à l’économie et que
l’économie ne peut modifier, ou qui peuvent être modifiés, mais
seulement au fil du temps. Il s’agit par exemple du niveau de
développement économique, de la dynamique démographique ou
de la presence de ressources naturelles.
Troisièmement, des politiques économiques et des actions
collectives. Les politiques économiques sont les leviers dont un pays
dispose et peut utiliser pour influer sur la situation de son
économie.
 2
Quelles sont ces politiques économiques ? Dans la programmation
financière, nous les classons en trois groupes: 1) la politique
budgétaire, c’est-à-dire l’utilisation des recettes
et des dépenses publiques pour influer sur l’économie; 2) la
politique monétaire et la politique de change, c’est-à-dire ce que
fait la banque centrale pour influer sur la quantité de monnaie en
circulation, l’offre globale du crédit, les taux d’intérêt et le taux de
change; et 3) les politiques structurelles, c’est-à-dire tous les types
de réglementation et institutions qui déterminent comment
l’économie fonctionne effectivement.
Maintenant que nous savons ce que nous entendons par stabilité
économique et politiques économiques, il devrait être plus facile de
comprendre ce qu’est la programmation financière. Il s’agit donc
d’un système qui permet de concevoir des politiques visant à
stabilizer une économie ou à en préserver la stabilité. Qu’est-ce que
j’entends par système? La programmation financière n’est pas un
modèle de l’économie. Elle utilise un modèle mais elle va au-delà.
La programmation financière inclut trois étapes.
Dans la première, nous établissons un diagnostic de l’économie.
Nous répondons aux questions suivantes par exemple: quelle est la
santé actuelle de l’économie? La croissance est-elle suffisante?
L’inflation est-elle appropriée ou maîtrisée?
A cet effet, nous examinons les comptes macroéconomiques pour
voir, par exemple, combien l’économie produit et combien elle
dépense.
Nous examinons les comptes de l’État et les comptes des banques,
les transactions de l’économie avec le reste du monde. À partir de
tous ces comptes, nous évaluons l’état de l’économie et nous
cherchons à comprendre dans quelle mesure cela dépend des
politiques économiques et des facteurs que l’économie ne peut pas
maîtriser.
La deuxième étape est la projection de la situation dans laquelle
nous pouvons nous attendre à ce que l’économie se retrouve dans
un avenir proche si les politiques économiques restent les mêmes.
Nous répondons aux questions suivantes: étant donné les facteurs
que nous ne pouvons pas maîtriser, que se passera-t-il si nous ne
modifions pas la politique économique? L’économie connaîtrait-elle
une croissance ou un ralentissement? L’inflation monterait-elle?
L’économie ferait-elle face à une crise?
La troisième étape est la conception des politiques. Nous
commençons par établir des objectifs pour les trois à cinq
prochaines années. Par exemple, accélérer la croissance
économique, réduire l’inflation, réduire la pauvreté, être plus
résistant aux chocs. Ensuite, nous déterminons les changements
qu’il convient d’apporter à la politique économique pour atteindre
ces objectifs.
Le présent cours concerne entièrement la première étape: l’analyse
et le diagnostic des comptes macroéconomiques. En particulier,
vous allez explorer et apprendre les principales caractéristiques des
comptes des quatre principaux secteurs de l’économie: le secteur
réel, le secteur extérieur, le secteur public et le secteur monétaire.
 3
Vous apprendrez ce que ces comptes enregistrent, comment les
interpréter et comment ils sont liés entre eux, c’est-à-dire comment
les mêmes phénomènes économiques apparaissent dans les
different comptes.
La deuxième et la troisième étapes, c’est-à-dire les projections avec
politiques inchangées et la conception des programmes, seront
abordées dans un autre cours.
VIDÉO 2: Objectifs et politiques
macroéconomiques
Comme je l’ai indiqué dans la première vidéo, l’état de l’économie,
c’est-à-dire la santé de l’économie, dépend de trois facteurs.
Tout d’abord, les facteurs exogènes, qui sont externes à l’économie
et que l’économie seule ne peut pas déterminer. Il peut s’agir par
exemple d’une crise dans un pays partenaire, des variations
des cours des produits de base ou de catastrophes naturelles.
