Beruflich Dokumente
Kultur Dokumente
ALGEBRE
3‘ ANNÉE
2" édition
Lionel Schwartz
DUNOD
ALGEBRE
3« ANNÉE
Consultez nos catalogues
sur le W eb---------- %
|http://www.dunod.com |
■
SCIENCES INFORMATIQUE
SCIENCES?
ET Dunod
-, «9..
/ . ^' HUMAINES
TECHNIQUES Microsoft Press
M> ■ OECF.l
SiAcheter '
^ ei» limite
Nouveautés
D U
M icirosoîi P^ess
ÎE d lJ§ c J< 2 ii€ < 2 £ Χ F
JsiiterÉ d J'iJoiis
■ « Wiidûn>.\P
Compléments
■ «?/ilifine Magazine
^ et n ile rvie w i
ALGEBRE
3» ANNÉE
Cours et exercices
avec solutions
Lionel Schwartz
Professeur à l'université de Paris-Nord
(Paris 13-Villetanneuse)
Préfacé par
M ichel Zisman
Professeur émérite de l'université Paris 7 - Denis Diderot
2° édition
DUNOD
D ans la même collection
►
Cours de Mathématiques^filières M l AS, MASS et SM (4 volumes)
Analyse, année
Algèbre, année
Analyse, 2^ année
Algèbre et géométrie, 2^ année
François Liret et Dominique Martinais
C'est avec ce cours d'Algèbre que les éditions Dunod ont initié
une série d'ouvrages destinés aux étudiantes et étudiants préparant
la L icence de Mathématiques. Cette série, de même que le
cours des deux premières années de L icence de François Liret et
Dominique Martinais dans la même collection, a pour vocation de
présenter à ses lecteurs les théories classiques qui constituent le fond
usuel des programmes des premières années d'études universitaires
fécondées par l'esprit des idées et des connaissances provenant
des recherches contemporaines. Les théories les plus abstraites sont
riches d'applications concrètes importantes récemment découvertes
que l'on peut maintenant présenter parfois dans un cours de ce
niveau, non seulement pour illustrer sur des exemples les méthodes
et les théorèmes généraux, mais surtout pour montrer explicitement
aux étudiants et étudiantes la profonde unité de la science et son
impact sur la vie moderne.
Le cours d'Algèbre de Lionel Schwartz, premier de la série, se
devait de prouver que cet objectif pouvait être atteint. La richesse
et la densité de son texte, sa présentation de la cryptographie à
clés publiques, aujourd'hui couramment utilisée comme application
de la théorie des corps finis, ainsi que d'autres applications aussi
intéressantes sinon aussi spectaculaires, dans un ouvrage dont
la vocation reste élémentaire et qui distingue soigneusement le
niveau L icence de celui du Master , tout cela montre qu'il y a
parfaitement réussi.
Michel Zisman
Chapitre 0. Rappels
1. Rappel de théorie des ensembles 1
2. Rappels sur l'anneau Z des entiers relatifs et son corps des fractions Q 2
3. Topologie de 4
4. Le corps des nombres complexes C 4
5. Espaces vectoriels et algèbre linéaire 5
6. Matrices, déterminants, systèmes linéaires 8
Bibliographie 283
Index 285
VIII ALGÈBRE
Avant-Propos
Vous avez entre les mains la seconde édition d'un cours d'algèbre de
L icence . Cette édition arrive au moment où les cursus universitaires
sont en cours de refonte, pour passer du système « DEUG, L icence ,
Maîtrise , DEA » au système dit « L icence , Master , Doctorat ».
Ce livre s'adresse aux étudiants de troisième année, c'est-à-dire l'ac
tuelle, et la fin de la future. L icence . Comme il se place à un moment
charnière dans les études de mathématiques, il a vocation à intéresser
au-delà de ce public, les étudiants qui, après la L icence , iront pré
parer le CAPES, ou ceux qui poursuivront en Master (quelle qu'en
soit l'orthographe !), puis passeront 1' A grégation.
Le programme officiel de la L icence de Mathématiques est très
vague, et les traditions sont variées d'une université à l'autre. Nous
avons voulu rester dans un équilibre raisonnable, en tenant compte
du fait que l'algèbre est une discipline fondamentale du programme
de troisième année, mais que certaines théories (telle que la théorie
de Galois, par exemple) relèvent plutôt du programme de Master .
Nous ne prétendons certainement pas que tout le contenu du livre
doit être fait en L icence mais que l'on peut y faire des choix en
fonction de ce qu'on souhaite faire au-delà.
L'algèbre, tout comme la géométrie, sont des matières que les pro
grammes des lycées ont une fâcheuse tendance à négliger (quand bien
même on assiste à un modeste retour). Ceci entraîne des retards qu'il
est important de corriger. Les prérequis consistent ici en de solides
bases d'algèbre linéaire et de géométrie euclidienne, qui relèvent des
deux premières années de la future L icence . Un premier contact avec
les groupes est, lui aussi, souhaitable.
Il y a trois notions centrales dans ce cours. D'abord, la structure
des groupes et les actions de groupes, en insistant particulièrement
sur les groupes symétriques. Puis viennent les anneaux, avec la ques
tion de la divisibilité sous ses divers aspects. Enfin, les extensions de
corps, sans la théorie de Galois, en s'attardant plus spécialement sur
les corps finis.
Certains énoncés ne sont pas centraux et peuvent être réservés à
une seconde lecture. Par exemple, les théorèmes de Sylow, ou bien
la démonstration des théorèmes de structure des groupes abéliens de
type fini.
Les quatre premiers chapitres sont consacrés à la présentation de
ces différentes notions. Les deux derniers sont, quant à eux, des com
pléments sur la réduction des endomorphismes et sur les formes
quadratiques. Un certain nombre de théorèmes plus avancés sont
abordés dans les exercices (deux étoiles « ** » après un numéro d'exer
cice indiquent une difficulté plus grande). On accorde aussi une place
privilégiée aux propriétés topologiques des groupes classiques.
Enfin, l'ouvrage introduit des applications classiques de ces mathé
matiques (parmi d'autres !) : la cryptographie et les codes correcteurs
d'erreurs, qui sont deux prolongements naturels de ce cours. Si les
techniques utilisées dans ce cadre ne sont pas plus difficiles, voire
sont plus simples, que les autres développées dans ce livre, leur
enchaînement rend l'approche du problème plus délicate.
Dans la mesure où ce livre reflète tout à la fois des choix personnels,
associés à des contraintes de temps et d'espace, mentionnons un cer
tain nombre de sujets qui auraient pu être abordés. Le choix de faire
une étude des actions de groupes en liaison beaucoup plus étroite
avec la géométrie n'a pas été retenu ici. Le lecteur pourra se référer à
[Be] sur ce point. D'autre part, l'étude des séries formelles en liaison
avec la combinatoire pouvait fournir d'autres développements, qui
sont exposés plus précisément dans [Co]. Ces sujets peuvent trouver,
évidemment, leur place en Master .
Ce cours peut déboucher, ainsi qu'on l'a dit plus haut, sur des ap
plications « concrètes », ou tout au moins sur d'autres cours qui, eux,
y donnent accès. Les mathématiques ont toujours eu des liens étroits,
explicites ou implicites, avec d'autres activités, même si ces liens ne
sont pas toujours apparents. La figure ci-dessous est, un peu simpli
fiée, la trame d'un zellige des tombeaux saadiens à Marrakech. Cet
entrelacs présente des symétries internes par rapport à des groupes
diédraux d'ordres 32 et 16, et est également invariant par diverses ac
tions de translation. On y retrouve le savoir-faire des artisans et des
artistes arabes. Et ici, on se souviendra du rôle crucial des savants
arabes dans la transmission et le développement des mathématiques.
Il convient enfin de dire deux mots sur les différences par rapport
à la première édition. D'abord, on a apporté des précisions et des cor
rections, je tiens ici à remercier les collègues et tout particulièrement
les étudiants qui m'ont signalé tel ou tel point à corriger ou préciser.
Ensuite, quelques ajouts ont été faits : en cryptographie, codes cor
recteurs et sur les sous-groupes finis SO(3). Enfin, on a ajouté des
exercices et complété des corrections.
X AVANT-PROPOS
Je remercie encore une fois Michel Zisman de m'avoir proposé
d'écrire ce cours, Alberto Arabia, pour son soin, sa superbe mise en
pages, et les figures qu'il a faites. Je remercie enfin Anne Bourguignon,
pour son suivi dans l'édition de cet ouvrage.
>3
I
TQJ
P rin cip a le s no tations u tilisées
XII NOTATIONS
chapitre 0
Rappels
On rappelle ici quelques notions nécessaires à la lecture du cours. Elles sont suppo
sées avoir été vues durant les deux premières années de L icence ou des C lasses
P réparatoires . Il s'agit d'abord de rappels élémentaires de théorie des ensembles,
puis sur l'anneau Z et le corps Q, ensuite de notions de topologie de et enfin
des bases d'algèbre linéaire.
Ces rappels sont brefs et doivent être lus avec le soutien d'un manuel de première
et seconde année. Ils seront l'occasion de fixer un certain nombre de notations.
I
Q
® 0.1 - R A P P E L DE T H É O R IE DES EN SEM BLES 1
Remarque
On peut choisir comme exemple de relation d'équivalence celle définie par : x y
si et seulement si f{x) = f{y).
Si n est non nul, quand le reste est nul on dit que k divise n, on le note k |n.
Une conséquence fondamentale, qui sera redémontrée dans le chapitre 1 est que
tous les sous-groupes de Z sont de la forme :
kZ = {ku I U G Z } .
2 RAPPELS - C hap. 0
L'algorithme d'Euclide permet de calculer le pgcd de deux entiers a et 6, on en
déduit aussi un algorithme pour calculer les coefficients de la formule de Bézout.
Supposons que 0 < a < 6 et que bi est le reste de la division de b par a on constate
que :
► soit 6i = 0 et le pgcd cherché est a,
► soit le pgcd de a et 6 est aussi celui de a et 6i .
Par ailleurs l'ensemble des classes d'éléments de la forme (fc, 1) est isomorphe à
Z et la classe de l'élément (1,A;), k ^ 0 , est un inverse pour la multiplication de
la classe de {k, 1).
Le corps Q est l'ensemble de ces classes d'équivalence de Z x Z* muni de ces
deux lois internes.
I
'V
O
Q
® 0.2 - R A P P E L S SUR Z E T Q 3
3 . Topologie de
Rappelons d'abord les propriétés fondamentales de R.
Théorème 1• Le corps Q est dense dans le corps R et R est complet : toutes les suites
de Cauchy convergent dans R.
Théorème 2. Les sous-espaces connexes de R sont les intervalles, c'est-à-dire les sous-
espaces convexes.
Ce résultat se généralise à R^ :
L'élément (a, b) est noté comme d'habitude a + bi, avec i = (0 ,1), et bien entendu
¿2 = - l = ( - l , 0 ) .
Ces deux lois sont commutatives, associatives. La multiplication est distributive
par rapport à l'addition. L'élément 0 = (0,0), est élément neutre pour l'addition,
alors que l'élément 1 = (1, 0) l'est pour la multiplication.
Le conjugué d'un élément z = a-\-bi, noté z, est a —6г. Le module |г| de l'élément
G C est a? et \z\^ = zz. L'inverse d'un élément non nul .г est .
kl
4 RAPPELS - C hap. 0
Étant donné un nombre complexe 2; l'exponentielle, notée de z est définie
comme étant la somme de la série absolument convergente ;
n^O n! ’
Enfin on a :
Proposition 1. Soit Z un nombre complexe, les deux conditions suivantes sont
équivalentes :
- = 1,
► il existe k e Z tel que z = 2k'Ki.
Corollaire. Soit z un nombre complexe. Les deux conditions suivantes sont équivalentes :
^ z^ = 1,
2k'ni
Z= e n pour un certain entier k.
iel
En effet, seuls un nombre fini d'éléments sont non nuis. Une telle somme est
appelée une combinaison linéaire à coefficients dans k des vecteurs Vi.
► Une famille (vi) d'éléments de E est génératrice sur fc, ou constitue un système de
générateurs sur k, si le plus petit sous-espace vectoriel de E contenant tous les vi
est E lui-même.
Si E a au moins un élément non nul ceci équivaut à dire que pour tout v e E il
existe une famille d'éléments, presque tous nuis, de k indexée par I, soit (Ai) telle
que V = XiVi.Si E est réduit au vecteur nul la partie vide est génératrice.
6 RAPPELS - C hap. 0
► Une famille (vi) d'éléments de E est libre sur k si la relation = 0, (Ai)
désignant une famille d'éléments de k, presque tous nuis, indexées par I, n'a lieu
que si tous les éléments Ai sont nuis.
► Une famille qui est génératrice et libre est appelée une base de E sur le corps k.
Il en résulte que, si £" a une base sur k, tout élément de v e E s'écrit d'une manière
et d'une seule comme combinaison linéaire des vecteurs de la base.
Théorème 1• Un espace vectoriel E sur un corps k a au moins une base. Toutes les
bases ont même nombre d'éléments, appelé la dimension de l'espace.
On remarquera que l'espace vectoriel {0} admet pour base l'ensemble vide et est
de dimension zéro.
Rappelons le théorème de la base incomplète :
Théorème 2. Soit E un espace vectoriel sur un corps k, et soit (vi), i e l une famille
libre. Alors il existe au moins une autre famille libre (wj) telle que la réunion des deux
familles constitue une base de E.
i
Q
0.5 - ESPACES VECTORIELS ET ALGEBRE LINEAIRE 7
Le dual d'un espace vectoriel E sur un corps k est k) et est noté E * . Rap
pelons qu'étant donnée une application linéaire f : E ^ F on peut définir son
application duale /* : F* —>E* et que { f o g y = g * o f * dès que la formule a un sens.
Étant donné un espace E on définit une application linéaire de E dans le bidual
E** par X X, où X est donnée par ¿(A) = A(a:). Cette application est linéaire et
est un isomorphisme si et seulement si E est de dimension finie.
Si a est une forme linéaire non nulle l'ensemble des v Çl E tels que a{x) = 0 est
un sous-espace de dimension n —1 de F (si F est de dimension n). C'est un
hyperplan de F , a est appelé une équation de l'hyperplan.
Nous introduisons maintenant brièvement la notion d'espace vectoriel quotient. Celle-
ci devra être relue, par exemple, après l'étude des groupes quotients. Elle ne jouera
de rôle que dans les chapitres 5 et 6.
Soit F un espace vectoriel et F un sous-espace. On définit sur F une relation
d'équivalence par v si et seulement si v - w e F . Une classe d'équivalence
est un sous-ensemble de la forme v + F = { v - \ - f \ f G F } .
On munit l'ensemble des classes d'équivalence d'une structure d'espace vectoriel
sur k par les formules :
► {v + F) (w F) = V w F,
► X(v “h F ) = \v + F .
Cet espace est appelé l'espace vectoriel quotient de F par F et est noté F/F.
On vérifie que l'application v F de E vers F/ F est une surjection linéaire.
Enfin, si on restreint cette application à un supplémentaire F ' quelconque de F
dans F , l'application de F ' dans F / F est un isomorphisme. En particulier l'image
d'une base de F ' est une base de F/ F et la dimension de F est la somme de la
dimension de F ' et de celle de F/F.
Le sous-ensemble de <^(F) constitué par les applications bijectives est un groupe
pour la composition. Entre autres, l'application réciproque d'une application linéaire
bijective est elle-même linéaire. C'est le groupe linéaire de F et il est noté G L (F ).
fi^ i) — ^ ^ •
8 RAPPELS - Chap. 0
La matrice A = (a£^k) de / dans les bases (e^) et (fj) est le tableau d'éléments de
k a n lignes et m colonnes dont le terme situé sur la ¿-ième ligne et la /i-ième
colonne est ae^h •
L'ensemble des matrices à coefficients dans k a n lignes et m colonnes est un es
pace vectoriel sur k de dimension mn, isomorphe à ^k{E^F). Il est noté Mn,m{k)^
Si m = n on notera (k) . À la composée de deux applications linéaires f \ E ^ F,
g: F correspond le produit des matrices. Nous renvoyons à [LM] et [LA] pour
les détails. En fait, Mn(A;) est un anneau. Les matrices inversibles constituent un
groupe pour la multiplication noté GLn(fc). Il est évidemment isomorphe à G L(E ).
Rappelons la formule du changement de base. Soient (e^) et (e^) deux bases de
E et soient (fj) et (/j) deux bases de F. Soit P la matrice de passage de (e^)
à (e^), c'est-à-dire la matrice dont les vecteurs colonnes sont les coefficients des
e'i^ dans la base (e^). Et soit Q la matrice de passage de (fj) à (/j). Soit A la
matrice d'une application linéaire / par rapport aux bases (e^) et (/j), et soit A'
la matrice de / par rapport aux bases (e^) et (/j). On a :
Pour terminer rappelons que le rang d'une matrice est égal à la dimension du
sous-espace image de l'application linéaire associée. C'est aussi la dimension de
la plus grande sous-matrice carrée extraite inversible. C'est-à-dire la dimension de
la plus grande matrice extraite de déterminant non nul.
La formule pour le déterminant d'une matrice (n,n), A = {üij), est :
Q
0.6 - MATRICES, DETERMINANTS, SYSTÈMES LINÉAIRES 9
chapitre 1
Groupes
Groupes quotients
Groupes obéliens
de type fini
Dans ce chapitre, on commence par rappeler les notions de base de la théorie des
groupes : sous-groupes, homomorphismes, noyaux, images, intersections, produits.
Le groupe des congruences modulo n est redéfini et étudié en détail. Puis on
introduit la notion de système générateur d'un groupe, de groupe monogène et
d'ordre d'un élément.
La deuxième section est consacrée à l'étude des relations d'équivalence associée à
un sous-groupe, puis à la notion de sous-groupe distingué et à celle de groupe
quotient. On classe alors les groupes d'ordre p où p est un nombre premier. Le
produit semi-direct de deux groupes est étudié en détail.
Dans la troisième section on étudie la décomposition primaire des groupes abéliens
finis, en liaison avec le « lemme Chinois ».
Les deux dernières sections sont elles consacrées à la structure des groupes abé
liens de type fini. Il s'agit là de théorèmes plus difficiles mais il est souhaitable
que les énoncés en soient connus en troisième année de L icence .
11
1. G roupes, générateurs, groupes monogènes
Cette section commence donc par un rappel des définitions de base :
Définition 1 /
Un groupe est un ensemble G muni d'une loi interne, Le. d'une application
P : G X G ^ G, qui satisfait aux conditions suivantes : •
Dans la suite un groupe sera noté (G,//). S'il n'y a pas lieu d'avoir une notation
particulière pour la loi interne celle-ci sera omise dans la notation, le groupe sera
seulement noté G et p{g^ h) sera simplement noté gh.
L'élément e est appelé l'élément neutre. L'élément g' est appelé l'inverse de g et
est noté g~^. La dernière condition s'appelle l'associativité de la loi interne.
La première condition implique l'unicité de e. En effet, soient deux éléments e et e'
satisfaisant à la première condition. On a ee' = e et ee' = e' donc e = e'. La dernière
condition implique elle l'unicité de g~^. En effet soient et gi satisfaisant à la
deuxième condition, on a = ^o(^^i) = {9o9)gi = 9i-
I
Définition 2
Un groupe (G, p) est dit abélien ou commutatif si pour tous x et y éléments de
G on a p{x,y) = p{y,x).
0 0
1 0
Définition 3
Un sous-groupe d'un groupe (G, p) est un sous-ensemble non vide i î de G tel
que l'application p restreinte a H x H soit à valeurs dans H, et détermine une
loi de groupe sur H,
La première condition nous dit que p définit une loi interne pour H, On en conclut
que P est associative. En effet, les relations à satisfaire le sont dans G, donc par
restriction dans H, La seconde condition est réalisée dès que tout élément de H
a son inverse dans JT. Ces conditions sont équivalentes aux suivantes :
► l'élément neutre appartient à H
► pour tous X ei y dans H p{x^y~^) appartient à JT.
En effet, partons du second groupe de conditions. Si on remplace x par e dans
la seconde, on voit que si y G JT alors G JT. Si on y remplace y~^ par y, on
obtient la première puis la seconde du premier groupe.
Inversement, si JT est un sous-groupe, les conditions du second groupe sont
satisfaites.
À partir de groupes ou de sous-groupes, un certain nombre de constructions
permettent de construire de nouveaux groupes, en voici quelques unes :
On applique, par exemple, les critères suivants la définition 3. Le premier est im
S médiat ; pour le second on observe que si a; et y sont dans Hi pour tout i alors
O.
cd p{x^y~^) G Hi pour tout i, et donc p{x,y~^) G C\iHi,
Q
© 1.1 - GROUPES, GÉNÉRATEURS, GROUPES MONOGÈNES 13
Produits, produits restreints, et sommes directes de
groupes
Étant donnés une famille de groupes Gi, l'indice i décrivant un ensemble I
considérons le produit
n°<
iel
constitué par les éléments (^i, ••., Pi >•••) tels que pour tout i, sauf un nombre fini,
l'élément gi est égal à l'élément neutre de G i. C'est un sous-groupe du produit.
Si l'ensemble d'indice I est fini, produit et produit restreint coïncident.
Si les groupes sont abéliens, le produit restreint est appelé la somme directe et est
noté :
© O i.
iel
Les groupes sont importants tant pour eux-mêmes que pour les relations qu'ils ont
entre eux. Celles-ci s'expriment par les applications d'un groupe dans un autre,
compatibles aux lois à la source, et au but, plus précisément :
Définition 4
On appelle homomorphisme de (G,/x) dans {G\pl) une application (j) de G dans
G' telle que pour tous x ei y dans g on ait
4>{fJ'{x,y)) ^ n'i^{x),(i>{y)).
On observe que l'image de l'élément neutre de G est l'élément neutre de G '. En ef
fet (f){x) = (j){p{x^e)) = p!{(¡)(x)^(j){e)) pour tout x G G, en multipliant à gauche par
l'inverse de 0(x), on obtient 0(e) = e' (avec les notations évidentes). Un homomor
phisme bijectif est appelé un isomorphisme. On notera que l'application réciproque
d'un homomorphisme bijectif est un homomorphisme. Si G = G', un homomor
phisme est appelé un endomorphisme, un isomorphisme est appelé un automorphisme.
Si 0 est un homomorphisme de G dans i f et 0 un homomorphisme de H dans
K , alors 0 O0 est un homomorphisme de G dans K .
Définition 6
On appelle noyau d'un homomorphisme
(j) : G G '
l'ensemble des éléments x de G tels que (¡>{x) = e', e' désignant l'élément neutre
de G'. On le note Ker(0).
4>{x) = <l>{y)~^ = é
et
4>{xy = 4>{x)<f>iy) ‘ = e',
le résultat suit.
§
P
® 1.1 - GROUPES, GÉNÉRATEURS, GROUPES MONOGÈNES 15
La relation de congruence est une relation d'équivalence sur les entiers. La classe
d'équivalence d'un entier k est l'ensemble des entiers de la forme k + an, a G
Z quelconque, on la notera {k + nZ}. Ces classes d'équivalence constituent une
partition de Z.
On note Z/nZ l'ensemble des classes d'équivalence dans Z pour la relation de
congruence modulo n.
Définissons une loi interne, notée +, sur cet ensemble par :
{ A i + n Z j - + {Ai^ + nZy = {A i + 1
Proposition 4. Cette loi définit sur Z/nZ une structure de groupe. De plus l'application
P : Z —>Z/nZ qui à un entier associe sa classe d'équivalence est un homomorphisme.
Groupes de permutations
Soit S un ensemble, l'ensemble ^ {S ) des applications bijectives, ou permutations,
de S dans lui-même est un groupe pour la composition des applications. La loi est
interne car la composée de deux bijections est une bijection, elle est associative car
la composition des applications l'est. L'élément neutre est l'application identité de
X , notée Idx définie par ldx{x) = x pour tout x e X. L'inverse est l'application
réciproque.
Voici un exemple particulier de sous-groupe de permutations. Soit E un espace vec
toriel sur un corps K . L'ensemble des applications linéaires inversibles forme, pour
la composition des applications, un groupe noté GL(J5). C'est un sous-groupe de
^ { E ) . Si E est de dimension finie n, et si on a choisi une base, le groupe GL(i?)
est isomorphe au groupe G L n(ii) des matrices inversibles (n,n) à coefficients
dans K.
Systèmes de générateurs
Nous définissons maintenant la notion de système de générateurs pour un groupe.
Définition 8
L'ensemble ainsi défini est un sous-groupe (proposition 1). Par définition, tout
sous-groupe de G contenant P contient ce sous-groupe.
Soit P = {xi,X2, ... ,Xn} une famille finie d'éléments de G. On notera
{æi,X2,...,Xn}
le sous-groupe engendré par P . Les éléments Xi sont appelés les générateurs.
L'ensemble P = { x i , X2, . . . , Xn } est un système de générateurs. Il n'y a évidemment
pas unicité des systèmes de générateurs.
Définition 9
On dira que G est engendré par n éléments s'il existe n éléments
I dans G tels que le sous-groupe engendré par ces éléments soit G lui-même.
Proposition 6« Soit G un groupe abélien. Les deux conditions suivantes sont équiva
lentes :
► G est engendré par n éléments,
► il existe un homomorphisme surjectif de Z^ sur G.
Nous n'avions donc pas besoin de l'hypothèse G abélien pour cette partie de
l'énoncé. Prenons maintenant la notation additive pour G. Posons Xi = (¡){ei), on
montre que { x i, . .. ,X n } est un système de générateurs pour G, soit que tout
élément de G peut s'écrire sous la forme SiA^Xi, pour Ai,. . . , An G Z^. En effet
l'ensemble des éléments de la forme précédente est un sous-groupe de G ainsi
qu'on l'a vu plus haut. Comme c'est l'image de 0 et que (j) est surjective, il est
égal à G. Le résultat suit. ■
I
i
,a>
Le cas des groupes engendrés par un élément mérite une attention particulière. On
8 remarque que ces groupes sont tous commutatifs. En effet si x désigne le généra
S teur le sous-ensemble {x^ |n G Z} du groupe est un sous-groupe qui s'identifie
au groupe par hypothèse. Il est clair que x^ commute à x^ pour tous m et n.
I
Q
1.1 - GROUPES, GÉNÉRATEURS, GROUPES MONOGENES 19
D é f in it io n 1 0
Un groupe est dit monogène s'il admet un système générateur réduit à un
élément. Un groupe monogène fini est appelé un groupe cyclique.
Introduisons maintenant :
D é f in it io n 1 1
Soit G un groupe et soit x un élément de G. On appelle ordre de x, s'il existe,
le plus petit entier positif non nuUtel que = e. Si un tel entier n'existe pas
on dit que l'élément est d'ordre infini. Un élément d'ordre fini est aussi dit de
torsion.
Par exemple dans Z/nZ la classe de 1 est d'ordre n. Dans le groupe multiplicatif
U des nombres complexes de module 1 l'élément i est d'ordre 4, l'élément j est
d'ordre 3, l'élément ~ j est d'ordre 6, et l'élément ij est d'ordre 12.
D é f in it io n 1 2
I Le cardinal ou nombre d'éléments d'un groupe G est aussi appelé son ordre. On
le note # G,
0 (â + 6) = ÿ(â) + ^(6).
Corollaire. L'ordre d'un élément est égal au cardinal du sous-groupe qu'il engendre.
Voici un exemple de calcul de l'ordre d'un élément, le corollaire sera utilisé dans
la dernière section du chapitre.
n n a
pgcd(a, n)
l'entier a ----^— r est donc nul modulo n. Inversement, si k est l'ordre de a
p g c d ( a ,n )
l'entier n divise ka. Écrivons a sous la forme a'pgcd(a,n), en particulier a' est
premier à n. L'entier divise ka\ donc divise k, d'où le résultat.
p g c d (a , n )
On a donc
pgcd(a,n) ^
( ___ ^___ ) )
=< d \pgcd(a, n) //
L'implication inverse est immédiate. ■
Proposition 10. Soit H un sous-groupe de Z/nZ. Alors, soit H est trivial, c'est-à-
dire réduit à l'élément neutre, soit H est isomorphe à Ijim lj pour un entier m > 1 bien
déterminé et divisant n.
Corollaire 1. Soit G un groupe fini. L'ordre d'un élément divise l'ordre du groupe.
Par exemple le groupe Z/nZ est le quotient du groupe Z par le sous-groupe nZ.
<t>'
G/Ker((^)- ►Itn(<^)
Le produit semi-direct
Nous allons étudier maintenant une construction qui illustre les développements
précédents : le produit semi-direct. Elle apparaît naturellement dans un grand nombre
de situations.
On se donne un groupe G, un groupe F ainsi qu'un homomorphisme r de G dans
le groupe A ut(F) des automorphismes de F . Un élément g e G étant donné, r{g)
est donc un automorphisme de F . Soient (/,^), des éléments du produit
F X G. On définit une loi interne sur F x G par la formule suivante
T h é o r è m e 5 . L'ensemble F x G muni de cette loi interne est un groupe que l'on notera
F Xr G. On l'appelle le produit semi-direct de G par F relativement à r. Par ailleurs :
► l'ensemble des éléments de la forme (1,^), g ^ G , est un sous-groupe isomorphe à G,
► l'ensemble des éléments de la forme (/, 1), f e F , est un sous-groupe distingué
isomorphe à F , que l'on notera par abus également F ,
► l'intersection des deux sous-groupes précédents est réduite à l'élément neutre,
► le quotient de F x^ G p a r ^ est isomorphe à G.
I F
On remarquera que si r est l'identité on retrouve le produit ordinaire des groupes.
