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Introduction
Gilles Lebreton : « Dispenser une sorte d’instruction civique aux juristes. »
Problématiques contemporaines des libertés fondamentales, développement portant sur
l’actualité des fois (ex : suppression du juge d’instruction).
Longtemps les débats ont portés sur la détermination de la valeur juridique accordée à la
DDHC puis plus précisément à la détermination de la valeur du préambule de la C° de 1946.
Aujourd’hui la question des sources prend une dimension supra nationale avec le système
européen des droits de l’homme et en particulier la juridiction européenne qui rend des
arrêts obligatoires pour les EM du conseil de l’Europe.
Ce phénomène résulte du mouvement d’internationalisation des droits de l’homme qui est à
l’œuvre depuis la seconde moitié du 20ème siècle. Qui est lui-même à mettre en relation avec
l’universalisation des droits de l’homme. L’aspiration universaliste est très ancienne
(Révolution Fr.), après avoir été une aspiration elle a trouvée avec l’universalisation un
vecteur mais il y a une limite (souveraineté des Etats). Le système international de
protection des droits de l’H s’il peut imposer des obligations aux Etats, il ne peut le faire qu’à
l’égard des Etats qui y ont consenti.
Textes généraux par leur objet : DUDH adoptée le 10 décembre 1948 ce texte a une valeur
déclaratoire (pas de caractère obligatoire) pourtant outre sa force symbolique elle a reçue
une certaine effectivité du fait que son contenu a presque était intégralement repris dans les
deux pactes de 1966.
Changement entre 1948 et 1966, en 1966 on a rompu avec l’idée d’un texte unique prenant
acte du principe d’indivisibilité des droits. Cette rupture s’est concrétisée par le fait que
certains Etats ont choisis de ratifier un acte mais pas l’autre. La dualité créées par les pactes
est bien réelles puisque outre les droits dissociés les obligations des Etats ne sont pas du
même ordre, de même les systèmes de garanties des droits mis en place on été initialement
très éloignés.
Le comité des droits de l’H veille au respect par les Etats de leurs obligations découlant du
pacte international des droits civils et politiques. Un protocole facultatif l’autorise à
examiner les communications individuelles en cas de violation par un Etat d’un droit
consacré dans le pacte.
Le comité des droits économiques, sociaux et culturels (CODESC) : il n’examine que les
rapports périodiques remis par les Etats. Toutefois le protocole additionnel facultatif
(OPIDESC) a été adopté en décembre 2008. Ce protocole est ouvert à la signature depuis
septembre, il permettra de recevoir les plaintes des particuliers/ONG constatant la violation
d’un droit présent dans l’OPIDESC. Instauration d’un mécanisme de type juridictionnel.
Il y a des textes internationaux avec des objets spécifiques : convention contre la torture,
convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes, convention des droits
de l’enfant.
Procès de Nuremberg, développement du droit pénal international date des 90’s avec le TPI
de l’ex Yougoslavie, puis le tribunal pour le Rwanda, en 1998 mise en place de la cour pénal
internationale qui est entrée en fonction en 2002. On constate de réels progrès dans le DPI.
S’agissant de l’Afrique, elle dispose depuis 1981 de la charte des droits de l’homme et des
peuples qui est plus originale au regard des droits qui y sont consacrés (ex : droit à
l’autodétermination, droit au développement), mais perfectionnement car depuis 2004 il y a
une cour africaine qui peut être saisie par les individus et les ONG. L’acceptation de la
compétence de la cour est facultative.
Il y a une autre classification, distinction des droits libertés et les droits d’égalité.
Droits libertés : opposables à l’Etat (liberté d’expression…), abstention de la part de l’Etat.
Droits d’égalités : droits créances, obligation de l’Etat qui est vraiment le débiteur (droits
exigibles de l’Etat). Cette typologie est fondée sur le rôle de l’Etat.
Des auteurs tentent de relativiser cette opposition en montrant qu’il est faux que les droits
libertés nécessitent une absolue passivité de l’Etat.
Les droits dits de 2ème génération sont souvent présentés comme des droits dits virtuels tant
que le législateur n’est pas intervenu pour les mettre en œuvre. Cette critique a trouvé place
dans le droit international aujourd’hui.
Révision de la constitution pour intégrer le droit de l’environnement, nouvel forme de droit
(2004).
Loi sur le droit au logement opposable, un nouveau droit est explicitement consacré par le
législateur.
Fondement de la dignité
Fondement théologique : la dignité fondamentale de l’homme vient de ce qui a été créé à
l’image de dieu (téholingien chrétien). Puis avec St Thomas : « l’homme participe à une
organisation divine de lumière ou chaque être vivant a une place déterminée et finalisée.
C’est de cette place et du rôle que l’homme doit assumer qu’il tire ces droits et sa dignité.
Réception textuelle.
Ce principe a mis du temps à apparaître sur la scène juridique. Après 1945 le terme a pris sa
place dans les textes. Cela est du aux traumatismes de la WWII, porter atteinte à la dignité
humaine et plus grave que porter à la vie. D’où la référence à la dignité par les déclarations
et conventions internationale… A cette époque la valeur juridique est limitée.
90’s, nouvelle essor de la notion sous l’effet de 2 facteurs, d’un côté les problèmes posés par
la bioéthique et de l’autre il y des phénomènes d’exclusion (dimension sociale de lé vérité).
La consécration par le droit à la dignité est une consécration formelle d’une notion qui
existait.
Molfessis : « la tendance du droit positif qui s’attache à exprimer les valeur qui le fonde ». La
valeur enfouie devient l’objet d’une règle, dès lors il y a une interprétation.
« Si on a consacré ce principe c’est parce que la dignité est en danger ».
On veut trouver une norme qui permet de discerner le licite de l’illicite.
C’est un principe en vogue chez les juristes depuis les 90’s, on y voit un principe unificateur.
S. Hennette Vauchez : il y a trois conceptions de la dignité en droit.
+ On conçoit la dignité comme la qualité attachée à la personne humaine, cette qualité est
opposable aux tiers dans un contexte d’égale reconnaissance.
+ On comprend la dignité comme une qualité opposable à l’homme par les tiers. Des
obligations en découlent.
Il y a une dimension personnelle au principe de dignité mais aussi une dimension sociale. La
dignité implique d’abord que l’homme ne soit pas traité autrement que comme humain.
C'est-à-dire ni comme un animal ni comme un objet.
Cela interdit par exemple dans les conditions de travail.
On ne peut faire de l’homme « un réservoir de pièces détachés » ou de matériaux
biologiques ce qui justifie certaines règles en bioéthique.
La dignité impose également d’assurer les besoins vitaux de la personne humaine
(dimension sociale).
Les instruments internationaux proclamant les droits de l’homme se multiplie après la WWI
on trouve notamment le respect à la dignité humaine. Quelle est la portée positive du
principe ainsi proclamé ? Beaucoup de ces textes n’ont pas de valeur contraignante.
La dignité est souvent présentée comme un standard, laissant une grande latitude à
l’interprète.
+ La DUDH de 1948 dont le préambule et l’art 1er renvoi à la dignité. « Considérant que la
reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs
droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la justice et de la paix dans le
monde ».
--Appropriation par le juge de ce texte (les dispositions de la DUDH sont considérés comme
ayant valeur coutumière (JUS COGENS).
--Intégration de son contenue à un certain nombre de convention.
Dimension sociale de la dignité, c’est dans ce domaine qu’est apparue la toute première
mention de la dignité humaine (déclaration de Philadelphie de 1944). « La conférence
affirme que tous les êtres humains *…+ ont le droit de poursuivre leur progrès matériel et
leur développement spirituel dans la liberté et la dignité, dans la sécurité économique et
avec des chances égales».
DUDC 1948 : art 22 précise que toute personne est fondée à obtenir la satisfaction des droits
éco, sociaux et culturels indispensables à sa dignité. Art 23 : quiconque travaille a le droit à
une rémunération lui assurant une existence conforme à la dignité humaine.
Pacte internationale des droits éco, sociaux et culturels art 13 : les Etats partis conviennent
que l’éducation doit viser le plein épanouissement de la personnalité humaine et de sa
dignité.
Conférence de Vienne de 1993 : déclaration finale qui évoque la dignité « l’extrême pauvreté
et l’exclusion sociale constitue une violation de la dignité humaine ».
L’individu doit profité du progrès social et échapper à l’exclusion sociale. Certains de ces
textes pensent que l’éducation est le moyen privilégié pour assurer une existence digne qui
impose également une rétribution juste pour le travail accompli.
En droit inter américain il y a la déclaration américaine des droits et des devoirs (Bogota) qui
débute le texte ainsi : « considérant que les peuples américains ont élevés à l’état de dignité
la personne humaine ». Art 1du préambule : Les hommes naissent libres et égaux du point
de vue de leur dignité et de leurs droits.
Art 12 du corps de ce texte à propos de l’éducation.
Art 14 par rapport au travail : on a le droit au travail dans des conditions de dignité cela
suggère une rémunération.
Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 : dignité, liberté et la justice
sont les objectifs essentiels à la réalisation légitime des aspirations des peuples africains.
mentionne la dignité car le juge explique que toléré une telle discrimination reviendrait à
méconnaître à l’égard de cette personnes le respect de la dignité que la cour doit protéger.
Depuis la dignité a été consacré, charte des droits fondamentaux adoptée à Nice en 2000 qui
consacre son 1er chapitre à la dignité, art 1 : la dignité humaine est inviolable. Puis des arts
interdisent les actes qui violent cette dignité.
Cette charte est annexée au traité de Lisbonne, une fois ce dernier ratifié elle aura pleine
force juridique.
JP la dignité est devenu un PGD du droit communautaire dans l’arrêt du 14 octobre 2004
OMEGA. Dans cette affaire la cour a été saisie de la conciliation entre deux règles (libre
prestation de service et la dignité humaine), firme exploitant en Allemagne une installation
de jeu simulant des meurtres, la police a interdit cette activité car c’est un danger pour l’OP.
Il fallait déterminer si cet arrêté était conforme au droit communautaire ou s’il violait la libre
circulation des services. La cour n’a pas examiné cette interdiction allemande du point de
vue de l’OP mais du point de vue des droits fondamentaux. La cour a estimée que le droit
communautaire bien qu’il ne contienne aucune référence écrite à la dignité consacre la
dignité en tant que PGD (référence à une décision du 9 octobre 2001 Pays bas c/ Parlement
et conseil). La protection de la dignité humaine est compatible avec le droit communautaire.
Au niveau du droit européen : dès les 1ère réunions d’élaboration de la CESDH on trouve des
références à la dignité humaine. Pourtant rien dans le texte adopté ne contient une
référence explicite au principe de dignité. Ce dernier ne fait que rarement, récemment et
timidement présent dans la JP de la CEDH. Au débuts des 80’s ce principe à apparaît sur le
fondement de l’art 3 selon MORER. Ce principe apparaît concernant les affaires où on
reproche à l’Etat des comportements violents, à cette occasion la cour dit que la dignité est
un but de l’art 3.
CEDH TYRER 1978, un ado a été condamné à recevoir des coups sur ses fesses dénudées. Il y
a absence de lésions physiques graves et durables pourtant ce châtiment consiste à traiter le
requérant comme un objet et porte atteinte à un des buts principaux de l’art 3 (dignité et
intégrité physiques de la personne.
Cet arrêt semble définir la violation de la dignité comme le traitement d’un individu comme
un objet.
CEDH RIBICH 1995, affaire relative à des coups et blessures de policiers contre une personne
en GAV. A l’égard d’une personne privée de sa liberté, toute usage de la force physique qui
n’est pas rendu strictement nécessaire par le comportement de cette personne porte
atteinte à la dignité humaine et en principe à l’art 3.
JP sur les affaires d’éloignement d’étrangers, CEDH D c/ RU en 1997 : Un étranger a été
trouvé en possession de Cocaïne destinée à la revente et qui avait le sida en phase
terminale. Il devait être refoulé vers les Caraïbes où il n’aurait pu bénéficier d’aucun
traitement et personne ne pouvait le loger et le prendre en charge affectivement. Le terme
dignité a été utilisé par la commission européenne des droits de l’homme mais pas dans
l’arrêt (où il est sous entendu). Le RU devait assurer la dignité humaine à la personne selon
la cour. La violence vient d’un Etat tiers.
Pour l’heure la cour refuse de lier la question de la grande pauvreté aux interdits de l’art 3
de la CESDH.
La cour fait une certaine résistance, une requête relative à des conditions de vie misérables
est irrecevable (VAN VOLSEN c/ Belgique 9 mai 1990 par la commission européen des droits
La dignité humaine n’est pas présente dans le texte mais apparaît dans la JP comme le but
ultime de l’art 3. La dignité humaine n’est pas dissociée de la réalité corporelle en droit
européen.
Recommandation de 1986 du conseil de l’Europe : embryon et foetus humain doivent
bénéficier en toute circonstance du respect du à la dignité humaine.
Charte sociale européenne : tous les travailleurs ont le droit à la dignité dans le travail.
2) Sources nationales
A/ Constitutions étrangères
On trouve d’une part les mentions générales et d’autre part les mentions spéciales.
+ Mention générale : consécration de la dignité dans des termes assez vagues. Par exemple
la constitution d’Irlande de 1937 consacre l’objectif général de garantie et la liberté et la
dignité de l’homme.
Loi fondamentale Allemande de 1949, art 1 : la dignité de l’humain est intangible, tout
pouvoir public doit la respecter et la protéger.
Tribunal de Karlsruhe : dignité est un principe de base et un droit fondamental, le principe
de la dignité est à l’origine d’interdit mais également d’obligations positives pesants sur
l’Etat.
S’agissant des interdits : le principe de dignité humaine impose la protection de l’intégrité
physique et donc impose l’interdiction de la torture comme la punition corporelle. La dignité
humaine implique l’égalité juridique entres les Hommes par conséquent l’esclavage est
interdit et interdiction de la discrimination raciale.
Enfin la dignité humaine implique la protection de l’intégrité mentale, ce qui interdit l’usage
d’un détecteur de mensonge.
Obligations positives pour l’Etat, notamment le droit pour l’individu de connaître ses origines
génétiques, cela fait partie intégrante de la dignité selon la cour.
Art 1er de la loi fondamentale permet à la cour de justifier le changement d’état civil. En
revanche l’acception sociale de la dignité n’est pas reconnue par la cour allemande
Constitution portugaise post dictature de 1976, évoque la dignité sociale, art 1er dispose que
c’est une république souveraine fondé sur la dignité de la personne. Art 13 : tous les citoyens
ont la même dignité sociale.
Dignité consacré en droit français assez récemment mais de façon quasi unanime.
Consécration du fait du législateur mais aussi des juges, on l’a retrouve dans l’ensemble des
branches du droit.
1ère tentative avec le projet de déclaration d’avril 1946, projet rejeté par référendum. Repris
dans le préambule de la constitution. Cette déclaration faisait mention de la dignité dans
plusieurs dispositions.
Art 22 : tout être humain possède des droits qui garantissent dans l’intégrité et la dignité de
la personne son plein développement physique, intellectuelle et moral.
Art 27 : la durée et les conditions de travail ne doivent porter atteinte ni à la santé ni à la
dignité des travailleurs.
Art 28 : Les hommes et les femmes ont le droit aux ressources nécessaires pour vivre
dignement.
Art 38 : Nul ne saurait être placé dans une situation d’infériorité contraire à sa dignité.
2ème tentative en 1993 avec le comité consultatif pour la révision de la constitution sous
l’autorité du doyen DEDEL a proposé en 93 d’intégrer la dignité dans un art 66 chacun à droit
au respect de sa vie privée et la dignité de sa personne.
Art 1er : La France assure à chacun le respect de sa vie privée et de sa dignité
CCL 19 janvier 1995 décision sur la loi relative à la diversité de l’habitat, CCL découvre la
dimension sociale de la dignité : « Considérant que la nation assure à l’individu et à la famille
des conditions nécessaires à leur développement que la nation garantie à tous *…+ il ressort
également du préambule de la constitution de 1946 que la sauvegarde de la dignité de la
personne humaine contre toute forme de dégradation est un principe à valeur
constitutionnel. La possibilité pour toute personne de disposer d’un logement décent est un
objectif de valeur constitutionnel ».
+ Sources législatives
-Loi du 3 septembre 1986 sur la liberté de communication prévoit que l’exercice de cette
liberté par les diffuseurs de programme audiovisuelles peut se trouver limiter dans la
mesure requise par le respect de la dignité de la personne humaine.
-Loi du 27 juin 1990 sur les personnes atteintes de troubles mentaux, affirmation de la
dignité des aliénés mentaux qui sont hospitalisés sans leur consentement.
-Nouveau code pénal de 1992, la doctrine pénalise estime que le nouveau code pénal accueil
plus qu’il n’intègre le concept de dignité.
- Discrimination
- Proxênétisme
- Asservissement : instauration de nouveaux délits commis à l’égard de personnes
vulnérables/dépendantes. (art 225-13 : services non rétribués ou faiblement
rétribués, Art 225-14 sur le logement cassation 11 février 1998).
- Atteinte au respect du au mort : atteinte à l’intégrité du cadavre, à la violation ou
profanation de tombeaux ou sépulture. Prévoit une aggravation quand les atteintes
ont été commises avec des mobiles raciaux.
--Entrée de fait : cela concerne les références implicites du nouveau code pénal. La doctrine
pense qu’il y a ces références dans l’incrimination du crime contre l’humanité, le génocide
mais aussi quand il s’agit de protéger l’espèce humaine avec la pratique d’eugénisme.
Référence dans la protection offerte au corps humain avec la réglementation des
prélèvements d’organes ou de gamètes sans le consentement ou moyennant rétribution...
C’est plutôt un effet d’affichage dans le code pénal. Le harcèlement sexuel ne figure pas
parmi les atteintes à la dignité. La torture ou acte de barbarie qui sont souvent envisagés du
point de vue de la dignité humaine figure dans le code pénal dans un chapitre consacré aux
atteintes à l’intégrité physique.
Les infractions en bioéthique sont dispersées au lieu d’être regroupé parmi les atteintes à la
dignité.
Lois bioéthiques de 1994, art 16 du code civil : la loi assure la primauté de la personne,
interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le
commencement de la vie.
Art 21 de la loi du 21 juillet 1994 sur le plan pour l’hébergement d’urgence : s’agissant de
l’hébergement d’urgence des SDF il faut une analyse des besoins, des capacités
d’hébergement d’urgence à offrir dans des locaux présentant des conditions d’hygiène et de
confort respectant la dignité humaine.
Loi du 6 septembre 1996 déontologie médicale : devoir du médecin de protéger la dignité de
la personne.
Loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions, art 1 er : lutte contre les
exclusions est un impératif national fondé sur le respect de l’égal dignité de tout les êtres
humains.
+ JP ordinaire
En droit civil, Affaire Benetton 28 mai 1996, campagne publicitaire qui montrait le corps
humain marqué HIV positif, symbolique de stigmatisation dégradante selon les juges pour la
dignité des personnes atteintes de manière implacable en leur chair et en leur être de nature
à provoquer à leur détriment un phénomène de rejet ou de l’accentuer. Le juge estime que
l’on peut réduire la liberté d’expression et la publicité.
En droit du travail, CE juillet 1990, une direction a mis en place une fouille systématique des
salariés pour éviter les vols. Cette fouille ne peut être légalement prévue par le règlement
intérieur que si celui-ci précise que le contrôle sera fait dans des conditions respectant la
dignité et l’intimité des personnes.