Ensuite, nous avons des facteurs qui sont propres à l’économie et
qui ne peuvent pas être modifiés rapidement ou ne peuvent pas
être modifiés du tout. Par exemple, on ne peut pas changer
rapidement le fait qu’un pays est une île ou que la majeure partie
de ses terres ne peut être cultivée.
Il y a aussi les facteurs qui peuvent être modifiés, mais seulement
lentement au fil du temps. Il s’agit par exemple du niveau de
développement économique, de la dynamique démographique ou
de la présence de ressources naturelles. Par lentement au
fil du temps, j’entends qu’il faudrait peut-être plus d’un an ou de
cinq ans pour opérer ces changements. Le plus souvent, on parle de
facteurs structurels.
Enfin, nous avons les politiques économiques. La combinaison de
tous ces facteurs détermine l’état de l’économie.
Quelles sont les politiques économiques? Nous avons d'abord la
politique budgétaire, c’est-à-dire l’affectation des recettes et des
dépenses publiques pour influer sur l’économie.
Nous avons ensuite la politique monétaire et de change. De manière
générale, il s’agit de tout ce que la banque centrale fait pour influer
sur la quantité de monnaie et de crédit dans l’économie, les taux
d’intérêt et le taux de change.
Enfin, les politiques structurelles incluent la conception du cadre
réglementaire et d’institutions pour influer sur le fonctionnement
de l’économie.
Pour comprendre les principaux objectifs de la programmation
financière, supposons que nous pouvons représenter l’état de
l’économie dans un graphique. À l’horizontale, nous avons le temps
et à la verticale, l’état de l’économie. Supposons que, au fil du
temps, l’économie évolue de la manière suivante. Bien entendu, on
suppose qu’un mouvement vers le haut signifie que l’économie
s’améliore. Un mouvement vers le bas signifie que l’économie se
détériore.
 4
Maintenant, que peuvent expliquer ces mouvements? Il est
possible, par exemple, qu’un choc exogène, disons une variation des
cours des produits de base, explique presque toute cette
baisse. Alors qu’un changement de politique économique pourrait
expliquer totalement cet autre mouvement.
Bien entendu, d’autres facteurs expliquent aussi, le niveau de la
courbe, par exemple, la réaction à des chocs exogènes ou à des
changements de politique économique.
La question fondamentale est la suivante: étant donné nos
anticipations des chocs exogènes à l’avenir, si la politique
économique ne change pas, quel sera l’état de l’économie?
Supposons que dans ces deux hypothèses, nous prévoyons que
l’économie s’orientera vers le bas de la manière suivante. Bien
entendu, ce n’est pas bon.
Supposons maintenant que nous aimerions que l’économie se
trouve plutôt ici. Ou peut-être ici. La question à laquelle nous
cherchons à répondre à l’aide de la programmation financière est
de savoir comment modifier la politique économique pour y arriver.
Quels changements devrions-nous apporter pour déplacer cette
ligne vers le haut comme ceci?
Bien entendu, rappelez-vous que nous ne pouvons pas faire grand-
chose pour éviter les chocs exogènes. Et il faut du temps pour
influer sur d’autres facteurs. De nouveau, ce que
nous pouvons faire pour éviter une dégradation, c’est de modifier la
politique économique.
Quels sont les objectifs économiques souhaitables? En d’autres
termes, où devons-nous essayer d’amener cette ligne? Nous avons
indiqué dans l’introduction comment la stabilité macroéconomique
est synonyme de bonne santé économique.
Plus précisément, une économie est stable si elle atteint ce que
nous appelons un équilibre intérieur et un équilibre extérieur.
L’équilibre intérieur a trait au niveau de production. L’équilibre
intérieur est une situation où la production est au niveau de plein
emploi et où l’inflation est faible et stable. L’équilibre extérieur se
rapporte aux transactions entre l’économie nationale et le reste du
monde.
Pendant le reste du cours, nous préciserons tous ces concepts. Mais
en termes simples, l’équilibre intérieur signifie que l’économie
produit un montant de biens et services qui est conforme à la
production potentielle. Et la production potentielle est ce que
l’économie est capable de produire si tous ces facteurs de
production sont utilisés à un niveau normal d’intensité.
Lorsque l’utilisation des ressources n’est pas optimale, l’économie
produit moins que ce qu’elle est capable de produire. Lorsque
l’économie utilize excessivement ses ressources, elle produit plus
que ce qu’elle n'est capable de faire, mais elle court peut-être le
risque de s’essouffler.