Q
1.2 - RELATIONS D’ÉQUIVALENCE DANS UN GROUPE 27
D é m o n s t r a t i o n . Nous devons vérifier que la loi définie a un élément neutre,
qu'elle est associative et que chaque élément a un inverse. Pour ce qui est de
l'élément neutre on vérifie que (1, 1) en est un. Pour ce qui est de l'associativité
on calcule, omettant fj, dans les notations :
iifo>9o)ifi,9i)){f2,92) = {foT{9o)ifi),9o9i){f2,92) —
• • • = ifor{9o)ifi)r{9o9i){f2),9o9i92 ) ,
et
{ f o , 9 o ) { { f i , 9 i ) { f 2 , 9 2 ) ) = i f o , 9 o ) i f i ' r { 9 i ) { f 2 ) , g i g 2 ) = ■■■
••■= i f o T { g o ) { f i T { g i ) { f 2 ) ) , g o g i g 2 ) ,
mais on a
ce qui donne gg' = 1 soit g' = g~\ et f T { g ) { f) = 1 soit T {g ){f) = /"L Comme
l'application réciproque de T{g) est T{g~^) ceci donne f = r{g~^){f-^). On vérifie
que i f ,g ' ) i f ,g ) = (1, 1).
b ba bo? bo?
e a b ba bo? bo?
a a O? ba^ b ba bo?
0? a bo? bo? b ba
e a a^ ba bo? bo? b
b b ba bo? ba^ e a
^2 a^
ba ba bo? bo? b ^3 e a^
ba^ bo? ba^ b ba
^3 a
Etant donné que l'on a la table de Dg et la liste des éléments du groupe en question il suffit
de construire une application / de Dg vers H qui soit une bijection et un homomorphisme.
On commence par observer que nécessairement on a /( e ) = e et que l'image d'un élément
d'ordre 2 (resp. 4) doit être d'ordre 2 (resp. 4). Il y a dans les deux groupes 2 éléments
d'ordre 4, pour H il s'agit de ec et e d . Posons donc /( a ) = ec, f{a^) = ed ce qui donne
/( a ^ ) = c d . Puis posons f(b ) = e, ce qui implique f{ba) = c, b{bd^) = e c d , f{ba^) = d .
On vérifie à la main que l'application ainsi définie est un homomorphisme.
1
Q
1.2 - RELATIONS D’ÉQUIVALENCE DANS UN GROUPE 31
Le groupe quaternionien
Pour conclure cette section on va donner un autre exemple de groupe à 8 éléments
non abélien. En fait, on vérifie (exercice) qu'un groupe non abélien à 8 éléments
est isomorphe soit à soit au groupe que l'on va décrire.
On considère l'ensemble à 8 éléments constitué par les symboles
On note Q cet ensemble. On définit sur Q une loi interne par les conditions
suivantes :
► 1 est élément neutre,
► ( - 1)г = - i , { - l ) j ^ - j , { - l ) k : -fc.
¿2 _ j 2 = /j2 _
- i j = k, j k = i, ki = j ,
j i = - k , k j = - i , ik - - j .
Ai 1 -1 i —i 3 -3 k -k
1 1 -1 i —i 3 -3 k -k
-1 -1 1 —i i -3 3 —k k
i i —i -1 1 k -k -3 3
—i —i i 1 -1 -k -k 3 -3
j 3 -3 -k k -1 1 г —i
-j -3 3 -k -3 1 -1 —i г
k k —k 3 -3 —i i -1 1
-k -k k -3 3 i —i 1 -1
On vérifie sans peine que la loi ainsi définie est associative et que chaque élé
ment a un inverse. L'ensemble Q est donc un groupe avec cette loi interne. Il y a
un élément d'ordre 1, un élément d'ordre 2 et 6 éléments d'ordre 4. Ce groupe
ne peut donc être isomorphe au groupe Dg- En effet, s'ils l'étaient, ils auraient
nécessairement autant d'éléments d'ordre 1, 2 et 4, ce qui n'est pas le cas.
D é f in it io n 1
Soit P un nombre premier, soit Gp le sous-ensemble de G constitué par les
éléments dont l'ordre est une puissance de p. Un tel élément est dit de p-torsion.
P r o p o s i t i o n 1 • Pour que Gp soit non réduit à l'élément neutre il faut que p divise
l'ordre de G.
n
p WG
On observera que l'on peut prendre le produit sur tous les nombres premiers
ou seulement sur ceux pour lesquels Gp est non-trivial, le résultat est le même.
La démonstration de ce théorème va prendre toute cette section. On va d'abord
énoncer un certain nombre de lemmes. Le premier d'entre eux est connu sous
I le nom de lemme de Cauchy. Nous ne l'énonçons ici que dans le cas où G est
abélien. On verra au chapitre suivant que l'on peut lever cette restriction.
L e m m e 1 • Tout groupe abélien fini G dont l'ordre est divisible par un nombre premier
p contient un élément d'ordre p.
I
§SJ
Q
1.3 - D ECOM PO SITION PR IM A IR E 33
Démonstration du lemme. On raisonne par récurrence sur l'ordre de G.
Soit donc n l'ordre de G, on suppose que p divise n. Si n = p le résultat est une
conséquence de l'étude des groupes cycliques, faite dans la section 1. Le groupe
étant alors isomorphe à Z/pZ. Supposons le résultat démontré pour tout groupe
abélien fini dont l'ordre est strictement plus petit que n. Soit g e G un élément
distinct de l'élément neutre.
Si le sous-groupe engendré par g, {g) est égal à G cela veut dire que G est cyclique
et que g est d'ordre n. Alors l'élément - g est d'ordre p.
P
Si (g) n'est pas égal à G et si p divise le cardinal de (g) on peut appliquer
l'hypothèse de récurrence.
Sinon on peut considérer le groupe quotient G/ (g) et lui appliquer l'hypothèse de
récurrence. En effet, son ordre est divisible par p car c'est le quotient de n par
l'ordre de g, qui est premier à p. Soit x un élément d'ordre p du groupe quotient.
Soit p G G un élément tel que 7r(p) = x , où tt désigne la projection canonique de
G sur G/(p). L'ordre de y , que nous appellerons k , est un multiple de l'ordre de
X , c'est-à-dire de p. L'élément - y est alors d'ordre p, d'où le résultat. m
P
П
г = 1 ,.. .,п
G„
(xi,...,Xn) X \ - \ - X 2 ^ --------- \ -X n
OÙ X k G Gpf^.
Faisons d'abord l'observation^suivante. Supposons que l'on ait x^y e G, avec G
abélien et que x et y soient d'ordre premiers entre eux. Supposons alors que x -h
y = 0, alors X et y sont nuis.
C'est une application de l'identité de Bézout. Soit и l'ordre de x et -y l'ordre de
y. Il existe a et b tels que au + bv = 1. On obtient donc
au{x + y) = 0
et
au{x + y) = aux + auy = auy = auy + bvy = {au H- bv)y = y ,
donc y = 0. De même on obtient x = 0.
Revenons à la démonstration du théorème. Supposons que l'on ait une équation
de la forme Ег x^ = 0 . Soient Pi,P2, •••,Pn les nombres premiers divisant l'ordre
de G.
On a alors x\ = 0, l'ordre de x\ est une puissance de pi, et celui de
qui divise une puissance.de ргрз •• Pn, sont premiers entre eux. Ces deux
n==n 2 = 1 ,... ,n
Pi
Ui = .
Les entiers г¿l,U2,.. . ,г¿n sont premiers entre eux, le. il n'y a pas d'entiers distincts
de 1 ou - 1 les divisant tous. On peut donc écrire l'identité de Bézout : il existe des
entiers a i, . . . , an tels que aiUi H------ h a n U n = 1. Soit alors x G G, on a a: = a \ U \ x -\ -
-----\- anUnX. L'ordre de l'élément UiX (et donc aiUix) divise . Cet élément est
donc dans Gp,. D'où le résultat. h
§
Q
® 1.3 - D ÉCOM PO SITION PR IM A IR E 35
Le lemme chinois peut évidemment être démontré directement! On le fait en
exercice.
C o r o l l a i r e . Soit G un groupe abélien fini. Soit m le ppcm des ordres de ses éléments,
alors il existe un élément d'ordre m dans G.
G = TLI2M. X Z /3 8 Z X Z /2 1 Z ,
on a :
► Z /2 4 Z ^ Z /8 Z X Z /3 Z ,
► Z /3 8 Z ^ Z /2 Z X Z /1 9 Z ,
► Z /2 1 Z ^ Z /3 Z X Z /7 Z .
Donc
G ^ Z /2 Z X Z /8 Z X Z /3 Z x Z /3 Z x Z /7 Z x Z /1 9 Z .
D é f in it io n 1
I On dit qu'un groupe abélien G est un groupe de type fini s'il a un nombre fini
de générateurs.
Les groupes abéliens de type fini, c'est-à-dire les quotients de Z^ pour un cer
tain entier n, se rencontrent dans une grande variété de contextes mathématiques.
Nous allons étudier leur structure. Ils se « répartissent » en deux « types » :
D é f in it io n 2
I On dit qu'un groupe abélien est un groupe de torsion si tout élément de G est
d'ordre fini, (on rappelle qu'un élément est dit de torsion si son ordre est fini).
D é f in it io n 4
On appelle sous-groupe de torsion d'un groupe abélien G le sous-groupe constitué
I par les éléments de torsion.
Un groupe G dont le sous-groupe de torsion est réduit à { 0} sera dit sans torsion.
Soit G un groupe abélien de type fini.
D é f in it io n 5
Le groupe abélien G sera dit libre s'il est isomorphe à pour un certain
entier n.
Un groupe abélien libre est sans-torsion. Les résultats suivants décrivent la structure
des groupes abéliens de type fini. Le premier résultat sur la structure des groupes
abéliens de type fini est que les deux types décrits ci-dessus permettent de les
décrire tous :
T h é o r è m e 1 • Tout groupe abélien de type fini G est somme directe d'un groupe abélien
libre L et d'un groupe de torsion T. Si on a des isomorphismes G = L ^ T et G = L' ^ T ',
L et libres, T et V de torsion alors L est isomorphe à U et T est isomorphe à T'.
Il nous faut maintenant étudier les deux types en question. On commence par le
O cas des groupes libres. Pour le cas des groupes de torsion on renvoie à la section
a
suivante.
Q
® 1.4 - STRUCTURE DES GROUPES ABELIENS DE TYPE FINI 37
T h é o r è m e 2 . Soit L un groupe abélien sans torsion de type fini, alors L est isomorphe
à IT' pour un entier n bien déterminé.
Ce théorème n'est pas vrai si on remplace la mention sans torsion de type fini par
sans torsion.
Les théorèmes 1 et 2 seront démontrés plus loin. On commencera par énoncer et
démontrer la proposition suivante :
........
La première condition équivaut à dire que ( x i, ... ,Xn) est isomorphe à 1/^.
On dira qu'une telle famille est un système libre maximal.
Des familles satisfaisant à la première condition et ayant un cardinal non nul exis
tent dès que le groupe n'est pas un groupe de torsion. En effet, il suffit de prendre
la famille réduite à un élément qui n'est pas de torsion. L'existence d'un système
4
cd libre maximal est garantie par la proposition précédente.
I
§
Q
® 1.4 - STRUCTURE DES GROUPES ABÉLIENS DE TYPE FINI 39
En effet, si G est un quotient de et si { x i,...,X n } est une famille de G
satisfaisant à la première condition, on va montrer que n Soit tt l'appli
cation canonique de dans G. L'inégalité résulte de l'observation suivante :
soient G Z^ tels que n{x^^) = x i. Le système formé par les x\ satisfait à la pre
mière condition, il engendre un groupe isomorphe à Z^, donc n ^ m d'après la
proposition 2.
Soit {x\ ,...,X n } une famille satisfaisant aux deux conditions. Considérons un sys
tème de générateurs {?/i, . . . , 2/m} de L, puis le système {a;i, . . . , Xn, 2/j } •Pour tout
1 ^ j ^ m II existe des entiers , l ei ¡ij non tous nuis tels que
A l J 2^1 H“ • * * “h ^ n , j ^ n "1“ l ^ j U j ~ 0
Donc
<p{h —ft') = (j){a{lx)) = a(j){lx) = ay = a lw ,
et
Xw —X!w = —a lw ,
car l'ordre de w est un diviseur de k. L'application est donc bien définie.
La démonstration du lemme s'achève par une récurrence. Le groupe G est engen
dré par H et un nombre fini d'éléments Xi, i = 1,..., fc. On fait une récurrence sur i
variant de 1 à fc. On vient de faire le pas initial de la récurrence. On suppose avoir
prolongé l'homomorphisme au sous-groupe engendré par et , . . . , . De nou
veau, on prolonge à celui engendré par i f et x i , . . . , comme il a été indiqué, b
'^ Z x . X I ji /ГПп
P / P
et à
Г77 fm'Tl r
— Z X •••xZ /
V / P '
I
Voici un exemple : Soit le groupe
G= X Z /3 8 Z X Z /2 1 Z ,
rappelons que l'on a :
I G^ Z /2 Z X Z /8 Z X Z /3 Z x Z /3 Z x Z /7 Z x Z /1 9 Z .
a ce qui se réécrit :
0)
‘a
8 G^ (Z /2 Z X Z /3 Z ) X (Z /8 Z x Z /3 Z x Z /7 Z x Z /1 9 Z ) ,
I
ce
soit
G ^Z/6ZxZ/3192Z.
I
Q
1.5 - STRUCTURE DES GROUPES ABÉLIENS DE TYPE FINI DE TORSION 43
H H nnH H nH BB Exercices bw w b m w m — i^ ^
Certains exercices font appel à des définitions énoncées au chapitre 2. Entre autres
celle du groupe symétrique, le lecteur, au cas il ne saurait pas cette définition, s'y
reportera.
I. G é n é r a lit é s
1. a) Soit G un groupe dont tous les éléments, distincts de l'élément neutre, sont
d'ordre 2. Montrer qu'il est commutatif.
b) Montrer que si G est fini son cardinal est une puissance de 2, on pourra
raisonner par récurrence sur l'ordre de G,
c) Montrer que G est isomorphe au groupe {Zf2Z)‘^.
3. Soit P un nombre premier, montrer que tout groupe d'ordre 2p contient un élément
d'ordre P, on utilisera l'exercice 1.
II. S o u s - g r o u p e s d is t in g u é s , g r o u p e s q u o tie n t s
9 . a) (Voir [Del]) Montrer que si G/Z(G) est fini il en est de même de D{G)
(exercice 3). On commencera par montrer que l'ensemble des commutateurs
de paires d'éléments de G est fini et stable par les automorphismes intérieurs.
Majorer le cardinal t de cet ensemble en fonction du cardinal n du groupe
quotient. On notera £ ce cardinal.
b) Montrer que si 7 est un commutateur sont des commutateurs un produit de
P -f g commutateurs comportant 7 au moins p fois peut se réécrire sous la forme
a
cd où U est un produit de q commutateurs.
I
Q
EXERCICES 45
c) Montrer que l'on a la relation :
[ x , y ^ ] [ y x y ~ ^ = [æ,î/]"+‘ ,
pour tout X et y, on rappelle que [x^y] = xyx~^y~^. Montrer jfinalement qu'on
peut ramener tout produit de commutateurs à au plus nê termes.
12. Montrer que 63 est un produit semi-direct. Montrer que le groupe orthogonal
0(2) est le produit semi-direct de Z/2Z et de 5 0 (2 ).
13. Calculer le centre des groupes Og et Q. Calculer les groupes quotients. De même
rechercher les groupes dérivés D{G) pour Og et Q et déterminer les groupes
abélianisés.
14. a) Montrer que tous les sous-groupes du groupe quaternionien Q sont distingués.
Montrer que le groupe Q n'est pas le produit semi-direct d'un groupe d'ordre
2 par un groupe d'ordre 4.
b) Identifier Q à un sous-groupe de GL2(C).
15. Décrire tous les groupes d'ordre 8. On commencera par décrire tous les groupes
abéliens, puis on passera au cas non abélien.
5. Soit î; = (ai, . . . , an) G Z^. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes :
► il existe un homomorphisme ¡i: Z^ ^ Z tel que ii{v) = 1,
► les entiers a i, . . . , an sont premiers entre eux dans leur ensemble,
► il existe une matrice (n, n) à coefficients entiers de déterminant égal à 1 dont
la première colonne est v.
Q
® EXERCICES 47
é lé m e n ts c d 'o r d r e 3 v o n t p a r p a ir e (c e t c^). L e g r o u p e 6 3 e s t is o m o r p h e à D 3 , v o ic i s a
tab le e n n o ta n t c u n é lé m e n t d 'o r d r e 3 e t r u n é lé m e n t d 'o r d r e 2 :
e TC TC"
e e c c TC Tc2
c c C2 e TC TC
C2 c2 e c TC TC T
r r TC rc2 e c C2
TC TC rc2 r c2 C
^^2 rc2 r TC c e
D a n s le s d e u x c a s q n d o it v é rifie r q u e ceci d é te r m in e b ie n u n h o m o m o r p h is m e .
II. S o u s - g r o u p e s d is t in g u é s , g r o u p e s q u o t ie n t s
2. a) b) O b s e r v e r q u e le g r o u p e d é riv é e s t c o n te n u d a n s le n o y a u d e to u t h o m o m o r p h is m e d e
G v e r s u n g r o u p e a b é lie n et a p p liq u e r la fa c to risa tio n c a n o n iq u e .
8 . C h o isir un re lè v e m e n t du g é n é r a te u r g de G IZ {G ), o b se rv e r que ce re lè v e m e n t
et Z {G ) e n g e n d re n t G. D onc to u t é lé m e n t s 'é c r it g^z, z € Z {G ). On a a lo rs
g ^ z g ^ z ' = g ^ z z ' g^'- = z z ' g ^ g ^ = z' g^'^zg^.
(-) ( - “0 -
13. O n tro u v e d a n s le s d e u x c a s Z / 2 Z c o m m e c e n tre e t Z / 2 Z x Z / 2 Z c o m m e q u o tie n t. L e
g r o u p e d é r iv é e st le cen tre d a n s le s d e u x c a s.
P o u r la d e rn iè re la ré p o n se e st n o n , o n c o n s id é r e r a le s o u s - g r o u p e e n g e n d r é p a r 1 e t \ / 2 .
4. C o n sid é re r la s u ite ( 1 , 2 !, 3 ! , . . . , n ! , . . . ) .
EXERCICES 49
5. É crire la fo r m e g é n é r a le d 'u n h o m o m o r p h is m e d e IP- d a n s Z e t u tilis e r B é z o u t et le
d é v e lo p p e m e n t d u d é te r m in a n t.
6. E x p r im e r le s i m a g e s d e s g é n é r a te u r s p a r u n a u to m o r p h is m e c o m m e c o m b in a is o n lin é a ire s d e s
g é n é r a te u r s . P u is p r o c é d e r c o m m e d 'o r d in a ir e e n a lg è b r e lin é a ire e n v é rifia n t s o ig n e u s e m e n t
le s é ta p e s .
b) O n c o n s id è r e le s o u s - g r o u p e Z /2 Z x Z /2 Z d e Z / 4 Z x Z / 2 Z . À u n a u to m o r p h is m e
d e Z /4 Z X Z /2 Z o n a s s o c ie s a re stric tio n à ce s o u s - g r o u p e . C 'e s t u n a u to m o r p h is m e
d e Z / 2 Z X Z / 2 Z . O n m o n tre ra q u e l'im a g e e s t d 'o r d r e 2 e n c o n s id é r a n t l'a c tio n s u r
le s g é n é r a te u r s d e Z / 4 Z x Z / 2 Z : o n o b s e r v e r a q u 'o n o b tie n t d e s m a tric e s t r ia n g u la ir e s
s u p é r ie u r e s. L e n o y a u e s t is o m o r p h e a u g r o u p e d e s a u to m o r p h is m e s d e Z / 4 Z x Z / 2 Z
la is s a n t fix e Z / 2 Z x Z / 2 Z : le s a u to m o r p h is m e s d e Z / 4 Z , s o it Z /2 Z .
c) O n c o n sid è re le s o u s - g r o u p e Z / 2 Z x Z / 2 Z d e Z / 4 Z x Z /4 Z . À u n a u to m o r p h is m e d e
Z / 4 Z X Z / 4 Z o n a s s o c ie s a re stric tio n à ce s o u s - g r o u p e . O n m o n tre ra d a n s ce c a s q u e
l'h o m o m o r p h is m e e st s u r je c tif e n f a is a n t u n e c o n str u c tio n e x p lic ite : u n a u to m o r p h is m e
d e Z / 2 Z X Z / 2 Z e s t d o n n é p a r u n e m a tric e (2 ,2 ) à c o e ffic ie n ts d a n s Z / 2 Z d e d é te r m in a n t
n o n -n u l, u n a u to m o r p h is m e d e Z / 4 Z x Z / 4 Z e s t d o n n é p a r u n e m a tric e (2 ,2 ) à c o e ffic ie n ts
d a n s Z / 4 Z d e d é te r m in a n t in v e rsib le . D o n c é ta n t d o n n é e u n e m a tric e ( 2 , 2 ) à c o e ffic ie n ts
d a n s Z / 2 Z d e d é te r m in a n t n o n -n u l o n tr o u v e r a u n e m a tric e (2 ,2 ) à c o e ffic ie n ts d a n s Z / 4 Z
d e d é te r m in a n t in v e rs ib le d o n t la ré d u c tio n m o d u lo 2 e s t la m a tric e in itiale . P o u r ce q u i
e s t d u n o y a u m o n tre r q u 'il e s t is o m o r p h e à Z / 2 Z x Z /2 Z e n c o n s id é r a n t le s m a tric e s (2 ,2 )
à c o e ffic ie n ts d a n s Z / 4 Z la is s a n t fix e Z / 2 Z x Z / 2 Z C Z / 4 Z x Z / 4 Z
Actions de groupes
Groupes symétriques
Ce chapitre est consacré à l'étude des actions de groupes sur des ensembles. Les
groupes apparaissent le plus souvent dans ce contexte et non pour eux-mêmes.
C'est le cas en géométrie : par exemple les groupes laissant invariants des polyèdres
ou tout autre figure géométrique.
L'action d'un groupe sur lui-même par conjugaison est un outil puissant pour
comprendre sa structure. On le verra à l'occasion de l'étude des théorèmes de
Sylow. De ce point de vue, c'est également une méthode utile pour classifier les
«petits» groupes finis à isomorphisme près. On donnera des exemples dans le
cours, et d'autres dans les exercices.
Enfin, le groupe symétrique mérite une étude à part, à cause de la grande variété
de situations où il apparaît, et à cause de ses liens avec la combinatoire. On en
décrira les classes de conjugaison, ainsi que des systèmes de générateurs.
I D é f in it io n 1
On appelle action à gauche de G sur S une application (j):G x S S telle que :
► l'application s 0(l,s) est l'application identité de S,
► pour tous g,g' e G, s e S on a :
s <!>{99\s ) = <!){g,<t>{g' , s ) ) .
I
73
et
s) = H99'){s) = (I>{9){<t>i9'){s)) = (/){gy s) ) ,
pour tous g, g' e G et s e S.
Nous allons maintenant décrire des exemples fondamentaux.
Soit S un ensemble ; le groupe ^{S ) agit sur S par l'application ^{S ) x S S
donnée par
(0, s)i— >(¡>{s) 0 G ^ (5 ), se S.
L'homomorphisme associé est l'identité de ^ {S ).
Cette formule détermine une action à gauche de 6n sur K[X\, . . . , . Les éléments
fixes de cette action seront décrits au chapitre 3.
Q
© 2.1 - ACTIONS DE GROUPES, EXEMPLES 53
Il est intéressant dans ce cas d'étudier le noyau de l'homomorphisme associé :
Le groupe r\geG9Hg~^ est distingué par construction. C'est en fait le plus grand
sous-groupe distingué de G contenu dans H : tout sous-groupe distingué de G
contenu dans H est contenu dedans.
Définition 2
■
Définition 3
L'ensemble des éléments conjugués à un élément x de G est appelé sa classe de
conjugaison.
Le stabilisateur d'une partie A contient, mais est (en général) différent du fixateur.
On dit qu'un élément du stabilisateur de A laisse A fixe globalement, alors qu'un
élément du fixateur laisse A fixe point par point.
Si on considère l'ensemble {1, • • • )Ti } l'ensemble de ses bijections est le groupe symétrique
6 n (section 4). Le stabilisateur du point n est le groupe symétrique 6 n - i •
Soit maintenant G Ln(M ) le groupe des matrices (n ,n ) inversibles à coefficients dans M. Il
agit sur . Le stabilisateur du vecteur ( 1 , 0, . . . , 0) est constitué par les matrices de la forme
'1) î^1,2j J i^l,n ^
0
(B )
0
où B est une matrice (n — 1 , n — 1 ) inversible. On notera que l'ensemble quotient du groupe
I
linéaire par ce sous-groupe est en bijection avec — { 0}.
I
D é f in it io n 1
I On appelle orbite 0 de e sous l'action du groupe G l'ensemble {ge \g e G}.
D é f in it io n 2
I Si l'ensemble E sous l'action de G a une seule orbite on dit qu'il est transitif.
Par exemple l'action par translation d'un groupe G sur lui-même ou sur un
quotient G /H est transitive.
En conclusion un ensemble E sur lequel agit un groupe G est réunion de sous-ensembles
transitifs sous l'action de G, à savoir les orbites.
D é f in it io n 3
On dit que E et £" sont isomorphes s'il existe une application f : E ^ E' telle
que :
► / est une bijection,
► pour tous g e G, s e E on a f{g s) = g f{s).
La seconde condition nous dit que / est compatible aux actions dans les deux
membres. Étant donnée la décomposition en orbites décrite plus haut ceci réduit
l'étude de tous les ensembles munis d'une action d'un groupe G à l'étude des
ensembles de la forme G /H , comme le montre le théorème ci-dessous.
û
2.2 - ORBITES, ENSEMBLES TRANSITIFS, DÉCOMPOSITION EN ORBITES 57
On a plus :
Proposition 2« Soient G, E un ensemble muni d'une action transitive de G. Soient
s, s' e E, alors F ix a is ) et F ix a is') sont conjugués.
Ce qui implique qu'ils ont même cardinal, car deux parties conjuguées ont même
nombre d'éléments.
Revenons au cas d'un ensemble E muni d'une action de G non nécessairement
transitive. Soit { & i \ i e I ) l'ensemble des orbites. Supposons que 0i = Gsi, Si G E.
Comme les orbites constituent une partition de E, on obtient :
#G
*E =
^iel # F ix a is i)
Dans la formule précédente on identifie une classe de congruence modulo p , û , avec son
représentant compris entre 1 et p . On vérifie que ceci détermine bien une action de Z /p Z
sur A ^ . Les orbites ont soit p éléments, soit 1 élément comme p est premier et que le cardinal
d'une orbite divise p . L'ensemble A^ est donc réunion d'orbites à un élément (les points fixes)
et d'orbites à p éléments. Il en résulte que le cardinal de A^, soit a ^ , est congru modulo p
au cardinal de l'ensemble des points fixes. O r l'ensemble des points fixes est l'ensemble des
éléments diagonaux, c'est-à-dire de la forme ( x , . . . , a;). Il y en a clairement a. Soit le résultat
cherché.
Anticipant l'analyse du groupe symétrique, qui sera faite après, voici l'équation des classes
pour 6 3 . Le centre est réduit à l'élément neutre. Il y a 3 éléments d'ordre 2 tous conjugués et
2 éléments d'ordre 3 conjugués. L'équation des classes s'écrit donc :
1
«d 6 = 1 + 3 + 2.
I
'O
O
a3
Q
© 2.2 - ORBITES, ENSEMBLES TRANSITIFS, DÉCOMPOSITION EN ORBITES 59
Voici une application classique de la formule des classes :
T h é o r è m e 2 « Soit G un groupe non réduit à un élément, dont l'ordre est une puissance
d'un nombre premier p. Alors le centre de G contient au moins p éléments.
Voici une autre application. Soit G un groupe dont l'ordre est une puissance d'un nombre
premier p, alors pour tout entier h < n \\ existe au moins un sous-groupe üT de G dont
l'ordre est p ^ . Les détails sont donnés à faire en exercice. L'idée est de faire une récurrence
sur l'entier n en utilisant le théorème.
D é f in it io n
Si on considère la formule des classes, on en conclut que l'entier # Z (G) est divi
sible par p. Le groupe Z(G) étant commutatif, on peut appliquer le lemme 1 de
la section 3 du chapitre 1, dit de Cauchy. Il y a donc au moins un sous-groupe
E d'ordre p dans Z (G). Un tel sous-groupe est distingué dans G. En effet tout
sous-groupe du centre est distingué dans G.
Considérons alors le quotient G jE , et n : G ^ C jE l'homomorphisme canonique.
Par hypothèse de récurrence. G/JS a un p-sous-groupe de Sylow 5 ', qui est de
I cardinal p"“^. Le sous-groupe n~^{S) est de cardinal p® et est donc un p-sous-
groupe de Sylow de G. m
I
Q
2.3 - THÉORÈMES DE SYLOW 61
Notons le corollaire, démontré au cours du développement, et qui n'est autre que
le lemme de Cauchy dans le cas général :
Dans le chapitre 1 on a déjà décrit les sous-groupes de Sylow dans le cas des
groupes abéliens finis. Voici deux exemples dans le cas non-abélien. Le lecteur
doit si nécessaire commencer par se reporter aux sections suivantes concernant le
groupe symétrique.
Commençons par fixer un nombre premier p quelconque. La cardinal du groupe
symétrique &p est p\. Donc le cardinal d'un p-sous-groupe de Sylow est p. Le
cycle d'ordre p
( i, .. ., p )
engendre un sous-groupe d'ordre p. C'est un sous-groupe de Sylow.