Laurence WEILL : « La dignité humaine est une notion fondamentale saturée de sens »
Le risque est que ce concept se transforme en une menace pour les libertés de l’individu
d’où l’impérieuse nécessité de réfléchir au sens.
1) Signification
Elle a été une notion philosophique avant de devenir une notion juridique. C’est un concept
flou, on peut y mettre des choses contradictoires.
Promotion rapide de ce concept, ce qui rend d’autant plus gênant le caractère flou. Il est
difficile d’anticiper les conséquences.
L’autre risque est d’en faire un concept fourre tout qui le viderait de sa substance.
Cette dualité peut devenir opposition quand par exemple dans l’affaire de Nain : opposition
entre la dignité abstraite de l’homme et la dignité éco de l’homme revendiquée par le nain.
avec les autres. On glisse du corps vers une protection de la dignité humaine. La notion de
dignité protège l’homme dans l’ensemble de ces composantes de sa condition humaine. On
se détache de la corporalité.
2) Portée
Deux questions permettent de cerner la portée en droit positif. Tout d’abord s’il s’agit ou
non d’un droit subjectif ? Et ensuite la question des rapports entretenus entre la dignité et la
liberté ?
A/ Un droit subjectif ?
Obligation de respecter la dignité mais y a-t-il un droit subjectif à la dignité dont l’individu
peut exiger le respect. L’individu est il créancier ? Si oui y a-t-il un débiteur ?
L’expression : droit à la dignité pose problème dans la mesure où dans toutes les situations
l’homme reste un homme pourvu de dignité A partir de la on ne peut avoir qu’un respect au
droit à la dignité.
Quand on lit l’art 16 c civ : « la loi interdit un certain nombre de pratiques », l’art n’évoque
aucune prérogatives alors que les art précédents et suivants énoncent des droits subjectifs.
CA de Paris Benetton de 1996 : stigmatisation dégradante de la dignité des personnes mais
en aucun cas il y a un droit reconnue à la dignité dont serait titulaire l’individu.
CCL affirme un principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine ce qui est
différent d’un droit. Le CE non plus ne reconnaît un tel principe.
La dignité dans le droit positif français n’est pas envisagée en terme de droit subjectif. Si on
veut considérer la dignité comme un droit subjectif il faut identifier un créancier et un
titulaire.
Si on suppose que l’individu ait un tel droit à la dignité, contrairement au titulaire d’un droit
classique l’individu ne peut disposer de sa dignité (ne peut pas y renoncer).
CE Morsang sur Orge.
Quel serait le débiteur ? Et quelles seraient ses obligations ?
Ce serait évidemment l’Etat, il devrait s’abstenir de porter atteinte à la dignité et devrait
même créer des conditions favorables au respect de la dignité. Cet éventuel droit s’impose
également aux individus les un envers les autres, mais aussi envers eux-mêmes.
Ce droit pourrait être source d’obligations positives et négatives.
Négatives : obligation d’abstention de l’Etatpas de torture, traitements inhumains, l’Etat
ne doit pas par son action permettre l’atteinte à la dignité par un autre Etat. Les personnes
privées doivent également respecter leur dignité et celle d’autrui.
Positives : obligation de fournir certaines prestations, dimension sociale. L’Etat doit
organiser des prestations pour éviter que perdure des situations portant atteintes à la
dignité de l’être humain.
La notion de dignité est souvent invoquée en renfort de la liberté. Mais peut aussi être
invoqué pour limiter la liberté.
La dignité était au début utilisé pour conforter la liberté. Mais récemment c’est plutôt le
contraire.
CCL 19 janvier 1995 sur le droit au logement offre un fondement important. Dans cette
décision on se rend compte que le droit au logement va être source de liberté mais aussi
source de restriction/contraintes à la liberté.
Edelman, les droits de l’homme (et donc la liberté) et la dignité corresponde à deux
paradigmes distinctes. Le type d’universalité que soutiennent les droits de l’homme est une
universalité de l’égoïsme. Le type d’universalité que soutien la dignité est d’un tout autre
genre, on ne vise plus à la défense de l’homme comme individu mais comme partie du genre
humain. Si la liberté est l’essence des droits de l’homme, la dignité est l’essence de
l’humanité.
Pour Edelman : les critiques doctrinales reviennent car on situe la dignité dans le paradigme
de la liberté. Si l’on se situe dans le paradigme de l’humanité on doit s’intéresser à l’individu
comme composante de l’humanité.
On peut pas renoncer à sa dignité et donc à sa qualité d’homme.
Deux champs.
+ Dignité comme limite à sa propre liberté. Affaire du lancé de nain, référence à la dignité
pousse à protéger l’individu contre lui-même. Le commissaire du gouvernement soulignait
l’atteinte à la dimension sociale de la dignité par un comportement individuel. C’est pour
cela que le consentement est indifférent. Le commissaire de gouvernement qui est intervenu
dans cette affaire devant le tribunal administratif a souligné le paradoxe : « de déclarer au
nom des droits de l’homme a une personne de petite taille qui se sent et qui veut être un
artiste qu’en réalité ces cascades ne sont que des exhibitions » 25 février 1992. Mise en
échec du droit au travail, le droit de faire tout ce qui ne nuis pas à autrui, droit de disposer
de soit sont violés.
La question du port du foulard, c’est au nom de la dignité de la femme que des jeunes filles
voilées ont été exclues des établissements scolaires.
Dans la bioéthique on veut mettre des normes pour fixer des bornes aux possibilités
nouvellement offertes par les progrès techniques. En particulier le principe d’indisponibilité
de la personne est proclamé contre le droit subjectif de disposer de soit et de son corps.
Question de l’euthanasie, certains favorables à une législation qui légalise cette pratique
argue d’un droit de mourir dans la dignité mais pour l’heure c’est ceux qui sont contre qui
ont gain de cause car on interdit l’atteinte à la vie humaine.
Dualité des droits de l’homme très répandue dans la doctrine, cela sert à fonder une
hiérarchie dans les droits de l’homme : droits essentielles (droits civils et politiques)
reconnus lors d’une 1ère vague et des droits complémentaires qui serait nécessaire à un
moment donnée. Ce sont des droits de l’homme situés.
Le principe de dignité permet de mettre en cause cette vision dichotomique des droits.
« Les droits de l’homme concours tous au respect de la dignité humaine et celle-ci n’est ni
morcelable ni divisible » F. Sudre
Certains auteurs s’opposent à une acception si ouverte de la dignité, à l’instar de B. Matthieu
la dignité doit se cantonner au champ individuel et personnel.
Il est communément admis que la dignité interdite de traiter la personne comme une chose,
sont interdits la torture et plus généralement les traitements inhumains et dégradants. Mais
il peut également tirer d’autres conséquences positives de ce principe d’humanité en
favorisant le respect de la volonté de l’individu (permet de distinguer l’homme de la chose).
La différenciation entre l’homme et la chose pose question s’agissant des être humains
potentiels. Les problématiques du traitement des embryons ou du clonage doivent être
abordée.
1) Dignité et violences
+ Protection dont les contours sont précisés par la JP européenne (contours évolutifs) : Les
textes garantissent une protection absolue mais ne définie pas les actes. Définition de la
torture dans la convention sur la torture des N.U en 1984 « acte par lequel les souffrances
aigues, physiques ou mentales sont intentionnellement infligée à une personne par un agent
de la fonction publique dans un but déterminé.
- Degré de souffrance
- Intentionnalité
- Le but
Juge européen devait préciser ce qu’étaient les traitements inhumains et dégradants, il s’agit
en fait du critère de l’intensité de la souffrance qui est utilisé pour distinguer entre les
différents actes prohibés par l’art 3.
Qualification de torture réservés aux actes provoquant de fort grave et cruelles souffrances
(Irlande c/ RU 18 janvier 1978).
Par traitement inhumain il faut entendre les actes qui provoquent volontairement les
souffrances mentales et physiques d’une intensité particulière.
Le traitement dégradant recouvre celui qui humilie l’individu devant autrui ou qui le pousse
à agir contre sa volonté ou sa conscience ou encore l’acte qui abaisse l’individu à ses propres
yeux (CEDH TYRER 25 avril 1978).
Ces contours sont évolutifs, l’interprétation de la cour européenne évolue. Arrêt Selmouni c/
France 28 juillet 1999 la cour y précise que la notion de torture doit faire l’objet d’une
interprétation évolution. Elle rappelle que la convention est un instrument vivant qui doit
s’interpréter à la lumière des conditions de vie actuelle, des actes autrefois considéré
comme inhumain ou dégradants peuvent être considéré aujourd’hui comme de la torture.
Avant cet arrêt il n’y avait eu que deux qualifications de torture, deux fois la Turquie était
condamné en raison de violences policières (CEDH septembre 1997 AYDIN et Ascoy 18
septembre 1996 à propos de la pendaison palestinienne).
CEDH OUL DAH 15 mars 2009, porte sur la torture et sur la compétence universelle. La cour
a déclaré irrecevable le recours de m. OUL DAH qui était un officier mauritanien condamné à
10 ans de réclusions criminelles par la cour d’assises de Nîmes pour des actes de tortures et
de barbaries en Mauritanie. 1ère fois que qqn est condamné en France au titre de la
compétence universelle. La cour européenne rappelle que l’interdiction de la torture est
inscrite dans la charte africaine des droits de l’homme et que plus généralement c’est un des
valeurs fondamentales des sociétés démocratiques. La France peut juger toutes personnes
qui s’est rendue coupable hors du territoire de la république d’actes de torture.
La JP euro de l’art 3 est particulièrement fournis en matière de GAV et de police, mais aussi
de détention.
L’etat de santé peut faire l’objet d’un contrôle au regard de l’art 3 : le seul grand age d’un
détenu ne suffit pas selon la CEDH à caractériser un traitement inhumain et dégradant. Arrêt
du 14 novembre 2002 MOUISELLE c/ France. Dans cet arrêt la détention est abordée du
point de vue du traitement médical et de la dignité humaine, le requérant avait une
leucémie. Il se plaignait du maintien de sa détention malgré son Etat de santé. La cour dit
que l’age, la santé et le lourd handicap physique constitue des situations au regard
desquelles la capacité à la détention est posée par rapport à l’art 3. L’art 3 impose aux états
de protéger l’intégrité physique des personnes privées de liberté mais ne les oblige pas à
libérer les personnes en raison de leur santé. En l’espèce l’administration devait soigner le
requérant.
Avec cet arrêt on se rend compte que la cour tend à substituer aux notions négatives de l’art
3 de la convention la notion de dignité humaine.
CEDH 16 juillet 2009 SOULEJMANOVIC : relatif à l’espace accordé aux détenus en prison.
Homme incarcéré dans une prison de Rome s’est plaint des conditions de détention au motif
du manque d’espace de sa cellule. La cour se base sur l’art 3 et se réfère au rapport du
comité européen pour la prévention de la torture (CPT) mais aussi aux règles pénitentiaires
résultant d’une recommandation du conseil de l’Europe de 2006. Elle réfère à la torture
donc, surface minimum 7m². La cour va distinguer deux périodes de détention du requérant.
Une première où il disposait seul de 2m² dès lors il y a moins de 3m² violation de l’art 3. Dans
une deuxième période il a un espace supérieur à 3m² mais inférieur à 7m² la cour considère
que le manque d’espace n’est pas flagrantpeut quand même constituer une violation de
l’art 3 mais il faut un manque d’accès à la lumière et l’air naturel en plus.
+ Les autres organes européens participant à la protection des droits des détenus.
CPT : ce comité pour la prévention des tortures est chargés de visiter les lieux de détentions
dans les différents Etats parties à la convention et rend des recommandations. Ces
recommandations sont en principe confidentielles mais si l’Etat ne coopère pas cela peut
devenir publique.
Le comité relève que les conditions de détentions dans certains établissements français en
1993, caractérisé par la surpopulation et le sous-équipement sanitaire constituait des
traitements inhumains et dégradants.
Le commissaire au droit de l’homme du conseil de l’Europe a eu l’occasion en 2006
d’exprimer ses critiques sur la situation des prisons françaises.
Loi pénitentiaire française de 209 a alors suivis en réponse à ses critiques.
Montgolfier : « une société qui paie sa tranquillité au prix de la dignité de ceux qu’elle
enferme se méprise ».
Au nom de la dignité sont prohibés des comportements violents, une place très importante
est faites au consentement dès lors que sont concernés des actes touchant le corps humain.
Ex : thème de la castration physique, la castration est une atteinte à la dignité humaine. Mais
le CPT a demandé aux autorités tchèques de mettre un terme à la castration chirurgicale
qu’ils pratiquent. Pour le CPT la castration est un traitement inhumain et dégradant en
raison du caractère irréversible et il a des effets sur la santé mentale des personnes qui y ont
été soumises. Le consentement a des rapports ambigus avec la dignité. L’individu ne peut
pas décider de s’extraire de l’humanité.
2) Dignité et consentement
+ Don d’organes par la personne vivante. On distingue entre les différents éléments et
produits du corps. Certains sont soumis au respect de la dignité humaine ce qui implique des
conséquences du point de vue de la dignité car on considère que leur prélèvement constitue
une atteinte à l’intégrité du corps alors que pour d’autre produits il est d’usage de ne pas
appliquer ce principe (cheveux, dents, ongles…).
Principe d’indisponibilité du corps et de non patrimonialité du corps (art 16-1 c civ), pour
autant le don de certains produits du corps et d’organes est admis de façon très encadrée.
La pratique de la greffer d’organe nécessite de disposer d’organes c’est pou cela que le don
d’organe est rendue possible. Mais il constitue une atteinte importante à l’intégrité du corps
c’est pourquoi c’est très encadré.
On constate une place croissante faite par le droit positif au consentement dans la relation
médicale. Cette évolution participe plus globalement de la transformation des rapports au
sein de la relation médicale. L’évolution de cette relation se traduit par un nouveau statut
accordé aux patients, autrefois il était purement passif mais on le voit progressivement
considéré comme un véritable acteur de sa santé. Dès lors il va y avoir un lien étroit avec la
dignité.
Le consentement a été découvert par le juge judiciaire dans une décision de 1942, chambre
des requêtes, ce principe a été repris par le législateur au moment de l’adoption des lois
bioéthiques avec son intégration dans le code civil à l’art 16-3 (il ne peut être portée atteinte
à l’intégrité du corps humain qu’en cas de nécessité médicale pour la personne, le
consentement de l’intéressé doit être recueilli préalablement excepté toutefois le cas où
l’état de santé rendrait impossible le recueil de ce consentement).
- Nécessité médicale
- Consentement du patient
La loi relative au droit des malades (Koushner) du 4 mars 2002, a intégré cette règle du
consentement dans le code de la santé publique dont l’art L1111-4 du code de la santé
publique est très précis (toutes personnes prend avec le pro des décisions concernant sa
santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne. En cas de refus de traitement le
docteur doit tout mettre en œuvre pour convaincre le patient d’accepter les soins
indispensables mais aucun acte ne pourra être pratiqué sans le consentement libre et éclairé
de la personne).
Malgré la clarté de ces textes le consentement du malade n’est pas toujours respecté.
+ Protection de la vie contre la dignité : exemple des soins imposées. Le médecin chargé de
sauver de ses patients, subit un refus d’un patient. Le médecin doit respecter ce refus alors
que les soins sont nécessaires à la survie du patient. Il est moins compréhensible d’un point
de vue juridique que le juge administratif (CE) ait maintenu sa JP antérieure à la loi Koushner
qui aborde la question du refus de soin.
En 2001 le juge administratif a été saisi au titre de la responsabilité administrative de
l’administration hospitalière. Et il n’a pas retenu la faute des médecins qui contrairement à
la volonté expresse du patient avait pratiqué une transfusion sanguine. Le CE avait
cependant cassé l’arrêt de la CAA de Paris qui avait conclu également à l’absence de
responsabilité administrative mais en considérant que l’impératif de sauvegarde de la vie
devait systématiquement primer. Le CE va faire une mise en balance entre les exigences du
consentement et les exigences tenant à la vie.
Ce n’est que s’agissant d’un acte nécessaire à la vie, et un acte proportionné à son état, que
les médecins pourront passer outre le refus de soin du patient (SENANAYAKE).
Après la loi 2002, le juge administratif au titre du référé n’a pas enjoint à l’administration
hospitalière de ne pas procéder aux transfusions sanguines (ordonnance du CE août 2002
FEYATEY). Certes le consentement est une liberté fondamentale selon le CE, mais il n’y est
pas porté une atteinte grave et illégale (deuxième condition du référé liberté non remplie)
car l’acte est indispensable à sa vie. Car cet acte est proportionné et car le médecin a tout
fait pour convaincre le patient. Dans cette ordonnance le CE examine la situation comme
avant la loi de 2002.
Tribunal admin de Lille 25 août 2002, Epouget, il a été jugé que la transfusion pratiquée
contrairement à la volonté du malade est attentatoire à une liberté fondamentale de
manière grave et particulièrement illégale car l’acte n’était pas rendu nécessaire du fait d’un
danger immédiat pour la vie. Par conséquent injonction au centre hospitalier pour cesser ces
transfusions forcées.
+ Solidarité contre la dignité : les prélèvements post mortem (dons d’organes), d’autres cas
de solidarité vont permettre une limitation de la liberté de disposer de son corps (ex :
obligation de se faire vacciner, injonction de soins…)
La greffe d’organe est une technique médicale essentielle pour sauver des vies ou pour les
améliorer (transplantation rénale améliore). Une telle technique nécessite le prélèvement
d’organe ce qui pose problème au regard de l’intégrité du corps humain et donc de la
dignité, on risque de faire de l’homme un réservoir de pièces détachées. Le principe de
dignité humaine protège aussi la personne décédée, CE 18 juin 1993 MILHAUD a montré le
lien entre respect du au cadavre et principe de dignité. Le juge considère que même si le
cadavre n’est plus une personne le corps est protégé au nom de la dignité de la personne
que le corps incarnait. Sur la publication faite de photos de personnes décédées, CC 1ère 20
Cela n’empêche pas la présomption du consentement pour les dons post mortem. On estime
à 200 personnes mortes faute de dons d’organes. La liste d’attente pour une greffe ne cesse
de s’allonger bien que le nombre de transplantation ait augmentée. C’est parce que qu’on
est dans une situation de pénurie que le législateur a mis en place la loi du 22 décembre
1976 un mécanisme de prévention de consentement aux dons d’organes de la personne
décédée. Sur le plan du principe en particulier de la dignité, la présomption n’est pas sans
questionner puisqu’il s’agit de faciliter l’utilisation de certaines parties du corps humain pour
autrui.
Bertrand Matthieu parle du corps humain comme d’un réservoir de pièces détachées.
Les conséquences pratiques sont réduites, car la pratique s’est éloignée de la règle, les
médecins ont pris l’habitude de se tourner vers les familles pour obtenir la confirmation de
la volonté présumée de la personne décédée.
Loi de 2004 sur la révision des lois bioéthique confirme cette présomption, ajoutant
toutefois que le médecin doit vérifier auprès de la famille l’absence d’opposition exprimée
de son vivant. On ne recherche pas la volonté des proches. Le prélèvement doit avoir une
certaine finalité (médicale ou scientifique).
Ce n’est pas les contours matériels comme précédemment mais son champ personnel.
Pratique du clonage et la recherche sur embryon.
a) Clonage
Reproduction à l’identique de gênes, cellules, voire d’un organisme entier à partir d’autres
gênes, cellules, organismes existants sans passer par une reproduction sexuée qui permet la
création d’organisme génétiquement différents.