Par ailleurs, l’équilibre intérieur signifie aussi que l’inflation, c’est-à-
dire le taux auquel les prix augmentent, est faible et stable.
 5
Quant à l’équilibre extérieur, il s’agit d’une situation où le compte
des transactions extérieures courantes, c’est-à-dire les transactions
avec le reste du monde peuvent être financées de manière
ordonnée, c’est-à-dire sans recourir à des changements brutaux du
taux de change, à savoir la valeur de notre monnaie par rapport à
celle d’autres monnaies. Ou sans cesser de régler nos paiements et
nos obligations envers le reste du monde, ou sans recourir à l’aide
financière, par exemple d’institutions telles que le FMI.
Encore une fois, ne soyez pas intimidés: nous expliquerons tout cela
plus loin dans le cours.
Alors, qu’est-ce qui pourrait empêcher une économie d’arriver à son
équilibre intérieur et extérieur. Une raison pourrait être que la
demande soit trop forte ou trop faible. Ceci est le cas, par exemple,
si le gouvernement dépense trop ou pas assez, ou s’il y a trop ou
pas assez de monnaie en circulation. Ceci pourrait mener à une
situation où la production dévie de la production potentielle, et où
l’inflation est trop élevée par rapport à son taux d’équilibre.
L’incertitude peut aussi empêcher une économie d’atteindre son
équilibre intérieur et extérieur. Peut-être parce que le secteur
financier n’est pas sain. Ou parce que les finances publiques ne sont
pas en bonne santé. Ou parce que l’économie n’a pas suffisamment
d’amortisseurs. Une combinaison d’inflation et de taux de change
qui permet d’acheter facilement des biens étrangers et qui rend les
exportations plus attrayantes peut aussi écarter une économie de
son équilibre extérieur.
Et bien sûr, une bulle des prix des actifs, ou des prix immobiliers, ou
des cours des actions, peut aussi écarter largement une économie
de son équilibre intérieur et extérieur. Et bien entendu, bien
d’autres facteurs peuvent avoir les mêmes conséquences.
Si les déséquilibres deviennent graves, l’économie risque
d’accumuler tellement de tensions qu’elle fait face au risque d’une
crise.
C’est une situation où l’économie devient très chaotique. Il est
possible que la production chute et que les ménages doivent
réduire leur consommation. Le chômage augmente, les banques
font faillite. Les actifs perdent de leur valeur, ce qui signifie que la
population perd son épargne. Et bien entendu, ce ne sont là qu’un
petit nombre de conséquences possibles.
VIDÉO 3: Programmation et politiques financières
Nous avons dit que la programmation financière est la conception
d’un ensemble de politiques macroéconomiques visant à atteindre
certains objectifs macroéconomiques. Nous avons dejà examiné
les objectifs et les politiques dans la vidéo précédente.
Voyons maintenant comment cela fonctionne. La base de la
programmation financière, ce sont les comptes des principaux
secteurs de l’économie, ou les différentes composantes de
l’économie.
Qu’entendons-nous par secteurs de l’économie? De manière
générale, on entend par secteurs un groupe d’agents qui assument
des fonctions économiques similaires.
 6
Dans ce cours, nous parlerons essentiellement de quatre secteurs
principaux. Le premier est le secteur réel. Il s’agit de toutes les
unités productrices et consommatrices d’une économie. Lorsque
nous analysons le secteur réel, nous cherchons à comprendre
combien l’économie produit, combien elle consomme et combien
elle investit.
Le deuxième secteur est le secteur extérieur, c’est-à-dire le reste du
monde. Nous cherchons à comprendre les transactions de
l’économie nationale avec le reste du monde. Par exemple, combien
de produits du reste du monde l’économie nationale consomme, ou
combien de ressources elle fournit au reste du monde.
Le troisième secteur est le secteur public, c’est-à-dire
l’administration centrale, les collectivités locales, les entreprises
publiques, etc. Dans la plupart des pays, il s’agit de l’agent le plus
important de l’économie, par exemple pour ce qui est de
l’utilisation des ressources. Nous examinons combien l’État collecte
auprès du reste de l’économie, par exemple sous forme de taxes, et
combien il dépense.