Le second exemple concerne le groupe alterné e^4. Il a 12 éléments. On véri
fie facilement que l'ensemble constitué de l'élément neutre et des permutations
suivantes :
(1,2)(3,4) (1,3)(2,4) (1,4)(2,3)
est un sous-groupe de e>?^4. En fait, c'est l'ensemble constitué par les éléments
d'ordre 2 et l'élément neutre. Il a 4 éléments c'est bien un 2-sous-groupe de Sylow.
En fait, il est distingué dans .
Le théorème suivant montre comment les p-sous-groupes de Sylow sont reliés les
uns aux autres ainsi qu'aux sous-groupes dont l'ordre est une puissance de p.
T h é o r è m e 2 ( d e u x iè m e e t t r o is iè m e t h é o r è m e s d e S y lo w ) .
Soit G un groupe fin i et soit p un nombre premier divisant # G.
► Tout sous-groupe dont l'ordre est une puissance de p est contenu dans un p-sous-
groupe de Sylow,
► deux p-sous-groupes de Sylow sont conjugués entre eux,
► le nombre des p-sous-groupes de Sylow est congru à 1 modulo p.
Q
® 2.3 - THÉORÈMES DE SYLOW 63
un point, on a 5 = 5 '. L'orbite de tout S' ^ S a donc un cardinal divisible par p
puisque c'est un diviseur non-trivial de p“ . L'ensemble considéré est donc réunion
disjointe d'une orbite réduite à un point et d'une famille d'orbites dont le cardinal
est divisible par p, le résultat suit. s
Notons que les remarques précédentes impliquent aussi que si ç < p le p-sous-
groupe de Sylow est distingué. Car lp-\-l ne peut diviser q que si 1 = 0.
Le corollaire suivant est laissé en exercice.
Le premier résultat important sur le groupe symétrique est le calcul de son cardinal :
T h é o r è m e 1 • Le groupe symétrique de l'ensemble à n éléments a n\ éléments,
Dans cette formule r7i,a(n) désigne l'unique permutation qui échange n et a{n)
et qui est fixe sur les autres éléments. Le second terme peut être identifié à un
élément de 6n-i car = n ei l'ensemble des permutations de &n sa
tisfaisant à cette propriété est un sous-groupe qui s'identifie à 6n-i- Admettant
que l'application est une bijection la démonstration se termine en calculant le
nombre d'éléments [n] x 6 n - i, soit n x (n —1)! = n!. Revenons sur la bijectivité,
et construisons une application réciproque. Considérons un élément i e [?i] et une
permutation quelconque (f) G &n-\ •Soit ri^n la permutation qui échange i et n et
qui laisse les autres éléments fixes. On vérifie que :
D é f in it io n 1
0 On appelle support d'un élément a ç &„ l'ensemble des i € {1, ... ,n} qui ne
'â
<3 sont pas des points fixes de a , c'est-à-dire l'ensemble des i tels que a{i) i.
1
1
Q
® 2.4 - GROUPES SYMÉTRIQUES, CLASSES DE CONJUGAISON 65
P r o p o s i t i o n 2 . Le support de a est stable sous l'action du sous-groupe engendré par a.
Décompositions en cycles
D é f in it io n 2
Soit k un entier tel que 1 < k ^ n . On appelle k-cycle un élément a de ©n dont
le support S a k éléments et tel que l'orbite de tout élément du support sous
l'action du sous-groupe (a) soit le support tout entier.
soit . ,
{s,CT(s),...,a'' '(s) },
car = cr^{s).
Pour ce qui est de la seconde condition, il suffit de montrer que les éléments
l, ( j , ... sont deux à deux distincts. Ceci entraîne que #(cr) = fc, le résultat
suit car cr^ = 1. Mais l'argument précédent démontre la condition requise.
Quand le support est réduit à deux éléments on dit que le 2-cycle est une
transposition.
Les permutations suivantes sont des transpositions :
1, 2, 3, 4, 5 1, 2, 3, 4\ / 1 , 2, 3, 4, 5, 6, 7\
1, 3, 2, 4, 5 2, 1, 3, 4^ ’ 2, 3, 4, 5, 6,
T h é o r è m e 3 . Soit a e&n- U existe une famille, unique à l'ordre près, de k-cycles Ci,
г = 1,... i telle que :
► СГ = Cl O C2 O • • • O Ci ;
Q
® 2.4 - GROUPES SYMÉTRIQUES, CLASSES DE CONJUGAISON 67
D ém onsfration. Soit a la permutation considérée, et soit H = (a) le sous-groupe
qu'elle engendre. Considérons la décomposition en orbites de l'ensemble {1,... ,n}
sous l'action de H, soient ,..., les orbites non réduites à un élément. Dé
finissons le cycle Ci comme étant égal à a sur l'orbite et l'identité sur le
complémentaire. C'est un cycle d'ordre # 0 i .
On a besoin du lemme suivant dont la démonstration est laissée au lecteur.
De cela il résulte que la permutation a est le produit des q pris dans un ordre
arbitraire.
Inversement, soit une permutation a qui s'écrit comme produit de cycles com
mutant deux à deux. Les orbites des éléments de n}, non réduites à un
élément, sous l'action de (a) sont les supports des cycles considérés. Les cycles
Ci sont donc uniquement déterminés comme étant les permutations qui sont res
trictions de a aux orbites de (cr), non réduites à un élément et l'identité sur le
complémentaire de l'orbite. m
D é f in it io n 3
On appelle partition d'un entier n toute suite décroissante d'entiers positifs non
nuis (Al, . . . , A/i) telle que
Al + •••+ A/i = n .
On fera attention à ne pas confondre la notion de partition d'un entier n avec celle
de partition de l'ensemble { ! , . . . , n}. C'est-à-dire avec avec la donnée d'une fa
mille de sous-ensembles Ai, i e I de sous-ensembles de { 1,... ,n} dont la réunion
est égale à .{1,... ,n} et qui sont disjoints deux à deux. En fait si on a une telle
partition la famille des entiers # Ai est une partition de l'entier n. Mais on véri
fiera aisément que deux partitions distinctes de { 1, .. . ,n} peuvent créer la même
partition de n. C'est le cas pour les partitions {1 },{2,3} et {1 ,2},{3} de [3].
Q
2.4 - GROUPES SYMÉTRIQUES, CLASSES DE CONJUGAISON 69
Signature d'une permutation
La fin de cette section est consacrée à l'étude de la signature d'une permutation.
Définition 4
Soit cr G 6n/ et soient z, j G { 1 ,. .. ,n} tels que i < j. On dit que a présente une
inversion en { i j ) si a{i) > a{j). On appelle nombre d'inversions de a, et on
note u{a), le nombre de couples ( i j ) , i < j, tels que cr présente une inversion
en
Définition 5
Soit (7 G 6 „ , on appelle signature de a , et on note e(a), l'entier suivant égal à 1
OU - 1 :
]^cr(i) - a O )
i< j
i< j
D é m o n s t r a t i o n . Calculons £:(cror). On a :
Y[(TO T{i) - a o r { j )
i<3
e{â Or) =
H i- j
i< j
On reconnaît e(a).
Définition 6
On va terminer cette section en donnant une liste des classes de conjugaison, de l'ordre d'un
élément dans la classe, du nombre d'éléments dans la classe pour les groupes 6 4 , et 6 5 . Le
cas de 6 3 ayant été donné plus haut. Les classes de conjugaison sont indexées comme il a
été indiqué plus haut sur les partitions. La partition est donc indiquée sur la première colonne,
l'ordre sur la seconde, le nombre d'éléments dans la classe dans la troisième.
I
partition ordre cardinal de la classe
(1.1.1,1) 1 1
I (2,1.1) 2 6
§ (2,2) 2 3
0 (3 , 1 ) 3 8
■5
'S (4 ) 4 6
s
1
7g3
Q
® 2.4 - GROUPES SYMÉTRIQUES, CLASSES DE CONJUGAISON 71
Voici quelques indications sur cette table. À la partition ( 1 , 1 , 1 , 1 ) correspond évidemment
l'élément neutre. A la partition (2 , 1 , 1 ) correspondent les transpositions. Il y en a autant que
de sous-ensembles à 2 éléments, soit 6 . A la partition (2 , 2 ) correspondent les produits de
transpositions à supports disjoints, il y en a 3, (1 ,2 )(3 ,4 ), (1 ,3 )(2 ,4 ), et (1 ,4 )(2 ,3 ). À la
partition (3,1) correspondent les 3-cycles. Il y en a 8, en effet pour déterminer un 3-cycle
on commence par déterminer le support, on a 4 choix possibles, puis sur ce support on a
deux choix possibles correspondant aux deux 3-cycles de 6 3 . Enfin à (4) correspondent les
4-cycles. Il y en a 6 . En fait (exercice !) il y a (n — 1 )! n-cycles dans 6 n .
p a rtitio n o rd re c a rd in a l de
(1 , 1 , 1 , 1 , 1 ) 1 1
(2 , 1 , 1 , 1 ) 2 10
(2 , 2 , 1 ) 2 15
(3,1,1) 3 20
(3,2) 6 20
(4,1) 4 30
(5) 5 24
Q
2.5 - GROUPES SYMÉTRIQUES, GÉNÉRATEURS, SIMPLICITÉ DU GROUPE ALTERNÉ 75
D é m o n s t r a t i o n . La démonstration précédente marche, à ceci près qu'il nous
faut avoir deux éléments en dehors du support des permutations considérées. Ce
qui implique que l'on doit avoir n ^ 8. En fait pour les 5-cycles, n > 7 suffit et
pour les produits de transpositions à supports disjoints n ^ 6 suffit. b
/^1, 2, 3, 4, 5\
V4 3, 1, 5, 2 J
qui est paire. Le cycle c' est donc dans H, Enfin cc' est le 3-cycle (2,5,3). On
conclut comme plus haut.
A c t io n s d e g r o u p e s , é q u a t io n d e s c la s s e s , t h é o r è m e s d e S y lo w
3. Soit G un groupe fini, et soit p le plus petit nombre premier divisant l'ordre de G.
Soit H un sous-groupe tel que # G = p ( # iî). Montrer que i î est distingué. On
pourra utiliser la proposition 2 de la section 1.
4. Les équations suivantes peuvent elles être l'équation des classes d'un groupe
d'ordre 12 ?
12 = 3 + 5 + 4,
12 = 4 + 4 + 4,
le premier terme désignant l'ordre du centre.
6. Montrer que dans un groupe d'ordre 12, il y a toujours soit un groupe d'ordre 4,
soit un groupe d'ordre 3 distingué. On utilisera les théorèmes de Sylow.
En déduire qu'un groupe d'ordre 12 est toujours le produit semi-direct d'un
groupe d'ordre 4 par un groupe d'ordre 3 ou inversement.
§3
Q
® EXERCICES 77
Pour démontrer cela, on considérera l'action d'un 3-sous-groupe de Sylow sur
le 2-sous-groupe de Sylow (qui est distingué),
c) Montrer que si un groupe H d'ordre 12 a un 3-sous-groupe de Sylow distingué,
alors l'une des alternatives suivantes a lieu :
► H est abélien,
► si le 2-sous-groupe de Sylow est isomorphe à Z/2Z x Z/2Z alors H est
isomorphe à Z/2Z x 6 3 ,
► si le 2-sous-groupe de Sylow est isomorphe à Z/4Z, alors H a pour
générateurs deux éléments a et b, le premier d'ordre 3, le second d'ordre
4 et on a bab~^ = o r .
10. Soit P un nombre premier, et soient n et h des entiers avec h < n . Montrer en
détail que tout groupe d'ordre p^ a au moins un sous-groupe d'ordre p^.
11. Soit H un groupe d'ordre 18, montrer qu'il contient un 3-sous-groupe de Sylow
distingué. Généraliser aux groupes d'ordre 2p^ avec p premier impair. En déduire
que ce sont tous des produits semi-directs.
12. Soit G un groupe fini dont tous les sous-groupes de Sylow sont distingués. Montrer
que G est isomorphe au produit de ses sous-groupes de Sylow.
eeE geG
II. G r o u p e s s y m é t r iq u e s
1. C o n s t r u i r e u n h o m o m o r p h i s m e s u r j e c t i f d e 6 4 v e r s 6 3 , e n c o n s i d é r a n t u n e action
transitive d e 6 4 s u r u n e n s e m b le à 3 é lé m e n ts .
un sous-groupe H tel que &n-i C H C &n, alors soit H = &n-i soit H = &n-
I b) Soient deux entiers p et g tels que p + q = n. On considère le sous-groupe
stabilisateur du sous-ensemble {1, .. . ,p} c {1 ,. .. ,n}. Montrer que ce sous-
groupe est isomorphe à au groupe &p x &q. Montrer que ce sous-groupe est
un sous-groupe maximal (au sens précédent) de &n •
I
73
I
Q
® EXERCICES 79
9. Caractériser les partitions correspondant à des éléments du groupe alterné.
11. Soit £i{s) le nombre de cycles d'ordre i dans la décomposition en cycles d'un
élément s du groupe alterné. Montrer que l'alternative suivante a lieu. Soit les
classes de conjugaison de s dans le groupe alterné et dans le groupe symétrique
sont égales, soit il existe un entier i tel que £2i{s) > 0 ou que £21+1 (s) > 1.
III. C la s s if ic a t io n d e p e t it s g r o u p e s f in is
3. Soit P un nombre premier impair de la forme 3fc + 2. Montrer que tout groupe
d'ordre 3p^ est abélien.
4. Montrer qu'un groupe d'ordre 255 est abélien. On montrera qu'il y a un sous-groupe
distingué d'ordre 85.
3. O n c o n stru it u n h o m o m o r p h is m e d e G v e r s le g r o u p e s y m é tr iq u e 6 p , e n c o n s id é ra n t
l'a c tio n p a r tra n sla tio n d e G s u r G / H q u i a p é lé m e n ts. P u is o n u tilis e la c o n d itio n d e
p r im a u té : le n o y a u d e cet h o m o m o r p h is m e e s t l'in te rse c tio n d e s c o n ju g u é s d e H , m a is à
c a u s e d e s c o n d itio n s a r ith m é tiq u e s l'o r d r e d e l'im a g e d iv is e p e t e s t e n fa it é g a l à p , d o n c
l'o rd re d u n o y a u e st é g a l à c e lu i d e H .
4. L e p r e m ie r c a s e st im p o s s ib le , c a r 5 n e d iv is e p a s 12. L e s e c o n d l'e s t a u s s i c a r le g r o u p e
q u o tie n t d e G p a r s o n cen tre s e r a it Z / 3 Z e t G s e r a it ab é lie n .
6 . O n c o m p te le n o m b re d 'é lé m e n ts a p p a r te n a n t à u n 3 - s o u s - g r o u p e d e S y lo w . S i il n 'y a p a s
I
d e 3 - s o u s - g r o u p e d e S y lo w d is tin g u é , c o m m e il y a u m o in s 4 3 - s o u s - g r o u p e s d e S y lo w ,
il y a a u m o in s 8 é lé m e n ts d 'o r d r e 3. A v e c l'é lé m e n t n e u tre c e la fa it 9 é lé m e n ts. L e s 3
é lé m e n ts fo rm e n t n é c e ssa ir e m e n t a v e c l'é lé m e n t n e u tre u n 2 - s o u s - g r o u p e d e Sy lo w .
9. L e s d ia g o n a le s d u c u b e fo rm e n t u n e n se m b le à 4 é lé m e n ts la is s é fix e p a r le s is o m é tr ie s fix a n t
le cu b e . C e c i d é te r m in e d o n c u n h o m o m o r p h is m e d u g r o u p e d u c u b e v e r s le g r o u p e d e s
p e r m u ta tio n s d e c e s d ia g o n a le s . L e s ro ta tio n s d 'a n g le ^ et d 'a x e u n e d ia g o n a le ré a lise n t
le s c y c le s d 'o r d r e 3. L e s sy m é trie s a u to u r d e s p la n s c o n te n a n t d e u s a r ê te s o p p o s é e s d u c u b e
ré a lise n t le s tr a n s p o sitio n s. L e n o y a u d e cet h o m o m o r p h is m e e st c o n stitu é d e l'id e n tité et
d e l'o p p o s é e d e l'id e n tité .
11. C o m p te r le s é lé m e n ts d o n t l'o rd re e s t 9.
II. G r o u p e s s y m é t r iq u e s
1. C o n s id é r e r l'a c tio n d u g r o u p e s u r s e s c la s s e s d e c o n ju g a iso n , le s p r o d u it s d e t r a n s p o sitio n s
à s u p p o r t d is jo in ts fo rm e n t u n e c la s s e à 3 é lé m e n ts.
3. L a p r e m iè r e ré p o n se e st (n - 1)! : p a r ta n t d e 1 o n a n - 1 c h o ix p o u r s o n im a g e p a r le
n -c y c le ( 2 , . . . , n ) , p u i s o n a n - 2 c h o ix p o u r c e lu i d e la s e c o n d e i m a g e .. . L a s e c o n d e
r é p o n se e st C ^ ip - 1)! si p ^ n .
n!
/il! • • 2 ^ 2 ...n^n
( 1,1,1,1,1) 1 1
(2,2,1) 2 15
(3 , 1 , 1 ) 3 20
(5 ) 5 24
P o u r le g r o u p e 6 e :
( 1 ,1,1,1,1,1) 1 1
(2 ,1,1,1,1) 2 15
(2,2,1,1) 2 45
(2,2,2) 2 15
(3 , 1 , 1 , 1 ) 3 40
(3 , 2 , 1 ) 6 120
(3 , 3 ) 3 5
( 4 , 1 , 1) 4 30
(4 , 2 ) 4 30
( 5 , 1) 5 144
(6 ) 6 120
7. V oir le c o u rs.
© EXERCICES 83
s i la d é c o m p o sitio n e n c y c le s d e s n e fa it a p p a r a îtr e q u e d e s c y c le s n o n c o n ju g u é s (c 'e st-à -d ire
q u e le s c a r d in a u x d e s s u p p o r t s s o n t d e u x à d e u x d istin c ts) d e lo n g u e u r im p a ir e .
Anneaux, idéaux,
polynômes
et séries formelles
Dans ce chapitre on rappelle dans la première section les définitions de base con
cernant les anneaux : sous-anneaux, homomorphismes, idéaux, anneaux quotients,
corps. La seconde est consacrée aux anneaux principaux, la troisième section à une
étude détaillée de l'anneau des classes de congruence modulo n, et la quatrième
à une brève introduction à l'étude de la cryptographie.
Les deux sections suivantes sont consacrées aux anneaux de polynômes, de sé
ries formelles, et aux anneaux factoriels. On en profite pour faire l'étude des
polynômes symétriques. L'avant dernière section est consacrée aux zéros des po
lynômes et à la théorie du résultant. Enfin, diverses propriétés des séries formelles
sont présentées dans la neuvième et dernière section.
Q
3.1 - ANNEAUX, IDEAUX, ANNEAUX QUOTIENTS 85
Les anneaux que nous considérons sont donc avec élément unité pour la mul
tiplication, cet élément sera toujours noté 1. L'élément 0 est supposé distinct
de 1.
Notons que pour tout élément x de l'anneau o n a 0 x x = x x 0 = 0. En effet, en
utilisant la distributivité, on obtient
x = l x x = (l-| -0 )x x = æ-|-(0xa;),
donc a; = X + (0 X x ), donc 0 x x = 0. Le même argument donne l'autre identité.
Définition 2
I L'anneau est dit commutatif si la multiplication est commutative.
(û “h 6) X ♦ •• X (d + 6) .
'------------- V------------- '
n fois
Remarque
On a plus généralement pour a i , . . . , dp e A la formule suivante :
ni
(di + •••+ dp)^ — E
(Ui,...,Up)|ni+—+Up=n
I
г¿l ! •••г¿p!
^
d1 Ui
I “ 'l
“ P
•••dp^
Définition 3
On dira qu'un élément a d'un anneau A divise un élément non nul b, et on
notera d I b, s'il existe un élément c de A tel que b = ac.
R e m a rq u e
On remarquera que l'inverse est unique. En effet si on a xy = 1 et xy' = 1 alors
on a yxy' = y et yxy' = y '.
Les deux premiers exemples d'anneaux sont l'anneau Z des entiers relatifs et le
corps Q des nombres rationnels.
%
Par exemple Z est un sous-anneau de Q. On laisse au lecteur le soin de vérifier
que l'intersection d'une famille de sous-anneaux est un sous-anneau.
I D é f in it io n 5
On appelle homomorphisme d'armeaux
I
i p : A ^ A'
8O
toute application de A dans A' qui est un homomorphisme pour l'addition et
la multiplication.
I
'V
I
Q
® 3.1 - ANNEAUX, IDÉAUX, ANNEAUX QUOTIENTS 87
Ceci signifie que :
► (f{x + y) = fp{x) + ip{y) pour tous X et y dans A,
^{Xa ) = 1^/
► ^{xy) = ^{x)ip{y) pour tous X et y dans A,
On définit l'image d'un homomorphisme comme dans le cas des groupes. C'est
un sous-anneau, on le note Im((/?).
De même que l'on définit le produit d'une famille de groupes, on définit le produit
d'une famille d'anneaux Ai, l'indice i décrivant un ensemble d'indices I fini ou
infini. L'anneau Hie/ est constitué des familles d'éléments (xi), z e /. La somme
et le produit de deux familles sont évidemment faites termes à termes :
( X i) + (x'i) = { X i + x ' i )
et
{ X i) X {x'i) = (Xi X x ' i ) .
I Un élément non nul x dans A est un diviseur de zéro s'il existe un élément non
nul y tel que xy = 0.
D é f in it io n 7
I Un anneau est un domaine d'intégrité (ou est un anneau intègre) s'il n'a pas de
diviseurs de zéro.
R e m o rq u e
On vérifiera en exercice que le produit d'au moins deux anneaux non triviaux
n'est jamais intègre.
Notons que ce sont des lois interne. En effet, A étant intègre, bv ne peut être nul
sans que 6 ou v ne soit nul.
On vérifie aisément que la classe d'équivalence de la somme et du produit de deux
éléments ne dépend que des classes d'équivalence des deux éléments. Ceci permet
de définir l'addition et la multiplication sur l'ensemble quotient. La classe de (0,1)
est élément neutre pour l'addition, celle de (1,1) l'est pour la multiplication. Les
deux lois sont évidemment commutatives.
La multiplication est distributive par rapport à l'addition. C'est-à-dire que :
(u,v) X {{a,b) -h (a ',6')) = (u,v) x {a,b) + (u,v) x {a\b!).
Par ailleurs, l'ensemble des classes d'éléments de la forme (fca, a) est isomorphe
à A. En fait, l'application de A dans K qui à k associe la classe de {k, 1) est un
isomorphisme de A sur son image. La classe de Télément (l,fc), k ^ Q , est un
inverse pour la multiplication de la classe de (A;, 1).
Le corps IK est l'ensemble de ces classes d'équivalence muni de ces deux lois in
I
O ternes. C'est le corps des quotients de A. Par exemple, le corps des quotients
des polynômes à coefficients dans un corps k est le corps k{X ) des fractions
rationnelles à coefficients dans k. m
I
Q
3.1 - ANNEAUX, IDÉAUX, ANNEAUX QUOTIENTS 89
Idéaux et anneaux quotients
Passons maintenant à l'étude des structures quotients. Soit un homomorphisme
d'anneaux ip : A A ' . Le noyau de l'homomorphisme (p est l'ensemble ^ des
éléments x e A tels que p{x) = 0. Il est noté Ker((/?). C'est évidemment un sous-
groupe de A pour l'addition et on a :
D é f in it io n 8
Un sous-ensemble ^ d'un anneau A qui est un sous-groupe pour l'addition et
tel que si a G A et a; G alors x a e ^ et a x e ^ est appelé un idéal bilatère de A.
D é f in it io n 9
Un sous-ensemble d'un anneau A qui est un sous-groupe pour la loi additive
et qui est tel que si a e A et x e alors ax G respectivement xa e ^ est
appelé un idéal à gauche, respectivement à droite de A.
Dans la suite on ne considérera des idéaux à gauche et à droite que dans les
exercices. Si bien que la mention « idéal » vaudra pour « idéal bilatère ». Soit donc
A un anneau et ^ un idéal.
On vérifie sans peine que l'intersection d'une famille d'idéaux d'un anneau A
est encore un idéal. Ce résultat vaut que l'on se place dans le cadre des idéaux
à gauche, à droite ou bilatère. Soit par exemple une famille d'idéaux bilatères
leur intersection est déjà un sous-groupe. Maintenant si x est dans l'intersec
tion et si a G A ax et xa sont dans chacun des idéaux de la famille donc dans
l'intersection.
D é f in it io n 1 0
On appelle idéal engendré par une partie de A l'intersection de tous les idéaux
contenant cette partie. Autrement dit c'est le plus petit idéal contenant la partie
considérée.
R e m a rq u e
La remarque suivante est souvent très utile. Soit x e A un élément et (x) l'idéal
engendré. Alors (x) est égal à A si et seulement si x est inversible. En effet (x) est
égal à A si et seulement si 1 G (x) ; cette dernière condition a lieu si et seulement
si il existe y G A tel que xy = 1, le résultat suit.
{ab + ay xb xy \x ,y e .
Comme ^ est un idéal cet ensemble est contenu dans la classe ab + ^ . Définissons
donc un produit, noté provisoirement *, sur A/«^ par la formule :
I On vérifie que cette loi est associative et distributive par rapport à la loi additive.
Les démonstrations sont formellement identiques à celles faites dans le cas des
groupes et laissées au lecteur. En particulier, la classe 1 -h est élément neutre
pour la multiplication. Enfin l'application :
A -^ A I^ ,
a I— ^a + ^ ,
est par construction un homomorphisme d'anneaux.
A -----
\ /4
A j3
+ «^) = (p{x) .
et
Nous allons donner maintenant, comme dans le cas des groupes, un certain nombre
de conséquences classiques de cette construction ; la décomposition canonique des
homomorphismes et les théorèmes d'isomorphismes.
A/Ker{(l>)-
telles que a; + ^ est égal ^ , soit l'ensemble des classes x A ^ telles que a; G h
Q
3.1 - ANNEAUX, IDÉAUX, ANNEAUX QUOTIENTS 93
Voici une variante du lemme chinois :
D é m o n s t r a t i o n * On considère l'homomorphisme
p : A — >{A /^ ) X [ A /g ) , ai— + g ).
A /^ g -^ [A /^ )x {A /g ),
/+ n = ^
Ceci se démontre comme suit. Pour tout distinct de ^ on peut, par hypothèse,
trouver Xoc ^ ^ et yoc E: e^Q tels que Xa + î/a = 1. Faisons le produit sur a de toutes
ces identités. Quand on développe le produit tous les termes, sauf le produit des
yoc, sont dans On a donc bien une relation de la forme x-\-y = 1, avec x e ^
et y G implique la condition.
Le théorème 2 implique alors que :
A lg ^ A j I I a/ H ^ c,.
V n n
Le résultat suit en combinant ces deux isomorphismes. ■
D é f in it io n 1 1
Soit A un anneau, et soit fg un idéal. On dit que g est un idéal premier si et
seulement si pour tous x, y G A la condition xy e g implique x e g ou y e g .
Voici une caractérisation des idéaux premiers à l'aide des anneaux quotients :
I
D é f in it io n 1 2
Soit A un anneau, et soit g un idéal. On dit que g est un idéal maximal si et
I seulement il n'existe pas d'idéal J f distinct de A et g tel que ^ z:> g .
Par exemple les idéaux maximaux de Z sont ceux qui sont constitués par les mul
tiples d'un nombre premier. En effet il faut montrer que si si un idéal contient
un nombre premier p et un entier non divisible par p il contient 1. Mais cela ré
sulte de l'identité de Bézout. Ceci sera généralisé dans la prochaine section. Soit p
un nombre premier, le corps quotient de Z par l'idéal pZ sera noté ¥p.
2 . A nneaux principaux
On va maintenant étudier une classe d'anneaux qui est particulièrement impor
tante, celle des anneaux principaux. Tous les anneaux que l'on va considérer sont
commutatifs.
Q
® 3.2 - ANNEAUX PRINCIPAUX 97
Considérons donc un élément non nul ÿ G A/(x), et soit y un élément de A dont
la classe dans A /{x) est ÿ. Comme ce dernier élément est non nul cela veut dire
que y n'est pas dans l'idéal engendré par x. Considérons alors l'idéal engendré
par X et y, soit
y) = -hby \a,b e A} .
L'anneau étant principal cet idéal est de la forme (z) pour un certain élément
Z e A, montrons que (z) = A.
D'abord il existe deux éléments и et v tels que x = zu et y = zv, puisque x et y
sont dans (z). L'élément x étant irréductible on a soit 0, soit и inversible. Dans
le premier cas, on a bien (z) = A, Dans le second cas les idéaux (x) et (z) coïn
cident, c'est impossible par hypothèse. On en conclut que 1 appartient à l'idéal
(хуу) et qu'il existe a^b G A tels que ax by = 1. Réduisons cette équation mo
dulo l'idéal (x) on obtient dans l'anneau quotient A /{x) l'identité ÿb = 1, donc ÿ
est inversible. ■
où seuls un nombre fini d'entiers щ sont non nuis. Si bien que le produit précédent est
fini, ce qui donne un sens à la formule. Par ailleurs si on a une égalité
rpdi
П
и х \ \ ХГ =
iel
V X
П
iel
>
^1 C C ••• C C ei^i+1 C * * * .
J Î = {x )C ^ N C ^ i C j f .
Q
@ 3.2 - ANNEAUX PRINCIPAUX 99
Passons maintenant à Tunicité, on la démontre par récurrence. Supposons que l'on
ait avec les notations du théorème :
U X
П
iel
= V X
П
iel
bien entendu seuls un nombre fini d'exposants sont non nuis. On fait la récurrence
sur l'entier sup(X^^ A)- Insistons bien sur le fait que ces quantités sont finies
puisque seuls un nombre fini d'exposants sont différents de zéro. Considérons un
des éléments irréductibles apparaissant à gauche avec un exposant non nul, soit
Xk. Le terme de droite est dans l'idéal engendré par Xk.