Atteinte à la singularité qui fait partie des composantes de la dignité.
Le clonage fait naître des risques d’instrumentalisation du corps humain. Il pourrait
présenter certains intérêts en reculant les limites de la stérilité ou en permettant de
fabriquer des réservoirs d’organes compatibles. Mais il aboutirait à une instrumentalisation
de la personne. En remettant en cause l’indétermination génétique de chaque individu qui
est au fondement de son identité et de son autonomie.
Il soumettrait l’individu à naître à une volonté extérieur parentale ou sociétale.
Cette pratique brouillerait les ressorts de l’identité et de la filiation.
+ Interdiction du clonage à des fins de reproductions : clonage d’un organisme complet par
transfert de l’embryon obtenu par clonage. Il y a un consensus sur l’interdiction du clonage à
des fins de reproductions. Comme l’indique le comité consultatif national d’éthique dans un
avis du 22 avril 1997 « une telle pratique conduirait à des bouleversements de la condition
humaine et à une instrumentalisation de l’homme ».
La déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l’homme adopté en 1997
indique que des pratiques contraires à la dignité humaine telle que le clonage reproductif
d’être humain ne doit pas être permises. Les Etats ne sont pas parvenus à dégager un accord
sur un texte à caractère conventionnel.
Convention d’Oviedo qui interdit le clonage d’être humain, signée en 1997 par la France.
Même dans les pays européen le consensus sur la bioéthique ne va pas de soi, car il y a une
diversité des opinions/cultures/religieuses/philosophiques. Le rôle de la science n’est pas
appréhendé pareillement par tous les Etats. L’élaboration de convention se heurte aux
divergences culturelles des Etats. Parmi les pays qui n’ont pas ratifiés on trouve la France,
l’Allemagne et le GB.
La France dit vouloir attendre la révision des lois bioéthiques avant de ratifier cette
convention.
GB et Allemagne refuse pour des conditions de fonds, La GB trouve l’instrument trop
restrictif alors que l’Allemagne trouve cet instrument trop permissif.
L’Irlande trouve aussi ce texte trop permissif.
Le CE a rendu un avis en mai 2009, il définit la dignité par référence à ce qui lui est contraire
comme tout ce qui nie qu’une personne est un être humain au même titre que les autres
(esclavages, anti-sémitismes, clonage, absence d’éducation…).
+ Clonage a visée thérapeutique : on utilise l’embryon obtenu par clonage pour extraire des
cellules souches embryonnaires, car ces cellules sont porteuses d’espoirs d’un point de vue
thérapeutique. Mais beaucoup d’inquiétude car distinction entre clonage thérapeutique et
reproductif est ténue. Limitation ténue car l’embryon obtenue à des fins thérapeutiques
transférés pourrait donner naissance à un être humain. D’où le choix de la France de punir
cette pratique de 7 ans d’emprisonnement.
b) L’embryon
Son statut juridique est complexe, il y a deux positions opposées qui existent.
L’embryon est il qu’un amas de cellules ? Dès lors utilisable à des fins de recherche ou au
contraire doit il être considéré comme personne potentielle, limitant l’usage qui peut en
être fait y compris pour soigner une personnes
Le statut de l’embryon n’est pas tranché, il faut aussi le distinguer du fœtus. Le statut du
fœtus un peu plus clair n’est pas établit.
Avis du comité consultation 22 septembre 2005 : le fœtus est un res nullius. Néanmoins la
volonté des parents doit être respecté sur le choix concernant le devenir du corps fœtus
résultant d’un IVG ou non. Ainsi l’autopsie du fœtus est soumise à autorisation des parents.
La loi interdit les recherches sur l’embryon. Initialement seuls des études ne portant pas
atteinte à l’embryon était permises. La loi de 1994 avait ainsi interdit toute recherche sur
l’embryon. Mais les évolutions techniques sur les cellules souches exigeaient une évolution
de la législation.
C’est pourquoi la loi de 2004 révisant la loi de 1994 a réaffirmé l’interdiction de la recherche
sur l’embryon mais a autorisé pour une durée de 5 ans une dérogation. Cette dérogation
permet de délivrer des autorisations pour pratiquer des recherches sur les embryons,
l’obtention des autorisations est strictement encadrée, 2 conditions cumulatives :
- Etre susceptible de permettre des progrès thérapeutique majeur
- Ne doivent pas pouvoir être menée par une méthode alternative d’efficacité
comparable.
Sur autorisation de l’agence de biomédecine les recherches sur l’embryon sont permises.
Ces autorisations ne peuvent viser que la recherche appliquée et non la recherche
fondamentale. Ne sont pas visées les recherches destinées à comprendre le mécanisme de
maladie.
Décret d’application de 2006, les dérogations valent pour 5 ans à compter de ce décret. Ce
dernier a précisé de façon restrictive que ces recherches poursuivent une visée
thérapeutique pour le traitement de maladie particulièrement grave ou incurable ainsi que
le traitement des infections de l’embryon ou du fœtus.
La création d’embryon a des fins de recherches reste prohibée, la réalisation d’étude ne peut
porter que sur les embryons conçus in vitro dans le cadre d’une assistance médicale à la
procréation et qui ne font plus l’objet d’un projet parental. Il faut l’autorisation du couple
dont les embryons sont issus. Les embryons conservés qui ont fait l’objet de recherche ne
peuvent ensuite faire l’objet d’un transfert à des fins de gestation.
Interdit d’utiliser, conserver, les tissus embryonnaires ou fœtaux issues d’IVG sauf à des fins
thérapeutique/diagnostic avec l’autorisation de la femme. Toutefois on peut rechercher la
cause de l’interruption dans certains cas.
L’essor des techniques médicales est telle qu’il rend envisageable nombre de pratiques qui
n’étaient pas imaginable naguère. Le domaine du bio droit est nécessairement évolutif.
Il faut revoir les frontières entre le licite et l’illicite de façon à permettre la poursuite des
avancées sur le fond de la science tout en ne transformant pas la personne en objet. La
dignité peut alors servir de principe directeur dans cette recherche d’équilibre entre progrès
scientifique et respect de l’intégrité du corps humain.
La dimension matérielle et sociale de l’existence peut aussi être comprise dans le concept
juridique de dignité humaine. Ainsi l’invocation de la dignité s’est diffusée dans le champ
social et sert désormais notamment à condamner l’exploitation de la vulnérabilité des
personnes en état de faiblesse ou d’exclusion. Beaucoup d’auteurs sont favorables à une
telle vision compréhensive de la dignité. Mais d’autres parmi lesquelles B. Matthieu sont
totalement hostiles à une telle extension de la notion.
Selon B. Matthieu, le rattachement des droits sociaux au principe de dignité pose problème
car la dignité est un principe absolu tandis que les droits sociaux sont contingents. Il ajoute
pour préciser sa pensée et mieux exclure l’acception sociale de la dignité le fait que
l’interdiction de la torture figure facilement dans un projet universaliste. La protection de la
vie a elle-même un caractère universel. En revanche un tel caractère n’existe pas pour les
droits sociaux qui seraient contingent et dépendant de différents facteurs (situations géo ou
éco d’un Etat).
Avis de la prof sur la thèse de Matthieu : certes droits contingents, mais aucun droit n’est
absolus. Les droits et libertés dépendent de plusieurs facteurs ne serait ce que la situation
politique d’un Etat. S’agissant du coût (relativité éco des droits sociaux) ce n’est
certainement pas inexacte mais cette critique ne semble pas décisive dès lors qu’elle n’est
pas propre au droit sociaux. Par ex le droit de vote implique une organisation sur l’ensemble
du territoire un coût très important. Le droit au procès équitable (art 6§1 CESDH) suppose
un accès à la justice avec des délais satisfaisants est aussi extrêmement coûteux.
En revanche cela relève de l’évidence que de rappeler que le domaine de l’exclusion de la
dignité peut trouver sa source dans les conditions éco et sociale de l’existence. Le principe
de dignité peut être un instrument juridique pour combattre l’exploitation de la vulnérabilité
en constituant le fondement juridique d’interdit (§1). Mais ce principe peut aussi légitimer
de manière plus positive un certain nombre de politiques sociales (obligations positives de
l’Etat, §2). Même Bertrand Matthieu admet qu’on ne peut laisser mourir un homme de froid,
de faim ou de maladie dès lors qu’on reconnaît son égale appartenance à l’humanité
(protection de vie à minima en aucun cas des droits).
La dignité humaine impose de traiter l’individu comme une personne, on ne peut considérer
la personne comme un moyen/outil/instrument au service d’un autre. S’il est possible
d’offrir sa force de travail en aucun cas on ne doit être dans une relation de servitude. Cette
relation doit être régie par des conditions de travail conforme à la dignité humaine du
salarié.
Généralement les textes qui prohibent l’esclavage interdisent également le travail forcé. Il y
a toutefois une exception la charte africaine des droits de l’homme et des peuples présente
une spécificité car elle ne fait aucune référence au travail forcé alors qu’on interdit
l’esclavage. Selon Sudre le texte est ambiguë : « au nom de l’obligation de solidarité qui
s’impose à lui l’individu a le devoir de travailler et de s’acquitter des contributions fixées par
la loi pour la sauvegarde des intérêts fondamentaux de la société.
A l’inverse la CESDH interdit l’esclavage, la servitude et le travail forcé. Comme pour l’art 3
s’esquisse dans la JP (modeste) de la cour une gradation entre ces 3 situations (travail forcée
serait moins contraignant que la servitude, qui serait elle-même moins contraignante que
l’esclavage). Pour la cour la notion de servitude semble s’appliquer aux formes
contemporaines d’asservissement que sont : la prostitution, l’esclavage domestique voire
l’exploitation de la mendicité.
nations (SDN) : « l’état ou la condition d’un individu sur lequel s’exerce les attributs du droit
de propriété ou certains d’entre eux » (Convention de Genève du 25 septembre 1926 contre
l’esclavage).
Le lien entre esclavage et dignité a été très tôt établi puisque le décret du 27 avril 1848
abolissant cette pratique en France, il y a un préambule dans lequel l’esclavage est qualifié
d’attentat contre la dignité humaine.
Art 1780 du c civ dans la section relative au louage de domestiques et d’ouvriers il est dit
que le louage de services fait sans détermination de durée peut toujours cesser par la
volonté d’une des parties contractantes. Interprétation à contrario de l’esclavage.
Art 4 de ma CESDH interdit l’esclavage, il a trouvé à s’appliquer que dans l’arrêt SILIADIN du
26 juillet 2005, dans une affaire d’esclavage domestique. La cour a pu retenir la qualité de
travail forcé dès lors qu’existait en l’espèce une contrainte physique et morale. La cour est
allée plus loin qu’il s’agissait au-delà d’un état de servitude. La cour fait une appréciation
critique du dispositif législatif français. Elle a considérée que l’art 225-13 et 225-14 du CP qui
ne répriment pas en tant que tel l’esclavage et la servitude. La difficulté tient principalement
à l’imprécision des notions notamment la notion d’abus de vulnérabilité.
Cette critique a donné lieu à un aménagement du dispositif répressif français par la loi de
2003 relatif à la sécurité intérieure, facilite la reconnaissance des infractions, création de
l’incrimination de traite des être humains (art 225-4-1 CP : «Fait contre une rémunération ou
tout autre avantage de recruter une personne de la transporter, de l’héberger ou de
l’accueillir pour la mettre à la disposition d’un tiers afin de permettre la commission contre
cette personne des infractions de proxenetisme *…+ constitue une traite d’être humain ».
Art L225-13 s’applique aux personnes qui exploitent soit au domicile soit dans les ateliers
clandestins, notamment les étrangers en situation irrégulière.
+ Travaux forcée et travaux obligatoires : tout travail ou service exigé d’un individu sous la
menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein
gré. Définition de l’art 29 d’une convention de l’OIT. La CEDH retient aussi cette acception.
Ex : CEDH 23 novembre 1983 VAN DER MUSSELE c/ Belgique, avocat stagiaire était tenu de
défendre gratuitement une personne bénéficiant de l’assistance judiciaire. Il estimait que
c’était un travail forcé car obligatoire, la cour n’est pas d’accord. Elle se fonde sur la nature
du service attendu de cet avocat, or la nature du service ne sort pas du cadre des activités
traditionnelles du professionnel. Cette obligation est la contre partie du monopole dont
bénéficie les avocats. Obligation non disproportionnée par rapport à l’avantage d’accéder au
barreau.
Ex 2 : Service militaire ou service d’un objecteur de conscience ne constitue pas un travail
forcé (CEDH SCHMIDT juillet 1994). Le travail d’un détenu non plus. Le caractère obligatoire
de l’ensemble de ces travaux repose sur les idées maîtresses d’intérêt général et de
solidarité sociale
Puis s’agissant des travaux d’intérêt général (sans rémunération) prescrit par le juge à la
place d’une peine d’emprisonnement. Mais il n’y a pas de travail forcé dès lors que le CP
prévoit que les TIG ne peuvent être prononcés par le juge contre une personne qui les
refuserait.
Thierry REVET : « le lien entre travail et dignité est très profond. Il nous montre que dans la
genèse il est le moyen pour l’homme d’accéder à la dignité. Mais le travail est également
considéré comme une contrainte (sueur de ton front) qui rapproche l’homme de l’animal. Et
donc qui éloigne de la dignité. » Rapport ambivalent dans la bible entre travail et dignité.
George SELLE : « on loue une chose ou un animal, on pourrait louer un travailleur si la notion
de dignité humaine et la suppression de l’esclavage ne s’y opposait. Le rapport pro s’établit
dans la relation de travail est caractérisé par une inégalité entre le travailleur et le salarié. La
dignité de la personne qui offre son travail contre rémunération peut plus ou moins
directement être affectée par les conditions de travail.
S’applique pour les travailleurs clandestins et déclarés (art 225-13 et 225-14). Soumettre une
personne à des conditions de travail incompatible avec sa dignité humaine.
Ex 1 : CA de Bordeaux du 16 février 1997 : les juges estiment que le fait pour un employeur
de profiter de l’existence d’une conjoncture économique très défavorable conduisant à une
forte vulnérabilité est à une dépendance économique a été sanctionnée sur le fondement de
ces textes pénaux.
La dignité est à la base du droit social, le droit a des conditions dignes de travail (salaire,
repos, sécurité du travailleur). Ce droit est l’objet de toute la législation de droit du travail.
Il y a une protection au nom de la dignité contre le harcèlement sexuel et morale qui est
venu d’abord des juges.
Ex 3 : CA de Dijon 1 avril 1997, le fait de faire surveiller un salarié par d’autres salariés sans
aucune autorité hiérarchique sur la personne surveillée est considéré comme contraire à la
dignité humaine.
Le lien n’apparaît pas explicitement avec la dignité humaine dans d’autres textes
constitutionnels qui s’intéresse au champ social c'est-à-dire le préambule de 1946. Mais le
juge constitutionnel va établir ce lien entre dignité humaine et préambule pour en déduire
des implications en terme de logement.
Inscription dans le préambule de manière générale, mais ses déclinaisons y sont également
précisées. Ainsi en est il d’un droit particulier, le droit au travail consacré à l’alinéa 5 du
préambule l’effectivité de ce droit est réduite car comme tout droit créance elle est
subordonnée pour sa réalisation à l’intervention du législateur ou du pouvoir réglementaire.
Il n’existe aucun moyen pour la personne privée d’emploi d’obtenir grâce au juge la
réalisation de ce droit. On parle d’absence de justiciabilité de droit. Le constituant lui-même
a admis que ce droit ne pourrait pas être effectif car il n’a pas parallèlement à sa
consécration prévue à l’alinéa 11 le principe d’une aide apportée aux chômeurs. L’Etat a une
obligation de moyen. L’Etat doit tout mettre en œuvre pour permettre à chacun d’occuper
un emploi.
Pour le droit au logement, il n’est pas présent dans ce texte fondateur. Il a toutefois
bénéficié d’une protection grâce au juge constitutionnel. Le préambule associé au principe
de dignité permet la reconnaissance par ce juge du droit au logement.
Il existe deux types de liens entre dignité humaine et droit au logement dans le droit positif
français. Dans la continuité du droit à des conditions convenables d’existences la dignité
humaine implique d’abord de disposer d’un logement mais elle suppose en outre les
caractéristiques du logement indépendamment de la question de l’accès soient conformes à
la dignité.
+ Accès au logement
On veut s’opposer à l’exclusion, le lien est fait par la menace d’exclusion. La loi BESSON 31
mai 1990, le logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation. Le CCL
a rendu une décision le 29 mai 1990 où il jugeait aussi que la promotion du logement des
personnes défavoriser répond à une exigence d’intérêt national.
Loi sur le droit au logement opposable vie à faciliter l’accès à un logement, loi du 5 mars
2007. Cette loi intègre un nouveau chapitre dans le code de l’habitation intitulé « droit au
logement » et qui consacre le droit à un logement décent.
Cette loi institue des bénéficiaires de ce droit : personnes résidents en France de façon
régulière et dans des conditions de permanence. Prévoit la mise en place de commissions de
médiation dans chaque département. Toutes personnes remplissant les conditions précitées
qui ne s’est vu proposer aucun logement peut saisir cette commission, celle-ci établit alors
une liste des demandeurs prioritaires. Liste transmise au préfet qui doit fournir un logement
à ces personnes. A défaut l’intéressé peut introduire un recours devant le juge administratif
tendant à ce que soit ordonné son logement.
Tribunal administratif de Paris 20 mai 2008, Mme F et association droit au logement, le
tribunal qualifie l’avis défavorable de la commission départementale de Paris de décision
faisant grief, donc susceptible d’un recours pour excès de pouvoirs et également d’une
demande de suspension de provisoire dans le cadre d’un référé suspension. Mais ce recours
ne peut pas s’exercer dans le cadre de la procédure spéciale mise en place par la loi 2007,
cette procédure étant réservée aux demandeurs reconnus prioritaires par la commission. Le
tribunal a considéré qu’il y avait un doute sérieux sur la légalité de la décision de la
commission car la situation constituait une urgence.
S’agissant des juges ordinaires, ils sanctionnent les conditions de logement contraire à la
dignité humaine. Le juge judiciaire d’abord, CA d’Angers 20 janvier 1997 où le juge
considère que l’hébergement du mari par sa femme dans le garage du domicile conjugal
était attentatoire à la dignité du mari.
Ch crim 11 février 1998.
Juge administratif accueille ce principe lorsqu’il procède à l’annulation d’un arrêté qui
prescrivait pour les gens du voyage, un séjour dans une aire non aménagée dépourvue de
sanitaire (CAA de Nancy 4 décembre 2003, commune de Verdun).
Quant au législateur le 21 juillet 1994 a prévu un plan d’hébergement d’urgence pour les SDF
en précisant qu’il devait conduire à offrir des places d’hébergement dans des locaux
présentant les conditions d’hygiène et de confort respectant la dignité humaine.
Tout logement non décent n’est pas pour autant contraire à la dignité.
La valeur de la dignité en droit positif est une chose acquise. C’est un principe de valeur
constitutionnel, c’est une composante de l’OP. Enfin la dignité est un élément intégré à
nombre de textes législatifs tels que le code pénal. La dignité humaine est devenue un
véritable concept juridique.
+ Il reste une incertitude sur la place de la dignité au sein des droits et libertés : autant
limitation de ces droits et libertés que soutient à ces derniers. Cette ambivalence ne semble
pas être une véritable originalité par rapport aux autres concepts de cette manière.