Enfin, nous nous intéressons au secteur monétaire. En particulier,
nous mettrons l’accent sur les institutions collectrices de dépôts,
c’est-à-dire les banques. Les banques produisent des services, bien
sûr des services financiers, et font donc partie du secteur réel. Mais
nous les isolons en raison de leur rôle très particulier qui consiste à
fournir du credit à l’économie et à créer de la monnaie.
Nous examinerons bien entendu tous ces secteurs en détail dans le
reste de ce cours. Pour chacun de ces secteurs, nous chercherons à
suivre les transactions du secteur avec les autres, et le niveau et la
composition des avoirs et engagements vis-àvis d’autres secteurs.
En particulier, pour chaque secteur, nous utiliserons les comptes
pour suivre les transactions, ainsi que les créances et les passifs
envers les autres secteurs. En fait, les comptes sont des tableaux
contenant des chiffres qui détaillent les informations relatives à
chaque secteur.
Pour le secteur réel, nous utilisons les comptes du revenu national
et du produit national. Ces comptes enregistrent entre autres
combien l’économie produit, c’est-à-dire la valeur des biens et
services produits par l’économie, et l’emploi de biens et services,
c’est-à-dire combien l’économie consomme, investit ou fournit au
reste du monde.
Pour le secteur extérieur, nous examinerons les comptes du secteur
extérieur, c’est-à-dire la balance des paiements et la position
extérieure globale. Ces comptes enregistrent les transactions d’une
économie avec le reste du monde, ainsi que les créances et les
passifs de l’économie envers le reste du monde.
Les comptes du secteur public enregistrent les recettes, les
dépenses, les avoirs et les engagements de l’État.
Enfin, les comptes monétaires enregistrent les actifs et les passifs
des institutions collectrices de dépôts, c’est-à-dire les banques.
Bien entendu, nous compléterons aussi toutes les informations qui
sont tirées de ses comptes par des informations tirées d’autres
 7
indicateurs. Nous utiliserons aussi d’autres indicateurs, par exemple
les taux d’inflation, d’intérêt, de change ou de chômage pour mieux
comprendre l’état de l’économie.
Comment pouvons-nous utiliser ces comptes pour évaluer l’état de
l’économie? De quoi avons-nous besoin à cet effet?
Premièrement, nous devons bien comprendre ce que ces comptes
enregistrent et comment. Les comptes d’un secteur donnent une
image de ce qui se passe dans ce secteur. Mais pour voir cette
image, nous devons savoir comment bien interpréter
les variations des comptes.
Nous devons savoir comment lire les comptes. Cependant, cela ne
suffit pas. Nous avons besoin aussi d’un schéma qui unifie le
compte. Pourquoi? Si l’on considère que l’économie est un corps,
comme notre corps, et que les secteurs constituent les systèmes de
notre corps, par exemple le système cardio-vasculaire, le système
digestif, etc., il devient clair que ces quatre secteurs ne fonctionnent
pas isolément. Ils s’influencent mutuellement.
Il devient clair aussi que l’état de l’économie, la santé de
l’économie, est le résultat de l’interaction entre les évolutions de
tous ces secteurs.
Lorsque nous examinons ces comptes sectoriels pour évaluer l’état
de l’économie, nous ne pouvons pas analyser chaque compte
isolément. Nous devons comprendre comment les différents
phénomènes économiques se manifestent dans les différents
comptes. Nous avons besoin d’un système qui rassemble tous les
comptes et leur évolution d’une manière qui soit conforme aux liens
existant dans la réalité entre les secteurs.
Dans la programmation financière, ce système est fourni par des
identités comptables et des relations de comportement.
Les identités comptables comprennent deux sous-ensembles de
conventions. Premièrement, les flux ou positions impliquant des
agents d’un secteur et des agents d’autres secteurs
ou des agents d’un sous-secteur et des agents du secteur dans son
ensemble doivent apparaître de manière égale dans les comptes
respectifs.
Par flux, nous entendons les transactions. Par position, nous
entendons les avoirs et les engagements. Par exemple, les comptes
monétaires et publics doivent indiquer le même montant pour les
prêts bancaires à l’État.
Deuxièmement, la somme de certains agrégats doit être la même
que la somme d’autres agrégats, simplement en raison du mode
d’établissement des comptes. Par exemple, l’offre de biens
et services que nous enregistrons dans les comptes du revenu et du
produit national doit être égal à la demande effective de biens et
services que nous enregistrons dans le même compte.