Rappelons que si x est élément d'un anneau commutatif on dit que x divise a e A
et on note x |a si cet élément est dans l'idéal engendré par x, donc si a = xu pour
un certain u G A.
Le lemme qui suit montre alors que Xk apparaît aussi dans le membre de droite.
^ üiVi = V.
En particulier des éléments différents de zéro yi sont premiers entre eux, c'est-à-dire n'ont
pas de diviseurs non trivial commun si et seulement si il existe ai e A tels que
I ^ aiVi = 1.
Anneaux euclidiens
Pour conclure cette section décrivons une classe particulière d'anneaux principaux.
D é f in it io n 3
Un anneau A commutatif intègre est un anneau euclidien s'il est muni d'une
application s : A —{0} N —{0} telle que :
► pour tous x^y e A, y ^ 0, il existe q^r e A tels que x = y q r et r = 0 ou
s(r) < s{y),
► r est appelé le reste de la division de x par y.
À titre d'exercice le lecteur pourra écrire le lemme chinois dans le contexte présent.
3 . L'anneau
Un idéal de Z est un sous-groupe de Z et réciproquement. La proposition 5 de la
section 1 du chapitre 1 classifie donc les idéaux de Z ainsi qu'on l'a déjà dit plus
haut.
Définition 1
La fonction d'Euler (p de N dans N est définie par :
= #{^ I 1 ^ i < net pgcd(i,n) = 1}.
»-q
Montrons que (p{n) est aussi le cardinal de
I
O
a3
Q
3.3 - L’ANNEAU Z/nZ 103
Les éléments non nuis de Z/nZ sont en bijection avec les entiers compris entre 1
et n - 1. Par ailleurs si un tel entier a est premier à n (si son pgcd avec n est
égal à 1) l'identité de Bézout implique l'existence de u et tels que ua + vn = 1.
Réduisant modulo n on obtient â ü = 1, donc â est inversible dans Z/nZ.
Inversement si la classe d'un élément x est inversible dans Z/nZ, il existe k tel
que x k = 1. Soit xk = 1 —un pour un certain entier u. Ce qui implique que x et
n sont premiers entre eux par Bézout.
La formule suivante sera utile plus loin :
P r o p o s it io n 2
n = ^ V ’(d) =
d\n d\n
n
d\n
(p {m n ) = (p {m )cp {n ) .
Il en résulte que :
C o r o l l a i r e . Soit n un entier positif non nul et soit • la décomposition de
cet entier en puissances de nombres premiers. On a :
‘P(n) = JJ <p(pt‘ ).
si n ^ 1.
Le système RSA
On passe maintenant au système RSA proprement dit. On considère deux personnes
appelées IV et OA par exemple, souhaitant communiquer entre elles en toute con
fidentialité. Elles choisissent chacun une paire de nombres premiers « grands », px
et Qx pour IV, Py et qy pour OA. On pose Ux = PxQx et Uy =pyQy. Puis IV choi
sit également un entier Cx premier avec (p{rix) = (Pæ - l)(çx —1) et OA un entier
Cy premier avec (p{riy) = {py - l){qy —1).
La classe de congruence de l'entier Cx admet un inverse dx dans le groupe multi
plicatif {Z/rix'^y • Cette classe est facile à calculer rapidement dans la mesure où
l'on connaît la valeur de (f{nx)- De même la classe de congruence de l'entier Cy
admet un inverse dy dans le groupe multiplicatif {ZfuyZ)*, elle est rapide à cal
culer dans la mesure où l'on connaît la valeur de (p{riy). Nous ne rentrerons.pas
dans les détails mais ce calcul, en temps, est court.
Mais si on ne connaît que les valeurs Ux et Cx, respectivement Uy et Cy, le calcul
devient très difficile, c'est-à-dire très long en temps. La seule façon connue de
procéder en général est de chercher la décomposition en nombres premiers de Ux
et Uy, puis d'en déduire les valeurs de la fonction d'Euler.
La décomposition en nombres premiers est facile théoriquement, on divise succes
sivement par tous les nombres premiers, par contre, elle est extrêmement longue
du point de vue du temps de calcul, au point de devenir inaccessible dès que les
nombres en jeu sont très grands. Pratiquement le calcul de dx, respectivement dy
est impossible à partir de Ux et Cx, respectivement de riy et Cy.
Les messages sont alors codés de la façon suivante. D'abord les lettres des alpha
bets B introduit plus haut sont identifiées à des classes de congruences inversibles
modulo rix d'une part, à des classes de congruences modulo riy d'autre part. On
entend par là que l'on se donne une application injective de
a: B {Z/ tIxZ^*
et une application injective
(3: B .y.
Ces identifications sont publiques et connues des correspondants.
On ne considère donc maintenant que des suites de symboles qui sont des classes
de congruences.
Ces dernières ne sont connues que de IV, et respectivement de OA. Bien entendu
les valeurs de (p{rix) = {Px ~ l)(çæ —1) et ip{riy) = {py —l){qy —1) sont aussi secrètes
(privées).
Supposons alors que IV veuille coder un message destiné à OA et que ce message
soit exprimé comme une suite de symboles appartenant à {Z friyZ y. Il applique à
cette suite de symboles, soit (ai, a2, . . . , , .. .) la transformation :
qu'il est seul à pouvoir effectuer. Il considère alors la suite résultante, soit
(61, 62, . . . , бд;,...), comme une suite d'éléments de Z/n^Z. Pour faire ce pas il uti
lise une fonction injective (c'est ici que l'on utilise l'hypothèse ip{rix) < ^{пу) ) de
{ZluxZy dans {ZluyZy convenue d'avance avec OA et donc connue de OA. Il
applique alors la transformation
î et transmet le message.
Pour décoder le message OA procède donc essentiellement en deux étapes. D'abord
S il applique
l / pdy ndy ody \
S (/1,/2, KJl )/2 y— '-iJk »•••>/•
I
Q
3.4 - CRYPTOGRAPHIE A CLE REVELEE 107
qu'il est seul à pouvoir effectuer. Il obtient donc ainsi un message composé
d'éléments de Z/n^Z qu'il réinterprète comme un message composé d'une suite
d'éléments (^1,^2, ••• •••) dans Z/n^^Z. Il applique alors la transformation
publique :
(^1 ) ^2 ) •••> ) •••) ' ^(^1 ) ^2 >•••) 9j^ )•••)•
Si ce message n'a pas été transmis par le correspondant x, mais par un autre cor
respondant utilisant une autre clé de cryptage, le résultat sera incompréhensible.
Il ne peut être compréhensible que s'il a été transmis par IV.
On parlera alors de message signé.
Décrivons maintenant le processus sur un exemple. Supposons que l'on veuille transmettre le
mot cryptage. On commence par le diviser en paquets de 2 lettres successives. On obtient
donc la suite cr, yp, ta, ge. Choisissons = 19 et Qy = 4 3 . On a Uy =8 1 7 et (p(ny) = 756.
Supposons avoir choisi une application /3 ¿e ,où A est l'alphabet usuel dans (Z /817Z )* .
C'est possible, il suffit de comparer les cardinaux. Supposons avoir P {cr) = 2, /3{yp) = 11,
P ita) = 3, et Pige) = 8.
OA choisit maintenant Cy = 11 et à l'aide de l'algorithme d'Euclide, trouve dy = 275.
IV connaît la valeur de Cy et donc considère la suite suivante
( 2 l^ lll^ 3 '^ 8 l^ ) ,
il la réduit modulo 817, et obtient
(414,64,675,677)
et transmet.
OA applique alors la transformation suivante :
(414,64,675,677) 1- ^ , 64^^®, 675^'^^, 677^’^^) ,
il est le seul à pouvoir la faire, étant le seul à connaître d y . Il retrouve (2 ,1 1 ,3 ,8 ).
Le lecteur vérifiera à titre d'exercice les calculs et calculera également le message signé, au
sens défini plus haut, avec Px = 23, Qx = 37, Cx = 5 , dx = 317. Il choisira une fonction a .
En effet, on commence par choisir le plus grand entier Va^ inférieur ou égal à V ,
Comme la somme -.ai-i strictement inférieure à Va^, une somme par
tielle des Vj égale à V doit contenir ce terme. On doit donc faire n-opérations au
plus, puis on applique le même processus a V —Vai et ainsi de suite, on aboutit
donc a au plus opérations arithmétiques.
Venons en au processus de cryptage. On choisit un entier C tel que Y i < C, et
un entier a < C premier avec C. On calcule l'inverse modulo C P de a , plus pré
cisément son représentant qui est strictement inférieur à C. On calcule de même
les entiers positifs wi inférieurs strictement à C qui sont congrus à avi modulo C.
D é f in it io n
I La clé publique est la donnée des entiers Wi, 1 < i < n. La clé privée les entiers
Vi, 1 < i < n, a , f3, C
Si l'on veut transmettre au détenteur des clés publiques et privées un nombre bi
naire {e^, 1 ^ г < n} de longueur fc, on procédera donc comme suit : on calcule
I
'O
l'entier ê = Y i ^i'^i 6t on le transmet. Le destinataire du message connaît les entiers
C, a et /3. Il peut donc multiplier i par P qui est égal à Y i =Si
dulo C et calculer le reste de la division par C. À cause de la condition Yi'^i < C
ce reste est égal à Y i И peut alors résoudre le problème sc rapidement
puisque le problème auquel il fait face est sc.
Ceci ne peut être fait avec les Wi qui ne vérifient pas la condition requise.
Cet algorithme est du à M. E. Heilman et R. C. Merkle. Il convient cependant
d'ajouter qu'il existe (A. Shamir 1982) une méthode pour décrypter ces messages
ï
rapidement, sans connaître C et a , cette méthode n'est donc finalement pas fiable.
Q
© 3.4 - CRYPTOGRAPHIE À CLÉ RÉVÉLÉE 109
5. A nneaux de polynôm es et de séries form elles
Soit A un anneau, il sera dans toute cette section supposé commutatif. Soit N
l'ensemble des entiers naturels, introduisons l'ensemble des suites à coefficients
dans A, c'est-à-dire l'ensemble des applications de N dans A. Une telle suite sera
pour l'instant notée (ao,ai,... , a i, ...), l'élément désignant l'image de l'entier i.
Définissons une addition sur cet ensemble par la formule
On additionne termes à termes. Cette loi est associative et commutative. Elle admet
l'élément ( 0 ,.. ., 0,...) pour élément neutre. L'élément (-a o, - a i , . . . , - a i ,... ) est
l'inverse de (ao,ai, . . . , a i , ...).
Définissons une multiplication par la formule
(a o , a i , . . . , a i , . . . ) x ( a o , a ^ , . . . , a ^, . . . ) = •••
^ ^ ^ k b lC m •
(kylyTn) I k-\ -l+ m = i
( a o , , • •• J î ••• ) ( ipo, ^ 1 , • • •, )
J ••• (^0 ) ^1, •••J Q , •••)) *
i^O
dans la suite et sera appelée une série formelle, X est appelée Yindéterminée.
D é f in it io n 1
L'ensemble des suites d'éléments à coefficients dans A muni de l'addition et de
la multiplication définie plus haut est par définition l'anneau des séries formelles
en X à coefficients dans A. Il est noté A[[X]].
Les constructions pédantes faites ci-dessus ne doivent pas masquer que l'on addi
tionne et que l'on multiplie les séries formelles comme on le fait pour les séries
ordinaires, à savoir :
dont presque tous les coefficients sont nuis. Les coefficients ai sont donc tous
nuis dès que ’i est assez grand, disons C, de même les coefficients bj sont
nuis dès que j ^ D. Les coefficients de iX^ sont nuis dès que
i ^ sup(C, D). Ceux de
I
I 2^0 OO
le sont dès que C -\- D - 1 .
Ceci montre que l'addition et la multiplication sont des lois internes sur ce sous-
I
ensemble, et en fait donc un sous-anneau de -A[[-X’]]. ■
1
Q
® 3.5 - ANNEAUX DE POLYNOMES ET DE SERIES FORMELLES 111
D é f in it io n 2
Le sous-anneau de ^[[-X^]] constitué par les séries fornaelles dont les coeffi
cients sont presque tous nuis est par définition Tanneau des polynômes en X à
coefficients dans A. Il est noté A[X],
üiX^,
0
D é f in it io n 3
I On dit qu'un anneau B est une algèbre sur un corps k s'il existe un homomor
phisme i (nécessairement injectif) de k dans B .
Ceci implique que B est un espace vectoriel sur k. L'anneau k[X] en particulier
est une algèbre sur k. L'homomorphisme k k[X] est donné par a (a,0,...).
Autrement dit on associe à l'élément a le polynôme aX^ = a. Rappelons que ces
polynômes sont dits constants (ou de degré zéro, voir plus loin). On comparera
au chapitre 4 où la structure d'espace vectoriel d'un corps sur un sous-corps est
étudiée en détail.
D é f in it io n 4
On dit qu'un polynôme non nul P = es* inférieur ou égal à
n si ses coefficients ai sont nuis pour г > n. Il est alors dit de degré n si a„ ^ 0.
Le degré de P sera noté |P| ou encore deg(P).
Il est souvent commode d'interpréter le polynôme nul comme étant de degré —oo.
Notons que l'on a la formule
|p + gKsup(|P|,|Q|),
D é f in it io n 5
Le degré détermine une structure d'anneau euclidien sur l'anneau des polynômes
à coefficients dans un corps. Il résulte alors de la section 2 que :
En conséquence on peut appliquer tous les résultats concernant les anneaux prin
cipaux. On a une notion de pgcd pour les polynômes, l'identité de Bézout a lieu.
La démonstration est identique à celle donnée plus haut dans le cas général, ou
se transcrit à partir de celle pour Z. Rappelons que l'on a l'algorithme d'Euclide
pour calculer le pgcd et qu'on peut en déduire les coefficients de la formule de
Bézout.
Le fait que l'anneau soit euclidien permet de renforcer ces énoncés, comme dans
le cas de Z. Gardons les notations du corollaire, alors :
R P + {V + H P)Q = 1.
D é f in it io n 1
L'anneau des polynômes à n indéterminées à coefficients dans A est défini par
récurrence comme étant l'anneau des polynômes en une indéterminée Xn sur
l'anneau des polynômes à n - 1 indéterminées, soit A[X\^... ,Xn-i][Xn]* Il est
noté A[Xi, . .. ,Xn].
7
ai ,...,a i
D é f in it io n 2
Le polynôme Xlai,...,an dit de degré inférieur ou égal à
d si Cai,...,an = 0 dès que ai H-------h > d. Il est alors dit de degré total d s'il
existe a i , . . . , an tel que ai H------ h an = d et Cai,...,an
D é f in it io n 3
Un polynôme est dit homogène de degré n s'il est de degré total n et si les
coefficients des monômes de degré total strictement inférieur à n sont nuis.
Supposons que A soit un corps k et soit B une algèbre sur k. Soient a i , ... ,an G
On a :
On se propose de rechercher les éléments fixes pour cette action, que l'on appel
lera polynômes symétriques. Considérons le cas particulier où n = 2, les polynômes
Xi -\-X2 et X 1X 2 sont symétriques. En fait on montre que pour tout polynôme
symétrique P il existe un et un seul polynôme Q à coefficients dans A tel que
P {X uX 2) = Q {X i+ X 2 ,X iX 2 ).
Considérons maintenant les polynômes en n indéterminées X i^ ... ^Xn et intro
duisons les polynômes symétriques élémentaires où 1 ^ г < n. Comme dans
la démonstration du théorème ci-dessous on doit considérer les polynômes symé
triques élémentaires en n indéterminées ainsi qu'en n - 1 indéterminées on précise
la notation en E^,n et en Ei,n-i* Quand il n'y a pas d'ambiguïtés le second indice
est omis.
Définition 4
Le polynôme E^^n défini par :
X a ,---X a ,
( a i,...,a i) | a i< a 2 < —< a i
P (X i,...,X n ) = Q(Ei,...,En).
I
Q
® 3.6 - POLYNÔMES EN PLUSIEURS INDÉTERMINÉES, POLYNÔMES SYMÉTRIQUES 119
on a
P' = s{P') = s{En,nR) = s i ^ n M R ) = Sn,n5(iî) .
Soit
^n,n{R ^{R)) —
Si l'anneau A est intègre le résultat suit, l'anneau de polynômes en n indétermi
nées l'étant aussi. Le résultat est vrai sans hypothèses sur A, l'équation ci-dessus
impliquant l'égalité des coefficients des polynômes R et s (R).
En effet, si on a i J = l'équation
^n,nR —0 )
équivaut à
E ....i „ x r + ' . . . x ^ « = o .
est nul, autrement dit, if(Ei,n,. ••, Sn,n) = T.n,nRÇ^i,n, •••, ^n.n)*
Comme le degré total de if ' est strictement inférieur à celui de H on peut conclure
par une récurrence sur le degré total. ■
Formules de Newton
On va maintenant démontrer des relations qui expriment certains polynômes symé
triques à l'aide des polynômes symétriques élémentaires. Il s'agit des polynômes :
Nk = ^ X ^ .
i
i j^i j= 0 , . . . , n
l[(T -x j)= E (E
1Tl Puis on somme sur l'indice i, on obtient
fjin-j-l
2=
E №-^i)= E ( E
l,...,n j y i J = 0 ,...,n - 1 '
Définition 1
On dit que l'anneau A est un anneau factoriel si :
► il est intègre,
► tout élément non nul x G A peut s'écrire sous la forme :
X = u x Y [ x ^ \ ai g N,
i
OÙ U G A* et les entiers ai sont presque tous nuis,
► cette décomposition est unique.
L'unicité de la décomposition signifie la même chose que dans le cas des anneaux
principaux. Si on a :
wXII a;?' = î»XJ1 æf‘ ,
i i
On définit le pgcd et le ppcm de deux éléments non nuis x et y par les mêmes
formules que dans un anneau principal. Soient x = u x x f * e t y = v x Yiiei
les décompositions de x et y. Alors, par définition :
pgcd{x,y) = J J ,
iel
par définition le pgcd d'un élément non nul x et de zéro est x.
ppcm(x,y) = JJ .
i€l
En particulier, si le pgcd de deux éléments est 1 on dit qu'ils sont premiers entre
eux. Les formules ci-dessus s'étendent au pgcd et au ppcm de n éléments non
nuis. Dans le cas du pgcd on peut étendre à une famille d'éléments quelconques,
par définition leur pgcd est celui des éléments non nuis de la famille. On a pour
une famille d'éléments non nuis :
pgcd(ai, . . . , a„) = JJ ,
iel
ou
«i =■
“i XIJ
iel
■
I Soit P = J2i=o,...,n
pgcd(iio ) •••ï CLn).
eA [X ], le contenu de P, noté cont(P), est par définition
I
>3
Démonstration du théorème 1« Choisissons donc un système de représen
tants d'éléments irréductibles de A[X], Il est constitué par un système d'éléments
I
'a
Q
ces deux polynômes sont à coefficients dans A. En calculant le contenu des deux
T^U
côtés on obtient gcont(P) = p u , avec uç. A *. Donc l'élément ® “ de K est, en
fait, élément de A. Si a = v x H» / v e x4*, est la décomposition de a on a
P = »xn af
i j^ j
Pour terminer cette section nous donnons un critère qui permet de déterminer si
certains polynômes sont irréductibles. Il s'agit du critère d'Eisenstein,
1 + X + --- + - \ _ {Y+ -l
X -l Y
et
(F + 1)P - 1
pi
Le coefficient binomial C® est égal à et est donc divisible par p si 0 < i <
p, par ailleurs = 1 et Cp = p n'est pas divisible par p^. Le résultat suit. ■
D é f in it io n 1
Soit P un polynôme à coefficients dans un corps k. On dit que a e k est zéro
IXJ
I ou racine de P si P {a) = 0.
Démonstration. Soit P e k[X]. Supposons qu'il ait les éléments GA;, z= 1,..., /i,
pour zéros et qu'ils aient pour ordre respectif a t . Alors P est divisible par {X —
pour tout i. Les zéros ai sont distincts entre eux deux à deux, donc les poly
nômes {X — sont premiers entre eux deux à deux. Le polynôme P est donc
divisible par leur produit. Celui-ci est de degré qui est le nombre de zé
ros, étant tenu compte de l'ordre. Ce degré est inférieur ou égal à celui de P, d'où
le résultat. a
D é f in it io n 3
Soit P = „ OiX® efc[X]. On appelle dérivée formelle de P = I^j=o n
le polynôme „
P '= ^ .
f = j2 .
/' = iaiX^-^.
2=0,...,n
On a le corollaire suivant :
C o r o l l a i r e * Soit P un polynôme à coefficients dans k, P ’ non nul, et soit a un zéro
de P. Alors a est de multiplicité au moins 2 si et seulement si a est zéro de P '.
La démonstration est laissée au lecteur qui aura soin de remarquer que l'hypothèse de
caractéristique zéro est nécessaire. On donnera aussi des contre-exemples. Nous reviendrons
dans le prochain chapitre sur les propriétés de la dérivation en caractéristique p, on donnera
des contre-exemples.
On a évidemment le corollaire suivant :
C o r o l l a i r e . Soit P un polynôme à coefficients dans k de caractéristique nulle, et soit a un
zéro de P . Alors a est de multiplicité i si et seulement si a est zéro de P ' , P ^ ^ ^ ,..., p(^~ .
Résultant
Nous allons passer maintenant à la théorie du résultant.
La question est de savoir quand deux polynômes non nuis, à coefficients dans
un corps k, P et Q, ont un facteur irréductible en commun. Soient donc P =
S 2=o,...,m de degré m et Q = X^^=o,...,n ' de degré n. On veut donner
On obtient donc la condition nécessaire et suffisante suivante pour que les poly
nômes P et Q à coefficients dans K aient un facteur irréductible en commun :
(E E E E
OÙ les a i et les b j sont donnés, et les Ui et les V j sont les inconnues. Pour ce faire
on écrit que tous les coefficients du polynôme obtenu sont nuis. Ce polynôme est
de degré m -h n - 1, il y a donc m -h n équations linéaires en les m -h n inconnues
Ui et Vj. pour qu'il y ait une solution non nulle il faut et suffit que le déterminant
de ce système soit nul.
i+j= k,
E O ^j^n-1
+ i+j=k,
E O ^j^m -1
bi Uj .
Définition 4
7O
I
3
I On appelle ce déterminant le résultant des polynômes P et Q, on le note
Res(P, Q), c'est un déterminant (m + n,m + n).
(3
3
Q
® 3.8 - ZÉROS DES POLYNÔMES 131
Avec m ^ n, il est égal à :
ao 0 ■ 0 6o 0
ai
"0 O
■“0 6„_1
«■1 b„.
0
bo
bji~i
0 .......0 0 0 ■
On a donc :
Théorèm e 5 . Le résultant de deux polynômes P et Q à coefficients dans un corps K
est nul si et seulement P et Q ont au moins un facteur irréductible en commun.
En particulier si P et Q ont toutes leurs racines {le. sont scindés) dans k et si leur
résultant est nul ils ont une racine commune (au moins).
Un cas particulièrement important est celui où on prend pour couple P et Q le
polynôme P et son polynôme dérivé P '. Le résultant de P et P ' est appelé le
discriminant de P. On le note Dis(P).
On a :
Théorèm e 6 . Le discriminant d'un polynôme P à coefficients dans un corps k de
caractéristique zéro est nul si et seulement si il a au moins un facteur irréductible commun
avec son polynôme dérivé P '.
Si on suppose par récurrence avoir déterminé 6o> ••• l'équation ci-dessus per
met de calculer bn. Le résultat suit car nous avons déterminé une série formelle
satisfaisant aux conditions requises. ■
01 m
Cette formule a un sens pour les raisons suivantes. D'abord chaque terme dans la
somme est une puissance dans l'anneau des séries formelles, donc est bien défini.
Ensuite, si on considère la suite infinie des termes de cette somme, on constate
que seul un nombre fini d'entre eux ont un coefficient éventuellement différent de
zéro en En effet les termes à partir du (n -h l)-ième sont divisibles par
à cause de l'hypothèse de nullité du terme constant.
Plus précisément notons an le coefficient de X^ dans Le coefficient
7n de la série f{g {X )) est égal à :
7n= X! o>iai
2 = 1 ,... ,n
Il est clair que la composée de deux séries formelles débutant par X {i,e, ai= 6i=l)
débute aussi par X .
D é m o n s t r a t i o n . Ainsi qu'on l'a dit plus haut la composition est une loi interne.
La série formelle X est évidemment élément neutre.
L'associativité est laissée au lecteur en exercice. On va démontrer l'existence d'un
inverse. Soit donc / = X + J2i^2 ^iX\ On cherche g = X ^iX^
f{g {X )) = g {f{X )) = X . Notons jn le coefficient de la série composée f{g {X )).
D'après la formule donnée plus haut, c'est un polynôme en les inconnues bj et
les üi, qui eux sont connus. Plus précisément, on a :
^ 7 i= h
► si n ^ 2, 7^ = 6n + P {a 2, . . . , ttni 62, . . . , bn-i) = 0, où P désigne un certain
polynôme à coefficients entiers.
Gardons les notations introduites plus haut, et supposons avoir calculé par ré
currence les inconnues 62, . . . , 6n-i l'équation ci-dessus permet de calculer bn-
Observons que la récurrence démarre par l'équation 62 + a2 = 0.
Exercices
Tous les anneaux seront, sauf en 1.2, supposés commutatifs.
I. A n n e a u x q u o t ie n t s , id é a u x
1. Montrer qu'il existe une structure d'anneau et une seule sur un ensemble à
2 éléments, respectivement sur un ensemble à 3 éléments. Étudier le cas d'un
ensemble à 4 éléments. Dire lesquels sont des corps.
O
Q
© EXERCICES 135
d) Montrer que l'algèbre de Boole est isomorphe à l'ensemble des fonctions de
Spec(fî) dans k, muni de sa structure d'algèbre de Boole.
3. Montrer qu'un anneau qui a un nombre fini d'éléments, et qui est un domaine
d'intégrité est un corps. On pourra étudier la bijectivité de la multiplication par
un élément.
4. Montrer qu'un anneau qui est une algèbre de dimension finie sur un corps et
qui est un domaine d'intégrité est un corps. On pourra étudier la bijectivité de
la multiplication par un élément donné, en montrant que cette application est
linéaire.
5. a) On dit qu'un élément x d'un anneau A est nilpotent s'il existe un entier n tel
que = 0 . Montrer qu'un élément nilpotent appartient à tout idéal premier de
l'anneau.
b) Montrer qu'un élément qui appartient à tous les idéaux premiers d'un anneau est
nilpotent. Pour ce faire, on prendra un élément non-nilpotent x et on admettra
l'existence d'un idéal maximal pour l'inclusion, qui ne contiennent ni a: ni
aucune de ces puissances. Par maximal, on veut dire ici que tout idéal contenant
strictement ^ contient nécessairement une puissance de x (l'existence de cet
idéal est une conséquence du lemme de Zorn). On montrera que est un idéal
premier et on conclura.
tout idéal ^ on a = s jT fJ -
c) Montrer que le radical d'un idéal primaire est premier.
8. Soit n un entier et soit a un entier premier avec n. Montrer que est congru
à 1 modulo n .
13. Cet exercice fait suite à l'exercice 9. On se place donc dans l'anneau des entiers
de Gauss dont on rappelle qu'il est principal.
a) Soit P G Z un entier premier. Montrer que, dans l'anneau des entiers de Gauss, p
est, soit irréductible, soit produit de deux entiers de Gauss complexes conjugués,
eux-mêmes irréductibles. On pourra observer que si un élément irréductible z
de l'anneau des entiers de Gauss divise p il en est de même de son complexe
conjugué Z. On pourra aussi étudier la décomposition induite du carré du
module de p. Étudier les cas de 3, 5, 7, 11, ...
b) On admettra le résultat suivant démontré dans le chapitre 5 : soit p un nombre
premier impair alors il existe dans Z/pZ un élément u tel que = —1 (cette
équation a lieu dans Z/pZ) si et seulement si p est congru à 1 modulo 4. Montrer
que si un nombre premier p s'écrit comme somme de deux carrés d'éléments
de Z il est congru à 1 modulo 4.
c) Montrer qu'un nombre premier est réductible dans les entiers de Gauss si et
seulement si il est congru à 1 modulo 4. On utilisera le fait que p est irréductible
dans Z[i] si et seulement si l'anneau quotient Z[i] est intègre.
14. Factoriser en éléments irréductibles dans i], les entiers de Gauss suivants : 9-j-z,
n-\-2h 17-\-bi.
15. Soit k un corps. Montrer que l'anneau quotient k[X ,Y ]/{X Y - 1) est principal.
I
16. À quelle condition sur l'anneau A, l'anneau A[X] est-il principal?
Q
® EXERCICES 137
17. a) Un anneau A est dit local s'il a un seul idéal maximal. Montrer qu'un anneau
A est local si et seulement si l'ensemble des éléments non-inversibles forme un
idéal.
b) Soit
P un nombre premier, et soit Ep le sous-ensemble des rationnels de la
forme ^ avec b premier à p. Montrer que c'est un sous-anneau de Q. Puis
montrer que c'est un anneau local.
18. Trouver toutes les solutions entières de l'équation de Fermat en degré 2:x^-\-y^=z'^,
On commencera par supposer que les entiers y, z sont premiers entre eux. Puis
on écrira y"^ = {z —x){z + x), et on montrera que le pgcd de z —x et z + x est 2,
19. On veut déterminer les nombres premiers p pour lesquels l'équation x^ -f 2y^ = p
a des solutions entières.
a) On commence par montrer que —2 doit être un carré modulo p. On considérera
l'anneau
Z[i\/Ï\ = {a + v^|a, 6 G Z}
on montrera qu'il est euclidien.
b) On conclura à l'aide d'une réduction modulo p.