PARTIE 2 : LA LIBERTE
On parle parfois même de catégorie de droits libertés consacrés lors de la 1ère vague. Deux
approches à distinguer de la liberté
en décidant mais en restreignant le pouvoir du gouvernant. Ces deux conceptions ont des
conséquences distinctes sur le plan juridique. Alors que la première donnera lieu à la
consécration des libertés politiques, la seconde tendra à la reconnaissance de liberté
publique.
D’un point de vue juridique, deux dispositions de la déclaration du droit de l’homme
et du citoyen. Art 4 et 5. L’art 4 car il précise que la seul borne de la liberté est celle fixée par
la société pour le respect des droits d’autrui. L’art 5 précise en substance que tout ce qui
n’est pas défendu est protégées. Le principe est la liberté et l’interdiction ne sera que
l’exception. La loi est vue comme l’expression de la volonté générale. Faut il parler de la
liberté ou des libertés ? Riverot nous guide dans cette réflexion, pour cet auteur ce sont les
libertés nommées ou définies qui sont à l’origine de la liste des libertés publiques au sens du
droit positif. Il précise que leur importance ne doit pas masquer l’essentiel, c'est-à-dire le
principe général de liberté de tout les comportements dans tous les domaines. Le principe
général se décline en plusieurs libertés.
Doit on parler de liberté ou de droit ? Le terme liberté est moins englobant que celui de droit
car il s’agit de pouvoir d’auto détermination. L’homme exerce sur lui-même la liberté, en
revanche le terme droit peut recouvrir deux choses, d’une part les pouvoirs d’auto
détermination (droit de) et d’autre part le pouvoir d’exiger (droit à), dans les droits à les
droits se distinguent des libertés en tant que pouvoirs d’auto détermination.
Distinction entre libertés naturelles et libertés juridiques : liberté naturelle peut se définir
négativement comme le fait de ne pas être soumis à la contrainte physique, psychologique
ou morale mais aussi de manière positive comme le droit d’accomplir.
La liberté matérielle est la condition de liberté juridique, les auteurs insistent sur les allers
retours entre ces libertés.
L’individu doit être en possession des moyens nécessaires à l’exercice de la liberté juridique
dixit Capitan.
Liberté et dignité
La JP CCL a pu faire naître le doute sur les fondements textuels de la liberté individuelle.
+ Textes constitutionnel : art 66 dispose que nul ne peut détenu arbitrairement et l’autorité
judiciaire gardienne de la liberté individuelle assure le respect de ce principe. L’origine de la
disposition n’est pas établie, Hilaire trib de conflit de 1947 : la sauvegarde de la liberté
individuelle rentre par essence dans les attributions de l’autorité judiciaire.
Certains attribut à WALIRE la paternité de cet article en considérant qu’il souhaiter intégrer
une procédure d’habeas corpus 1679) permet à toute personne qui s’estime irrégulièrement
détenue de demander au juge d’une juridiction supérieure d’ordonner à celui qui en assure
la garde et d’autre part d’expliquer les raisons de la détention. La juridiction peut ordonner
la libération immédiate.
Loi du 3 juin 1958 : principe selon lequel l’autorité judiciaire demeure indépendante de
façon à être en mesure d’assurer le respect des libertés essentielles. La liberté individuelle
est la seule liberté figurant dans le corps de la constitution. Mais il y a aussi la libre
d’administration des collectivités territoriales.
2) Incertitude de la notion
L’ambiguïté tient pour beaucoup à la JP du CCL. Celle-ci se manifeste sous deux aspects
d’inégale importance.
La conception extensive : il serait intégré peu ou prou l’ensemble des libertés qui concerne
directement l’individu en tant que personne physique.
L’art 66 retient une conception étroite avec ces 2 alinéas.
Le juge CCL retient d’abord une conception large, en refusant de faire une lecture littérale de
l’art 66 en y incluant de nombreuses libertés au fil de sa JP. Parmi ces droits et libertés, le
juge CCL inclut le droit au respect de la vie privée.
En 12 juillet 1979 (péage) inclusion de la liberté l’aller et venir.
Inclusion de l’inviolabilité du domicile le 23 décembre 1983 perquisition fiscale.
Ajout de la liberté du mariage également et le droit à une vie familiale normale (décision du
13 août 1993 maîtrise de l’immigration).
Compte tenu de l’art 66 qui déduisait la compétence du juge judiciaire, plus le juge CCL
retenait une conception large plus le champ du juge judiciaire s’étendait au détriment du
juge administratif. Le juge judiciaire devait connaître dès lors d’actes de l’administration.
Progressivement le CCL a eu une JP nouvelle qui se caractérise par un reflux, en restreignant
le champ de la liberté individuelle à la seule sûreté. Plus précisément la liberté individuelle
est entendue par le conseil comme « la certitude pour les citoyens qu’ils ne feront pars
l’objet notamment de la part du pouvoir de mesures arbitraires les privant de leur liberté
matérielle telle que les arrestations et les détentions » dixit RIVEROT.
Pour autant toute incertitude n’est pas levé, car interprétation différente de la doctrine sur
l’inclusion ou non de la liberté d’aller et venir dans la liberté individuelle. Certains estiment
qu’elle ne recouvre que la sûreté tandis que d’autres estiment que le CCL inclus la liberté
d’aller et venir. Il semble toutefois qu’on puisse faire une distinction entre la liberté
individuelle entendue strictement et la liberté d’aller et venir.
Il y aurait une différence de nature et non de degré entre la liberté individuelle et la liberté
d’aller et venir. Autrement dit le critère utilisé par le juge serait le degré d’atteinte porté à la
liberté. Ainsi si la mesure est privative de liberté alors on considère que c’est la liberté
individuelle qui est en cause par exemple la GAV (décision du 11 août 1993) de même les
contrôles d’identité effectués au poste de police sont eux aussi privatif de liberté (décision
20 janvier 1980). En revanche si la mesure n’est que restrictive de la liberté, le CCL estime
que c’est la liberté d’aller et venir qui est affectée. La liberté individuelle est en cause que
dans les cas les plus graves de privation. Le fait pour un étranger de devoir remettre son
passeport aux autorités n’est que restrictif d’aller et venir (décision 22 avril 1997).
Le juge CCL apprécie l’objet de la mesure mais aussi sa durée. Il ne s’agit pas de critères
cumulatifs. Le CCL a estimé que le maintien d’un étranger en zone de transit n’est pas par
son objet une mesure privative de liberté, cela se distingue de la rétention. Pour autant le
CCL estime que sous l’effet conjugué de l’importance de la contrainte et de la durée du
maintient en zone de transit cette mesure peut affecter la liberté de l’individu au sens de
l’art 66.
Décision du CCL sur la rétention de sûreté du 21 février 2008 : priver de liberté pour une
durée qui peut en pratique être illimitée des personnes considérés comme particulièrement
dangereuse. « A titre exceptionnel les auteurs de crimes très graves pour lesquelles il est
établit à l’issue d’examen médicaux qu’ils présentent une particulière dangerosité avec une
possibilité de récidive élevée, une mesure de rétention de sûreté pourra être exécuté à la fin
de leur peine ». Les requérants invoquaient différents arguments, dont le fait que
l’évaluation de la dangerosité présentait trop d’incertitudes et d’imprécisions pour justifier
une grave privation de liberté. Le CCL rappelle, la nécessaire conciliation avec les autres
principes à valeur constitutionnel dont la prévention des atteintes à l’OP. Pour que cette
conciliation s’opère il faut qu’il y ait une proportionnalité. Cette décision est assez critique.
Mais le CCL a apprécié/exigé une triple condition : adéquation, nécessité et proportionnalité.
Adéquation : adaptée au but recherché.
Nécessaire : qu’elle soit le moyen par lequel le but puisse être réalisé. Appréciation par
rapport à d’autres mesures alternatives.
Proportionnée : l’atteinte ne doit pas être hors de proportion avec le résultat recherché.
La liberté suppose l’existence d’une sphère privée qui soit laissée hors du champ du
pouvoir. Cette idée trouve trace dans le droit au respect de la vie privée. Ce droit peut être
rattaché à une acception large de la liberté individuelle.
a) Consécration
Au niveau régional, ce droit est fondamentale, et est protégée par l’OJ communautaire
fondée sur la tradition communautaire commune des EM (CJCE 5 octobre 1994 x c/
commission). Avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1 er décembre 2009 il y aura la
charte des droits fondamentaux qui aura force contraignante. Celle-ci contient un titre sur
les libertés dans lequel figure l’art 7 consacré précisément au respect de la vie privé et
familial. Cet art 7 est la reprise de l’art 8 de la CESDH seul le terme de communication a été
substitué dans le texte communautaire au terme de correspondance figurant dans le texte
conventionnel pour tenir compte des évolutions technologiques.
L’art 8 de la CESDH : ce droit est lié à la vie familiale d’un côté et d’un autre à la protection
du domicile et de la correspondance.
En droit interne pendant longtemps on s’est appuyé sur le code civil notamment s’agissant
de la presse People, ce n’est qu’en 1970 que le droit au respect de la vie privée a été en tant
que tel consacré à l’art 9 c civ. Le juge judiciaire en déduit que toute personne quelque soit
son rang, sa naissance, sa fortune et ses fonctions a droit au respect de sa vie privée (CC 23
octobre 1990).
En revanche le respect de la vie privée ne figure pas dans des textes de droit interne de
valeur constitutionnelle. Le comité consultatif pour la révision de la constitution présidé par
Vedel a proposé en 1993 l’adjonction à l’art 66 d’un passage où il aurait été inscrit que
chacun a droit au respect de sa vie privée et à la dignité de sa personne. Cela a contribué à
ce que le CCL quand l’occasion s’est présentée prenne partie sur la valeur constitutionnelle
du respect du droit à la vie privée.
Quand il a été saisit de cette question, le CCL a d’abord estimé que les dispositions
législatives litigieuses ne portaient pas atteinte au respect de la vie privée. Ce qui lui a évité
en conséquence de se prononcer sur la valeur constitutionnelle.
Décision sur la vidéo surveillance : « la méconnaissance du droit au respect de la vie privée
peut être de nature à porter atteinte à la liberté individuelle. Le juge judiciaire doit alors
connaître de ces systèmes de vidéo surveillance (décision de 1995).
La décision du 23 juillet 1999 sur la couverture médicale universelle, le CCL clarifie le
fondement du respect du droit à la vie privée. Il rattache ce respect à l’art 2 de la DDHC
relatif à la liberté.
+ Titulaires du droit : les personnes physiques sont les premiers titulaires de ce droit. Est-ce
que les enfants peuvent bénéficier de protection à ce titre ?
On ressent l’influence de la convention des NU sur les droits de l’enfant adoptée en 1989, le
droit français reconnaît que se dessine une sphère d’intimité de l’enfant. Toutefois s’agissant
de l’enfant le droit au respect de la vie privée se heurte à l’autorité parentale qui est chargée
de protéger les enfants et éventuellement en limitant la sphère d’intimité de l’enfant.
Les personnes morales sont aussi considérées comme des titulaires de ce droit au respect de
la vie privée : quand elles ont des droits analogues au droit de la personnalité (dénomination
social, siège social) bénéficie également d’une protection au titre du droit au respect de la
vie privée. Ainsi la protection des locaux d’une entreprise est garantie par la CC (23 mai
1995) comme par la CEDH (16 novembre 2002 Colas c/ France).
+ Différentes conceptions possibles : initialement l’idée qu’un respect est du à la vie privée
signifiait l’existence d’une sphère à l’abri des ingérence du pouvoir. Cette conception a été
réaffirmée contre le totalitarisme qui récuse cette distinction entre privé et public. Pour
autant la vie privée ne peut pas se définir uniquement par opposition à la vie publique. Et ne
peut pas se définir non plus sur une base géographique. L’idée est que la sérénité et la
protection de l’intimité de sa vie doit également être assurée hors de chez soi.
Olivier DE SCHUTTER : il montre que ce droit au respect à la vie privée se construit en deux
étapes qui se succèdent dans le temps d’abord la garantie de la vie privée a été conçue
comme une garantie de la confidentialité de certaines informations ou comme la
préservation autour de l’individu d’une sphère intime où il serait interdit de pénétrer. Puis il
y a eu le passage de la sphère intime à la sphère publique autrement dit de la vie privée à
son respect effectif. On arrive à un droit pour chacun de rechercher dans ses relations avec
autrui les conditions de son plein et libre épanouissement.
La 1ère conception garantie son titulaire contre toute forme d’ingérence dans la sphère
d’intimité. La seconde conception lui permet de manifester sa personnalité y compris par
delà cette sphère de l’intime.
On se tourne vers un droit à l’auto détermination, le droit pour l’individu de faire certains
choix particulièrement essentiel.
Double évolution : On consacre le droit de chacun de manifester des aspects de sa
personnalité à l’extérieur. D’un autre côte la vie privée admet par delà le droit de préserver
certaines informations, il s’étend maintenant au droit de prendre des décisions essentielles à
la conduite de l’existence.
ses propres sentiments et de décider s’il veut ou non les rendre publics. Le droit de
conserver la confidentialité de ses données.
Puis en 1965 la cour suprême a conclue à l’inconstitutionnalité de lois étatiques réprimant
l’achat et l’usage de contraceptif. Cela aurait entraîné une violation du droit au respect de la
vie privée. Pour vérifier l’application de ces lois il y avait la vente ET l’usage qui était
réprimé.
Le droit au respect à la vie privée a été appréhendé par la suite comme un droit à l’auto
détermination, JP de 1972 toujours à propos des contraceptifs. On observe un changement,
dans cette jp la vie privée est détachée de la relation entre les époux, c’est un droit de
l’individu marié ou non d’être libre de toute intrusion gouvernementale dans des affaires qui
affecte aussi fondamentalement une personne que la décision de porter ou de donner
naissance à un enfant. Le juge protège la capacité à l’auto détermination de l’individu. C’est
la maîtrise que chacun a d’agir sur son propre destin. Dans la décision de 1973 sur l’IVG on a
cette même analyse.
Cette seconde acception s’ajoute à la première et ne s’y substitue pas.
Le droit à la vie privée ; ne pas subir d’immixtion dans la sphère privée, protection de
certaines informations.
Droit à la protection des liens sociaux ainsi que les liens familiaux.
Droit de rechercher son plein épanouissement afin d’être autonome. Cela peut entrer en
conflit avec la première acception du droit à la vie privée.
Droit de garder le secret sur ses préférences sexuelles également.
On a aussi et a été revendiqué le droit d’extérioriser ses choix, faire prendre en compte ses
choix par le droit (adoption par des couples homos).
Remarque préliminaire : obligations des Etats découlant de ce droit telle que consacré par
l’art 8 de la CESDH. En premier lieu il y a des obligations négatives, les Etats sont d’abord
débiteurs d’obligations négatives qui consiste à prémunir l’individu des immixtions des
pouvoirs publics. Alinéa 2 de l’art 8 permet des ingérences de l’Etat dans le droit au respect
de la vie privée. Ces ingérences sont strictement encadrées.
- Légitimité des buts poursuivis par la mesure nationale attentatoire.
- Légalité de la mesure.
- Il faut une proportionnalité.
Dans l’arrêt DUDGON, la CEDH fait un contrôle limité de la proportionnalité car les Etats ont
une certaine marge de manœuvre. Cela touche à des questions nationales d’où la marge
d’appréciation.
En second lieu, il découle de cet art 8 des obligations positives destinées à assurer
l’effectivité du droit. Le principe est posée dans un arrêt du 25 janvier 2000 CEDH
IGNACCOLO-ZENIDE c/ Roumanie : « chaque Etat doit se doter d’un arsenal juridique
adéquat pour protéger le droit au respect de la vie privée de l’article 8 ». En particulier
comme les atteintes portées sont souvent le fait de tiers, les Etats ont l’obligation positive de
protéger les individus des immixtions dans la vie privée d’autrui.
2 types de conséquences :
+ Le nom : le droit au nom est consacré par de nombreux textes relatifs aux droits de
l’homme, en particulier le pacte international des droits civils et politiques. C’est un moyen
d’identification personnelle essentiel dans les rapports aux autres. La CEDH ne consacre pas
le droit au nom, mais de façon prétorienne elle rattache le nom à l’art 8 du texte
conventionnel (CEDH 22 février 1994 Burghartz c/ Suisse : le juge affirme qu’en tant que
moyen d’identification personnelle et de rattachement à la famille le nom d’une personne
concerne la vie privée et familiale de cette personne). La cour a considéré qu’il ne pouvait y
avoir de discrimination en fonction du sexe
CEDH TEKULI c/ Turquie : condamnation de la Turquie pour ne pas admettre qu’une femme
marié ayant acquis avant son mariage une notoriété professionnelle sous son nom de jeune
fille ne soit pas autoriser à garder ce nom alors même que le mariage n’affecte pas le nom.
En France les époux peuvent choisir désormais le nom de leur enfant avec une primauté au
père à défaut de choix déclarer des parents.
+L’accès aux origines personnelles : la connaissance de ses origines est vue comme une
nécessité pour la construction de son identité, cela ressort de la CEDH du 13 février 2001
Odievre C/ France. Cela participe à l’épanouissement personnel.
Problème en raison de la législation Fr concernant l’accouchement sous X. La CEDH en tient
compte et considère que l’Etat a une marge d’appréciation, il peut donc décider des mesures
propres à assurer le droit à la connaissance de ces origines. Pas d’obligation positive de l’Etat
pour divulguer le secret de la naissance. La France a mis en place en 2002 le conseil national
d’accès aux origines personnelles (CNAOP) qui est un organe indépendant chargé de
rapprocher les différents intérêts en présence. Identité de la mère communiquée que si la
mère a autorisé la communication, cette autorisation peut être donné à l’origine ou
ultérieurement. Le conseil informe la mère de l’entreprise de recherche de l’enfant. Dans
l’hypothèse d’une rencontre entre la mère bio et l’enfant le CNAOP joue la encore un rôle
d’intermédiaire.
L’accès aux origines est aussi la connaissance du fonctionnement génétique (test) et
notamment les tests de paternité, CEDH : contraire à l’art 8 l’impossibilité d’interdiction
d’effectuer un prélèvement sur le cadavre d’un père putatif de façon à réaliser le test de
paternité (JAGGI c/ Suisse). Pourtant en France la réalisation d’un tel test est soumise à
l’accord de l’intéressé. Et ne peut se faire en outre que dans le cadre d’une action en
filiation. Depuis la loi bioéthique de 2004 sont interdit les tests post mortem.
+ Rectification de l’état civil : le sexe fait aussi parti de l’identité. Dans quelle mesure la
notification du genre doit être prise en compte pour respecter l’identité de la personne ?
CEDH D c/ France 25 mars 1992 : le refus opposé à une personne déclarée de sexe masculin
à l’Etat civil de modifier son acte de naissance est contraire à l’art 8. La CC a modifié sa JP le
11 décembre 1992 : « le principe du respect du à la vie privée justifie que sont état civil
indique le sexe dont la personne a l’apparence ».
B) Protège l’intimité
Multiples déclinaisons.