Les relations de comportement quant à elles, lient l’évolution des
variables de different comptes d’un point de vue économique. Il
s’agit de comprendre comment certains phénomènes
économiques apparaissent dans différents agrégats ou variables
dans les different comptes. Par exemple, comment une
augmentation du crédit bancaire au secteur privé influe
 8
sur la consommation et l’investissement. Ou comment une
augmentation des impôts et une réduction simultanée des
dépenses publiques peut influer sur la consommation, la production
et les importations.
Vous vous demandez peut-être maintenant pourquoi nous mettons
l’accent uniquement sur ces quatre secteurs et comptes. Pourquoi
seulement quatre d’entre eux?
Premièrement, je ne veux pas dire qu’il ne faut examiner que cet
ensemble de comptes.
Par exemple, si dans votre pays des comptes fiables existent pour
les entreprises, les ménages ou d’autres établissements financiers,
nous devrions bien entendu utiliser ces informations. Cependant,
les comptes des secteurs réel, extérieur, public et monétaire
constituent un groupe de base qui, au minimum, doit être
pris en considération.
Tout d’abord, ces comptes sont exhaustifs, ils comprennent
pratiquement tous les types d’agents d’une économie. Et ils
englobent les responsables des politiques budgétaires
et monétaires, deux des trois politiques auxquels nous nous
intéressons dans la programmation financière.
Ensuite, ils sont disponibles pour la plupart des pays.
Périodiquement, ce qui, bien entendu, est important pour voir
l’évolution globale de l’économie d’un pays.
Ils sont aussi disponibles en temps voulu, ce qui est important pour
détecter rapidement des changements.
Et bien entendu, ils sont aussi relativement exacts, ce qui est
important pour les précisions.
Beaucoup de pays ont aussi de très bonnes données par exemple
sur les entreprises, les ménages ou les autres établissements
financiers, mais, de nouveau, même pour ces pays, nous devons au
minimum nous intéresser aux comptes de ces quatre secteurs
susmentionnés.
VIDÉO 4: Concepts communs
Dans ce cours, nous utiliserons à maintes reprises certains concepts
communs. Nous parlerons des secteurs de l’économie, ou des
comptes d’un secteur de l’économie, de residents et de non-
résidents de l’économie, d’où le concept de résidence, ainsi que de
stocks, de flux et de transactions, de comptabilité de caisse et sur la
base des droits constatés, et de consolidation des comptes.
Nous avons déjà parlé de ce que nous entendons par secteurs de
l’économie dans la video précédente, et je vais donc introduire
maintenant le concept de résidence. Par résidence, nous entendons
l’économie à laquelle appartient un agent donné. La résidence est
attribuée sur la base du lieu du centre d’intérêt économique
prédominant d’un agent, et non sur la base de sa citoyenneté.
En termes simples, la résidence d’un agent est l’économie où cet
agent a son centre d’intérêt économique predominant.
 9
A titre d’illustration, prenons par exemple les ménages et les
particuliers. Leur residence est l’économie où ils vivent depuis un an
ou plus. Par exemple, des touristes ne sont pas résidents de
l’économie qu’ils visitent, tandis que les migrants qui séjournent
dans une économie depuis plus d’un an sont considérés comme
résidents de cette économie.
Pour les entreprises, la résidence est l’économie où l’entreprise
produit le plus. À quelques exceptions près, les entreprises sont
résidentes de l’économie où elle se situent, peu importe où elles
sont enregistrées. L’État est résident de l’économie du pays don’t il
est l’État, bien entendu. Enfin, les associations sans but lucratif sont
residents de l’économie où elles sont basées.
Un autre concept que nous utiliserons souvent dans ce cours est
celui des stocks, des flux et des transactions. Par stock, nous
entendons le niveau des avoirs et des engagements d’un agent ou
d’un secteur particulier à un moment donné.
Quant aux avoirs, il s’agit des ressources dont le détenteur peut
tirer un avantage économique. Les avoirs peuvent être non
financiers, par exemple une maison, un terrain ou des ressources
naturelles, ou financiers.
Souvent, nous parlerons de créances financières pour les actifs
financiers. Il s’agit, entre autres, d’actions, d’obligations, de
monnaie, de dépôts dans des banques et d’or.