20. Trouver les solutions entières de x^ —y^ = - 2 . On se placera dans dans Z[iy/Ï\
dont on a montré auparavant qu'il était euclidien et donc principal.
Z [ ^ ] = {a + 6\/2|a,6eZ}.
Commencer par vérifier que c'est bien un anneau. Montrer que les éléments
X -I- y^/2 tels que - 2y^ = 1 ou - 22/^ = - 1 sont les éléments inversibles de
l'anneau. Remarquer que ces éléments se répartissent sur une hyperbole.
b) On considère la solution particulière 3 -h 2y/2. Montrer que parmi les solutions
a + by/2 avec a,6 > 0 c'est celle pour laquelle a est minimum, puis que si on
multiplie une solution a + b^/2 par 3 — ^/2 on obtient une solution a +
avec a > 0 et a < a. En déduire que toutes les solutions sont au signe près
puissance de 3 -f- 2 V^.
c) En corollaire on décrira tous les entiers k pour lesquels est un carré
parfait.
23. Achever l'exemple donné dans la section sur la cryptographie. En donner d'autres.
P {X + n) P (X + n + l) ■■■ P {X + 2n)
4. a) Montrer que les polynômes irréductibles dans R[X] sont de degré 1 ou 2, les
caractériser. Décrire la factorisation en éléments irréductibles dans R[X],
b) Montrer que tout polynôme à coefficients réels qui ne prend que des valeurs
positives sur la droite réelle peut s'écrire P^ -hQ^/ où P et Q sont des polynômes
à coefficients réels. On étudiera d'abord le cas des polynômes irréductibles.
a) Montrer que si P a une suite de Sturm sur [a, b] il n'a que des zéros simples
sur [a,b].
b) Étant donnée une suite de réels différents de zéro (ti,Î2j ••• on définit le
nombre de changements de signe de la suite comme étant le nombre d'entiers
i avec 1 ^ i ^ k - 1 et UU^i < 0. Étant donné x e [a, 6], on note V{x) le
nombre de changements de signe de la suite obtenue à partir de la suite
P o{x),P i{x)^.,. ,Pfi(x), en éliminant les termes nuis.
Montrer que le nombre de zéros de P dans [a, 6] est égal à V{x) —V{y) .
6 . ([J]) Soit P un polynôme de degré s à coefficients réels qui n'a que des zéros
simples dans [a, 6]. Montrer que la suite définie par Pq = P , P\= P', et Pk est
l'opposé du reste de la division de Pk~2 par Pk-\ est une suite de Sturm pour P
sur [a, 6].
9. Soit P un nombre premier. Soit le corps Z/pZ, et soient % v,w des éléments
différents de zéro de Z/pZ. Montrer que l'équation en : ux"^ +vy^ = w admet
au moins une solution. On comptera le nombre d'éléments de la forme ux^^ et
w —vy^^ quand a; et y décrivent
I 10. ** ([FS]) Montrer que le polynôme ~ “ 1 oh les n rij sont des entiers
deux à deux distincts est irréductible dans
14. Exprimer les polynômes suivants à l'aide des fonctions symétriques élémentaires :
+ X2y3 ^2^3 ^3^2 y3^2 ^ y2^3^
- + X^Y^ + + X^Z^ + Y^Z^ + Y^Z^.
15. a) Exprimer les polynômes symétriques suivants à l'aide des sommes de Newton :
- Ew
b) Soit le déterminant
2X Y Z -Z^ -y 3 X
-Z^ -2 X Y Z -X ^ Y
A= _y3 _ ;^ - 3 2X Y Z Z
X Y Z 0
Montrer que A est homogène de degré 8, puis qu'il est symétrique en X^, Y^,
Z"^. Le calculer. A est-il divisible par X + Y + Z 7
17. Soit P e fc[X] un polynôme de degré n. Supposons qu'il ait toutes ses racines
dans k, soient Ai, . . . , A„. Montrer que
Dis(P) = ( - i r n
Dis(P) = ( - i r n " a ” I I ( A i - A , ) .
i^j
19. (D'après agrégation 1993) On considère l'anneau C[X^Y]. Soit / une fonction
holomorphe sur le plan complexe. Déterminer pour / = e^, / = ze^, et f = sin(z)
l'idéal de C[X,Y] constitué par les polynômes P tels que P (/ ,/') = 0.
On pose la même question en remplaçant C [X ,F] par C[X^Y^Z], pour / = xe^,
et f = cos(2;), et les polynômes P tels que P(/, /', /”) = 0.
20. (théorème de Gauss-Lucas) Soit P eC [X ]. Montrer que les zéros de P' sont dans
l'enveloppe convexe des zéros de P .
21. Soit k un corps ayant un nombre infini d'éléments. Soit P e k [ X i,... ,Xn].
a) Soit P qui prend la valeur zéro pour tout élément appartenant à un ensemble
de la forme Ai x •••x où chaque Ai est un sous-ensemble de k de cardinal
infini. Montrer que P est nul.
b) Soit k = C ou k = R. Montrer qu'un polynôme P G k[X i, . . . , Xn]f qui s'annule
sur un ouvert de est nul.
22. Montrer qu'un polynôme homogène en 3 variables de degré 2 sur un corps fini a
toujours une solution (a,^, 7 ) non triviale. Généraliser à 4 variables en degré 3.
III. S é r ie s f o r m e lle s
1. Montrer que l'anneau des séries formelles à coefficients dans un corps est un
anneau local (pour la définition voir l'exercice 17 de la section I.
2. Notons p(n) le nombre de partitions d'un entier naturel n donné. Donner un sens
au produit infini suivant :
TT \ —T^
11
n^l
g Montrer qu'il est égal à :
^ n
2 = 1 ,...,n
I
est égale à $(T ).
EXERCICES 143
4. (Partitions p-régulières) On garde les notations de 2 et 3. Soit p un nombre premier
et soit 7Tp(n) le nombre de partitions de n en somme d'entiers premiers à p. Soit
= E n 7Tp(n)T". Montrer que % {T ) =
5. a) (Formules de Newton)
Le but de cet exercice est de donner une seconde démonstration des formules
de Newton. On se place dans l'anneau fc[Xi,.. .,Xn][[T]], k étant un corps. On
utilisera la dérivation des séries formelles.
On considère la série formelle :
. l-X iT '
Montrer que :
2 = 1 ,... ,n %
b) Montrer que la série formelle précédente est égale à l'opposée de la dérivée par
rapport à T de la série suivante :
10. b) L e s é lé m e n ts in v e rsib le s s o n t 1, - l , z , - L
I 15. Id e n tifie r k [ X ^ Y ] / { X Y - l ) a u s o u s - a n n e a u d e k { X ) d e s é lé m e n ts d e la fo rm e où
P Gk [ X ] et GZ à l'a id e d e l'h o m o m o r p h is m e q u i, à P ( X , F ) , a s s o c ie P ( X , ;^ ) . P u is
é tu d ie r cet a n n e a u , e n u tilis a n t le fa it q u 'il c o n tie n t k [ X ] .
{ x - [ - i ^ У 2 ) e t { x — i \ / 2 ) e s t n é c e s s a ir e m e n t i y / 2 . e n d é d u ir e q u e i y / 2 n e d iv is e p a s x .
E n u tilis a n t la d é c o m p o sitio n e n fa c te u r s p r e m ie r s d a n s Z [ i y / 2 ] e n c o n c lu re q u e { x - \ - i \ /2 )
22. a) L a p lu s g r a n d e p u is s a n c e d e 2 d iv is a n t 2 ^ ! e s t 2^” “ ^.
II. P o ly n ô m e s
c) ù .{E n ) = E n - i .
8. S e ra m e n e r a u c a s d e m o n ô m e s.
► NaNb —Na-{-b/
► faire a p p a r a îtr e N a N b N c a in si q u e d e s p r o d u it s d e la fo rm e Na-\-bNc.
16. D a n s le d é te rm in a n t, s o u s tr a ir e le s n — 1 p r e m iè r e s c o lo n n e s a u x n — 1 d e rn iè re s. O n tro u v e
nnqrt-i _ i)n -ip n ^
III. S é r ie s f o r m e lle s
I
«5
1. S o it A:[[Ar]], m o n tre r q u e le s e u l id é a l m a x im a l e s t (A ”). L e s a u tr e s id é a u x s o n t d e la fo rm e
(X-).
I
TJ
§
Q
EXERCICES 147
2. Pour donner un sens au produit infini :
n 1— ’
n^l
o n o b s e r v e q u e le s c o e ffic ie n ts d e
n r^ ’
et
n
l^i^n+l 1-T^
c o ïn c id e n t ju s q u 'e n d e g r é n .
E n e ffe c tu a n t le d é v e lo p p e m e n t o n m o n tre q u e le c o e ffic ie n t d u te rm e d e d e g r é n e s t p { n ) .
3. M o n tre r q u e le co e ffic ie n t d u te rm e d e d e g r é k d a n s le d é v e lo p p e m e n t d e
rpn
0^=1....n ( i - r ' )
e s t le n o m b re d e p a r titio n s d e k , e n a u p lu s n e n tie rs.
5. a) É crire le d é v e lo p p e m e n t.
b) C a lc u le r la d é riv é e c o m m e à l'o rd in a ir e .
c) e t d ) O n re c o n n a ît le s fo n c tio n s s y m é tr iq u e s e n d é v e lo p p a n t le p r o d u it
P u is, o n id e n tifie à l'e x p r e s s io n à l'a id e d e s N h , et o n m u ltip lie d e s d e u x c ô té s p a r le
d é n o m in a te u r. E n fin , o n id e n tifie le s c o e ffic ie n ts d e .
Ce chapitre est consacré à la théorie des corps. Sauf dans la section 8 tous les corps
considérés seront supposés commutatifs. On commencera par définir la notion de
caractéristique d'un corps, on en donnera quelques conséquences, par exemple la
formule de Newton en caractéristique p. Après ces généralités on passera à l'étude
des éléments algébriques sur un corps et du corps de rupture d'un polynôme. On
ne fera pas une étude détaillée du corps de décomposition et l'existence et l'unicité
de la clôture algébrique sera admise. On passera après à la description des corps
finis. L'étude des racines primitives de l'unité et des polynômes cyclotomiques
sera faite, avec en perspective, le théorème de Wedderburn et un premier aperçu
sur les extensions cyclotomiques.
On reviendra dans les deux dernières sections sur les corps finis en décrivant l'al
I gorithme de factorisation des polynômes sur un corps fini dû à Berlekamp. Enfin
on donnera une courte introduction à la théorie des codes correcteurs d'erreurs,
elle sera basée sur l'étude d'un code B C H . Le matériel décrit dans ces sections
n'est pas plus difficile que celui des sections précédentes, mais dans la mesure où
elles mettent en jeu de longs enchaînements d'arguments, leur lecture n'est pas
conseillée dans une première approche. Par ailleurs leur côté introductif peut aussi
I rendre leur lecture plus difficile. Leur présence est cependant nécessaire dans ce
I livre dans la mesure où elles abordent des sujets riches en applications. Pour ces
questions on renvoie à [LN] et [MS] dont ont été tirés certains énoncés et exercices.
I
73
I
Q
149
1. Définitions, caractéristique d'un corps, applications
On rappelle la définition d'un corps :
Définition 1
I On appelle corps, un anneau dans lequel tout élément non nul, c'est-à-dire distinct
de l'élément neutre de la loi additive, a un inverse pour la loi multiplicative.
Définition 2
Étant donné un corps k on appelle homomorphisme caractéristique, l'homomor-
phisme d'anneaux, c : Z k, défini par :
► c(m) = 1 + •- + 1 = m.l pour m ^ 0,
m fois
► c(m) = —c{—m), pour m < 0.
Dans la suite on notera n.x simplement nx. Voici une autre propriété capitale de
la caractéristique p :
T h é o r è m e 1 . Soient a et b deux éléments d'un corps k de caractéristique p. Alors
pour tout n on a :
(a + 6)P” +6P” .
(a + 6 f = ¿ ( ^ a * 6 P - ^
0
donc on a :
p-i
(a + b f = aP + ' ^ C;a^bP-^ + ,
I
Q
© 4.1 - CARACTÉRISTIQUE D’UN CORPS, APPLICATIONS 151
avec q entier. Comme p ne divise pas i\ il divise C^. Les coefficients binomiaux
sont donc divisibles par p et donc nuis modulo p pour les valeurs de i considérées.
Ceci implique donc que (a + h y = aP ,
Passons au cas général et raisonnons par récurrence. Supposons le résultat établi
pour n —1. On a alors :
On notera pour conclure cette partie qu'il existe des corps de caractéristique p
ayant un nombre infini d'éléments, par exemple le corps ¥p{X) des fractions
rationnelles à coefficients dans F„.
D é f in it io n 1
I Soit K un corps et k un sous-corps. On dit que K est une extension de k.
Par exemple C est une extension de R. Voilà une remarque élémentaire mais
fondamentale :
I
S
par rapport l'addition de ÜT. En effet ce sont des cas particuliers de ces dernières
propriétés. ■
I
Q
4.2 - ELEMENTS ALGEBRIQUES, EXTENSIONS ALGEBRIQUES 153
I
D é f in it io n e t n o t a t io n
On notera [K : k] la dimension de K en tant que k espace vectoriel. On appellera
cette dimension le degré de l'extension sur le corps de base k.
C o r o lla ir e . Soit k un corps fini à p'^ éléments. Tout élément de k est solution de
l'équation - X = 0. Dans le corps k ce polynôme est donc produit de facteurs de
degré 1 ;
XP" - X = J J ( X - a ) .
aek
D é f in it io n 2
Soit K une extension de k et soit x un élément de K , On dit que x est un
élément algébrique sur k s'il existe un polynôme non nul P e k[X] dont x est
racine.
On a :
P r o p o s i t i o n 3 . Un élément x e K est algébrique sur k si et seulement si il existe un
sous-corps L de K contenant fc, de dimension finie sur k, dont x est élément.
Avant de passer à la démonstration donnons des exemples : les éléments z, y/2, les racines
n-ièmes de l'unité sont algébriques sur Q. On montre facilement que a = \ / 3 + est
algébrique sur Q . En effet on écrit (a — ^/3)^ = 5. Soit — 5 = lyfZa, puis on élève au
carré cette dernière équation. On obtient alors — 22a^ + 25 = 0. Donc a est racine de
— 2 2 X ^ + 25. Ce cas est particulier, en général il est difficile de montrer directement que
la somme de deux nombres algébriques est algébrique. Ceci est démontré en général plus
loin.
I On dit que x e K est un élément transcendant sur k s'il n'est zéro d'aucun
polynôme non nul à coefficients dans k.
Si l'élément x est transcendant sur k alors k[x] est isomorphe à k[X] et k{x) est
isomorphe à k{X),
Si on considère le corps des fractions rationnelles k{X) la variable X est trans
cendante sur k. Les réels tt et e sont transcendants sur Q. Dans les exercices on
donnera un exemple de nombre transcendant.
Le lemme suivant est très commode pour démontrer qu'un nombre est algébrique
dans une grande variété de situations :
L e m m e 1 ( l e m m e d e l a b a s e t é l e s c o p i q u e ) . Soit E une extension de k, et F
une extension de E. On a la formule suivante :
[ F : k ] = [ F : E][E : k] .
^^üijXiVj =■ 0, ou üij G /c ,
(ij)
I<0
o
avec ^ijXi G E. Comme l'ensemble des yj forme une base de F sur E on en
déduit que est nul pour tous j .
Voici une application sur laquelle on reviendra plus loin. Supposons donné un
corps fini de caractéristique p, soit k, ayant éléments et fc' un sous-corps. Alors
k' a éléments pour un certain entier d. Montrons que l'entier d divise n. Les
corps k et fc' contiennent le corps premier Fp. Ils sont de dimensions respectives
n et d sur Fp. Le lemme de la base télescopique montre alors que :
n = [ k : k']d.
k[X] K, iî = ^ 1- ^ ^ = R(a).
Son noyau est engendré par le polynôme minimal de a qui n'est autre que P .
Le quotient k[X]/{P) s'injecte donc dans K , k[X]/{P) est donc isomorphe à un
sous-corps de K via un homomorphisme envoyant x sur a. Comme le plus petit
sous-corps de K contenant a et A; est K lui-même on en déduit que k[X]/{P) est
isomorphe h. K, ■
Définition
I Par définition ce corps est le corps de rupture du polynôme P.
Q
4.3 - CORPS DE RUPTURE D’UN POLYNÔME 159
Voici un application de ce qui précède :
Proposition 1 • Soit k c K une extension de degré finie, et soit f un polynôme irré
ductible à coefficients dans k qui a au moins une racine dans K . Alors le degré de f
divise le degré de l'extension.
Définition 1
n (X -a) + l
aek
n'a aucune racine dans k.
Tout corps est contenu dans un corps algébriquement clos. Introduisons une
définition :
D é f in it io n 2
A titre d'exemple prenons le polynôme X^ X -\-l e ¥ 2 [X],\\ est irréductible car il n'a pas
de racines dans F2 . L'anneau quotient F 2 [X]/{X'^ -h X -h 1) est donc un corps à 4 éléments.
De même on peut considérer le polynôme + X -h 1 , il est aussi irréductible pour la même
raison, il n'a pas de racines dans F 2 . L'anneau quotient ¥ 2 [X\/{X^ + X H-1 ) est donc un
corps à 8 éléments.
On peut aussi prendre le polynôme X^ -h 2 X -I- 1 G F3 [X ] . On vérifie qu'il est irréductible
pour la même raison : il n'a pas de racines dans F3 . L'anneau quotient F3 [X ] /( X ^ + 2 X - I- 1)
est donc un corps à 27 éléments.
Q
4.5 - ST R U C T U R E E T CLASSIFICATIO N DES C O RPS FINIS 163
En effet, si a et 6 sont deux solutions on vérifie que a + b, ab, - a , et sont
également solutions. Faisons le dans le cas de o + 6, on a :
soit
XP”*-i _ 1 = XP^-^XP"'' - l)((X î’”-i)'^î’’’-i + •••+ 1) + x p ’'-^ - 1.
T h é o r è m e 2 . On a la formule suivante :
d In
d\n
n i> p {n )^ p ^ - ^
d In, d^ n
'•V
§ l'entier n a au plus ^ diviseurs : c'est un sous-ensemble de •{!,..., [^]}. Pour les
■fj Z Z
s n
I valeurs d appartenant à cet intervalle la fonction p^ est inférieure à p 2 . Il suffit
§ n
I donc de montrer que p^ - ( - ) p 2 > 0. Ce qu'on vérifie facilement. b
s
I Le résultat précédent donne une autre démonstration de l'existence d'un corps fini
I à p^ éléments. En effet on vient de montrer qu'il existe au moins un polynôme
^ irréductible de degré n.
I
Autrement dit, étant donnée une puissance d'un nombre premier p, soit il y a
un corps et un seul, à isomorphisme près, ayant p^ éléments.
Le corps fini à p^ éléments sera noté Fpn, respectivement si la puissance de p est écrite
sous la forme q le corps fini à q éléments sera noté F^. La terminologie « le corps fini à p^
éléments » est bien entendue abusive et doit être comprise comme il est précisé plus haut
E¿a¿cr(a)^ = 0.
soit P(cr(û')) = 0. Étant donné un automorphisme a, l'élément a{a) est donc ra
cine de l'équation P = 0. Il ne peut donc prendre au plus que n valeurs, les racines
de l'équation. On vient donc de construire une application du groupe des auto
morphismes vers un ensemble à n éléments. On va montrer que cette application
est injective.
Pour cela on observe qu'un automorphisme a est déterminé par sa valeur sur a.
En effet les éléments de l , a , ... constituent une base de l'espace vectoriel
Fpn sur Fp, donc si on connaît la valeur de cr en a on la connaît sur toute puis
sance de a J^ a is un élément x G Fpn s'écrit x = ao + ai a H------- h Un-i , a¿ G Fp .
Et donc on a a{x) = ao + aicr(a) H-------h Si on a donc a et cr' tels que
a{a) = a(a') on a a{x) = (j'(x) pour tout x. L'application est donc injective et le
groupe des automorphismes de Fpn a au plus n éléments. ■
D é f in it io n 1
Soit ( un nombre complexe, on dit que c'est une racine n-ième de l'unité s'il
existe un entier n tel que = 1. On note pn l'ensemble des racines n-ièmes de
l'unité.
D é f in it io n 2
On appelle racine primitive n-ième de l'unité un élément de pn qui est d'ordre n,
c'est-à-dire un générateur de p n . On note p*^ l'ensemble des racines primitives
n-ièmes de l'unité, cet ensemble est de cardinal ^{n), où on rappelle que est
a'0) la fonction d'Euler.
T3
D é f in it io n 3
On appelle polynôme cyclotomique le polynôme
il est de degré
I
P r o p o s i t i o n 2 . Le polynôme cyclotomique est à coefficients dans Z.
I
1
Q
® 4.7 - RACINES DE L’UNITÉ, POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES 169
D é m o n s t r a t i o n * On commence par observer que l'on a la formule suivante :
X " - 1 = П Фй.
d \n
Les ensembles pour d \n, constituent une partition de { 1 , . . . , n}. En effet, soit
une racine n-ième de l'unité d'ordre d dans le groupe /in/ cet ordre divise n. Par
définition elle appartient à /ij, si et seulement si son ordre est d. On a donc :
d\n ^
X ” - 1 = n Ф^ .
d In
C o r o l l a i r e . Soit Ç une racine primitive n-ième de l'unité. Le corps Q(C) est de degré
y>{n) sur Q.
I g - l - ^
l\q -l
#Q.
I
§
Q
4.7 - RACINES DE L’UNITÉ, POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES 171
On vient de montrer que le cardinal de Ci est 0 ou ^{l) (proposition 2,section 3,
chapitre 3). Par ailleurs on a la formule classique
q - l = .
d\q-l
Voici un exemple, considérons le corps Fie • Nous pouvons le représenter comme étant le
quotient F 2 [ X]/{X^ -\-X + 1 ). Notons a la classe de X . Le groupe (F2 [X\/{X^ + 1 ))*
a 15 éléments, il nous suffit donc de trouver dans ce groupe un élément, distinct de 0 et 1,
qui ne soit pas d'ordre 5 ou 3, il sera forcément d'ordre 15. Le corps F 2 [ X]/{X^ + X 4-1)
admet pour base sur F 2 les éléments 1, a, . L'élément a n'est pas d'ordre 3 et comme
a® = H- a il n'est pas d'ordre 5. Il convient donc.
8. Théorèm e de W edderburn
L'objet de cette section est de démontrer le théorème suivant :
T h é o r è m e ( W e d d e r b u r n ) . Un corps fini est commutatif et donc isomorphe à Fpn
pour un nombre premier p et un entier n bien déterminés.
où la somme dans le terme de droite est prise sur un système de représentants des
classes de conjugaison de k* n'appartenant pas au centre. Considérons la formule
de la proposition 3 de la section 3, et évaluons la en g. On en déduit
q - - l = ll^ 4 q ).
d In
Les termes de droite sont des entiers.
L'entier ^ ti{q) divise g^ - 1. Il divise chaque terme dans la somme du membre
de droite de l'équation. En effet chacun de ces termes est un produit de la forme
O rid|n,d/na: et rix par hypothèse. Donc ^n(^) apparaît dans ce produit
'â
d'entiers.
Q
4.8 - THEOREME DE WEDDERBURN 173
L'entier ^n(ç) divise donc q - l . Ceci n'est possible que si n = 1. En effet pour
une racine C de l'unité distincte de 1 on a \q —C\> \q —l\^ l. On en déduit que si
n > 1 on a |$n(ç)| > k - 1| si n > 1, ce qui est impossible puisque l'entier ^n{q)
divise q - l . Donc on a n = 1 ce qui veut dire que k = Z{k) et donc que k est
commutatif. h
9 . L'algorithme de Berlekam p
Dans cette section, nous présentons un algorithme, dit de Berlekamp , de décom
position des polynômes en produit de facteurs irréductibles. Il est bien clair que
le problème de factoriser un polynôme sur un corps fini est fini, comme celui de
factoriser un entier. Il suffit en effet par récurrence de donner la liste de tous les
polynômes irréductibles de degré inférieur ou égal. Mais nous allons présenter un
algorithme plus rapide, pouvant être programmé efficacement sous certaines hypo
thèses. Par ailleurs, cet algorithme est conceptuellement intéressant. Il se présente
en fait comme une succession d'applications des techniques déjà étudiées.
Pour cette section et la suivante, on trouvera une masse énorme d'informations sup
plémentaires dans [De], [MS], et tout spécialement à [LN] dont on s'est fortement
inspiré.
Soit k = ¥q un corps fini de caractéristique p, et soit P un polynôme à coefficients
dans fc. Soit
P = ... p p
Proposition 1. Soit H un polynôme à coefficients dans к tel que H'^ —H est divisible
par P. Alors on a :
P = l[pgcdiP ,H -X ).
X ek
Х ек
T3 La dernière égalité résulte de ce que les polynômes H —X sont premiers entre eux
deux à deux (on a en tous cas une relation de divisibilité, qui nous suffit). ■
Définition 1
On dit qu'un pçlynôme H est un polynôme réducteur pour le polynôme P si la
factorisation associée est non-triviale.
8O
Cette proposition a lieu sans supposer que le polynôme P ait tous ses facteurs
irréductibles simples. À partir du moment où Ton a pu trouver un polynôme H
I
•O
i
Q
® 4.9 - L’ALGORITHME DE BERLEKAMP 175
tel que P divise —H et que |Я| < |P| elle permet d'écrire P comme produit
de polynômes premiers entre eux deux à deux. Pour que ce produit comporte au
moins deux termes il faut et suffit que le polynôme H ne soit pas une constante.
Les termes du produit ne sont pas nécessairement irréductibles. Mais s'il y a au
moins deux termes dans le produit, on a ramené la factorisation du polynôme
initial à celle de polynômes de plus bas degré.
La prochaine proposition montre que l'on peut trouver un polynôme réducteur de
degré non nul si et seulement si le polynôme P n'est pas puissance d'un polynôme
irréductible. Avant de l'énoncer il nous faut expliquer comment déterminer des
polynômes H réducteurs pour P .
On réduit ce problème à la résolution d'un système d'équations linéaires. Soit N
le degré de P , et pour un entier j fixé soit
On considère le polynôme
P = X® + X® + Ч- X® + -h X H-1.
Sa dérivée P ' est X® + + 1. Calculons le pgcd de P et P ' . Le reste P i de la
division de P par P ' est X® + X ^ ^ -X ^ , celui de la division de P ' par P i est P 2 = X "* + 1 ,
celui de P i par P 2 est P 3 = X ^ , enfin celui de P 2 par P 3 est 1. Le polynôme n'admet donc
pas de facteurs multiples dans sa décomposition et est produit de facteurs indécomposables
deux à deux distincts.
La matrice A{P) considérée s'écrit
/ 1 0 0 0 0 1 0 0 14
' 0 0 0 0 0 0 1 0 1 '
010001000
000001011
001001000
000001100
I 000100001
000001010,
\ 0 0 0 0 1 1 0 0 1/
/ 0 0 0 0 0 1 0 0 14
I 010000101
0 1 1 0 0 1 0 0 0
I
0) la matrice B (P) = A{P) —Ig s'écrit :
0
0
0
0
0
1
1
0
0
1
1
1
0
0
1
0
1
0
't 0 0 0 0 0 0 1 0 0
I 0
0
0
0
0
0
1
0
0
0
\0 0 0 0 1 1 0 0 0/
0
1
1
0
0
0
1
0
I
-d
о
La proposition suivante justifie que l'on ait avant la définition appelée cette fonction
distance de Hamming :
P r o p o s i t i o n 1 • La fonction de Hamming est une distance sur .
Q
4.10 - LES CODES CORRECTEURS D’ERREURS 179
C'est ici qu'intervient la distance de Hamming. On considère la différence entre les
données transmises et celles qui ont été reçues. Supposons que le nombre d'erreurs
soit petit, disons inférieur à un entier fixé t. Les données transmises se trouvent
à distance (pour la distance de Hamming) moins que t des données reçues. Si
dans une boule de rayon t autour des données reçues il y a un seul élément qui
satisfait aux relations imposées on a reconstitué les données transmises.
Dans le processus décrit on a donc à la source un espace correspondant à
l'information initiale, à l'arrivée un espace correspondant aux données trans
mises et reçues, une application / de dans correspondant au processus de
transmission théorique (sans altération).
Définition
I Le sous-ensemble C C image de / est appelé le code.
Définition 2
Définition 3
Un code est dit linéaire si l'ensemble C est un sous-espace vectoriel de K” , on
le supposera de dimension h. Une matrice (h,n) à coefficients dans K dont les
vecteurs lignes engendrent le code sera appelée une matrice génératrice du code,
on la notera G. Une matrice (n —h,n) à coefficients dans K dont les vecteurs
lignes constituent un système d'équations pour le code sera appelée une matrice
de parité du code, on la notera H.
Définition 4
On appelle distance minimale du code C la quantité :
Il est possible de donner pour la distance minimale d'un code linéaire une borne
supérieure, ceci sera fait en exercice.
Le résultat suivant caractérise la distance minimale à partir de la matrice de parité.
Proposition 3« Un code linéaire de matrice de parité H est de distance minimale ô
supérieure ou égale à d + 1 si et seulement si tout système de d colonnes de la matrice
de parité H est linéairement indépendant.
On va dans la suite décrire deux types de code, et ce dans un des cas jusqu'au dé
codage. Cela permettra d'illustrer des techniques diverses d'algèbre, aucune n'est
compliquée en elle-même, c'est leur succession qui rend le problème délicat.