+ Respect du domicile
Source : en droit euro c’est expressément visé par l’art 8 de la CESDH, c’est rattaché à la
vie privée de façon expresse. En revanche le CCL rattache cette protection à la liberté
individuelle cela est du à l’absence de fondement à valeur constitutionnelle de la vie privée
en France. Pourtant cette protection est très ancienne (CCL décision 29 décembre 1983 sur
la perquisition fiscale : « atteinte à la liberté individuelle », décision du 27 septembre 1990 :
protection de la liberté individuelle rend nécessaire l’intervention de l’autorité judiciaire
quand peut être mis en cause l’inviolabilité du domicile).
Notion de domicile : acception large de la notion, ce qui est protégé c’est l’intimité de la
personne. Dès lors on doit éviter l’acception stricte, sont donc incluses dans cette notion, les
résidences principales mais également les résidences secondaires (« Lieu ou la personne à le
droit de se dire chez elle » selon la CC 1963), mais également les dépendances/caravanes
(CEDH CHAPMAN). Les véhicules sont considérés comme étant un domicile. Néanmoins pour
être protéger le domicile doit faire l’objet d’une forme d’occupation, ainsi un bien
immobilier jamais occuper par son proprio ne constitue pas le domicile de celui-ci (CC crim
30 octobre 2006). Le local pro ou cial est également compris comme un domicile (CEDH 16
décembre 1992).
un juge, est exigé en général la présence de la personne dont le domicile est perquisitionné.
Sont prohibés de principe les perquisitions de nuits. Exceptions possibles, et élargies par la
loi Perben II. CCL admis sous réserves l’extension des perquisitions de nuits, il fallait « un
risque immédiat de disparition de preuve » doit s’entendre comme ne permettant pas au
juge d’instruction d’autoriser une perquisition de nuit dès lors que celle-ci pourrait être
réalisée dans d’autres circonstances.
durée, la limitation aux infractions les plus graves outre l’exigence d’un PV le juge européen
exige également la désignation de la personne qui fait l’objet des écoutes.
Les écoutes administratives ont pour objet la recherche de renseignement pour la sécu
nationale et la prévention du terrorisme. Désormais elles ne sont admises qu’à titre
exceptionnel, cette autorisation doit venir du 1er ministre de manière écrite et motivée. AAI
existe, la commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité. Cette AAI doit
veiller au respect de la loi, commission de 3 membres : un désigné par le président, un
député et un sénateur chacun désignés par les présidents de leurs chambre. En examinant la
conformité elle peut rendre une recommandation. A la suite de la recommandation le 1 er
ministre peut maintenir sa décision.
+ Protection de l’image : L’image du domicile, est elle protégée également ? Oui au moins
concernant l’intérieur du domicile (CC 7 novembre 2006). Mais le plus souvent il s’agit de la
protection d’un bien immobilier, on protège au titre du droit de propriété et non à la vie
privée.
L’image d’une personne est le reflet de son intimité, à ce titre elle bénéficie d’une protection
(CC 1958 : reproduction des traits d’une actrice défunte porte atteinte à son intimité). Dès
lors la publication de l’image est soumise au consentement de la personne.
Compte tenu de ce droit la publication de l’image est soumise au consentement de la
personne y compris lorsque cette image est prise dans un lieu public.
Le fait qu’une personne bénéficie d’une notoriété n’implique pas la renonciation à ce droit ;
CEDH VON HANNOVER 24 juin 2004.
La protection est néanmoins moindre quand la personne est prise en photo dans un lieu
public car là son intimité est moins grandement mise en cause.
S’agissant d’une personne connue le juge cherche l’équilibre entre la protection du droit à
l’image et le droit éventuel à l’info du public. Cela ne réduit pas à néant la protection, juste
une recherche de conciliation.
Procédure d’urgence est possible des fois (code civil), vise à permettre la prévention de
l’atteinte au droit à la vie privée notamment l’empêchement de la publication.
La CC s’éloigne du texte du code civil, et se montre compréhensive car elle juge que la seule
constatation de l’atteinte au respect du à la vie privée et à l’image par voie de presse
caractérise l’urgence et ouvre donc droit à réparation.
Présomption d’urgence s’agissant du délit de presse (CC 1ère 12 décembre 2000).
Protection de l’image par les héritiers : exemple du cas du préfet Erignac CC 20 décembre
2000 : les héritiers peuvent solliciter l’interdiction de publier des photos d’un corps.
Interdiction si la publicité porte atteinte à la dignité humaine.
C) Le cas du salarié
1) protection de l’identité
Fouilles et alcotest.
S’agissant de la fouille corporelle ou des vestiaires, jusqu’en 87 divergence entre CC et
administratif. CC ne posait presque aucune limite aux pouvoirs de l’employeur. Le CE jugeait
au contraire que l’employeur ne pouvait contrôlé notamment les vestiaires et armoires
individuelles que pour des nécessités d’hygiène ou de sécurité et en présence du salarié.
CC 9 avril 1987, ch sociale a estimée que le cadre d’un grand magasin était en droit de
refuser un contrôle effectué à la sortie de son travail sur son véhicule. Ce contrôle est
exorbitant du droit commun, il donnait à l’employeur des prérogatives supérieures à celles
que la loi confère à un officier de PJ. Les juges vont être plus compréhensif quand l’activité
de l’entreprise justifie ces fouilles.
Il y a 3 conditions pour que les fouilles prévues dans le règlement soient légales :
- En cas de nécessité : par exemple constatation de disparition de certains objets, ou
risque particulier de vol.
- Le salarié doit être averti de son droit de s’opposer à la fouille et la possibilité
d’exiger la présente d’un témoin.
- La fouille doit respecter l’intimité et la dignité de la personne.
Droit pour le salarié de mener sa vie extra professionnelle comme il l’entend. Mesure
l’incidence de cette vie extra pro du salarié sur le déroulement de sa vie pro.
En principe la vie privée du salarié doit être à l’abri des immixtions de l’employeur.
Un licenciement ou une sanction disciplinaire qui serait motivée par le comportement extra
pro du salarié sont en règle général qualifié d’abusifs.
Il en va toutefois autrement si le comportement extra pro est de nature à rejaillir
négativement sur l’entreprise. L’intérêt de l’entreprise peut légitimer un droit au regard de
l’employeur sur sa vie familiale, ses relations, ses fréquentations.
L’employeur ne peut se faire juge de la moralité de son personnel.
Certains actes répréhensibles peuvent constituer un motif valable de licenciement dès lors
qu’il discrédite l’entreprise auprès du public.
CC : salarié ne peut être tenu de travailler à son domicile ou même d’y installer des dossiers
ou des instruments de travail.
CC 1992 : liberté de consommer du salarié, il est libre de consommer les produits de son
choix.
CC : clauses de non mariage sont en principes illicites sauf dans des cas exceptionnelles où il
y aurait une exception.
CC : L’orientation sexuelle est un élément de la vie privée, discrimination sur ce motif
rejetée. Cependant une affaire de licenciement d’un homosexuel, face à cette situation la CA
de paris a considéré que le licenciement était licite au motif que la bon exécution des
fonctions lui revenant requérait que l’attitude extérieure du salarié corresponde aux
dispositions intérieures de l’église. CC casse l’arrêt en estimant que le licenciement est abusif
dès lors que le comportement de l’intéressé n’a pas créé un trouble caractérisé dans
l’entreprise.
Liberté d’opinion au sens large (religieuse, politique..) est en principe hors champ,
exception : entreprises de tendances qui défendent une doctrine ou une éthique. CC précise
que l’interdiction de licencier un salarié en raison de ses opinions politiques ou ses
convictions religieuses ne trouvent pas à s’appliquer quand le salarié est engagé pour
accomplir une tache impliquant une communion de pensé.
La liberté d’expression est en principe entière pour les salariés quand ils sont en dehors de
l’entreprise, toutefois le salarié doit faire preuve de mesure dans les critiques dirigées contre
son entreprise/ses dirigeants.
A/ Construction d’un droit de vivre dans un environnement sain basé sur l’art 8 de la
CESDH.
+ Silence des textes : ce droit n’était pas à l’origine mentionné dans les déclarations de droit,
émergence récente en Europe en écho aux préoccupations écologiques croissante. D’abord
divers instruments incitatifs élaborés dans le conseil de l’Europe, par exemple
recommandation de 1991. Droit à un environnement sain et écologiquement équilibré dont
la qualité permet à l’individu de vivre dans la dignité et le bien être. Il a été parallèlement
déduis de la charte sociale et de la convention européenne, en effet les deux organes
chargés de veiller à l’application de ces deux textes. Comité des droits sociaux et la CEDH ont
tous deux établis le lien entre santé et environnement.
FMDH 6 décembre 2006 : comité s’est fondé sur le lien croissant entre la protection de la
santé et la garantie d’un environnement sain et interprète en conséquence l’art 11 de la
charte sociale. On donne à ce droit à un environnement sain une assise juridique par le biais
de l’art 8 de la CEDH.
+ Construction prétorienne : La cour a établit à partir des 90’s le lien entre préoccupation
sanitaire et environnementale. Affaires des nuisances sonores des aéroports londoniens.
Commission puis la CEDH ont admis que la vie privée et la vie familiale (domicile des
riverains) pouvaient être affecté par ces nuisances.
CEDH Powell 21/02/1990.
CEDH Lopez Ostra c/ Espagne 1994: acte de naissance de l’entrée des considérations
environnementale dans le domaine de la convention via l’art 8 : « atteintes graves à
l’environnement affecte le bien être d’une personne privée et la prive de la jouissance de
son domicile de manière à nuire à sa vie privée et familiale ».
- Grâce à l’art 8
- Grâce à l’art 2
Source d’obligation pour les Etats en matière environnementale. Le droit à la vie oblige l’Etat
à ne pas mettre en danger la vie des individus. Etat doit prendre toutes les mesures
nécessaires à la protection de la vie cette obligation vaut pour toutes les activités
susceptibles de mettre la vie en péril en particulier pour les activités industrielles
dangereuses par nature comme l’exploitation des sites de stockage de déchets (CEDH
ONERYILDIZ 2004).
La JP favorise l’article 8 sans oublier les apports de l’article 2. CEDH Tatar 5 juillet 2007 :
fusionne les analyses environnementale de la cour fondés sur les 2 articles. La cour reprend
la JP sur l’obligation positive.
+ Droits protégés
JP de plus en plus compréhensive pour l’intégration des préoccupations environnementales.
CEDH Taskin 2004 : juge a admis que la simple crainte des requérants concernant l’effet
dangereux d’une activité sur l’environnement est couvert par l’article 8.
Obligation négative et positive pour les Etats : ne pas porter atteinte à l’environnement mais
doivent prendre des mesures pour protéger l’environnement en conséquence la passivité
doit être sanctionnée. Obligation de protection s’étendent à l’information.
+ Etendue de la protection
Il faut un certain seuil de gravité. CEDH Gomez : pas de droit à un environnement sain
express, mais quand une personne souffre directement et gravement d’une atteinte, une
question se pose sous l’angle de l’article 8. Violation dans ce cas car il y a passivité.
CEDH KYRTATOS : cour conditionne la protection de la convention à un niveau important de
violation.
L’art 8§2 et §A permet il des ingérences ? Atteintes environnementales sont elle des
ingérences ?
CEDH Fadeieva : violation car carence de l’Etat qui n’a pas pris de mesure pour éloigner les
populations à proximité. Il y a un lien entre le comportement de l’Etat et le rejet du polluant.
Le bien être économique du pays est le but légitime. Mais la cour fait un contrôle de
proportionnalité gouvernement n’a pas eu la diligence voulue. Pas de prise en compte des
intérêts de la population riveraine, il n’y a même pas eu des contrôles ou des sanctions
contre l’aciérie. L’équilibre est donc rompu.
Conclusion : Droit à l’environnement est parfois qualifié de droit de 3 ème génération car il
vise les générations futures. Ce droit ne figure pas dans un instrument de consécration de
droit post WW2.
Ainsi au niveau international la réception de cette prise de conscience a pris des voies
diverses.
Avis consultatif du 8 juillet 1996 de la CIJ : environnement n’est pas une abstraction mais
l’espace où vive les êtres humains, dont dépend la qualité de leur vie/santé.
L’environnement est une condition du respect de nombreux droits de l’homme dont le droit
à la santé et le droit à la vie.
Instruments récents tiennent comptent de la question environnementale.
Au niveau régional c’est semblable.
S’agissant de l’Europe : comité européen des droits sociaux a reconnu un droit à un
environnement sain toute comme la CEDH.
Sur le plan national cette adaptation du droit a pris la voie de la révision constitutionnelle. En
effet la loi du 1Er mars 2005 intègre charte de l’environnement dans la constitution.
NT sont des sources de progrès potentiels à divers titres en particulier car moyen plus
performant de garantir la sécurité de l’individu.
Mais l’inconvénient c’est que ces instruments de surveillance des individus peuvent
constituer des menaces à la liberté.
La surveillance n’est pas nouvelle, les NT font apparaître une évolution : dimension
sécuritaire s’est accrue dans la société contemporaine, par exemple les fichiers de polices
(45 en 2008). Les NT rendent cette surveillance peu visible et indolore.
Risques accrus par l’informatique avec possibilité de stockage et interconnexion des fichiers.
Il y a une multiplication des fichiers permettant le suivi personnel et continu des individus.
Donnée personnelle : information relative à une personne identifiée ou identifiable
directement ou indirectement.
Fichiers de données personnelles : ensemble structuré et stable accessible selon des critères
déterminés.
1) Droit positif
+ Cadre juridique : conscience du risque assez tôt par le législateur. Il est intervenu par la loi
du 6 janvier 1978 pour encadrer l’utilisation informatique de données personnelles.
Conseil de l’Europe : convention sur protection des personnes (1981) à l’égard du
traitement automatique des données personnelles.
Au niveau communautaire il y a eu la directive du 24 octobre 1995 : transposée en France
avec la loi du 6 juin 2004.
Aujourd’hui cette loi encadre la constitution d’un tel fichier.
Loi de 1978 a créée la CNIL qui a plusieurs rôles.
Pour la constitution des fichiers : cela peut aller de la déclaration auprès d’elle à la demande
d’autorisation.
L’avis peut être demandée pour les fichiers sur la sûreté et le secret défense mais aussi pour
la prévention.
Loi de 2004 distingue les données personnelles et les données neutres (distinction imposée
par la directive).
-Données neutres : collecte possible sous réserve de garantie des droits de la personne
fichée.
La loi de 1978 a crée une autorité administrative indépendante, la CNIL, chargé de veiller à la
bonne application de la loi et à la protection de la vie privée et les libertés face aux dangers
potentiels de l’informatique.
La CNIL est composé de 17 membres désignés pour 5 ans et elle a un pouvoir de sanction
réduit à des avertissements et des mises en demeure. Elle peut saisir le juge des référés en
cas d’urgence.
Le problème est qu’elle a vue son activité s’accroitre considérablement, il y a une
augmentation de 1534 % des contrôles durant les 4 dernières années à mesure que se sont
développés les usages de l’informatique mais les moyens n’ont pas suivis l’accroissement de
son rôle. De sorte qu’aujourd’hui ces moyens sont largement insuffisants.
Beaucoup estiment que le cadre juridique est suffisant mais que la qualité du contrôle est
relative en raison du manque de moyens.
La Charte des droits fondamentaux au niveau de l’UE prend conscience de l’impact des
nouvelles technologies sur les libertés. C’est le principe de la protection des données
personnelles qui est posé. Ces données doivent être traitées loyalement. Le consentement
de la personne est demandé et cette personne a un droit d’accès sur les données collectées
et un droit de rectification.
Au niveau national, les propositions sont nombreuses. La CNIL a rendu un rapport en 2009
qui proposait de constitutionnaliser le droit à la protection des données personnelles.
Un groupe de travail du Sénat a également considéré dans un rapport de mai 2009 que la
réalité d’internet rendait le droit actuel insuffisamment protecteur pour les données
personnelles. 15 propositions ont été formulées pour remédier à cette carence : la
responsabilisation du citoyen c'est à dire à le sensibiliser au danger, le renforcement des
moyens de la CNIL, l’amélioration du cadre juridique.
2 fichiers ont été mis en place en octobre 2009, ils visent la petite et la moyenne
délinquance. Les mineurs peuvent y figurer de même que les militants. Dans certains aspects
ces fichiers vont plus loin qu’Edwige. Car on va trouver aussi des infos sur l’origine
géographique, source de danger pour la liberté puisque ces sont des infos sur les lieux de
résidences, quartiers, voire l’origine ethnique.
Loi Perben II de 2004 autorise la création d’un fichier automatisé des auteurs d’infractions
sexuelles sortis de prison et qui ont l’obligation de pointer au commissariat. La durée
d’inscription à ce fichier est de 30 ans. CCL en raison des garanties fournies et la gravité des
infractions concernées, mais aussi le taux dé récidive a estimé que la loi assure l’équilibre
entre respect de la vie privée et maintien de l’OP (2 mars 2004).
Le dossier pharmaceutique a été autorisé par la CNIL en décembre 2008. Il permet aux
pharmaciens d’avoir accès à l’historique des médicaments qui ont été prescrits ou délivrés.
La finalité est la santé publique c'est à dire éviter les interactions médicamenteuses. Il
permettra accessoirement d’assurer la traçabilité des médicaments. Il permettra en outre de
diffuser des alertes sanitaires. La CNIL a mis l’accent sur la procédure du consentement, il
doit être remise une notice d’information sur le dossier précisant que le refus est sans
incidence sur le remboursement des prescriptions.
Changement de position de la CNIL : il faut à nouveau une déclaration, même si fichier est
peu sensible (fiche de paye), retour au régime normal.
Ce qui pose problème aujourd’hui c’est la multiplication des fichiers et des croisements qui
s’y opèrent. Les traces laissées par l’internaute à son issu deviennent des sources de
renseignements indépendamment du fichier, ce sont des sources exploitables. Ces traces
peuvent même servir à dresser un profil de la personne. L’essor d’internet accroît les
risques.
B/ La surveillance
L’individu est surveillé sur internet, dans la rue, identifié par des procédés biométriques,
localisé par GPS, de sorte qu’il devient transparent et que son espace privé se réduit.
1) La vidéo surveillance
+ En général
2007, création de la Commission nationale de vidéo surveillance qui rend des avis au
ministre de l’intérieur à propos des évolutions techniques et à propos des conditions
d’utilisation de la vidéo surveillance.
- la surveillance dans les lieux publics ne doit pas permettre de voir l’intérieur des
immeubles.
- la destruction des données enregistrées doit avoir lieu dans un délai d’1 mois sauf
enquête ou information judiciaire.
+ Dans l’entreprise.
Au début des années 1990, la Cour de Cassation a eu l’occasion de préciser que l’employeur
a le droit de surveiller l’activité de ses salariés pendant le temps de travail, mais la Cour a
précisé que l’enregistrement d’images ou de paroles quelqu’en soit les motifs, à l’insu des
salariés, constitue un mode de preuve illicite.
Cet arrêt est à l’origine de la loi de 1992 qui oblige l’employeur à informer et consulter le
Comité d’entreprise pour toute décision de mise en œuvre de technique permettant le
contrôle de l’activité des salariés.
Toutefois, une jurisprudence du 31 janvier 2001 de la Cour de Cassation qui limite le champ
d’application de cette obligation d’information du Comité d’entreprise puisque selon elle
l’employeur est libre de mettre en place des procédés de surveillance dans les entrepôts ou
d’autres locaux de rangement c'est à dire des locaux où les salariés ne travaillent pas en se
fondant sur le fait que l’activité des salariés n’est pas enregistrée.