Les engagements sont définis comme étant l’obligation de
transférer des avantages économiques à d’autres agents. C’est
exactement l’opposé des créances financières ou si vous voulez, les
engagements sont des créances financières considérées du point
de vue de leur émetteur. Gardons ceci à l’esprit: pour l’émetteur
d’une obligation, l’obligation constitue un passif, tandis que pour le
détenteur de cette obligation, il s’agit d’une créance financière.
Comment expliquer les variations des stocks? Nous pouvons les
expliquer par les flux. Il s’agit de variations de la valeur du niveau
des stocks pendant une période. Il peut y avoir des flux à cause de
transactions ou à cause d’autres flux.
Les transactions sont des interactions économiques qui se
produisent par accord mutuel entre deux agents ou deux
institutions.
Prenons l'exemple de l'achat d'une voiture. Là il y a l’échange de
monnaie, qui est un actif, contre un bien, la voiture, ou le cas d’un
passif, par exemple un crédit hypothécaire, en échange d’un autre
actif, par exemple une maison.
Les autres flux sont tous les facteurs qui influent sur la valeur des
avoirs et les engagements et qui n’ont rien à voir avec la variation
des quantités de ses actifs et passifs.
Il y a par exemple les variations des prix des actifs, ou pertes
physiques, ou l’abandon par exemple d’un passif.
Pour mieux comprendre cette différence, prenons un example
illustré. Imaginons une baignoire et supposons que l’eau est un
avoir. Le stock des avoirs dans ce cas serait la quantité d’eau dans la
baignoire à un moment donné. Donc le stock de cet avoir, l’eau,
 10

c’est-à-dire le niveau d’eau dans la baignoire, peut augmenter
pendant une période donnée. Et il augmentera à cause de flux.
Quelle est la nature de ces flux? Il y a des transactions, l’eau qui
coule du robinet dans la baignoire, mais il y aussi d’autres
changements, d'autres variations. Par exemple, il y a l’évaporation
de l’eau ou une fuite d’eau dans la baignoire, comme nous pouvons
voir ici.
Un autre concept que nous devrons bien maitriser pendant le cours
est celui de la comptabilité de caisse et de la comptabilité sur la
base des droits constatés. Il s’agit de la période à laquelle nous
attribuons une transaction. Lorsque nous enregistrons une
transaction, quand a-t-elle lieu
Dans la comptabilité de caisse, nous attribuons la transaction à la
date où le paiement de ces transactions a lieu. Par contre, dans la
comptabilité sur la base des droits constatés, nous attribuons une
transaction à la période où la transaction se déroule effectivement.
Pas quand le paiement a lieu, mais quand la transaction se déroule.
Quand, par exemple, le changement de propriété est effectif. Donc
quel que soit le moment où le paiement est effectué.
Que faisons-nous lorsque nous consolidons et pourquoi le faisons-
nous? Quand nous consolidons, nous éliminons toutes les
transactions et les relations débiteurs-créanciers entre différentes
unités du même secteur.
Pourquoi consolider? Comme nous l’avons dit, la consolidation
nous permet d’isoler les transactions et les relations débiteurs-
créanciers entre agents de différents secteurs et agents du même
secteur afin d’obtenir la relation qui existe entre un secteur dans
son ensemble et tous les autres secteurs de l’économie.
VIDÉO 5: Cas pays
Dans ce cours, nous utiliserons un cas pays, un pays fictif que nous
avons appelé la Macronie. Ce cas pays sera présenté sur un fichier
Excel, que je vous montrerai dans un instant.
Mais permettez-moi d'abord d’expliquer ce que nous ferons avec ce
cas pays. Ce cas pays fera partie de vos travaux hebdomadaires.
Vous devrez télécharger ce fichier et nous vous conseillons de
l’enregistrer sur votre ordinateur.

Enfin, nous parlerons de la consolidation des comptes. Nous

À mesure que vous répondez aux questions et que vous complétez
entendons par là la fusion des comptes de deux agents ou plus qui
ce fichier, nous vous proposons de continuer d’enregistrer votre
appartiennent au même secteur de l’économie afin d’obtenir un
travail, car sur la durée du cours, tout ce que vous avez fait sur
compte unifié pour ce secteur. Si vous voulez, c’est un peu comme
l’étude de cas se complétera.
la consolidation des comptes de différents membres de la même
famille afin d’obtenir le compte familial.