D é f in it io n 5
On dira qu'un code C de longueur n est cyclique si et seulement si
(û-l J . . . , Q>n ) G C — ^ {fln ) ^1 ) • • • J û n - l ) G C .
D é f in it io n 6
On appellera polynôme de parité du code le polynôme :
X^ - 1
G{X) ■
La façon la plus classique pour coder l'information initiale dans ce cas précis est
la suivante. On interprète les données initiales comme un polynôme à coefficients
dans K, soit D, les données transmises sont la classe du produit GD dans l'anneau
quotient.
b-\-cL—2 (b+d-2)(n-l)
\1
Si on sélectionne d - 1 colonnes quelconques, on reconnaît, à un facteur multipli
catif près, un déterminant de Van der Monde qui est non nul. Si bien que d —1
colonnes quelconques de cette matrice sont linéairement indépendantes. Donc un
élément non nul dans le code doit avoir au moins d coordonnées non nulles. Donc
si P n'a que d - 1 coefficients éventuellement non nuis, il est nul. ■
Algorithme de décodage
Venons en maintenant au processus de décodage. Supposons que l'on ait le code
BC H de longueur n et de distance minimale au moins égale à d = 2t -h 1 défini
plus haut. Supposons que le processus de transmission des données fasse au plus
t erreurs, si bien que le code peut corriger ces erreurs. Soit R e K[X]/(X^ —1) les
données reçues, cherchons à déterminer les données transmises. Considérons la
différence, que l'on appellera le polynôme d'erreur, E = R —T entre les données
transmises T et les données reçues R. On va procéder en deux étapes, d'abord
on va déterminer en quels emplacements se sont produites les erreurs, puis on les
déterminera.
Les valeurs Rifjd’) pour Ь ^ г ^ Ь + d - 2 sont connues, par construction on a
E{pj) = R{ii^) pour 6 < i < 6 + d - 2 .
Les coefficients de E sont donc solutions d'un système linéaire de d —1 équations
et n inconnues (les coefficients du polynôme E). Il y a au moins une solution
par hypothèse, mais en général il y en a plusieures. Pour déterminer la bonne on
procède comme suit. Établissons d'abord un lemme.
Considérons un entier г¿ ^ t un entier, et un polynôme :
F=
i= 0,...,u —1
n (X -y ^ )= < X u -eX ‘ .
j= i,...,u e = 0 j...,u
Y a u -e y j^ O .
£ = 0 ,...,u
+ •.. + = 0.
f F{fi^) ...
1 . .. 1 \ ih y r ^ 0 ... 0 \
( 1
yi y2 . •• yu 0 /22/2“" ' 0
v = , et D—
0
U r ' i/2 •• 2/ rV i, 0 0 /u2/rv
Donc le déterminant de la matrice du système est égal à :
I
î
V
ïO
Comme les racines yi sont supposées deux à deux distinctes ce déterminant est
non nul si et seulement si tous les coefficients f j sont non nuis. ■
I
Q
© 4.10 - LES CODES CORRECTEURS D’ERREURS 185
Appliquons ces résultats au polynôme d'erreur E , supposons que r erreurs aient
été commises, avec r et soit enfin u Considérons le déterminant :
Du =
On a :
C o r o l l a i r e * Le déterminant Du, est nul dès que u > r , il est non nul pour
u = r.
Pour déterminer le nombre d'erreurs commises on doit donc calculer ces détermi
nants et calculer la plus grande valeur inférieure ou égale à t pour laquelle il est
non nul.
On calcule alors le polynôme d'erreurs comme suit. Posons
E=
n (X -X i)=
-\---- + T r = 0 .
Notons que l'on peut toujours résoudre une telle équation, quitte à tester tous les
éléments du corps fini L !
Enfin, on calcule les coefficients en résolvant le système linéaire :
Y,
l< i< r
1 -f Z + X2 + + X® + .
Considérons le code BCH associé de dimension 16, il est de longueur 31, il peut corriger
jusqu'à deux erreurs, supposons donc qu'au plus deux erreurs se soient produites. Considérons
le cas où les données reçues sont le polynôme :
1 + X 4- X® + X ^ + X ^ + X ^ ° + X^2 + X^® + X^*^ + X^® + X ^^ .
Le polynôme d'erreur E prend les mêmes valeurs que ce polynôme en // pour 1 ^ x ^ 5,
ce sont dans l'ordre : , /x® + /x^ + 1, /x® + /x^ + 1, /x® + /x2 + /x, /x"^ + /x® 4- + 1.
Le déterminant
/X^ )LX®4- + 1
/X® + /x2 + 1 )LX®4- ^2 + /X
est nul. Donc seulement une erreur s'est produite. Le polynôme E est donc de la forme X ^ ,
comme il prend en /x la valeur /x^ il est égal à X "^. Le polynôme transmis était donc :
1 + X 4- X® + X ^ + X*^ 4- X ^ + X^o + X^2 Xi^ 4. ;^ i8 x ^^ .
Pour obtenir les données initiales il faut diviser par le polynôme générateur. On obtient :
1 + X 2 + X® 4- x ^ .
Supposons maintenant que les données reçues soient :
1 + X 4- X 2 + X ^ + X® 4- X ^ + X® + X ^ 4- X ^ ° + X ^^ + X^® + X 2 ° .
Le polynôme d'erreur E prend les mêmes valeurs que ce polynôme en ¡i^ pour 1 ^ x ^ 5,
ce sont dans l'ordre /x2, /x^, /x"^ + /x 4 - 1, /x® + /x2 + 1, /x® + ^ 4 - 1.
Le déterminant
I fjb^ 4- /X + 1
est non nul et égal à ^x® H- /x + 1 . Donc seulement deux erreurs se sont produites. Le polynôme
E est donc somme de deux termes, c'est-à-dire de la forme X® i 4- X®2 . Les quantités
tq = fjL°'^■‘■ “2 Tl = 4- sont solutions du système :
T i^2 4. _ ^4 _j_ ^
Les zéros sont /1 ^ et /jl^^. Les données transmises étaient donc, comme dans le cas précédent :
1+ + x^'^ + + x^^.
On notera dans ce cas que le déterminant :
/jl"^ //^ + //+1
//4 /i^ + //+ 1 /i®+ //2 + 1
/X^ + /i + 1 + /¿^ + 1 /X®+ /X+ 1
est nul.
Codes de Goppa
Dans ce paragraphe on étudie une autre classe de codes, les codes de Goppa. Par
comparaison au cas précédent les codes de Goppa sont construits de manière à
avoir une distance minimale supérieure à une valeur prescrite à l'avance. Nous
donnerons dans ce cas seulement les définitions, le calcul dune matrice de parité
et des propriétés de base du code. Encore une fois, un des intérêts de cette étude,
outre les applications, est la mise en oeuvre de techniques de base d'algèbre li
néaire ainsi que de la théorie de corps finis. Nous commençons par introduire
quelques notations et un lemme.
Soient ¥q un corps fini, m un entier positif non-nul, G G F^m [X], et soit enfin
L = { a i , ... ,an} une famille d'éléments de F^m qui ne sont pas des racines du
polynôme G. Le polynôme X - est donc par hypothèse premier avec G.
On commence par observer que la classe de X —ai est un élément inversible
dans l'anneau quotient F^m [X]/(G). C'est une conséquence de l'identité de Bezout.
Soient en effet U et V deux polynômes tels que f/(X - a^) + FG = 1. En réduisant
modulo G on obtient i7(X - a^) — 1 modulo G.
D é f in it io n 7
Le code de Goppa P associé à G et L est le sous-espace de F^ constitué par les
vecteurs ( a i, ... ,an) tels que l'élément de l'anneau quotient F^m [X]/(G) :
ai
E
soit nul.
Y, a,( Y =0
où (X —a j) “* = Yyj=o r-i encore se réécrire
ZI X) Z ’^i,},k^kX^) = 0
Y 0,iUij =0, O ^ j ^ r - 1 .
2 = l,...,n
Puis on écrit que ces éléments de F^m sont nuis, c'est-à-dire que leurs coefficients
dans la base des Vk le sont. Soit ... ^ ciii^ij.k = 0 , a j et k fixés. On a donc m r
équations à coefficients dans ¥q. Le code est donc de dimension au moins n —mr.
Pour ce qui est du second point il faut montrer qu'un point non nul du code a au
moins r -f 1 coordonnées non nulles.
C'est un exercice que de vérifier que l'élément {X - ai)~^ est, dans l'anneau
quotient ¥^[X]/{G), égal à
I X Oii
Il en résulte que a = (a i,•••,an) G P si et seulement si l'élément de l'anneau
quotient :
G —G {ai) .
I
E
«
!s est nul. Cet élément étant en tant que polynôme de degré inférieur ou égal à
r —1 cette condition d'annulation peut être prise indifféremment dans l'anneau de
polynômes.
I
On écrit alors que les coefficients de ,■■■,! dans l'élément ci-dessus sont nuis
et on obtient la matrice de parité dont le terme p ij est égal à
soit la matrice :
\ {9 i + a i 9 2 + - + o c '[ V ) G ( a i ) ‘ {9 i+ - + a '^ 2 ~ ^ g r )G {a 2 )- ^ - (p i+ - + a rV )G (a „ )- i;
La terminologie matrice de parité est dans ce cas abusive, car chacune des équa
tions obtenues à partir d'une ligne (un coefficient du polynôme) est une équation
à coefficients dans F™ et non dans F , . En décomposant comme il a été dit plus
haut on obtient pour chaque ligne m équations linéaires à coefficients dans F , .
La matrice qui précède est égale au produit (dans l'ordre) des deux matrices
suivantes :
f 9r 0
Qi— 1 9r ... 0
1 51 92 93 ■■■ 9r /
G{a2)~^ ... c
a iG {a i) ^ aiG {a2) ^ ••• aiG {an ) ^
■ \
Comme la première matrice est inversible {gr ^ 0) la seconde matrice est encore,
par définition, une matrice de parité. Le calcul du déterminant de Van der Monde
montre alors que r colonnes quelconques sont linéairement indépendantes (les ai
étant supposés deux à deux distincts).
Le calcul de la distance minimum en résulte.
On va préciser ce résultat dans le cas où g= 2. Soit un élément du code a = (ai, •••, ).
Supposons que exactemeent t scalaires ai soient non-nuls : a0(i), •••, a<^(^) •Défi
nissons un polynôme f&iX) par /a =
IL
^a= E
/a
Exercices
I. E lé m e n t s a lg é b r iq u e s , p o ly n ô m e s c y c lo t o m iq u e s
2. Soit fjL une racine primitive n-ième de l'unité. Soit k un entier. Calculer la somme
z = 0 ,...,n - l
Discuter en fonction de k.
U G
Q
EXERCICES 191
On distinguera suivant le cas où ^ est proche, en un sens à préciser, de a ou
4. Nombres de Liouville.
En utilisant l'exercice précédent on montrera que le réel
y —
V 10"'
est transcendant.
6. Calculer les polynômes cyclotomiques ^ 12, ^ 24/ ^15 / ^9/ ^ 21, ^36-
pour tout entier m e Z. Montrer alors que les ai sont tous nuis.
On pourra soit faire une récurrence sur n, soit utiliser un déterminant de Van der
Monde.
= 1 si X G (F p ^ par = - 1 sinon.
E (i)=o-
(!> * ■
Montrer que :
» '= E (?>"•'*■> + E ( t )-
En conclure que
c) Soit d un entier. Montrer que le corps Q('\/ci) est un sous-corps d'un corps
cyclotomique.
Q
EXERCICES 193
Montrer que l'ensemble des éléments contructibles est un sous-corps de K.
b) Montrer que le degré d'un élément constructible est une puissance de 2.
c) Montrer que cos(|) n'est pas constructible.
II. C o r p s f in is
1. Démontrer que les polynômes suivants, à coefficients dans F2, sont irréductibles :
^ P i = X ’ + X + 1,
^ P 2^ X ^ +X ^ + 1.
Trouver un générateur du groupe multiplicatif du corps F2[X]/(Pi), z = 1,2.
4. Montrer en faisant des réductions modulo un nombre premier p bien choisi que
les polynômes suivants à coefficients entiers sont irréductibles :
► X« + 2X7 ^ 3^6 + x ^ + 4X* + 3X + 1,
X» + X7 + 2X® + 3X^ + 3X^ + 1,
- X7 + 3X® + 4X'* -h X2 -I- 2X + 2,
X ® + X 3 + X 2 + l.
i diviseur de n, moi
montrer que P factorise en ^ polynômes irréductibles de même
degré dans Fpd [X]
Q
® EXERCICES 195
n . ** On reprend la terminologie de l'exercice 7. Soit fc = Fp, p premier, calculer le
nombre de polynômes irréductibles de degré n, unitaires et d'exposant e. On
commencera par étudier la décomposition de la réduction modulo p du polynôme
cyclotomique ^ e{X ).
12. Soit V un espace vectoriel de dimension fini d sur un corps fini k. Soit (ei, . . . , e^)
une base de V. Soit v e V , et soit (a i,... ,ad) les coordonnées de v dans cette
base.
a) L'élément v étant fixé, montrer qu'il existe un polynôme à coefficients dans k en
d variables qui prend la valeur 1 en (ai ,... ,ad), et la valeur 0 partout ailleurs.
b) Soit de façon plus générale / une application de V dans k. Montrer qu'il existe
un polynôme P en d variables tel que, pour tout v e V , o n ait f{v) = P (a i, .. ., a^ ).
c) Le polynôme précédent est-il unique ?
i
OÙ Ui est le degré de P i.
y ü q -2 a i . . . ü q -2 /
III. C o d e s lin é a ir e s
2=0
3. O n c o n sid é re ra la d iffé re n c e
P {^)-P {a).
E n a p p liq u a n t le th é o r è m e d e s a c c r o isse m e n ts fin is o n o b tie n t
P (f)-P (a ) = (f-a)F'(^).
S i ^ e st a s s e z p ro c h e , et d iffé re n t d e a , P ( | ) e s t n o n n u l. P a r a ille u r s P { ^ ) e s t n o n n u l e t
p e u t s'é c r ire s o u s la fo rm e ^ o ù c e st u n e n tie r n o n n u l. O n a d o n c
^ a ) P 'W .
5. D a n s le p r e m ie r c a s o n u tilis e ra la fo rm u le
n
d I n, d ^ l
X " - l = n M X),
a p p liq u é e d a n s le c a s n = p ^ . O n o b s e r v e r a q u e ^ p h - i ( X ) e s t fa c te u r d e - 1.
8 . A p p liq u e r la d é fin itio n , c 'e st-à -d ire c o m p a r e r l'e n se m b le d e s ra c in e s p r im itiv e s 2/c-l- 1 -iè m e s
à l'e n se m b le d e s ra c in e s p r im itiv e s 2 (2 A:-f l)- iè m e s .
10. a) Il y a P — 1 é lé m e n ts q u i s o n t d e s c a r ré s d a n s F * e t p — 1 é lé m e n ts q u i n e le s o n t p a s .
b) C a lc u le r le c a rré :
E
x,zeF*
P u is p o s e r Z = x y ~ ^ . P u is m o n tre r q u e le p r e m ie r te rm e d e la s o m m e :
§
Q
© EXERCICES 199
11. C h e rc h e r d e s c a s m o d u lo 2, 3, . . .
13. a) b) U tilise r le th é o r è m e d e la b a s e té le sc o p iq u e .
c) d) É crire le s p o ly n ô m e s m in im a u x d e s é lé m e n ts c o n c e rn é s. O n tro u v e S X ^ - 6 X — 1 e t
X ^ — 2 . O n v é rifie ra q u 'ils s o n t ir r é d u c tib le s s u r Q .
{X + y)* = JJ (X + = JJ ).
i i
II. C o r p s fin is
1. D a n s ce c as, o n v é rifie l'irré d u c tib ilité e n v é rifia n t q u e le s p o ly n ô m e s e n q u e s tio n n e s o n t
p a s d iv is ib le s p a r d e s p o ly n ô m e s ir r é d u c tib le s d e d e g r é 1, 2, e t 3. Il s u ffit d e c o n n aître la
liste d e c e s p o ly n ô m e s : X , X + 1, + X + 1, + x + 1 et + ^ 2 + 1.
P o u r ce q u i e s t d e tro u v e r u n g é n é ra te u r, d a n s le p r e m ie r c a s o n d o it tro u v e r u n g é n é r a te u r
d 'u n g r o u p e c y c liq u e d 'o r d r e 63, il s u ffit d o n c d e tro u v e r u n é lé m e n t q u i n e s o it n i d 'o r d r e
7 n i d 'o r d r e 9. D a n s le s e c o n d o n d o it tro u v e r u n g é n é r a te u r d 'u n g r o u p e d 'o r d r e 127, 127
e st p r e m ie r d o n c to u t é lé m e n t d iffé re n t d e l'é lé m e n t n e u tre e s t g é n é ra te u r.
4. O n tra v a ille r a a v e c p = 2 et p = 3.
5. a) M o n tre r q u e s o n t le s a u to m o r p h is m e s d e la fo rm e ( F ^ ) ^ .
b) U tilise r le s r é s u lta ts g é n é r a u x s u r le s c o r p s fin is.
c) P o so n s q = p'^. Si 'ipq (m ) e st le n o m b re d e p o ly n ô m e s u n ita ire s, d e d e g r é m , irr é d u c tib le s,
à c o e ffic ie n ts d a n s ¥ q m o n tre r q u e :
Y , #?("») = 9™ •
dIm
6. O n c o m p te le n o m b re d 'é lé m e n ts d e la fo rm e г¿a;^, et le n o m b re d 'é lé m e n ts —w ,x
et y d é c riv a n t F p . Il y e n a . E t o n m o n tre q u e l'in te rse c tio n d e s d e u x e n s e m b le s e s t
n o n -v id e .
8. 255, 9 et 127.
12. a)
П ( oc^ai
П № - “)) + !•
1 en ( a i , . . . , a d )
c) N o n , si к di q é lé m e n ts o n p e u t le re m p la c e r p a r s a p u is s a n c e ç -iè m e .
III. C o d e s lin é a ir e s
1. D e u x c o lo n n e s q u e lc o n q u e s d e la m a tric e d e p a r ité s o n t lin é a ire m e n t in d é p e n d a n te s.
2. M a jo re r la so m m e d e s p o id s d e t o u s le s é lé m e n ts d u c o d e , p u i s d iv is e r p a r le n o m b re
d 'é lé m e n ts n o n n u is d u c o d e . E n fin la d is ta n c e m in im a le e s t a u s s i le p o id s m in im u m n o n
n u l d 'u n é lé m e n t. P o u r m a jo r e r la s o m m e d e s p o i d s o n tie n d r a c o m p te d e s é lé m e n ts d u
c o d e q u i s o n t s itu é s d a n s le s h y p e r p la n s d e c o o r d o n n é e s et le u r s in te rse c tio n s.
I e n s u p p o s a n t a v o ir c h o isi к c o lo n n e s s a t is f a is a n t à la p ro p r ié té . P o u r e n tro u v e r A; + 1
c o lo n n e s o n d o it é lim in e r to u te s le s c o m b in a is o n s lin é a ire s d e d - 2 c o lo n n e s p a r m i le s к
p r é c é d e n te s.
s e c o n d e s t le p o ly n ô m e m in im a l d e , le tro isiè m e d e le q u a tr iè m e d e le
c in q u iè m e d e e n fin le d e rn ie r d e . C e c i p e r m e t d e c a lc u le r le p o ly n ô m e
g é n é ra te u r.
яa O n tro u v e 4 e rr e u rs d a n s le p r e m ie r c a s 1 d a n s le se c o n d . L e s d o n n é e s t r a n s m is e s é ta ie n t
I
Tо3
§
Q
® EXERCICES 201
5. On vérifie que le polynôme X® +X® +X* +X^ +1 divise X^^ +1. Les polynômes minimaux
de fj,, tj?, sont X® +X ® +X ^ +X 2 + l, X ® +X + l, X ^ + X + l.
L e p o ly n ô m e g é n é r a te u r e s t 1 + X* + X^ + X® + X “
5. b) Il y a 4 e r r e u r s d a n s le p r e m ie r c a s, 2 d a n s le se c o n d . L e s d o n n é e s tr a n s m is e s é ta ie n t
X + X® + X® + X® + X»2 d a n s le s d e u x c as.
so it :
f i l O? a + a
1,0 1 a + 1 +1
or
+a+1
OL a +
+ a + 1 a ^+ l r)
/ 1 1 00 0 00 0\
0 0 01 0 1 11
0 0 11 1 001
0 1111111
0 0 10 1 1 0 1
\0 0 0 1 1 1 1 0 /
L e c o d e e st d e d im e n s io n 2, s a d is ta n c e m in im a le e st 5 (a p p liq u e r la p r o p o s itio n 3 s e c tio n
10 e t c a lc u le r le r a n g d e la m a tric e ).
a+
D a n s le s e c o n d e x e m p le o n c h o isit u n g é n é ra te u r a d e p o ly n ô m e m in im a l -\-X^ l ,e t
o n tro u v e c o m m e d im e n s io n 17 et d is ta n c e m in im a le e s t 7, o n re n v o ie à [M S] p o u r p lu s
d e d é ta ils s u r c e s e x e m p le s.
Réductions^ des
endomorphismes
Structure du groupe
linéaire
I
Q
203
1. Polynôm e m inim al d'un endom orphism e
Soit k un corps quelconque et soit E un espace vectoriel de dimension finie sur
k. Soit / e ^ {E ) une application linéaire de E dans lui-même. Définissons xme
application
ev: k [ X ] - ^ ^ { E )
par :
i i
Dans la suite sera noté P(/). Dans cette formule f désigne l'iden
tité Id. Concrètement, dans le polynôme, à la variable X on substitue l'application
linéaire /. On a (proposition 2, section 5, chapitre 3) :
D é f in it io n 1
D ém onstration. Montrons par exemple que E q est stable par /. On doit montrer
que si on a un élément x 6 P tel que P(/)(x) = 0 alors on a a aussi R{f){ f{x )) = 0.
Mais on a R{f ) {f{x)) ^ f{R{f )){ x) = 0, ce qui démontre le résultat.
Comme P et 5 sont premiers entre eux d'après l'identité de Bézout il existe des
polynômes à coefficients dans k, soient U et V, tels que
UR-\-VS = l .
En substituant / à la variable X on obtient
U{f)R{f) + V{ f ) S { f ) = l d.
En particulier pour tout x e E on a
x = U{f)R{f){x) + V{ f ) S{ f ) { x) .
I
■TO Par ailleurs U{f)R{f){x) € Ei car on a :
Ce résultat est connu sous le nom de théorème des noyaux. Il se généralise comme
suit :
T h é o r è m e 1 . Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps k, et soit
f e ^k{E) une application linéaire. Soit P e k[X] un polynôme. Supposons que P =
P\ •••Pi ‘ - Ph, où les polynômes Pi e k[X] sont premiers entre eux deux à deux. Soit
Ki le noyau de Pi{f), alors :
► les sous-espaces vectoriels K i sont stables par /,
► le noyau de l'application linéaire P { f) , KevP{f) est somme directe des sous-espaces
vectoriels K i,
► si P est le polynôme minimal de f l'espace vectoriel E est somme directe des K i,
et le polynôme minimal de la restriction de f à Ki est Pi.
E ^ i T O i ( / ) = w,
i
i
Mais on a :
Ce qui implique que E est somme des sous espaces vectoriels AT».
Il reste à montrer que la somme est directe. Conservant les notations précédentes
notons TTi l'application linéaire U i ( f ) O A f )
='^i- B
j j
D é f in it io n 2
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps k, et soit / une
application linéaire. On dit que \Gk, est valeur propre de / s'il existe un élément
non nul V € P tel que /(v) = Av. On dit que v est un vecteur propre associé à la
valeur propre A si /(v) = Av.
i
TJ P r o p o s i t i o n 3 « Soit E un espace vectoriel sur un corps fc, et soit f une application
linéaire. Soit X e к une valeur propre de f . Uensemble des vecteurs propres de f associés
à la valeur propre X est un sous-espace vectoriel de E appelé le sous-espace propre
associé à la valeur propre X. Il est noté E\.
Soient (Л1, . . . , Лп) les valeurs propres de /, et soient E\^,..., E\^ le sous-espaces
propres associés.
Q
5.1 - POLYNÔME MINIMAL D’UN ENDOMORPHISME 207
D é m o n s t r a t i o n * En effet, supposons avoir une relation du type
= 0,
l^ i^ k
^ (Ai - Ai)vi = 0 .
Chacun des termes de cette relation est non nul. Par itération on obtient :
D é f in it io n 3
n ( / - A j l d ) { v i ) = H ( / - A,- I d ) ( / - Ai I d ) ( t ;i ) = 0 .
j
Le résultat suit.
La première partie du théorème suit aussitôt en prenant pour P le polynôme
minimal. ■
Q
® 5.1 - POLYNÔME MINIMAL D’UN ENDOMORPHISME 209
C orollaire. Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps fc, et soient
f i, i e I un ensemble d'applications linéaires qui commutent deux à deux : f i f j = f j f i ,
pour tout i et tout j . Supposons que les applications linéaires fi soient diagonalisables,
alors elles sont diagonalisables dans une base commune.
Définition 1
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps k, et soit / une
application linéaire. On appelle polynôme caractéristique de / le polynôme
d e t ( / - X I d ) G k[X].
Comme tout polynôme non constant a au moins une racine dans un corps
algébriquement clos on a :
C o r o l l a i r e « Soit E un espace vectoriel de dimension finie, non nulle, sur un corps k
algébriquement clos. Une application linéaire de E dans lui-même a toujours au moins
une valeur propre.
Soit / une application linéaire d'un espace vectoriel sur un corps k, de dimension
finie sur k, dans lui-même. Si elle a toutes ses valeurs propres dans le corps k et
deux à deux distinctes, le polynôme caractéristique est égal au polynôme minimal.
Cette propriété a lieu dès que les racines du polynôme caractéristique dans une
clôture algébrique du corps de base sont deux à deux distinctes.
Les commentaires précédents peuvent être démontrés directement ou être vus
comme une conséquence du théorème de Cayley-Hamïlton qui suit :
T h é o r è m e 1 « Soit f e S^{E). Le polynôme minimal de f divise le polynôme caracté
ristique de f .
et au dernier pas :
(_l)n+l^n_c^_l^in - 1 Ci-\A —0 .
Ceci démontre que le polynôme caractéristique s'annule quand on l'évalue sur la
matrice de / dans une base quelconque, ou ce qui est équivalent sur /. h
0 :
1 0 —0> n-2
Vo ... 0 1 ^ n —1 /
Soit / G SBk{E), Supposons que E est de dimension finie sur k A - Xîn. Il est
possible de montrer que l'on peut trouver une décomposition en somme directe
de E, telle que :
► Chaque Ei est stable par f , le. f( E i) c E i,
► on peut trouver une base de Et dans laquelle la restriction de f k E{ a pour
matrice une matrice compagnon de polynôme caractéristique Pi ,
► le polynôme Pi divise si i < h.
On a :
T h é o r è m e 2 . La décomposition précédente a les propriétés suivantes :
► La suite des polynômes Pi est uniquement déterminée par / , autrement dit, elle est
la même pour toute décomposition satisfaisant aux propriétés ci-dessus,
► le polynôme Ph est égal au polynôme minimal de f ,
► le polynôme caractéristique de f est égal à П к г ^ / г
I ► si deux applications linéaires f et g sont conjuguées sous l'action du groupe linéaire,
et si on note Pi et Qi les polynômes qui leur sont associés on a Pi = Qi pour tout i,
► inversement soient deux applications linéaires f et g, et soient Pi et Qi les poly
Ia nômes associés. Si on a Pi = Qi pour tout i les applications linéaires f et g sont
s conjuguées.
I
T3
Q
5.2 - THÉORÈME DE CAYLEY-HAMILTON 213
Nous n'allons pas démontrer ce théorème. La démonstration en sera faite en exer
cice. Notons seulement que les points deux et trois de l'énoncé sont faciles. Le
troisième point résulte d'un calcul explicite, le second de la condition de divisi
bilité portant sur les polynômes. La cinquième condition est elle aussi facilement
démontrée.
Les parties difficiles sont en premier lieu l'existence affirmée avant le théorème,
puis l'unicité de la suite de polynômes. Tout ceci sera proposée en exercice.
Les polynômes définis plus haut sont appelés les invariants de similitude de
l'application linéaire.
Notons enfin pour conclure l'analogue pour les matrices.
Deux matrices (n,n) A et B sont semblables s'il existe une matrice inversible
(n,n), soit P , telle que A = P~^BP. Identifiant les matrices à des applications
linéaires de dans lui-même on peut associer à chacune une suite de polynômes
avec les conditions indiquées plus haut.
Alors le théorème précédent affirme que les matrices sont semblables si et seule
ment si les deux suites de polynômes coïncident. Ceci permet donc de déterminer
les classes de conjugaison du groupe linéaire.
av “h ^ ^ Oii^i 0,
г= 2,. .. ,п
en appliquant тг on obtient
Q!ie-=0,
¿ = 2 , .. ., n
donc tous les coefficients sont nuis. Il reste donc av = 0, mais comme v est non
nul, a est nul.
La matrice de / dans cette base est alors de la forme souhaitée, à savoir :
/ A a 2 ... an \
0 (B)
V /
E , = {i;€£;|(AId-/)^(v) = 0}.
El C - • C Ee c - •C Ek = E .
F k Cl E k ) * * * ) -Pi+i C E i^ i .
E
est contenu dans E i . En effet par construction pour tout £ tel que i - ^ l ^ £ ^ k le
sous-espace g^~‘^{Fe) est contenu dans E i.
Par définition g^~^ est injective sur Fi, et en fait sur Fi -h
0 (0
l^e^k
•
L' image du sous-espace précédent par g est aussi une somme directe :
i'O
qui est par construction d'intersection réduite à {0} avec E^-i et donc par définition
de on récupère la somme directe suivante
k -i-t
I 0 9 {F k-t).