Par cette pratique, la surveillance est rendu possible ; internet a d’abord été vue comme un
grand espace de liberté mais il a été investi par le marché via les sources de profit et par les
Etats. Dès lors les rapports entre internet et la liberté sont devenus ambivalents. S’agissant
de la vie privée, internet comporte des risques pour l’individu.
+ Risques généraux.
Facebook : espace privé ? Espace public ? Les informations relèvent de l’espace public.
Les blogs relèvent aussi de l’espace public.
Les conséquences attachées à l’espace public ou privée sont importantes. Dans un espace
public on applique la liberté d’expression et la liberté de la presse ; dans un espace privé, on
applique le secret des correspondances.
Une directive du 12 juillet 2002, vie privée et communication électronique, précise que les
Etats membres de l’Union doivent garantir la confidentialité des communications via
internet mais aussi le stockage des informations.
Se pose aussi la question des traces que l’internaute laisse et le fait qu’un moteur de
recherche conserve l’empreinte de l’usager. On peut là encore reconstituer les profils des
individus.
+ Risques pour les salariés.
Cyber-surveillance : on trouve encore les 2 aspects évoqués précédemment, d’une part les
traces laissées par l’internautes lors de la navigation et d’autre part la question du statut des
mails envoyés par le salarié.
En effet l’informatique ne peut fonctionner sans trace, et dans une entreprise il va exister
des outils techniques qui ont pour objet la surveillance du réseau informatique. Le but est de
surveiller le fonctionnement du réseau (raisons techniques). Permet de savoir qui est
connecté à quel site, à quelle heure et pendant combien de temps. Le pare feu est destiné à
protéger un réseau contre des attaques externes.
S’agissant des mails, ils restent sur le HDD de l’utilisateur. Il y a une trace sur le contenu de la
communication. On peut classer les traces en 3 catégories en fonction de leurs finalités :
-Besoins de l’entretien système informatique.
-Besoins de sécurité.
-Restreindre par un filtrage certaines actions des utilisateurs.
Rapport en 2001 de la CNIL sur la cyber surveillance : des limites doivent être imposés aux
pouvoirs de direction de l’entreprise en matière de contrôle et de surveillance des salariés. 3
principes à respecter : transparence, proportionnalité, discussion collective.
Le contrôle peut être recherché, elle peut le faire de manières différentes par exemple via
les réseaux sociaux. Les entreprises semblent faire appel de plus en plus à internet et aux
réseaux sociaux notamment pour l’embauche des candidats, mais aussi dans la progression
de la carrière du salarié. Le contrôle de l’activité des salariés peut être véritablement le but
recherché. Se pose la question de savoir si les salariés peuvent utiliser à des fins persos les
moyens mis à la disposition par l’entreprise ?
Les employeurs craignent la distraction des salariés par ces moyens, cela ne justifie pas pour
autant une surveillance systématique des outils de communication.
Multiplication de JP sur l’interdiction totale d’utiliser la messagerie sur le lieu de travail,
selon juge il faut permettre l’accès hors du temps de travail.
Le contentieux à trait au régime de la preuve s’agissant des mails des salariés, sont ainsi
récusées les preuves rapportées par un dispositif de contrôle mis en place à l’insu du salarié.
De même pour un système mis en place sans déclaration auprès de la CNIL.
La question de fond porte sur le secret des correspondances. Le secret est la règle, de ce fait
dans le cadre de l’entreprise l’employeur ne peut ouvrir ou même retenir le courrier y
compris le courriel même s’il y a interdiction.
CC soc 2 octobre 2001 NIKON, un ingénieur avait été licencié pour faute grave car il passait
son temps à gérer ses propres affaires et utilisait pour cela les outils informatiques pro mis à
sa disposition par son employeur. Pour preuve la direction à exhiber les fichiers contenu
dans le « dossier personnel » créé. CA confirme la légalité du licenciement, alors que la CC
casse l’arrêt en se fondant sur l’art 9 du c civ et sur l’art 8 de la CEDH, …). « Même au temps
et au lieu de travail le salarié à droit au respect de l’intimité de sa vie privée qui inclus en
Il y a le problème du droit à l’oubli, Alex Turk le président de la CNIL disait « ce n’est pas
parce qu’on a rien à se reprocher que l’on doit tout montrer. L’intimité a une fonction
sociale, elle permet à la société de fonctionner harmonieusement. ». On transforme la
question de l’intimité en question de non culpabilité.
La secrétaire d’Etat en charge du développement de l’économie numérique défend la
transposition à internet du droit à l’oubli. Pour mieux garantir le droit au respect de la vie
privée, elle souhaiterait obliger les réseaux sociaux à fournir des infos plus transparentes sur
la conservation des données et surtout faciliter la suppression de ces données.
Liens étroits avec la problématique de la vie privée, mais elle dépasse ce seul cadre.
La liberté contenue initialement dans la liberté individuelle, s’est développée dans le droit
protéiforme du respect de la vie privée en particulier sous l’effet d’un droit européen
compréhensif. Aujourd’hui un autre aspect est en plein essor, ce qui a trait au corps et au
respect de la personne.
1) L’intimité sexuelle
Le sexe est au même titre que le nom, un élément de l’identité de la personne relevant de sa
vie privée. Il est même selon les juges un élément fondamental de l’état des personnes (CA
d’Amiens 1976). Mais cet état n’est pas immuable, le choix du genre est envisageable. La
technique a permis de répondre à la dichotomie à la réalité sexuelle d’un point de vue
anatomique et la réalité sexuelle psychique. Les opérations de conversions sexuelles ont été
rendues possibles tant matériellement que juridiquement dès lors que conformément à l’art
16-3 du c civ cela répond à une finalité thérapeutique. Les conséquences juridiques de ces
modifications du genre ont également été admises sous l’influence de la JP européenne.
Ainsi au titre de ces conséquences, le refus opposer à une personne déclarée de sexe
masculin à l’état civil de procédé à une rectification de son acte de naissance a été déclaré
par la CEDH comme constitutif d’une violation de l’art 8 (CEDH D c/ France).
En décembre 1992 l’assemblée plénière, affirme que le principe du respect de la vie privée
justifie que l’état civil indique le sexe dont la personne à l’apparence suite à un traitement
médico chirurgical.
De plus dans l’arrêt GOODWIN du 11 juillet 2002 la CEDH précise que malgré l’absence de
consensus entre les Etats en matière de reconnaissance juridique du changement de sexe, il
incombe aux Etats de procéder à la reconnaissance juridique d’une conversion sexuelle. Les
Etats ont le choix des moyens pour respecter cette obligation de reconnaissance juridique.
Cette reconnaissance par le droit s’apparente à un droit à l’autodétermination sexuelle ou
non ?
C’est la crainte de certains auteurs qui se montrent réservés sur ces JP, d’autres trouve que
ces JP ont une portée moindre et cela s’apparenterait à une rectification d’erreur matérielle.
Silence des textes : Il peut paraître étonnant de parler d’une liberté alors qu’elle n’est
proclamée par aucun texte. En effet elle n’est pas consacrée par les textes de protection des
droits de l’homme. On peut juste relever s’agissant du droit interne, la question de la
sexualité se trouve en filigrane de l’art 212 c civ en vertu duquel les époux se doivent
fidélité.
Depuis la réforme du divorce de 1975, l’adultère ne constitue plus une cause automatique
de divorce et a disparu du code civil. Pour autant certains auteurs parmi lesquels Gilles
Lebreton estime que l’existence de la liberté sexuelle est incontestable dans la mesure où la
JP n’hésite pas à l’affirmer en l’analysant comme une manifestation du droit à la vie privée.
Ex : JP constitutionnelle italienne, « la sexualité étant un des modes essentiels d’expression
de la personne humaine, le droit d’en disposer librement est sans aucun doute un droit
subjectif absolu protégé par la constitution.
Fondements juridique : on peut penser à la libre disposition de son corps, toutefois un tel
fondement juridique est emprunt d’une certaine fragilité dans la mesure où la libre
disposition du corps, de soi, ne bénéficie pas non plus de fondement textuel. La libre de
disposition de soi est utilisée par le CCL à partir de la simple liberté au sens de l’art 2 de la
DDHC. Mais fondement utilisé aussi par la CEDH KA et AD en 2005 qui a considéré que « le
droit d’entretenir des relations sexuelles découle du droit de disposer de son corps qui fait
partie intégrante de la notion d’autonomie personnelle ».
Le juge européen avait déjà en 2003 affirmé ce droit à l’autodétermination sexuelle.
Un autre fondement est encore envisageable, très lié à la question de l’intimité le droit à la
vie privée est le fondement le plus souvent retenu pour la liberté sexuelle. D’abord cela était
envisagée dans le cadre de la vie de famille, donc dans le cadre du mariage seulement (JP
d’espèce : TA m et mme B de Paris 20 décembre 1990, juge admet la responsabilité de l’Etat
du fait de la contamination (par le VIH) du mari par sa femme qui elle-même avait été
contaminé dans le cadre de son activité pro hospitalière). Les relations sexuelles entre époux
sont une manifestation de ce droit à la vie familiale normale.
La CEDH avait admis dans l’arrêt NINIETZ que le droit à la vie privée recouvrait le droit des
relations avec autrui. Parmi ces liens sont compris les liens affectifs.
La commission puis la cour ont considéré que le droit à la liberté du comportement sexuel
constitue un aspect important de la vie privée dont le respect est garantie par l’art 8.
Cour suprême des USA fait ce même lien, une loi du Texas qui réprimait la sodomie entre
deux personnes du même sexe constitue une intrusion injustifiée dans la vie privée et
personnelle des individus.
S’agissant du droit français, le juge judiciaire a eu l’occasion d’établir ce lien dans l’affaire
des mariés de Bègle. Le TGI de Bordeaux le 20 juillet 2004 affirme que la vie sexuelle fait
incontestablement partie de la sphère privée.
Le comité des droits de l’homme a affirmé « qu’il est incontestable que la sexualité
consentie exercée en privée est couverte par la notion de vie privée » (31 décembre 1004
TOONEN C/ Australie).
La protection offerte par le droit positif à la liberté sexuelle emprunte notamment la voie de
la lutte contre les discriminations. L’art 14 de la CEDH interdit une différence de traitement
dans le bénéfice des droits et libertés garanties par la convention entre les personnes.
Développement d’une JP importante de la cour sur cet article 14. Parmi les traitements
considérés comme illégitimes, la liste fournie à l’art 14 n’était pas limitative. Donc est
contraire à la CESDH une discrimination fondée sur l’orientation sexuelle (21 décembre 1979
Da Silva c/ Portugal), l’attribution de l’autorité parentale exclusive à la mère au motif que le
père homo vivait désormais en couple avec un homme est constitutive d’une discrimination
fondée sur l’orientation sexuelle.
CEDH GARDNER c/ Autriche 24 juillet 2003, exclusion des couples homos du bénéfice du
transfert d’un bail d’habitation au concubin en cas de décès du preneur.
La discrimination peut être jugée comme légitime dans la mesure où dans le 1er cas : l’intérêt
de l’enfant était en jeux. Et dans le deuxième cas : l’Etat voulait protéger la famille
traditionnelle.
En sens inverse CEDH 10 mai 2001 Estevez c/ Espagne, les différences de traitement entre
couples mariés hétéros et les unions civiles entre homos s’agissant de l’octroie de la pension
au conjoint survivant sont jugées raisonnable et donc conforme à la CESDH du fait de
l’objectif de la législation (préservée la famille fondée sur les liens du mariages. Il y a une
proportionnalité juge la cour.
Art 8 CESDH, ce droit n’est pas absolu. Des ingérences des pouvoirs publics sont possibles.
Les Etats ont une marge d’appréciation précisément pour apprécier les motifs de restrictions
à une liberté et pour apprécier le contenu d’une restriction.
Il ressort de la JP européenne que le contrôle de la cour est en fait d’autant plus strict et
corrélativement la marge d’appréciation est d’autant plus réduite que l’ingérence étatique
touche à la sphère d’intimité.
L’étendue du contrôle de proportionnalité : la cour se sert d’un critère relatif au type
d’activité en cause. Est-ce une question intime ou non ? En fonction de la réponse le
contrôle est plus ou moins poussé.
Longtemps les questions de sexualité étaient envisagées du point de vue des bonnes mœurs,
qui justifiait les ingérences de l’Etat dans les relations intimes.
+ Exemples
-S’agissant des SM, la cour européenne a eu en 2005 à connaître d’une affaire de pratique
SM d’une très grande violence. Et à partir du moment où elle a fondé son raisonnement sur
le seul consentement, elle a parue très compréhensive à l’égard de ces pratiques sexuelles.
En 1997 dans une 1ère affaire (LASKEY), elle avait admis la possibilité pour l’Etat britannique
de sanctionner lourdement (peine de prison) des pratiques SM au nom de la protection de la
santé. Pratique SM consentie, et réalisée en privé. Ces pratiques n’ont pas causés de
blessures exigeant l’intervention d’un médecin. Il apparaissait que c’était la dangerosité
potentielle plus que la dangerosité avérée qui justifiait l’ingérence étatique.
En 2005 (KA et AD c/ Belgique), cette fois il y a eu des atteintes à l’intégrité physique plus
importante. La cour écarte en principe l’intrusion du droit pénal dans la sphère privée. La
cour estime qu’il y a eu violation de l’article 8. Une partie de la doctrine a été émue, Fabre
Magnan à dit que le « sadisme n’est pas un droit de l’homme ». Dès lors qu’il y a
consentement, on est aussi dans le droit à l’autodétermination, l’intervention de l’Etat est
interdite.
2) La liberté de procréer
Liens entre l’Etat et la natalité sont très étroits… L’Etat est lié intrinsèquement à sa
population.
Certains économistes dont Maltus ont apportés des nuances au postulat selon lequel la
croissance des hommes serait source de croissance et de richesses. Maltus prônait un
contrôle des naissances en particulier dans les classes laborieuses. Ces écrits ont eu du mal à
pénétrer les esprits dans un pays de tradition catholique où la fécondité est la conséquence
normale des rapports sexuels.
La maîtrise de la fécondité contribuait à la libération de l’homme et la femme par rapport
aux contraintes de la nature. Cette maîtrise a consisté d’abord de permettre d’éviter cette
procréation, mais elle connaît aujourd’hui des développements inverses destinés à favoriser
cette procréation.
Il n’est pas consacré par les instruments internationaux de protection des droits de l’homme.
Il est en revanche inscrit en droit interne mais simplement au niveau législatif. Est en effet
reconnu juridiquement le droit de choisir si et quand la relation sexuelle doit aboutir à la
procréation. Cela peut se faire de deux façons à distinguer, à savoir la contraception et
l’avortement.
1/ Contraception
condamner des médecins qui ont pratiqués de tels actes pourtant avec le consentement des
patients (CC crim 1er juillet 1937, qualification de délit de coups et blessures volontaires).
Plus récemment la CC a précisé dans un avis (16 juillet 1998) : « qu’une atteinte à l’intégrité
du corps telle que la ligature des trompes pratiquée en dehors de toute nécessité
thérapeutique à des fins uniquement contraceptif est prohibée par l’art 16-3 c civ ». Il fallait
un motif médical très sérieux.
Loi du 4 juillet 2001, il a inséré dans le code de la santé publique la stérilisation a visée
contraceptive. Les personnes majeures peuvent demander à être stérilisés compte tenu de
l’irréversibilité de l’acte, un délai de 4 mois doit être laissé à la personne demandant
l’opération.
2/ L’avortement
Conflit entre deux droits : droit de la mère à la libre disposition de son corps et le droit à la
vie éventuellement.
S’agissant de la loi française le législateur a tenté de tenir compte de ces 2 aspects,
l’avortement est une considération prise en compte de la libre disposition du corps. Mais
législateur en affirmant dès l’article 1ère (loi de 1975) : le respect de tout être humaine dès le
début de la vie. Loi construise autour du principe du droit à la vie et autour deux exceptions
L’IVG et l’IMG. Dans ces deux hypothèses le droit de disposer de son corps prime.
S’agissant de la vie, ce point été évoqué par les auteurs de la saisines du CCL sur la loi de
1975. Le CCL dans sa décision s’est déclaré incompétent pour apprécier les conventionalité
de la loi ce qui a donné lieu à la JP Nicolo.
S’agissant de l’art 2, d’abord arrêt de 1992 OPEN DOOR c/ Irlande : la cour a refusée de
déterminer si la convention garantissait un droit à l’avortement ou si à l’inverse le droit à la
vie consacré à l’art 2 s’opposait à un tel acte. L’Etat dispose dans ce domaine d’un pouvoir
d’appréciation discrétionnaire car le droit à la vie est certes consacré mais rien n’est précisé
quant à son titulaire. Il appartient aux Etats de déterminer le début de cette protection.
CEDH VO c/ France 8 juillet 2004 : il appartient aux Etats de déterminer l’étendue de ce
droit. Cette JP faisait suite à un arrêt de la CC de 1999 qui avait cassé un arrêt de CA qui avait
condamné pour homicide involontaire un gynéco qui suite à une erreur médical avait
provoqué un avortement. Le point du départ du droit à la vie à supposer qu’il s’applique au
fœtus appartient aux Etats.
La cour a condamné la Pologne sur l’art 8 pour avoir refusé à une femme d’avorter alors que
la grossesse lui faisait courir un grave risque pour sa santé (CEDH 20 mars 2007 TYSIAK). La
loi polonaise autorise l’IVG en cas de menace pour la vie ou la santé de la femme enceinte
mais en pratique les obstacles sont nombreux car dissuasion des médecins par craintes que
les conditions dans lesquelles l’IVG soient lues de manière restrictive par les juges. La cour
explique qu’une législation sur la grossesse touche nécessairement la vie privée car quand
une femme est enceinte sa vie privée et étroitement associée au fœtus qui se développe.
Le juge européen offre une protection indirecte par le biais de la liberté d’expression.
CEDH Open Door : la cour avait jugé que l’interdiction au nom de la morale de diffuser toute
info relative aux possibilités d’avorter à l’étranger est une ingérence disproportionnée dans
la liberté d’expression reconnue à l’art 10.
CEDH 3 février 2009 Women c/ Portugal, faire entrer un navire dans un port portugais pour
diffuser une info sur l’avortement notamment à l’étranger. Refus de l’entrée par le Portugal.
Moyens : cette décision de refuses l’entrée constituait une violation de la liberté
d’expression. La cour condamne le Portugal pour violation de la liberté d’expression.
Le CCL a rattaché cette libre disposition du corps quand il a été saisi de la loi IVG de 2001 à
l’art 2 de la DDHC. En matière d’IVG, c’est une liberté de la femme et non du couple. C’est le
consentement de la femme qui est nécessaire. Le couple est invité à être présent à la
consultation et à la décision à prendre. En aucun cas la participation de l’homme n’est
nécessaire.
CE l’a rappelé le 31 octobre 1980 LAHACHE, il a jugé que le mari ne pouvait s’opposer à la
volonté d’avorter de son épouse.
Certains auteurs critiquent cette exclusion de l’homme. Notamment Seriaux, qui estime que
cette autonomie conjugale de la femme est surprenante dès lors que biologiquement
l’enfant est aussi bien celui du père que de la mère. Dans la mesure où biologiquement
l’enfant est autant celui du père que de la mère.
La commission européenne a toutefois rappelé que « c’est la femme qui est essentiellement
concernée par la grossesse » (19 mai 1992 H.C. c/ Norvège.
+ L’IMG est antérieure à la loi Weil de 1975. Avant cette loi l’interruption ne pouvait être
pratiquée que quand la vie de la femme était mise en péril par la poursuite de la grossesse.