L’étude de cas se trouve dans les sections des documents du cours
qui figurent sur l’onglet d’information sur le cours, de même qu’un
 11
bref texte qui décrit et donne des informations sur le pays, la
Macronie.
Vous pouvez, bien entendu, utiliser ces informations pour analyser
l’évolution économique du pays. Comme la description du pays est
disponible à cet endroit, je vais me concentrer dans cette brève
vidéo à décrire le fichier Excel que vous utiliserez pour répondre aux
différentes questions sur la base du cas pays.
Analysons maintenant ce fichier Excel. Il est composé de
nombreuses feuilles de calcul. Comme vous pouvez le voir, chaque
onglet correspondant aux différentes feuilles de calcul a une
couleur différente et vous pouvez donc clairement identifier les
feuilles de calcul qui se rapportent à un module particulier du cours.
Les onglets bruns se rapportent tous au secteur réel. Les ongles
verts se réfèrent au secteur extérieur. Les autres onglets se
rapportent au secteur public, etc. Nous espérons que tous les
onglets sont identifiés de manière claire.
Par exemple, avec le PIB nominal ici, vous comprendrez que nous
nous référons au secteur réel, il en va de même pour le PIB réel.
Tous les onglets contiennent un tableau dont le format est similaire
dans l’ensemble du cours. Tous les tableaux que vous trouverez
dans ces feuilles de calcul se ressemblent donc. Il y a le titre du
tableau. Ensuite il y a la série d’années pour lesquelles les
données économiques de la Macronie sont enregistrées. Comme
vous le voyez, tous les tableaux incluront des données pour la
période 2006-12.
Ensuite vous aurez un ensemble d’indicateurs regroupés en
catégories. Dans ce cas, le produit intérieur brut aux prix courants,
le revenu national.
Au début de chaque ensemble de variables, vous aurez une
indication claire quant à l’unité dans laquelle les variables sont
exprimées. Il pourrait s’agir de milliards d’unités de monnaie
nationale, ou de millions de dollars américains, ou de pourcentage.
Et très souvent, en bas du tableau, vous avez un autre groupe de
variables, des postes pour mémoire. Il s’agit de variables qui ont
peut-être été calculées dans d’autres tableaux ou qui appartenaient
initialement à d’autres tableaux, et qui sont simplement
copiées ici pour faciliter vos calculs.
Dans chacun de ces tableaux, vous avez des chiffres fixes qui ont des
codes fixes. Ensuite, vous avez des cellules vides, en blanc. Le long
du cours, vous devrez insérer vous-même des formules ou des
chiffres pour completer ce tableau. Et vous ne devrez le faire que
pour ces cellules vides.
Pour chaque devoir, nous vous demanderons d’indiquer les chiffres
que vous avez calculés. A propos, pour chaque devoir, vous aurez
une vidéo d’instruction qui montrera comment vous pouvez calculer
ce qu’il vous est demandé de calculer. Typiquement, ceci est fait
pour une autre année, généralement l’année 2011.
Dans certains de ces tableaux, il y a des cellules qui se complètent
elles-mêmes. Par exemple, dans l’un des derniers tableaux que vous
utiliserez pour les comptes monétaires, comme vous pouvez le voir
 12
pour l’année 2012, il n’y a pas de chiffres. Ces chiffres apparaîtront
automatiquement une fois que vous aurez répondu aux questions
des tableaux précédents.
C’est pourquoi, je le répète, il est très important de bien enregistrer
votre travail.
Au-dessous de la plupart des tableaux, vous trouverez des
graphiques qui vous aideront à diagnostiquer ce qui se passe dans
ce secteur par rapport à ces variables particulières.
Ici nous avons un graphique qui montre d'évolution de l'épargne et
investissement en % du PIB. À la fin de chaque groupe de tableaux
qui se rapportent à un secteur, tous ces graphiques.
Et cela, j'espère va faciliter la comparaison parmi les données dans
ces secteurs. J’espère que cela sera suffisant pour vous familiariser
avec l’étude de cas.
Alors, n’oubliez pas de télécharger le fichier, de l’enregistrer sur
votre ordinateur, de commencer à examiner la structure de ce
fichier, et de vous familiariser avec ces structures avant de l’utiliser
pour vos devoirs.
VIDÉO 6: Accès aux données
Pendant le cours nous vous proposerons des activités. En particulier
nous vous demanderons de trouver des données pour votre propre
pays, et d'examiner certains développements économiques dans
votre pays.