Mais comme est injective sur [Fk-t) il en résulte que tous les
éléments Vk-e+t^t sont nuis. Le résultat suit. ■
Construisons alors une base de E comme suit. Pour chaque Fi on choisit une base
que l'on notera (ei,i, . . . , e^,di ), où est la dimension de F i. Le résultat précédent
montre que :
Proposition 2 . Le système de vecteurs
(^1, 1 ) • • • ) ^lydi ) )
(efc,i, •••, (efc,i) , . . . , ( e f c . i {ek,d^ , •••, 5 ' ' " a )>•••> i^h.dk ))
/ J\,d\ •• 0 \
b *^l,d2 0
0 ... 0
V0 .......... ^ /
où Ji^e est la matrice de la restriction de / au sous-espace vectoriel Ei^e.
Il nous reste à traiter le cas général de la jordanisation. Soit donc f une applica
tion linéaire d'un espace vectoriel complexe E de dimension finie dans lui-même.
Puisque le corps sur lequel on travaille est C le polynôme minimal de / a toutes
ses racines dans le corps et se scinde donc en produit de polynômes de la forme
On est donc ramené sur chaque Ei au cas précédent. Une base de jordanisation
est alors par définition une base obtenue par réunion de bases de jordanisation
sur chacun de ces sous-espaces. я
Dans la fin de cette section nous allons donner des conséquences. Nous travaillerons
uniquement dans un cadre matriciel.
D é f in it io n 1
I Une matrice N G Mn(fc) est dite nilpotente s'il existe un entier i tel que iV^ = 0.
D é f in it io n 2
I Une matrice U G M n{k) est dite unipotente si la matrice U —In est nilpotente.
Q
5.3 - TRIANGULARISATION DES MATRICES, RÉDUCTION DE JORDAN 219
T h é o r è m e 2 « Soit A une matrice (n, n) à coefficients dans un corps k algébriquement
clos. Alors il existe une matrice diagonalisable D et une matrice nilpotente N telles que :
^ A = D +N ,
^ DN = ND.
\ Si J = 0, si j
La matrice N n'a de termes non nuis que sur la diagonale juste au dessus de la
diagonale principale. Ces termes ne pouvant prendre que la valeur 1. Les matrices
A et AT commutent, donc les matrices PAP~^ et PNP~^ répondent à la question
posée. Il reste à démontrer l'unidté de la décomposition.
Considérons une décomposition A = D' + N' avec les propriétés requises. Les ma
trices A, D et N commutent ceci entraîne en particulier que les sous-espaces
propres de D sont stables par A et N . Ces sous-espaces constituent une décompo
sition en somme directe de . Ils coïncident avec les sous-espaces caractéristiques
de A, ils sont donc bien déterminés et on peut se restreindre au cas où D' est une
matrice diagonale. Ceci implique le résultat. m
Proposition 2 . Uensemble des matrices diagonalisables est partout dense dans l'ensemble
des matrices.
E = 0
0
^ 0 ... 0 £„/
Considérons la matrice T A E , on peut trouver des valeurs de e i , ... »^n/ de mo
dule aussi petit que l'on veut, telles que les éléments diagonaux de T E soient
deux à deux distincts.
Soit en effet x = {x\^... ^Xn) un vecteur dont les composantes sont deux à deux
distinctes. Soit v = {v\^... ,Vn) un vecteur quelconque.
Montrons que le vecteur î; + ix = (?;i, . . . , Vn) + t{x\, . . . , Xn) a ses coordonnées deux
à deux distinctes dès que le module de t est assez petit et non nul. Sinon on aurait
une équation de la forme + txi = vj + t x j. Mais comme Xi ^ X j, si г ^ j , cette
équation a une solution et une seule éventuellement nulle. Il faut qu'un nombre
i
fini d'équations de ce type n'ait pas lieu. Il suffit donc de prendre t non nul et de
I
I
Q
5.4 - APPLICATIONS DE LA DIAGONALISATION ET DE LA TRIANGULARISATION 221
module inférieur à celui des solutions de ces équations pour garantir que v -\-tx
a ses coordonnées deux à deux distinctes.
Pour ces valeurs de t la matrice T + tE est triangulaire avec des éléments diago
naux deux à deux distincts la matrice est diagonalisable. Il en est de même de
P {T + Œ)P~^ = A -{-tE . Quand t tend vers zéro cette matrice tend vers A. Le
résultat suit. H
P r o p o s i t i o n 3 . L'ensemble des matrices (n, n) ayant des valeurs propres deux à deux
distinctes est un ouvert partout dense dans l'ensemble des matrices.
L e m m e 1 . Le plan complexe privé d'un nombre fini de points est connexe par arcs.
0
0 0 Û 71—l , n —1 (1 i ) ® n —l , n
0 ... ... )
t variant de 0 à 1.
Posons et relions la matrice diagonale à la matrice identité par :
0 ... 0 \
0 **. :
0
\ 0 0 q)Î
Q
5.4 - APPLICATIONS DE LA DIAGONALISATION ET DE LA TRIANGULARISATION 223
est donc nulle sur la matrice B , le polynôme minimal de B est donc un diviseur
de P. Il a donc toutes ses racines simples et B est donc diagonalisable. En fait,
toute valeur propre X de A est valeur propre de B et le polynôme minimal de
B est égal à P . En effet soit v eC ^ un vecteur non nul tel que Av = Xv. Suppo
sons que An = P~^APn ; alors le vecteur propre Pn^v est vecteur propre de An
associé à la valeur propre A. De la suite de vecteurs
\\Pn^v\\
on peut extraire une sous-suite convergente. En effet ces vecteurs sont dans la
sphère de rayon 1 qui est compacte. Par construction cette suite converge vers un
vecteur propre de B associé à la valeur propre A. II faut montrer encore que la
dimension des sous-espaces propres est la même. Puisque la matrice est diagona
lisable la dimension du sous-espace propre associé à une valeur propre A est la
multiplicité de A comme racine du polynôme caractéristique. Or les coefficients
du polynôme caractéristique dépendent continûment des coefficients de la ma
trice et sont constants sur une classe de conjugaison. La matrice B a donc même
polynôme caractéristique que A, et lui est donc conjuguée.
Inversement soit A une matrice non-diagonalisable. Choisissons en une réduction
de Jordan. Il y a donc au moins un terme non nul égal à 1 immédiatement au des
sus de la diagonale principale. Les matrices Ae obtenues en remplaçant les termes
égaux à 1 immédiatement au dessus de la diagonale principale par e quelconque
sont toutes conjuguées. Admettons ce point, alors si on fait tendre e vers zéro la
matrice Ae tend vers une matrice diagonale. La classe de conjugaison de A étant
constituée uniquement de matrices non-diagonalisables n'est pas fermée.
Le point laissé en suspend sera démontré en exercice par le lecteur en faisant une
homothétie sur les vecteurs de base, le rapport dépendant du vecteur. m
lM[y2- ^ •
Comme elle est donnée par une fonction polynomiale des coefficients elle est con
tinue. Le groupe GLn (M) qui est l'image inverse de l'ouvert R - {0} est ouvert,
mais son image par le déterminant n'est pas connexe, donc il ne peut être connexe.
Ce résultat sera complété en exercice. m
Notons que a est donné dans la définition de la transvection. Mais il est clair que
l'on peut remplacer v par av, et a par a~^a avec a e k * .
On va démontrer :
Théorèm e 1 • Les transvections et les dilatations constituent un système générateur de
G L {E ).
Q
5.5 - GÉNÉRATEURS DU GROUPE LINEAIRE 225
le premier vecteur de base on obtient la matrice suivante :
/a 0 ... 0\
0 1 0 :
1 :
\0 0 1/
Pour ce qui est des transvections, on choisit une base constituée, par une base de
H à laquelle appartient le vecteur v, et d'un vecteur e quelconque n'appartenant
pas à H, On ne précise pas dans quel ordre sont pris ces vecteurs. La matrice de
la transvection a alors toutes ses colonnes, sauf une, nulles en dehors du terme
diagonal égal à 1. Les colonnes nulles en dehors de la diagonale correspondent aux
vecteurs de base qui appartiennent à l'hyperplan. La colonne à part est correspond
au vecteur e qui est égale à 1 sur la diagonale, égale à a(e) G k* sur la ligne
correspondant à î; et nulle partout ailleurs. Ici a est l'équation de H,
Si le vecteur v est le premier vecteur de base et si e est le second on obtient
comme matrice :
( 1 a{e) ... 0\
0 1 0 :
1,0 ... 0 \)
Considérons des matrices particulières du type de celles que l'on vient de décrire.
Soit 1 < г, j ^ n avec г ^ j . Notons X e k, la matrice dont tous les termes
diagonaux sont égaux à 1 et dont tous les autres termes sont nuis à l'exception
du terme situé sur la г-ième ligne et la j-ième colonne qui est égal à Л. Une telle
matrice est appelée une matrice élémentaire. Si Л = 1 elle sera notée simplement
E i j . C'est une matrice de transvection.
Notons D{\), X e k* pour la matrice diagonale dont le premier terme (première
ligne et première colonne) est égal à Л et dont tous les autres termes sont égaux
à 1. C'est une matrice de dilatation.
Ceci implique le théorème 1 dans la mesure où on montre que GLn {k) est engendré
par des matrices de dilatations et transvections particulières.
Т О (Л )Г = ( J “ ) ,
notons cette matrice Les matrices T et D^{X) sont obtenues par produit de
matrices D{\) et E ij, elles sont donc dans le sous-groupe H de GL2(fc).
Enfin, si on calcule le produit D'(A)E2,iD'(A~^), avec A ^ 0, on trouve E?2,i(A).
Donc les matrices -B2,i(A) sont dans H. On montrerait de même que les matrices
-E'i ,2(A) sont dans H.
\c adb ^
C
-c + adb ^
On notera que - c + adb~^ est non nul par hypothèse.
La matrice C D '{{-c adb~^)~^) est égale à
£?2,i ( ------
^ - c + adb ^ '
et est donc dans le sous-groupe engendré par les matrices D(A) et E i j . Il en est
donc de même des matrices C, B et A.
Si 6 = 0, on a d'emblée une matrice triangulaire inférieure. Les coefficients a
et d sont nécessairement non nuis, car le déterminant est non nul. La matrice
D{a~^)AD'{d~^) est de la forme £'2,1 (A) pour un certain A et est donc dans H.
Si a = 0 on a nécessairement 6 ^ 0 . Dans ce cas la matrice AT est triangulaire
inférieure du type que l'on vient d'étudier est donc dans Я . Il en est de même de
о
A.
Ï
Ceci achève le cas n = 2. в
I
-о
§
Q
® 5.5 - GENERATEURS DU GROUPE LINÉAIRE 227
D é m o n s t r a t i o n d a n s l e c a s g é n é r a l . On va faire une récurrence sur n et
donc supposer le théorème démontré pour n - 1 et passer au cas n. Nous allons,
commencer par un lemme qui a son intérêt propre.
Définissons les matrices monomiales.
On dira qu'une matrice M est monomiale si et seulement si elle n'a qu'un seul terme
non nul et égal à 1 dans chaque ligne et chaque colonne.
Autrement dit :
L e m m e 1 • Soit M une matrice monomiale. Il existe une permutation s e& n telle que
les coefficients rriij de la matrice M sont donnés par ms(i)^i = 1/ = 0 si j ^ s(z).
Le sous-ensemble constitué par ces matrices est un sous-groupe isomorphe à 6n-
D é m o n s t r a t i o n . La démonstration de la première partie est laissée en exercice.
Notons M {s) la matrice monomiale associée à la permutation s. C'est la matrice
de l'application linéaire fs de dans lui-même donnée dans la base canonique
par fs{ei) = es{i)- On a une application :
6^ —^ G L n {k), s^ M {s).
C'est un homomorphisme de groupes. On le vérifie facilement au niveau
des applications linéaires f s . En effet le produit fs o fs> est égal à fss> car
fss'{ei) = fs{es'(i)) = ess'{i)- Il est clairement injectif et est donc un isomorphisme
sur son image. On remarquera que le calcul précédent montre que les matrices
monomiales sont bien inversibles. b
(” )
228 RÉDUCTIONS DES ENDOMORPHISMES STRUCTURE DU GROUPE LINÉAIRE - C hap. 5
La matrice B est dans GL^_i(A;), le sous-ensemble en question est un sous-groupe
isomorphe à GLn-i(A;). Notons comme à l'ordinaire e i , ... la base canonique.
Il s'agit du sous-groupe laissant fixe le vecteur en et laissant fixe globalement
l'hyperplan engendré par ei, . . . , Cn-i.
On peut appliquer l'hypothèse de récurrence à ce sous-groupe. Les matrices D{\)
et E i j , j et 0 < j ^ n —1 engendrent GLn~i{k) qui est donc contenu dans
H. Les matrices M(ri,i+i), i ^ n —2, sont dans GLn-i(fc), donc dans H.
Il en est de même des matrices de dilatations laissant fixes les vecteurs de base
ei, . . . , en-2 et en . C'est-à-dire des matrices de la forme :
/1 0 ... 0\
0 *•. ... :
!... a 0
Vo ... 0 1 /
L'ensemble des matrices inversibles A telle que Aej = ej si j < n —1 et telles que
Aen-i et Ae„ soient combinaisons linéaires de Cn-i et e„ est isomorphe à G L2(fc).
Autrement dit ce sont les matrices de la forme :
/1 0 0 \
0
0
V o ...
où D e G L 2(k).
On peut appliquer le cas n = 2 à ce sous-groupe puisque que l'on sait par ré
currence que Я contient les dilatations de vecteur en-i- Ceci montre alors que
^(^n-i,n) est dans Я . Donc toutes les matrices monomiales sont dans Я .
Venons en au cas général. Soit alors A une matrice quelconque de GLn(A:). Comme
tous les éléments de la première ligne ne sont pas nuis quitte à multiplier à gauche
par une matrice monomiale on peut supposer que l'élément sur la première ligne
et la première colonne est non nul. Quitte à multiplier par une matrice B (a) on
peut supposer qu'il est égal à 1.
Soit A = (a ij) cette matrice. Multiplions la à gauche par les matrices (—а^д) et
à droite par les matrices et E i j ( - a i j ) , i , j > 1. On obtient une matrice dont tous
les éléments sur la première ligne et tous les éléments sur la première colonne sont
.а nuis, exception étant faite de celui sur la première ligne et la première colonne qui
м
I reste égal à 1. L'argument donné pour n = 2 s'étend facilement pour montrer que
les matrices Ягд(-агд) et E i j ( - a i j ) , sont dans Я . Il suffit donc de montrer que
§ la dernière matrice est dans Я .
0
1 Mais l'ensemble des matrices qui vérifient les conditions ci-dessus est isomorphe
à GLn-i(fc). On est alors en mesure d'appliquer l'hypothèse de récurrence pour
conclure. m
IQ
5.5 - GÉNÉRATEURS DU GROUPE LINEAIRE 229
Le cas du groupe spécial linéaire
Nous allons étudier le problème analogue pour le groupe spécial linéaire dont la
définition suit :
D é f in it io n 2
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps k. On appelle groupe
spécial linéaire de E et on note SL(£') le sous-groupe de G L( jB) constitué par
les endomorphismes de déterminant 1.
On appelle groupe spécial linéaire et on note SLn{k) le sous-groupe de GLn(/c)
constitué par les matrices de déterminant 1.
L e m m e 2 . La matrice
est dans le sous-groupe L de G L2(A:) engendré par les matrices -Bi,2(A) et E 2^\{p).
et
Les deux matrices exprimées comme produit sont dans L. Leur produit
l'e s t a u s s i.
(:":) b
0 1 0
0
V 0 ...... 0 ly
Le résultat suit ainsi qu'il a été indiqué.
O
§
Q
5.5 - GENERATEURS DU GROUPE LINEAIRE 231
à la transvection. Le calcul est analogue à celui qu'on vient de faire : si B est la
matrice associée on a
ABv\ = A{v\ + av 2) = Ai^i + a\ 2V2
et
BAv\ = \iBv\ = Aiî ;i + a\\V2
avec a 0. Le résultat suit de l'égalité de ces expressions. h
Passons maintenant à l'étude du groupe dérivé. Nous ne la ferons ici que pour
n ^ 3. Le cas n = 2 sera traité en exercice.
Ek,i{\)E^,k(l)Ek,i{X)-^Ej,k{l)-^.
Il est égal à
E k,iiX )E j,km k,ii-^ )E j,k {-'i-),
puis tous calculs faits à Ej^i{—\). Le résultat suit. Pour faire le calcul on peut aussi
calculer sur les applications linéaires associées. Dans la base canonique il suffit de
calculer l'action sur e^, Cj et ek- Toutes les matrices dans le commutateur laissent
6i fixe. Sinon on a :
-^/c,i(A)£/j,fc(l)-^fc,t(~A)Æ?j^/5(—l)(e j) = Ek^i{X)Ej^i^[l)Efç^i{—X)[ej —e^) = •••
••• = (l)(c j Cfc “h Acj) Ae^) Cj Ae^,
— Ek,i{X){ek Ae^) = e^ •
Le résultat suit. m
Ceci implique que les matrices A et A' sont conjuguées dans GLs{k). Si P et P'
sont les matrices de changement de bases introduites plus haut on a P~^AP = J
et P'~^AP' = J . Donc on a = A’ . Il reste à montrer que l'on
I
»3 peut choisir Q = P 'P “^ de déterminant 1. Soit donc a e k * son déterminant. On
I
Q
5.5 - GÉNÉRATEURS DU GROUPE LINÉAIRE 233
vérifie sans peine que l'on peut la remplacer dans l'équation précédente par QD
où
/a 0 0
D= [o a 0
\0 0 a-i
La matrice est de déterminant 1. □
On a aussi :
Exercices
I. D ia g o n a lis a t io n , t r ia n g u la r is a t io n
6. Montrer qu'une matrice à coefficients complexes (n,n) d'ordre fini est diagonalisable
et que ses valeurs propres sont de module 1.
Montrer qu'un ensemble fini de matrices à coefficients complexes d'ordre fini et
commutant deux à deux sont diagonalisables dans une même base. Que peut on
dire si l'ensemble de matrices n'est pas fini ?
I
7. La trace d'une matrice A = (aij) est la somme ai,i + a2,2 H------ h an,n- On la note
Ti’(A). Montrer que c'est aussi la somme des valeurs propres de la matrice. Montrer
que pour toute paire de matrices de taille (n,n), X et Y, on a Tv{XY) = T r(yX ).
I Montrer que si P est inversible Tr{P~^AP) = Ti’(A).
s
I
Q
EXERCICES 235
8. а) Soit Е un espace vectoriel complexe de dimension finie et soit T un sous-
ensemble de l'espace ^ {E ) des applications linéaires de E constitué par des
applications commutant deux à deux.
Soit / un élément de S, soit Л une valeur propre de / et soit E\ le sous-espace
propre associé. Montrer qu'il est stable par tout élément de T, c'est-à-dire que
pour tout élément ^ G T on a g{E\) c E\.
b) Montrer que les éléments de T ont au moins un vecteur propre en commun.
c) En déduire par récurrence que l'on peut trouver une base de E dans laquelle
tous les éléments de T ont une matrice triangulaire supérieure.
9. Soit E un espace vectoriel sur un corps k, et soit {E) l'espace des applications
linéaires de E dans lui-même. Soient f^g G on appelle crochet de Lie
de / et ^ et on note [f^g] l'application linéaire f g —g f. Montrer que pour tous
f , g , h e ^ k { E ) on a l'identité de Jacobi :
[/, [5 . ^]] + [
9 , [h, /]] +[h, [ f , 5 ]] =0 .
10. Soit E un espace vectoriel complexe de dimension finie, et soient f^g^he ^ { E )
l'espace des applications linéaires de E dans lui-même. On suppose que [f^g] = h,
[f,h] = [^,/1] = 0 . Montrer que f , g et h sont triangularisables dans une base
commune.
12. Soit L un sous-espace vectoriel de Щ Е ) stable par crochet de Lie, c'est-à-dire tel
que : V/,^ G L [f^g] G L, Soit de plus K un sous-espace vectoriel de codimension
1 de L {Le. on a dime L —dime K = 1). On suppose que pour tout f G L et tout
g G K [f,g] G K . On suppose enfin que les éléments de K ont un vecteur propre
commun. On veut montrer qu'il en est de même pour les éléments de L.
a) Soit V un vecteur propre commun aux éléments de ÜT : on a k{v) = \{k)v,
montrer que Л est une forme linéaire sur K .
b) Soit W = {u\ k{u) = \{k)% "^k G K } . Montrer que W est sous-espace vectoriel.
c) Montrer que l'on peut trouver un élément x G L —K tel que L = K (utiliser
l'hypothèse sur la codimension).
d) On va montrer que W est stable par x. Pour cela on introduit le sous-espace
Wi de E engendré par les éléments x^v, О ^ а ^ г —1,
Montrer que Wi C et que la suite des Wi stabilise, c'est-à-dire que l'inclusion
est une égalité pour tout %assez grand. Soit le sous-espace W i.
13. Déduire de l'exercice précédent le théorème de Lie dont l'énoncé suit. Soit
E un espace vectoriel complexe de dimension finie. Soit L c ¿B{E) un sous-
espace stable par crochet de Lie. On définit par récurrence par = L et
On suppose que pour n assez grand = 0. Montrer que Гоп peut trouver une
base dans laquelle tous les éléments de L ont une matrice diagonale. On fera une
récurrence.
15. Soient A et B deux matrices (n,n) à coefficients réels. On suppose qu'il existe
une matrice (n,n) inversible à coefficients complexes P telle que A = P~^BP,
On veut montrer que l'on peut trouver une matrice matrice (n,n) inversible à
coefficients réels Q telle que A = Q~^BQ.
a) Montrer que l'ensemble des matrices S (n, n) à coefficients complexes telle que
AS = S B est un sous-espace de Mn(C).
b) On considère l'application déterminant sur ce sous-espace. C'est une fonction
polynôme à valeurs dans C. Montrer que si elle est nulle sur toutes les matrices
à coefficients réels elle est nulle sur tout le sous-espace, conclure.
O
§
Q
EXERCICES 237
a) Soit P un projecteur sur F, c'est-à-dire une application linéaire telle que Im(p) = F
et = p. On considère l'application linéaire :
19. Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur un corps k. Soit / une application
linéaire de E dans E et soit P son polynôme minimal.
a) Montrer qu'il existe x e E tel que Q{f){x) ^ 0 pour tout polynôme Q e k[X]
tel que Q ^ 0 et |Q| < |P|. Le vecteur x est fixé dans la suite de l'exercice.
b) On note Ex le plus petit sous-espace de E stable par / et contenant x. En
donner une base. Montrer que si F est un sous-espace vectoriel de Ex stable
par / il existe un polynôme H f G k[X] tel que :
- H f \P.
► et que F est le plus petit sous-espace contenant HF{f){x).
c) Soit y e E. On appelle polynôme annulateur de y et on note Py un générateur
de l'idéal {Q G k[X] \Q{f){y) = 0}. Montrer que Py |P. Soit Ey le plus petit
sous-espace de E stable par / et contenant y. Montrer qu'il existe un polynôme
H e k[X] tel que :
- H\Py.
► ExDEy est de la forme . Ce dernier espace étant le plus petit
contenant H{f){x) et stable par /.
d) Soit Ex C E et soit F un sous-espace stable par / et tel que 'Ex C F c E .
Supposons donnée une application linéaire -0 de F sur Ex qui commute aux
restrictions de / et qui, restreinte à Ex, est l'identité. Soit y G E —F, et soit
F' le plus petit sous-espace stable par / contenant F et y. Montrer que l'on
peut étendre l'application 0 en une application 0 de F ' sur Ex qui possède
les mêmes propriétés. C'est-à-dire qui est l'identité sur Ex et telle 0 o i = Id^?^,
ici i désigne l'inclusion de Ex dans F '.
On pourra s'inspirer de l'analyse des groupes abéliens de type fini de torsion.
e) En déduire que Ex admet un supplémentaire stable par /.
20. À l'aide de l'exercice 19. démontrer les énoncés sur les invariants de similitude des
applications linéaires. On commencera par écrire E = Ex B E ', le vecteur x ayant
les propriétés de l'exercice 16 et F ' étant stable par /. Puis on fera une hypothèse
de récurrence sur la dimension de F . Ceci pour l'existence. Pour l'unicité on
s'inspirera du cas des groupes abéliens de type fini.
22. Montrer que les entiers di qui apparaissent dans la description d'une matrice
de Jordan générale (voir après la démonstration de la proposition 1 dans la
section concernée) sont déterminés par les dimensions de gardant les
notations de la section.
II* A p p l i c a t i o n s t o p o l o g i q u e s
l.Soit n un entier, et soit GL^(R) le groupe des matrices (n,n) à coefficients réels
de déterminant strictement positif. Montrer que ce groupe est connexe.
3. Montrer que le groupe GLi (C) est homéomorphe au produit de l'ensemble des
nombres complexes de module 1 par l'espace vectoriel R. Est-ce un isomorphisme
de groupes ?
4. a) Soit A = {ai J ) 6 Mn (C), montrer que si pour tout z= 1, . . . , n on a |ai,i |> \^ij |
la matrice A est inversible.
b) Soit A = {üij) e Mn(C), et soit A une valeur propre de A, Montrer qu'il existe
i tel que la*,* - A| < E jy *
A TI
Q
© EXERCICES 239
6. a) Montrer que l'application exponentielle de (C) dans GLn (C) est différentiable
et calculer sa différentielle en l'origine.
b) Calculer le développement limité à l'ordre 5 en zéro de l'application de R dans
GLn(C) donnée par :
1 1— >exp(i^) exp{tB) exp(— exp(— ,
avec A^B e Mn(C).
III. G r o u p e lin é a ir e
8 . Montrer que le quotient du groupe G L2(F5) par son centre est isomorphe à 6 5 .
Montrer que le quotient du groupe G L2(F4) par son centre est isomorphe à e^5.
10. Montrer que le sous-groupe dérivé de SL2(fe) est SL2(fc) lui-même dès que le
corps a strictement plus de 3 éléments.
11. Soit E un espace vectoriel sur un corps k. Montrer que deux dilatations quelconques
sont conjuguées.
12. Soit E un espace vectoriel sur un corps k. Soit / une application linéaire de E
dans lui-même laissant invariant points par points un hyperplan H. Montrer que
/ est une transvection si et seulement si det(/) = 1.
I
TJ
I
Q
EXERCICES 241
Q uelques réponses ou indications
I. D ia g o n a lis a t io n , t r ia n g u la r is a t io n
4. L 'a u to m o r p h is m e d e F r o b e n iu s a n n u le le p o ly n ô m e X'^ - 1 . C o n s id é r o n s a lo r s u n g é n é ra te u r
a d u g r o u p e d e s é lé m e n ts in v e rs ib le s d u c o rp s, le s é lé m e n ts F ^ { a ) , 1 ^ z ^ n c o n stitu e n t
u n e b a s e Fpn s u r ¥ p . C o m m e le p o ly n ô m e m in im a l d e F d iv is e - 1 o n e n d é d u it
fa c ile m e n t q u 'il e s t é g a l à X ^ - 1, q u i e st d o n c (a u s ig n e p r ê t et à c a u s e d u d e g r é ) le
p o ly n ô m e c a ra c té ristiq u e .
11. O n m o n tre q u e f , g et h o n u n v e c te u r p r o p r e e n c o m m u n . O n c o m m e n c e p a r r é s o u d r e le
p r o b lè m e p o u r f et h e n c o n s id é r a n t u n s o u s - e s p a c e p r o p r e a s s o c ié à / . P u is o n in tr o d u it g.
12. c) U n s u p p lé m e n ta ir e d e K e s t d e d im e n s io n 1.
d) L a s u ite d e s Wi s ta b ilis e c a r W i c et la d im e n s io n d e W i e s t b o rn é e s u p é r ie u r e m e n t.
D o n c la s u ite d im W i e s t c o n sta n te à p a r tir d 'u n c e rta in ra n g . À p a r tir d e ce r a n g l'in c lu s io n
Wi c W i+ i d e v ie n t u n e é g a lité .
18. b) C o n s id é r e r Кег(тг) = F .
II. A p p lic a t io n s t o p o lo g iq u e s
1. C o m m e n c e r p a r tra ite r le p r o b lè m e p o u r n = 2. P u is fa ire u n r a iso n n e m e n t p a r ré c u rre n c e
e n m o n tra n t q u e l'o n p e u t re lie r u n e m a tric e q u e lc o n q u e p a r u n arc c o n tin u à u n e m a tric e
d o n t le s e u l te rm e n o n n u l s u r la p r e m iè r e c o lo n n e s o it c e lu i s itu é s u r la p re m iè r e lig n e .
M o n tre r q u e l'o n p e u t s u p p o s e r ce te rm e p o sitif. O n p o u r r a m u ltip lie r p a r u n e m a tric e (2 ,2 ).
2. a) b) É tu d ie r la c o n v e rg e n c e d e s s u ite s e t (A “ ^ )^ . L e fa it q u e la p re m iè r e a d m e tte u n e
v a le u r d 'a d h é r e n c e im p liq u e q u e to u te s le s v a le u r s p r o p r e s s o n t d e m o d u le s in fé r ie u r o u
é g a l à 1. P o u r d é m o n tre r c e la o n p e u t s u p p o s e r A tria n g u la ire e t o b s e r v e r q u e la n o rm e
d e la m a tric e d o it re ste r b o rn é e . L a s e c o n d e s u ite d o n n e l'a u tr e in é g a lité . E n u tilis a n t la
ré d u c tio n d e Jo r d a n o n m o n tre q u e s i A n 'e s t p a s d ia g o n a lis a b le la s u ite A^ n 'a d m e t p a s
d e v a le u r d 'a d h é r e n c e c a r la n o rm e d e la m a tric e te n d v e r s l'in fin i.