Loi de 1975 libéralise cet avortement en élargissement les cas où il est possible, il suffit
désormais que la santé de la femme cour un danger grave. La loi de 75 prévoit une autre
éventualité ouvrant la possibilité à une IMG : quand l’embryon ou le fœtus a une forte
probabilité d’être atteint d’une maladie incurable ou grave.
L’IMG peut être pratique à tout moment. Le consentement de la femme est nécessaire, il
faut l’attestation de deux médecins différents.
La loi de 1975 rend en outre possible l’IVG pour détresse de la femme. 2 conditions :
- Matérielle : existence d’un état de détresse de la femme
- Temporelle : délai dans lequel cette IVG peut être pratiquée (12 semaines).
Ces deux conditions ne sont pas également limitatives, la première condition est plus facile à
remplir car plus apparente que réelle. Seule la femme est juge de cette détresse. Ni le
médecin ni le juge ne peuvent substituer leur appréciation à la sienne.
En revanche la condition de délai est plus restrictive, et limite fortement cette pratique.
C’est pourquoi le législateur a allongé ce délai.
B/ Droit de procréer
Les interros sur l’acte de procréation ont été renouvelés avec le progrès scientifique, une
fois que les bébés éprouvette ont été rendus possible. Libération de l’homme par rapport
aux contraintes naturelles, de l’infertilité. La demande actuelle des homos est une suite
logique de la dissociation entre sexualité et procréation.
La question des mères porteuses est sujette à débats, point d’orgue de cette problématique
que recouvre partiellement l’homo-parentalité.
-Cadre général
AMP : C’est toute technique autorisée permettant la procréation en dehors du processus
naturel. Définition intégrée dans le code de la santé publique par la loi du 6 août 2004.
Elle est à l’origine de 2,3% des naissances chaque année.
L’insémination artificielle est la technique la plus ancienne, en France dès les 70’s. Les dons
de spermes ont inaugurés cette dissociation entre la paternité biologique et la paternité
juridique. Par la suite le don d’ovocytes a répondu à une forme d’infertilité féminine et ce
faisant a permis aussi une dissociation entre la maternité biologique et la maternité
juridique.
Fécondation in vitro mis en place fins des 80’s en France.
Le recours à ces techniques est très encadré par le droit.
D’abord conditions tenant à l’objet de l’AMP portant sur la finalité de cette assistance. Ainsi
le droit n’autorise le recours à l’AMP dans 2 cas :
- lutter contre l’infertilité d’un couple (infertilité diagnostiquée)
- éviter la transmission à l’enfant à naître d’une maladie d’une particulière gravité.
Conditions tenant aux bénéficiaires de l’AMP : il faut s’intéresser au projet parental. Seul un
couple constitué d’un homme et une femme peut recourir à l’AMP. Ce couple doit être en
age de procréer, marié ou alors ayant deux ans de vie commune.
Questions à propos des célibataires. Ces derniers sont admis à l’adoption ce qui pose
problème. Mais situations différentes car dans un cas on accueille un enfant qui existe alors
que dans l’autre on créée un enfant privé d’une partie de son ascendance.
C’est au médecin de vérifier que la condition de l’age de procréation est remplie, condition
qui pèse principalement sur la femme. La SS rembourse jusqu’à l’age de 43 ans.
Garanties entourant la réalisation de l’AMP. Cette technique nécessite des dons de gamètes
gratuitement et de manière anonyme conformément aux règles générales concernant le don
et l’utilisation des éléments et produits du corps humain. Les principes de gratuité et
anonymat sont aujourd’hui interrogés.
S’agissant de la gratuité, question s’agissant d’ovocyte. Car c’est complexe et contraignant.
Cela n’incite pas au don. On constate une forte pénurie des dons d’ovocytes. L’idée d’une
rémunération a pu voir le jour. Cela porterait atteinte au principe d’indisponibilité du corps
humain. On veut rembourser à la femme mais de ne pas donner lieu à une véritable
rémunération.
S’agissant de l’anonymat, on veut protéger les parents légaux. Mais aussi éviter une
rémunération de ces parents à l’égard du donneur. Cela pose problème du point de vue du
droit de connaître ses origines garantit par l’art 8.
Rapport l’année dernière (mai 2009) du CE dans le cadre de révision de la loi bioéthique. La
France a une conception trop absolue du secret sur les origines. Le dispositif juridique ne fait
pas de distinction entre les données identifiants le donneurs et celles qui ne seraient pas
identifiantes. Le CE est favorable à cette distinction. Mais il ne faut pas freiner les dons, en
garantissant la protection des données identifiantes.
Loi de 2004 a élargi la liste des donneurs potentiels en supprimant la condition selon laquelle
le donneur doit être en couple. Désormais la seule exigence tient à ce qu’il est déjà une
descendance. Si le donneur est en couple, il faut le consentement du couple.
Insémination en cas de décès du conjoint : la veuve peut demander une insémination post
mortem, juge de 1ère instance a déjà répondu favorablement (TGI de Créteil 1984),
insémination de la veuve pas interdite car cela ne heurte pas le droit naturel car une des fins
du mariage et le droit à la procréation.
Loi de 1994, interdit l’AMP post mortem, l’insémination artificielle même avec le sperme du
conjoint est prohibée. TGI de Rennes 15 octobre 2009 : conformément à l’état actuel de la
loi rejette la demande d’une veuve voulant obtenir la restitution du sperme congelé de son
mari décédé d’un cancer. Le juge judiciaire a rappelé la législation en vigueur qui fait
obstacle à l’insémination ou au transfert des embryons en cas de décès d’un des membres
du couple. Le dépôt d’une requête en divorce aussi, la séparation de corps l’est aussi, voire
même en cas de cessation de communauté de vie.
deux époux est né plus d’un an après la mort du mari, était couvert par la présomption de
paternité malgré la gestation différée. Cet enfant est réputé conçu durant le mariage.
CC 9 janvier 1996, portant sur des faits antérieurs à la loi de 1994. CC précise en l’espèce que
l’AMP ne peut avoir pour but légitime que de donner naissance à un enfant au sein d’une
famille constituée. Ce qui exclut le recours à un processus de fécondation in vitro ou sa
poursuite lorsque le couple qui devait accueillir l’enfant a été dissout par la mort du mari.
L’AMP n’est pas un véritable droit. Certains considèrent néanmoins que l’admission juridique
de ces techniques médicales participe implicitement à la reconnaissance d’un « droit à
l’enfant ».
Ex de la Chine qui sans interdire la reproduction contraint très fortement ce droit en vue de
limiter le nombre de naissance, donc la croissance démographique. Arsenal juridique
important, incitatif mais aussi répressif. En 2002 législateur chinois est intervenu en reculant
l’age légal du mariage et en retardant la venue du 1ère enfant pour les femmes mariés. La
règle générale d’un enfant par couple demeure. Il est parfois autorisé un deuxième enfant,
avec l’autorisation administrative du planning familiale. Le deuxième enfant doit aussi être
retardé (intervalle de 4 ans).
En dehors de ce cadre naturel, le droit à l’enfant disparaît. Les conditions de l’AMP montre
bien la restriction.
La cour européenne semble ajouter une autre exigence, celle de la vie commune (CC 18 avril
2006 Dickson c/ RU). Pour une femme dont le mari purgeait une peine d’emprisonnement.
La cour a considéré qu’il n’était pas dans l’intérêt de l’enfant de naître dans de telles
conditions. Refus de condamner le RU.
CEDH B c/ France 2008 : même demande que Fretté et même motivation. La cour rappelle
que les dispositions de l’art 8 ne garantisse pas le droit de fonder une famille et donc
d’adopter. Cependant l’Etat français est allé au delà des obligations qui découlent de l’art 8
en créant un droit à l’adoption, à partir de là l’Etat est dans l’obligation s’agissant de la mise
en œuvre de ce droit de ne pas prendre des mesures discriminatoires au sens de l’art 14. Par
conséquent la France en permettant la procédure d’adoption aux célibataires, ne doit pas
distinguer selon l’orientation sexuelle de la personne. A défaut il y a discrimination fondée
sur cette orientation. Suite à cette condamnation en 2008, récemment (novembre 2009) le
TA de Besançon a ordonné au conseil général du Jura de délivrer dans un délai de 15j un
agrément d’adoption pour l’enseignante homo qui était la requérante devant la CEDH.
La notion de vie familiale utilisée dans la CESDH ne suppose pas l’existence d’enfant. La cour
l’a précisé dans un arrêt du 26 mars 1992 (BELJOUDI). CESDH ne distingue pas vie pv et
familiale.
On peut considéré que la vie privée au sens de l’art 8 recouvre un droit à l’indifférence,
secret de l’intimité. Tandis que la vie familiale couvrirait un droit à la visibilité d’avantage.
C’est au titre de leur vie familiale que des couples homos demande la reconnaissance
juridique de leurs unions.
Comme tout droit, le droit à la vie familiale n’est pas absolu. Il peut être limité en raison des
droits d’autrui ou pour une raison d’OP. Mais ce qui est remarquable s’agissant de ce droit,
c’est l’idée d’une restriction de ce droit sous forme de moralité.
1/ Mariage
Art 16 DUDH et art 23 du pacte international des droits civiles et politiques : consacre droit
au mariage. Le comité des droits de l’homme déduit de ce droit au mariage, le droit de
fonder une famille et la possibilité de procréer. Obligation pour les Etats de reconnaître
comme un mariage l’union entre un homme et une femme.
Art 12 CESDH : a partir de l’age nubile l’homme et la femme ont le droit de se marier et
fonder une famille.
CEDH REESE Arrêt de 1986 : art 12 visait que le mariage traditionnel entre deux personnes
de sexes différents.
CEDH GOODWIN 11 juillet 2002 : la cour précise que si le mariage se limite à un homme et
une femme le sexe de la personne ne doit pas être apprécié à partir des seuls critères
biologiques.
Dissociation entre couple et droit de procréer existait déjà au niveau européen dans les
rapports de la commission, « l’incapacité pour un couple de concevoir ou d’élever un enfant
ne prive pas ce couple du droit de ce marier ».
Commission 1er mars 1979 Van Oosterwijk.
Commission 13 décembre 1979 HAMER C/ RU : les prisonniers ont le droit de se marier.
La charte des droits fondamentaux de l’UE marque un véritable changement. Car elle
dissocie la question du mariage de celle du genre (pas de référence au genre).
C civ établit ce même lien entre mariage et famille qui sont réunis dans un même article
(203) qui dispose que les époux contractent ensemble par le seul fait du mariage l’obligation
de nourrir et d’élever des enfants. C’est pourquoi la CC a jugée en 2007 dans l’affaire des
mariés de Bègle que le mariage est l’union d’un homme et d’une femme. CC a pris soin de
préciser que la charte des droits fondamentaux n’a pas en France de force obligatoire.
2/ Liberté du mariage.
CCL a consacré cette liberté dans le cadre du contentieux des étrangers. En droit interne le
mariage et l’immigration entretiennent des liens étroits. C’est pourquoi en 1993 dans sa
Union : faite de disposer en tant que couple d’un statut juridique qui produit des effets de
droit.
Dissociation de la CEDH entre le mariage et l’établissement d’une famille. Dissociation
favorable à la reconnaissance d’un mariage ou d’une union homo.
Vu l’absence de dénominateurs communs, les Etats ont une marge d’appréciation. Plusieurs
Etats reconnaissent le mariage homo.
Création du PACS en France (1999) : contrat conclu entre deux personnes physiques majeurs
de sexes différents ou de mêmes sexes afin d’organiser leur vie commune. CCL : législateur
peut accorder des droits particuliers en vertu de ce PACS a des personnes qui ne peuvent
(homos) ou ne veulent pas se marier. CCL ferme la voie d’un mariage homo.
La CEDH considère par exemple, le fait qu’un Etat subordonne l’ouverture d’un droit à
pension pour le conjoint survivant d’un mariage uniquement, est conforme à la convention
car but légitime de protection de la famille fondée sur les liens du mariage (CEDH Estevez C/
Espagne mai 2001).
B/ Protection de la parentalité
Protection de l’art 8, suppose en droit européen qu’existe une famille. Le seul désir de
fonder une famille n’est pas garanti par l’art 8. En revanche les liens entre un parent adoptif
et un enfant adoptif relève de cette disposition (CEDH 13 juin 1979 Marckx c/ Belgique).
Sur la base de cet article il y a deux types de protection :
- Liens biologiques
- Liens affectifs
On couvre tant la famille construite que la famille biologique. Référence fréquente à
l’effectivité du lien de parentalité (existence de vie commune, cohabitation, participation de
l’adulte à l’éducation de l’enfant…).
Un autre pan concerne l’égalité des enfants. C'est-à-dire que la protection de la vie familiale
a été considéré comme garantissant cette égalité des enfants (égalité entre enfant légitime,
naturel, adultérin). Tout enfant a le droit d’établir sa filiation.
CEDH 1er février 2000 Mazureck c/ France : la cour a expressément reconnue cette égalité
entre enfants quelque soit la filiation, ils doivent être égaux dans l’établissement de leur
filiation. S’agissant des droits patrimoniaux, la cour protège une égalité entre les enfants
s’agissant de leurs droits patrimoniaux.
CEDH 3 décembre 2009 Zaunegger c/ Allemagne, sur l’art 8 et l’art 14, père d’une fille née
hors mariage à souhaiter obtenir la garde conjointe après la séparation. Mais le droit
allemand ne permet pas cela quand les enfants sont nés hors mariage. Requête du père
auprès de la CEDH. La famille n’est pas confiné aux relations maritales rappelle la cour. La
cour prend soin de rappeler que les relations entre père non marié et enfant ne sont pas
nécessairement des liens instables. La large marge d’appréciation conférée aux Etats sur ces
questions doit nécessairement aujourd’hui être plus réduite à la lueur du contexte européen
évolutif et du nombre croissant de parents non mariés. Malgré l’absence de consensus
européen quant aux droits des pères d’enfants nés hors mariage, la différence de traitement
subit par le requérant (reconnu juridiquement comme le père) constitue une violation de
l’art 14 combinés avec l’art 8.
Les exemples de protection de l’individu contre lui-même sont nombreux, ex : malade en fin
de vie, nains cascadeurs, SDF…ces protections paraissent le plus souvent légitime au citoyen
mais doivent interroger le juriste.
Il faut distinguer entre les fondements juridiques de ces interdits ou obligations pesant sur
l’individu.
2 types de fondements :
-Certains interdits/obligations destinées à protéger la collectivité. Ils ne sont alors qu’une
déclinaison des restrictions aux libertés au motif d’OP.
-D’autres vise le seul individu. Le fondement juridique paraît dès lors plus fragile.
On retrouve s’agissant de la libre disposition de son corps la dignité comme une borne
possible de la liberté. Mais ces rapports ont un caractère évolutif, c'est-à-dire l’équilibre
entre dignité et liberté de disposer de son corps n’est pas fixe.
Problèmes soulevés par le diagnostic pré natale/ pré implantatoire, cela peut conduire à un
eugénisme doux/démocratique. Le fait de connaître avant de mettre un enfant au monde les
qualités du fœtus peuvent permettre la sélection des embryons/fœtus.
Trois situations pose problème :
Stérilisation forcée :
Les déficients mentaux ont souvent subis de telles pratiques dans de nombreux pays.
Notamment pendant la WWII et dans des Etats démocratiques au début du 20 ème jusqu’au
milieu des 70’s. L’objectif était une sélection sociale. Il fallait aussi réduire les frais d’aide
social.
IVG pour motif médical : diminuer la survenue d’enfant ayant des malformations/handicap.
Il y a des disfonctionnement secondaires. La pratique est interdite.
B/ Interdits en question
Au nom de la dignité humaine le droit protège la femme qui souhaiterait donner naissance
d’une autre femme.
On peut distinguer en fonction de qui est la mère biologique, distingue la simple gestation
pour autrui de la procréation pour autrui.
La gestation pour autrui est autorisée dans certains Etats étrangers.
CE 22 janvier 1988 association les cigognes, à affirmer l’illicéité d’une association qui faisait
l’intermédiaire entre des couples et des mères porteuses.
Le juge judiciaire a dissolu de telles associations (CC en 1989 : une telle association tend a
créer une situation d’abandon et aboutit à détourner l’institution d’adoption de son
véritable objet). CC AP 31 mai 1991 : annule les conventions de mères porteuses.
L’art 16-7 c civ : toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour autrui est
nulle.
Les juges se sont servis de l’art 1128 du c civ, interprété à contrario (personnes ne sont pas
des choses et ne peuvent faire l’objet d’un commerce).
Le juge a eu à appliquer cet art 16-7 le 9 décembre 2003 : la femme qui accouche est la mère
selon la CC.
La CA de paris a eu à connaître de l’état civil d’un enfant né à l’étranger d’une mère
porteuse, la non transcription des actes de naissance aurait des conséquences contraires à
l’intérêt supérieur de l’enfant. L’enfant sera privé d’acte d’état civil indiquant sa filiation.
Cela peut aussi bien prendre la forme d’interdits que d’obligations. Parmi les interdits on
peut citer ceux portant sur la consommation de produits dangereux pour la santé, ou la
prohibition en fonction des lieux, prohibition concernant certaines personnes (interdiction
de vente de tabac/alcool aux mineurs).
Parmi les obligations pesant sur l’individu pour sa propre protection on peut citer le port de
la ceinture de sécu. Il y a eu de vifs débats lors de son apparition. Cette mesure pouvait
apparaître comme une mesure de police administrative. On ne veut protéger que celui qui
porte la ceinture.
Puis il y a eu l’obligation de porter le casque, c’est uniquement la protection de l’individu qui
porte le casque. On peine à trouver un fondement juridique, le ministre avait justifié cette
obligation par la baisse des dépenses de l’assurance maladie grâce à la baisse de la gravité
des accidents. Or cela ne fait pas partie des composantes de l’OP.
B/ La question de l’euthanasie
Suicide : manifestation ultime de la liberté de l’individu qui décide de sa vie selon certains. Il
n’est pas interdit par le droit. Ce qui est interdit c’est la provocation au suicide (1987), 3 ans
de prison. CEDH : L’art 2 de CESDH, impose aux Etats de prendre les mesures adéquates pour
protéger la vie des personnes et en particulier les personnes emprisonnées pour les protéger
du suicide (16 novembre 2000 TANRIBILIR).
La loi de 2005 autorise la suspension des soins médicaux dès lors que 2 conditions sont
réunies :
-soins soient inutiles et disproportionnés
-patient à exprimer sa volonté de mettre fin aux soins et à plusieurs reprises.
Printemps 2008, mission parlementaire par le député Leonetti : on ne revient pas sur l’idée
de la loi de 2005.
Au Pays Bas, d’abord dépénalisation dans loi de 1993 avant de reconnaître un droit subjectif
à la mort en 2000. Ce droit est encadre sous de strictes conditions :
- Le médecin doit être convaincu que c’est une demande réfléchie du malade.
- La situation du patient doit être sans issue et insupportable.
- Il doit y avoir consultation d’un confrère par le médecin auprès de qui la demande est
effectuée.
- La demande doit être examinée par une commission paritaire régionale (médecin,
juriste et spécialiste de l’éthique). Cette commission apprécie les conditions
précédentes.