Je vais maintenant vous montrer comment et où vous pouvez
trouver des données économiques pour les pays en général.
Si vous ouvrez votre navigateur favori, et si vous tapez dans Google,
par exemple, "ministère des finances". Vous voyez immédiatement
que le navigateur détectera le site web de plusieurs ministères
des finances dans le monde.
Il y a le ministère des finances tunisien, le Liban, et là la
France. Ici la France. Alors il y en a plusieurs. De même, si vous
tapez "banque centrale." Vous allez voir immédiatement un certain
nombre de banques centrales sur, sur la liste.
En ce qui concerne les banques centrales, il y a également un autre
site qui est très intéressant. Et c'est le site de la BRI. La Banque des
Règlements Internationaux. Malheureusement la BRI n'a pas une
version française de son site.
Alors nous prenons BIS, Bank for International Settlements. Et une
fois que vous êtes là, Bank for International Settlements. Il y a là un
onglet qui s'appelle Central Bank Hub. Et là vous avez "Central Bank
Websites." Et voici une liste alphabétique de tous les pays dans le
monde. Et après le nom des pays, il y a le nom de la banque
centrale. C'est en anglais mais peu importe. Et là vous avez accès au
site de cette banque centrale. Et vous pouvez trouver plusieurs
données, données économiques sur ce pays-là.
Un autre site qui est très intéressant est celui du Fond Monétaire
International. Alors nous tapons IMF.org. Et voilà le site du
 13
site du Fond Monétaire. Et comme vous le voyez ce site existe en
plusieurs langues.
Nous prenons ici la version française, et nous voyons le contenu sur
la version française.
Malheureusement, le contenu de la version anglaise n'existe pas
entièrement dans les versions, dans les autres langues. Par
exemple, les bases de données sont uniquement accessibles
dans la version anglaise.
Alors nous, nous revenons ici à la version anglaise. Et j'espère que
votre anglais est assez fort pour reconnaitre un certain nombre de
mots qui peuvent vous
aider.
Ce qui nous intéresse ici pour l'instant c'est l'anglais "Data and
Statistics." Et là vous trouvez data, data, et vous trouvez également
un menu de base de données et d'outils qui permettent d'accéder à,
à des données économiques de votre pays.
Mais aussi de les analyser immédiatement. Permettez-moi de vous
montrer deux de ces bases de données et outils. Bien entendu, vous
noterez qu'il y a bien d'autres bases de données que vous trouverez
sans doute utiles. Y compris aussi des liens vers d'autres institutions
qui collectent et fournissent des données. Voilà.
Le premier de ces outils que je veux vous montrer c'est le Data
Mapper. Et je veux revenir parce que le Data Mapper se trouve
également ici. C'est un outil interactif comme vous le voyez déjà qui
vous permet de sélectionner immédiatement certains variables
économiques et de voir comment elles ont évolué au fil du temps.
Ici nous avons l'évolution du produit du PIB réel, la croissance du
PIB réel de, de l'année 80 jusqu'à l'année 2013, 2014. Et même des
prévisions jusqu'à 2019. Et nous voyons trois lignes ici. C'est une
ligne pour les pays émergents, une pour les economies avancées, et
une ligne pour le monde dans son entièreté. Voici ce que cet, cet
outil représente.
Et ce que je vais vous montrez maintenant c'est que nous pouvons
également ajouter des pays. Ici ça dit "Add an Item to the Chart" et
immédiatement nous avons tous les pays qui sont disponibles.
Prenons par exemple le Bénin ici. Et la carte nous montre
immédiatement le Bénin. Et nous montre également le chiffre 4,8
qui est la croissance du PIB réel du, de la dernière année disponible.
Et nous voyons immédiatement sur le graphique, que le graphique a
ajouté l'évolution de la croissance du PIB reel du Bénin. En plus, ce
que nous pouvons également faire c'est sélectionner d'autres
données.
Comme j'ai dit, ce que nous avons vu maintenant c'est la croissance
annuelle du PIB réel. Mais nous avons également d'autres données.
Par exemple sur l'inflation, la population, le taux de chômage. Alors
nous, nous pouvons sélectionner les données dont nous avons
besoin. Et nous pouvons également sélectionner les pays, ou les
groupements de pays dont nous avons besoin dans cet outil.