I
n
I
Q
® EXERCICES 243
4. a) M o n tre r q u e l'im a g e d 'u n v e c te u r n o n n u l a a u m o in s u n e c o m p o sa n te n o n n u lle e n
c o n sid é ra n t la c o m p o sa n te n o n n u lle d e p lu s g r a n d m o d u le d u v e c te u r d 'o r ig in e .
III. G r o u p e lin é a ir e
2. Il s 'a g it d e tro u v e r le n o m b re d e b a s e s d e . O n tro u v e
(g n _ l)(ç» _ ç )...(ç n _ çn -l)
3. O n tro u v e
4. S i A; ^ ^ o n tro u v e
( g ’" - l ) ( g " - g ) • • • ( g " -
(gk _ l) ( ç f c _ Ç ) . . . (gfc _ g k -l)^ g e _ l)^ g C - g ) . . . (g^ - g C - l) ‘
S i /c = ^ o n tro u v e
1 (g" - i)(g" - g) ••■(g" - g’"~M
Formes bilinéaires
et sesquilinéaires
Groupes orthogonaux
et unitaires
Dans tout ce chapitre, tous les espaces vectoriels seront supposés de dimension
finie. On étudiera les formes bilinéaires, sesquilinéaires et quadratiques sur ces
espaces, ainsi que celle des groupes qui leur sont associés. Dans une large mesure
c'est un chapitre de révision, quelques pistes de développement y sont ouvertes.
La première section consistera donc en rappels fondamentaux, la seconde à une
étude un peu plus détaillée du groupe orthogonal euclidien, et en particulier de
ses systèmes de générateurs. La troisième est consacrée à une étude particulière
de la dimension 3 et 4. Enfin, la dernière section est consacrée au groupe unitaire.
I La forme b est symétrique si b{x^y) = b{y^x) pour tous x , y e E . Elle est dite
antisymétrique si b{xyy) = -b{y^x) pour tous x^y e E.
Q
® 6.1 - FORMES BILINÉAIRES ET SESQUILINÉAIRES 245
On notera que l'ensemble des formes bilinéaires sur E est un espace vectoriel sur
k. Le sous-ensemble des formes symétriques est un sous-espace vectoriel. Il en est
de même du sous-ensemble des formes antisymétriques.
La notion de forme sesquilinéaire peut être introduite dans un contexte plus gé
néral que celui que nous allons choisir. La définition générale se place dans le
contexte où est donné un corps k muni d'un automorphisme cr. Nous nous con
tenterons de considérer le cas où k est le corps C et cr la conjugaison complexe.
Soit donc E un espace vectoriel complexe de dimension finie.
D é f in it io n 2
Une forme sesquilinéaire sur E une application b de E x E dans C telle que pour
tous X, y, 2; G £■ et A G C on ait :
► 6(Ax,y) = Â6(x,y), et
► 6(x,Ay) = A6(x,y),
► b{x + yyz) = b{x, z) -f- 6(y, z), et
► b {z ,x ^ y ) = b{z, x) + b{z, y) .
Représentations matricielles
Décrivons les représentations matricielles de formes bilinéaires et sesquilinéaires.
Supposons donnée une base { e i , . . . , en} de l'espace vectoriel E . On associe à la
forme bilinéaire (resp. sesquilinéaire) b la matrice B = (bij) définie par
Soient alors x^y e E donnés dans la base considérée par les vecteurs colonnes
X =
On a :
C £,ie£,^ C kjek^ ,
soit égale à
53 •
£,k
Cette dernière quantité est bien le coefficient correspondant de la matrice ^PBP, m
D é f in it io n 3
Soit b une forme bilinéaire symétrique, respectivement sesquilinéaire hermi
tienne. On appelle forme quadratique associée à 6, respectivement quadratique
hermitienne, l'application ç, respectivement h, de E dans C, respectivement de
Q
6.1 - FORMES BILINÉAIRES ET SESQUILINÉAIRES 247
Е dans М, donnée par
b{v^v) .
Notons que l'application donnée par la formule précédente est symétrique par
construction. La donnée d'une forme quadratique q détermine donc une unique
forme bilinéaire symétrique. Énonçons :
Définissons une forme quadratique hermitienne comme étant une application h de E dans
R , telle que l'application b de E x E dans C donnée par ;
D é f in it io n 4
Soit b une forme bilinéaire symétrique, respectivement une forme sesquilinéaire
hermitienne. On appelle noyau de b, et on note Ker(6), l'ensemble des vecteurs
V e E tels que b{v^ 2/) = 0 pour tout y e E.
D é f in it io n
On appelle rang d'une forme bilinéaire symétrique, respectivement d'une forme
sesquilinéaire hermitienne, b ou de la forme quadratique associée, respecti
vement quadratique hermitienne associée, la quantité dimk{E) —dimjk(Ker(6)),
respectivement la quantité dimci^*) —dimc(Ker(6)).
Définition 6
Étant donnés un espace vectoriel complexe E et 6 une forme sesquilinéaire her
mitienne sur E , on appelle groupe unitaire de b et on note U(6) le sous-groupe
de GL(£') constitué par les isomorphismes linéaires / tels que pour tous v^ w eE
on ait b{v,w) = b {f{v ) J {w )) .
=XI •
Si on suppose les formes linéaires en question linéairement indépendantes et les éléments
ai tous non nuis, l'entier u est bien déterminé, c'est le rang de la forme quadratique.
q{x) = X!
J (^ ^ ^ ] aijO !i{x)oij{x).
4a. .
’ i> i i,j K i ^ j
On constate que Ai, 02 , o^n est encore une base de l'espace dual. La matrice
I de passage étant triangulaire avec des coefficients non nuis sur la diagonale. On
I obtient :
i/(a;) = a i , 1 Al ( x f - a i J a j ( a ;) ) - X I û i ,j a i ( x ) a j ( x ) )
I
Q
6.1 - FORMES BILINÉAIRES ET SESQUILINÉAIRES 251
Dans le second cas tous les termes ai,i sont nuis. Quitte à réindexer on peut
supposer que le terme 01,2 est non nul. Dans ce cas réécrivons q{x) comme suit :
E a ija d x )a j{x ).
'j>2 iJ2<i^j
Posons alors
Al = ai 4- ^ Oii
J>2
O'!,2
et
^2,j
A2 = a2 + ^ ---- (
J>2
0>1,2
On obtient
q{x) = ai,2Ai(a;)A2( x ) ------
ûl,2 i j 2<i^j,
j>^ i>2
soit
Q(x )= ^ ((^1(2;) + >^2 {x ) Ÿ - (-^1(2;) - ^2(2;))^)-----
Si la famille { Ai, . . . , Ar, , . . . , )L¿5} est libre, Ventier r + s est le rang de la forme.
Sous l'hypothèse précédente les entiers r et s sont eux aussi uniquement déterminés.
XI - r+l^i^r+s
X ■
X X
et
i(^)= X - X
Complétons la famille constituée par les Ai et par les pj en une base de E *,
notons , . . . , et les formes linéaires adjointes. On a r s + t = n.
Faisons de même pour la famille constituée par les A^ et les /z'. Soient e i, . . . ,
les formes linéaires adjointes. On a r*' + s' + i = n.
Supposons alors que r < r ' . Considérons le sous-espace F de £* d'équations Ai = 0,
Z= 1 , ... , r. Il est de dimension n —r. La forme quadratique y prend des valeurs
négatives ou nulles. Considérons le sous-espace F' d'équations /x' = 0, j = 1,..., s'
et = 0, ^ = 1 , ... , L II est de dimension n —s' - t = r' .L a forme quadratique y
I
TOJ
a3
Q
® 6.1 - FORMES BILINÉAIRES ET SESQUILINÉAIRES 253
prend des valeurs positives non nulles en dehors de 0. Comme :
(n — r ) + r ' = n + (r' — r ) > n
Pour conclure rappelons qu'une forme quadratique sur un espace vectoriel réel E
est appelée positive si elle ne prend que des valeurs positives ou nulles. Elle est
définie positive si elle est positive et ne prend la valeur 0 que pour le vecteur nul.
Si l'espace E est de dimension n elle est de signature (n,0). On définit de même
les formes négatives et définies négatives.
Enfin, ajoutons que ce que l'on vient de faire s'étend aux formes quadratiques
hermitiennes :
q{x)= E E
j =l y . . . j S
Si la famille {Л1, . . . , , . . . , //5} est libre, l'entier r s est le rang de la forme.
Sous l'hypothèse précédente les entiers r et s sont eux aussi uniquement déterminés.
Vecteurs isotropes
Définition 7
Soit q une forme quadratique sur un espace vectoriel E . On dit qu'un vecteur
V est un vecteur isotrope si et seulement si q{v) = 0. On dit qu'un sous-espace
F est totalement isotrope si tout v e F est isotrope.
Définition 8
Soit E un espace vectoriel sur un corps k, et soit q une forme quadratique sur
E . On appelle sous-espace totalement isotrope maximal un sous-espace totale
ment isotrope F tel que si F ' est un sous-espace totalement isotrope contenant
F , alors F = F ' .
Ce résultat est un corollaire du théorème de Witt qui suit et qui sera démontré en
exercice :
Q
(§) 6.2 - STRUCTURE DU GROUPE ORTHOGONAL EUCLIDIEN 255
Notons qu'une application qui préserve la norme préserve aussi le produit scalaire
et est linéaire.
Une base {ei , . . . , en} de l'espace telle que q{ei) = 1 et b{ei^ej) = 0 si j est dite
orthonormée.
Le théorème 2 de la section 1 montre que l'on peut trouver une base de E dans la
quelle la forme q s'écrit æf H------ h . On en déduit que si q et g' sont deux formes
définies positives sur un même espace vectoriel de dimension n les groupes 0 {q )
et O(ç') sont isomorphes. En effet, ils sont isomorphes tous les deux au groupe
de la forme H-------h qui est noté 0(n ).
Une matrice de 0 (n ) est dite orthogonale.
D é f in it io n 1
On appelle groupe spécial orthogonal et on note SO(n) le sous-groupe constitué
par les matrices orthogonales de déterminant 1.
► -hc^ =6^+ = 1,
(-) telles que :
= R e+e< = R e R o ' •
D é f in it io n 2
Soit F un sous-espace vectoriel de E. Son orthogonal est par définition l'ensemble
des vecteurs v e E tels que b{x,v) = 0 pour tout x e F . On le note F-^.
I D ém onstrotion. En fait il faut commencer par montrer que F-^ est un sous-
I espace. Mais si on a v^w e F^ et A G M, on a 6(x,v-\-w) = b{x,v) -hb{x,w) = 0 pour
§ tout a; G F , et on a 6(x, Xv) = Xb{x, v) = 0. Donc v-\-w et Xv sont éléments de F-^.
I Montrons maintenant que E est somme directe de F et . Si on a z; G F n F-*-
I cela implique que b{v,v) = 0. Mais comme b est un produit scalaire cela implique
S v = 0.
I
T3
D é f in it io n 3
Soit E un espace vectoriel euclidien, et soit E = H ± G une décomposition en
somme directe orthogonale de E {Le. G est égal à ). Soit x G F , et soit x =
xh + xq sa décomposition, xh ^ H et xq E G.
Par ailleurs si w est dans l'orthogonal de r{H ) alors (w) est dans l'orthogonal
de H, donc s{r~^{w)) = —r~^{w) et s'{w) = - w . Donc on a bien :
roSHOr~^ = Sr(H) ■
D é f in it io n 4
On appelle une symétrie orthogonale autour d'un hyperplan H, H est ap
pelé rhyperplan de réflexion. On appelle une symétrie orthogonale autour d'un
sous-espace de dimension n - 2.
Q
6.2 - STRUCTURE DU GROUPE ORTHOGONAL EUCLIDIEN 259
En itérant au plus n fois cette construction on obtient un produit o •* •o n o /,
h ^ n , qui est égal à l'identité. Ceci donne le résultat. gi
5 = n O ^ 2 O • • • O r2fc
Pour terminer cette sous-section nous allons donner une forme « diagonale » des
matrices orthogonales.
Ck 0
-1
-1
0 1
\ 1
Dans cette matrice les sous-matrices Ci sont des matrices (2,2) spéciales orthogonales,
c'est-à-dire que Ci = ( sinô^ y suppose de plus que les 9i ne sont pas
y S i n t/i COS u i J
(ïî)
'dil
I
Q
® 6.2 - STRUCTURE DU GROUPE ORTHOGONAL EUCLIDIEN 261
du type décrit dans l'énoncé. La matrice de / sera alors, à une permutation près
des vecteurs de base, du type cherché.
Dans le second cas on a k = £ = 0. Choisissons alors un vecteur non nul v de
norme 1 et tel que P i{f){v ) = 0. Il en existe nécessairement un par définition du
polynôme minimal. Le système {v^f{v)} est libre, en effet si ce n'était pas le cas
V serait vecteur propre (associé à la valeur propre 1 ou —1) ce qui est exclu par
hypothèse.
Le sous-espace L engendré par v et f{v ) est stable par /. Il suffit de montrer
qu'un vecteur de la forme f{ a v + P f{v), a, G M, est de la forme Xv -f- fjLf{v),
A,/i G M. Mais ceci résulte du choix de v, en effet si on note Pi = -\-bX + c avec
6,c G M on a (/^ + / + là){y) = 0 soit /^(v) = —bf{v) —v. Ce qui donne le résultat.
Mais /, laissant stable L, laisse stable son orthogonal . Dans une base ortho
normée constituée, d'une base orthonormée de L, et d'une base orthonormée de
de L-^, / a une matrice diagonale par blocs de la forme
C
K
où K est orthogonale de taille (n - 2, n - 2). On conclut alors en utilisant l'hypothèse
de récurrence comme plus haut.
Notons que si l'application / (ou la matrice A) est de déterminant 1 la matrice du
théorème a forcément un nombre pair de termes - 1 sur la diagonale. Mais une
matrice de la forme ( ^ est évidemment de la forme Q = f
\ 0 -1 J y - s i n ^ cos0y
avec 0 = TT. Donc en regroupant les termes diagonaux —1 deux par deux la matrice
peut se mettre sous la forme
/C l \
Ck
V 1/
en supprimant la restriction sur les 0 i.
P r o p o s i t i o n s . 0 (n ) est compact
(C l \
Ck
avec
Q _ ( c o s di s in Qi \
cd ^~ \ -sm 9i c o s 6i J
I
Introduisons alors les matrices :
80
cos tOi sin t0i
1<d C i{t) =
—sin t6i cos t6i
I
'Xi
Q
® 6.2 - STRUCTURE DU GROUPE ORTHOGONAL EUCLIDIEN 263
Puis la matrice
i Oi{t)
Ck{t)
J
Pour i = 0 cette matrice est égale à la matrice identité et pour t = l elle est égale à
la matrice P~^ AP. Ceci nous fournit un arc continu joignant ces deux matrices. En
multipliant par P et P~^ on a un arc continu joignant la matrice identité k A. m
L'espace est muni du produit scalaire standard que l'on notera {x\y). La norme
euclidienne est notée \\z\\.
Définissons alors le conjugué z d'un élément z G H, avec z = a-{-bj comme étant
й —bj, ou si on écrit Z = a + Pi + j j + Sk comme étant a —Pi —^j —Sk.
L e m m e 2 . Pour tous y ,z e H on a :
{yz) = z ÿ .
Définition 1
•I<e
I
I On appellera quaternion pur un élément de H de la forme /3i + 'yj + 6k.
O
Q
6.3 - LES QUATERNIONS, LES GROUPES SO(3) ET SO(4) 265
Considérons maintenant un quaternion pur de norme 1. Il s'écrit donc z = P i b j ,
on a donc = -/3^ - 66 + Pb{ij -i- ji) = - 1 , On observera donc que dans le corps
non commutatif H le polynôme + 1 a une infinité de zéros.
Le noyau de l'homomorphisme est constitué par les éléments de norme 1 tels que
pour tout X G H on ait vxv = x, soit vx = xv. Donc les éléments de norme 1 qui
commutent à tout élément de H. C'est-à-dire à 1 et - 1 .
L'application prend ses valeurs dans SO(3). En effet l'ensemble est un sous-
espace connexe de E^. Ce point est laissé en exercice au lecteur. Alors l'application
V Ry est une fonction polynomiale des coordonnées et est donc continue. Son
image est donc connexe, et comme elle doit contenir l'élément neutre, c'est-à-dire
la matrice / 3 , elle est contenue dans SO(3).
Il reste à montrer que l'application est surjective sur SO(3).
Soit q un quaternion pur de norme 1, et soit qe = cos 6 sin 6q.
L'application Rq^ laisse fixe la droite de direction q. Cette application est donc
une rotation de d'axe q.
Montrons enfin que l'application qe ^ Rqg est surjective sur l'ensemble des rotations
de R^ d'axe q. Ceci achèvera la démonstration du théorème.
Nous savons que Rq^ est une rotation d'axe q. Pour calculer l'angle de la rotation,
au signe près, il suffit de connaître la trace. En effet on sait que la trace d'une
rotation de R^ d'angle a est 1 + 2 cos a. Soit donc q = p i + 5k. Pour calculer
sa trace il faut faire la somme du coefficient de i dans q e i^ , de j dans q e j ^
et de k dans q e k ^ . On trouve tous calculs faits : cos^ 0 + sin^ 0(/3^ - 7^
cos^ 6 + sin^ 0{—P^ + 7^ —S^), cos^ 0 + sin^ 0(—/3^ —7^ + 5^). La somme est égale
3 cos^ 0 —sin^ 0 = 1 + 2 cos 20.
L'image contient donc une rotation d'angle 20 ou —20. Mais comme elles sont
inverses l'une de l'autre et que l'image est un sous-groupe elle contient les deux.
Donc elle contient toutes les rotations d'axe q.
Le résultat suit. ■
Q
® 6.3 - LES QUATERNIONS, LES GROUPES SO(3) ET SO(4) 267
Pour ce qui est de la surjectivité on se ramène au cas précédent comme suit. Soit
/ G SO(4), posons V = /(1), V G S^. Alors l'application x vf {x) est orthogonale
et fixe 1. Elle laisse donc fixe globalement l'orthogonal, c'est-à-dire l'ensemble des
quaternions purs. Il existe donc u e tel que pour tout x on ait vf {x) = uxü. Il
en résulte que pour tout x G H on a f {x) = vuxU, m
Simplicité de SO(3)
Cette section est consacrée à la simplicité du groupe SO(3). Ainsi qu'on le verra
le résultat correspondant n'est pas vrai pour SO (4), cela résulte de ce que l'on
a fait plus haut. Par contre pour n ^ 5 il y a un résultat correspondant qui sera
énoncé aussitôt après, on renverra aux exercices pour la démonstration.
Notons que le centre de SO(n) est constitué de l'ensemble des matrices orthogo
nales diagonales. Si n est impair il est réduit à la matrice In, si n est pair il est
égal à { / ,,- / ,} .
On renvoie aux exercices pour les détails.
Soit finalement
se^
ou encore :
2 V. 1 .
Il convient enfin de vérifier que tout groupe vérifiant les conditions initiales est
de ce type. Ceci est laissé au lecteur.
0
Proposition !• Une matrice (n,n) A est unitaire si et seulement si ses vecteurs
i forment une base hermitienne de C’^, ou encore si et seulement si ^AA = In-
1
T3
I
D é f in it io n 1
On appelle groupe spécial unitaire et on note SU(n) le sous-groupe constitué
par les matrices orthogonales de déterminant 1.
La traduction matricielle de cet énoncé est la suivante. Soit A G TJ(n), alors il existe
une matrice unitaire P telle que la matrice P~^AP soit diagonale, les éléments de
la diagonale étant des nombres complexes de module 1.
Al— J = 1 . ai.fcôi/, ■
\
Pour i = 0 cette matrice est égale à la matrice identité et pour t = l elle est égale à
la matrice P~^ AP. En multipliant par P et P~^ on obtient un arc continu joignant
In et A. ■
Exercices
I. F o r m e s b ilin é a ir e s e t q u a d r a t iq u e s
O
§
Q
© EXERCICES 277
8. On considère une forme bilinéaire symétrique b sur un espace vectoriel E sur
un corps к de caractéristique différente de 2. Démontrer à partir du théorème de
Witt que des sous-espaces totalement isotropes maximaux ont même dimension.
11. On dit qu'une forme bilinéaire b sur un espace vectoriel réel E est alternée si
pour tous v^w G E on a b{v,w) = —b{w,v). On dit qu'elle est non dégénérée si
b{v^w) = 0 pour tout w implique que г; = 0.
On suppose que E est de dimension finie sur un corps de caractéristique différente
de 2. Montrer que l'on peut en trouver une base a:i, . . . , 2/i, . . . , 2/n telle que,
que :
b{xi,yi) = 1,
b{xi,yj) = 0, si г ^ j ,
II* A p p l i c a t i o n s t o p o l o g i q u e s
5. Montrer que le groupe U(n) est homéomorphe, mais n'est pas isomorphe au
produit U (l) X SU(n).
III. G r o u p e s o r t h o g o n a u x e t u n it a ir e s
1. Montrer que le quotient de SO(4) par son centre est isomorphe à SO(3) x SO(3).
Décrire les sous-groupes distingués de SO(4).
EXERCICES 279
7. a) ** Soit a un homomorphisme du groupe U des nombres complexes de module
1 vers le groupe U(n). Soit z G U, on pose Ca{z) = Tr(o'(;2:)). Montrer qu'il existe
des entiers positifs non nuis ai , . . . , ait dont la somme est égale à n, et des
entiers relatifs ei , . . . , tels que c{z) = Y!,i o>iZ^^ •Montrer que ces entiers sont
bien déterminés.
b) Montrer que si a et ^ sont deux homomorphismes conjugués, c'est-à-dire tels
qu'il existe une matrice unitaire U avec a(z) = U(3{z)U~^ pour tout z, alors les
entiers üi et ei sont les mêmes pour a et P. Étudier la réciproque.
8. Montrer que toute matrice orthogonale est le produit d'au plus n réflexions.
3. C e t e x e rc ic e e s t trè s c la s s iq u e , o n e x h ib e u n s o u s - e s p a c e p r o p r e d e / et o n c o n sta te q u e
l'o r th o g o n a l e s t s ta b le p a r / . L a re stric tio n d e l'e n d o m o r p h is m e à l'o r th o g o n a l e s t e n c o re
n o rm a le , o n fa it u n e ré c u rre n c e s u r la d im e n sio n .
6. a) O n d ia g o n a lis e r a l'e n d o m o r p h is m e . C o m m e il e s t p o s it if le s te r m e s d ia g o n a u x d e la
m a tric e s o n t p o s itifs . O n e n c o n sid è re le s r a c in e s c a r ré s. P o u r l'u n ic ité o n u tilis e r a le fa it q u e
f e t g c o m m u te n t p a r c o n str u c tio n e t d o n c la is s e n t le u r s s o u s - e s p a c e s v e c to rie ls re s p e c tifs
sta b le s.
7. O n r a iso n n e r a p a r ré c u rre n c e s u r k.
9. b) O n fe ra u n ra iso n n e m e n t p a r ré c u rre n c e s u r la d im e n s io n d e F . S i la d im e n s io n d e F
e st 1 o n c o n str u ira u n e ré fle x io n a p p r o p r ié e . P u is e n d im e n s io n su p é r ie u r e o n c h e rc h e ra à
é crire F c o m m e so m m e d ire c te d e d e u x s o u s - e s p a c e s F q e t F i n o n tr iv ia u x et o r th o g o n a u x
(o n a 6 (u ,v ) = 0 p o u r to u t u e F q et to u t v e F i ) . P u is o n a p p liq u e r a l'h y p o th è se d e
ré c u rre n c e à F q .
II. A p p lic a t io n s t o p o lo g iq u e s
1. N o n , v o ir l'e x e rc ic e 3. I.
2. O n p o u r r a d ia g o n a lis e r le s m a tric e s.
sI
é c rira la fo rm u le q u i p r e n d d ire c te m e n t v a le u r s d a n s 5 ^ .
P
'd
Q
® EXERCICES 281
5. M u ltip lie r u n e c o lo n n e d e la m a tric e p a r le d é te r m in a n t p o u r o b te n ir u n e m a tric e d e
d é te r m in a n t 1.
III. G r o u p e s o r t h o g o n a u x e t u n it a ir e s
1. O n p o u r r a u tilis e r le c o u r s s u r le s q u a te r n io n s.
Q
® BIBLIOGRAPHIE 283
Index
ac tio n cy cle, 62
à g a u c h e , 51
tra n sitiv e , 79
a lg è b r e d e B o o le, 135 D 'A le m b e r t, 161
a lg o rith m e d é c o m p o sitio n c a n o n iq u e e n c y cle s, 67
d 'E u c lid e , 3 d é c o m p o sitio n d e s h o m o m o r p h is m e s , 26
d e B e r le k a m p , 174 d e g r é , 113
a n n e a u , 85 d 'u n e e x te n sio n , 154
e u c lid ie n , 102 d é r iv a tio n fo rm e lle , 129
fac to rie l, 122 d ila ta tio n , 225
in tè g re , 88 d im e n s io n d u c o d e , 180
p rin c ip a l, 97 d isc rim in a n t, 132
a u to m o r p h is m e , 14 d is ta n c e
d e H a m m in g , 179
B e r le k a m p , 174 m in im a le , 180
b o rn e d iv is io n e u c lid ie n n e , 114
d e G ilb ert-V arsh a m o v , 197 d u a l, 8
d e P lo tk in , 197
I d e ru p tu re , 159
d e s q u o tie n ts, 89
d e g r é , 154
I
fini, 162
p re m ie r, 151 F e r m a t, 152
î
s
critère d 'E ise n ste in , 126
c ry p to g r a p h ie , 105
p e tit th é o rè m e , 58, 152
fix ateu r, 55
I
i
Q
® INDEX 285
fo rm e id é a l
b ilin é aire , 245 b ila tè re , 90
n o n d é g é n é ré e , 248 m a x im a l, 95
sy m é triq u e , 247 p re m ie r, 95
h erm itie n n e , 246 id e n tité d e B é z o u t, 2, 101
lin éa ire , 8 im a g e d 'u n h o m o m o r p h is m e , 15
q u a d r a tiq u e , 247 in d é te rm in é e , 111
s e sq u ilin é a ir e , 246 in d ic a te u r d 'E u le r, 103
fo rm u le in é g a lité d e C a u c h y - S c h w a r z , 255
d 'E u le r, 142 in v e rsio n , 70
d e L e ib n iz , 129 iso m o r p h is m e , 14
d e M o iv re , 257
d e N e w to n , 120, 144 A;-cycle, 66
d e s c la s s e s , 59
L a p la c e , 161
G a lo is, 73 L e ib n iz , 129
G a u s s , 124, 137, 161 le m m e
g é n é ra te u r s, 18 ch in o is, 35
g r o u p e , 12 d 'E u c lid e , 100
ab é lie n , 12 d e C au ch y , 33, 62
ab é lie n libre, 37 d e G a u s s , 100
alte rn é , 71 d e la b a s e té le sc o p iq u e , 157
c o m m u ta tif, 12 d e L a z a r d , 141
cy cliq u e , 20 lo i in tern e, 3, 12
d e to rsio n , 36 a s so c ia tiv ité , 12
d e ty p e fin i, 36 lo n g u e u r d u c o d e , 180
d é riv é , 45
d ié d r a l, 30 m a tric e
lin éa ire , 8, 225 c o m p a g n o n , 213
m o n o g è n e , 20 d e p a rité , 180
o r th o g o n a l, 255 g é n é ra tric e , 180
q u a te rn io n ie n , 32 tria n g u la tio n , 214
q u o tie n t, 22, 24
s p é c ia l lin éaire , 230 N e w to n , 120
sy m é triq u e , 64 n o y a u d 'u n h o m o m o r p h is m e , 15
u n ita ire , 273
o rb ite, 56
H a m ilto n , 211 o rd re , 20
h o m o m o r p h is m e , 14, 87
a ss o c ié , 52 p -to rsio n , 33
im a g e , 15 p a rtitio n d 'u n entier, 69
n o y a u , 15 p la n h y p e r b o liq u e , 254
286 IN D E X
p o ly n ô m e , 112 s u ite
c a ra c té ristiq u e , 210 d e C au ch y , 4
c y c lo to m iq u e , 169 d e S tu rm , 141
d e p a rité , 183 s u p p o r t , 65
m in im a l, 156 S y lv e ste r, 253
ré d u cte u r, 175 s y m é triq u e , 245
sy m é triq u e , 118 s y st è m e R S A , 105
p r o d u it se m i-d ire ct, 27
th é o rè m e
q u a te r n io n s, 264 d 'is o m o r p h is m e s , 26
d e C ay le y , 53
d e C a y le y -H a m ilto n , 211
racin e , 127
d e G a u s s - L u c a s , 143
n -iè m e d e l'u n ité , 169
d e K ô n ig - R a d o s , 196
p rim itiv e , 169
d e L a g r a n g e , 23
r é d u c tio n d e Jo rd a n , 214
ré fle x io n , 259 d e L a p la c e -D 'A le m b e r t- G a u s s , 161
re la tio n d e c o n g ru e n c e , 16 d e R o u c h é -F o n te n é , 9
d e S y lo w , 6 1 ,6 2
ré su lta n t, 130
d e W e d d e rb u rn , 172
re to u rn e m e n t, 259
R iv e st-S h a m ir-A d le m a n , 105 d e W ilson , 152
I
X)
§
Q
INDEX 287
0 47057-(I)-(1,5)-O S B 80°-AU T-ABS
ir'i
2® édition
Lionel Schwartz
ALGEBRE
3' ANNÉE
9 782100 070572
ISBN 2 10 007057 6