La cour a rendu un arrêt Pretty 29 avril 2002, refus de l’euthanasie de la GB. La cour refuse,
il n’y a pas de violation d’un droit protégé par la convention par la GB. Examen détaillé de la
cour, deux fondement étaient invoqués par la requérante art 2 (droit à la vie donc droit à la
mort selon elle), la cour estime que le droit à mourir ne peut être le corollaire du droit à la
vie protégée à l’art 2. L’autre fondement est l’art 8, la requérante se referait à une analyse
de la cour, comme consacrant un droit à l’autonomie personnelle selon certains arrêts de la
cour. Dans ce cas la cour a dit qu’il n’y avait pas un droit à l’autodétermination allant jusqu’à
décidé du droit à sa propre mort. On peut considérer que si au nom de ce droit à
l’autodétermination on accepte le droit à l’auto mutilation pourquoi ne pas accepter le droit
à l’euthanasie.
Une partie de la doctrine estime qu’il faut distinguer les 2 situations, car l’autonomie
personnelle n’est protégée que quand elle est une source d’épanouissement pour le titulaire
de l’autonomie. Le choix de mourir ne peut conduire à l’épanouissement.
PARTIE 3 : L’EGALITE
+ Distinction avec la notion de discrimination qui est une violation particulière du principe
d’égalité, il s’agit d’une distinction opérée entre les individus à priori égaux en raison de
critères prohibés c'est-à-dire de critères que le droit interdit de prendre en considération. Le
code pénal français dans son art 225-1 énumère ces motifs prohibés dans une liste
exhaustive, « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes
physiques à raison de leur origine, sexe, situation familiale, grossesse, apparence physique,
patronyme, état de santé, handicap, caractéristiques génétiques, mœurs, orientation
sexuelle, age, opinion politique, appartenance syndicale, appartenance vraie ou supposée à
une ethnie/nation ou religion.
Discrimination directe : situation dans laquelle une personne est traitée de manière moins
favorable en raison d’un motif prohibé.
Discrimination indirecte : vise la situation dans laquelle une disposition d’un texte juridique,
un critère ou une pratique apparemment neutre désavantagerait particulièrement des
personnes par rapport à d’autres pour des motifs prohibés. Cette notion permet au juge de
mesure au delà de l’apparente égalité l’impact concret d’une disposition.
+ La discrimination positive : le terme est critiqué notamment par les juristes français car il
heurte notre définition négative des discriminations.
Danielle L. « il s’agit de mesures préférentielle au sens très large. Trois sous catégories :
- Mesures préférentielles stricto sensu : mesures fondées sur un critère socio
économique ayant un objectif compensatoire. Ex : prestations sociales soumises à
des conditions de revenus, un tarif différentié dans la cantine entre les enfants
scolarisés…
- Actions visant à rétablir l’égalité en faisant bénéficier un groupe qui a subit une
discrimination d’un traitement préférentielle par rapport au reste de la population.
Ex : les quotas.
En principe les discriminations positives n’ont qu’un effet provisoire, ces discriminations
disparaissent une fois l’objectif d’égalité atteint.
François Luchaire a parlé à propos de l’égalité « d’un Janus constitutionnelle » cette figure
mythologique à deux visages, et l’égalité on a au moins 2.
+ Egalité devant la loi : égalité en droit, c’est notre 1er approche dans les textes (DDHC de
1789 art 1). On parle parfois pour cette égalité d’une égalité abstraite. Cette égalité
entretien des liens étroits avec la règle selon laquelle le droit est général. Car comme les
hommes sont égaux la loi s’applique à tous.
+ Egalité par la loi : égalité par le droit, on parle plutôt d’égalité réelle. Cette approche de
l’égalité justifie que soit menée des politiques publiques visant à lutter contre les différentes
formes d’inégalités sociales de façon à établir une égalité des conditions matérielles
d’existence. La loi devient l’instrument permettant de parvenir à cette égalité.
L’égalité est plutôt un droit liberté, elle est consacré par les textes reconnaissant les droits
de 1ère génération généralement.
+ Au niveau national.
DDHC 1789, « les hommes naissent et demeurent égaux en droit ». Selon Rousseau, les
hommes sont inégaux par nature, pour palier à ces inégalités le contrat est la. Ce contrat
créé une égalité juridique.
L’égalité est aussi le postulat sur lequel repose la démocratie, car les citoyens sont égaux ils
peuvent tous participer au pouvoir. L’instrument de cette égalité est le droit, dans la DDHC
on trouve ce lien étroit entre la loi et l’égalité cela est visible à l’art 6 (« loi est la même pour
tous », « tous les citoyens ont le droit de concourir *…+ à l’élaboration de la loi »).
La DDHC s’intéresse aussi à l’égalité à propos de l’accès aux emplois publics.
Figure également l’égalité devant l’impôt à l’art 13.
Constitution : art 1, La France assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d’origine, de race ou de religion.
+ Au niveau international.
+ Au niveau régional.
S’agissant du droit euro, art 14 de la CESDH qui énonce un principe général de non
discrimination dans la jouissance des droits et libertés reconnus par la convention.
La doctrine présente l’égalité comme un fondement possible des droits de 2 ème génération
(droit à).
CE 1951 société des concerts du Conservatoire, le juge administratif en a fait un PGD.
CCL 27 décembre 1973 Taxation d’office, il affirme que l’égalité est un principe à valeur
constitutionnelle à partir de la DDHC.
HS sur l’actualité
Décision du CCL censurant la loi sur la taxe carbone (29 décembre 2009, loi de finance pour
2010). Grâce à cette taxe, on incite les contribuables à réduire leur consommation. Selon CCL
problème :
-Législateur prévoit de nombreuses exemptions à tel point que des activités particulièrement
nocives étaient exemptées. CCL estime que cela est contraire à l’objectif poursuivi par le
législateur.
-Les exemptions créées une rupture d’égalité devant les charges publics.
Censure de l’ensemble par le CCL.
Réception de cette approche tout d’abord par la CEDH, qui se réfère dans l’arrêt en 2005 (6
janvier) HOOGENDIJK.
CEDH 13 novembre 2007 D.H. c/ République Tchèque : la cour se montre plus précise.
Peuvent être considéré comme discriminatoires une politique ou une mesure générale qui
ont des effets préjudiciables et disproportionné sur un groupe de personnes même si elles
ne visent pas spécifiquement ce groupe. Une discrimination peut résulter d’une situation de
fait. Discrimination indirecte s’entend comme une différence de traitement consistant en
l’effet préjudiciable et disproportionné d’une politique ou d’une mesure bien que formulé
de manière neutre a un effet discriminatoire. Pour qu’il y ait discrimination indirecte il ne
faut pas nécessairement l’intention discriminatoire. La cour est consciente des difficultés de
preuve des requérants pour prouver une discrimination indirecte, dès lors la cour a assoupli
les règles de preuves et admet qu’il soit recouru à des statistiques.
Réception de la notion par le droit français, on ne peut pas dire que le droit français soit
habitué à cette approche. Néanmoins certaines branches du droit sont plus enclines (droit
du travail). CC social 9 janvier 2007, sanctionne une pratique apparemment neutre qui
constitue une discrimination indirecte en raison de l’état de santé.
En droit public il y a une amorce perceptible, arrêt le plus important est un arrêt du CE
SPAGGIARI 18 octobre 2002, en l’espèce égalité entre nationaux et ressortissants
communautaires dans l’accès à la fonction publique. Le juge administratif précise que les
stipulations du traité doivent être interprétées comme interdisant non seulement les
discriminations fondées sur la nationalité mais aussi toutes les autres formes de
discriminations qui par d’autres critères de distinction aboutissent au même résultat. CE
annule la délibération du jury au motif que la prise en considération s’agissant de
l’expérience pro de la seule expérience dans un établissement français, constitue une
distinction illégale à l’égard des ressortissants communautaires.
CE X 10 avril 2009, référence explicite à la discrimination indirecte, annulation de la
délibération d’un jury (concours des officiers de PJ), un officier a été interrogé sur son
origine et sa pratique confessionnelle. CE considère que ces questions sont étrangères à
l’appréciation de l’attitude du candidat, et constitue une discrimination. Aucune distinction
directe ou indirecte ne peut être faite entre fonctionnaires en raison de leurs opinions ou
leurs origines.
Les différences de traitement peuvent être admises si on n’utilise pas un critère prohibé. Il
peut également dans certaines circonstances déroger au principe d’égalité.
CCL et juge administratif mettent en œuvre une conception relative du principe d’égalité,
pour ces juridictions le principe d’égalité de traitement ne vaut que pour des personnes se
trouvant dans des situations semblables.
CE DENOYEZ et CHORQUES : il peut y avoir des différences de traitement par
l’administration, si les différences répondent à des différences de situations appréciables.
Peut être mis en place une différence de traitement car existe une nécessité d’intérêt
générale en rapport avec l’objet de la mesure (ex : distinction selon les revenus).
CCL 12 juillet 1979, l’existence d’un tarif propre est plus avantageux aux usagers d’autoroute
ayant leur domicile ou leur lieu de travail dans le département concerné est conforme au
principe d’égalité. Car le législateur peut régler de façon différente des situations
différentes, dérogation du législateur au principe d’égalité pour des motifs d’intérêt général.
Cette possibilité de traiter différemment n’est pas une obligation (CE société Baxter). Dans
cette hypothèse on déroge au principe d’égalité.
Ces JP qui montrent une acception relative de l’égalité ont ouvert la voie à l’adoption de
politique publique visant l’égalité matérielle/réelle.
Mai 1985 : ABDULAZIZ c/ RU : la progression vers l’égalité des sexes constitue aujourd’hui un
objectif important des EM.
Malgré ces droits reconnus en pratiques, les femmes sont peu représentées. On a voulu
favoriser l’accès à la vie politique des femmes. Loi de 1982 qui interdisait l’établissement de
liste pour les élections municipales comportant plus de 75% de personnes du même sexe.
CCL a été saisi de cette loi, il a censuré cette disposition comme contraire au principe
d’égalité, se référant à l’art 6 de la DDHC qui s’oppose à toute division par catégories des
électeurs et des personnes éligibles (18 novembre 1982).
Révision constitutionnelle en 1999, le 8 juillet, introduction à l’art 3 du texte fondamental la
disposition suivante : la loi favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats
électoraux et aux fonctions électives. Depuis 2008 on trouve cette disposition à l’art premier
de la constitution. Les parties politiques sont désormais tenues de présenter 50% de femmes
dans les scrutins de liste (sanctions financières en cas de non respect).
Loi de 2007 a poursuivi dans cet objectif d’égal accès, impose pour une élection qui n’est pas
au scrutin de liste, le suppléant doit être de sexe différent.
Projet instituant un conseiller territorial qui remplacera les actuels conseillers généraux et
régionaux. Problème tiens au mode de la désignation des nouveaux élus. Car à l’heure
actuelle on privilégie le scrutin uninominal à celui de liste où la parité peut plus facilement
être « réalisée ».
Egalité a d’abord été une préoccupation du droit communautaire. Cela existe aussi au niveau
international. NU : convention sur l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes
complété par protocole en 1999 sur l’examen des plaintes.
Les études montrent un écart de 20% pour un poste équivalent selon qu’il est occupé par un
homme ou par une femme.
Loi de 2006 : prévu de remédier aux distorsions d’ici 5 ans.
Les femmes n’accèdent pas aux plus hautes fonctions pro.
Le pouvoir constituant s’est récemment préoccupé des autres champs ou les inégalités
apparaissent. Révision constitutionnel de juillet 2008 : extension de la recherche d’égalité
aux responsabilités sociales et pro. Depuis cette révision, l’égal à la vie politique et
professionnelle est déplacé dans l’art 1er de la constitution.
2) Discriminations à rebours
On tend à condamner les dispositifs d’avantages sociaux spécifiques aux femmes sous la
pression du droit européen et communautaire. A l’heure actuelle cette exigence est
retournée et à tendance à profiter aux hommes.
Discrimination à rebours : discrimination qui jouerait contre les hommes, c'est-à-dire les
personnes non destinataires des mesures.
Ferdinand Mélin Soucramanien : « Discriminations positives qui auraient atteint un résultat
autre que celui recherché et qui produirait des effets pervers. ». C’est le cas des
discriminations positives pour les femmes, dont le but est de rétablir l’égalité réel mais qui
allant au-delà de ce rééquilibre créerait une discrimination négative à l’égard des hommes.
Ex : Interdiction du travail de nuit pour les femmes, traditionnellement le droit français pour
protéger les femmes interdisait le travail de nuit des femmes. Condamnation par le droit
communautaire dans un arrêt CJCE du 25 juillet 2001 Stoeckel : cette interdiction est
contraire au principe d’égalité reconnu par le traité.
Réformation du code du travail français.
En droit communautaire il est admis que l’interdiction du travail de nuit soit maintenue pour
les femmes enceintes. Car dans cette situation ce n’est plus comparable à la position des
hommes.
Question concernant la bonification de la retraite pour les femmes ayant eu des enfants.
Législateur a cherché à prendre en compte les charges et contraintes que la maternité
pouvait faire peser sur le déroulement de la vie professionnelle des femmes. A cet fin il y
une adoption de l’art 751-4 c de la sécu social qui prévoit une majoration de trimestre par
enfant au profit des mères. Aujourd’hui le traitement de faveur accordé aux femmes est
remis en cause, on assiste à une augmentation des contestations de la part des pères de
familles qui devant les tribunaux revendique l’application de ces mesures indépendamment
du sexe de l’assuré. Estimant que loin d’assurer l’égalité homme femme, de telles mesures
créeraient de nouvelles discriminations à l’encontre des hommes.
Une telle bonification est elle constitutionnelle ? Conforme au droit européen ? Conforme au
droit communautaire ?
Le CCL a eu à connaître de cette question s’agissant de la loi Fillon 2003 sur les
retraites, le législateur ne peut en principe réservé aux femmes le bénéfice des majorations
et bonifications de carrières. Il n’ont a pas moins admis à titre transitoire l’innocuité des
dispositions en causes au motif que des circonstances de fait et notamment les distorsions
de carrières qui ont existé dans le passé et notamment en matière de rémunération.
L’attribution d’avantages sociaux ne saurait dépendre du sexe des parents.
Conformité au droit européen : la CEDH a admis qu’il puisse y avoir des mesures
préférentielles à destination des femmes mères de familles sans qu’il y ait violation de l’art
14 (STEC 6 juillet 2005). Ce n’est pas par principe contraire à l’art 14. Mais le juge judiciaire
français se montre plus réservé à l’égard des mesures préférentielles du droit français. CC civ
2ème du 21 décembre 2006, la CC estime qu’aucune discrimination justifié par un motif
objectif et raisonnable au sens de l’art 14 de la convention ne saurait être retenu entre une
femme qui n’a pas interrompu sa carrière et un homme qui rapporte la preuve qui l’a
effectivement élevé seul un enfant. CA de Paris 5 juin 2008 a jugé incompatible cet article
L351-4 avec les stipulations de l’art 14 de la CEDH, cette disposition ne vise pas à compenser
des désavantages liés à la maternité stricto sensu mais vise à compenser des charges liées à
l’éducation de l’enfant.
Plus récemment la CC civ 2ème 19 février 2009 se fonde sur la CESDH pour accorder le
bénéfice de l’avantage en matière de retraite à un père de famille ayant élevé 6 enfants.
Délibération de la HALDE 27 octobre 2008 : relevant le caractère discriminatoire de l’art
L351-4.
1) Cadre général
Distinction entre deux finalités qui peuvent être poursuivies par ces mesures préférentielles.
Soit on poursuit l’égalité des moyens soit on poursuit l’égalité des résultats.
Si on poursuit l’égalité des moyens, on recherche une égalité des chances pour accéder à un
bien ou à une richesse (on vise ici à assure un égal accès au bien, il y a une différence de
situation qui préexiste).
Ex : personnes handicapées, l’égalité de moyen suppose de tenir compte de leur handicap
dans les épreuves d’un concours. Cela passe par leur donner soit plus de temps soit leur
accorder une aide matériel (CE PRIET 18 novembre 2008, refus d’accorder à un handicapé
l’aide pour compenser l’inégalité dès lors annulation de la délibération d’un jury).
Si on vise l’égalité des résultats, égalité dans la jouissance de la richesse ou du bien. Là on est
dans l’acception la plus rigoureuse de la discrimination positive car on vise le résultat
expressément.
2) Cadre juridique
Les discriminations positives sont considérées comme valides par le droit communautaire et
le droit international. La convention international sur l’élimination des discriminations
raciales de 1965+ convention sur l’élimination des discrimination à l’égard des femmes
admettent que des mesures spéciales soient adoptées par les Etats à l’égard de groupes
raciaux différents ou de groupes constitués par des femmes de manière transitoire.
Pour le droit communautaires deux directives, une sur la race et l’autre sur l’emploi.
Mesures spécifiques liées à la race ou à l’origine ethnique.
La France est traditionnellement réticente à l’égard des discriminations positives en raison
de sa vision universaliste des droits de l’homme, difficulté pour faire des
clivages/classifications au sein de la population. Toutefois il y a des évolutions, CE retient
une acception des discriminations positives : c’est une différenciation juridique de
traitement créé à titre temporaire dont l’autorité normative affirme expressément qu’elle a
pour but de favoriser une catégorie déterminée de personnes afin de compenser une
inégalité de fait préexistante entre ces personnes et les autres.
Ex : 1ère fois qu’on s’est intéressé à ce problème pour les concours, c’était pour l’ENA.
Ouverture d’une troisième voies ouvertes aux personnes ayant prouvés leur dévouement à
la chose publique (loi de 1983). CCL saisit de la constitutionnalité notamment par rapport à
l’art 6, ce principe ne s’oppose pas à ce que les règles de recrutement soit différentiés pour
tenir compte de la variété des mérites et pour prendre en compte de la variété des besoins
du service public.
Ex : CCL estime la loi sur le recrutement pour science po, compatible avec la constitution à
condition que les critères de recrutement soient objectifs.
Ex : Grandes écoles mettent en place les cordées de la réussite, ce sont des partenariats
passées entre les grandes écoles et les classes prépa/lycée. On est davantage dans un
traitement préférentiel.
La volonté présidentielle actuelle c’est que 30% des élèves intégrant les grandes écoles
soient boursiers. Un quota serait fixé, c’est le résultat qui est recherché. Il y a continuité
avec ce qui a déjà été fait. Mais juridiquement c’est différent car on assure juste une égalité
des chances.
L’acception française de la laïcité est questionnée aujourd’hui par le chef de l’Etat. Il donne
une conception de la laïcité nouvelle, une espèce de neutralité : dans un espace public on
efface les signes religieux.
La burka ne relève pas du tout de la laïcité selon le professeur. Mais plutôt sur le terrain de
la dignité humaine.
Pour les étudiants suivant le TD : au choix dissertation ou une note de synthèse. Pour la note
de synthèse, il y aura un titre + des documents classés par type. Faire attention à l’intitulé de
la note de synthèse. Eviter la paraphrase ou le travail isolé des documents, il faut réunir les
documents. Réviser Cours + TD. Double correction.
Pour l’examen terminal : à l’écrit deux sujets aux choix dissertation ou commentaire de texte
(doctrine ou extrait de JP ou article de loi). Il faut commenter uniquement le texte mais on
peut enrichir avec nos connaissances. Double correction. Réviser tout le cours.
Pour l’oral : professeur d’amphi fait passer les oraux. Tirage au sort d’un sujet, si on a fait
une impasse (à éviter) deuxième tirage mais notation sur 10. Présentation des sujets en
10min puis 5 minutes de questions. Soit sujet très large soit un sujet très précis.
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